Vatican

À Saint-Pierre, le pape encourage à "emmener le Seigneur Jésus partout".

Lors de la solennité des saints apôtres Pierre et Paul, le pape François a encouragé tout le monde, et en particulier les nouveaux archevêques qui ont reçu le pallium, à "porter le Seigneur Jésus partout, avec humilité et joie", en particulier là où la pauvreté se niche, et à être des apôtres comme Pierre et Paul, qui étaient "de vraies personnes".

Francisco Otamendi-29 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le pape François a présenté les saints Pierre et Paul comme "deux apôtres amoureux du Seigneur, deux piliers de la foi de l'Église" et a encouragé à "célébrer Pierre et Paul en vivant la suite et en proclamant l'Évangile", dans son homélie lors de la messe et de la bénédiction du pallium pour les nouveaux archevêques, célébrées au siège de l'Église catholique de Rome. Solennité des saints Pierre et Paul dans la basilique Saint-Pierre.

"Il est beau de grandir en tant qu'Église de disciples, en tant qu'Église humble qui ne considère jamais comme acquise la recherche du Seigneur. Il est beau que nous devenions une Église qui sort, qui ne trouve pas sa joie dans les choses du monde, mais dans l'annonce de l'Évangile au monde, pour semer la question de Dieu dans le cœur des gens", a-t-il ajouté.

Le pallium

"Apportez le Seigneur Jésus partout", a encouragé le Pontife, "avec humilité et joie : dans notre ville de Rome, dans nos familles, dans nos relations et nos quartiers, dans la société civile, dans l'Église, dans la politique, dans le monde entier, en particulier là où se trouvent la pauvreté, la dégradation et la marginalisation".

"Et aujourd'hui, alors que certains de nos frères archevêques reçoivent le pallium, signe de communion avec l'Église de Rome", a poursuivi le pape, "je voudrais leur dire : soyez des apôtres comme Pierre et Paul. Soyez des disciples en suivant et des apôtres en annonçant, et portez partout la beauté de l'Évangile, avec tout le peuple de Dieu".

Patriarcat œcuménique

Le Pape a adressé "un salut affectueux à la Délégation de l'Union européenne". Patriarcat œcuméniqueenvoyé ici de la part de mon cher frère Sa Sainteté Bartholomée. Merci de votre présence, merci : allons de l'avant ensemble en suivant et en proclamant la Parole, en grandissant dans la fraternité. Que Pierre et Paul nous accompagnent et intercèdent pour nous tous".

Avant la prière mariale à AngelusFrançois a souligné que "Pierre et Paul C'étaient de vraies personnes, et aujourd'hui, plus que jamais, nous avons besoin de vraies personnes. Il a ensuite prié Notre-Dame : "Marie, Reine des Apôtres, aidez-nous à imiter la force, la générosité et l'humilité des saints Pierre et Paul".

L'auteurFrancisco Otamendi

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Ressources

Papauté, unité et synodalité

La fête des saints Pierre et Paul met en lumière la tâche et la mission du successeur de Pierre. Le prêtre et théologien Ramiro Pellitero présente clairement la figure du pape dans l'Église catholique, sa tâche d'unité au service de l'Église universelle, sans oublier le processus synodal dans lequel l'Église est actuellement engagée.

Ramiro Pellitero-29 juin 2023-Temps de lecture : 8 minutes

La fête annuelle des saints Pierre et Paul est l'occasion d'évoquer quelques questions fondamentales concernant la figure du pape et son ministère d'unité au service de l'Église universelle, en tenant compte du contexte actuel, en particulier du processus synodal en cours. 

En ce qui concerne les premières questions, celles-ci et d'autres peuvent être trouvées de manière synthétique dans les dictionnaires théologiques et d'autres textes. A cette occasion, nous avons trouvé particulièrement utile le terme "Primauté romaine", écrit par D. Valentini, dans le Dictionnaire d'ecclésiologiedirigée par G. Calabrese et d'autres, et coordonnée dans son édition espagnole par J. R. Villar, Madrid 2016.

La primauté de Pierre et sa transmission

Le point de départ ne peut être que le Nouveau Testament. Deux questions se dégagent : la primauté de Pierre dans le groupe des apôtres - comme le soulignent les évangiles synoptiques et les Actes des Apôtres - et sa transmission dans l'évêque de Rome. 

Pierre (anciennement Simon) est celui qui confesse la divinité de Jésus. Il est promis à Pierre d'être la pierre angulaire de l'unité et de la solidité de l'Église. Pierre reçoit le pouvoir d'interpréter et de transmettre les enseignements du Maître, avec une autorité apostolique supérieure, mais toujours en communion avec les autres apôtres. Il est le premier "pêcheur d'hommes" et le porte-parole des autres disciples, dont le devoir est aussi de les confirmer dans la foi, sur le fondement vivant et la garantie de la prière de Jésus. Il est particulièrement présent dans l'Évangile de Jean. Il reçoit sa primauté de Jésus (cf. Jn 21, 15-17), dans la catégorie du berger, en référence à son union avec le Seigneur, qui lui demande d'être prêt au martyre. Tout cela présuppose la "succession" du ministère primatial de Pierre dans l'Église.  

D'autres livres du Nouveau Testament témoignent de l'"exercice" de ce ministère. En résumé, comme l'écrit le bibliste R. Fabris, Pierre "occupe une position de premier plan, reconnue et attestée par toute la tradition du Nouveau Testament. Pierre est le disciple historique de Jésus, le témoin autorisé de sa résurrection et le garant de l'authenticité de la tradition chrétienne". 

En ce qui concerne la transmission Dans le cas de la primauté de Pierre sur ses successeurs, un certain nombre de facteurs se conjuguent pour l'affirmer : une certaine "direction de sens" dans les textes des Évangiles se référant à Pierre dans le contexte des attitudes de Jésus ; une conviction de foi, dans la tradition ecclésiale, sur la succession de Pierre, et non seulement des apôtres ; la succession elle-même comme support de cette tradition ; l'interprétation de la fonction de Pierre comme représentant à la fois de Jésus et des apôtres ; la succession essentiellement liée à la transmission des paroles du Christ et donc de la foi, ainsi qu'à celle de l'imposition des mains.

Le ministère pétrinien : communion et juridiction

Comment la primauté romaine a-t-elle été interprétée au cours de l'histoire de l'Église ? L'Église catholique est consciente d'avoir préservé, dans la fidélité à la tradition apostolique et à la foi des Pères, le ministère du successeur de Pierre, que Dieu a constitué "principe et fondement perpétuel et visible de l'unité" (Lumen gentium, 23)" (Lettre au cardinal Ratzingerdans "L'Osservatore Romano", esp. 13-XII-1996).

Dans le premier millénaire Les références des Pères (saint Clément de Rome, saint Ignace d'Antioche et saint Irénée) à la confession de Pierre (cf. Mt 16, 16) doivent être soulignées, même si ce n'est qu'à partir du IVe siècle qu'une doctrine théologique sur le ministère du successeur de Pierre est élaborée. À cela s'ajoutent le prestige de l'autorité du "premier siège" et certaines interventions décisives des papes, sous diverses formes, à l'occasion des conciles de l'époque ou de questions soulevées par les évêques ou les communautés ecclésiales. 

Dans le deuxième millénaire le mode d'intervention du primat a changé. Entre le XIe et le XVe siècle, la primauté romaine est fortement mise en avant. Au concile de Constance (XVe siècle), l'accent est mis sur la figure du concile, avec le risque du conciliarisme. Depuis lors et jusqu'au concile Vatican I (XIXe siècle), une synthèse harmonieuse entre le rôle du pape et celui des évêques a été souhaitée. À Vatican I, les circonstances ont conduit à définir le pouvoir du pape dans des catégories juridiques. Le concile Vatican II a fait progresser cette synthèse souhaitée en approfondissant la relation entre le pape et les évêques dans le cadre de la communion ecclésiale. Le ministère pétrinien est compris à l'intérieur et au service de l'épiscopat et donc au service de toute la communauté ecclésiale, tout en promouvant l'engagement œcuménique.

Depuis lors, l'approfondissement de cette compréhension substantielle de la primauté romaine, compréhension immuable et permanente, présente depuis les premiers siècles, s'est poursuivi. Ce qui a changé, c'est le mode d'exercice de la primauté du successeur de Pierre, en fonction de nombreux facteurs et circonstances. Quoi qu'il en soit, l'essentiel reste le même, de sorte qu'entre le deuxième et le premier millénaire, il n'y a pas de rupture, mais plutôt la nouveauté dans la continuité.Certes, au cours du premier millénaire, l'accent a été mis sur la communion ecclésiale, tandis que la seconde met l'accent sur la juridictionMais les deux dimensions sont toujours présentes. 

L'infaillibilité du pape au service de l'unité 

La constitution dogmatique Pastor aeternus du Concile Vatican I (1869-1870) s'est concentré sur le ministère de la "primauté romaine" ou "primauté apostolique". Il souhaitait surtout s'attaquer au risque de gallicanisme. Il rappelle que le but du ministère primatial de Pierre est l'unité entre les évêques, l'unité de la foi et l'unité entre tous les fidèles. Il affirme que Pierre a reçu du Christ une véritable et propre primauté de la compétence (de l'obéissance et pas seulement de l'honneur) sur toute l'Église, et que cette primauté demeure dans les successeurs de Pierre. Le pouvoir de juridiction du primat est qualifié de suprême (non seulement en tant que primum inter pares ; et sans appel), pleine (dans tous les domaines), universelle (dans le monde entier), ordinaire (non déléguée), immédiate (ne nécessitant pas la médiation d'évêques ou de gouvernements) et "véritablement épiscopale" (ne supplantant pas l'évêque local). Il ne fait pas de distinction entre le pouvoir de juridiction (enseigner et gouverner) et le pouvoir d'ordre (sanctifier). 

En ce qui concerne l'infaillibilité du Pape, le Concile Vatican I a défini solennellement que le Pape est infaillible dans ses déclarations ex cathedrac'est-à-dire dans ses déclarations dogmatiques. L'infaillibilité du pape est ici comprise au service de son ministère pétrinien, non pas de manière isolée, mais en tant que chef du collège des évêques et de la communauté ecclésiale.

La fin précipitée du Concile Vatican I n'a pas permis une configuration harmonieuse de la doctrine de l'épiscopat dans son rapport avec la primauté, ce qui sera fait après le Concile Vatican II dans le cadre d'une ecclésiologie de communion, en déclarant la doctrine de la sacramentalité de l'épiscopat et de la collégialité épiscopale.

Dans le Conseil du Vatican II la doctrine sur la primauté romaine est placée dans la continuité de Vatican I, ou plutôt dans la perspective d'une la nouveauté dans la continuité. Cette nouveauté est principalement due au contexte ecclésiologique, plutôt qu'aux contributions doctrinales concrètes. Signalons trois apports principaux relatifs à la primauté du pape :

Le Conseil déclare sacramentalité de l'épiscopat. C'est-à-dire que par le sacrement de l'ordre, l'évêque se voit conférer le triple statut d'évêque. munus d'enseigner, de sanctifier et de gouverner, en communion hiérarchique avec le chef et les membres du collège épiscopal. 

Il enseigne également la signification de collégialité épiscopaleLe collège des évêques succède au collège des apôtres, sous la direction du chef qui est aujourd'hui le pape, successeur de Pierre. L'unité entre le pape et le collège des évêques est manifestée solennellement lors du concile œcuménique.

En plus de la infaillibilité des déclarations dogmatiques du Pape, de l'Assemblée générale des Nations unies et de la Commission européenne. Conseil du Vatican II déclare trois autres formes de participation de l'Église à la vie de l'Église. infaillibilité divine (la seule qui soit absolue). 1) Le concile œcuménique, au cours duquel le magistère du pape et des évêques est exercé solennellement. 2) Le le magistère ordinaire et universelL'infaillibilité exercée par le pape et les évêques en communion avec lui, lorsqu'ils proposent une doctrine définitive en matière de foi et de morale, même s'ils ne sont pas réunis en concile, mais dispersés dans le monde. 3) L'ensemble des fidèles en communion avec le pape et les évêques en matière de foi et de morale jouit de l'infaillibilité (infaillibilité in credendo) comme une manifestation du "sens de la foi".

Après la Conseil du Vatican IILe Magistère a expliqué que la primauté du pape et le collège des évêques appartiennent à l'essence de chaque Église particulière "de l'intérieur" d'elle-même (Lettre Communionis notio1992, 14 ; cf. Lumen gentium, 8).

Il résulte de ce qui précède qu'une distinction doit être faite entre les l'autorité pastorale suprême, que possède le pape, ainsi que les aspects et les modalités de son exercice. Cette autorité ne peut être qu'unique. Deux positions extrêmes sont exclues : celle, conciliariste-épiscopaliste, qui définit l'autorité des évêques réunis en concile au-dessus du pape ; celle, dite "papaliste", selon laquelle seul le pape (ou le pape seul) aurait l'autorité suprême dans l'Église, et les évêques la recevraient de lui. 

La relation entre le pape et les évêques tend aujourd'hui à être considérée sous l'angle de l'évangélisation. d'un seul "sujet" de l'autorité suprême dans l'Église : le collège des évêques avec son chef ; et deux manières de l'exercer : par le pape, chef du collège ; par le collège des évêques en communion avec son chef. 

En ce qui concerne la collégialité épiscopale, nous parlons aujourd'hui d'une collégialité épiscopale "effective" et d'une collégialité "affective". Les deux sont nécessaires et doivent se réaliser en communion avec le ministère pétrinien et vice-versa. La collégialité "effective" se manifeste dans le Concile œcuménique (de manière solennelle et pleinement technico-juridique) et dans le magistère ordinaire universel des évêques en communion avec le Souverain Pontife. La collégialité "affective" se réfère à des réalisations partielles de la collégialité, telles que le Synode des évêques, le Conseil œcuménique des évêques et le Conseil de l'Europe. Curia Romains, conseils locaux et conférences épiscopales.

Primauté, unité et synodalité

En ce qui concerne le ministère du Pape à l'heure actuelle, et en particulier dans la continuité des pontificats qui ont suivi le Concile Vatican II, il convient de noter que la papauté se manifeste sur un double plan qui constitue également un double défi : d'une part, le Pape est le seul à avoir la capacité d'agir sur le plan politique, et d'autre part, il est le seul à avoir la capacité d'agir sur le plan politique. le service de l'unité de la foi et de la communion pour les chrétiens (avec des manières de l'exercer et de l'expliquer adaptées au contexte œcuménique) ; et en même temps, leur indéniable autorité morale universelle (sur des thèmes centraux tels que la dignité de la personne et le service du bien commun et de la paix, le souci effectif des plus faibles et des plus démunis, la défense de la vie et de la famille, la protection de la Terre en tant que maison commune).   

Le présent Instrumentum laboris fait référence à la primauté du pape à plusieurs reprises, précisément en ce qui concerne la synodalité. 

Tout d'abord, il cite le Concile Vatican II et sa vision de la catholicité de l'Église, pour exprimer que la synodalité doit être mise en œuvre "alors que demeure inchangée la primauté de la chaire de Pierre, qui préside l'assemblée universelle de la charité, protège les différences légitimes et veille en même temps à ce que les différences servent l'unité au lieu de l'endommager" (doc.Lumen gentium, 13). 

Deuxièmement, la primauté apparaît dans trois des questions formulées comme une aide à la prière, à la réflexion et au discernement synodal.

La première est formulée comme suit : "Comment le processus synodal en cours peut-il contribuer à "trouver un mode d'exercice de la primauté qui, sans renoncer en rien à l'essentiel de sa mission, soit ouvert à une situation nouvelle"" (la citation est de saint Jean-Paul II, Enc. Ut unum sint, 1995, n. 95, texte cité par le pape François dans l'exhortation ap. Evangelii gaudium,32 et dans Const. Episcopalis communio, 10). 

Plus loin, il pose à nouveau la question : "Comment le rôle de l'évêque de Rome et l'exercice de la primauté doivent-ils évoluer dans une Église synodale ?

Il s'agit donc d'une affirmation qui doit être justifiée et expliquée, ainsi qu'accompagnée, avec les ressources appropriées (au niveau spirituel, formatif, théologique et canonique), des conditions pour qu'elle puisse contribuer efficacement au bien de tous :

"Le Synode 2021-2024 démontre clairement que le processus synodal est le contexte le plus approprié pour l'exercice intégré de la primauté, de la collégialité et de la synodalité en tant qu'éléments inaliénables d'une Église dans laquelle chaque sujet remplit son rôle particulier de la meilleure façon possible et en synergie avec les autres."

Enfin, la primauté réapparaît dans une réflexion et une question sur le cadre général de la synodalité : " À la lumière de la relation dynamique et circulaire entre la synodalité de l'Église, la collégialité épiscopale et la primauté pétrinienne, comment perfectionner l'institution du Synode pour qu'elle devienne un espace certain et garanti pour l'exercice de la synodalité, en assurant la pleine participation de tous - le Peuple de Dieu, le Collège épiscopal et l'Évêque de Rome - dans le respect de leurs rôles spécifiques ? Comment évaluer l'expérience d'ouverture participative à un groupe de " non-évêques " lors de la première session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques (octobre 2023) ?

Vatican

L'étiquette chrétienne pour les disciples numériques

En 2009, le pape Benoît XVI a souligné l'importance de l'étiquette médiatique et a conseillé aux médias de promouvoir "une culture du respect, du dialogue et de l'amitié".

Jennifer Elizabeth Terranova-29 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le Dicastère pour la communication a récemment publié un document intitulé ".Vers la pleine présence. Réflexion pastorale sur l'engagement dans les médias sociaux"(Vers la pleine présence. Une réflexion pastorale sur l'engagement dans les médias sociaux), qui offre des conseils et des orientations à la communauté religieuse pour naviguer dans les médias sociaux.

Le document a été signé par son préfet laïc Paolo Ruffini et son secrétaire argentin Monseigneur Lucio A. Ruiz, qui ont inclus des extraits de nombreux discours du pape François lors des précédentes Journées mondiales de la communication.

Peut-être devrions-nous changer le nom de la chanson "Life is a Highway" en "Life is a Digital Highway", car il n'y a pas de retour en arrière possible : nous assistons à la numérisation de l'Église.

Mais la question est de savoir comment, en tant qu'individus et en tant que communauté de foi, nous vivons dans le monde numérique comme des "voisins aimants" qui sont réellement présents et attentifs les uns aux autres dans notre voyage commun le long de ces "autoroutes numériques". Bien que de grands progrès aient été réalisés à l'ère numérique, cette question n'a pas encore été abordée.

Nouvel espace numérique

Depuis leur apparition, les médias sociaux ont connu leurs propres difficultés de croissance, et de nombreux chrétiens fidèles sont à la recherche de "conseils et d'inspiration" alors que la culture numérique continue d'influencer leurs trajectoires individuelles et collectives.

Les propositions sont opportunes mais ne sont pas conçues comme des "lignes directrices précises" pour le ministère pastoral dans cet espace ; l'objectif et l'espoir sont de "favoriser une culture de voisinage" dans un espace où les défis sont inévitables. L'Église reconnaît que le monde numérique constitue une part importante de l'identité et du mode de vie de la plupart des gens, de sorte que "la question n'est plus de savoir s'il faut s'engager dans le monde numérique". La question est maintenant de savoir comment les disciples du Christ se comportent dans le monde numérique et restent fidèles aux enseignements de Jésus et... pas à Twitter.

En 2009, le pape Benoît XVI a parlé de l'importance de l'étiquette médiatique et a conseillé aux médias de promouvoir "une culture du respect, du dialogue et de l'amitié". De même, le pape François comprend que l'"espace" numérique dans lequel nous sommes tous immergés a changé la façon dont l'humanité reçoit des connaissances, "diffuse des informations et développe des relations".

En outre, l'Église est pleinement consciente que les médias numériques sont, en fait, un outil efficace et "puissant pour son ministère". Il n'y a pas eu de meilleure preuve que lors de la pandémie de Covid-19, lorsque le monde a été confronté à son fléau moderne, et c'est dans cet espace numérique que les effrayés, les solitaires, les malades et les endeuillés ont afflué et trouvé refuge et espoir.

La réflexion a posé aux fidèles des questions telles que les suivantes : "Quelle sorte d'humanité se reflète dans notre présence dans les environnements numériques ? Quelle sorte d'humanité se reflète dans notre présence dans les environnements numériques ? Quelle partie de nos relations numériques est le fruit d'une communication profonde et vraie, et quelle partie est simplement façonnée par des opinions inconditionnelles et des réactions passionnées ? Quelle partie de notre foi trouve des expressions numériques vivantes et rafraîchissantes ? Et qui est mon "voisin" dans les réseaux sociaux ?".

Un nouveau monde

Le texte note également que si certains sont nés dans cette culture numérique, d'autres, qualifiés d'"immigrés numériques", sont encore en train de s'adapter. Que l'on soit un professionnel du numérique ou un novice, l'opposition entre "en ligne" et "hors ligne" ne fait plus partie du vocabulaire de l'adepte du numérique, car "notre culture est désormais une culture numérique".

Étant donné que les médias sociaux jouent un rôle décisif dans la formation de nos valeurs, de nos croyances, de notre langage et de nos hypothèses sur la vie quotidienne, la réflexion suggère que nous soyons conscients des "pièges de l'autoroute numérique". Par exemple, les réseaux sociaux peuvent être dangereux lorsque nous comptons sur eux pour nous valider et que nous adoptons des comportements incompatibles avec les valeurs chrétiennes.

Dans cet "écosystème, les gens sont invités à faire confiance à l'authenticité des déclarations de mission des entreprises de médias sociaux", qui prétendent rassembler les gens et créer des espaces sains où les idées sont partagées.

Trop souvent, cependant, les entreprises sont davantage préoccupées par le "profit". De plus, les médias sociaux ont "transformé les utilisateurs en consommateurs... et les individus sont à la fois des consommateurs et des marchandises". Le plus souvent, de nombreuses personnes "acceptent à leurs risques et périls des conditions d'accord" qu'elles ne lisent ou ne comprennent que rarement.

Le texte rappelle qu'il faut aussi être conscient d'autres dangers, comme "l'encouragement de comportements extrêmes" dans un environnement qui peut être un terreau et un "terrain fertile pour la violence, les abus et la désinformation". Et si la fracture numérique est réelle et ne peut être ignorée, nous pouvons combattre et trouver des solutions au "mécontentement numérique".

Le bon samaritain en ligne

La réflexion donne de bons conseils : "Pour humaniser les environnements numériques, nous ne devons pas oublier ceux qui sont "laissés pour compte". Nous ne pouvons voir ce qui se passe que si nous nous plaçons du point de vue de l'homme blessé dans la parabole du bon Samaritain. Comme dans la parabole, où l'on nous raconte ce que l'homme blessé a vu, le point de vue des marginaux et des blessés du numérique nous aide à mieux comprendre le monde de plus en plus complexe d'aujourd'hui".

Il rappelle également aux chrétiens qu'ils doivent faire partie de la solution et non du problème. Nous devrions nous demander : "Comment pouvons-nous créer des expériences en ligne plus saines où les gens peuvent s'engager dans des conversations et surmonter leurs désaccords dans un esprit d'écoute mutuelle ?

Il ajoute que nous devons être des "auditeurs intentionnels". Il rappelle : "Le disciple qui a rencontré le regard miséricordieux du Christ a expérimenté quelque chose de plus. Il ou elle sait qu'une bonne communication commence par l'écoute et la conscience que l'autre personne est devant moi. L'écoute et la conscience ont pour but de favoriser la rencontre et de surmonter les obstacles existants, y compris celui de l'indifférence....".

Le document rappelle qu'en tant que chrétiens, nous devons incarner les vertus du Christ et prendre soin de notre "voisin blessé", et être le changement que nous espérons trouver. "Il se peut donc que notre présence aimante et authentique dans ces sphères numériques de la vie humaine ouvre la voie à ce que saint Jean et saint Paul appelaient de leurs vœux dans leurs lettres : la rencontre face à face de chaque personne blessée avec le Corps du Seigneur, l'Église, afin que, dans une rencontre personnelle, de cœur à cœur, leurs blessures et les nôtres puissent être guéries et que "notre joie soit complète" (2 Jn 12).

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Évangile

Récompensé au centuple. Treizième dimanche du temps ordinaire (A)

Joseph Evans commente les lectures du 13ème dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera donne une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-29 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Tout ce que nous donnons à Dieu est amplement récompensé. Tel est le message fondamental des lectures de la messe d'aujourd'hui. La première lecture raconte l'histoire d'une femme importante, originaire d'un lieu appelé Shunem, qui a "pressé" le prophète Élie de rester avec elle et son mari. Il s'est avéré que Depuis lors, il s'y arrêtait pour manger à chaque fois qu'il passait par là", a-t-il déclaré.". La bonne femme, percevant la sainteté du prophète, persuada alors son mari de faire un petit abri pour Elie avec "Un lit, une table, une chaise et une lampe, pour qu'il puisse se retirer quand il viendra. Mais ce couple généreux n'avait pas d'enfant. Élie l'appela et lui dit qu'il concevrait un fils, et ce fut effectivement le cas l'année suivante. Non seulement cela, mais des années plus tard, lorsque le fils, devenu adulte, eut une hémorragie et mourut, Élie le ressuscita d'entre les morts.

Quelle bénédiction que de contribuer à l'Église et à ses ministres ! S'ils ne doivent jamais abuser de cette confiance et de cette générosité (c'est d'ailleurs ce que fera Gehazi, le serviteur d'Elie, dans un autre épisode - au grand dam d'Elie, qui encourra une grande punition pour son péché), Dieu bénit abondamment la générosité de ceux qui donnent de leurs propres biens pour soutenir la mission de l'Eglise. 

Comment Jésus s'est réjoui de la femme qui a versé sur sa tête un onguent de grande valeur (voir Mt 26,13). Nous voyons aussi plusieurs femmes qui ont soutenu Jésus et les disciples. "les a servis avec leurs marchandises". (Lc 8:3). 

Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus ne se contente pas de louer cette générosité, il l'exige. Nous devons non seulement lui donner le meilleur, mais le faire passer avant tout lien familial ou personnel.. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi ; et celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi".". Cette demande n'est pas déraisonnable. En tant que Dieu, Jésus a droit à tout ce que nous avons et sommes : il nous l'a donné en premier lieu. Mais il le demande pour nous, pas pour lui. Ce n'est que si nous donnons tout à Dieu que nous serons heureux. 

Il est insensé de préférer la créature au Créateur. Ainsi, être disciple peut impliquer des pertes, prendre notre croix pour suivre Jésus, perdre notre vie pour la gagner. Mais tout ce que nous donnons sera récompensé au centuple (voir Mc 10,30). La femme de Shunem a reçu le don de la vie, un fils, pour s'être occupée d'un prophète. Dieu promet la vie éternelle à ceux qui donnent. Chaque petit don est pris en compte et récompensé. Comme nous le dit Jésus : "Quiconque donne à boire à l'un de ces petits, même une tasse d'eau fraîche, parce qu'il est mon disciple, je vous le dis en vérité, il ne perdra pas sa récompense". Donner aux ministres de Dieu et aux pauvres de Dieu nous rapportera "des trésors dans le ciel (Mt 6, 20).

Homélie sur les lectures du dimanche 13ème dimanche du temps ordinaire (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Monde

Baisse du nombre de catholiques en Allemagne

Plus d'un demi-million de personnes ont quitté l'Église catholique en Allemagne en 2022. Toutefois, à la suite de la pandémie de COVID, l'administration des sacrements, en particulier le mariage, a augmenté.

José M. García Pelegrín-28 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

En 2022, un nombre record de 522 821 personnes ont quitté l'Église catholique en Allemagne, après 359 338 en 2021.

Ce chiffre sans précédent est principalement dû au fait qu'une personne qui quitte officiellement l'Église ("Kirchenaustritt") est exemptée du paiement de l'impôt ecclésiastique ("Kirchensteuer"), qui - en fonction du pays d'origine de la personne - doit être acquitté par le biais d'une taxe. terre Le montant de l'impôt dans lequel il vit s'élève à 8-9% de l'impôt sur le revenu... et n'est remplacé par aucun autre impôt. En d'autres termes, ceux qui n'ont pas d'engagement réel envers l'Église économisent un montant d'impôt non négligeable.

En revanche, on ne sait pas si le fait que le Voie synodale allemande a pu influencer ces chiffres. Quoi qu'il en soit, un tel processus de "réforme" a créé une désillusion chez de nombreuses personnes qui voient des questions abordées qui, en réalité, n'ont pas grand-chose à voir avec leur vie de foi.

En revanche, le nombre d'adultes admis pour la première fois dans l'Église catholique est de 1 447 en 2002 (2021 : 1 465) et le nombre de ceux qui s'étaient retirés et qui sont de nouveau accueillis est de 3 753 (2021 : 4 116).

Les chiffres ci-dessus sont tirés des statistiques publiées le mercredi 28 juin 2023 par l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (ESA). Conférence épiscopale allemande et les 27 diocèses d'Allemagne. Les catholiques ne représentent plus que 24,8 % de la population totale (20 937 590 sur 84,5 millions). Le nombre de membres de l'Église protestante a également diminué, pour atteindre 19,1 millions en 2022, soit 22,60 %.

En 2021, sur une population totale de 83,2 millions d'habitants, les catholiques représentaient 25,96 % (21,6 millions), tandis que les membres de l'église évangélique représentaient 23,68 % (19,7 millions).

Avec ces chiffres, le nombre total de chrétiens en Allemagne a une fois de plus diminué, passant de 41,30 millions (49,36 %) à 40,1 millions (48,87 %). Bien entendu, lorsque l'on compare les pourcentages, il faut également tenir compte du fait que les migrants issus de religions autres que le christianisme jouent un rôle important dans l'augmentation de la population allemande totale (de 83,2 millions en 2021 à 84,5 millions en 2022).

Augmentation de la réception des sacrements après Covid

En ce qui concerne l'Église catholique, on constate une légère augmentation de la réception des sacrements, maintenant que la pandémie de COVID est officiellement terminée : la participation à la messe dominicale s'élève à 5,7 pour cent (2021 : 4,3 pour cent).

Si en 2021, 141 992 baptêmes ont été administrés, en 2022, il y en a eu 155 173. 162 506 enfants ont reçu la première communion (2021 : 156 574) et 110 942 jeunes ont reçu la confirmation (2021 : 125 818).

Le nombre de mariages canoniques a augmenté de manière significative : de 20 140 en 2021 à 35 467 en 2022. Quant aux enterrements canoniques, les chiffres sont restés pratiquement inchangés : 240 144 contre 240 040 l'année précédente.

Depuis des années, les diocèses allemands concentrent leurs paroisses, ce qui a entraîné une diminution du nombre de paroisses de 9 790 en 2021 à 9 624 en 2022. Au total, 11 987 prêtres vivent en Allemagne (2021 : 12 280), dont 6 069 exercent un ministère paroissial (2021 : 6 215). Le nombre de diacres permanents a également diminué : de 3 253 en 2021 à 3 184 l'année dernière. Le nombre d'ordinations sacerdotales en 2022 a été de 45 (33 prêtres diocésains et 12 religieux), soit trois de moins qu'en 2021.

Espagne

Caritas a aidé 2,8 millions de personnes en 2022

Ce matin, Caritas a publié son rapport annuel 2022 lors d'une conférence de presse qui s'est tenue au siège de l'institution à Madrid.

Loreto Rios-28 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Manuel Bretón, président de Cáritas, et Natalia Peiro, secrétaire générale, ont participé à la conférence de presse au cours de laquelle les données du rapport ont été présentées.

Le président de Caritas a commencé sa présentation en remerciant les milliers de bénévoles qui collaborent avec Caritas pour aider les plus démunis, ainsi que toutes les personnes et institutions qui rendent son travail possible. Il a également souligné que la campagne Caritas "Vous y êtes pour beaucoup" vise à souligner l'importance de la collaboration de chacun dans l'amélioration des conditions de vie des autres.

Augmentation de la pauvreté

Natalia Peiro a présenté les données les plus pertinentes du rapport 2022, indiquant que cette année a été marquée par la fin de la pandémie et le début de la guerre en Ukraine, ainsi que par l'inflation et l'augmentation du coût de l'énergie. Cette situation a aggravé les conditions de pauvreté des familles les plus vulnérables, car c'est le prix des denrées alimentaires de base qui a le plus augmenté.

"Nous vivons une époque où les crises s'accumulent. Après la pandémie provoquée par Covid-19, il y a eu la guerre en Ukraine, l'augmentation de la mobilité des personnes, l'évolution des coûts de l'énergie et de l'inflation... Cette situation, tant au niveau local que mondial, a accru la pauvreté et les inégalités", a souligné le secrétaire général.

Il a également souligné l'importance de la distribution des cartes de bourses alimentaires sélectionnées. Ce projet, qui a bénéficié à 385 000 personnes, permet aux familles d'acheter elles-mêmes les produits, ce qui contribue à la dignité des personnes participant à ce programme.

Caritas a également aidé les chômeurs. En 2022, il y avait 11,7 % de plus de personnes à la recherche d'un emploi qu'en 2021. 1 personne aidée sur 5 a trouvé un emploi.

Aide au logement

Pour l'aide au logement, Caritas a investi 54 millions d'euros (46 millions d'euros pour les loyers et 8 millions d'euros pour les factures de services publics) et 46 millions d'euros pour la nourriture.

"En raison de l'augmentation du coût de la vie, les familles consacrent une part plus importante de leur budget au logement et à d'autres dépenses essentielles. Le logement est devenu un puits sans fond pour les revenus des ménages. Consacrer plus de ressources qu'il n'est recommandé au logement signifie ne pas pouvoir couvrir d'autres besoins fondamentaux, tels que garantir un niveau minimum de confort thermique ou générer des dettes dues à des impayés", a déclaré Natalia Peiro.

Coopération internationale

En dehors des frontières de l'Espagne, Caritas est intervenue dans des situations d'urgence telles que la guerre de Sécession. UkraineL'UE a fourni une assistance aux personnes déplacées, tant à l'intérieur de ses frontières que dans les pays voisins où elles ont été contraintes de se rendre pour trouver refuge. L'aide a également été étendue à d'autres points chauds importants, tels que le Mali, le Burkina Faso et toute la région du Sahel, le Liban et le Bangladesh, entre autres.

Augmentation des investissements annuels de Caritas

Au total, 457,2 millions d'euros ont été investis, soit 54 de plus qu'en 2021, et plus de 2,8 millions de personnes ont été aidées, dont 1,5 million en Espagne et le reste à l'étranger.

Seuls 5,9 % des revenus de Caritas ont été consacrés aux frais de fonctionnement, un pourcentage qui s'est maintenu au cours des 20 dernières années.

Le soutien des administrations publiques a également été souligné, avec 152 951 184 millions d'euros, soit 24,2 % de plus qu'en 2021. Cette hausse est due à l'augmentation des fonds européens pour le relèvement post-pandémique. Par conséquent, 66 % du financement de Caritas en 2022 ont été privés et 33 % publics.

En outre, en cette période pré-électorale, Caritas a envoyé une série de propositions à tous les partis politiques de l'arc parlementaire, afin qu'ils introduisent des mesures visant à améliorer les conditions de vie des personnes les plus démunies et les plus vulnérables.

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Vatican

François appelle à un "pacte éducatif" en exaltant Sainte Mary MacKillop

Le pape a fait l'éloge aujourd'hui de la religieuse australienne Sainte Mary MacKillop, fondatrice des Sœurs de Saint-Joseph du Sacré-Cœur, qui a consacré sa vie à la formation intellectuelle et religieuse des pauvres dans les zones rurales d'Australie. Il a également appelé à un "pacte éducatif" pour unir les familles et les écoles, et a rappelé la fête des saints Pierre et Paul.

Francisco Otamendi-28 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Après son hospitalisation à la polyclinique Gemelli et son rétablissement progressif, le pape François a aujourd'hui jeté son dévolu sur l'Océanie. repos juillet, a repris dans les Audience générale le cycle de catéchèse sur la passion pour l'évangélisation avec la religieuse australienne Sainte Mary MacKillop (1842-1909)

"Aujourd'hui, nous nous rendons en Océanie, un continent composé de tant d'îles, grandes et petites. La foi dans le Christ, que tant d'émigrants européens ont apportée sur ces terres, s'est rapidement enracinée et a porté des fruits abondants", a-t-il commencé sa catéchèse.

Le Saint-Père a expliqué que la sainte australienne Mary MacKillop s'est attachée à réaliser de nombreuses œuvres caritatives, "telles que la fondation de l'Institut d'études et de recherches en sciences sociales". écoles et des logements pour ceux qui en ont le plus besoin, en particulier dans les zones les plus rurales de l'Australie". 

Et il a donné en exemple "leur témoignage de vie", fondé "sur la foi et la confiance en la Providence de Dieu", et sur le fait de "porter la croix avec patience, ce qui fait partie intégrante de la mission", a déclaré le pape, soulignant que "les saints ont eu des oppositions même à l'intérieur de l'Église".

En une occasion, lors de la fête de l'Exaltation de la Croix, le Pape a rappelé que "Marie a dit à l'une de ses sœurs : "Ma fille, depuis de nombreuses années, j'ai appris à aimer la Croix"". 

Mary MacKillop est née près de Melbourne de parents écossais émigrés en Australie. "Dès son enfance, elle s'est sentie appelée par Dieu à le servir et à en témoigner non seulement par des mots, mais surtout par une vie transformée par la présence de Dieu (Evangelii Gaudium, 259)", a déclaré François. 

