Les enseignements du Pape

Partager et désarmer le cœur. Le pape en Afrique

Lors de son dernier voyage apostolique en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, le pape François a apporté au continent africain un message de paix et de réconciliation dans l'espoir d'aider à construire "un nouvel avenir".

Ramiro Pellitero-6 mars 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Il y a des mots qui demandent à être écrits, dans notre monde, comme des cris : assez ! (de la violence), ensemble ! (nous devons travailler pour la paix), non ! (à la résignation), oui ! (à l'espérance). Ils peuvent représenter les enseignements du Pape en ces termes voyageCe sont des enseignements qui, comme toujours, nous interpellent tous.

Du 31 janvier au 5 février, le pape a effectué une visite pastorale en République démocratique du Congo et au Sud-Soudan, afin de "...promouvoir le développement de la République démocratique du Congo et du Sud-Soudan".en témoignant qu'il est possible et nécessaire de collaborer dans la diversité, surtout si l'on partage la foi en Jésus-Christ" (Audience générale, 8-II-2023, dans laquelle il fait le bilan du voyage).

Comme il l'a également déclaré le mercredi suivant, déjà à Rome, ce voyage a été la réalisation de deux vieux rêves : le Congo ("le cœur vert de l'Afrique", qui, avec l'Amazone, constitue le "poumon la première organisation internationale au monde, "terre riche en ressources et ensanglantée par une guerre qui ne se termine jamais car il y a toujours ceux qui alimentent le feu".) ; et au Soudan (où il était accompagné de l'archevêque de Canterbury Justin Welby, et du modérateur général de l'Église d'Écosse, Iain Greenschilds).

En quête de paix et de justice

Les trois premiers jours, à Kinshasa (capitale de la République démocratique du Congo), il a adressé un message clair à la nation avec deux mots clés : le premier négatif : Assez ! pour demander la fin de l'exploitation des populations, en référence aux conflits et à la violence liés à l'exploitation des diamants, qui ont paradoxalement conduit à l'appauvrissement des populations. Le second, positif, "ensemble", comme un appel à la dignité et au respect, ensemble au nom du Christ. 

"D'une manière particulière" -a noté le Pape- Les religions, avec leur héritage de sagesse, sont appelées à y contribuer, dans leur effort quotidien pour renoncer à toute agression, prosélytisme et coercition, qui sont des moyens indignes de la liberté humaine".".

D'autre part, "quand elle dégénère en s'imposant, en poursuivant indistinctement des adeptes, par la ruse ou la force, elle pille la conscience d'autrui et tourne le dos au vrai Dieu, car - ne l'oublions pas - "là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté" (2 Cor 3, 17) et là où il n'y a pas de liberté, l'Esprit du Seigneur n'est pas là." (Rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique)., 31-I-2023).

Le lendemain, le pape a célébré une messe pour la paix et la justice à l'aéroport de Ndolo. S'inspirant de l'Evangile de Saint Jean (Jn 20,20), François a observé : " [ ?Jésus annonce la paix alors que le cœur des disciples est plein de décombres, il annonce la vie alors qu'ils sentent la mort en eux. En d'autres termes, la paix de Jésus survient au moment où tout semblait fini pour eux, au moment le plus imprévu et le plus inattendu, alors qu'il n'y avait aucun espoir de paix.". 

Dans un monde déchiré par la violence et la guerre, a souligné l'évêque de Rome, les chrétiens ne peuvent se laisser gagner par la tristesse, la résignation ou le fatalisme ; nous sommes plutôt appelés à proclamer l'annonce prophétique et inattendue de la paix. Pour préserver et cultiver la paix, François a proposé trois sources : le pardon, la communauté et la mission.

Le pardon, a-t-il dit, naît des plaies du côté et des mains du Christ".Il naît lorsque les blessures subies ne laissent pas de cicatrices de haine, mais deviennent un lieu pour faire de la place aux autres et accueillir leurs faiblesses. Les fragilités deviennent alors des opportunités et le pardon devient le chemin de la paix.".

Jésus demande une grande amnistie du cœur, qui consiste à purifier le cœur de la colère et du remords, du ressentiment et de l'envie. Il nous demande, également en tant que chrétiens, de déposer les armes, de renoncer à la violence et d'embrasser la miséricorde ; de pouvoir dire à ceux que nous rencontrons : "...à ceux que nous rencontrons, nous devons pouvoir leur dire : "Je suis le Seigneur...".La paix soit avec vous". Par conséquent, "laissons-nous pardonner par Dieu et pardonnons-nous les uns aux autres.". 

Digne d'être servi

Le même jour, le pape a rencontré les victimes des violences dans l'est du pays, déchiré depuis des années par une guerre alimentée par des intérêts économiques et politiques. "Les gens". -Il a fait remarquer "vit dans la peur et l'insécurité, sacrifié sur l'autel du commerce illégal.". Il a écouté les différents témoignages et a réaffirmé son " non " à la violence et à la résignation, et son " oui " à la réconciliation et à l'espérance. Il a demandé le pardon de Dieu pour la violence contre l'homme. Il a crié contre l'exploitation et le sacrifice de victimes innocentes : " Assez de s'enrichir au détriment des plus faibles, assez de s'enrichir avec des ressources et du prix du sang !". 

Avec le "non" à la violence, il leur a demandé de désarmer et de démilitariser leur cœur. Avec le "non" à la résignation, il les a appelés à lutter pour la fraternité et la paix : "Un nouvel avenir viendra, si l'autre, qu'il soit Tutsi ou Hutu, n'est plus un adversaire ou un ennemi, mais un frère et une sœur - parce que nous sommes tous enfants du même Père - dans le cœur duquel il faut croire que le même désir de paix existe, même s'il est caché.". Ce jour-là également, il a rencontré les représentants de certaines organisations caritatives, qui travaillent avec les pauvres pour le bien commun et la promotion humaine. "How I wish". -Francisco a ventilé. "que les médias accordent plus d'espace à ce pays et à l'ensemble de l'Afrique.". Il a déploré, une fois de plus, la mise au rebut des faibles (enfants et personnes âgées) comme inhumaine et anti-chrétienne.

Mettant ses mots dans les récits et les histoires que les personnes individuelles lui ont apportés, le Pape les a invités à permettre aux jeunes de voir "...le monde comme un lieu où les jeunes peuvent voir le monde", a-t-il dit.Des visages qui surmontent l'indifférence en regardant les gens dans les yeux ; des mains qui ne brandissent pas d'armes et ne manipulent pas l'argent, mais qui tendent la main à ceux qui sont à terre et les élèvent à leur dignité, à la dignité d'enfant et de fils de Dieu.".

Il les a donc encouragés, lorsqu'ils s'engagent dans le domaine social et caritatif, à considérer le pouvoir comme un service, à s'efforcer de surmonter les inégalités au nom de la justice et aussi de la foi, qui, sans les œuvres, est morte (cf. Jc 2, 26). Il a souligné que la charité exige l'exemplarité (crédibilité et transparence), l'ouverture d'esprit (donner vie à des projets durables à long terme) et la connexité (travailler ensemble en réseaux et en équipes pour aider les autres, chrétiens ou non).

La rencontre avec les jeunes et les catéchistes congolais (cf. Discours au Stade des Martyrs), Kinshasa, 2-II-2003) a dû laisser une impression particulière sur le Pape, qui l'a qualifié d'enthousiaste. Il s'agissait d'une catéchèse basée sur les cinq doigts de sa main, où il a indiqué cinq façons de canaliser leur cri de paix et de justice comme force de renouveau humain et chrétien : la prière, la communauté, l'honnêteté, le pardon et le service. 

Quelques mots sur le service s'imposent ici, "le pouvoir qui transforme le monde". C'est pourquoi le Pape a demandé aux jeunes de s'interroger : "Que puis-je faire pour les autres ? C'est-à-dire, comment puis-je servir l'Église, ma communauté, mon pays ?". Considérant que dans de nombreuses régions d'Afrique, les catéchistes sont ceux qui maintiennent en vie les communautés chrétiennes, il les a remerciés pour leur service, leur lumière et leur espoir, et leur a demandé de ne jamais perdre courage, car Jésus ne les laisse pas seuls. 

Vie et formation spirituelles

Le 2 février, dans la cathédrale Notre-Dame du Congo (Kinshasa), François a rencontré des prêtres, des diacres, des religieux et religieuses et des séminaristes, souvent très jeunes. Il leur a rappelé les paroles de Benoît XVI adressées aux prêtres africains : "Votre témoignage d'une vie pacifique, au-delà des frontières tribales et raciales, peut toucher les cœurs et les esprits." (Exhortation apostolique Africae munus, 108).

Pour tout cela, il recommandait de vaincre trois tentations : la médiocrité spirituelle, le confort mondain et la superficialité. 

On évite la médiocrité spirituelle en prenant soin de la prière personnelle (cœur à cœur), de la messe, de la liturgie des heures et de la confession des péchés, de la prière personnelle (cœur à cœur), de la récitation du saint Rosaire, des " éjaculatoires " (prières courtes et brèves qui peuvent être récitées dans la journée). "La prière nous fait sortir de nous-mêmes, nous ouvre à Dieu, nous remet sur pied parce qu'elle nous met entre ses mains ; elle crée en nous l'espace pour faire l'expérience de la proximité de Dieu, de sorte que sa Parole nous devienne familière et, à travers nous, à tous ceux que nous rencontrons. Sans la prière, on ne peut pas aller loin".

Dans un tel contexte - de pauvreté et de souffrance - le pape a souligné que le confort mondain est associé au risque de ".profiter du rôle que nous avons pour satisfaire nos besoins et nos conforts"Ils deviennent de froids bureaucrates de l'esprit, s'engagent dans quelque affaire profitable, loin de la sobriété et de la liberté intérieure et négligeant le célibat, au lieu de travailler ensemble avec les pauvres.

Le troisième défi, la superficialité, peut être surmonté par la formation spirituelle et théologique, qui doit durer toute la vie, tout en restant ouverte aux préoccupations de notre temps, afin de comprendre la vie et les besoins des personnes, et ainsi pouvoir les accompagner. "Le vent ne casse pas ce qu'il sait plier." dit un dicton populaire là-bas. Cela nous parle, dit François, de flexibilité, de docilité et de miséricorde : ne pas se laisser briser par les vents de la division.

Dans la même veine, il a demandé aux évêques congolais, réunis au siège de la Conférence épiscopale, de servir le peuple en tant que témoins de l'amour de Dieu, avec compassion, proximité et miséricorde, avec un esprit prophétique qui n'est pas une action politique, mais la promotion de la fraternité. 

Œcuménisme de la paix

La deuxième partie du voyage, au Sud-Soudan, s'est déroulée sous le signe de l'unité, en tenant compte des deux confessions chrétiennes, la communion anglicane et l'Église d'Écosse, présentes dans ce pays. Il s'agissait d'un pas supplémentaire dans le processus - intensifié ces dernières années, mais entravé par la violence et le trafic d'armes encouragés par de nombreux pays dits civilisés - de dialogue pour parvenir à la paix. 

Aux évêques, aux prêtres et aux personnes consacrées, François a exhorté à éviter le cléricalisme et la tentation de vouloir résoudre les conflits simplement sur la base d'alliances avec les pouvoirs humains. La docilité à Dieu, nourrie par la prière, doit être la lumière et la source du ministère pastoral, compris et exercé comme un service au peuple de Dieu. Le Pape a présenté Moïse comme un modèle de cette docilité et de cette persévérance dans l'intercession pour son peuple (cf. Rencontre dans la Cathédrale de Sainte Thérèse)., Yuba, 4-II-2023).

François a particulièrement apprécié le moment de prière célébré le même jour avec les frères anglicans et ceux de l'Eglise d'Ecosse. Dans ce petit pays de 11 millions d'habitants, le nombre de personnes déplacées s'élève à 4 millions. Il n'est pas surprenant que le Pape ait également souhaité avoir une rencontre spéciale avec un groupe de personnes déplacées. dL'Église locale soutient ces déplacements internes depuis de nombreuses années.

Sel et lumière

Le dernier événement de la visite au Sud-Soudan, et de l'ensemble du voyage, a été la célébration eucharistique dans la salle de conférence de l'hôpital de l'Université d'Anvers. Yuba. L'homélie du Pape a tourné autour des paroles de Jésus : ".Vous êtes le sel de la terre [...]. Vous êtes la lumière du monde" (Mt 5, 13.14). Le sel donne du goût à toute chose et est donc un symbole de la sagesse. Et la sagesse que Jésus nous apporte est celle des Béatitudes. Elles "affirme que, pour être bénis - c'est-à-dire pleinement heureux - nous ne devons pas chercher à être forts, riches et puissants, mais plutôt humbles, doux, miséricordieux. Ne faites de mal à personne, mais soyez des artisans de paix pour tous." (Homille au mausolée de John Garang, Yuba, 5-II-2023).

De plus, le sel conserve les aliments. Et dans la Bible, c'est surtout l'alliance avec Dieu qu'il fallait préserver. Ainsi il est enseigné : "Tu ne laisseras jamais manquer à ton oblation le sel de l'alliance de ton Dieu : tu offriras du sel sur toutes tes oblations." (Lev 2, 13). Y "Par conséquent, le disciple de Jésus, en tant que sel de la terre, est un témoin de l'alliance qu'Il a conclue et que nous célébrons à chaque messe ; une alliance nouvelle, éternelle, incassable (cf. 1 Co 11,25 ; He 9), un amour pour nous que même nos infidélités ne peuvent endommager.".

Si chez les peuples anciens, le sel était un symbole d'amitié, étant un petit ingrédient qui disparaît pour donner du goût, les chrétiens, " ...le sel est un petit ingrédient qui disparaît pour donner du goût ".Même si nous sommes fragiles et petits, même si notre force semble faible face à l'ampleur des problèmes et à la fureur aveugle de la violence, nous pouvons apporter une contribution décisive pour changer l'histoire. Au nom de Jésus, au nom de ses Béatitudes, déposons les armes de la haine et de la vengeance et prenons les armes de la prière et de la charité.".

Jésus utilise aussi l'image de la lumière, en portant à sa plénitude une ancienne prophétie sur Israël : " ... ".Je vous destine à être la lumière des nations, afin que mon salut atteigne les extrémités de la terre." (Is 49, 6). Jésus est la vraie lumière (cf. Jn 1, 5.9, Jn 8, 12). Et il nous a demandé, à nous chrétiens, d'être la lumière du monde, comme une ville placée en haut, comme un chandelier qui ne s'éteint pas (cf. Mt 5, 14-16) ; car les œuvres du mal ne doivent pas éteindre l'air de notre témoignage.

Enfin, Francis a voulu les laisser avec deux mots : Espoir, "comme un cadeau à partager"Ceci est lié à la figure de Sainte Joséphine Bakhita, qui, avec la grâce de Dieu, a transformé sa souffrance en espérance. Y paixsous le manteau de Marie, Reine de la Paix.

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Cardinal Julián HerranzBenoît : "Je ne vois pas de différences de doctrine entre Benoît et François, mais une harmonie" : "Je ne vois pas de différences de doctrine entre Benoît et François, mais une harmonie".

Le cardinal Julián Herranz vient de terminer un livre contenant son témoignage personnel sur Benoît XVI et François, dont il a été un proche collaborateur au cours des deux pontificats. L'ouvrage sera préfacé par le pape François. Sa conclusion est qu'il y a des priorités pastorales différentes entre les deux, mais pas de différences fondamentales. Un détail : sur l'affection du peuple pour François, Benoît XVI lui a dit un jour : "Je suis heureux et cela me donne la paix".

Alfonso Riobó-6 mars 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Le cardinal Julián Herranz a commencé à travailler pour le Saint-Siège en 1960. Dans un précédent ouvrage, il avait déjà recueilli les souvenirs des quatre papes précédents, et il fait maintenant de même pour les papes Benoît XVI et François.

Julián Herranz a été créé cardinal en 2003, et parmi ses principales responsabilités, il a été président de la Commission européenne pour l'Europe. Conseil pontifical pour les textes législatifset membre de la commission disciplinaire de l'UE. Curie romaine, ou des missions telles que l'enquête sur la fuite de documents connue sous le nom de "vatileaks".

Vous venez de terminer l'écriture d'un livre sur les papes François et Benoît. Comment l'avez-vous abordé ?

Vers 2005, à la mort de Jean-Paul II, j'avais rassemblé dans mes notes personnelles un grand nombre de souvenirs de ce que j'avais vécu avec les quatre papes précédents depuis que j'ai commencé à travailler au Saint-Siège en 1960. Certains de ces souvenirs ont été rassemblés dans le livre "Aux abords de Jéricho", que j'ai publié en 2007, et qui a connu plusieurs éditions.

Au motif que le témoignage personnel vaut plus que les considérations théoriques ou les hypothèses intellectuelles, deux professionnels des médias et d'autres amis m'ont pressé - malgré mon âge - d'écrire cet autre livre de souvenirs. Je viens de demander au pape François l'autorisation de publier une partie de notre correspondance privée et même des notes d'audience, que j'ai incluses dans le livre, comme je l'ai fait avec Benoît XVI.

Comment était votre relation personnelle avec Joseph Ratzinger ?

-J'ai déjà travaillé avec le Cardinal. Ratzinger lorsqu'il était Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et dans d'autres organes de la Curie dont nous étions tous deux membres : les dicastères pour les évêques et pour l'évangélisation. Mais surtout pendant les huit années de son pontificat, lorsque j'étais président du Conseil pontifical pour les textes législatifs et de la Commission disciplinaire de la Curie romaine.

Lorsque j'ai atteint l'âge de 80 ans et que, selon la norme de la loi, j'ai quitté mes fonctions, il a demandé ma collaboration pour divers problèmes et commissions spéciales : la fuite de documents confidentiels au Saint-Siège (connue sous le nom de "Vatileaks 1"), l'étude du phénomène marial de Medjugorje, la situation de l'Église en République populaire de Chine, et autres. Il s'agissait toujours d'une relation de cordialité sincère et de compréhension mutuelle ; et pour ma part de profond respect et de vénération en tant que Pape. J'ai souffert lorsqu'il a démissionné de son pontificat, mais j'ai admiré ce geste héroïque d'humilité et d'amour pour l'Église. Depuis lors, je lui ai rendu visite au moins à chaque Noël pendant les dix années de sa retraite au monastère "Mater Ecclesiae".

Comment décririez-vous, en quelques mots, sa personnalité et son pontificat ?

-Que faisaient les Pères de l'Église en leur temps de médecins et de pasteurs ? Deux choses fondamentales.

Tout d'abord, enseigner comment chercher, connaître et aimer le Christ. C'est ce que Benoît XVI a fait, de manière évidente, avec sa trilogie "Jésus de Nazareth", en montrant l'identification entre le Christ de la foi et le Christ de l'histoire. Et, deuxièmement, enseigner comment penser et vivre de manière chrétienne au milieu de sociétés païennes ou matérialistes, en mettant en évidence l'harmonie entre la raison et la foi, avec sa très riche production scientifique et ses discours magistraux dans les principaux aréopages du monde (ONU, parlement des Etats-Unis, de l'Angleterre et de l'Allemagne, universités de Paris, d'Allemagne, d'Espagne, d'Italie...). Il me semble que la simplicité de ses manières dans les rencontres personnelles relatées dans le livre corrobore aussi dans une certaine mesure ce que je viens de dire. 

Et avec le pape François, comment avez-vous maintenu un contact personnel, même récemment, alors que vous avez plus de quatre-vingts ans et que vous avez quitté vos postes à la Curie ?

-François, comme Benoît, m'a également "utilisé" malgré mon âge. Il m'a invité à diriger ou à siéger dans certaines commissions spéciales, et même dans une cour d'appel pour des infractions cléricales graves. Et il m'a demandé mon avis personnel sur diverses questions. Il s'est beaucoup amusé lors d'un consistoire ou d'une réunion de cardinaux au cours de laquelle, citant cette norme juridique des 80 ans, je l'ai appelée en plaisantant "euthanasie canonique".

Y a-t-il une continuité entre les pontificats du pape Benoît et du pape François ?

A mon avis - qui ne préjuge pas de celui des lecteurs du livre - il y a une continuité sous-jacente, même si certains la nient.

Je pense qu'il est nécessaire de distinguer deux expressions : "contraste" et "intégration". Tant l'Allemand Benoît que l'Argentin François sont influencés par l'un des intellectuels les plus importants du 20e siècle, Romano Guardini, qui fait la distinction entre "opposition" et "polarisation".

Mais je pense que c'est l'action directe de l'Esprit Saint qui fait en sorte qu'il y ait une continuité dans les deux pontificats. Je dirais qu'ils sont divers et en même temps complémentaires. Il y a des différences entre les papes, dans leur personnalité, dans leurs racines culturelles, dans leurs expériences pastorales ; mais ces différences - dans le langage, dans la relation avec les médias, dans le style de vie, etc. Elles sont une manifestation de la catholicité même de l'Église et de l'universalité de l'unique Évangile du Christ. L'Evangile est comme un "diamant divin", et dans chaque pontificat l'Esprit Saint illumine telle ou telle facette, sans exclure les autres. Dans le pontificat de Benoît XVI, la foi et la vérité brillent contre la dictature du relativisme ; dans le pontificat de François, la pratique du "mandatum novum", de l'amour du prochain, surtout des plus pauvres et des plus nécessiteux.  

Mais quelques voix, dont celles de certains cardinaux, ne font-elles pas allusion à des différences substantielles, en termes de doctrine évangélique, entre les deux pontificats ?

-Je ne juge aucune de ces interventions et encore moins la justesse d'intention de ces frères à moi. Mon opinion est différente, et - ne riez pas - pas parce que, à 92 ans, je cherche à faire une "carrière" en flattant le Pape. Les trois cardinaux que Benoît XVI a choisis pour la commission appelée "Vatileaks" n'ont pas non plus "prétendu" le faire.

Non. Je ne vois pas ces différences dans la doctrine évangélique (c'est-à-dire le "depositum fidei"). La différence dans le contenu ou la priorité pastorale des deux pontificats est évidente. Benoît a mis l'accent sur la Foi, François sur la Charité ; Benoît sur la Vérité, François sur l'Amour ; Benoît sur la dimension "verticale" de l'Evangile, le culte et l'amour de Dieu, François sur la dimension "horizontale", le service et l'amour du prochain. Mais il est évident - au-delà de toute manipulation idéologique ou politico-financière - qu'entre ces différents projets ou orientations pastorales, il n'y a pas contradiction ou opposition, mais harmonie et complémentarité.  

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En dehors de cette évaluation de son pontificat, quelle relation personnelle avez-vous eue avec François, maintenant que vous n'occupez plus de fonctions à la Curie ?

Bien que la relation ait été antérieure, je peux dire que j'ai vraiment appris à connaître le cardinal-archevêque de Buenos Aires dans les congrégations générales et autres rencontres qui ont précédé les conclaves de 2005 (élection de Benoît XVI) et de 2013, lorsque Jorge Mario Bergoglio est devenu le pape François, et au difficile pré-conclave duquel je consacre un chapitre du livre. Mais également au cours de ces dix années de pontificat et de coexistence exemplaire avec Benoît XVI, nous avons eu de fréquents contacts, institutionnels ou non.

Par "institutionnel", j'entends les consistoires et autres réunions des cardinaux avec le Pape. Et "non-institutionnel" ?

-Avec Benoît et François, j'ai essayé de suivre deux principes de conduite. En tant que cardinal, j'ai le droit et le devoir de dire au Pape ce que, en conscience, médité dans la prière, je juge nécessaire ou utile pour l'aider dans son difficile ministère.

Mais il est juste qu'il le fasse loyalement (de bouche à oreille ou par écrit, "en face", comme on dit) et humblement (avec une "option corbeille à papier"), sans prétendre avoir raison ou donner des leçons. Il y a des exemples de cette façon de procéder dans le livre. Avec Francisco, surtout, il y a eu une abondante correspondance privée. Une partie de celle-ci sera publiée dans le livre, ce pour quoi j'ai demandé la permission du Pape.

François m'a témoigné une confiance imméritée, non seulement par des preuves d'amitié fraternelle mais aussi en m'appelant à examiner, personnellement ou en commissions, des problèmes de gouvernement (crimes sexuels graves ou corruption administrative, réforme de la Curie romaine, situations de crise grave dans certaines congrégations religieuses...).

Dans le livre, vous parlez de l'amitié entre les deux papes. Certains ont dit que le pape émérite n'était pas d'accord avec les décisions de François. Que pensait Benoît de François ?

-Après sa démission, je lui ai rendu visite, et bien sûr nous avons discuté de la vie de l'Église. Benoît XVI me parlait librement, il n'avait pas besoin de demi-mots, et je ne l'ai jamais entendu faire de commentaires ou de jugements négatifs sur le pape François. Que pensait-il ? Je ne prétends pas connaître ses pensées. En parlant, lors d'une de ces visites, de l'accolade entre les deux papes à l'ouverture de l'Année sainte de la miséricorde, il m'a confié qu'il était heureux de voir l'affection et la sympathie que François suscitait auprès du peuple. Il m'a dit : "Cela me rend heureux et me donne la paix".

Vos souvenirs de relations et de travail avec deux papes aussi différents témoignent-ils également d'une certaine forme d'implication directe dans l'étude de problèmes importants, "de l'intérieur", dirons-nous ?

-Oui, par nécessité. C'est pourquoi, comme je vous l'ai déjà dit, j'ai dû consacrer quelques chapitres au mouvement Lefebvre, à la commission appelée "Vatileaks", au phénomène mariologique de Medjugorje, à la réforme de la Curie .... et au contexte du manifeste de l'ex-nonce Viganó et autres attaques contre François. Je ne sais pas s'il aimera tout ce que je dis... A un moment donné, je ne le pense pas. Mais il sait que j'essaie d'être sincère, et j'ai osé lui demander d'écrire une préface pour le livre.

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"Le pape appelle à ne pas ensanglanter les eaux de la Méditerranée !

Le pape François a lancé un nouvel appel, lors de la prière de l'Angélus du deuxième dimanche de Carême, pour que "les eaux propres de la Méditerranée ne soient pas ensanglantées" et que "les trafiquants d'êtres humains soient arrêtés", suite au naufrage survenu au large de Crotone (Italie). Il a également prié pour les victimes de l'accident de train en Grèce, et pour "l'Ukraine martyrisée".

Francisco Otamendi-5 mars 2023-Temps de lecture : 4 minutes

"Ces jours-ci, les pensées se sont tournées à plusieurs reprises vers l'accident de train qui s'est produit en Grèce. De nombreuses victimes. Je prie pour les défunts et je suis proche des blessés et de leurs familles. Que la Vierge Marie les console". C'est ainsi que le Pape a commencé ses paroles après la prière mariale de l'Angélus et la Bénédiction depuis la fenêtre de son bureau du Palais Apostolique du Vatican, place Saint-Pierre.

Le Saint-Père a ensuite exprimé sa "douleur pour la tragédie qui s'est produite dans les eaux de Cutro (Italie). Je prie pour les nombreuses victimes du naufrage, pour ceux qui ont survécu et pour leurs familles. J'exprime mon appréciation et ma gratitude à la population locale et aux institutions pour leur solidarité et l'accueil réservé à nos frères et sœurs". 

Le Pontife romain a ensuite renouvelé son "appel pour que de telles tragédies ne se répètent pas, pour que les trafiquants d'êtres humains soient arrêtés et qu'ils ne continuent pas à disposer de la vie de personnes, de tant de personnes, pour que le voyage de l'espoir ne se transforme pas en voyage de la mort, pour que les eaux de la Méditerranée ne soient pas ensanglantées par ces incidents dramatiques. Que le Seigneur nous donne la force de comprendre et de pleurer.

C'est un message que le pape François a délivré à de nombreuses reprises, par exemple sur l'île grecque de Lesbos, lors de son voyage apostolique en Grèce et à Chypre, et dans tant d'autres endroits.

Le Saint-Père a ensuite consacré un temps de réflexion silencieuse et de prière, avant de saluer les Romains et les pèlerins venus d'Italie et de nombreux autres pays. Le Saint-Père s'est notamment adressé à la communauté ukrainienne de Milan, qui s'est rendue en pèlerinage à Rome "à l'occasion du quatrième centenaire du martyre de l'évêque saint Josaphat, qui a donné sa vie pour l'unité des chrétiens". Le pape les a remerciés pour leur "engagement dans l'accueil" et a demandé que "le Seigneur, par l'intercession de saint Josaphat, donne la paix au peuple martyr d'Ukraine".

Le Saint-Père a également salué les pèlerins de Lituanie, qui célèbrent Saint Casimir, et les communautés de Saragosse et de Murcie, ainsi que du Burkina Faso, entre autres. 

Avec Jésus, "la beauté lumineuse de l'amour".

Dans cet Angélus du deuxième dimanche de Carême, qui proclame l'Évangile de la Transfiguration, le pape François a déclaré que "c'est en étant avec Jésus que nous apprenons à reconnaître sur son visage la beauté lumineuse de l'amour qui se donne, même lorsqu'il porte les marques de la croix", et à "saisir la même beauté sur le visage" des autres.

" Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean sur la montagne et se révèle à eux dans toute sa beauté comme le Fils de Dieu (cf. Mt 17, 1-9) ", a commencé le pape. "Demandons-nous : en quoi consiste cette beauté, que voient les disciples, un effet spécial ? Non, ce n'est pas cela. Ils voient la lumière de la sainteté de Dieu qui brille sur le visage et les vêtements de Jésus, l'image parfaite du Père ". 

Et puis il commente : " Mais Dieu est Amour, et donc les disciples ont vu de leurs yeux la beauté et la splendeur de l'Amour divin incarné dans le Christ, un avant-goût du paradis ". Quelle surprise pour les disciples ! Ils avaient depuis si longtemps le visage de l'Amour sous les yeux et ne s'étaient pas rendu compte de sa beauté ! Ce n'est que maintenant qu'ils le réalisent, avec une joie immense".

"L'école de Jésus

"Cet Évangile nous montre aussi un chemin à suivre : il nous apprend combien il est important d'être avec Jésus, même lorsqu'il n'est pas facile de comprendre tout ce qu'il dit et fait pour nous". 

"C'est en étant avec lui, en effet, que nous apprenons à reconnaître dans son visage la beauté lumineuse de l'amour qui se donne, même quand il porte les marques de la croix", a déclaré le pape François. "Et c'est à son école que nous apprenons à saisir la même beauté sur le visage des personnes qui nous côtoient chaque jour : membres de la famille, amis, collègues, ceux qui, de diverses manières, prennent soin de nous... Combien de visages lumineux, combien de sourires, combien de rides, combien de larmes et de cicatrices parlent d'amour autour de nous !". 

"Apprenons à les reconnaître et à en remplir nos cœurs", a encouragé le pape. " Et ensuite, mettons-nous en route pour apporter aux autres la lumière que nous avons reçue, avec les œuvres concrètes de l'amour (cf. 1 Jn 3, 18), en nous plongeant avec plus de générosité dans nos tâches quotidiennes, en aimant, en servant et en pardonnant avec plus d'enthousiasme et de disponibilité ". 

François propose un petit examen de conscience : "Nous pouvons nous demander si nous reconnaissons la lumière de l'amour de Dieu dans notre vie, si nous la reconnaissons avec joie et gratitude sur le visage de ceux qui nous aiment, si nous cherchons autour de nous les signes de cette lumière qui remplit notre cœur et l'ouvre à l'amour et au service, ou si nous préférons les feux de paille des idoles qui nous aliènent et nous ferment sur nous-mêmes." 

"La beauté de Jésus leur donne de la force".

"En réalité, Jésus, avec cette expérience, est en train de les former, il les prépare à une étape encore plus importante. En peu de temps, en effet, ils devront savoir reconnaître en lui la même beauté, quand il montera sur la croix et que son visage sera défiguré", a ajouté le pape. 

"Pierre a du mal à comprendre, poursuit-il. " Je voudrais arrêter le temps, mettre la scène sur " pause ", être là et prolonger cette expérience merveilleuse ; mais Jésus ne le permet pas. Sa lumière, en effet, ne peut pas être réduite à un 'moment magique'. Elle deviendrait alors quelque chose de faux, d'artificiel, qui se dissout dans le brouillard des sentiments passagers. 

En conclusion, le Saint-Père a souligné que "au contraire, le Christ est la lumière qui guide le chemin, comme la colonne de feu pour le peuple dans le désert (cf. Ex 13,21). La beauté de Jésus ne détourne pas les disciples de la réalité de la vie, mais leur donne la force de le suivre jusqu'à Jérusalem, jusqu'à la croix. Que Marie, qui a gardé la lumière de son Fils dans son cœur, même dans les ténèbres du Calvaire, nous accompagne toujours sur le chemin de l'amour".

L'auteurFrancisco Otamendi

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Éducation

James ArthurL'éducation est construite sur l'idée du marché" : "L'éducation est construite sur l'idée du marché".

James Arthur est le directeur du Birmingham Centre for Education in Virtues and Values, une initiative qui vise à "former les gens à bien vivre dans un monde qui en vaut la peine".

Paloma López Campos-5 mars 2023-Temps de lecture : 4 minutes

À l'université de Birmingham, il existe un centre dédié à l'éducation aux vertus et aux valeurs, le "The University of Birmingham".Centre du Jubilé", qui a récemment ouvert une succursale en Espagne, dans les Université Francisco de Vitoria.

L'objectif de ce centre est de rechercher et de mettre en pratique toutes les avancées en matière de formation du caractère qui permettent aux personnes de se développer non seulement sur le plan professionnel, mais aussi sur le plan intérieur. En effet, ses membres sont convaincus que "toutes les professions ont besoin d'acquérir les qualités morales d'intégrité, de courage, de maîtrise de soi, de service, de générosité, etc. pour être un bon professionnel".

Afin de mieux comprendre le travail de cette institution et son importance au niveau universitaire, Omnes a interviewé le directeur du centre de Birmingham, James Arthur, qui, en plus d'occuper ce poste de direction, est membre de la Society for Educational Studies, ancien rédacteur en chef du British Journal of Educational Studies et professeur honoraire aux universités de Glasgow et d'Oxford.

Votre institution a démarré en 2012 et n'a cessé de croître depuis, mais comment le Centre de Birmingham pour l'éducation aux vertus et aux valeurs a-t-il vu le jour ?

-J'ai fait des recherches sur l'éducation dans vertus et l'éducation du caractère depuis 25 ans et j'ai travaillé sur de nombreux projets de ce type avant la naissance du Birmingham Jubilee Centre. Celui-ci a été financé par de nombreuses organisations caritatives et par des fonds gouvernementaux pour explorer l'éducation du caractère et sa contribution à la citoyenneté. En 2012, la John Templeton Foundation a accordé 30 millions de dollars pour créer un centre à l'université de Birmingham afin de rechercher et d'appliquer différentes perspectives sur le caractère et les vertus.

Le centre est un pionnier de la recherche interdisciplinaire qui se concentre sur le caractère, les vertus et les valeurs, en mettant l'accent sur le développement humain. Il promeut un concept moral du caractère afin d'explorer l'importance de la vertu dans la vie publique et professionnelle. Le centre est un leader en matière de politique et de pratique dans ce domaine et, grâce à son large éventail de projets, il contribue au renouvellement des vertus de caractère tant chez les individus que dans la société.

Le centre cherche à renforcer les vertus de caractère à travers :

  • aborder les questions critiques de caractère ;
  • promouvoir, par le biais d'une recherche rigoureuse, le développement de la bonne moralité dans l'éducation, les affaires et la société, tant au Royaume-Uni que dans le monde ;
  • construire et renforcer les vertus de caractère dans les contextes de la famille, de l'école, de la communauté, de l'université, des professions, des organisations bénévoles et du lieu de travail en général.

Quelle est l'importance d'un tel centre dans une société où les compétences pratiques telles que l'ingénierie sont plus importantes que les arts libéraux ou la formation de la vertu et du caractère ?

-Dans l'éducation d'aujourd'hui, il y a une anxiété croissante qui met l'accent sur la réussite des étudiants comme finalité de l'éducation. Notre système éducatif est construit sur l'idée que la finalité des êtres humains est la production et la consommation sur le marché, et que la mesure du succès est celle du marché - la rentabilité ou, dans le cas des individus, la richesse et le statut.

Face à cela, notre école estime que l'éducation doit se concentrer sur la formation des personnes afin qu'elles soient capables de bien vivre dans un monde qui en vaut la peine. Les sciences techniques sont importantes, mais le développement personnel de chaque individu est plus important.

En quoi consiste l'activité de cette institution ?

-Le centre a rédigé plus de 250 articles et livres sur la recherche des vertus de caractère et a produit 56 rapports ainsi que d'autres documents et cadres. Tous ces documents peuvent être consultés gratuitement sur notre site web.

Le centre a été choisi parmi plus de 1 200 candidatures pour les prix du QS World University Rankings, considérés comme les "Oscars de l'éducation". Le jury international, issu de plus de 77 pays, et le grand jury ont choisi le travail du Jubilee Centre sur l'environnement de travail des écoles pour sa pédagogie innovante et efficace, et pour avoir un impact remarquable et évolutif au niveau mondial.

Cette reconnaissance fait suite à des distinctions internationales décernées au Centre, notamment le prix Ferdinande Boxberger en Allemagne en 2019 et le prix Expanded Reason de la Fondation Joseph Ratzinger-Benoît XVI en 2020. Le Cadre, dont la troisième édition vient d'être publiée, a également servi de base à l'octroi de subventions de plusieurs millions de livres par la John Templeton Foundation, la Templeton World Charity Foundation et la Kern Family Foundation.

Vous venez d'ouvrir une antenne à l'université Francisco de Vitoria. Comment promouvoir l'éducation du caractère auprès des étudiants universitaires ?

-Lorsqu'il s'agit de la valeur de l'enseignement supérieur, l'augmentation du potentiel économique n'est qu'une mesure partielle. La valeur de l'enseignement universitaire est calculée à travers la vie des diplômés - leur développement personnel et leur contribution au bien-être social. Elle est calculée non seulement à travers ce que les étudiants font, mais aussi à travers ce qu'ils deviennent.

Récemment, de nombreuses universités ont exprimé leur engagement en faveur d'un enseignement supérieur holistique et socialement intégré. Des concepts tels que le plein potentiel, le développement et le bien-être s'appliquent à la fois aux étudiants et aux communautés universitaires, et se retrouvent dans les politiques et les objectifs des universités. Tout cela, compte tenu de l'affirmation selon laquelle "les universités façonnent des vies" et du fait que de nombreuses universités mentionnent des qualités personnelles qu'elles souhaitent que leurs étudiants développent et intériorisent lorsqu'ils obtiennent leur diplôme.

Vous parlez des vertus dans des professions telles que les soins infirmiers, le droit, l'éducation ou l'armée, pourquoi vous êtes-vous concentré sur ces domaines particuliers ? Quel impact a la formation aux vertus et aux valeurs dans ces domaines ??

-Nous examinons de nombreuses professions et pas seulement celles que nous avons étudiées jusqu'à présent. Nous nous sommes également intéressés aux travailleurs sociaux et aux officiers de police.

La grande majorité des professions, des métiers et des occupations dans les sociétés civiles et civilisées ont des codes de conduite plus ou moins formels, ou des codes de déontologie conçus pour garantir une pratique bonne et équitable, et pour protéger les clients du contraire.

