Les enseignements du Pape

Les cardinaux, Marie et la paix

Les paroles du pape François aux cardinaux dans son homélie de la solennité de l'Immaculée Conception et dans son message pour la Journée mondiale de la paix sont utiles à tous les fidèles. Une nouvelle année commence, et cette fois-ci une année jubilaire : que nous réserve-t-elle et comment devons-nous la parcourir ?

Ramiro Pellitero-1er janvier 2025-Temps de lecture : 4 minutes
cardinaux

Dans son homélie lors du consistoire pour la création des nouveaux cardinaux (7-XII-2024), le pape François présente la montée de Jésus à Jérusalem et l'attitude des disciples. "Alors que Jésus parcourt une montée épuisante jusqu'au Calvaire, les disciples pensent au chemin plat et descendant du Messie victorieux.". 

Nous ne devons pas être scandalisés, ajoute le Pape en citant Manzoniparce que "telles sont les contradictions du cœur humain".C'est ainsi que cela se passe. Mais nous devons être attentifs à suivre le chemin de Jésus. 

Suivre le chemin de Jésus

Cela signifie avant tout".revenir à lui et le remettre au centre de tout". Parce que dans la vie spirituelle et pastorale, ".nous avons toujours besoin de revenir au centre, de retrouver les fondements, de nous dépouiller du superflu pour revêtir le Christ (cf. Rm 13, 14)"

Deuxièmement, il signifie "cultiver la passion de la rencontre", car Jésus ne marche jamais seul : "Son union avec le Père ne l'isole pas des vicissitudes et des douleurs du monde.". Au contraire, parce qu'il est venu dans le monde pour guérir les blessures et alléger le fardeau du cœur humain, pour enlever le fardeau du péché et briser les chaînes de l'esclavage. C'est pourquoi : "Ce qui doit animer votre service de cardinaux, c'est le risque du voyage, la joie de la rencontre et l'attention aux plus fragiles.".  

Troisièmement, suivre la voie de Jésus signifie aussi "...être des bâtisseurs de communion et d'unité"parce que c'était la mission de Jésus.

C'est pourquoi le successeur de Pierre dit aux cardinaux, en les regardant et en tenant compte de leurs diverses histoires et cultures, qui représentent la catholicité de l'Église : "...les cardinaux sont les personnes les plus importantes de l'Église, les plus importantes de toutes.Le Seigneur vous appelle à être des témoins de la fraternité, des artisans de la communion et des bâtisseurs de l'unité. Telle est votre mission".

Marie, fille, mère et épouse

Dans le solennité de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie (8-XII-2024), le pape a célébré la messe avec les nouveaux cardinaux. Dans son homélie, il les a invités à se concentrer sur trois aspects, trois dimensions de la beauté dans la vie de Marie : en tant que fille, en tant qu'épouse et en tant que mère.

L'Immaculée comme fille. Bien que les textes ne nous parlent pas de son enfance, ils la présentent comme une jeune femme riche en foi, humble et simple. "Elle est la "vierge" (cf. Lc 1,27), dans le regard de laquelle se reflète l'amour du Père et dans le cœur pur de laquelle la gratuité et la gratitude sont la couleur et le parfum de la sainteté (...) Car la vie de Marie est un don continuel.".

Compagnon et serviteur de Dieu

La deuxième dimension de sa beauté est celle d'une épouse, car elle est "une femme d'une grande beauté".celui que Dieu a choisi comme partenaire de son plan de salut"(cfr. Lumen gentium, 61). Cela signifie également, souligne Francis, que "il n'y a pas de salut sans les femmes parce que l'Église est aussi une femme". Elle a répondu oui, "Je suis la servante du Seigneur". (Lc 1, 38). 

"Serviteur" - observe François - non pas dans le sens de "soumis" et "humilié", mais comme une personne "fiable", "estimée", à qui le Seigneur confie les trésors les plus précieux et les missions les plus importantes.". (Ceci, il faut le noter, devrait être une caractéristique de tout chrétien, plus dans la mesure de la conscience de sa propre vocation et mission).