"Comme Marie-Madeleine, qui fut la première à rencontrer Jésus ressuscité et fut envoyée par lui pour porter l'annonce aux disciples, Marie était convaincue qu'elle aussi était envoyée pour répandre la Bonne Nouvelle et attirer d'autres personnes à la rencontre du Dieu vivant". 

Rapprocher les familles, les écoles et la société

Le Souverain Pontife a souligné que "l'apostolat de Maria MacKIllop, basé principalement sur l'accompagnement des personnes dans leur croissance humaine et spirituelle, est encore pleinement d'actualité aujourd'hui, alors que nous constatons la nécessité d'un pacte éducatif qui unit les familles, les écoles et l'ensemble de la société. Nous savons que ce n'est pas facile, même notre sainte a dû faire face à divers problèmes et difficultés.

"Frères et sœurs, l'esprit missionnaire de sainte Mary MacKillop", a souligné le pape, "sa réponse créative aux besoins de l'Église de son temps, son engagement dans la formation intégrale des jeunes, nous inspirent tous aujourd'hui, appelés à être le levain de l'Évangile dans nos sociétés en mutation rapide". 

"Demandons au Seigneur, par l'intercession de Sainte Marie MacKillop et de tous les saints qui se sont consacrés à l'éducation, de soutenir le travail quotidien des parents et des enseignants, des catéchistes et des formateurs, pour le bien des jeunes et en vue d'un avenir de paix et de fraternité. Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge veille sur vous", a proclamé le Saint-Père.

Dans son discours de bienvenue aux pèlerins anglophones, le Pape a fait une mention spéciale à ceux d'Angleterre, d'Australie, de Palestine, des Philippines, du Canada et des États-Unis d'Amérique. "À vous tous et à vos familles, j'invoque la joie et la paix de notre Seigneur Jésus-Christ, que Dieu vous bénisse !

Saints Pierre et Paul, intercesseurs pour l'Ukraine

Dans sa catéchèse en plusieurs langues, le Pape a rappelé la fête de la 29 juin dans l'Église. "Demain, nous célébrerons la solennité des saints Pierre et Paul. Que l'exemple et la protection de ces deux apôtres soutiennent chacun d'entre nous à la suite du Christ", a-t-il déclaré.  

"Nous confions à son intercession le peuple bien-aimé de l'Union européenne. UkraineJ'espère qu'elle retrouvera bientôt la paix. Il y a tant de souffrances en Ukraine. Ne l'oublions pas. À tous, ma bénédiction".

Demain jeudi, le pape présidera la messe dans la basilique Saint-Pierre, avec la bénédiction du pallium pour les nouveaux archevêques métropolitains, dont plusieurs d'Amérique latine, comme le nouvel archevêque de Buenos Aires (Argentine), Mgr Jorge García Cuerva.

La messe sera suivie par les nouveaux archevêques espagnols. Certains d'entre eux ont pu saluer le Saint-Père ce matin, après la catéchèse sur la place Saint-Pierre. Il s'agit de Mgr Enrique Benavent, archevêque de Valence, Mgr José María Gil Tamayo, archevêque de Grenade, Mgr Francisco Jose Prieto, archevêque de Saint-Jacques-de-Compostelle, Mgr Emilio Rocha OFM, archevêque de Tanger, et Mgr José Cobo, archevêque élu de Madrid.

Dans sa catéchèse, le pape a souligné, comme on peut le voir ci-dessus, l'importance des plus pauvres et des plus démunis dans l'Église. "Il n'y a pas de sainteté sans cette attention, d'une manière ou d'une autre, aux pauvres, aux nécessiteux, à ceux qui sont en marge de la société", a-t-il déclaré.

L'auteurFrancisco Otamendi

États-Unis

L'héritage de saint Josémaria Escriva se perpétue

Le 26 juin, l'Église a célébré la fête de saint Josémaria Escriva, fondateur de l'Opus Dei. Le cardinal Dolan a prononcé une homélie faisant l'éloge du saint en la cathédrale Saint-Patrick de New York.

Jennifer Elizabeth Terranova-28 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

La fête de saint Josémaria Escriva de Balaguer a été célébrée le 26 juin à l'occasion de l'anniversaire de la naissance de saint Josémaria Escriva de Balaguer. Cathédrale Saint-Patrick de New York, et son éminence, le cardinal Timothy Dolan, a été le célébrant principal, qui a parlé de sa vie, de son héritage et de l'importance de l'éducation pour la société. Opus Dei.

Homme de prière, de réflexion et de grande joie, saint Josémaria Escriva de Balaguer a toujours eu envie de faire plus, et il l'a fait. Il croyait que tous les hommes pouvaient devenir saints en menant une vie ordinaire dans un monde ordinaire. Dans son homélie, le cardinal Dolan a évoqué quelques-unes des nombreuses raisons de vanter les dons de saint Josémaria.

Le cardinal Dolan a commencé la messe en exprimant sa gratitude pour l'Opus Dei, son charisme et sa mission. Il a raconté comment, dans l'archidiocèse de New York, " j'ai appris à connaître et à aimer la vocation inspirée par saint Josémaria Escriva ". Il a qualifié le saint défunt de " prophète précoce de l'appel universel à la sainteté ". Son héritage spirituel se perpétue à travers de nombreux " hommes et femmes chers à l'Opus Dei ".

L'identité de l'Opus Dei au quotidien

Son Éminence a donné trois aperçus de la mission de l'Opus Dei et a fait l'éloge de l'accent mis par l'Opus Dei sur ce qui est silencieux, sur ce qui est invisible et sur sa stratégie d'évangélisation.

"Vous, fils et filles de saint Josémaria, ne portez pas d'habit religieux distinctif, vous n'avez pas d'identité religieuse manifeste dans votre résidence, vous répondez au téléphone, non pas avec la politesse d'un titre, d'un apostolat ou d'une paroisse... mais le plus souvent avec un simple bonjour ".

En outre, le cardinal Dolan a fait l'éloge de l'Opus Dei pour avoir évité toute affiliation avec des " relations publiques glissantes et bruyantes ". Il a rappelé que notre Seigneur " préférait laisser les gens découvrir qui il était par ses actions et en le connaissant mieux, et non pas en diffusant le mot .... ". Il a poursuivi : "Il était silencieux sur son identité, et vous l'êtes aussi, et j'aime cela.

L'importance de l'invisible

Il a commencé la deuxième partie de ce qu'il a appelé le " tiercé " en louant l'attention que l'Opus Dei porte à ce qui est " invisible ". Il a comparé saint Josémaria et ses disciples aux apôtres de l'Évangile du soir. "Les apôtres n'agissent pas en fonction de ce qui est vérifiable, ils se basent sur les commandements de Jésus, et vous aussi ".

Le cardinal Dolan a conclu son homélie en évoquant Mère Teresa et en louant la mission de l'Opus Dei et sa capacité à évangéliser " d'homme à homme, d'âme à âme ". Lorsque quelqu'un demandait à Mère Teresa comment la pauvreté mondiale pouvait être éradiquée, elle répondait : " Ce n'est pas la pauvreté mondiale que j'essaie de résoudre ; c'est nourrir, vêtir et aimer cette personne pauvre dans mes bras, dans le caniveau, en ce moment même ".

Il a fait l'éloge de saint Josémaria et a affirmé que le saint et le charisme de l'Opus Dei partagent la sagesse de Jésus-Christ.

États-Unis

Juneteenth : la deuxième indépendance des États-Unis

Le 19 juin est considéré comme le deuxième jour de l'indépendance des États-Unis, car il marque l'abolition de l'esclavage dans le pays.

Gonzalo Meza-28 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Au XIXe siècle, les lettres et les communications mettaient des semaines, des mois, voire des années à arriver à destination. Ce processus était encore retardé par l'absence d'infrastructures telles que les routes ou par les guerres. La plupart de ces nouvelles urgentes concernaient la vie ou la mort, l'esclavage ou la liberté. C'était le cas aux États-Unis. À l'approche de la troisième année de la guerre civile américaine (1861-1865), le président Abraham Lincoln a publié la Proclamation d'émancipation le 1er janvier 1863, décrétant que toutes les personnes détenues comme esclaves seraient désormais libres. Ce document a modifié le statut juridique de près de trois millions et demi d'esclaves vivant aux États-Unis. Mais beaucoup d'entre eux ne l'ont appris que deux ans plus tard.

Le 19 juin 1865, les troupes de l'Union arrivent dans la baie de Galveston, au Texas, avec une bonne nouvelle pour les esclaves, ils sont libres : "Le peuple du Texas est informé que, conformément à une proclamation de l'exécutif des États-Unis, tous les esclaves sont libres. Cela implique une égalité absolue des droits et des biens entre les anciens maîtres". Depuis lors, l'événement est commémoré localement le 19 juin et appelé "Juneteenth Independence Day". Certains l'appellent la deuxième indépendance du pays. 

Après la fin de la guerre de Sécession, au début de l'ère de la Reconstruction (1863-1877), le "Juneteenth" a commencé à être célébré localement au Texas. La commémoration était un événement solennel et festif, au cours duquel des prières étaient prononcées, le texte de la proclamation de Lincoln était lu et des hymnes de la communauté afro-américaine étaient chantés, notamment le poème de James Weldon Johnson "Lift Every Voice", créé en 1900, qui allait devenir l'"hymne national nègre".

Au fil des ans, ces célébrations du 19 juin se sont enrichies d'autres activités, telles que des sermons dominicaux dans les églises protestantes, des conférences et des défilés dans les rues de la ville. Les avenues étaient également agrémentées de plats afro-américains. Cependant, durant les années de l'ère "Jim Crow" (lois de ségrégation raciale entre 1876 et 1965), la fête du 19 juin s'est marginalisée, mais a pris un ton commercial. Ce n'est qu'en 1979 que le Texas en a fait un jour férié, et en 2021, le président Joe Biden l'a élevé au rang de jour férié fédéral, en en faisant, au même titre que d'autres jours tels que l'Independence Day et le Memorial Day, un jour de congé bancaire.

Contribuer à l'avenir

Pour commémorer le 19 juin, le cardinal Wilton D. Gregory, archevêque de Washington DC, a présidé une messe à la paroisse Mount Calvary de Forestville, dans le Maryland, le 18 juin 2023. Dans son homélie, le prélat a évoqué l'importance du 19 juin pour les catholiques afro-américains : "Les personnes de couleur aux États-Unis ont une propension à interpréter la parole de Dieu comme étant directement liée à notre situation de vie. L'histoire de l'Exode, lorsque les Hébreux ont échappé à Pharaon, est peut-être l'analogie biblique la plus appliquée de notre histoire".

L'évêque Gregory a souligné que la Proclamation d'émancipation a mis plus de deux ans à atteindre le Texas et que "ses implications ont mis beaucoup de temps à atteindre les confins de la nation", en partie parce que "tout le monde ne voulait pas que la liberté de ceux qui avaient été réduits en esclavage soit connue". A titre de comparaison, le cardinal a rappelé que "le Royaume des Cieux est la terre de la paix et de la liberté parfaites". Aujourd'hui, même avec tous les moyens de communication, le message du Royaume n'a pas atteint tous les cœurs. Le Royaume nous attend toujours. Nous sommes en chemin malgré les obstacles que nous rencontrons", a-t-il déclaré.

Les églises protestantes et l'Église catholique en général ont été le refuge où des milliers d'Afro-Américains, d'abord esclaves puis victimes de la ségrégation, ont trouvé un lieu de réconfort, de coexistence et même des possibilités d'éducation et d'emploi. De nombreux ordres religieux se sont consacrés à l'évangélisation et à la prise en charge de ce secteur marginalisé et socialement discriminé, parmi lesquels les Missionnaires du Verbe Divin, les Sœurs Oblates de la Divine Providence, les Sœurs de la Sainte Famille, les Pères de la Société du Sacré-Cœur de Jésus (Joséphites), les Franciscaines Servantes de Marie, entre autres. Pour leur part, l'African Methodist Episcopal Church et l'American Baptist Home Mission Society ont créé des collèges, des universités et des séminaires.

Ces institutions se multiplient et dépassent bientôt les deux cents. C'est ainsi qu'une tradition intellectuelle s'est établie dans la société afro-américaine. L'Institut théologique d'Augusta, créé à Augusta, en Géorgie, en 1867, en est un exemple. Il a été fondé dans le sous-sol d'une église baptiste de cette ville. C'était l'exemple même de la croissance accélérée des universités et des collèges consacrés à l'éducation des Afro-Américains dans diverses branches de la science, du travail social, de la médecine et des arts libéraux. 

Réexamen du passé

L'esclavage a été défini comme l'un des "péchés originels" de la nation. Malheureusement, nombreux sont ceux qui ont utilisé la foi pour le justifier. Le 19 juin est également l'occasion de revisiter le passé, comme l'a souligné l'archevêque de Baltimore, William E. Lori, dans un message à l'occasion de cette fête : "158 ans après la proclamation d'émancipation au Texas, le péché de l'esclavage continue d'influencer le monde dans lequel nous vivons. Nous sommes appelés par Dieu à reconnaître les influences néfastes et à créer un changement durable". 

Bible des esclaves

Certains colonisateurs britanniques et américains propriétaires d'esclaves ont utilisé une ressource mal acquise, créée à Londres en 1807. Il s'agit de la "Bible des esclaves", une "bible" modifiée pour justifier l'esclavage. Ce document omettait des pans entiers de la Écriture sainte qui pourraient fomenter une rébellion (par exemple Gal 3:28) et comprenaient des parties qui renforçaient les idées colonisatrices de l'Empire britannique (par exemple Eph 6:5).

Selon les experts, ce document omet environ 90% de l'Ancien Testament et 50% du Nouveau Testament. La brochure a été utilisée aux États-Unis et dans les Antilles britanniques : Jamaïque, Barbade, Antigua et certaines nations des Caraïbes. 

L'Église catholique

Bien que l'Église naissante aux États-Unis ait combattu l'esclavage en créant des institutions éducatives et des centres pour servir ce secteur, certains diocèses ont participé au péché collectif de l'esclavage aux États-Unis. En 2018, les évêques américains ont abordé la question dans une lettre pastorale contre le racisme : "Ouvrons nos cœurs. L'appel incessant à l'amour". Dans ce document, ils soulignent ce qui suit : L'examen de notre péché - individuellement, en tant que communauté chrétienne et en tant que société - est une leçon d'humilité. Cela nous oblige à reconnaître nos actes et nos pensées pécheurs et à demander pardon. À notre grande honte, de nombreux chefs religieux américains, y compris certains évêques catholiques, ne se sont pas formellement opposés à l'esclavage ; certains ont même possédé des esclaves. Nous exprimons de profonds regrets et remords à leur égard".

Le phénomène de l'esclavage au niveau institutionnel dans l'Église américaine naissante n'a pas pris une telle ampleur pour plusieurs raisons : jusqu'à la proclamation de l'émancipation, il y avait 15 diocèses aux États-Unis (le premier étant celui de Baltimore), dont 8 faisaient partie du Nord (des 13 colonies américaines), une région où l'esclavage n'était pas accepté, et 7 du Sud. Par ailleurs, jusqu'en 1848, une grande partie du territoire actuel, situé au sud géographique et sur la côte ouest du pays, appartenait à la Nouvelle-Espagne (jusqu'en 1810), puis au Mexique en tant que nation indépendante.

Dans ces territoires, les peuples indigènes, les Indiens, vivaient depuis de nombreux siècles et le système d'esclavage n'avait pas les mêmes caractéristiques que le système européen-américain de traite des Africains. De même, l'esclavage des indigènes n'était pas autorisé en Nouvelle-Espagne. Cela ne veut pas dire que cette région était exempte du phénomène. Dans les États de la côte orientale du golfe du Mexique, la traite des personnes amenées d'Afrique était également pratiquée. De même, certains groupes indigènes de Méso-Amérique, lorsqu'ils en conquéraient d'autres, en soumettaient les habitants.

Dans le cas de l'Église des États-Unis, l'un des diocèses où le phénomène de l'esclavage s'est produit est celui de Baltimore, dans le Maryland, le premier diocèse du pays. En mai 2023, l'archidiocèse a donc annoncé la création d'une commission sur l'esclavage. À l'occasion du 19 juin 2023, l'archevêque de Baltimore, Mgr William E. Lori, a déclaré : "158 ans plus tard, le péché de l'esclavage exerce toujours une grande influence sur le monde dans lequel nous vivons. Nous sommes appelés par Dieu à reconnaître ces influences néfastes et à créer un changement durable pour le bénéfice de tous. La Commission sur l'esclavage supervisera une étude historique qui examinera dans la prière les liens entre l'archidiocèse et l'esclavage. Je demande à chacun d'entre nous de continuer à comprendre et à aborder les façons dont le racisme détruit la dignité humaine, détruit l'unité de la famille humaine et rejette la Bonne Nouvelle de Notre Seigneur Jésus-Christ. Ensemble, en tant que frères et sœurs dans le Christ, nous pouvons nous efforcer d'atteindre une liberté véritable et durable, une liberté par rapport au pouvoir du péché qui nous éloigne de Dieu et nous éloigne les uns des autres.

Hymne national des Noirs

Connu sous le nom d'hymne national nègre, il a été écrit par James Weldon Johnson en 1900. Son frère, John Rosamond Johnson, a composé la musique des paroles. Il fait partie des hymnes chantés lors des célébrations du 19 juin et d'autres festivités. Elle a été interprétée par Ray Charles et Aretha Franklin, entre autres.

Élevez chaque voix et chantez
Jusqu'à ce que la terre et le ciel résonnent,
Sonnent les harmonies de la liberté.
Que notre joie s'élève
Aussi haut que les cieux qui s'étendent,
Qu'elle résonne aussi fort que la mer qui roule.
Chantez un chant plein de la foi que le sombre passé nous a enseignée,
Chantez un chant plein d'espoir que le présent nous a apporté ;
Face au soleil levant de notre nouveau jour,
Marchons jusqu'à ce que la victoire soit remportée...
Dieu de nos années fatiguées,
Dieu de nos larmes silencieuses,
Toi qui nous as conduits si loin sur le chemin ;
Toi qui, par ta puissance
nous a conduits à la lumière,
Garde-nous à jamais sur le chemin, nous t'en prions.
Que nos pieds ne s'éloignent pas des lieux, notre Dieu, où nous t'avons rencontré,
De peur que nos cœurs ivres du vin du monde ne t'oublient ;
Sous l'ombre de ta main,
Que nous nous tenions à jamais debout.   
Fidèles à notre Dieu,
Fidèles à notre terre natale.

La traduction anglaise est la suivante :

Que les voix s'élèvent et chantent
Jusqu'à ce que le ciel et la terre résonnent
Résonnent les harmonies de la liberté.
Que notre joie s'élève
Aussi haut que les cieux qui nous écoutent
Qu'elle résonne aussi haut que la mer qui roule.
Chantez un chant plein de la foi que le sombre passé nous a enseignée.
Chantez un chant plein d'espoir que le présent nous a apporté
Devant le soleil levant de notre nouveau jour qui commence.
Marchons jusqu'à la victoire.
Dieu de nos années chargées
Dieu de nos larmes silencieuses
Toi qui nous as fait avancer sur le chemin.
Toi qui, par ta puissance
nous conduit à la lumière,
Garde-nous toujours sur le chemin, nous t'en supplions.
Que nos pieds ne s'éloignent pas des lieux où nous te rencontrons, toi, notre Dieu.
Que nos cœurs, ivres du vin du monde, ne t'oublient pas.
Puissions-nous toujours rester
fidèles à notre Dieu
Fidèles à notre terre natale.
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Culture

Lire Jacques Maritain (1882-1973) 50 ans après sa mort

Maritain n'est pas seulement un penseur théorique, il a développé une analyse de la société de son temps, soulignant comment une nouvelle culture chrétienne peut transformer les structures de la vie sociale. Sa lecture continue de nous interpeller aujourd'hui.

Jaime Nubiola-28 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le 28 avril dernier, c'était le cinquantième anniversaire de la mort du philosophe français Jacques Maritain, illustre représentant de la pensée catholique du XXe siècle. Je me souviens de ma première rencontre avec l'un de ses livres, alors que je n'avais que 18 ans. Il s'agissait de son manuel de logique formelleL'ordre des conceptspublié à Buenos Aires par le Club de Lectores en 1965. J'ai été impressionné par sa clarté conceptuelle, l'ordre de son exposé et la connaissance de l'histoire du sujet qu'il démontrait, ce qui contrastait beaucoup avec les autres manuels disponibles à l'époque.

Jacques Maritain est né dans une famille protestante à Paris en 1882, a épousé Raïssa Oumansoff, une immigrée juive d'origine russe, en 1904, et a été baptisé avec son épouse dans l'église Saint-Jean l'Évangéliste à Montmartre le 11 juin 1906, avec pour parrain l'écrivain catholique controversé et converti Léon Bloy (1846-1917). 

La pensée de Maritain

Dans le livre de Raïssa Le site important amitiés raconte avec émotion leur rencontre avec Charles Péguy, Henri Bergson, Pierre et Cristina Van der Meer, filleuls comme eux de Bloy. C'est Raïssa elle-même qui a initié son mari Jacques à l'étude de la pensée de saint Thomas d'Aquin.

Il convient peut-être d'ajouter que Maritain n'a pas été bien accueilli dans l'Espagne d'après-guerre en raison de sa position sur la guerre civile espagnole (1936-1939). Maritain s'opposait à ce que la guerre civile soit considérée comme une "croisade", ou même à ce que les troupes commandées par Francisco Franco méritent d'être qualifiées de catholiques en raison des massacres de républicains.

Sous la direction d'Hubert Borde et de Bernard Hubert, un épais volume de plus de 850 pages a été publié l'année dernière par les éditions Téqui à Paris sous le titre général de Actualité de Jacques Maritain qui rassemble 24 contributions précieuses qui approfondissent divers aspects de sa figure un demi-siècle après sa mort. "La pensée de Maritain -expliquent les rédacteurs de ce volume- s'inscrit dans une constellation facile à identifier, celle d'un retour à saint Thomas qui se comprend comme une tentative de se réapproprier l'œuvre du Docteur Angélique et de montrer comment elle peut répondre aux défis de la pensée contemporaine". C'est là, à mon avis, la clé de l'intérêt de lire Maritain aujourd'hui, car c'est précisément la pensée catholique qui a le plus besoin d'un puissant renouveau pour faire face aux problèmes intellectuels et vitaux urgents qui affligent notre culture. Maritain, bien qu'il soit encore, "surtout en Espagne, un illustre inconnu". -Pour Juan Manuel Burgos, il peut être un point d'appui décisif pour repenser le monde d'aujourd'hui dans le cadre de la foi chrétienne.

Comme on le sait, Jacques Maritain a participé à la rédaction de la Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations unies de 1948. Chef de la délégation officielle française, Maritain a proposé, face aux graves désaccords qui avaient surgi au sein de la commission préparatoire, de mettre de côté les querelles théoriques et d'adopter une approche réaliste et pratique prônant la coopération entre les êtres humains sur la base de leur nature commune. 

Cette approche a permis la rédaction et l'adoption de la Déclaration universelle, qui a eu tant d'influence. En effet, la pensée de Jacques Maritain a été déterminante dans la formation des partis démocrates-chrétiens dans de nombreux pays, notamment en Amérique du Sud : Argentine, Chili, Venezuela, etc.

Humanisme intégral

J'ai demandé à un expert quel livre de l'œuvre considérable de Maritain il recommanderait pour commémorer le 50e anniversaire de sa mort, et il m'a répondu sans hésiter L'humanisme intégral, publié à l'origine en 1936 en français et en espagnol, qui porte un sous-titre significatif Problèmes temporels et spirituels d'un nouveau christianisme. C'est probablement -dit Burgos dans l'édition espagnole que j'ai lue publiée par Palabra en 2015-. "C'est son chef-d'œuvre, ou du moins le plus connu. [...] C'est un livre sérieux et profond, avec des thèses très précises et bien pensées, et c'est précisément cette force intellectuelle qui a provoqué d'importantes controverses qui ont duré jusqu'à une époque très récente". (p. 10).

Le lecteur d'aujourd'hui de Humanisme intégral La maîtrise et l'aisance avec lesquelles Maritain parcourt l'histoire des idées nous impressionnent tout d'abord : il décrit très bien le déclin du christianisme médiéval, son remplacement par la Renaissance et l'humanisme moderne jusqu'à la crise des premières décennies du XXe siècle où le christianisme - comme cela nous arrive un siècle plus tard - semble être à la traîne des progrès de l'époque. "Maritain -Burgos ajoute (p. 10) ".a voulu construire un nouveau projet d'action politique et sociale qui rompe définitivement avec le paradigme du christianisme médiéval comme modèle d'union entre le christianisme et la société"..

Jean-Paul II a mentionnéó Jacques Maritain dans le Fides et ratio comme l'un de ces penseurs chrétiens qui pourraient nous servir d'exemple : "L'attention portée à l'itinéraire spirituel de ces maîtres aidera sans aucun doute à progresser dans la recherche de la vérité et dans l'application des résultats obtenus au service de l'homme".. Il a exprimé l'espoir que cette tradition "trouver aujourd'hui et dans l'avenir des continuateurs et des cultivateurs pour le bien de l'Eglise et de l'humanité". (n. 74). En relisant aujourd'hui le Humanisme intégral Le livre de Maritain nous invite à repenser l'action des chrétiens dans le monde en 2023.

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Monde

"La communication de Caritas est un témoignage.

La Confédération Caritas Internationalis, qui compte plus de 160 membres dans presque tous les pays du monde, est toujours présente en cas de crise.

Antonino Piccione-28 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Avec le soutien de petits groupes de bénévoles et de certaines des plus grandes organisations caritatives du monde, et avec l'inspiration de la foi catholique, Caritas Internationalis (CI) est la main tendue de l'Église aux pauvres, aux vulnérables et aux exclus, sans distinction de race ou de religion, pour construire un monde fondé sur la justice et l'amour fraternel. Avec son siège à Rome, elle coordonne les opérations d'urgence, formule des politiques de développement et promeut un monde meilleur pour tous.

Depuis la fondation de la première Caritas en Allemagne en 1897, en passant par la création de CI en 1951, jusqu'à aujourd'hui, Caritas a une riche histoire d'écoute respectueuse de la souffrance des pauvres et de mise à leur disposition des outils nécessaires pour transformer leur vie.

Les principes moraux et spirituels profonds de la dignité, de la justice, de la solidarité et de l'intendance continuent de guider Caritas aujourd'hui.

Marta Petrosillo, directrice de la collecte de fonds, des relations publiques et de la communication de CI, est intervenue le 27 juin lors d'une réunion organisée par l'association Iscom au siège de la Commission européenne. Université pontificale de la Sainte-Croixavec la participation de quelques directeurs de la communication d'institutions catholiques.

"Nous construisons la solidarité mondiale : nous parlons comme une seule famille Caritas et sommes reconnus comme une voix mondiale crédible et fiable sur les questions sociales, écologiques, humanitaires et de développement. Nous témoignons de l'expérience vécue par les personnes vivant dans la pauvreté, exclues, vulnérables ou en crise, et nous nous associons à leurs demandes de justice par le biais de nos communications. Nous renforçons les capacités de communication à tous les niveaux de la Confédération par l'apprentissage mutuel et l'accompagnement. Dans un esprit de solidarité et de coopération fraternelle, nous mobilisons des ressources pour réaliser notre mission collective".

Dans le cadre défini par Petrosillo, un certain nombre d'éléments jouent un rôle clé dans la stratégie de communication de CI : premièrement, la coopération et la coordination constantes avec les collègues chargés de l'intervention d'urgence ; la présence du point focal de communication dans l'équipe de soutien (par exemple, les points focaux de communication dans les pays de l'UE) ; et deuxièmement, l'utilisation d'un système d'information et de communication dans les pays de l'UE. Ukraine et les pays voisins) ; des mises à jour constantes, des témoignages, des histoires, des interviews ; l'organisation de conférences et de séances d'information pour les médias et les autres parties prenantes, des vidéos et des photos.

Notre engagement - souligne M. Petrosillo - est également de témoigner des crises dites oubliées, en donnant une voix à ceux qui n'en ont pas. La crise en République démocratique du Congo, la crise au Sud-Soudan. Deux pays qui connaissent une grave crise humanitaire depuis plus de vingt ans, oubliés par les médias, mais qui continuent d'interpeller Caritas et les églises locales, qui n'ont jamais cessé de fournir de l'aide et d'alléger les souffrances des populations en difficulté".

Le 27 janvier, les responsables de Caritas Congo, Boniface Ata Deagbo, et de Caritas Sud-Soudan, Gabriel Yai Aropo, se sont rencontrés lors d'une réunion virtuelle avec la Confédération des organisations catholiques d'aide, de développement et de service social opérant dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde.

L'objectif est de lutter contre la pauvreté et, surtout, contre la grave insécurité alimentaire qui continue de s'aggraver, notamment en raison de la crise ukrainienne qui, au niveau international, a eu un impact majeur sur l'insécurité alimentaire, en particulier au cours des derniers mois", a déclaré M. Petrosillo.

L'accueil et le soutien des réfugiés constituent un autre domaine dans lequel Caritas est fortement engagée. Le pays compte plus de 5 millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays en raison du conflit, principalement dans la partie orientale de la RDC. La présence d'enfants soldats a été mise en évidence parmi eux. Caritas s'efforce de leur fournir des abris, de la nourriture et des produits de première nécessité. L'organisation s'est également fortement engagée en faveur de l'éducation des plus jeunes. 

Caritas Sud-Soudan rassemble des membres de différentes communautés, de différents groupes ethniques, et les fait participer à des activités communes de rétablissement de la paix.

Du point de vue de la communication, les opportunités offertes par un voyage papal ne peuvent être manquées et l'impératif de rapidité ne peut être évité.

Au-delà du voyage apostolique de la Le pape François en République démocratique du Congo et au Sud-Soudan (31 janvier - 5 février), le responsable de la communication de CI mentionne la visite du Saint-Père au Kazakhstan en septembre dernier.

À la veille de cet événement, le directeur national de Caritas, Guido Trezzani, s'exprimant lors d'une réunion en ligne organisée par CI à l'intention des journalistes, a déclaré : "L'activité de Caritas est un outil puissant pour sortir de cette petite enceinte où nous restons enfermés et pour répondre aux besoins des personnes", car même si "nous sommes en train de faire de l'argent, nous ne sommes pas en train de faire de l'argent". Kazakhstan est un pays potentiellement riche en ressources, "la réalité de la population, en particulier celle qui vit dans les zones rurales, en dehors des grandes villes, est difficile". Caritas est engagée dans différents domaines d'action : l'éducation, la santé, l'aide aux secteurs les plus vulnérables de la population tels que les personnes âgées et les personnes handicapées.

Depuis 2014, Caritas a lancé un projet "pilote" pour soutenir les familles ayant des enfants atteints du syndrome de Down. Pour répondre aux besoins de ces parents, Caritas a ouvert un Centre à Almaty avec une antenne dans la région de la Caspienne et trois autres points sont en cours d'ouverture. "Il y a une demande, explique le père Trezzani, et un manque total de spécialistes.

Le travail de Caritas vise non seulement à aider les familles en favorisant l'intégration scolaire et le placement professionnel, mais aussi à mener des initiatives de sensibilisation, en commençant par les cliniques où les familles se voient souvent proposer l'avortement ou l'abandon dans des orphelinats parce que l'état du syndrome est présenté comme une "situation sans espoir".

L'auteurAntonino Piccione

Vatican

Le pape a-t-il un jour férié ?

Le pape François a-t-il des vacances et que fait-il pendant le mois de juillet ? Le Saint-Père profite également de la saison chaude pour se reposer.

Paloma López Campos-27 juin 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Le service de presse de la Vatican a confirmé mardi matin que le pape François réduira son emploi du temps à partir du 1er juillet. On pourrait dire que le souverain pontife prend des vacances.

Au cours du mois de juillet, le pape ne tiendra plus d'audiences. François ne tiendra pas son audience habituelle du mercredi, mais il n'aura pas non plus de réunions spéciales ou extraordinaires. Le moment où l'on verra le Saint-Père en public sera l'Angélus du dimanche, qu'il continuera à prier depuis sa fenêtre.

Ces semaines de repos servent de préparation à l'emploi du temps intense du JMJ à Lisbonne au cours de la première semaine d'août. Cette rencontre avec des jeunes du monde entier constitue le coup d'envoi, après quoi François reprendra les audiences générales le 9 août, quelques jours seulement après le Portugal.

Bien qu'il ait réduit son emploi du temps, le pape renonce depuis des années à des vacances officielles et cette année ne sera pas différente. Il continuera à travailler sur des documents et d'autres questions importantes au Vatican. En fait, on s'attend à ce que le pontife publie dans les prochains mois un document sur les personnes divorcées dans l'Église, une question qui fait l'objet de discussions depuis un certain temps.

François profite généralement de ce temps de repos pour prier, lire et se reposer. Bien qu'il ne s'éloigne pas de sa résidence de Santa Marta, le pape profite également de ces journées plus libres pour rendre visite à des amis.

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Vatican

Le cardinal Zuppi en visite à Moscou

Le Vatican a annoncé la visite prochaine du cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne, dans la capitale russe les 28 et 29 juin.

Loreto Rios-27 juin 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Selon le bref communiqué publié par le Saint-Siège, les 28 et 29 juin 2023, "le cardinal Matteo Maria Zuppi, archevêque de Bologne et président de la Conférence épiscopale italienne, accompagné d'un fonctionnaire de la Secrétairerie d'État, se rendra à Moscou en tant qu'envoyé du pape François".
Le communiqué poursuit en indiquant l'objectif de la visite : "L'objectif principal de l'initiative est d'encourager les gestes d'humanité qui pourraient contribuer à une solution à la situation tragique actuelle et de trouver les moyens de parvenir à une paix juste.

Visite de M. Zuppi en Ukraine au début du mois de juin

Cette visite s'inscrit dans l'objectif du Vatican de contribuer à la cessation de la guerre qui a débuté après l'invasion de l'Ukraine par la Russie l'année dernière.

Dans ce contexte, Zuppi a déjà visité Ukraine Il a rencontré des personnalités religieuses et politiques, dont le président du pays, Volodymir Zelensky.

Il a également eu l'occasion de s'arrêter à Bucha, la ville où le conflit a commencé et où un massacre de civils a eu lieu.

Au cours de cette visite, il a également rencontré Dmytro Lubinets, le médiateur pour les droits de l'homme, avec lequel il a discuté du problème des enfants ukrainiens dans les territoires occupés par les troupes russes et de la situation des prisonniers, tant militaires que civils.

Le dernier jour, le cardinal a également pu avoir un moment de prière dans la cathédrale de KievSainte-Sophie.

Culture

Vers la naissance de l'Etat d'Israël. Les Juifs et la diaspora

Ferrara entame, avec cet article, une série de quatre synthèses historico-culturelles intéressantes pour comprendre la configuration de l'Etat d'Israël, la question de l'identité nationale et celle de l'identité nationale, ainsi que le rôle de l'Etat d'Israël dans le développement de l'Europe. Arabes-Israéliens et la présence du peuple juif dans le monde d'aujourd'hui.

Gerardo Ferrara-27 juin 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Israël. Palestine. Ha-Aretz (Hébreu : le Pays tout court, c'est ainsi que les Juifs définissent le Pays que Dieu leur a promis, de Dan au nord à Beersheba au sud). Filastìn (arabe : Palestine). Yerushalayim (nom hébreu de Jérusalem, signifiant "colline de la paix" et, par extension, ville de la paix). Al-Quds (le Saint : nom arabe de Jérusalem). Dans ce petit mouchoir de poche, les choses ont souvent deux noms ou plus, et les définitions des lieux dans cette minuscule région à cheval sur l'Afrique et l'Asie sont emphatiques, donnant un sentiment d'absolu, de divin, presque comme si toutes les curiosités du monde, toutes les attentes, les aspirations et les désirs de milliards de personnes à travers l'histoire, convergeaient ici.

Avant d'aborder la question israélo-arabe, il est donc nécessaire de préciser de qui et de quoi nous parlons. Pour être encore plus précis, il faudrait même parler tout d'abord d'une Question juivequi devient alors Judéo-ottomane et en même temps Judéo-arabe o judéo-palestinienet, enfin, seulement depuis 1948, Arabes-Israéliens o israélo-palestinien.

Juifs ou Israéliens ?

Commençons par l'un de ces postulats que tout orientaliste débutant doit connaître. De même que l'on apprend, lors des premiers cours à l'université, que tous les Arabes ne sont pas musulmans et que tous les musulmans ne sont pas arabes, il est nécessaire de préciser que tous les Juifs ne sont pas israéliens et que tous les Israéliens ne sont pas juifs.

Qui sont donc les Israéliens ? Ce sont les citoyens de l'État d'Israël, un pays d'Asie occidentale d'environ 9 millions d'habitants, dont environ 7 millions sont juifs, avec une minorité non négligeable (environ 2 millions) d'Arabes, très majoritairement musulmans sunnites, mais avec une petite minorité de chrétiens et de druzes. Les Israéliens sont donc à la fois juifs et arabes (ou palestiniens : sur l'utilisation de ce dernier terme, nous renvoyons aux pages suivantes) et à la fois juifs et musulmans, druzes, chrétiens, etc.

