Espagne

Mgr Argüello : "Comment la vie humaine ne peut-elle pas être considérée comme une espèce protégée ?

Le secrétaire général et porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole a évoqué l'initiative législative visant à interdire la présence de groupes de prière et de groupes pro-vie à proximité des cliniques d'avortement, rappelant que ces groupes prient pour les mères, qu'elles aient ou non recours à l'avortement, et proposent des alternatives à l'élimination de la vie, et que "si le droit à l'avortement est reconnu, la liberté d'expression doit également l'être".

Maria José Atienza-30 septembre 2021-Temps de lecture : 7 minutes

L'archevêque Luis Argüello a répondu aux questions concernant l'opinion de l'Église sur l'initiative visant à pénaliser la présence de groupes de sauveteurs à proximité des cliniques où sont pratiqués des avortements. C'est au cours de la conférence de presse que les travaux de la Commission ont été présentés. Bureau Permanent, qui s'est réuni à Madrid les 28 et 29 septembre.

M. Argüello a souligné que "ce qui est vraiment inquiétant, c'est que l'on considère comme un progrès le fait d'interrompre le progrès d'une vie humaine" et a rappelé que ces groupes "prient et proposent des aides alternatives pour éviter l'élimination d'une vie humaine". Il a également évoqué "l'expérience significative des personnes qui reviennent sur leur décision d'avorter" grâce à l'aide de ces personnes et qui sauvent ainsi une vie qui, comme il l'a rappelé, "n'est pas une question de foi, mais de science qui nous dit qu'il existe un nouvel être humain, avec son propre ADN et avec la capacité de se développer qui viendra former la vie qui est déjà là".

"Comment la vie humaine ne peut-elle pas être considérée comme une espèce protégée ?", a demandé le secrétaire général des évêques espagnols, qui a voulu souligner le paradoxe de considérer qu'il est progressif de sauver "le loup ou les œufs de cigogne" et de ne pas protéger la vie humaine avec le même respect.

Mesures positives dans la prévention des abus dans l'Eglise

Un autre des sujets abordés par le porte-parole de la Conférence épiscopale espagnole lors de cette conférence de presse a été la réunion tenue au siège de la CEE avec les responsables des bureaux de prévention des abus dans les différents diocèses. M. Argüello a exprimé sa satisfaction quant aux progrès et au travail que ces bureaux réalisent dans les différents diocèses espagnols.

Il a également réaffirmé que les plaintes sont minimes, bien que "dans certains bureaux, nous avons reçu des nouvelles d'événements passés. Des personnes qui voulaient, avant tout, être écoutées et souligner la nécessité de la prévention et de la formation dans l'Église" pour éviter la répétition d'événements similaires. Il a également déclaré que certains de ces bureaux ont reçu des personnes "qui n'ont rien à voir avec les abus commis par des clercs mais dans d'autres domaines". L'Église renouvelle son engagement à répondre à ses propres actions, à se préparer pour l'avenir et à offrir son expérience afin d'offrir son service au reste de la société et de pouvoir avancer ensemble dans l'élimination de ce fléau".  

M. Argüello a évoqué la création éventuelle d'un service de soutien aux bureaux diocésains de la Conférence épiscopale. Dans ce sens, il a souligné que les besoins soulevés par les bureaux diocésains sont centrés, avant tout, sur "la formation, l'attention aux victimes et aussi sur certains aspects juridiques". Il a également souligné sa volonté de "contribuer à la coordination des bureaux diocésains avec les congrégations religieuses et de collaborer avec les fondations et les associations qui travaillent dans ce domaine".

La religion dans le LOMLOE

La place du thème de la religion dans le nouveau programme scolaire a été un autre des sujets abordés par les journalistes après la rencontre entre le nouveau ministre de l'éducation et les représentants de la Conférence épiscopale espagnole.

En ce sens, M. Argüello a réaffirmé la volonté de dialogue de l'Église à l'égard de la situation, non seulement du sujet de la religion dans le programme d'études, mais aussi de la conception anthropologique qui sous-tend toute loi sur l'éducation. En ce sens, il a rappelé qu'"il est très difficile d'éduquer si l'on ne part pas d'une conception de la personne, de ce qu'elle est et de ce qu'elle est appelée à être. Il est évident que dans la société actuelle, il existe une pluralité de conceptions anthropologiques" et ce que l'Eglise et une multitude de secteurs éducatifs demandent, c'est "la liberté des parents pour que l'enseignement anthropologique moral et religieux donné à leurs enfants soit conforme à leurs propres principes". 


Communiqué de presse du Comité permanent

Solidarité dans le deuil avec les habitants de La Palma. Note

Nous, les évêques réunis au sein de la Commission permanente de la CEE, voulons exprimer notre proximité avec les habitants de La Palma et avec tous les Canariens. De manière particulière, nous exprimons notre solidarité avec les nombreuses personnes qui ont perdu leur maison, leur terre et leur travail.

Nous souhaitons également encourager et soutenir toutes les initiatives des autorités locales, régionales et nationales pour reconstruire tout ce qui a été détruit par l'éruption volcanique.

L'Église espagnole, plus que jamais unie au diocèse de Nivar, offre déjà une aide personnelle et matérielle par le biais de Caritas et souhaite exprimer son engagement à continuer à le faire dans les mois à venir.

De nombreuses familles ont perdu une grande partie des biens qui les reliaient à leur histoire personnelle et locale, elles vivent dans une incertitude angoissée quant à leur avenir et marchent sur un "sol instable" dans le présent. La communauté chrétienne peut et veut offrir le lien de la foi partagée, l'espoir qui les encourage à recommencer et à marcher à nouveau et l'aide fraternelle pour les soutenir, les consoler et les accompagner dans ce moment dramatique pour tant de Palmeros. Nous demandons à la Vierge de Las Nieves et à l'archange Saint Michel, patron de La Palma, de protéger et d'intercéder pour tous les habitants de cette chère île des Canaries.

Informations sur le processus synodal

L'un des sujets abordés lors de la réunion du Comité permanent a été la mise en œuvre dans l'Église en Espagne du processus synodal qui se conclura par la prochaine Assemblée du Synode des évêques, dont le thème est "Pour une Église synodale : communion, participation et mission". Cette Assemblée synodale aura lieu à Rome en octobre 2023, mais le pape François a proposé de travailler jusqu'à cette date avec deux phases préalables : une dans les diocèses et une autre au niveau continental.

La phase diocésaine commencera dans chaque diocèse le week-end du 16-17 octobre 2021, une semaine après l'ouverture de ce voyage synodal à Rome par le Saint-Père.

La Conférence épiscopale espagnole servira ce processus dans les diocèses avec la création d'une équipe synodale, qui a tenu sa première réunion le 16 septembre. L'archevêque émérite de Saragosse, Mgr Vicente Jiménez Zamora, s'est vu confier la tâche de coordonner le travail de cette équipe, qui soutiendra les diocèses espagnols dans cette première phase.

Mgr Jiménez Zamora a transmis au Synode permanent l'importance de ce processus d'écoute de tous ceux qui font l'Église, où qu'ils soient et dans n'importe quelle condition. Il a également noté l'élan qui se manifeste dans les diocèses, le désir de s'impliquer et d'amener le synode dans chaque paroisse, dans chaque communauté en ce temps envisagé par le pape François pour donner la parole et écouter tout le peuple de Dieu.

Réunion des offices de protection de l'enfance et de prévention des abus

Le secrétaire général de la CEE, Mgr Luis Argüello, a rendu compte de la première réunion des bureaux diocésains ou provinciaux pour la protection des mineurs et la prévention des abus, qui s'est tenue à Madrid le 15 septembre. Cette réunion, de nature technique, a eu lieu après la création, lors de la plénière d'avril, d'un service consultatif dans la CEE pour ces bureaux. 

La rencontre s'est déroulée dans une profonde atmosphère ecclésiale de communion, de participation et de mission. Il était de plus en plus nécessaire d'accueillir toutes sortes de personnes cherchant de l'aide pour des abus qui ont eu lieu dans d'autres contextes.

La Commission permanente a étudié la formation d'une équipe de personnes au sein de la Conférence qui puisse aider et fournir les services demandés par les bureaux diocésains.

Célébration de la Rencontre Mondiale des Familles, dans le cadre de l'Année de la Famille

Mgr Carlos Escribano a fait le point sur le développement de l'"Année familiale Amoris Laetitia", organisée par le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie à l'initiative du Pape François.

Cette année, que l'Église consacre de manière particulière aux familles, s'est ouverte le 19 mars et se terminera à Rome par la Rencontre mondiale des familles (22-26 juin 2022) qui aura pour thème "L'amour familial : vocation et chemin de sainteté". Compte tenu des difficultés à atteindre Rome et à participer à cette rencontre, l'invitation du Saint-Siège a été acceptée pour que cette rencontre se déroule également dans chaque diocèse et avec la possibilité d'organiser une rencontre nationale.

La CEE se joint à cette célébration et a prévu une semaine de mariage qui aura lieu à la mi-février 2022. En outre, la sous-commission épiscopale pour la famille et la défense de la vie publie chaque mois du matériel pour vivre cette proposition du pape François comme une famille.

M. Escribano a également présenté une ébauche du document "Orientations pour la pastorale des personnes âgées dans le contexte actuel". Après son étude par la Commission permanente, le texte sera soumis à la plénière de novembre.

Une équipe coordonnée par le sous-comité épiscopal pour la famille et la défense de la vie travaille à la rédaction de ce document, comme convenu lors de la plénière d'avril. La sous-commission épiscopale pour l'action caritative et sociale, le département de la santé pastorale, CONFER, la fondation LARES et le mouvement Vida Ascendente font également partie de l'équipe.

Lancement du Bureau des projets et études

L'évêque d'Avila, José María Gil Tamayo, a présenté un projet de création d'un Comité d'études et de projets de la CEE. La création de ce Comité est l'une des activités prévues dans le plan d'action des orientations pastorales "Fidèles à l'envoi missionnaire", récemment présentées, qui a été approuvé lors de la plénière d'avril 2021.

La proposition soumise, après avoir été enrichie dans le dialogue du Comité permanent, sera présentée à la plénière de novembre.

Plus d'informations

Les évêques espagnols feront un pèlerinage à Saint-Jacques-de-Compostelle le 19 novembre, dernier jour de l'Assemblée plénière, à l'occasion de l'année jubilaire de Compostelle.

Les membres du Comité permanent ont également été informés des préparatifs de la visite. Ad Limina Apostolorum de l'épiscopat espagnol. Cette fois, elle se fera en quatre groupes, entre décembre 2021 et janvier 2022, répartis par provinces ecclésiastiques.

En outre, la Commission permanente a examiné, avant de les transmettre à la plénière, les modifications apportées au règlement de la Conférence épiscopale espagnole.

Dans le chapitre économique, la proposition de constitution et de répartition du Fonds commun interdiocésain pour l'année 2022 et les budgets pour l'année 2022 de la Conférence épiscopale espagnole et des organismes qui en dépendent ont également été approuvés par la plénière.

La Commission permanente a approuvé l'ordre du jour de la prochaine Assemblée plénière qui se tiendra du 15 au 19 novembre. Ils ont également discuté de diverses questions de suivi et ont reçu des informations sur le statut actuel d'Ábside (TRECE et COPE).

Nominations

La Commission permanente a procédé aux nominations suivantes :

  • Francisco Romero Galvánprêtre de l'archidiocèse de Mérida-Badajoz, comme directeur du secrétariat de la Commission épiscopale pour l'évangélisation, la catéchèse et le catéchuménat.
  • Francisco Juan Martínez Rojasprêtre du diocèse de Jaén, président de l'Association des archivistes de l'Église en Espagne.
  • María Dolores Megina NavarroElle est la présidente générale de la "Hermandad Obrera de Acción Católica" (HOAC), une laïque du diocèse de Jaén.
  • Juan Antonio de la Purificación Muñozlaïc de l'archidiocèse de Madrid, en tant que président de l'association "PROMOCIÓN EKUMENE" de l'œuvre missionnaire Ekumene.
  • Rosario del Carmen Cases AldeguerLa nouvelle présidente de l'association "OBRA MISIONERA EKUMENE", une laïque du diocèse d'Albacete, a été réélue présidente de l'association "OBRA MISIONERA EKUMENE".

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Écologie intégrale

Construire ensemble

Le début récent d'une nouvelle année universitaire nous donne l'occasion de relever de nouveaux défis, de construire ensemble, en regardant au-delà de nos propres intérêts idéologiques, politiques ou pastoraux.

Jaime Gutiérrez Villanueva-30 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Nous avons commencé un nouveau cours. C'est le moment de relever de nouveaux défis, de planifier et d'organiser. Une occasion privilégiée de construire ensemble, au-delà de nos propres intérêts idéologiques, politiques ou pastoraux. Le dialogue authentique, nous rappelle le Pape François dans la Fratelli TuttiLe point de vue de l'autre personne doit être respecté, en acceptant la possibilité qu'elle ait des convictions ou des intérêts légitimes. A partir de son identité, l'autre personne a quelque chose à apporter, et il est souhaitable qu'elle approfondisse et expose sa propre position afin de rendre le débat encore plus complet.

Il est vrai que lorsqu'une personne ou un groupe est cohérent avec ce qu'il pense, il développe un mode de pensée et des convictions, ce qui, d'une manière ou d'une autre, profite à la société. Mais cela ne se produit réellement que dans la mesure où cela se fait dans le dialogue et l'ouverture aux autres, en développant la capacité de comprendre ce que les autres disent et font, même s'ils ne peuvent pas l'intégrer comme leur propre conviction. Les différences sont créatives, elles créent des tensions, et c'est dans la résolution des tensions que réside le progrès de tous, en travaillant et en luttant ensemble.

Dans ce monde globalisé, les médias peuvent nous aider à nous sentir plus proches les uns des autres, à percevoir un sens renouvelé de l'unité de la famille humaine, qui peut nous conduire à la solidarité et à un engagement sérieux en faveur d'une vie plus digne pour tous. Internet peut offrir de plus grandes possibilités de rencontre et de solidarité entre tous ; et c'est une bonne chose, c'est un don de Dieu. Mais il est nécessaire de vérifier constamment que les formes actuelles de communication nous guident effectivement vers une rencontre généreuse, vers une recherche sincère de toute la vérité, vers le service, vers la proximité des plus petits, vers la tâche de construire le bien commun. 

Le pape François nous rappelle constamment que la vie est l'art de la rencontre, même s'il y a tant de malentendus dans la vie. Il nous invite à plusieurs reprises à développer une culture de la rencontre qui va au-delà de la dialectique de la confrontation. C'est un mode de vie qui tend à façonner ce polyèdre qui a de nombreuses facettes, de nombreux côtés, mais qui forment une unité pleine de nuances, puisque le tout est plus grand que la partie.

Le polyèdre représente une société ou une communauté où les différences coexistent, se complètent, s'enrichissent et s'éclairent mutuellement, même si cela implique des discussions et des tensions. Parce qu'on peut apprendre quelque chose de chacun, personne n'est inutile, personne n'est dispensable. Cela signifie qu'il faut inclure les périphéries. Ceux qui sont là ont un autre point de vue, ils voient des aspects de la réalité qui ne sont pas reconnus depuis les centres de pouvoir où se prennent les décisions... Un nouveau parcours pour grandir dans la culture de la rencontre avec ceux qui pensent différemment et avec lesquels je suis appelé à construire en commun. Un beau défi pastoral et politique.

Vatican

Pape François : "Gloire à toi Seigneur, honte à nous".

Rapports de Rome-30 septembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le pape a été particulièrement attristé d'apprendre le rapport sur les abus commis dans l'Église catholique en France au cours des 70 dernières années. François a demandé le pardon des victimes et a prié Dieu de mettre fin à de tels comportements.


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Vatican

"La lumière de la foi nous fait voir la miséricorde de Dieu".

Le Saint-Père a axé la catéchèse de l'audience de ce mercredi sur la doctrine de la "justification", dont parle saint Paul dans la lettre aux Galates, rappelant que la justification découle de la foi en Christ.

David Fernández Alonso-29 septembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape François a réfléchi au concept de justification dans sa catéchèse du mercredi 29 septembre. "Dans notre cheminement pour mieux comprendre l'enseignement de saint Paul, nous rencontrons aujourd'hui un sujet difficile mais important, celui de la justification. Cet argument a fait l'objet de nombreuses discussions afin de trouver l'interprétation la plus cohérente avec la pensée de l'apôtre et, comme c'est souvent le cas, nous sommes également arrivés à des positions opposées. Dans la lettre aux Galates, comme dans la lettre aux Romains, Paul insiste sur le fait que la justification vient de la foi en Christ".

"Que se cache-t-il derrière le mot "justification" qui est si décisif pour la foi ? Il n'est pas facile de parvenir à une définition exhaustive, mais dans l'ensemble de la pensée de saint Paul, on peut simplement dire que la justification est la conséquence de "l'initiative miséricordieuse de Dieu qui accorde le pardon" (Catéchisme de l'Église catholique, n. 1990). Dieu, en effet, par la mort de Jésus, a détruit le péché et nous a définitivement accordé le pardon et le salut. Ainsi justifiés, les pécheurs sont accueillis par Dieu et réconciliés en Lui. C'est comme un retour à la relation originelle entre le Créateur et la créature, avant que la désobéissance du péché n'intervienne. La justification que Dieu opère nous permet donc de retrouver l'innocence perdue par le péché. Comment se produit la justification ? Répondre à cette question, c'est découvrir une autre nouveauté de l'enseignement de saint Paul : la justification se fait par la grâce.

"L'apôtre, explique le Pontife, garde toujours en mémoire l'expérience qui a changé sa vie : la rencontre avec Jésus ressuscité sur le chemin de Damas. Paul avait été un homme fier, religieux et zélé, convaincu que dans l'observation scrupuleuse des préceptes se trouvait la justice. Mais maintenant, il a été conquis par le Christ, et la foi en Lui l'a profondément transformé, lui permettant de découvrir une vérité jusqu'alors cachée : ce n'est pas nous qui devenons justes par nos propres efforts, mais c'est le Christ par sa grâce qui nous rend justes. Ainsi, Paul, pour être pleinement conscient du mystère de Jésus, est prêt à renoncer à tout ce en quoi il était auparavant riche (cfr. Fil 3,7), parce qu'il a découvert que seule la grâce de Dieu l'a sauvé".

François nous assure que "la foi a une valeur globale pour l'apôtre". " Elle touche ", dit-il, " chaque moment et chaque aspect de la vie du croyant : du baptême au départ de ce monde, tout est imprégné par la foi en la mort et la résurrection de Jésus, qui donne le salut ". La justification par la foi souligne la priorité de la grâce, que Dieu offre à ceux qui croient en son Fils sans distinction".

Il ne faut donc pas en conclure que pour Paul la loi mosaïque n'a plus aucune valeur ; elle reste un don irrévocable de Dieu, elle est, écrit l'apôtre, "sainte" (1 Corinthiens 5,1).Rm 7,12). Il est également essentiel pour notre vie spirituelle d'observer les commandements, mais là aussi nous ne pouvons pas compter sur nos propres forces : la grâce de Dieu que nous recevons dans le Christ est fondamentale. De Lui, nous recevons cet amour gratuit qui nous permet, à notre tour, d'aimer de manière concrète.

Dans ce contexte, dit le Saint-Père, "il est bon de se rappeler aussi l'enseignement de l'apôtre Jacques, qui écrit : "Vous voyez que l'homme est justifié par les œuvres et non par la foi seule. [...] Car, de même que le corps sans l'esprit est mort, de même la foi sans les œuvres est morte" (Gc 2,24.26). Ainsi, les paroles de Jacques intègrent l'enseignement de Paul. Pour les deux, donc, la réponse de la foi exige d'être active dans l'amour de Dieu et dans l'amour du prochain".

Le Pape a conclu la catéchèse en disant que " la justification nous introduit dans la longue histoire du salut, qui montre la justice de Dieu : face à nos chutes continuelles et à nos insuffisances, il ne s'est pas résigné, mais a voulu nous rendre justes, et il l'a fait par la grâce, par le don de Jésus-Christ, par sa mort et sa résurrection ". Ainsi, la lumière de la foi nous permet de reconnaître combien est infinie la miséricorde de Dieu, la grâce qui agit pour notre bien. Mais cette même lumière nous permet aussi de voir la responsabilité qui nous est confiée de collaborer avec Dieu dans son œuvre de salut. La puissance de la grâce doit être combinée à nos œuvres de miséricorde, que nous sommes appelés à vivre pour témoigner de la grandeur de l'amour de Dieu.

Zoom

Le Mexique célèbre le bicentenaire de son indépendance

Deux femmes à cheval participent au traditionnel défilé militaire marquant le bicentenaire de la fête de l'indépendance du Mexique sur la place Zocalo de Mexico, le 16 septembre 2021.

David Fernández Alonso-29 septembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
Espagne

"Nous devons faire preuve de créativité pour atteindre les personnes extérieures à l'Église".

Faire participer et écouter tous les catholiques, y compris ceux qui n'appartiennent pas activement à l'Église ou qui n'en font même pas partie. Tel est l'objectif de la phase initiale du Synode, qui débutera officiellement dans les diocèses le 17 octobre.

Maria José Atienza-29 septembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Évêque Vicente Jiménez ZamoraArchevêque émérite de Saragosse, a rencontré des journalistes au siège de la Conférence épiscopale espagnole, au cours de laquelle il a fait part des premières mesures qui sont prises dans notre pays en vue de la célébration du prochain Synode des évêques intitulé "Pour une Église synodale : communion, participation et mission", qui aura lieu à Rome en 2023.

"L'Église est synodale dans son ADN".

L'évêque chargé de la coordination du Synode dans la CEE a rappelé que "l'Eglise est synodale depuis sa naissance, c'est dans son ADN et on le voit surtout dans les premiers pas de l'Eglise". Il a également souligné que ce processus est "un chemin d'écoute et de participation qui, à la fin, reviendra aux Églises particulières". Dans ce cas, a-t-il souligné, le Pape lui a donné "une modalité, à savoir que ce Synode ne concerne pas seulement les évêques, une réunion unique à Rome, mais c'est un processus qui commence dans les diocèses du monde entier avec la participation de tous". Une participation de type "pyramide inversée" dans laquelle l'intention est d'inclure les paroisses, à travers leurs conseils, leurs fidèles, etc., qui se mettent en relation avec les équipes diocésaines chargées de cette mission et qui, à leur tour, seront en contact avec l'équipe formée dans la Conférence épiscopale à cet effet.

L'évêque Vicente Jiménez Zamora a admis que ce n'était pas un chemin facile. D'une part, "certains diocèses ont déjà tenu des synodes diocésains et sont familiers avec ces mécanismes d'écoute et de participation, dans d'autres des plans pastoraux ont été élaborés à travers le dialogue avec les différents groupes, mais tous n'ont pas le même apprentissage de ce système synodal". Afin de faire connaître ce processus, des actions de communication sont prévues, telles que des dépliants, des vidéos informatives, des campagnes, etc., qui contribueront à créer ce qu'il a appelé "une culture synodale".

"L'important est que nous entrions dans ce chemin ensemble, avec tout le monde et aussi avec ceux qui ne font pas partie de l'Église", a souligné à plusieurs reprises l'archevêque émérite de Saragosse, qui a également souligné que le synode "n'est pas une assemblée populaire, mais qu'il prend le pouls de ce que ressent l'Église et de la manière dont elle veut marcher avec les autres". "La méthode est l'écoute et le but est de discerner ce que l'Église a à donner au monde et à la société", a-t-il affirmé.

Un agenda adapté pour les personnes extérieures à l'Église

L'un des objectifs de ce voyage synodal promu par le pape François est de connaître les préoccupations et les opinions sur l'Église de ceux qui n'en font pas partie. Ce n'est pas un défi facile, comme l'a admis l'évêque Vicente Jiménez Zamora, "les institutions ou les chemins dans les diocèses sont plus ou moins clairs, mais aller vers ceux qui sont à l'extérieur, vers ceux qui ne font pas partie de l'Église, demande de la créativité. Nous avons déjà quelques canaux ouverts, à travers la pastorale des travailleurs ou les pénitenciers, mais nous ne pouvons pas nous arrêter là. En outre, nous devons nous engager dans un processus d'écoute, de dialogue, et non de discussion...".

Dans cette ligne, il a souligné que dans les noyaux thématiques qui ont été préparés, "aucune question n'a été évitée, plus tout remonte à la surface, mieux c'est". Nous ne devons pas avoir peur et donner la parole à tout le monde, car même les étrangers nous évangélisent. Nous le voyons dans l'Évangile avec des exemples comme la Cananéenne ou le centurion", et il a admis que peut-être "nous devons préparer d'autres thèmes pour ceux qui ne font pas partie de l'Église, parce que les langues sont différentes et nous devons créer des ponts".

Éviter l'autoréférentialité, qui est une tentation très facile, est l'un des objectifs clés de ce synode dont, comme l'a souligné Mgr Jiménez Zamora, "nous ne savons pas ce qui en sortira".

L'équipe du synode

Mgr Vicente Jiménez Zamora préside l'équipe synodale qui a été créée au sein de la CEE pour servir de lien tant avec le Saint-Siège, par l'intermédiaire de Mgr Luis Marín, qu'avec les diocèses espagnols et l'Archevêché militaire. En ces jours de réunion des évêques de la Commission permanente, il est chargé d'informer les prélats de ce processus.

Jiménez Zamora a souligné la variété de l'équipe formée dans la CEE pour coordonner les tâches du parcours synodal en Espagne. L'équipe, en plus de lui-même en tant que président, est composée de Mons. Luis Argüello, secrétaire général de la CEE ; Isaac Martín, laïc du diocèse de Tolède ; Olalla Rodríguez, laïque du Renouveau charismatique catholique ; Dolores García, présidente du Forum des laïcs ; Luis Manuel Romero, prêtre, directeur de la Commission épiscopale pour les laïcs, la famille et la vie ; María José Tuñón ACI, religieuse, directrice de la Commission épiscopale pour la vie consacrée ; et Josetxo Vera, directeur de la Commission épiscopale pour les communications sociales.

Lectures du dimanche

Commentaire des lectures du dimanche 27e dimanche du temps ordinaire (B)

Andrea Mardegan commente les lectures du 27e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera prononce une courte homélie vidéo. 

Andrea Mardegan / Luis Herrera-29 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Les Pharisiens s'approchent de Jésus et lui demandent s'il est permis à un mari de répudier sa femme. Ils auraient pu répondre eux-mêmes : "Toute la tradition dit qu'il est permis dans certains cas de répudier une épouse, et les rabbins discutent des causes qui rendent ce geste permis, des tortillas brûlées à l'adultère". Mais ils lui demandent, à lui qui défend toujours les plus faibles et donc les divorcés, et ils veulent l'opposer à la loi. Jésus répond par une question : "Que vous a ordonné Moïse ?" (à vous). En parlant ainsi, il se place au-dessus de la loi. Ils pourraient répondre : Moïse (tous les livres du Pentateuque lui ont été attribués) nous a ordonné "L'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair". Ou encore : avec les tables de la loi, il nous a ordonné :

Ne commettez pas d'adultère", "Ne convoitez pas la femme d'autrui", "Ne convoitez pas la femme d'autrui".". Au lieu de cela, ils vont vers ce qui les intéresse, vers ce que Moïse a "permis". Ils parlent de permissions légales, mais Jésus les amène à regarder la dureté de leur cœur, le vrai problème. Et il les ramène au début, à ce que Dieu, par l'intermédiaire de Moïse, leur a ordonné.

Plus qu'un commandement, c'était une joie pour Dieu, un remède génial à la solitude de l'homme, qui ne pouvait trouver de compagnon adéquat dans aucun des autres êtres de la terre. La Genèse parle comme si Dieu se rendait compte, au milieu de son œuvre de création, que l'homme n'a pas assez de créatures inférieures, pas même Dieu seul, pour développer des relations qui le satisfassent en tant qu'homme. Il a besoin d'un être comme lui, qui place devant ses yeux et son cœur une image tangible, incarnée, de Dieu dans l'humanité. Et Dieu crée la femme, son chef-d'œuvre. Les deux se comprennent et se réjouissent. Le besoin de relation est mutuel. "Il sera uni à sa femme et les deux deviendront une seule chair". Giotto, à Padoue, peint le baiser et l'étreinte de Joachim et Anne à la Porte d'Or, après que l'ange, selon le Protoevangelium de Jacques, leur ait révélé qu'Anne était déjà enceinte de la semence de Joachim et attendait une fille. En regardant l'union des deux visages des parents de Marie, on ne voit que deux yeux, un nez, une bouche : une seule chair.

"Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a uni". Dieu unit, le diable divise. Parfois, même l'homme se divise par la dureté de son cœur. Jésus veut que les faiblesses des uns et des autres deviennent une occasion de compassion, de miséricorde, de pardon, de douceur du cœur. Comme il l'a fait avec la femme adultère. On lui amène des enfants pour les toucher, et les disciples au cœur dur les grondent. Au contraire, les enfants ont le cœur tendre et montrent à leurs parents le moyen de persévérer dans le mariage : être comme eux. Jésus les embrasse et les bénit.

Homélie sur les lectures du dimanche 27 Dimanche

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaune courte réflexion d'une minute pour ces lectures.

L'auteurAndrea Mardegan / Luis Herrera

Espagne

"La politique est parfois considérée à tort comme un service et elle est envahissante".

Dans cette interview, Manuel Bustos, directeur de l'Institut des sciences humaines Ángel Ayala CEU, souligne que "nous devons limiter les abus politiques et les taxes sur la facture d'électricité". "Au cœur de la vie chrétienne, du christianisme", ajoute-t-il, "l'autorité comme service, la politique comme service, l'attention aux plus démunis".

Rafael Miner-29 septembre 2021-Temps de lecture : 7 minutes

Il y a quelques semaines, le Secrétaire d'État du Saint-SiègeLe Cardinal Pietro Parolin, a visité l'Université CEU Paul, et a, entre autres, appelé les hommes politiques à une témoignage personnel.

L'action politique, selon lui, devrait inclure "une dimension anthropologique bien fondée, qui place la personne au centre" et reconnaît la valeur de la justice en tant que "régulateur social". En outre, il a demandé que l'autorité ne soit pas exercée avec "une vision personnelle, partisane ou nationale", mais avec "un système organisé de personnes et d'idées partagées et possibles" à la recherche du bien commun.

Ses propos ont été tenus lors de la IIe rencontre internationale des politiciens catholiques, organisée par l'archevêque de Madrid, le cardinal Carlos Osoro, et l'Académie latino-américaine des dirigeants catholiques, avec le soutien de la Fondation Konrad Adenauer.

Pour commenter ces idées, et les événements actuels de la vie politique, du point de vue de la doctrine sociale de l'Église, Omnes a interviewé le professeur Manuel Bustos, directeur de l'Institut des sciences humaines Ángel Ayala de la CEU. Le professeur Bustos considère les "prix abusifs" de l'électricité comme "un problème social".

-Le cardinal Parolin a souligné il y a quelques jours qu'il appartient aux hommes politiques catholiques d'identifier "les applications possibles et concrètes de l'amitié sociale et de la culture de la rencontre" ; et, de manière encore plus décisive, de comprendre que "ce sont deux composantes qui se transmettent à travers le comportement individuel", c'est-à-dire à travers le témoignage personnel. Pourriez-vous développer cette idée, selon vous ?

Manuel Bustos

Mettre la personne et la valeur de la justice au centre sont sans aucun doute des valeurs qui ne sont pas seulement chrétiennes mais partagées par une grande partie de notre civilisation, par notre culture occidentale, même en dehors de celle-ci. Ils sont certainement importants. Le problème est que la politique a ses propres règles du jeu, qui sont parfois incompatibles avec ce témoignage, avec cette conviction personnelle, et finissent par se heurter aux structures des partis, qui sont fondamentalement conçues pour gagner la partie contre l'autre parti, et vice versa. C'est-à-dire qu'ils ne sont pas tellement fonction du bien commun, même s'ils souscrivent tous à l'idée du bien commun (qui va s'y opposer ?). Mais le système lui-même présente certaines lacunes, auxquelles il n'a pas été remédié.

Et l'un de ces défauts est que vous devez utiliser une série d'éléments pour pouvoir vaincre votre adversaire afin de pouvoir gouverner à un moment donné. Et cela arrive parfois à cause de contre-valeurs comme le mensonge, ou le fait que l'autre personne a raison, parce que c'est une bonne chose pour le bien commun, et que vous devez vous opposer à elle et dire non et argumenter le contraire. Et puis il y a ce que Machiavel dénonçait, que parfois pour arriver au pouvoir il faut utiliser une série de moyens qui ne sont pas très légaux, mais qui sont utilisés..., peut-être de manière déguisée, mais ils sont utilisés.

-Comment résumer votre position ?

En résumé, je suis bien sûr d'accord avec ce que dit le Cardinal. Si seulement la personne, la justice en tant que régulateur social, était mise au centre... Mais alors, soit on change, soit on purifie le système politique que nous avons, soit les choses sont assez difficiles. Et tous ceux qui veulent témoigner se retrouvent en confrontation avec leur propre parti. Il y a certains slogans, certaines choses que si vous ne les suivez pas, vous courez le risque d'être marginalisé au sein même du parti. Peut-être qu'ils ne vous mettent pas dehors, mais vous savez que vous ne trouverez pas de travail. Cela signifie qu'au final, les gens se plient aux grandes lignes fixées par le parti, ou par le leader, car ces lignes sont parfois variables.

-Parmi les aspects de la doctrine sociale de l'Église, où l'autorité, ou le pouvoir, en tant que service aux autres, comme le rappelle le pape François, pourrait-il être le mieux réalisé ?

En réalité, ceci est au cœur de la vie chrétienne, du christianisme. C'est l'autorité comme service, la politique comme service, le pouvoir au service du bien commun. L'autre jour, dans l'Évangile de la messe, l'autorité comme service est apparue, lorsque Jésus a demandé aux disciples ce dont vous parliez entre vous, qui était le plus important, avant que n'ait lieu ce qui est venu plus tard.

Jésus y tient un discours pour toute l'humanité, sur la manière dont l'homme, et bien sûr le chrétien, le disciple du Christ, doit comprendre cela comme un service, et non comme quelque chose que je peux utiliser pour servir mes propres intérêts, les intérêts du parti, et ainsi de suite. L'autorité doit être au service de ceux qui en ont le plus besoin, parce qu'ils en ont le plus besoin. Ceci est présent dans toute la doctrine sociale de l'Église, lorsqu'elle parle du rôle de l'État, du rôle de la subsidiarité, du protagonisme que doit avoir la société pour que l'État n'absorbe pas totalement toutes les initiatives. C'est quelque chose qui est à la base.

La doctrine sociale même de l'Église est née précisément comme un service à l'homme, à l'humanité, pour qu'elle ne se retourne pas contre l'homme lui-même, contre les plus faibles. Au début, nous avons parlé des travailleurs, et la première grande encyclique de la doctrine sociale de l'Église est apparue avec Léon XIII, en pleine révolution industrielle, puis elle s'est étendue à beaucoup plus de personnes, à d'autres secteurs de la population, à mesure que la doctrine sociale de l'Église progressait. Elle est dans la doctrine de tous les Papes, elle est dans Fratelli tuttiparce que c'est l'un des derniers, c'est chez Jean-Paul II, chez Benoît XVI, ils insistent tous sur ce point. Il y a une continuité dans ce thème. C'est quelque chose de nucléaire.

-Le pape s'exprime en Fratelli tutti (n. 166) d'"une culture individualiste et naïve face à des intérêts économiques débridés et à l'organisation des sociétés au service de ceux qui ont déjà trop de pouvoir". Qu'y a-t-il de mal à ce qu'un service aussi élémentaire que l'électricité, un bien de première nécessité, soit si cher pour les familles ? Le système dit de la "porte tournante" vous semble-t-il équitable ? Il en va de même pour le pouvoir judiciaire.

C'est une manifestation de plus de ce que nous avons dit. Que la politique n'est parfois pas comprise comme un service au bien commun, de nature temporaire, car on peut se perpétuer dans le même poste politique, sans que les postes aient une durée limitée. C'est un signe qu'au lieu d'être cela, c'est-à-dire travailler pendant quelques années au poste qui m'a été confié, je veux me perpétuer, non pas dans la politique, mais dans la rémunération, dans le fait d'avoir un poste important, et ensuite viennent les portes tournantes qui mènent aux conseils d'administration, et cetera. Cette situation est très courante dans de nombreuses entreprises. La même chose se produit dans le système judiciaire, en fait. Ce sont de mauvaises pratiques. Vous devez être là pour servir aussi longtemps que cela est nécessaire ou que cela est stipulé.

Et ensuite, vous devez retourner à votre profession. Vous ne pouvez pas profiter de la politique pour continuer à vivre bien avec un bon salaire pour le reste de votre vie. Ils auront droit à une certaine retraite, évidemment, demain, pour l'exercice qu'ils ont eu pendant des années, mais je ne peux pas redevenir juge, et puis je retourne à la politique, et quand la politique sera terminée, je serai encore là... Dans le cas des juges, c'est plus problématique, parce que cela demande une plus grande neutralité.

-En termes de factures d'électricité ?