Toutefois, ces codes ne sont pas suffisants pour garantir le respect de ces codes par chaque travailleur. De ce point de vue, de nombreuses erreurs ou scandales professionnels dans des contextes d'intérêt public, tels que la politique, le droit, la médecine, le travail social, l'éducation ou les affaires, pourraient être attribués à une faiblesse personnelle, à un manque de détermination, à l'avidité ou simplement à la folie professionnelle : en bref, à des défaillances du caractère moral de l'individu. Nous reconnaissons que toutes les professions doivent acquérir les qualités morales d'intégrité, de courage, de maîtrise de soi, de service, de générosité, etc. pour être un bon professionnel. Ceci est universel.

Vocations

Pedro de Andrés : "Sans le témoignage de foi de ma communauté, la question de la vocation ne serait pas apparue en moi".

Ce diacre appartenant au Chemin Néocatéchuménal, qui sera ordonné prêtre le 6 mai prochain, partage avec Omnes son processus vocationnel, l'importance de la prière et le soutien de sa communauté. 

Maria José Atienza-5 mars 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Pedro de Andrés Leo est un diacre du diocèse de Madrid. Bien que né à Madrid, Pedro a vécu presque toute sa vie à Guadalajara. Il est le quatrième enfant d'une famille chrétienne liée au Chemin Néocatéchuménal. Dans la paroisse de San Nicolás à Guadalajara, il a marché dans la première communauté et à Madrid, il a continué son chemin dans la paroisse de San Sebastián, dans la rue Atocha, dans la sixième communauté.

Pedro termine sa formation au séminaire missionnaire diocésain. Redemptoris Mater - Il a parlé à Omnes de son processus de vocation, de l'importance de la prière et du soutien de sa communauté.

Comment avez-vous découvert l'appel de Dieu à la prêtrise ?

-Pour moi, l'impatience de l'appel est apparue progressivement. À l'âge de 14 ans, lorsque je suis entré dans ma propre communauté, j'ai envisagé sérieusement de devenir prêtre, comme une réponse joyeuse à l'amour inconditionnel du Christ pour moi, qui m'avait été annoncé. Cependant, cette première impulsion ne s'est pas concrétisée en raison de mon refus d'entrer au Petit Séminaire à cause de ma timidité.

Au fil des années, une question forte est apparue en moi : "Seigneur, quelle est ma vocation ? Que veux-tu que je sois ? Pour moi, cette question était fondamentale, et elle est apparue en moi grâce à ma communauté, où nous célébrions la Parole chaque semaine, l'Eucharistie en petite communauté et avions une réunion communautaire mensuelle. Je dois dire que sans le témoignage de foi de mes frères de communauté, surtout des jeunes familles et du prêtre, la question de la vocation ne serait pas apparue en moi.

J'ai terminé le lycée et, comme je ne savais pas comment répondre à cette question, j'ai décidé d'aller à l'université. Cet été-là, en 2012, je suis allée avec ma paroisse et une autre paroisse de Madrid en pèlerinage à Lourdes, où j'ai déposé la question de la vocation aux pieds de la Vierge, car je ne savais pas quoi faire.

Après une année très significative dans la communauté où le Seigneur m'a donné le don, par l'obéissance à Dieu à travers mes catéchistes, de me réconcilier avec mon histoire et de vouloir être chrétien, être saint, je suis allé au pèlerinage des JMJ à Rio de Janeiro, au Brésil. Là, après avoir parlé pour la première fois de mes préoccupations vocationnelles avec un prêtre, le Seigneur m'a appelé dans une eucharistie : "Je suis la Lumière du monde, celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie". Ces paroles du Christ (Jn 8,12) étaient pour moi la véritable vocation : Dieu m'appelait ! Ce n'était plus moi qui cherchais à savoir quelle était Sa volonté pour moi, c'était Lui-même qui parlait et m'appelait. Plein de joie et de nerfs, je me suis levé pour aller au séminaire pour la rencontre vocationnelle avec les initiateurs du Chemin, Kiko et Carmen, à Rio de Janeiro le 29 juillet 2013, mémorial de Sainte Marthe.

Après une année de discernement vocationnel en compagnie de plusieurs prêtres et d'autres garçons qui avaient ressuscité, je suis allé à une retraite pour nouveaux séminaristes avec Kiko et Carmen à Porto San Giorgio (Italie), où j'ai été envoyé au séminaire. Redemptoris Mater de Madrid, que j'ai rejoint le 29 septembre 2014 et où je suis en formation.

Le charisme du Chemin est celui du Kerygma, la première annonce, avec un fort appel à la mission. Comment cette vocation missionnaire est-elle vécue déjà dans le temps de préparation au sacerdoce ?

-Nous vivons cette vocation avec une grande joie et gratitude envers le Seigneur, car nous savons que nous n'avons rien mérité et que tout est un don de sa part. Spontanément, notre disponibilité pour la mission naît en nous grâce au fait que, pendant le temps de formation et comme partie fondamentale de celle-ci, nous faisons le Camino en communauté comme un frère de plus, en participant aux célébrations de la Parole, de l'Eucharistie et de la Convivencia (ce que nous appelons dans le Camino trépied) avec des familles, des célibataires, des jeunes, des personnes âgées, des prêtres... Nous sommes un chrétien de plus qui suit le Christ dans l'Église. De cette relation avec le Christ, qui nous aime comme des pécheurs, naît le zèle pour l'évangélisation, pour la mission. ad gentes.

En outre, pendant deux ans, nous sommes envoyés en mission itinérante comme partie fondamentale de notre formation. Là, comme membres d'une équipe de catéchistes ou accompagnant un prêtre dans l'évangélisation, nous avons la grâce de participer activement à l'annonce de l'Évangile, de sorte que notre vocation missionnaire est renforcée et confirmée par le Seigneur.

Une simple question... Êtes-vous pleinement heureux ?

-Aujourd'hui je peux dire oui, je suis heureux. La source de cette joie et de ce bonheur ne se trouve pas dans les biens, ni même dans les valeurs humaines. Le bonheur me vient de l'intimité avec le Christ. Il est celui qui m'a appelé, le garant de ma vie. Évidemment, je vis tout cela dans la précarité, comme tout le reste de la vie chrétienne.

"Nous portons ce trésor dans des vases d'argile", dit saint Paul. C'est pourquoi la prière quotidienne est une partie fondamentale de ma vie, à travers la liturgie des heures, la lecture priante des Saintes Écritures, la lecture spirituelle, la prière contemplative.....

Dans cette précarité, il y a des moments où la peur de l'avenir surgit, mais c'est avec le Christ que je peux quitter ma terre et ma parenté, comme Abraham, pour la terre qu'Il me montrera, où Il m'attend déjà et où Il m'unira à sa croix, qui est la source de l'évangélisation.

États-Unis

Des milliers de personnes font leurs adieux à l'évêque auxiliaire de Los Angeles

Plus de cinq mille personnes ont assisté à la messe de funérailles de l'évêque auxiliaire David O'Connell, assassiné le 18 février à son domicile dans la banlieue de Los Angeles (Californie), à la cathédrale de Notre-Dame de Los Angeles.

Gonzalo Meza-4 mars 2023-Temps de lecture : 3 minutes

La cérémonie était présidée par Mgr Jose Gomez, archevêque de Los Angeles, qui était accompagné des cardinaux Roger Mahony, archevêque de Los Angeles, Blase Cupich, archevêque de Chicago et Robert McElroy, évêque de San Diego (Californie), ainsi que de 34 évêques et 50 prêtres. Cette messe a été la conclusion des rites funéraires qui ont débuté le mercredi 1er mars à l'église St John Mary Vianney, située dans la région pastorale de San Gabriel, où Mgr O'Connell était vicaire épiscopal.

"Il incarnait l'image de Jésus, le bon berger".

Mgr David O'Connell était l'un des évêques les plus aimés de l'archidiocèse de Los Angeles, comme en témoignent les milliers de personnes et de paroissiens qui ont assisté aux rites funéraires pendant trois jours, y compris les autorités civiles, les dirigeants de diverses confessions chrétiennes et les représentants de diverses religions. Mgr O'Connell incarnait l'image de Jésus, le Bon Pasteur, comme l'a souligné le cardinal Mahony lors de son homélie à la messe de la veillée du jeudi soir.

"L'évêque David comprenait la primauté du baptême et la mission qu'il exige pour tout le peuple de Dieu. C'est pourquoi l'évêque David appelait, habilitait et envoyait en mission les personnes ou les groupes avec lesquels il travaillait. O'Connell ne quittait pas une réunion sans assigner ou rappeler à quelqu'un sa mission". Son charisme et sa sagesse venaient du Saint-Esprit, a déclaré le cardinal.

"La mission que nous avons maintenant est d'aller à cet endroit spécial dans nos cœurs, comme David nous l'a enseigné, [pour entendre] la voix de l'Esprit Saint. Viens Seigneur Jésus. Viens Saint-Esprit", a conclu M. Mahony en larmes.

"Il n'a jamais rien demandé en retour.

Lors de l'éloge funèbre de vendredi, l'un des neveux de l'évêque assassiné, venu d'Irlande pour la cérémonie, a déclaré : "Oncle Dave était une source d'inspiration. Il nous a appris que si vous avez la possibilité d'aider quelqu'un, vous devez le faire. Tout ce qu'il voulait, c'était rendre les choses plus faciles pour les autres. Et il n'a jamais rien demandé en retour.

L'un des aspects les moins connus est que l'évêque voulait être comédien et qu'il a essayé une fois, "mais heureusement, il avait un autre travail, où il s'en sortait apparemment mieux", a déclaré le neveu de l'évêque, également nommé David O'Connell.

Les moments de tristesse et d'espoir étaient également visibles chez Mgr José Gómez, dont la voix s'est brisée à plusieurs moments des cérémonies, notamment lorsqu'il a raconté ses anecdotes avec O'Connell, qu'il considérait comme un grand ami.

Un ministère marqué par le souci des pauvres

Le chagrin a fait place à la consolation lorsque M. Gómez a lu le télégramme envoyé au nom du pape François et signé par le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin : "Profondément attristé d'apprendre la mort prématurée et tragique de l'évêque auxiliaire David O'Connell, Sa Sainteté envoie ses sincères condoléances et assure de sa proximité spirituelle la famille, les paroissiens, les religieux et le clergé de l'archidiocèse. Le ministère sacerdotal et épiscopal de l'évêque dans l'Église de Los Angeles a été marqué par sa profonde préoccupation pour les pauvres, les immigrants et les personnes dans le besoin. Ils ont également souligné ses efforts pour défendre le caractère sacré et la dignité de la vie et son zèle à promouvoir la solidarité, la coopération et la paix dans la communauté locale. Sa Sainteté prie pour que tous ceux qui honorent sa mémoire rejettent les voies de la violence et vainquent le mal par le bien".

Bien que la cause du meurtre soit en cours d'investigation, les autorités locales ont indiqué qu'il s'agissait d'un meurtre perpétré par le mari de l'employée de maison de l'évêque.

À l'issue de la messe de funérailles, le corps de Mgr O'Connell a été enterré dans le mausolée de la cathédrale de Los Angeles.

Mgr David O'Connell est né dans le comté de Cork, en Irlande, en 1953. Il a été ordonné prêtre et incardiné dans l'archidiocèse de Los Angeles, en Californie, en 1979.

Le pape François l'a nommé évêque auxiliaire en 2015 et il a été affecté comme vicaire épiscopal de la région de San Gabriel, l'une des cinq régions de l'archidiocèse de Los Angeles.

Culture

Les sources des informateurs religieux

Le rôle du journaliste du Vatican dans le paysage médiatique actuel, ses défis et ses difficultés, sont l'objet d'étude de la 10e édition du cours de spécialisation en information religieuse organisé par l'association ISCOM en collaboration avec la Faculté de communication de l'Université pontificale de la Sainte-Croix et l'Association internationale des journalistes accrédités auprès du Vatican (AIGAV).

Antonino Piccione-4 mars 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le secteur du reportage religieux est l'un des plus complexes du paysage journalistique, en raison du besoin de compétences très spécifiques et de la nécessité de diffuser des informations à un public non spécialisé sans les banaliser ni les déformer. Il n'est pas rare que les sources officielles ne soient pas disposées à dialoguer avec les journalistes en temps utile et de manière approfondie. À tel point que le silence devient la norme.

Ce sont quelques-uns des points qui sont apparus lors de la table ronde qui a présenté la 10e édition du cours de spécialisation en information religieuse, une initiative promue par l'Institut européen de recherche sur le développement. Association ISCOM en collaboration avec le Faculté de communication de l'Université pontificale de la Sainte-Croix et l'Association internationale des journalistes accrédités auprès du Vatican (AIGAV).

Sources officielles et non officielles

"La première source reste le pape lui-même. Ses discours, ses allocutions, ses homélies, ses interviews". C'est ce qu'affirme Manuela Tulli, journaliste à l'ANSA, pour l'agence de laquelle elle couvre le Vatican et l'information religieuse. Elle a notamment publié 'Francesco, un nome un destino' (Laruffa) sur la vie de saint François de Paule, 'Eroi nella fede' (Acs) sur la situation des chrétiens en Égypte. Lauréat en 2017 du prix de journalisme dédié à Giuseppe De Carli sur l'information religieuse. Il a récemment participé au projet éditorial 'Quaderni del Vaticano' en préparation du Jubilé 2025 avec un court essai sur 'Le sens de la vie'.

Parmi les sources officielles, poursuit Tulli, "la salle de presse du Vatican, le Bulletin, les communiqués, les médias du Vatican (Vatican News, Osservatore Romano, Radio Vatican). Et puis les comptes officiels sur les réseaux sociaux : Pontifex, TerzaLoggia, ceux des cardinaux, des évêques et des dicastères".

Pour les informations nationales ou locales, Tulli mentionne le bureau de communication sociale du CIS, l'agence Sir, Avvenire, Tv2000, les sites web et les publications des diocèses.

Intéressante est la référence à la couverture de l'activité judiciaire, "utile non seulement pour connaître les faits de tel ou tel procès, mais aussi les mécanismes des décisions et les pratiques suivies". Au-delà des affaires elles-mêmes, on prend conscience, à travers les audiences du tribunal du Vatican, de bribes de la vie entre les murs léonins qui, autrement, resteraient inconnues. À titre d'exemple, Tulli évoque le procès pour abus présumé au Preseminary.

Faisant référence aux sources non officielles, le journaliste de l'ANSA souligne comment "les informations du Vatican doivent être patiemment construites au fil du temps. Elle est le fruit de relations qui ne sont pas toujours faciles à établir. Il est nécessaire d'avoir un large spectre de sources pour éviter d'être instrumentalisé". Il y a les fonctionnaires des dicastères de la Curie mais aussi, conclut Tulli, les ambassades auprès du Saint-Siège, les universités pontificales, les experts en la matière : "Tout peut contribuer à la construction d'un tableau comme autant de petites pièces d'une mosaïque".

Compétition et camaraderie

Un tableau enrichi par les interventions de Francesco Antonio Grana et de Loup Besmond de Senneville. Le premier, un vaticaniste d'il fattoquotidiano.it et secrétaire du Prix Cardinal Michele Giordano, observe "que même la plus haute des sources - le pontife - peut mentir et manipuler le journaliste".

Parmi les publications de Grana sur la vie de l'Église, il a édité le livre du pape François Une encyclique sur la paix en Ukraine (Terra Santa Edizioni).

De Bergoglio, dont il est un ami personnel, il loue son "grand sens journalistique et sa grande capacité à gérer la communication de crise (pédérastie, affaire Orlandi, etc.)".

Malgré la saine et inévitable concurrence entre vaticanistes, Grana identifie le professionnalisme, le savoir-faire et la sensibilité de certains de ses collègues comme la valeur ajoutée d'un reportage religieux objectif, car en fin de compte, dit-il, "c'est la signature elle-même qui donne de la véracité aux faits".

"Il n'existe pas de stratégie de communication véritablement organisée".

"La difficulté des sources d'information religieuse, la nécessité d'un haut degré de compétence, le manque de communication entre les acteurs, leur manque de professionnalisme, le choix du silence, avec la conviction que les bonnes choses ne font pas de bruit". Telles sont, de l'avis de Loup Besmond de Senneville, correspondant au Vatican du quotidien français "La Croix" et président de l'AIGAV, les critiques les plus évidentes d'un système dans lequel "il n'y a pas de stratégie de communication véritablement organisée, avec l'absence de deux éléments essentiels qui existent dans toutes les autres institutions politiques : le off et le on".

Cela oblige les professionnels de l'information religieuse "à avoir leurs propres sources", dit Besmond de Senneville, "pour apporter de nouvelles informations et aider à comprendre la réalité : pourquoi le Pape a dit un mot ou pas ; pourquoi il a agi d'une certaine manière ou pas".

En matière d'information religieuse, dit-il, les universités sont également d'excellentes ressources, souvent négligées, et abritent de nombreux experts. "Je pense à Sant'Anselmo pour la liturgie, à Pisai pour l'islamologie, à la Grégorienne et à Sainte-Croix pour le droit canonique. A Rome, les diplomates constituent également un réseau important".

La difficulté est d'avoir des sources qui parlent et qui acceptent d'être citées. Personnellement, conclut Besmond de Senneville, cela pose pas mal de problèmes à nos lecteurs, qui ne comprennent pas les difficultés. Beaucoup sont convaincus qu'une source anonyme est une source inventée.

L'auteurAntonino Piccione

Vatican

Massimiliano PadulaFrançois s'attaque aux problèmes d'aujourd'hui".

Massimiliano Padula, sociologue des processus culturels et communicationnels à l'Institut pastoral de l'Université pontificale du Latran, explique dans cette interview les clés de la pensée sociologique du pape François.

Giovanni Tridente-4 mars 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"Parvenir à une vision globale qui embrasse l'existence chrétienne dans sa complexité". C'est ainsi que Romano Guardini explique le sens de "Liberté, grâce, destin", l'une de ses études les plus significatives. Et ce n'est pas un hasard si Jorge Mario Bergoglio puise une grande partie de son magistère dans le penseur et théologien italien, aujourd'hui Serviteur de Dieu, au point de lui "attribuer" la démarche interprétative de son premier Exhortation apostolique Evangelii GaudiumLa Magna Carta de tout son pontificat.

Dans le document, le pape François cite les propos suivants du pape lui-même Guardini lorsqu'il demande comment évaluer les processus qui construisent un peuple : "Le seul modèle pour une évaluation réussie d'une époque est de se demander dans quelle mesure la plénitude de l'existence humaine s'y développe et atteint une authentique raison d'être, conformément au caractère particulier et aux possibilités de l'époque elle-même" (EG, 222).

Ces prémisses ouvrent la voie à une interprétation claire et compréhensible de ce qu'est la société pour le pape François. Il explique Massimiliano PadulaSociologue des processus culturels et communicatifs à l'Institut pastoral de l'Université pontificale du Latran, interviewé à l'occasion du dixième anniversaire du pontificat du pape argentin.

Selon vous, est-il possible d'esquisser une sorte de "sociologie du pape François" au cours de ces dix années ?

Je réponds en citant Romano Guardini et son étude "La fin de l'âge moderne" qui, d'une certaine manière, a anticipé le débat actuel sur la post-modernité et la sécularisation. Bien qu'il ne soit pas sociologue, Guardini a esquissé des catégories socio-historiques qui sont depuis longtemps au centre des recherches des sociologues généraux et, en particulier, des sociologues de la religion. Le pape François suit cette ligne, guidé (comme Guardini) par la lumière de la foi. Mais il fait plus : il regarde les problèmes d'aujourd'hui, incarnés dans la vie collective et dans la vie individuelle.

Pouvez-vous nous donner un exemple ?

-Assez de lecture Laudato si' pour comprendre dans quelle mesure Bergoglio utilise un "regard sociologique" pour analyser la société (il l'appelle la "famille humaine"). Dans l'encyclique, il souligne l'environnement comme un fait social qui génère des changements, souvent peu encourageants pour le développement humain intégral.

Il parvient également à saisir certaines des questions les plus pressantes de notre époque : parmi elles, l'accélération, qu'il désigne par le mot espagnol "rapidación". Et qui fait référence à l'étude des sociologues allemands Hartmut Rosa et William E. Scheuerman intitulée "La société à grande vitesse", une configuration de la société qui, d'une part, améliore notre qualité de vie et, d'autre part, crée de nouvelles formes de marginalisation et d'exclusion.

En effet, la marginalisation et l'exclusion sont au cœur des réflexions du Pontife argentin...

-Bien sûr. Ce sont deux catégories interprétatives d'une existence de plus en plus stratifiée, complexe et inégale. Les marginalisés et les exclus sont les pauvres, les immigrés, les personnes âgées et les malades. Mais pas seulement. La marginalisation et l'exclusion touchent tous les individus, tous les groupes sociaux, toutes les micro- et macro-organisations. C'est celle du cœur, ou plutôt de l'indifférence, qui constitue un comportement antisocial et perturbateur.

François en intercepte les diverses manifestations quand, par exemple, il parle d'une "culture du jetable". Mais il ne se limite pas à un simple diagnostic : il nous aide à comprendre comment combler les lacunes, agir et se comporter en vue d'un bien vraiment commun.

Les voyages apostoliques dans les zones frontalières et les pays frappés par la guerre et la misère, les appels à la paix, le passage d'une logique spatiale à une logique processuelle, le dialogue œcuménique, la proposition d'un pacte éducatif mondial, sont quelques-uns des signes de sa thérapie sociale.

Nous pourrions dire - en paraphrasant les caractéristiques de la science sociologique - que le magistère bergoglien englobe une fonction descriptive (fournir les clés pour accéder au monde) et une fonction prescriptive (partager des objectifs et des codes de conduite).

À votre avis, comment la sociologie peut-elle se rapporter au catholicisme à l'avenir ?

-Je crois que leur relation devra de plus en plus se jouer en termes de réciprocité. La sociologie ne pourra aider la religion que si elle est capable de se repenser à la lumière de la société et de ses changements.

Cela ne signifie pas s'abandonner à un relativisme stérile, mais comprendre que la réalité sociale est "ontologiquement" provisoire et doit être lue et vécue comme telle. Lorsque François insiste sur l'abandon de la logique du "cela a toujours été fait de cette façon" (il l'appelle "indietrisme"), il montre qu'il comprend bien les processus de la morphogénétique sociale.

Parmi celles-ci, deux me paraissent particulièrement prospectives pour la réflexion et la recherche socio-religieuse du présent et de l'avenir. Le premier est le déplacement du centre de gravité du christianisme d'une Europe "malade de fatigue" vers une partie méridionale du monde qui, malgré ses nombreux problèmes, fait preuve d'une spiritualité féconde. L'autre est le processus de personnalisation de la foi qui, tout en l'éloignant de la tradition, offre de nouvelles opportunités pour l'évangélisation et pour une pastorale vitale et créative.

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Cinéma

"Heaven Can't Wait" et autres recommandations

Nous vous recommandons des nouveautés, des classiques ou des contenus que vous n'avez pas encore vus au cinéma ou sur vos plateformes préférées.

Patricio Sánchez-Jáuregui-3 mars 2023-Temps de lecture : 2 minutes

LOCKWOOD & CO.

Créateur : Joe Cornish

Acteurs : Ruby Stokes, Cameron Chapman, Ali Hadji-Heshmati

Netflix

Lucy Carlyle est une fille d'une petite ville dans une grande ville. Mais dans ce monde, rien n'est comme il devrait être. Les fantômes peuplent la terre et seuls quelques jeunes gens ont les compétences pour les chasser. Lucy est l'une d'entre eux. Dotée de capacités psychiques, elle fait équipe avec deux adolescents de l'agence de chasseurs de fantômes Lockwood & Co. pour combattre les esprits mortels qui sévissent à Londres, faisant de leur mieux pour sauver la situation sans la supervision d'un adulte.

Lockwood & Co. est une bonne surprise dans le catalogue Netflix. Une série télévisée de thriller, d'aventure et de détective pour tous les publics, développée par Joe Cornish ("Tintin", "Attack the Block"). Elle est basée sur la série de livres du même nom de Jonathan Stroud, plusieurs fois récompensé ("The Screaming Staircase" et "The Whispering Skull"). Elle se compose de huit épisodes et a été diffusée pour la première fois le 27 janvier 2023.

LE PARADIS NE PEUT PAS ATTENDRE

Le bienheureux Carlo Acutis (photo CNS/courtesy Sainthood Cause of Carlo Acutis)

Directeur : José María Zavala

Script : José María Zavala

Musique : Luis Mas

AU CINÉMA

Documentaire sur la vie célèbre de Carlo Acutis, un jeune bienheureux décédé en 2006, dont le charisme et la célébrité continuent de susciter passion et dévotion. À seulement 15 ans, sa vie est devenue une force imparable qui ne connaît pas de frontières. Grâce à José María Zavala ("L'aube à Calcutta", "Le mystère de Padre Pio") arrive ce livre avec une douzaine de témoignages de personnes de tous âges et de toutes nationalités qui ont été touchées par la grâce de Dieu à travers l'intercession de Carlo Acutis. Ces témoignages sont entrelacés avec des moments importants de la vie du jeune bienheureux, entrecoupant le documentaire et la fiction dans le but de montrer de manière plus vivante toute la vie et l'impact de l'homme vénéré.

L'auteurPatricio Sánchez-Jáuregui

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Évangile

La dernière prière de Jésus à Gethsémani

Il n'y a pas deux Esters qui se ressemblent. Objectivement et subjectivement parlant. Chaque tour de vis est semblable au précédent, mais pas le même, car la vis est maintenant plus profonde qu'avant.

Gustavo Milano-3 mars 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le Carême est à nos portes. Tout comme, au cours de l'année, il y a des moments pour cueillir des figues, des mandarines ou des fraises, il y a aussi des moments pour récolter plus de grâce dans le champ de Dieu qu'est le monde. Au cours de ces quarante jours précieux, dans la région méditerranéenne - où Jésus est né, a vécu et est mort - et dans d'autres parties du monde, nous verrons fleurir les plantes les plus courageuses, celles qui ont été capables de surmonter un nouvel hiver. Cela peut servir de rappel pour se préparer à l'événement central de l'année chrétienne : la Pâque de la Résurrection du Seigneur.

La même histoire chaque année ? Non, aucune Pâques est égale à une autre. Objectivement et subjectivement parlant. Chaque tour de vis est semblable au précédent mais pas le même, car maintenant la vis est plus profonde qu'avant. C'est pourquoi il vaut la peine de revoir les principaux événements de la vie de Jésus-Christ avec une petite série d'articles qui vous aideront à apprendre ou à vous souvenir de la signification très particulière de cette première (et sanglante) Pâque à Jérusalem.

Le Jardin des Oliviers

Nous sommes situés dans le jardin des Oliviers, appelé aussi Gethsémani, où l'âme du Christ a commencé à être troublée. Les mots qu'il utilise ("Mon âme est triste jusqu'à la mort" : Mt 26, 38) proviennent de la Psaume 43, 5Cela commence déjà à offrir une clé d'interprétation à tout ce qui va suivre jusqu'au lendemain : les livres de la Bible Les femmes juives prophétisaient déjà la souffrance du Seigneur.

Ce jardin est situé à la périphérie de Jérusalem, séparé par la vallée de la rivière Kidron. Gethsémani, ou littéralement "presse à huile" en hébreu, est l'un des sites les plus vénérés du christianisme. Comme l'explique clairement le pape Benoît XVI dans son livre "The Gethsemane of Jerusalem", "The Gethsemane of Jerusalem".Jésus de Nazareth".Les arbres actuels ne datent pas de l'époque du Christ, car l'empereur romain Titus, en 70 après J.-C., fit abattre tous les arbres autour de Jérusalem, y compris ceux du mont des Oliviers. Pierre, Jean et Jacques, les plus particuliers des apôtres, s'y rendirent avec Jésus. 

De là, vous pouvez voir de près le magnifique Temple et la partie la plus haute et la plus ancienne de la ville. Le Seigneur avait l'habitude de s'y réunir avec ses disciples - y compris Judas Iscariote - pour prier dans le calme et avec une bonne vue. Le Jeudi saint fut la dernière fois qu'il le fit, et c'était la nuit. 

Se détournant des trois, le Christ se prosterne à terre, une façon inhabituelle de prier pour un Juif, habitué à élever son âme vers Dieu debout et peut-être les bras ouverts, dans une attitude de disponibilité et de réceptivité. Le groupe venait de terminer le souper, et tout le contexte de la célébration de la Pâque, ajouté au rythme intense habituel de la prédication avec le Maître, les endormait irrésistiblement. Outre ces raisons naturelles - auxquelles, d'ailleurs, Jésus était également soumis - il y avait des raisons surnaturelles : le trio ne partageait pas les préoccupations du Seigneur, il n'avait pas compris correctement les trois annonces de la Passion qui lui avaient été faites, il ne vibrait pas à l'unisson des aspirations rédemptrices de Jésus.

Plus tard, lorsqu'ils ont essayé de mettre tout cela par écrit (Jean directement par son évangile, et Pierre par l'évangéliste Marc), ils ont pu se souvenir des réprimandes affectueuses que le Christ leur a adressées ce jour-là ; au lieu de cela, Marc a dû reconstituer, sur la base du Notre Père et d'autres enseignements de Jésus, ce qu'il aurait dit au Père dans sa prière intime, à distance, pendant que les trois élus dormaient de façon incontrôlée. Matthieu et Luc s'inspireront de la source de Marc pour rédiger leurs évangiles. Seul Luc nous dira aussi que le Seigneur a sué du sang pendant cette prière affligée, et qu'un ange est descendu du ciel pour le consoler. Peut-être a-t-il appris cela parce que Jacques le lui a dit.

Trahison

Après avoir aligné toute son intériorité humaine sur la volonté divine, Jésus distingue des torches au loin et les bruits croissants de pas et de cliquetis métalliques qui s'approchent. Il sait de qui il s'agit : Judas avec un groupe de Juifs. Malgré cela, il ne cesse d'appeler son ancien apôtre "ami", car son omniscience ne l'empêche pas de donner à Judas une dernière chance de se repentir. En vain : c'est l'heure des ténèbres. Alors son courage est tel que la simple phrase "Je suis" met Judas et son groupe à terre. Tout juif du premier siècle de notre ère qui entendait l'expression "Je suis" se souvenait immédiatement des paroles de Dieu à Moïse lorsqu'il lui demandait son nom : "Je suis qui je suis", répondit Dieu, ce à quoi le patriarche lui-même ne pouvait répondre.

Pierre, expérimenté et prudent, avait apporté avec lui une épée et a réagi violemment : il a coupé l'oreille de l'un de ses adversaires. Dans son empressement désordonné à protéger son Dieu et Seigneur bien-aimé, il avait auparavant essayé par des mots de le dissuader d'affronter la mort, et pour cela il avait été sévèrement réprimandé ; maintenant, cependant, il va plus loin et essaie d'empêcher cette issue par la violence, et de nouveau il est corrigé. Un dernier miracle de guérison physique, le rétablissement de l'oreille droite du pauvre Malchus, confirme que même dans des situations extrêmes, Jésus ne cesse d'être miséricordieux et compatissant envers tous.

Dans le livre "L'agonie du Christ".Saint Thomas More souligne le fait que, bien que Judas ait livré Jésus pour qu'il soit tué, la propre mort de Judas a précédé celle de Jésus. En effet, saint Matthieu nous dit que Judas, "après avoir jeté les pièces d'argent dans le Temple, alla se pendre" (Mt 27,5). Pauvre homme ! Cherchant la mort de celui qui lui avait donné la vie terrestre et la vie éternelle, il finit par se suicider comme un condamné. Si seulement tout avait pu se résoudre au dernier moment par un simple et sincère acte de contrition ! 

Mais Judas n'était pas le seul apôtre à trahir. Tous les autres, à l'exception de l'adolescent Jean, ont fui comme s'ils n'avaient jamais rencontré Jésus ou promis de souffrir le martyre pour lui. En fait, ils ne le connaissaient pas encore pleinement, c'est pourquoi ils ont fui. Nous aurions très probablement fait de même. Affronter la mort pour le Christ est une grâce, et nous ne la recevons que si Dieu veut bien nous la donner. Cependant, c'est à ce moment-là que le Seigneur allait être abandonné. La foule s'est emparée de Jésus et, comme un malfaiteur, l'a emmené. Ils voulaient débarrasser Israël de celui qui leur semblait être un faux prophète ou un faux Messie. Ils pensaient sauver Israël. Et, indirectement, ils l'ont fait, mais malgré eux. Le plan de Dieu s'accomplit.

L'auteurGustavo Milano

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Ressources

Les richesses du Missel romain : les dimanches de Carême (II)

Nous continuons à nous plonger dans le Missel romain pour nous imprégner de la richesse du Carême. Cette fois, nous nous penchons sur le passage de la Transfiguration.

Carlos Guillén-3 mars 2023-Temps de lecture : 3 minutes

La Collecte du deuxième dimanche de Carême est un texte de composition nouvelle. Il ne s'inspire pas de la tradition romaine, mais de sources liturgiques provenant d'autres traditions occidentales, telles que les anciennes traditions espagnoles et françaises ; mais il s'inspire surtout de l'esprit de l'Église. Évangile qui, depuis des siècles, est liée à ce jour : la Transfiguration du Seigneur (Mt 17,1-9 et parallèles). Il faut reconnaître qu'en général, il n'est pas courant qu'il y ait une relation aussi étroite entre les prières et les lectures de la messe dominicale. 

O Dieu, tu nous as ordonné d'écouter ton Fils bien-aimé,nourris notre esprit de ta parole ;de sorte que, avec un regard propre,Laisse-nous contempler avec joie la gloire de ton visage.Deus, qui nobis diléctum Fílium tuum audíre praecepísti,verbo tuo intérius nos páscere dignéris,ut, spiritáli purificáto intúitu,glóriae tuae laetémur aspéctu.

Le besoin de faire une pause

À première vue, il pourrait sembler que cette prière ne corresponde pas à l'idée que nous nous faisons généralement du Carême, qui est davantage liée au thème de la conversion et de la pénitence. Mais ce que l'Église veut, c'est renforcer notre foi pour que nous vivions le Carême de la bonne manière, comme Jésus l'a fait avec ses apôtres lors de cette dernière montée à Jérusalem avant sa Passion. Ce recueil nous aide à prier le mystère de la Transfiguration. 

Il suit une structure très classique. D'abord, une simple invocation à Dieu le Père. Ensuite, l'anamnèse, qui véhicule une référence aux paroles du Père sur le Fils : "Celui-ci est mon Fils, le Bien-aimé, en qui j'ai mis toute mon affection ; écoutez-le". Enfin, deux demandes par lesquelles le prêtre recueille les prières de toute l'assemblée.

Avant de parler de ce que nous demandons à Dieu, il semble nécessaire de s'arrêter sur ce que Dieu nous demande : d'écouter son Fils. La conversion ne sera possible que si nous écoutons Jésus. Les œuvres de pénitence n'auront de sens que si elles servent à nous rendre plus libres d'écouter Jésus. Il ne sert à rien d'avoir des pratiques fermées sur elles-mêmes, faites pour le plaisir de les faire, ou qui nous font nous enfermer dans une complaisance spirituelle, avec le danger conséquent du "pélagianisme" contre lequel le pape François met en garde.

La liturgie imminente de la Word est le moment privilégié de l'écoute de Dieu, car à travers la proclamation des lectures, Dieu parle à son peuple et le Christ lui annonce son Évangile. De son côté, le peuple assemblé accueille et fait sienne la Parole de Dieu par son chant, par ses acclamations et aussi par son silence méditatif.

Se préparer à la gloire

Cette collection est directement liée à l'Évangile et à toute la liturgie de la Parole. Cela devient plus évident lorsque nous examinons la première demande : que Dieu daigne nous nourrir intérieurement de sa parole. Nous nous souvenons alors que, par le biais de la Sainte MesseDieu nourrit son peuple à la double table de la Parole et du Pain eucharistique. Le Bon Pasteur nous donne de bons pâturages comme nourriture, il nous instruit, nous enseigne, "car l'homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu". Il nous donne même Lui-même en nourriture. Telle sera notre subsistance pendant le jeûne et l'abstinence du Carême. 

La Parole de Dieu a un caractère performatif. Il a expliqué Benoît XVI dans l'exhortation apostolique Verbum Domini : " Dans l'histoire du salut, il n'y a pas de séparation entre ce que Dieu dit et ce qu'il fait ; sa Parole elle-même se manifeste comme vivante et efficace ". Par conséquent, c'est sa Parole, en entrant en nous, qui nous amènera à une perspective spirituelle purifiée (spiritali purificato intuitu). C'est ce que le Carême vise à obtenir.

Ici, notre conversion est exprimée en termes de regard intérieur de l'âme, car elle est mise en relation immédiate non pas tant avec ce que nous laissons derrière nous (le péché) qu'avec ce que nous voulons atteindre : être recueilli (laetemur) avec le visage, avec l'apparence sensible, avec la présence devant nous (aspectu) de la gloire divine. Ce que Pierre, Jacques et Jean ont pu faire pendant un instant sur le Thabor, et ce dont ils jouissent déjà éternellement au Ciel. Ainsi, il nous est dit que vivre le Carême, c'est revivre mystiquement l'événement du Thabor, se préparer à la gloire du Ciel, en se laissant nourrir et purifier par Dieu ici-bas.

L'auteurCarlos Guillén

Prêtre du Pérou. Liturgiste.

Vatican

Le pape demande des prières pour les victimes d'abus

En ce mois de mars, le pape François demande des prières pour toutes les victimes de violations des droits de l'homme. abus.

Paloma López Campos-2 mars 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Le pape François demande des prières en ce mois de mars pour les victimes d'abus, qui doivent être "au centre" de toutes les initiatives visant à les accompagner et à les aider.

Il est important, souligne le Pape, de demander le pardon, mais ce n'est pas suffisant, ce n'est "pas assez". Il est nécessaire de promouvoir "des actions concrètes pour réparer les horreurs qu'ils ont subies et pour éviter qu'elles ne se répètent".

Lorsqu'il s'agit d'abus, dit le Souverain Pontife, "l'Église doit être un exemple pour aider à les résoudre, pour les faire apparaître au grand jour dans la société et dans les médias", dit-il. familles".

Le site vidéo La déclaration complète du pape peut être consultée ici :

Vatican

Le pape met en garde : "Des idéologies tentent de transformer l'Église en un parti politique".

Rapports de Rome-2 mars 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Lors de sa dernière audience, avant d'entamer ses exercices spirituels de Carême, le pape a évoqué la menace des idéologies, expliquant que celles-ci tentent de transformer l'Église en un parti politique.

Les mises en garde constantes du pape François contre les idéologies ont un fil conducteur : au lieu de s'y perdre, l'Église doit se concentrer sur sa mission dans le monde.


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Écologie intégrale

Défendre la vie en mars : science contre idéologie

L'Espagne est confrontée à une Marche pour la vie, avec le congrès "En la brecha" et la Marche "Oui à la vie" le dimanche 12, tandis que dans l'Amérique "post-Roe" et "post-Dobbs", la défense de la vie continue de prospérer.

Francisco Otamendi-2 mars 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Mars est le mois de la vie dans le calendrier espagnol. Il n'est donc pas surprenant que Madrid et le CEU accueillent ce week-end les événements suivants congrès In the breach", organisé par la Fédération espagnole des associations pro-vie, qui met l'accent sur la protection de l'embryon. Lors de l'inauguration de ce symposium, qui en est à sa 25e édition, Alfonso Bullón de Mendoza et le Dr. Alicia Latorre, Président de la Fédération Pro-Life.

