Articles

Forum Omnes sur l'intégration des groupes ecclésiaux dans les paroisses

Omnes organise le Forum Omnes sur "L'intégration des groupes ecclésiaux dans la vie paroissiale", le mercredi 20 septembre à 12h00 à l'Ateneo de Teología à Madrid.

Maria José Atienza-6 septembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Le développement et l'établissement de mouvements et de nouvelles réalités ecclésiales dans les paroisses constituent un renouvellement et un enrichissement de la vie de l'Église.

L'accueil par les curés et l'engagement de ces mouvements dans la communauté qui les accueille comportent également une série de défis, pour les uns comme pour les autres, qui doivent être relevés de manière appropriée afin que ces mouvements puissent être des revitalisateurs de la communauté et non des "groupes parallèles".

Ce sujet est au cœur du forum Omnes. "L'intégration des groupes ecclésiaux dans la vie paroissiale". qui se déroulera à l'automne prochain Mercredi 20 septembre à 12:00 h. à l'Ateneo de Teología (C/ Abtao, 31. Madrid).

Le forum, modéré par le prêtre José Miguel Granados, comprendra des contributions de Mgr. Antonio Prieto, Évêque d'Alcalá de Henares, Eduardo Toraño, Conseiller national du Renouveau charismatique et de l'éducation des adultes María Dolores Negrillomembre de l'Exécutif des Cursillos en Chrétienté.

En tant que supporter et lecteur d'Omnes, nous vous invitons à y assister. Si vous souhaitez participer, veuillez confirmer votre présence en nous envoyant un courriel à l'adresse suivante [email protected](Inscription préalable obligatoire)

Le Forum, organisé par Omnes, est organisé en collaboration avec la Commission européenne. Athénée de théologiele site Fondation CARFet le Banco Sabadell.

L'intégration des mouvements et groupes ecclésiaux dans la vie paroissiale est au cœur du rapport d'expérience de lMagazine Omnes Septembre 2023.

Vatican

7 clés pour le voyage du pape François en Mongolie

Lors de l'audience générale de ce matin, le Pape François a donné quelques pistes pour comprendre sa visite apostolique en Mongolie. Entre autres, le Saint-Père a expliqué l'objectif de cette visite, la genèse de l'évangélisation du pays mongol, le bien que ce voyage lui a apporté et son "grand respect pour le peuple chinois".

Francisco Otamendi-6 septembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Dans sa catéchèse sur "La passion d'évangéliser, le zèle apostolique du croyant", qu'il donne depuis le mois de janvier de cette année, le Pape a décrit ce matin, à l'occasion de l'Assemblée générale des Nations Unies, le rôle de l'Église dans l'évangélisation de l'Europe. Audience générale quelques clés de son voyage apostolique en Mongolie, au cœur de l'Asie, où il s'est rendu du 31 août au 4 septembre, comme le rapporte Omnes.

Au cours de l'audience, qui s'est déroulée, comme d'habitude, en plusieurs langues, le Pape a prié pour les plus de 70 victimes et les nombreux blessés de l'incendie qui s'est déclaré à Johannesburg (Afrique du Sud) il y a quelques jours, et a rappelé la figure de saint Stanislas, évêque et martyr polonais canonisé en 1253, il y a 770 ans. 

"Pasteur héroïque et tenace de Cracovie, il est mort en défendant son peuple et la loi de Dieu. Avec un grand courage et une grande liberté intérieure, Saint Stanislas mettre le Christ avant les priorités du monde", a déclaré le Saint-Père. "Que son exemple, plus actuel que jamais, vous encourage à être fidèles à l'Évangile, en l'incarnant dans votre vie familiale et sociale.

Le Pape a rappelé en italien, à la fin de l'audience, "la fête liturgique de la Nativité de la Bienheureuse Vierge Marie, qui sera célébrée après-demain". Il nous exhorte à marcher toujours comme Marie, dans les voies du Seigneur. C'est à elle, femme de tendresse, que nous confions les souffrances et les tribulations de l'Ukraine bien-aimée et tourmentée, qui souffre tant".

Ce sont là quelques-unes des clés de la voyage Le pape François a raconté son voyage en Mongolie lors de la catéchèse de ce matin à Saint-Pierre et lors du vol de retour du pays mongol lundi, selon les agences. Comme on peut le constater, elles sont complémentaires.

1) Objectif. Visiter une petite communauté catholique

Lors de l'audition : "Pourquoi le Pape va-t-il jusqu'à visiter un petit troupeau de fidèles ? Parce que c'est précisément là, loin des feux de la rampe, que l'on trouve souvent les signes de la présence de Dieu, qui ne regarde pas les apparences mais le cœur (cf. 1 S 16, 7). Le Seigneur ne cherche pas le centre de la scène, mais le cœur simple de ceux qui le désirent et l'aiment, sans paraître, sans vouloir se distinguer des autres. Et j'ai eu la grâce de trouver en Mongolie une Église humble et heureuse, qui est au cœur de Dieu, et je peux vous témoigner de sa joie de se retrouver pour quelques jours aussi au centre de l'Église". 

Dans l'avion : "L'idée de visiter la Mongolie m'est venue en pensant à la petite communauté catholique. Je fais ces voyages pour rendre visite à la communauté catholique et aussi pour entrer en dialogue avec l'histoire et la culture du peuple, avec la mystique d'un peuple.

2) Elle découle du zèle apostolique de certains missionnaires.

Lors de l'audition : "Cette communauté a une histoire émouvante. Elle est née, par la grâce de Dieu, du zèle apostolique - sur lequel nous réfléchissons en cette période - de quelques missionnaires qui, passionnés par l'Évangile, se sont rendus, il y a une trentaine d'années, dans ce pays qu'ils ne connaissaient pas. Ils ont appris la langue et, bien qu'issus de nations différentes, ils ont donné vie à une communauté unie et véritablement catholique. C'est d'ailleurs le sens du mot "catholique", qui signifie "universel". 

"Mais il ne s'agit pas d'une universalité qui homologue, mais d'une universalité inculturée. C'est cela la catholicité : une universalité incarnée, qui accueille le bien là où elle vit et qui sert les personnes avec lesquelles elle vit. C'est ainsi que vit l'Église : en témoignant de l'amour de Jésus avec douceur, avec la vie plutôt qu'avec les mots, heureuse dans sa vraie richesse : le service du Seigneur et de ses frères. 

3) Née de la charité et du dialogue avec la culture

Lors de l'audition : "C'est ainsi qu'est née cette jeune Église : de la charité, qui est le meilleur témoignage de la foi. À la fin de ma visite, j'ai eu la joie de bénir et d'inaugurer la "Maison de la Miséricorde", la première œuvre caritative à voir le jour en Mongolie, expression de toutes les composantes de l'Église locale.

"Une maison qui est la carte de visite de ces chrétiens, mais qui rappelle à chacune de nos communautés d'être une maison de la miséricorde : un lieu ouvert et accueillant, où les misères de chacun peuvent entrer sans honte en contact avec la miséricorde de Dieu qui relève et guérit. C'est le témoignage de l'Eglise mongole, avec des missionnaires de différents pays qui se sentent en harmonie avec les gens, heureux de les servir et de découvrir les beautés qui sont déjà là". 

Dans l'avion : "L'annonce de l'Évangile entre en dialogue avec la culture. Il y a une évangélisation de la culture et une inculturation de l'Évangile. Car les chrétiens expriment aussi leurs valeurs chrétiennes dans la culture de leur propre peuple.

4) Reconnaissance pour la rencontre interreligieuse et œcuménique 

Lors de l'audition : "La Mongolie a une grande tradition bouddhiste, avec de nombreuses personnes qui, dans le silence, vivent leur religiosité de manière sincère et radicale, à travers l'altruisme et la lutte contre leurs propres passions. Pensons à toutes les graines de bien, cachées, qui font germer le jardin du monde, alors que nous n'entendons habituellement que le bruit des arbres qui tombent. 

5) "Cela m'a fait du bien de rencontrer le peuple mongol".

Lors de l'audition : "J'ai été au cœur de l'Asie et cela m'a fait du bien. Cela m'a fait du bien de rencontrer le peuple mongol, qui préserve ses racines et ses traditions, respecte ses aînés et vit en harmonie avec l'environnement : c'est un peuple qui regarde le ciel et sent le souffle de la création. En pensant aux étendues infinies et silencieuses de la Mongolie, soyons stimulés par la nécessité d'élargir les limites de notre regard, d'être capables de voir le bien qui existe chez les autres et d'élargir nos horizons.

Dans l'avion : Un philosophe a dit un jour quelque chose qui m'a vraiment frappé : "C'est à partir des périphéries que l'on comprend le mieux la réalité". Nous devons parler aux périphéries et les gouvernements doivent faire preuve d'une véritable justice sociale à l'égard des différentes périphéries sociales.

6) "Grand respect pour le peuple chinois".

En Mongolie : À la fin de la Sainte Messe au Steppe Arena d'Oulan-Bator, le cardinal Jhon Tong, évêque émérite de Hong Kong, et l'évêque actuel, le jésuite Stephen Chow Sau-yan, qui recevra le cardinalat à la fin du mois, sont apparus avec le pape François, qui était arrivé avec des dizaines de personnes. 

Le pape a profité de l'occasion pour adresser ses "salutations chaleureuses au noble peuple chinois". "Je demande aux catholiques chinois d'être de bons chrétiens et de bons citoyens", a ajouté François, comme il l'a fait dans son télégramme de vœux au président Xi Jinping alors qu'il survolait le ciel chinois en route pour la Mongolie. 

Dans l'avion : "Les relations avec la Chine sont très respectueuses. Personnellement, j'ai une grande admiration pour le peuple chinois, les canaux sont très ouverts, pour la nomination des évêques il y a une commission qui travaille depuis longtemps avec le gouvernement chinois et le Vatican, puis il y a certains prêtres ou intellectuels catholiques qui sont souvent invités dans les universités chinoises". 

"Je pense que nous devons avancer sur l'aspect religieux afin que nous nous comprenions mieux et que les citoyens chinois ne pensent pas que l'Église n'accepte pas leur culture et leurs valeurs et qu'elle est dépendante d'une autre puissance étrangère. La commission présidée par le cardinal Parolin est bien engagée sur cette voie amicale : elle fait du bon travail et, du côté chinois également, les relations sont en bonne voie. J'ai beaucoup de respect pour le peuple chinois.

7) Remerciements du cardinal Marengo

Dans les médias : Dans un rapide bilan du voyage apostolique du pape François en Mongolie, le préfet apostolique d'Oulan-Bator, le cardinal Giorgio Marengo, figure clé du voyage du Saint-Père, a déclaréBeaucoup m'ont écrit parce qu'ils ont été impressionnés par les paroles du Saint-Père, qui a fait l'éloge de la beauté et de la valeur de l'histoire et du peuple mongols. Je dirais que c'est vraiment une grâce totale, je ne sais pas comment la définir autrement, un immense cadeau que nous avons reçu, et comme tous les cadeaux gratuits, en ce sens qu'il est allé bien au-delà de nos espoirs et de nos attentes.

L'auteurFrancisco Otamendi

Livres

Henri Hude : "Religions et sagesses sont la garantie première de la liberté et de la paix".

Dans cet entretien, le philosophe Henri Hude évoque certaines des thèses de son livre "Philosophie de la guerre".

Pierre Laffon de Mazières-6 septembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Ancien élève de la prestigieuse École Normale Supérieure, Henri Hude enseigne la philosophie à l'École militaire des officiers de l'armée française (Saint-Cyr). Son dernier livre, "Philosophie de la guerre"résonne pour les religions comme un appel à un sursaut philosophique et spirituel pour construire la paix du monde de demain.

Philosophe Henri Hude

Face au risque de guerre totale, pouvons-nous résumer votre approche exposée dans votre dernier livre Philosophie de la guerre en disant que les religions sont la solution et non le problème à l’instauration d’une paix universelle?

Dans la guerre totale implique l'utilisation de tous les moyens disponibles. Aujourd'hui, elle conduirait à la destruction de l'humanité, en raison du progrès technique. L'éventualité terrifiante d'une telle destruction fait naître le projet d'abolir la guerre comme condition de survie de l'humanité. Mais la guerre est un duel entre plusieurs puissances. Pour la supprimer radicalement, il faut donc instituer une puissance mondiale unique, un Léviathan universel, doté d'un pouvoir illimité.

Philosophie de la guerre

Titre :Philosophie de la guerre
Auteur :Henri Hude
Editorial :: Économique
Année :: 2022

Mais la pluralité peut toujours renaître : par sécession, révolution, mafias, terrorisme, etc. La mise en sécurité du monde exige donc plus largement la destruction de toute puissance en dehors de celle de Léviathan. Il faut non seulement mettre fin à la pluralité des puissances politiques, sociales, mais aussi détruire toute autre puissance : spirituelle, intellectuelle ou morale. Nous sommes au-delà d’un simple projet d’impérialisme universel. Il s’agit, pour des Surhommes, de dominer des sous-hommes. Ce projet orwellano-nazi est tellement monstrueux qu’il a une conséquence paradoxale. Le Léviathan universel devient l’ennemi commun numéro 1 de toutes les nations, religions et sagesses. Celles-ci, auparavant, étaient souvent en guerre ou en tension. Grâce à Léviathan, les voici alliées, amies peut-être. Léviathan est inapte à garantir la paix, mais sa monstruosité, qui est désormais pour toujours une permanente possibilité, garantit l’alliance durable des anciens ennemis. Religions et sagesses sont la garantie première de la liberté et de la paix. C’est un autre monde.

La diplomatie du Saint-Siège cherche à instaurer un solide dialogue avec l’Islam afin d’établir des « ponts ». Dans l’histoire récente, le cardinal Jean-Louis Tauran a œuvré en ce sens en se rendant en Arabie Saoudite, ce qui était une première pour un diplomate du Saint-Siège d’un tel rang. En 2019, la rencontre emblématique entre le pape François et Ahmed Al-Tayeb, l’imam de la mosquée Al-Azhar, la plus importante institution sunnite du Moyen-Orient, a marqué aussi une étape supplémentaire dans ce rapprochement (sans compter le voyage successif au Bahreïn). Cette politique diplomatique va-t-elle donc dans le bon sens selon vous?

Je pense que oui, car elle s’inscrit dans cette logique de paix par une alliance anti-Léviathan. Car qui est Léviathan ? Assurément, devenir Léviathan est pour toujours la tentation de tout pouvoir en ce monde. Léviathan est donc d’abord un concept fondamental de la science politique. Mais il trouve une terrible application dans les choix politiques et culturels des élites occidentales, surtout anglo-saxonnes. Le woke, c’est une machine à fabriquer des sous-hommes. La démocratie se transforme en ploutocratie, la liberté de la presse en propagande, l’économie en casino, l’État libéral en État de flicage policier, etc. Un tel impérialisme est à la fois odieux et dysfonctionnel. Il n’a aucune chance de succès, sauf dans les vieux pays occidentaux plus contrôlés – et encore... Le pape a raison de préparer l’avenir.  

Pour ce qui est des musulmans en particulier, Léviathan a pour stratégie de pousser partout les plus violents et les plus sectaires, qui sont ses idiots utiles, ou ses agents stipendiés, afin de diviser pour régner. Les chefs religieux musulmans, qui sont aussi intelligents que le pape, le savent très bien. Les chefs politiques le savent aussi. Voyez comme ils profitent des échecs de l’OTAN en Ukraine pour prendre leur liberté par rapport à Léviathan.  Il ne s’agit pas du tout de créer une unique religion syncrétique, parce que le relativisme bas de gamme est le premier principe de la culture de sous-hommes que Léviathan veut injecter à tous pour tout dominer dictatorialement. Il s’agit de trouver un modus vivendi. Cela fait naître l’amitié et la conversation amicale entre gens qui cherchent sincèrement Dieu, pas le pseudo « dialogue interreligieux » entre clercs ou laïcs intellos modernistes, relativistes et culpabilisés jusqu’à l’os par Léviathan.

Dans le conflit entre la Russie et l’Ukraine, les liens entre le patriarche de Moscou et le pouvoir ou des liens analogues en Ukraine et les religions internes, rendraient-ils presque impossible cette union entre les religions pour construire la paix?

Quand on veut critiquer les autres, il faut commencer par balayer devant sa propre porte. On peut se demander, par exemple, si nous autres, catholiques français, nous n’entretenons pas des relations ambiguës avec le pouvoir politique. En face du dogmatisme woke, de la canonisation de la culture de mort, de l’autoritarisme envahissant, de la servilité à l’égard de Léviathan, de la marche à la guerre mondiale, nous restons comme KO debout. Manipulés et/ou carriéristes, nous pataugeons parfois dans la culpabilité en demandant pardon d’exister dans la sphère publique.

Si la culture woke s’imposait universellement, ce serait la perte de toutes les âmes et la fin de toute civilisation décente. La résistance à l’imposition de la culture woke peut être une cause de guerre juste. C’est ce que pense le monde entier, sauf l’Ouest, et c’est pour cette raison que le soft power de l’Occident est en train de s’évaporer à grande vitesse. Ceci soit dit sans détriment de la justice due à l’Ukraine et de la charité entre catholiques.

La violence est-elle inhérente à l’Islam?

J’ai envie de vous demander : la lâcheté est-elle inhérente au christianisme ? Le Christ a dit qu’il n’était pas venu apporter la paix sur la terre, mais la division. Il dit aussi qu’il vomit les tièdes. Dans un grand nombre de sermons du dimanche, il n’y aurait rien à changer si on remplaçait le mot "Dieu" par le mot "Nounours".

Dans son livre "Ecumenical Jihad", Peter Kreeft (p.41-42) écrit : "Il a fallu un étudiant musulman dans ma classe au Boston College pour réprimander les catholiques d’enlever leurs crucifix". "Nous n’avons pas d’images de cet homme, comme vous", a-t-il dit, "mais si nous les avions, nous ne les retirerions jamais, même si quelqu’un essayait de nous forcer à le faire. Nous vénérerions cet homme, et nous mourrions pour son honneur. Mais vous avez tellement honte de lui que vous le décrochez de vos murs. Vous avez plus peur de ce que ses ennemis pourraient penser si vous gardiez vos crucifix, que de ce qu’il pourrait penser si vous les décrochez. Je pense donc que nous sommes de meilleurs chrétiens que vous".

Rougir du Christ, nous appelons cela respect de la liberté. Nous croyons nous être ouverts au monde alors que nous avons abdiqué toute liberté évangélique. Nous nous croyons supérieurs à nos anciens, alors que nous ne faisons que participer à cette évolution lamentable, que Soljenitsyne appelait "déclin du courage". Pour être un chrétien, il faut d’abord ne pas être un sous-homme. Et pour ne pas l’être, il faut être capable de résister à Léviathan. Au besoin en versant son sang. Bismarck a mis trente évêques en prison et à la fin, il a dû abandonner le Kulturkampf.

Il y a 10 ans le pape François disait : "Le véritable islam et une adéquate interprétation du Coran s’opposent à toute violence". Cette phrase continue à faire débat et à diviser les islamologues et théologiens. Qu’a voulu dire François?

Je ne sais pas ce qu’a voulu dire le Pape. Les expressions "véritable islam" et "adéquate interprétation" posent de redoutables problèmes et la phrase peut donc recevoir des sens très divers. Faute de précision, pas moyen de savoir. Le philosophe Rémi Brague, qui connaît admirablement le sujet, vient d’écrire un livre, intitulé Sur l’Islam, où il déploie une érudition vraiment confondante. Il croit devoir interpréter la phrase comme si le pape parlait en historien des idées. Il prouve que, si c’était le cas, cette affirmation serait erronée. Mais je pense que le pape ne s’exprime pas en historien des idées. (Ce sont de toute façon des sujets auxquels ne s’applique pas le charisme pétrin d’infaillibilité.)
charisme pétrinien d'infaillibilité).

Faut-il comprendre cette phrase du pape comme une phrase avant tout politique qui mettrait les autorités musulmanes face à leur contradiction et face à leur responsabilité en les invitant à le rejoindre dans la construction d’un monde de paix?

Le pape n’est pas plus machiavélique qu’il n’est ignorant. En vérité, il faut distinguer la force et la violence. La violence est l’usage illégitime de la force. Toutes les grandes religions et sagesses s’opposent à toute violence, mais aucune ne s’oppose à tout recours à la force. Toute société a un droit de légitime défense. Si tout recours à la force armée était moralement interdit à toute société en toutes circonstances, il serait moralement obligatoire de subir n’importe quelle agression, pratiquée par n’importe qui, dans n’importe quel but. Autant dire que la morale obligerait à obéir même à des pervers qui voudraient détruire tout principe moral. Les sociétés ont donc un droit et parfois un devoir de légitime défense, armée si nécessaire. Certains abusifs ne comprennent aucun langage sauf la force. Vous tracez donc devant eux un trait rouge sur le sol. "Ce trait signifie que je préfère risquer ma vie et souffrir que subir ce que tu veux m’imposer. Si donc tu transgresses cette ligne, tu devras risquer ta vie et souffrir". Si vous êtes incapable de cette conduite, vous êtes bon pour l’esclavage.

L'auteurPierre Laffon de Mazières

Lire la suite
Culture

Alfred Bengsch et la lutte pour l'unité de l'Église

Comment gouverner un diocèse divisé par un mur infranchissable séparant deux systèmes antagonistes ? C'est la situation dans laquelle s'est trouvé Mgr Alfred Bengsch lorsqu'il a été nommé évêque de Berlin en 1961.

José M. García Pelegrín-5 septembre 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Le diocèse (archidiocèse depuis 1994) de Berlin est relativement jeune, puisqu'il a été créé en 1930. Il faisait jusqu'alors partie du diocèse de Breslau (aujourd'hui Wrocław en Pologne), tout en bénéficiant depuis 1923 d'une certaine autonomie, avec un évêque auxiliaire résidant à Berlin. Mais c'est le 13 août 1930 qu'en vertu de la bulle "Pastoralis officii nostri", le diocèse de Berlin est créé, et l'évêque de Meissen de l'époque, Christian Schreiber, est nommé premier évêque de Berlin. Il resta évêque jusqu'en 1933, et Nikolaus Bares lui succéda (1933-1935).

Le premier évêque à avoir gouverné le diocèse pendant une longue période et à y avoir laissé une empreinte indélébile est Mgr Konrad von Preysing (cardinal depuis 1946), nommé en 1935. Mgr von Preysing s'est non seulement distingué en tant qu'opposant au régime national-socialiste, mais il a également dû faire face à la division de l'Allemagne et de Berlin dans les dernières années de sa vie (il a dirigé le diocèse jusqu'en 1950) : en 1949, la République fédérale d'Allemagne à l'ouest et la République démocratique allemande (RDA) à l'est ont été créées. 

Berlin était divisée en quatre secteurs depuis 1945, correspondant aux quatre puissances alliées - les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France et l'Union soviétique. Bien qu'il y ait eu une relative liberté de circulation dans l'ensemble de Berlin jusqu'à la construction du mur, dès 1948, l'ancienne capitale était divisée en un Berlin-Ouest (les trois secteurs des puissances occidentales) et un Berlin-Est (le secteur soviétique). Lors de la création de la République fédérale et de la RDA en 1949, cette dernière a proclamé Berlin (Est) comme sa capitale, tandis que Berlin-Ouest est devenu un État de facto de la République fédérale. 

Lorsqu'en 1952, le gouvernement de la RDA interdit aux habitants de Berlin-Ouest de pénétrer sur le territoire de la RDA, Berlin-Ouest devient une sorte d'"île" au sein de la RDA. C'est pourquoi, avant même la construction du mur de Berlin, le diocèse - qui, du point de vue du droit canonique, n'a jamais été divisé : l'évêque de Berlin était l'évêque de tout le diocèse, c'est-à-dire non seulement du territoire de la RDA, mais aussi de Berlin-Est et de Berlin-Ouest - était considéré comme la plus difficile des Églises européennes sur le plan diplomatique et administratif. Lors d'une conférence de presse tenue le 15 juin 1955, l'évêque Wilhelm Weskamm (1951-1956), successeur du cardinal Von Preysing, a décrit la situation dans son diocèse comme le reflet de la désunion de l'Allemagne. Bien qu'il puisse se déplacer librement dans Berlin, il a besoin d'une autorisation pour chaque déplacement sur le territoire de la RDA, où il doit se présenter aux postes de police locaux.

En raison des difficultés liées à la division de l'Allemagne et de Berlin, mais aussi du caractère de plus en plus antichrétien du régime de la RDA, qui empêchait par exemple les évêques de la RDA de participer à la Conférence épiscopale allemande, la "Conférence des Ordinaires de Berlin" (BOK) a été créée dès 1950 avec les évêques, les évêques auxiliaires et d'autres évêques compétents. En 1957, le successeur de Weskamm au siège de Berlin, Julius Döpfner (1957-1961), a publié un décret stipulant que le président de la BOK était l'unique interlocuteur des autorités de la RDA ("décret Döpfner"), afin de tout mettre en œuvre pour éviter que l'Église catholique en Allemagne ne soit divisée.

Le cardinal Döpfner, nommé par Jean XXIII en décembre 1958, entre rapidement en conflit avec le gouvernement de la RDA. En 1958, la religion est supprimée dans les écoles, tandis que la "Jugendweihe" (la "consécration de la jeunesse", substitut athée de la première communion et de la confirmation) prend de l'importance. L'évêque réagit par une lettre pastorale dans laquelle il expose la doctrine de l'Église. La confrontation entre l'évêque et le régime de la RDA aboutit à l'interdiction pour l'évêque, qui vivait à Berlin-Ouest, de mettre les pieds à Berlin-Est. Selon Stefan Samerski, biographe d'Alfred Bengsch, "la solution à ce problème pastoral fut une nouveauté : la nomination d'un deuxième évêque auxiliaire pour Berlin", car l'évêque en place, Paul Tkotsch (1895-1963), n'était plus en mesure d'étendre son rayon d'action à la partie orientale de la ville pour des raisons de santé.

C'est ainsi qu'Alfred Bengsch a été nommé évêque auxiliaire de Berlin le 2 mai 1959. Contrairement à tous les évêques précédents, Alfred Bengsch est né le 10 septembre 1921 à Berlin même, dans le quartier occidental de Schöneberg. Il avait commencé ses études de théologie lorsqu'il fut appelé sous les drapeaux en 1941 ; après avoir été prisonnier de guerre entre 1944 et 1946, il reprit ses études et fut ordonné prêtre par le cardinal Von Preysing le 2 avril 1950. 

Contrairement au cardinal Döpfner, le nouvel évêque auxiliaire - domicilié et basé à Berlin-Est, la capitale de facto de la RDA - peut se déplacer avec une relative facilité dans le diocèse, qui occupe une grande partie du territoire de la RDA, par exemple pour administrer des confirmations ou pour effectuer des visites pastorales.