Dans le cas de l'électricité, je pense que les prix sont à la limite de l'abus. Il est vrai que nous avons un déficit énergétique, et nous devons le combler avec de l'électricité, car les énergies renouvelables n'ont pas donné autant qu'elles le devraient... Nous ne voulons pas d'énergie nucléaire, nous l'achetons à l'extérieur, et que se passe-t-il ? L'électricité augmente énormément. Et comme nous le savons tous, il y a une partie des taxes et des prélèvements qui rendent le produit encore plus cher. Cela peut être fait par la loi. Tant les entreprises ci-dessus que les entreprises d'électricité, cela peut être fait par la loi, en limitant les taxes dans un cas, ainsi que les juges et les politiciens, mais en fin de compte, ils ont tous des intérêts, et il est impossible de le faire. Mais cela pourrait être fait par la loi. D'autres choses que nous avons mentionnées sont plus compliquées, car elles dépendent de l'attitude personnelle, des croyances, d'autres facteurs, mais dans ce cas, cela peut être fait par la loi. La question est de savoir s'ils ont envie de le faire. J'ai des doutes.

-En réalité, les corporations professionnelles et autres organismes de la société civile ont été éclipsés par le pouvoir du pouvoir politique en général, je ne parle pas d'un parti en particulier. Comment le voyez-vous ?

Oui. Il a tendance à tout envahir. Nous voyons déjà ces lois qui ont des composantes morales très fortes. La loi sur l'euthanasie, la dernière, la loi sur l'éducation, et ainsi de suite. Elles sont faites en fonction de certains intérêts et critères qui laissent de côté de nombreuses personnes qui ne partagent pas ces idées et qui sont sensibles à une morale que cette loi rejette d'une certaine manière.

Et puis il y a le problème social de ces hausses de prix de l'électricité et de ces choses dont nous avons parlé. Ceux d'entre nous qui ont des salaires plus normaux, sans parler de ceux qui ont des salaires supérieurs à la normale, peuvent être affectés, mais de manière relative, par la hausse des prix. Mais il y a des gens pour qui 30 % de leur salaire, ou 20 %, correspondent au paiement de l'électricité ou de certains services, et cela fait très mal. Il faut s'occuper de ces personnes.

-Enfin, le cardinal Parolin a commenté sur le canal Cope que la situation actuelle peut être comparée aux premiers siècles de l'Église, lorsque les premiers disciples sont arrivés dans une société qui n'avait pas les valeurs chrétiennes, mais grâce au témoignage des premières communautés, ils ont réussi à changer les mentalités et à introduire les valeurs de l'Évangile dans la société de l'époque.

Il est évident que le témoignage est très important, mais il y a un point sur lequel je suis peut-être un peu en désaccord. Je fais référence aux premiers jours de l'Église. À l'époque, il existait un contexte social et culturel de croyance. Il est vrai que tous les chrétiens n'étaient pas chrétiens, les chrétiens étaient une minorité, mais il y avait un respect de la loi de Dieu, parce qu'ils étaient juifs, ou des dieux, parce qu'ils étaient romains. Il y avait un fond de croyance qui n'existe pas aujourd'hui. Le grave problème de notre culture actuelle est précisément l'éloignement de Dieu. Dieu n'y représente pas un élément substantiel ou fondamental.

En prônant ou en prêchant une doctrine qui accepte ce principe de l'existence de Dieu, elle ne touche pas grand monde. Et puis, comme l'a dit un auteur (je crois que c'était Pemán, mais je n'en suis pas sûr), le problème du christianisme (il était croyant) est qu'il n'est plus nouveau pour la société d'aujourd'hui.

Même s'ils ne le connaissent pas, ils disent qu'ils pensent le connaître : comment pourrais-je ne pas le connaître, si j'ai fait ma première communion, ou si j'ai eu des cours de catéchisme, ou si j'ai enseigné la religion... Et ils s'en tiennent à cette idée primitive ou initiale, sans la développer, et c'est tout. Et quand vous allez lui parler du Christ, des fondements du christianisme, il dit : qu'est-ce que vous me dites, je le sais déjà. C'est un autre problème. Au début, le christianisme était une nouveauté par rapport à la religion très détaillée des Juifs, ou au polythéisme romain, mais aujourd'hui, nous sommes dans une société où des églises ont été créées, nous avons un pape, des prêtres, et le christianisme est ce qui a soutenu notre culture pendant de nombreux siècles. Mais maintenant il y a cette "sagesse", pour dire : je le sais déjà. L'évangélisation dans cette société post-chrétienne est difficile.

Vatican

Les peintures des saints Pierre et Paul, exposées dans les Musées du Vatican

Rapports de Rome-28 septembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Les tableaux des saints Pierre et Paul, peints par Fra Bartolomeo et Raphaël, peuvent être vus dans les musées du Vatican après 500 ans. On peut voir les croquis à côté d'eux et apprendre l'histoire unique de ces œuvres.


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En prison pour avoir défendu la vie

Face à la proposition de loi visant à protéger les cliniques d'avortement et à interdire, avec des peines de prison, la présence de groupes de sauveteurs dans leur voisinage, personne ne devrait rester indifférent.

28 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

La réalité de l'avortement est un fléau moral pour notre société. La légalisation de l'élimination d'une vie humaine est l'une de ces barrières que nous avons franchies et qui a, à mon avis, des conséquences imprévisibles. On a beau changer son nom (interruption volontaire de grossesse), on a beau le justifier (progrès, liberté, émancipation des femmes....), la réalité têtue et indépassable est que l'avortement met fin à la vie d'un être humain dans le ventre de sa propre mère.

Il n'est donc pas rare qu'un conflit interne, un combat de conscience, surgisse dans le cœur de la femme qui va avorter lorsqu'elle entre dans le maelström de la décision d'avorter ou de poursuivre la vie qu'elle estime avoir dans son être.

La voix puissante de la majorité des médias, des campagnes gouvernementales, et même de beaucoup de leurs amis et parents, dirige leurs pas dans une seule direction, celle qui marque la pensée unique. Et, accessoirement, autour duquel tourne le commerce multimillionnaire des cliniques d'avortement. En effet, très peu de voix s'élèvent pour dire à cette femme qu'il existe d'autres moyens, que mettre fin à la vie de cet enfant n'est pas la solution. La voix des sauveteurs qui prient devant les cliniques d'avortement est une de ces voix faibles que la femme qui va avorter peut entendre in extremis, juste avant de faire le dernier pas irréversible.

Une voix qui veut s'éteindre, qui est maintenant menacée d'emprisonnement.

Réalisons-nous à quel point nous devenons totalitaires ? Dans ce cas, comme dans d'autres, il n'est pas permis d'aider une personne qui traverse une période difficile et qui souhaite et a besoin d'un tel soutien. Toute personne qui apporte une telle aide est menacée d'emprisonnement, simplement parce qu'elle va à l'encontre de ce nouvel ordre moral qui propose une série de nouveaux droits de l'homme, dont le droit à l'avortement.

Nous ne pouvons tout simplement pas rester silencieux. Nous devons nous exprimer et soutenir ceux qui continuent à se battre pour sauver la vie de ces enfants et de ces mères jusqu'au dernier moment, aux portes des cliniques d'avortement.

Leur présence sauve des vies. Beaucoup. C'est le courage et la conscience. C'est le soutien et le respect des mères. Et c'est très, très important. En fait, si ce n'était pas le cas, je doute que le gouvernement national et tout l'empire économique des cliniques d'avortement aient promu une telle loi.

Le silence n'est ni une réponse valable ni une réponse neutre.

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

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Espagne

La liberté et l'honneur. Le Christ d'Urda et sa basilique mineure

Le sanctuaire diocésain d'Urda, où est vénéré le "Christ d'Urda", dont l'image a été réalisée en 1596, a été élevé par le Saint-Père à la dignité de Basilique. Les festivités en l'honneur du Santísimo Cristo de la Vera-Cruz ont lieu les 28 et 29 septembre.

Juan Alberto Ramírez Avilés-28 septembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

"Pour la liberté comme pour l'honneur, on peut et on doit risquer sa vie".

(Miguel de Cervantes, Don QuichotteLVIII (3).

"Dans un lieu de La Mancha"..., comme commencerait le chef-d'œuvre de notre littérature castillane, se dresse l'hôpital de la Misericordia, parmi les vignes, les oliviers centenaires et le paysage doré et indigo où naissent les Montes de Toledo. Depuis plus de quatre siècles, Urda, ville de Tolède et capitale de la piété de La Mancha, est le but et le point de départ de milliers de pas à la recherche du Dieu qui s'est aussi transformé en Pèlerin à la recherche de l'homme.

Le 2 février dernier, le Pape François, par l'intermédiaire de la Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, a élevé le Sanctuaire séculaire diocésain du Très Saint Christ de la Vraie Croix, à Urda, à la dignité de Basilique. Avec un jubilé à perpétuité accordé par Saint Jean Paul II le 25 janvier 2005, Urda est le point de référence au cœur des terres de Castille pour la piété populaire comme canal et chemin d'une nouvelle évangélisation. 

Un processus de transformation d'une enclave traditionnelle de piété fait de ce lieu, dans le cadre magnifique d'une écologie parfaite pour l'esprit, un hôpital de guérison où, après la recherche du Christ le long d'un chemin de pèlerinage extérieur et intérieur, sa rencontre est célébrée avec joie dans le sacrement du pardon, dans le pain et la parole en arrivant à la basilique d'Urda.

Une présence active dans les nouveaux réseaux sociaux et agoras, grâce à une équipe de travail jeune, a augmenté la transmission orale de ce lieu en tant que centre spirituel et culturel. Les pèlerinages annuels organisés à pied depuis différentes parties du pays, avec de nouveaux itinéraires balisés et signalisés, à vélo de sport, dont le passionnant parcours des Montes de Toledo, à cheval depuis la ville voisine de Ciudad Real. Les différents cycles d'Exercices, de Cours de Retraite et de Rencontres de Formation, organisés pour les agents pastoraux et les Confréries et Confréries, font d'Urda, avec sa nouvelle Maison de Retraite annexée à la Basilique, un lieu d'étude, de travail et de réflexion sur le rôle nécessaire de la piété populaire et ses défis dans la nouvelle évangélisation. 

Découvrir la foi dans un processus de pèlerinage, ou la redécouvrir en la formant et en l'approfondissant davantage, tel est l'objectif du travail programmé depuis cette enclave au cœur du pays de Don Quichotte. L'écoute et l'attention au pèlerin, que ce soit dans le sacrement de la confession ou dans l'accompagnement, ainsi que des volontaires spécialisés dans l'accueil et l'écoute, ainsi qu'un programme soigné d'aides sociales allant de la collaboration avec Caritas ou Manos Unidas dans différents projets, à la création d'aides pour la recherche sur le cancer, font de la basilique d'Urda non seulement le but de l'homme dans le Christ, mais aussi le point de départ de nouvelles initiatives dans la recherche du Christ dans l'homme. 

Après la récente élévation du Sanctuaire d'Urda à la dignité de Basilique, et avec les yeux déjà fixés sur la prochaine Année Sainte Jubilaire 2024-2025, nous invitons nos lecteurs à trouver dans ce lieu de La Mancha un espace où, selon l'expression de Miguel de Cervantes dans son Don Quichotte, nous travaillons à l'harmonisation pour le futur dans l'engagement pour la liberté des enfants de Dieu, et dans l'honneur de sa longue histoire depuis 1595 au service du Christ et de l'humanité. Venez le découvrir pour vous et votre famille. Vivez une nouvelle aventure au pays des géants et des moulins à vent. Le Christ t'attend, Urda t'accueille. Viens !

Basilique Sanctuaire d'Urda

Les basiliques mineures

Le décret Domus Ecclesiaedu 9-XI-1989, établit les règles pour la désignation d'une église comme basilique. Une distinction est faite entre les basiliques majeures (Saint-Jean-de-Latran, Saint-Pierre, Sainte-Marie-Majeure et Saint-Paul-hors-les-murs) et les basiliques mineures (toutes les autres). 

Pour obtenir le titre de basilique mineure, l'église élevée à cette dignité doit être un centre exemplaire de l'activité liturgique et pastorale du diocèse et, en outre, elle doit avoir une certaine résonance dans le diocèse, soit parce qu'elle a été construite et dédiée à Dieu à l'occasion d'un événement religieux historique, soit parce qu'elle abrite une relique exceptionnelle d'un saint ou une image sacrée de grande vénération.

Entre autres caractéristiques, les basiliques mineures doivent avoir des dimensions suffisantes pour la célébration ainsi qu'un nombre adéquat de prêtres pouvant garantir la pastorale et la pastorale liturgique dans une telle basilique.

Pour obtenir ce titre, il faut présenter une demande officielle de l'évêque diocésain compétent, le nihil Obstat de la Conférence épiscopale, des informations sur l'origine et la vitalité religieuse de l'église : célébrations, associations caritatives, travail pastoral..., des photos de l'église et de son histoire religieuse.

Le titre de basilique mineure n'est pas une "récompense" mais une évaluation du travail pastoral effectué et qui doit être maintenu et même augmenté après cette concession. Parmi les engagements liés à l'obtention du titre de basilique mineure, il y a celui de promouvoir la formation liturgique des fidèles, notamment à travers la liturgie et les cours de formation ou la promotion de la participation des fidèles et de symboliser, de manière particulière, l'union avec le Siège de Pierre.

De même, les fidèles qui visitent pieusement la basilique et participent à un rite sacré ou au moins récitent la prière dominicale et le symbole de la foi, dans les conditions habituelles (confession sacramentelle, communion eucharistique et prière aux intentions du Souverain Pontife) peuvent obtenir l'indulgence plénière : 1) le jour de l'anniversaire de la dédicace de ladite Basilique ; 2) le jour de la célébration liturgique du titulaire ; 3) la solennité des Saints Apôtres Pierre et Paul ; 4) le jour de l'anniversaire de l'attribution du titre de Basilique ; 5) une fois par an, un jour à déterminer par l'Ordinaire du lieu ; et, 6) une fois par an, un jour à choisir librement par chaque fidèle.

L'auteurJuan Alberto Ramírez Avilés

Recteur de la basilique d'Urda

Vatican

Le pape montre sa proximité avec l'île de La Palma après l'éruption du volcan

Pendant la prière de l'Angélus, le pape François a commenté l'Évangile de dimanche, appelant à être des personnes accueillantes, qui ne divisent pas et ne jugent pas. Il a également montré son soutien aux personnes touchées par l'éruption du volcan de l'île de La Palma.

David Fernández Alonso-27 septembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape François a mis en garde, lors de son discours à la prière de l'Angélus du dimanche, contre le danger de diviser et de scandaliser les autres : "L'Évangile de la liturgie d'aujourd'hui nous raconte un bref dialogue entre Jésus et l'apôtre Jean, qui parle au nom de tout le groupe des disciples. Ils avaient vu un homme chasser les démons au nom du Seigneur, mais ils l'ont empêché parce qu'il ne faisait pas partie de leur groupe. Jésus, à ce stade, les invite à ne pas entraver ceux qui travaillent pour le bien, car ils contribuent à la réalisation du plan de Dieu (cf. Mc 9, 38-41). Puis il avertit : au lieu de diviser les gens en bons et mauvais, nous sommes tous appelés à surveiller notre cœur, afin de ne pas succomber au mal et de ne pas scandaliser les autres (cf. vv. 42- 45.47-48)".

"Les paroles de Jésus, dit François, révèlent une tentation et offrent une exhortation. La tentation est celle de la fermeture d'esprit. Les disciples voulaient empêcher une bonne action simplement parce que celui qui la faisait n'appartenait pas à leur groupe. Ils pensent qu'ils ont "l'exclusivité sur Jésus" et qu'ils sont les seuls autorisés à travailler pour le Royaume de Dieu. Mais de cette manière, ils finissent par se sentir privilégiés et considèrent les autres comme des étrangers, au point de devenir hostiles à leur égard. Toute fermeture d'esprit, en effet, nous pousse à tenir à distance ceux qui ne pensent pas comme nous. Ceci - comme nous le savons - est la racine de nombreux grands maux dans l'histoire : l'absolutisme qui a souvent généré des dictatures et beaucoup de violence envers ceux qui sont différents".

Le Saint-Père a affirmé qu'"il faut être vigilant face à la fermeture d'esprit, y compris dans l'Église. Car le diable, qui est le diviseur - c'est le sens du mot "diable" - insinue toujours des soupçons pour diviser et exclure. Il est un tentateur rusé, et cela peut arriver comme cela est arrivé à ces disciples, qui sont allés jusqu'à exclure même celui qui avait chassé le diable lui-même ! Parfois, nous aussi, au lieu d'être une communauté humble et ouverte, nous pouvons donner l'impression d'être les "premiers de la classe" et tenir les autres à distance ; au lieu d'essayer de marcher avec tout le monde, nous pouvons afficher notre "carte de croyants" pour juger et exclure.

"Demandons la grâce - poursuit le pape - de surmonter la tentation de juger et de cataloguer, et que Dieu nous préserve de la mentalité du "nid", celle qui consiste à se garder jalousement dans le petit groupe de ceux qui se considèrent bons : le prêtre avec ses fidèles, les agents pastoraux fermés entre eux pour que personne ne puisse s'infiltrer, les mouvements et associations dans leur charisme particulier, etc. Tout cela risque de faire des communautés chrétiennes des lieux de séparation et non de communion. L'Esprit Saint ne veut pas de fermetures ; il veut l'ouverture, des communautés accueillantes où il y a de la place pour tout le monde".

Concluant ces paroles, il a insisté sur la nécessité de couper les ponts lorsque nous rencontrons quelque chose qui nuit à l'âme : "Et puis, dans l'Évangile, il y a l'exhortation de Jésus : au lieu de juger tout et tous, soyons attentifs à nous-mêmes ! En fait, le risque est d'être inflexible envers les autres et indulgent envers soi-même. Et Jésus nous exhorte à ne pas pactiser avec le mal par des images choquantes : " Si quelque chose en vous est source de scandale, coupez-le " (cf. vv. 43-48). Il ne dit pas : "Réfléchissez-y, améliorez-vous un peu...". Non : "Coupez-la ! Jésus est radical, exigeant, mais pour notre bien, comme un bon médecin. Chaque coupe, chaque émondage, a pour but de mieux grandir et de porter du fruit dans l'amour. Demandons-nous alors : " Qu'y a-t-il en moi qui contraste avec l'Évangile ? Que veut Jésus que je coupe dans ma vie ?

Après l'Angélus, en plus d'évoquer la journée des migrants et des réfugiés, le pape François n'a pas oublié de montrer son soutien à l'île de La Palma, qui souffre de l'éruption d'un volcan qui cause des ravages matériels. "J'exprime ma proximité", a déclaré François, "et ma solidarité aux personnes touchées par l'éruption du volcan sur l'île de La Palma, dans les îles Canaries". Mes pensées vont tout particulièrement à ceux qui ont été contraints d'abandonner leurs maisons.

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Famille

"Les femmes ont été regardées avec des lumières à courte vue".

Quelle est la contribution des femmes à la vie de la société et de l'Église ? Comment comprendre ce que Jean-Paul II a appelé le génie féminin ? Nous nous penchons sur ce sujet presque inabordable avec Natalia Santoro.

Maria José Atienza-27 septembre 2021-Temps de lecture : 5 minutes

Depuis des années, Natalia Santoro réfléchit à la figure et à la tâche des femmes dans la société, la famille et l'Église. Un sujet d'actualité qui, comme cela a été souligné à différentes occasions, notamment par les derniers papes, est d'une grande importance dans une société qui semble réduire le féminisme à l'imposition des femmes aux hommes.

- On parle beaucoup du "rôle" des femmes dans l'Église et dans la société, mais s'agit-il simplement d'un rôle, d'un nombre ou d'un quota qui détermine l'influence des femmes dans la vie de l'Église ?

Parler du "rôle des femmes", c'est parler du "pourquoi" et du "pourquoi" de notre existence en tant que femmes, c'est-à-dire : qu'apportent les femmes au monde ?parce que c'est une femme" ?

"Je vous remercie, femme, par le fait même d'être une femme ! Avec l'intuition de votre propre féminité, vous enrichissez comprendre le monde y vous contribuez à la pleine vérité des relations humaines", a déclaré saint Jean-Paul II dans sa lettre aux femmes de 1995.

Nous savons que la différence radicale entre les hommes et les femmes est la sexualité. Ignorer, passer outre ou déguiser les manifestations de notre sexualité n'est pas une la féminité intrinsèque est une grande perte. Eva signifie "mère de l'humanité".et Jésus termine sa vie sur terre en allant au Femme du paradis sur terre : Mariala Nouvelle Eve : "Femme, il y a ton enfant".

Maternité est bien plus que l'acte d'être une mère biologique, est la qualité essentiellement féminine de la femme qui est imprimée dans tout son être.indépendamment des tempéraments et des caractères, des fonctions et des rôles. L'erreur consiste à interpréter le fait d'être une mère avec des attitudes féminines, douces ou bienveillantes dans le style de l'idéologie féminine de Blanche-Neige ou de Cendrillon ; et le fait de ne pas être une mère, avec la sorcière ou la marâtre.

Les femmes sont également appelées à régner sur la terre : Dieu les bénit et leur dit : "Soyez féconds et multipliez, remplissez la terre et soumettez-la". Cette tâche est confiée à parts égales aux hommes et aux femmes ; la présence des femmes dans tous les environnements publics et privés est donc nécessaire. En outre, la présence des femmes dans tous les environnements publics et privés est nécessaire, "il n'est pas bon pour l'homme d'être seul".L'être humain, l'homme et la femme ne peuvent être heureux en s'excluant l'un l'autre.

Le drame féminin à travers l'histoire est que les femmes ont été considérées de manière myope, avec une vision qui réduisait nos capacités personnelles à la sphère domestique ou à des rôles subalternes, sans la considération qui nous est due, dans la même position qu'un homme, sur un pied d'égalité.

L'Église, en tant que peuple de Dieu, est imprégnée de la culture de son temps, mais elle est aussi éclairée pour proposer une vérité sur les femmes qui est plus élevée, plus profonde et plus révolutionnaire depuis la venue même de Jésus.

Le site Message aux femmes (Paul VI, Clôture du Concile Vatican II, 1965).) est très révélateur en termes de manifestations concrètes de cette vocation maternelle qui, au sens spirituel, a beaucoup à voir avec la miséricorde et le souci de la fragilité humaine, mais aussi avec la force, le courage et l'autorité morale par rapport à la vie humaine : "Réconcilier les hommes avec la vie. Et surtout, nous vous en supplions, veillez à l'avenir de notre espèce. Arrêtez la main de l'homme qui, dans un moment de folie, a tenté de détruire la civilisation humaine".

Pour remplir la mission qui lui a été confiée par Dieu lui-même, la femme a besoin d'être reçue par l'homme avec un regard clair et intelligent, de comprendre que sa différence, ainsi que les talents humains qu'elle a pu développer, sont nécessaires pour mener à bien le désir de Dieu de dominer le monde. Toutefois, cela ne sera pas possible dans une dynamique de confrontation et de lutte pour les rôles, les quotas ou le pouvoir, mais dans une dynamique de confiance et d'unité.

-Qu'apporte à l'Église ce que saint Jean-Paul II a appelé le génie féminin ?

Saint Jean-Paul II était un contemporain des protagonistes de la révolution sexuelle de 1968 et de la montée du féminisme ; il a répondu en accueillant les femmes, en comprenant leur position et leur rébellion. "non sans erreurs".Il a reconnu la dette de l'histoire envers les femmes, les a remerciées, chacune d'entre elles, et a consacré des années de sa vie à l'écriture et à l'annonce de la la dignité des femmes.Il a dénoncé toutes les inerties sociales contraires : par exemple, l'instrumentalisation des femmes en tant qu'objets pour la satisfaction de l'ego masculin, l'artifice dans l'expression de l'amour, la responsabilité des hommes en tant que complices et provocateurs de l'avortement, et surtout il a dénoncé les abus sexuels et la violence contre les femmes.

Saint Jean-Paul II a eu le génie d'inventer ce nouveau terme que tant de femmes recherchent aujourd'hui pour surmonter le faux féminisme qui étouffe la féminité dans toutes ses manifestations : le génie féminin. Le pape des femmes contemple l'essence d'être une femme dans sa version originale, la Nouvelle Eve, la femme créée par Dieu rachetée de toute malice à l'avance, dès sa conception. Marie est le génie féminin par excellence, la femme transcendante, la femme éternelle. Dieu s'exprime dans la femme différemment de l'homme (pour avoir tenté d'exprimer l'inexplicable).

Marie est le seul modèle de la femme : en elle, sa vocation se réalise pleinement. Elle est essentiellement une mère : elle reçoit tous les dons à travers sa configuration intime et intime avec le Fils. Marie est Vierge, Immaculée, sans tache de péché, pleine de l'Esprit Saint, pleine de joie et d'enthousiasme, d'énergie et de force. C'est donc en elle que se déploie la plus haute aspiration d'une femme en ce monde, comme mère et comme vierge, en union intime avec Dieu.

-En tant que femme, en tant que catholique travaillant dans un "environnement catholique", les problèmes vous échappent-ils, vous sentez-vous également reconnue ?

Avec beaucoup de travail et de patience, la reconnaissance vient d'elle-même. Je crois que la collaboration dans la paix génère une reconnaissance spontanée, en voyant que nous avançons ensemble et que nous sommes heureux. Cela ne signifie pas qu'il faille se laisser faire ou ne pas avoir la force de ne pas être d'accord ou de cesser de réclamer ce qui nous revient de droit en toute conscience.

-N'y a-t-il pas une politisation du concept de "participation des femmes" également dans l'Église ?

Transférer les structures organisationnelles d'une entreprise ou d'un État dans le domaine ecclésiastique, d'un point de vue organisationnel, peut être approprié. Transférer ces schémas fonctionnels à l'ordre "spirituel" reviendrait à appliquer la comptabilité aux conversions, ou le droit commercial aux relations entre frères et sœurs. Il me semble que c'est une chose laide au départ, ça ne colle pas, mais c'est un terrain confus : il est facile de sauter d'un côté à l'autre et de tomber dans des sables mouvants.

-Quelles femmes sont pour vous des exemples de travail ou d'influence dans l'Église ?

Ma première référence pour ce qui est d'être une femme est ma mère et les femmes de ma famille, bien sûr. Je crois aussi en ce que dit le pape François : sont les dynamismes cachésCe sont les hommes et les femmes ordinaires qui changent réellement notre histoire.

Il y a des hommes qui nous confirment dans notre mission de femme : le père, le mari, mais aussi des saints qui nous montrent un chemin.

Grâce à ces graines, et à tout ce que Dieu a arrosé par la suite, de nombreuses femmes ont été une référence pour moi. Mais il y a une femme en particulier qui a fait preuve d'une féminité délicate et exquise en démêlant les enseignements des Jean Paul II et le génie féminin afin qu'ils puissent être digérés et assimilés par de nombreuses autres femmes : Jutta Burggraf. Je pense qu'elle a marqué un avant et un après pour de nombreuses personnes, hommes et femmes ; à travers ses écrits sur le féminisme chrétien, elle nous fournit l'antidote indispensable aux défis du XXIe siècle.

Évangélisation

"Dieu veut être conditionné et provoqué par les prières".

Dieu tient compte des prières des gens, dans la mesure où il "se laisse conditionner" par elles. La deuxième partie de l'interview du professeur Sanguineti est publiée aujourd'hui. Il y parle du hasard, des faveurs de Dieu, des miracles et de l'action humaine.

Rafael Miner-26 septembre 2021-Temps de lecture : 9 minutes

 "Le système du monde qui prévoit qu'il y aura des chances est quelque chose de permis, voulu et arrangé par Dieu". "La chance est merveilleuse, et elle est positive". C'est ainsi que s'est conclu vendredi le professeur émérite de l'Université de la Sainte-Croix (Rome), et professeur de l'Université de l'Europe centrale et orientale. Université Austral (Buenos Aires), Juan José Sanguineti, son discours lors de la VIe conférence commémorative Mariano Artigas.

Organisé par le groupe de recherche Science, Raison et Foi (CRYF) de l'Université de Navarre, dont le directeur est le chercheur de l'Institut Culture et Société (ICS), Javier Sánchez Cañizares, l'événement a permis au professeur argentin de souligner, entre autres, que "Dieu a été présent de bien des manières dans la pandémie, faisant ressortir le bien de chaque personne, il y a beaucoup d'histoires de personnes qui se sont approchées de Dieu, ou de personnes qui ont eu autre chose. Vous pouvez le voir, et parfois vous ne le verrez pas".

Aujourd'hui, nous poursuivons la conversation en parlant du hasard, des prières, Les faveurs de Dieu, les "coïncidences" de la vie, les miracles et les lois naturelles... On remarque, comme hier, qu'il s'agit d'une interview familière et non écrite. L'aimable lecteur pourra compenser ce fait. Nous commençons par parler du hasard.

Juan José Sanguineti

-De nombreuses personnes croient aujourd'hui au hasard, plutôt qu'à la divine Providence. Pouvez-vous expliquer brièvement ces deux termes, ainsi que la raison de ce phénomène, si vous le partagez ?

Cette formulation présuppose que le hasard et la Providence sont opposés, n'est-ce pas ? Ceci est arrivé par hasard ou ceci est arrivé parce que Dieu l'a voulu... En réalité, dans la conférence que je vais donner, ce que je veux dire est précisément le contraire. Dieu est impliqué dans le hasard, le hasard est réel, c'est-à-dire que Dieu ne le supprime pas. Oui, il y a du hasard, et je ne suis pas le seul à le dire, ce n'est pas mon idée, beaucoup d'auteurs le disent... Nous parlons du monde physique, et beaucoup plus du monde humain. Dans l'être humain, il y a la liberté, il y a la contingence. Il existe des marges déterminées dans lesquelles Dieu peut agir, bien sûr prévues par Dieu lui-même. Parce que si tout était déterminé de manière causale, dans une sorte de fatalisme total, alors Dieu ne pourrait pas intervenir avec sa Providence, il serait le Créateur d'un monde déterministe, mais il ne pourrait plus rien toucher parce qu'il a fait un tel monde.

Saint Thomas d'Aquin dit dans la Somme théologique que si le monde était déterministe - il pense aux stoïciens, il critique les stoïciens - les prières des fidèles seraient inutiles. C'est-à-dire que s'il y a des prières, si on demande des choses à Dieu, c'est parce qu'on pense que Dieu peut les changer, peut changer le cours des choses. Cela signifie que les choses peuvent être d'une certaine manière ou d'une autre. Avec les prières, nous demandons qu'il en soit ainsi, si Dieu accepte ces prières, il fait en sorte qu'il en soit ainsi.

S'il y a des prières, si on demande des choses à Dieu, c'est parce qu'on pense que Dieu peut les changer, qu'il peut changer le cours des choses.

Juan José Sanguineti

-Vous dites que Dieu intervient dans le hasard, qu'il ne le supprime pas...

Le hasard, comme je le disais, pour le dire d'une manière peut-être pas parfaite, ouvre un champ de possibilités, d'abord à la liberté humaine elle-même, parce que dans un monde déterministe la liberté ne peut rien, mais aussi, surtout, à l'action du Dieu providentiel. C'est pourquoi je crois que le hasard, pas seulement un événement ponctuel, mais le système du monde qui prévoit qu'il y aura des hasards, est quelque chose de permis, de voulu et de disposé par Dieu. Non seulement autorisé, mais voulu par Dieu.

En fait, il suffit de sortir dans la rue et de marcher ; la vérité est que dans le concret, dans les événements singuliers, il y a d'innombrables coïncidences. Parce que je rencontre des gens par hasard, mais il y a beaucoup plus de coïncidences que vous ne le pensez, parce que vous rencontrez une personne, puis une autre, et ainsi de suite. Si le hasard échappait à la providence de Dieu, alors ce ne serait pas Dieu car il y aurait quelque chose qui n'est pas ordonné par Dieu, cela échapperait à sa causalité.

Le hasard, pas seulement une chose ponctuelle, mais le système du monde qui prévoit le hasard, est une chose permise, voulue et voulue par Dieu. Non seulement autorisé, mais voulu par Dieu.

Juan José Sanguineti

Le fait que Dieu intervienne bien sûr mystérieusement dans le hasard ne signifie pas que celui-ci est irréel, que le hasard est une sorte de tromperie, car c'est Dieu qui le provoque réellement. Parce que si c'était le cas, ce serait une façon un peu anthropomorphique de penser à Dieu, nous aurions le fatalisme. Cet accident de voiture m'est arrivé parce que Dieu l'a arrangé et non parce que c'est le hasard... Ce que je veux dire, c'est que l'accident est vraiment un hasard, et qu'il y a aussi de bonnes chances : trouver de l'argent, ou un bon travail (qui arrive parfois par hasard), mais... Dieu est derrière et Dieu "joue", pour ainsi dire entre guillemets, avec le hasard.. Dieu crée un système dans lequel il y a un jeu causal complexe dans lequel le hasard apparaît.

-Et comment Dieu intervient-il dans les aléas de la vie ?

Je dirais que la réponse est en trois phases. D'abord, Dieu intervient en tant que Cause première, parce que l'événement fortuit a été créé par Dieu, qui intervient dans chaque cause seconde ; ensuite, tout ce qui arrive est causé par Lui en tant que Cause première.

Mais il y a aussi la providence spéciale, c'est-à-dire Dieu le Créateur qui prend soin de tout en vertu du fait qu'il est Créateur. Mais la providence spéciale, c'est que Dieu intervient. Cette providence spéciale peut être ordinaire ou extraordinaire. Si c'est ordinaire, j'en dirai plus à ce sujet dans la prochaine question. Si elle est ordinaire, elle respecte les lois naturelles et ne peut être vérifiée, elle répond aux prières ou à l'initiative de Dieu.

En revanche, s'il est extraordinaire, il s'agit de miracles, où Dieu décide d'intervenir au-delà des lois de la nature et d'une manière que l'homme peut vérifier. Pouvez-vous vérifier pourquoi ? Parce que quand nous trouvons un événement que nous disons miraculeux, nous l'étudions, le Saint-Siège l'étudie avec des scientifiques, avec des médecins, par exemple une guérison, et pendant longtemps, pour voir que c'est vraiment inexplicable du point de vue des lois naturelles. Donc, il y a une vérification, ce n'est pas une vérification complète, mais face à cela, si nous regardons comme le disent les évangélistes, nous l'avons vu, nous l'avons touché, les miracles. Dans le cas des faveurs, ce n'est pas le cas, c'est pourquoi ce ne sont pas des miracles.

-Vous avez conclu votre leçon de vendredi en "soutenant l'intentionnalité divine de créer un univers potentiel dans lequel la providence de Dieu peut agir dans le respect des lois naturelles et d'une manière qui n'est pas contrôlable rationnellement". Pourriez-vous développer un peu cette idée ?

Suite au fil précédent, je réponds à cette question, qui a beaucoup à voir avec la précédente et donne une continuité aux précédentes. Dieu veut effectivement créer un monde riche, évolutif, avec une histoire, l'histoire de la nature, le Big Bang, la formation de l'Univers ; où il y a des risques, parce que s'il y a des chances il y a des risques, et aussi le monde humain, n'est-ce pas ? Un monde humain qui est dans un monde contingent, comme l'est la Terre, et aussi, parce qu'il y a contingence pour la liberté de tous, de toutes les personnes.

Pourquoi Dieu veut-il un tel monde ? Parce que Dieu veut que l'homme soit actif dans son travail. Si tout était déjà donné, si tout était déterministe et bon, l'homme n'aurait rien à faire, il ne ferait que recevoir. Dieu veut que l'homme soit actif, un peu comme dans la parabole des talents, qu'il doive travailler. L'Univers a de nombreuses potentialités, et il peut aller dans un sens, il peut aller dans un autre, ce n'est pas qu'il soit une pure potentialité, qu'il puisse aller dans un sens ou dans l'autre, parce qu'il y a des marges, mais il peut aller.... Cela s'oppose au déisme, qui soutient que Dieu crée l'Univers et est déjà désengagé, et cela s'oppose également au fatalisme, qui est similaire au déisme, qui dit que Dieu agit par des lois déterministes, et que tout est déjà absolument prévu par Dieu, et qu'il n'y a aucune marge non seulement pour que Dieu agisse mais même pour que l'homme agisse.

Dieu veut que l'homme soit actif, un peu comme dans la parabole des talents, qu'il doive travailler.

Juan José Sanguineti

Donc Dieu agit, il est providentiel dans l'évolution. Dans l'évolution, il est plus difficile de dire comment il agit. Il y a des opinions à ce sujet, mais je n'aborde pas la question ici, car beaucoup disent qu'il intervient au niveau quantique, ce qui est un peu discutable. Il est vrai que tout le monde (les spécialistes de ces questions) s'oppose à ce que Dieu se promène avec des miracles, à ce que l'évolution se promène en exposant de temps en temps : "faisons ce miracle maintenant"... Un tel Dieu est ridicule.

-Vous avez parlé tout à l'heure de la providence de Dieu. Comment Dieu agit-il en réponse à la prière ?

La providence de Dieu a des projets, elle pense avant tout à l'homme sur terre, elle a des projets généraux pour toute l'humanité ̶ car le fait qu'il y ait des guerres mondiales, des pandémies, etc. n'échappe pas à la providence de Dieu ̶ , et Il a des projets particuliers pour chaque homme, pour chaque homme et chaque femme, pour la vie de chacun, avec ses succès, ses échecs, son travail, son mariage, sa maladie, sa mort, tout.

Donc, dans ce plan que Dieu a, Dieu prend beaucoup de choses en compte. Il prend en compte les prières des gens. Il y a peu de temps, quelqu'un a demandé : mais l'homme provoque-t-il Dieu par la prière ? Oui, bien sûr, elle cause Dieu, car Dieu veut être causé par la prière. Dieu entend la prière, et dit "oh bien, j'accepte cette prière, et je vais faire cette faveur". C'est vrai, c'est comme ça, sinon la prière n'aurait pas sa place dans la vie humaine.