Les Juifs (terme synonyme, en italien, d'"Israélites" plutôt que d'"Israéliens"), quant à eux, constituent un groupe ethno-religieux comptant entre 17 et 20 millions de personnes, dont la plupart (environ 10 millions) résident aux États-Unis ; il y en a également environ 7 millions en Israël. Ils sont également assez nombreux en France (ils étaient 700 000 au début du siècle, mais leur nombre diminue régulièrement), au Royaume-Uni, en Russie et dans d'autres pays. L'Italie compte environ 45 000 Juifs.

Ils se définissent comme un "groupe ethno-religieux", et non comme de simples adeptes d'une religion, car le concept d'ethnicité et la foi religieuse dans le judaïsme sont étroitement liés. Avant le ShoahL'Holocauste, le génocide qui a exterminé la plupart des communautés juives d'Europe, le Vieux Continent abritait plus de la moitié des Juifs du monde.

Ashkénazes et Sépharades

Les Juifs, qu'ils vivent en Israël ou qu'ils soient dispersés dans le monde entier, sont généralement divisés en deux grands groupes, en fonction de différents facteurs qui sont, tout d'abord, tous les aspects culturels qui les distinguent, tels que la langue, les traditions, les coutumes et les habitudes, ainsi que les vicissitudes historiques qu'ils ont traversées et la situation géographique de la communauté à laquelle ils appartiennent.

Ces deux groupes sont appelés "Ashkénazes" et "Sépharades" (d'Ashkénaz et Sefarad qui, en hébreu médiéval, signifient respectivement l'Allemagne et l'Espagne).

En général, les Séfarades sont ces Israélites (Isaac Abravanel, juif et ministre des Finances du Royaume jusqu'à l'expulsion, parle de 200 000 à 300 000) qui ont refusé de se convertir au christianisme et ont été expulsés d'Espagne en 1492, après la reconquête définitive du pays sur les Maures par Ferdinand, roi d'Aragon, et Isabelle, reine de Castille. Ils ont trouvé refuge en Afrique du Nord, dans l'Empire ottoman, en Égypte et au Moyen-Orient.

Aujourd'hui, cependant, les communautés juives du Yémen, d'Irak, de Palestine et d'autres pays d'Asie et d'Afrique, qui n'ont que peu ou pas de rapport avec les réfugiés expulsés au XVe siècle de la péninsule ibérique, sont également définies comme séfarades. En effet, au XVIe siècle, un érudit et mystique d'origine andalouse, Yossef Caro (1488-1575), a rédigé un code, appelé le Shulhan Arukh, qui rassemble toutes les traditions, coutumes, règles de licéité et d'illicéité et rituels des communautés hispaniques.

En réponse, un érudit juif polonais, Moshe Isserles, également connu sous le nom de Harema, a commenté le code de Caro, estimant que certaines des règles qu'il contenait n'étaient pas conformes à la tradition ashkénaze. C'est ainsi qu'est née la distinction entre Ashkénazes et Séfarades (une différence qui va des rituels à la nourriture, en passant par les relations avec les non-Juifs, la langue utilisée dans la vie quotidienne, etc.), que beaucoup appellent respectivement Juifs européens et Juifs orientaux.

Ce que nous venons de dire n'est qu'une généralisation des différences multiples et variées entre les juifs du monde entier qui, malgré tout, ont toujours conservé leurs racines communes, leur culte et, surtout, la nostalgie du retour à la Terre promise, accompagnée de la douleur de l'exil (ces dernières composantes étant omniprésentes dans les gestes et les paroles de la vie quotidienne et des célébrations les plus importantes).

Diaspora

La diaspora, c'est-à-dire la dispersion des Israélites (terme synonyme de "juif" et non d'"israélite") aux quatre coins du monde, avait déjà commencé entre 597 et 587 avant J.-C., avec ce que l'on appelle la "captivité babylonienne", c'est-à-dire la déportation des habitants des royaumes d'Israël et de Juda en Assyrie et à Babylone, et avec la destruction du temple construit par Salomon, aux mains du roi Nabuchodonosor.

En 538, grâce à l'édit de Cyrus, roi des Perses, une partie des Juifs a pu reconstruire le temple à leur retour, mais de nombreux Juifs sont restés à Babylone ou sont allés vivre dans d'autres régions, un processus qui s'est poursuivi à l'époque hellénistique et romaine.

C'est toutefois Rome qui a mis fin - pour près de deux mille ans - aux aspirations nationales et territoriales du peuple juif avec les trois sanglantes guerres juives. La première (66-73 ap. J.-C.), initiée par une série de révoltes de la population locale contre l'autorité romaine, aboutit à la destruction de Jérusalem et du Temple, ainsi que d'autres villes et places fortes militaires telles que Massada, et à la mort, selon l'historien de l'époque Josèphe Flavius, de plus d'un million de Juifs et de 20 000 Romains. La deuxième (115-117) se déroule dans les villes romaines de la diaspora et fait également des milliers de victimes. Lors de la troisième (132-135), également connue sous le nom de "guerre des Juifs", des milliers de personnes ont été tuées. Révolte de Bar-KokhbaLa machine de guerre romaine écrase tout sur son passage, rasant une cinquantaine de villes (dont ce qui reste de Jérusalem) et un millier de villages. Non seulement les rebelles, mais aussi la quasi-totalité de la population juive qui avait survécu à la première guerre juive sont anéantis (quelque 600 000 morts), de même que l'idée même d'une présence juive dans la région, romanisée jusque dans sa topographie. En fait, le nom de Palestine, et plus particulièrement celui de Syrie Palæstinaa été donnée par l'empereur Hadrien à l'ancienne province de Judée en 135 après J.-C., après la fin de la troisième guerre juive (la Palestine proprement dite était jusqu'alors une mince bande de terre, correspondant à peu près à l'actuelle bande de Gaza, sur laquelle se trouvait l'ancienne Pentapole philistine).

Le même empereur fit reconstruire Jérusalem comme ville païenne, sous le nom de Aelia CapitolinaLe peuple juif, en plaçant des temples aux divinités gréco-romaines juste au-dessus des lieux saints juifs et chrétiens (juifs et chrétiens étaient alors assimilés), et en empêchant tout juif d'y entrer, bien que, au moins pendant les premiers siècles de l'ère chrétienne, une minorité juive ait survécu dans la campagne judéenne et en particulier dans les villes saintes de Safed et de Tibériade en Galilée, Une minorité juive survit dans les campagnes de Judée et surtout dans les villes saintes de Safed et de Tibériade en Galilée, à tel point qu'il apparaît dans les chroniques de l'époque que, lors de la révolte contre l'empereur byzantin Héraclius en 614, la minorité israélite participe à des massacres de chrétiens (environ 90 000 morts).90 000 morts) et à la destruction de certains lieux saints tels que l'église de l'Enfant Jésus. Saint SépulcreIl a même régné pendant 15 ans sur Jérusalem avant que celle-ci ne soit presque entièrement massacrée à son tour et qu'elle ne favorise l'avancée et la conquête des troupes arabo-musulmanes en 637.

On peut d'ailleurs se demander pourquoi il n'y a pas eu, avant 1880, date qui marque traditionnellement le début de la question israélo-arabe - à cette époque, il serait plus juste de l'appeler encore judéo-palestinienne - une immigration massive de Juifs dans la région qui, entre-temps, était passée de mains en mains : Romains, Perses, Byzantins, Arabes, Croisés, Turcs ottomans.

Certainement pour des raisons économiques (les communautés juives, déjà fortement urbanisées et commerçantes, s'étaient installées durablement dans de nombreux centres importants de l'Europe méditerranéenne, de l'Asie et de l'Afrique et avaient tissé un réseau commercial dense), mais probablement aussi religieuses : le Talmud de Babylone affirme en effet (tractate Ketubot, 111a) que Dieu empêcherait les Israélites de se rebeller contre les nations en créant leur propre Etat ; d'immigrer en masse en Terre Sainte ; de hâter l'arrivée du messie. Ces interdictions constituent la base de la doctrine rigoureusement antisioniste et anti-israélienne des Neturei Karta (Gardiens de la ville, groupe juif extrémiste vivant aujourd'hui principalement dans deux quartiers de Jérusalem, Me'ah She'arim et Ge'ula), un mouvement juif orthodoxe qui refuse de reconnaître l'autorité et l'existence même de l'État d'Israël.

Quoi qu'il en soit, à la fin du 19e siècle, la Palestine faisait partie de la plus grande province (vilayet) de la Syrie et sa population était presque exclusivement arabophone et islamique (bien qu'il y ait eu d'importantes minorités chrétiennes, en particulier dans des villes comme Nazareth, Bethléem et Jérusalem elle-même, où les chrétiens représentaient parfois une majorité relative). Il n'y avait que 24 000 juifs, soit 4,8% de la population.

En tant que sujets ottomans, ils étaient considérés (comme les chrétiens) comme des citoyens de seconde zone, c'est-à-dire qu'ils n'étaient pas considérés comme des citoyens ottomans, dhimmiet étaient soumis au paiement d'un impôt de capitulation, appelé le jizyaLa terre qu'ils possédaient et un impôt sur la terre qu'ils possédaient, kharàjjusqu'en 1839, date à laquelle, suite à l'édit (Hatti sherif) de Gülhane, suivi de l'édit (Hatti) Hümayun (1856) et l'Islahat Fermani, le sultan Abdülmecit Ier a accordé la pleine égalité juridique avec les musulmans à tous les sujets non islamiques de la Sublime Porte, dans le cadre du célèbre TanzimatDes réformes libérales d'inspiration européenne.

Paradoxalement, les germes de la question israélo-arabe ont germé au moment même où, à l'heure des révolutions libérales et de l'ouverture des ghettos en Europe et au Moyen-Orient, la question israélo-arabe était débattue. Tanzimat Dans l'Empire ottoman, des pogroms violents et des actes et épisodes d'antisémitisme plus subtils ont continué à se produire, en particulier en Europe et en Russie, mais aussi en Syrie et dans d'autres parties du monde occidental et oriental.

C'est alors, dans le contexte du nationalisme européen et aussi comme conséquence de la Haskalah, les Lumières juives (qui ont vu la renaissance de la littérature et de la culture judéo-européennes), qu'est née et s'est développée l'idéologie qui forme la base de l'actuel État d'Israël, le sionisme.

L'auteurGerardo Ferrara

Écrivain, historien et expert en histoire, politique et culture du Moyen-Orient.

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Monde

Bribes de mon amitié avec le pape François

Le prêtre Víctor Urrestarazu, vicaire de l'Opus Dei au Paraguay, a connu de près le pape François lorsque celui-ci était archevêque de Buenos Aires et que Urrestarazu occupait le poste de vicaire régional de l'Opus Dei en Argentine, au Paraguay et en Bolivie. Quelques souvenirs du pape qui célèbre le 27 juin l'anniversaire de sa consécration épiscopale.

Víctor Urrestarazu-27 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Mes trois premières années en tant que vicaire régional de la Opus Dei en Argentine, au Paraguay et en Bolivie s'est déroulée parallèlement aux trois dernières années du cardinal Bergoglio en tant qu'archevêque de Buenos Aires. Cette circonstance m'a permis de le rencontrer à plusieurs reprises et une précieuse amitié s'est forgée qui dure encore aujourd'hui.

Le fait de traiter avec le pape comme un ami, par le biais de lettres, de rencontres personnelles et de concélébrations eucharistiques, m'a permis d'assister à vivre et diriger ce que je considère comme un trait caractéristique de sa personnalité : l'oubli de soi. C'est d'ailleurs sur cette base d'humilité que j'ai pu percevoir sa piété touchante, sa préoccupation pour les prêtres et sa prédilection évidente pour les pauvres et les vulnérables.

J'étais avec lui pour la première fois lors d'une messe dans la cathédrale de Buenos Aires. Il présidait et je concélébrais. C'était le 26 juin 2010, jour de la fête de l'Église catholique. Saint Josémaria. En plus d'être à l'aise, entouré de l'affection de tant de fidèles de la prélature de l'Opus Dei, j'y ai vu une occasion de me sentir à l'aise. caché dans le mystère : pieux, recueilli, diffusant à tous les assistants la vibration de sa foi et l'élan de son feu apostolique.

Avant le début de la célébration, il s'est intéressé très sincèrement à moi et au travail qui m'attendait : je venais d'arriver à Buenos Aires. Je l'ai ensuite accompagné à deux autres messes de saint Josémaria, en 2011 et 2012, où j'ai pu admirer à nouveau son tempérament sacerdotal. Un tempérament qui, pour ainsi dire, s'est formé sacramentellement un jour comme aujourd'hui, le 27 juin 1992, lorsqu'il reçut l'ordination épiscopale des mains du cardinal Antonio Quarracino.

J'ai vu sa piété resplendir dans toutes les messes que j'ai concélébrées avec lui : aussi bien dans l'intimité de son oratoire de Santa Marta qu'en plein air, au Paraguay, au milieu d'un million et demi de personnes. Comme s'il était isolé de son environnement, je l'ai toujours vu attentif au Seigneur dans l'Eucharistie.

Boisson tereré

Pendant ces trois années à Buenos Aires, je me suis sentie soutenue par ses vertus de bon berger : toujours très paternel, toujours très proche. Jusqu'au 13 mars 2013, lorsque nous l'avons vu sur la place Saint-Pierre, vêtu de blanc.

Ce jour-là, j'ai vécu ce que tous les Argentins ont probablement vécu : l'émotion, l'étonnement, la surprise heureuse et le pressentiment que rien ne serait plus jamais comme avant, que je ne le reverrais peut-être plus jamais.

Deux ans plus tard, en mars 2015, je me suis rendu à Rome et je l'ai rencontré à la fin d'une audience générale. Je savais que le mois de juillet suivant, il se rendrait au Paraguay. Pour cette raison, et parce que je savais aussi qu'il avait une affection particulière pour ce pays, j'ai pris le courage de lui offrir "a tereré".

La photo du pape dégustant cette boisson typique du Paraguay, à base de yerba mate et d'eau presque gelée, s'est rapidement répandue dans les médias paraguayens : c'était le prélude d'un voyage inoubliable, marqué par l'enthousiasme et l'émotion d'un peuple qui aime François de toutes ses fibres.

Dans la poche du Pape

Je crois, sans crainte d'exagérer, que la manière affectueuse dont le peuple paraguayen a reçu le Pape est un exemple pour le monde entier. Et moi, par la grâce de Dieu, j'ai eu l'immense chance d'être reçu seul pendant quelques minutes au cours de ces journées épuisantes. C'était le samedi 11 juillet 2015 à la nonciature.

À la fin de notre entretien, intime et intense, de fils à père, de prêtre à prêtre, d'ami à ami, de compatriote à compatriote, je lui ai offert un rare et très petit chemin de croix : avec ses stations sculptées en argent, il s'agit d'une miniature antique appartenant à une famille paraguayenne qui l'a généreusement offerte au Pape de tout son cœur.

Je dois dire que je lui ai offert cette œuvre d'art authentique avec la crainte bien fondée qu'il la laisse dans d'autres mains, comme il le fait habituellement avec les nombreux cadeaux qu'il reçoit, mais cette fois encore, je me suis trompée. Très rapidement, alors qu'il avait déjà le trésor entre les mains, son visage s'est illuminé, il l'a immédiatement mis dans sa poche et, visiblement ému, il m'a dit : "Voilà ce que je vais garder", ajoutant qu'il lui serait très utile de le revoir tous les jours.

Depuis huit ans, cette pièce précieuse est dans la poche du Pape. Il l'a même montré lors de réunions publiques pour expliquer que la Croix, apparent "échec de Dieu", est en réalité sa grande victoire. "Avec ces deux choses, je ne perds pas l'espérance", a-t-il par exemple déclaré au Kenya le 27 novembre 2015, en montrant à la foule un chapelet et le chemin de croix paraguayen.

Réponses manuscrites

En 2020, en pleine pandémie, je lui ai écrit ma première lettre. Je voulais lui demander des conseils pastoraux sur la manière de mieux servir les personnes qui dépendaient le plus directement de mon travail de vicaire régional.

Sa brève réponse, écrite de sa main, ne manqua pas de m'émouvoir. Il m'a encouragé à avoir de la patience, de la patience et encore de la patience, à cultiver un regard compatissant et plein d'espoir envers chaque âme, et il m'a supplié de bien vouloir prier pour lui et ses intentions, comme il prierait pour moi et les miennes.

Notre correspondance s'élève maintenant à vingt lettres : la mienne, numérique, et celle de François, manuscrite. Je les conserve comme des reliques et elles se terminent toutes de la même manière, par la simple demande de prier pour lui. Ce fait est en soi très impressionnant et je ne comprends pas pourquoi : le pape n'est pas obligé de me répondre et pourtant il n'a pas manqué de répondre à une seule de mes lettres. Mais ce qui me surprend le plus, c'est un autre détail : la réponse arrive généralement le jour même où je lui écris, ou le lendemain. C'est extraordinaire et cela ne peut s'expliquer que par son généreux dévouement.

Parmi les dernières lignes que je lui ai écrites en mars 2023, je lui ai dit que j'étais sur le point de subir une opération de la colonne vertébrale. Comme c'est désormais incroyablement habituel, il m'a répondu le jour même, m'assurant qu'il priait pour mon prompt rétablissement. Puis, un mois plus tard, je lui ai dit que j'allais déjà mieux, que je me rétablissais, et il m'a répondu à nouveau, toujours aussi rapidement, en ajoutant l'habituel : "n'oublie pas de prier pour moi ; je prie pour toi".

"Ne vous laissez pas détremper par le chipa".

En octobre 2021, je lui ai écrit pour lui annoncer un événement important : je quittais Buenos Aires et je retournais à Asunción pour prendre mes fonctions de vicaire de l'Opus Dei au Paraguay. Face à ce nouveau défi, je l'ai prié de m'offrir quelques conseils ou suggestions.

Il m'a écrit, se réjouissant que je retourne dans ce pays qui est si proche de son cœur de prêtre, et jugeant apparemment que je n'avais pas besoin de conseils, car il m'a simplement dit en plaisantant : "Ne sois pas trempé de chipa !

Pour ceux qui ne connaissent pas la gastronomie paraguayenne, il faut savoir que la chipa est un pain très populaire à base d'amidon de manioc et, comme le sait bien le pape, il est presque irrésistible. Tout compte fait, il s'agit donc d'un conseil qui cache plus de sagesse qu'il n'y paraît à première vue.

"Comment es-tu arrivé ici ?"

Au milieu de l'année 2021, en raison de mes fonctions pastorales, j'ai dû me rendre à Rome. Et par la grâce de Dieu, le Pape m'a reçu dans son bureau. Il était très affectueux et la première chose qu'il m'a demandée, plus qu'intrigué, c'est : "Comment êtes-vous arrivé ici ?

La question n'était pas anodine, car à cette époque de pandémie mondiale rampante, traverser l'Atlantique était une entreprise impossible. J'ai pu le faire par une constellation surprenante et providentielle de facteurs, je dirais même par miracle.

Il s'est passé quelque chose d'impensable lors de cette réunion : j'ai dû l'annuler ! François, oublieux de lui-même, m'a consacré son temps comme s'il n'avait pas d'agenda, comme si nous étions des amis de longue date. Moi qui ne mérite pas un tel traitement, j'ai senti que je ne pouvais plus profiter de la gentillesse du Pape et au bout de 45 minutes, j'ai suggéré qu'il était temps pour moi de partir.

Je termine maintenant le récit de mes souvenirs : j'ai reçu sans le mériter, comme sans le chercher, le don et le privilège de l'amitié avec le Pape. Et aujourd'hui, depuis mon humble position de prêtre, à l'occasion de l'anniversaire de son ordination épiscopale, je décide de redoubler de prières pour lui et ses intentions. Puis-je vous demander, cher lecteur, de dire aussi une prière pour François ?

L'auteurVíctor Urrestarazu

Vicaire de l'Opus Dei au Paraguay

Antigone et le carrefour des sciences humaines

Il existe une croyance plus ou moins explicite selon laquelle les progrès de l'intelligence artificielle peuvent et doivent remplacer l'étude des sciences humaines. Sommes-nous alors confrontés à la tragédie et au devoir moral d'enterrer les sciences humaines ?

26 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Plantons le décor. Nous nous trouvons au cœur de la ville antique de Thèbes, sous un soleil implacable. Une jeune femme courageuse s'oppose à l'ordre de son roi et part à la recherche du cadavre de son frère pour l'enterrer. Elle s'appelle Antigone, un phare d'une conviction morale inébranlable, à la croisée du devoir personnel et de la loi de l'État, du sacré et du profane. Son frère Polynice a été assassiné dans la lutte pour le pouvoir, et son parent, le roi Créon, a décrété que son corps ne devait pas être enterré, en guise d'avertissement aux traîtres. Cependant, Antigone, poussée par l'amour et la loi divine, défie le décret et vient enterrer son frère, acceptant les conséquences fatales qui s'ensuivent.

Il s'agit d'une tragédie, au sens propre du terme. Ce récit obsédant de la conscience individuelle se rebellant contre des règles injustes résonne à travers les siècles. Il nous parvient sous forme de versions, de traductions et d'adaptations. C'est un classique qui a touché quelque chose dans le cœur de l'homme, éclairant notre cheminement dans nos conflits contemporains.

Dans le monde d'aujourd'hui, qui évolue rapidement et où la technologie est en plein essor, nous nous trouvons, comme Antigone, à un carrefour où nos riches traditions humanistes sont menacées d'oubli, où leur valeur n'est pas reconnue, comme Polynice qui n'a pas été enterré sur le champ de bataille. Les sciences humaines sont mortes et c'est à nous de les enterrer. Ou sommes-nous face à une nouvelle Renaissance ?

Éliminer les sciences humaines

Au cours des dernières décennies, nous avons constaté une tendance à supprimer l'accès aux sciences humaines et à une vaste tradition de l'éducation (formelle et informelle). Quelles sont ces traditions humanistes ? Il s'agit de la sagesse collective de l'humanité encapsulée dans les sciences humaines - littérature, culture, langue, philosophie - qui risque d'être marginalisée dans notre course vers un avenir dominé par la technologie. Le roi Créon de notre époque est le récit dominant qui rejette les sciences humaines comme étant peu pratiques et non pertinentes à une époque de plus en plus façonnée par l'intelligence artificielle et la science des données.

Une réaction courante a été de "sauver" les sciences humaines en affirmant que "la beauté ne sert à rien". Nous tenons pour acquis que la philosophie, la littérature et l'art ne sont pas capables d'ajouter de la valeur aux résultats financiers, mais nous pensons qu'ils ont une valeur propre. Mais cette attitude a peut-être été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, le dernier clou dans le cercueil de la tradition. Une "bouée de sauvetage en argent" qui, tout en flattant la beauté des sciences humaines, les rejette au profit du monde réel. 

"La mort aspire aux mêmes rites pour tous", se lamente Antigone à sa sœur Ismène. Cette déclaration poignante résonne avec la situation difficile des sciences humaines aujourd'hui, confrontées à la croissance de l'intelligence des silicones.

Il existe une croyance, plus ou moins explicite, selon laquelle les progrès de l'intelligence artificielle peuvent et doivent remplacer l'étude des sciences humaines. Sommes-nous alors confrontés à la tragédie et au devoir moral d'enterrer les sciences humaines ? Ou sommes-nous, au contraire, au cœur d'une aventure épique ?

Intelligence artificielle et latin

Prenons l'exemple du latin, langue autrefois riche et vivante de toute une civilisation (et de certaines parties d'autres civilisations). Elle a été réduite à une simple étymologie et risque de tomber dans l'oubli. Cette lutte reflète celle d'Antigone contre le sévère édit du roi Créon. Pourtant, elle est restée imperturbable, défiant Créon en demandant : "Peut-on vivre comme je vis, avec le mal autour de moi, pour penser que la mort n'est pas une amie ?

Pour étendre cette analogie à notre contexte moderne, nous sommes confrontés à notre propre Créon culturel : le rejet des sciences humaines face à l'avancée rapide des sciences humaines. intelligence artificielle et la technologie. La culture dominante nous conduit à opposer les humanités à la technologie. Mais ce faisant, nous risquons de perdre l'essence de notre humanité, profondément ancrée dans nos langues traditionnelles et nos sagesses culturelles, au profit de la technologie. Ce n'est pas pour rien que le mot grec "techne" se traduit en latin par "ars". L'art et la technique sont, dans la vision humaniste, une seule et même chose.

Humanités pragmatiques

Le défi auquel nous sommes confrontés est de trouver une harmonie, de rendre visibles les avantages d'une coalition entre les humanités et la technologie. Nous pourrions proposer des "humanités pragmatiques", un concept qui transforme les humanités, perçues comme simplement "belles mais inutiles", en une ressource qui nous rend maîtres de notre avenir dans le contexte de l'intelligence artificielle.

Ce concept n'est pas une simple proposition théorique. La croissance des études humanistes au 21e siècle est une réalité. Des institutions récemment créées profitent déjà de cet intérêt croissant pour les sciences humaines : l'Institut des sciences humaines de l'Union européenne, l'Institut des sciences de la vie et l'Institut des sciences de l'éducation. Institut Polis à Jérusalem, le Institut Paideia à New York, le Caelvm à Madrid et le projet Latinitas à Oxford. En même temps, la mise en pratique des connaissances humanistes dans le monde de l'entrepreneuriat, de la technologie et des affaires ouvre la porte à des humanités pratiques à fort potentiel. 

Par exemple, la connaissance de la linguistique et de la littérature est d'une grande utilité pour l'image de marque et la dénomination dans le domaine du marketing. Une meilleure compréhension de la syntaxe et de la structure du latin peut améliorer les compétences en matière de codage et aider les programmeurs à obtenir de meilleurs résultats. De la Poétique d'Aristote aux films et romans contemporains, la tradition de la narration offre une richesse de connaissances inestimable pour créer des récits convaincants sur n'importe quel support, qu'il s'agisse d'une campagne de marketing ou d'un scénario.

De même, l'histoire d'Antigone, riche en motivations humaines et en profondeur émotionnelle, donne un aperçu de la condition humaine qui peut renforcer l'empathie, une compétence essentielle dans des domaines aussi variés que la psychologie, le leadership et même l'intelligence artificielle. 

Face à l'essor de l'intelligence artificielle, nous avons besoin de renforcer l'intelligence humaine : les sciences humaines, dans ce qu'elles ont de plus pragmatique. Nous démontrons ainsi que la sagesse encodée dans nos traditions humanistes peut offrir des solutions pratiques aux problèmes contemporains.

La renaissance des sciences humaines

Rappelons-nous la déclaration poignante d'Antigone : "Je suis née pour m'unir dans l'amour et non dans la haine". Ces mots résonnent avec notre mission de renouer avec notre héritage intellectuel, de raviver notre "amour" pour les sciences humaines et d'affirmer leur importance dans le monde d'aujourd'hui. Alors que l'histoire tragique d'Antigone continue de résonner à travers les siècles, laissons-la nous inspirer pour affirmer la valeur intrinsèque des sciences humaines et embrasser la renaissance qui nous attend.

Pour conclure : 3 choses que nous pouvons faire cet été pour augmenter notre niveau d'humanisme pratique :

  • Lire un classique : l'œuvre de Antigone (Sophocle) peut être lu en 2 heures. La "Poétique" d'Aristote, qui est la base de la narration contemporaine, peut être lue en moins de temps.
  • Commencez à apprendre le latin. Il existe de nombreuses façons simples de se familiariser avec la langue. Par exemple, lire petit à petit le livre de Hans Orberg "Familia Romana" est un excellent début.
  • Localisez le centre des sciences humaines le plus proche. Il est essentiel de s'entourer de personnes qui promeuvent les sciences humaines ; cherchez autour de vous des personnes qui s'intéressent à ces questions - le monde est petit.
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Évangile

La papauté, rocher de l'Église. Solennité de saint Pierre et saint Paul

Le prêtre Joseph Evans commente les lectures de la solennité des saints Pierre et Paul.

Joseph Evans-26 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Pierre, par une grâce spéciale de Dieu, a "compris" le statut messianique et divin de Jésus.Car ce ne sont pas la chair et le sang qui vous ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux". Sur cette base, Jésus fait de Pierre - et de ses successeurs les papes - le roc de l'Église, leur donnant le pouvoir de lier et de délier et leur promettant que leurs décisions seront confirmées au ciel. C'est comme si Notre Seigneur disait : "La sensibilité particulière dont vous avez fait preuve en me reconnaissant comme Messie et Fils de Dieu vous est accordée dans le cadre de votre mission, de votre rôle, en tant que Pape"..

Le discernement et l'attachement vont de pair chez le pape. Grâce à la grâce spéciale qu'il reçoit de Dieu pour discerner, il peut ensuite lier. Parce qu'il voit si clairement, avec la lumière du ciel, il est mieux à même de lier ou de délier. Je pense à un artisan qui a besoin d'une bonne vue pour nouer les fils d'un objet qu'il fabrique. Il a besoin de bien voir pour pouvoir le faire. Comme Pierre voit bien à la lumière du ciel, le ciel confirme ses décisions.

C'est ce que nous célébrons dans la belle fête d'aujourd'hui : l'assistance spéciale que Dieu dans le Christ a promise à Pierre, une assistance qui perdurera tout au long de l'histoire. 

L'Église est un projet trop divin pour que Dieu permette à l'erreur humaine de le gâcher. Certes, les papes peuvent être faillibles dans leur vie ou même commettre des erreurs de jugement. Immédiatement après cet épisode, Pierre tente d'empêcher Jésus de vivre sa Passion et, plus tard, renie lâchement son Seigneur à trois reprises. Pierre, en tant qu'homme, est peut-être plus un "homme" qu'un "homme".skandalon"une pierre d'achoppement plutôt qu'un rocher. Mais la papauté est toujours un rocher, et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre elle.

Les papes ont besoin de nos prières, comme le montre la première lecture de ce jour. Toute l'Église prie pour la libération de Pierre, arrêté par Hérode pour être exécuté. Pierre, qui lie et délie, était lié, mais il a été délié par la prière unie de l'Église. D'une manière mystérieuse, nous soutenons le pape dans sa fonction, nous l'aidons à lier et à délier. Mais n'oublions pas saint Paul. Il existe une forte tradition d'unité entre ces deux grands apôtres. Bien qu'à une occasion Paul ait corrigé Pierre à juste titre (cf. Gal 2, 11-14), ce dernier l'a bien pris et se réfère plus tard à Paul en tant que "notre cher frère (2 P 3, 15). L'art chrétien a souvent représenté l'"étreinte" entre les deux, et cette fête commune est un signe supplémentaire de leur unité. La deuxième lecture de ce jour montre également Paul "lié" : emprisonné et enchaîné, il prévoit sa mort imminente. Mais il est conscient de la protection de Dieu : "Mais le Seigneur m'a soutenu et m'a donné de la force pour que, par moi, le message soit pleinement proclamé... Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise.". Les apôtres de l'Église peuvent être liés physiquement, mais pas spirituellement, car comme le dit Paul plus haut dans la même lettre "La parole de Dieu n'est pas enchaînée. (2 Tim 2:9).

Culture

Carlos J. MoralesJosémaria : "J'ai découvert chez saint Josémaria des traits qui ne cessent de me surprendre".

Carlos Morales est l'auteur de Brève histoire de l'Opus Dei. Un livre qui présente dans ses grandes lignes le développement et la nature du charisme donné par Dieu à saint Josémaria Escriva, et qui est recommandable aussi bien pour ceux qui connaissent l'Œuvre que pour ceux qui veulent connaître les clés de l'Opus Dei.

Maria José Atienza-26 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le début de l'année 2023 a vu la naissance de la Brève histoire de l'Opus Deiécrit par Carlos Morales. Ce poète et essayiste de renom, originaire de Santa Cruz de Tenerife (Espagne), où il enseigne actuellement la langue et la littérature espagnoles dans un établissement d'enseignement secondaire, a rédigé dans ce volume un exposé explicatif, clair et, d'une certaine manière, didactique sur la figure de l'homme. Opus Dei et son fondateur saint Josémaria. 

Dans cet entretien avec Omnes, Morales, membre de l'Opus Dei depuis sa jeunesse, revient sur les découvertes faites au cours de la rédaction de son livre et sur l'actualité du message de sanctification au milieu du monde que Dieu a fait voir à saint Josémaria.

Dans la Brève histoire de l'Opus Dei Quels sont les traits de caractère que vous avez découverts ou redécouverts chez saint Josémaria pendant cette période ? 

-Ma brève histoire est, certes, une narration explicative des événements qui, à mon avis, sont les plus significatifs de la vie de saint Josémaria, mais c'est aussi une histoire de ses enfants spirituels et des vicissitudes institutionnelles de l'Opus Dei dans l'étape de la fondation, qui a culminé le 26 juin 1975, et dans l'étape de la continuité du charisme reçu par saint Josémaria, dans laquelle nous nous trouvons aujourd'hui. 

De fondateur de l'Opus Dei J'ai découvert des traits très significatifs depuis que j'ai commencé à connaître l'Œuvre, il y a plus de quarante ans. Des traits qui m'ont toujours surpris et qui me surprennent de plus en plus.

En écrivant ce livre, il y a deux qualités particulièrement révélatrices de la personnalité de l'auteur. Saint Josémaria Escriva. L'une d'elles est la difficile harmonie, dont il a fait preuve dès son plus jeune âge, entre la vie contemplative profonde et élevée d'une part, et d'autre part, l'activité incessante pour développer l'institution que Dieu lui avait confiée, au jour le jour, jusque dans ses moindres détails. Une autre caractéristique est sa fidélité au charisme fondateur pendant près de cinquante ans, quels que soient les vents de changement dans la vie de l'Église et du monde.

En ce sens, je m'étonne qu'au début, dans les années 1930 et 1940, de nombreuses personnes l'aient considéré comme un révolutionnaire, même dans les milieux ecclésiastiques, et que dans la dernière décennie de sa vie, il ait été taxé de conservateur et de réactionnaire. La vérité est qu'en étudiant sa vie et en lisant ses écrits du début à la fin, il est vrai qu'il était un révolutionnaire, même dans les cercles ecclésiastiques, Saint Josémaria Escriva a toujours prêché le même message.

Carlos J. Morales, auteur de "Une brève histoire de l'Opus Dei".

Comment un membre de l'Opus Dei peut-il aborder cette réalité sans se laisser emporter par une " passion aveuglante " ?

-Ma profession est celle d'un professeur de littérature et d'un écrivain. Maintenant, grâce à mon expérience de l'esprit de l'Opus Dei depuis tant d'années, je comprends qu'il y a des gens - et des gens très bien - qui ne comprennent pas la nouveauté du message de l'Opus Dei. Opus Dei.

Par exemple, il y a eu et il y a encore beaucoup de gens qui ne comprennent pas que quelques heures et une vie professionnelle consacrées à l'étude et à la création littéraire peuvent sanctifier un chrétien autant que quelques heures et une vie professionnelle consacrées à l'étude de la théologie.

Il est évident que la théologie est la connaissance suprême et que nous devons tous la connaître plus ou moins, mais cela ne signifie pas que son sujet en soi soit plus apte à atteindre la sainteté que le sujet d'un écrivain, d'un ingénieur ou d'un maçon. 

L'un des aspects que vous soulignez dans votre livre est la mentalité laïque du fondateur de l'Opus Dei. Comment saint Josémaria conjugue-t-il sa condition de prêtre avec cette mentalité laïque ?

-Saint Josémaria a toujours enseigné que tout chrétien, qu'il soit clerc, religieux consacré ou laïc, est prêtre. Et que, par conséquent, la mission de sa vie est d'être configuré au prêtre suprême et éternel qu'est Jésus-Christ.

Chez les laïcs, cette médiation sacerdotale se réalise à travers les tâches temporelles, à condition qu'elles soient vécues par amour pour Jésus-Christ.

Dans le prêtre ordonné, cette médiation s'effectue en exerçant les fonctions du Christ, tête de son Corps mystique, qui est l'Église. Mais la tête et le corps sont un seul et même Christ. C'est pourquoi le prêtre ordonné est au service des fidèles laïcs, leur apportant une aide irremplaçable pour qu'ils puissent exercer leur médiation sacerdotale en toute liberté.

Et les fidèles laïcs savent que leur médiation sacerdotale n'arrivera pas à son terme sans un ministre sacré qui offre à Dieu le Père, dans l'Eucharistie et dans les autres sacrements, le sacrifice de sa vie ordinaire. 

"Ils sont arrivés avec un siècle d'avance". C'est ce qu'a dit un haut responsable du Vatican à propos de l'Opus Dei. Aujourd'hui (il n'y a pas encore un siècle), cette conception de la liberté et de la vocation personnelle au milieu du monde est-elle encore difficile ou, au contraire, a-t-elle été adoptée par la plus grande partie de l'Église ?  

-Les deux phénomènes ne sont pas contradictoires, mais absolument certains. D'une part, l'Église a repris le message de la sanctification du travail ordinaire et par le travail ordinaire, comme le révèlent de manière éloquente les documents magistériels du Concile Vatican II, qui définissent clairement la mission propre des laïcs au sein de l'Église.

Dans la pratique, cependant, de nombreux catholiques ne comprennent pas qu'un commerçant ou un serveur puisse être aussi saint qu'un évêque, opérant dans le monde avec la même liberté que n'importe quel commerçant ou serveur.

En théorie, ils le comprennent, mais en pratique, il y a encore beaucoup de catholiques pour qui la voie suprême de la sainteté est le sacerdoce ministériel ou la vie consacrée (qui sont d'ailleurs des missions fondamentales pour l'Église).

