Écologie intégrale

La réunion Omnes-CARF a abordé les avantages et les risques de l'intelligence artificielle.

Les professeurs Javier Sánchez-Cañizares et Gonzalo Génova analysent les avantages et les inconvénients de l'intelligence artificielle lors de la réunion Omnes - CARF le 22 novembre à 19h30. 

Maria José Atienza-15 novembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute

Sommes-nous meilleurs ou pires que les machines ? Dans quelle mesure l'intelligence artificielle est-elle une aide ou un danger pour les humains ? Qui dépend de quoi - les machines sur les humains ou les humains sur les machines ?

Ce qui semble être des questions abstraites devient de plus en plus le sujet de notre vie et de nos préoccupations quotidiennes. Les progrès technologiques et les multiples possibilités qui se développent grâce à l'intelligence artificielle dans des domaines tels que la médecine, les communications ou la politique semblent dépasser la capacité cognitive et la compréhension de l'homme.

C'est le thème de la prochaine rencontre Omnes - CARF, qui aura lieu le lundi 22 novembre à 19h30.

La réunion accueillera, en tant qu'orateur principal, Javier Sánchez-Cañizares, Docteur en physique et en théologie. Professeur à l'Université de Navarre. Chercheur à l'Institut Culture et Société et directeur du CRYF. Le colloque sera dirigé par Gonzalo Génova FusterD. en ingénierie des télécommunications, licence en philosophie et doctorat en ingénierie informatique. Professeur au département d'informatique de l'université Carlos III de Madrid.

La réunion, organisée par Omnes et Fondation du Centre Académique Romain, sera disponible sur la chaîne Youtube d'Omnes et les participants auront la possibilité de poser des questions via Whasapp.

Espagne

Synode, famille et protection des mineurs : les thèmes des évêques espagnols

Le début de la 118e réunion plénière des évêques espagnols a mis sur la table les principaux thèmes qui marqueront les journées de travail des prélats au cours des prochains jours.

Maria José Atienza-15 novembre 2021-Temps de lecture : 5 minutes

Mgr Omella a commencé la 118e Assemblée plénière par un salut et un souvenir affectueux pour la population de La Palma et "en particulier pour les personnes les plus touchées par l'éruption du volcan Cumbre Vieja". Le président de la CEE a voulu simplifier son discours, en ce jour où pas moins de trois nominations épiscopales en Espagne ont été rendues publiques, mais il a néanmoins tenu à souligner les aspects essentiels qui marqueront cette plénière.

Problèmes sociaux

La crise socio-économique palpable que traverse le pays a été l'un des principaux thèmes abordés dans ce premier discours de l'Assemblée plénière. Omella a souligné le chômage des jeunes et la solitude des personnes âgées, et a appelé les gens à mettre de côté les idéologies et à marcher ensemble : "la grande famille qu'est l'Église, le peuple de Dieu en chemin, veut collaborer plus activement avec les institutions politiques et civiles pour rendre possible ce changement nécessaire qui permettra de sortir "en mieux" de la crise que nous subissons".

Se référant au Synode, récemment ouvert dans les diocèses, Mgr Omella a voulu souligner que "Tout cet effort et ce travail ecclésial du parcours synodal aura sans aucun doute des effets positifs de renouvellement et de communion non seulement pour l'Église, mais aussi pour notre pays tout entier. Oui, catholiques, présents dans toutes les sphères de la société, dans la mesure où nous entrons dans la dynamique synodale que nous propose le Pape, nous contribuerons à la cohésion, à l'humanisation et au bien commun de l'Espagne.

"Je demande pardon pour notre manque de témoignage".

L'archevêque Omella n'a pas évité des questions aussi désagréables que le manque d'unité au sein de l'Église ou les péchés et le manque de cohérence de ses membres qui brouillent, personnellement et collectivement, la beauté de la vie chrétienne. Le manque de présence des catholiques dans la vie publique "est également dû - il faut le reconnaître - aux incohérences internes de l'Église et des chrétiens, et, il faut aussi le dire clairement : de nous, pasteurs de l'Église, et pour cela je demande pardon, parce qu'avec notre manque de témoignage et nos incohérences, avec nos divisions et notre manque de passion évangélisatrice, en de nombreuses occasions nous contribuons, non sans scandale, à la désaffection et au manque de confiance dans la hiérarchie, dans l'Église elle-même.

Cette demande de pardon était accompagnée d'une invocation pleine d'espoir : "malgré nos infidélités, l'Esprit Saint continue à agir dans l'histoire et à manifester sa puissance vivifiante. Avec Lui, nous n'avons pas peur d'affronter des problèmes tels que le manque de foi et la corruption au sein de l'Église qui nous blessent vraiment, et nous demandons pardon à Dieu, aux victimes et à la société, tout en travaillant à leur éradication et à leur prévention".

Les laïcs, "le meilleur moyen de communication de l'Église".

Le rôle des laïcs en tant que chrétiens engagés dans toutes les sphères sociales, culturelles et politiques a été une fois de plus l'un des points centraux des propos du président de la Conférence épiscopale espagnole. En ce sens, il a appelé à "une Église qui touche tous les coins de la société". Dans laquelle les laïcs, avec leur mode de vie, sont capables d'apporter la nouveauté et la joie de l'Évangile là où ils se trouvent". Une demande qu'il a résumée dans la phrase expressive suivante : "Les laïcs sont le meilleur moyen de communication dont disposent Jésus-Christ et son Église.

Communion totale avec le Pape

La visite ad limina que les évêques espagnols entameront dans quelques semaines, était un autre des sujets abordés dans ce discours d'ouverture. Une visite que les prélats espagnols préparent avec une diligence particulière, comme a voulu le souligner le nonce apostolique en Espagne, Monseigneur Auza, et qui manifeste "la communion affective et effective avec celui qui est dans l'Église le principe visible de l'unité et partage avec lui sa sollicitude pour toutes les Églises". En ce sens, Mgr Omella a voulu souligner "le sentiment de profonde affection et de pleine communion de l'Église en Espagne, de ses pasteurs et de ses communautés, avec le Successeur de Pierre, le Pape François, avec sa personne et son magistère".

Salutations du Nonce

Pour sa part, le salut du Nonce apostolique en Espagne, Mgr Auza, s'est concentré sur sa gratitude pour le travail de l'Église espagnole dans le synode récemment ouvert ainsi que pour la proposition du Service d'aide et d'orientation pour les bureaux diocésains ou provinciaux de dénonciation des abus sur mineurs. "C'est la façon d'opérer, dans un sujet aussi sensible et délicat, avec sécurité, avec une garantie d'efficacité et avec l'unanimité des orientations et des critères, en unissant les efforts de tous", a souligné le nonce, qui a également encouragé "les efforts qu'ils font à cet égard, et je salue les souhaits du pape dans l'application d'Amoris Laetitia dans le renouvellement de la préparation au mariage et dans le renouvellement du Directoire de la pastorale familiale".  

Nominations

Le premier jour de la 118e Assemblée plénière a également coïncidé avec la publication de trois nominations épiscopales. Évêque Juan Antonio Aznárez Coboactuellement évêque auxiliaire de Pamplona et Tudela, est le nouvel archevêque de Castrense, dont le siège était vacant suite au décès de Mgr Juan del Río Martín le 28 janvier 2021.

Le pape François a nommé Mgr José Luis Retana GozaloLe nouvel évêque, jusqu'à présent évêque de Plasencia, comme nouvel évêque de Salamanque et de Ciudad Rodrigo, selon la formule in persona episcopi ("en la personne de l'évêque"), de telle sorte qu'ils auront le même évêque mais sans modifier la structure de l'un ou l'autre des deux diocèses.

Enfin, il a également été annoncé que le prêtre Francisco César García Magán comme évêque auxiliaire de Tolède, où il est actuellement vicaire général. 

Informations et questions des commissions épiscopales

La note d'ouverture de la 118e Assemblée plénière donne un aperçu des thèmes qui seront abordés au cours de ces journées : la sous-commission épiscopale pour la famille et la défense de la vie présentera pour étude le projet de document "Orientations pour la pastorale des personnes âgées dans le contexte actuel".

Il fera également le point sur deux des événements prévus dans le cadre de l'Année de la famille "Amoris Laetitia". Semaine du mariage, promue par la CEE, du 14 au 20 février. Et la Rencontre mondiale des familles qui se tiendra à Rome du 22 au 26 juin, qui clôturera cette année consacrée spécialement à la famille. Compte tenu des difficultés à atteindre Rome et à pouvoir participer à cette rencontre, les évêques de la Plénière vont évaluer la possibilité d'organiser une rencontre nationale, en plus des réunions dans les différents diocèses.

Comme il est de coutume lors des réunions de l'Assemblée plénière, les activités des différentes commissions épiscopales seront passées en revue.

Le Secrétaire général de la CEE, Mgr Luis Argüello, présentera à la plénière diverses propositions du Service de coordination et de conseil pour les Offices de protection des mineurs.

L'ordre du jour comprend l'approbation, le cas échéant, des statuts de la CEE et de ses organes. Les évêques seront également informés du projet de structure et de fonctionnement du Conseil des études et projets de la CEE. La création de ce Conseil est l'une des activités prévues dans le plan d'action de la CEE, "Fidèle à l'envoi missionnaire", qui a été approuvé lors de la plénière d'avril 2021. Ils se prononceront également sur la proposition d'un document sur "la personne, la famille et le bien commun".  

Diverses questions de suivi seront abordées et, comme il est de coutume lors de la plénière de novembre, la proposition de constitution et de répartition du Fonds commun interdiocésain pour l'année 2022 et les budgets pour l'année 2022 de la Conférence épiscopale espagnole et des organismes qui en dépendent seront présentés pour approbation.

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Monde

Début de la réunion plénière des évêques américains

La plénière accordera une attention particulière à la "Déclaration sur le mystère de l'Eucharistie" attendue ainsi qu'à l'initiative de renouveau eucharistique et à un congrès eucharistique en 2024.

Gonzalo Meza-15 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Du 15 au 18 novembre, la réunion plénière de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) se tiendra à Baltimore, dans le Maryland. Ce sera une réunion très importante, non seulement parce que c'est la première Assemblée à se tenir en personne depuis novembre 2019 (la réunion du printemps 2020 a été annulée et celle de novembre a été virtuelle à cause de la pandémie), mais aussi parce qu'elle abordera des questions vitales pour l'Église aux États-Unis, notamment un " .... ".Déclaration sur le mystère de l'Eucharistie dans la vie de l'Église", Cette proposition a suscité des discussions et des débats animés, car on a cru à tort qu'il s'agissait d'un document visant à interdire la communion aux hommes politiques qui encouragent l'avortement, notamment le président américain Joe Biden et Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants - tous deux pratiquants déclarés.

Le projet de document ne contient pas une telle interdiction, et les évêques n'ont pas l'intention d'émettre des vetos publics. Selon l'USCCB, chaque catholique, qu'il occupe une fonction publique ou non, est appelé à une conversion permanente, et tous les catholiques ont l'obligation de soutenir la vie et la dignité humaines, affirment les évêques.

L'intention du document est de susciter une plus grande prise de conscience du mystère eucharistique, étant donné le profond manque de connaissances de la plupart des catholiques nord-américains sur le sacrement suprême de la vie chrétienne. Cette méconnaissance se reflète dans la pratique de la foi d'une partie de la population, par exemple l'absence croissante des fidèles à la messe dominicale ou le manque de révérence envers la Sainte Eucharistie.

Selon une enquête de 2019 du Pew Research Institute, seul un tiers des catholiques américains (une minorité) croit que le pain et le vin consacrés à la messe deviennent le corps et le sang du Christ et qu'à partir de ce moment, Jésus-Christ est réellement, véritablement et substantiellement présent dans la sainte communion. Cette réalité n'est pas comprise par les deux tiers des catholiques, qui considèrent le Corps et le Sang comme de simples "symboles", rien de plus. Cette "Déclaration sur le mystère de l'Eucharistie" ainsi que l'initiative de renouveau eucharistique et un Congrès eucharistique en 2024 seront discutés et votés lors de cette plénière à Baltimore.

L'ordre du jour comprend également plusieurs sujets parmi lesquels : le Synode des évêques sur la synodalité ; la mise en œuvre du cadre pastoral pour le ministère du mariage et de la vie familiale aux États-Unis ; une initiative d'aide aux futures mères appelée "Walking with Moms in Need" ; approbation des nouvelles versions anglaise et espagnole des rituels à utiliser aux États-Unis pour l'Ordre de l'initiation chrétienne des adultes et la Sainte Communion et l'adoration eucharistique en dehors de la messe ; consultation sur les causes de béatification et de canonisation des Serviteurs de Dieu Charlène Marie Richard et Auguste Robert Pelafigue, qui ont vécu dans l'État de Louisiane. Cette session verra également des élections pour les postes administratifs et la présidence de cinq comités de la Conférence, à savoir : Clergé, vie consacrée et vocations ; Culte divin ; Développement humain et justice ; Laïcs, mariage, vie familiale et jeunesse ; et Migration.

Bien que les médias séculiers se concentrent sur la "Déclaration sur le mystère de l'Eucharistie", cette session abordera des sujets très pertinents allant des sacrements aux processus de béatification et de canonisation. Des questions qui, d'une manière ou d'une autre, auront un impact sur le présent et l'avenir de l'Église aux États-Unis.

La Fortuna

La série du réalisateur Alejandro Amenábar semble, après plusieurs œuvres contraires, tendre vers un dialogue avec l'Église. C'est exactement ce que l'Église essaie de faire avec son processus synodal.

15 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

J'avoue que je suis un fan d'Alejandro Amenábar depuis l'époque où j'étais étudiant en sciences de l'information. Son opéra prima Thèses (1996) a vu le jour alors que j'étais encore à l'université et tous nos camarades de classe ont senti qu'il s'agissait de l'œuvre de l'un des nôtres (nous avons partagé une carrière avec lui) qui avait réalisé ce que nous voulions tous et ce à quoi nous nous préparions : communiquer, raconter de grandes histoires.

Mon admiration pour le réalisateur hispano-chilien a toutefois connu des hauts et des bas en raison de son engagement dans des thèmes controversés, dans lesquels il se heurtait à mes approches. Par exemple, Offshore (2004), est une ode à la légalisation de l'euthanasie ; ou encore Agora (2008), un film historique dans lequel le christianisme est dépeint comme l'ennemi du progrès et de la science.

Sa dernière production, cependant, m'a réconcilié avec lui une fois de plus. Il s'agit de la mini-série La Fortunaproduite par Movistar+ et annoncée comme la série espagnole la plus chère de l'histoire. Le scénario est basé sur la bande dessinée Le trésor du cygne noirde Guillermo Corral et Paco Roca, qui est à son tour basé sur des événements réels. Plus précisément, sur la victoire de la diplomatie espagnole contre une société américaine de chasse au trésor qui, en 2007, a détourné la cargaison de pièces du galion de la marine espagnole Nuestra Señora de las Mercedes, coulé au XIXe siècle.

Les protagonistes : un jeune diplomate catholique, conservateur, et un fonctionnaire athée, progressiste, plus mûr. Des étincelles jaillissent dès le premier instant entre deux personnages dont le seul point commun est leur désir de récupérer le trésor pillé pour l'Espagne. La série combine des films d'action et d'aventure, d'espionnage, de batailles d'époque, de romance, de thrillers juridiques, toutes les composantes pour garder un large éventail de téléspectateurs rivés à l'écran. Cependant, j'ai été surpris qu'il soit passé sans grand bruit (je ne connais pas ses chiffres d'audience, mais son écho dans les réseaux sociaux est assez limité) et qu'il n'ait pas été bien traité par la critique.

Et le fait est que La Fortuna est un produit amical et conciliant. Il ne favorise aucune des deux Espagne représentées par Alex Ventura (Álvaro Mel) et Lucía Vallarta (Ana Polvorosa). Les deux protagonistes parviennent à surmonter toutes les barrières qui les séparent, et ils le font en marchant ensemble, en plongeant dans leur passé commun, leur patrimoine culturel, leurs racines historiques, et cela, malheureusement, ne mérite pas aujourd'hui l'attention que suscitent la division, l'affrontement ou la violence gratuite de la série mollusque sud-coréenne !

C'est un Américain, l'avocat Jonas Pierce (Clarke Peters), qui fait comprendre aux protagonistes et aux membres paresseux du gouvernement espagnol l'importance de s'unir pour récupérer le trésor, en déclarant : "Nous parlons de plus que d'argent. Nous parlons du patrimoine culturel d'un pays. Chaque navire coulé fait partie de votre patrimoine, de votre âme".

Et quelle est l'âme de l'Espagne ? Qui avons-nous en commun ? Dès que nous réfléchissons un peu à notre esprit en tant que nation, voire en tant que continent, le sujet de la foi surgit.

L'athée Amenábar réussit également dans La Fortuna, une chose rarement vue dans l'industrie audiovisuelle espagnole au cours des 60 dernières années : la représentation respectueuse de la religion. La scène se déroule dans le quatrième chapitre et est filmée dans l'église de San Marcos à Madrid. Le jeune protagoniste se déclare catholique, bien que loin de l'Église : "quand j'étais enfant, dit-il, j'allais chez les piaristes (clin d'œil autobiographique d'Amenábar) et je priais beaucoup". Il se rend à l'église majestueuse en pleine crise personnelle et y a un dialogue intéressant avec un prêtre normal, ordinaire, comme ceux que nous connaissons qui fréquentent les églises, sans les caricaturer comme ceux qui n'y vont pas ont l'habitude de le faire. Et le dialogue est sensible, réaliste, plein d'espoir, sublime".

Dans cette scène et dans la demi-douzaine de chapitres de la série, je vois Amenábar la main tendue, prêt à marcher ensemble, à surmonter ce qui nous sépare, à respecter les différences... Exactement ce que l'Église essaie de faire avec son processus synodal. Serons-nous capables de prendre la main d'Álex, de Lucía, de tant et tant de personnes éloignées de l'Église et de commencer à marcher ensemble ?

Ne nous contentons pas d'une église majestueusement coulée dans les profondeurs où de nombreux pirates préfèrent en profiter, mais faisons ressortir le grand trésor que nous devons mettre en valeur. C'est notre âme, c'est notre Fortune. Si nous réussissons, nous aurons de la chance ou, en d'autres termes, nous serons bénis.

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

Actualités

Les prix Ratzinger, un hommage du pape François à son prédécesseur

La cérémonie de remise des prix de la Fondation Ratzinger, qui s'est tenue au Vatican ce week-end, s'est transformée en un hommage du Saint-Père à son prédécesseur, Benoît XVI. Le pape François a salué son dévouement à l'étude et à la recherche, "sa foi et son service à l'Église".

Rafael Miner-14 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape François a d'abord salué les lauréats de cette année. Il s'agit du professeur Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz, professeur émérite de philosophie de la religion et d'études comparatives des religions à l'université de Dresde, grand spécialiste d'Edith Stein et de Romano Guardini. Elle est rejointe par Ludger Schwienhorst-Schönberger, professeur d'Ancien Testament à l'Université de Vienne et considéré comme l'un des plus grands spécialistes des livres de sagesse et, en particulier, du Cantique des Cantiques.

Le même salut affectueux a été adressé par le Saint-Père au philosophe et théologien français Jean-Luc Marion, professeur de métaphysique à la Sorbonne et académicien de France, et à la professeure australienne Tracey Rowland, spécialiste des rapports entre théologie et culture du XXe siècle. Tous deux ont été récompensés en 2020, et ont reçu leur prix des mains du pape, en même temps que les lauréats de 2021.

Tracey Rowland est professeur à l'université de Notre Dame, en Australie, et membre du comité de rédaction de la revue Communio. En outre, il est intervenu lors d'un Forum organisé par Omnes le 14 avril 2021, dirigé par Pablo Blanco, professeur à l'Université de Navarre, intitulé Théologie et culture contemporaines.

Le pape a souligné que l'initiative du prix de la Fondation Ratzinger a établi un "lien durable" entre l'Église et le monde de la culture. La communauté des lauréats s'accroît chaque année en nombre, en origine et en variété de disciplines. La capacité de l'esprit humain, a-t-il ajouté, "est l'effet de l'étincelle allumée par Dieu dans la personne créée à son image", qui le pousse continuellement "à exprimer la vitalité de l'esprit dans le façonnement et la transfiguration de la matière".

"L'Écriture nous parle de la création de Dieu comme d'une 'œuvre'", a ajouté le Saint-Père. "Nous rendons donc hommage non seulement à la profondeur de la pensée et des écrits, ou à la beauté des œuvres artistiques, mais aussi au travail accompli avec générosité et passion pendant de nombreuses années pour enrichir l'immense patrimoine humain et spirituel à partager. C'est un service inestimable pour l'élévation de l'esprit et de la dignité de la personne, pour la qualité des relations dans la communauté humaine et pour la fécondité de la mission de l'Église".

Éloge funèbre du pape émérite Benoît XVI

Dans son discours, le Pontife Romain a fait référence aux personnalités qui ont fait l'objet de recherches de la part des lauréats, citant entre autres Guardini, De Lubac, Edith Stein, Lévinas, Ricoeur et Derrida, ainsi que McIntyre. Il a poursuivi en disant : "Parmi ces maîtres, il faut compter un théologien qui a su ouvrir et nourrir sa réflexion et son dialogue culturel dans toutes ces directions à la fois, parce que la foi et l'Église vivent dans notre temps et sont les amis de toute recherche de la vérité. Je parle de Joseph Ratzinger".

C'est "l'occasion de lui adresser à nouveau nos pensées affectueuses, reconnaissantes et admiratives", a-t-il ajouté, tout en rappelant leur rencontre il y a quelques mois à l'occasion du 70e anniversaire de son ordination sacerdotale : "...nous sentons qu'il nous accompagne dans la prière, gardant le regard constamment tourné vers l'horizon de Dieu". Aujourd'hui, nous le remercions en particulier parce qu'il était aussi un exemple de dévouement passionné à l'étude, à la recherche, à la communication écrite et orale ; et parce qu'il a toujours uni pleinement et harmonieusement sa recherche culturelle à sa foi et à son service de l'Église".

Le Pape a souligné cet engagement dans l'étude et l'écriture, qu'il a poursuivi durant son pontificat pour compléter la trilogie sur Jésus "et nous laisser ainsi un témoignage personnel unique de sa recherche constante du visage du Seigneur". De sa recherche, a-t-il noté, nous sommes "inspirés et encouragés, et nous assurons le Seigneur de notre souvenir".

Les coopérateurs de la vérité

François a également fait référence à la devise choisie par l'archevêque de l'époque, Joseph Ratzinger, à Munich : coopérateurs de la vérité. "Comme nous le savons, les paroles de la troisième lettre de Jean : cooperatores veritatis", sont la devise qu'il a choisie lorsqu'il est devenu archevêque de Munich. Ils expriment le fil conducteur des différentes étapes de sa vie, de ses études à son enseignement académique, en passant par son ministère épiscopal, son service pour la Doctrine de la Foi ̶ auquel il a été appelé par saint Jean-Paul II il y a 40 ans ̶ et son pontificat, caractérisé par un magistère lumineux et un amour indéfectible de la Vérité. 

Le slogan "cooperatores veritatis continue d'inspirer l'engagement des boursiers de la Fondation Ratzinger. Le pape François a affirmé que ces paroles "peuvent et doivent inspirer chacun de nous dans nos activités et dans nos vies".

Espagne

Rémi Brague propose le pardon face à la "culture de l'annulation".

Le philosophe français et professeur émérite à la Sorbonne, Rémi Brague, a déclaré au 23e Congrès des catholiques et de la vie publique que l'enjeu de la culture de l'annulation est "notre rapport au passé", et que nous devons choisir "entre pardonner et condamner". L'historien propose de "retrouver notre capacité à pardonner".

Rafael Miner-14 novembre 2021-Temps de lecture : 5 minutes

"Ce qui est en jeu ici n'est pas seulement le problème spécifique de la culture occidentale. De manière plus générale, il s'agit de notre relation avec le passé", a déclaré le penseur français dans son discours prononcé le deuxième jour du congrès, organisé par l'Association catholique des propagandistes (ACdP) et le CEU.

"Nous devons notamment nous demander quel type d'attitude nous devons adopter vis-à-vis de ce dont nous sommes le produit : commencer par nos parents, notre pays et notre langue, entre autres, et remonter jusqu'à la 'petite mare chaude' où Darwin a imaginé que la vie était apparue, et même jusqu'au Big Bang. Nous devons choisir entre le pardon et la condamnation,

"Le passé est rempli de bonnes actions, mais il est entaché d'une multitude d'actes horribles dont nous nous souvenons plus facilement. Les traumatismes s'attardent dans nos mémoires, tandis que nous prenons trop facilement pour acquis ce qui est agréable, comme s'il s'agissait d'un cadeau plutôt que d'un don que nous méritons.

Selon lui, "la création authentique ne rompt jamais le lien avec le passé. Dans un passage extrêmement intéressant de son œuvre DiscoursMachiavel note que le christianisme n'a pas pu étouffer complètement les souvenirs de l'ancienne religion car il a dû maintenir le latin, la langue de l'État romain qui persécutait les croyants, afin de propager la nouvelle foi.

Capacité à pardonner

Quoi qu'il en soit, poursuit le philosophe, "notre culture actuelle est prise dans une sorte de perversion du sacrement de pénitence : nous avons des confessions partout et nous voulons que les autres se confessent et se repentent. Mais il n'y a pas d'absolution, il n'y a pas de pardon, donc il n'y a ni l'espoir d'une nouvelle vie ni la volonté de la prendre en main. Espérons que nous pourrons retrouver notre capacité à pardonner", a déclaré Remi Brague, qui a reçu le prix Joseph Ratzinger - Benedict XVI de la Fondation du Vatican en 2012, et s'est vu décerner un doctorat honorifique par l'université CEU San Pablo en 2020.

La présentation de Rémi Brague au congrès de cette année était intitulée Le site la culture de l'annulation ou l'annulation de la culture ? Comme il est bien connu, L'un des phénomènes culturels de notre époque est l'annulation, c'est-à-dire le retrait du soutien à des personnes, des faits, des événements ou des cultures en fonction de certains paramètres. Un retrait qui peut aller jusqu'au déni.

Les auteurs grecs et latins

Pour prendre un exemple tiré de l'exposé du professeur français, "un jeune professeur de lettres classiques à Princeton, Dan-el Padilla Peralta, a récemment lancé un appel dans lequel il s'oppose à l'étude des auteurs grecs et latins en affirmant qu'elle favorise le racisme. D'abord, parce que les références à l'antiquité classique sont parfois brandies comme des armes en faveur du suprémacisme blanc. Deuxièmement, et surtout, parce que le monde antique s'est appuyé en partie sur le travail des esclaves comme infrastructure sur laquelle il a construit sa culture".

"En tant que chrétien moi-même, a déclaré Rémi Brague, je ne vois pas d'un bon œil ce genre de système social et je souhaite qu'il disparaisse. En outre, je suis heureux de souligner que l'esclavage a perdu sa légitimité grâce à la révolution de la pensée provoquée par la nouvelle foi. Si je me permets d'évoquer une fois de plus l'opposition rebattue entre les deux points de référence dans la culture occidentale, Jérusalem a mieux rendu justice à l'égalité radicale de tous les êtres humains qu'Athènes".

Dans ce dilemme entre pardonner ou condamner, le penseur français a formulé une série de réflexions. Par exemple, que "la condamnation est une position satanique. Le satanisme peut être relativement doux, et d'autant plus efficace. Selon Satan, tout ce qui existe est coupable et doit disparaître. Ce sont les mots que Goethe met dans la bouche de son Méphistophélès. (Alles was entsteht, / Ist wert, daß es zugrunde geht).

Toutefois, "le pardon n'est pas une tâche facile", a-t-il ajouté. Comment pouvons-nous donner notre approbation à ce qui nous a précédés ?" [...] "Le passé de l'humanité est marqué par les conflits et les guerres", a-t-il déclaré, admettant qu'"une personnalité qu'une culture A considère comme un héros peut représenter l'incarnation du mal pour une culture B", ajoutant que "seules les cultures inexistantes et purement imaginaires peuvent être totalement innocentes". Il a ajouté que "seules les cultures inexistantes et purement imaginaires peuvent être totalement innocentes".

L'influence de Descartes

Selon Brague, "ce que l'on appelle la culture de l'annulation peut à première vue être perçu comme un phénomène contemporain et appartient donc au domaine journalistique plutôt qu'au domaine philosophique". Il a toutefois souligné qu'"une analyse plus approfondie nous permet de constater que nous nous trouvons dans la dernière phase (pour l'instant) d'un long processus qui a commencé dans le prélude des temps modernes. Nous ne voyons que l'écume d'une vague beaucoup plus grande. L'idée d'une tabula rasa remonte au XVIIe siècle, avec le philosophe français René Descartes. Il envisageait de se défaire des préjugés de son enfance pour construire un nouvel édifice de connaissances sur un terrain totalement nouveau.

Ainsi, le philosophe français a considéré que, "il est toujours plus facile de détruire que de créer quelque chose à partir de rien".quelque chose qui devrait nous apprendre "faire preuve d'une certaine prudence. Lorsque nous touchons ce que les générations précédentes ont construit, nous devons le faire avec des mains tremblantes. Seul Staline a dit qu'il ne tremblerait pas lorsqu'il déciderait de procéder à une purge et d'envoyer des gens au mur"..

Le professeur Rémi Brague a été présenté par Elio Gallego, directeur du Centre d'études de formation et d'analyse sociale (CEFAS) de la CEU, qui a décrit le philosophe comme un "lointain disciple de Socrate, et a également souligné que "La conversation d'aujourd'hui a besoin de liberté et de vérité, l'une a besoin de l'autre"..

À l'ouverture de ce Congrès des catholiques et de la vie publique, le message sous-jacent était le lien intime entre le politiquement correct et la culture de l'annulation, qui vise à éliminer les idées discordantes du débat. En première ligne, le christianisme, qui "est déjà politiquement incorrect", a déclaré vendredi son directeur, Rafael Sánchez Saus, qui a qualifié le politiquement correct de "politiquement correct de l'Église catholique".méga-idéologie de notre temps"qui consisterait à "une collection d'idées éparses, intellectuellement faibles, unies par le refus de la transcendance". 

La dimension transcendante de l'homme

C'est précisément dans la négation de la dimension transcendante de l'homme que réside "la racine du totalitarisme moderne"., Le nonce du Vatican en Espagne, Mgr Bernardito Auza, a déclaré qu'en essayant d'éliminer ce qui fait de l'homme un "sujet naturel de droits", on met les libertés en danger. Le politiquement correct, a-t-il déclaré, "risque de devenir le Big Brother d'Orwell".. 

Pour sa part, le président de l'ACdP et de la CEU, Alfonso Bullón de Mendoza, a mis l'accent sur la situation actuelle de notre pays. De son point de vue, la culture de l'annulation se manifeste par des mesures telles que la récente réforme pénale qui peut conduire à punir de peines de prison les participants à des groupes d'information et de prière qui se réunissent devant les centres où sont pratiqués des avortements. Elle a également mis en garde contre les dangers d'une culture du politiquement correct pour l'Union européenne. "cohésion des catholiques".  

Vendredi également, le porte-parole du parti polonais Droit et Justice, Ryszard Legutko, s'est exprimé. Selon lui, les institutions européennes sont en train de faire de l'ingénierie sociale. "Ils essaient de restructurer toute la société". avec des instruments créés pour "pour générer cette nouvelle société". M. Legutko a souligné comment, main dans la main avec "l'égalitarisme, le néo-marxisme et le libéralisme", le politiquement correct est devenu "une partie intégrante du processus européen". La culture de l'effacement de la dissidence, a-t-il déclaré, donne lieu au paradoxe suivant : une société qui se présente comme pluraliste, inclusive et tolérante "est pleine de discrimination, d'injustice, d'intolérance et de haine"., a-t-il fait valoir.

Ce dimanche, après la messe célébrée par le cardinal Carlos Osoro, archevêque de Madrid, Bieito Rubido, directeur du journal espagnol Le débat, sur le sujet Les pièges du néo-langage et l'érosion des valeurs. Elle sera suivie par le cérémonie de clôture.

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Initiatives

Première "Marche pour la vie" en Finlande

Le samedi 11 septembre, un événement historique s'est déroulé à Helsinki : la toute première conférence de l'Union européenne sur l'environnement. Marche pour la vie en Finlande. L'objectif, comme d'autres marches qui ont eu lieu en de nombreux endroits, était de stimuler le débat public sur la réalité de la vie humaine dans le ventre de la mère, le phénomène de l'avortement et la défense du droit à la vie des enfants à naître. 

Raimo Goyarrola-13 novembre 2021-Temps de lecture : 5 minutes

En Finlande, l'avortement est autorisé presque librement. Bien que limitée à de nombreux cas et à la durée de la gestation, en pratique, toute raison donnée par la mère donne le feu vert à l'élimination de l'enfant. 