Parfois, Dieu tient compte du comportement humain, parfois il tient compte des réactions humaines, toujours avec l'action de grâce et la miséricorde de Dieu. Et il tient compte de tout cela d'une manière sapientielle, car Dieu regarde toujours aussi l'ensemble du tableau. Il a une vue d'ensemble absolue.

-Qu'est-ce que cela signifie que "Dieu veut être provoqué par des prières". Vous parlez de Dieu qui se laisse "conditionner" par nos prières.

Dieu accepte, pour ainsi dire de manière anthropomorphique, de se laisser conditionner par les prières humaines. Si je n'avais pas prié, cette personne n'aurait peut-être pas été guérie, et en ce sens je l'ai "provoquée", car Dieu veut être provoqué par la prière. C'est pourquoi Dieu nous incite à prier. Cela signifie qu'il est attentif à nos prières, car il veut nous les donner, c'est dans l'Évangile.

Quant à savoir si les miracles violent ou non les lois naturelles, je laisse cela à une discussion technique, je n'y vois pas de problème. Il ne les viole pas de manière arbitraire et en enfreignant la loi, mais il existe une causalité supérieure. Et cette causalité supérieure peut affecter une causalité inférieure et la modifier. C'est à ça que servirait un miracle.

Mais ce sont les faveurs qui sont vraiment intéressantes.Parce que les faveurs sont continues, les miracles sont très rares. Les faveurs ne violent pas les lois. Je pense aux faveurs qui sont continues. Je prie pour que je sois en bonne santé demain, le jour où je vais donner la conférence, pour que je ne prenne pas froid, et ainsi de suite. J'espère que Dieu exaucera ma prière. Cela ne viole aucune loi, c'est une faveur qu'il fait parfois par l'intercession des saints ou de la Vierge.

Il y a un raisonnement que j'ai vu chez certains théologiens, même protestants, qui disent "si nous, avec la technologie, allons au-delà de la nature et pouvons changer les choses sans violer les lois, comment ne pouvons-nous pas permettre à Dieu de faire la même chose et beaucoup plus ?

Dieu est libre d'agir sur la nature égale à nous, non égale, plus que nous, et nous faisons des choses que la nature ne fait pas, mais que les potentialités de la nature, qui sont ouvertes, nous permettent de faire. Comment Dieu fait-il la faveur, comment le fait-il, si causalement c'est mystérieux ? Il y a des explications qui sont discutables, car certains disent que Dieu aurait fixé les conditions initiales du Big Bang... Personnellement, je suis un peu réticent à penser cela. D'autres disent qu'il fournit des informations et en crée de nouvelles, ne changeant pas l'énergie, mais changeant l'information. C'est une réponse technique que je ne vais pas approfondir. Je préfère rester sur le fait que c'est mystérieux.

-Comment Dieu traite-t-il les faveurs ? Et que peut-il dire lorsque "trop de coïncidences" se produisent ?

Pour en revenir aux faveurs, le sens le plus important est cette faveur que je demande à Dieu de faire pour moi et qu'il peut ou non faire. Elle n'est pas prévisible, c'est-à-dire que je ne peux pas la prévoir par magie. Parce que si je pouvais le prévoir, ce serait magique, ce serait comme si je faisais une prière, et je sais déjà que Dieu va s'occuper de moi, donc je domine déjà Dieu.

Je crois que ce que Dieu veut, c'est que nous ayons confiance en Lui, et que nous demandions des choses pour qu'Il puisse nous faire une faveur s'il le juge opportun ou non, ou nous faire une meilleure faveur, car Dieu est toujours bon et miséricordieux. Ce qui n'est pas possible, c'est de prendre des dispositions dans le concret, car alors nous contrôlerions déjà Dieu de manière rationnelle et cela s'oppose à ce que Dieu est.

Dieu agit dans les faveurs humaines, qui sont si nombreuses, surtout de celui qui prie, mais parfois aussi de ceux qui ne prient pas, mais Dieu voit qu'ils ont une bonne disposition et alors Dieu les aide. Dieu agit de manière cachée, mais celui qui a une vision suffisante de Dieu peut s'en rendre compte un peu.

Je crois que ce que Dieu veut que nous fassions, c'est que nous ayons confiance en lui et que nous demandions des choses pour qu'il puisse nous faire une faveur s'il le juge bon, ou ne pas nous faire une faveur, ou nous faire une meilleure faveur, car Dieu est toujours bon et miséricordieux.

Juan José Sanguineti

Je pense que n'importe lequel d'entre nous peut compter les faveurs que Dieu a faites pour nous par l'intercession, parce qu'il y a eu trop de coïncidences, et pourtant nous nous rendons compte que cela pourrait s'expliquer, parce qu'il peut y avoir tellement de coïncidences, et alors vous diriez : " cela s'explique naturellement ". Cependant, il y a parfois trop de coïncidences, et nous disons "non, c'est une faveur", même si ce n'est pas un miracle. On ne dit pas que c'est un miracle parce qu'il n'y a pas d'éléments pour pouvoir dire que c'est miraculeux.

En somme, ce que Dieu veut que nous fassions, c'est d'être actif et aussi de mettre les causes secondes, et par le fait que nous devons prier, nous disons déjà que Dieu va m'aider pour cela et je ne fais rien, je n'agis pas, je ne mets pas les moyens pour bien faire les choses... Non, Dieu vous aidera, mais si vous travaillez, si vous faites des choses, alors peut-être que Dieu vous aidera. pour que cet obstacle ne vienne pas, pour que cet obstacle soit surmonté, mais à condition qu'en général on ait fait un effort pour y parvenir.

Dans ce sens, nous sommes comme des collaborateurs de Dieu. Une autre chose intéressante est aussi que Dieu, étant sage, quand il fait des faveurs, ces faveurs ont des effets multiples que nous ne pouvons pas connaître, et pas seulement un. Dieu fait une chose, et il nous favorise, mais il va également favoriser ou avoir des effets sur un certain nombre de personnes, d'événements et de choses.

Ressources

"Dieu a fait ressortir de bonnes choses chez chaque personne pendant la pandémie".

L'action de Dieu dans le monde et la question du hasard sont les thèmes abordés dans cet entretien avec le professeur Juan José Sanguineti, professeur émérite de l'Université pontificale de la Sainte-Croix (Rome).

Rafael Miner-25 septembre 2021-Temps de lecture : 10 minutes

Le plan créatif de Dieu, l'évolution contingente de la nature, les questions sur l'action de Dieu dans le monde, comme par exemple où Dieu a été pendant la pandémie, l'ouverture ou la fermeture des hommes et des femmes à la transcendance, ou encore la question toujours complexe du hasard, sont autant de sujets d'intérêt.

Hier, le professeur Juan José Sanguineti prononcé à l'Université de Navarre le VIe conférence commémorative Mariano ArtigasL'événement était organisé par le groupe de recherche Science, Raison et Foi (CRYF) de l'Université de Navarre, dont le directeur est le chercheur de l'Institut Culture et Société (ICS), Javier Sánchez Cañizares.

Quelques jours plus tôt, Omnes a pu discuter de ces questions avec le professeur argentin, qui est également maître de conférences à l'Institut de philosophie de l'Université Austral (Buenos Aires, Argentine), et auteur de plus de seize livres et d'une centaine d'articles scientifiques, notamment sur la philosophie de la nature, la philosophie des sciences, la cosmologie, la philosophie de la connaissance et de l'esprit, et les neurosciences.

Nous vous proposons aujourd'hui l'interview du professeur Sanguineti, qui se poursuivra demain sur ce site.

-D'abord, une question que l'on se pose aujourd'hui, dans une société blessée par la pandémie, mais qui espère désormais la vaccination. C'est ce qu'on a demandé à saint Jean-Paul II. Si Dieu est amour, pourquoi y a-t-il tant de mal ? Ou pour le dire autrement : où était Dieu pendant la pandémie ou dans d'autres crises ?

C'est la question posée par Jonas, un philosophe allemand aujourd'hui décédé, à propos d'Auschwitz. Lui-même, philosophe et croyant hébreu, a posé et rendu célèbre cette question : "Où était Dieu à Auschwitz ?" Et la réponse de Jonas était que Dieu participait à la douleur humaine et, dans un certain sens, était aussi une victime ; c'est-à-dire que Dieu souffrait avec les hommes et, en même temps, comme il est miséricordieux, il les aidait, mais cela signifiait aussi penser que Dieu n'était pas omnipotent, qu'il n'était pas assez puissant pour bannir le mal du monde.

Cette réponse est compréhensible car elle est très difficile, c'est une question que tout le monde s'est posée, mais elle ne sauve certainement pas la transcendance de Dieu. Parce qu'un Dieu qui n'est pas Omnipotent n'est pas vraiment Dieu, il peut être une entité spirituelle élevée, mais il ne peut pas être Dieu. Évidemment, ce n'est pas facile à comprendre. Le problème du mal est un mystère que je vais maintenant dire que je ne prétends pas résoudre, parce que je crois que personne ne l'a résolu, c'est un mystère.

La question que l'on peut se poser est la suivante : comment est-il possible que Dieu crée un Univers merveilleux, incroyable, faisant preuve d'une énorme intelligence, quand on voit toutes les merveilles de la nature, et pourtant Il crée aussi une nature dans laquelle surgissent la souffrance, la mort, la douleur, la faim et l'injustice... Alors quel était le plan de Dieu ?

Si Dieu est sage, bien qu'il soit un peu osé d'entrer dans la pensée de Dieu et de voir, surtout si l'on tient compte du fait que Dieu, dans la tradition religieuse, non seulement chrétienne mais beaucoup plus large, est providence, c'est-à-dire, comment agit alors la providence de Dieu ? Si Dieu est providence, on dit : eh bien, il prend soin de tous les êtres, Jésus-Christ le dit dans l'Évangile, que le moindre de nos cheveux est comptabilisé, que Dieu prend soin des petits oiseaux, et tout cela est contenu dans la sagesse et la providence de Dieu.

-Tu as parlé de Job ?

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Oui, une première réponse serait celle de Job, de l'Ancien Testament. C'est une réponse d'humilité. Que nous ne pouvons pas comprendre Dieu, mais néanmoins nous sommes humbles, et nous baissons un peu la tête et nous disons que Dieu est beaucoup plus que ce que nous pouvons penser. Et après tout cet énorme dialogue, qui est le dialogue sur le mal subi par un homme innocent comme Job, à la fin, avec tous les arguments que les compagnons qui vont le consoler essaient de lui dire, et qui sont de bons arguments, qui ont toujours été donnés, à la fin Job dit : bon, j'en ai déjà trop dit, assez, maintenant je me tais. Dieu est un créateur, il en sait plus, beaucoup plus. Il ne donne pas de réponse, c'est simplement une attitude d'humble ignorance.

Une autre réponse plus puissante est celle que l'on peut tirer de Jésus-Christ sur la Croix. Jésus-Christ sur la Croix assume les douleurs humaines, les injustices, la vulnérabilité du corps, l'humiliation. Cela ne résout pas les choses rationnellement non plus, mais au moins cela vous donne une lumière. On peut dire, comme le dit la vie chrétienne, qu'on est uni à la Croix du Christ, à la souffrance du Christ. Donc mes souffrances, même si je suis malade, même si je suis en prison, même si j'ai un cancer, tout cela a un sens. Je m'unis à la Croix du Christ, et cela a au moins une valeur de corédemption et une valeur unie à la souffrance du Christ, qui a souffert pour nos péchés. Parce que parfois, ce qui est le plus déconcertant pour l'homme, ce n'est pas la souffrance, mais le fait que cette souffrance n'a pas de sens, c'est ça le pire. Que l'on souffre, que l'on n'a pas de sens et n'a d'importance pour personne, et que l'on finit dans le néant. La Croix du Christ apporte donc une réponse certaine.

-Pouvons-nous tenir compte du fait qu'il y a beaucoup de maux qui proviennent des péchés humains, parce que Dieu respecte la liberté... Même à Auschwitz ?

Rappelons que ce qui s'est passé à Auschwitz est le fruit des énormes péchés de l'humanité, de l'idéologie nazie et de tout le reste. Tout comme Jésus-Christ se laisse crucifier, mais à la fin il gagne, mais il gagne avec amour, il ne gagne pas en descendant de la Croix, mais il gagne avec amour.

Il y a ensuite d'autres maux qui proviennent de contingences physiques (maladies, calamités, accidents). Cela ne vient pas du péché, mais du fait que le monde est ainsi fait, c'est le monde de la vie, c'est un monde où il y a la naissance et la joie, mais il y a aussi la mort. Et la pandémie appartient à ce type de mal, c'est une épidémie, une maladie. Je crois que nous devons, avec une certaine vision de la sagesse, accepter le monde physique dans lequel nous vivons et dont nous faisons partie avec son imperfection, avec sa joie et les belles choses qu'il possède, mais il y a aussi une dimension de douleur dans la vie, dans la biologie elle-même et dans la vie humaine.

Il faut aussi avoir une vision de l'éternité, qu'il y a quelque chose de plus que ce monde.

En Dieu il y a une providence, et la providence de Dieu ne signifie pas que Dieu résout tous nos problèmes immédiats dans ses plans, mais il est vrai que Dieu sait toujours comment faire sortir le bien du mal et de la souffrance, même s'ils sont causés par l'homme lui-même.

Dieu, d'une certaine manière, lorsqu'il y a de bonnes dispositions avant tout, mais même s'il n'y en a pas, sait faire ressortir un certain bien pour chacun, et même pas seulement pour chacun mais parfois collectivement. Ce bien peut être le bien du martyre, le bien des vertus, le bien du progrès de la médecine, par exemple avec la pandémie il est évident que nous apprenons beaucoup de choses. La médecine va évidemment progresser car elle a toujours progressé avec les maladies physiques et biologiques.

-Et cet argument selon lequel je suis si mauvais, ou me suis si mal comporté, que Dieu ne m'écoutera pas ou ne se souciera pas de moi ?

Dieu prend soin de chacun avec une providence particulière, s'il est innocent mais aussi s'il est coupable. Ainsi, même si l'on souffre ou meurt, de manière particulière ou personnelle, chacun le saura ou non, mais Dieu prend soin de chacun sans pouvoir généraliser. Nous le voyons par exemple dans la vie du Christ. Jésus-Christ commence par guérir des maladies, certaines sont demandées, il s'occupe des guérisons, d'autres il les fait de sa propre initiative.

Dieu prend soin de chacun avec une providence particulière, s'il est innocent mais aussi s'il est coupable. Ainsi, même si l'on souffre ou meurt, de manière particulière ou personnelle, chacun le saura ou non, mais Dieu prend soin de chacun sans pouvoir généraliser.

Juan José Sanguineti

Mais en même temps ce n'est pas tout, parce que ce que Jésus-Christ fait, ce n'est pas qu'il guérit toutes les maladies de tous les Hébreux de son époque, mais il en guérit un peu certaines pour montrer qu'il y a un message plus élevé, qui est le salut, un message plus profond. Ce monde n'est pas tout, il y a plus que ce monde. Après la mort, il y a autre chose. Si vous n'avez pas cette vision, vous ne comprendrez évidemment rien. Donc, Où est Dieu dans la pandémie et les autres maux ? Dieu a été présent de bien des manières dans la pandémie, faisant ressortir le bien en chaque personne, il y a beaucoup d'histoires de personnes qui sont venues à Dieu, ou de personnes qui ont eu autre chose. Il y a des choses, et vous pouvez les voir et parfois vous ne les verrez pas.

Mais ce qu'il faut éviter, ce sont les explications théologiques ou pseudo-théologiques, je dirais même concrètes, qui tentent d'entrer dans les motivations de Dieu. Celui qui dit, par exemple, que la pandémie est une punition ou un péché de l'humanité, cela ne peut pas être dit. Nous ne savons rien. Nous ne pouvons jamais dire que ce mal est une punition, comme certains le disent. Nous ne savons pas.

En fait, Dieu a ses motivations, qui sont parfois générales pour l'ensemble de l'humanité et parfois concrètes, et cela se voit dans l'Évangile. Dieu, quand il guérit l'homme né aveugle et qu'on lui demande : a-t-il péché ou ses parents ? Et il dit non, non, ni lui ni ses parents n'ont péché, c'est pour que, dans ce cas, la gloire de Dieu soit manifestée. Vous pouvez donc voir qu'il existe un plan spécial que nous ne connaissons pas, mais que Dieu a pour chacun d'entre nous.

Où est Dieu dans la pandémie et les autres maux ? Dieu a été présent de bien des manières dans la pandémie, faisant ressortir le bien en chaque personne, il y a beaucoup d'histoires de personnes qui sont venues à Dieu, ou de personnes qui ont eu autre chose. Il y a des choses, et vous pouvez les voir et parfois vous ne les verrez pas.

Juan José Sanguineti

-Dans un Forum Omnes Jacques Philippe a noté que "la pandémie a montré les limites et la fragilité de la civilisation occidentale". La pandémie actuelle peut-elle être identifiée à ce que vous appelez des "événements aléatoires" ou des événements fortuits dans le titre de votre discours "Comment Dieu agit-il dans les événements aléatoires" ?

Il est vrai que la pandémie a montré non seulement les limites de la civilisation occidentale, mais aussi celles du monde entier. Elle a démontré notre fragilité, à certains moments nous pensions être fiers et que nous dominions déjà tout, et nous voyons soudain quelque chose qui nous échappe et nous voyons aussi le risque d'anéantir la moitié du monde très rapidement, c'est-à-dire la vitesse et la rapidité avec laquelle elle s'est répandue, et cela doit nous rendre vigilants, parce qu'au milieu des grands succès technologiques, il peut toujours arriver quelque chose qui peut nous faire tomber.

En même temps, cela montre la grandeur et l'intelligence de l'homme, car la vérité est que nous avons beaucoup ralenti cette pandémie. Bien qu'il y ait eu près de 5 millions de morts dans le monde, cela aurait pu être la moitié du monde. Dans les épidémies du passé, un tiers ou la moitié de la population mourait, regardez les villes européennes, les épidémies comme la peste noire, où un tiers de la population mourait.

Aujourd'hui, grâce à la médecine et à tant d'autres choses, nous sommes en mesure de bien mieux la contrôler. Bien que la communication ait permis à la pandémie de devenir réellement une pandémie et à un rythme très rapide, cette même communication prévoit qu'elle se ralentit rapidement grâce à la médecine et à tant de bonnes choses que fait la raison humaine, et cela doit également être pris en compte.

-La pandémie est-elle aléatoire ?

Non, ce n'est pas fortuit. Mais elle est rendue possible par une série de choses fortuites, parce que le hasard intervient. Mais pour cela, il faut définir ce qu'est le hasard, et nous en parlerons plus tard si vous le souhaitez. Le hasard ne fait pas que tout arrive, mais je dirais tout d'abord que la pandémie est l'effet d'un événement, comme toute maladie, d'un événement contingent. Ce n'est pas l'événement fatal. Il n'y a pas de place pour le déterminisme. C'est un événement qui aurait pu ne pas se produire, mais cela arrive avec n'importe quelle maladie.

Bien sûr, il y a des maladies qui sont nécessaires et qui se produisent nécessairement, mais d'autres sont contingentes. Mais même si elle est contingente, la pandémie est probable, c'est un événement vraisemblable. Il peut être très probable ou improbable, et fortuit est toujours ainsi. Mais fortuit, disons non déterministe, il peut arriver et ne pas arriver, comme l'est généralement un accident, il est d'autant plus fortuit qu'il est peu probable.

Les épidémiologistes ont étudié que les épidémies, comme toute maladie, sont probables, elles sont quelque chose de probable, je peux tomber malade comme n'importe qui d'autre de n'importe quelle maladie. Mais ce qui se passe, c'est qu'il y a des circonstances qui favorisent cette maladie. Il pourrait s'agir, dans le cas de la pandémie, de la consommation d'animaux sauvages, à Wuhan comme cela a été dit, car il y a zoonose, et le virus passe d'une espèce à l'autre, ou il pourrait aussi s'agir, bien que nous ne le sachions pas, d'une erreur de laboratoire.

À mon avis, je ne pense pas qu'il s'agisse de quelque chose d'intentionnel, mais une erreur de laboratoire ne peut être exclue, et si elle se produit, elle peut être dissimulée, mais si c'est le cas, ce serait un événement fortuit. Une série de circonstances qui, soudainement, en raison d'une série de concordances non souhaitées de choses, aboutissent à un accident. Maintenant, nous pouvons réduire les probabilités, bien sûr, bien sûr.

Donc, en prenant des mesures, une pandémie n'est pas simplement le fruit du hasard, mais il y a une multitude d'éléments qui sont parfois de petits éléments de hasard (l'imprudence humaine, les rencontres fortuites de la nature sur un marché ou autre) qui la rendent plus probable, qui sont un risque. Et cela se produit dans toutes sortes d'accidents, donc ce que nous voulons faire, c'est réduire la possibilité que cela se produise. Et c'est là que le hasard intervient. Et elle est toujours liée à la contingence.

-Il semble parfois que, dans notre société, il y ait une discrimination à l'égard des croyants catholiques, dans l'élection des fonctionnaires, dans la politique, dans l'économie, ou dans d'autres sphères sociales, comme si leurs démarches n'étaient pas rationnelles. Pourquoi l'homme contemporain se ferme-t-il parfois à la transcendance ?

Il est vrai que dans la culture actuelle, l'homme contemporain, surtout en Occident, est fermé à la transcendance, ne tient pas compte de Dieu, ou est agnostique, ou est un athée pratique, ou autre. Cela, comme cela a toujours été le cas, est dû à l'ignorance ou à l'arrogance. L'ignorance peut être due au fait que nous sommes dans une culture qui parle très peu de Dieu, qui a des idées fausses sur Dieu, sur l'Église, sur Jésus-Christ. Cela remonte à loin, disons aux 18e et 19e siècles, mais maintenant c'est très répandu parce que ce n'est plus seulement entre intellectuels, mais c'est très populaire. Mais il peut aussi arriver qu'il y ait des gens qui rejettent Dieu à cause de l'arrogance humaine, je l'ai vu chez beaucoup de gens. Ils ne veulent pas se soumettre à quelque chose de supérieur à l'homme, ils pensent que l'homme est tout.

Avant, nous avions besoin d'aller voir Dieu pour le prier parce que nous avions des maladies, parce que nous avions des problèmes économiques. Aujourd'hui, il semble que l'économie ou les médicaments résoudront le problème, et que s'adresser à Dieu est une affaire d'enfant.

Juan José Sanguineti

Le moment culturel, je pense, tend vers cette arrogance, à cause des découvertes, du progrès scientifique et technologique, bien que les choses soient complexes. Ensuite, elle rend le bien-être humain beaucoup plus répandu, meilleur qu'avant, et depuis la seconde moitié du 20e siècle, le bien-être humain a atteint de nombreuses sociétés dans le monde entier.

Ainsi, les êtres humains, hommes et femmes, croient que nous sommes autosuffisants. Avant, nous avions besoin de nous tourner vers Dieu pour le prier parce que nous avions des maladies, parce que nous avions des problèmes économiques. Aujourd'hui, il semble que l'économie ou la médecine vont résoudre le problème, et se tourner vers Dieu est une affaire d'enfant. C'est ce que beaucoup de gens pensent.

En revanche, lorsque l'homme prend conscience de sa fragilité et de ses limites, cela le conduit parfois à redécouvrir Dieu, cela le conduit à Dieu. Je ne prédis pas de catastrophes, mais je dis que le bien-être excessif cède souvent la place à l'arrogance humaine. Je crois que l'on peut atteindre Dieu de plusieurs façons, on peut atteindre Dieu en voyant la merveille du cosmos, de la nature, comme le travail de Collins sur le génome humain, qui, voyant la merveille du génome, s'est converti et a commencé à croire en Dieu.

En revanche, lorsque l'homme prend conscience de sa fragilité et de ses limites, cela le conduit parfois à redécouvrir Dieu, le conduit à Dieu. Je ne prédis pas de catastrophes, mais je dis que le bien-être excessif conduit souvent à l'arrogance humaine.

Juan José Sanguineti

On peut aussi en arriver à voir que c'est une aspiration humaine de connaître Dieu, et c'est vrai, ce serait une façon de faire. Mais un autre moyen est aussi de voir nos limites et le mal lui-même. Curieusement, ce qui semble parfois nous éloigner de Dieu peut parfois nous rapprocher de Dieu, car si nous n'avons pas de Dieu, s'il n'y a pas de Dieu, nous allons vers le nihilisme. Et cela pose un dilemme que finalement les gens peuvent se poser, qui est : " bon, s'il n'y a pas de Dieu, on va vers le nihilisme, la vie n'a pas de sens ". Parce que même si nous avons résolu tout le problème, je ne sais pas, médical ou économique, le sens ultime de la vie n'est pas résolu par l'économie ou la politique. C'est quelque chose qui a précisément à voir avec Dieu.

Merci, professeur. Nous continuerons demain. Il faut aussi parler de hasard, de prière, de faveurs, de "coïncidences", de miracles et de lois naturelles...

Monde

Le voyage synodal allemand se poursuit, avec des controverses et des propositions alternatives

L'assemblée plénière de la Conférence épiscopale allemande, qui s'est achevée à Fulda, a refusé de discuter du texte alternatif de Mgr Vorderholzer, soutenu par le cardinal Kasper. Ils considèrent le document sur "le pouvoir et la séparation des pouvoirs dans l'Eglise" comme une tentative de démocratisation selon des critères socio-politiques.

José M. García Pelegrín-24 septembre 2021-Temps de lecture : 5 minutes

L'assemblée plénière de la Conférence épiscopale allemande (DKB) a terminé sa réunion de quatre jours à Fulda, jeudi 23 septembre. Après que l'assemblée de printemps - l'assemblée plénière du DKB se réunit deux fois par an, au printemps et en automne - ait dû se tenir à Fulda, l'assemblée plénière du DKB s'est tenue pendant quatre jours. en ligne en raison de COVID-19, mais cette fois encore sous forme de face-à-face.

Dans ses mots de salutation, le nonce Mgr Nikola Eterović a fait référence à l'entretien que le pape François a eu avec COPE le 1er septembre, citant les mots du Saint-Père : " À ce sujet, je me suis permis d'envoyer une lettre. Une lettre que j'ai écrite moi-même en espagnol. Il m'a fallu un mois pour le faire, entre la prière et la réflexion. Et je l'ai envoyé au bon moment : original en espagnol et traduction en allemand. Et là, j'exprime tout ce que je ressens à propos du synode allemand. Tout est là.

"Une de ces choses que le Pape dit dans les lettre" Le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin l'a souligné, poursuit Eterović, dans l'homélie qu'il a prononcée le 29 juin 2021 dans la basilique Saint-Jean de Berlin à l'occasion des 100 ans de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et l'Allemagne : "Chaque fois qu'une communauté ecclésiale a essayé de surmonter ses problèmes seule, en comptant uniquement sur sa propre force, ses propres méthodes et sa propre intelligence, elle a fini par multiplier et perpétuer les maux mêmes qu'elle essayait de surmonter" ". Le cardinal Parolin a ensuite demandé que la communion ecclésiale soit appréciée dans le sens catholique, c'est-à-dire universel".

Le nonce a ainsi mis en garde contre d'éventuels "chemins particuliers" de la voie synodale allemande, l'un des thèmes centraux de la rencontre des évêques, auquel l'assemblée a consacré une demi-journée exclusive de réflexions et de discussions. Selon le président de la DBK, Mgr Georg Bätzing, la Conférence épiscopale comprend "la Voie synodale de l'Église en Allemagne comme notre approche d'une synodalité vécue de l'Église" ; le président de la DBK a ajouté : "Nous poursuivons notre dialogue et travaillons ensemble sur des perspectives afin de pouvoir également apporter nos expériences à la Voie synodale de l'Église universelle".

Lors de la conférence de presse à l'issue de l'assemblée plénière, Mgr Bätzing est revenu sur ce point : " Le Chemin synodal que le Pape François parcourt avec toute l'Église et le Chemin synodal en Allemagne sont deux voies qui ont un objectif commun : rendre la Bonne Nouvelle de l'Évangile visible et vivable aujourd'hui sous les 'signes des temps' ; il s'agit d'un renforcement de la foi, d'un renouveau de l'Église et d'une récupération de la confiance et de la crédibilité ". Les deux formes se complètent. Pour autant que je sache, cela vaut également pour les nombreux processus et parcours synodaux dans d'autres pays. Je me réjouis de cette dynamique.

Dans ce contexte, l'un des aspects les plus controversés a été le "texte de base" de l'un des forums synodaux, intitulé "Pouvoir et séparation des pouvoirs dans l'Église". Certains évêques - et d'autres membres du parcours synodal - soulignent que ce texte souffre d'un manque de normes théologiques, d'une volonté de démocratiser l'Église selon des critères socio-politiques et d'une atteinte à la fonction d'évêque. 

Avant la réunion de la DBK à Fulda, l'évêque Rudolf Voderholzer de Regensburg (Ratisbonne) a publié début septembre, sur un site Internet créé à cet effet, un texte alternatif qui avait été élaboré par plusieurs membres du processus synodal. Cependant, les présidents du forum synodal - Claudia Lücking-Michel, vice-présidente du "Comité central des catholiques allemands", et l'évêque d'Essen, Mgr Franz-Josef Overbeck - ont refusé de discuter du texte alternatif.

En revanche, lors d'une conférence à Augsbourg, le cardinal allemand Walter Kasper, président émérite du Conseil pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, a soutenu le texte alternatif, car il "analyse clairement les problèmes existants, argumente dans le sens du Concile Vatican II et propose des mesures de réforme efficaces et réalisables". Selon le Cardinal, le texte "comprend la tradition comme une invitation à se laisser surprendre par de nouvelles idées. Elle est le résultat d'une théologie médiatrice". En outre, il souligne que "nous ne devons pas tout mettre à l'envers. Sur la base du Concile, il est possible d'aller plus loin dans l'esprit du Concile sans entrer en conflit avec la doctrine de l'Eglise".

Lors de la conférence de presse qui s'est tenue à l'issue de l'assemblée générale de la DBK, Mgr Bätzing a souligné qu'"il n'y a pas d'opposition commune aux lignes fondamentales du texte de base du forum synodal", mais seulement "des critiques qui seront prises en compte dans la suite du travail sur le texte". Au sein de la Commission pour la doctrine de la foi de la DBK, les objections ont été traitées dans le cadre d'une "discussion commune".controversé, mais bon débat" a dit Bätzing, mais les propositions de changement n'ont pas été acceptées. La Commission pour la doctrine de la foi souligne - poursuit le président de la DBK - que "les réformes et les changements souhaités et nécessaires doivent être orientés vers l'objectif de renforcer l'Église dans son essence, lui permettant de proclamer et de retrouver sa crédibilité.

C'est pourquoi, face au pouvoir, il faut chercher une voie qui rende justice à la fois aux personnes habituées aux normes socio-politiques et à l'Église. Par conséquent, il ne devrait pas y avoir d'opposition entre la consécration [épiscopale] et la direction [diocésaine], mais des changements doivent être apportés en termes de contrôle de la direction, par la transparence et la participation.

Un autre sujet qui a retenu l'attention de l'assemblée plénière de la DBK est la question des abus sexuels ; on se souviendra que le rapport de trois universités (" étude MHG 2018 ") est à l'origine du parcours synodal allemand, introduit pour trouver des mesures efficaces pour éviter que de tels abus ne se produisent à l'avenir. L'une des mesures concrètes adoptées lors de l'assemblée actuelle est la standardisation des dossiers du clergé, car cela "permettra à l'avenir de documenter les accusations d'abus sexuels dans tous les diocèses de manière contraignante, uniforme et transparente".

En outre - a rappelé Mgr Bätzing lors de la conférence de presse finale - la création d'un "comité consultatif des personnes concernées" rattaché à la Conférence épiscopale "facilite une coopération plus étroite et un échange permanent avec les personnes concernées". Il a ajouté : "La question des abus sexuels est un sujet de préoccupation constant pour nous. Je tiens à vous assurer une fois de plus que ce chapitre sombre de l'Église reste en tête de nos priorités. Nous nous sommes engagés à reprendre et à clarifier la situation en 2010 et nous travaillons sur ce processus douloureux, dans lequel il y a des progrès comme des reculs.

Cependant, Peter Bringmann-Henselder, l'un des membres du comité consultatif des personnes concernées de Cologne, a déclaré lors de l'assemblée plénière qu'il doutait de l'aptitude de Mgr Bätzing à traiter les cas d'abus dans l'Église catholique, faisant notamment référence à son travail en tant que vicaire général du diocèse de Trèves dans les années 2012-2016. Bringmann-Henselder fait notamment référence à son activité en tant que vicaire général du diocèse de Trèves dans les années 2012-2016 : " Des cas d'abus sont connus depuis ces années-là. Mgr Bätzing était-il au courant ? A-t-il dissimulé quelque chose ? En attendant que ces faits soient clarifiés, il devrait quitter la présidence de la DBK et faire la lumière sur les abus tant dans le Limbourg [le diocèse qu'il préside depuis août 2016] qu'à Trèves. Tous ces cas doivent être traités sans relâche, comme cela a été fait dans le diocèse de Cologne.

Dans son homélie lors de la messe de jeudi, le cardinal Woelki a fait une remarque centrale. Il a déclaré, en commentant la vie de saint Pio de Peltrecina, dont la fête était célébrée ce jour-là : "Celui qui ne cherche que le sensationnel sera aveugle à l'action de Dieu, qui veut que les gens changent pour le mieux, pour les amener à la communion avec Lui et à la joie parfaite". Ne nous laissons pas impressionner dans nos vies par des éléments extérieurs et ne nous laissons pas distraire de la demande et de la recherche de la communion avec Dieu et de sa volonté derrière les choses. Car ce n'est que là que nous trouvons la vie qui nous permet de vivre vraiment".

Monde

Le pape ratifie la nomination du cardinal Woelki comme archevêque de Cologne

Les résultats de la visite de l'archidiocèse de Cologne ordonnée par le pape sont désormais connus. Le cardinal-archevêque de Cologne, Rainer Maria Woelki, reste à la tête de l'archevêché. Les évêques auxiliaires Puff et Schwaderlapp resteront également en fonction.

José M. García Pelegrín-24 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Le Cardinal Woelki a été confirmé comme archevêque de Cologne par le Pape François. Dans un communiqué du Saint-Siège publié aujourd'hui, vendredi 24 septembre, par l'intermédiaire de la nonciature apostolique en Allemagne, le Saint-Père se réfère au rapport établi à la suite de la visite de l'archevêché par le cardinal Anders Arborelius, évêque de Stockholm, et Mgr Johannes van den Hende, évêque de Rotterdam : "En ce qui concerne l'archevêque de Cologne, Son Éminence le cardinal Rainer Maria Woelki, aucune preuve n'a été apportée qu'il ait agi à l'encontre de la loi en traitant des cas d'abus sexuels. Les allégations selon lesquelles le cardinal aurait voulu cacher quelque chose, notamment en retenant initialement la publication d'une première étude, ont été réfutées par les faits déjà publiés et par les documents qui ont été analysés par le Saint-Siège. La détermination de l'archevêque à faire face aux crimes d'abus dans l'Église, à s'adresser aux personnes concernées et à encourager la prévention, se manifeste par la mise en œuvre des recommandations de la deuxième étude, qu'il a déjà commencé à réaliser."

Le document mentionne également que le cardinal "en général, la manière de traiter ces événements, surtout au niveau de la communication", a également fait des erreurs ; pour cette raison, dans une longue conversation entre le Pape et le cardinal, ce dernier a demandé un "temps de réflexion, de renouvellement et de réconciliation", ce qui a conduit le Saint-Père à accepter le souhait du cardinal Woelki d'un "temps de réflexion" de la mi-octobre jusqu'au début du Carême. D'ici là, l'évêque Rolf Steinhäuser sera en charge du diocèse.

Concernant les évêques auxiliaires de Cologne qui avaient mis leur poste à la disposition du Saint-Siège, le document indique que "le Saint-Père a décidé de ne pas accepter leur démission" : "Si les deux évêques ont commis quelques erreurs dans la gestion des procédures, ils ne l'ont pas fait dans l'intention de dissimuler des abus ou d'ignorer les personnes concernées". Ansgar Puff reprendra donc immédiatement sa fonction d'évêque auxiliaire ; dans le cas de Mgr Dominikus Schwaderlapp, le Saint-Père a accédé à sa demande de travailler, avant son retour dans l'archidiocèse, pendant une année de ministère pastoral dans l'archidiocèse de Mombasa (Kenya).

Zoom

Migrants sur le Rio Grande

Un migrant demandant l'asile aux États-Unis porte un enfant sur ses épaules alors qu'ils traversent le Rio Grande pour retourner au Mexique près du pont international États-Unis-Mexique, le 20 septembre 2021.

David Fernández Alonso-24 septembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
Évangélisation

"Pour annoncer la Bonne Nouvelle là où il y a de la douleur, nous devons regarder la personne".

La fête de Notre-Dame de la Miséricorde rappelle le travail inestimable des aumôniers, des bénévoles et des agents pénitentiaires. Et aussi des détenus eux-mêmes qui, au milieu d'une situation difficile, s'unissent plus étroitement au Christ en croix, qui leur ouvre les portes de la liberté intérieure et de la réconciliation.

Maria José Atienza-24 septembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

"La première chose à faire est de regarder la personne. Il ne sert à rien de parler de Dieu si vous n'avez pas d'abord approché la personne qui souffre et qui traverse une mauvaise passe, vous lui tendez la main, vous l'aidez, vous l'écoutez et vous l'encouragez. Une fois que vous avez approché la personne, vous pouvez lui faire cette proposition de salut et lui dire que Dieu l'aime", souligne-t-il. Paulino Alonsoaumônier de Soto de Real et responsable de la Fondation de la cantine Ave Maria.