Maintenant que l'Opus Dei se trouve dans un nouveau chapitre de son histoire, quelles sont, selon vous, les clés de son avenir ? 

-Pour l'Opus Dei, et pour tout le monde membre de l'Opus DeiChaque jour est un nouveau chapitre, pour tout ce qu'il implique de créativité vitale dans la fidélité à l'Évangile, qui est toujours une nouvelle.

Pour moi, la fondation de l'Opus Dei, le 2 octobre 1928, et les deux premières décennies de l'histoire de l'Œuvre sont particulièrement révélatrices. Il devient alors particulièrement clair que l'Opus Dei est bien une œuvre de Dieu et que, malgré toutes les difficultés que saint Josémaria et ses fils ont rencontrées dans les années 1930 et 1940, l'Opus Dei ira toujours de l'avant.

Je crois que l'esprit de foi et d'espérance des débuts doit être une réalité toujours présente pour tout membre de l'Œuvre.

Brève histoire de l'Opus Dei

AuteurCarlos Javier Morales Alonso
Éditeur: Alliance
Pages: 352
Ville: Madrid
Année: 2023
Vatican

Les catholiques ne peuvent que craindre de perdre leur vie, déclare le pape

Le pape François a prié l'Angélus depuis sa fenêtre et a centré son discours sur la phrase que Jésus répète aujourd'hui dans l'Évangile : "N'ayez pas peur". Mais les catholiques ont-ils quelque chose à craindre ? Le Saint-Père a abordé ce sujet et a également évoqué Emmanuela Orlandi, la violence dans une prison pour femmes au Honduras et a salué plusieurs communautés.

Paloma López Campos-25 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le pape François a consacré aujourd'hui quelques mots à la peur et à son impact sur la vie des catholiques dans son discours accompagnant la prière pour la Journée mondiale de la santé. Angelus. Dans son message, il a approfondi la phrase que le Christ répète trois fois dans l'Évangile d'aujourd'hui : "N'ayez pas peur".

Méditant sur les paroles de Jésus, le Saint-Père a souligné un paradoxe que l'on retrouve dans le Nouveau Testament et dans la vie des catholiques. "L'annonce du Royaume de Dieu est un message de paix et de justice, fondé sur la charité fraternelle et le pardon, et pourtant elle se heurte à l'opposition, à la violence et à la persécution.

Comment se fait-il alors que le Seigneur nous dise de ne pas avoir peur ? François a répondu que "ce n'est pas parce que tout ira bien dans le monde, non, pas pour cela, mais parce que nous sommes précieux pour le Père et que rien de ce qui est bon ne sera perdu".

La peur des catholiques

Mais il y a quelque chose à craindre pour les catholiques et "nous le découvrons à travers une image que Jésus utilise aujourd'hui : l'image de la "Géhenne". Cette géhenne était "la grande décharge de la ville". Jésus en parle pour dire que la vraie peur à avoir, c'est de jeter sa vie.

Ce que le Christ veut dire par là, c'est que "nous ne devrions pas avoir peur d'être incompris et critiqués, de perdre du prestige et des avantages économiques pour être restés fidèles à l'Évangile, non, mais de gaspiller notre existence dans la poursuite de choses de peu de valeur, qui ne remplissent pas le sens de la vie".

Aujourd'hui, "on peut être moqué ou discriminé si l'on ne suit pas certains modèles à la mode qui, pourtant, mettent souvent au centre des réalités de second ordre". Le Pape a cité quelques exemples, comme les parents qui travaillent et s'occupent de leurs enfants, les religieuses et les prêtres, ou les jeunes avec des illusions qui veulent rencontrer d'autres personnes, "sans perdre de temps avec des choses qui passent et ne laissent pas de traces".

Fidèle à ce qui compte

Tout cela implique des renoncements "mais c'est nécessaire pour ne pas se perdre dans les choses, qui sont ensuite jetées, comme elles l'étaient alors dans la Géhenne". Francisco Il a affirmé que "rester fidèle à ce qui compte est coûteux ; cela coûte beaucoup d'aller à contre-courant, cela coûte de se libérer du conditionnement de la pensée commune, cela coûte d'être mis à l'écart par ceux qui suivent la mode". Cependant, le Pape a insisté sur ce que "Jésus dit : ce qui compte, c'est de ne pas gaspiller le bien le plus grand, c'est-à-dire la vie. Ne gaspillez pas la vie. Cela seul devrait nous effrayer.

C'est pourquoi François nous a tous invités à nous interroger : "De quoi ai-je peur ? De ne pas avoir ce que j'aime ? De ne pas atteindre les objectifs que la société m'impose ? Du jugement des autres ? Ou plutôt de ne pas plaire au Seigneur et de ne pas mettre son Évangile au premier plan ?

Après le message de l'Angélus, le Pape a exprimé sa tristesse pour les décès survenus à la suite d'une bagarre entre gangs dans une prison du Honduras. Le Saint-Père s'est également souvenu d'Emanuela Orlandi et de sa famille, qu'il a assurés de ses prières. Enfin, il a salué plusieurs communautés et groupes italiens.

Vatican

La bibliothèque du Vatican, un trésor vieux de plus de 500 ans

Rapports de Rome-25 juin 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Plus d'un million de livres imprimés, 80 000 manuscrits et 100 000 documents provenant des archives des familles romaines historiques font partie de la collection de la Bibliothèque du Vatican.

Les textes les plus anciens sont en latin, en grec et en hébreu. Mais il existe aussi des écrits dans d'autres alphabets, comme le japonais et le chinois. Il y a même des textes sans mots, comme ceux de l'Amérique du Sud.


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États-Unis

Mary Elizabeth Lange, la vénérable enseignante

Un décret du Dicastère pour les causes des saints a reconnu les vertus héroïques de Mary Elizabeth Lange, une religieuse cubaine dont la cause de béatification est ouverte depuis 1991.

Paloma López Campos-25 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le Dicastère pour les causes des saints a reconnu les vertus héroïques de la servante de Dieu Mary Elizabeth Lange, née à Saint-Domingue en 1789. On ne sait pas grand-chose de ses parents, mais on pense que sa mère était la fille d'un propriétaire de plantation, tandis que son père était un esclave mulâtre de la propriété.

Pendant la révolution en Haïti, sa famille s'est réfugiée à Santiago de Cuba. Elizabeth y reçoit une éducation complète et, au début du XIXe siècle, émigre aux États-Unis, où elle restera jusqu'à sa mort.

Ouverture de l'école

Après avoir traversé la Caroline du Sud et la Virginie, Lange s'est installé à Baltimore, dans le Maryland, en 1813. C'est là qu'il constate les carences éducatives des enfants afro-américains. S'il est vrai que certaines communautés et églises protestantes disposent d'écoles ouvertes pour eux, les besoins de la population croissante dépassent largement les services disponibles. Face à cette situation, Elizabeth ouvre une école dans sa propre maison.

À l'époque où Lange enseignait, un prêtre nommé James Nicholas Joubert cherchait des moyens d'aider les filles de la ville à recevoir une éducation. Lorsqu'il rencontre Elizabeth et sa compagne, Marie Balas, il leur propose de fonder une communauté religieuse pour s'occuper des plus petits. Les deux femmes pensaient depuis un certain temps qu'elles voulaient se consacrer à Dieu. Elles ont donc accepté et l'abbé Joubert a immédiatement entamé le processus d'ouverture de la fondation.

Première communauté à Baltimore

Le 2 juillet 1829, la première communauté s'est formée dans le Sœurs Oblates de la Providenceavec Lange comme supérieure. L'ordre a commencé avec seulement quatre sœurs et 20 élèves, mais en 1832, il y avait déjà 11 sœurs consacrées.

Outre l'éducation des enfants, les Oblats ont ouvert un foyer pour les orphelins et des centres pour les personnes âgées. Ils ont également appris aux femmes adultes à travailler le soir et ont aidé les veuves dans le besoin.

L'héritage

Mary Elizabeth Lange s'est consacrée aux soins des enfants et des malades de sa communauté jusqu'à sa mort en 1882. Sa réputation de sainteté a commencé immédiatement après sa mort et l'héritage qu'elle a laissé est si important que son nom a été inscrit au Temple de la renommée des femmes du Maryland.

La vie de la fondatrice est un exemple à suivre pour l'ensemble de la société. oblats Aujourd'hui, ils considèrent que le charisme de la communauté se reflète clairement dans la vie de Lange. Ils considèrent eux-mêmes que le charisme de la communauté se reflète clairement dans la vie de Lange, qui a incarné l'esprit qui leur permet, "par une confiance totale en Dieu, d'apporter la joie, la guérison et l'amour rédempteur des souffrances de Jésus aux victimes de la pauvreté, du racisme et de l'injustice, malgré les contradictions, les préjugés et la douleur".

Culture

La Pénitencerie apostolique, le "tribunal de la miséricorde" du Vatican

La Pénitencerie apostolique, qualifiée par le pape François de "tribunal de la miséricorde", est le tribunal suprême de l'Église catholique et s'occupe d'accorder le pardon au pénitent dans des cas particuliers.

Hernan Sergio Mora-25 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le pardon des péchés, la miséricorde, est au cœur du message de Jésus dans l'Évangile, tout comme la capacité de les pardonner. Alors - pourrait-on se demander - lorsqu'un péché est commis, l'absolution donnée par un prêtre n'est-elle pas suffisante, à quoi sert la Pénitencerie apostolique ? 

La Pénitencerie apostolique est le tribunal suprême de l'Église catholique et est chargée d'accorder le pardon aux pénitents dans des cas particuliers, c'est-à-dire à ceux qui se repentent. Le pape François aime à la définir comme "tribunal des grâces".

Il ne faut pas oublier que c'est Dieu qui pardonne et que c'est par l'intermédiaire de l'Eglise qu'il pardonne. sacrement de la réconciliation le pénitent a l'assurance d'être absous. Entre-temps, il existe des cas particulièrement graves pour lesquels le sacrement de la réconciliation n'est pas suffisant.

Il s'agit de cas extrêmes, par exemple sacrilègesmesses noires, profanation de la Sainte Eucharistie, lorsqu'il y a violation du secret de la confession ; dans le cas d'un prêtre suspendu a divinis parce qu'elle a rejoint un mouvement ou une secte éloignée de l'Église ; ou une personne qui a renoncé à sa foi catholique et qui demande à être réadmise.

Le 21 septembre 2013, le pape François a nommé le cardinal Mauro Piacenza comme pénitencier majeur de cette ancienne institution, dont le siège à Rome est situé dans un bâtiment datant de la fin du XVe siècle, sur la Piazza della Cancelleria, à deux pas du Campo de' Fiori.

La mission de la Pénitencerie apostolique

Le cardinal Piacenza, interrogé par Omnes sur ce tribunal de l'Église, a rappelé que "le Pénitencier est pour les pécheurs - et nous sommes tous pécheurs - la régénération", et a estimé que l'on peut avoir une image significative de cette institution "en regardant la représentation du Sacré-Cœur de Jésus avec les bras ouverts et la phrase : 'Venez à moi vous tous qui êtes accablés et fatigués'".

La Pénitencerie apostolique étudie les cas difficiles, en cherchant une issue, et peut accorder des dispenses et des indulgences réservées au Pontife, ou dans les cas dits de forum interne (de conscience), peut accorder l'absolution, des dispenses, etc. 

Il y a aussi le dispense de vœux ou exclaustration demandée par une moniale, ou la demande de quitter un institut de droit pontifical, parmi beaucoup d'autres situations.

Sans oublier les actions de "censure", c'est-à-dire l'excommunication, l'interdiction, la suspension, le sursis, etc. a divinis et, dans certains cas très graves, même la la démission de l'état clérical.

Le Pénitencier doit également prévoir que dans les quatre basiliques papales de Rome (San Pietro, San Giovanni in Laterano, San Paolo et Santa Maria Maggiore), il y ait un nombre suffisant de pénitenciers dotés des facultés appropriées, ainsi que l'octroi d'indulgences. 

Le cardinal Piacenza, responsable du plus haut des trois tribunaux de l'Eglise, a expliqué à Omnes la grande importance de cette institution, car "la mission de l'Eglise dans le monde est le prolongement de la mission de Jésus lui-même : lorsque Jean-Baptiste vit Jésus sur les rives du Jourdain, il dit à la foule : "Voici l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde". Quelle autre mission l'Eglise pourrait-elle avoir ? Eh bien, la Pénitencerie Apostolique est au service de ce mandat. Eh bien, la Pénitencerie apostolique est au service total de ce mandat. Qu'y a-t-il de plus important que cela ?

Mgr Piacenza ajoute que la relation entre la pénitence et la miséricorde "ne pourrait être plus étroite". En effet, "le vrai repentant a droit à la miséricorde que le Seigneur miséricordieux fait descendre sur lui, ordinairement comme une rosée régénératrice à travers le sacrement de la réconciliation".

Et le cardinal de conclure en soulignant que "la Pénitencerie est la gardienne des secrets les plus intimes de l'âme humaine, c'est pourquoi tout y est bienvenu, l'écoute, la consolation, la compréhension, la discrétion, le silence, l'encouragement et ensuite la célébration intérieure, la joie intérieure. Une réalité qui respire dans les papiers de la Pénitencerie apostolique est la réalité de la communion des saints".

Co-localisation et compétences

Dans ce même "Palazzo della Cancelleria" se trouvent la Signature apostolique, la plus haute juridiction en matière de droit canonique, et l'Assemblée générale des Nations unies. Roman RotaLa Cour de cassation, une cour de cassation pour divers délits, sur la jurisprudence, et également connue dans les cas de recours en nullité matrimoniale (appelée à tort divorce). 

Les cas d'abus sexuels sur mineurs commis par des clercs ou des personnes liées à l'Église, en revanche, sont directement transmis à l'ancien Saint-Office, aujourd'hui appelé Dicastère pour la doctrine de la foi, afin que les "pommes pourries" soient éliminées et punies le plus rapidement possible. 

Les compétences de l'administration pénitentiaire sont les suivantes dans les articles 190-193 de la Constitution apostolique Praedicate evangelium du Pape François (2022)

L'auteurHernan Sergio Mora

À propos de Jeanne d'Arc

Jeanne d'Arc est une sainte française née au XVe siècle, mais elle n'a été canonisée que 500 ans plus tard, en 1920, par le pape Benoît XV.

24 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Comme on le sait, Jeanne est née pendant la guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre, en 1412, dans le petit village de Domrémy, dans la province d'Armagnac, fidèle au Dauphin français Charles, contrairement aux villages voisins de Maxey, partisans des Anglais et de leurs alliés bourguignons. Ces derniers, oubliant leurs racines, aspirent à l'indépendance vis-à-vis de la France.

L'angoisse des Français à cause de la guerre, elle l'a aussi vécue car, dans sa jeunesse, son village natal a subi la terreur des Bourguignons et de diverses bandes de brigands.

En tant que paysanne, elle s'est rapidement adonnée aux durs travaux typiques de son environnement rural. Sans plus d'éducation que l'éducation chrétienne élémentaire de ces gens simples, elle savait tisser et filer ; elle savait aussi monter à cheval et participait aux courses du village.

À l'âge de douze ans, elle entend une voix près de l'église, accompagnée d'une lueur, qui lui dit de fréquenter plus souvent la maison de Dieu, d'être vertueuse et de s'en remettre à la protection du Ciel.

À dix-sept ou dix-huit ans, en 1428, ces voix, qu'elle attribue à l'archange saint Michel, accompagné de sainte Catherine et de sainte Marguerite, se font plus impérieuses ("Quitte ton village, enfant de Dieu, et cours en France ! Prends ta bannière et lève-la courageusement ! Tu conduiras le Dauphin à Reims, pour qu'il y soit dignement consacré ! Tu débarrasseras la France des Anglais !") et elle décide d'y obéir, donnant ainsi naissance à son incroyable aventure.

Le sauvetage du royaume de France ne semble alors pas avoir de chance de se réaliser. La lutte entre la France et l'Angleterre dure depuis plus de quatre-vingt-dix ans. Cinq ans plus tôt seulement, les deux dernières grandes armées au service du Dauphin avaient été anéanties. Aucune intervention humaine ne semble possible. Le pape Martin V lui-même, non content d'être proche de la mort, s'efforce de remettre de l'ordre dans l'Église divisée par la schizophrénie.

Cependant, la pauvre fille sut attirer à sa mission, en premier lieu, un vaillant officier royal, qui avait commencé par se moquer de la bergère, et avait fini par lui donner son épée, son cheval et son escorte. Arrivée à Chinon, où le Dauphin s'était réfugié, elle reconnut ce dernier, qui avait dissimulé son état en se plaçant sournoisement parmi ses courtisans. Et après avoir été examinée à Poitiers par une commission de prêtres et de médecins, elle commence son épopée militaire : le 8 mai 1429, elle entre dans Orléans assiégée et, après avoir forcé les assiégeants à lever le siège, elle entre dans la ville avec des troupes jusqu'alors habituées à des défaites continuelles. Puis, en quelques semaines, la vallée de la Loire est dégagée, la victoire de Patay est remportée le 18 juin, et la marche sur Reims se fait à travers une région contrôlée par les Anglais. Le 17 juillet, dans la basilique de Reims, a lieu le sacre du Dauphin, qui devient roi de France.

Le 24 mai 1430, il est capturé à Compiègne par les Bourguignons, qui le vendent aux Anglais pour 10 000 escudos d'or. Les Anglais choisissent comme juge principal Pierre Chaucon, évêque de Beauvais, marionnette des Bourguignons et ennemi mortel du parti royal. La prisonnière se voit refuser les services d'un avocat. L'attitude de Jeanne ayant suscité l'admiration et la sympathie de l'assistance, le procès se déroule à huis clos à l'intérieur de la prison. Elle est condamnée comme hérétique et livrée au pouvoir civil qui la condamne à être brûlée vive.

Lors du procès, qui se déroule de février à mai 1430, il y a une volonté préalable de condamner l'accusée, en montrant que les voix qu'elle a entendues sont diaboliques et en discréditant ainsi le nouveau roi Charles VII.

Un historien de l'Eglise, Daniel Rops, évalue ainsi le patriotisme de Jeanne d'Arc : Il aime la France en Dieu, comme les saints ont aimé les pauvres et les pécheurs en Dieu ; et il l'aime précisément parce qu'il la voit misérable, déchirée, pécheresse, et qu'il l'a aimée d'un amour de rédemption. Il n'y a rien d'orgueilleux ni d'agressif dans cet amour ; il n'a jamais parlé d'aller conquérir l'Angleterre, ni d'imposer sa domination à qui que ce soit. Il n'a jamais pensé qu'en faisant ce qu'il faisait, il apporterait la gloire à son pays et que ses exploits lui donneraient le droit de commander aux autres. Il a combattu pour le règne de la justice de Dieu et pour aucune autre cause : Dieu hait-il les Anglais, lui demandera-t-on en lui tendant un piège. Pas du tout. Il les aime autant que n'importe quel autre peuple, mais sur leur propre terre, selon l'équité, et pas quand ils empiètent sur les libertés des autres. Joan ne combattait pas tant les Anglais que l'injustice. Aucune héroïne du champ de bataille ne s'est jamais montrée aussi tendre et fraternelle envers ses propres ennemis.

Un autre historien - Joseph A. Dunney - a déclaré, Lorsqu'elle prit son épée, la France était une nation vaincue ; mais avant de mourir, martyre de la vérité, Jeanne sauva son pays bien-aimé des griffes de l'envahisseur et l'empêcha de sombrer dans le schisme. Si les Français avaient été vaincus, ils auraient rejoint le vainqueur, l'Angleterre, et la maison hérétique des Tudor aurait alors trouvé dans les huguenots français un soutien pour extirper l'influence de l'Église.

Lorsque, le 30 mai 1431, il est brûlé sur le bûcher de la vieille place de Rouen, il proclame sa fidélité au pape auquel il adresse son dernier appel.

Quatre ans après le martyre de Jeanne, la France et la Bourgogne se réconcilient par le traité d'Arras ; l'année suivante, Paris tombe aux mains des Bourguignons et, peu après, les Anglais traversent la Manche pour regagner leur patrie.

Elle a été canonisée en 1920, sous le règne de Benoît XV.

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Vatican

Congrès eucharistique, s'émerveillant du "don du Seigneur".

Le 19 juin, le Pape François a rencontré en audience le comité d'organisation du Congrès eucharistique national aux Etats-Unis. Il a remercié les membres pour le travail qu'ils accomplissent et les a encouragés à continuer à travailler pour "contribuer à la renaissance de la foi et de l'amour pour la Sainte Eucharistie".

Paloma López Campos-24 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le pape François a rencontré audience avec le comité d'organisation de la Congrès eucharistique national des Etats-Unis. En plus de remercier les organisateurs pour leur travail, François a rappelé au comité que "l'Eucharistie est la réponse de Dieu à la faim la plus profonde du cœur humain, la faim d'une vie authentique, parce que dans l'Eucharistie, le Christ lui-même est vraiment au milieu de nous, pour nous nourrir, nous consoler et nous soutenir sur notre chemin".

De nombreux catholiques pensent que l'Eucharistie est un simple symbole et que Dieu n'est pas réellement présent dans le pain et le vin. C'est pourquoi François espère "que le Congrès eucharistique incitera les catholiques de tout le pays à redécouvrir le sens de l'émerveillement et de la crainte face au grand don que le Seigneur fait de lui-même et à passer du temps avec lui dans la célébration de la Sainte Messe et dans la prière personnelle et l'adoration devant le Saint-Sacrement".

Le pontife a noté avec inquiétude que "nous avons perdu le sens de l'adoration à notre époque. Nous devons redécouvrir le sens de l'adoration silencieuse. C'est une forme de prière que nous avons perdue". La responsabilité de cette tâche incombe aux évêques, qui sont chargés de "catéchiser les fidèles à la prière par l'adoration".

Eucharistie et mission

Grâce à l'Eucharistie, les fidèles apprennent également à être des apôtres envoyés pour annoncer l'Évangile. C'est l'un des résultats que le pape espère voir à l'issue du congrès. Le pape a expliqué que, grâce à l'Eucharistie, "nous devenons des témoins crédibles de la joie et de la beauté transformatrice de l'Évangile. Grâce à ce sacrement, nous comprenons que l'amour du Christ ne peut être gardé pour nous, "mais qu'il doit être partagé avec tous".

François a déclaré que "l'Eucharistie nous pousse à un amour fort et engagé du prochain". Considérant la vie même du Christ, "nous ne pouvons pas vraiment comprendre et vivre le sens de l'Eucharistie si nos cœurs sont fermés à nos frères et sœurs, en particulier aux pauvres, à ceux qui souffrent, à ceux qui sont fatigués ou à ceux qui se sont égarés dans la vie".

Le Pape a conclu l'audience en soulignant l'importance de l'action de l'Union européenne. Congrès eucharistique dans la vie de l'Eglise aux Etats-Unis et a demandé l'intercession de la Vierge Marie pour toutes les personnes impliquées.

Le pape François lors de l'audience avec le comité d'organisation du Congrès eucharistique national des États-Unis (CNS photo / Vatican Media)
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"Nous avons besoin de grands-parents, ne les laissons pas se débarrasser d'eux ! 

Le message du pape François pour la troisième édition de la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées met l'accent sur le rôle des personnes âgées dans les familles, la solitude et leur contribution à la société.

Antonino Piccione-24 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Dans son émouvant message en vue de la journée mondiale du 23 juillet prochainDans un mois exactement, le Pape François a attiré l'attention sur le rôle important que jouent les grands-parents et les personnes âgées dans la vie des familles et dans la société dans son ensemble.

Il s'engage à valoriser leur sagesse et leur expérience car ils sont "un trésor dans nos familles". Il souligne que les grands-parents Ils apportent avec eux une richesse de connaissances et une perspective unique qu'ils peuvent partager avec les jeunes générations.

Le pape souligne également le rôle crucial des grands-parents dans l'éducation de leurs petits-enfants, déclarant que "leur voix est précieuse parce qu'elle parle au cœur des enfants". Il a encouragé les grands-parents à passer du temps avec leurs petits-enfants, à partager avec eux leur histoire, leur foi et leur expérience de vie. Cet échange entre générations, a souligné le pape, est fondamental pour la croissance et le développement des enfants.

Le message du pape souligne également le défi auquel sont confrontés de nombreux grands-parents dans le contexte de la société moderne, où les gens vivent souvent loin des membres de leur famille. Il souligne l'importance de maintenir un lien fort entre grands-parents et petits-enfants malgré les distances physiques, en encourageant l'utilisation de la technologie pour rester en contact et partager des moments privilégiés.

Le Pape parle également de la la solitude que connaissent de nombreuses personnes âgéesnotant que "de nombreux grands-parents se sentent seuls, souvent en raison de la nouvelle dynamique sociale et culturelle dans laquelle nous vivons". Il a exhorté les familles et la société dans son ensemble à ne pas oublier les grands-parents et à prendre soin d'eux. Il rappelle que le respect et l'attention portés aux personnes âgées sont des indicateurs d'une société saine et humaine.

Messages également destinés aux jeunes

Enfin, le pape encourage les jeunes à ne jamais oublier les racines et l'histoire de leur famille. Il invite les jeunes à apprendre des personnes âgées et à valoriser le don de la vie qu'ils reçoivent d'elles. Il conclut son message par un appel à célébrer les grands-parents, à les remercier pour leur amour et à leur consacrer une journée spéciale au cours de l'année.

Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgéesLa nouvelle Constitution, établie par le pape François en 2021La Journée des grands-parents est l'occasion de réfléchir à l'importance des grands-parents dans nos vies et de reconnaître leur précieuse contribution à la société. C'est l'occasion de célébrer et d'honorer les grands-parents, de les remercier pour leur amour, leur soutien et leur sagesse.

François souligne : "Oui, ce sont les personnes âgées qui nous transmettent le sens de l'appartenance au saint peuple de Dieu. L'Église, comme la société, a besoin d'elles. Elles apportent au présent un passé nécessaire pour construire l'avenir. Honorons-les, ne nous privons pas de leur compagnie et ne les privons pas de la nôtre, ne les laissons pas tomber.

L'auteurAntonino Piccione

Vatican

"Tutela Minorum" consulte sur les mesures de protection des mineurs

La Commission pontificale pour la protection des mineurs ouvre une période de consultation publique pour la mise à jour des lignes directrices pour la protection des mineurs et des personnes vulnérables.

Paloma López Campos-23 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Dans la Commission pontificale pour la protection des mineurs ("Tutela Minorum") lance une consultation publique mondiale dans le but de mettre à jour les lignes directrices pour la prévention des abus sexuels dans l'Église.

Le 23 juin au matin, "Tutela Minorum" a publié un communiqué de presse annonçant l'ouverture de l'enquête en ligne, qui se terminera à la fin du mois de septembre 2023. Le formulaire est disponible en quatre langues et comprend une série de questions fréquemment posées ainsi que la proposition de cadre universel de lignes directrices.

Ce document cadre est le modèle produit par le La Commission définir les procédures à suivre par les Eglises du monde entier dans le domaine de la prévention. Le rôle de ces lignes directrices est de "promouvoir la protection contre les abus dans l'Église conformément aux bonnes pratiques existantes en matière de sauvegarde, en mettant l'accent sur l'assistance aux personnes touchées par les abus et sur l'importance de traiter de manière appropriée les cas d'abus".

Résultats de la consultation

Les réponses à l'enquête seront examinées, rassemblées et incorporées dans un document-cadre final, qui sera ensuite évalué et approuvé par la Commission pontificale. D'ici la fin de l'année 2023, les lignes directrices finales seront distribuées à toutes les Églises locales du monde entier, qui devront revoir et mettre à jour leurs mesures existantes.

L'une des modifications que la Commission souhaite demander aux communautés locales d'intégrer concerne la gestion des accusations. Tutela Minorum" demandera que des systèmes soient mis en place pour recevoir et traiter les plaintes, en cherchant à tout moment à soutenir les personnes concernées, "en particulier les victimes et les survivants, conformément aux exigences du Motu Proprio du Saint-Père", Vos Estis Lux Mundi". D'autres éléments essentiels à intégrer sont la garantie d'environnements sûrs, les mesures de prévention des risques et les mécanismes de responsabilisation.

D'autre part, le projet de rapport annuel de la Commission sera présenté en octobre 2023, mais il faudra attendre octobre 2024 pour que le rapport complet et final contenant des données sur l'ensemble de l'Église soit disponible.

Création de ressources

Le communiqué de presse prévient également que la Commission fournira une assistance aux communautés locales et aux églises qui, par manque de ressources, ne sont pas en mesure de mettre en œuvre les lignes directrices. Elle a mis au point "Memorare", "un programme de renforcement des capacités, afin de garantir l'élaboration et la mise en œuvre des lignes directrices en matière de sauvegarde".

Toutes les informations sont disponibles sur le site web "Tutela Minorum", où vous pouvez également accéder aux documents de la Commission et à l'enquête de consultation.

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Vatican

Le pape rencontre des artistes

Le matin du 23 juin 2023, le pape François a reçu en audience des artistes du monde entier. Cette rencontre a eu lieu à l'occasion du 50e anniversaire de l'inauguration de la collection d'art moderne et contemporain des musées du Vatican.

Loreto Rios-23 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

L'audience s'est déroulée dans la chapelle Sixtine, qui a accueilli quelque 200 artistes : peintres, sculpteurs, architectes, écrivains, poètes, musiciens, metteurs en scène et acteurs. Parmi eux se trouvaient les écrivains Javier Cercas (Premio Planeta 2019) et Cristina Morales, l'artiste Gonzalo Borondo et le guitariste Amigo Girol.

L'Église et l'art

"Votre présence me rend heureux, car l'Église a toujours entretenu avec les artistes une relation que l'on peut qualifier de naturelle et particulière. C'est une amitié naturelle, parce que l'artiste prend au sérieux la profondeur inépuisable de l'existence, de la vie et du monde, même dans ses contradictions et ses côtés tragiques. Cette profondeur risque de devenir invisible au regard de nombreux savoirs spécialisés, qui répondent à des besoins immédiats, mais qui peinent à voir la vie comme une réalité à multiples facettes.

L'artiste nous rappelle à tous que la dimension dans laquelle nous évoluons, même si nous n'en sommes pas conscients, est celle de l'Esprit. Votre art est comme une bougie qui est remplie de l'Esprit et qui nous fait avancer. L'amitié de l'Église avec l'art est donc naturelle. Mais c'est aussi une amitié particulière, surtout si l'on pense aux nombreux pans de l'histoire que nous avons parcourus ensemble et qui appartiennent au patrimoine de tous, croyants et non-croyants", a déclaré le pape dans son discours de clôture. discours.

François a également souligné que la relation qui a toujours existé entre l'Église et l'art doit également exister à notre époque.

La créativité de l'artiste

"L'artiste est un enfant - ce n'est pas une insulte - cela signifie qu'il évolue avant tout dans l'espace de l'invention, de la nouveauté, de la création, de la mise au monde de quelque chose qui n'a jamais été vu auparavant. Ce faisant, il réfute l'idée que l'homme est un être de mort. Il est vrai que l'homme doit accepter sa mortalité, mais il n'est pas un être pour la mort, mais pour la vie. Un grand penseur comme Hannah Arendt affirme que le propre de l'être humain est de vivre pour apporter de la nouveauté au monde. Telle est la dimension de la fécondité humaine. Apporter de la nouveauté. Même dans la fécondité naturelle, chaque enfant est une nouveauté".

Cette même créativité naturelle est également vécue par les artistes, qui apportent leur propre "originalité" : "Dans vos œuvres, vous vous présentez toujours comme les êtres irremplaçables que nous sommes tous, mais avec l'intention de créer encore plus (...) vous mettez en lumière l'inédit, vous enrichissez le monde d'une nouvelle réalité (...) La créativité de l'artiste semble donc participer à la passion générative de Dieu, la passion avec laquelle Dieu a créé. Vous êtes les alliés du rêve de Dieu ! Vous êtes des yeux qui regardent et qui rêvent. Il ne suffit pas de regarder, il faut aussi rêver (...) Nous, les êtres humains, nous aspirons à un monde nouveau que nous ne verrons pas entièrement de nos propres yeux. Mais nous y aspirons, nous le cherchons, nous en rêvons. Les artistes ont donc la capacité de rêver de nouvelles versions du monde".

Entre réalité et rêve

En ce sens, citant Guardini, le Pape a souligné que les artistes sont un peu comme des "prophètes". L'art va au-delà des apparences et de la fausse beauté, du "maquillage", car il agit "comme une conscience critique de la société". Ainsi, il "nous fait réfléchir", "nous rend attentifs", en révélant la réalité avec "ses contradictions, dans ses aspects qu'il est plus confortable ou commode de garder cachés". L'art, a ajouté le pape, a la capacité de nous confronter à des choses qui "nous dérangent parfois, en critiquant les faux mythes d'aujourd'hui, les nouvelles idoles, les discours triviaux, les pièges du consumérisme, les ruses du pouvoir". C'est pourquoi les artistes ont "la capacité d'aller au-delà, en tension entre la réalité et le rêve".

Plus loin, le pape établit une relation entre l'art et la foi : "L'une des choses qui rapprochent l'art de la foi, c'est qu'il dérange un peu. L'art et la foi ne peuvent pas laisser les choses telles qu'elles sont : ils les changent, les transforment, les déplacent. L'art ne peut jamais être un anesthésiant ; il donne la paix, mais il n'endort pas les consciences, il les maintient éveillées. Souvent, vous les artistes, vous essayez aussi de sonder les profondeurs de la condition humaine, les abîmes, les parties sombres. Nous ne sommes pas que lumière, et vous nous le rappelez ; mais il faut jeter la lumière de l'espoir dans les ténèbres de l'être humain, de l'individualisme et de l'indifférence".

Art et beauté

En ce sens, le pape a demandé aux artistes de nous aider à "entrevoir la lumière, la beauté qui sauve".

Car, comme le souligne Francisco, "l'art a toujours été lié à l'expérience de la beauté". Simone Weil écrivait : "La beauté séduit la chair pour obtenir la permission de passer dans l'âme" (L'ombra e la grazia, Bologna 2021, 193). L'art touche les sens pour animer l'esprit et le fait à travers la beauté, qui est le reflet des choses lorsqu'elles sont bonnes, justes, vraies. C'est le signe que quelque chose a une plénitude : c'est alors que nous disons spontanément : "Comme c'est beau". La beauté nous fait sentir que la vie va vers la plénitude. Dans la vraie beauté, nous commençons à ressentir le désir de Dieu. Beaucoup de gens attendent de l'art qu'il revienne davantage à la beauté.

Le pape a rappelé qu'il est vrai qu'il existe une forme de beauté fausse et artificielle. "La vraie beauté, en fait, est le reflet de l'harmonie. En théologie - c'est intéressant - les théologiens décrivent la paternité de Dieu, la filiation de Jésus-Christ, mais lorsqu'il s'agit de décrire l'Esprit Saint : l'Esprit est harmonie. Ipse harmonia est. C'est l'Esprit qui fait l'harmonie.

L'harmonie de l'Esprit

François a poursuivi en disant que l'artiste possède aussi quelque chose de cet Esprit pour créer l'harmonie. "L'harmonie, c'est quand il y a plusieurs parties, différentes les unes des autres, mais qui composent une unité, différente de chacune des parties et différente de la somme des parties. C'est une chose difficile, que seul l'Esprit peut rendre possible : que les différences ne deviennent pas des conflits, mais des diversités qui s'intègrent ; et en même temps que l'unité ne soit pas l'uniformité, mais englobe le multiple. L'harmonie fait ces miracles, comme à la Pentecôte.

Cette harmonie naît parfois, paradoxalement, d'un choc : "Je suis toujours frappé par la pensée de l'Esprit Saint comme celui qui permet les plus grandes perturbations - pensez au matin de la Pentecôte - et qui ensuite fait l'harmonie. Ce qui n'est pas l'équilibre, non, pour faire l'harmonie il faut d'abord le déséquilibre ; l'harmonie est une chose différente de l'équilibre". Ce message, a poursuivi le pape, est tout à fait d'actualité, car il a souligné que nous vivons dans une "mondialisation globalisante", qui est le "danger de notre temps". Le pape a mis en garde contre cette uniformisation qui "peut opérer sous un faux prétexte d'unité".

La mission des artistes

Dans ce contexte, le rôle de l art est fondamentale : "Vous, les artistes, vous pouvez nous aider à faire de la place à l'Esprit. Quand nous voyons le travail de l'Esprit, qui est de créer l'harmonie à partir des différences, non pas pour les anéantir, non pas pour les uniformiser, mais pour les harmoniser, alors nous comprenons ce qu'est la beauté.

Le Pape a encouragé les artistes à continuer à pousser leur créativité et à "marcher sur ce chemin". Avant de prendre congé, le Saint-Père leur a demandé de ne pas oublier les pauvres, qui ont eux aussi besoin d'art et de beauté, même plus que d'autres, en raison des circonstances très difficiles de leur vie. "Ils n'ont généralement pas de voix pour se faire entendre. Vous pouvez être les interprètes de leur cri silencieux". Il a également exprimé son souhait que ses œuvres d'art "rendent gloire à Dieu, qui est le Père de tous, et que tous recherchent, même à travers l'art".

Vatican

La relation des mouvements ecclésiaux avec la mission du Pape

Cette année marque le 25e anniversaire du premier Congrès international des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles, et le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie a accueilli les modérateurs des associations, des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles à Rome le 22 juin 2023.

