Carlos Manuel, le premier bienheureux portoricain, est né le 22 novembre 1918 à Caguas, P.R. Il est le deuxième des cinq enfants issus du mariage de Manuel Baudilio Rodríguez Rodríguez et Hermina Santiago Esterás.
Quelques mois après sa naissance, la maison et l'entreprise de son père brûlent. À la suite de cet incident, la famille déménage chez ses grands-parents maternels.
Sa grand-mère maternelle, Alejandrina, a exercé une grande influence sur sa vie de foi et de piété, héritant de l'autel de sa maison où il passait son temps à prier.
Sa vie quotidienne, depuis son enfance parce qu'il l'a apprise ainsi, était centrée sur la vie liturgique et l'Eucharistie, qui est devenue le centre de sa vie. En se rendant dans sa paroisse, dans la ville de Caguas, il a commencé à s'impliquer dans la vie pastorale.
En tant qu'enfant de chœur, il entre en contact plus direct avec la liturgie, dont il tombe amoureux, en particulier de la veillée pascale. Il aura une grande estime pour la célébration de Pâques et du dimanche, découvrant la centralité du Christ ressuscité dans la vie chrétienne. On peut dire qu'il développe et vit une spiritualité liturgico-pascale.
Spiritualité liturgique
La spiritualité liturgique est, ou devrait devenir, une spiritualité pascale parce que la liturgie célèbre le mystère pascal. Pour le bienheureux Charles, Pâques est devenue une expérience vitale pour le chrétien, mais pour cela, il faut "entrer dans la chose". C'est une expérience vitale pour le chrétien, selon la conception que l'on a de la vie chrétienne ou catholique.
Charles Emmanuel a défini la vie catholique en ces termes : "La vie catholique est quelque chose d'unique, c'est une formidable participation à l'ordre nouveau inauguré par la mort et la résurrection du Christ ; c'est une vie au sens le plus profond, le plus vrai et le plus complet du terme ; le Christ vivant en nous". La liturgie est le moyen par lequel cette vie est nourrie et approfondie.
Conscient que "la liturgie est pour le peuple et non pour un groupe d'érudits", il s'est consacré à la promotion de la vie liturgique à Porto Rico. Afin de promouvoir la vie liturgique, il est devenu autodidacte. En raison de ses problèmes de santé, il n'a pas pu terminer ses études universitaires, mais cela ne l'a pas empêché de s'informer sur l'Église, en particulier sur ce sujet qui le passionnait tant. Il lit et étudie les écrits de son temps sur le sujet, encourage l'application des réformes liturgiques de Pie XII et s'abonne aux revues et études de l'époque. Ce qu'il a appris, il l'a fait connaître par son apostolat.
Le cercle de la culture chrétienne
Carlos Manuel a exercé son apostolat à travers l'amitié et l'accompagnement, notamment des visiteurs du Centre Catholique Universitaire, et la correspondance. Il s'est abonné à différentes personnes pour recevoir des articles sur la liturgie et la formation religieuse en général. En outre, pendant son séjour au Centre Universitaire, il a fondé le bulletin Liturgia, le Cercle de Culture Chrétienne et les "Journées de Vie Chrétienne".
Le Círculo de Cultura Cristiana est décrit par Carlos Manuel lui-même dans une lettre sur le sujet : "Le Círculo de Cultura Cristiana est un groupe d'étudiants professionnels qui fonctionne au sein du Centro Universitario Católico Puertorriqueño. Les objectifs généraux du Cercle sont les suivants :
Permettre à ses membres de devenir des intellectuels catholiques et apostoliques.
Œuvrer à la restauration et au renouvellement d'une culture véritablement chrétienne.
Travailler à la réalisation des idéaux du mouvement liturgique".
Les "Journées de la vie chrétienne" étaient des occasions de rassemblement, de partage et de formation. Le temps est partagé entre la prière, le plaisir, la formation et la conversation. Chaque rencontre s'articulait autour d'un thème, qu'il s'agisse du temps liturgique vécu ou de questions d'actualité comme la laïcité. L'idée était d'aider les gens à comprendre comment vivre chaque mystère de l'Église.
La veillée pascale
Enfin, il a propagé l'importance de célébrer la veillée pascale en respectant son temps et sa structure. Dans une lettre intitulée "Ne gâchons pas la veillée pascale", Charles Emmanuel affirme la centralité de cette nuit, l'importance de la célébrer selon les règles afin de ne pas créer une mauvaise mentalité chez les fidèles, entre autres.
Sa défense de la veillée pascale découle de sa conviction que la liturgie est destinée au peuple saint de Dieu, que tous peuvent la comprendre et qu'en tant que centre de la vie chrétienne, elle doit être promue comme un moyen d'apostolat.
Charles Emmanuel est mort le 13 juillet 1963 en vivant sa Pâque personnelle. Il cherche le Dieu vivant en expérimentant la nuit noire de l'âme et retrouve sa sérénité en redécouvrant le mot qui a un grand sens pour lui : Dieu. Il rencontre le Dieu vivant, le Ressuscité, après avoir souffert pendant de nombreuses années d'une maladie gastro-intestinale : la colite ulcéreuse, qu'il ne montrait pas. Il a vécu sa vie en essayant de faire aimer aux autres la joie du Ressuscité et la centralité de la liturgie dans la vie chrétienne.