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Pourquoi Marie est-elle la mère des chrétiens ?

Depuis le début du christianisme, Marie est considérée comme la mère de l'Église. Elle nous guide pour découvrir vraiment ce que Jésus attend de nous.

Emilio Liaño-10 mai 2024-Temps de lecture : 5 minutes
vierge marie

Pendant des siècles, l'Église a proposé la Vierge Marie comme refuge pour les chrétiens. L'Église n'a pas changé d'approche ces derniers temps, mais la dévotion à Marie a récemment diminué dans certains pays qui avaient une forte dévotion mariale, avec des conséquences perceptibles dans ces sociétés.

Le cœur maternel de Marie

Ce n'est pas une vérité inconnue que la Vierge Marie est la mère de tous les chrétiens, comme Jésus-Christ nous l'a laissée au pied de la Croix. C'est une vérité que beaucoup connaissent encore aujourd'hui, du moins théoriquement, à condition qu'elle ne soit de plus en plus qu'une vérité théorique.

Le fait que la Vierge soit notre mère signifie que nous pouvons comprendre notre relation avec elle comme le font les mères. Nous avons l'exemple de tant de bonnes mères qui se mettent en quatre pour leurs enfants et qui nous permettent de comprendre ce qu'est la maternité : donner de l'espace à une nouvelle vie et protéger cette vie avant la sienne. C'est ce que nous pouvons apprendre de tant de femmes, c'est la maternité même de Marie, et il n'y a pas de fautes dans sa vie sans péché.

La Croix dans la vie d'un chrétien

La centralité de la Croix dans le christianisme n'est pas moins vraie que la maternité de Marie. Nous savons que Jésus-Christ est mort sur la Croix pour sauver l'humanité, et il est également largement admis que cette conception de la Croix est également voulue pour tous les chrétiens. Dieu ne veut pas que les chrétiens, à quelques exceptions près, passent par l'échafaud de la croix, mais il veut que nous passions par l'expiation de la douleur, une douleur qui était présente au plus haut degré dans la crucifixion de Jésus-Christ.

Puisque cette douleur fait partie du plan de Dieu, nous pouvons penser que Marie, notre mère, accepte aussi que nous souffrions de toute cette douleur qui, en fin de compte, est rédemptrice. A partir de là, il nous est difficile de savoir comment se conjuguent la tendresse de Marie pour nous et la souffrance que nous devons subir pour accéder à Dieu. Il est certain que Marie accepte notre souffrance à la fois parce qu'elle a son origine en Dieu et parce qu'elle est la cause d'un plus grand bonheur pour nous.

Dieu ne se réjouit pas de la souffrance de quiconque et ne la veut jamais pour elle-même, mais seulement comme moyen d'expiation vers quelque chose de meilleur. Cela se reflète dans le fait que la justice de Dieu s'adoucit souvent lorsqu'Il découvre en l'homme la rectification de sa conduite, comme le roi David a eu l'occasion d'en faire l'expérience. La Vierge cherche aussi à atténuer la souffrance de ses enfants, même si elle n'élimine pas toutes nos douleurs, qui purifient nos cœurs, ce qui n'est pas inutile.

Le malaise du péché

Cependant, toute douleur n'est pas purificatrice. En fait, la douleur ne faisait pas partie du plan initial de Dieu pour l'homme, et c'est le péché d'Adam et d'Ève qui a ouvert cette boîte.

Le péché est la porte d'entrée de la douleur dans notre vie, et le diable essaie de profiter de cette conséquence douloureuse en injectant du pessimisme et de l'inconfort dans notre vie.

En fait, c'est le diable qui veut que nous souffrions, pas Dieu. Dieu veut la souffrance comme moyen, une fois que le péché a ouvert la porte à la mort. Le diable, lui, veut directement notre mal, notre malheur. C'est pourquoi, lorsque nous ouvrons notre cœur au péché, nous laissons entrer la tristesse, le malheur et tout ce qui nous chagrine. Il est dommage que nous fassions entrer dans notre vie des personnes qui n'ont pas d'intentions pacifiques à notre égard.