La confrontation entre le cardinal Döpfner et les autorités s'est rapidement intensifiée en 1960, à la suite de sa lettre pastorale de Carême dans laquelle il attaquait directement le régime. Le décès de l'archevêque de Munich-Freising, le cardinal Joseph Wendel, le 31 décembre 1960, donne au Saint-Siège - où s'amorce une "Ostpolitik" de non-confrontation de l'Église dans les pays communistes - la possibilité de retirer Döpfner de Berlin. Bien que le cardinal ait fait savoir au pape qu'il souhaitait rester à Berlin, Jean XXIII lui écrivit personnellement une lettre le 22 juin 1961 pour lui faire part de sa décision de le transférer dans la capitale bavaroise.

Le 27 juillet, le chapitre de la cathédrale de Berlin a élu l'évêque auxiliaire Alfred Bengsch comme successeur du cardinal Döpfner, qui avait soutenu son élection, comme il l'avait dit lors de sa messe d'adieu avant de déménager à Munich : "Le fait qu'un évêque qui vit dans la partie orientale du diocèse ait été nommé correspond à des considérations pastorales impérieuses".

Le nouvel évêque Alfred Bengsch n'avait pas encore pris possession de son diocèse lorsque, le 13 août 1961, il fut surpris par la construction du "mur" alors qu'il passait ses vacances d'été sur l'île d'Usedom. La division de Berlin, et donc du diocèse, était déjà un fait accompli, comme en témoigne le fait que l'inauguration a dû avoir lieu séparément, le 19 septembre dans l'église du Corpus Christi à Berlin-Est, et le 21 septembre dans l'église St. Bien que le territoire du diocèse soit beaucoup plus vaste en RDA qu'à l'ouest (Berlin-Ouest), la proportion de catholiques y est beaucoup plus élevée : en chiffres absolus, l'ensemble de l'Est (Berlin-Est et RDA) compte environ 262 000 catholiques ; Berlin-Ouest en compte environ 293 000, et 139 des 358 membres du clergé y travaillent.

Bien que Döpfner lui ait écrit pour lui proposer que, compte tenu de la situation, il était pratiquement impossible pour un évêque vivant en RDA de gouverner la partie occidentale, et qu'il préconisait donc une division en deux diocèses, Bengsch refusa, plaçant l'unité du diocèse au premier plan : "Préservons l'unité de l'Église" devint la devise de la lettre de Bengsch à Döpfner. leitmotiv de son gouvernement. Pour ce faire, il doit faire face à ce que les autorités de la RDA appellent une "politique de différenciation", qui n'est rien d'autre qu'une tentative de division de l'Église catholique : une "politique de dialogue" avec le clergé afin de lui inculquer l'idéologie socialiste.

Bengsch a réagi en réaffirmant le "décret Döpfner" susmentionné : les relations avec les autorités de l'État passent exclusivement par le président du BOK. L'évêque se limite à traiter des questions spécifiques avec les autorités, imposant au clergé une "abstinence" politique. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils ne prennent pas position sur des questions morales, par exemple en prêchant contre l'introduction de l'avortement.

Contrairement à la situation de l'Église catholique dans d'autres pays communistes, en RDA, elle pouvait compter sur le soutien financier de la République fédérale, ce qui lui permettait de maintenir des œuvres caritatives et des hôpitaux.

Selon le biographe de Bengsch, ce dernier avait "au moins quatre atouts dans sa manche" vis-à-vis des autorités de la RDA : des devises étrangères indispensables, des soins médicaux comparables à ceux des pays occidentaux, un lien international avec le Saint-Siège, que "le régime pouvait exploiter politiquement et idéologiquement", et un nombre relativement faible de catholiques en RDA pour déstabiliser le régime.

Il serait intéressant d'examiner plus en détail comment le Concile Vatican II et la révolution dite de 68 ont influencé Berlin-Ouest en particulier ; la situation des diocèses allemands s'étendant sur le territoire à l'est de l'Oder et de la Neisse, qui a été rattaché à la Pologne après la Seconde Guerre mondiale, devrait également être discutée dans ce contexte : Bengsch était favorable à une réorganisation complète, qui n'a réellement eu lieu qu'en 1994, après la chute du mur, la réunification allemande en 1989/1990 et la reconnaissance définitive par l'Allemagne de la "ligne Oder-Neisse" comme frontière avec la Pologne.

Efforts pour l'unité

Toutefois, pour des raisons de place, nous nous en tiendrons au thème principal de ces lignes : les efforts de Mgr Bengsch pour maintenir l'unité de son diocèse, contre toutes les tentatives visant à rendre Berlin-Ouest "indépendant" en en faisant une nouvelle juridiction, par exemple par la nomination d'un administrateur apostolique.

Dans ce contexte, il convient de mentionner en particulier ce que l'on appelle l'"Ostpolitik" du Vatican, après et même pendant le Concile du Vatican : à partir de 1963, le Saint-Siège a commencé à établir des relations avec les pays de l'Est - en premier lieu la Hongrie et la Yougoslavie. L'idée de cette "Ostpolitik" du Saint-Siège était d'adapter les frontières ecclésiastiques aux frontières étatiques ; ce sera le thème dominant des relations entre l'Église et l'État jusqu'en 1978.

Surtout, le cardinal Agostino Casaroli, sorte de "ministre des affaires étrangères" du Saint-Siège depuis 1967, considérait son action en Allemagne de l'Est comme exemplaire pour l'ensemble du bloc de l'Est.

La RDA insiste sur la création non seulement de nouveaux diocèses, mais aussi d'une conférence épiscopale "nationale". Bien que des administrateurs aient été nommés pour Erfurt, Magdebourg et Schwerin en juillet 1973, grâce à l'influence du cardinal Bengsch (depuis 1967), aucune "administration apostolique" n'a été mise en place. 

Bien que les pressions du gouvernement de la RDA aient conduit à la création d'une nouvelle conférence épiscopale, le cardinal Bengsch réussit au moins à la faire rebaptiser non pas "Conférence épiscopale de la République démocratique allemande" ou similaire, mais "Conférence épiscopale de Berlin" ("Berliner Bischofskonferenz" BBK), dont les statuts ont été approuvés par le Saint-Siège le 25 septembre 1976, pour une période d'essai de cinq ans.

Alfred Bengsch


Dans le bras de fer qui s'ensuit, le BBK qualifie l'établissement de "trois administrations apostoliques" de "moindre mal" si le Saint-Siège le considère comme "inévitable". En mai 1978, le cardinal Casaroli informe le ministre des Affaires étrangères de la RDA, Otto Fischer, que le Saint-Siège ne créera pas de diocèses en Allemagne de l'Est, mais des administrations apostoliques.

Le cardinal Höffner, en sa qualité de président de la Conférence épiscopale allemande, a immédiatement déposé une protestation à Rome. Après la décision finale du pape, le 2 juillet 1978, les préparatifs de cette étape canonique ont commencé. Mais Paul VI meurt le 6 août sans avoir signé les décrets.

L'élection de Karol Wojtyła comme pape a été une grande joie pour le cardinal Bengsch : ils s'étaient rencontrés lors du concile Vatican II et avaient tous deux été créés cardinaux lors du même consistoire. Outre leur amitié personnelle - une photo a été conservée qui montre comment le cardinal de Cracovie a rendu visite au cardinal de Berlin chez lui en septembre 1975 -, ils étaient d'accord non seulement sur les questions théologiques, mais aussi sur les questions d'"Ostpolitik" : Jean-Paul II traitait ces questions avec une "dilata", de sorte que les documents pertinents disparaissaient dans un tiroir de la Curie. Le statu quo ecclésiastique est donc resté inchangé en RDA jusqu'à sa fin, le 3 octobre 1990.

Lire la suite
Évangélisation

Le "devoir" d'évangélisation

Dès le début de son pontificat, Paul VI, et aujourd'hui le pape François, ont souligné le devoir inhérent à tout baptisé d'être, par sa vie, un témoin du Christ auprès de ses frères et sœurs.

María Teresa Compte Grau-5 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

La catéchèse du pape François, le 22 mars, lors de l'audience générale, était consacrée à l'évangélisation.

Le fil conducteur était l'exhortation apostolique Evangelii Nuntiandi (8-12-1975), que le pape François a qualifié de "grande charte de l'évangélisation dans le monde contemporain". Avec cette Exhortation, publiée un an après l'Assemblée générale ordinaire du Synode, le Pape Montini a également commémoré le dixième anniversaire de la clôture de Vatican II, et a clôturé avec éclat l'Année Sainte 1975.

L'évangélisation a été un thème central du pontificat de Paul VI. Sa première encyclique, Ecclesiam Suam (6-8-1964), avait déjà mis l'accent sur le mandat de l'Eglise dans le monde contemporain. Un mandat qui est de nature missionnaire et qui se manifeste, a souligné le Pape, dans la diffusion, l'offre et la proclamation (cf. ES 32).

Il s'agit d'un devoirPaul VI écrivait en 1975, le devoir d'évangéliser dans la fidélité au message "dont nous sommes les serviteurs et au peuple auquel nous devons le transmettre intact et vivant" (EN 4).

Pour mieux remplir ce devoir, l'Église a dû s'arrêter pour réfléchir sérieusement et profondément à sa capacité d'annoncer l'Évangile et de le faire pénétrer dans le cœur de l'homme. L'itinéraire était jalonné de stations :

Tout d'abord, Jésus.

Deuxièmement, le Royaume de Dieu.

Il s'en est suivi une lecture attentive des origines de l'Église et une redécouverte de sa vocation évangélisatrice.

Et tout cela pour "atteindre et transformer avec la force de l'Évangile les critères de jugement, les valeurs déterminantes, les centres d'intérêt, les lignes de pensée, les sources d'inspiration et les modèles de vie humaine qui sont en contraste avec la parole de Dieu et le dessein du salut" (EN 19).

Rien de tel que le témoignage, écrivait le pape en 1975, dûment accompagné de la proclamation explicite de ce qui est au cœur de la foi chrétienne : le salut et la libération de Dieu en Jésus-Christ.

Viennent ensuite les moyens, nécessairement adéquats et bien ordonnés à la fin, qui n'est autre que de révéler à tous Jésus-Christ et son Évangile, et de le faire de manière communautaire et au nom de l'Église. "Les hommes peuvent être sauvés autrement, grâce à la miséricorde de Dieu, si nous ne leur annonçons pas l'Évangile ; mais pouvons-nous nous sauver nous-mêmes si, par négligence, par crainte, par honte... ou par des idées fausses, nous ne l'annonçons pas ? (EN 80).

L'auteurMaría Teresa Compte Grau

Maîtrise en doctrine sociale de l'Église

Lire la suite
Évangélisation

Le Christ dans la villeRencontrer le Christ dans la ville

Dans les villes de Denver et de Philadelphie, aux États-Unis, un groupe de missionnaires bénévoles de Christ in the City parcourt les quartiers en se liant d'amitié avec les sans-abri et les personnes vivant dans la rue.

Paloma López Campos-5 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Bien que nous soyons tous impliqués d'une manière ou d'une autre dans l'Église, il arrive que de nombreuses personnes perçoivent un appel à s'engager plus directement au service des autres dans l'action caritative et sociale que Caritas, Manos Unidas et d'autres institutions peuvent fournir, avec une attention directe pour les plus pauvres et les plus exclus, ou pour les sans-abri, comme dans le cas que nous présentons ci-dessous.

Dans les villes de Denver et de Philadelphie, aux États-Unis, un groupe de missionnaires bénévoles parcourt les quartiers pour se lier d'amitié avec les sans-abri et les personnes qui vivent dans la rue. Les membres de Le Christ dans la ville (Le Christ dans la ville, en espagnol) sont convaincus que l'un des problèmes les plus graves du sans-abrisme est la rupture des relations interpersonnelles.

Missionnaires dans le quartier de la ville

En conséquence, ces bénévoles passent plus de 38 000 heures par an à accompagner des milliers de sans-abri, à leur parler et à les servir avec amour. En plus du bénévolat proprement dit, Le Christ dans la ville met l'accent sur la préparation de ses membres. C'est pourquoi le groupe dispose d'un programme de formation permanente reposant sur quatre piliers fondamentaux : humain, spirituel, intellectuel et apostolique.

Parmi les activités de l'organisation, citons les repas hebdomadaires avec des groupes de sans-abri, le ministère de rue pour se lier d'amitié avec les sans-abri, les voyages missionnaires et les présentations visant à expliquer et à promouvoir le volontariat. Cette année, l Le Christ dans la ville compte plus de 47 membres impliqués dans les différentes tâches. 

Nous avons rencontré Meaghan Thibodeaux, l'une de ces missionnaires, qui raconte à Omnes son témoignage pour expliquer en quoi consiste cette forme d'évangélisation, l'importance de la formation au volontariat et la rencontre avec le Christ qui peut avoir lieu à tout moment et en tout lieu. 

Meaghan Thibodeaux (avec la casquette orange), missionnaires et amis de l'organisation Le Christ dans la ville

En quoi consiste ce volontariat ? 

-Le Christ dans la ville est un programme missionnaire d'un an dans le cadre duquel des missionnaires du monde entier vivent en communauté et s'efforcent de connaître, d'aimer et de servir les pauvres. Il s'agit d'un programme de formation dans le cadre duquel les missionnaires parcourent les rues de Denver ou de Philadelphie plusieurs fois par semaine et rencontrent les sans-abri. Nous prions pour qu'en se montrant constamment aux sans-abri, ils se rappellent leur dignité humaine.

Comment cela se fait-il ? Le Christ dans la ville Est-ce une bonne méthode d'évangélisation ?

Nous rencontrons les sans-abri là où ils se trouvent. Il n'y a pas d'ordre du jour dans notre ministère, nous sommes simplement là pour aimer la personne qui se trouve en face de nous. J'ai entendu des sans-abri dire à de nombreuses reprises que nous leur redonnions l'impression d'être des personnes, car nous sommes vraiment là pour nouer des amitiés. Et grâce à ces amitiés, nous avons assisté à d'innombrables transformations ! Ces amitiés authentiques deviennent le meilleur environnement pour commencer à parler des choses importantes de la vie et pour partager, de manière très naturelle, notre propre foi, Dieu et notre amour pour le Christ.

Qu'est-ce qui vous a incité à vous lancer dans le bénévolat ?

-Je me suis toujours sentie plus proche du Seigneur par le biais du service. Au cours de ma dernière année d'université, j'ai commencé à faire des marches dans la rue avec les sans-abri de Baton Rouge, et je suis tombée amoureuse de ce type de ministère. Grâce à cette expérience, j'ai su que le Seigneur m'appelait à me lancer à fond, en particulier dans les domaines suivants Le Christ dans la ville

Quelle est la chose la plus précieuse que vous avez apprise grâce à votre bénévolat au sein de la Le Christ dans la ville?

-Il vaut la peine d'écouter chaque personne et chaque histoire, surtout parce que le Christ habite en chacun. Nous avons tous des expériences de vie qui ont fait de nous les personnes que nous sommes, et si nous prenons vraiment le temps d'apprendre à connaître une personne, nous verrons comment le Seigneur vit en elle.

Pourquoi la formation est-elle importante dans Le Christ dans la ville?

-Notre formation nous permet de devenir des missionnaires pour la vie. Bien que le programme ne dure qu'un ou deux ans, l'espoir est que la formation que nous recevons pendant que nous sommes missionnaires d'un an nous permettra d'aller dans le monde et d'apporter le Christ à chaque personne. Nous recevons une formation humaine, intellectuelle, spirituelle et apostolique dans les domaines suivants "Le Christ dans la villeCes piliers de la formation nous permettent de mieux aligner nos vies sur le cœur, l'esprit, les pensées et les actions du Christ. Beaucoup de gens sont gênés d'aborder et de parler à quelqu'un dans la rue,

Comment surmonter cette timidité ?

Je dis toujours que la chose la plus facile à faire est de sourire et de dire son nom à quelqu'un, et à partir de là, le sans-abri voudra probablement partager son nom avec vous aussi ! Ensuite, il est facile de lui demander comment il va. Le fait de parler d'abord de soi permet à la personne sans-abri de se sentir libre de parler aussi d'elle. Dans le bénévolat, il est très facile de se concentrer sur soi-même, en oubliant que c'est la rencontre avec les autres qui est importante. 

Quels conseils donneriez-vous aux bénévoles pour qu'ils voient le Christ dans leurs amis de la rue ?

-Nous devons nous souvenir de notre petitesse. Nous ne sommes capables de faire les choses que nous faisons que grâce à Dieu ; nous devons nous rappeler que nous sommes des récipients et que toutes les belles choses que nous pouvons faire sont dues au fait que le Seigneur nous a appelés à les faire. Le Christ est présent dans chaque personne, et si nous nous efforçons d'écouter et d'aimer les autres, nous aurons des yeux et des oreilles capables de voir Jésus en eux. 

Pouvez-vous partager avec nous une histoire qui vous a marqué dans le cadre de votre volontariat et qui, selon vous, illustre l'essence du Christ dans la ville ? 

L'un de mes meilleurs amis sans-abri vit dans la rue depuis de nombreuses années. L'année dernière, à l'occasion de son anniversaire, nous l'avons emmené déjeuner et boire un chocolat chaud. De retour à sa tente, il nous a dit qu'il priait depuis longtemps pour avoir des amis, et que nous étions enfin là. Grâce à cette amitié, il a été encouragé à rester sobre. Cela me rappelle que nous ne sommes pas si différents. Même si je vis dans une maison et lui dans la rue, nous avons tous besoin de relations humaines qui nous incitent à devenir la meilleure version de nous-mêmes.

États-Unis

L'USCCB appelle à une économie centrée sur la famille

La "fête du travail" est célébrée aux États-Unis le 4 septembre. Dans une déclaration publiée par la conférence épiscopale, les évêques appellent à une économie solidaire des familles afin qu'elles puissent s'épanouir.

Paloma López Campos-4 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Les États-Unis célèbrent la fête du travail le 4 septembre. Cette journée invite à la réflexion sur l'économie du pays, ce qui a incité l'USCCB à publier un communiqué de presse. communiqué de parler de la situation actuelle des familles.

La note est signée par le président du Comité pour la justice domestique et le développement humain, l'archevêque Borys Gudziak, mais elle transmet le message de l'ensemble de l'épiscopat du pays, résumé dans la nécessité d'une "solidarité radicale avec les familles qui travaillent".

L'état de l'économie

La déclaration de l'USCCB commence par souligner les améliorations économiques. D'une part, l'inflation ralentit, tandis que les salaires des travailleurs ont augmenté. D'autre part, le chômage a diminué et de nouveaux emplois sont créés.

Cependant, comme le soulignent les évêques, il y a "plus de familles qui se sentent moins bien loties que l'année dernière". La hausse des prix a empêché les ménages d'épargner et les loyers continuent d'augmenter. À cela s'ajoutent les coûts des soins de santé, dont le coût élevé conduit de nombreuses familles à renoncer à des visites chez le médecin.

Mesures politiques

Face à cette situation, l'USCCB est claire : "Nous devons faire plus pour soutenir les familles". Un système économique plus favorable répondra à leur mission authentique, estiment les évêques. Ils affirment que "le but de l'économie est de permettre aux familles de s'épanouir". À cette fin, la conférence épiscopale propose quelques mesures bipartisanes, notamment :

-Renforcer le crédit d'impôt pour enfants. De nombreuses familles sont actuellement exclues de cette aide ;

-Promouvoir les congés familiaux rémunérés. Les États-Unis sont l'un des rares pays à ne pas garantir ce permis.

Mesures sociales

En outre, les évêques encouragent les citoyens à dialoguer sur les besoins des personnes les plus pauvres et les plus vulnérables. familles et à chercher des solutions dans leurs communautés. Ils reconnaissent également le travail des syndicats, que le pape François a également salué lors d'une audience avec les dirigeants de ces organisations.

La déclaration de l'USCCB conclut en soulignant qu'il reste encore beaucoup à faire pour être réellement solidaire des familles qui travaillent. "Prions et agissons à cette fin, toujours à l'écoute du Seigneur qui accomplit la bonne nouvelle lorsque nous écoutons sa parole chaque jour.

Vatican

Le pape quitte la Mongolie à la Maison de la Miséricorde et se tourne vers la Chine

Le Saint-Père François a fait ses adieux au pays mongol, laissant son cœur dans la nouvelle Maison de la Miséricorde de la capitale, un centre complet pour la prise en charge des plus vulnérables, tels que les femmes, les enfants et les sans-abri, et regardant le géant chinois, qui n'a encore jamais été visité par un pape.

Francisco Otamendi-4 septembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Le pape a consacré ses dernières heures à Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie, à l'inauguration et à la bénédiction de la Maison de la Miséricorde, qui "se propose comme point de référence pour un grand nombre d'actions caritatives ; des mains tendues vers les frères et sœurs qui ont des difficultés à naviguer dans les problèmes de la vie".

"C'est une sorte de port où l'on peut accoster, où l'on peut trouver une oreille attentive et de la compréhension", a déclaré le pape François lors de sa visite au centre, qu'il a inauguré et béni ce matin.

Le pape s'est ensuite rendu à l'aéroport international Chinggis Khaan d'Oulan-Bator pour une rencontre avec le pape. cérémonie d'adieu de Mongolie, et a pris l'avion pour Rome.

À la Casa de Misericordia, le pape a tenu une réunion avec les membres de l'association. réunion avec les travailleurs humanitaires, présidée par le préfet apostolique d'Oulan-Bator, Cardinal Giorgio MarengoIl s'agissait d'un missionnaire de la Consolata, à qui le Saint-Père a adressé de nombreuses marques d'affection au cours de son voyage.

Andrew Tran Le Phuong, S.D.B. Après avoir évoqué la prise en charge des personnes dans le besoin, le directeur a ajouté : "À la Casa de Misericordia, nous cherchons à nous interconnecter avec tous ceux qui partagent les valeurs de la compassion aimante et de la responsabilité sociale partagée, dans un esprit de synodalité. En écho à ce que Sa Sainteté a dit à plusieurs reprises, nous aimerions être du côté de ceux qui n'ont pas le droit de parler ou qui ne sont pas entendus.

Sœur Veronica Kim des Sœurs de St Paul de Chartres, qui sert actuellement à la clinique St Mary en Mongolie, et une autre femme, Naidansuren Otgongerel, septième d'une famille de huit frères et sœurs, qui a parlé au nom des personnes handicapées, et qui a commencé son chemin de foi avec l'aide des Missionnaires de la Consolata, ont également donné leur témoignage. 

À la fin de la réunion, après la récitation de l'Ave Maria, la bénédiction et l'hymne final, le Saint-Père a béni la plaque qui donnera son nom au centre de charité. 

La maison de la miséricorde : c'est ainsi que se définit l'Église

Dans son discours à la Maison de la Miséricorde, le Pape a commencé par dire que depuis ses origines, l'Église "a démontré par ses œuvres que la dimension caritative est le fondement de son identité. Je pense aux récits des Actes des Apôtres, aux nombreuses initiatives prises par la première communauté chrétienne pour réaliser les paroles de Jésus, donnant vie à une Église construite sur quatre piliers : la communion, la liturgie, le service et le témoignage. Il est merveilleux de constater qu'après tant de siècles, le même esprit imprègne l'Église en Mongolie".

Il a ensuite rappelé que "depuis que les premiers missionnaires sont arrivés à Oulan-Bator dans les années 1990, ils ont immédiatement ressenti l'appel à la charité, ce qui les a amenés à s'occuper des enfants abandonnés, des frères et sœurs sans abri, des malades, des personnes handicapées, des prisonniers et de ceux qui, dans leur situation de souffrance, demandaient à être accueillis".

Il a ajouté : "J'aime beaucoup le nom qu'ils ont voulu lui donner : Casa de la Misericordia (Maison de la Miséricorde). Dans ces deux mots se trouve la définition de l'Église, qui est appelée à être une maison accueillante où tous peuvent faire l'expérience d'un amour supérieur, qui émeut et touche le cœur ; l'amour tendre et providentiel du Père, qui nous veut dans sa maison comme des frères et des sœurs".

Le véritable progrès des nations

Après avoir souligné l'importance du volontariat pour mener à bien cette tâche, le pape François a réitéré une idée sous-jacente : "Le véritable progrès des nations ne se mesure pas à la richesse économique, encore moins à ceux qui investissent dans le pouvoir illusoire des armements, mais à la capacité de prendre soin de la santé, de l'éducation et de la croissance intégrale du peuple. Je voudrais donc encourager tous les citoyens mongols, connus pour leur magnanimité et leur altruisme, à s'engager dans le volontariat en se mettant à la disposition des autres".

Elle dissipe trois mythes

Enfin, le Pape a déclaré : "Je voudrais réfuter quelques "mythes". Tout d'abord, le mythe selon lequel seules les personnes riches peuvent s'engager dans le bénévolat. La réalité dit le contraire : il n'est pas nécessaire d'être riche pour faire le bien. En fait, ce sont presque toujours des personnes ordinaires qui consacrent leur temps, leurs connaissances et leur cœur à s'occuper des autres. 

Un deuxième mythe qu'il faut détruire est que l'Église catholique, qui se distingue dans le monde par son grand engagement dans les œuvres de promotion sociale, fait tout cela par prosélytisme, comme si le fait de s'occuper des autres était une façon de les convaincre et de les mettre "de son côté". Non, les chrétiens reconnaissent ceux qui sont dans le besoin et font ce qu'ils peuvent pour alléger leurs souffrances parce qu'ils voient Jésus, le Fils de Dieu, et en lui la dignité de toute personne, appelée à être fils ou fille de Dieu".

J'aime imaginer cette Maison de la Miséricorde", a ajouté le Pape, "comme le lieu où des personnes de différentes "croyances", et aussi des non-croyants, joignent leurs efforts à ceux des catholiques locaux pour apporter un soulagement compatissant à tant de frères et sœurs dans l'humanité".

Des initiatives caritatives, pas des entreprises

Enfin, "un troisième mythe à démonter est que seuls les moyens financiers comptent, comme si la seule façon de prendre soin des autres était d'embaucher du personnel salarié et d'équiper de grandes structures", a ajouté M. Francis, 

"La charité exige certainement du professionnalisme, mais les initiatives caritatives ne doivent pas devenir des entreprises, mais préserver la fraîcheur des œuvres caritatives, où ceux qui sont dans le besoin trouvent des personnes capables d'écoute et de compassion, au-delà de toute forme de rétribution". 

Le Pape a terminé en racontant un épisode de Sainte Thérèse de Calcutta. Il semble qu'un journaliste, la regardant se pencher sur la plaie malodorante d'un malade, lui ait dit : "Ce que vous faites est très beau, mais personnellement, je ne le ferais pas pour un million de dollars". Mère Teresa sourit et répondit : "Je ne le ferais pas non plus pour un million de dollars ; je le fais pour l'amour de Dieu ! 

Je demande que ce style de gratuité soit la valeur ajoutée de la Casa de la Misericordia", et il a remercié "le bien qu'ils ont fait et qu'ils feront". Et comme il le fait toujours, il a demandé des prières pour le Pape.

Journées de prière et de fraternité

Quatre jours intenses de réflexion, de prière et de fraternité sincère sont derrière nous, au cours desquels le Pape a d'abord rencontré les autorités dans la salle "Ikh Mongol" du Palais du Gouvernement, et leur a dit qu'il venait en tant qu'ambassadeur de l'Union européenne. "Pèlerin de l'amitiéJe suis arrivé sur la pointe des pieds et le cœur joyeux, désireux de m'enrichir humainement de votre présence".