Alicia Latorre a déclaré à Omnes que "En la brecha veut refléter, d'une part, que tout ce qui va être proposé au congrès est en contact direct avec la réalité, avec les difficultés de nombreux êtres humains à différents moments de leur existence. Nous ne parlons pas en théorie et ne donnons pas notre avis à distance. Vous êtes dans la brèche".

"D'un autre côté, se tenir dans la brèche, c'est se tenir dans cette fissure par laquelle une forteresse est vulnérable. Parce que ce mur de violence, d'ignorance, d'injustice, de mensonges et de manipulation, de culture de la mort, doit tomber", dit-il. "Et cela est possible simplement en montrant la vérité, la grandeur de chaque vie humaine, et en démasquant les stratégies idéologiques et économiques qui ont tenté d'envahir la société et les cœurs. Et avec un amour et un dévouement profonds pour chaque être humain". 

D'autre part, la plateforme Oui à la vie a invité la société civile à célébrer la Journée internationale de la vie et a appelé à une marche à Madrid le dimanche 12 mars, soutenue par plus de 500 associations et entités civiques. Alicia Latorre, Amaya Azcona (Red Madre), Álvaro Ortega (Fundación + Vida), Javier Rodriguez et Marcos Gonzalvez (Foro de la Familia), Rosa Arregui (Adevida), Marta Velarde (+Futuro), Ana del Pino (One of Us), Eva María Martín (Andoc) ; Oscar Rivas (Educatio Servanda) ; et Reme Losada (Aesvida), entre autres, ont participé à la présentation.

États-Unis et Europe : des chemins divergents

Il semble que les États-Unis et l'Europe évoluent actuellement dans la direction opposée sur les questions pro-vie. Ils en sont d'ailleurs conscients, comme l'a démontré une fois de plus l'action massive de la Commission européenne. Marches à Washington et Los Angeles, que la lutte pour la défense de la vie est entrée dans une nouvelle phase dans la nouvelle phasecomme l'indique le slogan de la marche : "Prochaines étapes. Marcher dans un L'Amérique après Roe"l'Amérique post-Dobbs", en accentuant le "ensemble", ensemble.

D'un autre côté, il est vrai que la Cour suprême des États-Unis, dans son Arrêt Dobbs contre JacksonLe Comité pour l'élimination de la discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), a rappelé que l'avortement n'est pas un droit fédéral, et qu'il n'a aucun fondement dans la Constitution, l'histoire et la tradition de la nation, comme l'a souligné José Ignacio Rubio dans une jour de la section de droit canonique du Barreau de Madrid.

Mais il est également vrai que chaque État légifère désormais en la matière et que, par exemple, comme l'a rappelé le professeur Rubio, l'avortement est légal dans 15 États sur la base de la viabilité du bébé ; il est légal sans limite de gestation dans 5 États et dans la capitale, Washington, et illégal dans 13 États.

En résumé, "Dobbs est un jalon juridique majeur, à la valeur symbolique indéniable. Toutefois, il ne signifie pas que l'avortement a été aboli aux États-Unis d'Amérique", a-t-il rappelé. Rafael Palomino en Omnes. C'est vrai, mais on pourrait dire qu'une faille s'est ouverte dans le mur.

En Europe, en revanche, des pressions sont exercées pour inclure l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE, et l'idéologie continue de progresser dans l'arène législative et dans les tribunaux face à la preuve scientifique que nier l'existence d'une nouvelle vie dans le ventre d'une femme enceinte dès la conception est irrationnel, comme l'ont souligné les évêques espagnols de la sous-commission épiscopale pour la famille et la défense de la vie de la Conférence épiscopale espagnole.

Le président de ce sous-comité, Monseigneur José Mazuelosse référant au jugement à venir en Espagne, a déclaré : "Un tribunal a été créé pour faire passer une loi injuste, idéologique et anti-scientifique.

Sur le front de l'UE, le Fondation de l'université CEU de San Pabloen même temps que Un de nous et plus de 50 organisations civiles ont organisé une conférence internationale à Bruxelles pour s'opposer à l'inclusion de l'avortement comme droit fondamental. Le président de la fondation CEU, Alfonso Bullón de Mendoza, a averti que "il s'agit d'une revendication totalitaire sur la partie de la population européenne, voire des pays entiers, qui ne sont pas d'accord sur une question aussi grave"..

L'auteurFrancisco Otamendi

Lectures du dimanche

Chercher le visage du Christ. Deuxième dimanche de carême (A)

Joseph Evans commente les lectures du deuxième dimanche de carême et Luis Herrera prononce une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-2 mars 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Dans la première lecture de ce dimanche, Dieu fait une triple promesse à Abraham : une terre, une descendance et un "nom". De lui naîtra une grande nation et Dieu conclut : "Toutes les tribus de la terre seront bénies à cause de toi".. Ces promesses sont en fait un avant-goût de la plus grande bénédiction qu'est la vie éternelle en Dieu. Plus qu'un territoire terrestre, mais le royaume céleste ; plus qu'une descendance humaine, pour jouir de la félicité éternelle avec le peuple de Dieu, y compris tous ceux qui sont parvenus au ciel grâce à notre aide - notre descendance spirituelle ; et plus qu'un nom ou une renommée terrestres, pour participer à la gloire divine. 

Un autre texte de l'Ancien Testament suggère cette même idée. Lorsque Dieu explique à Moïse comment le peuple doit être béni par la prêtres nouvellement institué, dit-il : Dis à Aaron et à ses fils : "Vous bénirez ainsi le peuple d'Israël, vous lui direz : "Que l'Éternel vous bénisse et vous garde, que l'Éternel fasse luire sur vous sa face et vous fasse grâce, que l'Éternel lève sur vous sa face et vous donne la paix. (Nb 7,23-26). La "bénédiction", c'est donc que le visage de Dieu, son visage, soit tourné vers nous, pour voir le visage de Dieu. C'était un grand désir dans l'ancien Israël et il était exprimé dans les psaumes : "Mon cœur te dit : je cherche ta face, ô Seigneur". (Ps 27, 8). Saint Paul expliquera plus tard que le ciel, c'est voir Dieu "face à face". (1 Cor 13,12).

Mais qu'est-ce que c'est ? "visage" de Dieu, si Dieu est spirituel ? Jésus-Christ donne la réponse, ou plutôt est la réponse. Dans sa chair humaine, nous voyons le visage de Dieu. Et dans l'évangile de ce jour, nous le voyons en donner un aperçu à ses plus proches disciples. Nous lisons que Jésus "Il fut transfiguré devant eux, et son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière". Si le ciel consiste à voir le visage de Dieu à travers le visage humain glorifié de Jésus, cet épisode était un aperçu et un avant-goût du ciel. Pierre s'est exclamé à juste titre : "C'est bien que nous soyons ici". et a voulu prolonger l'expérience en construisant trois magasins.

Jésus veut encourager ses disciples, qui vont bientôt le voir méprisé et rejeté", "sans figure ni beauté pour qu'on le regarde, ni pour qu'il soit...". beauté pour que nous le souhaitions". (Is 53,2-3). Cette vision de sa gloire doit les fortifier pour l'ignominie qui les attend. C'est pourquoi notre Seigneur insiste lorsqu'ils descendent de la montagne : "Ne parlez à personne de la vision jusqu'à ce que le Fils de l'Homme soit ressuscité des morts". C'est maintenant le temps de la souffrance et du rejet, qui est le chemin nécessaire à la Résurrection. Nous devons mourir pour ressusciter.

Dans la Carême nous enseigne que pour voir le visage divin et humain du Christ au ciel, nous devons contempler et partager son visage douloureux sur la terre : à la fois par notre propre abnégation et notre acceptation de la souffrance et en regardant avec amour le visage des autres qui souffrent autour de nous.

Homélie sur les lectures du deuxième dimanche de Carême (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

La famille, plus qu'un concept

La famille est antérieure à l'État. L'État n'en est pas l'inventeur ou le fondateur, comme la proposition de loi cherche à l'établir.

2 mars 2023-Temps de lecture : 3 minutes

J'ai été très intéressé de lire et d'entendre, par l'intermédiaire des médias, la proposition du ministère espagnol des droits sociaux et de l'Agenda 2030 concernant une future loi prévoyant l'inclusion d'un maximum de seize personnes. différents types de famillesqui a été approuvé en tant qu'avant-projet de loi par le Conseil des ministres le 13 décembre.

La proposition de loi commence par reconnaître qu'il n'existe pas de famille mais des familles et parle de la famille "rapatriée", "interculturelle", "transnationale", "biparentale", etc. Le prétexte d'une telle extension semble être d'établir un système de soutien économique, juridique et social pour toutes les personnes.

Une telle excuse ne justifie pas l'extension du concept de famille à toutes sortes de situations de coexistence humaine, car elle défait le concept de famille. famille.

Les chrétiens regardent toujours le mariage et la famille à la lumière de l'Evangile, mais aussi à la lumière de l'expérience humaine universelle. L'Eglise est éclairée dans sa doctrine sur les questions du mariage et de la famille par l'Evangile, mais non seulement par l'Evangile, mais aussi par l'expérience de l'être humain qu'elle possède après deux millénaires d'existence.

Une première conviction qui découle à la fois de l'Évangile et de cette expérience multiséculaire est que le bien-être des individus et de la société dans son ensemble, dans ses multiples facettes, est étroitement lié au bien-être du mariage et de la famille, c'est-à-dire que le véritable progrès du bien-être, du bien commun, des libertés et de l'égalité que la société réclame sans cesse, est intimement lié à la prospérité de la communauté conjugale et de la famille.

Aux côtés des catholiques, il y a plusieurs millions d'hommes et de femmes d'autres confessions chrétiennes et d'autres religions (juifs, musulmans...) et d'hommes et de femmes de bonne volonté, qui tiennent en haute estime cette communauté d'amour et de respect de la vie qu'est le mariage et la famille.

Face aux nombreux et graves défis au mariage et à la famille qui existent aujourd'hui dans nos sociétés occidentales, en particulier la facilité du divorce (que le Concile Vatican II qualifie d'épidémie), l'avortement, l'amour libre (unions sans engagement public) etc., nous ne pouvons pas perdre le grand trésor de l'humanité de tous les temps qu'est le mariage et la famille.

L'égoïsme humain, l'hédonisme et les utilisations illégales contre la génération sont toujours à la base de tous les défis contre la famille et nous ne pouvons pas être surpris qu'ils apparaissent continuellement dans l'histoire.    

La doctrine de l'Église est fondée sur le caractère sacré du mariage et de la famille. Sans cela, rien ne peut être compris. Il n'est pas une invention humaine ou culturelle, mais il est fondé par le Créateur et possède les biens et les fins qui lui sont propres : une communauté de vie et d'amour établie sur l'alliance des époux, c'est-à-dire sur leur consentement personnel et irrévocable.

Cette alliance est assumée par le Christ à travers le sacrement du mariage, image de l'amour entre le Christ et l'Église, et avec un soutien et un renforcement de cette alliance en ce qui concerne l'irrévocabilité du consentement et la maternité et la paternité.

Ce consentement est, bien entendu, décisif pour la vie et doit être préparé par une formation appropriée. L'objectif principal est l'aide mutuelle, l'amour mutuel, la procréation et l'éducation des enfants.

Le site amour conjugal doit être concilié avec le respect de la vie humaine. Il ne peut y avoir de réelle contradiction entre la loi divine de la transmission de la vie et la promotion d'un amour conjugal authentique.

Lorsqu'il s'agit de conjuguer l'amour conjugal avec la transmission responsable de la vie, la nature morale du comportement ne dépend pas seulement de l'intention sincère ou de l'appréciation subjective, mais doit être déterminée par des critères objectifs tirés de la nature et de la dignité de la personne humaine et de ses actes.

En bref, la famille est antérieure à l'État. Ce dernier n'en est pas l'inventeur ou le fondateur, comme la proposition de loi entend l'établir.                  

L'auteurCelso Morga

Archevêque émérite du diocèse de Mérida Badajoz

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Famille

Nacho TornelLa belle-famille : "Avec la belle-famille, c'est le moment d'additionner".

Nacho Tornel travaille depuis 17 ans avec des couples en crise en tant que médiateur familial. Il a récemment publié Relacionarte, un livre dans lequel, à travers des exemples concrets, il met en évidence l'unité du couple comme clé pour gérer les différents "cercles" dans lesquels évolue la relation familiale.

Maria José Atienza-1er mars 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Médiateur familial et expert en résolution de conflits dans les couples, Nacho Tornel aide depuis plus de 15 ans les couples en crise qui cherchent une solution à leurs problèmes.

Une expérience qui se reflète dans ses livres EnparejArtepublié en 2016 et, récemment RelationsArttous deux publiés par Planeta. Dans ce dernier, Tornel aborde différentes crises, situations complexes et points de friction dans lesquels la plupart des mariages et des couples peuvent d'une certaine manière se refléter.

Tornel, qui combine son travail de thérapeute avec l'enseignement universitaire, souligne dans cette conversation avec Omnes que, même s'il n'est pas certain qu'il y ait plus d'obstacles au mariage aujourd'hui que par le passé, notre "société hautement individualiste nous chuchote sans cesse que nous devons nous écouter nous-mêmes" sans penser à l'autre.

L'un des sujets abordés dans le livre est le pardon entre partenaires. Le pardon se construit-il aussi dans les petites choses ou est-il quelque chose "pour les cas extrêmes" ?

-En effet, le Désolé Il peut s'agir de la décision d'une personne qui choisit d'accepter l'expression d'un profond regret de la part d'une autre afin de mettre de côté un grief et de poursuivre leur relation. Mais cela peut aussi être, dans l'ordinaire, une disposition intérieure à sauvegarder l'intention de l'autre et à ne pas le juger et le condamner intérieurement pour chaque faute présumée qu'il commet.

Comment gérer cette double réalité entre être pardonné et pardonner ?

-Une bonne formule consiste à regarder fréquemment à l'intérieur de soi et à se rendre compte des nombreux défauts et imperfections que nous avons tous et qui affectent la manière dont nous nous comportons avec les autres. En étant conscient de cela, nous serons beaucoup plus indulgents dans les situations où nous nous sentons déçus par l'autre.

Est-ce une bonne idée de gérer la vie de couple comme une liste de "choses que vous avez le droit de faire" ?

Vivre le mariage comme un "do ut des", comme disent les Latins, c'est-à-dire vivre dans un "je te donne ceci et tu me donnes cela", n'a aucun sens.

On vient au mariage pour rendre heureuse la personne que l'on aime le plus au monde et que l'on a choisie par-dessus tout. La formule consiste donc à rechercher le bonheur de l'autre dans les détails de la vie quotidienne : l'écouter, le soigner, le servir avec générosité. Ce vécu dans la réciprocité est la base du bonheur conjugal.

Les écrans sont des voleurs d'intimité dans le mariage et dans la famille.

Nacho Tornel. Médiateur familial et auteur de "RelacionArte".

Les réseaux sociaux ont ouvert la porte à toutes sortes d'intimités. Cette surexposition n'affecte-t-elle pas la conception du mariage ?

- médias sociaux sont une vitrine de magasin et personne ne met un jouet cassé dans une vitrine de magasin de jouets. Nous présentons ce qui est "plus présentable". Sur cette base, nous devrions tous être très prudents dans notre utilisation des médias sociaux et des écrans en général, car ils sont un voleur d'intimité dans le mariage et dans la famille.

Lui et elle doivent savoir laisser le téléphone portable ou la tablette dans un endroit précis : appelez-le un tiroir ou une étagère, afin qu'ils puissent vivre ensemble en se regardant en face et en se parlant dans les yeux sans laisser les messages intempestifs nous distraire de ce qui est vraiment important, à savoir le bonheur que nous recherchons dans notre foyer.

De la part des parents et des enfants

Est-il possible de fixer la limite avant le mariage lorsque, par exemple, des situations telles que l'arrivée d'enfants ne se sont pas encore présentées ?

-Il est essentiel que le couple comprenne qu'à partir du moment où ils se marient et forment un ménage, ils constituent déjà une famille. Leur famille nucléaire. Par conséquent, ils doivent accorder une priorité totale à l'autre dans la prise de décision et dans le fonctionnement quotidien, en laissant derrière eux la famille d'origine, qu'ils traiteront avec affection, mais en gardant à l'esprit que lui et elle passent avant tout. L'un pour l'autre.

Plus concrètement, je recommande aux jeunes couples de ne pas hypothéquer dès le départ leur relation avec leur famille d'origine en établissant que "le samedi nous mangerons chez mes parents et le dimanche chez tes parents", "que nous passerons nos vacances comme ceci...", etc. Je le répète, ce jeune couple est déjà une famille et devrait avoir la liberté et la spontanéité de fonctionner comme il le souhaite et le décide.

Que faire quand on n'a pas la confiance nécessaire pour dire certaines choses à ses parents ?

-Il m'est arrivé de rencontrer cette situation. Je n'ai jamais dit une telle chose à mon père", peut-être dans le sens de le remettre "à sa place".

Eh bien, le mariage et la formation d'une famille est un bon endroit pour mûrir et grandir et il est donc temps, lorsque cela est nécessaire, de parler clairement avec vos parents pour leur faire comprendre que vous êtes maintenant une famille et que vous prenez vos propres décisions ; ou que les commentaires qu'il ou elle a faits à l'égard de votre mari ou de votre femme sont totalement inappropriés et ne peuvent être tolérés, etc.

Les parents, qui seront en âge de le faire, ne changeront certainement pas d'avis, mais ils peuvent et doivent apprendre à respecter le jeune couple et à le laisser prendre ses propres décisions.

Est-il possible d'avoir de telles conversations sans se retrouver dans une "bataille rangée" externe ou interne ?

-Quand il s'agit de la famille de l'autre, vous n'avez probablement pas tort de vous taire, je veux dire que vous ne devriez pas donner votre avis sur ce qu'ils font ou disent parce que cela ne vous regarde pas, tout comme vous ne devriez pas et ne toléreriez pas qu'ils donnent leur avis et interviennent dans ce que vous dites ou faites.

De plus, ne l'oublions pas, la famille de mon conjoint est constituée des personnes que mon conjoint porte dans son cœur et donc, par amour pour lui, je ferai tout pour maintenir une bonne relation avec eux. C'est à moi d'ajouter, de ne pas soustraire, de ne pas diviser.

Testons les "clichés typiques" : les mariages ont-ils plus de problèmes qu'avant ?

Je ne sais pas parce que je n'ai pas vécu avant ; mais il est certain qu'aujourd'hui nous sommes confrontés à une société hautement individualiste qui ne cesse de nous chuchoter ou de nous crier que nous devrions nous écouter et rechercher notre bien-être personnel et ces messages sont l'antidote au bonheur conjugal parce qu'ils veulent que nous nous concentrions sur nous-mêmes et notre propre bien-être.

En plus du haut niveau de matérialisme et de consumérisme qui nous rend de plus en plus hédonistes, aujourd'hui l'irruption des réseaux sociaux qui, comme nous l'avons déjà dit, volent l'intimité et la connexion réelle entre les personnes, etc.

Les couples ont-ils désormais "moins d'endurance" ?

Nous vivons habitués à la gratification instantanée fournie par notre société de consommation très riche en Europe occidentale, ce qui nous rend beaucoup moins enclins au sacrifice de soi.

Sont-ils plus sentimentaux ou plus rationnels ?

-The émotivisme L'environnement dans lequel nous vivons fait également beaucoup de dégâts parce que nous sommes trompés en croyant que seul ce qui coule en tant qu'émotion et sentiment est valable et que cela ne vaut pas la peine de faire notre part, de faire un effort pour travailler sur une relation quand les choses ne coulent pas. Il s'agit là d'une attaque en règle contre la ligne de flottaison de la relation conjugale, qui est censée durer des années, passer par des hauts et des bas, comme cela est logique tout au long de la vie.

Le véritable amour se manifeste précisément lorsque l'on est capable de pousser même si c'est en montée.

Le sens de la vie

Un saut à la frontière, une lutte pour la liberté dans un futur dystopique, une fuite désespérée, une histoire d'Antonio Moreno.

1er mars 2023-Temps de lecture : 9 minutes

Ce soir n'est pas une nuit comme les autres. La nouvelle lune et les épais nuages de l'orage qui approche ont laissé le camp dans l'obscurité totale. C'est comme si Dieu avait éteint les lumières du ciel pour s'endormir lui aussi.

Le silence règne sur la plaine près de la barrière frontalière. Les enfants se reposent, épuisés, mais c'est la nuit "D" et il n'y aura peut-être pas d'autre occasion comme celle-ci de sauter avant qui sait quand.

Chérie, réveille-toi, c'est l'heure", murmure-je à l'oreille de ma femme qui dort blottie contre Fatima, notre enfant de quatre ans, que j'avais recouverte d'une bâche en plastique pour la protéger de la rosée.

-J'arrive ! J'arrive ! C'est l'heure ! C'est l'heure ! -s'écrie-t-elle, en s'asseyant, effrayée et désorientée, la paume de sa main pressée contre sa poitrine, comme pour essayer d'empêcher son cœur, qui bat à cent à l'heure, de lui briser les côtes. 

Pardonnez-moi, je ne voulais pas vous effrayer. Que vous est-il arrivé ? Vous avez fait un cauchemar ?

-Un cauchemar ? N'importe quel cauchemar aurait été meilleur que cette réalité de merde.

En entendant notre conversation, la fille ouvre les yeux, écarte la bâche en plastique de fortune pour bien nous voir, nous sourit et les referme, comme si de rien n'était.

-Allez, finis de te lever, je vais réveiller les autres", préviens ma femme en allant réveiller les familles voisines qui, à leur tour, se réveillent les unes les autres.

Il n'y a pas de sac à dos à préparer, tout est tombé à l'eau. Nos seuls biens sont nos vies, que nous avons réussi à préserver au prix de grands efforts, et celles de nos familles. Notre seul objectif : traverser la frontière, la ligne qui sépare la mort certaine de la vie. Mais ils n'allaient pas nous faciliter la tâche. Nous sommes trop nombreux et le pays utilise son "droit au contrôle de l'immigration" pour justifier la violence contre ceux qui, comme nous, tentent d'entrer illégalement, comme nous avons l'intention de le faire ce soir. Dans ma famille, nous avons toujours respecté le dicton selon lequel lorsque trois personnes mangent, quatre mangent ; mais certaines personnes ne semblent pas se mettre cela dans la tête dans les circonstances actuelles.

Malgré le fait que nous ne pouvons presque rien voir et que tout le monde obéit aux instructions sur la nécessité de se taire, dans leur propre intérêt, le bourdonnement causé par le mouvement des quelque 400 personnes du groupe peut être dangereux. Je cours donc trouver Obama, le chef du dernier groupe de familles à nous rejoindre, pour voir s'ils sont prêts. Il n'aime pas ce surnom, mais son peuple le lui a donné pour les avoir entraînés dans le cri de "Sí se puede" (Oui, nous le pouvons). 

C'est l'heure, on ne peut plus attendre", dis-je en lui offrant ma main pour l'aider à se relever.

Mais nous sommes encore fatigués", répond-il en se levant, en prenant soin de ne pas réveiller sa femme, qui se repose à ses côtés. Certains de nos gens ont à peine dormi deux heures après trois nuits.

-Je sais, mais on ne peut pas prendre le risque. Les conditions sont optimales, la visibilité est nulle, je peux à peine te voir devant moi.

-Je comprends, mais je ne me porte pas garant de la force de mon peuple. Nous ferons ce que nous pourrons.

C'est ce que nous ferons tous, Obama, ce que nous pouvons", dis-je en le prenant fermement par les deux bras et en le secouant pour l'encourager. Arriver jusqu'ici a déjà été un miracle. Si tu ne viens pas avec nous, tu vas tout gâcher, car qui sait quand nous aurons à nouveau une nuit comme celle-ci. De plus, si tu ne viens pas, tu devras reculer de quelques kilomètres pour ne pas être découvert lorsque nous ferons le saut.

-Retournez-vous, même pas pour prendre de l'élan, mon ami, répond-il avec une lueur particulière dans l'œil, vous pouvez compter sur nous !

Nous prévoyons d'attaquer la clôture dans la zone de Nahr Saghir, car elle se trouve à mi-chemin entre les deux points de contrôle les plus éloignés de la clôture. Nous devrions arriver avant 4 heures du matin, car à cette heure-là, les gardes font généralement une pause café et se réveillent pour le reste de la nuit. Nous voulons les prendre le plus au dépourvu possible, alors nous partons sans crainte. La terreur dont nous sommes issus a été si intense que risquer notre vie dans un saut semble être un jeu d'enfant. Nous devons passer par cette épreuve et tout ce que nous voulons, c'est qu'elle se termine le plus vite possible. 

Ainsi, dès notre arrivée, nous commençons la manœuvre comme prévu. Deux équipes, équipées de cisailles, étaient chargées d'ouvrir deux trous dans le premier grillage. Pour franchir la deuxième clôture, les jeunes ont fabriqué deux échelles avec de la ferraille trouvée dans les environs, mais elles sont restées fermes et sûres. Nous avons répété le mouvement des centaines de fois : monter rapidement, sans s'arrêter, mais sans pousser. Les premiers à monter placent des bâches sur les concertinas pour minimiser leur pouvoir de coupe. Une fois en haut, ils doivent sauter de l'autre côté et, en se tenant fermement à la clôture, descendre à une hauteur à partir de laquelle la chute est acceptable et, une fois de retour au sol, sortir rapidement pour éviter d'être écrasé par ceux qui arrivent derrière. 

Le plan est exécuté à la perfection. En à peine cinq minutes, les premières familles gravissent déjà les marches de la deuxième clôture sans attirer l'attention de la police des frontières. La coupure mondiale d'Internet a rendu les caméras de surveillance thermique et les détecteurs de mouvement inutilisables, ce qui nous donne un certain avantage. En fait, c'est notre principal atout. Mais les choses semblent commencer à se gâter car l'orage a fait sa redoutable apparition. De forts éclairs transforment la nuit en jour, nous laissant à la merci des gardes, qui ne tardent pas à nous découvrir. L'alarme commence cependant à sonner lorsque plus de la moitié du groupe est déjà passée de l'autre côté.

Le protocole était clair : une fois la barrière franchie, nous devions tous courir et entrer dans la ville, sans nous retourner, pour éviter d'être renvoyés dans le feu de l'action. Tout le monde sauf moi, qui doit retourner vérifier combien d'entre nous ont finalement réussi et aider les retardataires. Alors, dès que nous trouvons la première voiture derrière laquelle nous cacher, je m'arrête un instant avec ma femme. 

-Tu vas bien, tu as des coupures ou des bleus ? -Je demande alors que la fille lâche ma main et court se blottir contre les jambes de sa mère qui l'inspecte de haut en bas à la recherche de blessures.

-Non, mon amour, tout est parfait. Et Fatima ?

Fatima était une championne, n'est-ce pas ? Elle s'est accrochée à mon cou pendant qu'on répétait, aussi fort qu'elle le pouvait, et ne m'a lâché que lorsque nous sommes descendus et avons commencé à courir. Comme elle court, maman !

-Bien sûr, papa, répond fièrement la petite fille. Quand je serai grande, je serai une coureuse et je gagnerai beaucoup de courses.

-Je suis sûre que tu le feras, mon amour, tu seras une championne olympique, tu verras", répond sa mère en nous serrant dans ses bras et en nous embrassant tous les deux. Dieu merci, nous allons tous bien. 

-Oui, Dieu merci, mais arrêtons de parler et séparons-nous. Vous ne serez pas tout à fait en sécurité avant d'arriver en ville. 

-Ne t'inquiète pas, chérie, nous savons où nous devons aller. On se retrouve là-bas dans un petit moment. Je sais que tu dois y retourner, mais ne prends pas plus de risques que nécessaire.

-Je te promets que je reviens tout de suite, ma chérie", dis-je en la serrant dans mes bras. "T'ai-je jamais menti ?

Alors que les deux femmes de ma vie s'enfuient dans les ruelles de la ville, je me tourne vers la clôture, où la fumée des gaz lacrymogènes, éclairée par les puissants projecteurs des 4×4 de la police, fait ressembler à la porte de l'enfer la brèche que nous avions réussi à ouvrir dans la clôture. En chemin, je croise plusieurs survivants. Certains courent seuls, d'autres par deux ou en petits groupes. Certains pleurent de peur, d'autres se plaignent d'un coup, mais tous leurs visages trahissent la joie d'avoir réussi à sauver leur vie.  

Oscar, un des gars qui a aidé à construire l'escalier, s'approche de moi, fou de joie. 

-Merci à papa, merci à mon papa ! -Elle sanglote, en envoyant des baisers au ciel.

Félicitations, mon fils", lui ai-je répondu en le serrant dans mes bras. Je suis sûr que ton père serait très fier de toi. C'était un grand homme et il a donné sa vie pour que tu puisses être en sécurité ici aujourd'hui.

-Les gardes ont mis du temps à arriver, et à ce moment-là, presque tout le monde avait déjà sauté. Ils ont donné beaucoup de bois de chauffage, des femmes, des enfants... Puis ils ont sorti leurs fusils et ont commencé à tirer sur ceux qui essayaient encore de sauter, qui sont tombés morts dans les escaliers ou alors qu'ils couraient ici. C'était horrible. Ils n'ont aucune pitié, ces fils de pute.

-Bien sûr, Oscar, il n'y a pas de loi de l'autre côté et personne ne s'inquiétera pour nous. Courage, continue de courir, tu y es presque.

Merci patron, soyez prudent", me souhaite-t-il en courant vers la ville.

Un peu plus loin, une femme d'une quarantaine d'années est aidée à marcher par ses deux enfants adolescents, un de chaque côté. Elle traîne un de ses pieds. On voit qu'elle s'est déboîté la cheville, mais elle est aussi rayonnante de bonheur. 

-Ne continuez pas, patron, il n'y a plus personne", me dit un des garçons. Nous sommes les derniers parce que nous avons dû l'aider. En plus, nous devons nous mettre à l'abri parce qu'il semble qu'il va bientôt pleuvoir.

Le garçon a raison, mais au dernier regard vers la clôture, je crois voir la silhouette d'un homme se détachant sur le nuage lumineux du champ de bataille. Il ne pouvait pas être mort, car il était agenouillé, alors je décide de m'approcher, mais pas avant de leur dire où emmener sa mère pour la soigner.

Alors qu'ils s'éloignaient, je me suis tourné vers la silhouette qui s'avérait être Obama. Le regard perdu dans l'infini, il répétait en boucle des mots que, en m'approchant, j'ai reconnu comme des Ave Maria.

-Obama, viens, ne reste pas ici. Je lui demande des nouvelles de sa femme et de ses deux enfants car, en le voyant seul, je comprends que rien de bon ne leur est arrivé.

-Ils sont partis, ils ont été criblés comme des lapins, je n'ai nulle part où aller, je ne veux aller nulle part. Laissez-moi mourir en paix ! -Il gémit.

-Après avoir fait tout ce chemin, je t'interdis de mourir, Obama ! Allez, lève-toi, la ville n'est plus qu'à quelques mètres.

-Je ne suis pas Obama, mon nom est José Luis ! Obama et sa famille seront tellement à l'aise dans leur bunker à comploter pour dominer la planète que ses amis ont fait exploser.

-Allez, José Luis, tu vas encore t'inquiéter des conspirations ? Ta femme et tes enfants seront heureux d'apprendre que tu as réussi à survivre et que tu es arrivé sur cette terre africaine bénie. Il ne reste rien de l'Europe. Les villes qui n'ont pas été anéanties par les bombes nucléaires sont contaminées, mais tu as réussi à arriver jusqu'ici ! Ne vois-tu pas que c'est un miracle ?

-Et dire que c'était eux, les Africains, qui grimpaient jusqu'à Europe Qu'est-ce qu'ils s'attendaient à trouver à l'Ouest, la civilisation ? Civilisation ? Animaux ! -C'est ce qu'ils avaient dans notre pays ! Purement et simplement, des animaux ! Meurtriers !

Voyant l'état de choc de mon compagnon d'évasion, j'essaie de le relever et de le forcer à se diriger vers la ville. Je passe mon épaule sous son bras et, alors que j'essaie d'enrouler la mienne autour de sa taille, je sens ma chemise chaude et humide. Je regarde ma main et réalise immédiatement.

-Tu es blessé, José Luis. Nous devons courir au poste de secours pour arrêter l'hémorragie. 

-Laisse-moi mourir ici. Je suis sérieuse, Ricardo", me demande-t-elle en larmes.

Le fait que mon prénom soit connu est un mélange de fierté et de tristesse. Depuis que nous avons fui l'Espagne sur ce ferry-boat que nous avons réussi à détourner vers l'Afrique, tout le monde s'adressait à moi en m'appelant "le patron". Le fait qu'il m'ait appelé par mon nom montrait son intérêt pour ce que j'étais. Ou plutôt qui j'avais été. Entendre "Ricardo" m'a rappelé l'époque où je travaillais de huit heures à trois heures, où mes soucis se résumaient à la cherté des fruits, de l'essence ou de l'électricité, où j'avais un pays, une maison, une grande famille, des centaines d'amis, de collègues et de connaissances. Mais l'attaque nucléaire a tout balayé en un seul jour. Les anciens pays "civilisés" n'étaient plus qu'un désert infectieux, où aucun être humain ne pouvait survivre pendant des siècles. 

-Allez, mon pote ! -Je l'encourage. Il va commencer à pleuvoir et nous devons nous protéger des radiations que l'eau va transporter avec elle.

-Je ne me soucie plus des niveaux de radioactivité. J'ai tout perdu. Je veux juste mourir en paix", dit-il avant de s'éteindre.

Je le porte sur mon dos et réussis à l'amener au poste de secours où, peu après, on me confirme qu'il s'agissait d'une simple syncope. La balle était entrée et sortie proprement, sans toucher aucun organe important. Ils me donnent ses affaires personnelles - un portefeuille et un sac en plastique contenant plusieurs passeports - que je garderai pour lui pendant sa convalescence. Je suis impressionné par l'accueil du personnel médical et des volontaires du camp de réfugiés. Tous des locaux. Pas un mot de reproche : seulement de l'affection et du réconfort. Nous avons envahi leur pays, ceux-là mêmes qui, il y a peu, les empêchaient de passer la frontière en sens inverse. Du sud au nord, du nord au sud, quel est le sens de la vie maintenant ?

La pluie claque sur la bâche de la tente du camp de réfugiés où je rejoins ma femme et ma fille. Certaines familles, assises sur les lits, parlent du sort de tel ou tel ami. D'autres discutent des différents itinéraires possibles pour la prochaine étape du voyage vers le sud, à la recherche de zones plus sûres et radioactivement propres. Je reste au centre, près de la cuisinière qui chauffe la pièce et fait bouillir l'eau pour le thé. À la lumière des braises, j'ouvre le portefeuille de José Luis et je vois que, parmi ses papiers, il y a une carte de membre d'un parti politique. Malgré le moment dramatique que nous venons de vivre, je ne peux m'empêcher d'éclater de rire, ce qui fait soudain taire les conversations de tous les réfugiés de la tente.

-Patron, ça va ? Pourquoi tu ris ? -se lamente Montse, une Catalane qui a réussi à atteindre la côte africaine toute seule, sans savoir naviguer, sur son petit voilier.

-Oui, Montse, ne t'inquiète pas", réponds-je en jetant la carte d'identité dans le feu sans pouvoir m'empêcher de rire encore plus fort. 

En regardant le plastique du document fondre, les rires hystériques font place aux larmes, et je peux enfin libérer toute la tension accumulée. Serrant mes proches dans mes bras, je pleure amèrement pour le jour où la humanité il a perdu ses sens.

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

Espagne

Les déclarations en faveur de l'Église augmentent de 8,5%

Au total, les contribuables ont donné plus de 320 millions d'euros, ce qui permettra à "l'Église de faire face à l'augmentation des besoins sociaux dans un contexte économique difficile", comme a tenu à le souligner Fernando Giménez Barriocanal, vice-président des affaires économiques de la CEE.

Maria José Atienza-28 février 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Dans la Conférence épiscopale espagnole a présenté les données de la campagne de l'impôt sur le revenu 2022, qui correspond à l'année fiscale 2021.

Parmi les données présentées, l'augmentation du nombre de déclarations fiscales en faveur de l'Église catholique en Espagne se distingue. En effet, plus de 84 000 contribuables supplémentaires ont décidé de faire une déclaration fiscale. marquer le X pour l'Église dans votre déclaration de revenus pour l'année 2021.

Une augmentation de plus de 8,5% des déclarations en faveur de l'Église et un total de plus de 8,5 millions d'Espagnols ont coché la case pour l'Église, en tenant compte des déclarations individuelles et conjointes, ce qui représente 31,29% des déclarations présentées. Il s'agit, selon les mots du directeur du Secrétariat pour le soutien de l'Église, José María AlbaladLe service social et spirituel de l'Église en Espagne a reçu "un coup de pouce. Après des années de difficultés, les contribuables ont récompensé ce travail". Un travail que l'on peut retrouver sur le site web portantosCette année, il intègre également un plus grand nombre de données sur cette allocation fiscale, ainsi qu'une explication du "parcours du X", depuis le moment où il est marqué jusqu'au versement de la contribution.

Dans la allocation à l'Église a augmenté dans 14 des 17 communautés autonomes d'Espagne. Par bureaux fiscaux, Ciudad Real (51 62%), suivi de Jaén (47 35%) et de Badajoz (43 03%) sont ceux qui enregistrent le plus grand nombre de déclarations en faveur de l'Église. En termes absolus, les bureaux fiscaux où le nombre d'allocations a le plus augmenté sont Madrid, Séville, Malaga et Murcie.

Plus de 320 millions d'euros

320.723.062 euros, c'est le montant total que l'Eglise catholique a reçu au cours de cet exercice fiscal. Ce montant représente une contribution moyenne de 37,63 euros par contribuable.

Comme l'a rappelé Giménez Barriocanal, le montant reçu par l'allocation fiscale est distribué " selon des critères de solidarité et de communion entre les différents diocèses. De cette façon, les diocèses des provinces à hauts revenus comme Madrid, Barcelone, Séville, Malaga et Murcie aident à soutenir les diocèses de l'Espagne dépeuplée".

D'autres sources de financement sont en hausse

La contribution que chaque diocèse reçoit du Allocation fiscale 22% du budget total moyen des diocèses, soit un peu moins que l'année dernière, ce qui signifie que les autres moyens de financement de l'Église gagnent en poids. En ce sens, tant Barriocanal qu'Albalad ont voulu mettre en avant d'autres données comme l'augmentation de 10% des collectes paroissiales au cours de l'année dernière, et la croissance du nombre de personnes qui optent "pour une souscription régulière pour aider leurs paroisses, ce qui est la meilleure façon d'établir des budgets réalistes".

M. Giménez Barriocanal a souligné que, malgré ces bons chiffres, il reste encore un long chemin à parcourir, notamment pour faire connaître le travail de l'Église et la possibilité de marquer la croix de l'Église et celle d'"autres objectifs sociaux" grâce auxquels une aide beaucoup plus importante peut être apportée.

Vatican

Visite du pape François en Hongrie

Le Saint-Père se rendra en Hongrie pendant le temps de Pâques, du 28 au 30 avril 2023. Le point culminant de ce voyage sera une messe devant le Parlement hongrois le dimanche.