Dans notre pays, malheureusement, l'avortement est un sujet tabou. On n'en parle pas, on n'en parle pas non plus. On l'étouffe, comme si c'était quelque chose de honteux. Et c'est ainsi. Mais il n'y a aucune possibilité de débat public sur ce que signifie la vie humaine dans l'utérus. Le silence. Depuis quelque temps, il est considéré comme pratique et important de gagner en visibilité, d'ouvrir le dialogue, et quoi de moins que de descendre la rue la plus importante de la capitale finlandaise. 

La marche du samedi 11 septembre à Helsinki a marqué un tournant. Les organisateurs ont estimé la participation à une trentaine de personnes. En Finlande, il n'y a pas de culture des manifestations de rue. Une participation de 30 personnes est plus qu'un exploit. S'il atteint 50, c'est un succès. Eh bien, nous avons dépassé les 300 participants, escortés par la police qui a coupé la circulation ou l'a dirigée vers les rues adjacentes. 

Ce n'est plus un tabou. La visibilité de la défense de la vie est importante. Les médias n'ont absolument rien retenu dans leurs versions numériques, imprimées ou audibles. Le silence. Il y a un intérêt à faire taire la vérité dans certains domaines. Mais il y a aussi un intérêt à le rendre visible dans la rue, dans le dialogue. N'y a-t-il rien de plus humain que le dialogue ? Cette marche a été un avant et un après, car elle a mobilisé les gens, les a unis et a donné un nouvel élan à la visibilité de quelque chose qui est beau en soi. Nous ne sommes pas seuls. Nous sommes aussi la société.  

Environ 9 000 Finlandais à naître sont tués chaque année. C'est juste le nombre nécessaire pour un remplacement générationnel dans la société. Nous sommes à des chiffres insoutenables pour un avenir stable. Les enfants sont nécessaires. Mais le temps est venu de parler, de communiquer, de dialoguer.

La marche était organisée par deux groupes "pro-vie" récemment nés dans les paroisses catholiques d'Helsinki et de Kouvola. Elle a également été soutenue par deux associations chrétiennes non catholiques. 

L'une des organisatrices est une jeune mère qui est déjà grand-mère. À la naissance de son troisième enfant, le médecin lui a proposé de la stériliser, comme c'est la coutume dans le pays. Elle a refusé. D'autres enfants ont suivi. Finalement, le troisième enfant, qui aurait été le dernier selon les schémas de cette société "jetable", est tombé malade de leucémie. Un jeune adulte avec un brillant avenir. Un traitement de chimiothérapie a été mis en place, mais en vain. Une greffe de moelle osseuse s'est avérée nécessaire en dernier recours. Le seul frère compatible était le septième. Ce dernier a sauvé le troisième. La générosité et le courage des parents ont également apporté la solution. La nature est sage.  

Un fait scientifique

La marche s'est ouverte sur la place du Sénat, au cœur de la ville, d'où les marcheurs se sont dirigés vers le Parlement. Devant le Parlement, le programme comprenait des discours, des chansons et de la musique.

Dans son discours d'ouverture, le Dr Miikka Nummenpää a déclaré que le début de la vie humaine, lorsque les deux cellules germinales se rejoignent, est un fait scientifique et non religieux. Nous parlons de biologie, de science humaine, et non de dogmes religieux à imposer aux autres. Il a également souligné que parler en faveur d'un enfant dans le ventre de sa mère ne signifie pas s'opposer aux droits des femmes, car chaque être humain, qu'il soit en bonne santé ou malade, qu'il soit dans les premières ou les dernières semaines de sa vie, est un cadeau tout aussi précieux. "Personne ne peut avoir le droit de priver une autre personne du droit à la vie, qui est le premier droit de l'homme".Nummenpää a rappelé.

Marika Kaksonen, présidente de l'Organisation des droits de l'homme et médecin, a exprimé son inquiétude quant à cette initiative. OmaTahto2020Selon la loi, une candidate à l'avortement doit recevoir une ordonnance pour un avortement immédiatement après les examens médicaux pertinents de la grossesse, sans même avoir à discuter des raisons pour lesquelles elle demande un tel avortement. "Si cela se produit, cela portera préjudice non seulement aux enfants à naître, mais aussi aux filles et aux femmes qui cherchent à se faire avorter contre leur gré sous la pression d'un partenaire violent, d'un exploiteur ou d'un trafiquant, ou dans un moment de désespoir causé par des circonstances difficiles".a déclaré Kaksonen. "Identifier et aider ces personnes vulnérables serait presque impossible avec ce changement de loi, et augmenterait probablement le nombre d'avortements non désirés"..

Protéger la vie des enfants

Kirsi Morgan-MacKay, présidente de la Association pour le droit à la viea parlé avec émotion de la façon dont l'avortement peut également nuire à la femme qui le subit. Elle a partagé sa triste expérience d'avoir eu deux avortements. "Alors que le personnel infirmier venait de le convaincre qu'il s'agissait d'un embryon de quelques millimètres, un instant plus tard, je tenais encore dans ma main un parfait petit garçon de quelques centimètres avec des yeux, une bouche, des mains et des orteils".Kirsi a expliqué son deuxième avortement. "J'étais une personne parfaite, et j'ai réalisé que je venais de prendre la vie de mon petit garçon, une personne innocente que je commençais à aimer. L'avortement m'a vraiment brisé..

Dans son discours de clôture de la marche, la députée Päivi Räsänen a déclaré que les lois peuvent aussi être changées pour protéger la vie d'un enfant. "Alors que nous nous efforçons de faire évoluer la législation, nous devons également développer des mesures de soutien pour les femmes qui sont tombées enceintes dans une situation de vie difficile.a souligné M. Räsänen. "Il est insoutenable que la quasi-totalité des avortements soient pratiqués pour des raisons sociales dans notre société de bien-être. Les problèmes sociaux doivent être résolus par des moyens de politique sociale, pas en mettant fin à la vie".. En Finlande, plus de 90 % des avortements sont pratiqués pour des raisons sociales. 

Pendant le discours de cette femme politique bien connue, trois personnes sont apparues avec des klaxons et des cris et ont essayé d'empêcher son discours d'être entendu. Ce n'est pas très courant en Finlande. Avec un sourire et calmement, Päivi a déclaré que les participants à la Marche pour la vie nous étions ouverts à un dialogue sur la beauté de la vie humaine, même avec ces personnes qui, avec leurs cornes, leurs cris et leurs insultes, ne veulent pas parler comme des personnes. 

M. Päivi sera jugé pour un article qu'il a écrit il y a plusieurs années et dans lequel il défendait le mariage pour ce qu'il est, à savoir une relation stable entre un homme et une femme ouverte à la vie, à laquelle les actes homosexuels ne peuvent être assimilés. 

Nous vivons une époque turbulente. Mais il y en a toujours eu. Une nouvelle religion omniprésente, omnipotente et universelle est en train de naître. Avec son propre credo, ses propres commandements, sa propre morale, son propre drapeau. La bannière d'une alliance dans laquelle il semble n'y avoir aucune place pour Dieu, la loi naturelle ou la loi révélée. Ou du moins, il n'y a pas de place pour l'image de Dieu dans la personne humaine, en tant qu'homme et femme, appelés à l'amour et à la vie mutuels. Cette nouvelle religion n'est rien d'autre qu'une idéologie. Va-t-elle durer ? Le temps nous le dira.

La nature est sage et belle. La défense écologique de la vie humaine, avec raison et cœur, portera des fruits durables. Un nouveau printemps pour la défense de la vie humaine a commencé en Finlande. Le site Marche pour la vie sera répétée année après année. En attendant la deuxième marche, avec respect et patience, avec dialogue et visibilité, nous essaierons que beaucoup d'autres êtres humains innocents et sans défense puissent voir la lumière de ce monde merveilleux, à commencer par le visage souriant de leur mère.

L'auteurRaimo Goyarrola

Correspondant d'Omnes en Finlande.

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Une Église à l'écoute

S'il y a un mot qui peut offrir un fil conducteur au Synode qui a commencé dans l'Église, c'est "écoute". Un mot sur lequel le pape François a beaucoup insisté. 

13 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

En 2016, Jim McNamara, spécialiste de la communication, a publié un ouvrage intitulé . L'écoute organisationnelle ; L'essentiel manquant dans la communication publiqueLes résultats de cette étude ont révélé le déficit d'écoute dans les organisations. Les résultats de cette étude ont révélé le déficit d'écoute des organisations, qui consacrent 95 % de leur temps et de leur énergie de communication à parler et seulement 5 % à écouter. McNamara a proposé une "architecture d'écoute ce qui impliquait un changement d'attitude et de processus.

Les 9 et 10 octobre à Rome, le voyage synodal a été solennellement lancé sous le titre de Pour une Église synodale : communion, participation et missionqui durera jusqu'en 2023. Dans son homélie du dimanche 10, le pape François a déclaré : "L'Esprit nous demande d'écouter les questions, les préoccupations et les espoirs de chaque Église, de chaque peuple et de chaque nation. Et aussi d'écouter le monde, les défis et les changements qu'il nous propose".

Le document préparatoire du Synode mentionne quelques faits intéressants. Entre autres, le fait que la communauté chrétienne soit remise en question en tant que sujet crédible et partenaire fiable dans le dialogue social (en grande partie à cause de la crise des abus), ou le désir des jeunes d'être protagonistes au sein de l'Église, ou la demande d'une plus grande valorisation des femmes et d'espaces de participation à la mission de l'Église. 

Le parcours synodal offre à la hiérarchie et à tous les catholiques l'occasion de devenir meilleurs dans l'écoute, une écoute qui renforce généralement la transparence, le sentiment d'appartenance et la confiance dans les institutions. Attentive à la Parole de Dieu et aux incitations de l'Esprit Saint, cette rencontre peut être l'occasion pour l'Eglise d'être perçue à nouveau dans le monde dans toute sa puissance salvatrice.

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Vocations

Les saints prêtres : Saint John Henry Newman

La figure et les enseignements de St John Henry Newman restent d'une grande actualité et offrent aux chrétiens l'exemple d'un engagement inlassable pour la vérité malgré les obstacles.

Manuel Belda-13 novembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Votre vie

Saint John Henry Newman est né à Londres le 21 février 1801 de parents anglicans. Il était l'aîné de six enfants, trois fils et trois filles.

En 1816, à l'âge de quinze ans, il a fait une expérience religieuse et intellectuelle qui l'a fait sortir du scepticisme, et à partir de ce moment-là, il a entrepris de devenir un saint. En 1817, il a commencé ses études à Oxford et en 1825, il a été ordonné ministre dans l'Église anglicane. De 1828 à 1843, il a exercé son ministère dans l'église. Sainte Marie la ViergeIl est chargé de cours à l'université d'Oxford, où il prononce de nombreux sermons.

En 1833, il a commencé à travailler avec un groupe d'amis, le groupe appelé Mouvement d'Oxfordun mouvement de réforme de l'église anglicane, et publie 30 des 90 pamphlets appelés Tracts pour l'époquesur les questions doctrinales.

En 1842, il quitte l'église universitaire et se retire à Littlemore, un petit village près d'Oxford, pour se consacrer à l'étude et à la prière. En 1845, il est reçu dans l'Église catholique par le religieux passioniste Domenico Barbieri.

En 1846, il se rend à Rome pour des études ecclésiastiques et y est ordonné prêtre catholique le 30 mai 1847. Il décide de devenir oratorien afin d'établir l'Oratoire de Saint Philippe Néri en Angleterre, et fonde la première communauté oratorienne anglaise à Maryvale, près de Birmingham.

Après sa conversion au catholicisme, Newman a souffert de nombreux malentendus, tant de la part des anglicans que des catholiques. Léon XIII le crée cardinal en 1879. Il est mort à Edgbaston le 11 août 1890.

Il a été béatifié par Benoît XVI à Birmingham le 19 septembre 2010 et canonisé sur la place Saint-Pierre par le pape François le 13 octobre 2019.

Ses œuvres

Il a écrit de nombreux ouvrages. Sans prétendre à l'exhaustivité, les œuvres les plus caractéristiques sont présentées par ordre chronologique, divisées en deux périodes.

a) Période anglicane

- Sermons paroissiaux et simples.

- Quinze sermons prêchés devant l'Université d'Oxford, 1826-1843.

- Sermons portant sur les sujets du jour, 1831-1843.

- Conférences sur la doctrine de la justification, 1838.

- Un essai sur le développement de la doctrine chrétienne, 1845.

b) Période catholique

- Perte et gain : l'histoire d'un converti, 1848.

- Discours adressés aux congrégations mixtes, 1849.

- Sermons prêchés en diverses occasions, 1850-1873.

- Conférences sur la position actuelle des catholiques en Angleterre, 1851.

- L'idée d'une université, 1858.

- Apologia pro vita sua, 1864.

- Un essai en faveur d'une grammaire de l'assentiment, 1870.

- Méditations et Dévotions de feu le Cardinal Newman. Livre posthume contenant des notes prises par Newman lors de sa méditation.

Ses enseignements

Pour des raisons d'espace, nous ne pouvons présenter ici sa profonde pensée philosophique et théologique, aussi nous limiterons-nous à donner trois grandes lignes de sa riche doctrine spirituelle.

A. Sainteté chrétienne

La sainteté est un thème dominant dans les écrits de Newman, qu'il affirme être la grande finalité de la vie humaine. Pour l'atteindre, il faut trois choses : la rechercher, la désirer et l'aimer. Il s'agit d'une réalité dynamique, qui doit se développer. Il donne l'exemple de la graine et de l'arbre : la graine de la grâce baptismale est destinée à croître pour toujours. La sainteté est le fruit de l'initiative divine et de la coopération humaine. De la part du chrétien, une lutte ascétique est requise. C'est pourquoi il dit : "La lutte est le signe distinctif le plus caractéristique du chrétien. Il est un soldat du Christ".

Newman soutient qu'il est possible d'atteindre la sainteté en vivant au milieu du monde. Il affirme que le chrétien doit s'efforcer de collaborer avec le Christ à la rédemption de ce monde. Il est pleinement convaincu que le monde et les devoirs du chrétien au milieu du monde sont les plus importants. locus normal où le chrétien doit vivre sa vocation, non pas en renonçant au monde, mais à la mondanité. Selon Newman, c'est là l'effort pastoral de saint Philippe Néri : "Sauver les hommes, non pas du monde, mais dans le monde". Le chrétien n'a donc pas à abandonner ses tâches séculières pour atteindre la sainteté. La sainteté consiste à accomplir les tâches quotidiennes avec perfection : "Qu'est-ce que la perfection ? Je suppose que c'est le pouvoir ou la faculté d'accomplir notre devoir exactement et complètement, quel qu'il soit, par opposition à une exécution partielle, négligente, paresseuse, lente, maladroite (...). C'est une vie de foi, d'espérance et de charité, qui se manifeste par des actes successifs selon les appels du moment et la vocation de l'individu (...). Est parfait celui qui accomplit parfaitement ses devoirs quotidiens".

B) La prière continue

Newman décrit un type de prière qui consiste à vivre en présence de Dieu, en tout temps et en tout lieu. Commentant le texte évangélique de Luc 18,1 : " Il faut prier sans cesse et ne pas perdre courage ", il enseigne : " Ici, il nous est explicitement dit de prier encore et encore, de prier constamment (...). Il ne s'agit donc pas d'un acte de prière, ou de deux, mais d'un processus continu de prière". La prière continuelle est une caractéristique du vrai chrétien, parce que la nouvelle vie du chrétien est une vie de foi, et qu'est-ce que la foi, demande-t-il : "Si ce n'est regarder Dieu et penser à Lui continuellement, Lui tenir une compagnie régulière, ce qui est parler avec Lui dans nos cœurs tout le jour, prier sans cesse ? Dans ce type de prière, les mots ne sont pas toujours nécessaires, car il s'agit de : "Tout faire pour la gloire de Dieu, c'est-à-dire placer la présence et la volonté de Dieu devant nous de telle manière et agir de manière cohérente par rapport à Lui, de telle sorte que tout ce que nous faisons devienne un processus d'obéissance, témoignant sans cesse de Celui qui nous a fait et dont nous sommes les serviteurs. C'est, en somme, vivre sous le regard de Dieu".

C) Marie, modèle de sainteté chrétienne

Newman enseigne que la Vierge Marie est un "Miroir de Justice", c'est-à-dire un "Miroir de Sainteté", car après Jésus, elle est le modèle le plus parfait de sainteté, puisque les vertus de Marie reflètent les vertus de son divin Fils : "Imitons la foi de celle qui reçut le message de l'Ange sans aucun doute ; la patience de celle qui supporta la surprise de Joseph sans prononcer un mot ; l'obéissance de celle qui monta à Bethléem en hiver et donna naissance à Notre-Seigneur dans une étable ; l'esprit méditatif de celle qui médita dans son cœur ce qu'elle avait vu et entendu de Lui ; la force d'âme de celle dont le cœur transperça le glaive ; l'abandon de celle qui consentit à la mort de son Fils."

La dévotion mariale préférée de Newman est le Saint Rosaire, qu'il considère comme une prière éminemment contemplative, pour laquelle il déclare : " Le grand pouvoir du Rosaire est de transformer le Credo en prière ". Il conseille donc de contempler les mystères du Rosaire : "Essayez ceci, si vous ne le faites pas maintenant, bien que peut-être vous le fassiez ; c'est-à-dire, avant chaque mystère, placez devant vous une image de celui-ci, et fixez votre esprit sur cette image (par exemple, l'Annonciation, l'Agonie dans le jardin, etc.) tandis que vous dites le Notre Père et les 10 Ave Maria, sans penser aux mots, juste en les prononçant correctement)".

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Vatican

Le pape délivre un message de proximité à plus de 500 pauvres à Assise

Lors d'une émouvante rencontre de prière et de témoignage à Assise, le pape François a rencontré plus de 500 pauvres de diverses régions d'Europe à l'occasion de la cinquième Journée mondiale des pauvres, dimanche. Le Saint-Père a écouté les récits d'Afghans, de Français, de Polonais, d'Italiens, de Roumains et d'un Espagnol, Sebastian.

Rafael Miner-12 novembre 2021-Temps de lecture : 6 minutes

Les témoignages d'une mère roumaine, de l'Afghan Abdul, du Polonais Yurek, de l'Espagnol Sebastian, de l'Italien Marco, d'une famille française, entre autres, ont ému le pape à Assise (Italie). Certains d'entre eux sont des invités de la Maison Papa Francesco, un ancien bâtiment de Montedison, transformé par la suite en hôtel, à quelques kilomètres de la Basilique et séparé de celle-ci par un ancien four.

Depuis 1998, c'est un centre d'accueil géré par des bénévoles, et depuis 2014, les franciscains l'ont repris, suite au mandat du pape qui, lors de sa première visite à Assise le 4 octobre 2013, leur a demandé de poursuivre la mission de saint François d'accueillir et d'aider les personnes dans le besoin.

Le Saint-Père a remercié les personnes qui ont apporté leur témoignage pour leur "courage et leur sincérité", et a fait allusion dans son discours à "ceux dont les corps sont ici et dont les cœurs sont là-bas", en se référant aux réfugiés afghans qui ont leur famille ou une partie de leur famille là-bas. Il les a remerciés pour "le grand sentiment d'espoir" qu'ils ont transmis, et les a encouragés à "résister".

"Qu'est-ce que cela signifie de résister ?" a-t-il demandé. "Avoir la force de continuer malgré tout. La résistance n'est pas une action passive. Au contraire, il faut avoir le courage de s'engager dans une nouvelle voie, en sachant qu'elle portera ses fruits. Résister, c'est trouver des raisons de ne pas abandonner face aux difficultés, en sachant que nous ne les vivons pas seuls, mais ensemble, et que ce n'est qu'ensemble que nous pouvons les surmonter. Résister à toute tentation d'abandonner et de tomber dans la solitude ou la tristesse. Demandons au Seigneur de nous aider à trouver toujours la sérénité et la joie.".

"Ici, dans la Portioncule, saint François nous enseigne la joie de regarder celui qui nous entoure comme un compagnon de route qui nous comprend et nous soutient, comme nous le faisons pour lui", leur a dit le Saint-Père. "Que cette rencontre ouvre le cœur de chacun d'entre nous à se rendre disponible pour les autres, à faire de notre faiblesse une force qui nous aide à poursuivre le chemin de la vie, à transformer notre pauvreté en richesse à partager, et ainsi à améliorer le monde".

Sebastian, Abdul...

L'Espagnol Sebastian a donné l'un des témoignages. Il était tombé dans la drogue, avait fait de la prison, et s'était retrouvé seul et sans emploi. Il a été pris en charge par un prêtre de la paroisse de Mora de Toledo, Santiago Conde, et selon Sebastián lui-même, il mendiait pour vivre, et maintenant "je suis un mendiant de la miséricorde de Dieu", a-t-il dit avec émotion, après avoir été accompagné dans un centre pour sans-abri.

Abdul, qui se trouve en Italie avec sa femme Salima, a remercié le gouvernement italien "pour nous avoir sauvés". Ici, à Foligno, nous allons bien et nous remercions Caritas de nous avoir aidés avec les documents. Merci pour l'accueil, pour la maison et pour tout ce dont nous avons besoin. Merci aux opérateurs et à tout le personnel de Caritas qui est à nos côtés. Nous leur sommes particulièrement reconnaissants car ils nous traitent comme leurs parents et nous comme leurs enfants. Nous sommes très inquiets pour une partie de notre famille qui reste en Afghanistan et pour un fils réfugié en Turquie et nous aimerions que vous nous aidiez à les sauver également", a-t-il déclaré.

Yurek, recueilli par l'évêque d'Assise

Monseigneur Domenico Sorrentino, évêque d'Assise, a ramassé Yurek dans la rue, littéralement. Un Polonais de 60 ans, l'évêque l'a trouvé une nuit de Noël, allongé sur le sol, ivre, dans le froid. "Un travailleur infatigable", c'est ainsi qu'il est décrit par les frères du refuge, qui l'aident également à se réhabiliter de sa dépendance à l'alcool : "Une feuille ne peut pas tomber par terre quand il l'a déjà ramassée", disent-ils.

Yurek était venu en Italie pour travailler, laissant sa femme et ses deux filles en Pologne, mais, à la suite d'une série de circonstances, il s'est retrouvé dans la rue et est rapidement tombé dans la spirale de la dépendance. L'évêque Sorrentino l'a confié aux franciscains vers 2014, faisant de lui l'un des premiers hôtes de l'organisme caritatif, rapporte l'agence officielle du Vatican. Yurek ne connaît toujours pas l'italien, mais il plisse des yeux bleus lorsqu'il parvient à comprendre quelques mots décrivant son histoire ou lorsque les gens parlent du pape, auquel il est "très dévoué".

"Assise n'est pas une ville comme les autres".

Après les témoignages, le pape François a commencé son discours en parlant de saint François d'Assise. "Si nous sommes ici aujourd'hui, c'est précisément pour apprendre de ce que saint François a fait. Il aimait passer beaucoup de temps à prier dans cette petite église. Il se réunissait ici en silence et écoutait le Seigneur, ce que Dieu voulait de lui. C'est aussi pour cela que nous sommes venus ici : nous voulons demander au Seigneur d'entendre notre cri et de nous venir en aide. N'oublions pas que la première marginalisation dont souffrent les pauvres est spirituelle", a souligné le Saint-Père dans son discours, qui s'est déroulé dans la basilique Sainte-Marie-des-Anges.

"Par exemple, beaucoup de personnes et de jeunes trouvent le temps d'aider les pauvres et de leur apporter de la nourriture et des boissons chaudes. C'est très bien et je remercie Dieu pour leur générosité. Mais surtout, je suis heureuse de savoir que ces bénévoles restent un moment pour parler aux gens, et parfois prier avec eux. Le fait même d'être ici, à la Portioncule, nous rappelle la compagnie du Seigneur, qui ne nous laisse jamais seuls, qui nous accompagne toujours à chaque instant de notre vie", a ajouté le pape lors de la rencontre organisée par le Conseil pontifical pour la promotion de la nouvelle évangélisation.

François a remercié d'avoir "accepté mon invitation à célébrer ici à Assise, la ville de Saint-François, la cinquième Journée mondiale des pauvres, qui a lieu après-demain. Assise n'est pas une ville comme les autres : Assise porte le visage de saint François. Penser que c'est dans ces rues qu'il a vécu sa jeunesse agitée, qu'il a reçu l'appel à vivre l'Évangile à la lettre, est une leçon fondamentale pour nous".

"Bien sûr, d'une certaine manière, sa sainteté nous fait trembler, car il semble impossible de l'imiter. Mais ensuite, quand on se souvient de certains moments de sa vie, de ces "fioretti" recueillis pour montrer la beauté de sa vocation, on est attiré par cette simplicité de cœur et de vie : c'est l'attrait même du Christ, de l'Évangile. Ce sont des faits de la vie qui valent mieux que des sermons", a-t-il déclaré.

Il y a un autre fait important", a souligné le Pape, en complétant l'idée qu'il venait d'exprimer par l'expression de l'accueil. "Ici, dans la Portioncule, saint François a accueilli sainte Claire, les premiers frères et de nombreux pauvres qui venaient à lui. Avec simplicité, il les a reçus comme des frères et sœurs, partageant tout avec eux. C'est l'expression la plus évangélique que nous sommes appelés à faire nôtre : l'accueil. Accueillir signifie ouvrir la porte, la porte de la maison et la porte du cœur, et laisser entrer ceux qui frappent. Et qu'ils se sentent à l'aise, pas étonnés".

"Là où il y a un vrai sens de la fraternité, poursuit-il, il y a aussi une expérience sincère de l'accueil. Là où, en revanche, il y a la peur de l'autre, là où il y a la peur des autres, le mépris de leur vie, alors naît le rejet. L'accueil génère un sentiment de communauté ; le rejet, en revanche, bloque au contraire, referme sur son propre égoïsme".

Le Pape a ensuite rappelé que "Mère Teresa, qui a fait de sa vie un service d'hospitalité, aimait à dire : 'Quel est le meilleur accueil ? Un sourire. Partager un sourire avec une personne dans le besoin est bon pour moi et pour l'autre. Le sourire comme expression de la sympathie, de la tendresse".

"Un sentiment d'espoir".

Auparavant, le Pontife romain a remercié les témoignages, "parce que vous êtes venus ici de tant de pays différents pour vivre cette expérience de rencontre et de foi. La rencontre est la première chose, c'est-à-dire aller vers l'autre avec un cœur ouvert et une main tendue. Nous savons que chacun de nous a besoin de l'autre, et que même la faiblesse, si nous la vivons ensemble, peut devenir une force qui améliore le monde.

"Souvent, la présence des pauvres est considérée avec ennui et tolérée ; parfois, on entend dire que ce sont les pauvres qui sont responsables de la pauvreté ! Il est temps que les pauvres aient à nouveau une voix, car pendant trop longtemps leurs demandes sont restées inaudibles, inaperçues", a dénoncé François.

Le Pape a reconnu "certaines choses qui m'ont particulièrement plu, que je voudrais résumer d'une certaine manière, pour les faire encore plus miennes et les faire s'installer dans mon cœur. Tout d'abord, j'ai capté un grand sentiment d'espoir. La vie n'a pas toujours été tendre avec vous, elle vous a même souvent montré un visage cruel. La marginalisation, la souffrance de la maladie et de la solitude, le manque de nombreux moyens nécessaires, ne vous ont pas empêché de regarder avec des yeux pleins de gratitude les petites choses qui vous ont permis de résister".

Emplois, non à la violence

"Il est temps", s'est finalement écrié le pape, "de retrousser nos manches pour retrouver la dignité en créant des emplois". Il est à nouveau temps d'être indigné par la réalité des enfants qui sont affamés, réduits en esclavage, jetés en pâture, ballotés dans les eaux du naufrage, victimes innocentes de toutes sortes de violences. Il est temps que la violence à l'égard des femmes cesse et qu'elles soient respectées et non traitées comme des marchandises. Il est temps de briser le cercle de l'indifférence et de découvrir la beauté de la rencontre et du dialogue".

À certains moments, le Saint-Père a improvisé, comme il en a l'habitude. Par exemple, il a fait l'éloge du cardinal Barbarin, ou lorsqu'il a rappelé que "c'est l'enseignement que saint François nous donne : savoir se contenter du peu que nous avons et le partager avec les autres". Les pauvres participant à la journée ont été accueillis pour le déjeuner par l'évêque Sorrentino d'Assise.

La cinquième Journée mondiale des pauvres a lieu ce dimanche 14 novembre, pour laquelle le Saint-Père a écrit ce qui suit Message. Le Pape nous exhorte à "aller à la rencontre des pauvres, où qu'ils soient", comme le résument les évêques espagnols, comme vous pouvez le constater ici.

Écologie intégrale

Albert Alberich : "Moda re- est plus que de simples conteneurs de vêtements".

Combinant l'engagement pour l'emploi et la dignité humaine et le souci de l'environnement, le projet Moda-re promu par Caritas gagne chaque année en importance et en visibilité.

Maria José Atienza-12 novembre 2021-Temps de lecture : 6 minutes

Les poubelles à vêtements que nous voyons dans de nombreux quartiers de nos villes contiennent bien plus que des textiles : un processus dans lequel convergent la collecte, le tri, la réutilisation, le recyclage, le don social et la vente de vêtements, auquel participent directement plus de mille personnes. Un projet pionnier au sujet duquel Omnes s'est entretenu avec les personnes suivantes Albert Alberichdirecteur Moda re-.

-Comment est né le projet Moda-Re ?

Moda re- est la réponse de Cáritas Española à la nécessité de créer des emplois pour les groupes les plus vulnérables et, en même temps, de répondre plus efficacement au défi environnemental que représente le traitement correct des vêtements usagés.

La confédération Caritas a une longue histoire de travail avec des vêtements usagés pour soulager les besoins des personnes les plus vulnérables. Au fil des ans, la collecte et la réutilisation de ces vêtements sont devenues un élément de création d'emplois pour ces mêmes personnes, de plus en plus convaincues que l'emploi est le meilleur moyen de les réinsérer dans la société.

C'est donc dans le but de continuer à gérer les déchets textiles, de faire face aux nouveaux défis environnementaux et de continuer à se concentrer sur la création d'emplois pour les personnes les plus vulnérables que Moda re- a été créée en 2018, qui deviendra une Coopérative en mars 2020.

Moda re- a généré quelque 1 000 emplois, dont plus de la moitié pour des personnes en situation ou en risque d'exclusion sociale.

Albert Alberich. Directeur de la mode re-

Comment a-t-il été reçu par la Caritas diocésaine ?

Albert Alberich
Albert Alberich

Moda re-, après tout, est le résultat de l'union d'un grand nombre d'entreprises d'insertion qui ont œuvré pour la justice sociale par le biais de la réutilisation des vêtements.

Aujourd'hui, 42 organisations Caritas diocésaines de toute l'Espagne font partie de Moda re- avec leurs entreprises d'insertion respectives. Cette union des forces a permis à Moda re- de poursuivre sa croissance en créant des emplois (aujourd'hui plus de mille) et en prenant soin de l'environnement.

Ensemble, nous travaillons pour faire de Moda re- l'un des projets de collecte, de réutilisation et de préparation au recyclage les plus réussis d'Europe.

Pour les différentes Caritas, son adaptation à Moda re- est simple, car la mission et les valeurs du projet sont les mêmes que celles que Caritas a maintenues et préservées dans sa trajectoire. Cependant, chez Moda re-, nous nous engageons à rendre digne la livraison des vêtements. De Moda re- nous sommes également engagés à l'évolution naturelle du modèle, approfondissant dans la dignité de la livraison des vêtements. Désormais, les personnes vulnérables, qui bénéficient des services de Caritas, vivent une expérience de shopping totalement normalisée, comme n'importe quel client : elles se rendent dans l'une de nos boutiques Moda re-, choisissent selon leurs goûts les vêtements qu'elles veulent porter, les essaient si elles le souhaitent, et donnent leur carte sociale au lieu d'une carte de crédit ou d'argent liquide au moment du paiement.

- Combien de personnes bénéficient du projet ?

Grâce à l'ensemble de l'activité que nous menons, Moda re- a généré jusqu'à présent environ 1 000 emplois, dont plus de la moitié sont destinés à des personnes en situation d'exclusion sociale ou en risque d'exclusion sociale qui réalisent leur parcours d'insertion au sein de notre projet. De même, par le biais de nos magasins, nous avons fait don de plus de 600 000 vêtements par an à des personnes dans le besoin. 

-Comment s'effectue cette double tâche d'insertion professionnelle et de formation, ainsi que l'impact écologique ? 

Comme notre projet englobe le cycle complet des vêtements usagés : collecte, tri, réutilisation, recyclage, don social et vente, les deux tâches vont de pair dans chacun des processus.