L'aumônier du plus grand centre pénitentiaire d'Espagne souligne qu'"ici, nous avons toutes sortes de personnes, hommes et femmes, qui ont commis des crimes spécifiques, dans des circonstances spécifiques, avec une situation spécifique. Pour annoncer la Bonne Nouvelle là où il y a de la douleur et de la souffrance, nous devons partir de ce regard sur chacun et proposer le message du Christ Sauveur. Se rappeler que Jésus regarde la personne, ne la condamne pas, et à partir de là, commencer un voyage avec lui, qui les accompagne depuis la proximité de nous, qui sommes ceux qui portent ce message".

Il en va de même pour le père Paulino, après des décennies en prison. "Grâce au père Paulino, mon chemin de réconciliation et de conversion a été possible", dit-il. Adolfocondamné pour avoir été une "mule". Ce Vénézuélien a été arrêté à Barajas en transportant de la drogue et condamné à six ans. "Honnêtement, je suis venu avec un certain rejet de la religion ou de l'Église. .... À ce moment-là, on se sent abandonné, et j'en ai voulu à Dieu, qui savait le besoin que j'éprouvais, d'avoir permis que cela se produise, et surtout à la situation de ma famille au Venezuela".

Le changement a commencé lentement, d'abord lorsqu'Adolfo a rejoint la chorale de la chapelle de la prison et, au fil du temps, "grâce aux célébrations de la messe avec le père Paulino, j'ai changé. J'ai commencé à prendre mes responsabilités et j'ai réalisé que je ne devais pas blâmer Dieu. "Ils m'ont aidé à ouvrir les yeux et surtout la proximité, la façon dont le père Paulino m'a traité", dit-il. Maintenant, Adolfo, qui a obtenu le troisième degré, aide l'aumônier dans le réfectoire de l'Ave Maria.

Dieu vous regarde en face

"En prison, vous vivez le pur Évangile", dit-il. María Yela, déléguée du département de la pastorale pénitentiaire de la Commission européenne. Archidiocèse de MadridJe dis toujours que chaque prisonnier est un tabernacle vivant. Célébrer la fête de Notre-Dame de la Miséricorde, c'est se rappeler comment Notre-Dame a vécu tant de situations difficiles, et comment elle a accompagné et rassemblé les Apôtres, tout comme elle accompagne les prisonniers aujourd'hui.

Yela décrit cette relation entre la Vierge et le monde de la Pastorale des Prisons car "Elle a su incarner Jésus avec tout ce que cela comportait de difficultés et de dévouement. Elle s'est mise à aider son cousin, elle a donné naissance à son Fils dans la pauvreté et l'a accueilli comme un cadeau, et de cette façon, elle est devenue un cadeau pour nous. Marie nous apprend à accompagner ceux qui souffrent, comme elle l'a appris à Jésus.

Accompagner sans juger, accompagner chaque personne avec ses circonstances, son passé, son présent et son avenir. "Ce qu'ils apprécient le plus, c'est que les personnes concrètes et, surtout, Quelqu'un avec une majuscule, ne les rejettent pas, ne les jugent pas et ne les regardent pas avec des yeux mauvais, mais plutôt en tant que personnes", souligne Paulino. "C'est quelque chose de fondamental, non seulement pour ceux qui sont emprisonnés mais pour tout le monde : que Dieu nous regarde en face, qu'il nous aime, qu'il comprend nos circonstances et qu'il ne vient pas nous juger.

Le chemin du pardon n'est pas facile, encore moins dans un environnement de manque de liberté et dans lequel de nombreux autres facteurs se conjuguent. Cependant, "petit à petit, il y a ceux qui découvrent qu'ils ne vont nulle part sur le chemin de la haine, et ils commencent à prendre le chemin opposé, celui du pardon. En étant avec eux, ils découvrent la valeur du pardon et de la réconciliation, ce qui n'est pas facile, surtout lorsqu'ils ont une peine exagérée pour ce qu'ils ont fait ou qu'ils sont même injustement emprisonnés", explique l'aumônier de Soto del Real. María Yela corrobore cette affirmation : "en prison, il y a beaucoup d'activités, etc. mais il y a aussi des moments avec soi-même, qui conduisent souvent à une profonde conversion".

Paulino Alonso (3ème à partir de la gauche) et María Yela (au centre) avec le card. L'archevêque de Madrid et les volontaires de la Pastoral Penitenciaria.

La Vierge de la Merced

L'Ordre royal et militaire de Notre-Dame de la Miséricorde et du Rachat des Captifs a été fondé en 1228 par Saint Pierre Nolasco, inspiré par la Vierge Marie et sous le patronage de la Vierge de la Miséricorde, pour le rachat des chrétiens retenus en captivité par les musulmans. En plus des vœux traditionnels des religieux, les Mercedariens s'engagent par un quatrième vœu à libérer les autres plus faibles dans la foi, même si cela leur coûte la vie.

Tout au long de l'histoire, l'Ordre Mercedarian a adopté divers ministères caritatifs et apostoliques en fonction des besoins de l'Église et du monde. Aujourd'hui, les Mercedariens poursuivent ces ministères selon les besoins des églises particulières, par exemple en tant qu'aumôniers dans de nombreuses prisons, par le biais de soupes populaires, de soins aux orphelins ou de leur travail avec les migrants.

C'est pourquoi la fête de Notre-Dame de la Miséricorde est le jour de la Pastorale des prisons.

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Monde

Les femmes dans la gouvernance de l'Église : ce n'est pas une question de parité

La nomination de deux femmes, en l'occurrence des religieuses, à différents postes de gouvernement au Saint-Siège est révélatrice de la normalisation de la présence des femmes dans des tâches que tout laïc peut assumer au sein de l'Église.

Maria José Atienza-22 septembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Les nominations de Nathalie Becquart comme sous-secrétaire du Synode des évêques et d'Alessandra Smerilli comme secrétaire du Dicastère pour le service du développement humain intégral ont remis au premier plan le rôle des femmes dans les postes de direction de l'Église catholique, leur nécessité et, surtout, la normalisation de la présence des femmes dans les secteurs ecclésiaux non liés au ministère sacerdotal.

Monica MonteroL'avocate et coprésidente de la section de droit canonique du Barreau de Madrid souligne les mesures prises pour briser le "plafond de verre" qui a parfois existé dans ces secteurs et la plus grande présence des femmes, en particulier des laïques, dans les postes de gouvernement, tant dans les diocèses qu'au Saint-Siège lui-même.  

Dans les postes de gouvernance de l'Église qui ne nécessitent pas l'ordination à la prêtrise, il s'agit davantage de briser le plafond de verre qui existe.

Monica MonteroAvocat

Ces dernières années, nous avons assisté à des nominations de femmes à des postes de gouvernance de l'Église traditionnellement occupés par des hommes, en particulier des prêtres.. Sur le plan juridique, cela a-t-il entraîné un changement ou s'agissait-il simplement d'une "tradition" ?

-Légalement, même s'il ne s'agit pas de postes de gouvernement, le changement de mentalité et la mise en œuvre par le Pape de ce désir que tous les fidèles puissent participer à la mission de l'Église a son effet dans la modification, par exemple, du canon 230, par exemple, en donnant aux femmes l'accès au ministère de lecteur et d'acolyte, en donnant au ministère laïc de catéchiste un statut, une forme juridique spécifique et déterminée, ou en permettant que deux des trois juges qui entendent une cause de nullité matrimoniale soient des laïcs, conformément au canon 1673.3 (tel que modifié par Mitis Iudex Dominus Iesus), sans que ces nominations aient besoin de l'autorisation de la Conférence épiscopale, comme cela était réglementé auparavant.

Dans les postes de gouvernance de l'Église qui ne nécessitent pas l'ordination à la prêtrise, il s'agit plutôt de briser le plafond de verre qui existe. Le pape François a demandé que le rôle des laïcs, et notamment des femmes, soit davantage pris en considération. Il s'agit de rompre avec une longue tradition cléricaliste, comme il l'a indiqué dans le document préparatoire au synode des évêques sur la synodalité qui a été publié le 7 septembre 2021 :

"Toute l'Église est appelée à affronter le poids d'une culture imprégnée de cléricalisme, hérité de son histoire, et de formes d'exercice de l'autorité dans lesquelles s'insèrent divers types d'abus (de pouvoir, économiques, de conscience, sexuels). Il est impensable " une conversion de l'action ecclésiale sans la participation active de tous les membres du peuple de Dieu " (François, Lettre au peuple de Dieu (20 août 2018, préambule n 2).

Le pape François a voulu donner l'exemple en affrontant le cléricalisme par ces nominations, mais il est vrai que d'autres mesures doivent encore être prises à tous les niveaux, non seulement au Saint-Siège, mais aussi dans les Églises particulières, afin que les femmes qui ont les qualifications requises et passent le processus de sélection aient la possibilité d'être nommées aux postes de juges, de chancelier, d'économe, etc.

En tout état de cause, il ne s'agit pas de rechercher un quota paritaire mais de disposer de laïcs dûment qualifiés.

Ces nominations créent-elles une "jurisprudence" ? En d'autres termes, sont-ils un symptôme de la normalisation de la présence et du travail des femmes dans ces domaines ? 

-La jurisprudence et la pratique de la Curie romaine peuvent être prises en considération selon le c. 19 lorsqu'il n'y a pas de prescription expresse dans le droit universel ou particulier ou dans la coutume et qu'il est nécessaire de prendre une décision. Si nous lisons les premiers articles de Pastor Bonus, ils parlent de la possibilité d'affecter les fidèles aux Dicastères, évidemment pas pour les offices qui requièrent l'ordination sacerdotale, mais pour le reste des offices et encore plus quand la nature du Dicastère le rend opportun.

La nomination de femmes à des postes de gouvernement dans l'Église devrait être un symptôme de normalisation, mais ce n'est pas encore le cas. Des petits pas sont faits, avec l'exemple que donne le Pape lui-même, pour qu'ils soient assumés normalement et que le fait que ce soit une femme qui occupe le poste ne soit pas mis en avant, mais plutôt ses qualités, sa formation et son expérience pour exercer la fonction pour laquelle elle est nommée.

Le fait que des femmes soient nommées à des postes de direction au sein de l'Église devrait être un symptôme de normalisation, mais ce n'est pas encore le cas.

Mónica Montero. Avocat
Lectures du dimanche

Commentaire sur les lectures du dimanche 26e dimanche du temps ordinaire (B)

Andrea Mardegan commente les lectures du 26e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera prononce une courte homélie vidéo. 

Andrea Mardegan-22 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Commentaire sur les lectures de ce dimanche 26 octobre

Lors des derniers événements, les disciples pensaient avoir laissé une mauvaise impression à Jésus. Pour retrouver leur courage à ses yeux, Jean raconte comment ils ont empêché un homme de chasser les démons au nom de Jésus, "parce qu'il ne vient pas avec nous".. Ils n'avaient pas pu chasser le diable qui tourmentait l'enfant au pied de la montagne. Un étranger, par contre, a réussi. L'envie et l'exclusion se déchaînent, cachées par l'apparente bonne raison de l'appartenance. Jean attend la louange du Seigneur, mais elle ne vient pas : "Celui qui n'est pas contre nous, est avec nous".. N'importe qui peut faire des miracles au nom de Jésus, même s'il ne fait pas partie de ceux qui le suivent. La tentation de l'orgueil collectif, du "nous" compensateur, de l'envie du bien fait par d'autres qui ne sont pas de son propre groupe, est toujours présente dans la société civile et dans l'Église. Il est facile d'y tomber, et il faut être vigilant.

Jésus leur propose des antidotes à cet orgueil collectif, alimenté par le fait de se savoir disciples de Jésus et de participer de près à ses miracles : Jean a vu la fille de Jaïrus revenir à la vie et Jésus se transfigurer sur la montagne. Il affirme que toute personne, de n'importe quel peuple, de n'importe quelle foi, de n'importe quelle culture, si elle fait quelque chose de petit, comme donner un verre d'eau à boire aux disciples parce qu'elle appartient au Christ, elle sera récompensée. En revanche, les disciples doivent faire attention car ils peuvent scandaliser les petits, qui sont ceux qui ont une foi faible, les amenant peut-être à abandonner la suite du Christ et de l'Église, par exemple avec l'attitude d'exclusion qu'ils viennent de montrer.

En outre, le disciple doit éliminer en lui-même ce qui lui fait obstacle. Une main, un pied, l'œil. Quelque chose de très personnel, qui fait trébucher. La main d'Adam a pris le fruit de l'arbre de vie, et la main de Caïn s'est levée contre Abel. Mais la main d'Abraham s'est levée dans la prière, et la main de Jésus a soulevé la fille de Jaïrus. La main saisit pour posséder, vole, tue ; mais elle travaille aussi, prie, caresse, guérit et donne. Jésus parle d'une seule main pour couper, car l'autre est le signe de la possibilité du bien, de la conversion toujours possible. Le pied rappelle l'orientation de la vie, la possession de la terre et l'exercice du pouvoir. "Leurs pieds courent pour verser le sang".mais "qu'ils sont beaux les pieds de ceux qui apportent de bonnes nouvelles". (Rm 3, 15, 10, 15). "L'homme aux yeux envieux est mauvais". (Sir 14, 8) mais "mes yeux ont vu ton salut" (Lc 2, 30). Les yeux parlent de l'attitude du cœur envers les créatures. Jésus fait comprendre à ses disciples qu'ils doivent le suivre (pied) et mettre sa parole en pratique (main), mais aussi avoir le regard clair pour aimer toutes les personnes qu'il aime.

L'homélie sur les lectures de ce dimanche 26 octobre

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaune courte réflexion d'une minute pour ces lectures.

Prêtre SOS

Le don du pardon

Le pardon est une action très bénéfique pour la santé mentale, selon la psychologie, car il dénoue les rancunes dans l'esprit, diminue l'obsession et libère du malaise. Pour que le pardon bénéficie de ces avantages, il est nécessaire de passer par toutes les étapes du voyage.

Carlos Chiclana-22 septembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Le prêtre est confronté quotidiennement à des situations où des personnes demandent le pardon de Dieu et pardonnent les offenses et les dettes d'autrui, mais la décision de pardonner pour une raison surnaturelle suffit-elle pour que la psychologie réagisse aussi rapidement ? sommes-nous capables de pardonner vraiment à nos ennemis et de ne pas garder rancune ? n'est-ce pas une attente narcissique que de prétendre aimer à un tel point ? la blessure se transforme-t-elle si facilement en compassion, l'offense en intercession ? et le pardon de soi ?

S'ils vous marchent sur le pied dans le bus parce qu'ils ont freiné, c'est facile à pardonner. S'ils vous cherchent pour vous faire du mal, si c'est le fait de quelqu'un qui vous est cher, de quelqu'un que vous aimez particulièrement, ou de l'institution à laquelle vous appartenez, c'est plus difficile et la blessure est plus profonde. Agressions, infidélité, trahison, abandon, incompréhension, abus, violence et un long etcetera de blessures dans les profondeurs de l'âme.

D'un point de vue psychologique, les avantages du pardon pour la santé mentale sont bien connus et de nombreux groupes de recherche y travaillent, car il permet de dénouer les rancunes dans l'esprit, de réduire l'obsession et de se libérer de l'inconfort. C'est un acte qui dépasse la justice, implique l'identité de chacun et renforce la liberté. Pour que le pardon bénéficie de ces avantages, il est nécessaire de passer par toutes les étapes du voyage. 

Il est facile de tomber dans des pièges tels qu'ignorer le mal, éviter le conflit, se venger, revêtir une carapace, être dominé par l'amertume ou la tristesse, faire semblant de pardonner, projeter la douleur sur une autre personne, renoncer aux droits générés par l'infraction, paraître imperturbable et sans émotion, agir comme quelqu'un de moralement supérieur, prétendre que tout est comme avant, ou exiger une réconciliation. 

Le cardinal Raztinger a expliqué qu'il est exigeant : "Le pardon coûte quelque chose, avant tout à celui qui pardonne : il doit surmonter en lui-même le mal reçu, il doit le cautériser en lui-même, et ainsi se renouveler, afin que ce processus de transformation, de purification intérieure, atteigne aussi l'autre, le coupable, et qu'ainsi tous deux, subissant le mal jusqu'au fond et le surmontant, se renouvellent". 

Les experts proposent quatre phases :

1.- Phase de découverte.

Vous découvrez la douleur générée et les émotions que vous ressentez sont exprimées. Vous examinez les défenses qui apparaissent, comme le fait de nier que la situation est si intense, de détourner le regard ou de rejeter la faute sur des facteurs externes. Vous admettez l'éventuelle honte ou le désir de vengeance. Vous prenez conscience de l'énorme dépense d'énergie émotionnelle que vous consommez, de la répétition mentale de l'infraction et de la façon dont vous vous comparez à l'agresseur. Le monde juste auquel vous croyiez a été perturbé. 

2.- La phase de décision.

Vous voulez changer vos émotions, votre attitude face à ce qui s'est passé et à qui l'a fait. Vous commencez à considérer le pardon comme une option qui peut vous intéresser et vous abordez cet engagement, au moins comme une décision cognitive, même si vous éprouvez encore des émotions désagréables. Vous séparez l'agresseur de l'agression afin de pouvoir signaler le mal et reconnaître la dignité de celui qui vous a offensé.

3.- Phase de travail 

Le processus actif de pardon commence. Vous redéfinissez et reconsidérez l'identité du délinquant, vous encouragez l'empathie et la compassion, vous favorisez l'acceptation de la douleur, vous prenez conscience du cadeau moral offert.

4.- Phase d'approfondissement 

Vous cherchez et trouvez un sens à ce que vous faites. Vous prenez conscience que vous êtes pardonné et que vous n'êtes pas seul. Vous remarquez qu'un nouveau but dans la vie apparaît à cause de la blessure. Vous percevez que les effets négatifs ont diminué.

Faut-il demander pardon pour pardonner ? La réconciliation est-elle obligatoire ? Tout doit-il être comme avant ? Les spécialistes suggèrent que ni la demande de pardon ni la réconciliation ne sont nécessaires et que, précisément grâce au pardon, les choses ne sont pas comme elles étaient avant l'infraction, ni comme elles étaient pendant l'infraction, ni comme elles sont après l'infraction ; sans le pardon, elles sont différentes.

Ainsi, on renonce à la vengeance mais pas à la douleur, à la justice ou à la vérité ; la liberté personnelle est accrue, je deviens plus digne et j'honore l'agresseur. J'établis une nouvelle façon d'être dans ma vie. Lorsque l'attitude personnelle et la grâce de Dieu ne suffisent pas pour passer par toutes ces phases, il convient de s'en remettre à une thérapie spécifique pour le pardon.

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Livres

Borges, un écrivain en quête de sens

Bien que l'écrivain argentin Jorge Luis Borges (1899-1986) soit surtout connu pour sa prose : ses nouvelles, son œuvre poétique n'est pas sans importance. Il a publié treize recueils de poésie contenant plus de 400 poèmes. Nous allons étudier la présence de Dieu dans la poésie de Borges.

Antonio Barnés-22 septembre 2021-Temps de lecture : 6 minutes

Je voudrais survivre dans le "Poème conjectural", dans le "Poème des dons", dans "L'éternité", dans "Le Golem" et dans "Les limites"", a déclaré le poète argentin. Eh bien, Dieu apparaît dans quatre de ces poèmes. Dans le "poème conjectural", un Dieu omniscient apparaît :

J'ai enfin découvert
la clé cachée de mes années,
le sort de Francisco de Laprida,
la lettre manquante, le parfait
la forme parfaite que Dieu connaissait dès le début.

Dans un autre de ces cinq poèmes, le "Poème des cadeaux", nous lisons ce qui suit :

Que personne ne s'abaisse aux larmes ou aux reproches
la déclaration du maître
de Dieu, qui avec une magnifique ironie
m'a donné à la fois les livres et la nuit.

[...]

Quelque chose, qui n'est certainement pas nommé
par le mot hasard, régit ces choses ;

Dieu a doté Borges d'un grand amour des livres, mais lui a en même temps accordé la cécité, une contradiction que le poète qualifie de "magnifique ironie" ; c'est curieux : il écrit "personne ne pleurera ni ne reprochera", c'est-à-dire que personne ne pleurera sur ma situation, et personne ne reprochera à Dieu cette ironie. Peut-être pouvons-nous y voir une certaine attitude stoïque de l'écrivain.

Dans un autre de ces cinq poèmes choisis : "Everness", nous lisons :

Il n'y a qu'une chose qu'il n'y a pas. C'est l'oubli.
Dieu, qui sauve le métal, sauve les scories...
et les nombres dans sa mémoire prophétique
les lunes qui seront et les lunes qui ont été.

C'est là qu'apparaît le destin, une idée très présente chez Borges : un destin qui vient souvent de Dieu ou de la divinité.

En "Le golem", lit-on :  

Et, composé de consonnes et de voyelles,
il y aura un Nom terrible, dont l'essence
cryptée de Dieu et que l'Omnipotence
Conserve les lettres et les syllabes complètes.

C'est un poème sur la cabale dans lequel il est fait allusion au nom de Dieu, et la grande préoccupation de Borges sur ce que sont les noms, les mots.

Si nous devions dessiner une esquisse du concept ou de l'image de Dieu dans la poésie de Borges à partir de ces quatre seuls poèmes, nous pourrions dire que le Dieu de Borges est plus philosophique que religieux, plus cognitif qu'affectif, plus hellénique que chrétien. Mais dire " plus que " ne signifie pas " absolument " : cela signifie qu'il y a une direction.

Dieu plus philosophique que religieux. Parce que Borges a lu beaucoup de philosophie depuis sa jeunesse. Il a lu Espinoza, Schopenhauer, Leibniz, Berkeley et d'autres philosophes pré-chrétiens. Et cela va laisser une empreinte très forte sur sa conception de Dieu, mais cela ne noie pas les autres sources comme la Bible, les évangiles... comme la culture chrétienne dans laquelle il vivait.

Plus cognitif qu'affectif. En d'autres termes, Dieu est bien plus de la mémoire, de l'intelligence, de l'intellect, de la raison. L'amour apparaît rarement dans le Dieu de Borges. Cependant, cette première hypothèse sur le Dieu de Borges doit être confrontée à d'autres textes.

Dans son premier recueil de poèmes, Ferveur de Buenos Aires, 1923, nous trouvons un poème dédié au dictateur argentin du XIXe siècle, Rosas, et nous lisons ce qui suit :

Dieu aura oublié maintenant
et c'est moins une blessure qu'une pitié
pour retarder sa dissolution infinie
avec l'aumône de la haine.

La situation après la mort est celle d'une dissolution infinie : une formidable métaphore de ce qu'un certain nihilisme peut entrevoir de l'avenir de l'être humain. Et ceci déjà en 1923. Les idées de Borges sur Dieu sont très précoces.

Sur Lune opposée (1925) nous lisons un autre poème où il est dit :

et je te verrai pour la première fois,
peut-être, comme Dieu vous verra,
la fiction du Temps s'est brisée,
sans amour, sans moi.

Il s'agit d'un poème purement amoureux dans lequel Dieu apparaît, ce qui est très fréquent en littérature et en poésie. Cependant, cet aperçu d'un Dieu "sans amour" est un peu troublant. Il montre un Dieu très philosophique, dans le style du penseur néerlandais Spinoza.

Dans un autre poème de ce recueil de poèmes, "Ma vie entière", nous lisons :

Je crois que mes jours et mes nuits sont égaux en pauvreté et en richesse à ceux de Dieu et de tous les hommes.

Cette égalité de l'homme avec Dieu, d'un point de vue chrétien, s'expliquerait par l'incarnation du Verbe. Le Christ assume toutes nos choses et toutes nos peines. Mais d'un point de vue philosophique, on pourrait aussi penser à un panthéisme spinozien où tout ce qui apparaît finalement n'est que des manifestations de Dieu.

Dans un autre poème de Lune opposée nous lisons :

De cette façon, je rends à Dieu quelques centimes
de la richesse infinie qu'il met entre mes mains.

Pourtant, nous trouvons ici un texte qui s'accorde pleinement avec la vision d'un Dieu bienfaisant, d'un Dieu Père qui accorde ses dons de manière surabondante. Ainsi, bien que prédomine une vision philosophique quelque peu froide, celle de philosophes modernes qui ont rompu les ponts avec Dieu, la pensée de Borges n'est pas étouffée par cette philosophie, et d'autres idées émergent également.

Plus tard, en Le faiseur, En 1960, nous trouvons deux sonnets sous le titre "Ajedrez" (échecs) :

Dieu déplace le joueur, et le joueur déplace la pièce.
Quel Dieu derrière Dieu, l'intrigue commence
de poussière, de temps, de sommeil et d'agonie ?

Qu'un Dieu avec une petite lettre derrière un Dieu avec une majuscule commence l'intrigue est une grande ironie face au concept d'un Dieu qui crée à partir de rien. L'une des préoccupations fondamentales de Borges est le temps, l'éternité. C'est un auteur très philosophe, un écrivain qui se pose de grandes questions. Et voilà la question de l'origine du temps, de l'origine du monde. " L'intrigue commence / de poussière et de temps et de sommeil et d'agonies " : autrement dit, le mal ou la douleur dans le monde n'est pas, comme dans la tradition judéo-chrétienne, le produit d'un péché originel, n'ayant pas été dans le dessein initial de Dieu, mais il semble qu'il y ait un destin originel dans lequel le mal et le bien sont intercalés. Ici, nous rejoignons peut-être une vision de la divinité grecque où il y a un destin qui est même au-dessus de Zeus.

Dans un poème dédié à Alfonso Reyes, nous lisons :

Dieu sait les couleurs que la chance
propose à l'homme au-delà du jour ;
Je marche dans ces rues. Toujours
la mort m'est très peu connue.

Borges reconnaît qu'il n'a pas tout compris, qu'il ne sait pas exactement ce qui se cache derrière la mort.

Nous sommes en 1960 : il est déjà un poète mature.

Je prie mes dieux ou la somme des temps.
que mes jours méritent l'oubli,
que mon nom ne soit pas celui d'Ulysse,
mais qu'un verset puisse perdurer

Dans certains poèmes, nous voyons qu'après la mort, il y a un oubli absolu décrété par Dieu, ce qui doit être une grande contradiction pour Borges, un poète si avide de sens. Dans ce cas, d'ailleurs, il semble demander à Dieu, mais il ne dit pas "Dieu", mais plutôt "mes dieux ou la somme du temps" : les dieux auxquels je ne sais pas si je crois ou s'ils existent ; ou la somme du temps, qui serait comme une version philosophique de l'explication du monde. "Mais que certains vers perdurent", c'est-à-dire qu'il ne veut pas mourir du tout, comme le disait le poète latin Horace : non omnis moriar. L'art et la littérature sont une façon de surmonter le temps et la mort, de transcender.

Dans "Otro poema de los dones", du même recueil de poèmes (L'autre, le soi) nous lisons :

Merci [...] pour l'amour, qui nous permet de voir les autres.
comme la divinité les voit,

Ce qui est dit ici sur l'amour est en relation avec la divinité, et c'est merveilleux. L'amour ne serait rien d'autre que de regarder avec les yeux avec lesquels Dieu regarde. L'amour serait une étincelle de divinité.

Dans ce recueil de poèmes, L'autre, le soiBorges est un homme fasciné par les quatre évangiles, qu'il considère comme une œuvre sans commune mesure. Dans ce poème, nous lisons :

Dieu veut marcher parmi les hommes
et est né d'une mère

De toute évidence, Borges glose un verset de l'Évangile, ce qui ne signifie pas qu'il souscrit à ce qu'il dit, mais il est également vrai qu'il a choisi ce texte pour le commenter et qu'il aurait pu le laisser de côté. Il exprime de manière simple et belle le mystère de l'incarnation, qui est finalement ce qui apparaît dans ce verset de saint Jean, qui écrit "le Verbe s'est fait chair" : il veut marcher parmi les hommes et naît d'une mère.

Sur Éloge de l'ombre (1969), il y a un poème intitulé James Joyce:

depuis cet inconcevable
le premier jour des temps, quand un terrible
Dieu a fixé à l'avance les jours et les agonies

[...]

Donne-moi, Seigneur, le courage et la joie
pour atteindre le sommet de cette journée.

En écrivant un poème sur le Ulysses James Joyce, qui est l'histoire d'une seule journée dans la vie du protagoniste, Borges introduit la métaphore de la journée comme vie. Un Dieu terrible apparaît qui peut nous rappeler le Dieu de certains passages de l'Ancien Testament ou un dieu de la mythologie gréco-latine. "Je préfixe les jours et les agonies". Une fois de plus, il y a un destin avec des jours et des agonies, des peines et des jours, des biens et des maux, et à la fin "Donne-moi, Seigneur, le courage et la joie de gravir le sommet de ce jour. Il peut s'agir d'une notion typiquement chrétienne ou d'une pensée stoïcienne. C'est peut-être aussi une imitation du mythe de Sisyphe, mais c'est toujours ambivalent, ce qui est très borgésien.

(à suivre)

L'auteurAntonio Barnés

Monde

L'Église catholique en chiffres : où croît-elle et où décroît-elle ?

Rapports de Rome-21 septembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

L'Office central des statistiques, qui est chargé de produire les tendances numériques toujours changeantes de l'Église catholique dans le monde. Elle publie chaque année le nombre de catholiques dans le monde et leur localisation.


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Espagne

Les évêques espagnols proposent de porter un regard neuf sur les migrants

Tel est le message des évêques espagnols à l'approche de la 107e Journée mondiale du migrant et du réfugié 2021, qui a lieu ce dimanche 26 septembre.

Rafael Miner-21 septembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Dépasser la barrière du "eux" et oser prononcer un nouveau "nous" qui englobe chaque être humain, afin de "rechercher la dignité qui nous unit et construire ainsi la fraternité". Dans la présentation de la Journée, qui a pour thème "Vers un nous toujours plus grand", José Cobo, évêque auxiliaire de Madrid et évêque en charge des Migrations ; le directeur du département des Migrations, le dominicain Xabier Gómez ; le directeur du département des Migrations, le dominicain Xabier Gómezet la Vénézuélienne Milagros Tobías, de la paroisse de Nuestra Señora del Camino (Madrid), mère de trois enfants, dont un handicapé physique, qu'elle a appelée dans son témoignage "l'ange qui est entré dans ma vie".

Monseigneur José Cobo a commencé en rappelant le message des évêques espagnols avant cette Journée mondiale, dans laquelle "le Pape nous place à nouveau devant l'horizon de la fraternité et nous lance une nouvelle invitation dans laquelle il nous propose le vaccin définitif dont la famille humaine a besoin : laisser derrière nous un petit "nous", réduit par les frontières ou par les intérêts politiques ou économiques, pour aller vers un "nous" inclus dans le rêve de Dieu, dans lequel nous vivons comme des frères partageant la même dignité qu'il nous donne".

C'est un mouvement intérieur, a-t-il ajouté, qui nous demande de franchir la barrière du "eux", d'oser prononcer un nouveau "nous" qui englobe chaque être humain. C'est facile à comprendre pour ceux d'entre nous qui prononcent le Notre Père comme la prière de l'avènement du Christ qui nous met dans la disposition de vivre comme des enfants.

L'évêque en charge des migrations a fait remarquer que "nous sommes tous interdépendants, nous dépendons tous les uns des autres, et il a souligné que "nous ne partons pas de zéro". De nombreuses personnes œuvrent pour que la société accueille le phénomène de la migration avec un regard neuf".

Les personnes vulnérables continuent d'appeler

"Nous avons eu une année compliquée", poursuit le message. "Avec la pandémie, nous n'oublions pas les dramatiques crises migratoires, tant aux frontières des îles Canaries qu'à Ceuta et Melilla. Les personnes vulnérables en mouvement continuent de lancer un appel à nos frontières. Avec eux, nous avons le sentiment d'être ensemble dans un monde en proie aux catastrophes, aux guerres et aux conséquences du changement climatique qui continuent de contraindre de nombreuses personnes à quitter leur terre. Nous ne cessons pas non plus de nous inquiéter et de prier pour la douleur de ceux qui, peu après leur arrivée, tentent de faire leur chemin dans notre société qui, en peu de temps, a considérablement creusé ses inégalités.

Cobo a réitéré l'idée d'interconnexion, de ce que nous partageons. "Au cours de cette période, nous avons également appris à réaliser que nous sommes tous interconnectés, que nous partageons un destin et un voyage. Nous savons que nous sommes dans le même bateau au milieu de nombreuses tempêtes, où nous restons ensemble ou périssons ensemble".

Mais à côté des tempêtes, "l'Esprit Saint ne cesse de nous offrir une perspective large et pleine d'espoir pour pouvoir tisser un avenir où chaque fois le "nous" que nous prononçons, petit, limité et tournant autour de nos intérêts, se transforme en un "nous" fraternel et évangélique, qui nous lie et nous donne un horizon vers lequel nous pouvons nous orienter à partir de nos différentes vocations".

L'Église tend la main à l'État

"Nous ne pouvons pas conjuguer un eux et un nous, nous devons chercher la dignité qui nous unit, et ainsi construire la fraternité. Il n'y a pas de personnes de première ou de deuxième catégorie, il y a des personnes humaines. Cette journée nous demande de faire trois efforts", a réitéré Monseigneur Cobo :

1) porter un regard neuf sur la migration.

2) regarder et remercier les communautés chrétiennes pour les efforts qu'elles font pour "accueillir ensemble" ceux qui arrivent.

Et 3) regarder l'ensemble de la société, et "voir la migration comme une bouée de sauvetage pour l'avenir". L'Église veut travailler avec l'État, avec la société. Nous sommes des experts en humanité, et nous générons des espaces d'accueil et des espaces de rencontre".

Les évêques de la sous-commission sur les migrations, qui fait partie de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), se sont réunis pour la première fois à Bruxelles. Commission épiscopale pour la pastorale sociale et la promotion humaineIls expliquent que "pour répondre en tant que 'nous', nous sommes appelés à faire tous les efforts possibles pour construire, avec tout le monde, un système qui normalise la migration légale et sûre à long terme, et qui soit pleinement fondé sur une éthique basée sur les droits de l'homme, sur l'horizon de la fraternité universelle et sur le droit international".

"Cela nous ouvre", disent-ils, "à la tâche de contribuer à recréer le modèle de citoyenneté qui favorise une culture de l'intégration qui apprend aussi à globaliser la responsabilité de vivre ensemble dans cette maison commune". À titre d'exemple, ils citent les propositions du Pape François dans le chapitre consacré à "la meilleure politique" dans l'encyclique Fratelli tutti.

Le message des évêques souligne "l'importance du Pacte mondial sur les migrations et l'initiative de politiques internationales qui garantissent ces droits à partir d'un "nous" large et inclusif qui considère la fraternité comme une "nouvelle frontière". Les chrétiens font partie du "nous", soulignent-ils.

Ils ajoutent que "nous ne pouvons pas laisser les décideurs, les gouvernants et ceux qui gèrent la crise seuls. Il est temps d'intégrer le cri de tant de personnes et d'embrasser les empreintes déjà marquées. C'est pourquoi nous sommes reconnaissants pour tout le travail entrepris pendant cette période par ceux qui agissent comme des ponts d'espoir pour tant de personnes dans leurs communautés".

La mondialisation de la solidarité

Le dominicain Xabier Gómez, directeur du département des migrations, a rappelé les paroles du pape à Lampedusa en 2013, lorsqu'il a souligné qu'il s'agissait de passer de la mondialisation de l'indifférence à la mondialisation de la solidarité. 107 Journée mondiale, En d'autres termes, il ne s'agit pas seulement du message du pape François, mais il y a eu plus de cent jours, qui ont commencé en 1914. "Nous devons repenser ensemble un modèle plus inclusif qui ne génère pas de rejets", a-t-il dit, "et chercher des solutions globales et coordonnées". "L'Église en Espagne ne dort pas", a-t-il souligné, il s'agit de "la cause de la vie digne", de forger "une société plus juste, fraternelle et hospitalière".

L'aventure de l'éducation

On peut voir une proposition humaniste basée sur l'anthropologie chrétienne, dans laquelle la famille est le premier protagoniste de l'éducation des enfants.

21 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Dans la chaîne de télévision TRECE a commencé une nouvelle saison en renforçant le contenu social avec un accent particulier sur le monde de l'éducation. Dans le cadre du journal télévisé de 20h30 présenté par le journaliste navarrais José Luis Pérez, à 21h30 le jeudi, l'actualité du monde de l'éducation est couverte de manière hebdomadaire.

Il s'agit d'un engagement qui présente potentiellement un grand intérêt pour une grande partie de la population, notamment les parents, qui sont les premiers éducateurs des enfants. Mais aussi parmi les professionnels de l'éducation à tous les niveaux.

Le défi est évidemment de réaliser un programme de télévision qui possède le dynamisme propre à ce média, tout en étant rigoureux et en suscitant la réflexion de tous ceux qui vivent au contact de la réalité de l'éducation.

Les ingrédients sont bons. La production de TRECE dans un calendrier imbattable, le travail d'un professionnel de la solvabilité de Fernando Salaverri, la gestion du contenu de l'équipe... de Come and See EducationLe visage amical et souriant de la présentatrice Paloma Martín-Esperanza, ainsi que le visage amical et souriant de la présentatrice, font que l'on aborde le monde de l'éducation avec un regard positif et suggestif.