Dans l'après-midi, après ce premier jour de repos, le Saint-Père rencontré avec les évêques, les prêtres et les religieux de cette petite communauté catholique qui compte à peine 1 500 baptisés, au cours de laquelle il a insisté sur la relation personnelle avec le Seigneur, nécessaire pour mener à bien la mission et le dévouement envers les frères et les sœurs. 

Dimanche, François a tenu une réunion œcuménique et interreligieuse avec des dirigeants de différentes confessions, au cours de laquelle il a souligné la primauté de l'amour sur la richesse ou le pouvoir. Eucharistie pour les catholiques mongols, à laquelle ont participé quelques dizaines de catholiques chinois.

La surprise des prélats chinois

À la fin de la messe dans le pavillon Steppe Arena, la surprise fut grande lorsque le cardinal Jhon Tong, évêque émérite de Hong Kong, et l'évêque actuel, Stephen Chow Sau-yan, un jésuite, qui recevra le cardinalat à la fin du mois, sont apparus main dans la main avec le pape François, qui a expliqué qu'il était arrivé avec des dizaines de personnes. Ces dernières heures, on apprenait que le régime chinois avait interdit le déplacement de tout évêque du continent et que le veto serait donc étendu à tout fidèle catholique souhaitant franchir la frontière.

Le pape a profité de l'occasion pour adresser ses "salutations chaleureuses au noble peuple chinois". "Je demande aux catholiques chinois d'être de bons chrétiens et de bons citoyens", a ajouté François, comme il l'a fait dans son télégramme de vœux au président Xi Jinping alors qu'il survolait le ciel chinois en route pour la Mongolie. 

L'auteurFrancisco Otamendi

Vatican

Le pape avec la femme qui a rencontré la Mère du Ciel

Rapports de Rome-4 septembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Tsetsege, la femme mongole qui a trouvé l'image de la Mère du Ciel dans une décharge, a pu saluer le pape François lors de son récent voyage en Mongolie.

Il s'agit d'une image en bois de la Vierge Marie devant laquelle le cardinal Giorgio Marengo a consacré la Mongolie à la Vierge le 8 décembre 2022.


AhVous pouvez maintenant bénéficier d'une réduction de 20% sur votre abonnement à Rome Reports Premiuml'agence de presse internationale spécialisée dans les activités du pape et du Vatican.

Psaume 128 et célibat

Celso Morga fait une réflexion précise sur le sens du Psaume 128, ses bénédictions et le choix du célibat par le Christ.

4 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Il y a quelques jours, en priant le psaume 128, selon le commentaire de E. Beaucamp dans son livre "Dai Salmi al Pater", je pensais à tous les prêtres de l'Église latine qui, suivant une très ancienne tradition ecclésiale, se sont engagés à la suite du Christ, laissant derrière eux des aspirations humaines aussi fondamentales et belles que l'amour conjugal et la formation d'un foyer. 

Le psaume chante la bénédiction des justes d'Israël qui ".Ils craignent Yahvé et marchent dans toutes ses voies !" (v.1). Cette bénédiction confirme le regard bienveillant de Dieu sur ceux qui ont une foi vivante en lui et s'abandonnent sans réserve à sa volonté. De plus, cette bénédiction comporte l'assurance que de "..." (v.2).leurs chemins"Les hommes n'y trouveront qu'illusions et désillusions. On ne peut pas construire sa vie en dehors de Yahvé. On ne peut pas construire sa vie sans se confier aux mains puissantes de Dieu ou, pour reprendre les mots du psaume, sans vivre "...".dans leur peur". La crainte de Dieu n'est pas celle qui conduit à le fuir, mais la véritable crainte de Dieu nous invite à le servir, à nous réfugier en lui, à espérer en son amour (Ps 33,18 ; 147,11) ; bref, à nous jeter avec confiance dans ses bras. Dieu ne cessera de nous répéter tout au long de l'Apocalypse : "Ne crains pas, je suis avec toi". 

"...Tu mangeras du travail de tes mains/ Tu seras heureux, car tout ira bien pour toi !" (v.2). La bénédiction du Psaume 128 se traduit par le succès, par des désirs comblés, par un repos heureux. Voir son travail porter du fruit est le premier signe d'une vie réussie. Au contraire, semer et ne pas récolter, ne pas vivre dans la maison que l'on a construite avec effort, est pour tout Israélite l'une des pires malédictions. Yahvé avait déjà prévenu les Israélites. De "mes voies", "vous sèmerez en vain, car le fruit sera mangé par vos ennemis."(Lev 26,16) ; "le fruit de ta terre et de tout ton labeur sera mangé par un peuple que tu ne connais pas". (Dt 28, 33). Cette menace a été mise à l'épreuve par les Israélites, dans toute sa dureté, pendant l'exil. Cependant, cette bénédiction doit être bien interprétée. Nous savons que Dieu n'est pas un distributeur automatique de récompenses et de punitions. Cependant, le Seigneur nous assure que, travaillant avec lui, notre travail et nos efforts ne seront pas vains : "...".Yahvé ton Dieu te bénira dans toutes tes récoltes et dans tous tes travaux, et tu seras pleinement heureux." (Dt 16,15). 

Le psaume continue : "ta femme comme une vigne féconde dans ta maison" (v.3). La vigne, le vignoble est un symbole de paix et de bonheur. La femme est associée à cette paix et à ce bonheur domestique. Si la vigne était le don de Dieu à Israël, comme le fruit exquis de la terre promise, la femme est le don de Dieu par excellence. L'Ecriture Sainte semble donner un avantage à l'homme sur la femme en tant que sujet possessif, mais l'homme vient aussi de la femme, il est la possession de la femme et tous deux se doivent une responsabilité commune et un engagement d'amour total et réciproque, comme l'exprime l'apôtre Paul, en se référant au mystère entre le Christ et l'Eglise : "...".Soyez soumis les uns aux autres dans la crainte du Christ : les femmes à leurs maris comme au Seigneur (....). Maris, aimez vos femmes comme le Christ a aimé son Église et s'est donné pour elle."(Eph 5, 21-25). 

Le psaume poursuit en disant : "Tes enfants, comme des pousses d'olivier, autour de ta table" (v.3). La maison est remplie d'enfants, qui assurent la prospérité et la pérennité du bonheur domestique et que tous les invités admireront lorsqu'ils s'assiéront à la table chargée des fruits des champs. Les fils, comme les pousses d'olivier, doivent être greffés sur le vieil olivier de la tradition religieuse d'Israël. Ce n'est qu'ainsi que les filles et les fils d'Israël pourront faire le bonheur de leurs parents et assurer à la famille un avenir de paix et de prospérité. 

Si la bénédiction du Psaume 128 place le bonheur de l'homme dans la constitution d'un mariage et d'une famille bien unie et prospère autour de la table domestique, pourquoi Jésus ne l'a-t-il pas embrassée ? Le célibat de Jésus ne remet pas en cause la promesse de bonheur formulée par le Psaume 128. L'image de la femme comme vigne féconde au cœur du foyer garde toute sa valeur dans la vie et l'exemple de Jésus-Christ. L'Evangile présente Jésus comme l'Epoux, l'Epoux par excellence : "...".à condition que le conjoint soit présent ...."(Mc 2:19 ; Mt 9:15) ; "le mari est là !"(Mt 25,6). L'Épouse est la nouvelle communauté qui émergera de son côté ouvert sur la croix (cf. Jn 19,34), comme Ève du côté d'Adam. Tout atteindra sa plénitude lors des noces de l'Agneau : "..." (Mt 25,6).Réjouissons-nous, soyons dans l'allégresse et donnons-lui gloire, car les noces de l'Agneau sont arrivées, son Épouse s'est parée, et il lui a été donné de se revêtir d'un lin d'une blancheur éblouissante, le lin étant constitué par les bonnes œuvres des saints. Il me dit alors : "Écris : Heureux ceux qui sont invités aux noces de l'Agneau !"."(Ap 19,7-9). Tous ceux qui s'engageront, par sa grâce, à le suivre dans cette dimension nuptiale exclusive et perpétuelle à l'égard de l'Église devront donner leur vie entièrement, en partageant leur responsabilité conjugale avec l'Église, en engendrant des enfants pour une heureuse éternité.               

L'auteurCelso Morga

Archevêque émérite du diocèse de Mérida Badajoz

Vatican

Comment lire le budget de l'APSA 2022

Le rapport de l'Administration du Patrimoine du Siège Apostolique (APSA) sur le budget et les finances du Saint-Siège a été publié le 10 août 2023.

Andrea Gagliarducci-4 septembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Il y a deux façons de lire le bilan de l'Administration du Patrimoine du Siège Apostolique, que l'on peut appeler la "Banque Centrale du Vatican". La première consiste à ne regarder que les chiffres, en comptant les biens immobiliers, les investissements et la contribution à la Curie. La seconde est de comprendre l'importance de l'APSA à partir de son histoire, qui est l'histoire de la création et de la raison d'être des finances du Saint-Siège.

Mais avant de lire le bilan, quelques considérations préliminaires s'imposent. L'APSA commence à agir comme le "fonds souverain" du Saint-Siège. Même les activités administratives de la Secrétairerie d'État ont été transférées à l'APSA. C'est un élément à prendre en compte lors de l'examen des chiffres, même si, rappelons-le, l'APSA disposait d'une autonomie patrimoniale propre.

Deuxième remarque préliminaire : le budget a été publié le 10 août, presque à l'improviste, directement dans Vatican News. Il n'y a pas eu de communications officielles, ni d'interviews institutionnelles. Surtout, il n'y a pas eu de publication du budget du Saint-Siège, dit "budget de mission", qui est habituellement publié les mêmes jours que le budget de l'APSA. Cela semble indiquer que certaines choses sont sur le point de changer dans la façon dont les budgets sont élaborés, et peut-être même à nouveau dans l'administration du Saint-Siège. Nous devrons suivre cela de près.

Les chiffres

Quelques chiffres du bilan : les actifs s'élèvent à 52,2 millions d'euros, en hausse de 31,4 millions d'euros par rapport à 2021, tandis que les charges d'exploitation augmentent de 3 millions d'euros. Les actifs immobiliers, grâce notamment à la vente de quelques biens vacants, ont augmenté de 32 millions d'euros. En revanche, les actifs mobiliers (c'est-à-dire les opérations financières) sont déficitaires de 6,7 millions d'euros, avec une perte de 26,55 millions d'euros depuis l'année dernière, en raison, selon le bilan, de la décision de privilégier des investissements prudents, à faible revenu et sans risque.

L'excédent a conduit l'APSA à contribuer aux besoins de la Curie romaine à hauteur de 32,7 millions. L'APSA a toujours contribué à la Curie, selon ce système : les résultats des trois segments de gestion sont additionnés, ce qui donne une contribution minimale garantie de 20 millions, et un excédent positif de 30% a été ajouté. Une contribution supplémentaire et extraordinaire de 8,5 millions d'euros a également été ajoutée à ce budget.

APSA possède et gère un certain nombre d'immeubles. En Italie, il y en a 4 072, couvrant une surface commerciale d'environ 1,47 million de mètres carrés. Parmi ces unités, 2 734 appartiennent à APSA et 1 338 à d'autres entités. Parmi les unités de l'APSA, 1 389 sont à usage résidentiel, 375 à usage commercial, 717 sont des dépendances et 253 sont des unités à faible rendement. Quant au type de loyer obtenu, 1 887 unités sont sur le marché libre, 1 208 en loyers subventionnés et 977 en loyers zéro.

92% des biens en Italie se trouvent dans la province de Rome, 2% dans les provinces de Viterbo, Rieti et Frosinone, 2% à Padoue (la Basilique du Santo), 2% à Assise, et encore 2% répartis dans 25 autres provinces italiennes. Il est à noter que les frais de gestion sont passés de 10 à 13 millions d'euros, ce qui inclut probablement aussi des services de consultance.

L'un des principaux projets de l'APSA s'intitule "Returnable Empty Homes". Jusqu'à présent, ce projet a permis de réhabiliter 79 logements vétustes, qui seront désormais mis sur le marché. Il en sera de même pour un deuxième maxi-lot de 61 unités d'habitation.

Sont également placées sous la direction de l'APSA 37 nonciatures en Europe, 34 en Asie, 51 en Afrique, 5 en Amérique du Nord, 46 en Amérique du Sud et 3 en Océanie.

Historique et objectifs de l'APSA

Voilà pour les chiffres. Mais ce qui est le plus intéressant, ce sont les données historiques. L'APSA est née sous le nom de "La Speciale", et servait à gérer le patrimoine qui avait été créé avec les compensations que le Saint-Siège avait eues avec la Conciliation. En 1967, Paul VI l'a réorganisée en la rebaptisant Administration du Patrimoine du Siège Apostolique, APSA.

La question des biens immobiliers est particulièrement intéressante. "Puisque, comme on l'a dit, les biens immobiliers situés à proximité du Vatican représentaient - et représentent encore aujourd'hui - une partie bloquée du patrimoine du Saint-Siège, l'objectif de consolidation de ce patrimoine a été immédiatement confié à des investisseurs immobiliers en Italie et à l'étranger", lit-on dans le rapport.

C'était "un choix naturel", qui allait de pair avec "la prudence comme critère principal dans les opérations financières", car "si, d'une part, les briques permettaient une moindre exposition aux fluctuations des taux de change, d'autre part, la diversification géographique des investissements réduisait les risques liés à la concentration dans un seul pays".

Le rapport retrace l'histoire de la création de l'APSA, de ses deux sections "extraordinaire" et "ordinaire", de sa réforme qui l'a conduit à perdre une partie de ses compétences au profit du ministère de l'économie, puis de son réaménagement, et du fait qu'aujourd'hui l'APSA est appelée à gérer dans un but non pas lucratif mais de "préservation et de consolidation du patrimoine reçu en dotation".

Investissements hors d'Italie

Le bilan d'APSA 2022 souligne également qu'APSA gère des biens immobiliers en dehors de l'Italie avec des filiales 100% d'APSA, et que "les biens immobiliers détenus par APSA au Royaume-Uni sont gérés par une société prête-nom locale 100%", et que "les biens immobiliers détenus en Angleterre sont inclus à toutes fins dans le bilan d'APSA".

Les fonds au Royaume-Uni sont gérés par une société fondée en 1932, British Grolux Investment Limited, dont les biens sont tous concentrés à Londres, où elle vient d'ailleurs de terminer la rénovation d'un immeuble qu'elle loue à des entreprises internationales et à un locataire prestigieux.

En 2022, Grolux a payé 4 millions de livres sterling de baux, auxquels s'ajoutent 2,6 millions de livres sterling de primes de renouvellement de baux, qui ont également concerné le bien en copropriété du Fonds de pension. Grolux disposait donc d'un actif de 5,95 millions d'euros.

En Suisse, il existait dix sociétés gérant des biens immobiliers. En 2019, elles ont toutes été regroupées au sein d'une seule société, Profima S. A., qui avait déjà été fondée en 1933, ce qui a également permis de rationaliser les coûts et même de bénéficier d'exonérations fiscales. Les biens immobiliers en Suisse sont principalement situés à Genève et à Lausanne, et la rationalisation a rapporté un dividende extraordinaire de 25 millions de francs, tandis que l'exonération a permis d'économiser 8,25 millions de francs. Profima a réalisé un bénéfice net de 1,79 million, soit 51,7% de plus qu'auparavant.

Et puis il y a les immeubles en France, gérés par Sopridex S. A., une société fondée en 1932, qui, malgré la légère crise, affiche un résultat net de 11,36 M€, soit une augmentation de 32% par rapport à 2021.

Cela porte le total des liquidités à 89,8 millions d'euros versés à l'APSA en 2022.

Remarques du président de l'APSA

Le président de l'APSA, Mgr Galantino, a indiqué dans une lettre accompagnant le budget que sa publication faisait partie de la "nature et des tâches assignées par le pape François à l'Administration du patrimoine du Siège apostolique". "L'APSA est également appelée à contribuer à la mission d'évangélisation de l'Église. La réputation fait également partie de cette mission, et pour cette raison - a écrit Galantino - la transparence des chiffres, des résultats obtenus et des procédures définies est l'un des outils à notre disposition pour bannir (au moins chez ceux qui sont libres d'idées préconçues) les soupçons infondés sur l'étendue du patrimoine de l'Église, son administration, ou l'accomplissement des devoirs de justice, tels que le paiement des impôts dus et autres prélèvements".

Le rapport annexé au budget fait également référence au plan triennal adopté par Apsa pour affiner les méthodes de travail et améliorer les performances, et qui devrait générer des bénéfices totaux de l'ordre de 55,4 millions d'euros.

L'auteurAndrea Gagliarducci

Lire la suite
Monde

"Il n'est pas nécessaire d'être riche ou puissant, il suffit d'aimer", déclare le pape en Mongolie.

"Pour être heureux, nous n'avons pas besoin d'être grands, riches ou puissants. Seul l'amour étanche la soif de notre cœur, seul l'amour guérit nos blessures, seul l'amour nous donne la vraie joie". C'est ce qu'a dit le pape François aux catholiques mongols et à des dizaines de personnes des pays voisins, y compris la Chine, dans son homélie lors de la messe dominicale dans la salle de hockey sur glace Steppe Arena.

Francisco Otamendi-3 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le Pape François a célébré l'Eucharistie au Steppe Arena Pavilion à Ulaanbaatar, la capitale de la Mongolie, dans l'après-midi de la veille. deuxième jour Il était accompagné du jeune missionnaire italien de la Consolata, le cardinal Giorgio Marengo, et d'autres prêtres et religieux. 

Dans son homélie à l'occasion du MasseIl a souligné que "c'est la vérité que Jésus nous invite à découvrir, que Jésus veut révéler à tous, à cette terre de Mongolie : pour être heureux, nous n'avons pas besoin d'être grands, riches ou puissants. Il suffit d'aimer.

Le Saint-Père a réfléchi sur les paroles du Psaume 63 : "Ô Dieu, [...] mon âme a soif de toi, ma chair soupire après toi comme une terre assoiffée, desséchée et sans eau", puis sur les paroles de saint Matthieu lorsque "Jésus - nous l'avons entendu tout à l'heure dans l'Évangile - nous montre le chemin pour étancher notre soif : c'est le chemin de l'amour, qu'il a parcouru jusqu'au bout, jusqu'à la croix, d'où il nous appelle à le suivre "en perdant notre vie pour la retrouver" (cf. Mt 16, 24-25)" (cf. Mt 16, 24-25).

"Nous ne sommes pas seuls

"Cette invocation grandiose accompagne le chemin de notre vie, au milieu des déserts que nous sommes appelés à traverser", a poursuivi le pape. "Et c'est précisément sur cette terre aride que la bonne nouvelle nous parvient. Sur notre chemin, nous ne sommes pas seuls ; notre sécheresse n'a pas le pouvoir de rendre notre vie à jamais stérile ; le cri de notre soif ne reste pas sans réponse". 

"Dieu le Père a envoyé son Fils pour nous donner l'eau vive de l'Esprit Saint pour étancher la soif de notre âme (cf. Jn 4,10). Et Jésus - comme nous l'avons entendu il y a un instant dans l'Évangile - nous montre le chemin pour étancher notre soif : c'est le chemin de l'amour, qu'il a parcouru jusqu'au bout, jusqu'à la croix, d'où il nous appelle à le suivre "en perdant notre vie pour la retrouver"", a ajouté le Pape, dans une réflexion qu'il a abordée avec une certaine fréquence ces derniers temps. La proximité du Seigneur.

Écoutons donc aussi la parole que le Seigneur dit à Pierre : "Suis-moi", c'est-à-dire : sois mon disciple, marche comme moi et ne pense plus comme le monde. Ainsi, avec la grâce du Christ et de l'Esprit Saint, nous pourrons marcher sur le chemin de l'amour. Même si aimer signifie se renierlutter contre l'égoïsme personnel et mondain, oser vivre la fraternité". 

Le paradoxe chrétien : perdre la vie, gagner la vie

"S'il est vrai que tout cela coûte des efforts et des sacrifices, et implique parfois de monter sur la croix", a déclaré le pape aux catholiques mongols, "il n'en est pas moins vrai que lorsque nous perdons notre vie pour l'Évangile, le Seigneur nous la donne en abondance, pleine d'amour et de joie, pour l'éternité".

Les paroles du psalmiste, qui crie à Dieu sa propre aridité, parce que sa vie ressemble à un désert, "ont une résonance particulière dans un pays comme la Mongolie, un territoire immense, riche en histoire et en culture, mais aussi marqué par l'aridité de la steppe et du désert", a souligné le pape.

"Beaucoup d'entre vous sont habitués à la beauté et à la fatigue de la marche, qui évoque un aspect essentiel de la spiritualité biblique, représentée par la figure d'Abraham et, plus généralement, caractéristique du peuple d'Israël et de tout disciple du Seigneur. Nous sommes tous, en effet, des "nomades de Dieu", des pèlerins à la recherche du bonheur, des vagabonds assoiffés d'amour.

"Mais nous ne devons pas l'oublier", a rappelé le Saint-Père, à la suite de saint Augustin : "dans le désert de la vie, dans le travail d'une petite communauté, le Seigneur ne nous fait pas manquer l'eau de sa Parole, surtout à travers les prédicateurs et les missionnaires qui, oints par l'Esprit Saint, en sèment la beauté. Et la Parole nous conduit toujours à l'essentiel de la foi : se laisser aimer par Dieu pour faire de notre vie une offrande d'amour. Car seul l'amour étanche vraiment notre soif.

"Embrasser la croix du Christ

"C'est ce que Jésus dit, sur un ton ferme, à l'apôtre Pierre dans l'Évangile d'aujourd'hui. Il n'accepte pas que Jésus doive souffrir, être accusé par les chefs du peuple, subir la passion et mourir sur la croix. Pierre réagit, il proteste, il voudrait convaincre Jésus qu'il a tort, car selon lui - et nous pensons souvent ainsi - le Messie ne peut pas être vaincu, et en aucun cas il ne peut mourir crucifié, comme un criminel abandonné par Dieu. Mais le Seigneur réprimande Pierre, parce que sa façon de penser est "celle des hommes" et non celle de Dieu", a déclaré le pape François.

"Frères et sœurs, c'est le meilleur chemin qui soit : embrasser la croix du Christ", a conclu le Pontife romain. "Au cœur du christianisme se trouve cette nouvelle déconcertante et extraordinaire : quand tu perds ta vie, quand tu l'offres généreusement, quand tu la risques en l'engageant dans l'amour, quand tu la donnes gratuitement aux autres, alors elle te revient en abondance, elle répand en toi une joie qui ne passe pas, une paix dans ton cœur, une force intérieure qui te soutient".

Carte. Marengo : "être des témoins joyeux et courageux de l'Évangile".

Le cardinal Giorgio Marengo, I.M.C., a souligné à la fin de la célébration eucharistique que la présence du Pape "est pour nous une source d'émotion profonde, difficile à exprimer par des mots. Vous avez vivement souhaité être parmi nous, pèlerin de la paix et porteur du feu de l'Esprit. Nous nous sentons comme si nous étions avec les apôtres sur les rives du lac, comme en ce jour où le Ressuscité les attendait avec une braise ardente".

"Il nous l'a rappelé l'année dernière, au Consistoire, en parlant du feu qui doit brûler en nous. Le feu des braises éclaire, réchauffe et réconforte, même si nous ne le voyons pas.

Le cardinal a poursuivi : "Maintenant que nous avons touché de nos propres mains le cher peuple de Dieu en Mongolie, nous souhaitons accepter votre invitation à être des témoins joyeux et courageux de l'Évangile dans ce pays béni. "Maintenant que nous avons touché de nos propres mains le cher peuple de Dieu en Mongolie, nous souhaitons accepter votre invitation à être des témoins joyeux et courageux de l'Évangile dans ce pays béni. Continuez à nous soutenir par la parole et l'exemple ; nous ne pouvons que nous souvenir et mettre en pratique ce que nous avons vu et entendu ces jours-ci". Je vous prie donc d'accepter ce cadeau symbolique : c'est la parole...". bayarlalaaqui signifie merci, écrit en mongol ancien", a conclu le cardinal Marengo.

Le lundi 4, dernier jour du voyage apostolique du Pape, aura lieu l'un des temps forts les plus attendus de la visite : l'inauguration de l'édifice de l'Institut de l'Europe. Casa de la Misericordia. Ce projet, qui a débuté il y a quatre ans, s'adresse en particulier aux femmes et aux mineurs victimes de violences domestiques. Il dispose également d'un espace destiné à accueillir les sans-abri et servira également d'abri temporaire pour les immigrés. 

L'auteurFrancisco Otamendi

Vatican

François en Mongolie défend le bien et l'harmonie des religions

Lors d'une rencontre avec les chefs religieux dans la capitale mongole dimanche, le pape François a rappelé que les religions "représentent un formidable potentiel de bien au service de la société" et que les croyants sont appelés à travailler pour "l'harmonie" de tous, le dialogue et la liberté. La Mongolie est le berceau d'un grand héritage de sagesse, a-t-il souligné.

Francisco Otamendi-3 septembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Pour son deuxième jour d'activité publique dans le vaste pays des Mongols, il s'est reposé le premier jour en raison d'une longue journée de congé. voyage Au cœur de l'Asie, le pape François a tenu une réunion œcuménique et interreligieuse au théâtre Hun d'Oulan-Bator, capitale de la Mongolie, au cours de laquelle il a adressé au monde un message de défense des religions. 

Hier, le Saint-Père a rencontré les autorités et, dans l'après-midi, des évêques, des prêtres, des religieux et des agents pastoraux, dans le cadre d'un voyage qu'il effectue en tant qu'ambassadeur de l'Union européenne. "Pèlerin de l'amitié

Le préfet apostolique d'Oulan-Bator était présent à la réunion, Cardinal Giorgio MarengoI.M.C., Son Éminence Khamba Lama Gabju Demberel Choijamts, abbé du monastère de Gandan Tegchenling, et 11 dirigeants de différentes religions, dont la tradition majoritaire, le bouddhisme, qui ont lu un message de salutation.

Dans une belle discoursDans son discours, où les mots harmonie et sagesse sont ressortis, le pape François a tout d'abord fait allusion au fait que "le ciel, si clair et si bleu, embrasse ici la terre vaste et imposante, évoquant les deux dimensions fondamentales de la vie humaine : la dimension terrestre, constituée par les relations avec les autres, et la dimension céleste, constituée par la recherche de l'Autre, qui nous transcende". 

"La Mongolie nous rappelle la nécessité pour nous tous, pèlerins et voyageurs, de tourner notre regard vers le haut pour trouver notre chemin sur terre", a-t-il ajouté.