D'où sa beauté révèle "révèle un nouvel aspect : celui de la fidélité, de la loyauté et de l'attention qui caractérisent l'amour mutuel d'un mari et d'une femme.". C'est ainsi que le voit saint Jean-Paul II lorsqu'il écrit que l'Immaculée "a accepté l'élection comme Mère du Fils de Dieu, guidée par l'amour sponsal, qui "consacre" totalement la personne humaine à Dieu."(Encyclique Redemptoris Mater, 39) (Attention, car François décrit la substance de l'amour conjugal).

Et enfin, la troisième dimension de la beauté, celle de la mère. En effet, nous la représentons toujours avec ses enfants dans les différentes circonstances de sa vie. "Ici, l'Immaculée est belle dans sa fécondité, c'est-à-dire dans le fait qu'elle sait mourir pour donner la vie, qu'elle s'oublie pour prendre soin de ceux qui, petits et sans défense, s'accrochent à elle.". (Il s'agit sans aucun doute d'une vocation à la maternité, y compris ce que l'on appelle la "maternité spirituelle").

Modèle réel, réalisable et concret

Cependant, note le successeur de Peter, il y a un risque que nous considérions la beauté de Marie comme quelque chose de lointain, de trop élevé, d'inaccessible. 

Mais Marie est un modèle réel, accessible et concret. Et de fait, nous recevons cette beauté en germe avec le baptême. "Avec elle, nous sommes appelés à le cultiver, comme la Vierge Marie, avec un amour filial, conjugal et maternel, reconnaissant dans l'accueil et généreux dans le don, hommes et femmes de "merci" et de "oui", dits avec des mots, mais surtout avec la vie.". 

Trois propositions du pape pour l'année jubilaire

Le message de la Journée mondiale de la paix 2025 ("Pardonnez-nous nos offenses, accordez-nous la paix.) s'inscrit dans le cadre du Jubilé ordinaire qui vient de commencer. Il comporte quatre parties.

Tout d'abord, nous sommes invités à "écouter le cri de l'humanité menacée(Jean-Paul II a parlé des "structures du péché" (Encyclique sur le "péché"). Sollicitudo rei socialis, 36). Il convient que "...tous, Ensemble et personnellement, sentons-nous appelés à briser les chaînes de l'injustice et à proclamer ainsi la justice de Dieu." (n. 4).

La deuxième partie demande que "Un changement culturel : nous sommes tous des débiteurs". "Le changement culturel et structurel qui permettra de surmonter cette crise se produira lorsque nous reconnaîtrons enfin que nous sommes tous des enfants du Père et que nous confesserons devant Lui que nous sommes tous débiteurs, mais aussi tous nécessaires, nécessaires les uns aux autres." (n. 8). 

Troisièmement, François fait trois propositions concrètes : 1)".une réduction significative, voire une annulation totale, de la dette internationale qui pèse sur le destin de nombreuses nations"(Jean-Paul II, Lettre apostolique Troisième millénaire inachevé, 51) ; 2) "l'élimination de la peine de mort dans tous les pays.(cfr. Taureau Spes non confunditpour le Jubilé de 2025, 10) ; et (3) "la création d'un fonds mondial pour éliminer la faim une fois pour toutes."et de faciliter le développement durable dans les pays les plus pauvres en luttant contre le changement climatique (cf. Fratelli tutti262 et d'autres interventions récentes du pape). 

La dernière partie est intitulée "L'objectif de la paix". Cela implique un changement profond et concret des attitudes au niveau personnel et sociétal, un changement d'attitude à l'égard de l'environnement et de la société. "Le désarmement du cœur (Jean XXIII)."Parfois, quelque chose de simple suffit, comme 'un sourire, un geste d'amitié, un regard fraternel, une écoute sincère, un service gratuit'". (n. 14 du message ; cf. Spes non confundit, 18). En effet, " [...] La paix ne se réalise pas seulement avec la fin de la guerre, mais avec le début d'un monde nouveau, un monde dans lequel nous nous découvrons différents, plus unis et plus frères et sœurs que nous ne l'avions imaginé.". 

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