Daniela Sziklai-28 février 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le Saint-Père visitera Hongrie pendant la période de Pâques. Il visitera la capitale Budapest du 28 au 30 avril 2023. Le point culminant de ce voyage apostolique de trois jours dans ce pays d'Europe centrale sera une messe devant le Parlement hongrois le dimanche.

"Le voyage apostolique du pape est un événement très important, non seulement pour les catholiques, mais aussi pour tous les Hongrois des deux côtés de la frontière", a annoncé la Conférence épiscopale hongroise peu après l'annonce officielle de la visite par le Vatican. "En raison de l'âge du Saint-Père, les rencontres auront lieu [uniquement] à Budapest, à laquelle nous invitons cordialement et attendons toutes les personnes de notre pays et des pays voisins - en particulier pour la Sainte Messe de dimanche."

Le pape François se rend dans ce pays d'Europe centrale pour la deuxième fois de son mandat. En septembre 2021, il avait assisté au Congrès eucharistique mondial à Budapest et célébré la Sainte Messe sur la Place des Héros. Le fait que le pape n'ait passé que quelques heures dans la capitale hongroise et qu'il se soit ensuite rendu directement dans la capitale de l'Europe centrale. Slovaquie pour effectuer une visite apostolique a donné lieu à des spéculations à l'époque. On a dit qu'il aurait pu exprimer sa désapprobation de la politique restrictive en matière de réfugiés du premier ministre nationaliste de droite hongrois, Viktor Orbán. Toutefois, ces interprétations ont été immédiatement rejetées par les autorités ecclésiastiques.

Un parcours social

La visite du Saint-Père - outre les rendez-vous officiels avec les représentants de l'État et de l'Église locale - a cette fois-ci une orientation sociale claire. Samedi, François visitera une institution pour enfants aveugles et malvoyants. Le "Blessed Ladislaus Batthyány Home for the Blind" à Budapest se compose d'un jardin d'enfants, d'une école et d'un foyer pour enfants et a été fondé en 1982, encore à l'époque communiste, par la religieuse engagée et enseignante curative Anna Fehér, décédée en 2021. L'institution porte le nom de l'ophtalmologue et père de famille Ladislaus Batthyány-Strattmann (1870-1931), béatifié en 2003. Ce noble hongrois a défendu toute sa vie les bons soins médicaux pour les pauvres et les nécessiteux.

Samedi également, il y aura une rencontre avec les pauvres et les réfugiés dans une église de Budapest. L'après-midi, le Pape rencontrera des jeunes dans la salle de sport László Papp. Dimanche, après la messe, le Saint-Père rencontrera également des représentants du monde scientifique et universitaire à l'Université catholique Péter Pázmány.

La présidente hongroise Katalin Novák avait adressé une invitation à François l'année précédente. La politicienne avait rendu visite à François au Vatican en août 2022. Novák, qui appartient à l'Église réformée, souligne à plusieurs reprises son engagement envers le christianisme et les valeurs familiales traditionnelles. Cette femme mariée et mère de trois enfants avait été ministre hongroise des affaires familiales avant de prendre ses fonctions de chef d'État en mai 2022 et est considérée comme une fidèle compagne du Premier ministre hongrois Orbán. Le chef du gouvernement a lui-même rendu visite au pape en avril 2022.

La religion en Hongrie

Depuis 2010, M. Orbán dirige la Hongrie avec une majorité des deux tiers au Parlement. Depuis son arrivée au pouvoir, lui et son cabinet ont fortement soutenu et clairement favorisé les "églises historiques" du pays. La politique ecclésiastique plutôt libérale de la Hongrie depuis la fin du communisme, qui traitait essentiellement toutes les communautés religieuses enregistrées de manière égale du point de vue de l'État, a été remplacée sous le gouvernement d'Orbán par un système de reconnaissance de l'État à différents niveaux. La liste des "églises reconnues", le niveau le plus élevé de ce système, comprend actuellement 32 communautés, principalement chrétiennes. En outre, il existe plusieurs groupes musulmans, juifs et bouddhistes.

Elles reçoivent de nombreux avantages financiers et subventions de l'État, notamment pour leurs institutions sociales et éducatives. En même temps, l'État transfère systématiquement aux communautés religieuses des tâches étendues dans les domaines de l'éducation, des affaires sociales et de la culture. Ainsi, ces dernières années, les écoles publiques de nombreuses régions du pays ont été reprises par l'Église, parfois malgré la désapprobation des parents et des enseignants. Des voix critiques s'élèvent également au sein de l'Église pour dénoncer cette relation étroite entre l'Église et l'État, ainsi que les sympathies politiques parfois affichées ouvertement par certains responsables ecclésiastiques pour le parti Fidesz au pouvoir.

En ce qui concerne l'appartenance religieuse de la population, la sécularisation et le mouvement d'éloignement des communautés religieuses traditionnelles sont également de plus en plus présents en Hongrie. Selon le recensement de 2011, 3,9 millions de catholiques vivaient en Hongrie, représentant 37% de la population et donc la plus grande communauté religieuse du pays. (Des données plus récentes ne sont pas encore disponibles, car les résultats du dernier recensement de 2022 n'ont pas encore été entièrement publiés).

Cependant, seulement dix ans auparavant, 51% avaient professé le catholicisme. D'autre part, la proportion de ceux qui n'ont pas voulu répondre à la question sur leur confession religieuse était de 27%. Par ailleurs, 19% des répondants se sont ouvertement décrits comme "sans confession religieuse". Ces deux groupes étaient même majoritaires dans l'est du pays, autrefois protestant, tandis que le catholicisme restait la religion dominante dans l'ouest et le nord. Le deuxième groupe religieux du pays était les réformés (calvinistes), avec 11%, et les évangéliques (luthériens) étaient en troisième position, avec 2%. Le pourcentage de toutes les autres communautés religieuses était nettement inférieur.

Depuis de nombreuses années, le don volontaire de 1% de l'impôt annuel sur le revenu à une communauté religieuse, une organisation d'aide ou une organisation non gouvernementale joue un rôle important dans le financement des communautés religieuses. Dans ce domaine, l'Église catholique occupe toujours clairement la première place parmi les groupes religieux. Dans l'ensemble, c'est toutefois le service d'aide qui a reçu le plus de dons au titre de l'impôt sur le revenu ces dernières années.

L'auteurDaniela Sziklai

Évangélisation

Santiago PonsL'évangélisation des paroisses est un signal d'alarme".

Le premier congrès sur les bonnes pratiques dans les paroisses, promu par l'Université catholique de Valence (UCV), a présenté l'étude "Évangéliser les paroisses", préparée par sa faculté de théologie. Son doyen, José Santiago Pons, explique à Omnes que l'objectif est de "susciter le souci d'une transformation en profondeur de la culture et de la vie paroissiales".

Francisco Otamendi-28 février 2023-Temps de lecture : 5 minutes

L'attente était grande et l'assistance nombreuse au congrès, qui s'est tenu dans l'auditorium de l'université CEU Cardenal Herrera et au Grand Séminaire La Inmaculada de Moncada, a confirmé cet intérêt. Y ont participé, entre autres, Monseigneur Armando Matteo, secrétaire de la section doctrinale du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, et de Los Angeles (USA), William Simonfondateur et président de Parish Catalyst et auteur du livre pastoral à succès "Great Catholic Parishes : Four Pastoral Practices that Revitalise"..

L'archevêque de Valence, Monseigneur Enrique BenaventIl a célébré la messe d'envoi et présidé la cérémonie de clôture, au cours de laquelle il a rappelé que "pour la majorité des baptisés qui ont quelque souci de vivre leur foi, la paroisse continue d'être une référence fondamentale", et "ne peut être une simple structure administrative, mais un lieu de vie de la foi" et "un espace accueillant", où l'Église "montre son visage amical".

Le congrès a eu un souvenir particulier pour l'évêque auxiliaire de Barcelone. Antoni Vadelldécédé l'année dernière, et membre du groupe d'experts à l'origine de l'œuvre. 

Dans sa conférence sur le "Profil du sujet post-moderne à évangéliser", Mgr Armando Matteo a déclaré que "Peter Pan est le nouvel adulte que nous devons évangéliser". La société actuelle "impose un culte de la jeunesse, le corps jeune est le symbole de ce nouveau culte" et l'Eglise doit être consciente qu'"une bonne pratique est d'accueillir le sujet adulte moderne".

Le 1er congrès sur les bonnes pratiques dans les paroisses

La genèse de la congrès a été la présentation de l'étude "Evangéliser les paroisses", menée depuis plus de deux ans par la Faculté de théologie San Vicente Ferrer de l'Université de Valence. Université catholique de ValenceLe projet "a contacté quelque 250 paroisses dans toute l'Espagne, en utilisant des applications et des enquêtes pour extraire les meilleures pratiques qui font de ces communautés une référence dans le domaine de la conversion pastorale", a déclaré Santiago Pons à Omnes., Doyen de la faculté de théologie de l'UCV.

"Ce n'est pas une paroisse modèle".

Dans le contexte, exposé dans la présentation de l'étude, de la "transformation missionnaire et évangélisatrice à laquelle nous sommes invités par les derniers papes et, de façon très directe, par le pape François", et du fait que "la paroisse est une structure de base de l'Église" [en Espagne, il y a près de 23.000 paroisses, selon la Conférence épiscopale], Santiago Pons affirme que "nous n'avons pas identifié un modèle de paroisse, mais un ensemble de bonnes pratiques [57], qui sont rendues efficaces en fonction de leurs besoins et de leurs ressources, mais qui leur donnent un caractère familial". 

Le doyen Santiago Pons avait déclaré la nécessité de "changer l'approche et la façon dont nous nous situons dans les paroisses. Il ne s'agit pas d'un changement de maquillage, mais d'un changement profond de la culture de nos communautés paroissiales". Il précise aujourd'hui cette idée dans une conversation avec Omnes, tout en faisant allusion à l'opinion des évêques espagnols.

Comment est née l'idée de ce premier Congrès des bonnes pratiques dans les paroisses ?

-La genèse se trouve dans l'étude "Evangéliser les paroisses" de la Faculté de théologie San Vicente Ferrer de l'Université catholique de Valence. Dans le cadre de ce travail, quelque 250 paroisses de toute l'Espagne ont été contactées. 

Vous parlez de la nécessité d'une "conversion pastorale", d'une "transformation pastorale". Vous dites même qu'il faut "briser le négativisme". Pouvez-vous expliquer cela un peu ? Sentez-vous du découragement ?

-En effet, depuis quelque temps, les prêtres et les fidèles sont souvent découragés, car les nouvelles initiatives tentées dans les paroisses n'apportent pas de réel changement. 

Les services caritatifs sont maintenus, car les besoins continuent de croître, mais en général, nous sommes encore dans des paroisses de "maintenance" et/ou de "conservation". Cependant, il existe en Espagne des paroisses qui ont entamé un processus de transformation et le projet de recherche "Parroquias Evangelizadoras" (paroisses évangélisatrices) a entrepris de les contacter. Nous voulions connaître leur expérience, nous voulions qu'ils partagent ce qu'ils font et les difficultés qu'ils ont rencontrées. Nous voulions raconter à tous comment ils ont innové dans leur façon d'évangéliser.

C'est la raison de l'étude : prendre contact avec ces paroisses et pouvoir partager leur expérience réussie avec toutes les autres, afin qu'elle puisse servir d'impulsion et aider de plus en plus de paroisses à initier ces processus de transformation. 

Résumez, si possible, les conclusions du rapport intitulé "Evangéliser les paroisses" qui a été présenté lors du congrès. Trouvez-vous un nombre approximatif de paroisses que vous appelez "renouvelées" ? Qu'est-ce qui les différencie ?

-Ils diffèrent par de nombreuses caractéristiques, car il n'est pas possible d'établir une méthode unique. Chaque paroisse établit son propre modèle. Nous avons constaté qu'il existe des paroisses qui partagent une culture, ou une structure, et que ce sont celles qui mènent la Conversion Pastorale, mais que la manière dont elles l'incorporent dépend de leur identité et de leur contexte. C'est pourquoi nous insistons sur le fait que nous n'avons pas identifié une paroisse modèle, mais plutôt un ensemble de bonnes pratiques qui sont rendues efficaces en fonction de leurs besoins et de leurs ressources, mais qui leur donnent un air de famille.

William E. Simon Jr. et Monseigneur Armando Matteo, secrétaire de la section doctrinale du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, ont pris la parole lors du congrès.

-Oui, la traduction espagnole de l'ouvrage "Convertir a Peter Pan", d'Armando Matteo, l'un des intervenants internationaux du Congrès, a été présentée récemment. Cet ouvrage traite de l'individu post-moderne que l'Église est appelée à évangéliser. La traduction du livre de Matteo a été promue par la Faculté de théologie de Valence, comme elle l'a fait en 2018 avec l'ouvrage de Wiliam Simon " Great Catholic parishes. Quatre pratiques pastorales qui les revitalisent'. 

Et il est vrai que ces pratiques pastorales aux Etats-Unis dont parle Simon ont été à l'origine de la recherche qui est maintenant présentée sur la réalité des paroisses espagnoles. Le Congrès des Bonnes Pratiques a également eu la chance d'avoir une intervention de William E. Simon Jr. lui-même.

Enrique Benavent, archevêque de Valence, clôturera le congrès. Comment les évêques perçoivent-ils cette initiative, dans le contexte de la nouvelle évangélisation à laquelle le pape François nous appelle ? 

-Il s'agit d'un processus très nouveau. Nos évêques, en général, sont conscients des problèmes dans leurs diocèses, mais peut-être ne sont-ils pas encore conscients du type de transformation auquel nous sommes appelés. Nous espérons donc que ce Congrès contribuera, dans une certaine mesure, à éveiller ce souci d'une transformation en profondeur de la culture et de la vie paroissiale.

Les paroisses "dans une clé d'évangélisation".

Voilà pour les remarques du doyen. Un résumé du rapport est disponible à la fin de ce rapport. Évangéliser les paroissesqui a été conseillé par la Fondation SM et l'Institut d'évaluation et de conseil en éducation (IDEA). Des entretiens réalisés, "on a extrait environ 60 pratiques mises en œuvre par certaines des paroisses qui mènent la conversion pastorale en Espagne". 

"Le travail a permis d'établir une cartographie de différentes paroisses espagnoles, en tenant compte des critères ou des dimensions de ce qui pourrait être des aspects pertinents pour lancer un processus et un changement avec un seul horizon : être une paroisse dans une clé d'évangélisation", explique Yolanda Ruiz, l'une des chercheuses de l'étude, directrice de la chaire Open Scholas Occurrentes à l'UCV. 

Outre le doyen Santiago Pons et Yolanda Ruiz, le travail a été réalisé par les professeurs Agustín Domingo et José Vidal ; le curé et professeur Vicente Tur ; Teresa Valero, déléguée épiscopale de l'évangélisation du diocèse de Solsona ; José Luis García, coordinateur général du projet, et l'analyste de données Cristian Camus. 

Le congrès a été inauguré par l'évêque auxiliaire émérite de Valence, Monseigneur Javier Salinas, ainsi que par le recteur de l'université catholique de Valence San Vicente Mártir, José Manuel Pagán, et le doyen de la faculté de théologie lui-même, José Santiago Pons.

L'auteurFrancisco Otamendi

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Famille

Si tu m'aimes vraiment

De nos jours, la confusion entre les sentiments et l'affection, engendrée par notre culture liquide et superficielle, fait que de nombreuses personnes ne savent pas vraiment ce que signifie aimer ; et ne le sachant pas, il est logique qu'elles échouent dans leurs relations.

José María Contreras-28 février 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Écoutez le podcast "Si tu m'aimes vraiment, par José María Contreras Aller au téléchargement

Il y a un film que j'ai trouvé délicieux, je ne sais pas si vous l'avez vu. Il s'appelle Fiddler on the Roof. C'est l'histoire d'un couple juif dans la Russie tsariste. Vers le début de la question, après de nombreux hauts et bas, leur fille aînée obtient l'approbation de son père pour épouser l'amour de sa vie. La fille est très excitée à l'idée de se marier. mariage Et cette attitude semble surprendre son père, qui semble éprouver une certaine nostalgie pour ces sentiments positifs. Il semble quelque chose comme : "cette fille, qui a rencontré son futur mari il y a peu de temps et qui est si heureuse... Ma femme, sera-t-elle heureuse elle aussi ?

Il va vérifier et demande soudain à sa femme : "Est-ce que tu m'aimes ?"

La réponse qu'elle lui donne est l'une des plus intelligentes et des plus véridiques qui soient. Elle, plus âgée et "travaillée par la vie" répond, en utilisant le langage de son temps et la façon de dire de sa culture : "tu sauras". Et elle continue : "Je t'ai suivi pendant vingt-cinq ans partout où nous avons dû aller, je t'ai donné huit enfants. J'ai essayé de t'obéir. Je me suis occupée de toi quand tu en avais besoin. Je t'ai soigné quand tu étais malade. Tu sauras si je t'aime.

Ce qui est merveilleux, c'est que le mari l'interroge sur les sentiment qu'elle a pour lui. Si elle ressent plus ou moins la même chose que sa fille ressent pour son petit ami. Mais elle ne lui répond pas par un sentiment, mais par un comportement. Avec des actes : "Si tu veux savoir si je t'aime, regarde ce que je fais pour toi". C'est le célèbre proverbe espagnol, que nous pourrions remplacer par : Les œuvres sont de l'amour et non des émotions intenses. L'amour se manifeste par des actes.

Qui aime le plus grand-père : celui qui va le voir souvent à la maison de retraite où il vit, même si cela lui coûte, ou celui qui n'y va jamais et qui dit qu'il l'aime beaucoup ? C'est la même chose. L'affection se manifeste au jour le jour, et non dans des moments particuliers où, à cause de l'émotion du moment, on ressent beaucoup et donc on croit qu'on aime beaucoup.

De nos jours, la confusion entre le sentiment et l'amour, causée par notre culture liquide et superficielle, a pour conséquence que de nombreuses personnes ne savent pas vraiment ce qu'est l'amour ; et ne le sachant pas, il est logique qu'elles échouent dans leur affection. Ils appellent coeur d'amour y amour à ce qu'il n'est pas et le manque d'affection pour ce qui - en de nombreuses occasions - est un bon amour.

L'amour est dans la volonté. La volonté, comme nous le savons, se nourrit de sentiments et d'intelligence. Lorsque les sentiments ne répondent pas - ce qui arrive assez souvent dans une relation de couple - nous devons recourir à l'intelligence pour continuer à aimer.

Si nous ne le faisons pas, la volonté ne se nourrira que du sentiment négatif qui nous entoure et, par conséquent, la réponse peut non seulement être erronée, mais elle peut aussi briser notre relation parce que nous appelons amour ou, dans ce cas, désamour, ce qu'il n'est pas.

Famille

Veronica SevillaLes femmes sont un facteur de changement dans l'Église" : "Les femmes sont un facteur de changement dans l'Église".

Coach, spécialisée dans la gestion du tourisme, mère et chrétienne, l'Équatorienne Verónica Sevilla parle à Omnes du rôle des femmes dans l'Église, de leur influence et de leur importance en tant que "moteur du changement".

Maria José Atienza-27 février 2023-Temps de lecture : 5 minutes

La vie de Verónica Sevilla a de multiples facettes : élue Miss Équateur en 1986, elle a étudié les sciences humaines et religieuses à l'Universidad Técnica Particular de Loja. En outre, elle a obtenu un diplôme en gestion du tourisme et a suivi une formation d'animatrice. entraîneurIl consacre son temps à ces spécialités.

Profondément croyante, Veronica est pleinement convaincue que, par son travail quotidien, elle construit l'Église avec des millions d'autres hommes et femmes dans le monde.

Dans cet entretien avec Omnes, il parle ouvertement de sa foi, de son travail et de sa collaboration à la préparation du Congrès eucharistique international 2024.

Quelle est la place de la foi dans votre vie et comment la manifester ?

-La foi dans ma vie est fondamentale, car elle donne un sens à chaque partie de ma vie. Les moments heureux, comme les moments tristes, deviennent plus supportables. Les périodes de désert, où rien ne semble se passer, prennent un sens comme un répit du stress actuel.

Aujourd'hui, nous menons une vie rapide, exigeante, compétitive, pleine d'informations de toutes sortes, et la Foi est ce "fermer les yeux et s'abandonner à Dieu" qui me permet de discerner et d'affronter chaque espace de ma vie en tant que mère, épouse, fille, amie, cadre, politicienne, sportive, en tant que femme d'aujourd'hui.

Depuis quelque temps, on parle du "rôle des femmes dans l'Église". Pensez-vous qu'on le confond parfois uniquement avec le fait d'avoir plus de postes dans la structure ecclésiale ? 

Je pense que l'Église reflète ce que les femmes demandent dans la société en général, les femmes cherchent une place dans les espaces de décision. Mais l'Église n'est pas une structure comme une entreprise, elle a une signification différente. Nous devons faire attention à ne pas confondre l'équité dans la société et l'équité dans l'Église.

Les femmes ont déjà un beau modèle : la Vierge Marie. Elle doit être notre point de référence, elle est là : elle aime, elle unit, elle conduit, elle sert, elle s'exprime. Elle change le monde avec son oui à chaque instant, comme elle l'a fait lors de l'Incarnation.

Les femmes sont un facteur de changement dans l'Église, par leur dévouement et leur travail. Il y a de nombreux espaces occupés par les femmes dans l'Église qui sont fondamentaux et d'où naissent des œuvres qui changent le monde. Le pape François nous rappelle que "sans les femmes, l'Église du continent perdrait la force de renaître continuellement".

Depuis que l'archevêque de Quito m'a appelé à collaborer à l'organisation du Congrès eucharistique international 2024, j'ai travaillé avec plusieurs prêtres et évêques, je donne mon point de vue avec transparence et paix, et j'essaie d'argumenter mes décisions, comme dans toute entreprise, je constate que je suis apprécié et respecté. Nous avons réussi à atteindre les objectifs et nous avançons dans le projet avec l'équipe de prêtres, religieux et laïcs.

Quelle est la contribution de la vie professionnelle et familiale d'une femme d'aujourd'hui à la vie et à la mission de l'Église ?

- Les femmes contribuent à la mission de l'église dans de nombreux domaines. Si nous comprenons que la famille est le lieu où naît la foi. Nous, les femmes, sommes celles qui apportent la foi à nos enfants, que nous soyons mariées avec notre partenaire, ou que notre partenaire ne la partage pas ou que nous soyons divorcées, nous ne devons pas perdre courage. Il y a beaucoup à apprendre aussi de la vulnérabilité personnelle.

Nous, les femmes, sommes porteuses de spiritualité partout où nous allons par notre exemple, notre attitude, nos paroles. Parce qu'il ne suffit pas de croire au Christ, nous devons agir comme le Christ nous le demande dans notre vie quotidienne : à la maison, au bureau, dans la rue, dans le bus, dans les postes que nous occupons dans les hautes dignités, et d'autant plus si nous sommes des personnalités publiques.

Regarder Marie, se demander si notre façon de réagir, de nous comporter ou de communiquer lui ressemblerait, c'est intemporel.

Bien sûr, ce n'est pas facile car le système de production, la pression sociale et professionnelle et l'environnement actuel nous imposent des exigences parfois incompatibles. Malgré cela, vous devez faire un effort conscient pour tenir bon. Cela peut souvent vous coûter des espaces pour lesquels vous avez travaillé et fait beaucoup de sacrifices sur le plan professionnel ou personnel. C'est précisément là que réside la mission des laïcs - femmes ou hommes. C'est dans ces espaces, dans le monde compétitif et dur d'aujourd'hui, que vous contribuez à la vie de l'église, en remettant en question le fait que les laïcs sont des personnes à part entière. le statu quoVous serez en mesure d'être présente dans ces espaces en tant que femme catholique aujourd'hui, en étant cohérente avec votre foi, malgré ce qui peut se présenter à vous.

La beauté de tout cela, c'est que ça marche ! Vous verrez des projets se réaliser, qui auront une signification transcendante que vous ne soupçonniez pas, il y aura des gens qui viendront vous remercier pour la façon dont vous les avez traités, pour la parole que vous leur avez donnée ou simplement parce qu'ils vous ont observé et ont voulu avoir ce "je ne sais quoi" qu'ils appellent, qui leur a fait voir la main de Dieu là.

"Croire en Christ ne suffit pas, nous devons agir comme le Christ nous le demande dans notre vie quotidienne : à la maison, au bureau, dans la rue, dans le bus".

Veronica Sevilla

Les femmes sont-elles vraiment conscientes de l'importance de leur rôle dans tous les domaines de la société ?

Je pense que ce n'est pas une règle générale, il y a un groupe de femmes qui sont très conscientes et qui travaillent dur pour créer un espace pour de tels changements dans tous les domaines de la société, mais il y a encore un grand nombre qui, en raison des différences économiques et sociales, ainsi que du manque d'opportunités, n'ont aucune façon de penser à leur importance.

Pour eux, nous sommes les femmes et les hommes qui ont plus d'opportunités, plus de possibilités, qui ont reçu plus de "talents" (signifiant opportunités) et, par conséquent, plus de responsabilité pour générer des changements positifs pour eux, pour leur donner ces possibilités à travers le travail, l'éducation, la foi et pour générer ces opportunités qui les rendent dignes et leur donnent l'importance qu'ils ont dans tous les domaines de la société. 

Pensez-vous qu'il y a une croissance d'une sorte d'apitoiement sur soi chez les femmes qui se considèrent comme féministes et que, au contraire, cela n'aide en rien à une véritable "autonomisation" ?

Le féminisme est un mouvement né de l'inégalité qui a existé historiquement. Je crois qu'il est juste et légitime de lutter pour l'égalité des chances des femmes, que nous devons le faire main dans la main avec les femmes et les hommes, afin que la société se développe de manière saine. Le premier espace est la famille et à partir de là, l'égalité dans l'amour devrait toujours rayonner dans toute la société. 

Le féminisme, comme tout autre mouvement né de l'inégalité, a des branches qui deviennent radicales, rebelles et même violentes ; généralement, ses membres sont passés par des histoires douloureuses, par des expériences dures qui ont laissé une marque très profonde. Je crois que cette attitude naît de blessures non cicatrisées, de circonstances que nous ne pouvons pas juger, mais qui ont sûrement manqué d'amour. Si la motivation est la douleur, l'"empowerment" sera destructeur et ne durera pas dans le temps, il ne sera donc pas positif.

Le pouvoir vient de la possibilité de faire le bien, de créer, de générer des espaces, des changements et des opportunités pour les femmes et les hommes qui en ont besoin. Même si vous avez souffert, vous ne pouvez pas générer ces opportunités avec des méthodes contraires à l'amour. Ainsi, pour être une "femme de pouvoir", votre pouvoir consiste à guérir, à pardonner et à mettre de l'amour dans tout ce que vous faites dans votre vie quotidienne, dans votre famille, vos amitiés, votre travail, vos sports, etc.

Vatican

Le pape appelle à éviter le "dialogue avec le diable" dans les tentations

Dans l'Angélus du premier dimanche de Carême, François nous a invités à "éviter de discuter avec le diable et à répondre en priant avec la Parole de Dieu", à l'exemple de Jésus qui, face aux tentations, "ne dialogue pas avec le diable, ne négocie pas avec lui, mais rejette ses insinuations avec les paroles bénéfiques des Écritures".

Francisco Otamendi-26 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Pour vaincre "l'attachement aux choses, la méfiance et la soif de pouvoir, trois tentations fréquentes et dangereuses que le diable utilise pour nous séparer du Père et faire en sorte que nous ne nous sentions plus frères et sœurs les uns des autres, pour nous conduire à la solitude et au désespoir", le pape François a conseillé, dans l'Angélus du premier dimanche du mois, "que nous soyons capables de vaincre les tentations du diable de nous attacher toujours plus aux choses, à la méfiance et à la soif de pouvoir". Carême "éviter de discuter avec le diable et répondre en priant avec la Parole de Dieu".

Jésus "ne dialogue pas avec le diable, il ne négocie pas avec lui", a déclaré le pape. " C'est une invitation pour nous : ne discutez pas avec le diable ! Il ne faut pas le vaincre en traitant avec lui, mais en lui opposant dans la foi la Parole divine. De cette façon, Jésus nous apprend à défendre notre unité avec Dieu et entre nous contre les attaques de celui qui divise. Et nous avons besoin d'unité !" 

L'Évangile pour ce premier dimanche de Carême présente Jésus dans le désert tenté par le diable (cf. Mt 4,1-11). " Diable " signifie " celui qui divise ". Son nom nous dit ce qu'il fait : il divise. C'est aussi ce qu'il a l'intention de faire en tentant Jésus. Voyons maintenant de qui il veut le diviser, et de quelle manière", a déclaré le Pontife romain depuis la fenêtre de son bureau du Palais apostolique du Vatican, place Saint-Pierre.

De qui le diable veut-il séparer Jésus, a-t-il demandé, et il a répondu en donnant comme exemple l'unité des Personnes divines. "Peu avant la tentation de Jésus, lorsqu'il est baptisé par Jean dans le Jourdain, le Père l'appelle 'mon Fils bien-aimé' (Mt 3, 17), et l'Esprit Saint descend sur lui sous la forme d'une colombe (cf. v. 16). L'Évangile nous présente ainsi les trois Personnes divines unies dans l'amour. Et ce n'est pas tout : Jésus lui-même dira qu'il est venu dans le monde pour nous faire participer à l'unité qui existe entre lui et le Père (cf. Jn 17, 11). Le diable, par contre, fait le contraire : il entre en scène pour diviser Jésus du Père et le détourner de sa mission d'unité pour nous". 

"Trois poisons puissants

Le malin tente alors d'instiller en Jésus trois "poisons puissants", pour paralyser sa mission d'unité, poursuit François. "Ces poisons sont l'attachement aux choses, la méfiance et le pouvoir : "Suis les critères du monde, réalise tout par toi-même et tu seras puissant !". Terrible, n'est-ce pas ?" 

"Mais Jésus surmonte les tentations en évitant de discuter avec le diable et en répondant par la Parole de Dieu", a déclaré le pape, comme noté au début. "Essayons, cela nous aidera dans les tentations, car, parmi les voix qui s'agitent en nous, résonnera la voix bénéfique de la Parole de Dieu." 

Le Pape a conclu en se tournant vers la Vierge Marie. " Que Marie, qui a accueilli la Parole de Dieu et qui, par son humilité, a vaincu l'orgueil de ceux qui divisent, nous accompagne dans la lutte spirituelle du Carême ", a-t-il encouragé.

Terre Sainte, Burkina Faso, migrants, Ukraine, Syriens, Turcs

Après avoir récité la prière mariale de l'Angélus et donné la Bénédiction, le Pape a évoqué les "nouvelles douloureuses" de Terre Sainte, "tant de personnes tuées, y compris des enfants, une spirale de violence". Le pape François a renouvelé son appel pour que "le dialogue l'emporte sur la haine et la vengeance", et "je prie Dieu pour les Palestiniens et les Israéliens, afin qu'ils trouvent le chemin de la fraternité et de la paix, avec l'aide de la communauté internationale", a-t-il ajouté.

Le Saint-Père a également exprimé sa forte préoccupation pour "la situation au Burkina Faso, où les attaques terroristes se poursuivent", et a invité "à prier pour le peuple de ce pays bien-aimé, afin que la violence qu'il a subie ne lui fasse pas perdre la foi dans le chemin de la démocratie, de la justice et de la paix".

Le pape a également évoqué avec tristesse le naufrage au large de la Calabre, près de Crotone (Italie), dont 40 morts ont été repêchés, dont de nombreux enfants. "Je prie pour chacun d'entre eux, pour les disparus et pour les autres migrants et survivants", a-t-il déclaré. "Que la Vierge Marie soutienne ces frères et sœurs qui sont les nôtres", a-t-il prié.

Le Pontife romain a demandé que "nous n'oubliions pas la tragédie de la guerre en Ukraine", ni "la douleur des peuples syrien et turc à cause du tremblement de terre". François a également rappelé le 50e anniversaire de l'association italienne pour le don d'organes, qui "promeut la vie à travers ces dons", et la prochaine Journée mondiale des maladies rares, qui aura lieu après-demain. Il a encouragé les associations de malades et leurs familles, et a demandé que "surtout pour les enfants, notre proximité pour leur faire sentir l'amour et la tendresse de Dieu" ne fasse pas défaut.

L'auteurFrancisco Otamendi

Amérique latine

Assemblée régionale de la phase continentale du Synode de la Synodalité dans la région Amérique centrale et Mexique

La phase continentale du Synode de synodalité de la région Amérique centrale et Mexique a clôturé son assemblée régionale par un appel à mettre le Christ au centre de la vie de l'Église.

Néstor Esaú Velásquez-26 février 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Du 13 au 17 février a eu lieu l'assemblée régionale du synode de synodalité dans la région d'Amérique centrale et du Mexique, achevant ainsi son processus de discernement dans cette étape continentale. Cette première des quatre réunions organisées dans la région s'est tenue à la Casa de convivencia Familia de Nazareth, située sur la route de Puerto de la Libertad dans la municipalité de Zaragoza au Salvador.

L'invitation qui résonne au cours de cette étape est celle de "Elargis l'espace de ta tente" (Is. 54,2), cette citation du prophète Isaïe a donné le titre au document de travail de l'étape continentale du synode de la synodalité, un document qui vise à unir les voix de millions de personnes dans le monde et à servir de document d'étude, de réflexion et de discernement au cours de cette partie du processus et d'une manière particulière au cours de ces rencontres continentales et régionales.

Pour la région Amérique centrale et Mexique, il y avait 91 participants des différentes conférences épiscopales de la région : évêques, prêtres, laïcs, représentants de la vie consacrée, peuples indigènes et afro-descendants se sont réunis pour vivre des journées d'écoute et de discernement dans ce processus synodal qui est en cours depuis 2021 et se terminera en 2024. Selon les mots du père Pedro Manuel Brassesco, secrétaire général adjoint du CELAM : "Le plus important est d'être prêt à écouter l'Esprit, il ne s'agit pas de proposer des lignes d'action pour l'Église ou d'énumérer des propositions..... dans ces réunions, nous allons travailler sur le document de l'étape continentale, qui est précisément ce qui nous marque et ce qui nous donne des références dans cette étape, dans cette phase que nous traversons, toujours sur la base de la méthodologie de la conversation spirituelle, c'est-à-dire nous préparer à écouter l'Esprit qui s'exprime dans les autres, qui s'exprime en nous, et de cette façon nous construisons un consensus pour faire un pas de plus, pour proposer précisément ce que l'Esprit nous dit en Amérique latine et dans les Caraïbes à l'assemblée synodale d'octobre".

Inauguration de l'Assemblée régionale

La première partie de la réunion s'est déroulée dans la chapelle de l'Hospitalito à San Salvador, lieu où Saint Oscar Arnulfo Romero a été martyrisé. Mgr José Luis Escobar Alas, archevêque de San Salvador, a souhaité la bienvenue aux participants à l'assemblée régionale : Que l'Esprit Saint vienne à nous par l'intercession de la Sainte Vierge Marie. et qu'il nous guide dans cet important travail de synodalité dans la région de l'Amérique centrale et du Mexique, CAMEX, et qu'il nous accorde la grâce d'un véritable dialogue spirituel qui nous renouvelle et nous encourage dans notre travail missionnaire en synodalité pour le bien de notre continent et de l'Église universelle". Monseigneur Luigi Roberto Cona, Nonce Apostolique du Salvador, dans son discours d'ouverture, a déclaré : "Nous avons commencé au Golgotha de l'Amérique latine... Je veux que ce soit la devise de cette rencontre : Se sentir avec l'Église, la devise épiscopale de Monseigneur Romero... Il y a un danger et c'est que nous restions techniques ; la coresponsabilité est un mot que je veux joindre à la devise de Saint Oscar Romero, Se sentir avec l'Église, elle nous pousse à vivre cette coresponsabilité, cette synodalité dans le cadre de la mission de l'Église ; cette tâche est indispensable et très urgente.

Monseigneur Miguel Cabrejos, ofm. Président du CELAM, dans son discours aux participants de l'Assemblée régionale dans la chapelle de l'Hospitalito, a mis l'accent sur "l'apprentissage de l'art du discernement en communauté pour aller de l'avant". La Sainte Eucharistie inaugurale a été célébrée dans la crypte de la cathédrale métropolitaine de San Salvador, devant la tombe de Saint Oscar Romero, a souligné Monseigneur Miguel Cabrejos : Quels sont les nouveaux défis pour notre région d'Amérique centrale et du Mexique, les défis à la lumière d'Aparecida, de l'Assemblée ecclésiale, du magistère du Pape François et des signes des temps qui nous interpellent, nous appellent, nous invoquent, nous demandent aussi, nous pouvons nous demander comment renouveler une fois de plus notre engagement pour que nos peuples aient la pleine vie en Jésus-Christ, en marchant ecclésialement et synodiquement vers le Jubilé de Guadalupan de manière spéciale et le Jubilé de la Rédemption de 2033 ? Face à ces questions, nous disons une fois de plus, la dure réalité nous interpelle, la dure réalité de l'Amérique latine et des Caraïbes, surtout dans certains pays, nous interpelle pour continuer à être une église samaritaine, incarnée dans la préférence de ceux que Jésus aime le plus, une église qui montre aussi de la fermeté dans les pas du Christ pour l'humanité et qui nourrit notre espérance".

Méthodologie de la conversation spirituelle

La méthodologie était basée sur le fondement de la conversation spirituelle comme feuille de route pour l'écoute active et le discernement communautaire, les membres de l'assemblée étaient organisés en petites communautés de vie, dans ces espaces on encourageait un climat d'écoute, de dialogue et de discernement, surtout autour du document pour l'étape continentale, l'agenda des journées de l'assemblée régionale du CAMEX suivait le même schéma chaque jour ; le premier moment du matin était un moment de spiritualité et ensuite dans les communautés de vie on encourageait le dialogue, avec trois moments importants : intuitions ou résonances présentes dans le document, tensions et discernement de là où l'Esprit nous conduit, en distinguant les priorités : A la fin de la journée, il y a eu un partage et des résonances ou des échos du processus d'écoute. La journée s'est terminée par la Sainte Eucharistie.

Le vendredi 17 février, l'ordre du jour a varié un peu, avec la présentation de l'expérience du synode numérique, une initiative qui a ouvert la participation de milliers de frères et sœurs, en particulier les jeunes, à travers des plateformes numériques. À la fin de cette présentation, il y a eu une réunion des communautés de vie, organisée à cette occasion par les vocations, qui s'est terminée à midi par l'Eucharistie présidée par Monseigneur José Luis Escobar Alas, archevêque de San Salvador.

La dynamique de l'entretien spirituel a privilégié le dialogue et l'écoute malgré la rencontre de réalités qui provoquent des tensions. Dans plusieurs groupes, le mot qui résonnait était discernement, découvrir entre les échos de cette écoute et les signes des temps, ce qui vient de Dieu et ce qui ne vient pas, ce qui jaillit de mes propres désirs et ce qui est le désir de Dieu, afin de ne pas tomber dans des modes passagères qui nous éloignent du projet de Dieu. Quelques expressions de ce processus : le retour aux racines, se laisser guider par l'Esprit Saint, assumer sa coresponsabilité, l'ouverture, le dialogue, le sens du ministère comme service, la nécessité de créer des processus, l'accompagnement de réalités différentes, la conversion intérieure, l'importance de la formation et la dimension ecclésiale du peuple de Dieu. Au cours de cette assemblée régionale, Sœur Dolores Palencia, csj, a servi de facilitatrice de la méthodologie. Sœur Daniela Cannavina hcmr. secrétaire générale de la Confédération latino-américaine et caribéenne des religieux (CLAR) a accompagné la dimension spirituelle.       