Grâce à l'ouverture de nos magasins de vêtements d'occasion, où, en plus de la prestation sociale susmentionnée, nous vendons des vêtements au grand public, nous générons des emplois pour des groupes en situation d'exclusion sociale. Nous sommes également directement liés au soin de la planète, en promouvant l'utilisation maximale de toutes les matières premières, ainsi que la consommation durable et responsable à travers l'offre commerciale de nos magasins.  

Tous les revenus générés par le projet sont utilisés pour notre propre développement et notre croissance, car nous n'avons pas de but lucratif. Actuellement, 60% des personnes employées par Moda re-, accès à un emploi normal après être passé par un poste d'insertion. Notre objectif permanent est que de plus en plus de personnes en situation ou en risque d'exclusion sociale puissent travailler avec nous, acquérant ainsi les compétences qui leur permettront de faire le saut vers l'entreprise ordinaire.

Ceci doit être combiné avec nos efforts croissants pour atteindre la neutralité climatique afin de commencer à générer un impact environnemental positif à travers différentes actions : une technologie de tri automatique des textiles pour recycler les tissus qui ne sont pas adaptés au don et à la vente, afin de générer de nouvelles fibres et de réduire la production textile, l'acquisition de véhicules électriques et l'installation d'énergie photovoltaïque pour alimenter le projet de manière durable.

Actuellement, 60% des personnes employées par Moda re-, accèdent à un emploi normalisé après être passées par un poste d'insertion.

Albert AlberichMode directe re-.
Planta Formació i Treball modare

-On estime que 80 milliards de vêtements neufs sont achetés dans le monde chaque année. Sommes-nous conscients de ce qui se cache derrière chaque presse en termes de travail, de conditions de travail, de consommation d'eau, etc., donnons-nous seulement "ce que nous ne portons plus, parce que c'est vieux ou déchiré" ? 

L'industrie textile n'a cessé de croître ces dernières années, et avec elle l'épuisement des ressources naturelles dont nous disposons. Mais la pandémie causée par le COVID-19 et le long temps que nous passons enfermés à l'intérieur nous ont permis de réfléchir à de nombreuses questions, notamment aux dommages perpétuels que nous causons à notre maison commune.

Suite à cette crise sanitaire, sociale et économique, de nombreuses personnes sont plus conscientes de l'importance de consommer de manière responsable, d'intégrer des habitudes durables dans sa vie et de pouvoir offrir une seconde chance à ces vêtements dont nous n'avons plus besoin en les donnant à nos poubelles.

- Ces dernières années, nous avons assisté à l'expansion des points de vente Moda Re et à des accords avec des entreprises comme Inditex ou Decathlon. Y a-t-il une plus grande prise de conscience, de la part de l'industrie textile, de la nécessité de promouvoir le travail, les personnes et l'écologie avec ce type de projet ? 

Oui, petit à petit, la conscience que consommer de manière consciente et responsable peut générer un changement social et environnemental s'installe dans notre société, et la preuve en est qu'aujourd'hui nous avons déjà plus de 115 re- boutiques de mode dans toute la péninsule ibérique et les Baléares.

En outre, depuis le mois de mai, grâce à un accord avec Alcampo, Moda re- a mis en place cinq espaces de vente de vêtements d'occasion dans les hypermarchés Alcampo (Sant Boi, Centro Comercial Diagonal Mar, Sant Adrià de Besòs, Sant Quirze et Fuenlabrada), où l'on peut acheter des vêtements d'occasion en parfait état. Cette initiative pionnière permet de donner une seconde chance aux vêtements, tout en créant une égalité de traitement entre les vêtements d'occasion et le reste des nouveaux produits de consommation de l'hypermarché. L'objectif est que ces zones de vente atteignent les 70 hypermarchés Alcampo dans toute l'Espagne d'ici 2023.

Tout cela signifie faire un pas de plus vers l'économie circulaire, la réduction des déchets et la sensibilisation à l'importance de la réutilisation des textiles, ainsi que favoriser l'intégration sociale des personnes en risque d'exclusion sociale.

- Maintenant que nous sommes dans le "changement de saison", de nombreux bacs de recyclage dans nos villes sont pleins. Deux questions en découlent : pensez-vous que de plus en plus de personnes prennent conscience du travail de Moda-re et, d'autre part, pensez-vous que Moda-re peut également contribuer à sensibiliser à la surabondance de vêtements que nous avons parfois à la maison et qui pourraient être utiles à d'autres personnes ? 

Interior Moda re- Sevilla

Chaque changement de garde-robe signifie un don massif de vêtements dans nos poubelles, et il est vrai que les chiffres de la collecte continuent d'augmenter, ce dont nous sommes très reconnaissants car cela nous permet de continuer à améliorer notre impact social et environnemental.

Mais au-delà de nos chiffres de collecte, nous devons être conscients des déchets textiles que nous générons. Les vêtements polluent aussi et une grande partie d'entre eux n'a pas la chance de finir dans des usines comme la nôtre, où ils sont tous mis à une fin durable.

Nous pensons que c'est le bon moment pour apprendre à vivre avec une conscience sociale, alors pourquoi ne pas commencer par apprendre l'impact positif de la re-consommation de la mode d'occasion ? De nombreuses personnes dans le monde entier modifient déjà leurs habitudes d'achat de textiles à la suite de cette pandémie, et prennent de plus en plus au sérieux l'impact de leurs achats sur la santé, la société et l'environnement.

Notre objectif est que la population apprenne à connaître Moda re- pour tout ce qu'il englobe. Nous ne sommes pas seulement des conteneurs pour Caritas, ni des magasins de seconde main. Nous sommes l'insertion professionnelle, l'inclusion sociale, le soin de la planète, donner une seconde vie aux vêtements pour réduire les taux de production... en bref, laisser derrière nous le modèle actuel de la fast fashion et offrir au marché une alternative durable comme la nôtre, en promouvant la consommation responsable et l'économie circulaire au profit de l'environnement et de la société.

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Martyrs

Les martyrs du XXe siècle sont morts en aimant, en pardonnant et ont ainsi montré que la semence de l'Évangile donne vie et produit des fruits que nous pouvons contempler aujourd'hui.

12 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Le 16 octobre dernier, 127 martyrs de la persécution religieuse en Espagne entre 1936 et 1939 ont été élevés aux autels. C'était dans la cathédrale de Cordoue et parmi eux se trouvaient 19 personnes liées à l'archidiocèse de Mérida-Badajoz, dont 10 étaient nées dans des villes de cet archidiocèse et 9 autres avaient été martyrisées dans des villes de la province de Badajoz qui appartenait alors au diocèse de Cordoue.

J'ai eu l'occasion de participer à cette célébration, qui a révélé deux grandes choses : la grâce que Dieu donne aux baptisés pour subir de grandes épreuves, et la fidélité de beaucoup de nos frères et sœurs, qui les conduit même à donner leur vie pour le Seigneur.

Dimanche dernier, le 7, nous avons célébré une Eucharistie d'action de grâce dans la paroisse de Castuera, l'un des villages où sont nés ces martyrs. Au cours de la messe, on a pu sentir la proximité du peuple de Dieu avec ces prêtres qui ont exercé leur ministère sacerdotal parmi nous, qui ont vécu dans nos villages, qui ont marché dans nos rues, et qui ont même des parents encore parmi nous.

Les paroles prophétiques de l'Apocalypse peuvent leur être appliquées : "Ils sortent de la grande tribulation ; ils ont lavé leurs robes dans le sang de l'Agneau. Ils ont accompli dans leur vie la générosité et la confiance en Dieu jusqu'à l'extrême. Ils ont été fidèles à leur vocation de suivre l'Agneau jusqu'au sommet du sacrifice, où les attendait leur Seigneur. Face à la possibilité de la mort, ils ont préféré être loyaux et montrer, par leur vie, leur amour pour Dieu et pour leur prochain afin de vivre, en mourant, dans une éternité heureuse. C'est ce que nous croyons, c'est ce que nous espérons, sur la base de la promesse du Seigneur.  

"L'amour est plus fort que la mort", dit l'Écriture Sainte. Ils sont morts en aimant, en pardonnant, sans haine ni rancune, et ils ont ainsi montré que la semence de l'Évangile donne vie et produit des fruits, des fruits que nous pouvons contempler aujourd'hui. Ils ont tous ressenti la petitesse de leurs faiblesses, ils savaient qu'ils n'étaient rien... mais cette faiblesse, cette pauvreté... Je ne suis rien, je n'ai rien...les a amenés à affirmer avec saint Paul : "ce n'est pas moi, c'est le Christ qui vit en moi"et la peur s'est transformée en courage, et le manque d'issue en espérance, et l'obscurité de l'issue est devenue transparente pour voir le Seigneur crucifié, plein de lumière et de vie, ressuscité. C'est Pâques, "Mara-na-ta", le Seigneur arrive. 

" Jésus a pu se laisser tuer par amour, mais de cette façon même, il a détruit le caractère définitif de la mort, parce qu'en lui était présent le caractère définitif de la Vie. Il a fait corps avec la Vie indestructible de telle sorte qu'elle renaît à travers la mort", Benoît XVI a dit. 

Ce sont les nouveaux bienheureux qui s'ajoutent à la longue liste du martyrologe de l'Église : vivants dans le Seigneur, lumières sur le chemin, espoirs réalisés et désirs comblés pour la plénitude dans la joie éternelle des nouveaux cieux et de la nouvelle terre arrosés de leur sang, uni à celui de leur Seigneur.

Ils étaient les serviteurs de cette Église née du côté ouvert du Sauveur. Dans l'Église, ce n'est pas ce que nous, les hommes, faisons qui est important, mais ce que Dieu notre Seigneur fait.ni ne regarde nos péchés, mais la foi de votre Église".nous disons à la Sainte Messe, où le Seigneur revient chaque jour avec son amour.ayant aimé les siens, je les aime jusqu'au bout". 

L'auteurCelso Morga

Archevêque émérite du diocèse de Mérida Badajoz

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Le prendre de manière non philosophique

La philosophie se forme dans un sens critique, dans une analyse approfondie de la réalité, ce qui constitue un contrepoint dans une société superficielle et utilitaire comme la nôtre. C'est précisément pour cette raison qu'elle est plus nécessaire aujourd'hui que jamais.

12 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Nous étudions la proposition du gouvernement pour la nouvelle loi sur l'éducation. Parmi les nombreux aspects que nous pourrions analyser, l'un de ceux qui passent inaperçus est la diminution du poids des sciences humaines, et plus particulièrement de la philosophie.

En effet, l'éthique disparaît de l'ESO, et la charge d'enseignement est réduite dans le Bachillerato. En attendant de voir si les Communautés autonomes vont " défaire le désordre ministériel " et augmenter la charge d'enseignement de cette matière et d'autres, le point de départ est que la LOMLOE réduit une fois de plus le poids des Humanités.

La connaissance humaniste est une fenêtre sur le monde, ouvrant les yeux et l'esprit, forgeant une coexistence critique et apportant un réconfort à de nombreux moments de la vie.

La littérature, l'histoire, la philosophie, la théologie et la philologie sont des matières auxquelles nous ne devons pas renoncer en tant que société et nous devons encore moins permettre que les jeunes en soient privés. Plus précisément, la philosophie fournit une éducation critique, une analyse approfondie de la réalité, qui constitue un contrepoint dans une société superficielle et utilitaire comme la nôtre. Mais c'est précisément la raison pour laquelle elle est plus nécessaire que jamais.

Réduire un sujet à deux heures, c'est en faire une "marmite", c'est en réduire l'importance et la valeur. Que dire de laisser un sujet en une seule heure, comme c'est le cas pour la religion ou la musique, c'est les rendre presque inexistants !

Mais les Humanités ont également été accusées de partialité idéologique, dans le but d'imposer des postulats partisans, ce qui est très dangereux. Cette situation est grotesque dans les matières scientifiques où, par exemple, l'étude des mathématiques dans une perspective de genre est proposée. Mais c'est particulièrement dangereux dans les Humanités, qui sont plus perméables à de tels messages.

Pour cette raison, nous devons dénoncer le fait que l'Histoire a perdu sa recherche d'objectivité dans son approche de différents événements comme la Seconde République ou l'inclusion de visions de l'Espagne qui portent un toast au nationalisme.

Dans le cas de la philosophie, en raison d'un prétendu féminisme, certaines figures philosophiques, qui peuvent difficilement justifier leur contribution à l'histoire de la philosophie, ont été insérées, tandis que d'autres, plus pertinentes mais d'un autre genre, ont été laissées de côté.

Je crains que nos étudiants aillent simplement voir le film d'Amenábar sur Hypatie d'Alexandrie et n'apprennent rien de plus, car il n'y a pas grand-chose d'autre. Alors qu'une philosophe de premier ordre comme Edith Stein est reléguée dans l'oubli. Peut-être parce que cette femme juive, disciple de Husserl, le fondateur de la phénoménologie, s'est convertie au catholicisme, est devenue une carmélite déchaussée, une martyre et a été déclarée patronne de l'Europe par Jean-Paul II.

Peut-être.

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

Zoom

L'interminable fuite du Congo

Une femme congolaise porte son enfant et quelques effets personnels au poste frontière dans l'ouest de l'Ouganda. Depuis des semaines, des hommes armés ont pris le contrôle de villages proches de la frontière, déplaçant de nombreux Congolais vers l'Ouganda voisin.

Maria José Atienza-11 novembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
Espagne

Caritas et Cee s'unissent pour la 5ème journée des pauvres

Dans la Conférence épiscopale espagnole y Caritas ont une fois de plus uni leurs forces pour mobiliser les communautés chrétiennes et la société dans son ensemble afin de les sensibiliser aux objectifs de cet événement annuel promu par le pape François.

Maria José Atienza-11 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

La cinquième édition de cette journée est intitulée "Vous avez toujours les pauvres avec vous". Dans son message pour la journée, le pape François a souligné l'importance pour les églises locales d'aller "à la rencontre des pauvres, où qu'ils soient". ,

"Il est urgent d'aller les rencontrer chez eux, dans les hôpitaux et les maisons de soins, dans la rue et dans les coins sombres où ils se cachent parfois, dans les refuges et les centres d'accueil... Il est important de comprendre ce qu'ils ressentent, ce qu'ils perçoivent et les désirs qu'ils ont dans leur cœur".

Afin d'encourager la célébration de cette Journée, la CEE et Caritas ont préparé divers matériels, qui sont disponibles dans un espace numérique créé ad hocà l'usage de tous les diocèses, paroisses, communautés, mouvements, associations et institutions de l'Église.

Les matériels sont préparés pour être diffusés dans les différents canaux de communication actuellement utilisés par les diocèses et les communautés : une vidéo, une série de créativités graphiques pour des réseaux tels qu'Instagram ou twitter ainsi que les supports liturgiques correspondant à cette journée, et le texte intégral du message du pape François pour cette journée.

Objectifs

Comme l'explique le matériel d'animation de la Journée, la réponse au thème de cette année - "Vous avez toujours les pauvres avec vous" - implique :

  • Ouvrir notre cœur aux gens, mettre de côté les résistances qui nous lient à la sécurité de ce que nous savons faire et contrôler, et faire de la place pour la créativité et la nouveauté que les autres peuvent apporter et que nous n'attendons pas.
  • Changer notre mentalité, notre façon de penser, par rapport à notre manière de donner, pour relever le défi du partage et de la participation.
  • Opter pour un style de vie plus simple et plus austère, où le fait de ne pas accumuler pour assurer notre vie nous rend moins dépendants des biens matériels et plus libres de croire et de faire confiance à la proposition évangélique des Béatitudes.
  • S'ouvrir à la grâce de Dieu. Nous ne pouvons pas changer seuls, c'est l'Esprit qui transforme nos cœurs, nos esprits et nos actions, et utilise la communauté pour nous changer et nous améliorer en tant que personnes grâce à l'amour qu'il sème en chacun de nous.
Culture

La Fondation Ratzinger honore les nouveaux "coopérateurs de la vérité".

Les lauréats des prix Ratzinger 2020 et 2021, décernés par la Fondation qui porte le nom du pape émérite, seront récompensés le 13 novembre par le pape François. Deux professeurs allemands seront honorés lors de la cérémonie, ainsi que les lauréats de l'année dernière, le Français Jean-Luc Marion, et l'Australienne Tracey Rowland, intervenante au Forum Omnes le 14 avril.

Rafael Miner-11 novembre 2021-Temps de lecture : 5 minutes

Cette année, les experts honorés par la Fondation Joseph Ratzinger-Benoît XVI sont deux intellectuels allemands. Tout d'abord, Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz, professeur émérite de philosophie des religions et d'études comparatives des religions à l'université de Dresde, grande spécialiste d'Edith Stein et de Romano Guardini, et également rédactrice en chef de leurs ouvrages respectifs. Opera Omnia. Et à ses côtés, Ludger Schwienhorst-Schönberger, aujourd'hui professeur d'Ancien Testament à l'Université de Vienne et considéré comme l'un des plus grands spécialistes des livres sapientiaux et, en particulier, du Cantique des Cantiques.

En 2020, il y avait également deux lauréats, mais la cérémonie n'a pas pu avoir lieu à cause de la pandémie. Il s'agit du philosophe et théologien français Jean-Luc Marion, professeur de métaphysique à la Sorbonne, universitaire français et ancien membre du Conseil pontifical de la culture, et de la professeure australienne Tracey Rowland, spécialiste des relations entre la théologie du XXe siècle et l'idée de culture. Ses recherches font notamment référence à la philosophie d'Alasdair MacIntyre et à la théologie d'Henri De Lubac et de Joseph Ratzinger. En outre, de 2001 à 2017, elle a été doyenne de l'Institut d'études politiques de l'Union européenne. Institut Jean-Paul II pour le mariage et la famille à Melbourne et a été nommé membre de la Commission théologique internationale en 2014 par le pape François.

Selon l'agence de presse officielle du Vatican, les quatre lauréats recevront leur prix des mains du pape François lors d'une cérémonie qui se tiendra dans la Sala Clementina le 13 novembre. 

Tracey Rowland, dans Omnes

Il se trouve que le docteur australien Tracey Rowland, qui est professeur à l'université de Notre Dame, en Australie, et membre du comité de rédaction de la revue internationale Communioest intervenu lors d'un Forum organisé par Omnes le 14 avril 2021, dirigé par le prêtre et professeur de l'Université de Navarre, Pablo Blanco. Le titre de son intervention était Théologie et culture contemporainesLe texte intégral du rapport est disponible à l'adresse suivante www.omnesmag.com.

"Nous devons avoir le courage d'expliquer la foi".Tracey Rowland a déclaré au Forum, après avoir expliqué comment la relation et l'intérêt entre la théologie et la culture remontent à la fin du 19ème siècle, et surtout au début du 20ème siècle avec la fondation de la revue Hochland par Carl Muth, qui voulait réaliser en Allemagne ce qu'il avait expérimenté en France où il "Les catholiques croyants évoluaient avec une grande liberté dans l'élite intellectuelle du pays, participant aux grandes discussions en tant que partenaires égaux".

Le professeur Rowland a rappelé que Hochland "a été publié entre 1903 et 1971, avec une fermeture de cinq ans entre 1941 et 1946 en raison de l'opposition des nazis à sa ligne éditoriale".. Hochland se distinguait des autres revues catholiques en ce qu'elle publiait des articles issus de l'ensemble des sciences humaines, et pas seulement des essais de théologie et de philosophie. Communio : Revue internationale, fondée par Hans Urs von Balthasar, Henri Lubac et Joseph Ratzinger, dont l'un des traits distinctifs est "son attention à la relation entre la foi et la culture et la fourniture d'une analyse théologique des phénomènes culturels contemporains".a ajouté Tracey Rowland.  

"Transformation trinitaire de la culture".

Les moteurs de la Communio veulent dialoguer avec la culture, mais "refusent de dialoguer avec la culture en termes non théologiques".. Dans cette veine, Rowland a repris l'idée de l'évêque Robert Barron de Los Angeles, selon laquelle "lorsqu'il s'agit de réfléchir à la relation entre théologie et culture, la question la plus fondamentale est de savoir si le Christ positionne la culture ou si la culture positionne le Christ"..

"Ratzinger"Le Dr Rowland poursuit , "prône une transformation trinitaire complète de la culture, non seulement une transformation christologique, mais une transformation trinitaire. On trouve le principe fondamental de cette transformation exprimé dans le document Foi et inculturation, publié par la Commission théologique internationale alors sous la direction de Ratzinger"..

Le parcours de Rémi Brague

Les prix de la Fondation Joseph Ratzinger-Bénédicte XVI ont été institués en 2011 et ont depuis été attribués à 24 intellectuels de quinze pays, distingués pour des "mérites particuliers" dans leurs études dans le domaine théologique-philosophique, mais aussi dans le domaine artistique. Parmi eux se trouvent également un anglican, un luthérien et deux orthodoxes.

La même année, en 2011, l'un des lauréats était l'Espagnol Olegario González de Cardedal. Et en 2012, le prix a été décerné à Brian E. Daley, et l'historien et penseur français Rémi Brague, qui interviendra au 23e Congrès de l'Union européenne en novembre prochain. Les catholiques et la vie publiqueorganisée par l'Association catholique des propagandistes (ACdP) et la Fondation universitaire San Pablo CEU, intitulée Le politiquement correct. Libertés en danger.

Rémi Brague, professeur émérite de philosophie arabe et médiévale à la Sorbonne, et considéré comme une référence intellectuelle de la plateforme. L'un d'entre nouss'est vu décerner un doctorat honorifique par l'université CEU San Pablo au début de 2020. L'université a noté à l'époque que le professeur Brague avait reçu le prix Ratzinger en 2012 et qu'il était le titulaire de la prestigieuse Chaise Guardini à l'université Ludwig-Maximilian de Munich, ainsi que comme conférencier invité en Pennsylvanie, à Cologne, à Lausanne et à Boston. 

D'autre part, Rémi Brague est l'auteur de nombreux écrits, tant sur l'histoire des idées que sur la pensée arabe, médiévale et moderne. Le professeur de philosophie du droit de l'université CEU San Pablo, Elio Alfonso Gallego, a mis en évidence sa vaste culture et son influence sur la pensée catholique actuelle, et a souligné que "L'objet de sa vie n'a pas été la gloire ou le succès, mais la recherche de la vérité, avec des majuscules. Atteindre une sagesse des choses et la mettre au service de la connaissance".

"Coopérateurs de la vérité

Le 9 novembre 2019, le pape François a remis pour la dernière fois en personne les prix Ratzinger. À cette occasion, les lauréats étaient le professeur Charles Taylor et le père Paul Béré, S.J. Le pape a exprimé sa joie de "d'avoir cette belle occasion d'exprimer une fois de plus mon estime et mon affection pour mon prédécesseur, le bien-aimé pape émérite Benoît XVI".

"Le pape Benoît XVI nous a dit à plusieurs reprises que la priorité de son pontificat était de proclamer à nouveau Dieu, le Dieu de Jésus-Christ, à une époque où il semble avoir atteint le crépuscule dans de vastes régions de l'humanité".Le Pape a poursuivi, et après avoir fait référence aux deux lauréats, il a cité Saint Paul VI.

"Dans sa grande exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi, le Saint-Père Paul VI affirmait : " Pour l'Église, évangéliser signifie porter la Bonne Nouvelle à tous les milieux de l'humanité et, par son influence, transformer de l'intérieur, renouveler l'humanité elle-même ". Ceci est vrai pour toutes les cultures : l'accès à la dimension de l'humanité en quête de rédemption doit être recherché dans toutes les directions, avec créativité, avec imagination ; il doit être exprimé avec les langages appropriés dans tous les domaines et espaces dans lesquels l'humanité vit ses peines, ses joies, ses espoirs"..

Enfin, le pape François a souligné que "Bien que les deux lauréats viennent de continents et de cultures différents, leur message est beaucoup plus similaire qu'il n'y paraît à première vue. Dans la variété des cultures, dans leur diversité de temps et d'espace, on peut et on doit toujours chercher et trouver le chemin vers Dieu et vers la rencontre avec le Christ. Tel était et tel est l'engagement du professeur Taylor et du père Béré, telle est la mission de tous ceux qui, suivant les enseignements du théologien Joseph Ratzinger et du pape émérite Benoît XVI, entendent être des coopérateurs de la vérité"..

Temps synodal : un appel à éveiller notre vocation

11 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Il existe un modèle de vie chrétienne dans la Tradition orthodoxe qui peut éclairer la période ecclésiale dans laquelle nous vivons, marquée par l'appel à tous les baptisés à participer à la construction d'une Église synodale. Je me réfère aux chrétiens qui, par un approfondissement constant de la grâce baptismale, entrent en communion avec le Christ par l'onction de l'Esprit, de telle sorte que l'Esprit guide leur existence au point de participer et d'être un signe dans ce monde de l'humanité ressuscitée du Seigneur. En eux, les énergies divines, l'Esprit en action - ce que nous appelons en Occident la grâce - illuminent leur humanité de manière palpable, en rayonnant la lumière de la Transfiguration dans la réalité de ce monde par la charité.

Connus comme les "hommes et femmes spirituels", les anciens, les parents dans la foi, les starec ou encore les "fous de Dieu", sont liés à la tradition monastique depuis des siècles mais, au cours des dernières décennies, ils ont également inspiré de nouvelles formes de vie parmi les laïcs, cachés et immergés dans les grandes villes, engagés dans le monde du travail et de la famille, dans l'enseignement de la théologie et le dialogue avec la culture, faisant de l'existence quotidienne une véritable liturgie, réunis en petites fraternités et au service des pauvres de notre monde. Cette expansion des éléments propres à la vie monastique dans la vie du peuple chrétien nous rappelle que le moine n'est pas un clerc, mais un baptisé qui a pris au sérieux sa dignité.

La particularité de la structure ecclésiale de l'orthodoxie est que ces figures spirituelles y jouissent d'une réelle autorité. Certains théologiens vont jusqu'à décrire leur mission ecclésiale comme un véritable apostolat charismatique personnel qui perpétue dans le temps certains traits authentiques de l'apostolat paulinien, dans lequel nous voyons la perspective charismatique et prophétique accentuée, et de l'apostolat johannique, scellé par le charisme marial et contemplatif.

À la naissance de l'Église, ces apostolats ont été exercés en pleine communion avec la dimension pétrinienne, sans opposition ni contradiction, mais dans l'écoute mutuelle et la collaboration. Cependant, tout au long de l'histoire du christianisme, et aussi dans l'histoire de l'orthodoxie jusqu'à nos jours, des tensions sont apparues entre ces deux dimensions de l'Église, privilégiant la perspective charismatique, au point de tomber dans une spiritualisation dont la conséquence peut être la démocratisation ; ou, au contraire, favorisant une cléricalisation qui oublie le sacerdoce réel des baptisés. Ces dangers ne sont pas étrangers à notre réalité catholique actuelle et, en fait, le renouveau synodal cherche à s'éloigner de ces positions polarisées qui déforment l'être de l'Église en tant que communion.

La dimension hiérarchique et la dimension prophétique ou charismatique sont réglées dans la certitude que toute l'Église est soumise à l'obéissance à l'Esprit et aussi dans la reconnaissance que la vraie prophétie naît de la communion avec le Corps du Christ qui est le lieu où l'Esprit descend et est donné à tous les membres unis et assemblés. Ainsi, communion et liberté s'harmonisent par l'onction de l'Esprit qui, lorsque nous écoutons sa voix et que nous le laissons souffler - même si nous ne savons pas où il nous conduit - oriente toujours la conscience personnelle de chaque chrétien vers la communion de la foi et de la charité.

Nous avons également dans le Église catholique avec le témoignage de saints et saintes qui ont incarné ce ministère marial, charismatique et prophétique dans l'Église, en communion avec le ministère hiérarchique et, dans de nombreux cas, encouragés par celui-ci. En ce sens, la référence à Sainte Catherine de Sienne est classique ou, à notre époque, il est facile de penser à Mère Teresa de Calcutta ou à Frère Roger de Taizé. Dans ce cas, il y a aussi la perspective œcuménique qui, à partir de la reconnaissance commune du sacrement du baptême, permet de s'accueillir et de s'écouter entre chrétiens de différentes confessions qui, oints par l'Esprit et par la condition d'enfants de Dieu, peuvent être porteurs d'une prophétie et d'une parole de grâce les uns pour les autres.

Dans la étape synodale dans lequel nous nous trouvons en ce moment ecclésial est un appel à réveiller chez tous les chrétiens cette vocation d'"hommes et de femmes spirituels". Car Dieu a confié à tous ses enfants une parole, un geste, un don et un charisme personnel à donner à l'Église et au monde, afin que l'impulsion et le feu de l'Esprit que nous avons reçus le jour de notre baptême ravivent notre participation et notre conscience ecclésiale, nous rendant tous responsables, en communion avec tous les membres de l'Église, de l'urgence d'être une présence témoin au milieu de notre monde contemporain.

L'auteurSœur Carolina Blázquez OSA

Prieure du monastère de la Conversion, à Sotillo de la Adrada (Ávila). Elle est également chargée de cours à la faculté de théologie de l'université ecclésiastique San Dámaso de Madrid.

Lectures du dimanche

Commentaire des lectures du dimanche 33e dimanche du temps ordinaire (B) : le bien subsiste à jamais

Andrea Mardegan commente les lectures du 33e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera prononce une courte homélie vidéo. 

Andrea Mardegan / Luis Herrera-10 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Méditons sur les dernières choses de l'histoire du salut avec les discours de Jésus avant sa passion. " En ces jours-là, après cette tribulation, le soleil s'obscurcira et la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées ". Le ciel, le soleil, la lune et les étoiles, dont nous savons dès les premières pages de la Genèse qu'ils sont des créatures de Dieu, avec un commencement - et donc à ne pas comprendre comme une divinité - ont en eux-mêmes la fragilité de la créature et auront une fin, ils ne sont pas éternels. "Le ciel et la terre disparaîtront". Il en sera de même de l'histoire des hommes et de toutes nos entreprises. Mais le livre de Daniel révèle qu'il y a des étoiles qui sont éternelles, dans un firmament différent : "Les sages brilleront comme la splendeur du firmament ; ceux qui ont conduit beaucoup de gens à la justice brilleront comme les étoiles à jamais". Les œuvres ne restent pas, mais le bien et les bienfaiteurs restent pour toujours. Et ces sages nous guident dans la vie comme des étoiles dans le ciel. 

En outre, le livre de Daniel promet l'aide des anges : "En ce temps-là, Michel, le grand prince, se lèvera pour veiller sur les enfants de ton peuple". Et surtout, Jésus nous assure que "mes paroles ne passeront pas", et qu'il reviendra comme la cause du salut éternel : "Alors ils verront le Fils de l'homme venant sur les nuées avec une grande puissance et une grande gloire. Il enverra les anges et rassemblera ses élus des quatre vents, des extrémités de la terre aux extrémités du ciel". Face au drame du bouleversement du ciel et de la terre, Jésus nous réconforte avec une image de tendresse et de vie : il évoque le figuier, que ses auditeurs connaissent bien, et dit que son existence est une parabole de l'avènement définitif du Royaume. "Apprenez la parabole du figuier : lorsque ses branches deviennent tendres et que ses feuilles poussent, vous savez que l'été est proche".

La création de Dieu nous révèle les secrets de son Royaume. En hiver, le figuier semble mort et n'est même pas utilisé pour le bois de chauffage ou la construction, en raison de sa fragilité, mais en été, il est revêtu de feuilles si grandes qu'elles peuvent habiller Adam et Eve, et donne deux récoltes de fruits succulents d'une grande beauté. "la douceur" (Jc 9, 11). De même que son fruit est doux et que l'été est chaud, ainsi en sera-t-il de la seconde venue de Jésus : "Sachez qu'il est proche, qu'il est aux portes". Selon la lettre aux Hébreux, il s'approche avec son sacrifice de salut : "Par une seule offrande, il a perfectionné pour toujours ceux qui sont sanctifiés. Or, là où il y a pardon de ces choses, il n'y a plus d'offrande pour le péché". Avec le psaume 15, nous nous préparons à cette rencontre : "Tu me montreras le chemin de la vie, la joie pleine en ta présence, la douceur sans fin à ta droite".

L'homélie sur les lectures du dimanche 33ème dimanche

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaune courte réflexion d'une minute pour ces lectures.

L'auteurAndrea Mardegan / Luis Herrera

États-Unis

De Los Angeles à l'autre côté de la mer

La paroisse Sainte Catherine d'Alexandrie, située sur l'île californienne de Sainte Catherine, est l'une des 22 paroisses désignées comme lieu de pèlerinage pendant le Jubilé. 