Giovanni Tridente-23 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"Dans l'Église, il doit toujours y avoir des services et des missions qui n'ont pas un caractère purement local, mais qui servent le mandat de la réalité ecclésiale globale et la propagation de l'Évangile. Le Pape a besoin de ces services, et ceux-ci ont besoin de lui, et c'est dans la réciprocité des deux types de mission que se réalise la symphonie de la vie ecclésiale". Telles étaient les paroles du cardinal Joseph Ratzinger, prononcées en 1998 lors du Congrès mondial des mouvements ecclésiaux promu par le Conseil pontifical pour les laïcs de l'époque.

25ème anniversaire du Congrès

Vingt-cinq ans après cette rencontre, au cours de laquelle le Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi expliquait la "place théologique" des mouvements ecclésiaux dans l'Église, confessant qu'il avait lui-même vécu, au début des années 1970, l'élan et l'enthousiasme avec lesquels certains d'entre eux (par exemple, le Chemin Néocatéchuménal, Communion et Libération, le Focolari) ont vécu la joie de la foi. Le 22 juin s'est tenue à Rome la rencontre annuelle avec les modérateurs des associations internationales de fidèles, des mouvements ecclésiaux et des communautés nouvelles, convoquée par l'actuel Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.

Des dizaines de représentants des mouvements ecclésiaux les plus répandus dans différents pays de l'Église se sont réunis dans l'Aula Magna de la Curie générale des Jésuites, à quelques pas de la place Saint-Pierre, pour réfléchir sur le thème de l'avenir de l'Église. sujet "En mission avec Pierre. L'apostolicité au cœur de l'identité des mouvements".

La vocation des mouvements

Avant la réunion, les participants ont été invités à relire la même conférence de Joseph Ratzinger afin de réfléchir à la "vocation" spécifique des mouvements ecclésiaux dans le cadre de la mission de l'Église.

À cette occasion, le théologien bavarois, devenu plus tard pape, a déclaré : "Dans l'histoire, les mouvements apostoliques apparaissent sous des formes toujours nouvelles, et cela est nécessaire, puisqu'ils sont précisément la réponse de l'Esprit Saint aux situations changeantes dans lesquelles se trouve l'Église. C'est pourquoi, de même que les vocations au sacerdoce ne peuvent pas être produites ou établies administrativement, les mouvements ne peuvent pas non plus être organisés et lancés systématiquement par l'autorité. Ils doivent être donnés, et ils sont donnés".

Il a ensuite précisé que "ceux qui ne partagent pas la foi apostolique ne peuvent prétendre exercer l'activité apostolique" ; à celle-ci doit être "nécessairement joint le désir d'unité, la volonté d'être dans la communauté vivante de toute l'Église". Et il a ajouté : "la vie apostolique, en outre, n'est pas une fin en soi, mais donne la liberté de servir".

Évangile, mission et service

En invitant l'assemblée, le cardinal préfet du dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, Kevin Farrell, a souligné les trois éléments essentiels mis en évidence à l'époque par M. Ratzinger : la vie évangélique, l'action missionnaire et le service, comme un défi pour l'époque actuelle, dans laquelle "maintenir vivante l'apostolicité dans l'Église est certainement un grand don, mais c'est aussi une tâche qu'il n'est pas toujours facile pour les mouvements eux-mêmes de remplir".

Parmi les risques évidents, on peut citer la perte du désir de servir, la perte du sens de son propre charisme, de l'élan missionnaire et de l'ouverture au monde entier, ainsi que la perte du lien avec Pierre en entrant en conflit avec l'Église.

Autour de ces défis, les représentants des différents mouvements et communautés ont partagé leurs réflexions et leurs témoignages, répondant en particulier à la façon dont ils essaient de vivre une véritable apostolicité, à travers les initiatives d'annonce, de prédication, de charité et de service, raisonnant également sur les obstacles à la mission et l'élan audacieux et créatif pour un éventuel renouvellement des structures, des styles et des méthodes.

Le rapport introductif de l'ouvrage a été confié au prêtre Paolo Prosperi, de la Fraternité sacerdotale des Missionnaires de Saint Charles Borromée - fondée en 1985 par l'évêque et théologien Massimo Camisasca, l'un des premiers disciples du Père Luigi Giussani, fondateur du mouvement Communion et Libération - qui a parlé de la position théologique des mouvements dans le magistère des Papes, à partir de la première réflexion du Pape Ratzinger.

L'auteurGiovanni Tridente

États-Unis

Les évêques américains se félicitent de l'"Instrumentum Laboris".

Les évêques américains ont accueilli favorablement l'"Instrumentum Laboris" préparé pour l'Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques qui se tiendra en octobre prochain.

Gonzalo Meza-23 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Les évêques des États-Unis se sont félicités de la publication de la Instrumentum Laboris pour la première session de la XVe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, qui se tiendra en octobre 2023. Mgr Daniel E. Flores, évêque de Brownsville et coordinateur du processus synodal aux États-Unis, a déclaré que l'Instrumentum "offre au peuple de Dieu une occasion extraordinaire de réfléchir à ce que nous avons appris jusqu'à présent sur la nature d'une Église synodale et sur les moyens d'y adhérer plus pleinement".

Mgr Flores, qui est également président du Comité doctrinal de la Conférence des évêques catholiques d'Amérique du Nord, a déclaré que l'objectif du document était de présenter les bases du discernement et a exhorté tout le monde à lire, prier et discuter le document. Le prélat a également invité chacun à réfléchir sur le texte dans la perspective des consultations synodales qui ont eu lieu aux niveaux local, national et continental. 

Synthèse nationale

En septembre 2022, la Synthèse nationale a été publiée aux États-Unis. Ce document résume les espoirs et les blessures communs exprimés lors des consultations synodales. Le processus synodal aux États-Unis a reçu plus de 22 000 rapports de paroisses et de groupes individuels émanant de 700 000 participants. La plupart des participants ont exprimé leur gratitude pour l'occasion qui leur a été donnée de se faire entendre et pour l'esprit d'ouverture qui a régné.

Les consultations synodales ont mis en évidence l'importance de la participation des laïcs dans l'Église et ont permis à des centaines de catholiques de reprendre la pratique de se réunir pour prier ensemble et s'écouter les uns les autres. À cet égard, la Synthèse note que "le Peuple de Dieu désire se rapprocher de Dieu et les uns des autres par une connaissance plus profonde de l'Église". RédactionLa mission de l'Église est de promouvoir les sacrements, la prière et les célébrations sacramentelles, en particulier l'Eucharistie".

Les trois plaies évoquées par les participants sont trois problèmes qui ont affecté l'Église, avec des conséquences à long terme : la crise des abus sexuels des décennies précédentes, la pandémie de COVID-19 et la polarisation qui existe dans la société américaine et qui affecte également l'Église dans le pays.

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Vatican

Sœur Lucie, la voyante de Fatima, est désormais vénérable

Le Dicastère pour les causes des saints a publié un décret déclarant vénérable Lucia dos Santos, l'une des voyantes de Fatima.

Paloma López Campos-22 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

18 ans après la mort de la dernière voyante de Fatima, Lucia dos SantosLe Dicastère pour les causes des saints a publié le décret reconnaissant ses vertus héroïques. À partir du 22 juin 2023, Lucie est vénérable, ce qui constitue une étape supplémentaire sur la voie de la canonisation.

Les petits bergers de Fatima (Wikimedia Commons)

La phase diocésaine de béatification de Lucie a débuté trois ans seulement après sa mort. Le 14 février 2008, le cardinal José Saraiva Martins, alors préfet de la Congrégation pour les causes des saints, a annoncé que Benoît XVI avait approuvé l'ouverture du procès de béatification.

Sœur Maria Lucia de Jésus et du Cœur Immaculé, connue sous le nom de Sœur Lucia, est née simplement Lucia dos Santos. Elle passe normalement son enfance dans le village d'Aljustrel (Portugal) jusqu'à l'âge de dix ans.

Alors qu'elle gardait les moutons avec ses cousins Francisco Marto et Jacinta, elle vit un ange. Cet "ange de la paix" apprend aux enfants à prier pour les pécheurs et à adorer Dieu dans le sacrement eucharistique. Les trois petits bergers s'accordent à dire que cette visite angélique était une préparation à ce qui allait se passer un an plus tard.

Voyant et consacré

Le 13 mai 1917, la Vierge Marie est apparue aux trois cousines à Cova da Iria. Des années plus tard, Sœur Lucie la décrivit comme une femme "plus brillante que le soleil". La Vierge est apparue plusieurs fois au cours de l'année, communiquant surtout avec Lucie. Alors qu'elle pouvait voir, entendre et parler à Marie, Jacinthe l'écoutait sans parler, et François ne pouvait que la voir, mais il apprit plus tard ce qu'elle disait grâce aux jeunes filles.

À l'âge de quatorze ans, l'évêque de Leiria, pour la protéger, la fait entrer à l'école des sœurs Dorothée près de Porto, car les milliers de pèlerins qui se rendent à Porto pour y faire des pèlerinages ne sont pas les bienvenus. Fatima Ils voulaient parler à Lucie. En 1952, la jeune femme s'installe à Pontevedra (Espagne) et fait profession de moniale dorothéenne après son noviciat. Au couvent, elle continue à recevoir des apparitions de l'Enfant Jésus, de la Sainte Trinité et du Cœur Immaculé de Marie.

Entrée du Carmel

En 1945, il rencontre saint Josémaria Escriva de Balaguer, fondateur de l'Opus Dei. Opus Dei, Elle obtint des documents lui permettant d'emmener la prélature au Portugal. Un an plus tard, elle est retournée au Portugal et en 1949, elle a fait profession de carmélite déchaussée.

Au couvent de Coimbra, il rédigea ses mémoires à la demande de l'évêque, mémoires qu'il étoffa trois fois. Dans ses mémoires, il révèle des détails sur les apparitions et décrit le caractère de ses petits cousins.

Fin de vie

Lucie mourut le 13 février au Carmel, où l'on pense qu'elle recevait encore la visite de la Vierge Marie, bien qu'elle ne l'ait jamais confirmé. Ceux qui ont partagé le cloître avec elle disent qu'elle était pleine de joie et qu'en vieillissant, elle progressait dans l'enfance spirituelle. Il semble qu'elle soit redevenue la petite bergère qui a vu la Vierge à Fatima.

Toutes les vertus héroïques mentionnées par ceux qui l'ont connue sont maintenant également démontrées par le décret la proclamant vénérable.

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Vatican

Les femmes et le synode

Sœur Nadia Coppa, présidente de l'Union Internationale des Supérieures Générales (UISG), Anna Maria Tarantola, présidente de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice et la théologienne Simona Segoloni discutent avec Omnes de la participation des femmes à l'assemblée synodale.

Federico Piana-22 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Ce sont précisément certaines des femmes les plus engagées au niveau ecclésial qui brisent tous les doutes, s'il y en avait : sur le chemin du Synode, l'univers féminin a trouvé son espace d'écoute et de partage. Quelques exemples ? Commençons par la décision historique prise par le pape François d'élargir la participation à l'assemblée synodale, prévue en octobre prochain au Vatican, aux religieux, aux consacrés et aux laïcs, dont la moitié doit être des femmes. Tous auront le droit de vote, comme les évêques. Sœur Nadia Coppa, présidente de l'Union Internationale des Supérieures Générales (UISG), a jugé cette élection positivement surprenante, soulignant qu'elle "enrichit le dynamisme ecclésial, montrant toute la richesse de nos diversités qui s'expriment dans de multiples charismes".

Et puis il y a Anna Maria Tarantola, présidente de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice, qui voit dans cette élection un élément d'un projet plus vaste de promotion des femmes dans l'Église, initié par le pape depuis le début de son pontificat. "C'est un pas de plus, dit-elle, qui m'a beaucoup émue. C'est une reconnaissance que les femmes peuvent apporter une contribution dans des domaines qui leur sont apparemment éloignés". La théologienne Simona Segoloni parle également de grande ouverture et d'innovation. La professeure, vice-présidente de la Coordination des théologiennes italiennes et professeure à l'Institut théologique Jean-Paul II de Rome, affirme avec satisfaction qu'il s'agit d'une "décision attendue depuis longtemps". On comprend maintenant que le Synode des évêques ne concerne pas seulement les évêques, mais qu'il représente toute l'Église. On pourrait dire qu'il était temps.

Dans l'Église, le rôle des femmes s'est accru

Dans leur long entretien avec Omnes, les trois femmes ne se limitent toutefois pas à se concentrer sur le Synode, soulignant que la contribution des femmes a été et sera fondamentale : elles étendent également leur réflexion à l'évolution du rôle des femmes dans l'Église. Toutes trois partent d'un point commun et partagé : avec le pontificat du pape François, ce rôle a augmenté en quantité et en qualité.

Sœur Nadia Coppa utilise une phrase prononcée à Manille en 2015 par le pontife lui-même pour montrer clairement que la croissance des femmes dans l'Église est un postulat inaliénable pour l'avenir de l'humanité. FranciscoLe pape a eu le courage de dire que les femmes savent voir les choses avec des yeux différents de ceux des hommes. Et il a ajouté que les femmes savent poser des questions que les hommes ne peuvent même pas imaginer, parce qu'elles ont en elles quelque chose d'extraordinaire : la source de la vie. Les femmes savent tenir ensemble les rêves et le concret.

Nominations au sommet : un signe de changement

Du concret, sans aucun doute. Une qualité qui caractérise également l'élection des femmes récemment nommées à la tête d'importantes institutions vaticanes, telles que le Governatorato et la Congrégation pour les évêques. "Ce sont des pas qui indiquent la fin de la discrimination, des préjugés", affirme le professeur Segoloni, selon qui "tout cela n'était pas acquis. Il faut maintenant consolider cette pratique pour qu'elle devienne habituelle et institutionnalisée".

L'avenir des femmes dans l'Église, Anna Maria Tarantola - qui a occupé par le passé de hautes fonctions à la Banque d'Italie et à la radio et à la télévision publiques italiennes, tâches autrefois impensables pour une femme - le voit projeté vers l'égalité et l'inclusion, dans le respect des différents rôles : "Dans les encycliques, les femmes de l'Église ont un rôle à jouer dans l'Église et dans le monde. Laudato Sì et Fratelli Tutti - conclut-il - le pape François nous a montré la voie : nous devons rendre notre monde plus égalitaire et plus inclusif par des actions concrètes et réalisables".

L'auteurFederico Piana

 Journaliste. Il travaille pour Radio Vatican et collabore avec L'Osservatore Romano.

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États-Unis

Les paroisses, protagonistes de la renaissance eucharistique

Le 11 juin 2023, la deuxième phase de l'initiative Renaissance eucharistique, un programme de trois ans promu par les évêques nord-américains pour promouvoir la compréhension du mystère de la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie, a commencé.

Gonzalo Meza-22 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le 11 juin 2023, jour de la solennité du Corpus Christi aux États-Unis, la deuxième phase de l'initiative a débuté. Réveil eucharistique nationalun programme de trois ans promu par les évêques nord-américains pour favoriser la compréhension du mystère de la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie et pour raviver la dévotion et l'amour pour ce Mystère central de la foi.

Ce projet est né d'une étude réalisée en 2019 par le Pew Research Center, qui révèle que deux tiers des catholiques américains ne comprennent pas le mystère de la présence réelle de Jésus-Christ dans l'Eucharistie. Pour eux, l'Eucharistie n'est qu'un "signe" ou un "symbole". Cette ignorance massive a incité les évêques à lancer la Renaissance eucharistique nationale, 2022-2025.

Objectifs et phases

Les objectifs de cette initiative sont, entre autres, de promouvoir la dévotion eucharistique, d'offrir une catéchèse solide sur le Mystère de la présence réelle de Jésus dans l'Eucharistie, de promouvoir les mouvements de prière et les apostolats au niveau paroissial et de découvrir la présence de Jésus dans les communautés les plus vulnérables : les personnes âgées, les prisonniers, les affamés et les sans-abri.

Il comporte trois phases : la phase diocésaine, la phase paroissiale et la phase missionnaire, précédées du 10e Congrès eucharistique national en juillet 2024 et d'un pèlerinage eucharistique national du 17 mai 2024 au 17 juillet. Ce pèlerinage partira de quatre points du pays pour parcourir quatre itinéraires, couvrant une distance totale de 6 500 miles à travers les villes, les autoroutes, les chaînes de montagnes et les villages. Chaque route aura un groupe de douze "pèlerins perpétuels", un prêtre aumônier et des véhicules pour soutenir les pèlerins sur les différentes routes.

Des messes, des journées d'adoration et des processions seront organisées dans les villages du parcours. En outre, diverses communautés traversées par la procession accueilleront des services de prière et d'adoration, la dévotion des 40 heures, ainsi que des rencontres conviviales et des opportunités de socialisation. Les quatre itinéraires convergent vers la ville d'Indianapolis pour le Congrès eucharistique national.

La première étape du projet a débuté le 19 juin 2022 et s'est achevée le 11 juin 2023. L'organisation de cette période était sous la responsabilité des diocèses de tout le pays, qui ont organisé des congrès, des processions, des cérémonies liturgiques et des catéchèses dans leurs juridictions respectives. 

Deuxième phase (2023-2024) : Paroisses

La deuxième étape a débuté le 11 juin 2023 et se terminera le 17 juillet 2024 avec le 10e Congrès eucharistique national à Indianapolis. Il s'agira d'un événement historique. Le dernier s'est tenu il y a 83 ans et 100 000 délégués de tout le pays sont attendus.

La deuxième étape comprend quatre aspects : revitaliser l'attention portée à l'Ars Celebrandi ; promouvoir la rencontre personnelle avec Jésus dans le Sacrement par le biais de "soirées de rencontre" ; fournir une formation solide sur la doctrine de la Présence réelle par le biais de petits groupes d'étude ; envoyer des missionnaires eucharistiques dans leurs communautés pour faire connaître l'initiative et inviter les gens à faire une rencontre personnelle avec Jésus-Christ-Eucharistie ; aller aux périphéries de chaque communauté paroissiale pour découvrir la présence de Jésus dans les personnes les plus vulnérables. 

Processions eucharistiques du Nord au Sud

Des centaines de paroisses à travers le pays ont entamé cette deuxième étape par des processions eucharistiques dans les rues de leurs villes. Jésus au Saint Sacrement a parcouru les avenues des grandes villes des États-Unis, de Los Angeles à New York, de Washington à Atlanta et même en Alaska. Parmi les processions les plus représentatives, citons les suivantes :

Los Angeles : Miracles eucharistiques dans le monde

À Los Angeles, dans la paroisse du Christ Roi, après la célébration de la Sainte Messe, une procession avec le Saint-Sacrement a eu lieu et, à la fin, l'exposition internationale "Miracles eucharistiques dans le monde", conçue et réalisée par le Serviteur de Dieu Carlo Acutis, a été inaugurée.

L'exposition comprend des panneaux avec des photographies et des descriptions historiques des principaux miracles eucharistiques dans le monde. Cette exposition sera présentée dans 25 paroisses de l'archidiocèse. 

Baltimore. Envoi de missionnaires eucharistiques

A Baltimore, les évêques Adam Parker et Bruce Lewandowski ont présidé la messe de la Vigile du Corpus Christi à la cathédrale Mary Our Queen le 10 juin. Lors de cette cérémonie, ils ont présenté et béni les missionnaires eucharistiques qui parcourront les paroisses du diocèse pour enseigner et promouvoir le mystère central de notre foi.

New York (en anglais)

Dans l'archidiocèse de New York, une vingtaine d'églises, dont la Cathédrale Saint-Patrick ont organisé des processions dans différents quartiers de Manhattan. Dans le Bronx, l'évêque auxiliaire Joseph Espaillat a dirigé une procession de quatre heures rassemblant plus de deux mille personnes le long du Grand Concourse dans le Bronx. 

Washington DC

Dans la capitale du pays, la procession eucharistique est partie de la cathédrale de l'apôtre San Mateo et a parcouru un kilomètre dans les rues de la ville jusqu'à l'église de l'Immaculée Conception.

Atlanta

Dans l'archidiocèse d'Atlanta, une douzaine de paroisses ont organisé des processions eucharistiques dans les rues de plusieurs villes, dont Atlanta, la capitale.

Fairbanks, Alaska

Dans le diocèse de Fairbanks, en Alaska, une procession a eu lieu de la cathédrale du Sacré-Cœur à l'église de l'Immaculée-Conception.

Évangile

Mauvaise peur et sainte peur. Douzième dimanche du temps ordinaire (A)

Joseph Evans commente les lectures du 12e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera propose une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-22 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

La peur est un thème récurrent dans les lectures de cette semaine. Mais nous devons faire la distinction entre la bonne et la mauvaise peur. Il existe une sainte crainte : en effet, l'un des dons de l'Esprit Saint est précisément la crainte du Seigneur. Il s'agit d'une sainte révérence à l'égard de Dieu (ne pas confondre la confiance en Dieu en tant que Père aimant avec le manque de respect à son égard). Cette crainte peut aussi être une crainte sensible de l'enfer, en tant que danger ultime que nous voulons à juste titre éviter. Enfin, elle peut être l'expression d'une affection : la tendre crainte d'offenser celui que nous aimons.

Mais il peut aussi y avoir une mauvaise peur. Cela se produit lorsque nous perdons notre confiance en Dieu, comme Adam et Ève qui se sont cachés du Seigneur après avoir mangé de l'arbre interdit. La peur peut être le résultat d'une mauvaise compréhension de Dieu, le voyant à tort comme un juge sévère ou un tyran et n'appréciant pas qu'il est un père aimant et miséricordieux. Enfin, on peut avoir peur lorsqu'on sait qu'on se conduit mal et qu'on craint d'être pris, comme un criminel fuyant la police.

Le diable provoque constamment ces derniers types de peur, nous amenant à craindre Dieu et à perdre notre confiance en Lui. Cela conduit à la panique, qui à son tour conduit à de mauvaises actions et décisions. Nous le voyons dans les lectures d'aujourd'hui, lorsque les adversaires de Jérémie l'accusent à tort de promouvoir la terreur parmi les Juifs de son temps, alors que Jérusalem était assiégée par les Babyloniens : J'entendais les accusations des gens : "Pavor-en-torno, dénoncez-le, dénonçons-le !".. Il s'agit d'une déformation exagérée du message de Jérémie, alors qu'en fait son appel à se rendre aux Babyloniens était la bonne chose à faire et aurait évité une grande effusion de sang et la destruction de la ville, ce qui s'est en fait produit parce qu'ils n'ont pas tenu compte des paroles de Jérémie.

Le psalmiste, lui, encourage la confiance dans le Seigneur. Il est capable de subir les moqueries, la honte et le rejet parce qu'il a confiance en Dieu. Ce qui fait craindre les autres ne fait que renouveler son abandon à Dieu. Dans l'Évangile, Jésus nous enseigne la sainte crainte et ce que saint Josémaria appelait la "... crainte de Dieu".l'impudeur sacrée".. Jésus nous dit de ne pas craindre ceux qui s'en prennent à lui et à ses disciples. Au contraire, perdons toute crainte et soyons courageux dans notre témoignage : "Quiconque se déclare pour moi devant les hommes, je me déclarerai aussi pour lui devant mon Père qui est dans les cieux. Et si quelqu'un me renie devant les hommes, je le renierai aussi devant mon Père qui est dans les cieux".. Cependant, il est juste de craindre Satan et de s'en tenir éloigné, comme on se tient raisonnablement à l'écart d'une bête féroce : "Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais ne peuvent tuer l'âme. Non, craignez celui qui peut faire périr l'âme et le corps dans la géhenne".. Enfin, ce qui devrait nous donner le plus de confiance, c'est de savoir à quel point Dieu nous aime et nous estime : "N'ayez pas peur : vous valez plus que beaucoup de moineaux"..

Homélie sur les lectures du 12e dimanche du temps ordinaire (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Vatican

Dialogue pour la paix entre bouddhistes et catholiques

Une délégation de moines bouddhistes rencontre le cardinal Ayuso le jour même où Mgr Gallagher participe à une table ronde sur le dialogue interreligieux au Parlement italien.

Antonino Piccione-21 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le dialogue interreligieux est un outil de diplomatie et de construction de la paix. Une table ronde organisée par l'Institute for International Policy Studies (ISPI) sur ce thème a eu lieu le jeudi 15 juin au Parlement italien.

L'initiative a été suivie par Paul Richard GallagherSecrétaire du Saint-Siège pour les relations avec les États et les organisations internationales. Quand on parle de religion et de paix, la première chose qui vient à l'esprit est la prière", a commencé l'archevêque, parce qu'elle est "une voie privilégiée par laquelle seuls ceux qui ont la foi peuvent exprimer leur désir de paix".

Une volonté "fondée sur quatre lignes directrices éthiques, typiques des grandes traditions religieuses : le respect de la vie, le dialogue, l'honnêteté, le respect mutuel". Ce n'est qu'ainsi que peut fonctionner le dialogue interreligieux, "fondamental pour construire la paix entre les nations, étant donné qu'environ 85% de la population mondiale s'identifie à une religion" et pour "éviter que le fondamentalisme ne prenne le dessus et que les persécutions religieuses ne se multiplient".

Il est nécessaire d'activer des mesures qui permettent aux parties d'entrer dans un état de paix et de justice, et non d'agression et de mort", a expliqué M. Gallagher, "la paix ne doit plus être considérée comme l'absence de guerre imposée par la force, mais comme un acte de justice inscrit dans la réalité".

La "fraternité", considérée par le pape François comme le fondement et le chemin de la paix, est donc décisive. Tout comme elle guide les individus, elle doit guider la famille des nations, de même que la non-violence et la charité.

Promouvoir le contact humain, ne pas reléguer la religion à la sphère individuelle afin de promouvoir la dimension publique de la foi. Dans ce contexte, une délégation de quelque 80 moines a entamé une visite de deux jours à Rome le 15 juin. À l'Augustinianum, ils ont rencontré des représentants du Dicastère pour le dialogue interreligieux, dirigé par le Pape Benoît XVI. Cardinal Ayuso.

La délégation devait rencontrer le pape François, mais en raison de la convalescence du souverain pontife, elle lui a adressé une lettre signée par le vénérable Somdet Phra Mahathirachan, abbé du temple royal de Wat Phra Cetuphon.

La délégation thaïlandaise était composée de membres du Conseil suprême de la Sangha de Thaïlande, de l'Assemblée de la Sangha de Wat Phra Chetuphon, du Bureau de réglementation des Bhikkhus Dhammaduta d'outre-mer et du personnel de l'Institut du roi Prajadhipok.

La lettre au Pape, écrite en italien au nom de tous les membres de la délégation, de l'archevêque de Chiang Mai, Francesco Saverio Vira Arpondratana, et des ambassades thaïlandaises en Italie et au Saint-Siège, commence par assurer le Pape François qu'il est profondément présent dans leurs prières, en particulier alors qu'il continue à se remettre d'une opération abdominale à l'hôpital Gemelli, d'où il est sorti le 16 juin.

Les moines bouddhistes ont ensuite prié pour la paix et se sont rendus sur la tombe du défunt pape Benoît XVI, autour de laquelle ils se sont recueillis et sont restés quelques instants en silence.

Dans ses salutations à la délégation, le cardinal Ayuso a rappelé que, "en tant qu'amis", nous partageons "les mêmes joies, les mêmes peines, les mêmes préoccupations et les mêmes visions". Les deux délégations, catholique et bouddhiste, représentent un pèlerinage d'amis, a poursuivi le cardinal, dont le pape François est le témoin.

L'auteurAntonino Piccione

Monde

Division au sein de la Conférence épiscopale allemande au sujet du "Comité synodal".

Le cardinal de Cologne et les évêques d'Eichstätt, de Passau et de Ratisbonne opposent leur veto au financement prévu pour le comité, ce qui met en péril sa viabilité. Le président de la DBK et le président du Comité central des catholiques allemands (ZdK) maintiennent cependant la date des 10 et 11 novembre 2023 pour le démarrage du Comité.

José M. García Pelegrín-21 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

La réunion du Conseil permanent de la Conférence épiscopale allemande, qui s'est tenue les 19 et 20 juin, a révélé les dissensions au sein de la Conférence. Le cardinal Rainer Woelki (Cologne) et les évêques Gregor Maria Hanke (Eichstätt), Stefan Oster (Passau) et Rudolf Voderholzer (Regensburg) ont publié une déclaration le mardi 20 juin à midi expliquant pourquoi ils s'opposent au financement de la soi-disant Comité synodalLes Conseil synodal.

Comme on le sait, à plusieurs reprises, divers organes du Vatican - en particulier le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin et les préfets de l'époque du Dicastère pour la doctrine de la foi, Luis Ladaria, et de la Congrégation des évêques pour la doctrine de la foi, Luis Ladaria, et de la Congrégation des évêques pour la doctrine de la foi, Luis Ladaria, et de la Congrégation des évêques pour la doctrine de la foi, Luis Ladaria, et de la Congrégation des évêques pour la doctrine de la foi, Luis Ladaria, et de la Congrégation des évêques pour la doctrine de la foi, Luis Ladaria, et Luis Ladaria, Marc OuelletLa lettre a été adressée, sur instruction expresse du Pape, le 16 janvier 2023 au président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing- a interdit la création de tels organes de direction "au niveau national, diocésain ou paroissial". C'est ce à quoi se réfèrent aujourd'hui les quatre évêques "dissidents".

Ils se souviennent également qu'au cours de la visite ad limina en novembre dernier, les évêques allemands ont décidé de faire avancer les questions soulevées dans la Voie synodale allemande pour les traiter à Rome, mais qu'à aucun moment il n'a été question d'un nouvel organe. Il ne serait pas improbable", disent-ils dans leur déclaration, "que l'on crée maintenant un organe dont les compétences ne sont pas claires et que l'on découvre finalement que l'on ne peut pas procéder de cette manière". Avant d'envisager de nouvelles formes d'organisation en Allemagne, il serait nécessaire d'attendre l'issue de l'enquête de la Commission européenne. Synode universel de la synodalité.

Ils font également référence au fait que de nombreuses décisions de la Voie synodale ont provoqué "un malaise parmi de nombreux croyants dans le monde entier : il s'agit de questions profondes de doctrine, en particulier de la doctrine de l'Église, de la doctrine de l'éducation, de l'éducation et de la formation. anthropologie et les sacrements. Si nous devions aller de l'avant ici en Allemagne, la polarisation parmi les fidèles de notre pays, parmi les évêques et dans les interactions de l'Église universelle ne ferait que s'intensifier". Alors que les questions de la Voie synodale sont également abordées dans d'autres pays, en particulier en Europe occidentale, "partout des voix s'élèvent pour défendre le maintien de la doctrine actuelle".

Les évêques titulaires des 23 autres diocèses allemands sont apparemment prêts à financer le comité synodal. Cependant, comme l'a souligné la DBK dans un communiqué, le financement prévu par l'intermédiaire de l'Association des diocèses allemands (VDD) doit être approuvé à l'unanimité. En d'autres termes, le financement prévu ne sera pas possible en raison du veto des quatre évêques susmentionnés, et il faudra donc trouver une autre source de financement. La DBK s'en tient toutefois au plan convenu par les présidents de la Voie synodale - Mgr Georg Bätzing, président de la DBK, et Irme Stetter-Karp, présidente de la ZdK - selon lequel la première réunion du Comité synodal aura lieu les 10 et 11 novembre 2023.

Dans une première réaction, le ZdK encourage la plupart des évêques à trouver une autre source de financement. Dans ce contexte, le ZdK encourage la plupart des évêques à trouver une autre source de financement, Irme Stetter-Karp estime que "d'importantes réformes de la structure financière de l'Église sont nécessaires à long terme". Le président du ZdK poursuit : "Il est grand temps que le peuple de l'Église et les évêques discutent ensemble des priorités et de la répartition des fonds.

Que l'on trouve ou non un moyen de financer et de doter en personnel le "Comité synodal", le veto des quatre évêques a clairement montré les dissensions provoquées par la voie synodale allemande au sein de la DBK.

Vatican

Instrumentum laboris" pour la prochaine assemblée du Synode publié

Une conférence de presse a été organisée à l'occasion de la présentation de la Instrumentum laboris de la première session de la 16e Assemblée générale du Synode des évêques sur le thème : "Pour une Église synodale : communion, participation, mission".

Loreto Rios-21 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

L'événement, qui a eu lieu le 20 juin dans la Sala Stampa, s'est déroulé en présence du cardinal Mario Grech, secrétaire général du Secrétariat général, du cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque de Luxembourg, et du père Giacomo Costa, consultant auprès du Secrétariat général du Conseil œcuménique des Églises. Synode.

Au cours de la conférence de presse, de brefs témoignages sur la préparation de l'assemblée d'octobre ont été donnés par Helena Jeppesen-Spuhler, membre de la délégation suisse à l'Assemblée continentale de Prague, Sœur Ester Lucas, membre de l'équipe synodale du SCEAM, Commission Théologie, qui a lu le texte du Père Rafael Simbine Junior, Secrétaire général du SCEAM, et Nadia Coppa, Présidente de l'Union Internationale des Supérieurs Généraux.

Les étapes du synode

"Le Synode a commencé le 10 octobre 2021, avec la célébration d'ouverture à Saint-Pierre. Depuis lors, la première phase a été divisée en trois étapes : la première, dans les Églises locales, avec la participation de l'Église catholique et de l'Église orthodoxe.
consultation du Peuple de Dieu. L'invitation a été adressée à tous, en particulier aux périphéries et à ceux qui, pour une raison ou une autre, se sentent "exclus" ; la deuxième, dans les Conférences épiscopales, avec le discernement des évêques sur les contributions des Églises locales ; la troisième, dans les Assemblées continentales, avec un autre niveau de discernement en vue de la deuxième phase du Synode. L'écoute est nécessaire, car l'Église synodale est, par définition, l'Église de l'écoute", a déclaré le cardinal Mario Grech.

Pour sa part, le cardinal Jean-Claude Hollerich s'est concentré dans son intervention sur le document Instrumentum laboris : " C'est le résultat du processus synodal à tous les niveaux, un résultat qui donne lieu à de nombreuses questions auxquelles les participants au Synode des évêques pourraient répondre. La structure du texte et la dynamique structurelle de l'Assemblée synodale sont étroitement liées. Tout d'abord, le texte fournit un récit du processus synodal entrepris par l'Église. Le texte est basé sur une myriade d'expériences personnelles et communautaires. L'Église est en synode : en essayant de marcher ensemble, nous faisons l'expérience d'un nouvel art de marcher, guidés par l'Esprit".

Il a souligné que le texte conduit donc à une question de discernement, "un discernement sur le caractère concret de la communion, de la mission et de la participation".

Episcopalis Communio

Le père Giacomo Costa a souligné que le cadre de référence de l'assemblée reste la constitution apostolique. Episcopalis Communioet en particulier les articles 13 à 18. "La méthodologie proposée s'inscrit donc dans la continuité de celle des dernières Assemblées, avec quelques variations. Cela est dû en partie à des raisons pratiques, liées à l'augmentation du nombre de membres. Il y a une augmentation du nombre d'évêques : une vingtaine de plus que lors de la dernière Assemblée générale ordinaire, celle de 2018, compte tenu de l'augmentation du nombre d'évêques dans le monde. Et il y a une augmentation du nombre de non-évêques, suite à l'élargissement de la participation approuvé par le Pape François en avril". Au total, il a indiqué qu'il y a environ 370 membres de l'assemblée, sans compter les experts, alors qu'en 2018 il y avait 267 pères synodaux, plus cinquante auditeurs.

Helena Jeppesen-Spuhler a souligné le rôle des laïcs dans ce processus : "Nous ne sommes pas simplement des chrétiens dont on attend qu'ils reçoivent et acceptent des règles et des prescriptions. Il s'agit maintenant de savoir comment nous, les fidèles, comprenons la foi chrétienne dans notre contexte spécifique. Les textes respectifs, qui résument les résultats des processus d'écoute et de discernement, reflètent nos préoccupations et nos besoins. Ils témoignent que nous sommes sur la voie d'une Église synodale.

Le Synode et l'Esprit Saint

Le Père Rafael Simbine Junior, dans le texte lu par Sœur Ester Lucas, a souligné l'importance de l'Assemblée continentale synodale africaine, qui "a marqué une étape importante dans le cheminement de l'Église en Afrique vers la synodalité. Elle a offert une plateforme inclusive aux délégués de toute l'Afrique et de ses îles pour s'embarquer dans un voyage synodal spirituel, guidé par le Document pour l'étape continentale".

Enfin, Nadia Coppa, Présidente de l'Union Internationale des Supérieurs Généraux, a indiqué que le projet de loi sur l'égalité des chances entre les femmes et les hommes a été adopté par le Parlement européen. synodalité n'est pas possible sans l'Esprit Saint : "L'expérience de la synodalité est avant tout une expérience de l'Esprit, c'est un chemin ouvert, non tracé à l'avance, qui se tisse à travers la rencontre, le dialogue et le partage, qui vient élargir et modifier la vision de chacun. Être une Église synodale, lit-on dans l'Istrumentum Laboris, c'est reconnaître la dignité commune qui découle du Baptême, qui fait de ceux qui le reçoivent des fils et des filles de Dieu, des membres de sa famille et, par conséquent, des frères et des sœurs dans l'Église et envoyés pour accomplir une mission commune (n. 20)".

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États-Unis

Une semaine dédiée à la liberté religieuse

La conférence épiscopale américaine appelle à une semaine de prière, de réflexion et d'action pour la liberté religieuse le 22 juin.