En toile de fond, une proposition humaniste basée sur l'anthropologie chrétienne dans laquelle la famille est le principal protagoniste de l'éducation des enfants, en étroite collaboration avec toutes les institutions, en particulier avec le corps enseignant.

L'enseignant, avec sa vocation et sa compétence, devient le grand agent dynamique de l'action éducative. Et l'élève, véritable protagoniste de l'éducation, est mis en mesure de faire ressortir le meilleur de lui-même et de développer pleinement sa personnalité. Une proposition pour une éducation complète, en accordant une attention particulière à la présence des humanités, à la valeur et à la richesse de notre langue, de notre histoire et de l'éducation religieuse. Une vision qui évite la dialectique entre écoles publiques et écoles subventionnées par l'État et qui s'engage en faveur de la complémentarité des différents modèles éducatifs.

Le brillant compositeur et chef d'orchestre Luis Cobos a composé la mélodie de L'aventure de l'éducation et a créé un air qui met en musique et en rythme. Le style du programme, gai et suggestif, correspond très bien à l'image de quelqu'un qui part en voyage avec des attentes et de l'enthousiasme. Une aventure, oui, mais plus quotidienne qu'épique, qui allie sérénité et joie, jeu et harmonie dans son rythme.

Luis Cobos a sans aucun doute saisi et représenté de manière magistrale ce que ce programme veut être et, surtout, ce que devrait être notre vision de l'éducation. Un travail qui allie l'effort et le dévouement à une proposition positive, sans s'opposer à personne, mais en exprimant simplement la vision de la vie et de l'éducation qui découle de l'humanisme chrétien.

C'est une joie de voir que les grands médias s'intéressent à cette question importante et TRECE mérite d'être félicité pour son engagement fort en faveur de l'éducation.

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

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Espagne

La plus "jeune" des Journées mondiales de la jeunesse donne le coup d'envoi de la campagne de cette année

Les Œuvres Pontificales Missionnaires d'Espagne ont présenté l'édition annuelle du Domund dans lequel la participation missionnaire des jeunes est le protagoniste incontesté.

Maria José Atienza-21 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Javier López-Frías, Toni Miró, Patricia Ruiz, Ana Zornoza et Luisa Moreno sont les cinq jeunes qui mettent leur visage au service de la campagne cette année. Journée mondiale des missions - DOMUND.

Tous ont partagé, à partir de différentes congrégations ou associations, l'expérience missionnaire et ce sont leurs témoignages qui, dans cette édition, expriment la richesse personnelle que la mission a représentée pour eux dans différents lieux d'Amérique du Sud et d'Afrique.

Une campagne de témoignages, comme le souligne le directeur national de l'OMP, José María Calderón : "Si nous voulons raconter ce que nous avons vu et entendu... quoi de mieux que les jeunes pour nous aider à le faire ? De nombreux jeunes ont eu la chance de partager du temps avec les missionnaires et veulent nous faire part de ce qu'ils ont vécu et de ce qu'ils ont ressenti".

II Course de solidarité et découverte du Domund

Cette campagne s'inscrit également dans la deuxième édition de la course de solidarité organisée par les Œuvres Pontificales Missionnaires. Courir pour le Domund. Une course non compétitive, adaptée à tous les publics et, pour l'instant, virtuelle 100% qui vise à faire connaître le travail de plus de 10 000 missionnaires espagnols ainsi que de permettre la solidarité et la collaboration économique de tous les participants inscrits.

Tolède, Guadalajara, Cuenca, Talavera de la Reina et La Roda, Albacete sont les lieux de l'exposition de cette année. "Le Domund découvert". qui propose une exposition qui rapproche la vie missionnaire de l'Église du monde entier. Tolède accueillera également la proclamation de la Journée mondiale des missions, qui sera donnée cette année par le chef cuisinier Pepe RodríguezL'événement, qui aura lieu le jeudi 21 octobre, se déroulera en présence du jury de l'émission "MasterChef España".

Vatican

Synode, de l'Église de Rome au monde entier

Le pape François a encouragé, lors de l'audience avec près de quatre mille fidèles de son diocèse à l'occasion du synode imminent, à ne pas avoir peur des surprises, à laisser les portes ouvertes.

Giovanni Tridente-21 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

"Il est très important que le diocèse de Rome s'engage avec conviction dans cette voie. Il serait dommage que le diocèse du pape ne s'y engage pas, n'est-ce pas ? Une honte pour le pape et aussi pour vous". À quelques semaines du début du parcours synodal qui impliquera toute l'Église au cours des deux prochaines années, et qui commencera par une consultation dans tous les diocèses, le pape François a "rassemblé" les fidèles de son Église particulière pour offrir quelques indications fondamentales - et aussi profondes - qui devraient caractériser ce parcours. Des indications qu'inévitablement, précisément parce qu'il est Pape et évêque de Rome, il donne à tous les diocèses du monde.

La clé est d'écouter

Le mot clé - après "marcher ensemble" - est sans doute "écouter", car chacun est et doit être un protagoniste. Il est nécessaire de se laisser mouvoir par une "agitation intérieure" qui permet la docilité à l'Esprit Saint, protagoniste par excellence. Le Pape désigne les Actes des Apôtres comme le vade-mecum de ce parcours, dans lequel puiser des exemples emblématiques, montrant que "la Parole de Dieu marche avec nous", mais aussi que lorsqu'il y a des problèmes, ils sont discutés et débattus ensemble, de manière synodale.

En effet, il ne faut pas avoir peur des "visions et des attentes différentes", comme ce fut le cas pour les premiers chrétiens ou pour le premier Concile, mais veiller à nourrir "des visions profondes, des visions larges, des visions longues". Car "Dieu voit loin, Dieu n'est pas pressé", et la rigidité est un péché "contre la patience de Dieu" et sa souveraineté, a averti le pape François.

Le sensus fidei

La phase diocésaine du processus synodal est donc très importante, car elle est à l'écoute du "sensus fidei infallibile in credendo". Il y aura sans doute des résistances, notamment de la part de ceux qui imaginent une Église "rigidement divisée entre chefs et subordonnés, entre ceux qui enseignent et ceux qui doivent apprendre", mais "Dieu aime renverser les positions". Ce chemin, donc, plutôt que la verticalité, doit être distingué par l'horizontalité : "l'Église synodale rétablit l'horizon d'où se lève le soleil du Christ".

Écouter le "sensus fidei" signifie aussi, pour le pape François, aller vers les marginaux, les pauvres, les désespérés "choisis comme sacrement du Christ". Cela signifie les appeler, passer du temps avec eux, "écouter non pas ce qu'ils disent mais ce qu'ils ressentent", éventuellement recevoir des insultes... C'est que "le Synode est à la hauteur, il inclut tout le monde". Et parce qu'en incluant les misérables, les laissés-pour-compte, nous apprenons aussi à "prendre en charge nos propres misères".

Ouvrir les portes et les fenêtres

Bien sûr, cela vaut aussi pour les paroisses, qui sont invitées à laisser leurs portes et leurs fenêtres ouvertes, sans tenir compte uniquement de ceux qui fréquentent ou pensent comme nous - "qui seront les 3,4 ou 5%, pas plus" - ; au contraire, nous devons nous laisser interpeller par ceux qui sont loin, nous laisser envahir par le dialogue, sans crainte, avec une pleine confiance dans l'Esprit qui conduit : "ne soyez pas déçus, préparez-vous aux surprises", a répété le Saint-Père.

"Je suis venu ici pour vous encourager à prendre au sérieux ce processus synodal", a-t-il conclu, car "l'Esprit Saint a besoin de nous". Écoutez-le en vous écoutant vous-mêmes. Ne laissez personne en dehors ou derrière. Ce sera la bonne attitude qui "fera du bien au diocèse de Rome et à toute l'Église". Une Église qui, en cette période de pandémie, devient un "sacrement de soins" pour le monde entier.

Évangile

"Toute femme qui prie ou prophétise, la tête découverte" (1 Co 11, 2-16).

Juan Luis Caballero-21 septembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Dans la première lettre aux Corinthiens, Paul introduit le sujet de la manière dont les hommes et les femmes doivent prier et prophétiser dans les assemblées liturgiques (1 Co 11, 2). Les mots avec lesquels il commence laissent entendre que, malgré une louange initiale, quelque chose doit être corrigé (1 Cor 11,3,16). Cependant, la déclaration qui suit est énigmatique : "Je te loue parce qu'en tout, tu te souviens de moi, et tu gardes les traditions telles que je te les ai transmises. Je veux que vous sachiez que la tête de "chaque homme [= être humain] est le Christ, le chef de la femme est l'homme [= mâle].et le chef du Christ est Dieu". (1Co 11:2-3). 

Qu'est-ce que Paul entend par "tête", et pourquoi l'évoque-t-il ? Tout au long des vv. 4-16, l'apôtre abordera cette question sous différents points de vue, ce qui permettra à certaines parties de l'argumentation d'en éclairer d'autres. 

Notes générales sur 1 Cor 11, 2-16

a) Le texte contient des expressions difficiles à interpréter en raison de leur polysémie (tête ; homme ; image ; gloire ; autorité).

b) Le thème fait référence à quelque chose de substantiel, mais qui se manifeste par quelque chose d'extérieur : la façon dont les cheveux sont portés. Paul indique le premier cas. 

c) L'Apôtre parle d'hommes et de femmes, mais le développement de l'argumentation montre clairement qu'il veut se concentrer sur "certaines femmes".

Honneur et déshonneur dans les assemblées de Corinthe (vv. 4-6)

"Chaque homme [homme] [homme qui prie ou prophétise "la tête couverte". (= cheveux longs ; cf. v. 14). déshonneur [kataischyno] sa tête [= à lui-même ; à sa personne].,et toute femme qui prie ou prophétise la tête découverte [=cheveux courts] [=cheveux courts déshonneur [kataischyno] sa tête [= à lui-même ; à sa personne].C'est la même chose que de raser les cheveux. Par conséquent, si vous ne voulez pas couvrir [= cheveux longs] [= cheveux longsqui est rappelé à zéro [L'ironie de Paul].. S'il est gênant pour une femme de se couper les cheveux ou de les raser, qu'elle les couvre. [= cheveux longs] [= cheveux longs".

Les expressions à discerner sont : "tête" (kephalé), qui peut avoir à la fois un sens physique et un sens métaphorique (ici, un sens d'"origine/provenance" plutôt que d'"autorité"), bien que le texte donne des indices, car à certains moments, l'un de ces deux sens n'est pas possible ; aner (homme), dont le sens est parfois interverti avec celui de anthropos (être humain) ; les références à la tête couverte ou découverte : on fait référence à la coiffure ou à la coupe de cheveux (cf. vv. 13-15).

Preuves bibliques et de bon sens (vv. 7-15)

Dans ces versets, Paul donne les raisons qui soutiennent ses indications. Il s'agit d'arguments bibliques, d'arguments d'expérience et d'arguments de raison.

"L'homme, en effet, ne doit pas se couvrir la tête, puisqu'il est l'image d'un homme. [eikon] et la gloire [doxa] de Dieu ; la femme, par contre, est la gloire [doxa] En effet, l'homme ne vient pas de la femme, mais la femme de l'homme ; l'homme n'a pas été créé pour la femme, mais la femme pour l'homme. Par conséquent, la femme doit avoir l'autorité [exousia] au-dessus de sa tête (= qui porte ses cheveux de manière à rendre visible son identité indéniable). en raison des anges (= ceux qui veillent sur l'ordre divin de la création)." (vv. 7-10).

Paul a à l'esprit que, selon Gn 2, 7.21-23, l'homme et la femme sont nés d'actes créateurs différents (de la poussière de la terre et de la côte d'Adam), ce qui ne signifie pas une dignité plus ou moins grande, mais un statut théologique et anthropologique différencié. La femme est gloire de l'homme en ce que l'homme découvre en elle quelqu'un qui lui ressemble, et non pas comme le reste des êtres créés (cf. Gn 2,20) : Dieu est fier de l'homme ; l'homme est fier de la femme. La femme doit se couvrir (= cheveux longs) lorsqu'elle prophétise ou prie afin de manifester la modalité de l'acte créateur de Dieu, et non par moindre dignité ou assujettissement.

"A d'autres égards, ni la femme sans l'homme [homme] [hommeni l'homme [homme] [homme sans la femme, dans le Seigneur. Car si la femme procède de l'homme [homme] [hommeainsi l'homme est né de la femme, et toutes choses de Dieu". (vv. 11-12). 

Les arguments suivants contrebalancent l'impression possible que Paul considère la femme comme inférieure à l'homme. Les deux sont nécessaires l'un pour l'autre : la femme est née de la côte de l'homme, mais nous sommes tous nés d'une femme, et tous dans le plan de Dieu : "dans le Seigneur".

"Jugez-en par vous-mêmes : est-il juste qu'une femme prie Dieu la tête découverte ? [=cheveux courts] [=cheveux courts? Est-ce la même nature [= différence sexuelle] ? ne vous apprend pas que c'est un affront [atimia] pour un homme d'avoir les cheveux longs, tandis qu'une femme est honorée d'être [doxa] en le laissant grandir ? Parce que le cuir chevelu lui a été donné comme un "voile" ? [peribolaion]" (vv. 13-15). 

Paul se réfère enfin au bon sens, en faisant appel à ce que chacun peut voir et juger, en affirmant que c'est une question d'honneur pour une femme de laisser pousser ses cheveux longs et que les Corinthiens eux-mêmes jugent incommode que les femmes prient devant Dieu la tête découverte.

En conclusion. A Corinthe, il y avait des femmes (peut-être des "enthousiastes émancipées") qui avaient mal compris les conséquences de l'acte rédempteur du Christ. Paul réaffirme l'égale dignité de l'homme et de la femme, mais dit que pour les baptisés, les différences sexuelles ne disparaissent pas (cf. Gal 3, 28), car elles appartiennent au dessein créateur de Dieu. Si une femme prie en ressemblant à un homme (= en imitant la façon dont il se coiffe), c'est la manifestation d'un rejet du plan créateur. Paul, loin de s'en prendre aux femmes, parle en leur faveur : leur dignité réside aussi dans leur différenciation des hommes.

L'auteurJuan Luis Caballero

Professeur de Nouveau Testament, Université de Navarre.

Culture

Flannery O'Connor (1925-1964) Un écrivain dérangeant pour le lecteur d'aujourd'hui

La littérature n'est pas seulement un divertissement. Pour l'écrivain catholique américain Flannery O'Connor, c'est un moyen de remuer les lecteurs et de les faire réfléchir. O'Connor le fait souvent avec des personnages grotesques et des situations violentes, elle n'est pas "politiquement correcte" et nous invite ainsi à réfléchir sur le sens de la vie.

María Teresa Kamel et Jaime Nubiola-20 septembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Flannery O'Connor (1925-1964), écrivain catholique du Sud américain, est considérée comme l'un des auteurs les plus importants du XXe siècle. Personnellement, je n'ai jamais adhéré à ses histoires d'horreur. Cependant, je suis impressionné par sa capacité à toucher de nouveaux lecteurs aujourd'hui. Je transcris ce que Teresa Kamel m'écrit de Los Angeles :

"Il y a plusieurs années, j'ai passé le matin de mon anniversaire à me noyer dans une agonie existentielle. Allongé dans mon lit, je pleurais en silence les années que je laissais derrière moi, souhaitant trouver un moyen de revenir et de retrouver l'identité de l'enfant d'hier. Je craignais les années qui m'attendaient et le poids de leurs exigences et de leurs promesses incertaines. J'avais cinq ans.

Je me suis sentie accompagnée lorsque j'ai découvert les écrits de Flannery O'Connor pendant mes années d'université. Dans son travail, j'ai vu se cristalliser de manière palpable et profonde la peur du temps qui passe que j'ai éprouvée dans mon enfance. Pour O'Connor, fervente catholique jusqu'à sa mort, la conversion spirituelle n'est pas un processus mais une gifle, et le moment de vérité arrive même quand on n'est pas prêt. Ses personnages sont confrontés non seulement à leur propre banalité et à leur pauvreté intérieure, mais aussi à la possibilité d'accepter leurs défauts les plus pathétiques.

Le thème de l'épanouissement spirituel laisse une forte empreinte dans la vie de l'enfant. Un homme bon est difficile à trouver (1955). C'est l'une des histoires les plus connues de O'Connor. Tout commence simplement : une grand-mère se rend de Géorgie en Floride avec son fils Bailey, sa belle-fille et ses trois petits-enfants. L'histoire est comique, elle se moque des préoccupations superficielles de la grand-mère (en parlant de cette histoire, Flannery la qualifierait de "la vieille dame idiote"). Cependant, la réception de l'histoire a été choquante en raison de la violence abrupte qui s'ensuit : un groupe de prisonniers trouve la famille et les tue un par un. La grand-mère est la dernière à mourir. Après l'avoir tuée, son assassin, le chef des prisonniers - connu sous le nom de "le Misfit [le déséquilibré]- dit à ses compagnons que "Elle aurait été une femme bien si elle avait eu quelqu'un autour d'elle pour la tirer chaque minute de sa vie".. Il n'est pas surprenant que cette phrase ait suscité le mécontentement des critiques et des lecteurs.

La fin de cette histoire m'a également causé une certaine angoisse lorsque je l'ai lue pour la première fois : comment une vie peut-elle se terminer si brutalement, avec si peu de compassion et sans la moindre préparation ? En vérité, O'Connor connaissait la réponse mieux que quiconque. A l'âge de vingt-cinq ans, on lui a diagnostiqué lupus érythémateuxLa même maladie auto-immune qui avait tué son père en 1941. Bien que le pronostic initial ait été prometteur, les symptômes de sa maladie ont rapidement commencé à faire effet, limitant sa mobilité et sa force. Il est mort quatorze ans plus tard. 

O'Connor savait que sa vocation était l'écriture et sa rencontre avec une mort imminente lui a donné un sentiment d'urgence pour accomplir sa mission. Un homme bon est difficile à trouver suggère que la conscience qu'il a de sa vocation ne lui laisse aucune place pour la vanité. Sa protagoniste manifeste une préoccupation pour des valeurs qui ne l'aideront pas dans ses derniers moments. La grand-mère se prépare pour son voyage avec un chapeau qu'elle a assuré que "En cas d'accident, quiconque la voyait morte sur la route savait instantanément que c'était une dame. Elle insiste pour faire visiter un manoir qu'elle a connu dans son enfance ; elle ment à ses petits-enfants pour piquer leur intérêt en leur disant qu'il y a un panneau secret dans la maison et Bailey est obligé de modifier son itinéraire pour calmer l'agitation que la grand-mère a provoquée chez ses petits-enfants.

Bien que ces épisodes ne soient pas dénués d'humour et d'ironie, ils servent de motif à sa mort. Le détour sur lequel elle insiste tant les conduit à rencontrer ses assassins après un accident. Le chapeau sera brisé et jeté sur le sol, où elle sera elle-même morte. Que les intentions de la grand-mère n'aient jamais été malveillantes n'a rien à voir : ses manipulations et ses priorités mal placées empêchent la famille d'atteindre sa destination, ce qui entraîne leur mort. Cependant, le développement spirituel du protagoniste n'apparaît pas avant son dialogue avec le Déséquilibré sur le bien et le mal : "Si tu priais, le Christ t'aiderait", vient lui dire. Après le meurtre de sa famille, la grand-mère vit un changement radical. Voyant le déséquilibré avec la chemise de son fils, elle le touche en s'exclamant : "Tu es un de mes enfants, tu es un de mes enfants ! Celui-ci fait marche arrière "comme s'il avait été mordu par un serpent". et tire sur la grand-mère dans la poitrine. C'est une fin choquante, très Flannery O'Connor.

Bien que sa prose soit élégante et puissante, son contenu est violent, morbide et dérangeant. La beauté est un moyen utilisé par O'Connor pour dépasser la vanité et le péché, afin qu'en se trouvant soi-même, on puisse aussi trouver Dieu. La mort de la grand-mère est, dans toute sa violence, un acte de rédemption. Pour la première fois dans l'histoire, la grand-mère accepte la possibilité d'aimer un autre. Elle reconnaît son identité de mère, prête à aimer l'homme qui tient sa vie entre ses mains. Pour O'Connor, c'est le moment de grâce auquel nous sommes appelés. La vie, le travail et le temps viennent au moment où nous les acceptons".

Voilà pour la description puissante de Teresa Kamel de l'approche de Flannery O'Connor concernant son histoire. Un homme bon est difficile à trouver. Cette histoire, ainsi que les autres, sont des lectures hautement recommandées pour ceux qui veulent être battus à plate couture. Bien qu'il ne convienne peut-être pas aux personnes plus sensibles, O'Connor peut faire réagir certains jeunes d'aujourd'hui.

L'auteurMaría Teresa Kamel et Jaime Nubiola

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Sur la mort d'un homme bon

"En vivant la mort de mon père, un homme normal et profondément bon, j'ai pu réfléchir à la signification de la vie de tant de personnes qui ne sont peut-être pas célèbres mais qui laissent une marque profonde par leur sagesse dans la définition des priorités de leur vie. Comme l'a dit Stephen Covey : le plus important est que le plus important soit le plus important. Et il me semble que c'est particulièrement vrai à la fin de la vie d'une personne.

20 septembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

En juillet dernier, j'ai pu emmener mes parents, âgés respectivement de 83 et 79 ans, célébrer le Jubilé dans la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. C'était une journée particulièrement belle et mon père, un natif de Ferrol qui a étudié le droit dans la ville de l'Apôtre il y a de nombreuses années, était particulièrement heureux et nous a parlé des endroits qu'il avait visités dans sa lointaine jeunesse. Quelques semaines auparavant, il avait publié un article dans Omnes sur le tombeau de saint Jacques le Majeur, l'un de ses thèmes les plus étudiés.

Un peu plus d'un mois plus tard, une mauvaise chute dans la maison où ils passaient leurs vacances lui fractura la hanche et, après 18 jours de complications, il mourut dans un hôpital de la ville où il était né. Heureusement, dans les jours qui ont précédé, il a pu dire au revoir à sa femme et à ses enfants, avec une paix et une tranquillité d'esprit qui sont le plus grand trésor dans ces moments décisifs. Plus tôt, il avait pu recevoir les derniers sacrements de son fils, un prêtre.

Au cours des nombreuses conversations que j'ai eues avec lui pendant les années où j'ai pu profiter de sa compagnie, car il n'était pas seulement mon père mais aussi mon meilleur ami, il a su me transmettre les priorités qu'il avait eues tout au long de sa vie. Un homme profondément croyant, pour lui la première chose était ses rapports avec Dieu, puis sa famille, puis son travail, et ensuite tout le reste. Et je crois que cet ordre de priorités lui a permis de mourir dans la paix et la sérénité.

Il s'est éloigné de Dieu dans sa jeunesse, mais il a retrouvé la foi après avoir obtenu son diplôme universitaire et, à partir de là, il a construit sa vie sur le roc de la foi en Jésus-Christ, Dieu et Homme, au sein de l'Église catholique. Puis il a rencontré ma mère, une femme courageuse aux convictions fermes, et cela a été déterminant pour sa vie et celle de tous ses enfants. Le fait qu'ils appartenaient tous deux à l'Opus Dei l'a beaucoup aidé dans sa vie et dans l'éducation chrétienne de ses enfants, comme mon père l'a reconnu avec reconnaissance sur son lit de mort.

Elle n'a pas manqué d'épreuves et de difficultés dans sa vie, comme la mort d'un fils quelques jours après sa naissance, le décès d'une autre jeune fille et mère de quatre enfants à cause d'un cancer, ou diverses maladies dans sa propre vie et dans celle de certains de ses sept enfants. Ou des difficultés au travail, qu'elle a également connues. Il les a toutes affrontées avec force et sérénité, en faisant confiance à Dieu. "serre mais n'étouffe pas". et que, comme le disait Sainte Thérèse d'Avila, "Dieu traite sévèrement ceux qu'il aime".

Fonctionnaire dans l'administration publique d'État, il était un grand amateur de sciences humaines, en particulier d'histoire. Il profitait de ses rares temps libres pour lire et enrichir sa bibliothèque, dont il tenait à ce que ses enfants et ses amis profitent. Il a su transmettre son amour de la lecture à ses enfants, car il était convaincu qu'elle était fondamentale si l'on voulait parvenir à un esprit critique et ne pas se laisser manipuler par les modes du moment.

Grand amateur de littérature classique, il citait volontiers les textes de l'Ancien Testament. "aurea mediocritas d'Horatio comme l'idéal de sa vie, quelque chose comme la vie de l'homme ordinaire. Cinéphile passionné, il a beaucoup apprécié les films de Frank Capra, qui a si bien décrit cet homme américain ordinaire, profondément honnête, voire naïf, et profondément humain. Dans sa jeunesse, il a peint de belles aquarelles de paysages galiciens, un passe-temps hérité de son père, et a remporté plusieurs prix de peinture à Santiago, Madrid et au Portugal.

Né à la fin de la guerre civile espagnole, il a vécu l'après-guerre et a été éduqué par ses parents dans l'austérité et la nécessité de travailler et de faire des efforts pour s'en sortir. Pendant le régime franquiste, il n'était pas un sympathisant du régime, mais comme beaucoup de gens de sa génération, il était agacé par certains des mensonges qui ont été racontés sur ces années. La transition a suscité en lui de grands espoirs et quelques déceptions. À la fin de sa vie, il était conscient que la politique est difficile et mettait en garde contre les promesses non tenues de nombreux politiciens qui promettent des solutions simples à des problèmes complexes.

Homme réservé, il était très cordial et était apprécié de ses patrons et de ses collègues, ainsi que de tous les voisins qui ont assisté en grand nombre à ses funérailles. Homme de convictions, il savait dialoguer et respecter ceux qui ne pensaient pas comme lui, surtout dans les dernières années de sa vie. Il n'aimait pas les fanatiques, d'une manière ou d'une autre.

Il existe de nombreuses personnes bonnes et honnêtes qui meurent chaque jour sans faire de bruit, mais qui contribuent infiniment plus au bien commun que d'autres personnes qui passent quelques années sous les feux de la rampe.

Santiago Leyra

Je fais ce bilan de sa vie, conscient qu'il n'y a probablement rien là-dedans qui mérite d'être traduit en film ou en littérature. C'était un homme normal, avec beaucoup de vertus et quelques défauts. Il n'aimait pas parler en public et être le centre d'attention en raison de son tempérament. L'une de ses principales caractéristiques était son incapacité à mentir.

Et je suis également conscient que la vie de mon père n'a pas été unique. Je suis convaincu qu'il y a beaucoup de gens bons et honnêtes qui meurent chaque jour sans faire de bruit, mais qui contribuent infiniment plus au bien commun que d'autres personnes qui passent quelques années dans le "chandelier". et qui échangent parfois leur âme contre un passage au pouvoir ou sous les projecteurs des caméras.

Avec mon père, c'est une génération qui s'en va, et je pense que ceux d'entre nous qui viennent après lui ont beaucoup à remercier. Des gens ordinaires, qui ont essayé de faire leur devoir et de subvenir aux besoins de leur famille. À l'heure où l'on observe un certain pessimisme à l'égard du présent et de l'avenir, j'ai voulu mettre en lumière l'une de ces bonnes vies qui parviennent à atteindre le but de tout honnête homme : être aimé par ses proches et être renvoyé avec gratitude.

Ah, le nom de mon père était Ángel María Leyra Faraldo.

Gros plan

L'éducation numérique. L'équilibre délicat

Les familles et les éducateurs sont confrontés à un écosystème complexe d'écrans dans lequel, parfois, la gestion du temps, de la liberté et de la nécessité semble difficile. La technologisation de la vie est déjà une réalité avec laquelle nous cohabitons et, comme en toute chose, l'essentiel est de "se ressaisir". 

Maria José Atienza-19 septembre 2021-Temps de lecture : 6 minutes

Rien qu'au premier trimestre de 2021, le nombre de téléphones mobiles vendus a atteint 354,9 millions dans le monde, et on estime que 70% de la population mondiale possède un téléphone mobile. Selon les données publiées par DitrendiaPlus de la moitié du trafic web mondial est réalisé à partir de téléphones mobiles, et la durée moyenne d'utilisation dépasse déjà 3,5 heures. Si l'on additionne les heures, nous passons plus d'un mois et demi par an - 48 jours - sur nos téléphones portables, que ce soit pour des raisons professionnelles, des achats en ligne ou la consommation de loisirs via des appareils mobiles. 

Notre monde est un monde d'écrans, et cela ne signifie pas qu'il est pire ou meilleur que les précédents ou les futurs. Il est ce qu'il est, et par conséquent, connaître et comprendre cet environnement numérique, ainsi que prendre conscience que la technologie peut être une alliée et non une ennemie dans notre vie quotidienne, ne peut être considéré comme une utopie, mais plutôt comme une"une nécessité".. C'est ce que pense María Zalbidea, analyste de tendances et mère de 4 enfants, qui est devenue une référence dans le domaine de ce que l'on pourrait appeler "l'éducation numérique". 

Pendant des années, à travers son blog Réduire la fracture numérique, le livre du même titre et des collaborations avec différentes entités, María aide les familles et les éducateurs à comprendre et à gérer le monde numérique dans lequel nous nous trouvons et les comportements dérivés de cette réalité qui affectent, dans une large mesure, les relations familiales. 

Avec une grande clarté, il explique à Omnes que "C'est un exercice de responsabilité parentale que de savoir ce que font vos enfants sur internet, ce qu'ils aiment regarder, partager, ce avec quoi ils vibrent... à partir de là, vous aurez la matière pour éduquer, chatter avec eux et vraiment vous connecter avec vos enfants". Si nous ne comprenons pas que la technologie peut être un allié plutôt qu'un intrus et un ennemi, nous continuerons à tourner le dos à la réalité du monde dans lequel vivent nos enfants. Cela n'exclut pas que nous devions être conscients et travailler dur dans les familles sur ce que nous pouvons tirer de bon de la technologie qui a été installée dans nos maisons et apprendre à l'utiliser à notre avantage.  

La pandémie technologique

Le premier trimestre de 2020 a précipité la numérisation de nombre de nos comportements. L'arrivée de la pandémie, le confinement et la perturbation des routines professionnelles et sociales de millions de personnes ont fait que, pendant la première phase de la pandémie, le temps passé à utiliser des applications mobiles a augmenté de 30 % en Chine, de 11 % en Italie et d'environ 6 % dans des pays comme le Chili et l'Espagne. 

Il convient de noter que, pendant ces mois, la technologie a permis et facilité des aspects aussi importants que la continuité du travail et des études ou les cours en ligne. Elle a également servi, à plus d'une occasion, à connaître et à prendre conscience des habitudes technologiques des personnes avec lesquelles nous vivons. 

Dans une certaine mesure, la coexistence presque obligatoire avec la technologie a coupé les ponts dans de nombreuses familles où, parfois, les parents étaient presque dépassés par la vitesse et la volatilité des avancées et des modes numériques, victimes de ce que Zalbidea appelle "la fracture numérique intergénérationnelle", qui, comme elle le souligne "Elle existe et existera toujours. Mais en tant que parents, nous ne pouvons pas jeter l'éponge et nous devons commencer le plus tôt possible à le recoudre avec des points de suture, avec un point de bâti ou avec des agrafes si nécessaire. Sinon, nous manquerions une magnifique occasion d'éduquer nos enfants. La transformation numérique que nous vivons signifie que tout va trop vite, et les parents d'aujourd'hui font partie des premières générations à être éduquées dans un monde hyperconnecté, mais c'est une aventure passionnante que nous devons aborder avec enthousiasme. Le secret est le même que toujours : du temps, du dévouement et de l'amour. Avec ces ingrédients, nous serons en mesure de surmonter ce tsunami numérique et même de surfer sur la vague". 

Aujourd'hui, les comportements numériques visant à nous faciliter la vie se sont imposés, comme les opérations bancaires ou les achats en ligne dans les grandes entreprises, mais aussi dans les environnements locaux ; le téléphone portable est également le principal appareil de loisir, surtout chez les jeunes. Toutes ces données nous montrent une image claire : nous vivons dans une société technologisée. Les habitudes ont changé, les tâches ont été simplifiées et des professions sont nées qui n'existaient pas il y a dix ans, mais aussi il y a cinq ans. Parallèlement, comme il est naturel, des problèmes apparaissent du fait de l'omniprésence des appareils dans notre réalité quotidienne et à des âges de plus en plus jeunes. 

Les conflits familiaux sont fréquents en raison d'une utilisation inappropriée de la technologie, soit en raison d'un excès de temps, soit en raison de problèmes plus préoccupants, tels que l'addiction aux jeux en ligne, les relations avec des inconnus, l'accès à des contenus inappropriés et la surexposition des mineurs (et des adultes) ou la cyberintimidation qui, selon les données fournies par GAD3 pour EmmuréLe comportement numérique de leurs enfants pendant l'enfermement était au premier plan des préoccupations des parents.

En ce sens, Zalbidea met en évidence une question clé : si les parents ou les éducateurs n'ont pas, et ne montrent pas, une relation saine avec le monde numérique, les plus jeunes ne l'auront pas. "Nous parlons trop de l'utilisation de la technologie par les enfants et ne nous regardons pas assez nous-mêmes", note l'analyste des tendances. "Je suis de plus en plus convaincu que c'est nous, en tant que parents et éducateurs, qui déterminons la relation que nous voulons avoir avec la technologie dans notre famille. La façon dont vous utilisez les appareils dépend de la relation que les enfants entretiennent avec eux. Les enfants nous observent, ils doivent voir que nous essayons d'avoir un certain self-control sur les appareils, que nous luttons aussi pour nous déconnecter, que nous comprenons la technologie comme un complément dans nos vies, que nous essayons de faire bon usage des médias...". 

Connaître son identité numérique

Faire un "recensement numérique" des appareils et dresser un "profil technologique" des membres de la famille sont deux des recommandations que María Zalbidea, en tant qu'experte dans ce domaine, adresse aux parents lorsqu'elle parle d'une vie numérique saine. Pour Zalbidea, " Il est essentiel de collecter des données, et encore plus de données... Nous vivons à l'ère du big data et nous savons tous que les données sont le pétrole du XXIe siècle. Plus nous sommes chez nous, plus nous avons besoin de savoir ce qu'il y a dehors". 

Combien de téléphones portables possèdent chaque membre de la famille, est-ce que je connais les profils des réseaux sociaux de mes enfants, quelles informations je partage sur les membres de ma famille et à qui, combien de fois par jour je regarde mon téléphone portable ? Toutes ces données, mises sur papier, peuvent être effrayantes car, bien souvent, nous ne sommes même pas conscients de notre propre relation avec la technologie... mais il est essentiel de réaliser cette étude personnelle et familiale pour connaître de mieux en mieux nos enfants ou nos étudiants, dans le but de "Les accompagner dans cet environnement numérique dans lequel ils grandissent et les lancer à l'assaut du monde en analogique et en numérique. Une fois que nous avons mesuré la température technologique de notre maison, nous sommes en mesure d'élaborer un plan à moyen, court ou long terme qui nous convient et nous aide". 

Vous ne pouvez pas éduquer avec la peur

À ce stade, une autre des questions clés de cette relation se pose : comment surmonter la crainte que nous pouvons avoir de voir nos enfants se sentir sous surveillance et obtenir le contraire de ce que nous recherchons ? "Oser".Zalbidea réagit vivement, "Passez du temps sur cette plateforme appelée Twicht que votre fils adolescent aime tant, demandez-lui qui est Ibai Llanos, quelle application il utilise pour réaliser ces vidéos sympas qu'il fait pour les anniversaires de ses amis... Cela vous donnera beaucoup d'indices et vous rapprochera de vos enfants. 

Mais, surtout, débarrassez-vous de vos peurs. On ne peut pas bien éduquer avec la peur. Nous, les parents, en savons beaucoup plus sur tout qu'eux : ils ne peuvent pas nous battre en termes d'expérience de vie, même s'ils savent mieux configurer les appareils. Ils n'en savent pas tant que ça, vraiment, il faut réussir à ne pas perdre notre autorité devant eux en leur faisant voir tant de fois à quel point nous nous sentons un immigrant numérique. C'est le moment de suivre un cours, de lire un bon livre, d'écouter un podcast... Il existe de nombreuses ressources en ligne qui peuvent nous aider à aborder l'éducation numérique comme un accompagnement. Nous ne pouvons pas passer toute la journée à penser que nous devons surveiller ce qu'ils font : il s'agit plutôt de les guider et de les accompagner pour établir un lien avec eux afin de pouvoir les protéger". 

Donner l'exemple 

L'inquiétude des parents et des éducateurs n'est pas vaine. Outre les problèmes physiques liés à l'obésité ou à la perte de vision causée par la surexposition aux écrans, il existe des problèmes de santé mentale non moins préoccupants : anxiété, stress, insomnie, harcèlement, troubles alimentaires, cyberintimidation et dépression qui sont directement liés à la présence constante sur les réseaux sociaux. 

La nécessité d'une alimentation saine dans le domaine numérique est aussi importante que dans le domaine physique. Et la réalité est que le "sans tête" en ligne n'est pas seulement l'apanage des adolescents. Environ 25 % des enfants ont une présence en ligne avant même leur naissance, car leurs parents postent des images d'échographies pendant la grossesse. Ce chiffre s'élève à plus de 80 % des enfants de la naissance à l'âge de 6 mois. Non seulement des photos sont partagées et publiées, mais des explications sur les lieux, les loisirs, les jeux qu'ils aiment, les repas et même les moments "embarrassants" tels que les crises de colère ou les bains sont exposés en ligne. Il s'agit là d'une situation claire de réelle insécurité numérique à laquelle nous exposons nos enfants.