Tom Hoffarth-9 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Une procession joyeuse, accompagnée de chants religieux et de psalmodies enthousiastes, a résonné dans les petites rues résidentielles d'Avalon, sur l'île de Santa Catalina, au sud-ouest de Los Angeles, alors que le soleil était sur le point de se coucher derrière la partie centrale de la chaîne de montagnes, un vendredi après-midi. La procession était un mélange d'une centaine de visiteurs, venus du continent et de leurs nouveaux amis, portant des images encadrées de Notre Dame de Guadalupe et de Saint Juan Diego attachées à l'arrière de camionnettes.

Les voisins ont passé la tête dehors, puis sont sortis sous leur porche. Les touristes, au volant de voitures de location électriques, se sont arrêtés net. Certains les ont rejoints et ont demandé de quoi il s'agissait.

Parmi les pèlerins se trouvait l'évêque auxiliaire Marc V. Trudeau, qui a estimé que c'était l'occasion d'aider les curieux. "Il y a quelque chose de merveilleux dans cet endroit : c'est différent de vivre ici, c'est très détendu."Trudeau, qui est responsable de la région pastorale de St Peter, qui comprend Avalon. "Ainsi, lorsque vous pouvez avoir un défilé de personnes ici avec quelques chars colorés, les gens de cet endroit ne peuvent s'empêcher de vouloir savoir ce qui se passe.".

Un parcours de trois kilomètres qui commençait et se terminait sur les marches de l'église Sainte-Catherine d'Alexandrie - passant par l'hôtel de ville et remontant Avalon Canyon Road jusqu'à la volière historique du Bird Park avant de faire un détour - a laissé place à une cavalcade escortée par les Chevaliers de Colomb locaux et encouragée par de jeunes enfants aux costumes colorés.

Le parcours ne constituait qu'une partie du pèlerinage de la journée, qui a duré de l'aube au crépuscule du 22 octobre. C'était la première de plusieurs stations que les images parcourront dans l'archidiocèse en préparation de la 90e procession annuelle de Notre-Dame de Guadalupe, qui coïncide cette année avec l'année jubilaire de Saint-Gabriel, commémorant 250 ans de catholicisme à Los Angeles.

La journée a commencé juste après l'aube par la bénédiction des images par Mgr Trudeau, qui ont été placées sur un petit bateau, le Lotus, à Long Beach, accompagnées d'une sérénade de mariachis et de jeunes danseurs. Le bateau a mis cinq heures à traverser la voie navigable de 26 miles de long pour livrer les images.

Pendant ce temps, quelque 60 pèlerins de neuf paroisses de l'archidiocèse ont fait le voyage d'une heure jusqu'à Avalon, en empruntant le Catalina Express.

"Le trajet en bateau peut sembler lent", a déclaré le propriétaire du Lotus, Carm Gullo, un paroissien de la paroisse Sainte-Catherine-de-Sienne de Laguna Beach.Mais c'était très efficace".

Mark Padilla, chevalier de Colomb depuis 20 ans à l'église Saint-Antoine de San Gabriel, est connu comme le "conducteur" des images car il participe à divers événements, notamment la visite de détenus dans les prisons. Il dit avoir pris congé de son poste d'enseignant de sixième année à l'école St. Joseph de La Puente pour coordonner la livraison, sachant que ce qu'il vivrait à Catalina serait quelque chose qu'il pourrait partager avec ses élèves.

"Nous pouvons voir l'image de Notre-Dame de Guadalupe dans les communautés hispaniques, dans tout Los Angeles, mais il est important qu'elle atteigne l'île de Catalina et qu'elle aille partout, comme il se doit."Padilla a dit. "Nous devons connaître son message unique, comme un signe indiquant notre foi. J'ai une grande dévotion pour elle et je ressens une grande responsabilité envers elle.".

Sainte Catherine d'Alexandrie, l'une des 22 paroisses désignées au cours du Jubilé comme lieu de pèlerinage pour les jeunes de l'Union européenne. En avant dans la missiona l'histoire de son côté. Bien qu'elle n'ait été créée qu'en 1902, sa base d'opérations sur l'île de Catalina est un site enregistré comme un lieu où l'explorateur espagnol Juan Rodriguez Cabrillo a célébré des messes d'action de grâce en 1542, tout comme Sebastian Vizcaino en 1602, ce dernier étant représenté dans plusieurs peintures murales sur les murs de l'église.

En réfléchissant aux événements des jours précédant le voyage de retour en bateau, Mgr Trudeau a espéré que les participants au voyage se rendraient compte que le pèlerinage était loin d'être terminé. M. Trudeau a espéré que les personnes faisant le voyage se rendraient compte que le pèlerinage est loin d'être terminé.

"Ce qui compte dans un pèlerinage, c'est le processus. Vous ne terminez pas le pèlerinage lorsque vous arrivez à destination. Se rendre à Catalina n'était pas le pèlerinage. En regardant l'histoire passée, il est merveilleux que nous fassions ces petits pèlerinages, qui sont des modèles du plus grand pèlerinage qu'est notre vie.".

Lors de la messe du soir, célébrée avant le retour des pèlerins sur le continent, Mgr Trudeau a également ponctué son homélie des exclamations qui avaient été entendues tout au long de la journée par les "pèlerins" : "Allons-y !Viva la Virgen de Guadalupe, Viva San Juan Diego, Viva Cristo Rey ! ". Et il en a ajouté un quatrième : " !Viva Santa Catalina !".

L'auteurTom Hoffarth

Journaliste basé à Los Angeles.

CollaborateursSergio Requena Hurtado

Des bergers selon le cœur du Christ

Nous sommes tous conscients des défis que devront bientôt relever ceux qui recevront le sacrement de l'ordination sacerdotale aujourd'hui.

9 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Lors de la récente rencontre des recteurs et formateurs du grand séminaire qui s'est tenue à El Escorial le dernier week-end d'octobre, nous avons réfléchi sur la synodalité - le thème du moment - avec Mgr Luis Marín, sous-secrétaire du Synode des évêques, qui nous a parlé, entre autres, du " défi de la formation pour une Église en chemin ".

Mais permettez-moi de ne pas vous parler de cela, mais d'un autre des sujets sur lesquels nous avons pu partager des réflexions, recteurs et formateurs des Séminaires d'Espagne : l'étape de la synthèse vocationnelle, qui correspond à l'étape autrefois connue sous le nom d'étape pastorale.

Salvador Cristau, évêque auxiliaire et administrateur diocésain de Terrasa, a donné une conférence sur le même sujet, qui a été suivie d'une table ronde au cours de laquelle quatre recteurs ont partagé leurs expériences sur les objectifs de cette étape.

Nous regardons tous avec sympathie ceux qui terminent leur formation dans nos Séminaires mais, en même temps, notre regard n'est pas sans une certaine inquiétude, car nous sommes conscients des défis qu'ils devront bientôt relever.

Nous devons nous rappeler que nous faisons partie d'un processus dans lequel, d'une part, nous les préparons à accueillir le ministère dans les meilleures conditions, mais d'autre part, nous devons nous préparer en tant que communauté chrétienne à recevoir et à accompagner ces frères et sœurs qui viennent nous servir.

C'est toujours un défi de partager avec l'ensemble de la communauté ce qui est vécu au Séminaire mais, au-delà de "leur dire", il s'agit surtout de "partager" avec eux une tâche dans laquelle nous sommes appelés à être les agents d'un processus dans lequel chacun de nous est nécessaire de différentes manières.

Dans l'itinéraire de formation, cette étape revêt une importance singulière, car elle est la dernière étape de la formation initiale et, par conséquent, le pont qui aide à passer à une vie pastorale pleine et entière.

Le séminariste qui, durant cette période, est appelé à recevoir l'ordination diaconale et, avec ce ministère, à vivre un temps de service intense en faveur de la communauté chrétienne, doit progressivement assumer des responsabilités dans un esprit de service. C'est le moment de s'attacher à une préparation adéquate dans laquelle il doit recevoir un accompagnement spécifique en vue de son ordination comme prêtre. Si l'accompagnement est important en tout temps, il l'est particulièrement en ce moment. 

Le fait de sentir que vous ne marchez pas seul remplira votre horizon de lumière et de sens, surtout les jours où vous rencontrez plus de difficultés, il sera bon pour vous de vous en souvenir. Nous avons tous besoin d'une aide spéciale à un moment donné pour mieux comprendre ce que nous devons faire.

Ce ne sont là que quelques-unes des réflexions que je me suis faites après avoir écouté les différentes contributions qui ont été faites pendant la conférence, le sujet est bien sûr ouvert à beaucoup d'autres.

Ce sont de petits points qui nous rappellent qu'un processus tel que celui vécu dans les séminaires est constitué de nombreuses petites étapes qui sont liées entre elles et dans lesquelles la communauté chrétienne doit toujours être présente.

L'auteurSergio Requena Hurtado

Directeur du Secrétariat de la Commission des Séminaires et Universités, CEE

Prêtre SOS

Des cerveaux dépendants, des cœurs ardents

Le psychiatre et collaborateur d'Omnes Carlos Chiclana, dans cet article, qui a servi de base à sa conférence au cycle "Apprenons à aimer" Les principales caractéristiques des addictions aujourd'hui et les différents moyens d'aider ceux qui en sont dépendants ".

Carlos Chiclana-9 novembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Qu'est-ce qu'une addiction ?

Il s'agit d'une situation pathologique dans laquelle vous devenez dépendant de quelque chose afin de vous sentir bien et stable à court terme. Ce que vous recherchez, c'est d'être bien, mais cela vous déséquilibre, vous déstructure et vous détruit à long terme. Elle comble généralement un vide biologique, psychologique, affectif, vital ou existentiel. Il y a des niveaux de sévérité. Fumer cinq cigarettes n'est pas la même chose que d'en fumer vingt-cinq.

Une dépendance est différente d'un usage sporadique (sniffer de la cocaïne en été quelques fois), d'un usage récréatif (jouer à des jeux vidéo chaque semaine pendant trois heures), d'un usage nocif (beuveries répétées) ou d'un usage problématique régulier qui génère de nombreuses conséquences négatives (usage répété de la pornographie avec perturbation de la vie sexuelle).

Médicalement, pour dire qu'une personne a une dépendance, il faut remplir certaines conditions :

- Vous l'utilisez en grande quantité ou y consacrez beaucoup de temps (mentalement et/ou comportementalement).

- Vous essayez de contrôler mais vous ne pouvez pas, même si vous le voulez.

- Vous en avez envie et avez un désir irrésistible de l'obtenir.

- Manquement aux obligations scolaires, professionnelles, familiales ou sociales.

- Elle génère des problèmes (médicaux, psychologiques, relationnels).

- Vous continuez malgré les problèmes

- Entraîne la réduction ou l'abandon d'activités importantes

- Vous avez une tolérance : vous avez besoin de plus de quantité ou le comportement est plus sophistiqué ou plus dédié pour obtenir le même effet.

- Vous souffrez de sevrage : symptômes physiques et psychologiques si vous ne consommez pas.

Ainsi, les comportements de la personne deviennent automatiques et sont déclenchés par des émotions et des impulsions. Le contrôle cognitif est altéré. Il n'y a pas d'autocritique, ni de prise en compte des conséquences négatives.

De quoi êtes-vous dépendant ?

Principalement aux substances légales (nicotine, alcool, stimulants, médicaments relaxants ou analgésiques, inhalants, cannabis) et illégales (cocaïne, héroïne, drogues de synthèse) et aux comportements (jeux d'argent, jeux de hasard, sexe, shopping, jeux vidéo, internet, travail, exercice, séries, personnes, sectes).

Les plus fréquents sont l'alcool, la nicotine, le travail, le shopping.

Quels sont les facteurs liés et prédisposant à la dépendance ?

1.- Produits biologiques telles que des pathologies psychiatriques (anxiété, trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, dépression) ; une impulsivité et un besoin de stimulation élevés ; une exposition précoce à des substances (alcool, nicotine) ou des comportements à risque.

2.- Psychologique comme une forte recherche de nouveauté, une faible estime de soi, une faible tolérance aux émotions désagréables, de faibles stratégies de régulation émotionnelle, des styles d'adaptation inadéquats, une forte hostilité.

3.- Vital-expérimental comme la perte du sens de la vie, l'hédonisme exacerbé, le vide existentiel, la crise vitale, les carences affectives et relationnelles, le déficit spirituel, le mal-être personnel, la solitude, le mensonge, le manque de communication ou le désespoir,

4.- Environnement tels que le faible statut économique ou socioculturel, les problèmes familiaux, les événements défavorables et traumatisants, la négligence, le manque de soutien ou la faible cohésion familiale.

Quels signes peut-on observer chez un toxicomane ?

"Si quelque chose attire votre attention, ne le lâchez pas, il vous prévient, surtout quand il y en a plusieurs :

1.- Biologiquedes troubles du sommeil ou de l'alimentation. Irritabilité, sautes d'humeur. Changements de poids.

2.- Psychologiquel'utilise comme régulateur d'émotions désagréables ou comme récompense, continue malgré les problèmes ; gêne et irritabilité si elle n'y parvient pas, baisse des performances scolaires ou professionnelles, perte d'intérêt pour d'autres activités sociales ou de loisirs,

3.- Dans le relationschangement dans le schéma des relations sociales, limité au groupe de consommateurs, apparition de nouveaux amis, isolement, met en danger des relations importantes.

4.- Autres signesVoici quelques-uns des problèmes les plus courants : dépenses excessives ou dépenses dont on ne sait pas à quoi elles sont destinées, vol, bouleversement des horaires familiaux, des habitudes d'hygiène ou des styles de loisirs.

Comment aider une personne souffrant d'une dépendance

Il faut l'attendre, jusqu'à ce qu'il soit capable de voir la réalité parce qu'il est trompé, non pas parce qu'il veut mentir, mais parce qu'il ne sait pas encore/ne peut pas reconnaître ce qui se passe. Il est parfois nécessaire d'attendre qu'il touche le fond et d'être là pour l'aider. Nous essaierons de comprendre ce dont il a besoin, ce qu'il veut obtenir par cette substance/comportement : tranquillité, encouragement, stimulation, satisfaction, évasion ? L'encourager à le réaliser d'une autre manière, probablement avec un professionnel.

Le traitement doit être fait de manière complète, il ne vaut pas la peine de n'en faire que la moitié ; il doit être intégral, radical et tenir compte des différentes dimensions. Comme une voiture dont les quatre roues doivent être correctement montées. Quelles seraient-elles ?

1.- BiologiqueTraitement des maladies sous-jacentes (dépression, anxiété, hyperactivité), médicaments pouvant aider à contrôler les symptômes de sevrage, l'impulsivité, réduire l'envie/le désir. Nécessite parfois une hospitalisation pour la désintoxication, de préférence dans des centres spécialisés.

2.- Psychologique. La motivation à changer, à générer l'espoir d'une vie meilleure, à pouvoir réhabiliter sa vie, à en profiter à nouveau, à se réhumaniser, à combler ses lacunes et à développer de nouvelles habitudes, de nouveaux comportements, à changer sa façon de penser, à apprendre de nouvelles stratégies de régulation émotionnelle et d'adaptation. Les groupes d'aide tels que les Alcooliques anonymes peuvent être utiles, et il existe des groupes de toutes sortes.

3.- Attitude personnelle : vous aider à reconnaître la réalité, à l'accepter, à être honnête et sincère avec vous-même, à assumer vos responsabilités. Nous travaillerons avec le cœur de leur identité, ce qui leur arrive, afin de se libérer et de reprendre leur projet de vie. Tous les moteurs qui peuvent être activés vont aider : personnel, familial, social, spirituel, religieux.

4.- Environnement. Un changement de scénarios et de relations sera nécessaire.

Comment prévenir

Si vous demandez à quelqu'un d'avoir la capacité de dire non, de contrôler et de fixer des limites et un équilibre, aidez-le à créer l'organe qui lui permettra de développer cette fonction. Ne lui enseignez pas des valeurs, apprenez-lui comment elles se développent en vertus incarnées dans sa personne concrète.

Que pouvez-vous faire ?

1.- Protéger les enfants d'une exposition précoce à des substances/comportements susceptibles de créer une dépendance : publicité et accès aux substances, tripots loin des écoles, limites en ligne.

2.- Campagnes ciblées (communauté, publicité, politique) pour éduquer, former et informer sur les substances et les comportements qui sont directement nocifs.

3.- Campagnes d'éducation des familles et des autres agents de formation sur l'utilisation/consommation de substances/comportements pouvant entraîner une pathologie (sucre, caféine, jeux vidéo, internet, téléphones portables, jeux d'argent).

4.- Former des personnes libres et responsables avec la sécurité intellectuelle, les aider à

            - mettre les pieds sur terre.

            - esprit critique et réflexion (conversations, lecture, voyages et découverte du monde)

            - la conception de projets à long terme (universitaires, sportifs, loisirs)

            - développer les compétences en communication

5.- Former des personnes libres et responsables avec une sécurité émotionnelle. Cela va aider :

            - Cohésion, affection et sécurité au sein de la famille.

            - Renforcer les progrès. Applaudissez la persévérance. Validez les émotions.

            - Formation à la recherche de la motivation pour rechercher et atteindre des objectifs personnels.

            - Apprenez à espacer les récompenses.

            - Enseigner des outils pour faire face à l'adversité, fixer des limites et dire non, suivre les règles et accepter les conséquences de leur non-respect.

            - Renforcer les soins personnels. Prendre soin de soi.

            - Incorporer des stratégies de régulation des émotions

6.- Former des personnes libres et responsables avec une sécurité comportementale.

            - Une stimulation saine avec des intérêts, des hobbies, des activités.

            - Soyez reconnaissant. Rendez ce que vous avez reçu.

            - Enseigner à ne pas renoncer à ses valeurs personnelles

            - Formation générale, culturelle, intellectuelle.

Vatican

Le pape demande des prières pour les catéchistes

Rapports de Rome-8 novembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le pape François dédie son intention de prière de décembre aux catéchistes, auxquels il dit qu'"ils ont une mission irremplaçable dans la transmission et l'approfondissement de la foi", rappelant que dans de nombreux endroits, les catéchistes sont les principaux évangélisateurs.


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Vatican

Accompagner les personnes souffrant de dépression

Le pape François a voulu consacrer l'intention de prière du mois de novembre à prier pour les personnes qui souffrent d'un quelconque problème de santé mentale.

Giovanni Tridente-8 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

L'intention de prière du pape François pour le mois de novembre - distribuée rapidement par le Réseau mondial de prière du pape (anciennement connu sous le nom d'Apostolat de la prière) - est consacrée à un problème souvent ignoré par les médias mais très présent dans la société actuelle, celui des millions de personnes qui souffrent de problèmes de santé mentale.

On estime qu'il y en a près de 800 millions dans le monde, soit 11% de la population, et les troubles les plus fréquents concernent la dépression (3%) et l'anxiété (4%), qui peuvent très souvent avoir pour issue tragique le suicide, quatrième cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans. Il existe également des cas d'épuisement mental et émotionnel, de stress au travail, de solitude, d'incertitude économique, d'anxiété face à l'avenir, d'impuissance face à la maladie...

C'est pourquoi le pape François a voulu attirer l'attention sur cette maladie endémique, en espérant que ces personnes seront accompagnées de manière adéquate. Il existe en effet de nombreux cas où "la tristesse, l'apathie, la fatigue spirituelle finissent par dominer la vie des personnes, qui sont dépassées par le rythme de vie actuel".

Le phénomène a également été exacerbé par la récente crise pandémique causée par le Covid-19, qui a mis à l'épreuve la résistance mentale et émotionnelle de nombreuses personnes, affectant également leur équilibre psychologique et conduisant à des situations de détresse et de désespoir.

Au sujet de l'accompagnement, le Dicastère pour le service du développement humain intégral a publié il y a un an un document sur la manière de se montrer proche de ceux qui "se trouvent dans la souffrance secrète de la détresse" afin de les "inviter à étancher leur soif avec la douce compassion du Christ, qui s'est fait prochain".

Récemment, le préfet du même dicastère, le cardinal Peter Turkson, à l'occasion de la Journée mondiale de la santé mentale (10 octobre 2021), a exhorté tous les chrétiens à "se faire proches" des personnes souffrant de troubles mentaux "pour lutter contre toute forme de discrimination et de stigmatisation à leur égard", comme le Saint-Père l'avait déjà demandé à plusieurs reprises.

Pour y parvenir, il est nécessaire d'adopter "un modèle culturel qui place la dignité humaine au centre et promeut le bien pour les individus et pour la société dans son ensemble", a réitéré le cardinal.

Dans son intention de prière, le Pape François nous invite cependant à ne pas oublier "qu'à côté de l'indispensable accompagnement psychologique, qui est utile et efficace, les paroles de Jésus aident aussi", lorsqu'il dit : "Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous donnerai le repos".

La dernière prière du pape est que toutes ces personnes trouvent le plus rapidement possible "une lumière qui ouvre à la vie".

L'initiative du souverain pontife est soutenue à cette occasion par l'Association des prêtres catholiques pour la santé mentale, une organisation qui offre un soutien spirituel aux personnes souffrant de maladies mentales et promeut des actions visant à éviter toute forme de discrimination qui empêcherait leur participation active à la vie de l'Église.

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Vatican

Démission du président de Communion et Libération

Rapports de Rome-8 novembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le président de Communion et Libération explique qu'il a pris cette décision "pour encourager le changement de direction auquel le Saint-Père nous appelle à nous développer avec la liberté que ce processus exige", faisant référence à la décision du Vatican annoncée en septembre selon laquelle il n'est pas possible de présider un mouvement pour plus de deux mandats d'un maximum de cinq ans chacun.


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Culture

L'Ordre du Saint-Sépulcre et la Collégiale de Calatayud. Histoire et souvenirs

L'auteur, chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre depuis 2007, explique dans cet article ses impressions et ses souvenirs de cet ordre de chevalerie.

Fidel Sebastian-8 novembre 2021-Temps de lecture : 9 minutes

Je suis né et j'ai grandi dans l'illustre ville de Calatayud. Les Bilbilitains étaient très fiers de posséder pas moins de deux églises collégiales, chacune avec son propre chœur de chanoines : celle de Santa María (anciennement appelée Mediavilla parce qu'elle se trouvait au milieu de la ville), qui dépend de l'évêque diocésain ; et celle du Saint-Sépulcre, qui dépendait historiquement du patriarche de Jérusalem, et dont les chanoines conservent les insignes qui les accréditent comme tels : le plus visible, la croix patriarcale rouge (à deux bras), qui évoque le lien avec la Terre Sainte et son patriarche.

Quand j'étais enfant et adolescent, j'allais souvent à Santa María, une très belle et ancienne église, car elle était très proche de ma maison, pour la messe, et chaque semaine je me confessais avec mosén Enrique Carnicer, qui était le chanoine magistère. La chapelle du Saint-Sépulcre se trouvait sur mon chemin vers l'Institut, et c'est là que nous, les étudiants, avons fait des retraites ouvertes. Dans la chapelle du Carmen, ils m'ont imposé le scapulaire de la Vierge. Son chanoine prieur, Don Pedro Ruiz, est venu à l'Institut. C'est de lui que j'ai appris à chanter la messe grégorienne De Angelis pendant certaines périodes de récréation.

Don Pedro et Don Enrique, deux personnages qui ont influencé une grande partie de cette jeunesse. Je me souviens qu'ils étaient tous deux élégants, couverts de leurs larges manteaux ; Don Enrique avait l'habitude de porter son manteau comme un troisième manteau. Ce dernier était d'ailleurs (comme on disait) un "visiteur à domicile", le prêtre de confiance de la famille.

J'avais moins de références aux chevaliers du Saint-Sépulcre. Je n'avais jamais vu aucun d'entre eux ni aucune de leurs cérémonies. J'ai seulement entendu ma mère dire, de temps en temps, que le père de son amie Clarisa avait été un grand gentleman et un bon chrétien, au point d'être chevalier du Saint-Sépulcre. Clarisa Millán García de Cáceres vivait et travaillait à Madrid, et les fois où elle venait voir sa mère veuve, de temps en temps, elle nous rendait visite à la maison. Elle était une archéologue renommée, une experte en numismatique. Lors de la dernière visite dont je me souviens, elle nous a raconté son séjour en Belgique, en tant qu'invitée du roi Baudouin et de la reine Fabiola, dont elle était allée cataloguer la collection de pièces et de médailles. Comme il n'y avait plus d'obligation pour les chevaliers du Saint-Sépulcre de se croiser à Jérusalem, son père, Miguel Millán Aguirre, avait été le premier à être investi dans la collégiale de Calatayud le 31 octobre 1920. C'est ainsi qu'a été réalisée la nomination que lui avait conférée le patriarche latin de Jérusalem en 1895. Je l'ai appris quelque temps plus tard, en lisant le splendide ouvrage de Quintanilla y RincónL'église collégiale royale du Saint-Sépulcre de Calatayud.Zaragoza. De même que son père n'a pas eu besoin de faire un pèlerinage à Jérusalem pour être investi chevalier, Clarisa s'y rendra des années plus tard et aura l'occasion de prier (et de se faire tirer le portrait) devant le Saint-Sépulcre lors de l'une des étapes de la célèbre Croisière universitaire autour de la Méditerranée en 1933, organisée par le doyen des Arts, García Morente, et à laquelle participent quelque deux cents personnes, dont des professeurs, des chercheurs et des étudiants de différentes facultés.

L'église collégiale de Calatayud

Nous disposons de preuves historiques des origines et de l'histoire de la Collégiale de Calatayud jusqu'à nos jours. Après avoir conquis Jérusalem à la fin de la première croisade en 1099, Godefroid de Bouillon a laissé un chapitre de chanoines réguliers chargés de la liturgie de l'église du Saint-Sépulcre et un corps de chevaliers pour en assurer la garde en Terre sainte.

Seulement quarante ans plus tard, un temple du même nom devait être érigé en Espagne, dans la ville de Calatayud, dépendant directement du premier, avec un chapitre de chanoines et des biens immobiliers pour subvenir à ses besoins. La situation se présente à la mort du roi d'Aragon, Alphonse Ier, qui laisse comme héritiers de son patrimoine les trois ordres jérusalémites du Saint-Sépulcre, de Saint-Jean de l'Hôpital et du Temple. Le patriarche de Jérusalem, Guillaume Ier, après avoir renoncé à cet héritage compliqué (comme le firent les représentants des autres ordres) envoya en 1141 un chanoine du Saint-Sépulcre nommé Giraldo pour recevoir du comte Ramon Berenguer IV, qui avait succédé à Alphonse Ier, certains territoires et vassaux qui leur étaient cédés en compensation du renoncement à l'héritage. Parmi ces biens, l'ordre des chanoines reçoit des terres et des biens pour construire et entretenir la collégiale qui portera le même nom que son église mère. Avec différentes vicissitudes, la collégiale a vécu jusqu'à nos jours, où elle dépend de l'évêque diocésain, et est gouvernée par un curé que l'évêque nomme également prieur.

En raison de l'importance que la collégiale avait atteint dans l'Ordre du Saint Sépulcre, puisqu'elle est considérée comme la maison mère de l'Ordre de la Chevalerie, et coïncidant avec le 900e anniversaire de la reconquête de Calatayud par Alphonse le Batailleur, en 2020 l'évêque de Tarazona, au diocèse duquel elle appartient, a demandé au Saint-Siège de lui accorder la dignité de Basilique.

Le 9 novembre 2020, le Saint-Siège a informé l'évêque de la concession de ce titre, qui n'avait jamais été accordé auparavant à une église du diocèse. En raison de la crise sanitaire dont souffrait le monde entier à l'époque, la proclamation a été reportée au 12 juin 2021. Celle-ci a été célébrée par une cérémonie solennelle au cours de laquelle, en outre, le prieur de la basilique a été investi comme chevalier ecclésiastique. La liturgie a été présidée par le Cardinal Martínez Sistach, Grand Prieur, concélébrée par plusieurs évêques et prêtres, en présence des autorités civiles et militaires et d'environ 120 chevaliers et dames des deux circonscriptions espagnoles du Saint Sépulcre conduits par leurs lieutenants respectifs, Don Juan Carlos de Balle et Don José Carlos Sanjuán. À cette occasion, la Missa Santi Sepulcri, composée pour l'occasion par le maestro Josep-Enric Peris, a été interprétée pour la première fois.

La chevalerie

Lorsque l'on m'a proposé de rejoindre l'Ordre de la Chevalerie en 2007, j'ai considéré que l'on m'offrait un honneur que, comme l'écrivain Châteaubriand disait de lui-même, "je n'avais ni demandé ni mérité". Avec le même rituel avec lequel il a été fait chevalier en 1810. Lui, en toute discrétion par peur des Turcs qui pourraient faire irruption ; nous (moi et mes camarades), avec toute la splendeur de l'orgue et des chanteurs. Lui, par la main du gardien (supérieur) des franciscains de la Custodie, qui avait ce pouvoir à l'époque ; nous, par l'archevêque de Barcelone. Lui, dans l'église franciscaine voisine de celle du Saint-Sépulcre ; nous, dans la cathédrale de la ville espagnole de Barcelone. Lui et nous, recevant les trois touches de l'épée sur l'épaule (lui, encore de l'épée de Godfrey, qui disparaîtra peu après dans un incendie) ; nous, avec une réplique fidèle. Lui, en recevant les éperons d'or sur ses bottes ; nous, en posant notre main dessus en signe de possession. Ensuite, lui et nous avons reçu l'habit et les autres insignes : lui, des mains de ces religieux ; nous, des mains de notre lieutenant, qui était alors le comte de Lavern. Pour accréditer cette dignité, Châteaubriand revint à Paris avec un diplôme signé par le tuteur et avec le sceau du couvent ; nous avons reçu le diplôme signé et scellé à Rome par le Grand Maître.

En ce jour plein d'émotions, une surprise très agréable nous attendait encore. La reine Fabiola de Belgique, qui était dans notre ville à ce moment-là et qui a eu la gentillesse de converser avec tous les invités, nous a accompagnés au dîner pour célébrer le passage des nouveaux chevaliers et l'investiture des dames. Sa connaissance et son appréciation de l'Ordre remontent à loin ; ce n'est pas en vain que son frère Don Gonzalo de Mora a occupé, pendant des années, la lieutenance de Castille et León.

Tandis que certains d'entre nous se rassemblaient autour d'elle et parlaient du défunt roi Baudouin, je me suis souvenu, par association d'idées, du premier monsieur de Bilbilitano qui a traversé la basilique aujourd'hui, et de sa fille qui, un jour, est allée travailler dans le cabinet de numismatique du palais royal de Baudouin et Fabiola, et j'ai également apprécié leur conversation.

entrada santo sepulcro

Séjour en Terre Sainte

Dès le jour où j'ai reçu la croix, mon intérêt pour la Terre Sainte, que j'allais bientôt connaître lentement, s'est éveillé. En effet, j'ai eu la chance d'être à Jérusalem pendant trois semaines d'affilée au cours de l'été 2010.

J'ai pu visiter les Lieux Saints et rencontrer les personnes les plus compétentes : le très estimé Père franciscain Artemio Vitores, qui était vice-custode et vivait là depuis 1970 ; et le Patriarche Fouad Twal, avec qui j'ai pu converser longuement à deux reprises, et qui m'a remis un badge de pèlerin et un diplôme.

Je ne peux pas non plus oublier l'hospitalité du jovial frère Ovidio, compagnon du père Artemio, avec lequel il était arrivé d'Espagne quarante ans plus tôt, et qui allait chaque année chercher de l'eau dans le Jourdain et la mettait en bouteille pour la mettre à la disposition de tous ceux qui la demandaient, par exemple pour les baptêmes.

Je me souviens très bien de ces processions qui, comme on me l'a dit, sont organisées chaque soir depuis des siècles par les frères franciscains à l'intérieur de l'église du Saint-Sépulcre, accompagnés par les fidèles, tous portant des bougies allumées et chantant en latin les textes figurant sur le papier qu'ils distribuent. On ressent une émotion très singulière chaque fois que, devant un lieu qui rappelle un passage du Seigneur, on prononce le mot qui ancre dans la réalité la plus palpable : hic, " ici ". Et les visages de ces fidèles du lieu, avec leurs traits arabes et leur regard toujours reconnaissant pour la présence, la compagnie des pèlerins qui ne les laissent pas seuls dans leur triste situation de minorité exclue. Et la joie des petits artisans de Bethléem qui vendent leurs produits manufacturés. Lorsque les pèlerinages sont interrompus, leurs moyens de subsistance sont supprimés. C'est également pour cette raison que l'Ordre du Saint-Sépulcre encourage et organise chaque année des pèlerinages depuis les différents pays où il est établi.

L'Ordre du Saint-Sépulcre

Lorsque quelqu'un me demande ce que font ceux d'entre nous qui appartiennent à l'Ordre du Saint-Sépulcre pour gagner leur vie, je réponds généralement par les mots d'un lieutenant bien-aimé : "nous sommes ici pour faire deux choses : prier et payer".