Paloma López Campos-21 juin 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Le 22 juin, l'Église catholique célèbre les saints Thomas More et John Fisher. Par l'intercession et le patronage de ces saints, la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB) appelle à une semaine de prière, de réflexion et d'action en faveur de la liberté religieuse.

L'épiscopat considère ces hommes comme un exemple de "citoyenneté fidèle". Tous deux "ont aimé et servi leur pays". Ce sont deux hommes qui "ne se sont jamais levés pour inciter à la rébellion ou fomenter une révolution. Ils n'étaient pas des traîtres. Mais lorsque la loi du roi est entrée en conflit avec la loi du Christ, ils se sont soumis au Christ".

Thomas More et John Fisher "ont donné leur vie pour la liberté de l'Église et pour la liberté de conscience. Ils sont les témoins de la vérité selon laquelle aucun gouvernement ne peut revendiquer l'âme d'une personne". C'est pourquoi les évêques leur demandent d'intercéder pour qu'ils "continuent à éclairer notre chemin alors que nous cherchons à servir fidèlement notre Église et notre pays".

La liberté, un don divin

Sous la devise "Embrassons le don divin de la liberté", l'USCCB souhaite se concentrer pendant une semaine sur les différents aspects de la liberté religieuse. Plus précisément, les évêques ont proposé huit aspects pour la prière, la réflexion et l'action :

-Respect des espaces sacrés

-Secret de la confession

-Nicaragua

-Étudiants sur le campus

-Chrétiens au Nigeria

-La foi dans l'entreprise

-Immigrés

-Soins médicaux catholiques

Respect des espaces sacrés

Les évêques expliquent que "la nature même d'un espace sacré est qu'il est mis à part des autres lieux en tant qu'espace de culte divin et doit donc être traité avec respect". La prise en compte de ces espaces "est fondamentale pour le bénéfice de la paix civique, qui fait partie du bien commun".

Une des affiches avec l'intention de prière pour le 22 (USCCB)

L'USCCB dénonce l'augmentation des attaques contre les espaces sacrés, en particulier depuis l'annulation de l'arrêt de la Cour suprême. Roe v. Wade. "Mais les catholiques et les autres chrétiens ne sont pas les seuls à défendre leurs espaces sacrés. En Arizona, des tribus amérindiennes se sont battues pour empêcher la destruction d'Oak Flat, un lieu de prière et de culte utilisé depuis des temps immémoriaux, par une société d'extraction de cuivre". Bien que le contexte varie dans ces cas, "le principe sous-jacent est le même : les attaques contre les espaces sacrés, que ce soit pour une idéologie politique ou pour le commerce, sont préjudiciables à la liberté de religion".

En réponse, les évêques demandent des prières "pour que le témoignage chrétien face aux attaques contre nos églises convertisse les cœurs à la foi en Jésus-Christ, et pour que les personnes de toutes les religions soient libres de se rassembler dans les lieux saints sans crainte".

Le secret de la confession

L'USCCB définit le sacrement de la confession ou de la réconciliation comme "une rencontre sacrée entre le pénitent et le Seigneur qui offre le pardon et la guérison par le ministère du prêtre". Étant donné l'importance évidente de ce sacrement, "le Code de droit canonique interdit aux prêtres de divulguer les informations qu'ils ont reçues en confession". En outre, l'Église a établi l'excommunication comme peine pour un prêtre qui viole directement le secret de la confession.

Aujourd'hui, en particulier avec la révélation des cas d'abus sexuels, de nombreuses institutions demandent la révocation du sceau de la confession et les évêques reconnaissent qu'"il est essentiel que, dans la mesure du possible, l'Église travaille avec les autorités civiles pour s'assurer que les criminels sont traduits en justice et que les communautés sont en sécurité". Cependant, "un prêtre ne peut pas forcer un pénitent à se rendre comme condition pour recevoir l'absolution, les prêtres peuvent encourager le pénitent à signaler les infractions aux autorités compétentes, ou peuvent demander au pénitent de parler avec lui en dehors du contexte de la confession".

Le respect de ce secret dans la réconciliation avec Dieu "est la reconnaissance de la juste relation entre l'Église et l'État et du droit au libre exercice de la religion, non seulement pour les catholiques, mais pour les personnes de toutes les religions".

Dans le contexte actuel, l'USCCB demande aux catholiques de prier "pour que les gouvernements respectent le secret de la confession alors que l'Église des États-Unis continue à travailler pour éliminer le fléau des abus commis par le clergé".

Nicaragua

Intention de prier pour le Nicaragua (USCCB)

Les évêques dénoncent la situation vécue par l'Église au Nicaragua qui, depuis 2018, "fait face à une campagne d'agression systématique et persistante de la part du gouvernement et d'agents pro-gouvernementaux, avec des églises attaquées avec une force létale, des prêtres et des religieux emprisonnés ou exilés, le nonce apostolique expulsé et, en février 2023, la condamnation injuste de l'évêque Rolando Álvarez de Matagalpa, au Nicaragua, à 26 ans d'emprisonnement."

L'épiscopat souligne que "la cruauté de la persécution est mise en évidence par les nombreux actes de profanation du Saint-Sacrement commis par les forces pro-gouvernementales et par l'interdiction des processions traditionnelles par la population majoritairement catholique pendant la Semaine Sainte. Il s'agit d'actes de terrorisme psychologique et spirituel politiquement calculés à l'encontre des fidèles du Nicaragua. Leur but est d'envoyer aux évêques, aux prêtres et aux fidèles le message que le régime fera tout son possible pour écraser et réduire au silence la voix morale de l'Église catholique dans le pays".

Les étudiants sur le campus

Les universités américaines autorisent les étudiants à participer à des groupes liés à la religion. "Cependant, les politiques universitaires visant à promouvoir l'inclusion, telles que la règle selon laquelle tout étudiant a le droit d'être le leader d'un groupe d'étudiants sur le campus, ont été utilisées pour interdire aux groupes d'étudiants religieux de s'assurer que leurs leaders et leurs membres partagent leur foi".

Ces règles conduisent à des situations incohérentes : "un athée peut diriger une étude biblique, un négateur du changement climatique peut diriger le club d'écologie, ou un républicain peut diriger les College Democrats". Les politiques de l'université donnent un "faux sentiment d'inclusivité" et empêchent "les groupes d'avoir une mission ou une identité distincte".

Selon l'épiscopat, les universités, afin d'embrasser le don de la liberté, doivent permettre "aux groupes d'étudiants de fonctionner selon leurs missions distinctives".

Chrétiens au Nigeria

L'USCCB fait écho au communiqué envoyé par la Conférence épiscopale du Nigeria en 2021, dans lequel elle dénonce la gravité de la situation dans le pays. Les évêques affirment qu'"il y a un manque total de sécurité". Les affrontements ont été aggravés "parce que les bergers sont généralement des musulmans de la tribu Fulani et que les agriculteurs sont des chrétiens de divers groupes ethniques", ce qui a encore accru "les différences ethniques et religieuses dans les conflits qui ont pris naissance pour l'accès aux ressources agricoles".

Affiche avec l'intention de prier pour le Nigéria le 26

Les lacunes des solutions apportées par les institutions publiques ont entraîné un cycle de représailles à travers le Nigeria. "Par exemple, en janvier 2022, des terroristes islamiques ont attaqué et incendié un presbytère, tuant un prêtre et en blessant gravement un autre. Par la suite, une foule de chrétiens a incendié le bureau de la police locale en réponse à l'impression que la police ne réagit pas aussi rapidement aux attaques contre les chrétiens qu'à celles contre les musulmans."

La controverse est si grave que "la possibilité de dialogue entre les groupes opposés" est inhibée et la liberté religieuse mise en danger. Les évêques américains demandent donc aux catholiques de prier tout particulièrement cette semaine "pour que les éleveurs et les agriculteurs du Nigeria, dont le conflit pour l'accès à la terre et aux ressources a alimenté les tensions religieuses, puissent trouver les moyens de faire des compromis et de résoudre leurs différends de manière non violente".

La foi dans les affaires

L'épiscopat rappelle que "les chrétiens ne sont pas seulement chrétiens lorsqu'ils prient ou servent dans un ministère à but non lucratif", mais que leur foi doit s'étendre à toutes les sphères de leur vie. Cela signifie que "les catholiques cherchent aussi à vivre leur foi dans leur vie professionnelle", mais pas seulement, ils "doivent pouvoir vivre leur religion de manière holistique". Chacun doit être libre de laisser sa foi le guider dans ses affaires quotidiennes, y compris au travail et dans les affaires".

L'USCCB explique que les conflits entre le monde du travail et la liberté religieuse "peuvent survenir lorsqu'un employé demande des aménagements pour ses pratiques, comme une exception aux règles vestimentaires afin de porter certains vêtements religieux ou une demande d'adaptation des horaires à certains jours ou à certaines heures, comme le sabbat ou certains moments de prière". Un autre type de conflit "concerne les cas où l'entreprise elle-même entre en conflit avec la politique du gouvernement", comme les régimes de soins de santé considérés comme immoraux ou les discours qui vont à l'encontre des convictions religieuses. "Dans tous ces cas, une culture qui embrasse le don divin de la liberté est une culture qui laisse autant d'espace que possible aux personnes pour participer à la vie professionnelle conformément à leurs convictions religieuses".

Immigrants

Les évêques évoquent l'équilibre délicat entre la défense des frontières nationales et le respect de la dignité de toutes les personnes. Parallèlement aux actions des institutions publiques, l'Église cherche également à répondre aux besoins des migrants, allant "de la satisfaction des besoins de base à l'aide à la réinstallation et à l'offre de services juridiques pour aider les nouveaux arrivants à explorer les attentes du pays d'accueil".

Cependant, certains de ces services chrétiens font l'objet d'attaques juridiques "parce que l'Église refuse de faciliter les avortements pour les enfants dont elle s'occupe, alors que dans d'autres endroits, les gouvernements des États ont adopté ou proposé des lois interdisant l'"asile" ou le transport des immigrés sans papiers, même lorsque l'"asile" consiste simplement à fournir un endroit sûr pour dormir, ou que le transport consiste simplement à se rendre à la messe, ce qui pourrait essentiellement criminaliser une grande partie du ministère de l'Église en faveur des immigrés".

L'USCCB estime qu'"une nation qui embrasse le don divin de la liberté respectera la dignité de toutes les personnes et permettra à l'Église de remplir sa mission auprès des personnes vulnérables, y compris les migrants et les réfugiés".

Soins de santé catholiques

Les évêques rappellent le grand dévouement de l'Église envers les malades à travers des "institutions dédiées à la médecine et à l'accompagnement des mourants". Aujourd'hui, cependant, les hôpitaux et les professionnels catholiques sont confrontés à un certain nombre de défis, dont certains portent atteinte à la liberté religieuse.

"Des militants ont cherché à saper la mission de l'Église en obligeant les hôpitaux catholiques à pratiquer des interventions qui détruisent la vie humaine et portent atteinte à la dignité humaine, telles que la stérilisation, la chirurgie de changement de sexe et même l'avortement, et des personnes de foi travaillant dans des institutions laïques peuvent être obligées de pratiquer des avortements".

Les modifications apportées par le gouvernement américain aux réglementations fédérales ont, dans de nombreux cas, entraîné l'élimination des "protections de la conscience" pour les établissements et le personnel de santé. L'USCCB souligne qu'"une culture qui accueille le don de la liberté de Dieu est une culture qui respecte la conscience des hôpitaux et des professionnels qui cherchent à accomplir le ministère de guérison du Christ".

Prier, réfléchir et agir pour la liberté religieuse

Parallèlement aux réflexions de l'USCCB, les évêques encouragent chaque jour une intention de prière et une action concrète pour donner de la visibilité à la liberté religieuse.

Toutes les informations sur cette initiative sont disponibles à l'adresse suivante Anglais et en Espagnolsur le site de la Conférence épiscopale.

États-Unis

Les journalistes catholiques doivent proclamer le message du Christ

Le cardinal Wilton D. Gregory, archevêque de Washington, s'est adressé aux journalistes et autres professionnels des médias lors de la conférence annuelle de l'Association catholique des médias.

Jennifer Elizabeth Terranova-20 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le cardinal Wilton D. Gregory, archevêque de Washington, a célébré la messe à l'église. basilique du sanctuaire national de l'Assomption de la Vierge Marieà Baltimore. L'eucharistie s'est déroulée pendant la Conférence annuelle de l'Association catholique des médias (CMA), qui s'est tenue du 6 au 9 juin. Le message du cardinal aux journalistes et aux professionnels des médias était clair : annoncer la "bonne nouvelle" et rester fidèle à la vérité.

L'Association catholique des médias est une organisation de professionnels catholiques des médias dont la mission est de soutenir, d'enrichir et d'aider ses membres à développer leurs compétences pour communiquer efficacement l'Évangile.

La mission du journalisme moderne

Le cardinal Gregory a parlé des défis auxquels sont confrontés les communicateurs catholiques et les a exhortés à "adhérer aux principes les plus élevés de votre profession ... et à être diligents dans vos recherches, honnêtes dans votre politique éditoriale, compétents dans votre utilisation des médias modernes, mais toujours motivés par la vérité du Christ, qui est trop souvent seulement chuchotée dans des salles fermées ou parlée dans l'obscurité. Vous êtes des personnes qui apportent toute la force du journalisme moderne à la tâche de révéler le dessein de Dieu pour nous dans le Christ".

La compétence est essentielle, a déclaré le cardinal Gregory, mais les communicateurs catholiques doivent être plus que "des reporters compétents et des enregistreurs d'événements religieux...". Il a encouragé l'auditoire à rester ferme dans son appel à proclamer la vérité malgré le climat actuel de la société. "Soyez réconfortés en sachant que les gens peuvent encore écouter avec plaisir la vérité des enseignements du Seigneur, même dans notre monde souvent cynique".

L'amour de la vérité

Son Éminence a également rappelé aux journalistes catholiques que "vous avez la grande opportunité de rapporter une parole de vérité qui a changé votre propre vie. C'est l'amour de cette vérité qui vous motive à révéler ces choses cachées afin qu'elles puissent - à leur tour - changer la vie des autres".

Le cardinal Gregory a également exprimé sa gratitude pour le travail de l'AMC, car les bonnes nouvelles sont toujours porteuses d'espoir et créent de la lumière dans les ténèbres. Il a également prié pour les membres de l'AMC décédés au cours de l'année écoulée.

Monde

Thierry Bonaventura : "Le Synode est venu pour impliquer tout le peuple de Dieu".

Thierry Bonaventura revient sur les temps forts du Synode dans cet entretien avec Omnes. Il nous explique notamment comment s'est déroulé le processus de préparation, quelles initiatives ont émergé en cours de route, quels ont été les principaux défis, comment les critiques ont été traitées et quelles sont les prochaines étapes à franchir.

Giovanni Tridente-20 juin 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Thierry Bonaventura est le responsable de la communication du Synode des évêques 2021-2023.

En juin dernier, la publication de la Instrumentum laboris pour la première session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, qui se tiendra à Rome du 4 au 29 octobre 2023. Un voyage qui a commencé il y a plus de deux ans et qui a impliqué de nombreuses personnes de la réalité ecclésiale dans différentes étapes, d'abord locales puis internationales.

Une mobilisation dans laquelle la communication a joué un rôle essentiel, car elle a permis d'impliquer le plus grand nombre, la manifestation du peuple de Dieu. Dans cet entretien accordé à Omnes, Thierry Bonaventura, chargé de la communication du Synode, nous raconte à chaud ce qu'a représenté pour le monde ce long parcours synodal initié par le pape François.

Dans quelques mois, les travaux de la première session de l'Assemblée générale ordinaire du Synode commenceront, un parcours qui a débuté en 2021. ¿Qu'est-ce que cela signifie pour vous de gérer ce processus de manière communicative ?

-Ces mots me viennent à l'esprit : le processus a été un défi, mais surtout un cadeau. Je suis arrivé au Secrétariat général du Synode en août 2021, c'est-à-dire deux mois avant l'ouverture officielle du processus synodal. Comme la plupart des fidèles, je ne connaissais guère le Synode et la synodalité. J'ai dû faire face à un nouvel environnement, à la fois vaste et complexe : le Vatican, avec ses structures et procédures internes parfois compliquées. J'ai entrepris de rendre tangible et cohérente l'invitation du pape François à promouvoir une Église ouverte à l'écoute, proche, comme le bon Samaritain, des souffrances de ce monde, des personnes éloignées ou indifférentes au message de salut du Christ. D'une manière ou d'une autre, il devait contribuer à donner une nouvelle image à une structure ecclésiale que les gens perçoivent comme un peu distante.

Nous supposons qu'il avait le soutien de ses supérieurs ?

-Je suis reconnaissant d'avoir pu compter sur un secrétaire général qui a soutenu certaines de mes idées et qui m'a toujours appuyé. C'est ce qui a fait la différence. Depuis lors, je n'ai jamais cessé de travailler ! Il y a eu beaucoup de réunions, plus de défis, mais aussi plus de satisfactions, qui ont ensuite influencé mon travail de communication. Permettez-moi de vous donner un exemple concret. 

Le pape avait ouvert le processus synodal le 10 octobre et avait demandé à tous les diocèses du monde de commencer le processus, en marquant le début par une célébration diocésaine. Étant donné mon manque de préparation, j'ai eu l'intuition de diffuser un numéro WhatsApp par le biais d'une lettre d'information que je venais d'ouvrir. J'ai reçu des centaines de messages avec des photos, de courts témoignages, des homélies et d'autres documents, dont certains de très grande qualité, préparés directement par les diocèses. C'est ainsi qu'est née l'idée de créer le portail synodresources.orgoù recueillir toutes ces informations. 

C'est alors que j'ai compris que ma façon de communiquer ne pouvait être que participative, réalisée non pas par le biais des médias mais par le biais de la communication. pour mais ensemble avec des collègues des conférences épiscopales, des diocèses, des paroisses, des associations, des congrégations religieuses...

Comment répondre à la perplexité de ceux qui s'efforcent de comprendre le sens véritable du Synode ?

-Pendant longtemps, la Synode des évêques était perçu comme une réalité lointaine, une prérogative des évêques, traitant de questions certes très importantes, mais qui n'étaient pas toujours vécues par le commun des mortels avec la même urgence que celle des soi-disant "initiés". Souvent, le Synode était réduit au document de travail, à la célébration de l'événement et à l'attente d'un document final du Pape, connu sous le nom d'exhortation post-synodale.

Le pape François a voulu redonner cet important instrument de discernement à l'ensemble de l'Église. Déjà lors des deux assemblées spéciales sur la famille, il avait invité les fidèles à y participer en envoyant un formulaire. En 2018, avec la Constitution apostolique Episcopalis CommunioIl a actualisé le déroulement du Synode : d'un événement, il est devenu un processus dans lequel il est important d'impliquer tout le peuple de Dieu qui compose l'Église. 

Cette large participation du Peuple de Dieu, dont les évêques sont aussi une expression, n'est en réalité que le développement naturel de l'ecclésiologie du Peuple de Dieu du Concile Vatican II, qui a été quelque peu atténuée par une ecclésiologie qui concevait la communion dans l'Église avant tout comme une communion hiérarchique. Mais d'un autre côté, il ne faut pas oublier que le clairvoyant saint Paul VI avait déjà suggéré une évolution de la structure au moment même de sa constitution.

Les critiques et les malentendus n'ont pas manqué tout au long des préparatifs. Comment avez-vous géré tout cela ? 

-Avec respect, sérieux et charité. Le pape François nous a demandé d'écouter tout le monde et nous l'avons fait. Nous avons écouté ceux qui participent activement à la vie de l'Église, mais aussi ceux qui s'en sont éloignés pour diverses raisons. Nous avons également écouté les silences de ceux qui ne se sont pas sentis interpellés et de ceux qui n'ont pas voulu s'impliquer dans le processus synodal. Je crois que les gens ont aujourd'hui besoin d'une Église authentique, et en tant que secrétariat du Synode, nous avons essayé d'être authentiques en écoutant les critiques, les incompréhensions et les craintes des individus et des groupes. 

Tous ces points de vue doivent être pris au sérieux. Ils sont fondamentaux pour le processus synodal. Je craindrais qu'il n'y ait pas de débats et de malentendus, car cela ne montrerait pas le visage d'une Église vivante. Sur le plan de la communication, je n'ai jamais fermé la porte à un collègue qui critiquait le processus, car je crois au dialogue. Ce qui est important, c'est que les personnes qui sont sceptiques ou critiques à l'égard du processus manifestent réellement une volonté de comprendre, de cheminer ensemble. Je suis absolument convaincu que, quels que soient mes arguments ou mes convictions, le véritable protagoniste de ce processus est l'Esprit Saint. C'est lui qui permettra une conversion progressive du cœur de mon interlocuteur. 

Pour moi, telle devrait être l'attitude de ceux qui ont pour tâche de mener à bien la communication de l'Église d'un point de vue institutionnel : être vrai et authentique, faire et donner le meilleur de soi-même afin d'aider avant tout les collègues journalistes à mieux faire leur travail.

Quelles sont les coulisses d'une "machine" qui a mobilisé et mobilisera des milliers de personnes, qui représentaient en fait la véritable écoute du peuple de Dieu voulue par le Pape François ?

-Beaucoup d'enthousiasme, d'excitation, mais aussi un peu d'inquiétude. Je pense que chez beaucoup de personnes du secrétariat ou des commissions qui travaillent avec nous, nous percevons un grand enthousiasme accompagné d'un sentiment de gratitude, parce que nous sommes conscients de vivre quelque chose de spécial, d'historique, dans la vie de l'Église.

Non seulement la réflexion, mais aussi la pratique de la synodalité au sein de l'Église deviennent de plus en plus importantes, tout comme la compréhension de ce Synode sur ce sujet, si difficile à saisir pour ceux qui ne sont pas familiers avec l'ecclésiologie. Il est clair que les questions d'organisation occupent désormais une grande partie de notre temps, mais ce n'est pas tout. 

Nous voulons faire de notre mieux pour offrir un bon accueil aux participants, aux nombreux groupes diocésains et paroissiaux, aux associations et aux congrégations religieuses qui nous demandent comment prendre une part active à la réunion d'octobre prochain. En bref, il y a un grand désir de mettre en pratique la synodalité, de s'écouter les uns les autres, de travailler et de prendre des décisions ensemble pour le bien de l'Église. 

Voyez-vous un risque ? 

-Le risque serait de ne pas faire comprendre que le Synode ne porte pas sur une question spécifique, mais sur l'Église en tant que synode et sur les mesures à prendre pour mieux vivre la communion et partager la mission de proclamer le Christ et de construire le Royaume de Dieu avec la participation de tous. Le jugement de l'événement devrait dépendre de cela et non de la résolution d'une question spécifique.

Quelles sont les mesures les plus immédiates à prendre en faveur de l'Assemblée ?

-Tout d'abord, la publication de l'avis de l'Union européenne sur l'état d'avancement de la mise en œuvre de la réforme de l'UE. Instrumentum LaborisCela signifie la remise au peuple de Dieu du document qui servira à la préparation et à la discussion des participants à l'Assemblée. Puis la publication de la liste des participants, qui créera des liens entre le peuple de Dieu et les évêques appelés à le représenter.

Culture

La "Croix des clous" de Coventry

Une "mémoire historique" fondée sur la réconciliation entre les nations et les peuples, avec l'idée de "guérir les blessures de l'histoire".

José M. García Pelegrín-20 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Dans la nuit du 14 au 15 novembre 1940, l'armée de l'air allemande (Luftwaffe) a bombardé la ville anglaise de Coventry dans le cadre de la "bataille d'Angleterre" de la Seconde Guerre mondiale. Coventry, ville située à 153 kilomètres au nord-ouest de Londres, abritait de grandes entreprises qui fournissaient l'armée de l'air britannique (Royal Air Force, RAF), qu'Hitler tentait de neutraliser comme condition préalable à l'occupation prévue.

Cette nuit-là, 449 avions de bombardement ont largué des centaines de milliers de bombes ; 550 personnes ont été tuées et plusieurs milliers blessées. La ville et la cathédrale anglicane ont été réduites à l'état de ruines. La cathédrale est restée dans son état de ruine comme un symbole des terribles conséquences du bombardement.

Mais la cathédrale de Coventry a également été le théâtre d'un symbole, non pas de destruction, mais de réconciliation. Lors des travaux d'enlèvement, de gros clous en fer ont été trouvés dans les décombres, qui soutenaient à l'origine les lourdes poutres de la voûte de la nef depuis le XIVe siècle. Trois de ces clous ont été utilisés pour former une croix.

C'est ainsi qu'est né le symbole de la "Croix des clous" à Coventry, qui se dresse toujours sur l'autel en ruine et qui devait être le symbole originel d'un mouvement de réconciliation. Dans son discours radiodiffusé de Noël 1940, le doyen de l'époque, Richard Howard, a appelé les Anglais, depuis les ruines de la cathédrale, à ne pas chercher à se venger, mais à œuvrer pour la réconciliation. Peu après, il fit inscrire les mots FATHER FORGIVE sur le mur du chœur en ruines.

Dresde, Berlin et Hambourg

Depuis Coventry, des "croix à clous" ont commencé à être envoyées aux villes allemandes détruites pendant la guerre, en l'occurrence par les avions britanniques et américains. Les villes de Dresde, Berlin et Hambourg revêtent une importance particulière.

À Dresde, les raids aériens britannico-américains du 13 au 15 février 1945 ont complètement détruit la ville, y compris la célèbre Frauenkirche, qui n'a été reconstruite qu'en 2005.

Croix à clous. Église commémorative de Berlin

À Berlin, c'est l'église commémorative - ainsi appelée parce que l'empereur Guillaume II l'a fait construire en mémoire de son grand-père Guillaume Ier - qui a été laissée en ruines après les raids aériens de la Seconde Guerre mondiale. Après la guerre, de nouveaux bâtiments modernes ont été associés aux ruines de l'une des tours.

L'église Saint-Nicolas de Hambourg a également été laissée en ruines en guise de mémorial. Dans ces trois églises, on trouve encore des croix cloutées.

Le mouvement s'est étendu et en 1974 a été fondée la "Communauté internationale de la Croix des Clous", qui s'étend sur les cinq continents, des pays européens comme la Bosnie-Herzégovine à l'Australie, en passant par les États-Unis et le Canada, la Jordanie et le Soudan. Son objectif principal est de "guérir les blessures de l'histoire".

Dans la prière de réconciliation

La communauté internationale de la croix des clous est spirituellement unie par trois éléments : tout d'abord, ce que l'on appelle la "croix des clous". prière de réconciliationLa Croix des Clous, formulée en 1958 et priée depuis lors le vendredi à 12 heures dans les ruines de l'ancienne cathédrale de Coventry et dans de nombreux "centres de la Croix des Clous" à travers le monde :

"Tous ont péché et n'ont pas atteint la gloire de Dieu (Rm 3,23).

La haine qui divise nation contre nation, race contre race, classe contre classe,

Père, pardonne-moi.

Le désir avide des peuples et des nations de posséder ce qui ne leur appartient pas,

Père, pardonne-moi.

L'ambition qui exploite le travail des hommes et des femmes et dévaste la terre,

Père, pardonne-moi.

Notre envie du bien-être et du bonheur des autres,

Père, pardonne-moi.

Notre indifférence au sort des sans-abri et des personnes déplacées,

Père, pardonne-moi.

Une cupidité qui déshonore le corps des hommes, des femmes et des enfants,

Père, pardonne-moi.

L'orgueil qui nous pousse à n'avoir confiance qu'en nous-mêmes, et non en Dieu,

Père, pardonne-moi.

Mais soyez bons les uns envers les autres, tendres, vous pardonnant mutuellement, comme Dieu vous a pardonné dans le Christ (Eph. 4,32)."

Service commun pour la réconciliation et Saint Benoît

Le deuxième élément est le "service commun pour la réconciliation dans les zones de conflit du monde" et le troisième, ce que l'on appelle la "règle de vie", qui trouve son origine dans la règle de saint Benoît de Nursie : "La prière et le travail (ora et labora), la piété et la vie sont compris comme une unité".

La "Communauté de la Croix des Clous en Allemagne" ("Nagelkreuzgemeinschaft in Deutschland e.V.") a été fondée en 1991 en tant que communauté œcuménique. Elle compte actuellement 78 centres, principalement des églises évangéliques, mais aussi quelques églises catholiques comme Sainte-Barbara à Munich, ainsi que d'autres institutions dédiées à la mémoire historique.

Dans son programme, il est dit : "La croix des clous nous met encore et toujours au défi, nous les Allemands, de faire face à notre passé et au présent tendu dans un esprit de vérité et de réconciliation. Dans les villes où nous vivons, nous voulons vivre "l'esprit de Coventry".

Les dernières institutions à avoir reçu la "croix de clous" de Coventry en Allemagne sont l'église évangélique St. Michael à Jena, qui est devenue le 77e centre symbolique de la communauté allemande ; le 19 mars, elle a été remise par le doyen de Coventry John Witcombe. Plus récemment, le 29 mai, John Witcombe a remis une croix à clous à la cathédrale évangélique de Brunswick (Braunschweig).

Vatican

Le pape fait l'éloge de Blaise Pascal dans la lettre "Sublimitas et miseria hominis".

À l'occasion du quatrième centenaire de la naissance du philosophe français Blaise Pascal (1623-1662), le pape François a salué sa figure dans une lettre intitulée "Grandeur et misère de l'homme", qui rend hommage à cet "infatigable chercheur de vérité". Le cardinal José Tolentino de Mendonça, préfet du dicastère pour la culture et l'éducation, a souligné "son exquise charité envers les pauvres et les malades".

Francisco Otamendi-19 juin 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Dans son Lettre Sublimitas et miseria hominis", le pape met en lumière, entre autres aspects de la vie et de l'œuvre du penseur français Blaise Pascal, comme le "...".Pensées"(Pensées), la recherche de la vérité. "La grandeur et la misère de l'homme constituent le paradoxe au cœur de la réflexion et du message du philosophe", "né il y a quatre siècles, le 19 juin 1623, à Clermont, dans le centre de la France. Dès son enfance et tout au long de sa vie, il a cherché la vérité", écrit le Saint-Père.

"C'est avec raison qu'il a tracé ses signes, en particulier dans les domaines des mathématiques, de la géométrie, de la physique et de la philosophie", décrit le souverain pontife. "Il a fait des découvertes extraordinaires dès son plus jeune âge, au point d'atteindre une renommée considérable. Mais il ne s'est pas arrêté là. Dans un siècle de grands progrès dans de nombreux domaines scientifiques, accompagnés d'un esprit croissant de scepticisme philosophique et religieux, Blaise Pascal s'est montré un infatigable chercheur de vérité, et en tant que tel, il est toujours resté "inquiet", attiré par des horizons nouveaux et plus vastes".

Le site cardinal José Tolentino de Mendonça a donné quelques clés de la Lettre dans la Sala Stampa du Vatican. Tout d'abord, la connaissance que Pascal a du pape François. "Le Saint-Père, un amoureux de la 'Pensées". admirateur de Pascal depuis toujours (...), a décidé d'honorer sa figure par une lettre apostolique au titre captivant de "Sublimitas et miseria hominis" - c'est-à-dire "Grandeur et misère de l'homme". 

"Charité exquise envers les pauvres et les malades".

Le cardinal José Tolentino de Mendonça a ensuite déclaré : "Je voudrais souligner comment, dans le texte de la lettre papale, le pape François met en évidence certains aspects, peut-être moins connus, du grand philosophe. Tout d'abord, son exquise charité envers les pauvres et les malades. La vie de Pascal a été parsemée de gestes concrets de charité et d'amour envers les faibles, les malades et les personnes souffrantes". 

Ce comportement, qu'il n'a pas rendu public", a ajouté le préfet du Dicastère pour l'éducation et la culture du Saint-Siège, "était certainement teinté de sa propre expérience de la douleur et de la maladie - il suffit de penser à sa prière "pour le bon usage de la maladie" en 1659 - mais c'était aussi la recherche, en termes concrets, d'une manière d'exprimer sa gratitude pour la grâce divine qui était entrée sans mérite dans ce qu'il considérait comme sa petitesse humaine".

"Cela montre que Pascal n'a jamais séparé sa foi en Dieu des œuvres concrètes en faveur de ses frères, et aide à comprendre la complexité de sa relation avec les théories jansénistes, qu'il a connues en lisant 'Augustinus' de Jansenius et en fréquentant le cercle de Port Royal", a déclaré le cardinal José Tolentino de Mendonça, qui était accompagné de François-Xavier Adam, directeur de l'Institut d'études et de recherches en sciences sociales de l'Université de Paris, et qui a assisté à la cérémonie d'ouverture de la conférence de presse. Institut français - Centre Saint Louis, entre autres personnalités.

"Stimuler les chrétiens de notre temps".

Voici quelques-unes des caractéristiques de la vie et de l'œuvre du penseur français Blaise Pascal (qui n'a vécu que 39 ans), que le Saint-Père François met en lumière dans sa lettre.

Tout d'abord, l'objectif. "Je suis heureux que la Providence me donne l'occasion de lui rendre hommage et de mettre en lumière ce qui, dans sa pensée et dans sa vie, me paraît propre à stimuler les chrétiens de notre temps et tous nos contemporains de bonne volonté dans la recherche du vrai bonheur : 'Tous les hommes cherchent le moyen d'être heureux. Il n'y a pas d'exception à cela, si différents que soient les moyens qu'ils emploient, ils tendent tous à cette fin", a déclaré le pape en citant Pascal. 

"Quatre siècles après sa naissance, Pascal reste pour nous le compagnon de route qui accompagne notre recherche du vrai bonheur et, selon le don de la foi, notre reconnaissance humble et joyeuse du Seigneur mort et ressuscité", commence François.

"Un amoureux du Christ qui s'adresse à tous. 

Le pape réfléchit ensuite à l'attrait de la figure du philosophe français. "Si Blaise Pascal est capable d'émouvoir le monde entier, c'est parce qu'il a parlé de la condition humaine d'une manière admirable. Il serait cependant trompeur de ne voir en lui qu'un spécialiste de la morale humaine, aussi brillant qu'il ait été. Le monument que constitue son PenséesL'"Église de Jésus-Christ", dont certaines formules isolées sont devenues célèbres, ne peut être vraiment comprise si l'on ignore que Jésus-Christ et l'Écriture Sainte en sont à la fois le centre et la clé". 

"En effet, si Pascal a commencé à parler de l'homme et de Dieu, poursuit le pape, c'est parce qu'il avait acquis la certitude que "non seulement nous ne connaissons Dieu que par Jésus-Christ, mais nous ne nous connaissons nous-mêmes que par Jésus-Christ ; nous ne connaissons la vie et la mort que par Jésus-Christ. En dehors de Jésus-Christ, nous ne connaissons ni notre vie, ni notre mort, ni Dieu, ni nous-mêmes. Ainsi, sans l'Écriture, qui n'a que Jésus-Christ pour objet, nous ne savons rien et nous ne voyons que des ténèbres", cite encore le pape. 

Cela en vaut vraiment la peine

C'est la raison pour laquelle je propose à tous ceux qui veulent continuer à chercher la vérité - une tâche qui ne s'achève jamais dans cette vie - d'écouter Blaise Pascal, un homme d'une intelligence prodigieuse qui a voulu nous rappeler qu'en dehors des objectifs de l'amour, il n'y a pas de vérité qui vaille : "Nous ne faisons pas une idole de la vérité elle-même, parce que la vérité sans la charité n'est pas Dieu et est son image et une idole qui ne doit pas être aimée ni adorée"".

Pascal nous met ainsi en garde contre les fausses doctrines, les superstitions ou les licences qui éloignent beaucoup d'entre nous de la paix et de la joie durables de Celui qui veut que nous choisissions "la vie et le bonheur" et non "la mort et la misère" (Dt 30, 15)", ajoute le Pontife.

La grandeur de la raison humaine 

Un autre aspect sur lequel le pape François réfléchit est celui du caractère raisonnable de la foi, et pour cela, outre Pascal, il cite saint Jean-Paul II et Benoît XVI.

"Dès l'âge de dix-sept ans, il (Pascal) a été en contact avec les plus grands scientifiques de son temps", déclare le pape. "En 1642, à l'âge de dix-neuf ans, il a inventé une machine arithmétique, prédécesseur de nos calculatrices. Blaise Pascal est extrêmement stimulant pour nous car il nous rappelle la grandeur de la raison humaine et nous invite à l'utiliser pour déchiffrer le monde qui nous entoure". 

" Le esprit de géométriequi est la capacité de comprendre en détail le fonctionnement des choses, lui servira tout au long de sa vie, comme l'a souligné l'éminent théologien Hans Urs von Balthasar : "Pascal est capable [...] d'atteindre, à partir des plans propres à la géométrie et aux sciences de la nature, la précision très différente propre au plan de l'existence en général et de la vie chrétienne en particulier".

Et François de préciser : "Cette pratique confiante de la raison naturelle, qui l'a rendu solidaire de tous ses frères en quête de vérité, lui permettra de reconnaître les limites de l'intelligence elle-même et, en même temps, de s'ouvrir aux raisons surnaturelles de la Révélation, selon une logique du paradoxe qui est sa particularité philosophique et le charme littéraire de ses Pensées : "Il en a coûté autant à l'Église de prouver que Jésus-Christ était homme contre ceux qui le niaient, que de prouver qu'il était Dieu ; et les possibilités en étaient également grandes"".