María Zalbidea est claire sur ce type de comportement : "Il n'a jamais été aussi important d'éduquer par l'exemple. Nous sommes les premiers à montrer que nous sommes capables de prendre soin et de gérer l'empreinte numérique de nos enfants, dès leur plus jeune âge, sans les soumettre à une surexposition excessive. 

Si nous ne prenons pas soin de notre attitude réflexive vis-à-vis de ce que nous lisons et partageons sur les réseaux sociaux, comment pouvons-nous attendre d'un adolescent qu'il le fasse ? Si nous sommes toujours en train de regarder les mises à jour sur nos smartphones, comment pouvons-nous leur demander d'être mesurés et de les utiliser de manière responsable ? 

Toutefois, s'ils voient que nous avons l'intention de veiller à notre propre bien-être numérique et à celui des membres de notre famille, cela aidera nos enfants à envisager de gérer leur relation avec la technologie de manière responsable et saine..

Monde

Parrainez un évêque pour qu'il prie pour lui

L'initiative de l'Allemande Claudia Langen vise à encourager la prière pour les évêques, et compte déjà plus de 2 000 personnes impliquées. Elle s'en explique dans cette interview pour Omnes.

José M. García Pelegrín-19 septembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Il y a un an et demi, Claudia Langen - 53 ans, mariée à des jumeaux de 21 ans et vivant à Wachtberg près de Bonn - a lancé une initiative visant à prier pour les évêques : les "parrains de la prière" comptent déjà plus de 2 000 membres. Nous avons parlé à Mme Langen de cette initiative.

- Comment cette initiative a-t-elle vu le jour ?

Cela a notamment commencé par une conversation, dans le cadre de l'accompagnement spirituel, avec l'évêque auxiliaire de Cologne, Dominik Schwaderlapp ; il m'a dit qu'il serait bon de prier davantage pour les évêques, car il était préoccupé par les divisions internes et le besoin de renouvellement intérieur en Allemagne. C'était - un deuxième, que je vérifie dans l'agenda - le 6 mars 2020.

Sur le chemin du retour, je me suis dit : la solution serait de trouver un "parrain de prière" pour chacun des 69 évêques d'Allemagne, y compris les évêques ordinaires et auxiliaires. Dans le train, je pensais aux "locomotives" (les multiplicateurs) dont nous disposons dans le cadre de l'initiative avec laquelle nous distribuons des films spirituels dans les cinémas allemands (par ex. Le dernier picFatima : le dernier mystèreLe plus beau des cadeauxetc.). Il s'agit de personnes venant de toute l'Allemagne, dont beaucoup ont une vie de prière intense. J'ai immédiatement commencé à passer des appels téléphoniques.

- Combien de temps vous a-t-il fallu pour trouver ces 69 personnes ?

En une semaine et demie seulement, j'ai réussi à obtenir l'engagement de 69 personnes - c'était incroyable ! Je me suis ensuite posé la question de savoir comment les distribuer. Si j'avais laissé chacun choisir son propre "parrain", je n'aurais jamais terminé. Il m'est venu à l'esprit, et je l'ai dit à Mgr Schwaderlapp, que nous devrions tirer au sort : il avait une boîte avec les noms des parrains et marraines sur des bandes de papier et j'avais une autre boîte avec les noms des évêques de la même manière, et nous avons donc tiré alternativement le nom du parrain ou de la marraine et le nom de l'évêque correspondant. Le 17 mars 2020, nous avons eu le premier tour des parrainages de prière. 

- Mais ils ne se sont pas arrêtés là...

En effet, beaucoup de ces personnes m'ont dit qu'elles avaient un parent ou un ami qui souhaitait également parrainer un évêque. J'ai donc dit à l'évêque Schwaderlapp : "Que faisons-nous ? Je ne veux pas empêcher quiconque de prier. Sa réponse : "Commencez par un deuxième tour". Nous l'avons fait connaître plus largement, par exemple par le biais de l'agence de presse catholique KNA. En un jour, j'ai donc reçu 160 courriels.

L'hebdomadaire catholique Die Tagespost a publié un texte en ligne et un article dans le journal, ce qui a amené beaucoup, beaucoup de gens à écrire. Nous avons donné des interviews à Aide à l'Église en détresse et la télévision EWTNRadio Horeb ont discuté de la question à plusieurs reprises. C'est arrivé au bon moment : en raison de la fermeture des cinémas à cause de la pandémie, j'ai eu plus de temps à y consacrer.

- Combien de personnes sont maintenant impliquées dans l'initiative ? 

Nous en sommes au 33e tour ; pour être précis - attendez une minute, j'ouvre le tableau Excel - nous avons 2 275 personnes. 

- Que dites-vous lorsque vous proposez à quelqu'un d'être le parrain de prière d'un évêque ?

Maintenant, je n'appelle plus personne, c'est le contraire qui se produit, on m'appelle. Mais au début, je leur ai simplement dit que les évêques ont beaucoup de responsabilités et encore plus maintenant, en ces temps difficiles, que ce serait très bien s'ils pouvaient prier pour eux. 

- Qu'entendez-vous par période difficile ?

Depuis un an et demi que je participe à l'initiative, je constate que de nombreuses personnes sont devenues plus critiques, plus sceptiques. Au début de la pandémie, les églises étaient fermées, aucune messe n'était célébrée... Cela a fait beaucoup de mal aux gens, mais cela a donné lieu à de nombreuses conversations sur la foi et l'Église.

- En dehors des médias catholiques, l'initiative touche-t-elle de nouveaux cercles de personnes ? 

Il est très difficile d'atteindre d'autres médias, au-delà des catholiques. Je n'avais pas vraiment envie de me lancer sur le plan personnel, mais comme le cercle s'est élargi, nous avons commencé à imprimer quelques dépliants et nous avons également lancé un site web pour l'initiative (https://betenfuerbischoefe.de), pour laquelle nous avons fondé une association appelée Glaube versetzt Berge (La foi déplace les montagnes). Nous avons distribué plus de 36 000 dépliants dans toute l'Allemagne, principalement par le biais de sponsors, de personne à personne. Pour moi, le plus important est qu'elle soit faite volontairement et qu'il y ait de la joie dans la prière. L'éventail des parrains est très large : le plus jeune parrain a 11 ans - avant de le nommer, j'ai parlé à sa grand-mère pour lui demander la permission - et le plus âgé a 96 ans.

Parmi eux, de nombreux jeunes. Par exemple Lukas Klimke, qui faisait partie du premier tour et qui entrera au séminaire sacerdotal de Paderborn la semaine prochaine. Il y a beaucoup de nonnes et environ 80 à 100 prêtres. En outre, l'initiative s'internationalise : les Allemands ne sont pas les seuls à prier ; des personnes du Mexique et du Brésil se sont jointes à nous, par l'intermédiaire d'une communauté espagnole de Fribourg ; mais il y a aussi des parrains d'Angleterre, de France, d'Espagne... Dans certains cas, ce sont des Allemands vivant à l'étranger ; dans d'autres, des personnes de ces pays, qui prient pour les évêques allemands. Les cas les plus exotiques sont ceux d'une personne vivant à Tokyo et d'une autre en Chine, qui ont appris l'existence de l'initiative par l'article paru dans Die Tagespost.

- L'initiative est-elle étendue à d'autres pays ? 

À la suite d'une interview que j'ai eue avec Claudia Kaminski sur K-TV en janvier, Anna Reindl m'a écrit d'Autriche pour lancer la même initiative là-bas ; depuis le 25 mars, il y a une initiative "parrains de prière" pour prier pour les évêques autrichiens. Et il y a déjà plus de mille personnes. C'est un don du ciel, vous ne pouvez pas le faire tout seul.

Tout cela est venu de la main de Dieu : que par l'intermédiaire du vicaire général de Cologne, Markus Hofmann, j'ai commencé à avoir une dévotion à la Vierge que je n'avais pas auparavant - maintenant j'organise avec lui les pèlerinages du diocèse de Cologne à Fatima, auxquels le film d'Andrés Garrigó sur Fatima a également contribué -, que plus tard j'ai continué la direction spirituelle avec Mgr Schwaderlapp.....

- Comment maintenez-vous le contact avec ce que l'on pourrait appeler le réseau de parrainage ?

Nous envoyons à chacune de ces personnes un courriel d'information toutes les six à huit semaines afin de maintenir la "famille de prière". Au printemps, peu avant l'Assemblée de la Conférence des évêques, nous avons organisé un livestream de la paroisse ici à Wachtberg (près de Bonn), dont un de mes fils s'est occupé. C'était la première fois que plus de 300 parrains de prière se réunissaient, du moins virtuellement. Le 5 juin, en la fête de Saint Boniface, nous avons eu une Sainte Messe au sanctuaire marial de Kevelaer, qui a été retransmise à la radio. Radio Horeb y EWTN.

Une nouvelle Assemblée de la Conférence des évêques débute le 20 septembre. Je serai alors en vacances avec ma famille, mais nous nous rendrons à Gräfelfing en Bavière où, avec quelques prêtres de la communauté de l'Emmanuel, nous organiserons une soirée de prière pour les évêques le vendredi 17 septembre. Nous avons déjà préparé un livestream et le retardera probablement aussi EWTN. Nous ne cesserons pas de prier pour les évêques, même si nous atteignons dix mille parrains.

Espagne

Torreciudad habille la Vierge de fleurs à l'occasion du jour de la famille

Plus de 15 000 œillets blancs offerts par des familles et des particuliers ont orné le presbytère du Sanctuaire de Torreciudad, qui a célébré aujourd'hui la Journée des familles.

Maria José Atienza-18 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Le sanctuaire de Torreciudad a célébré aujourd'hui sa traditionnelle Journée de la famille, avec une participation en personne et à distance. La journée a commencé à 12h00 avec la célébration de la Sainte Messe solennelle, officiée par le recteur du sanctuaire, Ángel Lasheras. Dans son homélie, il nous a demandé de vivre en étroite union avec le pape François, en priant pour lui et ses intentions, et a commenté une phrase prononcée par le Saint-Père à l'ouverture de l'Année consacrée à la famille qu'il a annoncée en mars dernier : "Soutenons la famille, défendons-la contre tout ce qui compromet sa beauté. Approchons-nous de ce mystère de l'amour avec émerveillement, discrétion et tendresse".

L'après-midi, les fidèles ont prié le chapelet sous les arcades de l'esplanade, en accompagnant l'image de pèlerinage de la Vierge de Torreciudad. La journée s'est terminée par la bénédiction du Saint-Sacrement sur l'autel en plein air. Les plus grands groupes de participants venaient de Madrid, Barcelone, Saragosse, Valence, Huesca, Burgos, Grenade, Santander et San Sebastián, pour un voyage organisé par les paroisses et divers centres éducatifs.

Une couverture d'œillets

Un groupe de jeunes volontaires a travaillé toute la veille pour placer les fleurs sur les marches du presbytère de l'église, sous l'image de la Vierge de Torreciudad pour former un manteau de 15 000 œillets blancs offerts par des familles de toutes les communautés autonomes d'Espagne et de 23 autres pays : Allemagne, Argentine, Brésil, Chili, Colombie, Costa Rica, Croatie, Équateur, Salvador, États-Unis, Philippines, Guatemala, Honduras, Angleterre, Irlande, Italie, Mexique, Panama, Paraguay, Pérou, Portugal, Porto Rico et Suisse.

mNTO FLORES
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Écologie intégrale

Le naturel comme catégorie morale

Où se trouve le concept de nature que nous utilisons, par exemple, lorsque nous parlons de droit naturel, d'alimentation naturelle ou de théologie naturelle ? Pourquoi l'Église parle-t-elle d'écologie ? Quel est le rapport entre la nature et la finalité des choses ? Ce sont quelques-uns des éléments abordés dans cet article.

Emilio Chuvieco et Lorenzo Gallo-18 septembre 2021-Temps de lecture : 7 minutes

Il y a quelques années, en cherchant des informations sur Internet, je suis tombé sur un site Web appelé écosophieoù ils ont fourni des informations sur des sujets liés à la philosophie et à l'environnement. J'ai été frappé par certaines des réponses qui y figurent sur ce que les adeptes du site entendent par nature. J'en retranscris deux : "La nature est tout ce que l'homme n'a pas créé de ses propres mains, c'est-à-dire : l'air, l'eau, la terre, les animaux, les plantes et autres" ; "La nature est tout ce que nous avons autour de nous, sauf ce que l'homme a fait, bien sûr".

Il semble que ces personnes, sans doute intéressées par la conservation de la nature, comprennent la nature comme une entité externe, étrangère aux humains. Maintenant, si les humains ne font pas partie de la nature, de quoi font-ils partie ? D'autre part, dans cette approche, le concept de nature est réduit aux éléments biophysiques qui composent l'environnement qui nous entoure. Où est le concept de nature que nous utilisons, par exemple, lorsque nous parlons de droit naturel, d'alimentation naturelle ou de théologie naturelle ?

Il est clair que le mot nature peut être appliqué dans de nombreux sens différents, qui peuvent sembler équivoques, mais qui ont une unité si nous réfléchissons plus profondément. Selon la pensée grecque, la nature serait ce qui constitue une chose en tant que telle : la nature canine explique ce qu'est et fait un chien, tout comme la nature arboricole permet de comprendre et de différencier un arbre des autres plantes ou des êtres inanimés. La nature, c'est l'environnement, bien sûr, avec toutes ses composantes : les humains, les animaux, les plantes, le sol, le climat, etc., mais c'est aussi ce qui fait qu'un environnement est différent d'un autre. Conserver la nature, c'est conserver les caractéristiques intrinsèques de ce milieu, ce qui en fait une zone humide, une forêt de hêtres ou une prairie, face aux transformations que l'être humain pourrait y introduire (il ne faut pas oublier que les êtres non humains introduisent également des changements dans les écosystèmes, qui sont par définition dynamiques).

Dans ces conditions, conserver la nature, c'est conserver ce que sont les choses, et cela vaut pour les paysages, mais aussi pour les animaux, les plantes et, pourquoi pas, les êtres humains. Il est donc raisonnable de parler d'une écologie humaine, qui nous conduirait à rechercher un équilibre vital avec les caractéristiques les plus profondes de notre constitution.

Depuis plusieurs décennies, différents auteurs - dans leur volonté de déconstruire tout concept classique - ont nié l'existence d'une nature humaine, comprise comme l'ensemble des valeurs universelles qui affectent tous les êtres humains. Dans la lignée de cette approche, il ne reste plus qu'à embrasser le relativisme moral, dans lequel chacun défend ses propres valeurs sans prétendre les étendre aux autres. Dans la pratique, ce relativisme rend extrêmement difficile l'établissement de principes moraux universellement valables et, par conséquent, toute déclaration des droits de l'homme qui garantirait une égale dignité à tous les individus, indépendamment du lieu et du moment où ils vivent.

Conserver la nature, c'est donc conserver ce que sont les choses, et cela vaut pour les paysages, mais aussi pour les animaux, les plantes et, pourquoi pas, les êtres humains. Il est donc raisonnable de parler d'une écologie humaine.

Emilio Chuvieco et Lorenzo Gallo

À notre avis, la conservation de la nature, de plus en plus liée au concept de développement intégral, devrait également être liée à une revalorisation du naturel comme critère objectif de sanction morale.

Suivant l'approche éthique proposée par Aldo Leopold, l'un des pionniers du conservationnisme : "Une chose est juste lorsqu'elle tend à préserver l'intégrité, la stabilité et la beauté de la communauté biotique. Elle est mauvaise lorsqu'elle tend vers autre chose" (Une éthique de la terre, 1946). En suivant cette idée, nous pourrions dire qu'une chose est moralement juste lorsqu'elle est naturelle, lorsqu'elle suit ce qui correspond à la nature d'une "communauté biotique". Si nous appliquons cela aux êtres humains, nous pourrions utiliser ce critère "écologique" pour qualifier une chose de moralement bonne si elle est naturelle pour les êtres humains. Bien sûr, identifier la morale au naturel nécessite de s'entendre sur ce que le concept de "naturel" signifie en profondeur, puis sur la manière dont il s'applique à la nature humaine.

Signification du terme "naturel

Nous utilisons le mot naturel dans plusieurs contextes qui n'ont pas, à notre avis, de sanction morale univoque. D'une part, nous utilisons naturel comme synonyme de normal, de ce qui se fait habituellement. Bien sûr, quelqu'un qui fait des choses inhabituelles ou même anormales, comme se teindre les cheveux en vert, ne commet pas forcément d'immoralité.

Il ne semble pas non plus moralement répréhensible de qualifier de naturel un comportement qui se produit spontanément chez certaines personnes. Il est naturel qu'une personne autiste parle peu et cela ne fait pas d'elle une moins bonne personne. Elle n'implique pas non plus le contraire : que tout comportement spontané est moralement bon. Un voleur peut avoir une mauvaise habitude tellement ancrée qu'il le fait spontanément, et cela ne fait pas de lui une meilleure personne.

Troisièmement, nous pouvons qualifier de naturel ce qui est produit sans intervention humaine. En ce sens, nous ne pouvons pas non plus attribuer une qualification morale à cette naturalité, ou à ce manque de naturalité dans le cas des actions artificielles, puisqu'il existe des interventions humaines qui sont très bonnes, même si elles ne sont pas naturelles, comme opérer un malade ou construire une maison. Enfin, lorsque nous utilisons le mot naturel pour désigner des phénomènes qui se produisent selon les lois de la nature, nous ne devons pas non plus les qualifier moralement. Un tremblement de terre ou une éruption volcanique ne sont pas en soi mauvais ou bons, même s'ils ont parfois des effets qui peuvent être décrits comme tels.

Nous avons laissé pour la fin ce que nous considérons comme le cœur de cette réflexion. Ce qui qualifie une chose naturelle de bonne en soi, ce n'est pas en raison de l'une des quatre significations indiquées ci-dessus (normale, spontanée, non artificielle ou produite par l'environnement), mais en raison du fait qu'elle correspond à la nature de cet être, principalement de l'être humain. En ce sens, et en prolongeant la citation précédente de Leopold, une chose serait bonne quand elle est propre à la nature humaine et mauvaise quand elle va à son encontre. En bref, quelque chose qui va à l'encontre de notre nature serait contre nature, et donc moralement répréhensible. Ce principe a été présent dans la culture classique, comme on peut le voir dans la reddition volontaire d'Antigone à la loi injuste de Créon ou dans les écrits de Cicéron, et a continué avec le christianisme jusqu'à la rupture provoquée par l'empirisme et les Lumières, où des sources alternatives de moralité ont été proposées, qui ont fini par être des propositions vides de contenu concret, et ont cédé la place à l'éthique de l'accord (ce que nous convenons d'être moral est moral) ou au positivisme juridique (ce que la loi dit être moral est moral).

Ce qui qualifie une chose naturelle comme étant bonne en soi, c'est le fait qu'elle correspond à la nature de cet être, principalement l'être humain.

Emilio Chuvieco et Lorenzo Gallo

L'Église catholique continue à considérer le naturel, compris dans le sens le plus profond du terme, comme un principe moral valable, comme l'affirme la dernière édition du Catéchisme : " Le respect des lois inscrites dans la Création et des relations qui découlent de la nature des choses est donc un principe de sagesse et un fondement de la morale " (Compendium, n. 64). Elle peut être appliquée à de nombreuses questions moralement controversées, telles que l'avortement, l'euthanasie ou le contrôle des naissances. Après tout, quelle est la différence entre la régulation naturelle et la contraception, par exemple ? Fondamentalement, l'un est naturel (il respecte les cycles naturels de la fertilité féminine) et l'autre ne l'est pas (il les empêche, en fait), c'est pourquoi le premier est moralement admis par l'Église et le second ne l'est pas (nous parlons ici de l'objet lui-même, et non de l'intention de l'agent, qui peut rendre un bon acte moralement inadéquat, mais jamais l'inverse).

Cela signifie-t-il que toute intervention humaine (donc non naturelle) est moralement répréhensible ? Non, seulement lorsqu'elle est proprement contre nature, c'est-à-dire lorsqu'elle contrevient au sens le plus profond de notre nature. Opérer un œil pour rendre la vue à un patient ou effectuer une dialyse rénale n'est pas naturel, mais cela vise à rétablir une fonction naturelle qui a été perdue ou affaiblie (ce n'est donc pas contre nature). D'autre part, les interventions médicales liées à la contraception sont les seules qui sont réalisées pour réprimer ce qui fonctionne correctement, en contrevenant à son cours naturel : il semble évident de rappeler qu'être enceinte ou fertile n'est pas une maladie. Dans le même ordre d'idées, c'est une chose d'intervenir pour prévenir la douleur chez un malade chronique et une autre de l'éliminer.

Ces réflexions cherchent également à relier l'écologie naturelle à l'écologie humaine dont les papes récents ont parlé, ce qui implique d'appliquer à notre nature le profond respect qui est également dû à l'environnement. Benoît XVI a souligné cette approche dans Caritas in VeritateSi le droit à la vie et à la mort naturelle n'est pas respecté, si la conception, la gestation et la naissance sont rendues artificielles, si les embryons humains sont sacrifiés pour la recherche, la conscience commune finit par perdre le concept d'écologie humaine et donc d'écologie environnementale.

Il est contradictoire de demander aux nouvelles générations de respecter l'environnement naturel alors que l'éducation et les lois ne les aident pas à se respecter elles-mêmes. Le livre de la nature est un et indivisible, tant en ce qui concerne la vie, la sexualité, le mariage, la famille, les relations sociales, en un mot, le développement humain intégral" (n. 51). Le pape François a également rappelé la nécessité d'aborder l'écologie dans une perspective intégrale, qui affecte non seulement l'environnement mais aussi les personnes, y compris leur sphère morale : " L'écologie humaine implique aussi quelque chose de très profond : la relation nécessaire de la vie des êtres humains avec la loi morale inscrite dans leur propre nature, nécessaire pour créer un environnement plus digne " (n. 155).

Il est contradictoire de demander aux nouvelles générations de respecter l'environnement naturel, alors que l'éducation et les lois ne les aident pas à se respecter elles-mêmes.

Emilio Chuvieco et Lorenzo Gallo

Enfin, pourquoi devrions-nous considérer le naturel comme une catégorie morale ? Précisément parce que c'est ce qui est le plus authentique pour la personne, ce qui la définit le plus intimement et, par conséquent, ce qui garantit l'atteinte de sa propre perfection.

Si nous sommes croyants, parce que la nature humaine a été voulue par Dieu : ce n'est pas à nous de l'"améliorer" (comme le prétendent les transhumanistes) ; si nous sommes évolutionnistes (croyants ou non), parce que c'est l'état le plus avancé du développement naturel, et qu'il serait très prétentieux de notre part de le modifier. Dans les deux cas, une raison supplémentaire serait que le naturel n'a pas d'effets secondaires négatifs, précisément parce qu'il est en parfait équilibre avec ce que nous sommes.

Nous savons bien que les manœuvres contre la nature ont toujours des conséquences négatives. C'est le cas en écologie environnementale (la déforestation d'une forêt en amont d'une rivière entraînera des inondations en aval), mais aussi en écologie humaine (le déclin de la famille est en grande partie une conséquence de la révolution sexuelle des années 60 et 70). La conservation de la nature implique donc non seulement la conservation des écosystèmes afin qu'ils continuent à fonctionner de manière stable, mais aussi la conservation de notre propre nature, en évitant les actions qui la détériorent, en recherchant un équilibre entre les trois dimensions qui la composent : animale, sociale, rationnelle-spirituelle.

L'auteurEmilio Chuvieco et Lorenzo Gallo

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Écologie intégrale

Leçons pour les soins palliatifs de la pandémie de Covid-19

Plus de quatre millions de personnes en Europe ont besoin de soins palliatifs chaque année, mais elles seront bientôt cinq millions, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Rafael Miner-18 septembre 2021-Temps de lecture : 7 minutes

La pandémie de Covid-19 et ses variantes nous ont obligés à porter un regard neuf sur la mort et tout ce qui l'entoure. Une réflexion est nécessaire pour tirer des conséquences positives de l'expérience. Et outre les institutions de santé, les professionnels, les infirmières et les soignants, des experts universitaires le font déjà.

Par exemple, le médecin et le prêtre Pablo Requenadélégué du Vatican auprès de l'Association médicale mondiale, membre du comité d'éthique de l'hôpital pédiatrique Bambino Gesú de Rome et professeur à l'Université de la Sainte-Croix à Rome, vient d'écrire un ouvrage de 140 pages intitulé La bonne mortavec le sous-titre suggestif Dignité humaine, soins palliatifs et euthanasie.

Le livre fera l'objet d'un compte rendu dans le numéro d'octobre d'Omnes, mais nous pouvons déjà glaner quelques idées qui servent le propos de ces lignes. Pablo Requena déclare : "Dans de nombreux débats actuels, l'euthanasie et les soins palliatifs sont opposés : cette confrontation est-elle appropriée, et l'euthanasie ou le suicide assisté ne pourraient-ils pas être considérés comme un dernier instrument dans l'arsenal des soins palliatifs ? Les pages suivantes tentent d'expliquer pourquoi la réponse à cette dernière question est négative. L'euthanasie ne devrait pas faire partie de la médecine car elle va à l'encontre de son but, de ses méthodes et de sa pratique.

Les soins palliatifs sont fortement soutenus par le Saint-Siège, car ils sont considérés comme une prise en charge intégrée des patients souffrant d'une maladie grave, de manière interdisciplinaire, afin de maintenir leur bien-être et leur qualité de vie. Cela s'est reflété dans le Livre blanc pour le plaidoyer mondial en faveur des soins palliatifs, Livre blanc dans lequel des experts du monde entier, convoqués par l'Académie Pontificale de la Vie, et coordonnés par l'équipe de recherche Atlantes de l'Institut Culture et Société (ICS) de l'Université de Navarre, ont étudié les moyens de promouvoir les soins palliatifs.

Requena fait référence dans le livre aux pionniers des soins palliatifs, comme Jeanne Garnier, une jeune lyonnaise qui, en 1835, a perdu son mari et ses deux enfants en bas âge, et qui, au bord du désespoir, son fort ancrage dans la foi l'a aidée à aller de l'avant, au point de lancer une œuvre d'assistance aux mourants abandonnés par la société. C'est ainsi qu'est née l'Association des Dames du Calvaire (1842).

L'auteur mentionne également Rose Hawthorne Lathtrop, Florence Nightingale et, bien sûr, Elisabeth Kübler Ross, "un médecin suisse qui a fait une grande partie de son travail aux États-Unis et qui est surtout connu pour son livre". Sur la mort et le décès (1969), dans lequel il raconte l'expérience de nombreuses années et de milliers d'heures passées au chevet des malades, souvent mourants".

Pablo Requena mentionne également les arguments du Dr Marcos Gómez, qui a consacré sa longue vie professionnelle aux soins palliatifsLe Conseil Médical Espagnol, avec le Président du Conseil Médical Espagnol, Dr. Tomás Cobo Castro, a présenté à la fin du mois de juillet une Directives sur la sédation palliative 2021L'événement a eu lieu au Consejo General de Colegios Oficiales de Médicos (Conseil général des associations médicales), préparé en collaboration avec la Société espagnole de soins palliatifs (Secpal).

Le livre souligne également, au cas où il y aurait un doute, que "l'Organisation mondiale de la santé explique que "les soins palliatifs améliorent la qualité de vie des patients et des familles confrontés à des maladies potentiellement mortelles en atténuant la douleur et d'autres symptômes, et en apportant un soutien spirituel et psychologique du moment du diagnostic à la fin de la vie et pendant le deuil" (OMS 2020)".

En Europe, en Amérique...

Les réflexions et arguments de Pablo Requena permettent de contextualiser la demande croissante de soins palliatifs, et l'analyse de Secpal. Europa tL'UE devra prendre en charge près de 5 millions de patients d'ici à 2030. souffrant de graves souffrances et de maladies graves, contre 4,4 millions aujourd'hui, alors que 65 % de la population n'ont toujours pas accès aux soins palliatifs. 38 % auront des maladies oncologiques, le cancer, 33 % des maladies cardiovasculaires, 16 % des variantes de démence, 6 % des maladies chroniques et 7 % d'autres maladies.

En Amérique latine, dix-sept pays hispanophones et lusophones, comptant 630 millions d'habitants, disposent de 1 562 équipes de soins palliatifs, soit un ratio de 2,6 par million d'habitants. Des progrès sont réalisés, mais pas suffisamment, car on estime que seulement 7,6 % des personnes ayant besoin de soins palliatifs en Amérique latine en bénéficient, bien que cinq pays (Colombie, Costa Rica, Chili, Mexique et Pérou) disposent déjà d'une loi sur les soins palliatifs, ce qui n'est pas le cas de l'Espagne, par exemple.

En ce qui concerne la pandémie de Covid-19, les données sont fournies pour les Amériques, car le continent américain, sur un total mondial de 225,2 millions d'infections, est en tête du nombre de cas confirmés (86,6 millions), devant l'Europe (65,4 millions) et l'Asie (64,8 millions). En outre, sur un total de 4,6 millions de décès au 12 septembre, l'Amérique en compte plus de 2,1 millions, l'Europe 1,2 million, l'Asie 1 million, l'Afrique 202 911 et l'Océanie 2 582.

Par pays, les États-Unis sont en tête de liste des décès (674 639), suivis du Brésil (589 277), de l'Inde (442 238), du Mexique (266 150), du Pérou (198 621), etc. L'Espagne a officiellement enregistré 85 237 décès à cette date. En résumé, sur les cinq pays qui comptent le plus de décès, quatre sont américains.

Besoin de soins spécialisés

Avec ces données, il semble logique que certaines organisations et institutions aient commencé à tirer des conclusions préliminaires, voire des leçons, de la pandémie de Covid-19, avec des implications pour le traitement des patients face aux futures pandémies, et ce qui reste de celle-ci et de ses variantes. Deux des questions les plus douloureuses sur lesquelles les experts se sont penchés sont les soins spécialisés destinés à atténuer les souffrances intenses, et la solitude des malades.

Voici quelques conclusions formulées par la Société espagnole de soins palliatifs, présidée par le Dr Juan Pablo Leiva, lors de la 71e réunion du Comité régional européen de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), qui s'est tenue du 13 au 15 septembre :

1) "Les besoins en soins palliatifs en Europe augmentent rapidement", et la crise sanitaire "a rendu plus urgente que jamais la nécessité de les intégrer dans les systèmes de santé".

2) "La préparation à une pandémie doit inclure la fourniture de services de soins palliatifs intégrés pour les personnes touchées et les patients non covidés, y compris les personnes âgées souffrant de maladies chroniques".

3) "Une approche de base des soins palliatifs dans le cadre des soins primaires peut soulager un nombre important de symptômes", mais le système "a besoin de ressources".

D'autre part, le Secpal demande que " tous les professionnels de santé soient formés pour répondre aux patients ayant des besoins en soins palliatifs ". Cette formation doit être dispensée tant au niveau du premier cycle que du troisième cycle. Actuellement, seuls 9 des 51 pays européens font des soins palliatifs une matière obligatoire dans les écoles de médecine, et un peu plus de la moitié des pays fournissent une accréditation officielle. L'Espagne est l'un de ces pays où le l'absence d'accréditation officielle en matière de soins palliatifs Le manque d'accès à ces soins accroît les obstacles à l'accès aux soins.

La société de médecine palliative demande également que "tous les médicaments essentiels contrôlés pour la gestion des symptômes, y compris la douleur et la détresse psychologique, en particulier les analgésiques opioïdes pour le soulagement de la douleur et la détresse respiratoire et les benzodiazépines pour la sédation (Covid) soient disponibles, accessibles et abordables".

Les spécialistes des soins palliatifs signalent que "certains pays européens ont connu des pénuries et des ruptures de stock de médicaments contrôlés (opioïdes et benzodiazépines) utilisés dans le cadre des soins Covid et palliatifs". Dans la période prépandémique, par exemple, "25 % des pays européens ont indiqué que la morphine orale à libération immédiate n'était pas disponible, et certains pays n'ont pas de morphine orale du tout. Le Kazakhstan a déclaré ne disposer que de morphine et de fentanyl injectables.

Formation et préparation

La formation des professionnels de la santé est l'un des aspects les plus importants. À cet égard, le Secpal souligne que "treize pays européens disposent d'une spécialité reconnue en soins palliatifs, alors qu'en Espagne, il n'existe pas de formation spécifique réglementée qui garantisse que les patients et leurs familles seront pris en charge par les professionnels les plus qualifiés pour répondre "aux situations changeantes, critiques et complexes générées par le processus de maladie avancée ou de fin de vie".

Il ajoute également que "la Société espagnole de soins palliatifs défend que l'Espace de formation spécifique (ACE) et le Diplôme d'accréditation avancée (DAA) sont des formules "compatibles, complémentaires et nécessaires" pour créer une structure de soins efficace qui assure à la population "la meilleure qualité de vie possible jusqu'à la fin"..

"L'une des raisons structurelles de cette précarité dans l'accès aux soins palliatifs en Espagne, bien qu'elle ne soit pas la seule, est le manque de reconnaissance d'une spécialité ou d'une surspécialité dans le domaine de la connaissance des soins palliatifs, qui est le plus typique des soins palliatifs. soins et doit répondre aux besoins des malades où qu'ils se trouvent, que ce soit à domicile, à l'hôpital ou dans un centre d'hébergement", explique le Dr Juan Pablo Leiva, président du Secpal. C'est pourquoi, selon lui, "la capacité d'offrir une réponse structurée à la souffrance humaine liée au processus de mort "devrait être présente à tous les niveaux des soins de santé : soins primaires et hospitaliers et services d'urgence".

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La douleur de la solitude

Un autre objectif des soins palliatifs est de soulager la solitude des malades, de les accompagner. En ce qui concerne la fourniture de soins palliatifs pendant la pandémie, le Secpal fournit comment on a essayé de garantir les soins dans les pires moments de la pandémie.

La même organisation et l'Association espagnole des infirmières de soins palliatifs (Aecpal) ont publié à l'unisson une lettre d'information sur les soins palliatifs. communiqué dans laquelle ils demandaient que l'on garantisse l'accompagnement des personnes afin qu'elles ne meurent pas seules.

Afin d'obtenir une approximation de ce qui s'est passé pendant la pandémie, le groupe de recherche de l'Aecpal a publié dans le journal Médecine palliative une étude qui, basée sur l'expérience de 335 professionnels des soins infirmiers de tout le pays, montre que 49,8 % des patients Covid 19 dans les derniers jours de leur vie qui ont été vus pendant les mois d'avril et de mai n'ont pas pu dire au revoir à leurs proches. Dans 6,8 % des cas seulement, cet adieu a eu lieu au moment du décès.

Ces données et d'autres montrent, selon les mêmes sources, que malgré l'existence de protocoles d'accompagnement et le grand effort des professionnels de la santé pour humaniser les soins, jusqu'à donner leur vie, "la solitude a été très présente chez les patients dans leurs derniers jours, ce qui a un coût émotionnel important pour les familles endeuillées, ainsi que pour les professionnels eux-mêmes".

Ils ajoutent que "cette réalité continue de se produire, a porté la souffrance des patients et de leurs proches à des limites insupportables, et ne peut en aucun cas être considérée comme une mort dans la dignité".

Visez la jugulaire (de Novell) !

Les événements douloureux de ces dernières semaines montrent que la faiblesse est toujours présente dans notre Église, tant chez la personne qui commet une erreur que chez ceux qui font de cette faiblesse un motif d'attaque et d'humiliation publique.

18 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Plusieurs semaines se sont écoulées depuis la pénible nouvelle de la démission du titulaire de Solsona, pour des raisons pour le moins étranges, qui a secoué les rédactions générales et religieuses d'Espagne.

Pour la majeure partie du monde, même au sein de l'Église, Solsona était l'un de ces diocèses qu'il faut chercher sur la carte. Un spectacle ancien et historique qui, pour beaucoup de gens, a été oublié et qui, aujourd'hui encore, est sous les feux de la rampe, à la une des journaux, dans les nouvelles et dans les opinions des gens du monde entier.

Si cette histoire a révélé quelque chose, c'est à quel point la faiblesse peut toujours être présente dans notre Église et comment, pour beaucoup et surtout au sein de cette Église, au lieu d'être un motif d'examen personnel et communautaire, elle devient une arme et un motif d'attaque, de mépris et d'humiliation publique.

Évidemment, cet événement, ou du moins ce que l'on en sait, a été un scandale au sens propre du terme : à cause des caractéristiques, des connotations ou de la méconnaissance... mais non moins scandaleux est la morbidité, les ragots de sacristie et le " sang " que l'on fait de cette affaire et de ses protagonistes, surtout dans les médias " religieux ".

Qu'il y ait des personnes qui, de l'extérieur de l'Église, s'emparent de ce genre de questions pour attaquer ou se moquer de la foi est normal, on pourrait dire que cela va presque de soi. Mais que ceux d'entre nous qui confessent être catholiques, et se frappent la poitrine chaque dimanche en proclamant leur culpabilité, aient, en quelques heures, pris le taureau par les cornes en jugeant les intentions, les cœurs et les vies des autres, sans faire preuve d'un minimum de charité ou de sens surnaturel, voilà qui alimente vraiment le scandale.

J'ai lu, dans le récit de Twitter d'un communicateur connu, comment la réaction de certains médias, considérés comme des informations religieuses, à cette affaire l'avait amené à penser au passage évangélique de la femme adultère. Je suis d'accord avec lui. A la différence que, de nos jours, nous avons échangé les pierres contre des claviers et des caméras. Comme l'a soutenu ce même journaliste, surtout dans les médias religieux, l'information sur les questions qui touchent directement les gens doit être fondée sur un respect exquis de la personne charitable.