En effet, outre les prières et autres pratiques religieuses que chacun vit selon sa propre spiritualité, l'Ordre organise des messes, des conférences et des retraites pour stimuler la piété personnelle et la prière des chrétiens de Terre Sainte.

Dans le domaine du soutien financier, outre les contributions ordinaires et extraordinaires de chaque chevalier et dame, nous essayons de promouvoir des activités visant à éveiller la générosité d'autres personnes qui contribuent au soutien de la vie chrétienne sur la Terre de Jésus.

Aide en cas de pandémie

Actuellement, l'Ordre de la Chevalerie soutient plus de 90% du budget du Patriarcat de Jérusalem (Palestine, Israël, Jordanie et Chypre) : siège du Patriarcat, séminaires, paroisses, écoles, universités, résidences, dispensaires, travail catéchétique et édition de livres et de catéchismes...

L'Ordre a répondu aux besoins créés par la récente pandémie de coronavirus par une aide extraordinaire.

La distribution et le contrôle de toutes ces aides sont assurés par le Grand Magistère, l'organe suprême de l'Ordre, basé à Rome.

Le 7 octobre 2020, le Patriarche Gianbattista Pizzaballa, dans sa quatrième année à la tête du Patriarcat, a remercié l'Ordre du Saint Sépulcre pour son soutien : " Au cours de ces quatre années de service au Diocèse latin de Jérusalem, au Patriarcat latin, j'ai pu constater par moi-même le rôle des Chevaliers et Dames du Saint Sépulcre pour cette Église, non seulement dans le cadre des activités éducatives et pastorales, mais en général pour la vie de tout le diocèse ". Que ce soit avec les pèlerins ou par des initiatives dans leurs territoires respectifs, les différentes Lieutenances ont toujours maintenu vivant, non seulement en paroles, mais aussi en actes et avec leur caractère concret propre, le lien avec les différentes réalités du Patriarcat latin. Tout cela s'est également confirmé l'année dernière, lorsque, pendant la propagation de la pandémie de COVID-19, le Patriarcat a été confronté à une nouvelle urgence ... une grande partie de notre population a été confrontée à une réduction drastique des salaires et à une situation économique générale encore plus fragile que d'habitude. Grâce au soutien du Grand Maître, avec le Grand Magistère, notre appel aux Chevaliers et Dames a reçu une réponse qui a largement dépassé nos attentes et nous a donné l'élan nécessaire pour affronter cette urgence avec plus de sérénité. Nous avons tous été étonnés et surpris par cette réponse immédiate et son ampleur... Merci d'être, pour cette petite mais importante Église, le signe concret et tangible de la Providence divine !"

J'encourage les lecteurs qui s'identifient à cette œuvre d'aide à la Terre Sainte, comme le lieutenant, à prier et à aider financièrement : vous trouverez la meilleure façon de le faire !

L'ordre dans le monde

À l'heure actuelle, l'Ordre du Saint-Sépulcre est composé de quelque 30 000 Chevaliers et Dames issus d'une quarantaine de nations, organisés en une soixantaine de Lieutenances et - dans les lieux où il est en phase de fondation - en une dizaine de Délégations magistrales. Le Grand Maître - un cardinal nommé par le pape - coordonne l'ensemble de l'Ordre au niveau universel, entouré d'un conseil de direction basé à Rome, le Grand Magistère.

L'exécutif du Grand Magistère est composé du gouverneur général, de quatre vice-gouverneurs et du chancelier de l'Ordre. Le gouverneur général suit les questions d'organisation structurelle et matérielle, notamment les activités sociales et caritatives en Terre Sainte.

Le Maître des cérémonies guide et assiste le Grand Maître dans l'expansion spirituelle de l'Ordre. Le Grand Magistère comprend également l'Assesseur et le Lieutenant Général. 

L'auteurFidel Sebastian

Vatican

Le synode débute à Rome "Sur de nombreux chemins et à partir de nombreuses églises".

Le mois d'octobre a marqué le "signal de départ" du Synode qui impliquera l'Église universelle et qui se déroulera jusqu'en octobre 2023. Les paroles du Pape nous offrent le guide pour cet itinéraire synodal. 

Giovanni Tridente-8 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

"Vous êtes venus de nombreuses routes et de nombreuses Églises, chacun d'entre vous portant dans son cœur des questions et des espoirs, et je suis sûr que l'Esprit nous guidera et nous donnera la grâce d'avancer ensemble, de nous écouter et de commencer un discernement en notre temps, en solidarité avec les luttes et les désirs de l'humanité".

C'est par ces mots d'introduction que le pape François a entamé le processus synodal, qui impliquera tous les fidèles dispersés aux quatre coins du monde et à différents niveaux de responsabilité et d'engagement, à partir de leur appartenance baptismale commune, jusqu'en octobre 2023.

Des mots qui, à notre avis, résument l'essentiel de ce que l'évêque de Rome entend donner à l'humanité entière pour qu'elle puisse trouver une lueur d'espoir dans les nombreuses crises qui l'affligent. 

Il s'agit d'un transfert, mais aussi d'un engagement. L'engagement d'une Église qui, malgré les difficultés du moment, forte de l'histoire qui l'a forgée au cours des millénaires, ne veut pas abdiquer son rôle de mère et d'éducatrice, pèlerinant avec ses enfants vers le prix éternel promis par son fondateur Jésus-Christ.

Le Pape est conscient de tout cela depuis le début de son pontificat, et il a étayé toutes ses prédications et son magistère par des documents majeurs, en commençant inévitablement par les Evangelii gaudiumdont on peut dire qu'il est le point d'appui de cette vision globale que "....".anticipe" y "couvre"Le reste.

Ce n'est un secret pour personne que dans les débats qui ont précédé le conclave qui a élu Jorge Mario Bergoglio, l'appel à une plus grande collégialité et participation entre les différents organes ecclésiaux a résonné à plusieurs reprises. 

Il est certain que nous sommes à un point de non-retour, et les nombreuses politiques de "non-retour" de l'UE ne sont pas seulement une question de "non-retour", mais aussi de "non-retour".processusLe "christianisme" de l'Église et des fidèles, et finalement du "christianisme", a généré un mouvement dynamique dont le but ultime est de redevenir des "protagonistes" en accompagnant le développement naturel de la société et des peuples. Ce n'est certainement pas un chemin sans obstacles ni risques, mais le but n'est pas tant de "résoudre" ou de "réparer" que de stimuler la compréhension et le désir de "solution" et de "réparation", non pas comme un maquillage mais comme un changement profond qui commence d'abord et avant tout à l'intérieur.

Revenons à ces mots d'introduction au début du Synode 2021-2023. 

"Ils sont venus de nombreux chemins et de nombreuses églises.". Ce que nous essayons d'exprimer ici, c'est la variété et l'universalité du Peuple convoqué et présent sur ce chemin, dont on ne connaît que le début et non le développement, confié, comme on le dira plus tard, aux "surprises" de l'Esprit Saint.

"Chacun d'entre nous porte des questions et des espoirs dans son cœur.". Il reflète l'agitation et la perspective d'avenir de l'époque contemporaine, où les gens ont des attentes pour lesquelles ils attendent des réponses définitives.

"Je suis convaincu que l'Esprit nous guidera et nous donnera la grâce d'avancer ensemble.". Le Pape est conscient que sans l'Esprit, sa direction et sa grâce, personne ne peut rien faire, et il le répète concrètement dans la suite de sa réflexion.

"S'écouter les uns les autres et commencer un discernement dans notre temps". Ici, les deux mots clés qui accompagneront le parcours synodal sont évidents : l'écoute - qui doit être communautaire mais aussi et surtout personnelle dans la prière - et le discernement, comme étape suivante et comme disponibilité à comprendre vraiment ce que l'Esprit demande à son Église.

Enfin, "être solidaire des peines et des désirs de l'humanité". Nous sommes tous dans le même bateau et la crise de la pandémie l'a montré très clairement ; François l'a répété à plusieurs reprises. La seule façon de "sortir meilleur" est donc d'appliquer la solidarité, de devenir proche, voisin et même, dans de nombreux cas, tendre, ce qui est le style de Dieu et le type d'Église auquel nous aspirons tous, à commencer par le Vicaire du Christ, dans ce grand processus qui s'ouvre sur notre chemin de baptisés.

Écologie intégrale

Des journées clés à Glasgow alors que les initiatives "vertes" se multiplient en Espagne

Alors que les progrès du sommet sur le climat de Glasgow ont été jusqu'à présent timides, les rues de la ville écossaise ont été occupées par des manifestants réclamant la "justice climatique". En Espagne, les délégations diocésaines pour le soin de la Création, comme celles de Tolède, Grenade et Ourense, encouragent les projets écologiques.

Rafael Miner-7 novembre 2021-Temps de lecture : 6 minutes

Des milliers de manifestants sont descendus dans la rue hier à Glasgow, où se tient la Conférence des Nations unies sur le changement climatique (COP26) en 2021, et dans d'autres villes de Grande-Bretagne et du monde entier, pour exiger des mesures contre le changement climatique dans le cadre de la Journée mondiale d'action pour la justice climatique.

Ces marches interviennent après que de nombreux jeunes militants écologistes, dont Greta Thunberg, l'adolescente suédoise de 18 ans, et Vanessa Nakate, ont traversé Glasgow vendredi pour protester contre les investissements dans les combustibles fossiles et l'incapacité à lutter contre la crise climatique. Thunberg a qualifié la COP26 de "deux semaines de "bla-bla-bla" de la part des politiciens", ajoutant que "ce sommet est comme les précédents et ne nous mènera nulle part"..,

Cependant, John Kerry, l'envoyé du président américain Joe Biden pour le changement climatique, a noté qu'il y a "un plus grand sentiment d'urgence et de concentration" que jamais aux négociations de la COP26, même s'il a reconnu être "l'un de ceux qui sont frustrés" par le rythme de l'action climatique.

Les négociations du sommet devraient se conclure le vendredi 12 novembre par l'adoption d'un certain nombre de mesures, dont l'objectif de limiter l'augmentation de la température mondiale à 1,5 degré Celsius d'ici la fin du siècle. L'un des domaines où des progrès commencent à être observés est celui des plans visant à arrêter et à inverser la déforestation. Les forêts sont essentielles pour capturer les émissions de CO2, affirment les experts.

Chauffage

La première COP s'est tenue à Berlin en 1995 et la dernière, en 2019, à Madrid. Avant cela, en 2015, a été adopté l'accord de Paris, qui oblige tous les pays qui adhèrent au pacte à entreprendre des réductions de leurs émissions de gaz. L'objectif principal est que l'augmentation de la température moyenne de la planète ne dépasse pas deux degrés Celsius, et autant que possible, 1,5 degré.

Le monde se réchauffe actuellement de 1,1 degré, selon les experts qui conseillent les Nations unies, qui soulignent que les États ne sont pas sur la bonne voie pour atteindre les objectifs de Paris et que les réductions de gaz à effet de serre sont insuffisantes.

Le message du Pape

Il y a quelques jours, dans un message adressé à Alok Sharma, président de la COP26, lu par le cardinal secrétaire d'État du Saint-Siège, Pietro Parolin, aux représentants de plus de 200 pays, le pape François a souligné la nécessité d'une "action urgente, courageuse et responsable" pour que les objectifs inscrits dans l'accord de Paris soient atteints de manière coordonnée et responsable : "Ils sont ambitieux, mais ils ne peuvent pas être retardés", a-t-il déclaré.

"Trop de visages humains souffrent de cette crise climatique : outre ses impacts de plus en plus fréquents et intenses sur la vie quotidienne de nombreuses personnes, notamment les populations les plus vulnérables, nous nous rendons compte qu'elle est également devenue une crise des droits de l'enfant et que, dans un avenir proche, les migrants environnementaux seront plus nombreux que les réfugiés de conflits".

Dans son message, le Saint-Père demande si, lors de la COP26, "il y a vraiment la volonté politique" d'allouer, avec honnêteté et responsabilité, davantage de ressources financières et technologiques pour atténuer les effets négatifs du changement climatique, ainsi que pour aider les populations les plus pauvres et les plus vulnérables, qui souffrent le plus. D'autant plus que le monde continue de faire face aux ravages d'une pandémie qui ravage l'humanité depuis près de deux ans.  

"Participez au défi".

"La pandémie nous enseigne que nous n'avons pas d'alternatives : nous ne pourrons la surmonter que si nous participons tous à ce défi", a déclaré le pape, rappelant que, de même que l'après-pandémie doit être affrontée ensemble, "en suivant l'exemple des erreurs commises dans le passé", il est possible de faire de même pour contrer la crise mondiale du changement climatique. Il est nécessaire de travailler dans le cadre d'une "coopération profonde et unie entre tous les peuples du monde", a souligné le pape lors du sommet.

François assure qu'"il s'agit d'un changement d'époque, d'un défi civilisationnel pour lequel nous avons besoin de l'engagement de tous et, en particulier, des pays ayant les plus grandes capacités, qui doivent jouer un rôle de premier plan dans le domaine de la finance climatique, de la décarbonisation du système économique et de la vie des personnes, de la promotion d'une économie circulaire et du soutien aux pays les plus vulnérables pour s'adapter aux impacts du changement climatique et répondre aux pertes et dommages causés par ce phénomène".

Assistance de scientifiques de haut niveau

Est-il alarmiste de parler d'une "crise écologique sans précédent", comme le souligne le Vatican, y compris le pape François lui-même ? En mai de cette année, à l'occasion de la semaine Laudato Si', six ans après la publication de l'encyclique, Omnes interviewé Père salésien Johstrom Issac Kureethadam, directeur du Bureau de l'écologie et de la création du Dicastère pour le service du développement humain intégral du Saint-Siège.

Le père Kureethadam a souligné que "malheureusement, il y a ceux qui considèrent le changement climatique comme une "conspiration" ou qui pensent qu'il est alarmiste de parler de la crise de notre maison commune. C'est un problème très malheureux. La science du climat s'est considérablement développée au cours des dernières décennies et la communauté scientifique s'accorde unanimement à dire que la crise écologique actuelle, dans le cas du climat et de la biodiversité, est due aux activités humaines. En d'autres termes, ils sont d'origine anthropique. Je peux moi-même le dire en tant qu'universitaire. Lors de la rédaction de Laudato Si', le pape François a été assisté par certains des meilleurs scientifiques du monde, notamment des membres de l'Académie pontificale des sciences du Vatican".

Reforestation à Grenade

En Espagne, un nombre croissant d'initiatives sont mises en œuvre par les diocèses, souvent en collaboration avec des entités administratives et/ou civiles.

Par exemple, l'accord signé entre l'archevêque de Grenade, Mgr Javier Martínez, et la Fondation Planter pour la planètepour le reboisement d'une partie du Monte de la Abadía del Sacromonte à Grenade, la création de la délégation diocésaine pour le reboisement de l'abbaye du Sacromonte à Grenade, la création de la délégation diocésaine Prendre soin de la création à Tolède, ou l'initiative à Ourense de changer les contrats de l'énergie fournie à une énergie électrique de 100 % d'origine renouvelable avec l'installation de panneaux solaires dans certains bâtiments de l'église.

Dans le cas de Grenade, le but de la reforestation est de générer et de protéger la diversité et la beauté de ses montagnes dans la zone d'Abadía. Cette action consistera à planter 16 500 arbres (pins, chênes verts, genévriers et oliviers sauvages) sur une superficie de 26,43 hectares.

Lors de la signature de l'accord, l'archevêque de Grenade a exprimé sa satisfaction quant au fait que cette initiative permettra de faire revivre complètement le complexe abbatial, tout en répondant à la préoccupation actuelle du pape François concernant le changement climatique et la préservation de l'environnement. Le projet a été réalisé conformément aux lignes directrices des services forestiers de la Junta de Andalucía, et a été conçu par des ingénieurs de la Fondation Planter pour la planèteet a été supervisé par des ingénieurs de la Fondation Abadía del SacromonteLe projet est géré par la Commission européenne, qui est chargée de gérer la récupération du site.

Parmi les autres objectifs de cette reforestation figurent la compensation des émissions de CO2 et la contribution à la création d'un environnement de meilleure qualité pour Grenade à partir de ses environs périphériques. Cette action aura des effets très positifs dans la lutte contre l'érosion de certaines parties du Monte de la Abadía, dont le sol a perdu beaucoup de qualité au cours des dernières décennies.

Route vers Guadalupe

D'autre part, à Tolède, les Délégation diocésaine pour le soin de la création a offert du matériel pour célébrer le temps de la créationproposé par le pape François. Javier Gómez Elvira, délégué diocésain pour le soin de la création, a expliqué qu'il s'agit "d'un moment que le pape nous encourage à célébrer afin de continuer à grandir dans la conscience que nous vivons tous dans une maison commune en tant que membres d'une seule famille". Gómez Elvira a également souligné que que "le Pape dans l'encyclique Laudato si' nous incite à unir l'ensemble de la famille humaine dans la quête d'un développement durable et intégral, car les choses peuvent changer".

L'initiative, inaugurée en pleine pandémie par l'archevêque de Tolède, Monseigneur Francisco Cerro, accompagné de Gómez-Elvira, était la route de Guadalupepar les Montes de Toledo. Ils sont partis du pont de San Martín de Tolède et ont commencé avec les pèlerins une courte marche sur le premier tronçon du chemin.

Ce pèlerinage, organisé par la délégation pastorale pour le Prendre soin de la créationLe parcours, qui se déroule en 16 étapes, comprend 196 km de route jusqu'à Guadeloupe. L'objectif est de le parcourir, d'étudier son itinéraire, de vérifier sa viabilité, de documenter et de consolider historiquement son tracé, et enfin de décrire le paysage et les écosystèmes et espaces naturels qu'il traverse. "Le soin de la création, le soin de la maison commune, se révèle comme une attitude fondamentale de l'être chrétien", déclare l'archevêque de Tolède.

Ourense, pionnier de l'énergie verte

De même, il convient de souligner le travail du diocèse d'Ourense, dont l'évêque est Mgr Leonardo Lemos, en tant que pionnier de l'énergie verte. Dans la ligne de marche "vers un autre mode de vie, plus écologique", le diocèse est conscient que l'Eglise essaie de produire "l'énergie la plus éthique possible".. "Nous avons choisi de faire un accord-cadre pour l'introduire dans différentes institutions du diocèse, à travers une entreprise d'Orense,SolGaleoLes activités de l'Église doivent être entièrement renouvelables, de sorte que l'énergie utilisée dans les activités de l'Église est entièrement renouvelable, ce que l'on appelle l'énergie verte., explique Raúl Alfonso, le délégué à l'économie.

Cet accord a déjà permis de passer à l'énergie verte dans 50 bâtiments, centres et installations du diocèse, et l'objectif est d'intégrer progressivement toutes les paroisses restantes.

Le diocèse a opté pour l'énergie photovoltaïque grâce à des panneaux solaires pour ses bâtiments. Germán Rodríguez-Saá, fondateur et président de SolGaleoLe gouvernement espagnol, dit-il, "est un pays qui dispose de nombreuses ressources éoliennes et solaires", mais ce n'est que relativement récemment qu'il s'est orienté vers les énergies renouvelables, comme le montre une comparaison avec d'autres pays européens.

Le bois de la Croix

Nous, chrétiens, sommes les premiers à être émus lorsque nous voyons la grandeur d'une mère acceptant l'abandon de son fils sur la Croix.

6 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Nous la voyons tous les jours, ou sinon, au moins fréquemment. Nous la prions et nous la prions. Nous nous émerveillons devant l'Amour cloué, mais combien nous sommes parfois loin de l'embrasser, d'embrasser la croix, de nous fondre dans cette douleur inexplicable.

C'est peut-être pour cela que nous, chrétiens, sommes les premiers qui, en voyant cette étreinte se concrétiser chez l'un de nos semblables, sommes émus et nous sentons petits, manquant d'amour pour la croix, la vraie, celle qui fait mal, celle qui transperce la poitrine, les mains et les pieds.

Choquée, comme tant d'autres, par l'exemple de cette mère qui embrasse celui qui, involontairement, a avancé la marche de sa fille vers le ciel. Comme la Vierge au pied de la croix, elle aussi embrasse la douleur, la sienne et celle des autres.

Je lisais sur un réseau social la réflexion d'une autre femme, d'une autre mère, d'une autre personne qui se bat chaque jour dans sa vie de foi et qui, face à cette immense étreinte, se demande de quoi sont faits les chrétiens de bois, cette mère chrétienne qui embrasse la douleur de sa douleur. Et elle répondit : "du bois de la croix".

Comme le bois, cette force, ce courage ne s'acquièrent pas du jour au lendemain. Elle a été arrosée, cultivée, renforcée dans chaque nœud : dans chaque petite reddition, dans chaque prière face à l'incompréhensible, dans chaque acte de générosité inaperçu. De ce bois dont nous faisons tous partie, arrosé par le sang du Christ, naît l'acceptation face à un mystère inintelligible comme la mort "absurde" d'un enfant.

Et de ce bois, de cette Croix que, parfois, nous préférons regarder de loin, nous devons être aujourd'hui, chacun de nous, les nouveaux Cyrénéens.

L'auteurMaria José Atienza

Directeur d'Omnes. Diplômée en communication, elle a plus de 15 ans d'expérience dans la communication ecclésiale. Elle a collaboré avec des médias tels que COPE et RNE.

Éducation

La philosophie est importante

De nombreux enseignants s'insurgent contre la suppression de la philosophie dans l'enseignement obligatoire (ESO), la nouvelle loi sur l'éducation, juste entre 14 et 17 ans, un moment clé pour les jeunes. Les professeurs Torralba et Postigo plaident pour Omnes, et rejoignent d'autres comme Diéguez et Sturm, ou Santos.

Rafael Miner-6 novembre 2021-Temps de lecture : 6 minutes

Il y a quelques jours, Antonio Diéguez, professeur à l'université de Málaga, s'est posé ces questions. " Qu'est-ce que la justice, qu'est-ce que la liberté, qu'est-ce que la vérité, qu'est-ce que la connaissance, qu'est-ce que le bien, qu'est-ce que la vertu, qu'est-ce que mes obligations envers les autres, qu'est-ce qu'une vie bonne ? ". Le site hashtag sur twitter était #lafilosofiaimporta.

Chacun d'entre nous pourrait maintenant se poser ces questions, ou d'autres semblables. José María Torralba, professeur de philosophie morale et politique à l'université de Navarre, a commenté : "La philosophie est-elle un savoir inutile ?" Et il a cité les professeurs Diéguez et Thomas Sturm, ce dernier de l'université autonome de Barcelone, qui viennent d'écrire un article dans ElConfidencialintitulé La philosophie est utile, et voici pourquoi.

"En fait, si vous regardez de près, vous verrez que peu de choses ont été plus transformatrices que la philosophie. À plus d'une reprise, les idées philosophiques ont changé l'histoire". C'est ce qu'ont dit les auteurs, et ce que souligne le philosophe José María Torralba, directeur de l'Institut du tronc commun de l'Université de Navarre, qui synthétise aujourd'hui pour Omnes quelques idées sur la question.

Parallèlement, Elena Postigo, docteur en bioéthique, est entrée dans le débat dès le début : " Il n'y a pas de bioéthique sans philosophie, même si beaucoup pensent qu'il est possible de faire de la bioéthique sans philosophie. À mon avis, ils sont intimement liés. Toute décision en matière d'éthique appliquée nécessite une réflexion préalable, dans de nombreux cas profondément philosophique".

"Certains réduisent la bioéthique à de simples calculs utilitaires, coûts-bénéfices ou à une éthique procédurale. À notre avis, la bioéthique, en tant que branche de l'éthique appliquée, a une racine philosophique fondamentale qui en fait une véritable science humaine. Une racine à deux aspects : l'un anthropologique (quelle conception de l'homme la sous-tend) et l'autre strictement éthique", explique Elena Postigo, directrice de l'Institut de bioéthique de l'Université Francisco de Vitoria. Le professeur présentera également certains de ses points de vue à Omnes.

Non critique

La défense de la philosophie qui se fait dans les milieux universitaires et académiques trouve son origine, comme cela a été souligné, dans le fait que dans l'ESO de la nouvelle loi sur l'éducation (LOMLOE), il n'y aura pas de matière obligatoire d'éthique ou de philosophie, ni même d'option (sauf si elle est incluse par les communautés autonomes).

La Communauté de Madrid s'est engagée à maintenir l'option Philosophie en 4ème ESO et Psychologie en Bachillerato, selon le Directeur Général de l'Enseignement Secondaire, FP et Régime Spécial, José María Rodríguez. La réunion avait été demandée par la Sociedad Española de Profesorado y Plataforma de Filosofía (SEPFi) et l'Asociación de Profesores de Filosofía de Madrid (APFM).

Laura Santos, professeur de philosophie à l'école CEU San Pablo Montepríncipe, a défendu la philosophie et l'esprit critique des jeunes du programme. La loupesur TRECE tvUne société qui manque de philosophie, quelqu'un qui n'a pas étudié la philosophie, a quelque chose de très grave qui ne va pas. L'esprit critique vient du mot krinein [qui signifie filtrer, discerner, c'est tamiser, discerner entre le bon grain et l'ivraie, entre l'accessoire et le nécessaire, entre le précieux et le non précieux. Si nous n'avons pas d'esprit critique, nous ne pouvons pas dire que nous pensons par nous-mêmes. Cela signifie quelque chose de très important, que nous ne sommes pas libres, et que nous ne parlons pas de démocratie dans son vrai sens. Nous ne pouvons pas oublier que l'ESO est l'enseignement minimum obligatoire que chaque élève en Espagne doit avoir".

"Prendre des décisions libres

L'analyse de la question sur la philosophie, réalisée pour Omnes par le Professeur José María Torralbaest le suivant :

"Dans l'ESO, il n'y aura pas de matière obligatoire d'éthique ou de philosophie, ni même de matière facultative, à moins qu'elle ne soit incluse par les communautés autonomes). En cette période de division et de confrontation politique, l'une des rares initiatives que le Parlement a votée à l'unanimité a été de réintégrer l'éthique dans l'ESO par le biais de la LOMLOE, qui avait disparu avec la LOMCE. Cependant, le gouvernement a finalement décidé de ne pas l'inclure, probablement pour faire de la place aux "Valeurs civiques et éthiques".

Ils peuvent sembler être des sujets similaires, mais ils sont très différents. En éthique, les sujets d'étude sont présentés de manière critique et les étudiants se voient offrir les ressources nécessaires pour comprendre l'origine historique des concepts et leur justification. En d'autres termes, elle les aide à développer la capacité de penser par eux-mêmes, en apprenant des grands philosophes, en voyant le contraste entre leurs positions, etc. En revanche, avec les "valeurs civiques et éthiques", nous revenons à quelque chose de similaire à la controversée "éducation à la citoyenneté".

À mon avis, l'éducation civique est très nécessaire, mais elle ne peut pas être réduite à l'exposé des valeurs dominantes d'un moment donné, car cela laisse les étudiants à la merci de ceux qui gouvernent ou conçoivent le programme. Des questions aussi fondamentales en matière de droits de l'homme que l'égalité entre les hommes et les femmes sont correctement apprises lorsque chaque élève est aidé à comprendre la notion de dignité et est capable d'argumenter pour lui-même pourquoi la discrimination doit être rejetée. Il ne suffit pas d'étiqueter et de dire que certains comportements sont intolérables ou méprisables.

Il est nécessaire de comprendre que quelque chose est bon ou juste, non pas parce que nous en avons convenu à un moment précis de l'histoire ou parce que la Constitution le dit, mais parce que nous reconnaissons une réalité, en l'occurrence l'égale dignité des hommes et des femmes. Et il s'agit là d'une question éthique : comment reconnaît-on les valeurs ? sont-elles relatives à la culture ou à chaque société ? comment distinguer les valeurs justes des valeurs injustes ? Les sociétés académiques philosophiques sont unanimes pour critiquer l'absence de l'éthique et mettent en garde contre le fait que le sujet de l'éducation aux valeurs ne la remplace pas.

En revanche, avec la LOMLOE, la matière Histoire de la philosophie est à nouveau obligatoire en deuxième année du Bachillerato. C'est une bonne nouvelle, même si elle ne fait pas partie de l'enseignement obligatoire de tous les élèves.

Le tournant dans l'éducation d'une personne est l'âge de 14 à 17 ans. C'est pourquoi il est si important d'avoir accès aux sciences humaines (pas seulement la philosophie, mais surtout la littérature, où l'on lit des livres).

Liberté, égalité

La philosophie est parfois considérée comme des théories ayant peu d'applications pratiques. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Pour ne donner qu'un exemple, notre démocratie est fondée sur deux valeurs : la liberté et l'égalité.

La façon dont nous les comprenons aujourd'hui, ou plutôt les différentes façons dont ils peuvent être compris, découle de différents courants philosophiques : la liberté est-elle l'autodétermination ou la capacité de faire des compromis ? Sommes-nous avant tout des sujets de droit ou des membres d'une communauté ? L'égalité est-elle synonyme d'égalitarisme ? Existe-t-il des différences sociales justifiées ? Comment récompenser le mérite et l'effort ? Quelle est la justification des politiques de redistribution des richesses ?

Sans une base minimale de connaissances philosophiques, il est très difficile pour les citoyens de pouvoir prendre des décisions libres dans la société, sans être dominés par des discours idéologiques d'un type ou d'un autre. L'idéologie est basée sur le pouvoir (économique, politique ou militaire), tandis que la philosophie est basée sur la vérité. Nous vivons dans des sociétés fortement idéologisées. La philosophie nous aiderait à rendre la vérité plus présente dans le dialogue public.

"Réflexion anthropologique".

Une idée nucléaire du directeur de l'Institut de biotique de l'Université Francisco de Vitoria, Elena Postigoest le fondement anthropologique et éthique de la bioéthique. Voici quelques-uns de ses postulats, nécessairement extraits.

"La bioéthique n'est pas une science en soi, c'est une éthique appliquée, donc de tout ce qui est réflexion morale, réflexion éthique. La bioéthique étudie les interventions sur la vie en général, humaine, animale et végétale, pour voir quelles en sont les implications éthiques, et pouvoir prendre des décisions dans le respect de la dignité humaine.

Ce qu'il importe de souligner, c'est que la bioéthique est une branche de l'éthique, appliquée à un certain ensemble de questions, d'interventions sur la vie, et que la réflexion bioéthique est donc une réflexion morale. Il ne s'agit pas seulement de l'utilisation de principes. Je dis cela parce qu'il y a une tendance, l'une des plus à la mode en bioéthique, qui est le principlisme, qui a commencé dans les années 1970. Ces principes sont vrais, mais ils appartiennent à l'éthique classique : ne pas nuire, faire le bien, agir avec justice, respecter la liberté. La bioéthique n'invente rien.

Qui est une personne

Deuxièmement, la réflexion philosophique, et en particulier la réflexion anthropologique, est très importante. Car selon la conception que l'on a de la personne, on décidera d'une manière ou d'une autre comment agir par rapport à cet être. Peter Singer, un philosophe australien, soutient que seuls ceux qui sont capables de raisonner et de décider de manière autonome sont des personnes. Il n'accorde le statut de personne qu'à ceux qui montrent qu'ils pensent et décident. Il exclut du groupe des personnes l'embryon, le fœtus, les handicapés mentaux, les comateux, les personnes en état végétatif.

En revanche, dans une perspective personnaliste, de personnalisme ontologique, qui est la perspective que je tiens, que mon professeur Elio Sgreccia a initiée, la perspective chrétienne, l'humanisme chrétien fournit un concept de la personne qui ne se réduit pas seulement à la fonction de ses activités mentales, mais qui est aussi un être qui existe, une substance avec quelques accidents. Si vous comprenez la personne de cette autre manière, vous la respecterez, même dans les phases où elle ne montre pas encore qu'elle est capable de penser et de décider.

D'où l'importance du fondement anthropologique de la bioéthique. Presque aucun modèle, ni l'utilitarisme ni le principalisme, ne prend en compte l'approche anthropologique, et c'est très important. Une approche anthropologique avec un arrière-plan métaphysique".

Espagne

Maru Megina : "Nous devons continuer à être Church dans le monde ouvrier".

Entretien avec María Dolores Megina Navarro, présidente de la Commission européenne. Hermandad Obrera de Acción Católica (Fraternité ouvrière d'action catholique)Le 6 novembre, le mouvement clôt la célébration du 75e anniversaire de sa naissance en Espagne, qui a duré un an.

Maria José Atienza-5 novembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Le 6 novembre, le Hermandad Obrera de Acción Católica (Fraternité ouvrière d'action catholique)L'année de célébration du 75e anniversaire de la naissance de ce mouvement d'Action catholique pour la pastorale du travail et de la rencontre entre l'Église et le monde du travail s'achève. Un temps que, depuis ce mouvement, ils ont vécu comme un moment extraordinaire de mémoire reconnaissante du passé, afin de projeter le futur, dans l'expérience engagée de notre présent.