Le sens de notre vie, le rejet de la présomption

La raison humaine est sans aucun doute une merveille de la création, qui distingue l'homme de toutes les autres créatures, car "l'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau qui pense"", dit encore François en citant Pascal. Et il poursuit : "Nous comprenons alors que les limites des philosophes seront simplement les limites de la raison créée. Car autant Démocrite disait : "Je vais parler de tout", autant la raison seule ne peut résoudre les questions les plus hautes et les plus urgentes". 

Le Pape demande ensuite : "Quel est en effet, au temps de Pascal comme aujourd'hui, le thème qui nous importe le plus ? C'est celui du sens plein de notre destin, de notre vie et de notre espérance, celui d'un bonheur qu'il n'est pas interdit de concevoir comme éternel, mais que seul Dieu est autorisé à accorder : "Rien n'est si important à l'homme que son état ; rien ne lui inspire tant de crainte que l'éternité"" (nouvelle citation de Pascal). 

La "nuit de feu

"Comme l'a rappelé saint Jean-Paul II dans son encyclique sur le rapport entre la foi et la raison, mentionne François, des philosophes comme Blaise Pascal se sont distingués par leur refus de toute présomption, ainsi que par le choix d'une posture faite d'humilité et de courage. Ils ont expérimenté que "la foi libère la raison de la présomption". Avant la nuit du 23 novembre 1654, il est clair que Pascal ne doute pas de l'existence de Dieu. Il sait aussi que ce Dieu est le bien suprême ; ce qui lui manque et ce qu'il espère, ce n'est pas le savoir mais le pouvoir, pas la vérité mais la force".

"Or, cette force lui est donnée par la grâce ; il est attiré, avec certitude et joie, par Jésus-Christ (...) "Comme toute conversion authentique, celle de Blaise Pascal se fait dans l'humilité, qui nous libère 'de notre conscience isolée et de notre autoréférentialité'". Cet épisode, celui de sa conversion, a eu lieu à la date citée par le Pape, en 1654, et est connu aujourd'hui encore comme sa "Nuit de feu" ("...").Nuit de feu").

"Cette expérience mystique, qui lui fit verser des larmes de joie, fut si intense et décisive pour lui qu'il la consigna sur un papier précisément daté, le "Mémorial", qu'il avait cousu dans la doublure de son manteau et qui fut découvert après sa mort", a déclaré le Souverain Pontife.

Rejet du fidéisme

Dans la lettre apostolique, le pape se réfère à ces mots de Benoît XVI : "La tradition catholique, depuis le début, a rejeté ce qu'on appelle le fidéisme, qui est la volonté de croire contre la raison". Dans cette ligne, Pascal est profondément attaché au "caractère raisonnable de la foi en Dieu", non seulement parce que "l'esprit ne peut être forcé de croire ce qu'il sait être faux", mais aussi parce que "si nous offensons les principes de la raison, notre religion sera absurde et ridicule"", affirme Pascal, commenté par le pape. 

"Mais si la foi est raisonnable, elle est aussi un don de Dieu et ne peut être imposée", ajoute le Saint-Père : "On ne prouve pas qu'il faut aimer en soumettant les causes de l'amour à la méthode, ce serait ridicule", souligne Pascal avec la finesse de son humour, en établissant un parallèle entre l'amour humain et la manière dont Dieu se manifeste à nous.

Rien d'autre que l'amour, "qui propose mais ne s'impose pas - l'amour de Dieu ne s'impose jamais", Jésus a rendu témoignage à la vérité (cf. Jn 18,37) mais "n'a pas voulu l'imposer par la force à ceux qui le contredisaient". C'est pourquoi "il y a assez de lumière pour ceux qui veulent seulement voir, et assez d'obscurité pour ceux qui ont une disposition contraire". 

Il poursuit en affirmant que "la foi est différente de la preuve. Cette dernière est humaine, alors que la première est un don de Dieu". Il est donc impossible de croire "si Dieu n'incline pas notre cœur". Même si la foi est d'un ordre supérieur à la raison, cela ne signifie certainement pas qu'elle s'y oppose, mais qu'elle la dépasse infiniment", écrit le pape.

Résumant cet aspect, François écrit que "lire l'œuvre de Pascal, ce n'est pas d'abord découvrir la raison qui éclaire la foi, c'est se mettre à l'école d'un chrétien à la rationalité peu commune, qui a su d'autant mieux rendre compte d'un ordre établi par le don de Dieu supérieur à la raison".

Mort de Pascal : sacrements, dernières paroles

Décrivant la fin de sa vie, le pape raconte que "très malade et sur le point de mourir, il a demandé à recevoir la communion, mais cela n'a pas été possible immédiatement. Il supplia alors sa sœur : "Puisque je ne peux pas communier avec ma tête [Jésus-Christ], je voudrais communier avec mes membres". Et "il avait un grand désir de mourir en compagnie des pauvres". Peu avant son dernier souffle, le 19 août 1662, on dit de lui qu'il est mort "avec la simplicité d'un enfant". Après avoir reçu les sacrements, ses dernières paroles furent : "Que Dieu ne m'abandonne jamais". 

"Que son œuvre lumineuse et les exemples de sa vie, si profondément immergée en Jésus-Christ, nous aident à suivre jusqu'au bout le chemin de la vérité, de la conversion et de la charité. Car la vie d'un homme est très courte : 'Éternellement joyeux pour un jour de souffrance sur la terre'", conclut le pape François.

Cardinal Mendonça : "L'honnêteté de Pascal".

Dans la présentation mentionnée au début, le cardinal José Tolentino de Mendonça a également souligné que "Pascal était un vrai réaliste capable d'affronter la misère et la grandeur de l'homme. Les réponses à cette misère réelle et à cette soif de grandeur de l'homme se trouvaient dans la révélation individuelle d'un Dieu personnel".

"Avant la 'Nuit de feuPascal croyait déjà en Dieu, mais cette nuit-là, il eut l'illumination de reconnaître dans le péché le symbole du manque de désir de Dieu. De cette expérience mystique sont nés les concepts d'orgueil et d'humilité et, surtout, la catégorie du "cœur" qui lui était si chère".

"Ce que le pape François a voulu célébrer, c'est avant tout l'honnêteté de Blaise Pascal, qui aimait la phrase 'il faut être sincère, vrai'", a ajouté le pape. cardinal José Tolentino de Mendonça.

L'auteurFrancisco Otamendi

Écologie intégrale

Un festival pour rappeler que l'eau est un droit fondamental

Un Festival entièrement dédié à "l'eau sœur", inspiré par le contenu de l'Encyclique Laudato si' du Pape François sur le soin de notre maison commune, aura lieu dans les prochains jours à Montefiascone, une petite ville d'origine étrusque située à une centaine de kilomètres de Rome.

Giovanni Tridente-19 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Du 22 au 25 juin, des politiciens, des experts en écologie, des spécialistes de l'environnement et des artistes se succéderont dans des spectacles, des débats, des expositions et des conférences, inscrivant le thème de l'environnement dans une perspective universelle, considérant la création comme un "bien commun qui doit être défendu dans le temps présent et pour les générations futures", expliquent les organisateurs.

L'initiative est promue pour la troisième année par l'association "Rocca dei Papi", fondée en décembre 2019 par Mgr Fabio Fabene, alors sous-secrétaire du Synode des évêques et aujourd'hui secrétaire du Dicastère pour les causes des saints. Elle tire son nom de la forteresse médiévale qui domine la vallée de Viterbe, en conservant des traces d'établissements préchrétiens.

Pendant de nombreux siècles, la Rocca a été un centre à partir duquel les papes administraient les affaires politiques de leurs dominations en Italie centrale. L'association qui porte son nom, quant à elle, a été créée pour promouvoir un territoire qui, pour ses qualités géomorphologiques, historiques, culturelles, artistiques et anthropologiques, ainsi que pour sa riche tradition religieuse, se prête bien à la communication et à la diffusion des principes liés à l'entretien de la maison commune dans le sillage du magistère du pape François.

L'eau au centre

L'édition de cette année, consacrée comme nous l'avons dit au thème de l'eau, sera inaugurée par une conférence d'ouverture de l'économiste Stefano Zamagniancien président de la Académie pontificale des sciences sociales et l'un des "pères" de l'économie civile, très apprécié par Benoît XVI et Bergoglio.

Elle sera suivie d'une représentation théâtrale et d'une représentation du chœur de la chapelle papale d'Assise. Le lendemain, plusieurs professionnels discuteront de la valorisation des sols et de la protection des ressources hydriques à la disposition des citoyens, tandis que l'après-midi, l'évêque de Viterbe (diocèse auquel appartient la commune de Montefiascone) donnera une conférence sur l'eau en tant que "don qui étanche la soif et donne la vie". D'autres discours exploreront le thème de l'eau dans la communication, les affaires et l'art.

Laudato si'

La référence à l'eau dans le Encyclique Laudato si' apparaît 39 fois, dès les premières lignes. Il est présent en référence aux "blessures" infligées à la création par les nombreux types de pollution, et il y a également toute une section consacrée à ce qui est appelé "une question d'importance primordiale", comme dans les numéros 28 à 31. Par exemple, il est question de la pauvreté de l'eau publique en Afrique et du problème de sa "qualité" par rapport à l'eau disponible pour les pauvres, ce qui engendre non seulement des souffrances, mais aussi, dans certains cas, une mortalité infantile.

Dans sa deuxième encyclique, le pape François affirme sans ambiguïté que l'accès à l'eau potable est "un droit humain essentiel, fondamental et universel", une condition pour l'exercice de tous les autres droits, et qu'en tant que tel, il doit être absolument sauvegardé. Ne serait-ce que parce que l'eau elle-même, tout comme, par exemple, le sol et les montagnes, "est une caresse de Dieu" (n. 84).

L'époque de la création

Un avertissement à la communauté internationale (voir nn. 164-175) qui est également réitéré dans le récent message pour la prochaine Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, qui aura lieu comme d'habitude le 1er septembre avec les autres communautés chrétiennes. Le thème de cette année s'inspire des paroles du prophète Amos (5,24) : "Que la justice et le droit coulent comme un torrent éternel".

Une occasion de "créer un monde plus durable et plus juste" qui, selon le pape François, doit pour cela voir se transformer "nos cœurs", "nos styles de vie" et les "politiques publiques" qui régissent les sociétés. Des cœurs transformés en considérant la création non plus comme un "objet à exploiter", mais comme un "don sacré du Créateur" à sauvegarder.

En ce qui concerne les modes de vie, nous devons apprendre à moins gaspiller et à éviter les consommations inutiles, en améliorant les habitudes et les choix économiques et en "pratiquant la sobriété joyeuse".

Enfin, les politiques publiques, par lesquelles il est nécessaire de mettre fin à " l'ère des énergies fossiles " pour freiner le réchauffement climatique, un engagement que les dirigeants mondiaux ont pris à plusieurs reprises, tant avec l'Accord de Paris que lors des différents sommets de la COP, mais qui reste à ce jour non tenu.

"Vivons, travaillons et prions pour que la vie puisse à nouveau abonder dans notre maison commune", conclut le pape François dans son message, confiant ce renouveau à l'action de l'Esprit Saint.

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Le rôle des réseaux sociaux dans le monde d'aujourd'hui

Les médias sociaux ont révolutionné notre façon de communiquer et de nous connecter au monde, mais ils présentent également des dangers pour notre santé mentale et émotionnelle.

José Luis Pascual-19 juin 2023-Temps de lecture : 2 minutes

À l'ère du numérique, les médias sociaux sont devenus omniprésents dans notre vie quotidienne. Qu'il s'agisse de Facebook, TikTok, Twitter, YouTube, Instagram, WhatsApp ou Telegram, ces "autoroutes numériques" nous permettent de communiquer et de nous connecter avec des personnes du monde entier. Toutefois, en tant que membres de l'Église catholique, nous devons réfléchir à la manière dont notre utilisation des médias sociaux s'aligne sur nos valeurs en tant que disciples de Jésus-Christ. Dans le contexte de la publication du document "Vers une pleine présence - Réflexion pastorale sur l'interaction avec les médias sociaux".Dans ce numéro du Dicastère pour la Communication, 28 mai 2023, nous explorerons à la fois les avantages et les dangers de ces plateformes.

L'importance des réseaux sociaux

Les médias sociaux font désormais partie intégrante de notre vie. Qu'il s'agisse de partager des photos et des mises à jour de statut ou de se connecter avec des amis et des membres de la famille dans le monde entier, ils nous offrent la possibilité d'interagir avec d'autres personnes comme jamais auparavant.

Ils ont également un impact majeur sur la manière dont nous consommons les nouvelles et les informations. Nous ne dépendons plus uniquement des médias traditionnels pour nos informations quotidiennes : nous pouvons désormais accéder à un large éventail de sources et de perspectives différentes grâce à l'internet.

Un autre avantage clé du réseautage social est sa capacité à mettre en relation des personnes ayant des intérêts communs. Des groupes spécialisés sur tous les sujets imaginables sont disponibles du bout des doigts, ce qui nous permet de trouver des personnes partageant les mêmes idées, où qu'elles se trouvent.

Cependant, comme nous le verrons plus loin, il existe également des dangers potentiels liés à l'utilisation excessive ou inappropriée de ces plateformes numériques.

Les dangers des réseaux sociaux

Les dangers de la médias sociaux sont une réalité que nous ne pouvons ignorer.

L'une des plus importantes est l'exposition excessive à des contenus inappropriés. Les réseaux sont remplis d'images violentes, de langage vulgaire et de discours haineux.

Un autre risque est la dépendance. Passer trop de temps sur les écrans peut affecter notre capacité à nous concentrer sur d'autres activités importantes, comme le travail ou les études. En outre, passer trop d'heures devant un écran peut également avoir des effets négatifs sur notre santé mentale et physique.

Nous devrions également nous préoccuper de la protection de la vie privée en ligne. Nous partageons souvent trop d'informations personnelles sans nous rendre compte de la portée que cela peut avoir. Nous devons apprendre à discerner les informations qu'il est prudent de partager et celles que nous devons garder privées. Si nous apprécions les réseaux sociaux pour interagir avec d'autres utilisateurs, nous devons toujours être conscients des dommages émotionnels, voire psychologiques, qui peuvent être causés par une mauvaise utilisation de ces ressources technologiques.

Comment utiliser les médias sociaux de manière positive

Les réseaux sociaux peuvent être très utiles pour entrer en contact avec d'autres personnes et il est important que nous apprenions à les utiliser de manière positive.

Tout d'abord, il est essentiel de faire preuve de discernement quant au type de contenu que nous partageons. Nous devons nous assurer que ce que nous publions n'offense ni ne blesse personne. Nous devons également veiller à notre vie privée et à la sécurité de nos données personnelles.

Nous pouvons également utiliser les réseaux pour diffuser des messages positifs et promouvoir des causes justes. Nous contribuons ainsi au bien-être collectif et à la promotion d'une culture de la solidarité.

Il est également important de réfléchir à la manière dont nous interagissons avec les autres utilisateurs. Nous devons traiter les autres avec respect et empathie, en évitant les commentaires blessants ou discriminatoires.

À l'instar du bon samaritain, nous pouvons devenir de véritables missionnaires en ligne si nous prenons le temps de réfléchir à nos interactions sur les médias sociaux et si nous nous efforçons de faire preuve d'amour et de compassion à l'égard de tous ceux que nous rencontrons.

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Raymond StudzinskiLa Bible est une rencontre avec le divin".

Que nous soyons catholiques ou non, nous connaissons tous la Bible, mais pour les chrétiens, ce n'est pas seulement un livre. Elle est une source à laquelle nous pouvons nous abreuver. Word de Dieu, un lieu pour grandir dans notre foi, un moyen de "voir le monde et nous-mêmes du point de vue de Dieu", comme l'explique Raymond Studzinski dans cet entretien avec Omnes.

Paloma López Campos-19 juin 2023-Temps de lecture : 4 minutes

La Bible est l'un des livres les plus célèbres au monde, et ce depuis des siècles. Et bien que tous les catholiques la connaissent, il est parfois difficile de savoir comment utiliser les Saintes Écritures dans notre vie de prière. Dans cette interview, Raymond Studzinski nous aide à comprendre comment utiliser la Bible en répondant à certaines des questions qui peuvent se poser à nous tous lorsque nous regardons le texte sacré.

Raymond Studzinski est un prêtre bénédictin, rédacteur en chef de l'International Journal of Evangelization and Catechetics et directeur des départements d'études pastorales et catéchétiques de la School of Theology and Religious Studies de la Catholic University of America. Il enseigne et publie sur les sujets du développement religieux et des pratiques spirituelles. L'un de ses récents ouvrages s'intitule "Lire pour vivre : La pratique évolutive de la Lectio Divina (Publications Cisterciennes)".

Pourquoi la Bible est-elle un bon livre pour la prière ? Pouvons-nous tous l'utiliser ?

-La prière est normalement décrite comme une conversation avec Dieu. Saint Cyprien (256 après J.-C.) a noté que lire la Bible, c'est permettre à Dieu de nous parler. Les passages que nous lisons font partie du dialogue que nous avons avec Dieu lorsque nous prions. Une autre figure de l'Église ancienne, Origène (185-234), a souligné que la Bible a quelque chose à nous dire, quel que soit le niveau de notre vie spirituelle. Si nous sommes débutants, la Parole de Dieu dans la Bible nous enseigne à vivre les vertus et à éviter le péché. Pour ceux qui sont plus avancés dans la vie spirituelle, la Bible apporte une invitation à une relation plus profonde avec le Dieu trinitaire.

Le fait est que la Bible a un message très personnel pour nous, quel que soit notre niveau, si nous la lisons autant que nous lisons la lettre d'un ami très proche. En lisant lentement et en savourant les mots, la Bible nous façonne et nous forme en tant que disciples du Seigneur. Ainsi, nous commençons à voir le monde et nous-mêmes du point de vue de Dieu.

Comment pouvons-nous différencier quelque chose qui vient de Dieu, parce qu'il veut nous le dire, d'une interprétation subjective que nous nous faisons nous-mêmes en lisant la Bible ?

-À l'époque de l'Église primitive, les chrétiens croyaient que le même Esprit qui a inspiré les auteurs des textes sacrés est à l'œuvre en nous lorsque nous lisons la Bible. Saint Paul nous rappelle que les fruits de l'Esprit sont "l'amour, la joie, la paix, la patience, la bonté, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi" (Galates 5:22). Si ces signes de l'Esprit ne sont pas présents ou si nous nous surprenons à avoir des pensées contraires aux croyances de la communauté chrétienne, nous avons déjà la preuve que nous sommes guidés par autre chose que le Saint-Esprit.

Les Écritures sont comme un miroir dans lequel nous voyons se refléter notre véritable état et elles servent également d'étalon pour mesurer les progrès de notre vie de chrétiens. L'Esprit Saint, en lisant les Écritures, nous façonne en personnes qui aiment comme Dieu nous aime.

Que devons-nous faire lorsqu'il y a quelque chose que nous ne comprenons pas dans la Bible ?

-D'aucuns considèrent les bibles d'étude comme des outils utiles pour lire l'Écriture, car les passages difficiles sont expliqués dans les notes de bas de page et les introductions qui précèdent chacun des livres qui composent l'Écriture. Les lecteurs chrétiens apprennent également à rechercher des significations plus profondes lorsque le sens littéral ne semble pas être la bonne interprétation. La prière qui accompagne la lecture de la Bible peut prendre la forme d'une requête pour comprendre ce que le texte nous communique sur le divin et sur la croissance à la suite du Christ.

Si nous voulons commencer à prier avec la Bible, quel est le meilleur endroit pour commencer ?

-Il est courant de considérer certains livres de la Bible comme plus simples à comprendre et à appliquer dans nos vies. Les évangiles, les lettres de saint Paul, les prophètes et les psaumes sont des textes vers lesquels beaucoup se tournent pour nourrir leur vie spirituelle. Si nous commençons à intégrer la lecture des Écritures dans nos pratiques spirituelles, ces textes sont un bon point de départ. De cette façon, la Bible fonctionne comme un coach spirituel qui nous guide à travers les exercices de base de la vie chrétienne qui nous permettent de mûrir spirituellement.

Lorsque l'on parle de la Bible, il est facile d'entendre le terme "Lectio Divina". Mais qu'est-ce que cela signifie ?

-La "lectio divina" (lecture sacrée) est une pratique spirituelle consistant en une lecture lente et méditative des Écritures ou d'autres classiques de la spiritualité. Elle comporte généralement quatre phases :

  1. La lecture lente d'un court passage, en laissant les mots nous pénétrer ;
  2. Méditez sur ce que Dieu communique au lecteur à travers ce passage ;
  3. Priez pour ce que le passage décrit ou déclare ;
  4. Contemplez et reposez-vous dans l'expérience de Dieu que cette lecture vous offre.

Une croyance sous-jacente à cette pratique est que le texte a quelque chose de particulier à dire au lecteur dans sa situation unique et personnelle. Les textes ont des niveaux de profondeur dans leur signification spirituelle, en plus de leur signification littérale. Les personnes qui se consacrent à la lectio divina passent généralement vingt à trente minutes par jour à la pratiquer.

Que diriez-vous à quelqu'un qui vous dirait : "J'ai déjà lu la Bible plusieurs fois, je n'ai plus rien à apprendre d'elle" ?

-Nous lisons la Bible non seulement pour nous informer, mais aussi pour nous former. Par conséquent, les lecteurs croient que les textes bibliques ne perdent jamais leur pouvoir et leur capacité à nous transformer dans notre cheminement de foi.

La Bible offre au lecteur une expérience sacramentelle de rencontre avec le divin. Il peut déjà connaître l'histoire que le passage décrit, mais l'histoire sacrée continue d'avoir un impact sur lui et sur sa vie personnelle. Ce que nous lisons est un scénario que nous devons appliquer. Il ne s'agit pas simplement d'y penser, mais de l'incarner, et cela demande le travail de toute une vie.

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Vatican

François remercie "de tout cœur" pour la "proximité humaine et spirituelle" à Gemelli 

C'est un pape souriant qui a exprimé aujourd'hui, lors de l'Angélus, sa gratitude à l'égard de tous ceux qui lui ont témoigné "de l'affection, de la sollicitude, de l'amitié et de la prière". Cette proximité humaine et spirituelle m'a beaucoup aidé et réconforté. Il a également exprimé sa "grande tristesse et sa grande douleur" pour les victimes du "très grave" naufrage survenu au large des côtes grecques, et a prié pour l'Ouganda et l'Ukraine.

Francisco Otamendi-18 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le sourire du pape François avant la prière de l'Angélus et après la bénédiction finale, et ses remerciements à tant de personnes pour leur "proximité humaine et spirituelle" dans les jours précédant l'Angélus. hospitalisé au Gemelli, était la meilleure nouvelle à San Pedro aujourd'hui, dimanche.

"Cette proximité m'a beaucoup aidé, m'a réconforté. Merci à tous, merci, merci du fond du cœur", a déclaré le Saint-Père avant d'entamer sa méditation habituelle avant la prière de l'Eucharistie. Angelus avec des Romains et des pèlerins de divers pays, depuis la fenêtre du palais apostolique de la place Saint-Pierre.

La proximité était précisément le thème de sa première réflexion avant la prière de l'Angélus. Le Pape a évoqué la proximité de Dieu. "Aujourd'hui, dans l'Évangile, Jésus appelle par leur nom et envoie les douze Apôtres", a déclaré le Saint-Père. En les envoyant, il leur demande de ne proclamer qu'une seule chose : "Allez et proclamez que le Royaume des cieux est proche" (Mt 10, 7). C'est la même annonce par laquelle Jésus a commencé sa prédication : le royaume de Dieu, c'est-à-dire sa seigneurie d'amour, s'est approché, il vient au milieu de nous. Et il ne s'agit pas d'une nouvelle parmi d'autres, mais de la réalité fondamentale de la vie : la proximité de Dieu, la proximité de Jésus".

"Dieu est mon père, notre père".

"En effet, si le Dieu du ciel est proche, nous ne sommes pas seuls sur terre, et dans les difficultés, nous ne perdons pas non plus la foi", a souligné le pape. "C'est la première chose à dire aux gens : Dieu n'est pas lointain, mais il est Père, il te connaît et il t'aime ; il veut te prendre par la main, même quand tu empruntes des chemins escarpés et difficiles, même quand tu tombes et que tu as du mal à te relever et à te remettre debout. Il connaît le chemin, il est avec toi, il est ton Père : "Il est mon Père, il est notre Père", a-t-il répété avec insistance.

François s'est ensuite tourné vers l'image de l'enfant confiant et confiant avec son père. "Nous restons fidèles à cette image, car proclamer Dieu proche de nous, c'est nous inviter à penser comme un enfant qui marche main dans la main avec son père : tout lui semble différent. Le monde, grand et mystérieux, devient familier et sûr, car l'enfant se sait protégé. Il n'a pas peur et apprend à s'ouvrir : il rencontre d'autres personnes, de nouveaux amis, il apprend avec joie des choses qu'il ne connaissait pas, puis il rentre à la maison et raconte à tout le monde ce qu'il a vu, tandis que grandit en lui le désir de grandir et de faire ce qu'il a vu faire à son père". 

C'est pourquoi Jésus commence par là, parce que la proximité de Dieu est la première annonce : en étant proche de Dieu, nous surmontons la peur, nous nous ouvrons à l'amour, nous grandissons dans la bonté et nous ressentons la nécessité et la joie de l'annonce. 

Si nous voulons être de bons apôtres, nous devons être comme des enfants : nous asseoir "sur les genoux de Dieu" et, de là, regarder le monde avec confiance et amour, pour témoigner que Dieu est Père, que Lui seul transforme nos cœurs et nous donne cette joie et cette paix que nous ne pouvons atteindre nous-mêmes". 

Il s'est ensuite demandé : "Proclamez que Dieu est proche, mais comment le faites-vous ?", et il a répondu : par le témoignage, par des gestes, sans beaucoup de paroles. "Dans l'Évangile, Jésus nous conseille de ne pas dire beaucoup de mots, mais de faire beaucoup de gestes d'amour et d'espérance au nom du Seigneur : "Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous l'avez reçu gratuitement, donnez-le gratuitement" (Mt 10,8). C'est le cœur de l'annonce : témoignage libre, service".

 Un peu d'examen 

A la fin, le Pape est revenu sur les questions, comme il le fait habituellement, et sur la Vierge Marie. "A ce stade, posons-nous quelques questions : nous qui croyons au Dieu qui nous est proche, avons-nous confiance en Lui ? Savons-nous regarder devant nous avec confiance, comme un enfant qui sait qu'il est porté dans les bras de son père ? Savons-nous nous asseoir sur les genoux du Père pour prier, écouter la Parole, nous approcher des Sacrements ?

"Et enfin, proches de Lui, savons-nous donner du courage aux autres, être proches de ceux qui souffrent et sont seuls, de ceux qui sont loin et aussi de ceux qui nous sont hostiles ? Ces derniers jours, j'ai reçu beaucoup de proximité et pour cela je bénis Dieu et je vous suis reconnaissante à tous : merci du fond du cœur ! Prions maintenant Marie, pour qu'elle nous aide à nous sentir aimés et à nous transmettre la confiance et la proximité.

Ouganda, Ukraine, victimes en mer

Dans son discours de clôture, le Pape a rappelé les récents événements qui ont marqué l'histoire de l'Europe. naufrage sur la côte grecque et son prière pour les victimes, et a demandé que "tout soit fait pour éviter des tragédies similaires", rappelant que mardi prochain, 20 juin, est la Journée mondiale du réfugié, promue par les Nations Unies".

Il a également rappelé "l'attaque brutale qui a eu lieu à Ouganda"et a prié pour les jeunes étudiants. "Ce combat, cette guerre de tous les côtés...", a-t-il déclaré. Il a également prié pour que "nous persévérions dans la prière pour l'Ukraine martyre, qui souffre tant". "Prions pour Paix"était la demande du Pape François.

L'auteurFrancisco Otamendi

Ressources

Christocentrisme eucharistique II

L'auteur réfléchit et propose une série de notions dans le but d'inviter à une approche plus proche de l'Eucharistie.

Emilio Liaño-18 juin 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Cet article fait suite à un article publié sous le titre de "Eucharistie : la rencontre personnelle avec le Christ". En réalité, si le titre est tout à fait correct, ce n'est pas celui qui avait été initialement proposé, à savoir " Christocentrisme eucharistique ", comme s'intitule le présent article. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire un deuxième article qui reprendrait la notion de son titre afin d'insister un peu plus sur ces idées.

Dans le premier texte, il a déjà été dit que le christocentrisme et l'eucharistie ne sont pas des sujets nouveaux dans l'Église et qu'ils ont tous deux fait l'objet d'une grande attention de la part des théologiens et des pasteurs. Cependant, ils ne sont généralement pas traités ensemble, ce qui me semble utile pour une meilleure compréhension de l'un et de l'autre.

Je voudrais également rappeler qu'à l'origine de ces articles, il y a la faible présence des chrétiens dans les temples en dehors des célébrations liturgiques ou d'autres pratiques pastorales communautaires. Cela ne veut pas dire que la participation à ces événements est mauvaise ou qu'il ne faut pas les convoquer, mais qu'en plus d'eux, il est nécessaire d'accompagner plus régulièrement dans l'Eucharistie le Dieu qui est resté là pour être avec nous.

Dans cette ligne, ces deux notions sont à nouveau soulignées pour nous inviter à une approche plus proche de l'Eucharistie. Les réflexions seront brèves car il ne s'agit pas de les étayer par de grands arguments, mais seulement par des appels, ce que fait fondamentalement le Christ lorsqu'il nous cherche.

1. le christocentrisme

Le christocentrisme, comme nous l'avons vu dans l'article précédent, vise à placer la personne du Christ au centre de la religion chrétienne. Mais peut-il en être autrement ? Bien sûr que oui.

Un moyen relativement facile de comprendre le christianisme est d'observer les actions de ses adeptes. Par exemple, le christianisme est la religion dans laquelle il faut aller à la messe parce que c'est là que la mort de l'Homme-Dieu est célébrée et qu'il a obtenu le salut de toute la race humaine. À cela s'ajoutent de nombreuses autres actions plus ou moins importantes.

Une autre façon de comprendre le christianisme pourrait être le décalogue qui lie les chrétiens. Les chrétiens s'identifieraient alors à l'obéissance aux commandements donnés par Dieu. Tout ceci est compréhensible car lorsqu'une personne de bonne volonté entre en contact avec le christianisme, elle demande souvent ce qu'il faut faire pour être chrétien. Une réponse normative est alors attendue.

Cependant, lorsqu'on demande ce qui est au cœur du christianisme, en regardant le Nouveau Testament, la réponse courte est de croire en l'Évangile. Et que faut-il croire ? Que le Christ, l'homme qui a donné sa vie pour nous, est Dieu. Le christocentrisme tente de placer cette réalité au centre de notre religion, en mettant de l'ordre sur d'autres questions qui peuvent avoir leur importance, mais qui doivent toujours passer après cette vérité centrale.

La religion chrétienne est l'espoir en la venue d'un messie sauveur qui apporte le pardon et la joie. La foi nous dit que ce messie est mort et ressuscité pour ne plus jamais mourir. Le Christ vit donc, et s'il a donné sa vie pour nous, nous ne pouvons pas penser qu'il est indifférent à nos vies. Le Christ vit et veut être avec nous, à nos côtés. Or, rien ne l'en empêche, si ce n'est notre volonté.

Malheureusement, nous pouvons penser que le Christ attend quelque chose de nous, sans savoir que ce qu'il attend, c'est nous-mêmes. Le Christ a une volonté et une intelligence, une langue pour parler et un cœur qui désire beaucoup de choses, y compris les nôtres. C'est un manque de foi de penser que le Christ ne peut pas communiquer avec nous, et encore plus de penser qu'il ne le fait pas. C'est faux car le Christ n'abandonne aucune de ses créatures pour lesquelles il a donné son sang.

Il est peut-être vrai qu'à notre époque, il est plus difficile de découvrir où se trouve Jésus. Il s'agit d'une barrière qui est probablement très répandue et qui peut nous sembler imposante, mais nous ne devons absolument pas la craindre parce que nous la surmontons dès que nous nous trouvons en présence de Dieu et que nous nous adressons directement à Lui. Mais je ne ressens rien ? Peut-être n'y a-t-il rien à ressentir. Si nous jugeons notre relation avec Dieu à partir de nos sentiments, il est fort possible qu'elle soit un peu altérée parce qu'elle comprendra beaucoup de choses à partir d'un mauvais endroit. Le Christ ne cherche pas à combler nos sentiments, mais à atteindre nos cœurs, ou, en d'autres termes, à ce que nous atteignions son cœur.

Aller dans cette direction permet de reconstruire notre relation avec Dieu. Pour aller vers Dieu, nous avons besoin de sa grâce, ce qui signifie en soi être agréable aux yeux de Dieu. La Vierge Marie est pleine de grâce. Et cette grâce ne peut nous être donnée que par Dieu. Le Christ ne nous demande pas de pouvoir aller vers Lui, ni d'avoir la force ou même le désir d'aller vers Lui. Il nous demande simplement de venir à lui sincèrement, du fond du cœur, car il fait le reste.

Peut-être faisons-nous un effort un jour, ou plusieurs jours, et pensons-nous ensuite que ce sera plus facile parce que nous avons déjà été généreux pendant une période plus ou moins longue. Ce genre de raisonnement finit par s'estomper, car le Christ veut que nous venions à lui encore et encore, et que nous laissions tout le reste dans son cœur. Je ne dis pas qu'il est facile d'aller dans le cœur du Christ, mais c'est un lieu ouvert et accueillant pour autant que nous allions vers lui. Le cœur du Christ ne se ferme que lorsque nous abandonnons, et seulement tant que nous le laissons à l'abandon. Que ce mouvement vers le Christ ne soit pas facile nous dit aussi que nous devons avancer vers Lui petit à petit, selon nos forces. Le Christ n'est pas pressé car il a toute la vie devant lui. Il nous demande seulement de venir à lui avec l'intention de le rencontrer personnellement, de chercher son visage.

2. L'eucharistie

Le deuxième terme est eucharistique. Lorsque nous découvrons que le Christ a un cœur qui nous aime, nous nous demandons où nous pouvons le trouver et la réponse est dans l'Eucharistie.

Nous ne pouvons pas oublier que l'on peut s'adresser à Dieu partout, et à Jésus aussi. Bien sûr, nous n'avons pas besoin de circonstances particulières ou d'un lieu spécifique pour nous adresser à Dieu, mais Jésus a voulu rester avec les hommes jusqu'à la fin des temps, et il l'a fait par une présence matérielle dans l'Eucharistie.

Jésus est dans les tabernacles, il attend que nous venions, il ne regarde pas le temps passer. Jésus dans l'Eucharistie veut que nous le rencontrions. Lorsque quelqu'un entre dans une église, il souhaite que nous le regardions, que nous lui disions quelque chose. Il se peut que nous passions souvent à côté avec indifférence, comme si le tabernacle n'était qu'une pierre de plus dans le temple, mais cela ne laisse pas son cœur indifférent. Jésus, le grand amoureux, est resté matériellement sur terre pour que nous ressentions son amour. En vérité, personne ne peut dire qu'aujourd'hui Dieu a oublié l'humanité, car cela signifie seulement qu'il n'a pas compris ce qu'est l'Eucharistie.

D'autre part, l'Eucharistie est le grand remède à tous nos besoins. Si nous nous sentons tristes, ou si la vie ne va pas bien pour nous, ou tant d'autres choses qui peuvent nous faire souffrir, notre solution est d'aller au Tabernacle. Le Tabernacle vient combler un grand désir de Jésus d'être avec nous, et il vient aussi résoudre tous nos besoins, physiques, moraux, personnels, familiaux, professionnels, etc. Le Tabernacle est le meilleur endroit où se trouver car c'est là que Dieu se donne à nous de la manière la plus complète, selon sa volonté.

Peut-être remarquerons-nous que se rendre au Tabernacle coûte cher, ce qui ne devrait pas nous surprendre car nous avons laissé s'installer de plus en plus l'indifférence à l'égard de cette réalité divine. C'est pourquoi il nous arrive de nous approcher du Tabernacle et d'avoir envie de quitter sa présence, ou de penser à des choses qui n'ont rien à voir avec lui et qui nous distraient l'esprit. Comme nous l'avons déjà dit, nous devons savoir qu'il nous demande seulement de venir en sa présence et de nous tourner vers lui. Nous laissons le reste entre ses mains. Il nous suffit de persévérer dans cette intention et de la rectifier lorsque nous la voyons s'éloigner.

Le tabernacle ne doit pas être réduit à l'endroit où nous allons prier. C'est bien, mais c'est insuffisant. Le tabernacle est le lieu où l'on s'adresse à Dieu, où on l'invoque pour accéder à sa Présence. Dans une optique christocentrique, l'eucharistie est le lieu où l'on découvre le visage de l'Homme-Dieu. Dans l'Eucharistie, Jésus veut une véritable relation d'intimité avec nous, et non pas simplement que nous passions le temps en disant quelques prières. Nous devons savoir que découvrir le visage de Jésus, ou être intime avec Lui, nécessite d'y aller encore et encore dans l'esprit de la rencontre.