L'histoire de l'Église est écrite à l'encre des pécheurs et des saints, ou plutôt à l'encre des saints qui savent qu'ils sont pécheurs et des pécheurs qui peuvent devenir saints.

Face aux misères de l'un ou de l'autre, le mot le plus fort et le plus efficace que nous puissions dire ou écrire est la prière, qui, par la communion des saints, ne se perd pas même dans les cas les plus extrêmes... même si le foie a envie de jeter le clavier sur l'autre.

L'auteurMaria José Atienza

Directeur d'Omnes. Diplômée en communication, elle a plus de 15 ans d'expérience dans la communication ecclésiale. Elle a collaboré avec des médias tels que COPE et RNE.

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Famille

Des mariés et des catholiques. Le défi de l'exemple et de la formation

Écoles pour fiancés, cours, témoignages... l'accompagnement des couples dans le temps qui précède le mariage est aujourd'hui l'un des fers de lance de la pastorale familiale.

Maria José Atienza-17 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

"Mes amis, ne banalisons pas l'amour, car l'amour n'est pas seulement une émotion et un sentiment, il est au commencement. L'amour, c'est ne pas l'avoir tout et vitene répond pas à la logique de la utiliser et jeter. L'amour est fidélité, don, responsabilité. C'est ainsi que le Pape François s'est adressé aux jeunes dans la rencontre avec eux qu'il a gardé lors de son voyage en Slovaquie.

Grandir ensemble dans un engagement chrétien est un défi pour ceux qui sont sur ce chemin et aussi pour la pastorale familiale qui, en de nombreuses occasions, est passée à côté de ces moments, se limitant, dans le meilleur des cas, au parcours pré-mariage. Cependant, ces dernières années, les projets d'écoles pour les fiancés ou les groupes de fiancés qui, compte tenu de la réalité du monde actuel, accompagnent les couples pendant la période des fiançailles, ont été nombreux et de plus en plus variés.

L'élan d'Amoris Letitia

La publication d'Amoris Laetitia a constitué une nouvelle étape dans l'actualisation de la pastorale familiale dans l'Église catholique. L'exhortation apostolique consacre plusieurs paragraphes au temps des fréquentations et encourage, en particulier, la pastorale de cette étape. Ce n'est pas pour rien qu'elle rappelle que "toutes les actions pastorales visant à aider les couples mariés à grandir dans l'amour et à vivre l'Évangile en famille sont une aide précieuse pour que leurs enfants se préparent à leur future vie de couple" et souligne que "la pastorale prémaritale et matrimoniale doit être avant tout une pastorale du lien, où sont apportés des éléments qui aident à faire mûrir l'amour et à surmonter les moments difficiles". Ces apports ne sont pas seulement des convictions doctrinales, ni ne peuvent se réduire aux précieuses ressources spirituelles que l'Église offre toujours, mais doivent aussi être des moyens pratiques, des conseils bien incarnés, des tactiques tirées de l'expérience, des orientations psychologiques". 

Amoris Laetitia avec l'Itinéraire de formation et d'accompagnement des fiancés " Ensemble sur la route, + Q2 "  publiés par la Conférence épiscopale espagnole ont été un point de départ ou un renforcement de cette ligne d'accompagnement pastoral.

De nos jours, nous trouvons des exemples tels que les groupes de mariés dans le diocèse de Vitoria,  La route vers Cana  dans le diocèse de Cordoue ou le différentes expériences destiné aux couples fiancés de la délégation à la famille de l'archidiocèse de Madrid.

Tous s'accordent sur un point : c'est un chemin d'accompagnement pour le temps des fiançailles sans forcément se rapprocher de la date du mariage. C'est un temps de maturation affective, de formation humaine, de dialogue et de réflexion dans le but d'affirmer les bases du futur mariage et de donner des outils de soutien spirituel pour vivre sa propre vocation de couple marié.

Jeunes mariés 3.0

Les réseaux sociaux sont devenus l'un des principaux moyens utilisés dans la formation des jeunes. Des comptes tels que Catholic Bride and Groom proposent des réflexions, des formations, des prières et des témoignages de couples de fiancés qui vivent cette période de manière chrétienne sur des réseaux tels que Youtube ou Instagram.

S'y ajoutent des récits personnels de jeunes ou de fiancés qui offrent naturellement leur témoignage de vie chrétienne dans la cour. Parmi elles, celle d'Ana Bini Sesé, de Barcelone. @princespequitas ou la sévillane Teresa García Ledesma @teregl99 qui partagent des moments de leur vie et répondent avec simplicité aux doutes des fiancés comme eux.

La théologie du 20ème siècle

La France, terre de mission ? L'impact d'une proposition (1943)

En pleine Seconde Guerre mondiale et alors que la France est occupée, deux aumôniers de la Jeunesse ouvrière catholique, encouragés par le cardinal Suhard, amènent beaucoup de monde à réfléchir à l'évangélisation des bidonvilles.

Juan Luis Lorda-17 septembre 2021-Temps de lecture : 7 minutes

Lors de la Première Guerre mondiale, les séminaristes français ont été contraints d'effectuer leur service militaire et ont ainsi appris, d'un seul coup, à connaître la réalité en dehors des paroisses. Les compagnons d'armes plus âgés étaient encore chrétiens, mais la plupart de leur groupe d'âge ne savait rien. La génération suivante ne pouvait qu'être païenne, surtout dans les bidonvilles prolétariens, remplis de personnes déracinées et, en général, très méfiantes à l'égard de la bourgeoisie et de l'Église.

Le catholicisme français a promu et soutenu de grandes missions aux 18ème et 19ème siècles dans de nombreux pays d'Afrique et d'Asie (Vietnam, Cambodge), avec le Société des Missions ÉtrangèresLe protectorat français sur les sujets chrétiens de l'Empire ottoman est établi par François Ier, et la république laïque se poursuit. 

Il était clair que le travail missionnaire était également nécessaire en France. Immédiatement, le partenariat a été étendu Jeunes travailleurs catholiques (JOC, 1923) et sa branche féminine (JOCF, 1924), fondée en Belgique par Joseph Cardijn deux ans plus tôt (1921). Il s'agissait d'un apostolat spécialisé visant à rassembler des groupes de jeunes travailleurs et à les former, auquel se consacraient quelques prêtres choisis. 

Le cardinal Suhard, archevêque de Paris (1935-1949) s'associera à cet effort d'évangélisation avec les Mission de la France (1941) et le Mission à Paris (1943), et le livre La France, terre de mission ? (1943), de deux aumôniers de la JOC.

Cardinal Suhard

Emmanuel Suhard (1874-1949) est une figure majeure du catholicisme français du XXe siècle. D'origine très modeste, il s'est distingué par ses capacités. Il a fait ses études à Rome, avec le futur Pie XII comme compagnon (et il a eu de meilleures notes). Après de nombreuses années d'enseignement au séminaire de Laval (1899-1928) et après avoir refusé une fois, il est nommé évêque de Petit Bayeux et de Lisieux (1928), puis de Reims (1930) et cardinal (1935). Peut-être a-t-il été influencé par le fait qu'il était opposé à la mélangé de la politique et du catholicisme de L'Action Françaisequi avait été condamné par Pie XI en 1926 au grand scandale de nombreux catholiques traditionnels et de plusieurs évêques. 

Le 9 mai 1940, le cardinal Verdier de Paris meurt, et le 10, les Allemands envahissent la France. Le Saint-Siège nomme immédiatement Suhard archevêque de Paris. C'était un mauvais départ. Dès le début, il est arrêté et le palais de l'archevêque est saisi. Il serait bientôt libéré, c'était un avertissement. Suhard avait déjà condamné le régime nazi, tout comme Verdier lui-même. Et pendant toute la période d'occupation, il a tenu bon avec dignité et a protesté énergiquement contre les abus. Il a également dû vivre avec le régime de Pétain et s'en distancier, auquel de nombreux catholiques et évêques plus traditionnels avaient adhéré, cherchant à se libérer de tant de contradictions. 

Loin d'être bloqué, il pensait que la véritable solution à tant de maux était l'évangélisation. Plus urgent que jamais en France, avec tant de blessures du passé révolutionnaire, tant de diocèses dévastés, tant de secteurs aliénés ou opposés à la foi. Et maintenant humilié par la défaite et l'occupation. Le 24 juillet 1941, il a convoqué l'assemblée des cardinaux et des archevêques et leur a présenté le projet de l'Union européenne. Mission française, qui devait servir à la fois à répartir le clergé entre les diocèses qui en avaient le plus et ceux qui en avaient le moins, et à atteindre ceux qui n'avaient pas été atteints ou qui avaient été perdus. Un séminaire a été créé à Lisieux et a commencé, jusqu'à aujourd'hui. 

Puis il y avait son immense diocèse, Paris. Le soir du lundi de Pâques 1943, son secrétaire lui transmet un document d'une cinquantaine de pages. Il s'agissait d'un rapport bien documenté de deux aumôniers de la JOC, Henri Godin et Yvan Daniel, sur la manière d'évangéliser le secteur populaire et ouvrier. Il l'a lu le soir. Il les a appelés, leur a demandé de le préparer pour la publication. Et, aussitôt, il lance la Mission de Paris (1-VII-1943), destinée à évangéliser les quartiers populaires. Il a cherché des prêtres et des laïcs, et a consacré certaines églises, qui ont cessé d'être des paroisses. 

Les auteurs et le livre

Henri Godin (1906-1944) a fourni les idées, un style agile et de nombreux témoignages qui constituent une lecture puissante. Yvan Daniel (1906-1986) aurait été responsable des données et de l'analyse sociologique. 

Godin n'a pas voulu occuper de poste au sein de la nouvelle Mission, préférant rester à la base. Il a cherché d'autres candidats. Il meurt quelques mois plus tard (16 janvier 1944) dans un accident domestique : pendant la nuit, une cuisinière a brûlé son matelas et les fumées l'ont empoisonné. L'assistance massive à ses funérailles a témoigné du merveilleux travail qu'il avait accompli dans les milieux ouvriers. Yvan Daniel reste à la Mission de Paris et publie plusieurs essais et mémoires. 

Le livre a été publié le 11-XI-1943, et 140 000 exemplaires ont été vendus jusqu'à la veille du Concile Vatican II. Elle a impressionné Jean XXIII (nonce en France de 1944 à 1953) et Jean-Paul II qui, alors qu'ils étudiaient à Rome, se sont rendus à Paris pour connaître cet apostolat. Le livre est préfacé par Guerin, Consiliaire Général de la JOC en France et à l'époque arrêté par la Gestapo. Il a été republié par Karthala (Paris 2014), avec une large préface de Jean Pierre Guérend, biographe du cardinal Suhard, et d'autres ajouts. C'est l'édition que nous citons. 

Approche générale 

Ils commencent par faire la distinction entre trois types d'actions : 

-traditionnels où la foi régit la culture et la vie, même si elle ne pénètre pas en profondeur et ne convertit pas les comportements personnels ;

-des zones déchristianisées, avec une faible pratique et un christianisme de grandes occasions (fêtes, mariages et funérailles) ; bien que cela puisse paraître peu, c'est très différent d'un paganisme ;

-païens, comme certaines zones rurales profondément déchristianisées et, surtout, le prolétariat, la nouvelle classe urbaine déracinée, formée depuis le milieu du XIXe siècle dans les grandes villes industrielles.

La sécularisation croissante avait conduit les chrétiens les plus pratiquants à se concentrer dans les paroisses et à se séparer du reste : écoles chrétiennes, réunions chrétiennes et relations chrétiennes. Mais l'atmosphère d'une paroisse parisienne normale, au ton bourgeois, n'est ni attrayante ni confortable pour des ouvriers, dont la langue et les coutumes sont différentes. Il n'était pas non plus possible de mélanger les jeunes de ces paroisses avec des jeunes d'un autre milieu, avec une autre langue et d'autres coutumes. Les parents ont protesté. Les auteurs multiplient les exemples d'initiatives qui n'ont réussi qu'à extraire quelques personnes et familles du milieu ouvrier et à les intégrer avec difficulté dans les paroisses existantes. Mais ils ont ainsi cessé d'appartenir à leur milieu et ne peuvent plus être un ferment pour cette "masse" déracinée. Mais les pauvres sont les préférés du Seigneur et doivent être évangélisés. Comment y parvenir ?

Il est nécessaire de réfléchir à ce qu'est une mission chrétienne, et à ce qu'elle peut être lorsqu'elle se déroule dans ces quartiers. 

La mission

Une mission " C'est le renouvellement du geste du Christ qui s'incarne et vient sur terre pour nous sauver. C'est l'annonce de la Bonne Nouvelle à ceux qui ne la connaissent pas". (p. 90). " Le vrai missionnaire va construire une église. Il ne va pas augmenter la communauté chrétienne à laquelle il appartenait, il ne va pas créer une branche". (p. 93). 

Nous devons nous rappeler un fait sociologique et ecclésial : bien que la conversion soit individuelle, la mission vise à créer et à établir des "églises", des communautés, dont les chrétiens ont besoin pour respirer en tant que chrétiens, car l'être humain (et le chrétien) est profondément social. 

"Le but ultime d'une mission ne peut être que la rechristianisation des masses : milieux et individus. La masse des individus grâce à l'influence de l'environnement, l'environnement grâce à quelques individus d'élite avec l'aide de toutes sortes d'institutions". (p. 244).  

 "La première chose est le la prédication directe de l'Évangile. C'est le propre d'un prêtre chrétien [...]. Le deuxième moyen est l'influence personnelle. Dans le prêtre, il est appelé adressedans l'éducateur, éducationdans le partenaire, influence" (p. 245). 

" Nous pensons qu'une grande partie de l'élite prolétaire, avec la grâce qui vient sur elle, peut être gagnée par la prédication, comme au temps de saint Paul. Les gens ont des problèmes religieux et, bien qu'ils reprochent beaucoup de choses à l'Église, ils veulent savoir 'ce que pensent les prêtres'". (p. 250). Mais "un prêtre dirigeant deux cents personnes est terriblement surchargé". (p. 245).

Création de communautés chrétiennes

Une petite communauté chrétienne doit être formée, car elle soutient la foi et, par sa présence même, pose la question religieuse aux autres. "Nous voudrions insister sur ce point concernant la fondation des communautés chrétiennes dans les pays de l'UE. tous les communautés naturelles, car il nous semble que c'est la clé pour tout le problème des missions urbaines. Il nous semble prouvé que 80 % des habitants de la ville ne peuvent pratiquer l'Évangile que dans et par ces communautés. Ils ne peuvent même pas vivre une vie humaine si elle n'est pas en communauté". (p. 253). Et ils citent à l'appui Gustave Thibon (Retour au monde réel, 1943). 

L'une des principales causes de la déchristianisation a été précisément la dislocation massive des populations de leurs communautés rurales d'origine, provoquée par la crise de la société paysanne traditionnelle et le développement de l'industrialisation urbaine. En même temps, ils ont perdu leur insertion dans la société et dans l'Église. Il faut les aider à créer des communautés. Beaucoup ont déjà créé des communautés de voisins, d'emplois, de loisirs. Il s'agit de leur tendre la main. Ces communautés sont également le terrain naturel de développement et d'influence des chrétiens, qui ne quittent donc pas leur environnement. Cela doit aller de pair avec un travail indispensable de l'opinion publique chrétienne dans ce milieu. 

Avec les normes des autres missions

Il est utile de se rappeler comment d'autres peuples ont été évangélisés. Inspirés par ce que Pie XI a dit aux missionnaires, ils insistent sur le fait qu'il s'agit de leur transmettre l'Évangile et rien de plus : "Nous ne devons pas exiger comme condition de leur incorporation au christianisme que les païens s'européanisent, nous ne devons pas leur demander plus qu'ils ne peuvent donner. Nous devons être patients et savoir recommencer aussi souvent que nécessaire". (p. 159). Parfois, il faudra attendre la deuxième ou la troisième génération. Les bidonvilles ne sont pas plus faciles à convertir que les vieux villages. 

En outre, "L'homme de notre temps est malade, malade au plus profond de sa nature. Pour prétendre que premièrement ils doivent être guéris afin de puis les convertir au christianisme nous semble une méthode quelque peu semi-pélagienne. Ils ne seront guéris (du moins l'homme moyen) que par le christianisme, et être guéri permettra au christianisme de développer tous ses effets". (pp. 175-176). "Nous insistons sur le fait que le christianisme de nos convertis n'est pas toujours complet. Il est encore trop humain, trop imprégné de l'enthousiasme des débuts. Néanmoins, les preuves de l'action de la grâce sont encore reconnaissables. Ce n'est pas le christianisme des fidèles, c'est le christianisme d'un catéchumène, un grain merveilleux qui promet une récolte, mais ce n'est qu'un grain". (p. 176).

Conclusion

Dans la conclusion, ils critiquent l'individualisme contre-nature et la domination de l'argent dans la vie moderne. Mais vous ne pouvez pas attendre pour évangéliser que les choses s'améliorent. Les premiers chrétiens ont également évangélisé les esclaves. 

"Nous ne nous faisons pas d'illusions. Le but ultime n'est pas de convertir le prolétariat, mais de le supprimer, mais c'est la tâche de toute la Cité. Nous n'essayons pas seulement d'amener les masses au Christ, mais de faire en sorte qu'elles cessent d'être des masses non formées". (268).

Et ensuite ?

Cette mission a suscité une vague de générosité authentiquement chrétienne, notamment chez de nombreux prêtres et jeunes. De nombreux prêtres sont partis avec les déportés français dans les camps de travail forcé en Allemagne pour les accompagner. D'autres ont formé des communautés dans les quartiers ouvriers. 

L'influence intense du communisme, à partir de la fin des années 1940, avec son mysticisme fou, sa propagande et sa manipulation flagrante des institutions, a désorienté de nombreuses aspirations chrétiennes, les détournant vers des options purement politiques et révolutionnaires. Comme un symbole, en 1969, la JOC prend un virage vers la lutte des classes, intégrant Che Guevara et Mao comme modèles. Cela a tout déformé et détourné. 

Tout ce qui reste, c'est le témoignage de tant de personnes qui se sont sacrifiées pour faire le bien. Et, au lendemain de l'ouragan communiste, les mêmes inspirations saines du début. Le prolétariat, comme le souhaitaient les auteurs, a disparu avec le progrès (et non avec le communisme), même si la marginalisation demeure. L'évangélisation est plus nécessaire aujourd'hui qu'hier, mais pas pour les bidonvilles, mais pour la société dans son ensemble. Nous devons aller vers eux, comme l'a dit le cardinal Suhard à l'époque, et comme le répète le pape François aujourd'hui.

Culture

Le cœur marial de l'Autriche : Mariazell, la "Magna Mater Austriae".

Le sanctuaire de Mariazell abrite la statue vénérée de la Vierge Marie, Magna Mater Austriae. Un lieu de pèlerinage et de dévotion depuis neuf siècles.

Jacqueline Rabell-17 septembre 2021-Temps de lecture : 5 minutes

Selon la tradition, vers 1157, l'abbé Otker du monastère bénédictin de Saint-Lambert a envoyé l'un de ses moines dans ce qui est devenu plus tard Mariazell, qui faisait alors partie du domaine du monastère, pour prendre soin des âmes des habitants de la région.

Avec l'approbation de l'abbé, Frère Magnus se mit en route, emportant avec lui une petite figure de la Vierge à l'Enfant sculptée dans du bois de tilleul. Dans la nuit du 21 décembre, alors qu'il se rendait à sa destination, un gros rocher est apparu sur la route, l'empêchant de poursuivre sa route.

Alors qu'il se tournait vers la Vierge pour demander de l'aide, le rocher s'est fendu en deux et a laissé la voie libre. Lorsqu'il est enfin arrivé à destination, Frère Magnus s'est mis à construire une petite cellule (ZellLe nom semble avoir été dérivé de cette petite pièce, qui devait servir à la fois d'habitation et de lieu de prière. C'est de cette petite pièce qu'il semble tirer son nom ; Maria par la sculpture que le moine a apportée avec lui, et Zell par la cellule où elle se trouvait au départ : Mariazell.

Église romane, extension gothique

Cependant, d'après l'inscription au-dessus du portail principal, il semble que la première église romane n'ait été construite qu'en 1200, soit près d'un demi-siècle après son arrivée. Dans les années qui suivent, la renommée du lieu s'étend grâce aux nombreux fidèles auxquels la Vierge accorde ses grâces, et il devient le lieu de pèlerinage par excellence pour les habitants des territoires autrichiens. L'octroi d'une indulgence plénière par le pape Boniface IX en 1399 a contribué au développement des célébrations et des processions, qui ont survécu malgré les restrictions religieuses imposées par l'empereur Joseph II (1765-1790).

La situation géographique du sanctuaire signifie sans aucun doute qu'au 15e siècle, Mariazell était fréquentée non seulement par des personnes de la région autrichienne, mais aussi par des Français, des Suisses, des Allemands, des Bohémiens, des Polonais, des Hongrois, des Croates et des Serbes. C'est la principale raison pour laquelle une extension de style gothique a été construite sur l'église romane d'origine. Cela semble avoir commencé par l'ajout d'un chœur et s'est poursuivi par la construction d'une nouvelle nef centrale et de deux nefs latérales.

Mais les "gens du peuple" n'étaient pas les seuls à se rendre à Mariazell pour implorer l'intercession de la Vierge ou rendre grâce pour les faveurs accordées. La famille impériale deviendra également protectrice et dévote de la Mère de Mariazell, surtout après la Contre-Réforme. C'est alors qu'une extension de l'église gothique est devenue nécessaire, qui a été largement sponsorisée par les Habsbourg. La reconstruction et l'agrandissement ont commencé en 1644, sous la direction du bâtisseur Domenico Sciassia. Ce n'est que quarante ans plus tard que le projet colossal, que Sciassia ne verra jamais achevé, sera terminé. L'immense travail et le défi de combiner les éléments gothiques avec les nouvelles introductions baroques ont fait de Mariazell un joyau architectural et la plus grande église d'Autriche.

L'une des parties les plus difficiles de l'église est la façade, qui parvient à combiner le grand portail en ogive et la tour gothique originale, qui, selon la tradition, a été construite par le roi hongrois Ludwig Ier, avec les deux tours baroques conçues par Sciassia. Un fait qui passe inaperçu, mais qui était aussi une façon d'honorer les Hongrois, pèlerins réguliers de Mariazell.

Dangers et difficultés

C'est dans ces années de grands changements et de mouvements que l'empereur Léopold Ier a visité le sanctuaire et a nommé la Vierge de Mariazell. generalissima de son armée impériale. Nous sommes en 1676 et, à cette époque, les territoires autrichiens ont besoin de toute l'aide possible en raison de la menace constante et de l'avancée progressive des troupes ottomanes vers les territoires des Habsbourg. Cet ennemi était devenu un danger permanent au fil des ans, et ce n'est qu'en 1683 que le génie militaire du prince Eugène de Savoie réussit à arrêter le siège de Vienne, à les expulser du territoire autrichien et à mettre fin à leur hégémonie dans le sud-est de l'Europe.

Comme mentionné au début, la renommée de Mariazell a réussi à survivre même aux lois restrictives de l'empereur éclairé Joseph II, et la piété populaire, bien que n'étant plus encouragée par la monarchie, a continué à voir la Vierge de Mariazell comme sa protectrice.

Tout au long du XIXe siècle, le sanctuaire n'a pas subi d'autres agrandissements, mais il a dû être largement restauré en raison des dégâts causés par le grand incendie qui s'est produit dans la nuit de la Toussaint 1827. Compte tenu de son importance, de nombreuses contributions financières ont permis sa restauration rapide entre 1828 et 1830. Cependant, les plans précédents n'ont pas été suivis, et la tendance était à une plus grande simplification de la construction. Les leçons apprises, des paratonnerres ont été installés pour la première fois sur le toit de l'église. Bien que les dégâts aient été importants, la statuette romane de la Vierge a été sauvée et reste aujourd'hui à sa place d'origine, la chapelle de la Grâce, le cœur du sanctuaire. La chapelle est devenue la partie la plus ancienne du temple (1690) et contient la sculpture de 48 centimètres de la Vierge à l'Enfant, qui est aujourd'hui honorée comme la Magna Mater Austriae et avec lequel frère Magnus a commencé son travail évangélique en 1157. Au XXe siècle, l'église a été élevée par le pape au rang de basilique mineure en 1907.

Visité par les papes

Quelques années après son élection en tant que pape, saint Jean-Paul II s'est rendu à Mariazell le jour de son élection. 13 septembre 1983. Des années plus tard, son successeur, Benoît XVI, y est retourné le 8 septembre 2007 pour célébrer le 850e anniversaire du sanctuaire et honorer le site en lui décernant la "Rose d'or", une fleur forgée dans l'or et remplie d'essences aromatiques telles que le baume, l'encens et l'eau bénite. Les autres sanctuaires qui ont reçu le même honneur, à l'époque sous Jean-Paul II, étaient Lorette, Lourdes et Czestochowa.

Dans le homélie prononcée à l'époque, Benoît XVJ'ai parlé de la signification du pèlerinage et de sa relation avec le Christ et son Église. Mais aussi de cet Enfant-Dieu dans les bras de sa Mère, qui est en même temps crucifié sur l'autel principal : " Nous devons regarder Jésus comme nous le voyons ici dans le sanctuaire de Mariazell. Nous le voyons en deux images : enfant dans les bras de sa mère et crucifié sur l'autel principal de la basilique. Ces deux images dans la basilique nous disent : la vérité ne s'affirme pas par une puissance extérieure, mais elle est humble et ne se donne à l'homme que par sa force intérieure : par le fait qu'elle est vraie. La vérité se prouve dans l'amour".

Mais il est parfois désespérant de transmettre ce message et de le prêcher dans un monde hostile à l'amour de Dieu. Ne nous décourageons pas, comme l'a si bien exprimé Benoît XVI dans cette même homélie : "Partir en pèlerinage signifie s'orienter dans une certaine direction, marcher vers un but. Cela confère une beauté propre au voyage et à la fatigue qu'il implique".

L'auteurJacqueline Rabell

Monde

Le pape n'écarte pas l'évêque de Hambourg Stefan Hesse au profit d'un nouveau départ

Mgr Stefan Hesse avait présenté sa démission au Saint-Père en mars dernier. Le pape n'ayant pas accepté sa démission, l'évêque a promis de repartir sur la base d'une confiance mutuelle.

José M. García Pelegrín-16 septembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Un communiqué de la nonciature apostolique en Allemagne, reproduit par la Conférence épiscopale allemande et daté du 15 septembre, annonce que le pape François n'a pas accepté la démission de l'archevêque de Hambourg Stefan Hesse.

Avant d'être nommé archevêque de Hambourg en janvier 2015, Mgr Hesse - né à Cologne en 1966 - avait été chef du service du personnel du diocèse de Cologne de 2006 à 2012 ; il a ensuite occupé le poste de vicaire général de 2012 à 2015. Pendant la période de vacance du diocèse - entre la démission du cardinal Meisner en février 2014 et la nomination du cardinal Woelki en septembre de la même année - il était l'administrateur diocésain, élu par le chapitre cathédral de Cologne.

C'est précisément en rapport avec ses fonctions dans le diocèse de Cologne - et non avec son ministère de pasteur du diocèse de Hambourg - que Mgr Hesse a présenté sa démission au Saint-Père : le 18 mars, un cabinet d'avocats a remis un rapport d'expertise sur les abus sexuels dans le diocèse de Cologne. La question centrale du rapport était de savoir si l'autorité ecclésiastique - au cours de la période entre 1975 et 2018 - a réagi de manière adéquate aux signalements d'éventuels abus sexuels sur des mineurs ou des personnes confiées (par exemple dans des résidences), conformément à la réglementation en vigueur. L'expertise a disculpé le cardinal Woelki, mais a remis en question les actions de certains responsables de l'église ; pour cette raison, le cardinal a relevé de leurs fonctions l'évêque auxiliaire Dominik Schwaderlapp et le vicaire judiciaire Günter Assenmacher ; le jour suivant, un autre évêque auxiliaire de Cologne, Ansgar Puff, et l'évêque Stefan Hesse ont démissionné.

Le 27 mars, à la demande de Hesse, le pape a accédé à sa "demande de retrait provisoire de la direction du diocèse". L'évêque Hesse se retire dans un couvent ; la direction du diocèse est reprise provisoirement par le vicaire général Ansgar Thim. 

Dans le communiqué susmentionné, il est fait référence au fait que "les actions de Mgr Hesse ont été discutées dans le cadre de la visite apostolique de l'archevêché de Cologne, tenue du 7 au 14 juin 2021 par le cardinal Anders Arborelius, évêque de Stockholm, et Mgr Johannes van den Hende, évêque de Rotterdam".

Le communiqué poursuit : "Après un examen attentif des documents reçus, le Saint-Siège a établi que, durant la période en question, il y a eu des erreurs dans l'organisation et les méthodes de travail du Vicariat général de l'Archevêché, ainsi que des erreurs de procédure personnelles de la part de Mgr Hesse. Toutefois, l'enquête n'a pas montré que ceux-ci avaient été commis dans l'intention de dissimuler des cas d'abus sexuels. Le problème fondamental, dans le contexte plus large de l'administration de l'archidiocèse, était le manque d'attention et de sensibilité envers les personnes touchées par les abus".

Dans le dernier paragraphe, la lettre communique la décision du Pape : " Considérant que l'archevêque a humblement reconnu les erreurs qu'il a commises dans le passé et qu'il a mis sa charge à sa disposition, le Saint-Père, après avoir pris en considération les évaluations qui lui sont parvenues par l'intermédiaire des visiteurs et des dicastères de la Curie romaine concernés, a décidé de ne pas accepter la démission de Mgr Hesse, mais lui demande de poursuivre sa mission d'archevêque de Hambourg dans un esprit de réconciliation et de service à Dieu et aux fidèles confiés à sa sollicitude pastorale. Hesse, mais lui demande de poursuivre sa mission d'archevêque de Hambourg dans un esprit de réconciliation et de service à Dieu et aux fidèles confiés à sa sollicitude pastorale. À cette fin, le Saint-Père invoque la bénédiction de Dieu sur l'archevêque Hesse et l'archidiocèse de Hambourg, par l'intercession de la Vierge Marie et de saint Ansgar".

Dans une lettre adressée aux fidèles de l'archidiocèse, Mgr Hesse a remercié le Saint-Père "pour sa décision claire et la confiance qu'il a placée en moi". En même temps, il annonce qu'il reprend - " à la demande expresse du Pape " - ses fonctions ; mais il reconnaît : " Je suis pleinement conscient que ce ne sera pas facile ".

Mgr Hesse assure qu'"il faudra recommencer" et qu'il fera "tout ce qui est en mon pouvoir pour répondre aux défis qui se présentent". Afin de déterminer à quoi ressemblera ce nouveau départ, "je consulterai d'abord les membres des différentes commissions et les personnes de l'archidiocèse. Dans une conversation ouverte, nous partagerons nos déceptions et nos doutes, mais aussi nos espoirs et nos attentes pour un bon avenir". Concrètement, Mgr Hesse annonce que dans ces conversations, consultations et décisions pour l'avenir, "le critère de notre action sera le dépassement de la violence sexuelle ; mes et nos efforts seront orientés pour rendre toujours plus de justice aux personnes touchées par la violence sexuelle et leurs expériences douloureuses".

Pour sa part, le président de la Conférence épiscopale, Mgr Georg Bätzing, a publié un communiqué dans lequel il déclare : "La décision du pape rendue publique aujourd'hui met fin à une période d'incertitude difficile pour l'archidiocèse de Hambourg et pour l'archevêque Stefan Hesse. C'est une bonne chose et j'en suis reconnaissant. L'archevêque Hesse restera à Hambourg et restera donc membre de la Conférence épiscopale allemande. Je souhaite à l'archevêché et à son archevêque un bon nouveau départ dans une responsabilité commune, portée par une confiance mutuelle. Une grande partie de ce qui a dû être laissé en suspens au cours des six derniers mois peut maintenant être abordée avec une vigueur renouvelée. À tous ceux qui pourraient être maintenant confus, je leur demande de croire que le pape a pris une décision mûrement réfléchie et fondée sur la base d'une consultation.

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Lectures du dimanche

Commentaire des lectures du dimanche 25e dimanche du temps ordinaire (B)

Andrea Mardegan commente les lectures du 25e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera prononce une courte homélie vidéo. 

Andrea Mardegan-16 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Dans sa vie publique, Jésus voyage beaucoup. Son école est itinérante, signe que la vie avec lui est un voyage, et que son disciple doit le suivre. L'Évangile parle aussi des femmes qui le suivent. "avait suivi" et, par conséquent, ils étaient ses disciples. Il est surprenant de voir que Jésus ne veut pas que l'on sache qu'il passe par la Galilée. C'était sa patrie, celle de sa famille et celle de la plupart de ses disciples. Peut-être parce qu'il ne veut pas que son voyage soit interrompu ? ou parce qu'il ne veut pas se sentir à nouveau comme un prophète méprisé dans sa patrie ? ou parce qu'il sait que les siens n'ont pas encore fait ce saut intérieur, n'ont pas compris la première annonce de sa défaite, de sa mort et de sa résurrection, ni le reproche qu'il a fait à Pierre quand il s'y est opposé : "Éloigne-toi de moi Satan"et vous voulez vous consacrer à eux ?

Puis, pour la deuxième fois, il annonce la fin de sa mission, si différente de ses attentes : "...".Le Fils de l'homme va être livré aux mains des hommes, et ils le tueront ; et après sa mort, trois jours après, il ressuscitera".. Les disciples ne comprennent toujours rien à ce mystère, si éloigné de leur perspective. 

Puisque nous sommes les disciples du Christ, cela nous aide à méditer souvent sur les modèles qui nous sont présentés dans l'Évangile : ils ne comprenaient rien, ils se disputaient pour savoir qui était le plus grand, ils l'ont trahi, ils l'ont renié, ils ont tous fui. Ici aussi, ils ont peur de l'interroger, de peur d'être critiqués comme Pierre. Il est difficile d'aggraver la situation. Peut-être que la parole de Dieu nous dit ces choses pour nous encourager, et les évangélistes ne se cachent pas et ne mentent pas. Nous sommes également réconfortés de voir Jésus qui, avec toute la puissance de sa parole, ne parvient pas à entrer dans ces têtes dures. Il s'appuie sur l'intimité de la maison de Capharnaüm pour tenter de poursuivre le dialogue. Mais, même protégés par les murs de leur maison, les disciples n'ont pas le courage de dire ce dont ils discutaient sur la route. Ils réfléchissaient à qui devait diriger leur groupe lorsque Jésus mourrait, comme il l'avait déjà prédit deux fois. Ils estiment que cette discussion n'est pas bonne et gardent donc le silence. Cette fois, Jésus ne gronde pas, mais profite de l'occasion pour enseigner à nouveau. En des mots calmes et lapidaires : si quelqu'un veut être un leader dans l'église, à quelque niveau que ce soit, il doit être le dernier de tous et le serviteur de tous.

Et immédiatement après, Marc, unique parmi les Synoptiques, décrit le geste de l'étreinte de Jésus sur un enfant, qu'il montre aux disciples comme l'objet de son attention et indirectement comme un modèle. Il les encourage à accueillir les enfants en son nom : car c'est ainsi qu'ils accueillent Jésus et le Père qui l'a envoyé. Prendre soin d'eux les aidera à oublier l'attrait du pouvoir. Les enfants étaient parmi les derniers : ceux qui veulent être les premiers parmi les disciples de Jésus doivent faire de même.

L'homélie sur les lectures du dimanche 33ème dimanche

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaune courte réflexion d'une minute pour ces lectures.

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Le Pape dans le quartier gitan de Luník IX

Un des clichés du voyage en Slovaquie : le pape François s'exprime lors d'une rencontre avec la communauté rom dans le quartier de Luník IX à Košice, le 14 septembre 2021.

David Fernández Alonso-16 septembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute

Sanctifier le monde de l'intérieur : les confréries et leur place dans l'Église

Les confréries sont plus que des reliques d'intérêt anthropologique ou ethnographique. Ils apportent une contribution décisive à la tâche de "sanctification du monde de l'intérieur", qui exige une délicate harmonie entre le cœur et la tête, la religiosité populaire et la doctrine, afin de développer toutes leurs potentialités.

16 septembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Je ne saurais dire si la société actuelle est la plus convulsée de l'histoire, probablement pas, mais c'est celle dans laquelle nous vivons et celle que nous devons essayer d'améliorer et de faire avancer. Dans cette situation, dans certains cercles, les gens se tournent vers les confréries et les confraternités. Il s'agit certainement d'une bonne ressource, mais nous devons d'abord les objectiver, étudier leur nature, leurs objectifs et leur potentiel, au-delà des stéréotypes, du sentimentalisme ou des préjugés. 

Bien que beaucoup d'entre elles soient nées avec un caractère guildiste et mutualiste, le Concile de Trente, dans la Contre-Réforme, a souligné "la nécessité et les avantages qui découlent du culte des images, véritables effigies de Jésus et de sa Mère, et [les Pères du Concile de Trente] pensent que ces images doivent sortir dans les rues, afin que ceux qui n'entrent pas dans les églises de leur propre gré, en les rencontrant dans les rues, puissent penser au moment de la Passion de Notre Seigneur que cette image représente" (T.C. Session XXV, 4-12-1516). Cette recommandation a suscité la création de confréries ayant une orientation plus pastorale, sans pour autant abandonner la dimension caritative et d'entraide.  

C'est pourquoi, bien qu'il existe des témoignages de confréries du XIVe siècle, le XVIe siècle voit l'émergence de nouvelles confréries, des institutions qui se sont consolidées au fil des siècles, soumises aux aléas politiques et aux courants de pensée de chaque époque.