Cette année a également vu l'élection du María Dolores Megina Navarro comme nouveau président du HOAC. Technicienne en prévention du travail, membre d'une coopérative du secteur socio-sanitaire et militante du diocèse de Jaén, Maru, comme on l'appelle habituellement, a accordé une interview à Omnes à l'occasion de la clôture de ce 75e anniversaire, qui met une fois de plus en évidence la nécessité de ce mouvement dans l'Église d'aujourd'hui.

- Vous avez récemment été élu président du HOAC. Comment avez-vous vécu cette année de 75e anniversaire ? 

Avec une grande joie, bien sûr. Cette année a été l'occasion de célébrer ce temps de rencontre entre l'Église et le monde du travail. C'est pourquoi nous regardons notre histoire avec gratitude et nous rendons grâce pour avoir découvert Jésus-Christ dans cette réalité souffrante du monde du travail, pour l'amour qu'il témoigne à chaque personne dans le monde du travail. Nous rendons également grâce pour le généreux dévouement de tant de militants qui ont consacré leur vie à la lutte pour la dignité du monde du travail.

Nous rendons grâce pour l'expérience de formation HOAC, qui nous a aidés à approfondir notre identité personnelle et chrétienne et, bien sûr, pour être et nous sentir envoyés en tant que communauté ecclésiale au service du monde des travailleurs et du travail.

Maru Megina

- Un anniversaire est toujours un moment d'examen et d'impulsion, l'a-t-il été aussi pour le HOAC et ses militants ? 

Bien sûr. La tâche fondamentale du HOAC est de former des travailleurs chrétiens militants. Notre foi et notre formation nous amènent à opposer la foi à la vie, à être dans un processus constant de révision, de conversion et de tension sur la manière dont nous devons évangéliser ici et maintenant le monde des travailleurs et du travail, comment nous incarner dans les périphéries du monde du travail.

Mais il est certain que cette célébration, cette action de grâce, devient pour nous un renouvellement de notre fidélité à continuer à être l'Église dans le monde du travail et le monde du travail dans l'Église. Cela nous pousse également à continuer à nous engager dans la lutte pour la justice et la fraternité, de manière à rendre possible une vie dans des conditions dignes pour toutes les personnes et les familles dans le monde du travail et de l'emploi ; et, d'autre part, cela nous conduit, à partir de notre être ecclésial, à collaborer pour que l'Église dans son ensemble grandisse dans ce service aux appauvris et dans la défense de la dignité du travail et du travail digne.

- Nous traversons une période de crise socio-économique qui touche particulièrement les travailleurs, dans ce sens, quels sont les défis pour l'avenir du HOAC ? Et comment son engagement chrétien est-il actualisé aujourd'hui ? 

Alors que le monde ouvrier le plus appauvri ne s'était pas remis des conséquences de la crise de 2008, la pandémie est venue aggraver encore cette situation de paupérisation, de précarité et d'exclusion. Dans notre analyse de la réalité, nous constatons que ce sont les plus faibles qui paient le prix le plus lourd dans chaque crise. C'est pourquoi nous disons, avec le pape François, que ce système n'est pas durable. Il faut que l'économie place les personnes au centre, sachant qu'affirmer la dignité de la personne signifie mettre en avant ses besoins et ses droits, notamment ceux des plus démunis, des exclus et des précaires dans ce monde du travail.

En ce sens, la définition de nos défis nous amène à dire avec le DTI (initiative Église pour un travail décent) qu'aujourd'hui plus que jamais, nous exigeons un travail décent et digne. Cela conduit chaque militant à continuer à s'incarner dans cette réalité pour annoncer l'Évangile et dénoncer les situations qui vont à l'encontre de la dignité des personnes. Dans le HOAC, nous parlons de garder ces quatre clés à l'esprit dans nos actions, dans notre engagement personnel et dans notre travail communautaire apostolique :

- Accompagner la vie des gens, vivre avec eux leurs joies et leurs angoisses.

- Collaborer à un changement de mentalité afin qu'ils découvrent ce qui leur arrive et pourquoi cela leur arrive. Découvrir les causes qui les conduisent à ne pas avoir des conditions de vie et de travail décentes et agir en conséquence.

- Collaborer au changement des institutions pour qu'elles servent les besoins des gens, le bien commun.

- Collaborer à la construction et à la visibilité d'expériences alternatives dans les manières d'être et de travailler (dans la vie politique, dans les affaires, dans la manière de comprendre la solidarité...).

 Comment voyez-vous l'engagement du militantisme ? Y a-t-il un enthousiasme pour l'avenir ? 

Le HOAC est actuellement à un stade de grande maturité. Tout ce temps à cheminer ensemble, à apprendre les uns des autres, à être une communauté incarnée nous a conduit à approfondir notre spiritualité et notre formation afin de qualifier notre engagement. Nous avons amélioré et modernisé nos moyens de communication et les avons mis au service de cette tâche. Dans les prochains mois, nous commencerons à préparer notre prochaine assemblée générale en 2023, dont nous tirerons de nouveaux défis et de nouvelles façons d'être présents dans la réalité du monde du travail et de la main-d'œuvre.

Nous vivons tout cela comme un temps de grâce, conscients que c'est l'Esprit et la communauté qui nous soutiennent. Pour nous, notre espoir et notre défi est de continuer à proclamer Jésus-Christ comme une proposition de salut, de libération et d'humanisation.

Espagne

Fray Jesús Díaz Sariego, OP, nouveau président de CONFER

L'Assemblée générale des religieux et religieuses espagnols à Madrid a élu son nouveau président et sa nouvelle vice-présidente, l'Oblate Lourdes Perramón.

Maria José Atienza-5 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

L'assemblée générale de la CONFER a élu hier ce philosophe et docteur en théologie dominicain comme son nouveau président pour les quatre prochaines années. À ses côtés, Lourdes Perramón, supérieure générale des Sœurs Oblates, OSR, est la nouvelle vice-présidente de la Conférence espagnole des religieux. Le Conseil général a également été renouvelé avec 4 nouveaux membres : Lorenzo Maté, religieux bénédictin, Aurelio Cayón Díaz, supérieur provincial des Sacrés Cœurs, SSCC, Fernando García Sánchez, provincial de la province salésienne de Santiago el Mayor, SDB, et Eva Mª Martínez, carmélite esclave de la Sainte Famille, ECSF.  

L'Assemblée, qui se termine aujourd'hui avec l'inauguration de la nouvelle équipe de présidence et la présentation de Monseigneur Carballo intitulée "Synodalité", a débuté le 3 avec la présence du Nonce apostolique, Monseigneur Bernardito Auza, du Président de la CEVC, Monseigneur Luis Ángel de las Heras et de l'ancienne Présidente de la CONFER, María Rosario Ríos, ODN.  

Frère Jesús Díaz Sariego, OP

Il possède une vaste expérience en tant que professeur d'université et, depuis novembre 2017, il est vice-président de la CONFER. Il est religieux de l'Ordre des Prêcheurs (Dominicains), où il a fait sa première profession le 11 septembre 1983. Il a été ordonné prêtre à Salamanque le 30 septembre 1989. Il a étudié la philosophie et les sciences de l'éducation. Il a obtenu sa licence en théologie à l'Institut théologique "San Esteban" de Salamanque. Il a obtenu sa licence en théologie à la faculté de théologie de Fribourg, où il a également obtenu son doctorat en théologie.  

Lourdes Perramón

Lourdes Perramón est originaire de Manresa. Elle a fait sa première profession religieuse en 1990 à Madrid, combinant dans les années suivantes ses études de travail social, de théologie et d'anthropologie avec son travail auprès des femmes dans des contextes de prostitution. Après un certain service dans l'équipe d'animation provinciale, elle a été élue en 2013 comme Supérieure générale, service pour lequel elle a été réélue en 2019 et continue de le faire aujourd'hui.

Monde

Les conversions d'aujourd'hui, les moyens de sortir du paganisme

Christian Heidrich distingue trois types de conversions aujourd'hui : ceux qui changent de religion ou de confession ; ceux qui n'avaient pas de religion et qui "après un processus de recherche" en rejoignent une ; et ceux qui, après un processus intérieur, "passent d'une appartenance formelle à une communauté de foi à une appartenance authentique".

José M. García Pelegrín-5 novembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

En Allemagne, des centaines de milliers de personnes quittent chaque année l'Église catholique ou évangélique, la grande majorité d'entre elles pour éviter de payer l'impôt ecclésiastique ; alors que dans les années 1960, plus de 90% de la population appartenaient à l'Église catholique ou évangélique, ce chiffre est aujourd'hui de 52%, avec une tendance à la baisse.

Mais sans être un phénomène de masse, il existe aussi le mouvement inverse : chaque année, environ 10 000 personnes sont reçues dans l'Église catholique ; la moitié d'entre elles reviennent après des années ou plutôt des décennies de "départ" ; l'autre moitié vient d'autres dénominations ou est baptisée pour la première fois.

Le théologien Christian Heidrich a étudié ce phénomène dans un livre publié en 2002 : "Die Konvertiten : Über religiöse und politische Bekehrungen" ("Les convertis : sur les conversions religieuses et politiques"). Récemment, il a donné une conférence à l'Académie catholique de Berlin, avec des données actualisées de sa monographie.

Christian Heidrich distingue trois types de conversions : la première concerne les personnes qui changent de religion ou de confession ; la seconde concerne les personnes qui n'avaient aucune religion et qui, "après un processus de recherche", en rejoignent une. En tant que troisième "figure" du converti, il caractérise ceux qui, après un processus intérieur, "passent d'une adhésion formelle à une communauté de foi à une adhésion authentique". D'autre part, Heidrich oppose les réactions à la conversion d'intellectuels célèbres dans le passé - qui seraient inclus dans la première section selon sa typologie - à l'indifférence avec laquelle ces conversions sont observées depuis quelque temps.

Il cite tout d'abord la réaction de l'écrivain irlandais George Bernard Shaw lorsqu'il a appris que Gilbert Keith Chesterton s'était converti de l'Église anglicane à l'Église catholique en 1922 : "Cher GKC, vous êtes vraiment allé trop loin". La réaction à la conversion d'Alfred Döblin parmi les intellectuels allemands en exil a été encore plus retentissante : le célèbre auteur de Berlin Alexanderplatz invite un large groupe d'exilés allemands à la célébration de son 65e anniversaire le 14 août 1943 dans la ville californienne de Santa Monica : Thomas et Heinrich Mann, Bertolt Brecht, Peter Lorre, Lion Furtwängler, Franz Werfel, Max Horkheimer... Le ton festif tombe complètement à plat lorsque Döblinanan annonce qu'il s'est converti au catholicisme ; Brecht lui dédie même peu après un poème intitulé "Un incident embarrassant".

Au cœur de la conversion de Döblin se trouve un voyage de deux mois en Pologne en 1924, au cours duquel il se rend fréquemment au crucifix de l'église Sainte-Marie de Cracovie ; en 1940 - il avait été exilé d'Allemagne en 1933 et vivait à Paris - il a dû passer quelques semaines dans un camp de réfugiés à Mende après l'invasion allemande de la France. C'est là qu'il commence à assister à la messe dans la cathédrale, ce qui l'amène à se faire baptiser - l'écrivain était juif à l'origine - une fois installé en Californie : il est baptisé, avec sa femme et son enfant, le 30 novembre 1941 à Hollywood. Mais les invités à la fête de son 65e anniversaire ne voulaient rien savoir", conclut Heidrich, "pour eux, l'annonce de la conversion était un incident embarrassant, une violation de l'étiquette idéologique.

Cependant, lorsqu'on a appris, après la mort de l'écrivain Ernst Jünger en février 1998, qu'il s'était converti à l'Église catholique quelques années auparavant - Jünger avait été baptisé enfant dans l'Église évangélique -, le public n'y a guère prêté attention - par exemple le Frankfurter Allgemeine Zeitung (en anglais) a publié un article sur le sujet en mars 1999 ; "bien que beaucoup aient été surpris, c'était loin d'être un scandale", dit Heidrich, en le comparant aux conversions de Chesterton et de Döblin.

Christian Heidrich cite comme paradigme de son deuxième "type" la conversion d'un jeune politicien connu de la CDU : Philipp Amthor, né en 1992, qui a été baptisé en décembre 2019 dans la chapelle de l'Académie catholique de Berlin. Amthor a grandi avec sa mère dans une famille monoparentale de la petite ville de Torgelow, dans le Land de Mecklembourg-Poméranie occidentale, où près de 80% de la population n'appartient à aucune confession religieuse. Philipp Amthor a assisté pour la première fois à une cérémonie religieuse, un service œcuménique, à l'âge de 17 ans, encouragé par un ami. Friedrich commente : "Il semble qu'il ne s'agisse pas d'une conversion immédiate, mais plutôt du début d'une recherche religieuse, dans un double sens : d'une part, la recherche intellectuelle par la main de Introduction au christianisme Josef Ratzinger - après avoir lu le livre, selon Friedrich, "la question de la transcendance, finalement la recherche de Dieu, est devenue une préoccupation qui ne l'a jamais quitté" - et d'autre part, l'exemple d'un ami qui a constamment vécu sa foi.

Dans ce contexte, le théologien mentionne le cas d'une autre jeune personne - Anna-Nicole Heinrich, qui a été élue présidente du Synode évangélique en mai dernier à l'âge de seulement 25 ans, après avoir été membre du Synode en tant que représentante des jeunes depuis 2015 : " Sa biographie religieuse est à l'opposé de la biographie traditionnelle ou classique : sa famille, originaire de Thuringe, n'avait aucun lien avec le christianisme ; après avoir déménagé avec sa famille dans le Haut-Palatinat, on lui a dit à l'école : "Ici, il n'y a pas de baptême". Anna-Nicole se décide pour une instruction religieuse évangélique et est baptisée peu après. 

Les voies empruntées par Philipp Amthor et Anna-Nicole Heinrich sont certes minoritaires, mais "leur chemin de la foi me semble avoir un grand avenir, car les modes traditionnels de transmission de la foi sont rapidement aveuglés. Il reste donc la voie de la recherche personnelle, tant les rencontres intellectuelles qui font ressentir le besoin de se poser la question de Dieu, que la recherche de chrétiens cohérents", dit Friedrich.

Christian Heidrich décrit le troisième "type" de converti comme celui qui "met finalement en pratique son certificat de baptême, son affiliation formelle à une communauté de foi par une conversion ultérieure ; ainsi une affiliation formelle devient une affiliation authentique". L'archétype serait saint François d'Assise, "dont la religiosité dans les deux premières décennies de sa vie correspondait à celle d'un fils de la bourgeoisie aisée du haut Moyen Âge, puis, dans un mélange de crises personnelles et d'expériences mystiques, il reçut sa vocation". Mais aujourd'hui encore, conclut le théologien allemand, il y a des gens dans toutes les communautés religieuses qui ont compris, à partir d'expériences très différentes, que l'Évangile n'est pas seulement des paroles pieuses, mais que le christianisme peut être plus que quelques rituels à Noël ou à Pâques.

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Cinéma

Difficile à expliquer. Impossible de ne pas essayer

Patricio Sánchez-Jáuregui-5 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Medjugorje, le film

Mise en scène et scénario :: Jesús García Colomer et Borja Martínez-Echevarría
Espagne : 2021

Medjugorje est un film documentaire né du désir de ses réalisateurs de partager une expérience. D'une part, difficile à expliquer et, d'autre part, impossible de ne pas essayer. La rencontre avec Dieu et la Vierge Marie dans un lieu éloigné du monde, un petit village de Bosnie-Herzégovine. 

Le film a été inspiré par une mission que deux journalistes ont reçue en 2006. Ensemble, ils se sont rendus à Medjugorje pour enquêter sur les apparitions présumées de la Vierge Marie à six personnes dans les années 1980. Cette mission allait changer leur vie, d'où l'idée de créer un document audiovisuel pour tenter d'expliquer pourquoi. 

Le phénomène de Medjugorje est né du témoignage de six voyants, quatre femmes et deux hommes, qui avaient entre 10 et 16 ans lorsque la Vierge Marie leur est apparue. Le film comprend des entretiens avec les voyants et les principaux témoins, notamment le frère franciscain croate Jozo Zovko, curé de Medjugorje au moment des apparitions, puis emprisonné et torturé par le régime communiste yougoslave, et des personnalités telles que María Vallejo-Nágera, intellectuelle et écrivain espagnole, et Tamara Falcó, célébrité les médias espagnols ; et enfin les gens simples. 

La cinématographie est simple et techniquement sobre, mais le film n'en est pas moins quelque peu mélodramatique : le scénario raconte plutôt qu'il ne montre, créant parfois des dichotomies qui peuvent sembler prétentieusement existentielles, qui au lieu d'apporter de l'émotion nous éloignent du tandem protagoniste. En revanche, l'accompagnement musical crée une atmosphère un peu artificielle et sentimentale qui ternit surtout le début du film, rendant difficile l'implication dans l'histoire. Tout cela contraste avec la sobriété et l'authenticité de la plupart des entretiens, dont plusieurs soulèvent complètement le film et le rendent digne d'être regardé, et dans lesquels nous pouvons nous identifier et nous sentir émus. 

En bref, Medjugorjeest un projet passionnant, difficile à digérer au début, mais plus agréable et captivant au fur et à mesure qu'il s'éloigne du scénario et s'abandonne aux témoignages des personnes interrogées : des personnes dont les origines sociales variées font que tout public peut compatir et ramener chez lui le trésor de cette expérience surnaturelle. 

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Espagne

Mgr Gómez : "Nous ne pouvons construire une société juste que sur la base de la vérité".

Lors de la présentation du 23e congrès "Catholiques et vie publique", qui se tiendra du 12 au 14 novembre, les archevêques de Los Angeles (États-Unis), Mgr José Gómez, et de Burgos, Mgr Mario Iceta, ont souligné que les catholiques ont besoin de connaître et de proclamer Jésus-Christ et l'histoire chrétienne du salut dans toute sa vérité et sa beauté.

Rafael Miner-4 novembre 2021-Temps de lecture : 6 minutes

"Avec l'effondrement de la vision judéo-chrétienne du monde et la montée du sécularisme, des systèmes de croyances politiques fondés sur la justice sociale et l'identité personnelle sont venus occuper l'espace autrefois occupé par les croyances et les pratiques chrétiennes", a déclaré l'archevêque de Los Angeles et président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) dans son allocution diffusée sur Internet lors du lancement de l'édition imminente de l'Encyclopédie de l'éducation. Congrès qui, organisée par l'Association Catholique des Propagandistes et le CEU, est intitulée Politiquement correct : les libertés en danger.

José Gómez, "la meilleure façon pour l'Église de comprendre les nouveaux mouvements de justice sociale est de les considérer comme des pseudo-religions, et même comme des remplacements et des rivaux des croyances chrétiennes traditionnelles".

"Peu importe comment on appelle ces mouvements - "justice sociale", "culture woke". (éveillé), "politique de l'identité", "intersectionnalité", "idéologie du successeur" - ils prétendent offrir ce que la religion fournit. En outre, comme le christianisme, ces nouveaux mouvements racontent leur propre "histoire du salut".

Par conséquent, "aujourd'hui plus que jamais, l'Église et chaque catholique ont besoin de connaître l'histoire chrétienne et de la proclamer dans toute sa beauté et dans toute sa vérité, car aujourd'hui, une autre histoire circule. Un récit antagoniste du "salut" que nous entendons dans les médias et dans nos institutions, provenant des nouveaux mouvements de justice sociale", a-t-il ajouté.

Ce que nous pourrions appeler l'histoire du mouvement "woke", a poursuivi l'archevêque de Los Angeles, se déroule comme suit : "Nous ne pouvons pas savoir d'où nous venons, mais nous sommes conscients que nous avons des intérêts communs avec ceux qui partagent la même couleur de peau ou la même position dans la société. Nous sommes douloureusement conscients que notre groupe souffre et est aliéné, et ce sans que nous en soyons responsables. La cause de notre malheur est que nous sommes victimes de l'oppression d'autres groupes de la société. Et nous parvenons à la libération et à la rédemption par notre lutte constante contre nos oppresseurs, en menant une bataille pour le pouvoir politique et culturel, au nom de la création d'une société équitable".

Construire avec la vérité sur Dieu

Il s'agit certainement "d'un discours puissant et attrayant pour des millions de personnes, tant dans la société américaine que dans les sociétés occidentales", a déclaré Mgr José Gómez, qui a souligné que "bien sûr, nous voulons tous favoriser une société dans laquelle il y a égalité, liberté et dignité pour tous les individus". Mais nous ne pouvons construire une société juste que sur la base de la vérité sur Dieu et sur la nature humaine. C'est l'enseignement constant de notre Église et des Saints Pères depuis près de deux siècles, et jusqu'à aujourd'hui.

À ce stade, l'archevêque a rappelé le pape émérite Benoît XVI, qui "nous a prévenus que l'éclipse de Dieu conduit à l'éclipse de la personne humaine. Il n'a cessé de nous le rappeler : lorsque nous oublions Dieu, nous ne voyons plus l'image de Dieu dans notre prochain".

Il a poursuivi en citant le pape François, qui "a fortement insisté sur cette même vérité en Fratelli TuttiSi nous ne croyons pas que Dieu est notre Père, nous ne trouverons aucune raison de traiter les autres comme nos frères et sœurs.

Idéologies athées et vision marxiste

C'est précisément le problème que nous avons, a déclaré le président de la conférence des évêques américains : "Les théories et idéologies critiques d'aujourd'hui sont profondément athées. Ils nient l'âme, ainsi que la dimension spirituelle et transcendante de la nature humaine ; ou bien ils pensent qu'elle est sans rapport avec le bonheur humain. Ils réduisent ce que signifie être humain à des qualités essentiellement physiques telles que la couleur de notre peau, notre sexe, nos notions de genre, d'ethnicité et de position dans la société. Certes, nous pouvons voir qu'il s'agit là de certains éléments de la théologie de la libération, enracinés dans une vision marxiste culturelle.

Selon lui, les mouvements de justice sociale ne doivent pas être sous-estimés, car ils tirent "leur force de la simplicité de leurs explications : le monde est divisé en innocents et victimes, alliés et ennemis. Ce récit est également attrayant parce que, comme je l'ai dit précédemment, il répond à des besoins et à des souffrances humaines réels. Les gens souffrent, ils se sentent discriminés et exclus des opportunités offertes par la société.

L'Évangile, la force la plus puissante

La réflexion finale de l'archevêque s'est concentrée sur Jésus-Christ. Que faire ? Comment l'Église doit-elle répondre à ces nouveaux mouvements séculiers qui cherchent le changement social ? Ma réponse est simple. Nous devons proclamer Jésus-Christ. Proclamez-le avec audace et créativité. Nous devons raconter l'histoire de notre salut d'une nouvelle manière. Telle est la mission de l'Église pour tous les temps et pour tous les moments culturels.

"Nous ne devons pas nous laisser intimider par ces nouvelles religions de justice sociale et d'identité politique", a-t-il ajouté. "L'Évangile reste la plus puissante force de changement social que le monde ait jamais connue. Et l'Église a été "antiraciste" dès le début. Tous sont inclus dans son message de salut".

Dorothy Day et Augustus Tolton

"Personnellement, je trouve mon inspiration dans les saints et dans les personnes qui ont mené une vie de sainteté dans l'histoire de mon pays", a conclu l'archevêque de Los Angeles. "Je pense surtout à la servante de Dieu, Dorothy Day. Pour moi, elle offre un témoignage important de la manière dont les catholiques peuvent travailler à changer l'ordre social par un détachement radical et un amour pour les pauvres basé sur les Béatitudes, le Sermon sur la Montagne et les œuvres de miséricorde".

Enfin, il a mentionné le vénérable père Augustus Tolton. "Son histoire est impressionnante et véritablement américaine. Il est né en esclavage, s'est échappé vers la liberté avec sa mère et est devenu le premier prêtre afro-américain ordonné dans mon pays. Le père Tolton a dit un jour : "L'Église catholique déplore un double esclavage : celui de l'esprit et celui du corps. Elle s'efforce de nous libérer des deux".

"Individualisme exaspérant".

Mgr Mario Iceta, archevêque de Burgos et membre de la Commission exécutive de la Conférence épiscopale, a tout d'abord souligné que "nous sommes dans un changement d'époque, et un changement d'époque renvoie à une nouvelle conception anthropologique. Ce changement d'époque n'apparaît pas du jour au lendemain et est lié à un élément fondamental, qui est le concept de liberté".

"La nature n'est plus considérée comme un don du Créateur", mais "les êtres humains lui donnent un sens". Il donne un sens à la création, à l'humanité elle-même, à la sexualité elle-même transformée en genre...". Et "une société déconnectée apparaît". Le Pape parle d'un individualisme exaspérant et cela met évidemment en évidence la réalité dans laquelle nous vivons. Il y a certainement une éclipse de Dieu, l'être humain est submergé dans une pure immanence. Et il est certain que l'interprétation du monde est laissée aux idéologies".

À la fin de la cérémonie, au cours de laquelle l'archevêque de Burgos était accompagné du président de l'Association catholique des propagandistes, Alfonso Bullón de Mendoza, Monseigneur Mario Iceta a fait référence à diverses phrases de Jésus dans l'Évangile, dans lesquelles on peut apprécier "ce dénuement de l'être humain sans l'amour de Dieu". Et il s'est demandé qui sont les pauvres, en passant en revue les différentes formes de pauvreté.

Différents modes de pauvreté

"Nous pensons qu'il n'y a que la pauvreté matérielle, mais je pense qu'il y a une gradation de la pauvreté. La première, la plus scandaleuse, la plus visible, est la pauvreté matérielle. Une pauvreté vraiment blessante. Ensuite, il y a la pauvreté personnelle. Lorsque j'étais évêque de Bilbao", a-t-il commenté, "lorsque vous parliez à ces personnes qui étaient malheureusement sans abri, vous vous rendiez compte qu'il y avait quelque chose de plus que la pauvreté matérielle. Une pauvreté personnelle, psychologique, familiale... Une pauvreté personnelle a besoin d'un accompagnement profond. Il y a ensuite la pauvreté de la solitude, et l'immense pauvreté de Dieu. Le Seigneur y fait référence lorsqu'il dit : "L'homme ne vit pas seulement de pain".

L'archevêque de Burgos a fait un rapide tour d'horizon des autres formes de pauvreté. "Le grand défi de l'éducation. Dans notre courte démocratie, la huitième loi sur l'éducation est frappante. L'Église a toujours répondu à l'éducation. Et la question des médias, élément essentiel pour la liberté, pour la paix. Nous constatons également un effondrement du taux de natalité en Espagne, nous sommes un pays de personnes très âgées. Nous n'avons pas de renouvellement des générations. La communication dans les réseaux sociaux, certainement maintenant nous avons le fake newsqui sont des mensonges".

"La non-confrontation et la non-hostilité

"À l'heure où l'on parle de post-vérité, avec une interprétation du monde liée aux idéologies, où la vraie vérité se confond avec la certitude ou l'opinion, les chrétiens doivent avoir l'espérance dans le Christ et dans l'Évangile, car ils sont capables de dialoguer avec toutes les cultures et les pensées", a-t-il souligné.

Mgr Iceta a finalement demandé : "Quelle est donc notre attitude ? Nous, chrétiens, ne sommes pas appelés à la confrontation ou à l'hostilité, mais à la bonté et à la beauté. Une proposition, certes, de proposition, de rencontre, d'illumination. Notre proposition est de montrer le bien, c'est la plénitude. C'est notre voie".

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Espagne

La Conférence des évêques appelle à une "extension raisonnable" du calendrier de la Religion

La publication des projets de développement LOMLOE élaborés par le gouvernement espagnol réduit au minimum la présence curriculaire de l'enseignement de la religion, élimine sa calculabilité dans les étapes supérieures et n'offre pas d'alternative comparable à ceux qui ne choisissent pas la matière.

Maria José Atienza-4 novembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Le projet de loi d'application de la LOMLOE rendu public par le Gouvernement a laissé plus d'une " mauvaise surprise " aux parents et aux écoles qui, depuis plus d'un an, expriment leur désaccord avec cette loi, votée sans consensus et dans laquelle, entre autres, la présence du thème de la Religion est réduite au minimum.

En ce sens, la Commission épiscopale pour l'éducation et la culture de la Conférence épiscopale espagnole a publié une note dans laquelle elle regrette que l'évaluation de la matière, bien qu'elle soit proposée à tous les niveaux, "ne soit pas prise en compte dans les niveaux supérieurs, à des fins de calculabilité", outre l'inexistence d'une offre comparable pour les élèves qui ne choisissent pas la religion.

De même, la note souligne que les projets publiés réduisent, plus encore que le LOE, l'horaire de la Religion et regrette que "la charge d'enseignement dans un domaine aussi décisif pour la formation d'une personne soit limitée au minimum possible".

La note comprend également la proposition de programme, élaborée par cette commission à la suite des très nombreuses contributions recueillies lors des sessions sur le nouveau programme tenues entre février et avril, qui ne semblent pas avoir été prises en compte, ne serait-ce que par le ministère, bien qu'au moment de leur remise, comme l'a déclaré le secrétaire général de la CEE, M. Argüello, les représentants du ministère aient affirmé qu'il s'agissait du premier développement complet de programme dont ils disposaient.

Pour toutes ces raisons, leLa Commission épiscopale pour l'éducation et la culture de la Conférence épiscopale espagnole a demandé aux administrations régionales, chargées de l'élaboration des programmes d'études dans les différents domaines "...". une extension raisonnable de l'horaire pour le domaine/la matière de la religion, sans le réduire à celui établi par le ministère dans le cadre de ses compétences sur l'éducation minimale" et ont souligné leur "volonté de dialogue avec les administrations éducatives dans le cadre de leurs compétences".

Note de la Commission épiscopale pour l'éducation et la culture

Comme nous l'avons déjà exprimé dans la Note de novembre 2020L'actuelle loi sur l'éducation n'est pas née d'un pacte éducatif et son traitement urgent - en période de pandémie et dans un état d'alarme - a empêché "une participation adéquate de toute la communauté éducative". Nous regrettons particulièrement que la dimension spirituelle et religieuse des individus et des peuples ne soit pas suffisamment prise en compte dans la loi. Toutefois, nous considérons que le souci de la formation humaine des élèves, la reconnaissance de la responsabilité des familles et la référence au cadre international et aux compétences clés de l'UE sont des contributions positives.

Le président de la Commission, dans son discours à la Forum sur le nouveau programme d'enseignement de la religion de février 2021, a rappelé -après l'approbation de la loi- que "nous aurions aimé que la proposition que la Conférence épiscopale a faite au ministère en juillet 2020 soit acceptée dans les propositions législatives et qu'un meilleur accueil de la classe de religion dans le système éducatif ait été réalisé. Le texte finalement approuvé maintient une situation déjà connue, qui n'est pas entièrement satisfaisante pour nous".

La Commission, dans l'exercice de ses responsabilités, a préparé le rapport d'activité de la Commission. curriculum des matières en dialogue avec le cadre pédagogique de la LOMLOE. Cela montre la place adéquate de l'enseignement religieux scolaire dans le processus éducatif intégral, ainsi que sa capacité à être présent dans l'école tout en respectant sa nature et ses exigences pédagogiques, comme les autres matières.

Ayant été informés des projets de développement de la LOMLOE, nous reconnaissons qu'elle a maintenu l'offre obligatoire de la religion catholique à tous les stades, du deuxième cycle de l'école maternelle au baccalauréat, et que son évaluation a été réglementée "dans les mêmes termes et avec les mêmes effets que les autres domaines/matières".

Il n'est cependant pas compris que, dans ces projets, cette évaluation n'est pas prise en compte dans les étapes supérieures, pour des raisons de calculabilité. Et nous considérons comme une erreur que les élèves qui ne choisissent pas la religion ne se soient pas vu proposer un domaine/une matière dans des conditions comparables ; cela aurait évité tout risque de discrimination et aurait été une meilleure réponse aux exigences découlant des compétences clés.

L'occasion a été perdue de maintenir au moins l'horaire minimal de la LOE, une loi que la LOMLOE poursuit. Il est surprenant que dans le cadre d'un engagement en faveur d'un modèle basé sur les compétences, la charge d'enseignement dans un domaine aussi décisif pour la formation de l'individu que l'ERE soit limitée au minimum possible.

Considérant que, selon la LOMLOE, les Communautés Autonomes sont compétentes pour déterminer une grande partie des contenus curriculaires, nous demandons aux administrations éducatives respectives une extension raisonnable de l'horaire pour le domaine/la matière de la Religion, sans le réduire à celui établi par le Ministère dans le cadre de ses compétences sur l'Éducation Minimum.

Nous maintenons également un dialogue ouvert avec le ministère pour une éventuelle réglementation dans son domaine de compétence.

