L'Exhortation Apostolique Cher Amazonia (2-II-2020) est une lettre pleine d'affection et de défis. Dès le début, François déclare le projecteur qui l'éclaire et le guide : "Tout ce que l'Église offre doit être incarné de manière originale dans toutes les parties du monde, afin que l'Épouse du Christ prenne de nombreux visages qui manifestent mieux la richesse inépuisable de la grâce". (n. 6).
Imprégné d'affection et de défis
A partir de là, il expose ses quatre "rêves" (parallèle à la "diagnostics du synode) pour l'Amazonie, qui sont décrites dans les chapitres respectifs.
1. Le site rêve socialLa promotion des droits des plus pauvres, des derniers. L'indignation", face à l'exploitation et aux crimes, doit se transformer non pas en haine, mais en restauration de la "dignité" ; sur la promotion des droits des plus pauvres, des derniers. le sens de la fraternité et de la communion qui découle surtout de la foi en Christ ; dans la culture de la rencontre et du dialogue social, surtout avec les plus pauvres ; et en harmonie avec la terre et la nature environnante.
2) Le rêve culturel consiste à préserver la beauté qui brille dans les cultures et donc le dialogue interculturel. L'inculturation, l'œuvre de l'Évangile, est une tâche éducative, dont le sens est toujours "cultiver sans déraciner, grandir sans affaiblir l'identité, promouvoir sans empiéter". (n. 28).
Attention, à cette fin, à les poètes, qui aident à préserver et à communiquer les valeurs des cultures entre elles. L'attention est également portée sur les questions concrètes que le dialogue interculturel soulève en ce qui concerne les familles, les médias et la signification de la "qualité de vie".
3. Le site rêve écologique conduit à respecter et à prendre soin de la terre. Un rêve qui doit se fonder sur "l'écologie humaine" et l'ouverture à Dieu, auteur de la nature. Par conséquent, seule une culture qui favorise la contemplation de la beauté - qui, chez ces peuples, provient de l'Antiquité - peut nous aider à écouter le cri de la terre et de ses créatures. Cela nécessite à son tour une "écologie sociale", que les gouvernements doivent promouvoir par des réglementations et des informations.
Pour que le rêve vert devienne une réalité", note le journal, "il faut une équipe déterminée et motivée". l'éducation aux "habitudes vertes" : "Il n'y aura pas d'écologie saine et durable, capable de transformer quelque chose, si les gens ne changent pas, s'ils ne sont pas stimulés à opter pour un autre style de vie, moins vorace, plus serein, plus respectueux, moins anxieux, plus fraternel". (n. 58).
En ce sens, notre culture consumériste et individualiste doit aussi être évangélisée, et à fond.
4) Enfin, le rêve ecclésialparce que l'Église et le message de l'Évangile s'incarnent dans toutes les cultures pour le bien de tous. Il est important de comprendre que non seulement les individus mais aussi les cultures en tant que telles sont des protagonistes actifs de l'évangélisation, en tant que médiateurs de valeurs authentiquement humaines et ouvertes à la foi (cf. n. 67).
C'est pourquoi l'inculturation de l'Évangile implique reconnaître la sagesse des cultures, également des cultures précolombiennes. Nécessite respecter les symboles qui les ouvrent à la transcendance, sans les qualifier d'idolâtrie, de superstition ou de paganisme, même si elles manifestent une religiosité imparfaite, partielle ou dévoyée. Il suppose apprécient nombre de ses valeurs traditionnellesLes valeurs de "l'après-vie" par rapport à Dieu, la terre, la famille, le travail, le culte, "l'au-delà". Ces valeurs sont difficiles à accepter pour ceux d'entre nous qui sont immergés dans la modernité tardive ou liquide ; mais elles peuvent nous aider, selon Francis, à surmonter notre consumérisme anxieux et notre isolement urbain.
Dans cette ligne, le Pape espère que la centralité de l'Eucharistie, le recours à la prière et au vivre ensemble - surtout au niveau œcuménique et interreligieux - ainsi que le travail commun en faveur des plus défavorisés, nous empêcheront d'être dévorés. "immanence terrestre, vide spirituel, égocentrisme confortable, individualisme consumériste et autodestructeur". (n. 108).