Le pontife romain a ensuite dressé un bilan très positif de la contribution des religions au monde et a appelé les dirigeants de la planète au dialogue et à la rencontre. "Le fait que nous soyons réunis en un même lieu est déjà un message : les traditions religieuses, dans leur originalité et leur diversité, représentent un formidable potentiel de bien au service de la société. Si les dirigeants des nations choisissaient la voie de la rencontre et du dialogue avec l'autre, ils apporteraient sans aucun doute une contribution décisive pour mettre fin aux conflits qui continuent à faire souffrir tant de peuples".

L'harmonie est le thermomètre

"Le peuple mongol bien-aimé nous donne l'occasion de nous rencontrer pour nous connaître et nous enrichir mutuellement, car il peut s'enorgueillir d'une histoire de coexistence entre les représentants de différentes traditions religieuses", a souligné le pape, avant d'introduire le terme sur lequel se fondent ses propos : l'harmonie.

"Harmonie : je voudrais souligner ce mot à la saveur typiquement asiatique. C'est cette relation particulière qui se crée entre des réalités différentes, sans les superposer ni les uniformiser, mais en respectant les différences et au profit de la vie en commun".

Et François de demander : "Qui, plus que les croyants, est appelé à travailler pour l'harmonie de tous ? Frères, sœurs, la valeur sociale de notre religiosité se mesure à la manière dont nous parvenons à nous harmoniser avec les autres pèlerins de la terre et à la manière dont nous parvenons à répandre l'harmonie là où nous vivons".

C'est le thermomètre de la vie et de toute religion : "Toute vie humaine, en effet, et a fortiori toute religion, doit être "mesurée" par l'altruisme : non pas un altruisme abstrait, mais un altruisme concret, qui se traduit par la recherche de l'autre et la collaboration généreuse avec l'autre, car "le sage se réjouit de donner, et c'est seulement ainsi qu'il devient heureux"", a-t-il souligné.

"Le fondamentalisme ruine la fraternité".

Le pape s'est appuyé, selon ses propres termes, sur "une prière inspirée par François d'AssiseIl a dit : "Là où il y a de la haine, que j'apporte l'amour ; là où il y a de l'offense, que j'apporte le pardon ; là où il y a de la discorde, que j'apporte l'unité". Et il a souligné que "l'altruisme construit l'harmonie et que là où il y a de l'harmonie, il y a de la compréhension". L'imposition unilatérale, le fondamentalisme et le forçage idéologique ruinent la fraternité, alimentent les tensions et compromettent la paix. 

Sur ce point, le pape a cité le chef spirituel et pacifiste hindou, le Mahatma 

Gandhi, pour tisser la beauté et l'harmonie. "La beauté de la vie est le fruit de l'harmonie : elle est communautaire, elle grandit avec la gentillesse, l'écoute et l'humilité. Et c'est le cœur pur qui la capture, parce que 'la vraie beauté, après tout, réside dans la pureté du cœur' (M.K. Gandhi, Il mio credo, il mio pensiero, Roma 2019, 94)".

"Les religions sont appelées à offrir au monde cette harmonie, que le seul progrès technique, en visant la dimension terrestre et horizontale de l'homme, risque d'oublier le ciel pour lequel nous avons été créés", a déclaré le Saint-Père.

Dans son discours, dans lequel le Pape a de nouveau cité l'habitation traditionnelle mongole, le ger, qui constitue "un espace humain" et qui "évoque l'ouverture essentielle au divin", le chef des catholiques a souligné que "nous sommes réunis ici aujourd'hui en tant qu'humbles héritiers d'anciennes écoles de sagesse", et que "nous nous engageons à partager tout le bien que nous avons reçu, afin d'enrichir une humanité qui, dans son cheminement, est souvent désorientée par la recherche à courte vue du profit et du bien-être".

Dix aspects du patrimoine de sagesse mongol

"L'Asie a beaucoup à offrir dans ce domaine, et la Mongolie, qui est située dans la région de l'Europe de l'Est, a un rôle important à jouer dans ce domaine.

au cœur de ce continent, abrite un grand patrimoine de sagesse, que les religions qui y sont répandues ont contribué à créer et que je voudrais inviter chacun à découvrir et à apprécier", a déclaré le pape, qui a souhaité évoquer "dix aspects de ce patrimoine de sagesse". 

Ces aspects sont les suivants, selon Francisco :

- "une bonne relation avec la tradition, malgré les tentations du consumérisme" ; 

- le respect des anciens et des ancêtres - combien nous avons besoin aujourd'hui d'une alliance générationnelle entre eux et les plus jeunes, d'un dialogue entre grands-parents et petits-enfants !

- la protection de l'environnement, notre maison commune, un autre besoin très actuel" ;

- Et encore : la valeur du silence et de la vie intérieure, antidote spirituel à tant de maux du monde d'aujourd'hui ;

- un sens sain de la frugalité" ; 

- la valeur de l'hospitalité" ; 

- la capacité de résister à l'attachement aux choses" ; 

- la solidarité, qui naît de la culture des liens entre les personnes" ; 

- l'appréciation de la simplicité" ; 

- et, enfin, un certain pragmatisme existentiel, qui tend à rechercher avec ténacité le bien de l'individu et de la communauté. Ces dix éléments font partie de l'héritage de sagesse que ce pays a à offrir au monde.

Non à la violence et au sectarisme : la liberté

Enfin, le pape a de nouveau souligné la responsabilité des responsables religieux. "Chers frères et sœurs, notre responsabilité est grande, surtout en ce moment de l'histoire, car notre comportement est appelé à confirmer dans les faits les enseignements que nous professons ; il ne peut pas les contredire, en devenant une cause de scandale. Il ne faut donc pas confondre croyance et violence, sacré et imposition, chemin religieux et sectarisme.

"Dans les sociétés pluralistes qui croient aux valeurs démocratiques, comme la Mongolie, chaque institution religieuse, dûment reconnue par l'autorité civile, a le devoir et surtout le droit d'offrir ce qu'elle est et ce qu'elle croit, dans le respect de la conscience d'autrui et en visant le plus grand bien de tous", a-t-il souligné.

Le Pape a révélé à cet égard qu'il souhaitait "vous confirmer que l'Église catholique souhaite suivre cette voie, en croyant fermement au dialogue œcuménique, au dialogue interreligieux et au dialogue culturel. Sa foi est fondée sur le dialogue éternel entre Dieu et l'humanité, incarné dans la personne de Jésus-Christ". "L'Église offre aujourd'hui à toute personne et à toute culture le trésor qu'elle a reçu, tout en restant ouverte et à l'écoute de ce que les autres traditions religieuses ont à offrir".

Dialogue et construction d'un monde meilleur

En conclusion, François a réaffirmé que "le dialogue, en effet, ne s'oppose pas à l'annonce : il n'aplatit pas les différences, mais aide à les comprendre, préserve leur originalité et leur permet de se confronter en vue d'un enrichissement franc et réciproque. C'est ainsi qu'il est possible de trouver dans l'humanité bénie par le Ciel la clé pour marcher sur la terre".

"Frères et sœurs, notre présence ici aujourd'hui est le signe que l'espoir est possible. Dans un monde déchiré par les conflits et les discordes, cela peut sembler utopique ; pourtant, les plus grandes entreprises, les plus grands exploits commencent dans la clandestinité, à une échelle presque imperceptible. Le grand arbre naît de la petite graine, cachée dans la terre", a ajouté le Saint-Père.

"Laissons prospérer cette certitude que nos efforts communs pour dialoguer et construire un monde meilleur ne sont pas vains. Cultivons l'espérance", a répété le pape. Que les prières que nous élevons vers le ciel et la fraternité que nous vivons sur la terre nourrissent l'espérance ; qu'elles soient le témoignage simple et crédible de notre religiosité, de marcher ensemble avec les yeux tournés vers le haut, d'habiter le monde en harmonie, n'oublions pas le mot 'harmonie', comme des pèlerins appelés à prendre soin de l'atmosphère de la maison, pour tous". Je vous remercie.

Au moment où nous concluons cette chronique, le Pape François a terminé la célébration eucharistique à la Steppe Arena, une salle de hockey sur glace à Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie, une messe qui a été célébrée en début d'après-midi. Nous reviendrons prochainement sur l'homélie du Saint-Père et sur les propos du cardinal Giorgio Marengo.

L'auteurFrancisco Otamendi

Cinéma

À voir ce mois-ci : Regarder vers le ciel et Eddie the Eagle

Les histoires de deux enfants très différents mais inspirants sont au centre des recommandations de films et de séries de ce mois-ci.

Patricio Sánchez-Jáuregui-3 septembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Nous vous recommandons des nouveautés, des classiques ou des contenus que vous n'avez pas encore vus au cinéma ou sur vos plateformes préférées.

Ce mois-ci, il s'agit de l'histoire de deux adolescents qui, malgré leurs différences, sont tous deux des sources d'inspiration.

Regarder le ciel

José a 13 ans lorsqu'il commence à vivre dans sa ville et son pays, le Mexique, une persécution religieuse (1926) qui finit par déboucher sur une guerre civile que l'histoire connaîtra sous le nom de Cristera.

Enrôlé dans les forces chrétiennes et rebelles, Joseph a été fait prisonnier, torturé et finalement exécuté. Son histoire de vertu et de martyre l'a élevé sur les autels en 2016.

Basé sur des événements réels, ce drame historique émouvant arrive sur nos écrans en essayant de mettre l'accent sur la biographie et la spiritualité du protagoniste, et en échouant quelque peu lorsqu'il s'agit de montrer l'épopée du conflit comme nous l'avons vu dans Cristiada (Dean Wright, 2012), mais aussi de transmettre l'amour, le pardon et l'espoir.

Regarder le ciel

DirecteurAntonio Peláez
ScriptAntonio Peláez
ActeursAlexis Orosco, Marco Orosco, Mauro Castañeda Aceves, Carlos Hugo Hoeflich de la Torre
Plate-formeCinémas : Cinemas

Eddie l'aigle

Eddie est un garçon anglais plutôt simple mais extrêmement tenace dont le rêve est de participer aux Jeux olympiques. Sa ténacité et son enthousiasme lui permettront d'être le seul représentant de son pays en saut à ski.

Basé sur une histoire vraie, "Eddie the Eagle" suit les traces de "Chosen for Triumph" (Jon Turteltaub, 1993) en créant un film positif, plein de sentiments et d'espoir, dressant le portrait d'une personne dont le bon caractère et l'engagement à atteindre son but l'ont amené à attirer l'attention des médias et du monde entier.

Porté par deux grandes stars, Eddie The Eagle est un film magnifique et stimulant pour toute la famille.

Eddie l'aigle

DirecteurDexter Fletcher
ScriptSimon Kelton, Sean Macaulay
ActeursTaron Egerton, Hugh Jackman, Tom Costello
Plate-forme: Disney +
Évangélisation

Une dose de messe quotidienne, c'est tout ce dont nous avons besoin

On dit que tout ce que l'on fait pendant vingt-et-un jours devient une habitude. Pourquoi n'essayons-nous pas de faire de l'assistance à la messe une chose quotidienne ?

Jennifer Elizabeth Terranova-3 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Dans les premières semaines et les premiers mois qui ont suivi la réouverture des églises catholiques après la pandémie de Covid-19, les liturgies dominicales n'étaient pas très fréquentées. Les messes de semaine étaient bien pires ; les bancs étaient vides, mais les communiants quotidiens étaient présents pour recevoir le meilleur et le seul remède dont nous avions besoin et dont nous aurons toujours besoin. Malgré les risques pour la santé et l'appel des responsables gouvernementaux à "éviter la messe", ils cherchaient seulement à être avec Lui parce qu'ils ne pouvaient pas et ne peuvent toujours pas être rassasiés par Notre Seigneur.

Le site Catéchisme de l'Église catholique (L'Église oblige les fidèles à participer à la Divine Liturgie les dimanches et les jours de fête et, préparés par le sacrement de la Réconciliation, à recevoir l'Eucharistie au moins une fois par an, si possible pendant le temps pascal". Mais "l'Église encourage vivement les fidèles à recevoir la Sainte Eucharistie les dimanches et les jours de fête ou, plus souvent encore, tous les jours".

Si cela peut être un soulagement pour certains catholiques, il peut être difficile de se rendre à la messe dominicale pour ceux qui, comme Holly Godard, assistent régulièrement à la messe quotidienne depuis plus de vingt ans et ne peuvent se permettre de manquer la liturgie en semaine. Holly fait quotidiennement la navette entre Brooklyn et Manhattan et, à 86 ans, elle déclare : "Je ne me sens pas bien quand je ne vais pas à l'église". Comme beaucoup, elle aime voir ses amis de l'église avec lesquels elle s'est rapprochée et qu'elle considère comme sa "famille". Je l'apprécie", dit-elle.

Quand la pratique de la messe quotidienne a-t-elle commencé ?

Nous ne pouvons pas l'affirmer de manière définitive. Cependant, il y a des raisons de croire que cela s'est produit au début de l'Église catholique et à l'époque patristique. Les fidèles étaient censés communiquer aussi souvent que la Sainte Eucharistie était célébrée. De plus, aux Xe et XIe siècles, "certains ordres religieux célébraient la messe quotidienne".

Depuis les origines de l'Église et le temps des Apôtres, les catholiques ont compris l'importance de l'Eucharistie.

Dans l'article "Quand l'Église a-t-elle commencé à célébrer la Messe quotidienne ?", le Père James Swanson, LC, note : "Déjà à l'époque, dans la communauté chrétienne primitive de Jérusalem, il était d'usage de célébrer la Messe quotidienne, de recevoir le "pain quotidien", et c'était un élément si central de la vie de la communauté que les gens se plaignaient s'ils étaient obligés de la manquer, ce qui a conduit à l'ordination des premiers prêtres". Le père Swanson écrit que "l'Eucharistie était déjà célébrée quotidiennement dès les premiers jours de l'Église".

Nous lisons dans Actes 2,46 que "les fidèles recevaient chaque jour". Mais saint Augustin résumait ainsi : "Certains reçoivent le Corps et le Sang du Seigneur tous les jours, d'autres certains jours ; en certains lieux, il n'y a pas de jour où le Sacrifice ne soit pas offert ; en d'autres, seulement le samedi et le dimanche ; en d'autres encore, seulement le dimanche" (Ep. liv in P.L., XXXIII, 200 sqq.).

L'addiction à l'eucharistie

Notre pain quotidien est la source et le sommet pour les catholiques, et bien qu'il ne soit pas obligatoire d'assister à la messe tous les jours, c'est nécessaire pour de nombreuses personnes qui désirent s'asseoir devant le Saint-Sacrement. Ce sont des gens qui, au lieu de se promener pendant leur courte pause au travail ou de s'asseoir dans une cafétéria et de manger lentement, préfèrent être au "banquet", partage Naida, qui travaille dans une banque et se précipite à l'église Notre Sauveur pour la messe de midi.

Il a déclaré qu'il était venu parce que "je viens au ciel, je viens voir Notre Dame, je viens voir Saint Joseph". Il a poursuivi : "Comme l'a dit le prêtre, lorsque nous chantons 'Holy, Holy, Holy', nous joignons nos voix à celles des anges et des saints pour proclamer Dieu. Le Sanctus marque le début de la prière eucharistique, et "à ce moment-là, nous faisons le lien... et nous offrons toutes nos prières au Père".

J'ai commencé à assister à quelques messes en semaine en 2018. Je me suis immédiatement sentie plus forte, plus équipée et remplie de la paix de Dieu. Cependant, ce n'est qu'en 2020 que j'ai commencé à assister à la messe tous les jours, et je n'ai jamais regardé en arrière. Je me souviens très bien d'une conversation que j'ai eue avec l'un des prêtres de l'église où je fais du bénévolat. Il m'a dit qu'aller à la messe le dimanche et un ou deux jours de semaine n'était pas suffisant.

Il m'a dit : "Tu devrais y aller tous les jours". Je lui suis redevable car la communion quotidienne a énormément changé ma vie. Face à tant de défis, de déceptions et, malheureusement, de tragédies, je me sens renouvelée et rafraîchie lorsque je suis avec Jésus.

Je profite également des homélies de nos prêtres bien-aimés. Je n'oublierai jamais un collègue de travail qui, sur un ton quelque peu sarcastique, m'a demandé : "Pourquoi vas-tu à la messe tous les jours ? Je lui ai répondu : "Je suis accro à l'Eucharistie !".

Le bien le plus précieux

Les communiants quotidiens connaissent les trésors de la présence au banquet sacré, tout comme le pape Pie X (2 juin 1835-20 août 1914). Lors de la clôture du congrès de Rome, le pape Pie X a déclaré : "Je vous prie et vous implore tous d'exhorter les fidèles à s'approcher de ce divin sacrement. Et je m'adresse spécialement à vous, mes chers fils dans le sacerdoce, pour que Jésus, le trésor de tous les trésors du Paradis, le plus grand et le plus précieux de tous les biens de notre pauvre humanité désolée, ne soit pas abandonné d'une manière aussi insultante et ingrate".

On dit que tout ce que l'on fait pendant vingt-et-un jours devient une habitude. De nombreux catholiques ont l'habitude de se dépêcher de rentrer chez eux après le travail, de rencontrer des amis à l'heure de l'apéritif ou d'utiliser le temps du matin pour faire de l'exercice à la salle de sport avant d'aller en classe. Cela fait désormais partie de leur routine. Mais à l'approche de la nouvelle année scolaire, pourquoi ne pas prendre l'habitude de recevoir notre Seigneur chaque jour ? Je vous promets que c'est mieux que n'importe quel cours de Pilates et que le vin est divin !

Lire la suite

La passion évangélisatrice de l'Église

À l'exception occasionnelle d'autres événements ou célébrations liturgiques, le pape François consacre les audiences générales de l'année 2023 à l'évangélisation.

3 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

À l'exception occasionnelle d'autres événements ou célébrations liturgiques, le pape François consacre son temps à l'évangélisation dans les pays de l'Union européenne. auditions générales de cette année 2023. Même ceux qui ne sont pas familiers avec cet aspect du christianisme se rendront compte qu'il ne s'agit pas d'une affaire ordinaire s'ils considèrent le thème général de cette série de catéchèses, que François a énoncé au début de la série le 4 janvier. Le titre, en effet, englobe deux expressions : "la passion pour l'évangélisation", qui est donc quelque chose de profondément et intensément ressenti ; et "le zèle apostolique du croyant", c'est-à-dire que nous parlons d'un zèle diligent partagé par chacun des fidèles et par l'Église, à laquelle le Seigneur confie la responsabilité de répandre son Évangile. 

Le contenu de la catéchèse a commencé par l'Écriture Sainte, où Jésus apparaît comme le modèle et le maître de l'annonce évangélisatrice. Il a ensuite réfléchi à l'appel des premiers disciples et à la manière dont ils ont accompli leur mission, à l'action de l'Esprit Saint en tant que premier protagoniste et à la condition apostolique de l'Église et de tous les baptisés, qui se manifeste avant tout dans le témoignage. Au cours de ces semaines, le Pape rappelle l'exemple de certains témoins de Jésus-Christ, à commencer par saint Paul.

Ce numéro d'Omnes rassemble plusieurs contributions sur cette dimension qui est si essentiellement intégrée dans l'enseignement de l'actuel Pontife. Elle est déjà très présente dans l'exhortation Evangelii Gaudium 2013, et depuis lors dans l'appel constant à vivre comme une "Église qui sort". Quelques semaines seulement se sont écoulées depuis la célébration du Journée mondiale de la jeunesse à Lisbonnequi a été une manifestation extraordinaire et réussie de la conscience missionnaire de l'Église, visant à annoncer la foi aux jeunes de notre temps. Naturellement, cela ne signifie pas que nous devions penser uniquement à un effort de la hiérarchie lorsque nous parlons d'évangélisation, aussi difficile soit-il, ni uniquement à des rassemblements de masse, même collectifs. L'apostolat est une responsabilité partagée par tous, qui plonge ses racines dans le baptême, et que chaque fidèle exerce selon sa propre vocation et dans les conditions de vie qui lui sont propres ; en tout cas, comme l'a dit le Pape, il doit se savoir "obligé" de donner "le trésor qu'il a reçu avec sa vocation chrétienne". C'est pourquoi elle se traduit dans la pratique, aujourd'hui comme toujours, par une multiplicité d'initiatives très variées, qui ne sont que brièvement esquissées dans ce dossier.

Il est évident qu'il ne s'agit pas d'une nouvelle invention de ce pontificat. Les catéchèses de cette année reflètent elles-mêmes qu'elle a toujours été présente dans l'histoire, sous de nombreuses formes. Le Magistère l'a également rappelé avec des impulsions permanentes, nuancées par les besoins de chaque époque et les accents déterminés par chaque Pape. Ici aussi, à la suite de François, ce numéro rappelle la valeur des Evangelii nuntiandi de Paul VI comme référence principale sur ce point ; il reprend également les orientations reçues du pontificat de Benoît XVI.

L'auteurOmnes

Monde

Le premier jour du pape en Mongolie en tant que "pèlerin de l'amitié

Le Saint-Père a entamé sa visite en Mongolie. Bien qu'il soit arrivé le 1er septembre au soir, le décalage horaire a fait que les événements officiels ont commencé le 2 septembre. Une visite aux autorités et une rencontre avec les religieux et les prêtres consacrés ont marqué l'agenda d'aujourd'hui.

Maria José Atienza-2 septembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Le voyage de la Le pape en Mongolie a commencé activement ce matin dans la salle "Ikh Mongol" du Palais du Gouvernement. Là, devant les autorités du pays, il s'est décrit comme un "pèlerin de l'amitié, arrivant sur la pointe des pieds et le cœur joyeux, désireux de s'enrichir humainement de votre présence".

Le Pape a tenu à rappeler, tout d'abord, les relations de longue date entre l'Union européenne et l'Union européenne. Mongolie L'histoire de l'histoire de l'Europe et du christianisme remonte à 1246, lorsque le frère Jean de Plano Carpini, envoyé du pape, rendit visite à Guyuk, le troisième empereur mongol, et remit au Grand Khan la lettre officielle du Pape Innocent IV. Cette lettre "est conservée à la bibliothèque du Vatican et j'ai aujourd'hui l'honneur de vous en remettre une copie authentique, réalisée avec les techniques les plus avancées pour garantir la meilleure qualité possible. Que ce soit le signe d'une amitié ancienne qui grandit et se renouvelle", a souligné le pape.

La figure du ger, ces maisons traditionnelles nomades et rondes de Mongolie, a servi de fil conducteur au pape dans son discours. Il a tout d'abord souligné leur respect de l'environnement, ainsi que l'unité entre tradition et modernité. Le pape a également fait référence à la pluralité des peuples qui composent la Mongolie : "Pendant des siècles, l'étreinte de terres lointaines et très différentes a montré la capacité exceptionnelle de vos ancêtres à reconnaître le meilleur des peuples qui composaient l'immense territoire impérial et à les mettre au service d'un développement commun", a déclaré le pape,

Regarder vers le haut

"Lorsque l'on entre dans un ger traditionnel, le regard s'élève vers le centre, vers la partie la plus haute, où se trouve une fenêtre ouverte sur le ciel. Je voudrais souligner cette attitude fondamentale que votre tradition nous aide à découvrir : savoir diriger notre regard vers le haut", a poursuivi le pape, qui a salué le fait que "la Mongolie est un symbole de liberté religieuse".

À cet égard, le pape a souligné que les religions "lorsqu'elles s'inspirent de leur patrimoine spirituel originel et ne sont pas corrompues par des déviations sectaires, sont à tous égards des supports fiables pour la construction de sociétés saines et prospères, dans lesquelles les croyants ne ménagent pas leurs efforts pour que la coexistence civile et les projets politiques soient toujours au service du bien commun, représentant également un frein à la dangereuse déchéance de la corruption". 

Le Pape a voulu rappeler la petite communauté catholique de Mongolie qui "bien que petite et discrète, participe avec enthousiasme et engagement à la croissance du pays, en diffusant la culture de la solidarité, la culture du respect de tous et la culture du dialogue interreligieux, et en se consacrant à la cause de la justice, de la paix et de l'harmonie sociale". 

La journée du pape en Mongolie s'est poursuivie dans l'après-midi par une rencontre particulièrement importante avec des évêques, des prêtres et des personnes consacrées dans la cathédrale des Saints Pierre et Paul.

"Bienvenue dans notre ger".

Le président de la Conférence des évêques d'Asie centrale, Mgr José Luis Mumbiela était chargé d'accueillir le Saint-Père dans un pays qui "attend depuis plus de vingt ans la visite de l'évêque de Rome", comme l'a souligné Mumbiela.

Une visite qui, comme l'a voulu souligner le président des évêques de la région, "est un témoignage vivant et joyeux qui justifie l'espérance de tant de siècles ; c'est comme une théophanie qui nous accompagne et nous stimule dans notre pèlerinage d'Église missionnaire. En Asie, nous savons ce que signifie vivre dans l'espérance. Et maintenant, nous sommes également convaincus que "l'espérance ne nous déçoit pas".

L'évêque d'Almaty a également voulu souligner que, bien que la plupart des missionnaires et des personnes consacrées réunis ici viennent de différentes parties du monde, "personne n'est étranger, parce que dans l'Église catholique, personne n'est étranger. L'Église crée la fraternité, parce que l'Église est fraternité".

Les missionnaires, livres vivants de la foi

Salvia Mary Vandanakara, M.C., Peter Sanjaajav, prêtre mongol et Rufina Chamingerel, une des agents pastoraux travaillant sur place, ont ensuite pris la parole pour offrir leurs témoignages au Pape.

Dans la première, la missionnaire de la charité de Mère Teresa a expliqué au pape comment son travail consistait à "s'occuper des enfants handicapés physiquement et mentalement, des malades et des personnes âgées abandonnées par leur famille, des sans-abri, des affamés et des familles pauvres et délaissées". Ce n'est pas une tâche facile dans un pays où le taux de pauvreté avoisine les 20%.

"À travers toutes ces œuvres de charité, nous essayons de faire comprendre aux gens à quel point ils sont précieux aux yeux de Dieu", a déclaré la religieuse, qui a rappelé qu'elle était arrivée dans le pays en 1998, alors que l'Église venait tout juste d'y reprendre ses activités.

"À l'époque, beaucoup d'enfants n'avaient pas d'installations adéquates pour faire leurs devoirs. Nous avons donc organisé un programme après l'école avec l'aide de quelques enseignants mongols et, plus tard, nous avons pu les admettre dans des écoles régulières afin qu'ils puissent terminer leurs études", a déclaré la religieuse, qui a ajouté avec émotion que "parmi les jeunes dont nous nous occupions, il y avait aussi un garçon qui est maintenant prêtre, notre cher père Sanjaajav Peter".

Le jeune prêtre a ensuite pris la parole. Avec une émotion visible, Sanjaajav Peter a souligné au Pape que "Dieu m'a donné de nombreuses opportunités de grandir en tant que Mongol sur la terre mongole, et m'a également choisi pour contribuer au salut de mon peuple" et, rappelant le mode de vie traditionnel mongol, lié à la terre, il a affirmé avec espoir comment "le fruit de l'amour de Dieu a commencé à croître il y a longtemps, mûrit en ce moment, et je suis sûr que votre visite produira une riche moisson".