La barrière protectrice du cœur de Marie

Face à cette situation tragique de l'homme, qui choisit comme ami quelqu'un qui ne l'aime pas, le cœur de Marie est touché par le fait que nous sommes toujours ses petits enfants, même si nous choisissons librement notre situation douloureuse. Elle connaît bien l'ignorance et la faiblesse de notre cœur qui ne sait pas ou ne veut pas rester dans le bien.

L'éloignement de notre société de Dieu est évident et l'abondance du péché est suivie de tant de souffrances que nous ne pouvons pas éliminer malgré tant de technologie, de science et le fait que nous pouvons faire tout ce que nous voulons en toute liberté. C'est pourquoi tant de guerres, tant de meurtres et tant de tensions qui se transforment en insultes et en violence sont si frappants.

Marie voit nos cœurs brisés et ne reste pas indifférente. Elle ne veut pas que nous souffrions aux mains de notre ennemi, mais que nous ayons la vie abondante que Dieu nous a donnée par sa mort sur la Croix.

Marie vient à nous avec l'intention de nous réconforter, de mettre la paix là où il y a de la tension et la joie là où il y a de la tristesse. Marie vient avec sollicitude pour ses enfants que nous pleurons, mais elle ne peut rien faire si nous méprisons son traitement. La puissance maternelle de Marie est impuissante face à l'indifférence de notre libre égoïsme.

De nombreux pays ont bénéficié de la protection maternelle spéciale de Marie, comme c'est le cas en Espagne. À cette époque, la Vierge a agi en limitant considérablement les actions du diable. Il agissait, mais son influence et sa capacité de nuisance étaient contenues dans des limites qui nous sauvaient du désespoir de l'éternité et de notre propre vie.

Mais aujourd'hui, beaucoup ne croient plus, ni en Dieu, ni même au bonheur dans cette vie. La mort est célébrée comme une conquête, comme un droit, comme si mourir était une victoire. Victoire sur quoi ? Difficile de répondre à cette question quand on croit qu'après la mort, il n'y a que le néant.

Malheureusement, nous avons atteint un point très regrettable où nous considérons qu'il est plus positif de disparaître, d'aller dans le néant, après notre mort que de vivre éternellement heureux. Le néant (futur) nous libère de notre culpabilité. Le chien est mort, la rage est passée. Je crois que cette attitude, assez répandue dans notre société, est un bon exemple du bonheur (rare) dont nous jouissons.

Marie, elle, ne nous laisse pas seuls, où que nous ayons voulu nous mettre, quelle que soit la distance qui nous sépare de Dieu. Elle veut notre bonheur qui nous conduit à une bonne fortune éternelle. Son cœur souffre de notre détresse, et si nous la laissons faire, elle vient panser nos plaies comme une mère qui ne peut voir souffrir ses enfants.

Le cœur de Marie, c'est l'environnement que Dieu a prévu pour l'homme dans cette situation de péché où la douleur est inévitable. Elle nous la rend plus supportable et nous permet de voir et d'accepter plus facilement le salut que son Fils nous apporte.

La bonne orientation vers Jésus

Marie, avec son cœur de mère, nous facilite la vie, aplanit les difficultés et apporte la joie et la paix de Dieu dans nos vies.

Mais plus encore que de nous réconforter dans nos vicissitudes, Marie nous montre toujours clairement ce que Dieu attend de ses enfants.

Qu'est-ce que Jésus attendait de sa mère ? De l'amour. L'amour tendre qu'une mère peut donner à son enfant. Certes, Marie a donné à Jésus de la nourriture et des vêtements, ainsi qu'une maison agréable, même dans les circonstances les plus défavorables comme celles de Bethléem. Marie a rempli ses devoirs de mère et s'est occupée de son fils avec diligence. Mais ce que Jésus lui a demandé par-dessus tout, c'est son amour, qui a compensé l'amour que nous, les créatures, n'avons pas voulu lui donner.

En effet, la nourriture et tant d'attentions étaient la matérialisation de son amour (son amour fait chair). Lorsque ces soins maternels n'ont plus été possibles, ou seulement de façon plus sporadique, l'amour de sa mère n'a jamais manqué à Jésus, parce que cet amour s'est développé dans les détails quotidiens, mais aussi dans l'éloignement de la séparation.

Notre Mère nous réconforte dans notre vie et, surtout, nous réoriente pour que nous sachions vraiment ce que Jésus attend de nous. 

L'auteurEmilio Liaño

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