Il est surprenant de constater que, malgré leur ancienneté et leur pertinence, ils ont toujours eu une place assez lâche dans l'ordre canonique, ce qui a entraîné des relations compliquées avec l'Église hiérarchique dans certains cas et avec les autorités publiques dans d'autres. Accords et désaccords se sont succédé au fil des siècles. Dans les archives des confréries sont conservés des documents qui constituent des chroniques très précises des conflits entre les confréries et l'Église, parfois à la limite de l'absurde, mais aussi avec les corregidores.

Le Code de droit canonique de 1917, qui construit pour la première fois un système législatif complet et propre à l'Église, résout l'existence des confréries par une brève référence (c. 707) dans laquelle il les définit comme "unions de fidèles", sans préciser la portée de cette définition.

 Le Concile Vatican II en proclamant "l'appel universel à la sainteté, sanctifiant le monde de l'intérieur" (LG) et la "reconnaissance explicite des fidèles à s'associer" (AA), ouvre une nouvelle voie qui se reflète dans le Code de 1983, qui consacre le titre V du livre II, sur la Associations de fidèles à ce sujet, ainsi que quelques références dans d'autres canons.

Curieusement, ce texte normatif ne mentionne à aucun moment les confréries et les confraternités, mais il leur fournit un cadre parfait en se référant aux associations de fidèles. Elle distingue trois types d'associations : publiques, privées et sans personnalité juridique.

Partenariats  public sont celles qui ont pour objet de transmettre la doctrine chrétienne au nom de l'Église, de promouvoir le culte public ou de poursuivre d'autres fins réservées par leur nature même à l'autorité ecclésiastique. Compte tenu de leurs finalités, il appartient exclusivement à l'autorité ecclésiastique compétente de créer de telles associations de fidèles.

Ils sont Privé ceux dont les objectifs ne sont pas réservés à l'autorité ecclésiastique, bien qu'ils doivent être compatibles avec la doctrine chrétienne. Elles peuvent acquérir la personnalité juridique si leurs statuts sont connus et approuvés par la hiérarchie.  

sororités

Sont considérés comme des partenariats sans personnalité juridiqueLes membres d'une église, tout groupe de fidèles réunis dans un but pieux. Ils doivent être connus de la Hiérarchie, afin d'éviter la dispersion et de se porter garant de leur aptitude.

Quelle est la place des confréries dans ce tableau ? Puisque leur but est de transmettre la doctrine chrétienne au nom de l'Église, de promouvoir le culte public, la promotion de la charité et la formation des frères, buts réservés par leur nature même à l'autorité ecclésiastique, on doit conclure que les confréries sont  les associations publiques de fidèles de l'Église catholique, établies par l'autorité ecclésiastique, dotées d'une personnalité juridique propre, qui reçoivent de l'Église la mission de travailler aux fins qu'elles se proposent d'atteindre en son nom.

Ils n'agissent pas en leur nom propre, mais au nom de l'Église, qui se réserve les fonctions d'orientation et de contrôle. C'est la Hiérarchie qui doit confirmer les responsables élus de la confrérie ; nommer le Directeur Spirituel ; superviser son plan d'action ; examiner et approuver, si nécessaire, son Règlement ; elle a le pouvoir d'imposer des sanctions ; elle vérifie l'administration financière, puisque les biens des confréries sont des "biens ecclésiastiques", et quelques autres fonctions visant à une meilleure réalisation de ses objectifs.

Les confréries sont donc plus que des reliques d'intérêt anthropologique ou ethnographique. Ils apportent une contribution décisive à la tâche de "sanctification du monde de l'intérieur", qui exige une délicate harmonie entre le cœur et la tête, la religiosité populaire et la doctrine, afin de développer toutes leurs potentialités. Il vaut la peine d'en approfondir la connaissance.

L'auteurIgnacio Valduérteles

Doctorat en administration des affaires. Directeur de l'Instituto de Investigación Aplicada a la Pyme. Frère aîné (2017-2020) de la confrérie de la Soledad de San Lorenzo, à Séville. Il a publié plusieurs livres, monographies et articles sur les confréries.

Monde

Visite du pape en Slovaquie : "Un message de paix au cœur de l'Europe".

Lors de sa visite dans le pays slave, le pape François a encouragé les chrétiens d'Europe centrale et du monde entier à montrer la beauté de l'Évangile par leur vie.

Andrej Matis-15 septembre 2021-Temps de lecture : 7 minutes

Les préparatifs du voyage apostolique du pape François en Slovaquie ont été marqués par la question de la sécurité sanitaire. Dans un premier temps, seules les personnes ayant suivi le double calendrier de vaccination seront autorisées à participer aux événements. Ces indications, dans un pays où seulement un peu plus de 40 % de la population a été vaccinée, ont provoqué un grand découragement. Le 4 septembre, la Conférence des évêques, après avoir négocié avec le gouvernement, a annoncé une modification des restrictions, ouvrant la possibilité d'enregistrement aux personnes dont le test PCR est négatif ou aux personnes qui ont transmis le virus. Malgré cette difficulté initiale, beaucoup n'ont pas reculé. Mária, une jeune avocate de Bratislava, a déclaré : "Je suis venue à la rencontre avec le pape à Šaštín avec des gens de ma paroisse. Je voulais venir, car c'est une occasion unique d'être avec le représentant du Christ sur terre. Je me suis dit : "Si le pape a voulu être avec nous, je veux sûrement le rencontrer aussi".

Un trésor caché au cœur de l'Europe 

Mária, la jeune avocate de Bratislava

Pour beaucoup, la Slovaquie est un autre pays d'Europe de l'Est ; pourtant, les Slovaques se sentent totalement d'Europe centrale. En ce sens, le pape a conquis tout le monde lorsqu'il a parlé d'un "message de paix au cœur de l'Europe". Il est remarquable que le passage du communisme à la démocratie en 1989 ait été si pacifique qu'il a mérité le nom de "révolution de velours". La division de la Tchécoslovaquie en République tchèque et en Slovaquie le 1er janvier 1993 est également un exemple de processus politique qui a suscité l'admiration de la communauté internationale. Vladimír, un jeune ingénieur industriel de Bratislava, déclare : "J'ai été frappé par le fait que le pape a commenté le caractère pacifique des Slovaques et le fait que les Slovaques peuvent beaucoup contribuer à la fraternité entre les peuples, notamment grâce à leur position géographique, au centre du continent. Le pape a également joué un rôle de médiateur, en célébrant la liturgie catholique de rite grec. La Slovaquie est non seulement le pays dont la frontière orientale marque les frontières de l'Union européenne, mais aussi, d'une certaine manière, les frontières du catholicisme. La majorité des chrétiens des pays situés à l'est de la Slovaquie confessent la religion orthodoxe. 

Gentillesse et contradiction 

Toutefois, bien que le pape apprécie la gentillesse et la sérénité des Slovaques, celles-ci doivent être complétées par un certain caractère. Le Souverain Pontife a déclaré dans son homélie à Šaštín : "N'oublions pas ceci : la foi ne peut être réduite à un sucre qui édulcore la vie. Il ne peut pas. Jésus est un signe de contradiction. [...] Face à Jésus, nous ne pouvons pas rester tièdes, nous ne pouvons pas rester indifférents. [...] Il ne s'agit pas d'être hostile au monde, mais d'être des "signes de contradiction" dans le monde. Des chrétiens qui savent montrer, par leur vie, la beauté de l'Évangile. Des chrétiens qui sont des tisseurs de dialogue là où les positions se figent ; qui font rayonner la vie fraternelle là où la société est souvent divisée et hostile ; qui répandent le bon parfum de l'accueil et de la solidarité là où règnent souvent l'égoïsme personnel et l'égoïsme collectif ; qui protègent et préservent la vie là où règne la logique de la mort".

Le véritable centre de l'Église 

Le Pape, utilisant l'image du château de Bratislava qui domine la capitale slovaque, a invité dans sa rencontre avec les prêtres et les religieux à promouvoir une Eglise qui ne soit pas autoréférentielle. Selon le Souverain Pontife, "l'Église n'est pas une forteresse, [...] un château perché qui regarde le monde avec distance et suffisance. [...] Une Église humble qui ne se sépare pas du monde et ne regarde pas la vie avec détachement, mais l'habite, est belle. Vivre à l'intérieur, ne l'oublions pas : partager, marcher ensemble, accueillir les questions et les attentes des gens. [...] Quand l'Église se regarde, elle finit par ressembler à la femme de l'Évangile : penchée en avant, se regardant le nombril (cf. Lc 13,10-13). Le centre de l'Église n'est pas elle-même. Ne nous préoccupons plus excessivement de nous-mêmes, de nos structures, du regard que la société porte sur nous".

Formation à la liberté. Un risque. Un défi.

Lors de la même réunion, le pape François a également soulevé la question de la formation à la liberté. Selon le Saint-Père, on ne peut attendre des personnes qui ont vécu pendant des décennies sous le régime communiste qu'elles apprennent à utiliser la liberté du jour au lendemain. Toutefois, ce n'est pas une excuse pour penser que "mieux vaut avoir tout prédéfini, des lois auxquelles obéir, la sécurité et l'uniformité, que d'être des chrétiens responsables et adultes, qui réfléchissent, interrogent leur conscience, se laissent interroger". C'est le début de la casuistique, tout ce qui est réglementé... [...] Chers amis, a dit le Pape, n'ayez pas peur de former les personnes à une relation mature et libre avec Dieu. [...] Cela nous donne peut-être l'impression de ne pas pouvoir tout contrôler, de perdre de la force et de l'autorité ; mais l'Église du Christ ne veut pas dominer les consciences et occuper les espaces, elle veut être une "source" d'espérance dans la vie des gens. C'est un risque. C'est un défi. 

Le plus grand rêve de la vie

À Košice, le pape a rencontré non seulement la communauté rom de Luník IX, mais aussi des jeunes. Le Pape n'a pas hésité à aborder un sujet très actuel. En invitant les jeunes à vivre proprement l'étape des fiançailles, le pape a déclaré : "L'amour est le plus grand rêve de la vie, mais ce n'est pas un rêve bon marché. C'est beau, mais ce n'est pas facile, comme toutes les grandes choses de la vie. [Il faut des yeux neufs, des yeux qui ne se laissent pas tromper par les apparences. Mes amis, ne banalisons pas l'amour, car l'amour n'est pas seulement une émotion et un sentiment, si tant est que ce soit le début. L'amour ne consiste pas à tout avoir en même temps, il ne répond pas à la logique du jetable. L'amour est fidélité, don, responsabilité. La véritable originalité aujourd'hui, la véritable révolution, c'est de se rebeller contre la culture du temporel, d'aller au-delà de l'instinct, de l'instant, d'aimer pour la vie et de tout son être. 

Un groupe de jeunes scouts

Tout ce qui a de la valeur coûte

Le même jour, en la fête de l'Exaltation de la Sainte Croix, le Pape a élargi les horizons des jeunes en les invitant à s'enflammer pour des idéaux héroïques. "Vous aurez tous en tête de grandes histoires, que vous avez lues dans des romans, vues dans un film inoubliable, entendues dans un conte émouvant. Si vous y réfléchissez, il y a toujours deux ingrédients dans les grandes histoires : l'un est l'amour, l'autre l'aventure, l'héroïsme. Ils vont toujours ensemble. Pour que la vie soit belle, il faut les deux : l'amour et l'héroïsme. Regardons Jésus, regardons le Crucifié, il y a les deux choses : l'amour sans limites et le courage de donner sa vie jusqu'au bout, sans médiocrité. [...] Je vous en prie, ne faisons pas passer les jours de la vie comme les épisodes d'un feuilleton.

Les langues de la liturgie 

Les saints Cyrille et Méthode, apôtres non seulement des Slovaques, ont demandé avec succès au pape Adrien II la permission de célébrer la sainte messe en langue slave. La visite du pape François en Slovaquie présentait une autre particularité. Dominik, qui a assisté à la messe avec le pape à Šaštín, commente : "J'ai été frappé par le fait que les prières des fidèles étaient lues dans une langue qui m'était inconnue. Au bout d'un moment, je me suis rendu compte que c'était du romani, la langue des Gitans". C'est la première fois dans l'histoire qu'un pape introduit lui-même cette langue dans la liturgie. 

Vojtech, de Dolný Kubín, qui a également participé à la liturgie à Šaštín, n'a pas seulement mis l'accent sur les Roms : "Une chose qui m'a particulièrement frappé, c'est la liturgie, à quel point elle a été soignée. La messe était en latin et les lectures en slovaque. Les hymnes étaient les mêmes : certains en latin, d'autres en slovaque. J'ai trouvé que c'était un mélange parfait. Le chœur et l'orchestre ont sonné merveilleusement bien. Tout cela est très digne, très élevé et très beau. J'ai adoré. 

L'histoire se répète

Le pape a clôturé sa visite apostolique en Slovaquie en priant, comme le veut la coutume, devant l'image de Notre-Dame Salus Populi Romani à Santa Maria Maggiore, dans la même église où les apôtres slaves Saints Cyrille et Méthode ont demandé l'approbation de la langue slave pour la liturgie.

L'auteurAndrej Matis

Monde

Le pape François clôture sa visite en Slovaquie au sanctuaire de Šaštín

Le Pape célèbre l'Eucharistie le dernier jour de sa visite en Slovaquie, au sanctuaire national de Šaštín, en la fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, patronne du pays. En même temps, une connexion spéciale a été établie dans l'Argentine natale de François.

David Fernández Alonso-15 septembre 2021-Temps de lecture : 5 minutes

Le meilleur pour la fin. Aujourd'hui, mercredi 15 septembre, est le jour du traditionnel pèlerinage national au sanctuaire de Šaštín, où est vénérée la sainte patronne de la Slovaquie, Notre-Dame des Sept Douleurs. La particularité du pèlerinage de cette année est que l'un des pèlerins était le pape François lui-même. Le Saint-Père a célébré la Sainte Messe en plein air dans la matinée, après avoir présidé une réunion de prière avec les évêques à l'intérieur du sanctuaire.

La ville

Šaštín est une ville qui a une longue histoire en Slovaquie. Son histoire remonte à l'arrivée des saints Cyril et Méthode dans l'ancienne patrie slovaque. C'était une forteresse importante pour la protection des routes commerciales au carrefour des routes du Danube, de Bohême et de Znojmo. Le nom du château et du village vient des mots "Šášie" et "Tín", qui signifient : château des arbres coupés. Il a été construit par la rivière Myjava sur un terrain marécageux. Le château était le siège des gouverneurs du comté et de l'archidiaconé, représentants de l'évêque. L'archidiaconé de Šaštín administrait les diacres de Moravský Ján à Čachtice. Ainsi, Šaštín a toujours été le siège du doyen et de l'archidiacre, qui résidaient dans le château. La première église, la chapelle du château, était probablement située à cet endroit. La première mention écrite date de 1204, lorsque Imrich II donne à la famille Győr une propriété appelée "Sassin". Plus tard, la propriété a été acquise par Imrich Czobor I. Son fils Imrich Czobor II s'y est installé définitivement.

Le pèlerinage

La tradition du pèlerinage à Šaštín est étroitement liée à la vénération mariale. Angelika Bakičová, l'épouse du comte Imrich Czobor, avait l'habitude de prier pour son mari devant une image de la Vierge Marie accrochée à un arbre près du château. En remerciement de sa conversion, elle fit réaliser une image de Notre-Dame des Sept Douleurs en 1564. Les gens vénéraient beaucoup cette Vierge et priaient la nouvelle image de guérir leur corps et leur âme. Après avoir examiné 726 cas de miracles, la statue a été déclarée miraculeuse en 1732 par une commission d'enquête mise en place par l'évêque d'Esztergom. En 1762, la statue a été solennellement déplacée vers l'autel principal de la basilique. L'impératrice Marie-Thérèse a participé à la cérémonie en tant que partisane de la construction de la basilique elle-même. En 1927, le pape Pie XI a proclamé Notre-Dame des Sept Douleurs comme la sainte patronne de la Slovaquie.

La basilique

En 1733, l'Ordre paulinien (Ordre de Saint-Paul, premier ermite) arrive à Šaštín et entreprend de construire une église de pèlerinage et un monastère. La construction a commencé en 1736 avec la bénédiction de la première pierre. En 1748, le bâtiment et le toit de la partie église sont achevés, et trois ans plus tard, le monastère est également couvert. En 1786, le monastère paulinien a été supprimé par ordre de l'empereur Joseph II, et les moines sont partis en Pologne. L'église et le monastère sont placés sous l'administration de prêtres diocésains.
À partir de 1924, l'ordre salésien était présent à Šaštín, et a été actif jusqu'en 1950, date à laquelle il a été expulsé par la force. En 1964, le pape Paul VI a élevé le sanctuaire de la Vierge Marie des Sept Douleurs au rang de basilique mineure. Les salésiens sont revenus à Šaštín pour une brève période en 1968-1970, puis pour une plus longue période après le changement de régime politique en 1990. Dans le monastère, ils ont dirigé un lycée catholique (gymnázium) pour garçons jusqu'en 2016. En 2017, les salésiens ont été remplacés à nouveau par les administrateurs d'origine : les paulins.

A l'heure actuelle

Les visites les plus significatives de pèlerins modernes ont été celles de Mère Teresa de Calcutta (1987) et du Saint-Père Jean-Paul II, qui a prié dans la basilique lors de sa deuxième visite pastorale en Slovaquie (1995). Actuellement, Šaštín accueille chaque année environ 200 pèlerinages nationaux et 40 pèlerinages étrangers (outre les croyants des pays voisins, ceux d'Espagne et du Mexique ne font pas exception). Au total, il y a environ 200 000 pèlerins par an, dont environ 40 000 viennent lors du principal pèlerinage national. La fête de Notre-Dame des Sept Douleurs, le 15 septembre, est également un jour férié en Slovaquie.

Outre le pèlerinage national et le pèlerinage gréco-catholique, les pèlerinages thématiques sont traditionnels à Šaštín : le pèlerinage des amoureux, le pèlerinage des hommes, le pèlerinage des mères, le pèlerinage des ministres, le pèlerinage des motocyclistes, le pèlerinage des cœurs brisés et autres.

Francis à Šaštín

Le Pape a insisté au cours de son homélie sur le fait de ne pas réduire la vie chrétienne : " N'oublions pas ceci : la foi ne peut être réduite à un sucre qui adoucit la vie. C'est impossible. Jésus est un signe de contradiction. Il est venu apporter la lumière là où il y a les ténèbres, amener les ténèbres à la lumière et les forcer à se rendre. C'est pourquoi les ténèbres le combattent toujours. Celui qui accepte le Christ et s'ouvre à lui se relève ; celui qui le rejette s'enferme dans les ténèbres et se ruine".

Plus de 50 000 personnes sont venues à Šaštín pour célébrer la solennité de Notre-Dame des Sept Douleurs, patronne de la Slovaquie, lors d'une messe avec le pape François aujourd'hui. C'est le couronnement que le Pape a présidé à la fin d'un très important voyage pastoral de quatre jours en Slovaquie. Après la messe, la cérémonie d'adieu aura lieu à l'aéroport et il s'envolera pour Rome.

Un lien entre la Slovaquie et l'Argentine

En ce dernier jour de la visite du Saint-Père en Slovaquie, il y aura un arc spirituel entre la Slovaquie et l'Argentine : la célébration eucharistique pour la sainte patronne de la Slovaquie, Notre-Dame des Sept Douleurs, au sanctuaire national de la basilique de la Vierge de Luján en Argentine, pays d'origine du pape François. Cette initiative a été promue par l'ambassadeur de Slovaquie en Argentine, S.E. Rastislav Hindický, et la messe sera célébrée par le père Lucas García, recteur de la basilique de Luján.

Image de la Vierge des Sept Douleurs, dans la crypte de la basilique de Luján.

La célébration aura lieu à 11 heures, le jour même où le pape François célébrera la messe au sanctuaire national de la Slovaquie dans la basilique de Šaštín. La messe sera suivie d'un discours de l'ambassadeur slovaque, qui offrira également un hommage floral aux couleurs slovaques à la statue de Notre-Dame des Sept Douleurs dans la crypte de la basilique. L'image de la sainte patronne de la Slovaquie se trouve dans sa chapelle, dans la crypte de la basilique de Luján, où elle a été inaugurée en novembre 1996, il y a déjà 25 ans.

Initiatives

María et José Solana. Rencontres de la foi avec les adolescents

Le couple Solana, Maria et Jose, remplit sa maison d'adolescents chaque vendredi pour leur parler de leur foi, les aider à partager leur vie et créer de grandes amitiés entre eux. 

Arsenio Fernández de Mesa-15 septembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Charlo avec María et José, mariés, six enfants. Ils sont tous deux enseignants : María à l'école primaire et José à l'école secondaire. Ils vivent leur foi dans la paroisse de Santiago et San Juan Bautista à Madrid mais ils n'ont jamais voulu rester dans une expérience chrétienne minimale. Ils ont toujours voulu plus. C'est pourquoi ils participent en tant que "parrains" à une nouvelle pastorale avec des adolescents. "Pour les enfants à ce stade de leur vie, la référence à leur foyer, leur maison, passe au second plan et les amis jouent un rôle particulier.", souligne José. C'est pourquoi ils cherchent à atténuer le problème qu'ils sont "...en pleine crise".manque de référence en dehors de la maison". Ce ministère leur permet de rester liés à la paroisse après la confirmation, une période où il y a une sorte de vide chez les enfants - qui ont tendance à rompre leurs liens avec l'Église. Quelques groupes sont formés afin de pouvoir participer ensemble à la foi et ainsi commencer à générer des personnes de référence qui ont leur âge. Leurs pairs. "C'est un groupe d'amitié de la paroisse", dit Maria. 

Ces réunions traitent de sujets relatifs à la foi chrétienne, tels qu'une vertu théologique, un péché capital ou le don du Saint-Esprit. Presque toutes les réunions ont lieu en dehors de la paroisse. C'est là que réside la grâce et peut-être le secret du succès : ils se réunissent le vendredi dans la maison de Marie et Joseph. "L'idée est qu'ils voient que notre maison est leur maison, que nos portes leur sont ouvertes et qu'ils sont des nôtres. Nos enfants s'amusent beaucoup avec eux. Nous nous réunissons pendant que nos enfants regardent un film. Nous dînons ensemble. Des liens se créent entre eux, avec nous et avec nos enfants. Vous les aidez à trouver des personnes comme elles, avec des préoccupations comme les leurs, qu'elles verront plus tard dans la paroisse.Le couple est tellement enthousiaste à l'idée d'accomplir sa tâche. Puis ils les ramènent chez eux tard dans la soirée.

Le site feedback Ce que les enfants transmettent, c'est un goût pour ce type de rencontre. Ils sont excités. Ils l'attendent avec impatience. Ils savent qu'ils sont importants. Que ces réunions sont en partie les leurs. Ils ne sont pas comme une catéchèse ordinaire dans laquelle ils reçoivent avec une certaine paresse ce que le catéchiste leur dit comme s'il s'agissait d'un cours de plus à l'école. Ces réunions sont très expérientielles. Ils participent. Ils vivent ce dont on parle et peuvent exprimer leurs propres expériences. Ils sont impliqués, ils ressentent tout à la première personne. "Pour nous, c'est un travail pastoral exigeant : chaque vendredi, vous allez les chercher à la paroisse, vous les emmenez chez vous, vous leur préparez un bon dîner avec amour et vous les ramenez chez vous. Nous faisons un voyage pour livrer les enfants dans tout Madrid, ce qui nous prend parfois deux heures.", souligne José. C'est le paradoxe de Jésus-Christ : celui qui perd sa vie la retrouve. C'est ce que ressent ce couple. "Voir comment les enfants vivent les sujets abordés, comment ils parlent de leurs propres expériences, comment cela les aide, revient à dire que nous sommes satisfaits. Dieu nous donne la joie, la paix dans le mariage. Cela nous rapproche. Elle nous aide à être généreux, à ne pas garder la vie pour nous. Nous sommes émerveillés d'entrer dans la vie de ces enfants."Les deux sont d'accord. 

Les enfants sont avec eux de l'âge de 12 ans jusqu'à leurs 18 ans."Ils peuvent exprimer avec nous ce qu'ils ne peuvent pas exprimer à la maison ou avec leurs amis à l'école. Nous parlons librement de nombreux sujets essentiels, tels que la sexualité, l'envie, l'honneur des parents, l'importance du respect. Nous nous appuyons largement sur le Catéchisme de l'Église pour les éclairer sur ces questions.". Ils pensent que cette activité sera un trésor pour leurs enfants lorsqu'ils seront adolescents demain. "Nous espérons que lorsque nous ne sommes pas en mesure de leur expliquer - car il est toujours difficile de parler de certains sujets avec nos propres parents - il existe un autre couple qui peut les éclairer, qui peut leur apprendre à ouvrir leur âme, qui peut prendre soin d'eux, qui peut créer de grandes amitiés."conclut Maria.

États-Unis

Pour une meilleure politique aux États-Unis

Face à la polarisation palpable de la société, la Conférence des évêques des États-Unis a lancé la campagne "Converser civilement" pour promouvoir et cultiver la "culture de la rencontre" dont parle François.

Gonzalo Meza-15 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Les États-Unis connaissent une polarisation palpable dans tous les secteurs de la société, de l'église à la politique, un fait qui a été le plus évident lors de la dernière élection présidentielle. En réponse à ce climat, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) a lancé le 7 septembre une campagne intitulée "Converser civilement".

Vers une culture de la rencontre

Cette initiative se fonde sur l'appel lancé par le pape François dans l'encyclique Fratelli Tutti : rechercher "une meilleure politique au service du véritable bien commun" (n° 154). Le projet vise à offrir un modèle de politique qui aide à cultiver une culture de la rencontre et à rechercher des perspectives fondées sur la vérité, la justice et la solidarité. Même si nous avons des opinions et des idées divergentes, "nous pouvons nous considérer comme les membres d'une même famille. Nous pouvons identifier des valeurs communes, nous écouter pour comprendre et rechercher la vérité ensemble. Nous pouvons ensemble trouver des solutions créatives aux problèmes auxquels notre monde est confronté", indique la campagne. 

Mgr Paul S. Coakley, archevêque d'Oklahoma City et président du Comité national pour la justice et le développement humain de l'USCCB, s'est exprimé sur l'importance de cette initiative à ce moment de la vie du pays : "Le projet vise à donner aux catholiques des éléments pour faire face à la division et à la polarisation de la société qui se reflètent également dans l'Église. Une telle division parmi les fidèles met en péril la capacité de l'Église à donner un témoignage efficace de la vie et de la dignité de la personne humaine dans la famille, dans la paroisse et dans la sphère politique". 

Charité, clarté et créativité

De nombreux diocèses du pays se joindront à ce projet, mais tout le monde peut y adhérer - par le biais du site web https://www.usccb.org/es/civilizeit - s'engager sur le plan personnel dans trois domaines : charité, clarté et créativité. La charité pour reconnaître que chaque personne est créée à l'image de Dieu, même celles avec lesquelles on est en désaccord. La clarté pour s'assurer que ses opinions sont ancrées dans la vérité de l'Évangile et dans des sources d'information fiables. Sous cette rubrique, le participant s'engage à former sa conscience "par la prière, l'étude des Écritures et les enseignements de l'Église".

Enfin, la créativité dans la construction de ponts et le dialogue sur la base de valeurs communes ainsi que l'humilité dans la recherche du bien. Un certain nombre de ressources sont disponibles sur le site web, notamment des lignes directrices pour l'examen de conscience, de courtes réflexions, des prières et un guide pour aider les individus, les familles et les communautés à construire des ponts de fraternité et de dialogue, même lorsqu'ils ont des perspectives divergentes.

Politique et foi. Reconquérir la voix chrétienne dans la vie publique

La proposition née de la foi est une proposition intégrale qui se traduit par une vision de l'économie, du système politique, ou de la compréhension de la famille liée à l'amour et à la transmission de la vie.

15 septembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Le premier week-end de septembre s'est déroulé à Madrid le IIe Rencontre internationale des catholiques avec des responsabilités politiques, organisé par l'archidiocèse de Madrid en collaboration avec l'Académie des dirigeants catholiques et la Fondation Konrad Adenauer. Des hommes politiques de 19 pays de toutes sensibilités ont participé à cette réunion.

Il fut un temps où les parlements nationaux accueillaient des politiciens membres de partis confessionnels. Aujourd'hui, tous les partis, certains plus que d'autres, sont saupoudrés de croyants. Cependant, nous nous plaignons souvent que la législation s'éloigne de plus en plus des principes chrétiens. Souvent, la personne n'est pas au centre des décisions, nous constatons une grande permissivité, voire une promotion, de l'avortement ou de l'euthanasie, avec la délégitimation du rôle des parents dans l'éducation de leurs enfants ainsi que des obstacles à l'enseignement catholique, la promotion des politiques de genre....

Qu'advient-il de nos catholiques qui s'occupent des affaires publiques ? N'ont-ils aucun poids dans les formations politiques ou ont-ils pris l'habitude de "scinder", d'un côté la vie publique et de l'autre la vie privée ? Souvent, nous, catholiques, politiciens ou non, disons que nous croyons en Dieu mais nous vivons comme si Dieu n'existait pas.

Il est vrai qu'il existe un courant sous-jacent d'affinité chrétienne, invisible mais légèrement perceptible, qui modère ou façonne parfois certaines lois, mais il manque un ton croyant dans le grand discours. Il ne s'agit pas d'embrasser une sorte de supériorité morale parce que nous croyons, mais il ne s'agit pas non plus d'avoir honte de ce que nous sommes au point de le cacher. Nous sommes ce que nous sommes naturellement et nous offrons ce que nous avons pour enrichir notre monde.

L'Église a peut-être péché par omission lorsqu'il s'agit de former les enfants et les jeunes à l'importance évangélique du service public. Nous avons des milliers de catéchistes, nous travaillons dans le domaine de la santé et du ministère des prisons, dans l'exercice de la charité, de l'éducation, de la culture au sens large, mais le service par la politique a peut-être été un peu une corvée, même quand nous l'avons essayé, nous avons vu trop de désertions qui nous ont découragés.

La semaine dernière, le président de la Conférence épiscopale espagnole (CEE) et archevêque de Barcelone, le cardinal Juan José Omella, ainsi que le secrétaire général de l'épiscopat, Mgr Luis Argüello, ont présenté le document Fidèle à l'envoi de missionnaires", qui définit les orientations et les lignes d'action de la CEE pour les quatre prochaines années pastorales (2021-2025). Le cardinal Omella nous a demandé de ne pas nous décourager et de continuer à "témoigner de notre foi en Jésus, non pas tant en paroles qu'en actes", ce qui, j'en suis convaincu, a un point de vue privilégié dans la vocation au service public.

Le Secrétaire général et porte-parole de la CEE, Monseigneur Luis Argüello, s'est interrogé dans la même présentation sur le fait que "parfois nous pouvons être progrès ou conservateur dans l'un des dossiers et le contraire dans d'autres, alors qu'en réalité la proposition qui naît de la foi et celle qui est vue dans la culture dominante est une proposition intégrale d'économie, de système politique, de compréhension de la famille liée à l'amour et à la transmission de la vie en ces temps d'"hiver démographique" si surprenants".

Il s'agit d'une question difficile, sans réponse facile, mais il est important d'y réfléchir.

L'auteurCelso Morga

Archevêque émérite du diocèse de Mérida Badajoz

Initiatives

Amour, affectivité et sentiments : thèmes du IIe Congrès virtuel des éducateurs catholiques

Le congrès, organisé par l'Instituto Desarrollo y Persona de l'Universidad Francisco de Vitoria, se déroulera du 23 septembre au 3 octobre en mode online et verra la participation de María Lacalle, de Mgr José Ignacio Munilla Aguirre et du collaborateur d'Omnes, Carlos Chiclanaparmi d'autres intervenants.

Maria José Atienza-14 septembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

L'éducation du cœur : de l'amour pour moi à l'amour pour toi " est le titre de l'ouvrage " L'éducation du cœur : de l'amour pour moi à l'amour pour toi ". IIe Congrès virtuel pour les éducateurs catholiques organisée par l'Université Francisco de Vitoria, par l'intermédiaire de l'Instituto Desarrollo y Persona.

Ce congrès, axé sur l'éducation affective, a déjà attiré plus de 20 000 inscriptions à ce jour. Pendant une semaine, les participants pourront se plonger dans la beauté de l'amour et de la sexualité humaine à partir de sciences telles que la théologie, la sociologie, la philosophie et la médecine.

Le congrès, qui débutera le 23 septembre, sera inauguré par l'archevêque de Grenade, Mgr Javier Martínez, et à partir de ce jour et jusqu'au 3 octobre, les personnes inscrites pourront profiter des contenus tout au long de la semaine, sans horaires, dans le but de faciliter l'accès et d'élargir la portée de ce congrès.

Les intervenants

Ce 2e congrès axé sur l'éducation du cœur compte un large éventail d'intervenants qui abordent l'éducation de l'affectivité sous différents angles.

Mgr José Ignacio Munilla AguirreÉvêque de San Sebastián 

Amar-me & Amar-te 

Alfonso López QuintásEcole de la Pensée et de la Créativité (Madrid) 

Titre à confirmer 

Ángel Barahona PlazaUniversité Francisco de Vitoria (Madrid) 

L'étrange condition pour aimer son prochain 

Ángel Camino LamelasVicaire épiscopal, Vicariat VIII (Archidiocèse de Madrid) 

Aime-moi pour que je puisse t'aimer 

Carlos Chiclana ActisConsulta Dr. Carlos Chiclana (Madrid, Sevilla) 

Des cerveaux dépendants, des cœurs ardents 

Carmela Baeza Pérez-FontánCentro de Atención a la Familia Raíces (Madrid) 

Neurosciences et épigénétique : à l'image de l'Amour 

Carmen Álvarez AlonsoUniversité ecclésiastique San Dámaso (Madrid) 

Pourquoi l'amour ? 

Carolina Sánchez AgostiniUniversidad Austral (Argentine) 

L'éducation à la sexualité entre tensions et opportunités : comment accompagner les adolescents ? 

Diego Blanco AlbarovaÉcrivain, scénariste et producteur de télévision 

Je t'aime. Moi non plus. 

Elena Arderius SanchezCentro de Acompañamiento Integral a la Familia, Université Francisco de Vitoria (Madrid) 

Adolescents sans cervelle : pourquoi le suicide est une solution possible 

Enrique Burguete MiguelUniversidad Católica San Vicente Mártir (Valence) 

M'aimer pour t'aimer ? 

Enrique Rojas MontesProfesseur de psychiatrie 

Cinq conseils pour être heureux 

Fernando Vidal FernándezUniversidad Pontificia de Comillas (Madrid) 

Quatre hommes qui ont révolutionné la paternité 

Francisco Javier Insa GómezUniversité pontificale de la Sainte-Croix (Rome) 

Un célibat psychologiquement sain 

Franco Nembrinienseignant et écrivain 

Éduquer, c'est introduire la réalité 

Higinio Marín PedreñoUniversité CEU Cardenal Herrera (Valence) 

La structure narrative de l'identité 

Jaime Rodríguez DíazAthénée pontifical Regina Apostolorum (Rome) 

Intimité : comment la découvrir et l'éduquer 

Jokin de Irala EstévezUniversité de Navarre (Pampelune) 

Vous n'êtes pas sa meilleure moitié : vous êtes une pomme et une orange. 

María Lacalle NoriegaUniversité Francisco de Vitoria (Madrid) 

Genre et législation, une approche intégrative 

María Pilar Lacorte TierzUniversité internationale de Catalogne (Barcelone) 

Liens, parents influents 

María Pilar Ruiz MartínezAssociation BEITU ! Reconnaissez votre fertilité (Biscaye) 

Les méthodes naturelles pour m'aimer et t'aimer 

María Zabala Pinojournaliste et responsable de iWomanish 

Le cœur dont l'internet a besoin 

Mariolina Ceriotti Migliaresemédecin et écrivain 

Érotique et maternel : la complexité du féminin 

Mónica Campos AlonsoInstituto Desarrollo y Persona, Université Francisco de Vitoria (Madrid) 

Affirmation de soi et estime de soi : lequel des deux vient en premier ? 

Pigeon de Cendra de LarragánUniversité Villanueva (Madrid) 

Changer le regard, changer le mariage : le secret pour redécouvrir l'amour 

Pedro García CasasDélégué épiscopal à la pastorale universitaire (diocèse de Cartagena-Murcia) 

L'amour est le nom d'une personne 

Pilar Nogués GuillénInstituto Desarrollo y Persona, Université Francisco de Vitoria (Madrid) 

Capable d'aimer : l'éducation affectivo-sexuelle dans la déficience intellectuelle 

Pilar VigilTeen STAR International 

Sommes-nous libres de choisir d'aimer et d'être aimés ? 

Ruth de Jesús GómezUniversité Francisco de Vitoria (Madrid) 

Affectivité et identité, dépendance réciproque 

Vicente Soriano VázquezUniversité internationale de La Rioja 

Infections sexuellement transmissibles 

Xosé Manuel Domínguez PrietoInstituto da Familia (Orense) 

Philautía : l'amour nécessaire de soi

L'Institut pour le développement et la personne

La mission de l'Instituto Desarrollo y Persona de l'Universidad Francisco de Vitoria est de former des formateurs pour découvrir et transmettre la beauté de l'amour et de la sexualité humaine. Actuellement, deux projets font partie de l'Institut : Aprendamos a Amar et le Centro de Acompañamiento Integral a la Familia.