La proposition d'une attention éducative pour ceux qui ne choisissent pas la religion, réglementée dans les projets d'éducation minimale par le travail des compétences transversales, peut faciliter l'organisation scolaire. Il s'agit de la responsabilité sérieuse des autorités éducatives et du droit des élèves à planifier et à réaliser le travail scolaire ainsi réglementé, ce qui est essentiel étant donné l'importance de cette dimension de l'éducation et afin d'éviter toute discrimination.

Il est surprenant que dans les projets de décrets sur l'éducation minimale, il n'y ait aucune référence à la proposition de "culture religieuse non-confessionnelle" prévue dans la deuxième disposition additionnelle de la LOMLOE, qui pourrait bien constituer une proposition d'attention éducative pour les élèves qui ne choisissent pas la religion.

La Commission épiscopale pour l'éducation et la culture a essayé de trouver une solution positive et acceptable pour toutes les parties à la situation de l'enseignement religieux dans les écoles, en offrant également des propositions concrètes. Dans cette période qui s'ouvre après la réglementation de l'éducation minimale, nous réitérons notre volonté de dialoguer avec les administrations éducatives dans le cadre de leurs compétences.

Conscients de l'importance fondamentale du bien de l'éducation pour les élèves, leurs familles et la société dans son ensemble, nous proposons la présence de la proposition éducative chrétienne et la valeur de sa contribution au monde de l'éducation. Nous ne perdons pas l'espoir de parvenir à des accords et des pactes sur les questions d'éducation qui soient inclusifs et qui incluent tout le monde.

Commission épiscopale pour l'éducation et la culture
4 novembre 2021

Zoom

Dévotion aux fidèles défunts aux Philippines

La dévotion aux fidèles défunts est une coutume très répandue. Le 2 du mois est le jour où l'on commémore tous les fidèles défunts. C'est le cas aux Philippines, où certaines personnes placent des bougies et des fleurs dans un cimetière de Manille. 

Omnes-4 novembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute

Confréries : corps polyédriques

Comme les familles, les confréries sont constituées de nombreuses facettes différentes qui touchent différents domaines de la vie et doivent toujours être gérées de manière équilibrée.

4 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Ils étaient la terreur des cours de dessin technique. Le tétraèdre et le cube étaient faciles, ils pouvaient être dessinés presque sans aides techniques ; mais à partir de là, les choses se sont compliquées, atteignant des difficultés insurmontables. La même chose se produit dans la vie quotidienne, nous avons tendance à simplifier les concepts et à les banaliser, peut-être par peur de développer toutes leurs facettes, sans nous rendre compte que la réalité est toujours complexe, polyédrique, avec de nombreux visages et que tous sont nécessaires pour embrasser le concept de manière harmonieuse.

La famille est également multiforme : nous pouvons l'identifier comme l'union formelle d'un homme et d'une femme, avec une volonté de permanence, ordonnée au bien des époux et à la procréation et l'éducation des enfants. Cette définition semble impeccable dans son principe, mais elle est insuffisante. Pour bien gérer une famille, il faut aussi avoir des connaissances en économie, en finances, en planification de la trésorerie, en prise de décision stratégique, en psychologie, en diététique, en premiers soins, en résolution de conflits, en organisation d'activités, en logistique, en mode, en approvisionnement et bien d'autres choses encore. Si l'une de ces facettes, ces faces du polyèdre, fait défaut, l'harmonie familiale peut se compliquer.

Si, au lieu de familles, nous parlons de confréries, la question se répète. Bien que le Code de droit canonique ne mentionne à aucun moment les confréries, mais parle uniquement des associations publiques de fidèles, les confréries entrent parfaitement dans la définition et les caractéristiques de ces associations, de sorte que la difficulté concernant leur nature et leurs objectifs serait résolue : les confréries sont l'une des formes que peuvent prendre les associations publiques de fidèles de l'Église catholique et leur mission est le perfectionnement chrétien de leurs frères ou associés par leur formation, la promotion du culte public, l'encouragement de la charité et la sanctification de la société de l'intérieur.   

Mais la définition ne suffit pas ; pour remplir cette mission, les confréries doivent acquérir et appliquer une série de connaissances, de compétences et d'attitudes qui vont bien au-delà de ce qui est énoncé. Pour tenter de systématiser la question, afin de ne pas se perdre, nous avons identifié trois grands axes de travail :

Base doctrinale.  

Depuis leur inscription dans le Code de droit canonique, les confréries, en étant érigées en tant que telles par la Hiérarchie, acquièrent la personnalité juridique canonique (également civile, mais c'est une autre question) et reçoivent de l'Église, dans la mesure où cela est nécessaire, la mission de travailler aux fins qu'elle se propose d'atteindre en son nom.

Cette responsabilité doit être soutenue par une connaissance rigoureuse des vérités de la foi telles qu'elles sont développées dans le Catéchisme de l'Église catholique, qui doit être complétée par la Doctrine sociale de l'Église et les fondements de l'anthropologie chrétienne. A cela s'ajoute la connaissance des encycliques, des lettres apostoliques et de tout autre document, suggestion ou indication proposée par le Pape (synodalité, famille, Saint Joseph, ...).

Activités.

Afin d'atteindre leurs objectifs, les confréries doivent réaliser une série d'activités de formation, de culte et de promotion de la Charité. Il est très clair que les activités sont un moyen et non une fin. Le conseil de direction n'est pas l'équipe de divertissement d'un hôtel de plage. Chaque activité doit être axée sur la réalisation ou le renforcement des objectifs fixés précédemment. Avant de lancer une activité, les responsables de la confrérie doivent se demander dans quelle mesure elle contribue à la réalisation des objectifs de la confrérie.

La gestion.

Qu'elle compte quelques frères ou des milliers, une confrérie est une organisation à but non lucratif qui doit être gérée correctement, ce qui implique la tenue de comptes ordonnés, la gestion de processus administratifs, la communication institutionnelle, et bien d'autres questions qui ne peuvent être résolues par la seule bonne volonté, mais avec un minimum de rigueur professionnelle.

Il faudrait du temps pour entrer dans le développement de chacune de ces sections, mais il ne s'agit pas maintenant de cela, mais plutôt d'affirmer que le gouvernement d'une confrérie ne se limite pas à l'organisation de services cultuels, de sorties professionnelles et de quelques activités d'assistance sociale. Ce sont des activités qui s'inscrivent dans une finalité globale : participer à la mission de l'Église, en encourageant la sanctification des frères et sœurs. C'est une tâche de maximes, non d'accomplissement formel, qui est soutenue par la prière, l'étude et l'analyse permanente de la réalité environnante. C'est aussi une tâche de pure gestion. Ils doivent être des moteurs du développement personnel et social, ce qui implique l'excellence ; mais pour être excellent, il faut créer de la connaissance, et celle-ci n'est pas générée dans le vide mais sur la base de données contrastées de la foi complétée par la raison.

L'auteurIgnacio Valduérteles

Doctorat en administration des affaires. Directeur de l'Instituto de Investigación Aplicada a la Pyme. Frère aîné (2017-2020) de la confrérie de la Soledad de San Lorenzo, à Séville. Il a publié plusieurs livres, monographies et articles sur les confréries.

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Famille

L'importance de savoir aimer

Trop souvent, nous voyons des couples s'engager dans un mariage sans vraiment savoir ce qu'est l'amour et ce que c'est que d'aimer une autre personne. (Inclut l'audio) 

José María Contreras-4 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Traduction de l'article en allemand

Le bonheur humain dépend, dans une large mesure, du choix de la personne avec laquelle nous allons partager notre vie. Il s'ensuit qu'il est important d'apprendre à connaître cette personne. Une grande partie de ce travail doit se faire dans le cadre de la séduction.

Toute décision est liée à deux paramètres : l'information et le risque. Plus les informations sont nombreuses, plus le risque est faible. Dans le cas des rencontres, l'information est la connaissance de l'autre.

Aujourd'hui, le mot amour est un mot erroné ou, si vous voulez, un mot analogue, ce qui est un grand danger dans une relation où l'amour est la chose fondamentale.

Il est très important que les deux personnes aient le même concept de ce qu'est l'amour et que ce concept soit conforme à la réalité, c'est-à-dire à ce qu'est réellement l'amour.

De nos jours, de nombreux couples fondent leurs fréquentations, et souvent leur mariage à venir, sur un élément qui n'a rien à voir avec l'amour, à savoir le sentiment. Je veux dire la sentimentalité. Ainsi, lorsqu'ils sont excités, ils pensent qu'ils peuvent tout faire et lorsque ce sentiment s'estompe ou disparaît, ils pensent que l'amour a disparu. Ce phénomène est très fréquent et est à l'origine de nombreuses ruptures conjugales.

Dans les médias, l'amour est rarement associé à l'intelligence ou à la volonté. Parfois même pas avec des sentiments. Une grande partie de ce qui apparaît dans les relations qui nous sont montrées dans les médias est une sentimentalité dépassée et molle.

L'amour est un trépied composé d'intelligence, de sentiment et de volonté. Lorsque le sentiment fonctionne, tout est plus facile, mais lorsqu'il disparaît, vous devez utiliser votre intelligence et votre volonté, la première pour savoir ce que vous devez faire pour continuer à aimer et la volonté de le faire, si vous ne faites pas cela, vous ne savez pas comment aimer.

C'est fréquent et extrêmement dangereux, car lorsqu'on s'engage dans une relation basée sur l'amour, comme une cour, et a fortiori un mariage, avec quelqu'un qui ne sait pas ce que c'est, on s'expose à un échec rapide.

Pour résumer, ce que je veux dire, c'est que les mariés doivent être très clairs sur ce que l'autre pense de ce qu'est l'amour. Sur le rôle des sentiments dans l'amour, sur le caractère négatif de la sentimentalité pour une relation amoureuse et sur le rôle de l'intelligence et de la volonté dans l'amour.

Quand je dis ce que l'autre pense, je ne veux pas dire ce qu'il pense de ce qu'est l'amour. Je veux dire ce qu'il pense que l'amour est. Nous savons déjà qu'une opinion est ce que j'ai, une croyance est ce que j'ai. La différence est abyssale. L'opinion change selon l'humeur ou les circonstances. Une croyance, si elle est entretenue, est stable.

Par conséquent, il est fondamental d'avoir une vision solide et vraie de ce qu'est l'amour pour que les fréquentations aillent plus loin et se terminent par un mariage sûr.

Personne ne créerait une entreprise avec quelqu'un qui ne sait pas ce qu'est l'argent. Raison de plus pour ne pas se marier avec une personne qui ne sait pas ce qu'est l'amour.

Vous voulez en savoir plus ?

Écoutez le podcast de José María Contreras "L'importance de savoir aimer".

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Vatican

"Nous devons réfléchir à notre propre fragilité".

Le pape François a déclaré lors de sa catéchèse à l'audience générale de mercredi que "marcher selon l'Esprit n'est pas seulement une action individuelle : cela concerne aussi la communauté dans son ensemble".

David Fernández Alonso-3 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Le Pape François a poursuivi sa catéchèse sur la Lettre aux Galates, en se concentrant sur le passage dans lequel "Saint Paul exhorte les chrétiens à marcher selon l'Esprit Saint (cfr 5,16.25). En fait, croire en Jésus signifie le suivre, le suivre sur son chemin, comme l'ont fait les premiers disciples. Et cela signifie en même temps éviter la voie opposée, la voie de l'égoïsme, la voie de la recherche de son propre intérêt, que l'apôtre appelle "la convoitise de la chair" (v. 16). L'Esprit est le guide de ce voyage sur le chemin du Christ, un voyage merveilleux mais aussi épuisant, qui commence au baptême et dure toute la vie. Pensons à une longue randonnée vers le sommet d'une montagne : c'est fascinant, l'objectif nous attire, mais cela demande beaucoup d'efforts et de ténacité.

"Cette image, a dit François, peut être utile pour aller au cœur des paroles de l'apôtre : "marchez selon l'Esprit", "laissez-vous guider" par lui. Ce sont des expressions qui indiquent une action, un mouvement, un dynamisme qui nous empêchent de nous arrêter aux premières difficultés, mais qui nous poussent plutôt à faire confiance à la "puissance qui vient d'en haut" (Berger d'Hermas, 43, 21). En suivant ce chemin, le chrétien acquiert une vision positive de la vie. Cela ne signifie pas que le mal présent dans le monde a disparu, ni que les impulsions négatives de l'égoïsme et de l'orgueil ont disparu ; cela signifie plutôt que la croyance en Dieu est toujours plus forte que notre résistance et plus grande que nos péchés.

" En exhortant les Galates à marcher dans cette voie, l'apôtre se met à leur niveau. Il abandonne le verbe impératif - " marcher " (v. 16) - et utilise le " nous " de l'indicatif : " agissons aussi selon l'Esprit " (v. 25). Comme pour dire : tenons-nous sur la même ligne et laissons-nous conduire par l'Esprit Saint. Paul a estimé que cette exhortation était également nécessaire pour lui-même. Même s'il sait que le Christ vit en lui (cf. 2,20), il est aussi convaincu qu'il n'a pas encore atteint le but, le sommet de la montagne (cf. Ph 3,12). L'apôtre ne se place pas au-dessus de sa communauté, mais il se met au milieu du chemin de tous, pour donner un exemple concret de la nécessité d'obéir à Dieu et de correspondre toujours plus et toujours mieux à la direction de l'Esprit".

Le Pape a poursuivi en faisant référence au fait que cette "marche selon l'Esprit n'est pas seulement une action individuelle : elle concerne aussi la communauté dans son ensemble. En effet, construire la communauté en suivant le chemin indiqué par l'Apôtre est passionnant, mais ardu. Les "convoitises de la chair", c'est-à-dire l'envie, les préjugés, les hypocrisies, les rancunes, se font encore sentir, et le recours à une rigidité normative peut être une tentation facile, mais, ce faisant, on s'écarte du chemin de la liberté et, au lieu de monter au sommet, on redescend. Marcher sur le chemin de l'Esprit demande avant tout de donner de la place à la grâce et à la charité. Paul, après avoir fait entendre sa voix avec sévérité, invite les Galates à prendre en main les difficultés des uns et des autres, et si quelqu'un se trompe, à faire preuve de douceur (cf. 5,22). Nous entendons ses paroles : "Frères, si quelqu'un commet une erreur, vous qui êtes spirituels, corrigez-le dans un esprit de douceur, et prenez garde à vous-mêmes, car vous pouvez aussi être tentés. Aidez-vous mutuellement à porter vos fardeaux" (6,1-2).

"En effet, conclut François, lorsque nous sommes tentés de mal juger les autres, comme cela arrive souvent, nous devons avant tout réfléchir à notre propre fragilité. Il est bon de se demander ce qui nous pousse à corriger un frère ou une sœur, et si nous ne sommes pas en quelque sorte coresponsables de son erreur. L'Esprit Saint, en plus de nous donner la douceur, nous invite à la solidarité, à porter les fardeaux des autres. Combien de fardeaux sont présents dans la vie d'une personne : la maladie, le manque de travail, la solitude, la douleur... Et combien d'autres épreuves nécessitent la proximité et l'amour de nos frères et sœurs ! Nous pouvons également être aidés par les paroles de Saint Augustin lorsqu'il commente ce même passage : " C'est pourquoi, frères, si un homme est impliqué dans une quelconque faute, [...], instruisez-le dans un esprit de douceur. Et si vous élevez votre voix, que l'amour soit à l'intérieur. Si tu exhortes, si tu caresses, si tu corriges, si tu te montres sévère : aime et fais ce que tu veux" (Sermons 163/B 3). La règle suprême de la correction fraternelle est l'amour : vouloir le bien de nos frères et sœurs.

Amérique latine

525 ans depuis les premiers baptêmes en Amérique

Cette année marque le 525e anniversaire des premiers baptêmes dans le Nouveau Monde, en Amérique. Un jubilé qui a eu une transcendance non seulement en République dominicaine, mais sur tout le continent, puisqu'il célèbre la première fois que les mots : " Et je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit " ont été prononcés sur ces terres.

José Francisco Tejeda-3 novembre 2021-Temps de lecture : 4 minutes

Le 3 août 1492, un groupe de 120 personnes quitte l'Espagne. L'amiral Christophe Colomb était aux commandes. Il n'y avait pas de prêtres dans le groupe. Deux mois plus tard, le 12 octobre, ils ont trouvé une terre. Dans la nuit du 24 décembre 1492, l'amiral se retira pour se reposer et laissa la barre de la caravelle Santa María à un marin ; mais celle-ci s'échoua sur un banc de sable et le navire dut être mis au rebut. Le bois fut utilisé pour construire le fort de Navidad, où 39 membres de l'équipage restèrent, incapables de retourner en Espagne. Cela signifie que lors d'un second voyage, ils devaient retourner sur ce site.

Un deuxième voyage a lieu le 25 septembre 1943. Cette fois, il s'agit d'occuper la terre et se compose de 14 caravelles et de 3 galions. Le contingent comptait 1 500 hommes, dont 13 missionnaires. Ils constatent que le fort a été détruit et, longeant la côte nord, ils trouvent un endroit où s'installer et fondent La Isabela, la première colonie de ces terres. Là, le frère Bernardo Boíl a célébré la première messe en Amérique le 6 janvier 1494. Parmi les religieux se trouvait Fray Ramón Pané, qui évangélisa l'Indien Guaticaba et sa famille, déjà à l'intérieur des terres, dans la fondation de La Concepción de La Vega, actuellement sur les pentes du Santo Cerro, où est vénérée la Virgen de Las Mercedes, patronne du peuple dominicain. Le cacique Guaticaba a reçu le nom de Juan Mateo, parce qu'il a reçu les eaux de son baptême le 21 septembre, fête de l'apôtre San Mateo. 

De ce bref résumé, nous pouvons voir comment Dieu, qui veut que tout le monde soit sauvé, a jeté son dévolu sur ce continent et c'est la caravelle La Santa Maria qui s'est échouée précisément la veille de Noël, et avec ses débris a été construite la forteresse de Noël. La nécessité de revenir en ce lieu même et la célébration de la première messe le jour de l'Épiphanie du Seigneur - de la manifestation à ceux qui n'étaient pas le peuple de Dieu.

Et les premiers baptêmes en la fête de l'Apôtre Saint Matthieu, dont Saint Bède le Vénérable commente la vocation de Saint Matthieu, Notre Seigneur misernado atque eligendo, le regardant avec miséricorde l'a choisi. Dieu a eu pitié de tous ces gens et les a choisis pour être ses enfants. D'autres Indiens avaient déjà été baptisés en Espagne, mais c'est la première fois que le baptême est administré sur le continent américain, dans la deuxième colonie, qui sera abandonnée par le tremblement de terre de 1562. Guaticaba et sa famille seraient également les premiers martyrs d'origine indigène car ils ont été sacrifiés par d'autres Indiens et ils sont restés fidèles à leur foi. 

Préparer le Jubilé

La Conférence épiscopale dominicaine a décidé que la célébration du Jubilé aurait lieu dans les ruines, aujourd'hui appelées Vega Vieja, et qu'une chapelle commémorative y serait érigée. 

Dans le diocèse de La Vega, la préparation du Jubilé a été logiquement plus intense. Les limitations imposées par la pandémie n'ont pas été un obstacle à une catéchèse généralisée et à l'utilisation de la radio, de la télévision et des réseaux sociaux. Des conférences virtuelles données par des spécialistes, des catéchèses sur le sacrement du baptême et la signification des différents rites de la cérémonie, des programmes visant le renouvellement de la foi et des promesses baptismales ont été réalisés dans les paroisses, la planification des homélies dominicales jusqu'à la prochaine célébration du baptême du Seigneur en janvier 2022, la célébration des baptêmes dans les paroisses, des visites paroissiales aux ruines de la Vega Vieja, où ont eu lieu les premiers baptêmes, etc. 

Une concélébration a également eu lieu dans la cathédrale, présidée par Mgr Rafael Rodríguez, évêque de La Vega, au cours de laquelle les prêtres et les diacres qui exercent leur ministère dans le diocèse ont renouvelé leurs promesses baptismales. Une conférence de presse a été organisée à la mairie de La Vega avec la participation de l'évêque et de l'ingénieur César Arturo Abreu, historien, pour promouvoir le Jubilé.

Célébration du jubilé

Le 21 septembre, sur l'esplanade des ruines de La Vega Vieja, lieu des premiers baptêmes, à 9 heures du matin, a eu lieu la Concélébration Solennelle, présidée par le Nonce Apostolique en République Dominicaine, Mons. Rafael Rodríguez, évêque de La Vega et les autres évêques de la Conférence épiscopale dominicaine, ainsi que le clergé du diocèse de La Vega et les vicaires pastoraux des autres diocèses. Quelques autorités civiles et militaires et un petit nombre de fidèles étaient présents, en raison des circonstances du lieu et de la pandémie.

La concélébration solennelle a été transmise à l'ensemble du continent américain par de nombreux médias télévisés, radiophoniques et sociaux. De nombreux évêques des pays américains ont envoyé des messages de félicitations, d'unité et de joie pour cet événement.

Au début de la concélébration, Mgr Rafael Rodríguez, évêque du diocèse de La Vega, a souhaité la bienvenue aux personnes présentes et au public de la télévision, de la radio et des réseaux sociaux, puis a lu le message envoyé par le Saint-Père à l'occasion de ce Jubilé. Il a annoncé son souhait qu'une église modeste mais significative soit construite sur le site pour rappeler et renouveler les promesses du baptême, et a invité les ministères de la Culture et du Tourisme à collaborer à ce projet. 

La concélébration a été présidée par Mgr Ghaleb Bader, Nonce de Sa Sainteté en République dominicaine. Dans son homélie, il a souligné la transformation que l'administration des premiers baptêmes a apportée dans cette partie du monde. La première eucharistie et les premiers baptêmes ont donné à ce nouveau monde Jésus-Christ, l'Évangile et l'Église. 

Ensuite, l'eau a été bénie, les promesses du baptême ont été renouvelées et les sacrements de l'initiation chrétienne ont été administrés à douze adultes. Après la réception de la Sainte Eucharistie, l'ingénieur Kelvin Cruz, maire de La Vega, a prononcé quelques mots émouvants et s'est associé au désir de l'évêque du diocèse qu'un temple commémoratif soit érigé sur ce site attachant, et que cette cérémonie ne soit pas sans conséquence. Le Vicaire pastoral du diocèse a rendu grâce et a mis fin à la concélébration après la bénédiction solennelle.

L'auteurJosé Francisco Tejeda

Correspondant d'Omnes en République dominicaine

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TribunePablo Kay

Une année jubilaire à Los Angeles

À Los Angeles, les catholiques ont commencé à célébrer, dans des circonstances extraordinaires, une année jubilaire marquant le 250e anniversaire de l'arrivée du christianisme en Californie du Sud lors de la fondation de la mission San Gabriel en 1771.

3 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Le thème de l'année jubilaire de saint Gabriel, inaugurée par l'archidiocèse de Los Angeles le 11 septembre 2021, est le suivant En avant dans la mission. Ce slogan est destiné à aider les catholiques locaux à réfléchir aux deux sens du mot "...".mission"Le premier fait référence au bâtiment physique construit par les missionnaires et les colons espagnols à la fin du 18e siècle, et le second au devoir de tout chrétien baptisé de proclamer la Bonne Nouvelle.

La mission physique en question est la Mission San Gabriel Arcangel, fondée en 1771 par saint Junipero Serra et ses compagnons franciscains. Il a été le premier avant-poste du christianisme dans ce qui est aujourd'hui la région métropolitaine de Los Angeles. Sa longue histoire a été marquée par des inondations, des tremblements de terre, une épidémie et les allées et venues des gouverneurs locaux et des ordres religieux.

Mais les organisateurs de l'année jubilaire accordée par le Saint-Siège y voient aussi l'occasion de revitaliser le travail d'évangélisation. "Nous espérons que cette année jubilaire ne sera pas simplement une célébration du passé, mais un moyen de susciter une nouvelle génération de missionnaires pour notre époque et notre lieu." Parker Sandoval, vice-chancelier de l'archidiocèse et principal organisateur de l'année jubilaire.

Les 20 derniers mois ont été difficiles pour les catholiques du plus grand archidiocèse des États-Unis. La fermeture des églises pendant le verrouillage initial de 2020 a été dévastatrice pour des paroisses comme Mission San Gabriel, tout comme la perte de paroissiens à cause de COVID-19 et la baisse de fréquentation des messes. Puis, en juillet 2020, un incendiaire a mis le feu à la mission, détruisant le toit du bâtiment de l'église et endommageant gravement ses murs, ses planchers et ses précieuses œuvres d'art.

Par conséquent, l'année jubilaire inaugurée pour célébrer le 250e anniversaire de la Mission San Gabriel a coïncidé avec un projet de reconstruction complexe. La cérémonie de lancement du Jubilé a eu lieu le 8 septembre et s'est déroulée en plein air sur le parking de la mission, à tel point que l'église de la mission était remplie d'échafaudages. Trois jours plus tard, Mgr Gomez, archevêque de Los Angeles, a officiellement ouvert l'année jubilaire à la cathédrale de Notre-Dame des Anges, où il a inauguré la Porte sainte en bronze.

Le même week-end, les portes saintes du 22 " ont également été ouvertes.paroisses de pèlerinage"sur le territoire de l'archidiocèse. Du 9 au 11 septembre, chaque site de pèlerinage a bénéficié de 40 heures consécutives d'adoration eucharistique. Pendant l'année jubilaire, qui se termine en septembre 2022, les fidèles sont encouragés à visiter les différentes paroisses et à y prier, ce qui leur permet de bénéficier d'une indulgence plénière.

Au cours de l'année jubilaire, des retraites paroissiales et des pèlerinages sont également prévus parmi les autres missions espagnoles de la région. Une exposition sur 250 ans de christianisme en Californie du Sud a été inaugurée à la cathédrale, et un programme est en cours d'élaboration pour que les écoles catholiques étudient l'histoire de l'église locale et de l'évangélisation.

Le jubilé coïncide également avec une campagne d'opinion publique persistante sur l'héritage des premiers missionnaires dans la région, en particulier St Junipero Serra. Les critiques ont accusé Serra d'être le fer de lance d'un système colonial qui abusait des droits des peuples indigènes de la région, malgré les récits historiques qui contestent cette position.

La situation s'est aggravée depuis la vague de protestations contre l'injustice raciale de l'été 2020, lorsque des manifestants ont attaqué plusieurs statues de Serra dans toute la Californie.

Au début du mois d'octobre, le gouverneur de Californie a approuvé un plan visant à retirer la statue en l'honneur du frère majorquin du capitole de l'État à Sacramento. Quelques jours plus tard, le maire de Los Angeles a annoncé qu'un parc du centre-ville de Los Angeles portant le nom de Serra serait rebaptisé.

Cependant, pour des dirigeants catholiques éminents comme Mgr Gómez, le jubilé est un rappel des fruits de l'évangélisation espagnole en Californie.

"Avec la fondation de la mission de San Gabriel par saint Junipero Serra et les premiers habitants de cette terre, Dieu a ouvert un nouveau chapitre de l'histoire du salut, plantant les graines de son royaume en Californie du Sud, graines qui ont porté leurs fruits dans une magnifique église locale qui accueille des personnes de toutes races, langues et nationalités."Gomez a écrit plus tôt cette année.

Pendant ce temps, les travaux de restauration se poursuivent sur le site de la mission San Gabriel, située à 15 kilomètres à l'est du centre-ville de Los Angeles. Ses murs sont en train d'être renforcés, ses œuvres d'art sont soigneusement restaurées et un nouveau toit a déjà été installé. 

Et tandis que les ouvriers reconstruisent l'église physique, on demande aux catholiques "angeleno" d'inviter les gens à revenir dans la véritable Église.

L'auteurPablo Kay

Rédacteur en chef d'Angelus. Magazine hebdomadaire de l'archidiocèse de Los Angeles, Californie.

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Lectures du dimanche

Commentaire sur les lectures du dimanche 32 (B) : Dieu demande la vie, même si elle est petite.

Andrea Mardegan commente les lectures du 32e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera prononce une courte homélie vidéo. 

Andrea Mardegan / Luis Herrera-3 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Jésus enseigne dans le temple et "une foule immense l'a écouté avec plaisir". (Mc 12,37). Pour aider ses auditeurs à fuir l'hypocrisie des faux comportements qui ne correspondent pas au cœur, notamment dans la relation avec Dieu, il parle des scribes. Plusieurs d'entre eux ont été vus marchant en longues robes dans la cour du temple. Il les dépeint extérieurement et intérieurement : ils aiment être salués sur les places, avoir les premières places dans les synagogues et les banquets. Mais ils dévorent les maisons des veuves, qui étaient parmi les personnes les plus pauvres et les plus sans défense. Ils prient longuement juste pour être vus. Ils ne cherchent pas Dieu, mais leur propre gloire et leur propre pouvoir. Restez loin d'eux, ne les imitez pas.

Puis Jésus s'assied. C'est le geste du roi sur son trône et du juge qui exerce son jugement. Et il regarde les gens qui jettent des pièces pour le temple. Dans la première grande cour, appelée "la cour des femmes", il y avait treize caisses destinées à recueillir les différents types de taxes dues pour le sanctuaire. Jésus observe " comment " la foule jette l'argent, dit Marc. Il observe la modalité extérieure et aussi intérieure, lisant dans le cœur et connaissant la vie de chacun. Le "comment" intérieur : jette-t-il l'argent pour être vu, ou pour le véritable amour de Dieu et son adoration ? Le "comment" inclut également le "combien". Il voit que de nombreuses personnes riches jettent beaucoup d'argent. Puis il voit une femme qui, presque secrètement, peut-être par honte, ne jette que deux pièces.

Marc explique à ses lecteurs romains que ces deux centimes équivalent à un "quadrante", une petite pièce romaine en bronze de peu de valeur, sans l'effigie des empereurs : elle était appelée ainsi parce qu'elle équivalait au quart d'un "as". D'après la liste des prix dans les tavernes de Pompéi, nous savons qu'un as pouvait acheter un demi-kilo de pain : il pourrait avoir la valeur d'un euro et demi aujourd'hui. Les deux pièces de la veuve correspondent donc à deux pièces de vingt centimes d'euro d'aujourd'hui. 

Il appelle ses disciples, distraits, pour leur désigner cette pauvre femme et leur expliquer la valeur de son offrande. Elle, Jésus dit littéralement dans le grec de Marc, "De sa pauvreté, il a jeté tout ce qu'il avait, toute sa vie".. Jésus a rencontré la veuve de Naïn et lui a rendu son fils, qui était toute sa vie. Marie, sa mère veuve, offrira sur le Calvaire la vie de son fils, qui était toute sa vie, à Dieu le Père. Et le Père lui rendra le Fils ressuscité. La veuve de Sarephath a donné sa dernière huile et sa dernière farine, toute sa vie, au prophète Élie, et Dieu l'a multipliée jusqu'à la fin de la famine. Jésus doit aussi avoir fait quelque chose pour la veuve du temple. Dieu veut que chacun de nous, ses disciples, apprenne de la veuve à donner toute sa vie, et de Jésus à valoriser les gestes des créatures selon son regard.

L'homélie sur les lectures du dimanche 33ème dimanche

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaune courte réflexion d'une minute pour ces lectures.

L'auteurAndrea Mardegan / Luis Herrera

Néo-hippies, éco-types et mangeurs de fleurs

Pour un chrétien, la nature fait partie de cet héritage que Dieu a laissé entre nos mains pour qu'on y travaille et non pour qu'on le détruise.

3 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Il y a ceux qui disent, sans sourciller, que l'Église "est devenue une mode verte", qu'elle ne parle que de "recyclage et de plantation d'arbres" et qu'elle a oublié que sa mission dans le monde est d'être "le sacrement du salut, le signe et l'instrument de la communion avec Dieu et entre les hommes" (CEC 780).

La défense de la planète, en tant que création de Dieu et cadre de développement de la vie des enfants de Dieu, et donc aussi de la communion avec leur Créateur, acquiert un sens propre dans la vie du chrétien, surtout si on la considère comme faisant partie de la charité envers le prochain et envers soi-même.

Une écologie intégrale saine est une écologie qui respecte toute vie, de son début à sa fin, et qui aide à atteindre le but pour lequel elle a été créée. C'est de l'écologie de défendre la vie, et c'est aussi de l'écologie de ne pas jeter de nourriture à la poubelle, de ne pas polluer une rivière ou de ne pas maltraiter les animaux. Et le plus important : ils ne sont ni contradictoires entre eux, ni éliminatoires... ce qui n'a aucun sens, c'est de crier des slogans contre les côtelettes et d'éliminer une vie née dans le ventre de la mère. Ce qui est contradictoire, en effet, c'est de demander la taxation des matières premières depuis un jet privé...