François souligne l'importante contribution des femmes dans l'Église et dans la société. Il souligne la nécessité de développer différents services ecclésiaux, en comptant sur la générosité de tous et selon la condition et les dons de chaque chrétien : laïcs, ministres sacrés et religieux. Il conclut en invoquant la protection de Marie, Mère de l'Amazone.
Engagement et passion pour l'éducation
Dans la situation actuelle, François veut promouvoir l'éducation comme un moyen de tâche, art et réalité dynamiqueavec dimensions individuelle et sociale. Dans son discours à la Congrégation pour l'éducation catholique (20-II-2020), il souligne d'abord quatre caractéristiques du mouvement éducatif, en indiquant comment elles peuvent être promues aujourd'hui.
1) L'éducation est un "mouvement vert". dans laquelle on peut distinguer quatre niveaux personnels : la relation de la personne avec Dieu (niveau spirituel), avec elle-même (niveau intérieur), avec les autres et (niveau de solidarité) avec tous les autres êtres, en particulier les êtres vivants (niveau naturel). Cela doit se traduire par des parcours pédagogiques correspondants, comme le souligne l'encyclique dans sa dernière partie Laudato si' (24-V-2015).
2) L'éducation en tant que "mouvement inclusif". devrait être explicitement adressée aujourd'hui à tous les "exclu". Et ceci est "une partie intégrante du message chrétien du salut". "Aujourd'hui" -Francisco observe. "Il est nécessaire d'accélérer ce mouvement inclusif d'éducation afin d'arrêter la culture du rejet, causée par le rejet de la fraternité comme élément constitutif de l'humanité"..
3) L'éducation en tant que "mouvement pour la paix", bâtisseur et porteur de la paix, s'oppose à la "égolâtrie", qui génère des fractures et des oppositions à tous les niveaux, car elle a peur de la diversité et des différences. L'éducation doit enseigner que "Les diversités n'empêchent pas l'unité, elles sont même indispensables à la richesse de sa propre identité et de celle de tous". En effet, et un élément clé de cette démarche est d'enseigner discerner y comprendre.
4) L'éducation en tant que "mouvement d'équipe". requiert la participation de nombreuses personnes : familles, enseignants, institutions civiles et religieuses, etc. Mais ce mouvement d'équipe, dit Francis, est depuis longtemps en crise. Et c'est pourquoi nous devons promouvoir une "Pacte mondial pour l'éducation entre tous les acteurs de l'éducation. L'objectif est clair : "Raviver l'engagement pour et avec les jeunes générations, en renouvelant la passion pour une éducation plus ouverte et inclusive, capable d'écoute patiente, de dialogue constructif et de compréhension mutuelle". (Message pour le lancement du Pacte pour l'éducation, 12-IX-2019).
Pacte mondial pour l'éducation
Dans la deuxième partie de son discours, le Pape rappelle que d'autres défis d'aujourd'hui du "pacte éducatif" : attitudes, méthode, pistes concrètes.
1) Tout d'abord, il est nécessaire de courage: "Le courage de mettre la personne au centre [...]. Le courage d'investir les meilleures énergies [...]. Le courage de former des personnes qui sont disponibles pour se mettre au service de la communauté". (ibid.). Ce courage - ajoute-t-il avec réalisme - de bien payer les éducateurs.
2) Deuxièmement, la nécessité d'une éducation interdisciplinaire y transdisciplinaire (cf. Veritatis gaudiumProemio, 4c), capable d'aborder l'unité de la connaissance, ainsi que la fragmentation actuelle de nombreuses études, notamment face à la "pluralisme ambigu, conflictuel ou relativiste des convictions et des choix culturels". (Ibid.).
3) Enfin, elle formule quatre demandes spécifiques pour les années à venir : l'élaboration d'une Annuaire sur cette question ; l'établissement d'un Observatoire mondial ; le mise à jour des études ecclésiastiques ; l'élan pour "la pastorale universitaire comme instrument de la nouvelle évangélisation"..