Enfin, Rufina Chamingerel, agent pastoral, a raconté au pape l'histoire de sa foi, qui s'est révélée lorsqu'elle était étudiante. Rufina s'est sentie responsable d'être un phare de la foi dans son pays, ce qui l'a amenée à étudier à Rome et à retourner en Mongolie pour aider l'Église à grandir. "Apprendre le catholicisme, c'est comme apprendre une nouvelle langue, la langue catholique. J'étudie cette langue depuis quatorze ans et je continuerai à l'apprendre", a-t-elle déclaré au Pape, à qui elle a voulu souligner le rôle très important des missionnaires en Mongolie : "nous n'avons pas beaucoup de livres catéchétiques dans notre langue, mais nous avons beaucoup de missionnaires qui sont des livres vivants".

Pape : "Retour au premier regard".

En référence au Psaume 34

"Goûter et voir combien le Seigneur est bon" avec eux, il a voulu "savourer le goût de la foi sur cette terre, en se rappelant des histoires et des visages, des vies dépensées pour l'Evangile". Dépenser sa vie pour l'Évangile : voilà une belle définition de la vocation missionnaire du chrétien, et en particulier de la manière dont les chrétiens vivent cette vocation ici", a souligné le pape.

Le pontife a voulu mettre l'accent sur la relation personnelle avec le Seigneur, qui est nécessaire pour accomplir la mission et se donner à ses frères et sœurs. Sans cette relation d'amour personnel, la mission n'est pas possible - par amour pour l'autre - parce qu'il n'y a pas d'expérience de Dieu : "Cette expérience de l'amour de Dieu dans le Christ est une pure lumière qui transfigure le visage et le rend à son tour resplendissant. Frères et sœurs, la vie chrétienne naît de la contemplation de ce visage, c'est une question d'amour, de rencontre quotidienne avec le Seigneur dans la Parole et dans le Pain de vie, dans le visage des autres, dans ceux qui sont dans le besoin, là où le Christ est présent".

En ce sens, il a encouragé la petite mais active communauté religieuse et les personnes consacrées qui exercent leur travail pastoral en Mongolie à "goûter et voir le Seigneur, à revenir sans cesse à ce premier regard d'où tout est parti".

L'Église n'a pas d'agenda politique

Un autre point que le pape a voulu souligner est la mission de l'Église, que les gouvernements ne doivent pas craindre parce que l'Église "n'a pas d'agenda politique à promouvoir, mais connaît seulement l'humble pouvoir de la grâce de Dieu et une parole de miséricorde et de vérité, capable de promouvoir le bien de tous".

Bien que l'Eglise en Mongolie soit peu nombreuse, le Pape a souligné la nécessité de la communion. En ce sens, il a voulu rappeler que "l'Église ne se comprend pas sur la base d'un critère purement fonctionnel, selon lequel l'évêque agit comme modérateur des différents membres, peut-être sur la base du principe de la majorité, mais en vertu d'un principe spirituel, par lequel Jésus lui-même se rend présent en la personne de l'évêque pour assurer la communion de son Corps mystique".

À cet égard, il a rappelé que l'unité de toute l'Église et la communion avec Rome trouvent un exemple clair en Mongolie, qui, malgré son petit nombre, a un cardinal à sa tête : Mgr Giorgio Marengo.

Enfin, le pape a tourné son regard vers la Vierge Marie. Il ne s'agit pas d'un simple regard, la dévotion mariale a une signification forte dans ce voyage au cours duquel le pape bénira l'image de la Mère du Ciel, une sculpture en bois qu'une femme mongole a trouvée et sauvée d'une décharge avant la chute du système communiste et l'arrivée de l'Église.

Le pape a qualifié cette dévotion mariale de pilier sûr et a souligné que "notre Mère céleste, qui - j'ai été très heureux de le découvrir - a voulu vous donner un signe tangible de sa présence discrète et prompte en permettant qu'une image d'elle-même soit trouvée dans une décharge". Cette belle statue de l'Immaculée Conception a été trouvée dans une décharge. Elle, sans tache, immunisée contre le péché, a voulu être si proche d'eux qu'elle a pu être confondue avec les déchets de la société, afin que de la saleté des ordures émerge la pureté de la Sainte Mère de Dieu".

Écologie intégrale

L'Église recherche des dirigeants catholiques engagés

Le 26 août 2023, le Pape François a rencontré les participants à la quatorzième réunion annuelle du Réseau international des législateurs catholiques. Au cours de l'audience, le pape a souligné la nécessité pour l'Église de former des leaders catholiques qui contribuent "à l'édification du Royaume de Dieu".

Paloma López Campos-2 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape François a rencontré fin août 2023 les participants à la quatorzième réunion annuelle du "Conseil œcuménique des Églises" (COE).Réseau international des législateurs catholiques"(Réseau international des législateurs catholiques). Le thème central de la conversation était le leadership et le besoin de l'Église en chrétiens engagés pour le bien commun. Dans son discours, le pape a parlé du "paradigme technocratique dominant" et des questions soulevées par "la place de l'être humain" dans le monde. Dans l'Église, a déclaré François, il doit y avoir des leaders catholiques dont la formation à ces questions contribue "à l'édification du Royaume de Dieu".

Le Saint-Père a exprimé son inquiétude face à la "séduction subtile de l'esprit humain" propagée par le paradigme actuel. La technocratie nous conduit à abuser de notre liberté, elle nous encourage à "exercer un contrôle sur les "objets" matériels ou économiques, sur les ressources naturelles de notre maison commune, ou même les uns sur les autres, au lieu de les garder de manière responsable".

Francis a mentionné que cette réification se produit dans "les choix quotidiens qui peuvent sembler neutres", mais qui en réalité forment la base du monde et de la société que nous voulons construire.

Les dangers des médias

Le pape a cité quelques-unes des tendances néfastes de la technocratie qui se propagent dans les médias. Il s'est fait l'écho de la diffusion de "fake news", de la promotion de la haine, de la propagande partisane et de la réduction des relations humaines à des algorithmes.

Face à ces dangers, la solution proposée par le souverain pontife est une "culture de la rencontre authentique". Cela implique de savoir écouter et respecter l'autre, même s'il y a des désaccords. Mais il est également possible d'aller plus loin. François a rappelé que le but ultime est de "coopérer pour atteindre un objectif commun".

L'Église, un grand réseau de leaders

Le pape a établi un lien entre l'identité de l'Église et les solutions à la technocratie, car le peuple de Dieu est "appelé à vivre à la fois en communion et en mission". C'est pourquoi François a encouragé le Réseau international des législateurs catholiques et d'autres réseaux similaires à "former une nouvelle génération de dirigeants catholiques bien formés et fidèles, engagés à promouvoir les enseignements sociaux et éthiques de l'Église dans la sphère publique". De cette manière, les talents et les compétences des chrétiens contribueront "à l'édification du Royaume de Dieu".

Le Christ, le leader par excellence

D'autres organisations se consacrent à la promotion d'un leadership fondé sur les valeurs chrétiennes. Le Catholic Leadership Institute, basé aux États-Unis, considère les catholiques occupant des postes de direction comme des "voix influentes dans la société".

L'un de leurs objectifs est que "l'exemple de Jésus d'un leadership aimant et serviteur soit donné dans chaque famille, lieu de travail, paroisse et communauté". Pour atteindre leurs objectifs, ils s'appuient sur trois piliers fondamentaux : l'amour de Jésus-Christ et de l'Église, la recherche du plus haut niveau d'excellence et l'attention portée à l'individu.

Un levain pour élever la société

Le pape François a parlé à d'autres occasions de la nécessité d'avoir des leaders catholiques dans l'Église. Il associe le leadership au service du Christ et des autres. Ainsi, en 2021, s'adressant aux membres du Réseau des législateurs catholiques, il a demandé à Dieu de leur accorder "d'être le levain d'une régénération de l'esprit, du cœur et de l'âme, des témoins de l'amour politique pour les plus vulnérables, afin qu'en les servant vous puissiez Le servir dans tout ce que vous faites".

Il est donc possible d'établir certaines caractéristiques du leadership catholique :

  • Basé sur des valeurs chrétiennes ;
  • Au service de Dieu, le Église et autres ;
  • Demander une réunion ;
  • Promoteur de la paix ;
  • À la recherche du bien commun.
Les enseignements du Pape

Les surfeurs de l'amour. Le Pape avec les jeunes aux JMJ

Les Journées mondiales de la jeunesse ont rassemblé plus d'un million de jeunes du monde entier. Ils sont venus avec des attentes différentes. Mais ils ont été appelés un par un. Devant eux et avec eux s'est déroulée "une chorégraphie singulière" : la plénitude (catholicité) d'un appel et d'une rencontre.

Ramiro Pellitero-2 septembre 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Comme l'a souligné François le mercredi suivant les journées passées à Lisbonne, la Journées mondiales de la jeunesse (JMJ) après la pandémie était "ressentie par tous comme un don de Dieu qui a mis en mouvement les cœurs et les pas de jeunes, de nombreux jeunes du monde entier, tellement nombreux !"(Audience générale, 9-VIII-2023).

L'isolement forcé que la pandémie a signifié pour tous, particulièrement ressenti par les jeunes, est maintenant surmonté par une "poussée" pour aller à la rencontre de beaucoup d'autres, précisément au Portugal, sur les rives de la mer qui unit le ciel et la terre et les continents entre eux. Et tout cela avec une certaine "hâte", représentée par la figure de Marie dans sa visite à sa cousine Elisabeth (cf. Lc 1, 39).

Une ambiance festive, avec un certain nombre d'efforts en termes de voyage et de rêve, mais aussi grâce au travail des organisateurs et des 25 000 bénévoles qui ont permis d'accueillir tout le monde. 

Prenant acte d'une controverse survenue quelques semaines plus tôt, le pape a déclaré a posteriori : "La Journée de la Jeunesse est une rencontre avec le Christ vivant à travers l'Eglise. Les jeunes vont à la rencontre du Christ. C'est vrai, là où il y a des jeunes, il y a de la joie et un peu de tout cela.". La rencontre avec le Christ et la joie, la fête et l'effort, le travail et le service ne doivent pas être opposés l'un à l'autre. 

Dans un monde de conflits et de guerres, les jeunes ont montré qu'un autre monde est possible, sans haine et sans armes. "Les grands de la terre écouteront-ils ce message ?". Le Pape lance la question en l'air. 

Rêver grand

Dans son rencontre avec les autorités (Cfr. Discours 2-VIII-2023), il a rappelé la signature, en 2007, du Traité sur la réforme de l'Union européenne. Il a noté que le monde a besoin de l'Europe, de son rôle de bâtisseur de ponts et de paix entre les pays et les continents :

"L'Europe pourra apporter, sur la scène internationale, son originalité spécifique, esquissée au siècle dernier lorsque, du creuset des conflits mondiaux, elle a allumé l'étincelle de la réconciliation, rendant possible le rêve de construire demain avec l'ennemi d'hier, d'ouvrir des voies de dialogue, des itinéraires d'inclusion, de développer une diplomatie de la paix qui éteint les conflits et apaise les tensions, capable de capter les moindres signes de détente et de lire entre les lignes les plus tordues.". Elle pourra dire à l'Occident que la technologie, qui a marqué le progrès et globalisé le monde, ne suffit pas, et encore moins les armes, qui représentent plutôt l'appauvrissement du véritable capital humain : l'éducation, la santé et le bien-être pour tous. 

Il a proposé trois "laboratoires d'espoir" : la protection de l'environnement, la protection de l'avenir (en particulier des jeunes qui ont besoin de travail, d'une économie équitable, d'une culture de la vie et d'une éducation adéquate) et la fraternité (ils nous invitent à briser les barrières rigides érigées au nom d'opinions et de croyances différentes). En ce qui concerne l'éducation, il a souligné la nécessité d'une éducation qui ne se contente pas de transmettre des notions techniques pour le progrès économique, mais qui soit "... une culture de la vie et une culture de la fraternité".Il s'agit d'entrer dans une histoire, de transmettre une tradition, de valoriser le besoin religieux de l'homme et de favoriser l'amitié sociale.". 

Surmonter la "fatigue des bons".

Le même jour, lors des Vêpres célébrées au monastère des Hiéronymites (cf. Homélie, 2-VIII-2023), il a insisté sur ce programme qui interprète le rêve que Dieu, par rapport à la vocation et à la mission des chrétiens : "... le rêve que Dieu, par rapport à la vocation et à la mission des chrétiens, nous a donné : "... c'est le rêve que Dieu a pour nous...".trouver les moyens d'une participation joyeuse, généreuse et transformatrice pour l'Église et l'humanité". Jésus ne nous a pas appelés par nos œuvres, mais par sa grâce (cf. 2 Tm 1,9). Et aujourd'hui encore, il veut compter sur les pêcheurs de Galilée et leur fatigue, pour apporter aux autres la proximité de Dieu. 

Il a évoqué la dangereuse "lassitude du bien" dans nos pays de vieille tradition chrétienne, aujourd'hui affectés par tant de changements sociaux et culturels, par le sécularisme et l'indifférence à l'égard de la foi. Le danger consiste à laisser la mondanité entrer de pair avec la résignation et le pessimisme, facilités par les anti-témoignages et les scandales (parmi nous) qui défigurent le visage de l'Église. "et qui appellent à une purification humble et constante, à partir du cri de douleur des victimes, qui doivent toujours être accueillies et écoutées". 

Face à ce danger, qui peut faire de nous de simples " fonctionnaires " des choses de Dieu, il est nécessaire d'accueillir à nouveau Jésus dans notre barque. "Il vient nous chercher dans notre solitude, dans nos crises, pour nous aider à repartir.". Comme l'a dit un grand missionnaire portugais (António Vieira), Dieu nous a donné une petite terre pour naître, mais en regardant l'océan, il nous a donné le monde entier pour mourir. 

Naviguer ensemble, sans accusations

François en déduit que ce n'est pas le moment d'amarrer le bateau ou de regarder en arrière, de fuir notre époque parce qu'elle nous fait peur et de nous réfugier dans les formes et les styles du passé. un temps de grâceLe pape propose trois décisions. Le pape propose trois décisions.

Premièrement, naviguer en mer, en rejetant toute tristesse, tout cynisme et tout défaitisme, et en faisant confiance au Seigneur. Bien sûr, pour cela, il faut beaucoup de prière, une prière qui nous libère de la nostalgie et des regrets, de la mondanité spirituelle et du cléricalisme. 

Deuxièmement : aller tous ensemblevivre l'esprit de communion et de coresponsabilité, en construisant un réseau de relations humaines, spirituelles et pastorales. Et d'appeler tout le monde. François insiste, comme il l'a fait ces derniers mois : pour "tout le monde, tout le monde, tout le monde"chacun devant Dieu.

Troisièmement : être pêcheurs d'hommes: "En tant qu'Église, nous avons reçu la mission de plonger dans les eaux de cette mer, de jeter le filet de l'Évangile, sans montrer du doigt, sans accuser, mais en apportant aux gens de notre temps une proposition de vie, celle de Jésus : apporter l'accueil de l'Évangile, les inviter à la fête, à une société multiculturelle ; apporter la proximité du Père aux situations de précarité, de pauvreté qui augmentent, surtout chez les jeunes ; apporter l'amour du Christ là où la famille est fragile et les relations blessées ; transmettre la joie de l'Esprit là où règnent la démoralisation et le fatalisme.". Et François précise qu'il ne s'agit pas de commencer par accuser : ".C'est un péché"mais d'inviter tout le monde et de les amener plus près de Jésus, à la repentance. 

Aimés tels que nous sommes, "sans maquillage

Déjà dans le cérémonie de bienvenue (cf. Discours dans le parc Edward VII(Lisbonne, 3-VIII-2023), le Pape a accueilli les jeunes. Il leur a dit qu'ils n'étaient pas venus par hasard, mais qu'ils avaient été appelés par le Seigneur, dès le début de leur vie, et concrètement maintenant. 

Nous avons été appelés avant nos qualités et avant nos blessures, parce que nous avons été aimés. "Chacun d'entre nous est unique et original et la beauté de tout cela ne peut être perçue". C'est pourquoi nos journées doivent être "des échos vibrants de l'appel amoureux de Dieu, parce que nous sommes précieux à ses yeux".

Tant de drapeaux, de langues, de nations se sont étalés devant le pape. À tous, il a dit que nous venons d'un seul battement de cœur de Dieu pour chacun d'entre nous : "Pas comme nous voudrions être, mais comme nous sommes aujourd'hui". C'est le point de départ de la vie : "aimés tels que nous sommes, sans maquillage".

Dieu nous a appelés par notre nom, parce qu'il nous aime. Pas comme les algorithmes du commerce virtuel, qui associent notre nom simplement aux préférences du marché, pour nous promettre un faux bonheur qui nous laisse vides à l'intérieur. Nous ne sommes pas la communauté des meilleursmais nous sommes tous pécheurs, appelés comme nous le sommes, frères et sœurs de Jésus, enfants du même Père. 

François sait comment toucher le cœur des jeunes. Il insiste : "Il y a de la place pour tout le monde dans l'Église".. Egalement avec des gestes : "Le Seigneur ne pointe pas du doigt, mais ouvre les bras. C'est curieux : le Seigneur ne sait pas comment faire. (montrant du doigt), mais est-ce que (fait le geste d'embrasser)". Il leur laisse son message : "N'ayez pas peur, soyez courageux, allez de l'avant, sachant que nous sommes "amortis" par l'amour de Dieu pour nous.".

Rechercher, éduquer, intégrer

Quelques heures plus tard, s'adressant également aux étudiants de l'université (cf. discours à l'université catholique de Lisbonne, 3-VIII-2023), il propose d'aller de l'avant "avide de sens et d'avenir", sans remplacer les écrans par des visages, sans remplacer les questions qui déchirent par des réponses faciles qui anesthésient. 

Au contraire, nous devons avoir le courage de remplacer les peurs par des rêves. Aussi parce que nous sommes responsables des autres et que l'éducation doit atteindre tout le monde. De peur que nous ne sachions pas répondre quand Dieu nous le demande : Où êtes-vous ? (Gn 3, 9) et Où est votre frère ? (Gn 4, 9).

S'adressant aux éducateurs, il a évoqué la nécessité d'une la conversion du cœur (vers la compassion, l'espoir et le service). Et aussi de "un changement dans la vision anthropologique".L'objectif est de réaliser un véritable progrès, en utilisant des moyens scientifiques et technologiques pour dépasser les visions partielles et parvenir à une vision globale de la société. l'écologie intégrale.

Tout cela a besoin de Dieu, car - comme en écho à ce que Benoît XVI a insisté - "...Dieu est celui qui est la source de tout cela, et celui qui est la source de tout cela".il n'y a pas d'avenir dans un monde sans Dieu". Pour éduquer avec une inspiration chrétienne, le Pape a proposé quelques critères. Premièrement, rendre la foi crédible à travers des actions, des attitudes et des styles de vie. Deuxièmement, soutenir la Pacte mondial pour l'éducation et ses propositions (avec une attention particulière à la personne, aux jeunes, aux femmes, à la famille, aux plus vulnérables, au progrès véritable et à l'écologie intégrale). Troisièmement, l'intégration de l'éducation au message de l'Évangile. Tout cela conduit à la nécessité de visions globales (si caractéristiques d'une vision catholique) et de projets éducatifs. 

Tachez vos mains, mais pas votre cœur

La rencontre avec les jeunes de l'association de l'Union européenne a été particulièrement instructive. Scholas Occurrentes (Cf. réunion de Cascais, 3-VIII-2023). 

Ils lui avaient préparé une fresque de trois kilomètres et demi, rassemblant des situations et des sentiments, à partir de lignes et de coups de pinceau quelque peu désordonnés, dont beaucoup avaient été capturés par ceux qui les vivaient... Lorsque le Pape est arrivé, ils lui ont montré la fresque. Puis ils lui ont donné un pinceau pour donner la touche finale à cette "œuvre d'art", à cette "chapelle Sixtine", comme l'a appelée François en plaisantant à moitié.

Pour sa part, il a expliqué l'icône du bon samaritain et a parlé de la nécessité de la compassion, y compris pour entrer dans le Royaume des cieux. Il nous a invités à nous demander où nous nous situons, si nous blessons les autres ou si nous avons de la compassion pour eux, si nous nous salissons les mains en aidant dans les difficultés réelles ou non. Car, a-t-il dit, "Dans la vie, il faut parfois se salir les mains pour ne pas salir son cœur.".

Dès la veille du dernier jour (cf. Discours au Parc du Tejo, Lisbonne, 5-VIII-2023), l'évêque de Rome s'est concentré sur la figure de Marie, qui se rend en hâte dans la maison d'Élisabeth, afin d'y trouver la paix. La joie est missionnaire. Nous, chrétiens, devons apporter notre joie aux autres, comme nous l'avons reçue des autres. 

Une joie qu'il faut chercher et découvrir dans le dialogue avec les autres, avec beaucoup d'entraînement, et qui parfois nous fatigue. Il faut alors se relever, et cela arrive souvent. C'est pourquoi nous devons aider les autres à se relever. C'est l'idée centrale qu'il voulait laisser : "Nous devons aider les autres à se relever.Marcher et, si l'on tombe, se relever ; marcher avec un but ; s'entraîner chaque jour dans la vie. Dans la vie, rien n'est gratuit. Tout se paie. Il n'y a qu'une seule chose qui soit gratuite : l'amour de Jésus.".

Les surfeurs de l'amour 

Enfin, le lendemain, l'évangile de la messe présentait la scène de la Transfiguration (cf. Homélie 6-VIII-2023). Afin de concrétiser ce que les jeunes peuvent ramener dans leur vie quotidienne, le Pape a procédé en trois étapes. 

Première éclat. Jésus a brillé devant les trois apôtres. Jésus nous a aussi éclairés, pour que nous puissions éclairer les autres. Alors : "Nous devenons lumineux, nous rayonnons lorsque, accueillant Jésus, nous apprenons à aimer comme lui. Aimer comme Jésus, cela nous rend lumineux, cela nous conduit à faire des œuvres d'amour.". Au contraire, nous nous éteignons lorsque nous nous concentrons sur nous-mêmes. 

Deuxièmement, écouter. Tout le secret est là. "Il nous enseigne le chemin de l'amour, écoutez Jésus. Parce que parfois, avec de la bonne volonté, nous empruntons des chemins qui semblent être ceux de l'amour, mais en fin de compte, ce sont des égoïsmes déguisés en amour. Méfiez-vous de l'égoïsme déguisé en amour.".

Troisièmement, ne pas avoir peur. Cette notion apparaît fréquemment dans la Bible. La peur, le pessimisme et le découragement doivent être surmontés. Mais avec Jésus, nous pouvons cesser d'avoir peur, car il nous regarde toujours et nous connaît bien. 

Dans son discours d'adieu aux volontaires (cf. Discours à la digue d'Algés, 6-VIII-2023), le Pape les a remerciés pour leurs efforts, car ils sont venus à Lisbonne pour servir et non pour être servis. 

C'était un moyen pour eux de rencontrer Jésus. "Rencontrer Jésus et rencontrer les autres. C'est très important. La rencontre avec Jésus est un moment personnel, unique, qui peut être décrit et raconté seulement dans une certaine mesure, mais qui vient toujours grâce à un chemin fait en compagnie, fait avec l'aide des autres. Rencontrer Jésus et le rencontrer au service des autres (...) Soyez des surfeurs de l'amour !"

Culture

Pablo Ginés : "La Compagnie de l'Anneau a besoin de nains, de hobbits et d'elfes.

Le 2 septembre 2023 marque le 50e anniversaire de la mort de J. R. R. Tolkien. Pablo Ginés, l'un des fondateurs de l'Association catholique Tolkien, nous parle dans cet entretien de Tolkien et de l'association en hommage à cet anniversaire.

Loreto Rios-2 septembre 2023-Temps de lecture : 10 minutes

Pablo Ginés, en plus d'être journaliste, est profondément tolkienien. Il appartient à la Société espagnole de Tolkien (STE) depuis 1992, un an après sa fondation, et en est le président depuis deux ans. Cette année, il a fondé avec trois autres collègues l'association Association catholique TolkienThe Society, une société qui, en plus de mener des activités autour de la figure et de l'œuvre de Tolkien, cherche à annoncer l'Évangile.

Qu'est-ce que l'association catholique Tolkien ?

L'ATC est en partie composée de membres de la Société Tolkien espagnole (STE), j'appartiens aux deux. La STE, la "civile" pour ainsi dire, est née en 1991. Je l'ai rejointe en 1992 et j'ai organisé le groupe de Barcelone. J'ai ensuite été président pendant quelques années. À l'époque, il y avait entre 150 et 180 membres. Aujourd'hui, ils sont plus de 1000, représentant l'ensemble de la société espagnole : il y a des catholiques, des athées, des gens de gauche, des gens de droite... tout. Nous devons gérer cette pluralité de manière à ce que chacun trouve sa place et qu'il n'y ait pas de conflits internes.

À partir d'un certain moment, quelques catholiques de l'EST et quelques catholiques non tolkieniens, mais tolkieniens, ont pensé qu'une association de tolkienistes était nécessaire. Tolkien qu'elle était spécifiquement catholique. La Tolkien Catholic Association (TCA) est évangéliste, cherche à proclamer Jésus-Christ comme Seigneur et inclut la prière, même s'il ne s'agit que d'un Notre Père au début de la réunion. Elle inclut également un certain niveau de communauté, c'est-à-dire qu'elle vise à évangéliser principalement par la culture, mais aussi par l'amitié. Nous pensons que l'amitié est une arme très puissante à une époque de dépendance aux écrans et de solitude, et qu'elle peut être très bénéfique pour de nombreux jeunes et adolescents. Mais, dans l'amitié, il doit y avoir un moment où l'on peut dire "Jésus".

Il y aura de la formation, mais pas de catéchèse, nous ne sommes pas un itinéraire. Lorsque nous l'avons annoncé, la moitié des personnes qui nous ont écrit et qui étaient intéressées venaient d'Amérique latine, et un ATC a déjà été organisé au Pérou.

Parmi les Tolkieniens, on peut vivre l'amitié, mais aussi d'autres choses de l'imaginaire, de la littérature et de l'art. Les personnes créatives attirent d'autres personnes créatives. Et il faut veiller à ce qu'ils s'aiment les uns les autres. La Communauté de l'Anneau a besoin de nains, de hobbits et d'elfes, et même s'il y a des gens très différents, nous devons nous accepter les uns les autres.

Est-il possible d'appartenir aux deux sociétés ?

Oui, en fait nous encourageons tout le monde à rester dans la Société Tolkien espagnole et à appartenir aux deux.

Où se forment les groupes, en dehors du Pérou ?

Il semble qu'il y aura des groupes, avant la fin de l'année, à Madrid, Barcelone, Valence, Saragosse et peut-être Alicante, Murcie, Séville, Burgos. Plus tard, peut-être à Puerto de Santa María, à Cadix, une région qui est liée à Tolkien par son père Morgan, son oncle Curro, son tuteur lorsqu'il était orphelin.

Quelles sont les nouveautés publiées à l'occasion du 50e anniversaire de la mort de Tolkien ?