Le cardinal Gregorio Rosa Chávez, qui a témoigné de la vie de saint Oscar Romero et de son héritage pour notre Église latino-américaine et universelle, a accompagné l'assemblée à certains moments précis de la journée.

Les tensions présentes

Quelques-unes des tensions actuelles exposées dans les groupes et reflétées dans le document de travail pour l'étape continentale : distinction entre cléricalisme et anticléricalisme, participation des femmes, structure hiérarchique, espaces de prise de décision, demande d'un dialogue plus incisif et accueillant pour les personnes vivant des situations telles que : divorcés remariés, mariages polygames, mouvement LGBTQ, et d'autre part le choc apparent entre deux tendances : traditionalisme et progressisme.

Les groupes se sont également fait l'écho de la nécessité d'éviter de tomber dans la tentation de comprendre le ministère au sein de l'Église comme des quotas de pouvoir auxquels on a droit et pour lesquels il faut se battre ; d'éviter de tomber dans la tentation des idéologies et des modes de l'époque actuelle, du malaise provoqué par l'influence de certains secteurs qui parlent d'une apparente "démocratisation" de l'Église et de ses structures. On a exprimé la nécessité de rester fidèles à l'Évangile, à la tradition et au magistère de l'Église, d'évangéliser le monde sans perdre de vue notre essence chrétienne, de distinguer les signes des temps pour ce moment de l'histoire, le besoin d'un renouveau qui passe avant tout par une conversion intérieure et pastorale, et de relever les défis de parler et d'évangéliser la société d'aujourd'hui sans perdre de vue l'essentiel de notre foi.

A l'écoute de nos pasteurs

Monseigneur Gustavo Rodríguez Vega, archevêque du Yucatán, a présidé la Sainte Eucharistie à la fin de la deuxième journée de travail. Au cours de l'homélie, il a déclaré : " La synodalité n'est pas une mode, la synodalité nous a conduits à nous unir davantage en tant qu'Église... nous faisons quelque chose de nouveau, en Amérique latine et dans les Caraïbes nous avons été pionniers dans cette voie synodale, la preuve en est l'existence du Secrétariat de l'épiscopat d'Amérique centrale (SEDAC) ".

Le 15 février, la Sainte Eucharistie de fin de journée a été présidée par Monseigneur Sócrates René Sándigo Jirón, évêque du diocèse de León, Nicaragua. Au cours de l'homélie, il a déclaré : "Gardons à l'esprit que nous sommes dans un processus dans lequel nous voyons d'abord que nous marchons, nous nous rendons compte à quel point l'Église a avancé et c'est un beau signe que nous marchons. Ensuite, dans ce cheminement, nous devons apprendre à lire les signes des temps...".

Le 16 février, Monseigneur Roberto Camilleri Azzopardi ofm. évêque du diocèse de Comayagua et président de la Conférence épiscopale du Honduras, nous a invités dans l'homélie de l'Eucharistie de ce jour : "....".Nous avons demandé à l'Esprit Saint de nous éclairer, afin que cette lumière nous donne la direction qui nous montre ce qui est vrai, cette lumière qui nous conduit à la lumière infinie qu'est le Seigneur...".

Lors de l'eucharistie de clôture de l'assemblée le 17 février, Mgr José Luis Escobar Alas, archevêque de San Salvador, a souligné dans son homélie : "...Nous avons encore un long chemin à parcourir, c'est ce qu'est l'Église, un chemin synodal, certes c'est le chemin de l'Église mais avec un autre objectif qui est la mission, donc la synodalité est en même temps mission et en cela je voudrais rappeler ce que nous avons entendu à plusieurs reprises de la part de tant de frères qui nous ont constamment parlé de la nécessité de mettre le Christ au centre de l'identification avec le Christ, de suivre le Christ et, à partir du Christ, de vivre la synodalité, en voyant dans le Christ les frères et sœurs éloignés qui ne sont pas physiquement avec nous mais que nous invitons à bras ouverts parce qu'ils sont d'autres Christs, indépendamment de la situation dans laquelle ils vivent, le Seigneur nous aime tous, nous sommes tous frères et sœurs ? La synodalité est avant tout la suite du Christ, qui marche avec nous, mais dans le Christ nous sommes tous unis par l'Esprit, dans la charité, dans la miséricorde, dans le pardon, dans une attitude de bien, pour ne pas juger mais pour comprendre, pour aider, notre mission est de bénir et non de maudire, nous avons un programme de vie..... Les lectures que nous écoutons sont celles d'aujourd'hui, nous ne les avons pas choisies et c'est providentiel, il y aura toujours la tentation de construire des tours de Babel par orgueil, de faire cavalier seul, de tourner le dos au Christ ; pourtant, nous appartenons au Christ...".

La route continue

Mauricio López Oropeza, coordinateur du groupe de travail pour la phase continentale du synode, signale que le chemin continue : " À l'issue des quatre rencontres régionales en Amérique latine et dans les Caraïbes, il y aura une réunion des accompagnateurs de chaque région et du théologien de soutien avec la commission responsable du CELAM, et ensemble ils rédigeront le document final qui sera présenté le 31 mars et qui sera distribué à tous ". En juin, nous disposerons du document de travail qui enregistrera les fruits des sept assemblées continentales et le travail se poursuivra lors de la première session de l'Assemblée ordinaire qui se tiendra en octobre de cette année à Rome et qui durera jusqu'en 2024.

A la fin de l'assemblée régionale, certains participants ont partagé qu'il n'était pas clair où ce processus allait mener. Quels en seront les fruits ? Quelle en sera la portée ? Quels seront les premiers pas à faire ? Mais il reste la confiance que l'Esprit Saint continue à conduire l'Eglise et à orienter les chemins qu'elle doit suivre à travers l'histoire. L'expérience peut être évaluée comme positive et enrichissante car elle a permis le dialogue et l'écoute malgré les différentes opinions et même réalités. Une belle réalité a été de voir travailler ensemble en petits groupes : laïcs, évêques, religieux, prêtres, dialoguant dans un esprit de communion avec le même intérêt, essayant de donner une réponse aux besoins de l'Église de notre temps. Sans doute une rencontre où les espaces de spiritualité, de silence et d'écoute ont été favorisés pour essayer de discerner les signes des temps et de répondre à l'ici et maintenant de l'Église dans ce nouveau millénaire, le reste du chemin qui reste à parcourir est de nous laisser guider par la lumière de l'Esprit Saint, en étant dociles à son projet.

L'auteurNéstor Esaú Velásquez

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Espagne

Marcelino ManzanoLe séminaire s'est tenu dans la ville de Rome, en Italie, à l'occasion du Séminaire international sur "Les séminaires des confréries", organisé à l'Université de Rome.

Dans cette interview, le délégué diocésain des confréries de l'archidiocèse de Séville, Marcelino Manzano, souligne comment "les confréries ont été un précieux instrument de foi et d'évangélisation, toujours fidèles à ce que l'Église leur a demandé".

Maria José Atienza-26 février 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Marcelino Manzano a été à la tête de la Délégation des Confréries et des Confréries de Séville. Ce prêtre, ordonné en 2001, a pour mission de veiller, entre autres, à ce que les confréries et les confraternités "vivent leur identité ecclésiale et que leurs membres grandissent dans la sanctification personnelle, soient adéquatement formés à la doctrine de la foi et servent les pauvres, rendant possible l'annonce de Jésus-Christ, en particulier à ceux qui sont éloignés, et construisant une culture de la vie".

La ville de Séville compte à elle seule plus de cinquante Confréries de la Passion, les plus connues du grand public, qui effectuent leurs stations pénitentielles pendant la Semaine Sainte et qui sont multipliées par dix dans tout l'Archidiocèse, rassemblant plus d'un demi-million de fidèles, frères et sœurs de ces Confréries et Confréries.

Elles sont "la digue d'endiguement" de la sécularisation, comme l'ont appelé plusieurs évêques. Grâce à eux, la vie sacramentelle continue d'être présente dans une grande partie de l'Espagne, notamment en Andalousie.

Dans cet entretien avec Omnes, Manzano souligne, entre autres aspects, la nécessité de "continuer à travailler sur la formation des frères" et de "profiter du langage des fraternités, à travers lequel Dieu touche les cœurs, pour que les frères vivent l'Évangile".

Comment encourager l'engagement chrétien et la vie de foi à travers les confréries et les confraternités ?

- Pour être honnête, lorsque je visite les différentes confréries de notre archidiocèse (quelque 700), je constate une grande présence de frères et de sœurs.

Bien sûr, dans les processions, la participation est massive, mais dans les actes de culte et de piété (messes, célébrations de la Parole, actes de prière et vénération des images) et dans d'autres événements, la participation est également très élevée.

Notre défi pastoral dans les confréries est en effet de passer de plus en plus d'une foi de présence à une foi d'engagement chrétien profond.

Le site sororités de Séville ont un grand engagement caritatif et formatif, mais nous devons continuer à grandir dans une conversion personnelle de la foi, afin que l'expérience du mystère du Christ, qui se réalise avec tant d'émotion et d'intensité, conduise à une vie évangélique et prophétique croissante. Dans ce but, nous devons continuer à travailler à la formation des frères et des sœurs, en commençant par leurs responsables, les Conseils de direction, et à partir de là, les autres qui viennent à la fraternité et dont l'engagement, sans être aussi constant, est également significatif.

Pensez-vous que l'Église apprécie vraiment la piété populaire et ses manifestations ?

- Personnellement, je pense que l'Église a retrouvé une appréciation de la valeur ecclésiale de la piété populaire, encouragée par le pape François qui, dans "Evangelii Gaudium" y consacre une part importante. Près de la moitié de nos séminaristes, par exemple, sont issus du monde des confréries, ce qui me semble être un fait à prendre en compte.

Nous abordons ici l'une des questions fondamentales et en même temps les plus difficiles des confréries : la formation chrétienne solide et réelle de leurs membres. Comment aborder un sujet qui peut sembler presque impossible ?

- Je ne crois pas que la question de la formation soit presque impossible. À Séville et dans d'autres diocèses d'Andalousie, de grands pas ont été faits dans cette direction, même s'il est vrai qu'il y a encore du travail à faire. L'important est de persévérer et de ne jamais abandonner.

Je crois qu'il y a une double approche : d'une part, la nécessité d'accréditer une formation minimale pour l'accès à un poste de conseil d'administration, en proposant différents moyens (instituts théologiques, écoles catéchétiques, écoles de formation spécifique pour les conseils d'administration, etc.)

D'autre part, l'encadrement de la formation Il est proposé aux jeunes et aux adultes comme une occasion de grandir dans l'amour du Christ et de Marie en même temps que les autres activités réalisées.

confréries feliu
Nazarenos et costaleros lors d'une procession à Séville ©Feliú Fotógrafo

En ce sens, qui est responsable : la confrérie, les frères, les directeurs spirituels, le responsable épiscopal en dernière instance ?

- La responsabilité incombe d'abord et avant tout au directeur spirituel et, dans le cas des frères, au frère aîné. Dans le cas de la formation des conseils d'administration, la responsabilité incombe au diocèse.

Si le HHyCC peut se "vanter" de quelque chose, c'est de son pouvoir de "mobilisation" des jeunes. N'y a-t-il pas un danger à rester dans une expérience esthétique et superficielle de l'appartenance à une Fraternité ?

- D'après mon expérience, lorsque nous, prêtres, devenons proches des personnes que nous servons et les accompagnons, nous pouvons sororitésSi nous leur proposons une vie spirituelle qui embrasse le riche langage des confréries, en profitant de leurs éléments, une profonde expérience de Dieu est produite, et je me réfère à nouveau aux vocations sacerdotales qui naissent des confréries de notre archidiocèse.

Comment exploiter ce potentiel pour un véritable renouveau de la vie pastorale de l'Église à tous les niveaux : de la paroisse à la vie religieuse et aux vocations ?

- La Délégation diocésaine pour la pastorale des vocations est également très présente dans la sororitésLes jeunes confrères sont invités à des célébrations vocationnelles, profitant de journées de culte ou de prière.

Il me semble essentiel de tirer parti du langage des confréries, à travers lequel Dieu touche les cœurs, afin que les confrères vivent l'Évangile et deviennent à leur tour porteurs de la Parole et évangélisateurs.

Ne vous semble-t-il pas que, parfois, le pouvoir intégrateur et évangélisateur de la "première annonce" de la piété populaire est gaspillé ?

- Certes, on peut avoir des doutes sur la piété populaire, qui a aussi encore besoin d'être convertie, mais je suis d'accord pour dire que c'est une voie pour la première annonce. C'est le via pulchritudinisLa voie de la beauté, à laquelle s'ajoute celle de l'émotion, du cœur, du sentiment, qui est souvent le langage des simples.

N'oublions pas ce que dit Jésus : "Je te remercie, Père, de faire connaître ces choses aux simples de cœur ; il t'a semblé bon de le faire".

Pendant des siècles, les confréries ont été un précieux instrument de foi et d'évangélisation, toujours fidèle aux exigences de l'Église.

Marcelino ManzanoDélégué diocésain aux confréries et aux guildes. Archidiocèse de Séville

Quels sont les défis auxquels les confréries et les confraternités sont confrontées en ce moment ?

- L'amélioration de la formation et de l'insertion dans les communautés paroissiales. Une ouverture mutuelle entre la confrérie et les autres groupes paroissiaux.

Grandir dans l'expérience personnelle du Christ, qui conduit à une vie morale conforme à l'Évangile et au Magistère de l'Église, et dans la dénonciation prophétique de l'injustice.

Et enfin, prendre un engagement d'évangélisationElles peuvent et doivent être un point de référence. Dans notre archidiocèse, nous avons déjà des expériences très fructueuses dans ce sens, et les confréries se réjouissent de pouvoir être utiles dans ce domaine.

Je suis sûr que le Seigneur continuera à nous guider et à nous accompagner. Ce n'est pas en vain que, pendant des siècles, les confréries ont été un précieux instrument de foi et d'évangélisation, toujours fidèles à ce que l'Église leur a demandé.

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Vatican

Le pape François aux universités pontificales romaines : engagez-vous à "faire du chœur !"

Ce matin, le Pape François a reçu en audience les recteurs, les professeurs, les étudiants et les employés des 22 universités et institutions pontificales romaines faisant partie de la Conférence des recteurs, accompagnés du Président Luis Navarro, recteur de l'Université pontificale de la Sainte-Croix.

Giovanni Tridente-25 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Engagez-vous à " faire un chœur " ! C'est ce qu'a déclaré le pape François ce matin, en recevant en audience dans la salle Paul VI des milliers d'étudiants, de professeurs, d'employés et de recteurs des universités pontificales romaines et des institutions appartenant au Conseil pontifical pour les laïcs. Conférence des recteurs de CRUIPRO.

Un "système pluriforme d'études ecclésiastiques", a défini le Saint-Père, qui depuis des siècles accompagne l'Église dans sa mission évangélisatrice, en essayant d'intercepter et de discerner les signes des temps et les différentes traditions culturelles.

Concordance et consonance

La principale préoccupation du Souverain Pontife a été de réitérer - dans ces académies d'études supérieures - l'importance de l'accord et de la consonance "entre les différentes voix et instruments", en accord également avec les paroles de Saint Jean Paul II. John Henry Newman sur l'environnement universitaire : un lieu "où les connaissances et les perspectives s'expriment en harmonie, se complétant, se corrigeant et s'équilibrant mutuellement", a déclaré le pape.

Cultiver l'intelligence des mains

Une harmonie qui peut être atteinte en apprenant à cultiver, par exemple, "l'intelligence des mains", la plus sensorielle, d'où partent la pensée et la connaissance, jusqu'à leur maturation mutuelle. Ce n'est pas par hasard qu'avec les mains - Francis a réfléchi - on "saisit" et - en jouant avec des concepts similaires qui se prêtent à la langue italienne et à d'autres langues néo-latines - on stimule l'esprit pour "comprendre", "apprendre", voire se laisser "surprendre".

Mais pour cela, il faut des mains qui ne soient ni avares - "fermées" - ni "gaspilleuses de temps, de santé et de talents" - "fuyantes" - ni même qui refusent de "faire la paix, de saluer et de serrer les autres mains". Autant d'attitudes éloignées de la possibilité d'apprendre et de s'étonner, d'autant plus si ces mêmes mains " ont le doigt impitoyablement pointé " sur ceux qui font le mal ou même " ne savent pas s'unir " pour réserver des moments de prière.

Harmonie en nous-mêmes

Des "mains", plutôt, qui doivent imiter celles du Christ, devenir "eucharistiques", a ajouté le Pape François, parce qu'ainsi elles sauront faire "l'harmonie en nous-mêmes", en s'amalgamant avec les deux autres "intelligences qui vibrent dans l'âme humaine", celle de l'esprit et celle du cœur.

Cette harmonie doit également être recherchée au sein des communautés individuelles et entre les différentes institutions qui composent les "Romains pontificaux", que le Pape a appelés à "s'ouvrir à des développements courageux et, si nécessaire, même sans précédent". Ceci, bien sûr, en partant de la richesse d'une tradition séculaire et en trouvant toujours les moyens de "favoriser la transmission de la joie évangélique" dans l'étude, l'enseignement et la recherche, en dépassant l'autoréférence ou l'esprit de conservation.

Jamais de solistes sans chœur

L'invitation finale du Pontife, faisant écho à l'image du chœur, a été de "ne jamais être des solistes sans chœur", mais de penser et de vivre l'académie et la recherche avec une "complémentarité constructive", en restant "dociles à l'action vivante de l'Esprit", car après tout "l'espérance est une réalité chorale".

Esprit de solidarité

Luis NavarroPrésident de Cruipro et recteur de l'Université pontificale de la Sainte-Croix, a transmis les salutations des 22 universités et institutions pontificales romaines, et a réaffirmé l'importance de l'esprit d'union avec lequel ces réalités académiques ecclésiastiques mènent leurs démarches, dans le contexte de la nouvelle étape de la mission de l'Église dans la société actuelle.

Rapport 2022

En prévision du désir de "faire chorus" exprimé par le Pape François lors de l'audience, ces derniers jours à Rome, une "un "rapport" unifié des universités et institutions Les Conseils Pontificaux Romains, d'où émerge un véritable "laboratoire culturel", diversifié mais animé par le même engagement évangélisateur, qui veut se mesurer aux défis et aux besoins d'un changement effectif d'époque - comme l'évoque souvent le Pape François - qui exige aussi l'effort d'une "révolution culturelle courageuse" (Laudato si', 114).

Les universités et institutions pontificales romaines sont actuellement au nombre de 22, réparties dans les différents quartiers de la ville de Rome ; la plus ancienne université remonte à 1551 - la plus ancienne est l'université pontificale de Rome. Université pontificale grégorienneLe plus jeune date de 1984 - les Jésuites -, tandis que le plus récent date de 1984 - les Université pontificale de la Sainte-Croixconfiée à la Prélature de l'Opus Dei. Il existe également 2 Athénées, 4 Facultés et 9 Instituts. Chaque année, ces centres académiques accueillent quelque 16 000 étudiants de 125 pays et décernent plus de 3 000 diplômes universitaires, grâce au travail de pas moins de 2 000 professeurs et 450 employés.

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Vatican

Le pape le répète : les biens du Saint-Siège ont une destination universelle

Le pape insiste sur le fait que les biens acquis par les institutions du Saint-Siège appartiennent au Saint-Siège et doivent être utilisés pour atteindre les objectifs de l'Église universelle. Ce principe n'est pas nouveau, mais il implique l'abandon du principe précédent de diversification des ressources.

Andrea Gagliarducci-25 février 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Les biens du Saint-Siège appartiennent au Saint-Siège. Cela semble une affirmation tautologique, mais c'est ce que le motu proprio souligne en dernière analyse. "Le droit des autochtones" (" Le droit originel "), promulguée par le pape François le 23 février, qui réaffirme simplement qu'aucune entité du Vatican ou liée au Vatican ne peut considérer des actifs comme étant les siens, mais que toutes les entités doivent être claires sur le fait que ce qu'elles possèdent réellement fait partie d'un périmètre plus large.

A quoi sert le motu proprio

Si le "motu proprio" ne servait qu'à réitérer un concept déjà bien défini, pourquoi alors était-il nécessaire que le pape promulgue un autre document ? 

C'est une question légitime, qui ouvre de nombreuses réponses. 

Tout d'abord, le Pape François avait initié une centralisation progressive de la gestion du patrimoine du Saint-Siège, selon un projet qui appartenait déjà au Cardinal George Pell en tant que préfet du Secrétariat à l'économie. 

Déjà en décembre 2020, le pape François avait décidé que la gestion des biens habituellement administrés par la Secrétairerie d'État passerait entre les mains de l'Administration du patrimoine du Siège apostolique, une sorte de "banque centrale" du Vatican.

Puis, avec la constitution apostolique "Praedicate Evangelium"Le pape François a établi un principe de centralisation, qui s'est ensuite concrétisé par un "rescriptum" (une note écrite par le pape de sa propre main) d'août 2023. Ce rescrit stipule que "toutes les ressources financières du Saint-Siège et des institutions liées au Saint-Siège seront transférées à l'Institut pour les œuvres de religion, qui sera considéré comme le seul et unique organisme dédié à l'activité de gestion patrimoniale et de dépôt du patrimoine mobilier du Saint-Siège et des institutions liées au Saint-Siège.

Une seule gestion, une seule institution financière liée (l'IOR, il faut le rappeler, n'est pas une banque). De cette manière, le Pape entendait également répondre à diverses situations survenues au fil des ans et, en particulier, à celles qui se présenteraient au cours du processus de gestion des fonds de la Secrétairerie d'État.

La situation précédente

Donnons quelques exemples concrets de ce qui a changé. Le Secrétariat d'État gère personnellement ses ressources, en tant qu'organe directeur, et a toujours investi en utilisant des comptes courants dans des institutions financières internationales, comme le Crédit Suisse, tout en conservant son autonomie et sa collecte personnelle de fonds.

Le Dicastère pour l'Évangélisation des Peuples, dès sa fondation sous le nom de "Propaganda Fide" il y a 400 ans, a été doté d'une pleine autonomie financière, de sorte qu'il pouvait gérer librement l'argent destiné aux missions.

La gestion des ressources du Gouvernorat était un budget en soi - il n'y a d'ailleurs pas eu de bilan pour le Gouvernorat depuis 2015, malgré les nombreux bilans publiés ces dernières années par le Saint-Siège - et c'était une administration qui non seulement investissait, mais pouvait compter sur de grandes liquidités grâce aux revenus des Musées du Vatican. Le grand projet était d'avoir un budget consolidé de la Curie et du Gouvernorat ensemble. 

En réalité, ce sont précisément ces liquidités qui ont couvert en partie les pertes du Saint-Siège, dont le "budget de mission" - comme l'appelait l'ancien préfet du Secrétariat à l'économie, Juan Antonio Guerrero Alves - ne génère pas de bénéfices, mais principalement des dépenses, comme les salaires.

De même que c'est l'obligation de Saint-Pierre qui a supporté une partie des pertes, sans tenir compte du don d'une grande partie de ses bénéfices que l'IOR faisait chaque année, et qui, de toute façon, a diminué drastiquement au fil des ans en même temps que les bénéfices. 

En fin de compte, la gestion était dans de nombreux cas distincte, et les bénéfices ne revenaient qu'à l'entité qui investissait ou allouait les ressources. Le pape François centralise le contrôle, de sorte que tous les investissements passent par un organisme central et sont finalement gérés par un fonds souverain, et élimine toute forme d'autonomie de gestion. Dans le même temps, il réaffirme que les biens de l'Église ne peuvent être considérés comme personnels, et répond donc également à une certaine lenteur dans la gestion du transfert de la gestion des ressources à l'IOR. Il s'agit d'une mesure visant à compléter une réforme qu'il souhaitait vivement. 

Ce que le "motu proprio" dit"

Mais entrons dans les détails du motu proprio. Il stipule que "tous les biens, meubles et immeubles, y compris les liquidités et les titres, qui ont été ou seront acquis, de quelque manière que ce soit, par les institutions curiales et par les entités liées au Saint-Siège, sont des biens publics ecclésiastiques et, en tant que tels, des biens, en titre ou autre droit réel, du Saint-Siège dans son ensemble et, par conséquent, appartenant, indépendamment du pouvoir civil, à son patrimoine unitaire, non divisible et souverain".

Pour cette raison, poursuit-il, "aucune Institution ou Entité ne peut donc prétendre à la propriété privée et exclusive des biens du Saint-Siège, ayant toujours agi et agissant toujours au nom, pour le compte et aux fins du Saint-Siège dans son ensemble, compris comme une personne morale unitaire, le représentant uniquement là où la loi civile l'exige et le permet".

Le "motu proprio" précise également que "les biens sont confiés aux Institutions et Entités afin que, en tant qu'administrateurs publics et non en tant que propriétaires, elles puissent en faire usage selon les normes en vigueur, dans le respect et dans les limites données par les compétences et les finalités institutionnelles de chacune, toujours pour le bien commun de l'Eglise".

Les biens du Saint-Siège "sont de nature publique ecclésiastique", et sont considérés comme des biens à destination universelle, et "les entités du Saint-Siège les acquièrent et les utilisent, non pas pour elles-mêmes, comme le propriétaire privé, mais au nom et par l'autorité du Pontife Romain, pour la poursuite de leurs objectifs institutionnels, qui sont également publics, et donc pour le bien commun et au service de l'Église universelle".

Une fois qu'ils leur ont été confiés, précise enfin le motu proprio, "les entités doivent les administrer avec la prudence requise pour la gestion du bien commun et selon les normes et les compétences que le Saint-Siège s'est donné récemment avec la Constitution apostolique Praedicate Evangelium et, même avant, avec le long chemin des réformes économiques et administratives".

Celle du pape est aussi une invitation à une gestion prudente, contenue dans le motu proprio "Fidelis Dispensator et Prudens" du 24 février 2014, avec lequel le pape François a lancé la grande réforme de l'économie du Vatican.

Avec ce "motu proprio", cependant, un principe qui avait régi les finances du Vatican à l'époque moderne est abandonné : la diversification des investissements et des ressources, délimitée de manière à permettre l'autonomie du Saint-Siège.

L'étape suivante pourrait être la création d'un fonds souverain, selon un projet initial appelé "Vatican Asset Management", qui devrait désormais être géré par la Secrétairerie d'État, et l'évolution de l'Institut pour les Œuvres de Religion vers certaines des fonctions d'une banque moderne (l'IOR n'est pas une banque, il n'a pas de succursales en dehors du Vatican).

L'auteurAndrea Gagliarducci

Évangélisation

Katie AscoughLire la suite : "L'Irlande est en grande partie un pays très anticatholique".

Katie Ascough a un projet en Irlande, "Called to more", dont la mission est très claire : connaître, aimer et servir Dieu. En fin de compte, son objectif est de "rappeler aux gens qu'ils sont appelés à vivre pour plus et à mettre Dieu en premier".

Paloma López Campos-25 février 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Katie Ascough est une jeune femme appelée à plus. Elle a un projet en Irlande, "Appelé à plus" (" appelé à plus ") qui a une mission très claire : connaître, aimer et servir Dieu. En publiant des contenus qui aident les gens à mieux connaître la religion catholique, Katie veut nous rappeler à tous que nous sommes appelés à faire un pas de plus.

"Appelé à plus" dispose d'une multitude de ressources qui peuvent être regardées, écoutées ou lues. Tout le contenu est gratuit et constitue une bouffée d'air frais en raison de son caractère accessible. Il aide les fidèles et rend plus faciles à comprendre les questions compliquées de la vie chrétienne.

Katie Ascough, la personne à l'origine du projet, a parlé à Omnes du projet, de la formation, de l'appel de Dieu et de la liberté d'expression. Elle a expliqué avec franchise la situation critique des catholiques en Irlande et combien il est essentiel de connaître Dieu pour mieux l'aimer.

Quelle est l'inspiration derrière "Appelé à plus" ?

-"Appelé à plus"a commencé avec mon mari actuel et moi après le référendum sur le avortement en Irlande en 2018. Nous nous sommes rencontrés en travaillant pour la cause pro-vie, en faisant campagne pour que les gens votent contre. Lorsque nous avons perdu le référendum, nous avons dû nous asseoir et réfléchir à la manière dont nous pourrions rendre notre prochaine étape plus efficace.

Nous avons estimé que, plutôt que d'essayer d'éteindre de petits feux, nous devions commencer par la base, aller à la racine du problème. Nous pensions qu'une partie du problème résidait dans le fait que les catholiques ne connaissent pas très bien leur foi et que, de manière générale, les gens ne comprennent pas leur religion et ce en quoi ils croient.

Pendant la période précédant le référendum, nous avons vu des personnes s'avancer pour recevoir la communion avec des pancartes pro-avortement. Il était clair qu'il y avait beaucoup de confusion, même parmi les catholiques pratiquants.

Nous voulions vraiment faire quelque chose qui, essentiellement et avant tout, aiderait les catholiques à approfondir leur foi, à aimer Dieu davantage et à être plus efficaces, à être prêts à partager leur foi. Nous avons donc voulu prendre du recul et aider à construire une meilleure formation à partir de la base.

En "Appelé à plus" Vous avez beaucoup de ressources pour que les catholiques soient formés. Selon vous, quelle est la partie la plus importante de la formation ? ".

Je pense que, en tant que catholiques, nous devons travailler sur nous-mêmes, et je m'inclus. Donc, tout d'abord, avons-nous une relation avec Dieu ? Pouvons-nous l'améliorer ? La réponse pour chacun d'entre nous est oui, nous pouvons toujours améliorer notre relation avec Dieu. Nous devons avoir une base solide dans la prière, fréquenter les sacrements et avoir une relation très forte avec Dieu.

Nous avons également besoin de connaître Dieu, de comprendre ce que signifie être catholique, ce que dit la doctrine, et, dans la mesure du possible, il est bon d'avoir des bases en philosophie et en théologie. Avec tout cela, nous pouvons être beaucoup plus efficaces et confiants lorsque nous partageons notre foi avec les autres. Cependant, je pense que beaucoup essaient de commencer par l'évangélisation, ce qui est une très bonne intention et quelque chose qui doit être fait, mais nous devons commencer par nous-mêmes.

Tout cela fait partie du projet que vous menez, mais qu'est-ce que cela signifie d'être appelé à plus, comme le dit le nom de l'initiative ?

-En gros, cela signifie que nous sommes tous, y compris les catholiques pratiquants, appelés à plus. Cet appel peut être divisé en trois piliers : nous sommes appelés à connaître Dieu davantage, à l'aimer davantage et à le servir davantage. Bien entendu, il s'agit, en résumé, d'un appel au Ciel. Nous voulons rappeler aux gens qu'ils sont appelés à vivre pour plus et à mettre Dieu en premier.

Vous êtes une jeune femme et une mère, ce qui implique certains défis. Avec tout cela, comment pouvez-vous réaliser votre projet ? Quelle est l'inspiration derrière tout cela ?

-Tout d'abord, j'ai toujours voulu être une épouse et une mère. Étant l'aînée d'une fratrie de sept enfants, j'ai toujours ressenti l'appel de cette vocation. C'est ce qui vient en premier dans ma vie.

Vient ensuite ma vocation de journaliste. J'ai toujours su que je voulais utiliser ma carrière pour aider les autres à rencontrer Dieu. Lorsque j'ai rencontré mon mari, Edward, nous avions tous deux cette vision claire d'un apostolat personnel. Son expérience professionnelle se situe dans le domaine du marketing et de la gestion des marques, la mienne dans le journalisme, et il était donc tout à fait logique pour nous deux de lancer une plateforme en ligne. Une chose après l'autre, tout s'est finalement bien déroulé, s'inscrivant dans ma vision du travail et de l'aspect professionnel de ma vie. Aujourd'hui, je dirige "Appelé à plus"Je travaille à temps plein et mon mari fait des heures de bénévolat en plus de son travail régulier.

Et honnêtement, ce qui me permet de continuer, ce sont les personnes qui interagissent avec le contenu, qui écrivent des messages et laissent des commentaires sur les vidéos. Hier encore, j'ai reçu un courriel d'un jeune Américain qui me disait que la série que nous avons avec le père Columba est ce qui l'aide à rester catholique. Il dit avoir rencontré de nombreuses personnes qui ont essayé de lui imposer leurs croyances et qui, manquant d'amour, ont essayé de lui communiquer la foi. Mais cela est impossible, car l'amour et la vérité vont de pair.

Nous recevons des messages de ce type en permanence. Beaucoup viennent de jeunes et de familles. Récemment, un séminariste allemand nous a également écrit pour nous dire que notre contenu l'avait aidé à poursuivre son chemin vers la prêtrise, ce qui est une bénédiction.

Une seule de ces histoires suffirait pour continuer, mais c'est incroyable d'entendre autant de personnes parler de l'impact de notre contenu. C'est si facile de continuer.

Pratiquer le journalisme dans le domaine catholique peut vous fermer de nombreuses portes professionnelles à l'avenir. Cela vous effraie-t-il de penser que vous pourriez être coincé à produire du contenu catholique pour le reste de votre carrière ?

-Je suis très heureuse là où je suis et j'ai toujours voulu utiliser ma carrière pour faire quelque chose de bien. Je pense que le plus grand bien est notre foi et le fait d'aider les gens à rencontrer Dieu, donc je n'échangerais mon travail contre aucun autre.

D'autre part, si, pour une raison quelconque, je souhaitais à l'avenir avoir d'autres options de carrière, je serais heureux de me battre (à nouveau) pour la liberté d'expression. Je crois fermement en ce droit et j'en ai parlé à de nombreuses reprises. J'ai eu la chance de donner des conférences sur la liberté d'expression, j'ai été interviewée à la télévision et à la radio à cause d'un événement qui m'est arrivé à l'université et qui a fait la une des journaux internationaux.

Je crois que nous devrions pouvoir avoir n'importe quelle croyance, n'importe quelle foi, sans être punis pour cela. Si je peux apporter un changement, aussi minime soit-il, dans ce domaine, et si cela signifie parler ouvertement de ce que je crois et me battre pour mon droit d'avoir mes croyances, ce que j'ai fait dans le passé et que je referais, alors cela me convient.

L'Irlande est un pays très anti-catholique. De ce fait, tout effort catholique est un combat difficile.

En parlant de liberté d'expression et de défense de vos convictions, vous avez été évincé après votre élection en tant que président de l'Association des étudiants de l'Université d'Ottawa. Collège universitaire de Dublin (UCD). Que s'est-il passé ?

-Je suis allé à UCDJ'ai été élu président de l'association des étudiants, la plus grande université d'Irlande, et j'ai été nommé président de l'association des étudiants, ce qui est incroyable. J'étais très reconnaissant d'avoir été élu. Mais ensuite, quelques mois seulement après avoir pris mes fonctions, un petit groupe d'étudiants en colère a lancé une campagne pour me destituer... parce que je suis pro-vie.

L'histoire a eu un écho international et j'ai eu l'honneur de recevoir des prix en Irlande et à Londres. Je me souviens avoir loué un Airbnb à Chicago quelques mois après le licenciement et l'hôte connaissait mon histoire car il l'avait lue dans le "Wall Street Journal". L'affaire avait explosé. Je recevais des messages d'Australie, de toute l'Europe, d'Amérique... Littéralement du monde entier. La grande majorité d'entre eux étaient des messages de soutien et d'encouragement.

Je pense aussi que cela a été un revers pour ceux qui voulaient me licencier, car cela a fini par être une occasion pour moi de parler de l'injustice du licenciement, de la liberté d'expression et des raisons pour lesquelles je suis pro-vie. J'ai pu en parler dans de nombreuses interviews dans les médias du monde entier.

Je dois dire que j'ai reçu beaucoup de soutien et de prières. Ma famille m'a beaucoup soutenue et a encouragé d'autres personnes à prier pour moi. Il y avait deux groupes WhatsApp appelés "Pray for Katie", et je suis sûre que ces prières m'ont donné beaucoup de force.

D'un autre côté, ma foi était aussi un roc solide à cette époque. Je n'avais jamais été aussi occupé et pourtant ma vie de prière n'avait jamais été aussi bonne. Je priais pour obtenir l'aide de Dieu et je me sentais vraiment en sa compagnie. J'avais l'impression qu'Il était vraiment avec moi. Je le referais sans hésiter.

D'après votre expérience, quelle est, selon vous, l'importance de ".Appelé à plus" est fabriqué en Irlande ?

-En Irlande, il y a beaucoup de rejet de la foi catholique, car l'Église était très forte il y a quelques années et, pour être honnête, il y avait beaucoup de personnes pécheresses à la tête de l'administration de l'Église. Malheureusement, il y a eu beaucoup de scandales et cela a détourné les gens de la foi, ce que je peux comprendre. Mais, en même temps, je pense que notre foi ne devrait pas être basée sur les personnes qui dirigent l'Église, mais nous devrions la baser sur Dieu et mettre notre espoir en Lui.

À cause de tout cela, il y a une atmosphère anti-catholique. Et actuellement, je dirais que l'Irlande est un pays très anticatholique. Cela rend tout type d'entreprise catholique très difficile. Mais nous pensons qu'il est important d'avoir quelque chose de local et d'irlandais. Une entreprise irlandaise avec un contenu catholique, avec un accent irlandais, avec des références culturelles irlandaises, qui aide les Irlandais à s'identifier au contenu. Beaucoup de gens dans ce domaine sont en Amérique, donc beaucoup de ressources catholiques sur Internet viennent d'Amérique. C'est bien, nous pouvons apprendre beaucoup d'eux, mais c'est aussi bien d'avoir quelque chose d'irlandais pour que les gens puissent s'identifier et se sentir inspirés par quelque chose qui vient de leur propre pays.

Plus largement encore, produire du contenu en Irlande peut contribuer à rendre ce contenu plus diversifié, ce qui, nous l'espérons, sera un avantage pour tous.

Alors, il est vrai que nous devons nous former et que des plateformes telles que le "Appelé à plus" Pensez-vous qu'il y a des erreurs et des préjugés qui pourraient être évités si les catholiques étaient mieux éduqués ? ".

-J'aime utiliser l'analogie d'un mariage. Si vous ne connaissez pas les bases de votre conjoint, vous ne pouvez pas avoir de relation avec lui. Bien connaître quelqu'un vous permet de mieux l'aimer. Je pense donc que connaître notre foi nous aide à aimer Dieu davantage.

En connaissant et en aimant mieux Dieu, nous sommes mieux équipés pour partager notre foi. Je pense que c'est là le cœur du problème. Cela me brise le cœur de voir des gens se détourner de la foi, non pas à cause de la foi elle-même, mais à cause de ce qu'ils croient à tort que la foi est. C'est une honte que cela se produise et nous le voyons tout le temps, surtout en Irlande où la connaissance de l'Église provient de ces idées culturelles dont nous avons parlé plus tôt, cette façon de penser que l'Église est mauvaise et erronée. Bien souvent, les gens rejettent quelque chose qu'ils ne comprennent pas, et ils ne prennent pas le temps de le comprendre parce que tout cela est entouré de préjugés et, je dirais, de confusion.