Lorsque nous nous rendons au Tabernacle avec le désir sincère d'être près de Lui, Jésus change nos cœurs, mais petit à petit, selon Son temps, et non selon ce que nous pensons avoir fait, en raison de l'effort que nous avons fourni. Il n'est pas bon d'exiger quelque chose de Dieu, car c'est Lui qui sait vraiment ce dont nous avons besoin. Nous nous laissons facilement tromper par tant de choses insignifiantes parce que nous sommes si ignorants des choses de Dieu. Nous devons aller au Tabernacle avec l'intention de donner, sans rien vouloir recevoir en retour, sinon nous trouvons immédiatement trop de raisons de partir, dont la moindre n'est pas le malaise qui nous envahit. Mais, et c'est à la portée de tous, aller au Tabernacle avec la seule idée de Lui plaire change notre vie.

3. Les conclusions

La conclusion de cet article est simple. Elle ne vise qu'à nous encourager à ne pas laisser Jésus acculé dans les églises. Il suffit d'y aller autant que nous le pouvons, mieux si c'est tous les jours, aussi longtemps que notre générosité et nos forces nous le permettent.

Il ne s'agit pas de passer de nombreuses heures par jour, mais de passer le plus de temps possible avec celui dont nous savons qu'il nous aime et qui aime nous avoir à ses côtés.

L'auteurEmilio Liaño

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Initiatives

Courage, aide aux personnes attirées par le même sexe

"Courage International est "un apostolat catholique pour les personnes ayant une attirance pour le même sexe et leurs proches". Dans cette interview, l'équipe de Courage parle de son travail, de la chasteté, de l'importance de l'amitié et de la reconnaissance de notre dignité en tant qu'enfants de Dieu.

Paloma López Campos-18 juin 2023-Temps de lecture : 8 minutes

L'apostolat de "Courage InternationalLe programme "Courage" consiste en un accompagnement à la fois spirituel et pastoral des personnes qui éprouvent des attirances envers le même sexe. L'équipe Courage tient à rappeler que la chose la plus importante pour chacun est notre dignité d'enfant de Dieu, qui ne se perd pas en fonction de nos tendances sexuelles.

Tout l'apostolat de ce groupe est basé sur les Saintes Ecritures et l'Evangile. Ils vivent en accueillant tout le monde "avec amour et miséricorde, comme le ferait Jésus". C'est ce dont ils parlent dans cette interview, où ils abordent des sujets tels que la chasteté, l'amitié et le sentiment de culpabilité.

En quoi consiste le travail de "Courage" ?

- Le travail de l'apostolat "Courage International" - fondé en 1980 et aujourd'hui présent dans plus de 20 pays - consiste en l'accompagnement spirituel et pastoral d'hommes et de femmes qui éprouvent une attirance pour le même sexe. Ces personnes ont librement décidé de vivre une vie chaste selon les enseignements de l'Église catholique.

Les membres de l'apostolat se réunissent régulièrement en chapitres (groupes) dirigés par un aumônier - un prêtre ou un diacre permanent nommé par leur évêque local - qui les guide spirituellement en se basant sur les cinq objectifs de Courage. En bref, ces objectifs invitent et encouragent les membres de Courage à approfondir leur compréhension et leur vie de la vertu de chasteté ; à avoir une vie spirituelle et sacramentelle forte ; à construire un esprit de fraternité entre les membres afin qu'ils s'entraident ; à forger des amitiés chastes en reconnaissant la bénédiction qu'elles représentent dans la vie chrétienne ; et à faire en sorte que leur vie soit un témoignage pour les autres.

Qu'est-ce que la chasteté et comment pouvons-nous nous engager à la vivre dans un monde hyper-sexualisé ?

- La vertu de chasteté, comme l'explique le catéchisme, est "l'intégration accomplie de l'âme et de l'esprit". sexualité dans la personne et donc dans l'unité intérieure de l'homme dans son être corporel et spirituel". Quel que soit son état de vie - célibataire, marié, prêtre ou consacré - tout baptisé est appelé à vivre la chasteté. Cette vertu purifie l'âme et le corps de manière intégrale selon la nature et la vocation de chacun pour un don total de soi.
Notre engagement à vivre la chasteté doit découler de la reconnaissance de notre propre dignité en tant qu'enfants bien-aimés de Dieu, créés à son image et à sa ressemblance. Certes, vivre la chasteté a toujours été exigeant et l'est encore plus aujourd'hui, étant donné le climat social hypersexualisé et hédoniste dans lequel nous vivons. Cependant, il est possible de vivre la chasteté avec la grâce de Dieu et une vie spirituelle solide.

En ce qui concerne cette dernière, l'Église propose divers moyens pour nous aider à vivre la chasteté. Parmi eux, la vie sacramentelle, la prière, l'ordre et l'ascèse selon l'état de vie, la pratique des vertus morales, en particulier la tempérance (vertu qui place les passions sous le contrôle de la raison), et la connaissance de soi (Catéchisme de l'Église catholique, n. 2337) . Il est essentiel que chaque personne se connaisse elle-même à la lumière du projet de Dieu. Puisque c'est "le Christ qui révèle l'homme à l'homme lui-même" (Gaudium et spes(n. 22) Cette connaissance personnelle n'est pleinement possible que par la rencontre avec le Christ, modèle de notre propre humanité. C'est Lui qui parle à notre cœur et à notre âme et qui nous pousse à être lumière au milieu du monde.
Outre le travail spirituel, cet engagement à vivre la chasteté exige également une purification de la culture et du climat social. (Catéchisme de l'Église catholiquen. 2525) qui doit commencer dans le mariage et dans la famille elle-même. Si l'on ne connaît pas la sexualité, il est difficile de comprendre ce qu'est la vertu de chasteté et la liberté qu'elle apporte. Malheureusement, il s'agit encore d'un sujet tabou à la maison. Si les parents n'en parlent pas à temps avec leurs enfants, ceux-ci chercheront des réponses ailleurs. Les progrès de la communication ont facilité l'accès à d'autres "réponses" immédiates qui sont souvent non seulement erronées, mais contraires à la loi naturelle et à la foi.

Après le foyer, il est important que le sujet soit abordé dans les milieux ecclésiastiques, afin que l'expérience de la chasteté soit non seulement mieux comprise, mais aussi plus supportable. On pense parfois qu'il s'agit d'une répression des sentiments ou des désirs, alors que c'est tout le contraire. La chasteté permet la plénitude de l'amour dans la liberté, dans l'intégrité de la personne humaine.

Dans Courage, vous parlez beaucoup de l'amitié. Quelle est l'importance de l'amitié dans la vie des chrétiens ?

- La vertu d'amitié, qui est "une exigence directe de la fraternité humaine et chrétienne". (Catéchisme de l'Église catholique(né en 1939), joue un rôle très important dans la vie d'un chrétien. L'amitié unit deux ou plusieurs personnes dans la poursuite d'un intérêt ou d'un but commun, y compris le désir d'atteindre ensemble la sainteté et de grandir dans leur relation avec le Christ, qui a dit à ses apôtres : "Je vous appelle amis" (Jn 15,15). Le Christ appelle ses amis à former un seul corps avec lui et les uns avec les autres, de sorte que le signe le plus clair de l'amour de quelqu'un pour Dieu est la mesure dans laquelle il aime son prochain (cf. 1 Jn 4, 20-21).

Dans notre apostolat, nous parlons beaucoup d'amitié car nous savons, comme l'enseigne l'Église, que "la chasteté se développe dans l'amitié". (Catéchisme de l'Église catholique, n. 2347). Comme le disait le père Philip Bochanski, qui était jusqu'à il y a quelques semaines directeur exécutif de Courage International, "l'amitié n'est pas un prix de consolation, ni un "amour de seconde classe", mais un lien réel, le fondement de toute relation authentique". Jésus lui-même nous a enseigné à cultiver ces relations humaines et nous le constatons tout au long des Évangiles. Comme nous le dit le Siracide, "un ami fidèle est un refuge sûr, et celui qui le trouve a trouvé un trésor" (Siracide 6,14).

Comment les familles peuvent-elles aider et soutenir leurs proches LGBT ?

- Dans l'Église, les familles ont la merveilleuse mission d'accompagner leurs proches et de les aider, petit à petit, à rencontrer Jésus-Christ, en les accueillant toujours avec charité et vérité.

La première chose que je recommande à ceux qui viennent d'apprendre qu'un membre de leur famille ou un proche s'identifie comme LGBT est de ne pas s'alarmer. Je recommande d'écouter la personne et d'essayer, même si c'est difficile, de comprendre le moment particulier qu'elle traverse. Il est très important que vous lui exprimiez votre amour inconditionnel et que vous l'aidiez à redécouvrir progressivement son identité profonde d'enfant de Dieu. Laissez-les marcher ensemble avec la personne aimée vers le Cœur de Jésus. Ils y trouveront l'Amour et la liberté que nous recherchons tous.

Il n'est pas toujours judicieux de commencer cet accompagnement en expliquant tout ce que le catéchisme dit à ce sujet. Tout dépend de leur situation, de leur vie de foi et du moment qu'ils vivent. Les familles doivent tenir compte de tout cela lorsqu'elles aident leurs proches. 

Après ce premier grand pas, pour être en mesure d'accompagner au mieux et d'avoir une vie spirituelle active, il est très nécessaire que les membres de la famille soient formés aux enseignements de l'Église sur ce sujet. Notre expérience dans ce ministère est qu'il y a beaucoup d'ignorance et de méconnaissance à ce sujet. Il est urgent et nécessaire qu'ils soient formés aux enseignements de l'Église à la lumière de l'Esprit Saint. Cela les aidera à aimer plus librement et à connaître et vivre la Vérité, non seulement sur l'attirance pour le même sexe, mais sur tout ce qui concerne la personne humaine, toujours avec charité, patience et douceur.

Il est essentiel qu'ils prient, non seulement pour le membre de leur famille, mais aussi pour eux-mêmes. Qu'ils prient pour être des instruments fidèles de l'amour de Dieu dans leur famille, conscients que le salut de leurs enfants n'est pas entre leurs mains, mais entre les mains de Dieu. La prière dispose aussi le cœur des parents à faire confiance au Seigneur et à respecter la liberté et les processus de leurs enfants qui, avec le temps, écouteront la voix de Dieu dans leur cœur. La vie de prière permet aux parents de reconnaître qu'ils ne contrôlent pas la vie de leurs enfants, s'ouvrant ainsi à la puissance écrasante de la grâce.

Je vous invite également à vous confier à l'intercession de Marie la Très Sainte, de Sainte Monique et de Saint Augustin. Enfin, si possible, je vous recommande de chercher un prêtre ou un directeur spirituel pour vous accompagner spirituellement sur ce chemin.

Il semble qu'aujourd'hui nous ayons tendance à nous focaliser sur la sexualité et les tendances des gens. Comment éviter de définir les gens uniquement en fonction de leurs tendances sexuelles ?

- En effet, les gens d'aujourd'hui sont de plus en plus définis par leurs attirances sexuelles ou affectives. Cependant, l'humanité d'une personne va bien au-delà de ses désirs sexuels. L'Église considère la personne à la lumière de son identité d'enfant de Dieu, créé bon, libre et à l'image et à la ressemblance de Dieu.

Par conséquent, l'Église nous dit que la personne "ne peut être définie de manière adéquate par une référence réductrice à la seule orientation sexuelle" (Congrégation pour la doctrine de la foi, "Lettre aux évêques de l'Église catholique sur la pastorale des personnes homosexuelles" (1986), n° 15). Comme l'a déclaré le pape François, "les personnes ne doivent pas être définies uniquement sur la base de leurs tendances sexuelles". Ainsi, afin d'éviter de réduire les personnes à leurs tendances sexuelles, nous devons toujours garder à l'esprit leur dignité en tant qu'enfants de Dieu.
À Courage Apostolate, nous ne qualifions pas nos membres de "gays" ou de "LGBTQ". Ces termes pourraient donner l'impression que les attirances envers le même sexe définissent un type ou une catégorie distincte de personnes aux mœurs différentes. Nous les désignons plutôt comme nos frères et sœurs, hommes et femmes, qui éprouvent des attirances envers le même sexe.

Dès le début, Dieu a révélé à l'homme son identité : "Il les créa homme et femme" ! Notre être tout entier parle de ce que nous sommes, à commencer par chacune de nos cellules, jusqu'aux différences les plus évidentes de notre corps. Nous devons nous efforcer d'utiliser le bon langage pour exprimer toute la dignité de la personne humaine, et pas seulement un aspect.

Les conversations sur la sexualité et les questions LGBT sont très polarisées.. Est-il possible de dialoguer sur ce sujet sans tomber dans des positions radicales ou idéologiques ?

- Bien sûr, parce qu'il s'agit de la personne humaine. Ce dialogue est possible lorsque nous connaissons avec clarté les enseignements de l'Église et que nous avons une relation intime avec Jésus-Christ, la Vérité elle-même. Il ne sert à rien de connaître les vérités de notre foi si elles ne s'incarnent pas dans notre vie pour les partager avec une profonde charité comme l'a fait Jésus. Et vivre ce que Jésus lui-même nous a enseigné est certainement ce qu'il y a de plus libérateur pour le cœur humain, et de plus exigeant.
Comme l'explique Jésus dans l'Évangile, dans le monde, nous devons être "rusés comme des serpents et innocents comme des colombes" (Mt 10, 16). Il est important de savoir discerner, à la lumière de l'Esprit Saint, si c'est le bon moment, la bonne situation ou le bon endroit pour engager un tel dialogue. Il s'agit d'un sujet qui touche des fibres très sensibles et profondes de l'être humain, dans de nombreux cas également des blessures du cœur. Il est donc essentiel d'être conscient que nous entrons dans un territoire sacré. C'est ainsi que le dialogue sur le sujet commence : avec la charité et la vérité. Si l'une et l'autre ne sont pas au rendez-vous, il vaut mieux laisser tomber pour une autre fois.
Éclairés par la vérité de l'Écriture et du Magistère, et enflammés par l'amour du Christ dans nos cœurs, nous pourrons nous engager dans ces dialogues avec "la méthode Jésus", comme l'appelle l'un de nos membres Courage.

Comment Courage aide-t-il les gens à se remettre des sentiments de culpabilité et d'indignité qu'ils éprouvent après avoir enfreint la chasteté ?

- Les accueillir avec amour et miséricorde, comme le ferait Jésus. Leur dire que Dieu les aime infiniment, qu'ils sont bien plus que leurs chutes et leurs péchés, qu'ils sont - une fois de plus - des enfants bien-aimés de Dieu. Que le Seigneur, dans son infinie miséricorde, leur pardonne toujours lorsqu'ils se repentent, parce qu'il connaît leur cœur. La paternité spirituelle de l'aumônier de "Courage" est un avantage inestimable pour les membres des sections locales. Ils trouvent auprès de l'aumônier l'accueil affectueux et l'accompagnement pastoral que l'Eglise offre à ses enfants.

Comme l'a dit le pape François, "nous devons toujours considérer la personne. Nous entrons ici dans le mystère de l'être humain. Dans la vie, Dieu accompagne les personnes et nous devons les accompagner à partir de leur situation. Il est nécessaire de les accompagner avec miséricorde. Lorsque cela se produit, l'Esprit Saint inspire le prêtre à dire les mots justes" (Pape François, cité par Antonio Spadaro, "Un grand cœur ouvert à Dieu", America 209:8, 30 septembre 2013).
Le bien que les prêtres peuvent faire dans le confessionnal est un don de Dieu qui vient d'en haut et un trésor dans l'Église. Nous invitons tous les prêtres à montrer l'amour et la miséricorde du Cœur de Jésus à ceux qui viennent se repentir dans leurs confessionnaux. Ne manquez pas de leur parler avec la Vérité qui libère l'âme et avec la miséricorde qui embrasse le cœur humain. Soyez vraiment d'autres Christs et agissez comme le Seigneur l'a fait avec la femme pécheresse : "Moi non plus, je ne te condamne pas ; va, et désormais ne pèche plus" (Jn 8,11).

États-Unis

Clôture de l'assemblée plénière de printemps des évêques américains

L'Assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques des États-Unis s'est achevée à Orlando (Floride) le 16 juin.

Gonzalo Meza-17 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le vendredi 16 juin, l'Assemblée plénière de printemps de la Conférence des évêques des États-Unis (USCCB). Ce fut un temps de discussion, de prière et de communion fraternelle entre les évêques. Lors de l'Assemblée, l'état d'avancement du Congrès eucharistique national de 2024 a été présenté, le Synode sur la synodalité et les Journées mondiales de la jeunesse ont été discutés. Les prélats ont également approuvé plusieurs documents, dont un guide pour la formation continue des prêtres et une nouvelle traduction de certaines parties de la Liturgie des Heures.

Les évêques ont également convenu de commencer à rédiger une nouvelle déclaration pastorale pour les personnes handicapées dans l'Église. Ils ont également approuvé un nouveau plan pastoral visant à renforcer le ministère hispanique et ont enfin décidé de poursuivre le processus de béatification et de canonisation au niveau diocésain des "Martyrs de Shreveport" en Louisiane.

Nouveau plan national pour le ministère hispanique

Le nouveau plan se concentre sur la réalité de la pastorale hispanique. Il est le fruit de la Vème Rencontre Hispano et comprend des aspects vitaux pour le développement du ministère latino dans les années à venir au niveau national, diocésain et paroissial. Le texte présente une série d'objectifs pour les pratiques pastorales qui donnent la priorité à la rencontre avec les personnes des périphéries avec un message d'accueil et d'espérance. Chacun des points est assorti de dates précises pour atteindre les objectifs qui débutent en 2023.

Les objectifs visent à soutenir l'apprentissage tout au long de la vie et la conversion permanente, à assurer la préparation aux sacrements et la catéchèse mystagogique, à aider les parents hispaniques à transmettre la foi à leurs enfants, à renforcer la formation au mariage dans la communauté, à former des responsables dans l'église domestique et à assurer l'accompagnement pastoral des familles. Le plan vise également à atteindre les jeunes hispaniques pour les former en tant que disciples missionnaires et leur fournir une formation spirituelle et pastorale continue. 

Les objectifs du nouveau plan comprennent également la fourniture de soins pastoraux et l'accompagnement des familles séparées en raison de l'expulsion ou de la détention ; la défense d'une réforme globale et juste de l'immigration ; et l'accompagnement des Hispaniques dans la découverte de leurs dons et de leur discernement pour le ministère dans l'Église et le service dans la société. Le texte fixe également comme objectif important la formation de ministres liturgiques pour les communautés hispaniques ainsi que l'augmentation du nombre de vocations hispaniques à la prêtrise, à la vie consacrée, au diaconat permanent, au ministère laïc et au mariage.

Les martyrs de Shreveport

Comme lors des autres assemblées, les évêques ont discuté et approuvé les causes de béatification et de canonisation. Lors de cette réunion, les protagonistes étaient les "martyrs de Shreveport". Cinq serviteurs de Dieu d'origine française : Jean Pierre, Isidore Quémerais, Jean Marie Biler, Louis Gergaud et François LeVézouët, qui ont exercé leur ministère en Louisiane et sont morts pendant l'épidémie de fièvre jaune de 1873, l'un des pires fléaux jamais enregistrés aux États-Unis. La ville a perdu un quart de sa population en moins de trois mois.

Les prêtres ont été recrutés par l'évêque du défunt diocèse de Natchitoches, en Louisiane, Auguste Marie Martin, qui s'est rendu à Rennes, en France, pour leur transmettre une invitation qui circulait déjà en France pour recruter des prêtres et des séminaristes pour servir en Floride et en Louisiane. Le prospectus n'était pas très encourageant : "Nous ne vous offrons ni salaire ni récompense, ni vacances ni pension, mais beaucoup de travail, de mauvais logements, peu de confort, beaucoup de privations, des maladies fréquentes, une mort violente ou solitaire et une tombe inconnue".

Malgré cet avertissement, les cinq prêtres bretons ont accepté, gardant à l'esprit l'enseignement de saint Paul : "Les souffrances du temps présent ne sont pas dignes d'être comparées à la gloire qui sera révélée en nous : Qui nous séparera de l'amour du Christ ? de la tribulation ? de la détresse ? de la persécution ? de la famine ? de la nudité ? du péril ? de l'épée ? Car j'ai l'assurance que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les principautés, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni les puissances, ni les hauteurs, ni les profondeurs, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu révélé dans le Christ Jésus notre Seigneur" (Rm 8,18.35.38-39).

En octobre 1873, les martyrs de Shreveport meurent en administrant les sacrements aux malades et aux mourants, exerçant ainsi leur ministère sacerdotal. Quelques jours avant sa mort, des paroissiens avertissent le Père Le Vézouët que s'il continue son travail auprès des gens, il mourra de l'épidémie. Ce à quoi il répondit : "Je sais. Mais je crois que je prends le chemin le plus sûr et le plus court pour aller au Paradis.

Plus d'informations sur les martyrs de Shreveport : https://shreveportmartyrs.org/

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Livres

La communication du Saint-Siège, entre réforme et évangélisation 

Le livre d'Angelo Scelzo "Dal Concilio al web. La comunicazione vaticana e la scorta della riforma" analyse les défis de communication auxquels l'Église est confrontée dans un monde dominé par les nouvelles technologies, afin de les utiliser comme instruments d'évangélisation.

Antonino Piccione-17 juin 2023-Temps de lecture : 3 minutes
Angelo Scelzo, auteur de "Dal Concilio al web. La communication vaticane et la menace de la réforme" (CNS photo/Catholic Press Photo)

L'invitation à récupérer la leçon conciliaire qui invite à "ne pas banaliser le message". Cardinal Matteo Cardinal Matteo ZuppiArchevêque de Bologne et Président de la Conférence épiscopale italienne, lors de la présentation, le mercredi 14 juin, à l'Assemblée générale de l'Union européenne, du rapport de la Commission européenne sur la situation des droits de l'homme dans le monde. Université Lumsa de Romeextrait du livre d'Angelo Scelzo "Dal Concilio al web. La comunicazione vaticana e la scorta della riforma", publié par la Libreria Editrice Vaticana.

L'ouvrage représente "le témoignage d'un modeste 'insider' à un moment important de changement", comme le souligne en conclusion l'auteur lui-même, qui a été vice-directeur de 'L'Osservatore Romano', sous-secrétaire de l'ancien Conseil pontifical pour les communications sociales et vice-directeur de la Salle de presse du Saint-Siège.

"Parfois, l'interprétation journalistique n'inclut pas la lecture du texte", a déclaré M. Zuppi, citant le cas du discours de Benoît XVI à Ratisbonne. Parfois, il arrive que "l'attitude du journaliste soit tellement empreinte de préjugés que le texte finit par ne plus être pertinent".

Les défis de la communication

L'ouvrage analyse les défis de communication auxquels l'Église est confrontée dans un monde dominé par les nouvelles technologies, afin de les utiliser comme instruments d'évangélisation. Dans les premières pages, l'histoire des étapes qui ont conduit à la réforme voulue par le pape François. En arrière-plan, les origines de la communication vaticane née du Concile. Les changements dans le domaine de la communication, les grands événements médiatisés, les différents styles et langages des papes et la communication en temps de pandémie sont évoqués.

M. Zuppi l'a décrit comme un "excursus historique" qui aide à retracer la "complexité" de la communication du Saint-Siège depuis Vatican II jusqu'à aujourd'hui, expliquant qu'"il y a un 'parler avec le langage du cœur', simple, direct, immédiat", comme celui du pape François, mais il y a aussi une "interprétation", dans laquelle il y a parfois une certaine "malice".

La communication, un élément fondamental de la mission

Après les salutations du recteur de Lumsa Francesco Bonini, le préfet du Dicastère pour la communication Paolo Ruffini a rappelé que "la communication est un élément fondamental de la mission de l'Église". Le défi est de "construire, avec l'humilité des artisans, un système relationnel capable de recueillir, d'organiser et de mettre en réseau une lecture différente du monde".

Le père Federico Lombardi, directeur du Bureau de presse du Saint-Siège de 2006 à 2016, a vécu les premières étapes de la réforme. Il y avait une conviction commune que c'était nécessaire", dit-il, "on sentait que c'était urgent et que nous attendions trop longtemps, mais le sentiment était qu'il manquait quelqu'un qui ait le courage de mettre un processus en marche. C'est ce qui s'est passé avec le pontificat du pape François".

Ces dernières années, la communication du Vatican a connu "une avalanche de scoops", a ajouté Gabriele Romagnoli, chroniqueur à La Repubblica, rappelant le vol en hélicoptère de Benoît XVI à Castel Gandolfo après sa démission, et la prière du pape François sur une place Saint-Pierre déserte pendant la pandémie.

Pour Marco Tarquinio, ancien rédacteur en chef d'Avvenire, à une époque où tout "va vite", même l'Église doit rattraper son retard. Il suffit de penser "aux moyens qui portent sur terre la voix de l'homme parlant pour Dieu, à une époque où les machines commencent à parler pour et à la place de l'homme".

La réunion était animée par Valentina Alazraki, correspondante de Tve Mexico.

L'auteurAntonino Piccione

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Écriture sainte

Mark Giszczak sur la Bible, sa véracité et son langage inclusif

Mark Giszczak est titulaire d'un doctorat en études bibliques, spécialisé dans l'Ancien Testament. Il enseigne à l'Institut Augustin et a beaucoup écrit sur la Bible, ses interprétations et ses traductions. Dans cet entretien, il évoque les défis actuels auxquels sont confrontés les traducteurs, le débat sur le langage inclusif et la véracité des textes.

Paloma López Campos-17 juin 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Le Dr Mark Giszczak enseigne à l'Institut de recherche sur le cancer. Institut Augustine, mais il écrit aussi des livres et donne des conférences sur la Bible. Il pense que "nous devons apprendre à connaître Dieu, lire sa parole et nous laisser changer et influencer par elle". En même temps, "nous devons reconnaître que nous ne saurons jamais tout".

Dans la Sainte Bible Savons-nous si les textes sont exacts ? Quel est l'impact du langage inclusif sur les traductions ? Quels sont les défis à relever pour saisir le message authentique de la Parole ? Dans cet entretien avec Omnes, le Dr Giszczak répond à ces questions et à bien d'autres encore.

Quel est le plus grand défi auquel sont confrontés les traducteurs de la Bible ?

- Dans mon livre sur la traduction de la Bible, je parle du défi du langage inclusif, qui a été un sujet de discussion très important au cours des cinquante dernières années. Il y a eu un véritable changement dans la façon dont nous pensons aux hommes et aux femmes, aux rôles, et le langage y est pour beaucoup.

En matière de traduction de la Bible, certains traducteurs se sont efforcés de rendre la Bible aussi inclusive que possible. D'autres ont adopté une approche différente, plus conservatrice. Ils disent que nous devrions rendre le plus de choses possibles aussi inclusives que possible, mais que si le texte biblique est sexué, nous devrions le traduire tel quel.

Cela devient une sorte de dialogue sur la bonne façon de traduire. Et je pense qu'au fur et à mesure que la conversation autour du genre continue d'évoluer, les traducteurs de la Bible continueront à devoir réfléchir à la bonne approche.

D'une part, il y a une sorte de tendance à céder à la culture du moment. D'autre part, il y a une tendance à résister à la culture. Je pense que la bonne voie se situe quelque part entre les deux. Les traducteurs chrétiens doivent résister à l'idée que la culture contemporaine peut réécrire l'anthropologie biblique. Mais, d'un autre côté, je pense que nous devons traduire de manière à communiquer avec la culture contemporaine.

Comment les traducteurs peuvent-ils s'assurer qu'ils ne manquent pas le sens véritable de ce que Dieu a voulu dire ?

- Dans certaines traditions religieuses, on a résolu ce problème en ne traduisant pas, comme c'est le cas pour le Coran. Dans l'Islam, si vous voulez vraiment être un érudit de la religion, vous devez étudier l'arabe et lire le Coran dans la langue originale. Il en va de même dans le judaïsme. Dans le christianisme, par contre, nous avons une tradition de traduction des Écritures.

Cela remonte en fait aux débuts du judaïsme. À l'époque grecque et romaine, vers le temps de Jésus, la plupart des Juifs ne connaissaient pas l'hébreu, beaucoup d'entre eux parlaient grec. L'Ancien Testament a été traduit en grec pour eux et c'est cette version de l'Ancien Testament que les premiers chrétiens ont adoptée, car la plupart d'entre eux parlaient également le grec.

Lorsque l'Église a commencé à évangéliser, de nombreux chrétiens parlaient le latin. Il était donc nécessaire de disposer d'une version grecque et d'une version latine de la Bible. Notre texte sacré existait donc en plusieurs langues et se heurtait toujours au problème de la traduction.

Nous avons hérité de ce problème d'une manière particulière à notre époque. Aujourd'hui, le christianisme est un phénomène mondial et il existe de nombreuses langues dans lesquelles la Bible doit être traduite.

Tous les traducteurs sont confrontés à des problèmes car, pour faire une bonne traduction, le traducteur doit très bien comprendre les langues et les cultures d'origine, mais il doit aussi être un bon étudiant de la langue cible, afin de comprendre comment le sens d'une famille linguistique peut être traduit ou transposé dans une autre.

Il existe deux approches fondamentales de la traduction de la Bible. L'une est l'équivalence dynamique (ou fonctionnelle) et l'autre est l'équivalence mot à mot (ou formelle). L'équivalence dynamique peut s'avérer très utile pour réaliser le plus grand nombre de traductions de la Bible le plus rapidement possible, mais la théorie de l'équivalence dynamique est imprécise de par sa conception, elle est censée être très flexible. Et lorsqu'il s'agit d'idées théologiques, de l'enseignement et de la tradition de l'Église, il est très important que nos traductions transmettent aussi soigneusement que possible ce que Dieu a l'intention de nous enseigner dans le texte sacré.

C'est à ce moment-là que le Vatican a changé sa politique en matière de traduction. C'est ce que l'on peut voir dans un document datant de 2001, "Liturgiam authenticam"qui promeut la fidélité et l'exactitude dans la traduction de la Bible. Elle dit qu'il faut s'efforcer de rester fidèle au texte original. Mais il faut aussi s'efforcer d'expliquer le texte d'une manière compréhensible pour les locuteurs de la langue réceptrice.

Il s'agit d'une tension constante dans la traduction de la Bible : faut-il se concentrer principalement sur le texte et être très précis, ou faut-il se concentrer davantage sur le public et sur la manière dont il va le comprendre ? Les différentes traductions et les différents traducteurs ont adopté différentes théories en fonction de la manière dont ils vont répondre à cette question.

Il semble que la langue soit aujourd'hui une chose volatile qui change rapidement. En outre, les gens se sentent facilement offensés lorsque d'autres utilisent certains mots. C'est un défi pour les traducteurs, comment peuvent-ils y faire face ?

- Le langage a toujours été politique, car c'est la façon dont nous communiquons les idées et les concepts. Et il y a des choses dans la Bible qui offensent les gens, et selon l'époque à laquelle vous vivez, les gens seront offensés par des choses différentes. Je pense qu'en tant que catéchistes et évangélistes, nous pouvons faire de notre mieux pour expliquer les idées de la Bible de la manière la plus inoffensive possible. Mais il est vrai que le langage de la Bible est sacré et donc immuable.

Par exemple, Dieu se révèle en tant que Père, Fils et Saint-Esprit. Nous savons théologiquement que Dieu n'a pas de sexe, mais le fait que nous connaissions cette idée théologique ne nous permet pas de changer la façon dont Dieu se révèle. Par exemple, certains chrétiens ont expérimenté la référence à Dieu comme Mère ou au Saint-Esprit comme "elle", et ce genre de manipulation du langage biblique est très dangereux. Ce genre de manipulation du langage biblique est très dangereux. Il risque de saper complètement la révélation que Dieu nous a faite.

Si nous commençons à modifier les principes de la Bible que nous n'aimons pas, nous ne sommes plus des étudiants ou des disciples de la Bible, mais, dans un sens, nous disons à la Bible ce qu'elle doit nous enseigner. C'est une position très risquée.

Comment savoir si la Bible que nous lisons aujourd'hui est bien celle qui a été écrite il y a des centaines d'années ? Comment savoir si elle n'a pas été altérée ?

- Il s'agit d'une question complexe. Dans les bibliothèques du monde entier, nous avons des copies anciennes des Saintes Écritures et beaucoup d'entre elles sont fragmentaires. La plupart des premiers exemplaires de la Bible que nous possédons sont en petits morceaux, mais certains des plus grands manuscrits que nous avons sont très anciens, datant de l'époque de l'empereur Constantin.

En analysant toutes les preuves de ces fragments et manuscrits, les chercheurs ont pu démontrer qu'il y avait une continuité dans le temps. Il n'y a pas de rupture majeure dans la chaîne de transmission, depuis l'Antiquité jusqu'aux bibliothèques et traductions modernes, en passant par l'époque médiévale et les monastères.

Le texte du Nouveau Testament, par exemple, a été examiné en détail par les spécialistes. Nous en sommes certains, vers 98 % et 99 %. Dans certains passages, le texte original n'est pas très clair, mais dans l'ensemble, à 99 %, nous savons qu'il est exact.

Les manuscrits de la mer Morte constituent un autre élément de preuve important qui s'est avéré utile. Nos premières copies de la Bible hébraïque complète sont assez tardives, aux alentours de 900 après J.-C., mais les manuscrits de la mer Morte datent de l'époque de Jésus. Ces rouleaux confirment que nos copies de la Bible hébraïque sont exactes. Il est vrai que certaines choses ont changé. Les conventions orthographiques ont changé et certaines parties sont légèrement différentes, ce que nous appelons des variations textuelles. Mais nous avons trouvé, par exemple, une copie complète du livre d'Isaïe, qui compte 66 chapitres, et elle correspond à notre texte de la Bible hébraïque. Nous pouvons donc vérifier que la tradition juive de transmission du texte hébreu a effectivement préservé le texte original avec une grande précision.

Fragments des manuscrits de la mer Morte (Wikimedia Commons / Ken et Nyetta)

Comment expliquer les différentes interprétations que chacun d'entre nous donne aux textes et s'assurer que nous ne nous écartons pas des véritables enseignements de l'Église ?

- Dieu, dans sa sagesse, ne nous a pas tous créés exactement pareils. Chacun d'entre nous a sa propre personnalité, ses propres caractéristiques et sa propre histoire. Dieu, dans sa sagesse et sa vérité, est capable d'atteindre chacun d'entre nous dans son individualité.

Ainsi, que l'on pense à la différence entre un pape et un autre, ou aux différences entre l'homélie d'un prêtre et celle d'un autre sur le même évangile dominical, chaque personne, dans son individualité propre, est capable de répondre à la Parole de Dieu d'une manière unique.

Il y a là quelque chose de très beau. Parce que Dieu nous a créés en tant qu'individus, chacun d'entre nous a une histoire et une vie individuelles, et notre réponse à Dieu sera unique. Et pourtant, lorsque nous nous réunissons en tant qu'Église, nous sommes unis dans l'unique vérité de l'Évangile, dans l'unique Église du Christ et dans l'unique baptême.

Que devons-nous faire lorsque nous ne comprenons pas la Bible ?

- C'est un concept très important pour nous. Chacun d'entre nous, dans sa vocation et sa vie particulières, doit apprendre à connaître Dieu, à lire sa parole et à se laisser changer et influencer par elle. Et nous devons reconnaître que nous ne saurons jamais tout.

Si nous nous penchons sur la tradition chrétienne, nous voyons de nombreuses tentatives dans la vie des saints et des docteurs de l'Église, et même dans l'architecture des églises, pour rendre la Bible compréhensible. Par exemple, si vous vous promenez dans les célèbres cathédrales gothiques de France et que vous regardez les vitraux, ils racontent les histoires de la Bible.

C'est pourquoi je crois que dans la vie de l'Église, nous avons constamment besoin de grandir dans notre relation avec Dieu, dans la prière et dans la connaissance. Et c'est là que tous les efforts que nous faisons pour éduquer les gens à propos de la Bible sont vraiment utiles et précieux. Sans ce type d'éducation qui accompagne l'Écriture, l'Écriture restera une sorte de lettre morte ou quelque chose que les gens ne peuvent pas comprendre. C'est pourquoi les homélies doivent se concentrer sur l'enseignement des Écritures et de leur signification. Nous devons publier des livres et des commentaires qui l'expliquent et organiser des retraites, des conférences et des séminaires. Ce sont des moyens formidables pour que les gens comprennent mieux.

Il est vrai que certains sujets de la Bible sont très difficiles et demandent beaucoup d'études pour être compris, mais la plupart des sujets de la Bible peuvent être compris par les enfants. Au fur et à mesure que nous apprenons et grandissons, de plus en plus de passages deviennent clairs pour nous. Mais il peut y en avoir qui nécessitent une étude supplémentaire pour être vraiment compris, et c'est là que je pense que les érudits peuvent être vraiment utiles et résoudre les problèmes les plus difficiles.

Que diriez-vous à quelqu'un qui se perd en essayant de lire la Bible ?

- Si vous lisez seul, je commencerais par l'Évangile de Jean. Mais la vraie réponse est de trouver une communauté. Trouvez une paroisse, un groupe d'étude biblique, un professeur ou une école... Un groupe de personnes qui connaissent la Bible et qui sont capables de l'enseigner d'une manière que vous pouvez comprendre.

Il y a beaucoup de vidéos et de programmes sur YouTube, mais le mieux est de trouver des gens. Aux États-Unis, nous disposons de nombreuses ressources à cet égard. Les ressources deviendront évidentes au fur et à mesure. Mais l'essentiel, à mon avis, est de trouver une communauté de personnes qui aiment la Bible et veulent la partager avec vous.