Par exemple, la version étendue des "Cartes" de Tolkien, qui comprend 50 nouvelles cartes. En Angleterre, elles sortiront en novembre, en Espagne, la sortie n'a pas encore été annoncée. Il ne s'agit pas de lettres secrètes qui ont été trouvées maintenant, ces 50 lettres étaient en possession de Carpenter, l'auteur de la biographie, lorsqu'il a fait la sélection pour l'édition de 1981 avec Christopher Tolkien. Mais comme le livre devenait trop long, ils ont décidé d'en supprimer cinquante. La question est de savoir, parmi ces 50 textes, combien traitent de thèmes religieux et combien de thèmes littéraires ou autres. Nous ne le savons pas, mais nous soupçonnons, moi et d'autres chrétiens, qu'ils ont supprimé beaucoup de matériel religieux.

Nous devons garder à l'esprit que nous dépendons de Carpenter. J'ai acheté "The Letters" en anglais quand j'avais environ 16 ans. Je l'ai lu dans mon anglais de l'époque, qui n'était pas très bon, et avec passion. Lire Tolkien est compliqué, et encore plus dans les lettres, parce qu'une idée en entraîne une autre et qu'il s'implique, et il pense aussi que son lecteur le comprend, parce que souvent son lecteur est son fils, mais pas moi. J'ai été très surprise de découvrir qu'il y avait beaucoup de matériel chrétien dans les lettres. Je savais qu'il était catholique, j'avais lu sa biographie, mais je ne savais pas que le thème religieux avait autant influencé sa vie.

Carpenter, quant à lui, était le fils de l'évêque anglican d'Oxford. Il a d'abord fait une biographie des Inklings. À cette époque, il n'était pas encore rebelle à la foi, mais il n'était pas non plus dévot. Lorsqu'il a écrit la biographie de Tolkien, en revanche, je pense qu'il était déjà à moitié rebelle, et lorsqu'il a fait l'édition des lettres, il était presque totalement rebelle.

Peu après avoir terminé "The Letters", il a cessé de s'intéresser à Tolkien. À l'époque, faire des recherches sur Tolkien l'empêchait d'accéder à l'élite littéraire, car écrire sur Tolkien et les Inklings était considéré comme écrire sur un sujet mineur, qui n'était pas de la haute littérature. Il est donc possible que, pendant longtemps, la base de données dont nous disposons ait été assez mince. Tolkien déclare dans l'une des lettres, très célèbre, que "Le Seigneur des Anneaux" est une œuvre religieuse et éminemment catholique, ce dont il n'était pas conscient lorsqu'il l'a écrite, mais dont il s'est rendu compte lors de la révision.

Dans Tolkien, par exemple, il y a un Dieu créateur, avec des anges qui participent à la création, il y a une chute, il y a un ange rebelle, il ne faut pas être très pieux pour comprendre qu'il s'agit d'une vision judéo-chrétienne de la création. L'un des fondateurs de la Catholic Tolkien Association s'étonnait qu'il y ait des gens dans la Spanish Tolkien Society qui ne voyaient pas du tout cette racine judéo-chrétienne, parce qu'ils vivent dans le paganisme et n'ont même pas de culture chrétienne.

Il reste donc l'"applicabilité".

Oui, Tolkien dit qu'une bonne histoire est applicable. Il dit que la fantasy est comme une sorte de chaudron dans lequel toutes sortes de choses sont versées. Puis, dans une lettre à Murray, il dit que les éléments religieux sont "en solution". Que signifie "en solution" ? La solution, c'est le café au lait, ou le cola cao. Cela signifie qu'il est là, qu'il donne de la saveur, de l'arôme, de la couleur, mais qu'il est très difficile de le trouver en tant que parties.

Mais il est vrai que parfois les gens qui aiment la littérature veulent la voir comme des pièces, et se lancent dans le jeu du "repérons les indices secrets", que certains Tolkien ont vu et d'autres pas. Il y a des pièces qui viennent de la tradition littéraire, pas nécessairement religieuse : par exemple, Bilbo doit voler un objet de valeur au dragon. Il y a des éléments qui proviennent de la tradition littéraire, pas nécessairement religieuse : par exemple, Bilbo doit voler un objet de valeur au dragon. Pourquoi ? Parce que Beowulf a volé un objet de valeur au dragon, et qu'on ne peut pas contourner un dragon avec son trésor sans voler un objet de valeur.

Il y a une tradition littéraire qu'il faut suivre. Si elle est médiévale, elle vient souvent, en plus, de Troie et de la Grèce. En fait, Lewis le dit clairement dans son livre "The Discarded Image" : pour chaque mention de Wayland the Blacksmith, qui était une légende anglo-saxonne d'un dieu forgeron qui voyage parmi les hommes sous un déguisement, ou de fées et de gobelins, il y a 80 ou 100 mentions d'Hector, d'Achille, de la guerre de Troie et d'Ulysse dans la littérature médiévale. Donc, si Tolkien connaissait la littérature médiévale anglo-saxonne, etc., quelle est la part de cette solution par tradition, et quelle est la part de cette solution que l'on peut défaire ? Quelle est la part de la Bible ?

Il existe un prix de rédaction de la Société Tolkien espagnole, le prix Aelfwine, qui a été décerné à un séminariste ayant rédigé un article sur les influences patristiques sur Tolkien. Il en a trouvé un certain nombre, et l'idée que les anges se répartissent les tâches était considérée comme allant de soi par les anciens chrétiens et leur paraissait tout à fait normale. Ensuite, C. S. Lewis dit que, de même qu'aujourd'hui nous ne pouvons pas penser que Dieu et le monde ne partent pas d'un égalitarisme radical, parce que nous appartenons à une culture très égalitaire (qui est précisément l'héritage du christianisme), pour les médiévaux, l'univers était hiérarchisé, et c'était très bien ainsi.

Et les anges ont été classés en neuf catégories : trônes, dominations, puissances... Ceux d'en haut chantent à ceux d'en bas : "Saint, saint, saint"... Celui d'en haut transmet la gloire de Dieu à celui d'en bas. Les inférieurs sont ceux qui parlent aux hommes, prennent nos prières et les font monter. Tout est hiérarchisé, chacun a une position dans la conception médiévale du monde. Les Valar, dans le Silmarillion, ont aussi leur hiérarchie, chacun a ses fonctions et sa personnalité. Certains pensent que cela vient des dieux païens. Mais dans la patristique, il y a suffisamment de choses de ce genre. Ce qu'il n'y a pas, c'est une intention de transmettre la foi à travers le livre directement, ni d'évangéliser. On ne trouve cela nulle part chez Tolkien.

En fait, Stephen Lawhead, issu d'une famille évangélique, qui a écrit "The Pendragon Chronicles", déclare dans un essai du livre "Lord of Middle Earth" qu'on lui a toujours dit qu'un chrétien devait évangéliser constamment et en toute chose, et qu'il pensait que s'il écrivait de la fantasy, il devait évangéliser. Puis il a lu les lettres de Tolkien et a découvert qu'il avait écrit "Le Seigneur des Anneaux" parce que l'éditeur lui avait demandé de faire une suite à "Le Hobbit". Et c'est ce qu'il a entrepris de faire, il n'a pas réfléchi à la manière d'atteindre les gens. Lawhead déclare : "L'art n'a pas besoin de justification, quand j'ai compris que, ah liberté, liberté, cela signifiait que mon travail ne devait pas être un sermon caché ou inclure d'une manière ou d'une autre les quatre lois spirituelles du salut".

En fait, Tolkien avait d'abord écrit les histoires qui allaient constituer le "Silmarillion".

Oui, et il voulait faire une œuvre qui remplirait son cœur et le cœur de ses lecteurs, avec des histoires qu'il avait racontées à ses enfants, et il a passé dix ans à la retravailler pour qu'elle ait un sens interne. D'où le thème de l'âme des orcs, qui revient même dans la série merdique "Rings of Power" : d'où vient l'âme des orcs ? Seul Dieu peut créer des âmes, sont-ils des sortes de robots, des monstres purs et simples ? D'où viennent les esprits des monstres ?

Le concept de "monstre" est très problématique pour le christianisme. En effet, Dieu a-t-il créé des monstres, comment appelons-nous les monstres, s'agit-il simplement d'un animal ou de quelque chose qui se situe en dehors du système naturel ? Les monstres auxquels Beowulf est confronté sont des monstres, ce ne sont pas de gros animaux et c'est tout. Je veux dire qu'il n'avait pas tout compris, et dans les dix dernières années de sa vie, il a lutté pour essayer de l'intégrer.

Dans l'œuvre de Tolkien, puisque tout se passe avant l'Incarnation et avant la Rédemption, les personnages ne peuvent fonctionner que sur l'espérance, et Tolkien lui-même le dit : la grande forme de culte dans un tel monde, qui n'a reçu pratiquement aucune révélation sauf une petite révélation naturelle, est la résistance à l'obscurité, à l'esclavage, au culte de ce que vous savez ne pas être Dieu, et aux sacrifices humains.

Dès qu'ils créent une fausse religion à Númenor, la première chose qu'ils établissent est le sacrifice humain. Et il ne peut en être autrement, même en Espagne nous le vivons, nous sommes dans une nouvelle civilisation. Le médecin, qui depuis l'époque d'Hippocrate était une caste spéciale qui ne tuait pas et qui prêtait serment de ne pas tuer, est aujourd'hui quelqu'un qui parfois tue et parfois guérit. Si vous appelez quelque chose "médecin", alors rien ne l'est.

Pour moi, l'euthanasie est un changement de civilisation, parce qu'il y a aussi beaucoup plus de guerre contre l'avortement que contre l'euthanasie, parce que nous avons tous peur de "si je devais trop souffrir"... Alors que nous disposons du meilleur arsenal thérapeutique qui ait jamais existé. Tolkien, dans le troisième volume du "Seigneur des Anneaux", n'utilise le mot "païen" qu'une seule fois : pour parler du suicide, lorsqu'il dit que Denethor voulait se suicider comme les rois païens d'autrefois. Le paganisme, outre le meurtre d'enfants et les sacrifices humains, a un lien avec le suicide.

Je suis très en colère contre le blanchiment du paganisme en général. La fantasy le fait, parce qu'elle crée des mondes où, sans le christianisme, les gens sont tout à fait gentils. Mais dans la réalité, ce n'est pas le cas. Une des choses que nous voulons faire à l'ATC est de rencontrer Alejandro Rodríguez, qui a écrit le livre "Le paganisme et le christianisme".Empires de la cruauté"pour parler du paganisme chez Tolkien. Ne nettoyons pas les païens, ce sont des cultures qui ont essayé de contrôler les gens par la religiosité, avec des sacrifices humains de plus en plus nombreux et de plus en plus graves, comme le montrent les Mayas, qui étaient de magnifiques mathématiciens, mais qui étaient en guerre permanente, et qui pratiquaient des sacrifices humains permanents. Les Aztèques étaient pires encore.

Un exemple plus moderne est celui du Japon des XVIe et XVIIe siècles, où l'on ne voulait pas de la religiosité chrétienne parce qu'elle donnait trop de valeur à la vie humaine, et parce qu'il n'y aurait alors pas de pouvoir omnipotent de l'État, qui était né après quatre siècles de guerres civiles. La persécution des chrétiens aux XVIe et XVIIe siècles est celle d'un État unifié, totalitaire au maximum, avec une persécution systématique dans un État-île-prison. On rit de la persécution des anglicans et des presbytériens contre les catholiques, parce que, dans les îles écossaises où il y avait des catholiques, de temps en temps un prêtre irlandais venait, se confessait, se mariait une fois par an et retournait en Irlande pour se cacher. Mais ce n'était pas possible au Japon. La dernière expédition qui a tenté d'entrer au Japon est celle du film Silence, et c'est terrifiant de voir comment ils les poursuivent et les torturent.

Enfin, quelle scène de Tolkien choisiriez-vous ?

J'aime le côté épique et guerrier, et j'aime la reconstitution des nains, par exemple. Mais, spirituellement, la tentation de Galadriel est très impressionnante. "Sur le trône sombre tu m'installeras, je ne serai pas sombre, mais belle et terrible...". L'anneau lui est offert et elle le refuse. "J'ai réussi l'épreuve. J'irai à l'Ouest et je ne serai que Galadriel". Il faut se faire petit, reconnaître que l'on ne peut pas faire toutes les grandes choses que l'on voulait faire, essayer de réparer les erreurs que l'on a commises et se préparer à aller dans l'Ouest, car toute notre vie consiste à nous préparer à la mort. Galadriel est la plus grande, mais elle doit se faire toute petite.

Il aurait pu dire : "La bague est venue à moi, pourquoi ? Parce que le destin le veut, il est venu à moi". C'est ce que dit toujours l'anneau : "Tu le mérites, tu es très spécial, tu n'es pas comme les autres, tu peux porter l'anneau". Mais elle a déjà vu d'autres corruptions. Spirituellement, cela peut nous aider beaucoup dans la vie de tous les jours : devenir petit et, comme Galadriel, rejeter la grandeur et se préparer à aller à l'Ouest.

Ensuite, il y a une autre partie sur laquelle je veux beaucoup travailler d'un point de vue théologique et je vais préparer quelque chose sur le sujet, c'est la louange. Je me suis rendu compte que "Le Seigneur des Anneaux" est plein de louanges, tout comme la Bible. Une lettre de Tolkien, datant de 1969, quatre ans avant sa mort, est essentielle à cet égard. Camilia Unwin, la fille de son éditeur, a 16 ans et fait un devoir en classe sur le sens de la vie. Son père lui dit de demander à Tolkien. Tolkien lui explique que pour qu'il y ait un sens à la vie, il faut qu'il y ait quelque chose derrière, qui comprenne l'intelligence et le but.

S'il existe un esprit qui domine tout et comprend tout, ce doit être Dieu. Demander quel est le sens de la vie s'il n'y a pas de Dieu est un non-sens. Et, s'il y a Dieu, le sens de la vie est, et il le dit à la fin après trois pages de lettre (c'est le numéro 310) : "Le but principal de la vie pour chacun d'entre nous est d'accroître, selon nos capacités, la connaissance de Dieu par tous les moyens à notre disposition. Et d'être poussés par Lui à la louange et à l'action de grâce". "Faire comme on dit dans le gloria in excelsis : laudamus te, benedicamus te, adoramus te, glorificamus te...". Sens de la vie : la louange.

Le seul culte à Númenor est constitué de trois prières, l'une d'entre elles, l'"Erulaitalë", la louange de Dieu, Eru, et l'autre, l'"Eruhantalë", l'action de grâce à Dieu, qui sont faites sur la montagne sacrée, le Meneltarma. C'est un aspect de l'œuvre de Tolkien qui n'est pas très étudié.

Il y a ensuite deux histoires que les personnes qui ne lisent pas Tolkien devraient essayer : "Blade of Niggle" et "The Blacksmith of Wootton Major". Elles ont une grande valeur théologique.

Vatican

Le pape pose pour la première fois le pied sur le sol mongol

Le voyage du pape François en Mongolie a débuté le 31 août 2023, marquant la première visite d'un pape en Mongolie. Le Saint-Père a atterri à Oulan-Bator le 1er septembre 2023.

Loreto Rios-1er septembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Avant le début de sa 43e Voyage apostolique Au cours de la cérémonie d'ouverture, le pape a salué 12 jeunes de différentes nationalités qui ont aidé le Dicastère pour le service de la charité à préparer des envois de nourriture à l'Ukraine. François s'est ensuite rendu à l'aéroport international de Rome-Fiumicino, où il a décollé à 18 h 41 à bord d'un A330/ITA Airways à destination d'Oulan-Bator, la capitale de la Mongolie.

Pendant le vol, le Pape a adressé quelques mots aux journalistes qui l'accompagnaient et les a remerciés de l'avoir accompagné dans ce voyage et pour leur travail. "Un commentaire de l'un d'entre vous m'a incité à vous dire ceci : aller en Mongolie, c'est aller dans un petit village sur une grande terre. La Mongolie semble infinie et ses habitants sont peu nombreux, un petit village de grande culture. Je pense que cela nous fera du bien de comprendre ce silence, si long, si grand. Cela nous aidera à comprendre ce qu'il signifie, mais pas intellectuellement : à le comprendre avec les sens. Mongolie se comprend avec les sens. Permettez-moi de dire qu'il serait bon d'écouter la musique de Borodine, qui a su exprimer l'étendue et la grandeur de la Mongolie.

Comme d'habitude, le pape a envoyé des télégrammes aux pays qu'il survolait, en commençant par un télégramme d'adieu au président italien, puis aux présidents de la Croatie, de la Bosnie, de la Serbie, du Monténégro, de la Bulgarie, de la Turquie, de la Géorgie, de l'Azerbaïdjan, du Kazakhstan et de la Chine.

Le vendredi 1er septembre, François a atterri à l'aéroport international "Chinggis Khaan" d'Oulan-Bator à 9 h 51 heure locale (3 h 51 heure de Rome), où il a été accueilli par le ministre mongol des Affaires étrangères, Batmunkh Battsetseg, avec lequel il s'est brièvement entretenu dans le salon VIP de l'aéroport.

Le pape s'est ensuite rendu à la préfecture apostolique d'Oulan-Bator.

Actualités

Omnes se penche sur l'archidiocèse de Las Vegas

Dans le magazine de septembre, Omnes se penche sur l'archidiocèse de Las Vegas pour parler de la foi vibrante de cette ville catholique.

María José Atienza / Paloma López-1er septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

L'évangélisation fait partie de l'identité la plus profonde de l'Église. C'est une mission que chaque chrétien, en vertu de son baptême, doit avoir dans sa vie. C'est le thème du numéro 731 du magazine Omnes.

Le magazine comprend une réflexion approfondie sur l'urgence de l'évangélisation dans le monde d'aujourd'hui, les exemples et l'appel constant du pape François dans les catéchèses de cette année, dans lesquelles il a successivement mis sous les yeux des baptisés divers exemples de sainteté et d'évangélisation, ainsi qu'une dissertation sur certaines lignes d'évangélisation de Benoît XVI, dans trois domaines : la raison, l'art et la beauté, et la culture et le dialogue.

Ce numéro passe également en revue d'autres exemples d'évangélisation et d'engagement chrétien dans le monde d'aujourd'hui, notamment dans le domaine de la vie civile et professionnelle pour la plupart des chrétiens ; dans le domaine de la charité, avec des exemples tels que Le Christ dans la villeIl s'agit d'un projet de volontariat dans les villes de Denver et de Philadelphie, aux États-Unis, qui se penche également sur les expériences missionnaires en Tanzanie et en Ouganda et sur les débuts de la foi dans ces régions d'Afrique.

Archidiocèse de Las Vegas

Ce numéro de la série "Diocèse à la frontière" vous apporte toutes les informations et les nouvelles de l'archidiocèse de Las Vegas. Les catholiques vivent aussi leur foi dans la capitale du divertissement, comme le raconte le curé de l'église Sainte-Anne dans l'interview incluse dans le reportage.

La croissance de Las Vegas a été un défi pour l'Église, qui a été relevé grâce à l'étroite collaboration entre le clergé et les fidèles laïcs de l'archidiocèse, impliqués dans les activités organisées par les paroisses. Tout cela a donné lieu à un grand sens de la communion entre les paroissiens vivant dans cette ville du Nevada.

Messages de la JMJ

Les JMJ de Lisbonne occupent une grande partie des pages de ce magazine. Le numéro d'Omnes fait ainsi écho au IVe Congrès international sur la sauvegarde de la création qui s'est tenu fin juillet à l'Université catholique portugaise, dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne. Ce congrès a débouché sur un manifeste soulignant la nécessité de prendre des décisions véritablement politiques, avec une attention particulière pour les plus vulnérables et des projets à long terme adaptés aux besoins de chaque réalité locale, tandis que dans la sphère économique, les décisions égoïstes et non durables doivent être surmontées. 

Le site Les enseignements du Pape Les points clés des discours du Pape François aux participants des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne sont, bien sûr, tirés de ces discours. Ces discours soulignent l'appel à aller ensemble, en vivant l'esprit de communion et de coresponsabilité, en construisant un réseau de relations humaines, spirituelles et pastorales, ainsi qu'en "trouvant les voies d'une participation joyeuse, généreuse et transformatrice, pour l'Église et pour l'humanité".

Les élus, au-delà d'un travail

Derral Eves, producteur de la série télévisée, a accordé une interview à Omnes dans laquelle il explique comment participer à la série télévisée. Les élus a changé sa vie et que "collaborer avec des personnes aussi talentueuses, toutes unies par une vision commune, a réaffirmé ma foi et approfondi mon engagement à utiliser les médias comme une force pour le bien et l'inspiration". Dans cet entretien, Eves souligne en outre que le fait de travailler au sein d'un réseau de médias a changé sa vie. Les élus "Ce n'est pas seulement un travail, c'est une vocation à laquelle je me sens privilégié d'avoir répondu".

Juan Luis Lorda, quant à lui, aborde dans la section Théologie du XXe siècle le renouveau de la morale qui a eu lieu au XXe siècle et dans lequel des inspirations fertiles ont convergé avec quelques perplexités et contextes difficiles.

Mouvements d'Église

La section de Expériences apporte, dans ce numéro, un article intéressant, signé par le prêtre et professeur à l'université ecclésiastique San Dámaso, José Miguel GranadosLe Comité sera également responsable du développement du travail du Conseil paroissial sur les mouvements et groupes ecclésiaux et de la bonne intégration des différents groupes, associations, communautés et mouvements ecclésiaux dans la vie de la paroisse.

Il souligne, entre autres, que l'insertion paroissiale bien canalisée de groupes et de mouvements peut enrichir considérablement la communauté paroissiale et son action évangélisatrice qui, grâce à eux, est souvent pleine d'enthousiasme, d'engagement, de force et de vitalité.

Ce sera également le thème du prochain Forum Omnes, qui se tiendra à Madrid le 20 septembre et sur lequel nous fournirons des informations détaillées dans les prochains jours.

L'auteurMaría José Atienza / Paloma López

Vocations

Eduardo Ngalelo Kalei : "La formation à Rome me prépare à affronter les défis de l'Église dans mon pays, l'Angola".

L'histoire de la vocation de l'Angolais Eduardo est, au fond, liée à un événement aussi naturel qu'un match de football entre amis. Cet événement l'a amené à réfléchir sur son identité chrétienne et il se prépare aujourd'hui à devenir prêtre.

Espace sponsorisé-1er septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Eduardo Ngalelo Kalei est séminariste dans le diocèse de Benguela, en Angola, où il est né. Issu d'une famille chrétienne, il a été baptisé quelques mois après sa naissance, mais c'est à la fin de son enfance qu'il a commencé à suivre les cours de catéchisme de sa paroisse. Il se prépare actuellement à la prêtrise en poursuivant ses études de théologie à Rome grâce à une bourse de la Fondation CARF.

Comment avez-vous découvert votre vocation ?

-Bien qu'issu d'une famille chrétienne, je ne voulais pas aller à l'église lorsque j'étais enfant. Mais tout a changé un jour où mes amis m'ont invité à jouer au football, puis à un déjeuner pour commémorer le 10e anniversaire du groupe missionnaire pour les enfants et les adolescents de la paroisse. 

Cet événement a marqué un tournant dans ma vie, car à partir de ce jour, j'ai commencé à comprendre ma vocation de chrétien, en assistant à la messe, à la catéchèse et en recevant les sacrements. C'est dans ce contexte que ma vocation sacerdotale est née en moi. J'ai rencontré plusieurs séminaristes pendant leurs vacances, et ils m'ont aidé à comprendre ce que je devais faire, comment le faire et pourquoi si je voulais devenir prêtre. J'ai décidé de suivre la voie de la vocation sacerdotale et je suis entré au séminaire du Bon Pasteur. Au début, tout était étrange, mais en même temps très beau. Plus tard, j'ai étudié la philosophie, puis mon évêque m'a envoyé à Rome pour poursuivre mes études de théologie, grâce à l'opportunité offerte par la Fondation CARF.

Quel est le rôle de l'Église dans la construction de la paix au sein des communautés angolaises ?

-L'Église dans les communautés angolaises s'efforce constamment de suivre la méthode de la Doctrine Sociale de l'Église, qui consiste à voir, juger et agir. À cette fin, la Conférence Épiscopale d'Angola et de Saint Thomas et Prince (CEAST) joue un rôle essentiel, en élaborant des documents et en organisant des réunions pour promouvoir le partage de l'évangélisation, soutenir la paix et dénoncer l'injustice. La Conférence épiscopale et chaque évêque, dans leurs diocèses respectifs, déploient des efforts considérables pour faire face aux difficultés et diffuser la connaissance du Christ, en le présentant comme la Vie et le Salut pour tous.

Quels sont les défis auxquels l'Église est confrontée dans votre pays ?

-L'Église dans mon pays est confrontée à plusieurs défis. Tout d'abord, elle doit faire face à la prolifération des dénominations religieuses, telles que les mouvements néo-pentecôtistes et les sectes, qui ne cessent d'émerger et promeuvent souvent une culture superstitieuse qui enferme les fidèles. 

En outre, sur le plan politique et culturel, nous continuons à être confrontés à une culture d'intimidation et de contrôle des médias, qui restreint l'exercice de la liberté d'expression. Des barrières institutionnelles empêchent la pleine participation des profanes, souvent aggravée par un complexe d'infériorité dû à des facteurs sociaux, ethniques et professionnels.

Comment votre formation peut-elle contribuer à l'avenir de l'Église angolaise ?

-La formation à Rome joue un rôle fondamental pour l'avenir de l'Église en Angola. Ici, nous avons non seulement l'occasion d'étudier avec des professeurs du monde entier, mais aussi de partager des expériences avec des pairs et des collègues de différentes nations et cultures, chacun ayant une approche unique pour aborder les problèmes et comprendre les enseignements. 

Cet environnement nous permet d'approfondir notre compréhension de l'histoire de Rome et de comprendre le sens du martyre, de l'historicité et du réalisme ecclésiastique, en soutenant notre foi en Jésus et en l'Église qu'il a fondée. Cette formation nous prépare à affronter plus efficacement les défis auxquels l'Église est confrontée dans notre pays.

Qu'avez-vous découvert sur l'Église universelle ?

-Il est étonnant de constater qu'à Rome, nous sommes en contact avec le monde entier. Ici, j'ai eu l'occasion de découvrir comment la messe est célébrée dans les différents rites, une expérience unique par rapport à ce que j'ai vécu dans mon propre pays. 

J'ai pu assister aux audiences du Pape et rencontrer les évêques qui viennent rencontrer le Pape et retournent ensuite dans leurs diocèses, exprimant ainsi la véritable communion de l'Église. En outre, grâce aux visites des musées de Rome et surtout du Vatican, j'ai eu une vision complète de l'Église en tant qu'Église universelle.

Vatican

La Mère du Ciel de Mongolie sera bénie par le Pape

Rapports de Rome-1er septembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le pape bénira l'image de la Mère du Ciel en Mongolie, devant laquelle le cardinal Giorgio Marengo a consacré la Mongolie à Notre-Dame le 8 décembre 2022.