Lorsque l'Église parle de défendre la planète, elle n'a pas en tête la création d'une pseudo-religion parallèle, pratiquée par une sorte de néo-hippies, d'écolos et de mangeurs de fleurs qui remplacent Dieu, son culte et sa quête, par un pré de pâquerettes chantantes. Pour un chrétien, la nature fait partie de cet héritage que Dieu a laissé entre nos mains pour qu'on la travaille et non la détruise. Certes, les extrêmes, dans quelque sens que ce soit, ne sont jamais souhaitables, et faire de l'environnementalisme une religion est une déformation réductrice et absurde d'une tâche qui, bien vécue, relève des vertus chrétiennes fondamentales de la charité, de la "pauvreté chrétienne", du respect des autres et surtout de l'amour de Dieu, maître de l'univers.

Ce n'est pas pour rien que Saint Jean Paul II a décrit en Solicitudo Rei socialis Outre la préoccupation écologique comme l'un des "signes positifs du présent", il y a également une prise de conscience croissante des ressources limitées disponibles, de la nécessité de respecter l'intégrité et les rythmes de la nature et d'en tenir compte dans la planification du développement, au lieu de la sacrifier à certaines conceptions démagogiques du développement. C'est ce que l'on appelle aujourd'hui la préoccupation écologique.

Il y a ceux qui ont décidé de tracer une ligne entre les gardiens d'une supposée orthodoxie de la foi catholique et ceux qui se sont "vendus" au discours woke. Peut-être à cause des complexités que ce sujet comporte toujours, j'ai trouvé deux lectures du professeur Emilio Chuvieco (l'un d'eux avec Lorenzo Gallo) dans ce même portail.

Prendre soin de notre planète et des êtres qui l'habitent ne consiste pas seulement à "répondre à une crise, mais surtout à réorienter les valeurs qui guident notre société, à générer un modèle de progrès qui place l'être humain au centre" avec cette écologie humaine qui consiste à appliquer à notre nature le profond respect qui est également dû à l'environnement. "Le respect de la création, le respect des autres, le respect de soi-même et le respect du Créateur", telle a été la définition du Pape lors de la rencontre "Foi et science : vers COP26", promue par les ambassades britannique et italienne avec le Saint-Siège.

Non, il ne s'agit pas d'une idée pro-verte sans autre base que de crier des slogans plus ou moins verts tout en les enregistrant avec un téléphone portable dernier cri. Il s'agit d'un engagement réel, enraciné dans notre propre conscience de l'être créé et des vertus chrétiennes qui conduisent naturellement notre vie vers Dieu.

L'auteurMaria José Atienza

Directeur d'Omnes. Diplômée en communication, elle a plus de 15 ans d'expérience dans la communication ecclésiale. Elle a collaboré avec des médias tels que COPE et RNE.

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Évangélisation

Homélies ennuyeuses ? Indiana Jones et le Temple perdu

Il y a toute une jungle d'événements sans importance, de ses propres idées, d'éléments situationnels et d'autres espèces qu'il faut traverser pour atteindre le noyau perdu de l'Évangile afin de l'apporter à nos frères et sœurs.

Javier Sánchez Cervera-3 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Un ami prêtre me racontait son plan pour préparer son homélie dominicale : le lundi, il lisait les commentaires des Pères de l'Église sur l'Évangile, le mardi, les catéchèses du pape, le mercredi, il se tournait vers la Bible grecque interlinéaire et le jeudi, vers divers commentaires. Je ne me souviens pas, et je ne veux pas m'en souvenir, de la façon dont ça se passe, car honnêtement, ça me dépasse.

Ce qui est certain, c'est que tant que nous ne sommes pas arrivés au cœur de la Parole de Dieu que nous devons transmettre, nous devons faire quelque chose, je ne sais pas si c'est beaucoup, mais quelque chose. C'est une aventure dans le style de Indiana Jones et le Temple perduToute une jungle d'événements sans importance, de ses propres idées, d'éléments du moment et d'autres espèces qu'il faut traverser jusqu'à arriver au noyau perdu de l'Évangile, ce noyau que nous devons embrasser et puiser dans la Parole de Dieu pour l'apporter à nos frères et sœurs.

Au 12ème siècle, Dom Güigo, le neuvième des prieurs de la Grande Chartreuse, rédigea une petite et substantielle charte appelée le L'échelle des moines sur la vie contemplative. Cette lettre est peut-être la première analyse systématique de ce que nous appelons aujourd'hui la Lectio Divina c'est-à-dire la lecture priante de la Bible. Le site Lectio Divina met la Parole de Dieu avec sa puissance au centre de la prière.

Au cours des derniers siècles, cependant, cette façon de lire la Bible est devenue très minoritaire. Souvent, au contraire, nous utilisons la Parole de Dieu pour soutenir, même dans la prière, un discours plus ascétique qu'autre chose. Parfois, nous utilisons la Parole de Dieu pour planter le décor et faciliter un dialogue avec Dieu dans une scène particulière de l'Évangile, comme si nous étions... un caractère de plus. Les deux sont des manières précieuses de prier.

Cependant, si nous voulons aller au cœur de la Parole de Dieu que nous lisons et devons transmettre, nous devons aller à la Parole elle-même et la lire dans le même esprit que celui dans lequel elle a été écrite : le Saint-Esprit. Le site Lectio Divina nous apprend à le faire. C'est pourquoi le Concile Vatican II, dans la Constitution Dei Verbum, n° 25, dit :

"Il est nécessaire que chacun maintienne un contact continu avec la Sainte Écriture par la "lectio divina"..., par une méditation attentive et se souvienne que la lecture doit être accompagnée de la prière. C'est certainement l'Esprit Saint qui a voulu que cette forme d'écoute et de prière sur la Bible ne se perde pas à travers les siècles".

La méthode de Lectio Divina est décrite par Dom Güido comme une échelle de quatre marches que nous gravissons progressivement dans la prière :

La "lecture" est l'examen minutieux des Écritures, effectué dans un esprit attentif.

La "méditation" est le travail de l'esprit studieux qui, à l'aide de sa propre raison, recherche la vérité cachée.

La "prière" est l'élan pieux du cœur vers Dieu, lui demandant d'écarter les maux et d'accorder les biens.

La "contemplation" est comme une élévation au-dessus d'elle-même de l'esprit qui, suspendu en Dieu, savoure les joies de la douceur éternelle.

Une fois que nous avons gravi cette échelle et atteint le sommet, plongés dans la contemplation, nous sommes remplis du Dieu que nous pouvons maintenant transmettre - et nous sommes capables de le faire.Contemplata aliis tradere- à travers notre prédication. Dom Güido décrit chaque étape :

La lecture apparaît en premier lieu comme le fondement. Il fournit la matière et nous conduit à la méditation.

La méditation recherche attentivement ce qui est à désirer. En creusant, il découvre un trésor, et le montre, mais il ne peut l'atteindre par lui-même, et nous renvoie à la prière.

La prière, s'élevant de toutes ses forces vers Dieu, lui demande le trésor désiré : la douceur de la contemplation.

Celui-ci, quand il arrive, récompense l'effort des trois précédents, en enivrant l'âme assoiffée de la douceur de la rosée céleste.

Je laisse la lettre ici pour que vous puissiez la télécharger sur votre téléphone portable.

Et maintenant, avec le trésor dans nos mains - dans nos cœurs - nous devons sortir de cette Parole dans laquelle nous nous sommes immergés pour repasser par l'enchevêtrement des idées, des événements et des éléments conjoncturels jusqu'à apporter le Trésor à nos frères et sœurs. Cette voie, différente de la précédente et tout aussi importante, est celle que nous devons décrire dans les articles suivants.

Vatican

Une crèche du Pérou et un sapin du Trentin pour Noël au Vatican

Ce Noël, la crèche de la place Saint-Pierre viendra du Pérou pour commémorer le 200e anniversaire de l'indépendance du pays. Le sapin traditionnel, quant à lui, proviendra du Trentin en Italie.

Giovanni Tridente-2 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

La "nativité" qui sera installée cette année sur la place Saint-Pierre pour les célébrations de Noël viendra du Pérou. En particulier dans les Andes, dans le village de Chopcca, une communauté du département de Huancavelica.

La crèche andine, destinée à commémorer le bicentenaire de l'indépendance du pays, reproduira un échantillon de la vie des peuples de ces terres, afin de symboliser l'appel universel au salut, "en ce que le Fils de Dieu s'est incarné pour sauver tous les hommes et toutes les femmes de la terre, quels que soient leur langue, leur peuple, leur culture ou leur nation", peut-on lire dans le communiqué publié par la Cité du Vatican.

La crèche, qui sera inaugurée sur la place Saint-Pierre le vendredi 10 décembre à 17h00, est le fruit de la collaboration entre la Conférence épiscopale du Pérou, le diocèse de Huancavelica, le gouvernement régional, le ministère du Commerce extérieur et du Tourisme, le ministère des Affaires étrangères et l'ambassade du Pérou auprès du Saint-Siège.

Les statues de la crèche, dont les Rois mages et les bergers, seront grandeur nature ; elles seront réalisées en céramique, en bois de maguey et en fibre de verre et seront habillées de costumes traditionnels chopcca. Il s'agit d'une communauté locale de langue quechua d'un peu plus de 10 000 habitants, vivant à une altitude comprise entre 3 680 et 4 500 mètres au-dessus du niveau de la mer, dans une zone traversée par le Qhapaq Ñan, connu sous le nom de Chemin des Incas.

On dit que Jésus aura l'apparence d'un enfant "Hilipuska", ainsi nommé parce qu'il sera enveloppé dans une couverture typique de Huancavelica. Les Rois Mages porteront des sacoches et des sacs contenant des aliments typiques de la région, tels que des pommes de terre, du quinoa, du cañihua, et seront accompagnés de lamas, qui porteront le drapeau péruvien sur leur dos.

Divers animaux appartenant à la faune andine, tels que les alacas, les vigognes, les moutons, les vizcachas, les parihuanas et le condor des Andes, symbole du pays, auront également leur place dans la crèche.

Quant à l'arbre qui sera installé à côté de la crèche, il proviendra du Trentin en Italie, plus précisément d'Andalo, dans le district de Paganella, dans les Dolomites. Il s'agira d'un sapin d'environ 28 mètres, fourni par la gestion durable des forêts locales, qui se chargera également des décorations, qui seront en bois.

Dans la salle Paul VI, lieu des audiences générales du mercredi, une autre crèche sera installée, préparée par les jeunes de la paroisse de Saint-Barthélemy Apôtre à Gallio, dans la province de Vicence et le diocèse de Padoue. Les jeunes se sont inspirés d'une structure rustique de la région, utilisée comme abri pour les animaux, communément appelée "stallotto".

Le 10 décembre au matin, les délégations qui ont travaillé à l'assemblage des crèches et de l'arbre seront reçues en audience par le Pape François ; les scènes resteront exposées jusqu'à la fin de la période de Noël, en la fête du Baptême du Seigneur, dimanche 9 janvier 2022.

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Monde

Sir David Amess, quand le bruit de la politique s'arrête

Le meurtre du vétéran député conservateur britannique Sir David Amess a choqué le Royaume-Uni et le monde entier. Une personne engagée fidèlement dans sa foi catholique dans son travail politique.

James Somerville-Meikle-2 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

Il y a des moments en politique où le bruit s'arrête, et où nous sommes obligés de faire une pause et de réfléchir. Le décès de Sir David Amess MP le vendredi 15 octobre a été l'un de ces moments.

Sir David est né et a été élevé dans la religion catholique, et sa foi était palpable dans sa vie de service public, qui a duré près de 40 ans.

Lorsque Sir David est entré à la Chambre des communes en 1983, il y avait très peu de catholiques sur les bancs conservateurs du Parlement, mais il a montré que sa foi catholique et ses principes conservateurs pouvaient facilement être combinés.

Si l'on examine son bilan parlementaire, on peut se faire une idée des domaines sur lesquels il a fait campagne : la pauvreté, les sans-abri, la protection sociale. Il était également un ardent défenseur de la dignité de la vie, critiquant même ouvertement l'avortement.

Ses nombreuses contributions à la Chambre des communes ne représentent qu'une petite partie de son travail au Parlement. La foi profonde de Sir David alimentait son sens de la justice et son instinct pour faire ce qui est juste, quelles que soient les conséquences politiques.

Son assassinat à l'église méthodiste de Belfairs, alors qu'il s'adressait à un rassemblement politique, a choqué tous ceux qui travaillent au Parlement. La plus grande perte est pour sa femme et ses cinq enfants, que nous rappelons dans nos prières. Mais nous avons également perdu un député local dévoué, et notre pays a perdu un bon parlementaire catholique.

En 2006, Sir David a créé le All Party Parliamentary Group for Relations with the Holy See, un groupe qui a été mis en place pour améliorer les relations avec le Vatican et qui poursuit son travail aujourd'hui sous la présidence de Sir Edward Leigh.

Sir David a joué un rôle déterminant dans la visite historique du pape Benoît XVI au Parlement en 2010, et dans le retour de représentants du gouvernement de Sa Majesté à Rome l'année suivante. Lors du discours qu'il a prononcé à Westminster Hall dans le cadre de sa visite, le pape Benoît a déclaré que "la religion (...) n'est pas une question que les législateurs doivent réglementer, mais une contribution essentielle à la conversation nationale". Sir David a mis ces mots en pratique.

Sir David était un fervent partisan d'un certain nombre de groupes catholiques, tels que la Catholic Union of Great Britain et le Caritas Social Action Network, qui l'ont aidé à mettre sa foi en pratique.

Lorsque les lieux de culte ont été contraints de fermer dans le cadre d'une deuxième fermeture nationale en Angleterre en octobre de l'année dernière, Sir David a été l'un des premiers députés à apposer son nom sur une lettre adressée au Premier ministre pour demander leur réouverture. En fait, c'est lui qui a eu l'idée de promouvoir une lettre commune sur la question.

Il faisait partie des "quatre chevaliers", un groupe de quatre députés anoblis sur lesquels les groupes chrétiens comptaient pour mener certaines des batailles les plus difficiles au Parlement. Quand les autres se retiraient, Sir David s'avançait. Il était le chevalier qui a combattu le bon combat, et il manquera cruellement à Westminster.

Sir David ne s'est jamais lassé de défendre les causes auxquelles il croyait, quels que soient les risques politiques. Sa vocation pour la vie politique nous a tous profité et il reste un exemple pour les autres.

Accorde-lui le repos éternel, Seigneur, et que la lumière perpétuelle brille sur lui. Qu'il repose en paix. Qu'il repose en paix. Amen.

L'auteurJames Somerville-Meikle

Directeur des relations publiques, Catholic Union of Great Britain

Les enseignements du Pape

Lumières pour le synode sur la synodalité

Nous nous référons, dans leur unité, à trois interventions du Pape François en rapport avec le début du " synode sur la synodalité " : son discours aux fidèles à Rome (18 septembre), sa réflexion au début du processus synodal (9 octobre) et l'homélie lors de la célébration d'ouverture du synode (10 octobre). 

Ramiro Pellitero-2 novembre 2021-Temps de lecture : 8 minutes

À ces trois occasions, il a fourni des indications pour "marcher ensemble" dans ce synode qui commence maintenant dans sa phase locale, se poursuit, à partir de mars 2022, dans une phase nationale-continentale, et se termine à la réunion des évêques à Rome en octobre 2023. 

"Prendre le synode au sérieux".

Dans son discours aux fidèles du diocèse de Rome (18-IX-21), François a rappelé le thème du synode actuel, ou plutôt du processus synodal actuel : Pour une Église synodale : communion, participation, mission. Il a expliqué qu'il ne s'agit pas d'un sondage pour recueillir des opinions, mais d'écouter l'Esprit Saint.

Il a ajouté qu'il ne s'agit pas non plus d'un " chapitre " ajouté à l'ecclésiologie, et encore moins d'une mode ou d'un slogan ; il s'agit plutôt de "La synodalité exprime la nature de l'Église, sa forme, son style, sa mission".. Parler d'une " Église synodale ", c'est donner un nom à ce que les premiers chrétiens vivaient déjà selon le livre des Actes des Apôtres : " un cheminement ensemble " de Jérusalem vers tous les lieux pour apporter la Parole de Dieu et le message de l'Évangile. Tous se savaient protagonistes et responsables du service aux autres. Tous ont soutenu l'autorité par leur vie et leur discernement de ce qui était le mieux à faire, à garder ou à éviter. 

Inévitablement, a poursuivi le pape, ce voyage implique des contrastes, et parfois des tensions. Mais l'expérience de l'action et de l'inspiration du Saint-Esprit sur les apôtres les a aidés à comprendre et à décider :"L'Esprit Saint et nous avons décidé de ne pas vous imposer plus de charges que nécessaire". (Actes 15:28). C'est, comme le souligne François, l'orientation fondamentale de la synodalité et plus particulièrement du processus synodal que nous entamons. La tentation de faire cavalier seul est toujours présente. Mais nous avons l'Esprit Saint comme témoin de l'amour de Dieu et de cette "largeur hospitalière", cette catholicité, qui signifie l'universalité à travers le temps et le lieu.

François a ensuite souligné l'importance de la première phase, la phase diocésaine du processus synodal, où se manifeste le "sens de la foi" du peuple de Dieu (le "sens de l'odorat" des brebis, que nous sommes tous), avec les conseils des bergers et des fidèles qui les aident à guider le troupeau du Christ (infaillible "en croyant", comme le dit le Concile Vatican II) ; avec la capacité, donc, de trouver de nouvelles voies ou de retrouver le chemin perdu. 

En effet. La participation à la vie de l'Église ne consiste pas seulement à se savoir et à se sentir en faire partie, intérieurement et spirituellement, et à participer de manière appropriée à ses sacrements pour ensuite, chacun à sa place, faire fermenter le monde avec la vie et la lumière de l'Évangile. Ce serait déjà très important, comme base pour la traduction opérationnelle de ce mystère de communion et de mission qu'est l'Église. En outre, la participation à la vie de l'Église conduit à également à sentir responsable de l'institution ecclésiastiqueLa mission d'évangélisation est une mission divine, humaine et sociale, chacun selon sa condition et sa vocation, pour le bien de la mission évangélisatrice.

Il s'agit d'avoir touscomme le soulignent les documents destinés à guider le processus synodal (le document préparatoire et le vade-mecum). Tous, aussi les pauvresLes marginaux, ceux qui sont mis au rebut par la société, même si cela peut sembler difficile ou utopique. Accueillir les misères de tous, aussi celles de chacun, celles qui sont notre. Mais - souligne le pape - " Si nous n'incluons pas les misérables - entre guillemets - de la société, les laissés-pour-compte, nous ne pourrons jamais prendre en charge nos misères ". Et c'est important : que les misères de chacun puissent émerger dans le dialogue, sans justification. N'ayez pas peur".. De cette façon, l'Église peut être, comme l'a voulu le Concile Vatican II, une école de fraternité (cf. Lettre encyclique Fratelli tutti). François insiste sur le fait que tous les prendre le synode au sérieuxsans laisser personne en dehors ou derrière.

Celle-ci, en effet, a de multiples aspects : spirituels, sacramentels, disciplinaires, dans l'unité de l'action de l'Esprit Saint et dans la diversité de ses charismes dans l'Église et pour le monde. Il y a aussi, comme nous l'avons déjà dit, le parcours institutionnel de l'Église dans le concert de l'histoire et au milieu de la société. Nous devons tous, en "coopération organique", jouer notre rôle dans ce voyage, chacun selon sa vocation, ses dons, ses ministères (ordonnés et non ordonnés) et ses charismes spécifiques. Il s'agit également d'une manifestation de la relation entre l'institution et les charismes.

Clés et risques

Par la suite, dans son discours d'inauguration du processus synodal (9 octobre 2011), le pape François a précisé que clés (communion, participation, mission), risques (formalisme, intellectualisme, immobilisme) et opportunités (Église synodale, écoute, proximité). 

Tout d'abord, trois clés. Le site communion exprime la nature de l'Église. Le site missionLa tâche de l'Église de proclamer le Royaume de Dieu, dont elle est la semence et le germe. Selon Saint Paul VI, "deux grandes lignes énoncées par le conseil".. À l'occasion du cinquième anniversaire, il a déclaré que ses grandes lignes avaient été les suivantes : "la communion, c'est-à-dire la cohésion et la plénitude intérieure, dans la grâce, la vérité et la collaboration [...], et la mission, qui est l'engagement apostolique dans le monde contemporain". (Angelus, 11 octobre 1970).

Vingt ans plus tard, à la fin du synode de 1985, saint Jean-Paul II a réaffirmé la nature de l'Église comme "communion" (koinonia), d'où découle la mission d'être un signe de l'union intime de la famille humaine avec Dieu. Et il a exprimé l'opportunité de tenir des synodes dans l'Église qui seraient préparés par les Églises locales avec l'aide de la Commission européenne. participation de tous (cf. Discours de clôture de la Deuxième Assemblée Extraordinaire du Synode des Évêques, 7 décembre 1985). 

Il en est ainsi, précise François, parce que la participation authentique est une expression vivante de l'être de l'Église, comme une exigence de la foi baptismale. Du baptême dérive "une dignité identique de fils de Dieu, même dans la différence des ministères et des charismes".

Ce que dit le Pape est important. La théologie catholique souligne la réalité de la le sacerdoce commun des fidèlesqui confère aux baptisés la dignité commune (prophétique, sacerdotale et royale) et les pousse (par le service du sacerdoce ministériel) à toutes les tâches qu'ils peuvent et doivent affronter en tant que chrétiens. En outre, le sacerdoce commun a le potentiel d'assumer de manière dynamique des charismes très divers au service de la mission de l'Église. Et nous voyons aujourd'hui comment certains de ces charismes se rapportent aux "ministères" (ordonnés ou non) ou aux fonctions que les fidèles peuvent assumer. 

François a poursuivi en disant que le synode doit garder à l'esprit que trois risques. Le site formalismequi la réduirait à une belle façade, plutôt qu'à un chemin de discernement spirituel efficace. A cette fin "Nous avons besoin de la substance, des instruments et des structures qui favorisent le dialogue et l'interaction entre le peuple de Dieu, en particulier entre prêtres et laïcs".éviter le cléricalisme. 

Le site intellectualismeen deuxième position : "c'est-à-dire l'abstraction ; la réalité va dans un sens et nous, avec nos réflexions, dans l'autre".. Cela risquerait de transformer le synode en un groupe d'étude qui ne s'occupe pas des vrais problèmes de l'Église et des maux du monde. 

Et puis il y a la tentation de la l'immobilité. La tentation de ne pas changer en invoquant le principe du "cela a toujours été fait de cette façon" (cfr. Evangelii gaudium33), sans tenir compte de l'action de l'Esprit Saint, des temps dans lesquels nous vivons, des besoins et de l'expérience de l'Église également dans le présent. S'ils s'en étaient tenus à ce principe, Pierre et Paul n'auraient pas été en mesure de discerner l'extension de l'Évangile aux Gentils. 

Opportunités

Le synode est donc une occasion de rencontre, d'écoute et de réflexion. C'est un temps de grâce qui peut nous permettre de saisir au moins trois possibilités. L'occasion, tout d'abord, de "d'évoluer non pas ponctuellement mais structurellement vers une Église synodale".c'est-à-dire "un lieu ouvert où chacun se sent chez soi et peut participer".. En effet, et ce, par fidélité à l'évangile : une fidélité qui est dynamique comme toujours lorsqu'il s'agit de personnes : savoir changer sa façon de s'exprimer ou de faire les choses lorsque les circonstances changent ou que de nouveaux besoins apparaissent.

Une autre possibilité est d'être Église à l'écoute, du culte et de la prière. Et puis "pour écouter les frères et sœurs sur les espoirs et les crises de la foi dans les différentes parties du monde, le besoin urgent de renouvellement de la vie pastorale et les signes provenant des réalités locales". C'est aussi parce que l'Évangile s'appuie sur la diversité des cultures (inculturation) pour se répandre et enrichir ses expressions.

Enfin, le synode est l'occasion d'être une Église à proximitéde compassion et de tendresse. Une Église qui favorise la présence et l'amitié. "Une Église qui ne se sépare pas de la vie, mais qui assume les fragilités et les pauvretés de notre temps, en soignant les blessures et en guérissant les cœurs brisés avec le baume de Dieu". N'oublions pas, demande François, le style de Dieu qui doit nous aider : proximité, compassion et tendresse.

Trouver, écouter, discerner

Enfin, dans son homélie d'ouverture du Synode des évêques (10-X-2021), le pape a résumé l'objectif du processus synodal par trois verbes : trouver, écouter, discerner. 

S'inspirant de l'Évangile du jour (cf. Mc 10, 17 et suiv.), François évoque comment Jésus marche dans l'histoire et partage les vicissitudes de l'humanité. Il rencontre l'homme riche, écoute ses questions et l'aide à discerner ce qu'il doit faire pour hériter de la vie éternelle. 

D'abord, la réunion. Nous aussi, nous devons prendre le temps d'être avec le Seigneur dans la prière et le culte, et ensuite nous devons prendre le temps d'être avec le Seigneur dans la prière et le culte. "se rencontrer face à face, se laisser toucher par les questions de nos sœurs et frères, s'entraider pour que la diversité des charismes, des vocations et des ministères nous enrichisse".. "Pas de formalités, pas de mensonges, pas de maquillage"..

Deuxièmement, l'écoute. Jésus écoute sans se presser l'agitation religieuse et existentielle de cet homme. Il ne lui propose pas une solution toute faite pour se débarrasser de lui et continuer son chemin. "Et surtout, Jésus n'a pas peur qu'on l'écoute avec le cœur et pas seulement avec les oreilles".. Il ne se contente pas de répondre à votre question, mais vous raconte son histoire et parle librement. "Lorsque nous écoutons avec le cœur, voici ce qui se passe : l'autre se sent accueilli, non jugé, libre de raconter son expérience de vie et son chemin spirituel".

Et ici, le Pape nous met au défi de voir si notre capacité d'écoute est telle, pour découvrir avec émerveillement le souffle de l'Esprit Saint, qui suggère de nouveaux chemins et de nouveaux langages.. "C'est un exercice lent, peut-être fatigant, que d'apprendre à s'écouter mutuellement - évêques, prêtres, religieux et laïcs, nous tous, tous les baptisés - en évitant les réponses artificielles et superficielles".. "L'Esprit nous demande d'écouter les questions, les préoccupations et les espoirs de chaque Église, de chaque peuple et de chaque nation. Et aussi d'écouter le monde, les défis et les changements qu'il nous propose. Et pour tout cela, le Pape nous demande :" N'insonorisons pas nos cœurs, ne nous blindons pas dans nos certitudes. Les certitudes nous enferment si souvent. Ecoutons nous les uns les autres.

Enfin, surdiscernement. Dans son dialogue avec le jeune homme riche, Jésus l'aide à discerner : " Il lui propose de regarder son intérieur, à la lumière de l'amour dont Lui-même, en le regardant, l'aime (cf. v. 21), et de discerner à cette lumière ce à quoi son cœur est vraiment attaché ". Pour qu'il découvre alors que son bien n'est pas d'ajouter d'autres actes religieux mais, au contraire, de se vider de lui-même, de vendre ce qui occupe son cœur pour faire place à Dieu" (cf. v. 21)..

Ceci, note Francis, est une indication précieuse pour nous aussi. "Le synode est un chemin de discernement spirituel, de discernement ecclésial, qui se déroule dans le culte, dans la prière, au contact de la Parole de Dieu".. Il ne s'agit pas d'une "convention" ecclésiale, ni d'une conférence d'étude, ni d'un congrès politique. Pas un parlement, mais un événement de grâce, un processus de guérison conduit par l'Esprit. 

Jésus nous appelle maintenant à nous vider et à nous libérer de ce qui est mondain, également de nos fermetures et de nos habitudes. Se demander ce que Dieu veut nous dire en ce moment et dans quelle direction il veut nous conduire. Être ouvert aux surprises de l'Esprit Saint. Et pour cela, le Pape nous appelle à apprendre à exercer la synodalité. le faire en fait. Cela exige, outre la prière, un engagement à améliorer la formation de tous, petit à petit, en tenant compte des circonstances actuelles. 

Le but d'un synode n'est pas simplement la visibilité de la participation ou la production de documents. Comme l'affirme poétiquement le document préparatoire en citant François, c'est "faire germer les rêves, susciter des prophéties et des visions, faire fleurir les espoirs, stimuler la confiance, lier les blessures, tisser des relations, ressusciter une aube d'espoir, apprendre les uns des autres, et créer un imaginaire positif qui éclaire les esprits, enflamme les cœurs, donne de la force aux mains". (Discours au début du synode consacré aux jeunes, 3 octobre 2018).

Nous ne sommes rien

Il est vrai que nous ne sommes rien, il est vrai que les préoccupations humaines sont relatives ; mais, attention, nous sommes beaucoup, par le baptême nous sommes faits ni plus ni moins que des enfants de Dieu.

2 novembre 2021-Temps de lecture : 2 minutes

"Nous ne sommes rien", est l'une des phrases les plus répétées lors des veillées et des funérailles dans le monde entier. Trois mots qui condensent des siècles de sagesse humaine. Avec une telle affirmation, nous proclamons l'évidence du caractère éphémère de l'existence face au rendez-vous inévitable avec la mort. Pourquoi tant de soucis, tant de luttes humaines, tant d'efforts pour travailler ? Que reste-t-il de notre détermination à vivre sainement, à réaliser des projets passionnants ? L'argent, la jeunesse, le succès, les affections... "Vanité des vanités", dit le sage auteur de l'Ecclésiaste, "Vanité des vanités, tout est vanité".

Toutefois, cette vérité de temple cache une interprétation erronée qu'il convient, en ces jours où nous célébrons la commémoration de tous les fidèles défunts, de clarifier. Je fais référence à la coutume importée d'autres traditions religieuses qui consiste à se débarrasser des cendres de nos défunts en les dispersant dans l'air, dans l'eau ou dans tout autre endroit qui implique, en pratique, leur disparition. Certains pensent que, de cette manière, la personne décédée fusionne avec Mère Nature ou avec l'univers ; d'autres entendent simplement - et sûrement avec toute leur bonne volonté - réaliser le rêve de leur proche de jouir pour toujours de la mer ou de la montagne qu'il a tant aimée dans sa vie.

Je n'ai pas l'intention de juger ceux qui l'ont fait ou ceux qui l'ont arrangé. Je voudrais seulement les aider à comprendre qu'ils passent à côté de ce que notre riche tradition catholique a préservé depuis des millénaires et que c'est un grand réconfort et un appel pour ceux qui restent. En préservant les restes de nos défunts, nous soulignons la très haute dignité de la vie humaine, qui ne s'éteint pas même après la mort. Il est vrai que nous ne sommes rien, il est vrai que les préoccupations humaines sont relatives ; mais, attention, nous sommes beaucoup, par le baptême nous sommes faits ni plus ni moins que des enfants de Dieu.

Le corps n'est pas la prison platonicienne de l'âme, il n'est pas le récipient que l'on jette une fois que son contenu a été utilisé ; le corps est appelé à l'éternité, comme nous l'a enseigné le Ressuscité en nous montrant les mêmes mains et le même côté que ses amis venaient d'enterrer. L'être humain n'est pas une dualité mais une unité de corps et d'âme. Le Concile Vatican II affirme : "L'homme, par sa condition corporelle même, est une synthèse de l'univers matériel qui, à travers l'homme, atteint son sommet et élève sa voix à la libre louange du Créateur. Il ne doit donc pas mépriser la vie corporelle, mais, au contraire, il doit considérer son propre corps comme bon et l'honorer comme une créature de Dieu qui ressuscitera au dernier jour".

En gardant les restes de nos défunts dans un certain endroit, en allant les visiter, en prenant soin des lieux où nous les déposons, nous manifestons publiquement et à nous-mêmes que le corps sans vie de nos proches est bien plus que rien, car il a été créé à l'image et à la ressemblance de Dieu et a été un temple de l'Esprit Saint. Et non, nous ne sommes pas "rien".

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

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Nouvelle salle d'exposition à la Bibliothèque Apostolique Vaticane

Rapports de Rome-2 novembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

"Tous : l'humanité en chemin" est le nom de la première exposition qui se tiendra dans la nouvelle salle d'exposition de la Bibliothèque apostolique vaticane, inaugurée par le pape François, et qui permettra à tous ceux qui le souhaitent de visiter cet espace, jusqu'à présent réservé aux universitaires.


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Le cardinal Angelo Scola fête son 80e anniversaire

Rapports de Rome-1er novembre 2021-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le cardinal cesse d'être un cardinal électeur et perd donc le droit de vote en cas de conclave. Scola a été un proche collaborateur de Jean-Paul II, occupant la chaire d'anthropologie à l'Institut pontifical d'études sur le mariage et la famille. Il était lié au mouvement Communion et Libération. Il était patriarche émérite de Venise et archevêque émérite de Milan.


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