Je pense donc qu'une meilleure formation peut être bénéfique pour nous tous. Elle aidera les catholiques et aussi ceux qui s'approchent de l'Église à mieux comprendre ce à quoi ils veulent participer.

Pensez-vous qu'il y a une chose à laquelle nous, catholiques, devrions prêter plus d'attention ?

-En plus de ce dont nous avons déjà parlé, je pense que nous devons nous concentrer davantage sur la communauté. J'ai réalisé dans ma propre vie combien il est important de marcher ensemble avec d'autres personnes qui partagent votre foi.

Nous voulons encourager les gens à s'engager avec les autres, en particulier ceux qui vont à la messe avec eux. C'est un point sur lequel nous allons travailler dans une nouvelle série de "Appelé à plus".

Vatican

Un an d'appel à la paix en Ukraine

Rapports de Rome-24 février 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le 24 février marque le premier anniversaire de l'invasion russe de l'Europe. Ukraine. Pendant tout ce temps, le pape François a constamment demandé des prières pour la paix dans la région et a envoyé à plusieurs reprises deux cardinaux dans le pays pour apporter une aide morale et matérielle à sa population.


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Vocations

P. Marwan Dadas : "Les chrétiens de Terre Sainte sont une minorité en nombre, pas en qualité".

Ce franciscain originaire de Terre Sainte étudie la communication à Rome afin "d'évangéliser par les médias dans mon pays".

Espace sponsorisé-24 février 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le P. Marwan Dadas a une histoire très particulière et très riche qui, d'une certaine manière, reflète la réalité complexe de l'Europe. Terre Sainte. Né d'un père orthodoxe et d'une mère catholique latine, il a été baptisé dans l'Église grecque catholique melkite. Il a ensuite fait ses études dans une école anglicane. Cependant, il a finalement été ordonné prêtre franciscain. 

"Quand j'étais jeune, j'ai rencontré des amis qui faisaient partie de la Jeunesse Franciscaine dans la vieille ville de Jérusalem. Je les ai rejoints parce que j'aimais la façon dont ces jeunes se réunissaient, pour prier et méditer sur la parole de Dieu. Petit à petit, j'ai appris à mieux connaître les frères franciscains et j'ai commencé à ressentir l'appel de Dieu à faire partie de cette fraternité franciscaine.

A la fin de ma dernière année de lycée, j'avais déjà décidé d'entrer au couvent pour faire un essai de vie franciscaine avec les frères de l'Ordre des Prêcheurs. La garde de la Terre Sainte, mais mes parents s'y opposaient fermement. Cependant, après tant d'insistance de ma part, ils ont dû accepter et m'ont permis d'entrer au couvent", dit-elle. 

Après avoir été curé dans deux basiliques très importantes, la basilique de l'Annonciation à Nazareth et la basilique de la Nativité à Bethléem, il s'est intéressé à la communication, car il pense qu'elle est importante, surtout dans une réalité comme la Terre Sainte, non seulement pour diffuser la foi, mais aussi pour donner des informations correctes sur la réalité et les événements de cette région si éprouvée. C'est pour cette raison qu'il est à Rome pour étudier la communication institutionnelle à l'Université de Rome. Université pontificale de la Sainte-Croix grâce à une subvention de l Fondation CARF.

"Pour l'instant, je m'entraîne dans l'optique de revenir et de travailler dans l'UE. Centre chrétien des médias Jérusalem, où je pourrai évangéliser à travers les médias de mon pays. Je voudrais transmettre la voix des chrétiens de Terre Sainte au niveau national et international, car notre voix fait comprendre que nous sommes les pierres vivantes de la Terre de Jésus et que notre vie est une mission, une vocation à persévérer dans la foi. Représenter la véritable identité des chrétiens de Terre Sainte est un devoir, et si je veux vraiment le faire, je dois savoir comment le faire, c'est pourquoi j'ai choisi d'étudier la communication sociale et institutionnelle à l'Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome". 

Il explique la situation des chrétiens en Terre Sainte : "Nous, chrétiens de Terre Sainte, sommes issus de nombreuses églises différentes. Il y a bien sûr l'Église catholique, mais aussi l'Église anglicane, l'Église protestante et les Églises orthodoxes".

Cependant, note-t-il, "les chrétiens vivent ensemble dans une grande harmonie de foi, car nous croyons au même Dieu et au même sauveur Jésus-Christ. Notre besoin absolu est d'affirmer notre existence et notre présence, en tant que corps uni, car nous sommes moins de 2% de la population du monde. Terre Sainte (l'État d'Israël compte à lui seul près de 9,5 millions d'habitants), nous sommes donc vraiment une minorité. Il est donc normal qu'il y ait ce besoin de s'affirmer, de dire que nous sommes vraiment présents ; en effet, nous sommes présents du point de vue scientifique et éducatif, nous sommes présents du point de vue administratif dans le monde du travail et des affaires, et aussi, nous sommes présents du point de vue de la foi. Les chrétiens de Terre Sainte sont une minorité en nombre, mais pas en qualité. 

Vatican

Pour un nouvel humanisme technologique

L'Assemblée générale de l'Académie pontificale pour la vie s'est achevée mercredi 22 février. La réunion s'est achevée sur des propositions telles que la création d'une table ronde internationale sur les nouvelles technologies et leurs implications éthiques.

Antonino Piccione-24 février 2023-Temps de lecture : 4 minutes

"Créer une table ronde internationale sur les nouvelles technologies". C'est l'une des propositions issues de l'Assemblée générale de la Commission européenne. Académie pontificale pour la viequi s'est achevé le mercredi 22 février. Elle a été formulée par son président, Monseigneur Vincenzo Paglia, lors de la conférence de presse de présentation qui s'est tenue hier au Bureau de presse du Saint-Siège. Sur la table, a-t-il expliqué, se trouve la réflexion "sur les technologies émergentes et convergentes, comme les nanotechnologies, l'intelligence artificielle, les algorithmes, les interventions sur le génome, les neurosciences : tous les sujets que le pape François nous avait déjà exhortés à aborder dans la Lettre".Humana Communitas"qu'il avait écrit à l'occasion du 25e anniversaire de l'Académie pontificale".

"L'Académie avait déjà fait face au défi que représente pour l'humanité la frontière de l'intelligence artificielle, qui a fait ces derniers mois la une de nombreux journaux", a souligné Paglia, rappelant qu'"en février 2020, l'Appel de Rome a été signé à Rome et qu'en janvier dernier, les dirigeants du judaïsme et de l'islam y ont également participé".

Anthropologie et technologie

"L'année prochaine, nous irons à Hiroshima pour la signature avec les autres religions du monde, ainsi que plusieurs universités du monde entier, d'autres institutions comme la Confindustria, et le monde de la politique lui-même", a annoncé Mme Paglia, notant que "dans cette Assemblée, le thème a porté sur l'interaction systémique de ces technologies émergentes et convergentes qui se développent si rapidement, qui peuvent effectivement apporter une énorme contribution à l'amélioration de l'humanité, mais en même temps peuvent conduire à une modification radicale de l'être humain. On parle de posthumanisme, d'homme autonome, etc.

Il y a quelques années, lors de l'Assemblée générale où nous discutions de la robotique, le scientifique japonais Ishiguro Hiroshi a parlé de l'humanité actuelle comme de la dernière génération organique, la prochaine serait synthétique. Ce serait la transformation radicale de l'humain.

L'Académie pontificale pour la vie a donc "ressenti la responsabilité d'affronter cette nouvelle frontière qui implique radicalement l'être humain, consciente que la dimension éthique est indispensable pour sauver, précisément, l'être humain commun".

Les défis des nouvelles technologies

Parmi les thèmes au centre de la table ronde internationale sur les nouvelles technologies émergentes, Mgr Paglia, en réponse aux questions des journalistes, a mentionné la possession de données, dans laquelle "les gouvernements eux-mêmes sont mis au défi, car il existe des réseaux qui risquent d'être plus puissants que les États eux-mêmes. Nous ne pouvons pas abandonner le monde à la dérive d'une attitude sauvage", a prévenu l'évêque, rappelant également "la nouvelle frontière de l'espace, dans laquelle agissent des scientifiques chinois, américains et russes. J'espère qu'il y aura des conquêtes spatiales : cette fraternité sera-t-elle maintenue dans l'espace, alors que sur terre nous nous faisons la guerre ?

Une autre question à aborder avec précaution : "La reconnaissance faciale, s'il n'y a pas de réglementation légale, risque de créer des déséquilibres", raison pour laquelle, selon Paglia, nous sommes appelés à réfléchir à la nécessité d'"un nouvel humanisme, car nous voulons rester humains, le transhumain ne nous envoie pas à la gloire".

L'engagement de l'Académie pontificale pour la vie, a ajouté le chancelier Renzo Pegoraro lors de la conférence, s'inscrit dans "une perspective interdisciplinaire et transdisciplinaire, grâce à la contribution des meilleurs experts mondiaux dans ces domaines (un corpus de 160 chercheurs, sur les cinq continents), pour saisir les effets positifs - dans le domaine de la santé, des soins, de l'environnement, de la lutte contre la pauvreté - découlant des technologies convergentes". Toutefois, pour répondre aux craintes, aux risques et aux incertitudes, et en même temps protéger la valeur de l'individu, son intégrité et promouvoir la poursuite du bien commun, "il faut une gouvernance, poursuit M. Pegoraro, qui se développe à travers une législation adéquate et actualisée, mais aussi à travers l'information et l'éducation sur l'utilisation des technologies elles-mêmes".

Enfin, le professeur Roger Strand (Université de Bergen, Norvège) et le professeur Laura Palazzani (Université Lumsa, Rome) ont pris la parole. "Mon message principal", a déclaré M. Strand, "est que les technologies convergentes et les questions éthiques qu'elles soulèvent sont liées aux caractéristiques structurelles des sociétés modernes et doivent être abordées comme telles. Ni la science ni la technologie ne naissent dans le vide, mais sont coproduites avec la société dans laquelle elles prennent place. La science et la technologie façonnent et sont façonnées par d'autres institutions et pratiques, telles que la politique et l'économie. Les questions éthiques liées à la convergence des technologies sont intimement liées à l'économie politique de la technoscience, aux programmes politiques d'innovation et de croissance économique, aux forces du marché, aux idéologies et aux cultures du matérialisme et du consumérisme. Elles sont enchevêtrées dans ce que l'encyclique Laudato Si' a appelé à juste titre le paradigme technocratique".

Comment, dès lors, orienter les trajectoires technologiques vers le bien commun ? Selon l'universitaire norvégien, "il est nécessaire de remettre en question le paradigme technocratique et de l'intégrer aux préoccupations relatives à l'identité, à la dignité et à la prospérité de l'homme. Il faudra peut-être des générations pour orienter la technoscience vers le bien commun. Le monde des technologies convergentes fait penser à un Brave New World, pas nécessairement totalitaire mais totalisant dans son approche. Nous devrions nous demander : telle ou telle trajectoire socio-technique peut-elle nous aider à nous souvenir de ce à quoi nos vies peuvent réellement ressembler et nous aider à les vivre ?

Le débat sur la bioéthique

Le débat théorique, à ses débuts, a mis en évidence la division entre les bio-optimistes technophiles qui louent les technologies émergentes et les bio-pessimistes technophobes qui diabolisent les technologies. Il ne s'agit pas de choisir entre les deux extrêmes, a souligné Palazzani, mais de réfléchir, au cas par cas, sur chaque technologie et application, pour mettre en évidence dans quelles limites le progrès peut être autorisé et régulé dans une perspective centrée sur l'homme (contre la technocratie et le technocentrisme), qui met au centre la dignité humaine et le bien commun de la société comprise dans un sens global.

" Le éthique -est la réflexion du conférencier de Lumsa- appelle à une approche "prudente". Il s'agit de justifier les limites du développement techno-scientifique, surtout dans ses formes radicales, invasives et irréversibles. Le risque est que le désir de perfection nous fasse oublier la limite constitutive de l'homme qui, jouant à être Dieu, s'oublie lui-même".

Le pape a également évoqué les risques d'une dérive des questions de bioéthique, lors de l'audience accordée à l'Académie pontificale pour la vie le 20 février. "Il est paradoxal de parler d'un homme "augmenté" si l'on oublie que le corps humain se réfère au bien intégral de la personne et ne peut donc pas être identifié uniquement à l'organisme biologique", a averti François, selon lequel "une approche erronée dans ce domaine aboutit en réalité non pas à "augmenter" mais à "comprimer" l'homme". D'où "l'importance de la connaissance à l'échelle humaine, organique", également dans le domaine théologique.

L'auteurAntonino Piccione

Culture

"Se former ensemble pour évangéliser. Rapport des universités pontificales et des institutions pontificales romaines

Ce rapport rassemble les données les plus saillantes des universités pontificales qui se sont associées à la présentation de ces données.

Antonino Piccione-24 février 2023-Temps de lecture : 4 minutes


La Sala Marconi (Palazzo Pio - Piazza Pia) a accueilli la conférence de presse pour la présentation de l'exposition de l Rapport 2022 des universités et institutions pontificales de RomeCompte tenu de l'audience que le Pape François s'adresseront à leurs communautés académiques respectives le samedi 25 février dans la salle Paul VI. Seront également présents le préfet de la Dicastère pour la culture et l'éducationCardinal José Tolentino de Mendonça.

Les universités et institutions pontificales romaines - dont les recteurs font partie de la Conférence CRUIPRO - représentent un bassin de 16 000 étudiants provenant des cinq continents, 22 communautés académiques situées dans les différents quartiers de la capitale, 2 000 enseignants, 3 000 diplômes délivrés au cours de la dernière année universitaire, 600 employés, 15 congrégations, ordres religieux et autres institutions ecclésiastiques chargées de cette tâche.

Le rapport, réalisé avec la contribution des contacts de communication des différentes Universités et Institutions, rassemble les données les plus importantes des Universités Pontificales, de leur mission au service de l'Eglise universelle au nombre d'étudiants formés chaque année, avec quelques comparaisons avec les universités civiles de Rome.

Ce document est également l'occasion de souligner le potentiel que représente le réseau inter-académique pour l'évangélisation de la culture.

Présentation du rapport

La conférence de presse - animée par Fausta Speranza, correspondante étrangère de Vatican Media - a vu la participation de : Luis Navarro (Université pontificale de la Sainte-Croix), président de la Conférence des recteurs des universités et institutions pontificales romaines (CRUIPRO) ; Sr. Piera Silvia Ruffinatto (Faculté pontificale d'éducation Auxilium), vice-président de CRUIPRO ; Alfonso V. Amarante (Institut pontifical Alphonsianum), secrétaire général du CRUIPRO ; Rafaella Figueredo, représentante des étudiants du CRUIPRO.

Le professeur Luis Navarro a esquissé l'horizon du défi à relever : une collaboration toujours plus étroite entre les différentes communautés académiques, afin qu'il y ait " l'unité dans la diversité, dans un monde qui montre de plus en plus la nécessité d'une recherche partagée et convergente entre spécialistes de différentes disciplines ".

Le président de la Conférence des recteurs a rappelé la tâche indiquée par le Pape dans Veritatis Gaudium d'"élaborer des instruments intellectuels capables de se proposer comme paradigmes d'action et de pensée, utiles à l'annonce dans un monde marqué par le pluralisme éthico-religieux". Dans ce contexte, le rapport naît aussi - a souligné Navarro - comme une occasion supplémentaire de valoriser le potentiel que représente le réseau entre les différentes communautés académiques pour l'évangélisation de la culture.

Piera Silvia Ruffinatti a rappelé quelques initiatives récentes, comme la mobilité académique entre universités, avec la reconnaissance des crédits ou les transferts gratuits. Le père Alfonso V. Amarante a précisé le périmètre des communautés académiques impliquées : sept universités, deux collèges, neuf instituts et le 8% de tous les étudiants universitaires de Rome. A ce propos, Navarro a mentionné le cadre légal et réglementaire afin de comprendre la différence entre la tâche de traiter les sciences sacrées propres aux universités ecclésiastiques et l'approche catholique de certaines facultés.

Quelques données

Si nous examinons ensuite les institutions affiliées aux activités de Rome, nous trouvons 221 universités ou facultés : dans une connexion culturelle allant de Jérusalem à la République dominicaine, de l'Inde à l'Oregon, de la Roumanie au Brésil. Le rapport étudiants/professeurs se distingue par un rapport de 6:1, contre une moyenne de 16:1 pour les autres universités de la capitale, qu'elles soient publiques ou non.

La richesse de la coopération entre les communautés peut également être comprise en rappelant qu'elles se réfèrent à pas moins de quinze institutions de l'Église qui leur sont confiées, de la Prélature de la Sainte-Croix et de la Opus Dei à l'Ordre des Carmes Déchaussés, de la Congrégation du Très Saint Rédempteur à la Société des Missionnaires d'Afrique, etc.

Une richesse qui - a rappelé le professeur Amarante - doit toujours être pensée aussi en termes de relation "interne" avec les différentes réalités liées à la mission de l'Église, mais aussi "externe", projetée vers la création de ce que le révérend a appelé "les champs essentiels de dialogue" avec les mondes académiques étatiques.

Rafaella Figueredo a exprimé le point de vue des membres, qui ont souligné l'enthousiasme des jeunes appelés à prendre en charge l'animation de la salle Paul VI, avec le soutien harmonieux des étudiants de l'Institut pontifical de musique sacrée, entre autres, avant le salut du Pape.

Au cœur de tout cela, il y a "la relance des études ecclésiastiques dans le contexte de la nouvelle étape de la mission de l'Église", comme l'indique l'avant-propos de l'ouvrage intitulé Constitution apostolique Veritatis Gaudium promulguée par le pape François le 8 décembre 2017 et rendue publique le 29 janvier 2018.

"La construction du savoir", écrivait Fausta Speranza dans les pages de L'Osservatore Romano, "a toujours été le grand pari de l'humanité, entre l'accumulation diachronique des connaissances et la rupture des certitudes établies. Si, à une époque, nous avons raisonné sur l'océan insondable de Newton ou sur les illusions de la linéarité positiviste, aujourd'hui nous devons débattre de la science des données et de la soi-disant intelligence artificielle. Le défi éthique est essentiellement le même : réagir à la tendance à faire régresser le choix humain au niveau de l'utilisation de la connaissance, ce qui signifie aujourd'hui la technologie. Mais - comme le souligne Sœur Piera - "nous devons être capables de connaître et de traverser les défis de la numérisation également grâce à la connaissance de disciplines toujours nouvelles".

C'est pourquoi, malgré la diversité des charismes et des talents, malgré les changements et les variations des programmes et des approches liés aux époques, un présupposé unit indissolublement tous les "laboratoires de la connaissance" pontificaux : ne pas donner au savoir un caractère désincarné, mais le réorienter vers les besoins humains.

Pour ceux qui participent à une université pontificale - c'est ce qui est devenu clairement évident - au début de leur recherche il y a l'homme et à l'horizon de leurs objectifs il y a le désir de comprendre le monde pour le transformer, pour en faire un lieu où il fait bon vivre.

L'auteurAntonino Piccione

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Ressources

Les richesses du Missel romain : les dimanches de Carême (I)

Le Missel romain est une ressource très riche avec laquelle les fidèles peuvent mieux se préparer pendant le Carême. En guise de première approche, analysons brièvement la prière de collecte du premier dimanche de ce temps liturgique.

Carlos Guillén-24 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le Concile Vatican II a voulu favoriser la vie liturgique des fidèles, afin que, par des rites et des prières renouvelés et enrichis, ils puissent participer à la Liturgie de manière consciente, pieuse et active, comme l'exige leur sacerdoce baptismal. À cette fin, dans une phase ultérieure, divers groupes de travail entreprirent de réaliser la réforme nécessaire, en reflétant les enseignements théologiques et pastoraux du concile, en s'appuyant sur les anciennes sources patristiques et liturgiques, et en contact beaucoup plus étroit avec les Écriture sainte.

Un fruit mûr de ce travail sont les livres que nous utilisons actuellement pour la célébration de la Sainte Messe. Dans le cas du Missel Romain, en latin, il y a eu quatre éditions successives, la dernière en 2008. La traduction de cette dernière édition en espagnol dépend de la Conférence épiscopale de chaque pays et sa date de publication est beaucoup plus récente.

Afin de faire connaître certaines des richesses contenues dans ce Missel, promulgué d'abord par saint Paul VI puis par saint Jean-Paul II, nous commençons cette série d'articles consacrés au commentaire des prières des dimanches de Carême. Nous travaillerons avec la prière appelée "Collecte". C'est la première prière prononcée par le prêtre à l'issue des rites d'ouverture, et elle a la particularité d'exprimer le caractère spécifique de chaque célébration. 

Entrer dans le "sacrement du Carême".

La collecte du premier dimanche de Carême est la suivante : 

Dieu tout-puissant,
grâce aux stages annuels de l
sacrement de carême
accord accord pour progresser dans la connaissance
du Mystère du Christ
et obtenir ses fruits avec une conduite
digne.

Concéde nobis, omnípotens Deus,
ut, per ánnua quadragesimális exercítia
sacramenti,
et ad intellegéndum Christi proficiámus
arcanum,
et efféctus eius digna conversatióne sectémur

La prière qui figurait dans le Missel jusqu'en 1962 (avant la réforme) était différente, mais pour diverses raisons, les spécialistes ont préféré utiliser une autre prière, plus ancienne. Elle se trouve dans ce qu'on appelle le Sacramentaire. Gelasianum VetusLes missels, prédécesseurs des missels en usage au VIIe siècle, rassemblaient quelques prières pour la messe suivant le cours de l'année liturgique. Notre prière est simple dans sa structure, mais pas aussi simple dans son lexique, surtout dans sa version latine.

Commençons par commenter la référence à la saison liturgique, qui est faite en utilisant l'expression "sacrement de Carême" (quadragesimalis sacramenti). En prenant le concept de sacrement au sens large, il s'agit de montrer que Dieu fait de notre temps un signe par lequel il veut nous rendre sa grâce disponible. Par la foi, les dates du calendrier renvoient à un autre type de temps, à l'histoire du salut, et deviennent porteuses d'une réalité divine, qui nous est offerte.

La Constitution du Concile Vatican II sur la Liturgie, Sacrosanctum ConciliumL'Église, explique-t-il, "en faisant mémoire des mystères de la Rédemption, ouvre les richesses de la puissance sanctifiante et des mérites de son Seigneur de telle sorte que, dans un certain sens, elles deviennent présentes à tout moment pour que les fidèles puissent entrer en contact avec elles et être remplis de la grâce du salut".

Fruits de la grâce et de nos efforts

D'une part, ce temps est un cadeau du ciel. Mais c'est aussi six semaines qui sont traditionnellement associées à des "pratiques" (exercitia) de notre part. Ce terme nous renvoie à l'idée d'un effort répété, même physique, et apparaît encore plusieurs fois dans le Missel, toujours dans le contexte du Carême. Que la foi et les œuvres aillent de pair, même si la priorité est donnée à la grâce, est un enseignement apostolique avec lequel l'Église nous interpelle également aujourd'hui. Le don de Dieu exige de nous que nous nous préparions bien à la conversion par la pénitence.

Quelles sont ces pratiques ? La réponse est immédiate si nous sommes attentifs à la lecture de l'Évangile qui accompagne chaque année ce premier dimanche de Carême : les tentations de Jésus au désert. Le Christ a fait l'expérience du désert, du combat spirituel, avec le jeûne et la prière. Il s'est ainsi préparé, dès le début de sa vie publique, à l'accomplissement de sa mission, au sacrifice de sa vie sur la Croix, au plus grand don qu'il puisse nous faire (Jn 15,13). Le but est que nous grandissions et que nous soyons parfaits (Jn 15,13).proficiamus) dans la compréhension du Mystère du Christ (Christi arcanum), de sorte qu'il laisse des fruits (effectus) dans nos vies. Mais cela ne peut se faire de l'extérieur, de manière théorique.

Le Maître nous enseigne de manière concrète comment vaincre le péché et collaborer à la rédemption de l'humanité. Il nous invite à l'imiter et nous forme à savoir faire le don de nous-mêmes par l'abnégation et le détachement. C'est seulement ainsi que nous pouvons progresser dans la connaissance des sentiments de son Sacré-Cœur, de l'amour du Père qu'il est venu nous révéler. C'est cet amour qui doit passer dans notre vie, se refléter dans une conduite digne d'un enfant de Dieu (digna conversatione) et porter les mêmes fruits que la vie du Christ, pour la vie du monde.

L'auteurCarlos Guillén

Prêtre du Pérou. Liturgiste.

Expériences

La mère d'un héros sans cape : "Dieu m'a donné un nouveau jour avec Nacho et toute ma famille".

Nacho, qui ira au paradis en 2021, a été décrit par sa mère comme étant "un héros qui ne porte pas de cape".. Ce petit garçon, atteint du syndrome d'Ondine, a changé la vie de toute sa famille et, dans une certaine mesure, celle des milliers de personnes qui, grâce à Instagram, ont pu connaître son histoire. Sa mère, Maria, raconte comment le tournant de sa vie s'est produit lorsqu'il a cessé de demander pourquoi et l'a remplacé par pourquoi.

Arsenio Fernández de Mesa-24 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Maria est mariée à Jaime depuis dix-huit ans et a quatre enfants : "Deux sur la terre et deux au ciel", note-t-elle fièrement. Le grand trésor, Nacho, est arrivé en 2016. Il a fait un arrêt cardio-respiratoire dès sa naissance, ce qui a déclenché un pèlerinage dans les hôpitaux jusqu'à ce qu'ils trouvent le diagnostic : le syndrome d'Ondine, une maladie qui provoque une défaillance du système nerveux autonome. Le plus problématique est que ces enfants cessent de respirer lorsqu'ils sont endormis. On lui a fait une trachéotomie et sa vie est devenue dépendante d'un ventilateur. Maria se souvient qu'ils sont rentrés à la maison "avec une véritable USI mobile pour la maison : deux ventilateurs, deux aspirateurs de trachéotomie, une bouteille d'oxygène et d'autres équipements".. Il se souvient que les premiers mois ont été très difficiles : "Les premiers mois ont été très difficiles.nous pouvions à peine quitter la maison".

La vie de Nacho s'est progressivement compliquée : "Le monde de l'oncologie et de l'épilepsie est entré dans nos vies. Nous sommes devenus tous les quatre de véritables médecins de soins intensifs pédiatriques, nous occupant de la trachée, apprenant à ventiler manuellement, à le réanimer".. Ils ont partagé la nuit entre eux deux, car le trouble du sommeil exigeait que quelqu'un reste éveillé avec lui : "Pendant que Jaime dormait pendant quatre heures, j'étais avec Nacho et à 3h30, on a changé de poste".

En 2021, ils sont entrés dans l'unité de soins palliatifs pédiatriques pour recevoir une prise en charge complète et pas seulement médicale. En juillet 2021, ils sont allés à la plage pour passer un mois en famille. María me raconte que son père est mort le 26 juillet, alors qu'ils étaient encore à l'extérieur de Madrid : "La situation de Nacho rendait impensable que je puisse aller lui dire au revoir et à l'enterrement".. Deux jours plus tard, son fils est tombé dans le coma : "Nous avons toujours dit qu'ils étaient comme E.T. et Elliot, parce que la vie de l'un dépendait de la vie de l'autre".. Nacho est décédé le 24 août.

María se souvient de quelques anecdotes amusantes avec Nacho, comme lorsqu'elle s'est endormie pendant son service et qu'à un moment donné, elle a remarqué que quelqu'un lui tirait les orteils : quelle frayeur ! Le petit garçon avait grimpé hors du lit. Comme il ne savait pas parler, c'était sa façon à elle de le réveiller. 

Maria a ouvert un profil sur Instagram dans le seul but de découvrir dans quoi sa fille aînée s'embarquait. Sur @misuperheroesincapa a commencé à partager la vie de Nacho et sa maladie, et le nombre d'adeptes n'a cessé d'augmenter : "J'ai vu que transmettre notre vie était une façon d'enseigner qu'il est possible d'être heureux au milieu de la souffrance".. Grâce à ce réseau social, de nombreuses personnes sont venues la voir. Ils ont fait un #nachlistIl conserve sur son téléphone portable une liste des intentions que les gens lui disent lui avoir demandées. Il y a quelques mois, un ami de la famille a subi une opération du cœur. Maria lui a envoyé un message le matin même pour lui dire qu'ils se souviendraient très bien de lui et que Nacho serait avec lui tout le temps dans la salle d'opération. Son ami lui a raconté que lorsqu'il est arrivé au bloc opératoire, toute l'équipe s'est présentée. Un garçon habillé en bleu s'est approché de lui et lui a dit : "Je serai avec toi tout le temps, je suis Nacho".. Il s'est ensuite renseigné sur le garçon aux soins intensifs et sur le personnel du service, mais personne ne savait si un Nacho y travaillait. 

Maria reconnaît qu'au début, elle fâché un peu avec Dieu, mais il explique que c'est la colère de tout enfant avec son père quand il ne comprend pas quelque chose. Les premiers mois, il se répète devant le tabernacle : "Tu m'as mis dans ce pétrin, aide-moi à m'en sortir et à le porter avec joie". En de nombreuses occasions, le pourquoi de choses. Un jour, il s'est rendu compte qu'il devait chercher la pour quoi faire. Le hashtag pour votre compte est #cadadiaesunregalo : "C'est ainsi que j'ai essayé de vivre ces années, parce que Dieu me donnait un nouveau jour avec Nacho, avec toute la famille, et je voulais lui demander la force de porter la croix".

Zoom

Le mercredi des cendres marque le début du Carême

Comme des millions de catholiques, un enfant prie pendant la messe du mercredi des Cendres, le 22 février 2023, à l'église Our Lady of the Most Holy Rosary d'Indianapolis.

Maria José Atienza-23 février 2023-Temps de lecture : < 1 minute
Famille

Isabel Vaughan-SpruceLire la suite : "Le mal que l'avortement inflige aux femmes devrait suffire à nous rendre pro-vie".

Isabel Vaughan-Spruce, la femme qui a été arrêtée à Birmingham pour avoir "prié dans sa tête" devant une clinique d'avortement, a parlé à Omnes de ce moment et du travail qu'elle accomplit depuis des années pour les femmes et la vie au Royaume-Uni.

Maria José Atienza-23 février 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Comme sortie d'un film de science-fiction, Isabel Vaughan-Spruce a été arrêtée en décembre dernier pour "une pensée".

Le 6 décembre, Isabel, co-directrice de la Marche pour la vie au Royaume-Uni et connue pour son action en faveur des femmes qui décident de poursuivre leur grossesse, était dans une attitude recueillie devant une clinique d'avortement de Birmingham. Quelques minutes plus tard, elle a été arrêtée car on la "soupçonnait" de faire une "prière mentale".

Deux mois plus tard, les charges retenues contre Isabel Vaughan-Spruce ont été abandonnées. Dans cet entretien avec Omnes, elle décrit ce moment comme surréaliste.

Vaughan-Spruce, a vu "le terrible mal que l'avortement fait aux hommes et aux femmes" et appelle au droit des femmes de connaître "les alternatives à l'avortement" et à l'exercice par tous des libertés fondamentales telles que le droit de prier.

Comment avez-vous vécu votre arrestation et la procédure jusqu'à l'abandon des charges ?

- Je compare cette expérience d'être arrêté pour avoir prié en silence près d'un centre d'avortement à ma première expérience devant un centre d'avortement. Je me souviens qu'il y a environ 20 ans, j'ai participé pour la première fois à une veillée devant un centre d'avortement à Birmingham. Le centre d'avortement où je priais à l'époque pratiquait environ 10 000 avortements par an.

C'était une expérience surréaliste de regarder ce grand bâtiment situé dans une belle rue, à côté de maisons privées incroyablement chères, et de savoir que chaque année, la vie de 10 000 enfants était intentionnellement achevée dans ce bâtiment. Pourtant, malgré l'horreur de la réalité, j'ai ressenti un sentiment de paix, clairement, non pas face à la situation, mais en moi-même, que j'étais là où je devais être.

De même, lorsque j'ai été arrêtée, j'ai eu l'impression d'être surréaliste : je n'avais pas porté d'affiches ni distribué de tracts, je n'avais pas ouvert la bouche pour parler à qui que ce soit, le centre d'avortement n'était même pas ouvert, et lorsque la police m'a demandé si je priais, j'avais seulement dit "il se peut que je prie en silence" et pourtant, j'étais arrêtée pour ce que je pensais "peut-être".

Alors que l'on me fouillait dans la rue, sachant que l'on m'emmenait pour m'interroger, cela semblait totalement surréaliste, mais je dois admettre que je me sentais en paix, sachant que c'était là que je devais être.

Avons-nous atteint un système de coercition des libertés individuelles qui tente de criminaliser ne serait-ce qu'une "pensée" ?

- Pour mes prières silencieuses, j'ai été accusée de "participer à un acte d'intimidation des utilisateurs du service". Le centre d'avortement était fermé lorsque je m'y trouvais, il n'y avait donc aucun usager. Cependant, j'ai été arrêtée, fouillée, enfermée dans une cellule de police, interrogée, libérée sous caution et ensuite accusée de quatre chefs d'accusation.

Comment est-il possible que mes pensées privées, qui ne se manifestaient d'aucune façon - par exemple, je ne portais pas de chapelets ou de bible, etc. - puissent intimider quelqu'un, et encore moins un groupe de personnes qui n'étaient même pas là ?

Nos libertés fondamentales sont en train d'être criminalisées. Cela devrait préoccuper tout le monde, quelle que soit sa position sur le débat sur l'avortement.

Si nous voulons parler des droits des femmes, qu'en est-il de leur droit à se voir présenter des alternatives à l'avortement et de leur droit à savoir comment l'avortement peut réellement les affecter à long terme ?

Isabel Vaughan-Spruce

Que diriez-vous à ceux qui "vendent" l'avortement comme un "droit de la femme" ?

- Le mal que l'avortement inflige aux femmes devrait à lui seul suffire à nous rendre pro-vie. De nombreux défenseurs de l'avortement avortement croient à tort que ceux qui s'opposent à l'avortement le font uniquement parce qu'ils se soucient des droits de l'enfant à naître.

Bien sûr, nous sommes profondément attachés aux droits de l'enfant à naître, mais en quoi aider une femme à mettre fin à la vie de son enfant peut-il être une solution à ses difficultés ou à sa détresse pendant la grossesse ? Cela ne peut jamais être une solution. Le site avortement ne résout pas les problèmes, elle les crée.

Je travaille très étroitement avec l'organisation post-avortement Le vignoble de Rachelqui fait un travail incroyable en aidant toute personne blessée par l'avortement, directement ou indirectement, à trouver la guérison.

J'ai vu les terribles dommages que l'avortement cause aux femmes - et aux hommes - sur le plan physique, mental, émotionnel, psychologique et spirituel. Les femmes ont le droit de savoir. Si nous voulons parler des droits des femmes, qu'en est-il de leur droit à se voir présenter des alternatives à l'avortement et de leur droit à savoir comment l'avortement peut réellement les affecter à long terme ?

En Espagne, par exemple, une loi vient d'être adoptée dans laquelle les femmes ne sont pas informées des aides pour avoir un enfant et la "période de décision" est supprimée. Les personnes qui ont recours à l'avortement n'ont-elles vraiment rien à penser ?

- On pense souvent, à tort, que les personnes qui entrent dans les centres d'avortement ont déjà pris leur décision.

J'ai rencontré de nombreuses femmes qui étaient clairement indécises sur ce qu'elles devaient faire. Beaucoup m'ont dit que, jusqu'au dernier moment, elles "cherchaient un signe" pour décider de garder ou non leur enfant.

Ceux qui ont "fait un choix" l'ont souvent fait sur la base des options limitées qui leur étaient offertes.

Je dis souvent aux femmes qu'il y a une raison pour laquelle la grossesse dure 9 mois : il faut beaucoup de temps pour se faire à l'idée de ce qui se passe, même avec une grossesse planifiée et très désirée.

Nous avons tous besoin de temps pour faire face à des situations qui changent notre vie, comme une grossesse. Pourtant, les femmes prennent souvent la décision de devenir enceintes, qui change leur vie. avortementdans un accès de panique. Cela ne joue pas en faveur de la femme.

Une fois que vous vous êtes engagé dans le travail pro-vie, vous vous rendez compte que même les plus petits efforts peuvent avoir un grand impact.

Isabel Vaughan-Spruce

Certaines personnes pensent que "la bataille est perdue", mais pensent-elles qu'il n'y a rien à faire ?

- Je pense que ceux qui pensent ainsi sont parfois ceux qui ne sont pas impliqués dans le travail pro-vie. Il est tentant de regarder un problème de l'extérieur et de ne voir que l'ampleur des difficultés. Une fois que vous êtes impliqué dans le travail pro-vie, vous réalisez que même les plus petits efforts peuvent avoir un grand impact, comme lorsqu'une femme est sortie d'un centre d'avortement et a dit à la personne à l'extérieur, qui ne lui avait même pas parlé : "J'ai décidé de garder mon bébé parce que j'ai senti que vous priiez pour moi", ou le jeune couple qui allait avorter et qui s'est arrêté lorsqu'il a vu quelqu'un à l'extérieur, ou la jeune fille qui nous a raconté que ses parents étaient en route vers le centre d'avortement pour faire avorter son frère, mais qu'ils ont vu quelqu'un prier à l'extérieur, ce qui les a amenés à avoir une dernière conversation au cours de laquelle ils ont décidé qu'ils pouvaient avoir un autre enfant, alors ils ont fait demi-tour et sont partis.

Une fois, une travailleuse de l'avortement est sortie du centre et s'est moquée de ce que je faisais, méprisant ceux qui avaient changé d'avis et me parlant du nombre de personnes qui n'avaient pas accepté mon aide. Je lui ai rappelé que pour moi, il ne s'agit pas de chiffres, mais d'individus. Si nous aidons une femme à reconnaître la valeur de son enfant et à lui apporter le soutien dont elle a besoin pour mener à bien sa grossesse (et au-delà), l'effet d'entraînement est incommensurable.

La bataille n'est pas perdue, en fait, elle est déjà gagnée. Nous devons juste décider de quel côté nous sommes, la vie ou la mort ?

Le prêtre Sean Gough avec Isabel Vaughan-Spruce, après avoir été acquitté des accusations de "coercition à l'égard des clientes d'une clinique d'avortement" ©OSV News photo/Simon Caldwell

Sommes-nous mis au défi d'éduquer les jeunes à la dignité fondamentale de la vie ?

- C'est une tâche énorme, mais nous devons l'assumer. Les parents doivent se rappeler qu'ils sont les les éducateurs de jeunes enfants et être conscient de ce qu'on peut leur apprendre dans d'autres lieux, en dehors de la maison ou même à la maison, par la télévision, les médias sociaux, etc.

Nous ne pouvons pas être naïfs, nous devons être vigilants.

Un enfant rejette naturellement l'avortement, la position par défaut est d'être pro-vie - l'avortement doit être enseigné mais ceux qui soutiennent l'avortement doivent apprendre que c'est une question pro-vie. avortement ont fait un "bon" travail pour l'enseigner.

Ceux qui s'opposent à l'avortement ont dit que ce n'était pas une affaire d'hommes et ont réduit les hommes au silence. Or, nous avons besoin d'hommes forts qui sont prêts à faire face au ridicule ou à la colère des autres tout en parlant avec vérité et charité.