L'histoire de cette image est unique : elle a été trouvée dans une poubelle par Tsetsege, une femme mongole que le pape saluera lors de son voyage.


AhVous pouvez maintenant bénéficier d'une réduction de 20% sur votre abonnement à Rome Reports Premiuml'agence de presse internationale spécialisée dans les activités du pape et du Vatican.
Zoom

Mongolie : garde d'honneur pour le pape François

Les membres de la garde d'honneur défilent après l'arrivée du pape François à l'aéroport international de Chinggis Khaan à Oulan-Bator, en Mongolie, le 1er septembre 2023.

Maria José Atienza-1er septembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
Vatican

Les chrétiens veulent encourager la protection de la création

Le 1er septembre, l'Église catholique célèbre la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création. Cette date marque également le début du "Temps de la création", un mois que les catholiques et les orthodoxes consacrent spécialement à la prière et à l'action en faveur de la conversion écologique.

Paloma López Campos-1er septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

L'Église catholique célèbre la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création le 1er septembre. Cette journée marque également le début du "Temps de la création", un mois consacré par les catholiques et les orthodoxes à des actes de conversion écologique. La devise de cette période œcuménique est "Que la justice et la paix coulent", et l'image choisie est celle d'un fleuve qui coule.

Le site Pape François considère que nous sommes dans une "guerre insensée contre la création". C'est pourquoi, dans son message pour cette Journée, publié en mai 2023, il a encouragé "tous les disciples du Christ" à œuvrer pour que "notre maison commune soit à nouveau remplie de vie".

Pour commencer le "Temps de la création", le Saint-Père participera à un événement œcuménique le 1er septembre, au début de son voyage apostolique en Mongolie. La Mongolie est l'un des pays les plus touchés par la crise climatique, comme le soulignent les rapports publiés par la GIZ.

Un mois d'action

Le "Temps de la création" s'achèvera le 4 octobre, en la fête de saint François d'Assise. Le même jour, le pape François publiera une exhortation apostolique en complément de l'encyclique "Laudato si'". En outre, tout au long du mois de septembre, divers événements mondiaux seront organisés sur des thèmes variés, toujours dans le but de promouvoir la "conversion écologique". Parmi les activités prévues figurent une veillée œcuménique au Vatican, l'approbation et la promotion du traité de non-prolifération des combustibles fossiles et des opérations de nettoyage de l'environnement. De plus amples informations sur les événements sont disponibles sur le site web de la "Journée mondiale pour le changement climatique".Mouvement Laudato Si'".

La célébration de cette journée et du mois œcuménique trouve sa raison d'être dans la "guerre insensée contre la création" qui se déroule actuellement. Un concours avec les "victimes de l'injustice environnementale et climatique", selon les mots du pape François.

Face à cette crise, le Saint-Père a suggéré dans son message de mai que "nous devons décider de transformer nos cœurs, nos modes de vie et les politiques publiques qui régissent notre société".

Cela exige que nous vivions une authentique "conversion écologique". Cela implique "un renouvellement de notre relation avec la création, de sorte que nous ne la considérions plus comme un objet à exploiter, mais plutôt comme un don sacré du Créateur".

La création

Afin d'éviter toute confusion terminologique, François a précisé le sens du mot "création". Elle "se réfère à l'acte mystérieux et magnifique de Dieu qui crée à partir de rien cette majestueuse et très belle planète, ainsi que cet univers, et aussi au résultat de cette action, toujours en cours, que nous vivons comme un don inépuisable.

Ce don exige de notre part un comportement responsable. Le pape nous a demandé de "collaborer à la création continue de Dieu par des choix positifs, en faisant l'usage le plus modéré possible des ressources, en pratiquant la sobriété joyeuse, en éliminant et en recyclant les déchets, et en utilisant des produits et des services de plus en plus disponibles qui sont écologiquement et socialement responsables".

Synode de synodalité

Comme François l'a souligné dans son message, la clôture du "Temps de la création" coïncide avec l'ouverture du Synode sur la synodalité. Le souverain pontife a exprimé son désir de voir l'Église synodale contribuer à la protection de la terre et de l'humanité. "Comme un fleuve est une source de vie pour l'environnement qui l'entoure, notre Église synodale doit être une source de vie pour notre maison commune et pour tous ceux qui l'habitent. Et comme un fleuve donne la vie à toutes sortes d'espèces animales et végétales, l'Église synodale doit donner la vie en semant la justice et la paix partout où elle passe".

Le pape s'est adressé à l'Esprit Saint pour qu'il encourage les initiatives en faveur de la création et les résultats du synode, afin de "nous conduire au renouvellement de la face de la terre" (cf. Psaume 104, 30).

Écologie intégrale

Des monastères durables, des siècles d'attention à la création

La Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, instituée par le pape François en 2015, sera célébrée le 1er septembre 2023. Depuis leur origine, les monastères sont des modèles de soin et de respect de la création de Dieu.

Loreto Rios-1er septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le 1er septembre, la "Le temps de la création"Le "Temps de la création" s'achève le 4 octobre, en la fête de saint François d'Assise, période de réflexion sur la protection de tout ce que Dieu a créé, avec le thème "Que coulent la justice et la paix", inspiré d'Amos 5:24. Dans son message pour la journée, le pape a déclaré que "Dieu veut faire régner la justice, qui est aussi essentielle à notre vie d'enfants à l'image de Dieu que l'eau l'est à notre survie physique.

Cette justice doit émerger là où elle est nécessaire, ne pas être cachée trop profondément ou disparaître comme de l'eau qui s'évapore avant de pouvoir nous soutenir. Dieu veut que chacun cherche à être juste dans toutes les situations, qu'il s'efforce toujours de vivre selon ses lois et qu'il permette ainsi à la vie de s'épanouir pleinement. Lorsque nous cherchons avant tout le royaume de Dieu (cf. Mt. 6,33), en maintenant une relation juste avec Dieu, l'humanité et la nature, alors la justice et la paix peuvent couler, comme un flot inépuisable d'eau pure, nourrissant l'humanité et toutes les créatures".

Le souverain pontife nous a exhortés à renouveler "notre relation avec la création", "afin que nous ne la considérions plus comme un objet à exploiter, mais plutôt comme un don sacré du Créateur".

Pour commémorer cette journée, nous allons jeter un coup d'œil sur quelques monastères qui, depuis des siècles, respectent cette attention et ce respect de la Création.

Monastère de Poblet, Espagne

Le monastère de Poblet a été fondé au milieu du XIIe siècle. Bien qu'il ait été abandonné au XIXe siècle en raison de la désaffectation, il est aujourd'hui de nouveau actif. Son prieur, Lluc Torcal, a entamé une série de réformes il y a quelques années afin d'intégrer de nouvelles technologies durables dans le monastère. Ainsi, un système de panneaux solaires a été installé, un système géothermique pour le chauffage (c'est l'un des premiers endroits en Espagne à utiliser l'énergie géothermique), et des douches ionisées qui produisent un "effet cascade" : elles nettoient sans avoir besoin de savon.

Bien entendu, le jardin est également cultivé sans pesticides ni engrais chimiques et en pratiquant la rotation des cultures afin de ne pas appauvrir le sol. Ils utilisent également des produits d'entretien écologiques et s'engagent en faveur de l'"économie bleue" : ce qui est jeté est réutilisé.

Abbaye de Fulda, Allemagne

L'abbaye de Fulda est située dans le Land de Hesse, au centre-ouest de l'Allemagne.

Il s'agit d'un monastère bénédictin fondé en 744 par saint Sturmius, disciple de saint Boniface. Il fut un centre religieux et culturel très important au Moyen Âge, et un point clé de l'évangélisation des peuples germaniques.

Sa méthode séculaire, qui consiste à cultiver sans utiliser de produits chimiques et à travailler uniquement avec des méthodes naturelles, est décrite dans le livre "...".Le jardin biologique du couvent"par les éditions Susaeta.

Abbaye de Boulaur, France

Cette abbaye cistercienne, située près de Toulouse, a également opté pour un modèle durable. Dans ce cas, le Abbaye de Boulaur a lancé le projet Grange 21qui cherche à mettre en œuvre des méthodes de permaculture dans le monastère. Ce système imite les écosystèmes naturels de sorte que les zones de culture se suffisent à elles-mêmes sans avoir recours à des produits chimiques.

Les moniales de l'abbaye ont réussi à lancer le projet grâce à Credofunding, une plateforme de crowdfunding chrétienne en France.

Son projet se concentre non seulement sur la culture de la terre, mais aussi sur l'utilisation durable des ressources des animaux de sa ferme (vaches, veaux, porcs...).

Monastère de Solan, France

La Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création est œcuménique, car elle est célébrée avec les chrétiens orthodoxes. La Journée mondiale de prière pour la protection de la création est œcuménique. Monastère orthodoxe de Solansitué en France, dans le Gard, est un autre exemple d'agriculture biologique.

Les religieuses de ce couvent ont également mis en œuvre une méthode durable de travail de la terre sur un terrain qu'elles ont acquis en 1991. "Nous nous appuyons sur la conviction que l'homme n'a pas été placé par Dieu dans le monde pour le dominer, à la recherche d'un profit illimité, mais que sa fonction est d'être comme le chef de chœur d'une création faite pour chanter la gloire de son Créateur", affirment-elles sur leur site internet. Pour ce projet, ils ont été conseillés par Pierre Rabhi, l'une des chevilles ouvrières de l'agroécologie, et avec l'aide de l'Association des Amis de Solan.

Autres monastères

Le monastère de San Juan de los Reyes, situé à Tolède (Espagne), qui a été fondé en 1476 par les Rois Catholiques, a également réalisé une rénovation du système d'éclairage de son cloître en juillet 2023 afin de réduire la consommation d'énergie et les émissions de CO2 dans l'atmosphère.

En revanche, le monastère des Clarisses de Lecce, dans le sud-est de l'Italie, utilise l'énergie photovoltaïque, le bois de chauffage et n'a pas d'installation de gaz.

En outre, le couvent dominicain d'Avila, en Espagne, accueille le "jardin écologique 'Santo Domingo de Guzmán'", un projet de Caritas dans lequel les participants apprennent à cultiver de manière durable et sans produits chimiques.

Retour aux origines

Les monastères ont travaillé la terre de cette manière pendant des siècles, mais dans certains cas, l'industrialisation a entraîné un changement de modèle et l'utilisation de produits toxiques.

Toutefois, ces dernières années, on observe une tendance générale à revenir au modèle traditionnel utilisé dans les monastères, tout en incorporant de nouvelles technologies durables.

Actualités

L'évangélisation, mission du chrétien, est le thème du numéro de septembre du magazine Omnes.

Le numéro de septembre 2023 d'Omnes est désormais disponible dans sa version numérique pour les abonnés d'Omnes. Dans les prochains jours, il arrivera également à l'adresse habituelle de ceux qui disposent de ce type d'abonnement.

Maria José Atienza-1er septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

L'évangélisation fait partie de l'identité la plus profonde de l'Église. C'est une mission que chaque chrétien, en vertu de son baptême, doit avoir dans sa vie. C'est le thème du numéro 731 du magazine Omnes.

Le magazine comprend une réflexion approfondie sur l'urgence de l'évangélisation dans le monde d'aujourd'hui, les exemples et l'appel constant du pape François dans les catéchèses de cette année, dans lesquelles il a successivement mis sous les yeux des baptisés divers exemples de sainteté et d'évangélisation, ainsi qu'une dissertation sur certaines lignes d'évangélisation de Benoît XVI, dans trois domaines : la raison, l'art et la beauté, et la culture et le dialogue.

Ce numéro passe également en revue d'autres exemples d'évangélisation et d'engagement chrétien dans le monde d'aujourd'hui, notamment dans le domaine de la vie civile et professionnelle pour la plupart des chrétiens ; dans le domaine de la charité, avec des exemples tels que Le Christ dans la villeIl s'agit d'un projet de volontariat dans les villes de Denver et de Philadelphie, aux États-Unis, qui se penche également sur les expériences missionnaires en Tanzanie et en Ouganda et sur les débuts de la foi dans ces régions d'Afrique. 

Messages de la JMJ

Les JMJ de Lisbonne occupent une grande partie des pages de ce magazine. Le numéro d'Omnes fait ainsi écho au IVe Congrès international sur la sauvegarde de la création qui s'est tenu fin juillet à l'Université catholique portugaise, dans le cadre des Journées mondiales de la jeunesse à Lisbonne. Ce congrès a débouché sur un manifeste soulignant la nécessité de prendre des décisions véritablement politiques, avec une attention particulière pour les plus vulnérables et des projets à long terme adaptés aux besoins de chaque réalité locale, tandis que dans la sphère économique, les décisions égoïstes et non durables doivent être surmontées. 

Le site Les enseignements du Pape Les points clés des discours du Pape François aux participants des Journées Mondiales de la Jeunesse à Lisbonne sont, bien sûr, tirés de ces discours. Ces discours soulignent l'appel à aller ensemble, en vivant l'esprit de communion et de coresponsabilité, en construisant un réseau de relations humaines, spirituelles et pastorales, ainsi qu'en "trouvant les voies d'une participation joyeuse, généreuse et transformatrice, pour l'Église et pour l'humanité".

Les élus, au-delà d'un travail

Derral Eves, producteur de la série télévisée, a accordé une interview à Omnes dans laquelle il explique comment participer à la série télévisée. Les élus a changé sa vie et que "collaborer avec des personnes aussi talentueuses, toutes unies par une vision commune, a réaffirmé ma foi et approfondi mon engagement à utiliser les médias comme une force pour le bien et l'inspiration". Dans cet entretien, Eves souligne en outre que le fait de travailler au sein d'un réseau de médias a changé sa vie. Les élus "Ce n'est pas seulement un travail, c'est une vocation à laquelle je me sens privilégié d'avoir répondu".

Juan Luis Lorda, quant à lui, aborde dans la section Théologie du XXe siècle le renouveau de la morale qui a eu lieu au XXe siècle et dans lequel des inspirations fertiles ont convergé avec quelques perplexités et contextes difficiles.

Mouvements d'Église

La section de Expériences apporte, dans ce numéro, un article intéressant, signé par le prêtre et professeur à l'université ecclésiastique San Dámaso, José Miguel GranadosLe Comité sera également responsable du développement du travail du Conseil paroissial sur les mouvements et groupes ecclésiaux et de la bonne intégration des différents groupes, associations, communautés et mouvements ecclésiaux dans la vie de la paroisse.

Il souligne, entre autres, que l'insertion paroissiale bien canalisée de groupes et de mouvements peut enrichir considérablement la communauté paroissiale et son action évangélisatrice qui, grâce à eux, est souvent pleine d'enthousiasme, d'engagement, de force et de vitalité.

Ce sera également le thème du prochain Forum Omnes, qui se tiendra à Madrid le 20 septembre et sur lequel nous fournirons des informations détaillées dans les prochains jours. 

La fin de l'été

Face à la tentation de la nostalgie, nous devons demander le don de l'espérance. Il n'est pas facile à obtenir, car nous avons tendance à résister à la grâce. Nous préférons nous installer et rester dans notre zone de confort.

1er septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

La... fin... de... l'été... Aucune chanson comme celle-ci du Dynamic Duo ne parvient à susciter ce sentiment doux-amer que l'on ressent des jours comme aujourd'hui, lorsque le chagrin de quitter le temps du repos se mêle à l'étrange illusion du retour à la routine nécessaire. 

Depuis plusieurs jours, les journaux publient des interviews de psychologues et de psychiatres qui expliquent comment éviter le "syndrome post-vacances", comment s'adapter au changement d'activité ou comment faire face à la rentrée scolaire, qui sera cette année "la plus chère de l'histoire" en raison de l'inflation galopante.

La nostalgie, c'est l'envie de soi, du "moi" du passé. C'est un sentiment qui se délecte à contempler les bonnes choses que j'ai eues et que je ne peux plus avoir. Il y a un certain goût pervers dans ces larmes d'apitoiement, dans ce léchage de plaies comme si l'on était le centre du monde. Pauvre de moi", se console le nostalgique, "je dois supporter une conspiration cosmique contre mon bonheur". La dramatisation de nos vies est même devenue une mode sur les réseaux sociaux. Il s'agit du "sadfishing", qui consiste à partager des posts ou des vidéos dans lesquels on cherche à s'apitoyer sur son sort pour s'attirer la sympathie du public et donc plus de followers. 

Face à la tentation de la nostalgie, nous devons demander le don de l'espérance. Il n'est pas facile à obtenir, car nous avons tendance à résister à la grâce. Nous préférons nous installer et rester dans notre confort. Abraham, le père de la foi de plus de la moitié de la population mondiale, nous sert de modèle face à la sédentarité. Obéissant à la voix du Père : "Sors de ton pays", il s'est mis en route, sans peur de l'avenir, soutenu uniquement par une promesse. La femme de Lot, en revanche, transformée en colonne de sel pour avoir regardé en arrière, nous avertit du danger de ne pas vouloir larguer les amarres, de ne pas faire confiance à Dieu qui nous précède déjà, en préparant le chemin. Pour la deuxième fois, Abraham sort de lui-même, prend son fils Isaac avec lui et monte avec lui sur le mont Moriah, prêt à le sacrifier, convaincu qu'en Dieu, il n'y a pas de place pour le mal.

A maintes reprises, la Parole de Dieu nous parle de faire confiance, d'espérer contre toute espérance, de ne pas nous languir du passé comme le peuple d'Israël lorsqu'il a raté les oignons d'Egypte, car ce n'est pas le souhait de Dieu. Face à ce sentiment, les béatitudes nous parlent d'une grande récompense pour ceux qui espèrent et font confiance à Dieu. Pourquoi s'inquiéter de commencer une nouvelle étape ? Nous méfions-nous de celui qui a donné sa vie pour nous ? 

Je ne suis pas naïf. Je sais que les difficultés que nous rencontrons tout au long de notre vie sont nombreuses et parfois très dures, mais Il a promis d'être avec nous, chaque jour, jusqu'à la fin du monde. En sa compagnie, le joug est doux et léger. 

Le retour au travail, à l'étude, aux tâches domestiques ou pastorales peut nous rendre paresseux, mais c'est là qu'Il nous attend. L'Esprit Saint est toujours vivant, toujours en mouvement, nous attirant hors du cénacle et sur les toits, des zones moins sûres où c'est Lui, et non nous, qui parle en langues. Comme le mouchard d'or dans l'univers de J. K. Rowling, son vol est capricieux et rapide, difficile à suivre et à attraper. Nous sommes souvent déconcertés de voir qu'il bouleverse nos plans et nous dit : "Allez, recommencez". Tout ne pourrait-il pas être aussi simple qu'en été, ne pourrait-on pas revenir à la situation d'avant ? 

Pour ne pas renier ses coups de pouce qui nous tirent de la tiédeur, il faut avoir une foi comme celle d'Abraham, qui voit des opportunités et des défis là où d'autres voient des obstacles insurmontables ou des ennemis acharnés à nous contrarier. Il verra des opportunités et des défis là où d'autres voient des obstacles insurmontables ou des ennemis acharnés à nous ennuyer ; il sentira l'appel de Dieu à se lever et à aller vers un endroit meilleur là où d'autres ont peur, s'accrochant à nos structures comme un enfant s'accrochant à sa mère le premier jour d'école ; il se tournera vers l'avenir alors que nous sommes déprimés de ne pas pouvoir revenir au passé.

La fin de l'été est là, notre activité change, mais le Seigneur nous donne une promesse pour ce nouveau parcours et c'est que "jamais, jamais je ne t'oublierai". 

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

Actualités

Mongolie : c'est la nation qui accueille le pape François

Début septembre, le pape François a foulé le sol mongol. Ce qui fut un vaste empire au XIIIe siècle est aujourd'hui un pays de contrastes, caractérisé par une grande variété de tribus et de traditions.

Maria José Atienza-31 août 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Ce sera un voyage court et inhabituel. Le pape François entame le mois de septembre par une visite en Mongolie. Cette nation longue d'un kilomètre, où les steppes sans fin rencontrent les déserts et les chaînes de montagnes du nord, abrite une petite communauté catholique, dirigée par le plus jeune cardinal de l'Église aujourd'hui, Mgr. Giorgio Marengo

Une riche histoire de tribus et d'anciens empires

L'âge d'or de l'histoire mongole est inextricablement lié au nom de Gengis Khan, dont l'empire, au XIIIe siècle, a fini par occuper des régions de l'actuelle Chine, de l'Europe de l'Est et de certaines parties de l'Inde et de la Russie, entre autres. La population de ce qui était alors le grand empire mongol s'élevait à plus de 100 millions d'habitants.

Un siècle plus tard, l'empire mongol entamera un déclin qui sera accentué par la conquête du trône par la Chine. Au XVIIe siècle, la Chine prend le contrôle total de la Mongolie. L'empire est divisé et la présence de la dynastie chinoise des Qing sera constante jusqu'au début du XXe siècle. 

La chute de la dynastie Qing a donné lieu à une très brève période d'indépendance pour les parties centrale et septentrionale de la Mongolie, mais en 1918, ces régions sont revenues sous le contrôle de la Chine.

En 1924, soutenue par l'Union soviétique, la République populaire de Mongolie a été créée. C'est alors que la ville d'Oulan Bator (littéralement "Guerrier rouge" en mongol) a été érigée en capitale.

Pendant la période communiste, la Mongolie est restée proche de l'orbite soviétique et non du bloc communiste chinois. Le gouvernement soviétique a profité de cette situation pour utiliser la Mongolie comme base pour "contrôler" son homologue chinois. 

Le système communiste de la Mongolie a duré jusqu'en 1990, date à laquelle les communistes ont abandonné le contrôle du gouvernement. En 1992, une constitution a été adoptée, créant un État hybride présidentiel-parlementaire. 

La Mongolie se caractérise par la multitude de tribus nomades qui, depuis l'Antiquité, parcourent et habitent ses vastes paysages. Une histoire faite de traditions diverses et de coexistence, marquée ces derniers temps par la recherche de la paix, selon les mots de Bruni. 

Le catholicisme en Mongolie 

Le catholicisme représente actuellement 0,04% de la religion du peuple mongol. Une nation dominée par le bouddhisme tibétain, le chamanisme traditionnel et l'islam (dans une moindre mesure). Au cours des dernières décennies, la Mongolie a vu se développer des communautés chrétiennes, catholiques, évangéliques et d'autres dénominations protestantes. Cette multiplicité de dénominations sera présente lors de la rencontre œcuménique et interreligieuse.

L'histoire du catholicisme en Mongolie est liée à celle de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (ou Missionnaires de Scheut), fondée par le Belge Théophile Verbist. Cette histoire missionnaire est l'une des caractéristiques de sa communauté catholique, qu'il a souhaité mettre en avant dans la briefing pour la presse, le directeur de la Sala Stampa, Matteo Bruni.

Le Père Verbist fut l'un des premiers missionnaires à pénétrer dans cette nation asiatique. Ce charisme d'apostolat parmi les non-chrétiens, caractéristique des Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie, a conduit d'autres membres de la congrégation sur les terres mongoles au cours des siècles. En effet, en 1863, la Congrégation de Propaganda Fide a confié l'administration de la mission en Mongolie à cette congrégation. 

Theophil Verbist est décédé à Laohoukeou, une ville de Mongolie intérieure, le 23 février 1868. La présence de la communauté a été constante jusqu'à aujourd'hui, tant dans ses branches masculines que féminines. 

À l'époque soviétique, l'interdiction de la pratique religieuse était particulièrement sévère à l'égard des confessions chrétiennes dont la présence, du moins dans les chiffres officiels, était pratiquement inexistante.

L'évêque Wenceslao Padilla confirme la naissance d'un enfant ©CNS

En 1991, la Mongolie et le Saint-Siège ont établi des relations diplomatiques et une communauté de Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie a été rétablie. Le père Wenceslao Selga Padilla est arrivé en Mongolie et a été nommé supérieur ecclésiastique de la mission sui iuris d'Urga (ancien nom d'Oulan Bator).

Le père Wenceslaus sera nommé premier préfet d'Ulaanbaatar par saint Jean-Paul II en 2002, lors de la création de cette préfecture. Padilla est l'une des figures les plus mémorables et les plus aimées des Mongols, son attention et son soin particuliers pour les enfants des rues, les sans-abri, les handicapés et les personnes âgées ont été une constante jusqu'à sa mort en 2018, et sans lui, le rétablissement du culte catholique dans la capitale mongole ne peut pas être compris. 

Actuellement, l'annuaire pontifical du Vatican recense 1 394 catholiques dans tout le pays. Ils sont répartis dans 8 paroisses desservies par 25 prêtres (6 prêtres diocésains et 19 prêtres religieux). À côté d'eux, il y a 5 religieux non prêtres, 33 religieuses, 1 missionnaire laïc et 35 catéchistes. Fait encourageant, la Mongolie compte actuellement 6 grands séminaristes.

Une petite communauté fidèle à Rome à laquelle le Pape adressera des paroles d'encouragement.

Le voyage du pape

Le 31 août, le Pape entamera son 43ème voyage papal en Mongolie. Un long voyage qui, conjugué à la santé quelque peu délicate du Pape, fera que les événements, à l'exception de l'accueil officiel à l'aéroport, commenceront un jour après l'arrivée du Saint-Père dans le pays.

Parmi les événements de ce voyage, dont l'ordre du jour Sur le site du Vatican, la rencontre avec les évêques, les prêtres, les missionnaires, les personnes consacrées et les agents pastoraux dans la cathédrale des Saints Pierre et Paul se distingue. Ce temple, construit au cours de la dernière décennie, rappelle dans sa structure les yourtes traditionnelles mongoles et sa silhouette fait partie du logo officiel du voyage.

Le lendemain, le théâtre Hun accueillera une rencontre œcuménique et interreligieuse, l'un des points forts du voyage, à laquelle participeront des représentants de la quasi-totalité des religions présentes dans le pays : bouddhisme tibétain, chamanisme traditionnel ainsi que diverses confessions protestantes.

Logo du voyage ©CNS photo/Holy See Press Office

L'un des aspects les plus frappants de ce voyage est peut-être l'absence totale de représentants orthodoxes à cette réunion. La communauté orthodoxe a une petite présence en Mongolie, située à Ulan Bator, et dépend de l'Église orthodoxe russe, dirigée par le patriarche de Moscou. En ce sens, Mateo Bruni a souligné lors du point de presse que "la porte est toujours ouverte".

Le dimanche 3 septembre dans l'après-midi, la Sainte Messe sera célébrée dans l'arène de la steppe. Des pèlerins sont attendus non seulement de Mongolie, mais aussi de Chine, de Russie, de Macao, de Corée du Sud, du Viêt Nam, du Kirghizstan et d'autres pays.

La touche finale : la maison de Misericordia

L'un des moments les plus attendus de ce voyage sera sans aucun doute la rencontre qui mettra un point final à cette visite : l'inauguration de la Casa de la Misericordia.