D'autres ont dit que ce n'était pas quelque chose dont l'Église devait parler et trop de membres de l'Église ont gardé le silence de peur d'être ridiculisés. Le Christ lui-même a fait l'objet de moqueries et nous ne devrions pas avoir peur de suivre ses traces. Nous avons besoin d'une Église qui reconnaisse son rôle d'éducation sur cette question fondamentale.

Que pouvons-nous faire pour aider les femmes "avant" qu'elles ne se rendent à la clinique d'avortement ?

- La plupart d'entre nous connaissent le commandement biblique : aime ton prochain comme toi-même. C'est de la deuxième partie que je veux parler : "comme toi-même".

Le problème que je vois aujourd'hui, c'est que beaucoup de gens ne s'aiment pas vraiment eux-mêmes. Comment pouvons-nous attendre d'une femme qu'elle aime l'enfant qui est en elle si elle ne s'aime pas elle-même ? S'ils aiment leur prochain comme eux-mêmes, ce sera un amour très faible et conditionnel, car c'est la valeur qu'ils accordent à leur propre existence.

Si une femme ne se sent aimée, ne se sent valorisée que par son petit ami, et que ce dernier menace de la quitter si elle garde le bébé, devinez ce qu'elle choisira ? Si une jeune femme ne se sent valorisée que par sa carrière, et que son bébé risque de mettre en péril cette carrière, devinez ce qu'elle choisira ?

De nombreuses personnes n'ont jamais connu le véritable amour (pas nécessairement l'amour romantique, mais l'amour désintéressé qui n'essaie pas d'obtenir quelque chose en retour, mais qui se soucie véritablement de quelqu'un et reconnaît sa valeur).

Dans mon pays, environ une femme sur quatre a eu recours à l'avortement et beaucoup, beaucoup plus l'ont envisagé, certaines l'envisagent en ce moment même. Il y a de fortes chances qu'à un moment ou à un autre, vous vous soyez assis à côté de l'une d'entre elles dans le bus, que vous ayez été servi par l'une d'entre elles dans un magasin, que vous ayez commenté l'une de leurs publications sur les médias sociaux, ou peut-être s'agit-il d'un membre de votre propre famille. Faites en sorte que cette interaction leur fasse prendre conscience de leur véritable valeur.

Aux hommes, je dis de ne pas avoir peur de complimenter les femmes. Vos mots ont du pouvoir s'ils sont utilisés de la bonne manière, et je ne parle pas de flirter de manière inappropriée avec les femmes et d'agir de manière effrayante, mais de véritables mots d'affirmation pour les femmes, qu'il s'agisse de votre amie, de votre sœur ou de votre collègue de travail. Dites-lui qu'elle sait écouter, qu'elle a un cœur généreux, qu'elle donne de bons conseils ou qu'elle est de bonne compagnie. Et la femme qui a vraiment besoin d'entendre cela ne va pas l'avoir écrit sur son front.

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Lectures du dimanche

Carême, Dieu avant tout. 1er dimanche de Carême (A)

Joseph Evans commente les lectures du premier dimanche de Carême et Luis Herrera prononce une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-23 février 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le Carême est en cours, et cette année, l'Église le commence en nous rappelant pourquoi nous en avons besoin en premier lieu. Elle nous ramène à l'aube de l'histoire et à la triste réalité de Satan et de son activité. Nous avons besoin du Carême, qui est le temps de conversionNous devons revenir à Dieu, car le diable nous a détournés de Lui en premier lieu.

De même qu'il a trompé Adam et Ève pour qu'ils se rebellent contre Dieu, nous le voyons dans l'Évangile tenter le même tour sur Jésus, étonnamment aussi au début - dans ce cas, au début de la vie publique de notre Seigneur. Dès que Satan s'aperçoit que le Christ est un être hors du commun, il tente de le tromper lui aussi. 

Le péché d'Adam et Eve était un péché d'orgueil et de méfiance envers Dieu. C'est pourquoi nous voyons le Christ vaincre Satan dans le désert, précisément à cause de cette même confiance dans le Père dont Adam et Ève n'ont pas fait preuve. 

Adam et Eve se sont nourris contre la parole de Dieu, en mangeant de l'arbre qu'il leur avait interdit de toucher. Lors de la première tentation, Jésus, affamé comme il l'était après une journée de travail, a mangé de l'arbre. jeûne de 40 jours, renonce à la nourriture - "Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à ces pierres de devenir des pains".- mettre la parole de Dieu en premier : Jésus répondit : "Il est écrit : 'L'homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu'".. Adam et Ève ont sottement essayé de s'élever contre Dieu, cherchant leur propre gloire : "vous serez comme Dieu...". 

Ils ont également testé leur miséricorde en désobéissant à la seule interdiction qu'il avait édictée. Mais Jésus refuse de sauter du pinacle du Temple lorsque Satan, déformant les Écritures, l'invite à le faire sur la base de versets bibliques : "'Il donnera à ses anges la charge de vous', et 'dans leurs mains ils vous porteront, de peur que vous ne heurtiez votre pied contre une pierre'." Se faire attraper par des anges dans un lieu aussi public était un exploit qui aurait valu à Jésus une renommée humaine. Mais il ne cherchait pas la gloire terrestre et sauter aurait mis Dieu à l'épreuve en s'attendant à ce qu'il envoie des anges pour le rattraper. Notre Seigneur rejette donc la tentation en utilisant un autre verset de l'Écriture : "Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu".

Dans le dernier tentationSatan offre à Jésus "tous les royaumes du monde et leur gloire... si vous vous prosternez et m'adorez". Adam et Eve avaient recherché le pouvoir et la connaissance interdits et, en pratique, ils s'étaient adorés eux-mêmes et même, en un sens, Satan, lui prêtant plus d'attention qu'à Dieu. C'est pourquoi Jésus écarte le diable avec un autre texte biblique : "Tu adoreras le Seigneur ton Dieu et tu ne serviras que lui".

Ainsi, l'Église pose le défi du Carême : mettre Dieu avant la satisfaction de ses désirs corporels ; renoncer à toute gloire personnelle et à toute célébrité terrestre ; et adorer Dieu plus radicalement, en reconnaissant que tout ce que nous avons vient de Lui et doit nous conduire à Lui.

Homélie sur les lectures du 1er dimanche de Carême (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Monde

Quatre femmes démissionnent pour continuer à participer au Parcours synodal

Les quatre délégués ne veulent pas être coresponsables de la dérive du Chemin synodal, qui a remis en cause la doctrine de l'Église et ignoré les avertissements du Vatican et du pape lui-même.

José M. García Pelegrín-22 février 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Die Welt, Katharina Westerhorstmann, professeur de théologie, Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz et Marianne Schlosser, ainsi que la journaliste Dorothea Schmidt - qui s'étaient déjà montrées particulièrement critiques à l'égard de la dérive de la Voie synodale lors des précédentes assemblées - expliquent les raisons de leur démission en tant que déléguées désignées de la Conférence épiscopale allemande à l'Assemblée générale de l'UE. Voie synodaleL'objectif de l Voie synodale était d'aborder la l'abus sexuel. Cependant, au cours des travaux de ce processus, des enseignements et des convictions catholiques essentiels ont été remis en question. Nous ne nous considérons pas en mesure de poursuivre sur cette voie qui, à notre avis, mène à l'échec. Église en Allemagne de s'éloigner de plus en plus de l'Église universelle".

Ils ont donc décidé de ne pas participer à la cinquième et dernière Assemblée, qui se tiendra du 9 au 11 mars. Participer à un processus "dans lequel les interventions et clarifications répétées des autorités du Vatican et du Pape lui-même ont été ignorées" signifierait pour eux assumer la responsabilité de l'isolement de l'Eglise en Allemagne par rapport à l'Eglise universelle.

Les signataires font référence à "des décisions prises au cours des trois dernières années qui ont non seulement remis en question des fondements essentiels de la théologie, de l'anthropologie et de la pratique ecclésiastique catholiques, mais qui les ont reformulés et, dans certains cas, complètement redéfinis".

Ils se plaignent également que, lors des réunions de l Voie synodale "des objections sérieuses en faveur de la doctrine ecclésiastique actuellement en vigueur n'ont pas été prises en compte". Ils sont particulièrement déconcertés par "la manière dont la demande de vote secret a été rejetée lors de la dernière assemblée synodale et dont les résultats du vote par appel nominal ont été publiés sur Internet".

Comme raison finale de cette décision, ils citent "le fait que La dernière lettre de Romedaté du 16 janvier 2023, signé par le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin et les cardinaux Luis Ladaria et Marc Ouellet, n'a pas encore été envoyé aux membres de l'Assemblée synodale ni porté directement à leur connaissance".

Il s'agit d'une lettre "expressément approuvée par le Pape lui-même et donc juridiquement contraignante", qui se réfère à un objectif central de l'action de l Voie synodale, la création de ce que l'on appelle Conseil synodal. Bien que la lettre du Vatican ait expressément indiqué que la voie synodale n'a pas la compétence de créer un Conseil synodal, l'ordre du jour de la Cinquième Assemblée a retenu l'institution d'une Commission synodale, "dont le but déclaré n'est autre que la constitution du Conseil synodal".

La lettre ouverte des quatre délégués poursuit en affirmant qu'il ne s'agit pas d'un cas isolé, mais que d'autres délégués ont également été ignorés. Les interventions de Rome, qu'ils énumèrent dans leur mémoire. Ils ont donc des doutes sur les affirmations selon lesquelles les décisions du Chemin synodal "resteront dans l'ordre de l'Église catholique universelle et respecteront le droit canonique".

Le document des quatre femmes conclut en affirmant "la nécessité d'un profond renouvellement de l'Église, qui est également d'ordre structurel" ; mais un tel renouvellement n'est possible qu'en restant "dans la communauté ecclésiale à travers l'espace et le temps, et non en rupture avec elle".

Vatican

Pape François : "Nous appartenons au Seigneur, nous lui appartenons".

Le Pape François a présidé la Sainte Messe du Mercredi des Cendres, marquant le début du Carême, "le temps propice pour revenir à l'essentiel, pour se dépouiller de ce qui nous pèse, pour se réconcilier avec Dieu, pour rallumer le feu de l'Esprit Saint qui demeure caché dans les cendres de notre fragile humanité".

Paloma López Campos-22 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le 22 février, mercredi des Cendres, le Carême 2023. Le pape François a présidé une messe qui a été précédée d'une procession pénitentielle. La célébration comprenait le rite de l'imposition des cendres. Celui-ci, selon les mots du Saint-Père, "nous introduit dans ce chemin de retour, nous invite à revenir à ce que nous sommes vraiment et à revenir à Dieu et à nos frères et sœurs".

En effet, le Carême est le moment propice "pour revenir à l'essentiel". La liturgie nous invite, tout d'abord, à revenir à ce que nous sommes vraiment. " Les cendres nous rappellent qui nous sommes et d'où nous venons, elles nous ramènent à la vérité fondamentale de la vie : le Seigneur seul est Dieu et nous sommes l'œuvre de ses mains ". Ceci, a dit le Pape, devrait nous amener "lorsque nous inclinons la tête avec humilité pour recevoir les cendres, à porter dans nos cœurs cette vérité : nous sommes au Seigneur, nous lui appartenons".

François a toutefois souligné que les fidèles ne sont pas les seuls à vivre cette période. Dieu, "comme un Père tendre et miséricordieux (...) vit aussi le Carême, car il nous désire, il nous attend, il attend notre retour. Et il nous encourage toujours à ne pas désespérer, même lorsque nous tombons dans la poussière de notre fragilité et de notre péché, car "il sait de quoi nous sommes faits, il sait très bien que nous ne sommes que poussière" (Ps 103,14)".

Le Carême, un temps pour reconnaître la vérité

Le Carême est donc un moment idéal pour purifier nos yeux et nous rappeler "qui est le Créateur et qui est la créature ; pour proclamer que Dieu seul est le Seigneur ; pour nous dépouiller de la prétention de nous suffire à nous-mêmes et de l'empressement à nous mettre au centre".

Le Pape pendant la messe du mercredi des cendres (Vatican News)

"Mais il y a aussi une deuxième étape : les cendres nous invitent à revenir à Dieu et à nos frères et sœurs. En effet, si nous revenons à la vérité de ce que nous sommes et que nous nous rendons compte que notre moi ne se suffit pas à lui-même, alors nous découvrons que nous existons grâce aux relations, aussi bien la relation originelle avec le Seigneur que les relations vitales avec les autres". Le Carême, a poursuivi le Pape, est un temps pour reconsidérer nos relations avec le Père et avec le prochain, "pour nous ouvrir dans le silence à la prière et quitter le rempart de notre moi fermé", pour goûter à la joie de la rencontre et de l'écoute.

Trois manières de faire le Carême

Toutes ces idées s'accompagnent de pratiques concrètes : aumône, prière et jeûne. À cet égard, François a prévenu qu'"il ne s'agit pas de rites extérieurs, mais de gestes qui doivent exprimer un renouvellement du cœur. L'aumône n'est pas un geste rapide pour se donner bonne conscience, mais un contact avec les mains et les larmes des pauvres ; la prière n'est pas un rituel, mais un dialogue de vérité et d'amour avec le Père ; le jeûne n'est pas un simple sacrifice, mais un geste fort pour rappeler à notre cœur ce qui est durable et ce qui passe". Ceci est important car "dans la vie personnelle, comme dans la vie de l'Eglise, ce qui compte n'est pas l'extérieur, les jugements humains et l'appréciation du monde, mais seulement le regard de Dieu, qui lit l'amour et la vérité".

C'est pourquoi, si elle est vécue avec sincérité, " l'aumône, la charité, manifestera notre compassion pour ceux qui sont dans le besoin, elle nous aidera à revenir aux autres ; la prière donnera voix à notre désir intime de rencontrer le Père, nous faisant revenir à Lui ; le jeûne sera une gymnastique spirituelle pour renoncer avec joie à ce qui est superflu et nous accable, pour être intérieurement plus libre et revenir à ce que nous sommes vraiment ".

En conclusion, le Pape a lancé une invitation claire pour cette période de Carême : "Mettons-nous en route par la charité : quarante jours favorables nous sont donnés pour nous rappeler que le monde ne se réduit pas à l'étroitesse de nos besoins personnels et pour redécouvrir la joie, non pas dans les choses qui s'accumulent, mais dans l'attention aux personnes dans le besoin et dans l'affliction. Mettons-nous en route à travers la prière : il nous est donné quarante jours favorables pour donner à Dieu la primauté de notre vie, pour revenir au dialogue avec Lui de tout cœur, pas dans les moments perdus. Mettons-nous en route à travers le jeûne : quarante jours favorables nous sont offerts pour nous retrouver, pour arrêter la dictature des agendas toujours pleins de choses à faire ; des prétentions d'un ego toujours plus superficiel et encombrant ; et pour choisir ce qui compte vraiment".

Vatican

Le pape appelle au cessez-le-feu en Ukraine à l'aube du Carême

Au début du chemin de Carême, le mercredi des Cendres, un an après l'invasion de l'Ukraine, le pape a lancé un appel fort au "cessez-le-feu" et à la paix par le "dialogue". "C'est un triste anniversaire. La victoire sur les décombres ne sera pas une vraie victoire", a déclaré François à l'audience générale.

Francisco Otamendi-22 février 2023-Temps de lecture : 5 minutes

"Le Seigneur peut-il pardonner tant de crimes et tant de violence ?", a demandé le pape François à l'issue d'une audience générale marquée par le début d'une nouvelle année du Conseil œcuménique des Églises (COE). CarêmeLa salle Paul VI était bondée de groupes de pèlerins et de fidèles venus d'Italie et de nombreux autres pays.

Après-demain, le 24 février, marquera "l'année qui s'est écoulée depuis le début de la crise de l'eau". L'invasion de l'UkraineC'est une guerre absurde et cruelle. C'est un triste anniversaire", a déclaré un Saint-Père attristé, comme à d'autres occasions où il a fait référence à cette guerre et à d'autres.

Enfin, en donnant sa bénédiction, le Pape a rappelé que "aujourd'hui commence le Carême", et a encouragé à "intensifier la prière, la méditation de la Parole de Dieu et le service à nos frères et sœurs".

"L'Esprit Saint, moteur de l'évangélisation".

Lors de l'audience générale, le Saint-Père a repris le cycle de catéchèse sur "la passion d'évangéliser", et a centré sa méditation sur le thème "Le protagoniste de l'annonce : l'Esprit Saint", qu'il a qualifié de "moteur de l'évangélisation". "Dans les Actes des Apôtres, nous découvrons que le protagoniste, le moteur de l'évangélisation est l'Esprit", a répété le pape à plusieurs reprises.

"Aujourd'hui, nous repartons des paroles de Jésus que nous avons entendues : 'Allez donc faire des disciples de toutes les nations, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit' (Mt 28, 19). Allez, dit le Ressuscité, non pas pour endoctriner ou faire du prosélytisme, mais pour faire des disciples, c'est-à-dire pour donner à chacun la possibilité d'entrer en contact avec Jésus, de le connaître et de l'aimer", a commencé François.

"Allez baptiser : baptiser signifie immerger et donc, avant d'indiquer une action liturgique, il exprime une action vitale : plonger sa vie dans le Père, dans le Fils, dans l'Esprit Saint ; expérimenter chaque jour la joie de la présence de Dieu qui est proche de nous comme Père, comme Frère, comme Esprit qui agit en nous, dans notre propre esprit", a-t-il ajouté.

Le Pontife romain a ensuite fait référence à la Pentecôte, et a fait remarquer que l'annonce de l'Évangile, comme ce fut le cas pour les Apôtres, ne se fait que par la puissance de l'Esprit. "Lorsque Jésus dit à ses disciples - et à nous aussi - 'Allez', il ne communique pas seulement une parole. Non. Il communique avec l'Esprit Saint, car c'est seulement grâce à lui, à l'Esprit, que la mission du Christ peut être reçue et poursuivie (cf. Jn 20, 21-22). Par peur, les Apôtres sont restés enfermés dans le Cénacle jusqu'au jour de la Pentecôte où l'Esprit Saint est descendu sur eux (cf. Ac 2, 1-13). Grâce à leur force, ces pêcheurs, dont la plupart étaient illettrés, vont changer le monde. L'annonce de l'Évangile n'a donc lieu que dans la puissance de l'Esprit, qui précède les missionnaires et prépare les cœurs : il est 'le moteur de l'évangélisation' ".

"Écouter l'esprit

Comme nous l'avons entendu dans l'Évangile, a noté le Saint-Père, "Jésus ressuscité nous envoie pour aller, faire des disciples et baptiser. Par ses paroles, il nous communique l'Esprit Saint, qui nous donne la force d'accepter la mission et de la poursuivre".

"L'objectif principal de l'annonce est de favoriser la rencontre des personnes avec le Christ. Par conséquent, pour que notre action évangélisatrice puisse toujours susciter cette rencontre, il est nécessaire que tous - chacun personnellement et en tant que communauté ecclésiale - nous nous mettions à l'écoute de l'Esprit, qui en est le protagoniste", a souligné le pape.

François a immédiatement averti que si nous ne nous tournons pas vers l'Esprit Saint, la mission se dilue. "L'Église invoque l'Esprit Saint pour la guider, pour l'aider à discerner ses projets pastoraux et pour la pousser à aller dans le monde en proclamant joyeusement la foi. Mais si elle n'invoque pas l'Esprit, elle se referme sur elle-même, créant des divisions, des débats stériles et, par conséquent, la mission s'éteint".

L'épisode du Concile de Jérusalem

A chaque page des Actes des Apôtres, nous voyons que "le protagoniste de l'annonce n'est pas Pierre, Paul, Etienne ou Philippe, mais l'Esprit Saint". Le pape a ensuite raconté et commenté "un moment charnière des débuts de l'Église, qui peut aussi nous dire beaucoup de choses. Alors, comme aujourd'hui, à côté des consolations, les tribulations ne manquaient pas, les joies étaient accompagnées de soucis. L'une d'elles, en particulier, était de savoir comment se comporter avec les païens qui venaient à la foi, avec ceux qui n'appartenaient pas au peuple juif : étaient-ils ou non tenus d'observer les prescriptions de la loi mosaïque ? Ce n'était pas une mince affaire.

"Deux groupes se forment ainsi, entre ceux qui croyaient que l'on ne pouvait renoncer à l'observance de la Loi et ceux qui ne le croyaient pas. Pour discerner, les Apôtres se réunissent dans ce qu'on appelle le " concile de Jérusalem ", le premier de l'histoire. Comment résoudre le dilemme, s'interroge le Saint-Père.

"On aurait pu chercher un bon compromis entre tradition et innovation : certaines règles sont observées, d'autres sont ignorées. Cependant, les Apôtres ne suivent pas cette sagesse humaine, mais s'adaptent à l'œuvre de l'Esprit qui les avait anticipés, descendant sur les païens aussi bien que sur eux", a-t-il poursuivi dans sa méditation.

"Ainsi, supprimant presque toutes les obligations liées à la Loi, ils communiquent les décisions finales, prises, écrivent-ils, "par l'Esprit Saint et par nous" (cf. Ac 15, 28). Ensemble, sans être divisés, malgré leurs différentes sensibilités et opinions, ils écoutent l'Esprit".

Quand est-ce que "toute tradition religieuse" est utile ?

Le pape François a souligné dans sa catéchèse sur cet épisode qu'"il enseigne une chose, qui est également valable aujourd'hui : toute tradition religieuse est utile si elle facilite la rencontre avec Jésus. Nous pourrions dire que la décision historique du premier Concile, dont nous bénéficions également, a été motivée par un principe, le principe de l'annonce : dans l'Église, tout doit se conformer aux exigences de l'annonce de l'Évangile ; non pas aux opinions des conservateurs ou des progressistes, mais au fait que Jésus entre dans la vie des gens. Par conséquent, chaque choix, usage, structure et tradition doit être évalué dans la mesure où il favorise l'annonce du Christ".

De cette façon, a ajouté François, "l'Esprit illumine le chemin de l'Eglise. En effet, il n'est pas seulement la lumière des cœurs, il est la lumière qui guide l'Église : il éclaire, aide à distinguer, à discerner. C'est pourquoi il est nécessaire de l'invoquer souvent ; faisons-le aujourd'hui aussi, au début du Carême. Parce que, en tant qu'Église, nous pouvons avoir des temps et des espaces bien définis, des communautés, des instituts et des mouvements bien organisés, mais sans l'Esprit, tout reste sans âme".

"L'Église, si elle ne le prie pas et ne l'invoque pas, se referme sur elle-même, dans des débats stériles et épuisants, dans des polarisations fatigantes, tandis que la flamme de la mission s'éteint", a affirmé le Saint-Père. "L'Esprit, en revanche, nous fait sortir, nous pousse à proclamer la foi pour nous confirmer dans la foi, à partir en mission pour découvrir qui nous sommes. C'est pourquoi l'apôtre Paul recommande : " N'éteignez pas l'Esprit " (1 Th 5, 19). Prions souvent l'Esprit, invoquons-le, demandons-lui chaque jour d'allumer en nous sa lumière. Faisons-le avant chaque rencontre, afin de devenir des apôtres de Jésus auprès des personnes que nous rencontrons".

Expériences de l'Esprit, avant les enquêtes

"Il est certainement important que, dans notre planification pastorale, nous partions d'enquêtes sociologiques, d'analyses, de la liste des difficultés, de la liste des attentes et des plaintes. Mais il est beaucoup plus important de partir des expériences de l'Esprit : c'est le véritable point de départ", a déclaré le pape dans la dernière partie de sa catéchèse.

" C'est un principe fondamental qui, dans la vie spirituelle, s'appelle la primauté de la consolation sur la désolation. Il y a d'abord l'Esprit qui console, ranime, éclaire, émeut ; ensuite viendront aussi la désolation, la souffrance, les ténèbres, mais le principe pour se réguler dans les ténèbres est la lumière de l'Esprit (C.M. Martini, Evangéliser dans la consolation de l'Esprit, 25 septembre 1997)" (C.M. Martini, Evangéliser dans la consolation de l'Esprit, 25 septembre 1997).

Le Pontife a conclu sa catéchèse en soulevant quelques questions de réflexion : "Essayons de nous demander si nous sommes ouverts à cette lumière, si nous lui donnons de l'espace : est-ce que j'invoque l'Esprit ? Est-ce que je me laisse guider par Lui, qui m'invite à ne pas me fermer mais à apporter Jésus, à témoigner du primat de la consolation de Dieu sur la désolation du monde ?

L'auteurFrancisco Otamendi

Ressources

Carême, transfiguration du cœur

"Chaque année, pendant les quarante jours du Grand Carême, l'Église s'unit au Mystère de Jésus au désert" (Catéchisme de l'Église catholique, 540). Le mercredi des cendres marque le début de ce temps liturgique pénitentiel, qui vise à purifier le cœur pour la célébration de Pâques.

Paloma López Campos-22 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"Le chemin ascétique du Carême (...) a pour but une transfiguration personnelle et ecclésiale. Une transformation qui, dans les deux cas, trouve son modèle dans celle de Jésus et se réalise par la grâce de son mystère pascal". Les mots du Pape dans son message pour la Journée mondiale de l'éducation. Carême 2023 résume le mystère de cette saison liturgique.

La répétition cyclique ne peut nous amener à considérer ce temps comme une fête de plus. Saint Josémaria Escriva de Balaguer, fondateur de l'Ordre des Prêcheurs, a dit : " Je suis un homme de foi. Opus Deiil a écrit dans "C'est le Christ qui passe"Ce moment est unique, c'est une aide divine à accueillir. Jésus passe à nos côtés et attend de nous - aujourd'hui, maintenant - un grand changement".

Mercredi des Cendres

Il y a indications que dès le IIe siècle, les fidèles suivaient des pratiques pour se préparer aux fêtes du PâquesCependant, il semble que ces préparatifs n'étaient observés que le Vendredi saint et le Samedi saint, par le jeûne et l'abstinence. Progressivement, ces coutumes se sont étendues au fil du temps jusqu'à atteindre la période de quarante jours que nous connaissons aujourd'hui. Ce chiffre 40 n'est pas un hasard, car il rappelle à la fois l'errance d'Israël dans le désert et la retraite du Christ avant de commencer sa vie publique.

C'est à partir du IVe siècle que la structure du Carême commence à se mettre en place et à prendre sa forme actuelle. L'entrée dans ce temps liturgique est marquée par le mercredi des Cendres, jour où les cendres sont imposées aux fidèles et où il leur est rappelé : "Tu es poussière et tu retourneras à la poussière".

Avec les palmes du dimanche des Rameaux de l'année précédente, l'imposition des cendres aide les fidèles à entrer dans un temps liturgique dont la sobriété leur permet de concentrer leur regard sur le Christ et son mystère salvateur.

Le Carême, un temps de pénitence

L'Église d'Occident demande aux catholiques d'accroître leur esprit de pénitence pendant le Carême et, à titre indicatif, établit deux mortifications obligatoires : d'une part, le jeûne du mercredi des Cendres et du Vendredi saint ; d'autre part, l'abstinence de viande le mercredi des Cendres et tous les vendredis de ce temps liturgique.

Sur estLa tradition, cependant, est quelque peu différente. Il est frappant, par exemple, que pendant le Carême, la Sainte Messe ne soit célébrée que le samedi et le dimanche. En outre, l'abstinence de viande n'est pas seulement limitée au vendredi, mais les chrétiens orientaux ne mangent de la viande ou des produits laitiers aucun jour pendant cette période.

Qu'a dit le pape ?

Le 25 janvier, le pape François a écrit son message pour le Carême 2023. Il y expliquait comment "l'ascèse du Carême est un engagement, toujours animé par la grâce, à surmonter notre manque de foi et nos résistances pour suivre Jésus sur le chemin de la croix". François a utilisé le passage de la transfiguration comme une image claire de ce temps liturgique. Cet épisode nous enseigne que "nous devons nous laisser conduire par Lui vers un lieu désert et élevé, en nous éloignant de la médiocrité et de la vanité".

Pour sa part, le pape Benoît XVI, dans le premier message Carême, qu'il a publié, affirme que c'est "le temps privilégié du pèlerinage intérieur vers Celui qui est la source de la miséricorde. C'est un pèlerinage dans lequel Lui-même nous accompagne dans le désert de notre pauvreté, nous soutenant sur le chemin de la joie intense de Pâques".

Et Saint Jean Paul II a voulu remuer le cœur de tous les fidèles en 1987 en posant des questions très directes qui servent d'examen aussi bien au début qu'à la fin de ce parcours pénitentiel : "Allons-nous quitter ce Carême avec un cœur vaniteux, plein de nous-mêmes, mais avec les mains vides pour les autres ? ou arriverons-nous à Pâques, guidés par la Vierge du Magnificat, avec une âme pauvre, affamée de Dieu, et les mains pleines de tous les dons de Dieu pour les distribuer au monde qui en a tant besoin ?"

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Culture

Gorzkie Żale. Un trésor de la spiritualité et de la culture polonaises.

Le début du Carême marque le début de la Gorzkie Żale en Pologne. Il s'agit d'une dévotion populaire profondément enracinée qui consiste en une méditation sur la Passion du Seigneur, accompagnée de chants en forme de lamentation douloureuse, qui a lieu les six dimanches du Carême.

Ignacy Soler-22 février 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Dans la langue espagnole, le mot "procesión", et plus précisément l'expression "procesiones de Semana Santa" (processions de la Semaine Sainte) est quelque chose de familier, on sait généralement de quoi il s'agit, même si d'autres aspects de la foi chrétienne sont ignorés. On peut dire la même chose du chant de la saeta. Pour ceux d'entre nous qui ont eu la chance et la grâce de vivre la Semaine Sainte dans les rues de Séville, le souvenir des pasos dans les rues étroites du quartier de Santa Cruz et d'entendre une saeta, douloureuse, émouvante et pleine de passion, un cri de foi et d'amour depuis un balcon, est une expérience inoubliable. La tradition populaire continue de préserver les formes de manifestation de la foi présentes par la force de la coutume.

Le Gorzkie Żale ou Lamentations amères.

Une manière populaire de vivre et d'exprimer la foi chrétienne en la Passion de Jésus-Christ en Pologne est le Gorzkie Żale, qui se traduit par des Lamentations amères.

Cette dévotion populaire consiste en une méditation sur la Passion du Seigneur accompagnée de chants en forme de lamentation douloureuse. Cette pieuse pratique a lieu les six dimanches du Carême, toujours dans les églises, avant l'exposition du Saint-Sacrement, et dure un peu plus d'une demi-heure selon la durée du sermon de la Passion conduit par le prédicateur de service.

La méditation de la Passion du Seigneur est une pratique ininterrompue depuis le début du christianisme.

La célébration eucharistique, en particulier l'anamnèse, le mémorial, rappelle et actualise le mystère pascal, c'est-à-dire la Passion, la Mort, la Résurrection et l'Ascension de Notre Seigneur Jésus-Christ. C'est pourquoi certains saints avaient coutume de dire que la méditation de la Passion du Seigneur, même pour un temps très court, vaut plus qu'un jeûne rigoureux au pain et à l'eau pendant toute une année.

Saint Jean Chrysostome soutenait que ce qu'il ne pouvait obtenir par ses propres mérites lui était accordé par les plaies de Notre Seigneur Jésus-Christ, et il voulait chanter sans cesse les douleurs victorieuses de notre Roi. " Lui, sur la croix, a vaincu son antique ennemi. Nos épées ne sont pas ensanglantées, nous n'étions pas dans le combat, nous n'avons pas de blessures, la bataille nous ne l'avons même pas vue, et voici que nous remportons la victoire. Leur combat était le leur, le nôtre la couronne. Et puisque nous aussi nous avons gagné, nous devons imiter ce que font les soldats en pareil cas : avec des voix joyeuses, nous exaltons la victoire, nous chantons des hymnes de louange au Seigneur" (PG 49, 596).

Cette méditation populaire et pieuse sur la Passion, la Gorzkie Żale ou Lamentations amères, a été composée au début du XVIIIe siècle avec une structure similaire à l'office liturgique des Laudes.

Ils ont été priés pour la première fois en 1707 dans l'église de la Sainte-Croix à Varsovie, dans la rue Krakowskie przedmieście.

Quiconque a déjà vu des images de la destruction de Varsovie après la Seconde Guerre mondiale a certainement en tête les ruines totales d'une rue avec une église, et la figure du Christ déchu émergeant des décombres, tenant la croix d'une main et l'autre levée vers le ciel, avec l'inscription Sursum Corde.

Quiconque se promène aujourd'hui dans cette célèbre rue de Varsovie peut voir ce Christ avec la croix et l'inscription devant l'église de la Sainte-Croix.

L'artisanat de la Gorzkie Żale

L'office des Lamentations amères comporte trois parties. La première partie est chantée le premier et le quatrième dimanche du Carême, la deuxième partie est célébrée le deuxième et le cinquième dimanche du Carême, et la troisième partie est chantée le troisième et le sixième dimanche.

La structure de chaque partie est la suivante :

1. Exposition du Saint-Sacrement dans l'ostensoir.

2. Chant de l'"Invitation" (commun aux trois parties).

3. Récitation de l'intention (différente dans chaque partie)

4. Chant de l'"Hymne" (différent dans chaque partie)

5. Canto del Lamento del alma ante Jesús sufriente" (différent dans chaque partie mais avec un refrain commun).

6. Chant du "Dialogue de l'âme avec la Mère douloureuse" (également différent mais avec un schéma commun).

7. Le chant de la prière éjaculatoire "Pour ta douloureuse passion" (trois fois et commun aux trois parties).

8. Le sermon ou la méditation sur la Passion du Seigneur.

9. Bénédiction avec le Saint Sacrement.

Un moment de prière

J'ai participé plusieurs fois à la Gorzkie Żale et une fois j'ai été invité à la diriger et à prêcher. Je peux dire que c'est émouvant, c'est une dévotion pleine de piétisme et de sentiment, qui nous touche et nous invite à prier et à expier nos péchés qui ont été et sont encore la raison de la Passion de notre Sauveur.

Celui qui participe activement aux Lamentations amères est facilement, mû par la grâce, rempli de tristesse pour ses propres péchés et désire la réparation.

Je citerai quelques phrases dans ma propre traduction libre de la première partie seulement.

Chant de l'"Invitation".

On peut aussi le traduire par AppelezDans ce premier chant commun, qui est à l'origine du nom - Gorzkie Żale, Lamentations amères - il est prié et chanté plus ou moins de cette façon : " D'amères lamentations pénètrent nos cœurs, et que des sources de larmes vives coulent de nos pupilles. A la vue de ta passion, ô Seigneur, le soleil perd sa chaleur et se couvre même de tristesse. Et les anges aussi fondent en larmes devant une si grande affliction. Le rocher se fissure, et le Mensonge se lève sans linceul ! Que se passe-t-il ? Toute la création tremble. Christ, voir ta Passion remplit mon âme de douleur. Frappe sans tarder nos cœurs endurcis, et que le sang de tes plaies nous sauve de la chute. Quand j'entre dans ta Passion, mon cœur se brise.

Récitation de l'intention.

Je transcris maintenant l'intention de la première partie.

 "Avec l'aide de la grâce divine, nous commençons la méditation sur la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ. Offrons-la au Père céleste à la louange et à la gloire de sa Divine Majesté, en le remerciant humblement pour son grand et insondable amour pour la race humaine en daignant envoyer son Fils endurer un cruel supplice en acceptant la mort sur la croix.

Nous proposons également cette méditation en vénération de la Sainte Vierge Marie, Mère des Douleurs, ainsi que des saints qui ont excellé dans la dévotion à la Passion de Jésus-Christ.

Dans cette première partie, nous méditerons sur ce que Jésus-Christ a subi depuis son arrestation au Jardin des Oliviers jusqu'aux accusations lors de son méchant procès.

Ces outrages et ces offenses contre le Seigneur, qui souffre pour nous, nous les offrons pour la Sainte Église catholique, pour le Souverain Pontife et tout le clergé, ainsi que pour les ennemis de la Croix du Christ et pour tous les incroyants, afin que le Seigneur leur accorde la grâce de la conversion et du repentir".

Le chant de l'"Hymne".

Il y a cinq strophes chantées dont je traduis la première : "Le chagrin pénètre l'âme et le cœur se brise de douleur. Le doux Jésus à genoux dans le jardin prie à la sueur de son sang et est prêt à mourir. Mon cœur se brise".

Le chant de la "complainte de l'âme devant Jésus souffrant".

"Jésus, préparé à une mort cruelle, Agneau doux recherché par tous, Jésus mon bien-aimé / Jésus pour trente sous livré, pour un disciple infidèle trahi, Jésus mon bien-aimé/ ...".

Elle est chantée et priée jusqu'à dix strophes et finalement répétée : "Sois béni et loué, Jésus incarné et maltraité. Sois à jamais adoré et glorifié, mon Dieu bon et bien-aimé".

Ce qui me reste le plus en tête, c'est la répétition continue de "Jezu mój kochany ! Un refrain, un refrain, qui se répète sans cesse comme des amoureux se disant inlassablement : je t'aime !

Le chant du "Dialogue de l'âme avec la Mère douloureuse".

Dans ce dialogue chanté entre la Vierge et l'âme chrétienne, Sainte Marie commence le premier verset et il est chanté uniquement par les femmes. Le deuxième verset est la réponse du disciple et n'est chanté que par les hommes. Les six versets alternent de cette manière. "Oh, je suis la Mère souffrante, en agonie d'une douleur immense, avec une épée qui transperce le cœur / Pourquoi, chère Mère, souffres-tu de si grandes douleurs / Pourquoi ton cœur est-il si blessé / Pourquoi trembles-tu de froid / ...". Le cantique se termine par le désir de l'âme chrétienne : Que je pleure avec toi ! Tel est le but du cantique et de la méditation des Douleurs amères : que le chrétien sache regarder le Christ douloureux et sa Mère, que son cœur soit poussé à la compassion, à la conversion, à la douleur pour ses propres péchés et ceux des autres, aux pleurs pieux, aux larmes d'amour.

Vient ensuite la prédication d'un mystère de la Passion.

Selon la coutume polonaise, elle dure généralement entre vingt et une demi-heure, mais de nos jours, nous essayons de la limiter à quinze minutes maximum afin que l'ensemble de la cérémonie du Gorzkie Żale ne dépasse pas la limite d'une heure. Elle se termine par une bénédiction avec le Saint Sacrement.

La musique dans la liturgie polonaise

Naturellement, tous les chants sont toujours accompagnés de musique d'orgue. En Pologne, il y a toujours un organiste qui chante et joue à chaque messe, y compris les messes quotidiennes. La musique est très présente dans la liturgie polonaise.

La Chaire du monde hispanique de l'Université catholique "Jean-Paul II" de Lublin a publié une version espagnole du Gorzkie Żale, Lamentations amères, avec tous les textes des trois parties et avec l'ajout de partitions musicales. Elle comporte un prologue du cardinal Omella et sa troisième édition sera publiée en 2020. Logiquement, ce que j'ai écrit est basé sur cette édition, mais les petites parties de traductions en espagnol du Gorzkie Żale, présentes dans cet article, sont les miennes, et non celles des auteurs de cette publication.

Écologie intégrale

Nonce Auza : conversion verte et "réserves" à l'Agenda 2030

Monseigneur Bernardito Auza, nonce apostolique en Espagne, a appelé à "une responsabilité partagée dans le soin de la création et à la sobriété dans l'utilisation des biens", au début du Carême. D'autre part, il a expliqué que les "réserves" du Saint-Siège sur certains points de l'Agenda 2030 étaient dues aux termes "avortement" et "genre".

Francisco Otamendi-21 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le nonce en Espagne, l'archevêque Bernardito Auza, a passé en revue et commenté les documents dans lesquels les papes récents ont fait référence à l'écologie intégrale, de saint Paul VI à l'encyclique Laudato si' du pape François.

La conférence du Nonce en Espagne a eu lieu à l'Université Francisco de Vitoria (UFV), dans le cadre de la présentation de l VIème Congrès de la Raison Ouvertequi a lieu sur une base semestrielle.

En examinant "un concept utilisé par Jean-Paul II en 2001, qui est aussi un élément central de l'écologie intégrale, de la conversion écologique", a déclaré le Nonce Auza, on peut voir que "l'écologie intégrale est pour nous, croyants chrétiens catholiques, une question éthique et morale, et aussi une question religieuse, spirituelle".

Une conversion

"Le fondement, le principe fondamental, parce que nous avons une responsabilité partagée, est l'obligation de prendre soin de l'environnement, de la création. C'est un impératif moral et religieux. Nous n'allons pas nous occuper de l'environnement parce qu'il y a un problème. Pour nous, qu'il y ait plus ou moins de problèmes, nous avons une responsabilité partagée de prendre soin de l'environnement, parce que nous croyons que c'est la création que le Seigneur nous a confiée, pour que nous en prenions soin, et aussi pour que nous en profitions, pour notre bien. C'est la base", a-t-il ajouté.

"Nous pouvons dire", comme saint Jean-Paul II, a ajouté le nonce, "que nous avons trahi le Seigneur, qui nous a confié la création et nous n'avons pas bien fait... C'est le concept de conversion. Avec la conscience collective, pratiquement, que nous n'avons pas bien fait, nous devons revenir en arrière, c'est le concept de conversion, de cette conversion écologique".

"Nous pouvons dire que nous devons nous éloigner de certains comportements, et nous convertir à de bons comportements. La crise écologique, pour nous, doit être vue aussi comme un appel à une profonde conversion intérieure". "Une conversion, et nous sommes déjà dans le domaine moral et théologique aussi", qui "nécessite au moins deux actions : une d'aversion, de fuite, de détournement des comportements".

De quoi devons-nous nous convertir ? Le nonce Auza a cité ici quelques attitudes que le pape nous propose. "Par exemple, l'individualisme rampant, la culture de la satisfaction totale et immédiate, la cupidité, le manque de modération, le manque de solidarité avec ceux qui sont dans le besoin. 

La deuxième action est "l'action de conversion, de changement", a-t-il poursuivi. "Un mouvement vers le bien. Le Saint-Père mentionne la responsabilité partagée dans le soin de la création, la sobriété dans l'usage des biens, et une participation toujours plus active aux actions de soin de l'environnement".

"Je pense que cela tombe à point nommé aujourd'hui, car demain nous allons commencer le Carême, la période spirituelle de conversion. Puisse notre conversion être également bénéfique pour notre maison commune, la planète", a ajouté Monseigneur Bernardito Auza. 

Le Saint-Siège et l'Agenda 2030

Le nonce en Espagne a été introduit par le recteur de l'Université Francisco de Vitoria, Daniel Sada, qui a posé la première question, sur le Saint-Siège et l'Agenda 2030. Monseigneur Auza, dans sa conférence sur l'écologie intégrale, avait rappelé la date de publication de l'encyclique du pape François, Laudato sí', le 24 mai 2015.

"Ce n'est pas une coïncidence si un document d'une telle portée a été publié lors des dernières étapes des difficiles négociations intergouvernementales sur l'Agenda 2030.

Les derniers mois ont été difficiles, et Laudato si' est sorti, qui a été lu par pratiquement tout le monde. Son objectif spécifique était en vue du sommet de Paris en décembre 2015. 

"Ce document, a révélé le nonce, a eu et continue d'avoir un impact très grand et très positif sur les débats et les politiques environnementales internationales. J'en suis témoin, ayant été présent à toutes les conférences dans le monde, avant l'Accord de Paris, et avant l'agenda 2030, en particulier dans les phases décisives des négociations intergouvernementales", a-t-il déclaré.

Le rappel du discours du pape François devant l'Assemblée générale des Nations unies à New York le 25 septembre 2015 a peut-être été l'une des raisons pour lesquelles le nonce a pris un peu de temps pour répondre à l'Agenda 2030. Et aussi, naturellement, parce que Monseigneur Auza a travaillé à la Secrétairerie d'État du Saint-Siège et a ensuite été observateur permanent du Saint-Siège auprès des Nations unies (ONU) de 2014 jusqu'à son arrivée en Espagne. 

Le nonce a rappelé que le Saint-Siège a exprimé à plusieurs reprises sa position sur l'Agenda 2030. Il comporte en bonne place l'éradication de la pauvreté et de la faim, l'éducation, les défis environnementaux et la promotion de la paix, que le Saint-Siège partage évidemment. Et il y a deux points (avortement et genre), sur lesquels il a exprimé des "réserves" dans le processus. 

L'Agenda 2030 n'a finalement pas inclus le terme "avortement ou droit à l'avortement", a précisé le nonce. Quant au terme "genre", inclus au point 5, "le Saint-Siège comprend le terme genre sur sa base biologique : mâle et femelle". "Nous préférons d'autres termes qui capturent l'idée du pouvoir en tant que service, plutôt que l'autonomisation et la responsabilisation.

Par exemple, pour parler de la promotion, pour promouvoir". Le nonce a également souligné que l'Espagne est peut-être le seul pays au monde où il existe un ministère pour l'Agenda 2030.

L'auteurFrancisco Otamendi

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Ressources

Que dit le nouveau rescrit du pape sur "Traditionis custodes" ?

La publication le 21 février d'un rescrit sur le Motu Proprio Traditionis Custodes confirme, d'une part, la limitation de la liturgie avant le Concile Vatican II et, d'autre part, que la liturgie ne peut être modifiée qu'en vertu du service de la foi et dans le respect religieux du mystère de la liturgie.

Juan José Silvestre-21 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le bulletin du Bureau de presse du Saint-Siège du 21 février 2023 rapporte que lors de l'audience que le Saint-Père, le Pape François, a accordée au Cardinal Préfet du Dicastère pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements le lundi 20 février, il a confirmé deux détails du motu proprio Traditionis custodes dont l'application pourrait rencontrer une certaine résistance ou confusion.

a) Tout d'abord, le rescrit se réfère à ce qui a été dit à l'article 3 §2 du motu proprio "...".Traditonis custodes". Il se lit comme suit :

Article 3 : L'évêque, dans les diocèses dans lesquels il y a jusqu'à présent la présence d'un ou plusieurs groupes célébrant selon le missel de la réforme d'avant 1970, doit :

§ 2. indiquer un ou plusieurs lieux où les fidèles appartenant à ces groupes peuvent se réunir pour la célébration de l'Eucharistie (pas dans les églises paroissiales et sans ériger de nouvelles paroisses personnelles).

Le rescrit publié aujourd'hui est le suivant :

"Il s'agit de dispenses réservées de manière spéciale au Siège apostolique (cf. CIC can. 87 §1 :

- l'utilisation d'une église paroissiale ou l'érection d'une paroisse personnelle pour la célébration de l'Eucharistie selon le Missale Romanum de 1962 (cf. Traditionis custodes art. 3 §2) ;

Si on lit les deux textes avec un peu d'attention, de connaissance de la langue et de bonne volonté, on arrive à la conclusion que rien n'a changé, ou du moins qu'il n'y a pas de nouvelles restrictions à la liturgie traditionnelle, ni de nouvelles obligations pour les évêques. Un point a simplement été clarifié.

En d'autres termes, l'évêque, comme cela a déjà été dit dans le motu proprio de juillet 2021, ne peut pas désigner une église paroissiale ou créer de nouvelles paroisses personnelles comme lieux de célébration de l'Eucharistie avec le Missale Romanum de 1962.

Qu'y a-t-il de nouveau dans le rescrit ?

La clé est le canon 87 de la Code de droit canonique L'évêque diocésain, chaque fois qu'il le juge utile au bien spirituel des fidèles, peut les dispenser des lois disciplinaires, tant universelles que particulières, promulguées pour son territoire ou pour ses sujets par l'autorité suprême de l'Église ; mais non des lois procédurales ou pénales, ni de celles dont la dispense est réservée spécialement au Siège apostolique ou à une autre autorité".

Ainsi, selon le motu proprio "Traditionis custodes", l'évêque ne pouvait ni désigner une église paroissiale ni créer une nouvelle paroisse personnelle comme lieu de célébration avec le Missel de 1962, mais certains évêques avaient compris qu'ils pouvaient déroger à cette loi pour le bien spirituel des fidèles. En réservant cette dispense de manière spéciale au Siège Apostolique, cette dispense de l'évêque n'est plus possible.

b) En second lieu, elle se réfère à l'article 4 du Motu Proprio qui stipule :

Les prêtres ordonnés après la publication du présent motu proprio, qui souhaitent célébrer avec le Missale Romanum de 1962, doivent présenter une demande formelle à l'évêque diocésain, qui consultera le Siège Apostolique avant de donner son autorisation.

Le rescrit confirme ce qui précède lorsqu'il indique :

"Il s'agit de dispenses réservées de manière spéciale au Siège apostolique (cf. CIC can. 87 §1 :

- l'octroi de la licence aux prêtres ordonnés après la publication du motu proprio "Traditionis custodes" pour célébrer avec le Missale Romanum de 1962.

Ici aussi, nous pouvons dire qu'il n'y a pas de variation et que la même chose s'applique comme auparavant. L'évêque ne pouvait pas accorder l'autorisation sans consulter le Siège Apostolique. Il est maintenant plus clair que seul le Saint-Siège peut accorder une telle autorisation et cette disposition, désormais réservée de manière spéciale au Saint-Siège, n'est pas dispensable par l'évêque.

En conclusion, nous pouvons affirmer que le rescrit n'ajoute rien qui ne figurait pas déjà dans la lettre et surtout dans la lettre d'accompagnement. mens du motu proprio "Traditionis custodes". Certains évêques ont pu comprendre que, pour le bien des fidèles, on pouvait se passer de certaines dispositions du motu proprio. En réservant ces dispositions de manière spéciale au Siège Apostolique, on indique clairement aux évêques ce qu'ils peuvent et ne peuvent pas faire.

Le rescrit d'aujourd'hui semble confirmer, du moins pour l'instant, deux points : premièrement, l'initiative de l'Union européenne en faveur de l'égalité entre les femmes et les hommes. mens des dispositions concernant la liturgie avant la réforme conciliaire, est qu'elle doit être limitée autant que possible, peut-être dans le but de la faire disparaître. Deuxièmement, en n'interdisant pas la liturgie traditionnelle, le Saint-Père maintient le plein respect de la foi catholique, selon laquelle une liturgie orthodoxe, telle que celle célébrée dans le Missale Romanum de 1962 et dans les autres livres liturgiques antérieurs à la réforme liturgique, ne peut être interdite même par l'autorité suprême de l'Église.

En effet, comme le rappelle le Catéchisme de l'Église catholique, citant le Concile Vatican II, la liturgie est un élément constitutif de la Tradition sainte et vivante (cf. Dei Verbum8), et l'autorité suprême de l'Église ne peut pas non plus changer la liturgie à sa guise, mais seulement en vertu du service de la foi et dans le respect religieux du mystère de la liturgie (cf. Catéchisme de l'Église catholique, n. 1124-1125).

Vatican

Pasteurs et fidèles laïcs, porteurs de l'unique Parole de Dieu et bâtisseurs de la charité et de l'unité.

Des prêtres, des évêques, mais surtout des dizaines de laïcs ont participé au congrès organisé par le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie sur le thème : "Pasteurs et fidèles laïcs appelés à marcher ensemble".

Antonino Piccione-21 février 2023-Temps de lecture : 8 minutes

"Il est vrai que les laïcs sont appelés en premier lieu à vivre leur mission dans les réalités séculières dans lesquelles ils sont immergés chaque jour, mais cela n'exclut pas qu'ils aient aussi les capacités, les charismes et les compétences pour contribuer à la vie de l'Église : dans l'animation liturgique, dans la catéchèse et la formation, dans les structures de gouvernement, dans l'administration des biens, dans la planification et la mise en œuvre des programmes pastoraux, et ainsi de suite. Pour cette raison, les pasteurs doivent être formés, dès le séminaire, à une collaboration quotidienne et ordinaire avec les laïcs, afin que vivre la communion devienne pour eux une manière naturelle d'agir, et non un événement extraordinaire et occasionnel". C'est ce qu'a déclaré le pape François lors d'une audience dans la salle du Synode au Vatican, en s'adressant aux participants à la Conférence internationale des présidents et des responsables des commissions épiscopales pour les laïcs, promue par le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie du 16 au 18 février sur le thème : "Pasteurs et fidèles laïcs appelés à marcher ensemble".

"Il est temps que pasteurs et laïcs marchent ensemble, dans tous les domaines de la vie de l'Église, dans toutes les régions du monde ! Les fidèles laïcs ne sont pas des 'invités' dans l'Église, ils sont dans sa maison, ils sont donc appelés à prendre soin de leur propre maison. Les laïcs, et en particulier les femmes, doivent être davantage valorisés dans leurs compétences et dans leurs dons humains et spirituels pour la vie des paroisses et des diocèses".

Bergoglio a poursuivi en parlant de la coresponsabilité vécue entre laïcs et pasteurs pour surmonter les dichotomies, les peurs et la méfiance mutuelle, afin de pouvoir donner un témoignage chrétien dans des environnements séculiers comme le monde du travail, de la culture, de la politique, de l'art, de la communication sociale. Nous pourrions dire : laïcs et pasteurs ensemble dans l'Église, laïcs et pasteurs ensemble dans le monde ", a déclaré le Pape, soulignant ce qu'il considère comme le plus grand problème de l'Église, " le cléricalisme est la chose la plus laide qui puisse arriver à l'Église, encore pire qu'à l'époque des papes concubins ". Le cléricalisme doit être "expulsé". Un prêtre ou un évêque qui tombe dans cette attitude fait beaucoup de mal à l'Église. Mais c'est une maladie qui infecte : encore pire qu'un prêtre ou un évêque qui est tombé dans le cléricalisme, ce sont les laïcs cléricalisés : s'il vous plaît, ils sont une plaie pour l'Église. Laissez les laïcs être des laïcs".

Je voudrais que nous ayons tous dans le cœur et dans l'esprit cette belle vision de l'Église : une Église engagée dans la mission, où les forces sont unies et où nous marchons ensemble pour évangéliser ; une Église où ce qui nous unit, c'est le fait d'être chrétiens, d'appartenir à Jésus ; une Église où il y a une vraie fraternité entre laïcs et pasteurs, qui travaillent côte à côte chaque jour, dans tous les domaines de la pastorale".

Dans son discours d'ouverture, le Cardinal Kevin Farrell, Préfet du Dicastère, a expliqué l'objectif de la conférence : " Sensibiliser les pasteurs et les laïcs au sens de la responsabilité qui découle du baptême et qui nous unit tous, et à la nécessité d'une formation adéquate - tant pour les pasteurs que pour les laïcs - afin que cette coresponsabilité puisse être vécue efficacement ".

La perspective, a-t-il ajouté, est celle d'une "pastorale intégrée" et d'une "collaboration positive et coresponsable au sein de l'Église, dans tous les domaines de sa compétence : dans le domaine de la pastorale familiale, dans le domaine de la pastorale des jeunes et, plus généralement, comme le propose cette conférence, en référence aux fidèles laïcs".

À la base, selon le préfet, il y a le "dépassement de la logique de la 'délégation' ou de la 'substitution' : les laïcs 'délégués' par les curés pour un service sporadique, ou les laïcs qui 'remplacent' le clergé dans certains postes, mais qui se déplacent aussi de manière isolée". Tout cela semblait réducteur".
Selon https://www.laityfamilylife.va/La Conférence trouve ses racines dans l'Assemblée plénière du dicastère de novembre 2019 : à cette époque, a expliqué le cardinal, " il nous a semblé percevoir un appel renouvelé du Seigneur à "marcher ensemble", en assumant la responsabilité commune de servir la communauté chrétienne, chacun selon sa propre vocation, sans attitudes de supériorité, en unissant les énergies, en partageant la mission d'annoncer l'Évangile aux hommes et aux femmes de notre temps ".
Renforçant l'intention, le parcours synodal qui a été initié entre-temps, a placé la conférence dans le contexte de l'engagement de toute l'Église à "marcher ensemble".

L'Église, a-t-il poursuivi, est un "sujet communautaire" qui sait qu'il a le même esprit, le même sentiment, la même foi et la même mission et constitue donc un véritable corps unitaire : en ce sens, elle n'est pas une fédération. Mais dans ce sujet unique, les personnalités individuelles ne sont pas annulées. Au contraire, chacun dans l'Église doit être un sujet actif : tous sont appelés à apporter leur contribution originale à la vie et à la mission de l'Église, tous sont appelés à penser par eux-mêmes et à faire fructifier leurs charismes originaux".

Après avoir cité des extraits de Lumen Gentium, qui contenait déjà " tout un programme de formation des pasteurs en relation avec les laïcs, ainsi que des indications pratiques très importantes ", le préfet a souligné qu'"il existe de nombreux domaines dans lesquels les laïcs sont souvent plus compétents que les prêtres et les personnes consacrées" et que "la présence et l'action des fidèles laïcs sont d'une grande utilité dans l'Église, même dans des activités plus proprement "ecclésiales" telles que l'évangélisation et les œuvres de charité", car "même dans ces contextes, les laïcs font souvent preuve d'un zèle, d'une capacité d'invention et d'un courage pour explorer de nouvelles voies et essayer de nouvelles méthodes pour atteindre les lointains, qui font souvent défaut au clergé", habitué à des méthodologies et des pratiques plus traditionnelles et moins "inconfortables"".

La première journée, consacrée à la réflexion sur la coresponsabilité dans le service pastoral, a débuté par une célébration eucharistique présidée par le cardinal Marc Ouellet, préfet du Dicastère pour les évêques. Dans son homélie, le Cardinal a invité à méditer sur "une nouvelle alliance" qui "prend forme sur le chemin de la synodalité, une alliance réparatrice et mobilisatrice". Des avancées significatives émergent de la recherche d'une meilleure participation et collaboration entre pasteurs et fidèles laïcs".

Dans sa première intervention, le père Luis Navarro, recteur de l'Université pontificale de la Sainte-Croix, a proposé aux participants une réflexion sur le fondement et la nature de la coresponsabilité des fidèles laïcs, ainsi que sur leur vocation et leur mission dans la société. "Les laïcs sont membres de la société civile : mais ils n'en sont pas un membre passif, ils en sont les bâtisseurs, dans la famille, au travail, dans la culture, dans le monde illimité des relations humaines, bref, ils sont alter Christus, un autre Christ parce qu'ils sont des membres vivants de l'Église : appelés à être l'âme du monde, comme l'exprime la lettre à Diognète", a-t-il déclaré.

Les quatre témoignages qui ont ouvert le débat en plénière ont été donnés par : Jorge et Marta Ibarra du Guatemala, coordinateurs de la Commission nationale pour la famille et la vie de la Conférence épiscopale ; Paul Metzlaff, fonctionnaire du Dicastère ayant une expérience au sein de la Conférence épiscopale allemande dans le domaine des jeunes et des JMJ et en tant que directeur de la Commission pour le clergé, la vie consacrée et la pastorale laïque ; Sergio Durando, directeur de Migrants à Turin (Italie) ; et Ana Maria Celis Brunet du Chili, consultante du dicastère qui a parlé de son expérience au sein du Conseil national pour la prévention des abus et l'accompagnement des victimes.

La deuxième partie de la journée a débuté par une intervention de Carmen Peña García, professeur de droit canonique à l'Université pontificale Comillas de Madrid. Réfléchissant sur les domaines et les modalités dans lesquels s'exerce la coresponsabilité des fidèles laïcs, elle a rappelé que " à partir de l'affirmation du ministère laïc dérivé du baptême et du principe de synodalité, il faut continuer à avancer dans la participation coresponsable des laïcs à la vie et à la mission de l'Église, de manière capillaire : de l'implication active des laïcs dans la vie des paroisses à leur participation normalisée aux structures du service ecclésiastique, en passant par l'exercice, selon leur formation et leur compétence, de fonctions ecclésiastiques dans la curie diocésaine ou dans la Curie romaine elle-même, en apportant à l'activité ecclésiale l'aspect et le style spécifiquement laïcs, en coopérant à la progressive "conversion - pastorale et missionnaire - des structures ecclésiastiques et en contribuant à éviter "la tentation d'un cléricalisme excessif" (EG 102).

Le dialogue en plénière s'est poursuivi avec le témoignage de Son Excellence Mgr Paolo Bizzeti. Paolo Bizzeti, Vicaire apostolique d'Anatolie, qui a raconté la terrible expérience que vivent les peuples turc et syrien à cause du tremblement de terre. Mais cette expérience douloureuse est aussi une occasion, peut-être incompréhensible pour le moment, de comprendre "ce qui dans la vie n'est pas fragile, ce qui ne s'effondre pas ; et ce qui, au contraire, est fugace, ce qui passe".

Dario Gervasi, évêque auxiliaire de Rome, a parlé de la coresponsabilité dans la pastorale de la famille. Aleksandra Bonarek, membre du Dicastère, sur son expérience de juge laïc au tribunal ecclésiastique en Pologne.

La large participation des laïcs à la vie de l'Église locale en Papouasie-Nouvelle-Guinée a été soulignée par Helen Patricia Oa : "Par notre collaboration et notre ouverture, en commençant par le clergé et les religieux, nous assurons une plus grande participation des fidèles catholiques afin qu'ils puissent se reconnaître comme membres actifs d'une Église vivante dans le Christ".

Enfin, la Française Leticia Calmeyn a parlé de l'importance de la collaboration homme-femme pour la mission, insistant sur la notion de coresponsabilité non seulement dans une relation de sacerdoce baptismal et ministériel, mais à partir de la triple vocation baptismale : sacerdotale, prophétique et royale.

Le deuxième jour de la Conférence, le thème central était l'importance de la formation continue pour accompagner tous les baptisés dans la redécouverte de leur vocation et de leurs charismes afin que la coresponsabilité devienne réelle. Après la célébration de la Sainte Messe dans la Basilique Saint-Pierre, présidée par le Cardinal José Tolentino de Mendonça, Préfet du Dicastère pour la Culture et l'Éducation, les travaux ont commencé avec l'intervention du Professeur Hosffman Ospino, qui a abordé le thème du jour du point de vue des fidèles laïcs : pour que la coresponsabilité soit effective, une formation adéquate des laïcs est nécessaire.

Mgr Gérald Lacroix, archevêque de Québec, a également rappelé la nécessité d'une formation qui aide à marcher ensemble vers le Seigneur, et notamment de "redécouvrir le sacerdoce des baptisés afin que tous, catholiques, ministres ordonnés, membres de la vie consacrée puissent participer efficacement à la vie de l'Église".

Shoy Thomas, du mouvement international Jesus Youth, a parlé de la formation des jeunes : "Si la formation joue un rôle important dans le parcours pastoral, tout aussi important est le processus d'accompagnement, la présence de familles qui ouvrent leurs maisons aux jeunes, la liberté donnée de faire des erreurs et d'en tirer des leçons, de les encourager et de les soutenir, de leur offrir des opportunités.

Puis Benoît et Véronique Rabourdin, membres français de la Communauté de l'Emmanuel, ont parlé de la formation comme d'un acte transformateur qui donne un élan missionnaire aux couples entre eux et aux familles envers d'autres familles. "Il n'y a aucun moyen d'atteindre le cœur des autres si nous restons fermés sur nous-mêmes. La formation, c'est aussi lever les yeux, savoir voir et répondre avec compassion à tant de besoins" : c'est ainsi que s'est exprimée Andrea Poretti, argentine de la Communauté de Sant'Egidio, sur la formation continue de tous ceux qui travaillent dans le domaine social.

Pour sa part, José Prado Flores, du Mexique, a centré son témoignage sur l'importance de la première annonce du mystère du Christ, Sauveur et Seigneur, afin de recommencer la formation des baptisés qui se sont éloignés de l'Église. Dans son intervention, le cardinal Matteo Zuppi, président de la Conférence épiscopale italienne, a souligné qu'il est nécessaire d'initier une formation profonde des pasteurs afin qu'ils apprennent à s'éloigner d'une attitude paternaliste, car "nous avons tous quelque chose à apprendre de la communion entre nous, laïcs et pasteurs".

Enfin, la sous-secrétaire Linda Ghisoni a assuré les participants que le dialogue - de la part du Dicastère - se poursuivra certainement dans les relations ordinaires avec les Églises particulières, encourageant les participants à la conférence à devenir des multiplicateurs de cet échange dans leurs propres réalités locales. Tout au long des trois jours, la prière pour les victimes du tremblement de terre en Syrie et en Turquie n'a pas manqué.

L'auteurAntonino Piccione

Cinéma

L'évangélisation sur grand écran

Le cinéma catholique, bien qu'il ne soit pas le plus populaire du pays, bénéficie du soutien de nombreux prêtres et fidèles à Porto Rico.

Alberto Ignacio González-21 février 2023-Temps de lecture : 4 minutes

L'année 2022, par la grâce de Dieu, a été une bonne année pour le cinéma catholique à Porto Rico. Les films "Corazón de Padre", "Amanece en Calcuta", "Vivo", "La Divina Misericordia", "Esclavos y Reyes" et "Tengamos la Fiesta en Paz" ont été une occasion pour nous, à travers le septième art, avec le nom de la Sainte Église Catholique, Corps Mystique du Christ, de faire une expérience de foi et de communauté à travers les paroisses.

Compte tenu de l'échec du documentaire " Hospitalarios " (Jesús García, 2019) dû au manque de promotion et à sa projection dans seulement cinq cinémas de l'île, " Cine Fe, Puerto Rico " a recentré sa promotion, non pas tant sur les réseaux sociaux, les radios catholiques et la chaîne de télévision catholique, mais dans les paroisses, là où se trouve la base des paroissiens.

Le père Alberto Ignacio Gonzalez devant l'affiche d'un film catholique.

"Cine Fe, Puerto Rico" est un groupe de laïcs qui mettent leurs dons, leurs compétences, leur travail et leur argent dans l'acquisition, la commercialisation et la distribution de films catholiques dans les salles de cinéma de Porto Rico, sous la direction spirituelle d'un prêtre qui évalue les films. Comme je l'ai mentionné précédemment, le grand défi de l'organisation a été de retrouver une position respectable auprès des fournisseurs de films à Porto Rico, car la pérennité d'un film se mesure toujours aux dollars et aux cents qu'il génère en ventes.

Saint Jean Paul II a déclaré dans son exhortation apostolique Christifideles Laici que " la communion ecclésiale, tout en conservant toujours sa dimension universelle, trouve son expression la plus visible et la plus immédiate dans la paroisse... La même Église vit dans les maisons de ses fils et de ses filles" (n.26). Par conséquent, puisque la paroisse est le lieu où se trouve la base des fils et des filles de Dieu, la promotion doit toujours se faire à partir de la base.

Grâce à l'évêque du diocèse de Mayagüez, Ángel Luis Ríos Matos, qui a autorisé la distribution des affiches promotionnelles des films dans les 30 paroisses, un mouvement de fond s'est créé dans les paroisses où le septième art est devenu non seulement une expérience de la vie paroissiale, mais aussi un moment d'évangélisation. Après tout, si les paroissiens remplissent les bancs des églises paroissiales, ne peuvent-ils pas remplir une salle de cinéma ? Bien sûr, le défi est toujours de s'assurer qu'il s'agit bien d'évangélisation et de ne pas tomber dans le piège de la le folklore.

Le soutien des prêtres

Cela a motivé plusieurs prêtres de l'église particulière susmentionnée à soutenir le projet. Il ne s'agit pas seulement d'annoncer les films dans les bulletins paroissiaux et de mettre l'affiche sur le tableau d'affichage, mais d'inviter personnellement la communauté paroissiale à voir le film, voire à le regarder avec leur père et leur pasteur.

Par exemple, le curé de la paroisse San Miguel Arcángel de Cabo Rojo, le père Wilson Montes, a pris l'initiative d'inviter les fidèles à soutenir cette initiative et les invite à l'accompagner au théâtre Excelsior, situé à quelques pas de l'église paroissiale, pour voir les films catholiques qui arrivent à Porto Rico. Et ce, grâce au directeur de l'établissement, qui est un paroissien de sa paroisse. Julio Echevarría, le vicaire paroissial de la paroisse de San Sebastián Mártir à San Sebastián, a mobilisé 60 personnes sur la Western Plaza à Mayaguez pour le film "La Divina Misericordia". Ce serveur a fait de même dans un bus de fête pour la première de "Tengamos la Fiesta en Paz", car dans la communauté paroissiale où je travaille, il y a beaucoup de personnes âgées qui ne conduisent pas dans la nuit noire.

Un groupe de paroissiens qui est allé voir une projection catholique avec le Père Alberto Ignacio González

Pour le directeur de "Cine Fe, Puerto Rico", Danny Nieves, qui est un paroissien de la paroisse Maria Madre de la Misericordia à Guaynabo, le soutien des prêtres a été crucial pour ces films. "Nous sommes un petit fournisseur de films. Nous ne ferons jamais concurrence à des sociétés de production comme Disney, Warner Brothers, Paramountparmi d'autres grands producteurs de l'industrie cinématographique hollywoodienne. L'industrie cinématographique est déterminée par le volume des ventes de billets et cela nous désavantage déjà. L'important est que ces films soient perçus comme bénéficiant d'un soutien afin que nous puissions continuer à maintenir notre espace", a déclaré M. Nieves.

Pour ces efforts, Caribbean Cinemas, le plus grand fournisseur de cinéma de Porto Rico, a augmenté le nombre de salles où sont projetés les films, a autorisé les projections privées pour le presbytre qui a garanti la vente de 50% des places de cinéma et a admis que les succursales situées dans les centres commerciaux Western Plaza à Mayagüez et Aguadilla Mall à Aguadilla, tous deux sur le terrain du diocèse de Mayagüez, ont été parmi celles qui ont enregistré le plus grand nombre de ventes de billets.

Saint Jean-Paul II a été un grand promoteur de cet instrument de la "nouvelle évangélisation". Il y a vingt ans, lors de l'assemblée plénière de la Commission pontificale pour le patrimoine culturel de l'Église, le Pontife romain a exprimé que "l'Église a toujours considéré que, à travers l'art dans ses différentes expressions, la beauté de Dieu se reflète, en un certain sens, et oriente, pour ainsi dire, l'esprit vers Lui". Citant le Concile Vatican II, il a fait référence au fait que la connaissance de Dieu se manifeste d'une manière transparente pour l'intelligence de la personne humaine.

Un projet de collaboration est actuellement en cours d'élaboration avec Caribbean Cinemas afin d'organiser des projections privées dans les écoles catholiques de Porto Rico. De cette manière, les arts sont intégrés dans les programmes d'éducation à la foi et les étudiants disposent non seulement d'un espace pour créer et construire une communauté, mais aussi d'un espace où l'Évangile est rendu accessible dans les cinémas. Parmi les premières prévues pour l'année 2023 figurent "L'Évangile de l'Évangile" et "L'Évangile de l'Évangile".Lourdes" et " Heaven Can't Wait " de la vie du bienheureux Charles Acutis.

L'auteurAlberto Ignacio González

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Monde

Évêque Kodithuwakku : "Les femmes sont des artisans naturels de la paix".

En janvier dernier, une conférence internationale s'est tenue à Rome, intitulée "Les femmes construisent une culture de la rencontre interreligieuse". Il est apparu clairement que "les femmes façonnent ce processus de paix" qui est nécessaire au dialogue interreligieux.

Federico Piana-21 février 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Les femmes jouent un rôle de plus en plus important dans le développement du dialogue interreligieux. La preuve concrète de cette révolution, en cours depuis plusieurs années, est la récente conférence internationale intitulée "Les femmes construisent une culture de la rencontre interreligieuse".. Elle s'est tenue à Rome à la fin du mois de janvier et a été organisée par le Dicastère du Vatican pour le dialogue interreligieux, en collaboration avec l'Union mondiale des organisations féminines catholiques.

Mgr Indunil Janakaratne Kodithuwakku, secrétaire du Dicastère pour le dialogue interreligieux, parle d'un événement sans précédent. Il explique que la conférence de Rome est historique car "30 femmes de 23 pays et de 12 religions y ont participé. De plus, la conférence a été spécifiquement conçue pour écouter les histoires des femmes, en particulier celles des périphéries qui sont impliquées dans le dialogue interreligieux et interculturel. Toutes les intervenantes étaient des femmes et ce fut une expérience nouvelle et enrichissante d'entendre, de leur point de vue féminin, tout le travail important qu'elles accomplissent dans tant de domaines différents de la société".

Cet événement n'était cependant pas le seul que le ministère a organisé dans ce sens...

-Oui. La conférence était le point culminant d'une série d'événements organisés par ce dicastère pour promouvoir le rôle des femmes dans le dialogue interreligieux. Par exemple, l'assemblée plénière du dicastère en 2017 avait pour thème. Le rôle des femmes dans l'éducation vers la fraternité universelle".". "Action contemplative et contemplation active : les nonnes bouddhistes et chrétiennes en dialogue" était, en revanche, le thème de la première conférence internationale conjointe entre les femmes consacrées des deux religions, qui s'est tenue à Kaohsiung, à Taïwan, en octobre 2018. Enfin, le message pour la fête bouddhiste du Vesak de 2019 était intitulé. "Bouddhistes et chrétiens : promouvoir la dignité et l'égalité des droits des femmes et des filles".

Pourquoi avez-vous ressenti le besoin d'organiser la conférence sur le rôle des femmes dans le dialogue interreligieux en janvier dernier ?

Tout d'abord, renforcer le rôle des femmes dans le domaine du dialogue interreligieux : dialogue de vie et d'action, dialogue théologique et spirituel. Ensuite, pour souligner que le dialogue est un chemin que les hommes et les femmes doivent parcourir ensemble, et pour insister sur le fait que l'égalité de dignité et de droits des femmes doit également se refléter dans le dialogue interreligieux : davantage de femmes doivent avoir une place aux tables de discussion et de décision, où elles sont encore moins nombreuses que les hommes. En outre, la conférence a également entendu la présentation de l'image des femmes dans différentes écritures et enseignements religieux. Au fond, tout cela sert à promouvoir la "culture de la rencontre", un concept cher au pape François.

Quels étaient les objectifs de cette conférence ?

-Les objectifs étaient de célébrer les femmes et leurs réalisations ; de redécouvrir comment les éléments spécifiquement féminins de nos traditions religieuses peuvent éveiller l'énergie spirituelle pour guérir notre monde blessé ; d'écouter et d'apprendre des efforts continus des femmes du monde entier pour créer des sociétés plus fraternelles par le dialogue.

Quels ont été les résultats concrets ?

-Je pense que la conférence a atteint ses objectifs : les femmes ont été reconnues et soutenues dans leur important travail ; elles ont fait d'excellentes présentations sur leurs traditions religieuses respectives et sur la manière dont les religions défendent la dignité des femmes. Avec les autres participants à la conférence, les femmes ont également nommé et combattu les éléments de discrimination à l'égard des femmes et leurs causes. Elles ont raconté leur travail concret dans les domaines de l'éducation, de la santé, de la défense des droits de l'homme, du droit et de la préservation culturelle. Elles ont partagé des témoignages sur la construction de ponts entre différents groupes culturels et religieux dans leurs contextes locaux. Les résultats ont été, en fin de compte, une compréhension enrichie et l'établissement de relations.

Quel est le rôle des femmes aujourd'hui, chacune dans sa propre religion, dans la construction d'une culture de la rencontre ?

-De nombreuses femmes ont souligné les caractéristiques spécifiquement féminines qui contribuent à la construction d'une culture de la rencontre et qui transcendent les différences religieuses : l'attention maternelle et la protection des autres, en particulier des plus vulnérables ; l'équilibre que les femmes offrent aux hommes ; leur capacité à créer des espaces de dialogue même au milieu des conflits ; et leur action pacifique contre l'injustice. Ces caractéristiques doivent être présentes dans divers aspects de la société, y compris dans le leadership, afin de construire un monde plus fraternel. Bien sûr, elles ont également offert des témoignages vivants d'une manière féminine de faire du dialogue, qui laisse plus de place à toute la gamme des discours humains, y compris les récits, les émotions et la relationnalité.

Pourquoi l'action des femmes est-elle aujourd'hui cruciale pour le développement du dialogue interreligieux ?

-Il est nécessaire de mieux connaître les expériences et les préoccupations de tous, ce qui implique l'inclusion des femmes dans le dialogue. L'un des principaux objectifs du dialogue interreligieux est la paix, et les femmes sont des artisans naturels de la paix, grâce à leur compréhension innée de la dignité de chaque être humain et du préjudice que leur causent les situations de discrimination et de violence.

Comment les femmes peuvent-elles être davantage impliquées dans le dialogue interreligieux ?

-Les femmes ont toujours été impliquées dans le dialogue de la vie, par lequel des personnes de différentes traditions religieuses vivent ensemble et résolvent pacifiquement les tensions nées des différences. Elles prennent également l'initiative de s'impliquer davantage dans le dialogue interreligieux aux niveaux formel et théologique. Si les dialogues entre hommes et femmes peuvent être fructueux, il faut davantage de dialogues composés d'hommes et de femmes, surtout lorsqu'il s'agit de prendre des décisions importantes sur la manière dont les personnes de différentes traditions religieuses peuvent travailler ensemble pour construire une culture de la rencontre.

Comment le dialogue interreligieux entre femmes peut-il influencer positivement le chemin de la paix dans un monde de plus en plus belliqueux ?

-Les femmes façonnent souvent une manière d'écouter et de parler qui est ouverte à un chemin de paix. Comme le dit souvent le pape François, le dialogue est la voie à suivre, alors que la guerre est une perte pour tous. Par leur capacité naturelle à embrasser la diversité de l'autre, les femmes façonnent ce processus de paix, qui est continu et sans fin. Les femmes ont également une certaine persévérance et une patience face aux difficultés, qualités nécessaires pour construire la paix.

Après la conférence de janvier dernier, les intervenants formeront-ils un réseau pour approfondir ces questions ?

-Oui, elles sont ravies de rencontrer d'autres femmes qui travaillent à faire la différence pour la paix et la justice dans leur contexte local.

Comment le département va-t-il les aider à se mettre en réseau ?

Nous discutons encore de la manière dont nous allons procéder concrètement, mais les femmes et nous-mêmes avons de nombreuses idées sur le travail que nous pouvons faire ensemble et sur la manière de rester en contact grâce à ce travail.

L'auteurFederico Piana

 Journaliste. Il travaille pour Radio Vatican et collabore avec L'Osservatore Romano.

Vatican

Le Carême, un "parcours synodal" pour le pape François

Rapports de Rome-20 février 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

"Pénitence de carême, la voie synodale" est le titre de la Message du pape François pour le Carême 2023.

Le message, qui tourne autour de la transfiguration de Jésus, souligne que l'Église est appelée à imiter les apôtres dans cet épisode, car ils ont gravi la montagne ensemble, et non seuls.


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