Ce projet, qui a débuté il y a quatre ans, s'adresse en particulier aux femmes et aux mineurs victimes de violences domestiques. Il dispose également d'un espace aménagé pour accueillir les sans-abri et servira également d'abri temporaire pour les immigrés. 

Une touche finale importante, comme l'a souligné Mateo Bruni, a été de conclure ce voyage par un appel à "s'occuper des plus pauvres".

États-Unis

Cela fait 60 ans que Martin Luther King Jr. a prononcé la célèbre phrase "I have a dream" (J'ai un rêve).

Le 28 août a marqué le 60e anniversaire de l'événement qui a constitué l'un des moments les plus importants de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis : "La marche pour l'emploi et la liberté".

Gonzalo Meza-31 août 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Le 28 août a marqué le 60e anniversaire de l'événement emblématique qui a marqué l'un des moments les plus importants de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis. Washington D.C.La marche pour l'emploi et la liberté. À cette occasion, 250 000 personnes ont marché du monument George Washington au mémorial Abraham Lincoln sur le National Mall pour protester contre la discrimination raciale et soutenir ce qui n'était alors qu'un projet de loi sur les droits civiques devant être adopté par le Congrès américain. 

Cet appel du 28 août 1963 a été lancé par le groupe connu sous le nom de "Big Six" du mouvement des droits civiques aux États-Unis : James Farmer, John Lewis, A. Philip Randolph, Roy Wilkins, Whitney Young et le révérend Dr Martin Luther King Jr. 

Les participants à la marche réclamaient l'égalité devant la loi pour tous : Blancs, Noirs, Asiatiques, Hispaniques, sans distinction. Cet événement est l'une des pierres angulaires de la lutte pour les droits civiques en Amérique. Un combat entamé depuis les années 1950, mais qui allait se concrétiser par une série d'événements clés. Tout d'abord, la décision de la Cour suprême des États-Unis dans l'arrêt historique Brown v. Board of Education de 1954. 

La Cour a statué que les lois établissant la ségrégation raciale dans les écoles publiques étaient inconstitutionnelles, même lorsque ces institutions étaient régies par le principe de "ségrégation mais égalité". Ce verdict a donc renversé l'arrêt "Plessy v. Ferguson" de 1896 qui déclarait la ségrégation raciale constitutionnelle. L'affaire "Brown v. Board of Education" a débuté lorsqu'en 1951, une école publique de Topeka, au Kansas, a refusé d'inscrire la fille d'un Afro-Américain nommé Oliver Brown à l'école. Sa famille et douze autres personnes ont intenté une action en justice devant le tribunal de district du Kansas. La décision étant négative, Brown, ainsi que Thurgood Marshall, ont fait appel de la décision devant la Cour suprême. Thurgood Marshall deviendra plus tard l'un des plus grands juristes américains et le premier Afro-Américain à être élu à la Cour suprême.

Le boycott des bus

Un autre événement qui marquera l'histoire de la lutte pour les droits civiques est le "boycott des bus de Montgomery", en Alabama, initié par Rosa Parks, une Américaine arrêtée pour avoir refusé de céder sa place à un Blanc dans un bus de transport public. Jusqu'au début des années 1950, les Afro-Américains n'étaient autorisés à s'asseoir qu'à l'arrière du bus. Pour ce comportement, elle a été emprisonnée et a dû payer une amende. Cela a conduit à un boycott des bus publics de Montgomery, mené par un pasteur baptiste peu connu, Martin Luther King Jr. 

La manifestation de l'Alabama devait être suivie d'une autre sur la côte Est, les "Sit-ins de Greensboro". En 1960, un groupe d'étudiants afro-américains se rend dans un magasin Woolworth à Greensboro, en Caroline du Nord, pour acheter des articles et décide de rester déjeuner au comptoir. Les voyant confortablement assis et prêts à commander, la serveuse leur dit catégoriquement : "Je suis désolée. Nous ne servons pas les Noirs ici. Et ils ont été priés de partir. Devant le refus des étudiants, le directeur est intervenu. Cependant, ils ont persisté et sont restés assis ("sit-in") sur les bancs du comptoir jusqu'à la fermeture du magasin. Cette action de sit-in a été répétée dans d'autres magasins similaires de la région. Bien que de nombreux participants aux sit-in aient été emprisonnés pour "conduite désordonnée" et "trouble à l'ordre public", leurs actions ont eu un impact qui a dépassé les frontières de la Caroline du Nord, puisque Woolworth's et d'autres établissements publics ont mis fin à leurs politiques ségrégationnistes quelques mois plus tard.

La marche du mois d'août

La lutte pour les droits civiques a atteint son apogée lors de la "Marche pour l'emploi et la liberté", le 28 août 1963 à Washington D.C. Un certain nombre de célébrités, dont Bob Dylan et plusieurs défenseurs des droits civiques tels que Rosa Parks et Myrlie Evers, ont participé à cet événement. Le discours final de la manifestation a été prononcé par le révérend Martin Luther King Jr. au pied du mémorial d'Abraham Lincoln, le président qui, en 1863, avait proclamé l'émancipation de trois millions et demi d'Afro-Américains réduits en esclavage. Martin Luther King Jr. a déclaré : "J'ai un rêve : qu'un jour, sur les collines rouges de Géorgie, les enfants d'anciens esclaves et les enfants d'anciens propriétaires d'esclaves puissent s'asseoir ensemble à la table de la fraternité. Je fais un rêve : qu'un jour, même dans l'État du Mississippi, un État où règne la chaleur de l'injustice, la chaleur de l'oppression, soit transformé en une oasis de liberté et de justice. Je fais un rêve : qu'un jour, en Alabama, les garçons et les filles noirs puissent tenir la main des garçons et des filles blancs, comme des sœurs et des frères.

Un an après cette marche historique, le Congrès américain adoptait la loi sur les droits civils de 1964, qui interdisait la discrimination civile et professionnelle fondée sur le sexe ou la race. Depuis cette date, les droits civils ont connu des avancées et des victoires législatives.

Une lutte qui se poursuit

Toutefois, il reste encore beaucoup à faire, comme l'a reconnu l'archevêque d'Amsterdam. Baltimore William E. Lori, dans un message prononcé à l'occasion du 60e anniversaire de la marche sur Washington D.C. : "Peut-être sommes-nous réconfortés par les progrès que nous avons accomplis jusqu'à présent. Ou peut-être croyons-nous à tort que nous sommes parvenus à une société post-raciale, dans laquelle, comme l'a souligné le Dr King, les gens ne sont pas jugés en fonction de la couleur de leur peau. Cependant, il suffit de regarder les inégalités sociales en matière de santé, de richesse et de prospérité entre les groupes raciaux aux États-Unis pour se rendre compte que nous n'en sommes pas encore là.

Ces disparités sociales, selon Mgr Lori, sont les conséquences persistantes du racisme qui a prévalu dans le pays pendant des décennies et que certains ont appelé l'un des péchés originels de l'Amérique. Face à cette situation, l'évêque Lori a déclaré qu'une conversion continue du cœur était nécessaire. Pour ce faire, il faut se tourner vers l'enseignement social de l'Église, enraciné dans la dignité de la personne humaine. "La société pacifique et compatissante dont rêvait M. King requiert la grâce de Dieu et notre engagement à enseigner, à apprendre et à pratiquer des actions non violentes pour favoriser le changement social. L'archevêque Lori a invité à réfléchir sur le racisme à partir de deux réflexions pastorales dont il est l'auteur, intitulées "Le pouvoir durable du Dr Martin Luther King Jr. et les principes de la non-violence" de 2018 et "Le voyage vers la justice raciale : repentir, guérison et action" de 2019. 

Les conséquences de décennies de ségrégation raciale se font encore sentir 60 ans après la marche historique dans la capitale du pays. Le rêve du Dr King ne s'est pas encore réalisé tel qu'il l'avait imaginé. "Lorsque cela se produira et que nous ferons retentir la liberté, lorsque nous la ferons retentir dans chaque ville et chaque village, dans chaque État et dans chaque ville, nous pourrons hâter la venue de ce jour où tous les enfants de Dieu, hommes blancs et hommes noirs, juifs et païens, protestants et catholiques, pourront se donner la main et chanter avec les mots du vieux negro spiritual (chant) : "Enfin libres ! Enfin libres ! Merci à Dieu tout-puissant ! Nous sommes enfin libres".

Lire la suite
Évangile

La croix comme voie de salut. 22e dimanche du temps ordinaire (A)

Joseph Evans commente les lectures du 22e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera propose une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-31 août 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Les grandes religions du monde ont tenté d'aborder le problème de la souffrance de différentes manières. Le bouddhisme propose une voie ascétique pour tenter de se libérer de toutes les passions, en aspirant à un détachement si radical que nous pouvons être indifférents même à la souffrance. Le sommet de la pensée juive et islamique est de reconnaître que nous savons peu de choses et que la souffrance fait partie d'un plan divin plus vaste que nous ne pourrons jamais comprendre, et que nous ne devrions même pas essayer de comprendre. Nous devons seulement l'accepter. Cette approche se retrouve dans le livre de Job, dans l'Ancien Testament.
Mais le christianisme, fondé sur la vie de Jésus et sur la prophétie d'Isaïe annonçant un Messie qui sauve les hommes par la souffrance (ce que l'ancien Israël ne pouvait jamais accepter), en est venu à voir dans la souffrance un chemin vers le salut, le nôtre et celui des autres. Dans l'Évangile d'aujourd'hui, Jésus annonce cette voie aux apôtres, mais Pierre, encore trop influencé par son éducation juive, est scandalisé par cette possibilité. 

"Dès lors, Jésus commença à dire à ses disciples qu'il devait aller à Jérusalem, y souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être mis à mort et ressusciter le troisième jour. Pierre le prit à part et se mit à lui faire des reproches : "Loin de toi, Seigneur ! Cela ne peut pas t'arriver.

Pierre commet une telle erreur que Notre Seigneur doit le réprimander publiquement. "Il dit à Pierre : 'Passe derrière moi, Satan ! Tu es pour moi une pierre d'achoppement, parce que tu penses comme les hommes et non comme Dieu'". En essayant de détourner Jésus de sa Passion, Pierre s'est fait, sans le vouloir, l'instrument de Satan, car c'est par la souffrance que le Christ nous sauvera. C'est un mystère que nous ne comprendrons jamais complètement. Mais au moins pouvons-nous percevoir que le mal cause nécessairement de la souffrance et que, en acceptant sa "piqûre" dans l'union amoureuse avec Dieu, nous pouvons transformer quelque chose de mauvais en quelque chose de bon. Le poison du péché apporte la souffrance, mais nous pouvons accepter cette souffrance et la surmonter grâce à l'"antidote" de l'amour. Ainsi insiste Notre Seigneur : "Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive". Nous devons être prêts à perdre cette vie, explique-t-il, pour gagner la suivante. C'est avec la même vision que saint Paul nous exhorte à présenter des "vos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu ; c'est là votre culte spirituel". Acceptée avec amour, la souffrance peut devenir une forme de culte, corporel du moins, même si notre esprit n'est pas assez clair pour prier. Le prophète Jérémie, dans la première lecture d'aujourd'hui, bien qu'il ne saisisse pas pleinement le pouvoir salvateur de la souffrance, l'entrevoit dans sa détermination à continuer à proclamer la parole de Dieu, même s'il est ridiculisé pour cela. Cela vaut la peine de le faire fidèlement même quand "...".la parole du Seigneur a été pour moi un opprobre et un mépris quotidiens".

Homélie sur les lectures du 22ème dimanche du temps ordinaire (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Vatican

Le pape exalte Catherine Tekakwitha, première sainte amérindienne

Ce matin, le Saint Père François a fait l'éloge de Saint François d'Assise, le Catalina Tekakwitha, première Le Pape a salué son "grand amour de la Croix face aux difficultés et aux incompréhensions", "un signe définitif de l'amour du Christ pour nous tous". Le Pape a encouragé "à ce que nous aussi nous sachions vivre l'ordinaire de manière extraordinaire".

Francisco Otamendi-30 août 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Un jour avant d'entamer son voyage apostolique "sur le continent asiatique, pour rendre visite aux frères et sœurs de l'Asie", le président de la Commission européenne a déclaré : "Nous sommes heureux de vous accueillir. MongolieLe Pontife romain a repris ce matin la série de catéchèses sur "La passion pour l'évangélisation : le zèle apostolique du croyant", pour laquelle le Pape a demandé que "vous m'accompagniez de vos prières". Le sujet de sa réflexion a été la première sainte originaire d'Amérique du Nord, Catherine Tekakwitha.

Dans ses premiers mots prononcés dans la salle Paul VI, remplie de fidèles de différents pays, le pape François a rappelé, dans son discours au pape, que l'on pouvait s'attendre à ce qu'il y ait de la part de l'Union européenne une volonté politique d'agir. Audience générale quelques traits de la biographie de la sainte américaine. Comme elle l'a dit OmnesCatherine Tekakwitha est née en 1656 à Ossernenon, qui faisait partie du territoire de la Confédération iroquoise. Cette union de nations avait sa capitale dans l'actuel État de New York. Catherine était la fille d'un chef mohawk et d'une Indienne algonquine (originaire de l'est du Canada). Sa mère était chrétienne, mais son père était païen, si bien que la jeune Indienne n'est réellement venue à la foi qu'à l'âge de dix-huit ans.

"Beaucoup d'entre nous, a souligné le Pape, ont également été présentés au Seigneur pour la première fois dans le cadre familial, en particulier par nos mères et nos grands-mères. L'évangélisation commence souvent de cette manière : par de petits gestes simples, comme les parents qui aident leurs enfants à apprendre à parler à Dieu dans la prière et à leur parler de son amour grand et miséricordieux. Les fondements de la foi de Catherine, et souvent de nous aussi, ont été posés de cette manière". 

Lorsque Catherine avait quatre ans, une grave épidémie de variole a frappé son village. Ses deux parents et son jeune frère sont morts, et Catherine elle-même a gardé des cicatrices sur le visage et des troubles de la vue. "Dès lors, Catherine dut faire face à de nombreuses difficultés : certes, des difficultés physiques dues aux effets de la variole, mais aussi des incompréhensions, des persécutions et même des menaces de mort qu'elle subit après son baptême, le dimanche de Pâques 1676", a rappelé le pape.

"Une sainteté qui attire

"Tout cela a fait ressentir à Catherine un grand amour pour la croix, signe définitif de l'amour du Christ, qui s'est livré jusqu'au bout pour nous. En effet, le témoignage de l'Évangile ne se limite pas à ce qui plaît ; nous devons aussi savoir porter nos croix quotidiennes avec patience, confiance et espérance", a déclaré le pape François. 

Sa décision de se faire baptiser "provoqua des incompréhensions et des menaces parmi les siens, si bien qu'elle dut se réfugier dans la région des Mohicans, dans une Mission des Pères Jésuites". Ces événements suscitèrent chez Catherine "un grand amour pour la croix, qui est à son tour le signe définitif de l'amour du Christ pour nous tous". Dans la communauté, elle se distingue par sa vie de prière et son service humble et constant" auprès des enfants de la mission, à qui elle apprend à prier, des malades et des personnes âgées.

À la mission jésuite près de Montréal, Catherine "assistait à la messe tous les matins, passait du temps en adoration devant le Saint-Sacrement, priait le chapelet et menait une vie de pénitence", "des pratiques spirituelles qui impressionnaient tous les membres de la mission ; ils reconnaissaient en Catherine une sainteté qui attirait parce qu'elle naissait de son profond amour pour Dieu", a déclaré le Saint-Père.

"Vivre l'ordinaire de manière extraordinaire".

Bien qu'elle ait été encouragée à se marier, le pape poursuit : "Catherine, en revanche, voulait consacrer sa vie entièrement au Christ. Ne pouvant entrer dans la vie consacrée, elle fit le vœu de virginité perpétuelle le 25 mars 1679, en la solennité de l'Annonciation. Son choix révèle un autre aspect du zèle apostolique : le dévouement total au Seigneur. Certes, tout le monde n'est pas appelé à faire le même vœu que Catherine, mais chaque chrétien est appelé à s'engager quotidiennement et d'un cœur sans partage dans la vocation et la mission que Dieu lui a confiées, en le servant et en servant son prochain dans un esprit de charité", a-t-elle déclaré.

François a souligné qu'"en Catherine Tekakwitha, nous trouvons donc une femme qui a témoigné de l'Évangile, non pas tant par de grandes œuvres, car elle n'a jamais fondé de communauté religieuse ni d'institution éducative ou caritative, mais par la joie silencieuse et la liberté d'une vie ouverte au Seigneur et aux autres". Même avant sa mort, survenue le 17 avril 1680 à l'âge de 24 ans, Catherine a accompli sa vocation avec simplicité, en aimant et en louant Dieu et en apprenant à ceux avec qui elle vivait à faire de même. Ses dernières paroles furent d'ailleurs : "Jésus, je t'aime".

"En bref, a conclu le pape, elle a su témoigner de l'Évangile en vivant l'ordinaire avec fidélité et simplicité. Puissions-nous, nous aussi, savoir vivre l'ordinaire de manière extraordinaire, en demandant la grâce d'être, comme cette jeune sainte, d'authentiques disciples de Jésus". 

Canonisations en France et en Pologne

Dans ses salutations aux pèlerins francophones, le Pape a fait une référence particulière aux "Sœurs de la Présentation de Marie, qui célèbrent leur Chapitre général, à la lumière de la récente canonisation de la fondatrice Marie Rivier". Et parmi les pèlerins anglophones, 

a salué "les cyclistes venus d'Angleterre, avec l'assurance de mes prières pour leur engagement dans la lutte contre le cancer", et en particulier ceux de Malte et divers groupes des Etats-Unis.

En Pologne, "on attend avec impatience la béatification imminente de la famille Ulma. Dans de nombreuses paroisses, la neuvaine, qui commencera après-demain, sera une préparation spirituelle à l'événement. Que l'exemple de cette famille héroïque", a ajouté le Saint-Père, "qui a sacrifié sa vie pour sauver les juifs persécutés, vous aide à comprendre que la sainteté et l'héroïsme s'obtiennent par la fidélité dans les petites choses".

Ukraine et deuxième Laudato si' 

Saluant les pèlerins italophones, entre autres, le pape a renouvelé "notre proximité et nos prières pour l'Ukraine bien-aimée et tourmentée, si durement éprouvée par de grandes souffrances".

Le pape a rappelé la Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création, qui a lieu ce vendredi 1er septembre. Il a réitéré son intention de publier une deuxième édition de la Laudato si' 4 octobre, fête de saint François d'Assise. Lors d'une audience avec des juristes le 21 août, François a révélé cette future exhortation.

L'auteurFrancisco Otamendi

Vocations

La famille Ulma : une vie normale, base de leur extraordinaire dévouement

À l'approche de la béatification de Józef et Wiktoria Ulma et de leurs sept enfants, qui aura lieu le 10 septembre à Markowa, la Conférence épiscopale polonaise a envoyé une lettre pastorale aux fidèles. Il s'agit d'une béatification sans précédent. Toute la famille sera amenée devant les autels, y compris le bébé que Wiktoria attendait lorsqu'elle a été assassinée.

Ignacy Soler-30 août 2023-Temps de lecture : 10 minutes

Les faits sont connus : pendant la Seconde Guerre mondiale, tous les membres de l'Union européenne ont été contraints de quitter leur pays pour se rendre à l'étranger. Famille Ulma ont été tués pour avoir caché des familles juives dans leurs biens. Le fils aîné avait huit ans et le plus jeune un an et demi. La mère attendait un fils qui avait déjà sept mois.

Avec eux, huit juifs des familles Szall et Goldman ont été assassinés, dont la jeune fille de ce dernier. Dans la lettre publiée avant la béatification, les évêques polonais soulignent que la famille Ulma "est une source d'inspiration pour les mariages et les familles modernes. Leur attitude héroïque est un témoignage que l'amour est plus fort que la mort", peut-on lire dans la lettre de l'épiscopat.

Martyrs

L'acte héroïque de la famille Ulma a été reconnu par l'Église catholique comme un martyre pour la foi. Il est logique de se demander : pourquoi des martyrs ? La motivation de ce martyre est claire et éloquente : une manifestation de la foi chrétienne est la défense aimante de la vie de son prochain. Dans ce cas, il n'y avait aucun doute, tout a été facilité par la décision révolutionnaire de saint Jean-Paul II concernant la canonisation de Maximilien Kolbe. Le pape polonais avait alors affirmé que pour reconnaître un saint, il suffisait de prouver que le candidat à la sainteté avait donné sa vie pour une autre personne.

Photos de la famille Ulma et de son martyre ©OSV News photo/courtesy rafaelfilm

La béatification de Maximilien Maria KolbeLa canonisation du martyr, effectuée par saint Paul VI en 1971, pour diverses raisons, notamment politiques, a eu lieu en tant que défenseur de la foi, et non en tant que martyr. Jean-Paul II a rompu avec la tradition et a décidé que le fait de donner sa vie pour un homme dans le camp d'Auschwitz était un motif suffisant pour être canonisé en tant que martyr, sans qu'il soit nécessaire de procéder à un nouveau miracle. Ce geste posé il y a quarante ans a ouvert la voie à toutes les béatifications et canonisations qui ont eu lieu avec cette formule élargie, c'est-à-dire que donner sa vie pour un autre homme, en conséquence de la foi chrétienne vécue, est un acte de témoignage de la foi, c'est être martyr.

"En préparant la cérémonie de béatification, nous voulons contempler sa sainteté et en tirer un exemple pour les mariages et les familles d'aujourd'hui. Il s'agira d'une béatification sans précédent, car pour la première fois, toute la famille sera élevée sur les autels et pour la première fois, un enfant à naître sera béatifié", écrivent les évêques.

Les évêques ont souligné que Józef et Wiktoria Ulma montrent la beauté et la valeur du mariage fondé sur le Christ. "Leur amour, réalisé dans la vie de tous les jours, peut aussi les motiver à s'ouvrir à la vie et à prendre la responsabilité de l'éducation de la jeune génération. L'attitude héroïque de l'amour du prochain devrait nous pousser à vivre non pas tant pour notre propre confort ou le désir de posséder, mais à vivre comme un don de nous-mêmes aux autres.

"Alors que nous attendons la béatification, regardons l'exemple d'une famille extraordinaire qui a atteint la sainteté dans des circonstances de vie ordinaires. C'est une source d'inspiration pour les mariages et les familles d'aujourd'hui.

Une sainteté extraordinaire dans l'ordinaire de la vie

"Vous devez décider d'être un saint ! Les saints doivent descendre des nuages et devenir un idéal normal et quotidien pour les croyants". (Rév. F. Blachnicki, Lettres au prisonnier, Krościenko 1990, pp. 15-16).

Józef et Wiktoria Ulma,©OSV NEWS photo/courtesy Polish Institute of National Remembrance

La famille de Józef et Wiktoria Ulma vivait au début du XXe siècle à Markowa, dans les Basses-Carpates. Ils avaient sept enfants. En tant que chef de famille, Józef s'occupait de ses proches tout en travaillant dur à la ferme. En même temps, il était ouvert au développement et à la connaissance. Malgré les efforts qu'il consacrait à la gestion de la ferme, il trouvait le temps de s'adonner à sa passion pour la photographie, l'apiculture, l'élevage de vers à soie, la reliure et l'horticulture. Il s'est construit un appareil photo et un moulin à vent, qu'il utilise pour produire de l'électricité.

La passion de Józef pour la photographie lui a permis d'enregistrer non seulement la vie de ses proches, mais aussi les événements locaux, les églises et les fêtes de famille. Il a également pris des photos sur commande, des portraits pour des documents, ce qui lui a permis de se faire connaître dans toute la région. Elle a inspiré les autres non seulement par ses connaissances et ses compétences, mais aussi par sa volonté constante d'aider et de donner des conseils.

Wiktoria Ulma, née Niemczak, était une épouse et une mère exemplaire, qui veillait avec beaucoup de soin et d'amour à la bonne éducation catholique de ses enfants. Elle venait d'un foyer où le principe était qu'aucun homme demandant de l'aide ne pouvait être refusé. Elle a toujours soutenu son mari et, au moment crucial où ils ont dû décider d'accueillir des Juifs menacés de mort, elle a témoigné de son amour pour les autres. Elle s'efforça d'introduire une atmosphère bienveillante et amicale dans le foyer, insistant sur le fait que la famille devait être fondée sur le respect mutuel, la gentillesse et le dévouement.

Józef et Wiktoria se sont mariés le 7 juillet 1935 dans l'église locale. La famille s'agrandit rapidement. Stasia, Basia, Władzio, Franuś, Antoś et Marysia sont nés, et au moment de sa mort tragique, Wiktoria était dans un état de félicité avec un autre enfant.

La famille Ulma a considéré son mariage comme une communauté de personnes qui se font confiance, s'aiment et s'efforcent d'atteindre la sainteté en accomplissant fidèlement leurs devoirs quotidiens. Dans leur vie, l'essence du sacrement de mariage a été réalisée, dans lequel le Christ lui-même "demeure avec eux, leur donne la force de le suivre en prenant leur croix, de se relever après leurs chutes, de se pardonner mutuellement, de porter les fardeaux les uns des autres. (Catéchisme de l'Église catholique, 1642).

Leur amour humain a été purifié par la grâce du sacrement du mariage, porté à sa plénitude et, par la puissance de l'Esprit Saint, a imprégné leur vie de foi, d'espérance et d'amour.

La vie quotidienne de leur mariage était basée sur des gestes réels et concrets à travers lesquels Dieu habite dans cette diversité de dons et de rencontres. Ils ont vécu les promesses faites le jour de leur mariage, accomplissant chaque jour l'alliance de l'amour conjugal fidèle.

Comme l'a déclaré le pape François lors de l'audience du 28 novembre 2022, la famille de Józef et Wiktoria Ulma doit être "un exemple de fidélité à Dieu et à ses commandements, d'amour du prochain et de respect de la dignité humaine".

En regardant l'exemple de la vie conjugale de Józef et Wiktoria, il vaut la peine de percevoir nos maisons comme des lieux où l'amour de Dieu est visible et personnel, où il se manifeste par des actes concrets, et où le Christ est présent dans les souffrances, les luttes et les joies de la vie de tous les jours. Le Christ est présent dans les souffrances, les luttes et les joies de la vie quotidienne. Il fortifie et vivifie l'amour, régnant avec sa joie et sa paix.

Mariage Ulma, ouvert à la vie

"La tâche fondamentale de la famille est de servir la vie" (Jean-Paul II, Familiaris Consortio, 28).

Józef et Wiktoria ont découvert la vocation à une participation spéciale à l'œuvre créatrice de Dieu à travers la vie de leurs sept enfants. Malgré les conditions difficiles, ils n'ont pas eu peur de l'adversité. Ils avaient confiance en la Providence de Dieu. Ils croyaient que Dieu, en donnant la vie, donnait aussi la force de réaliser pleinement la vocation à la maternité et à la paternité.

Ils étaient soucieux de la bonne éducation de leurs enfants, basée sur les valeurs évangéliques. Ils vivaient une vie de foi sous leur propre toit. Ils ont transmis une foi vivante aux enfants par l'exemple de leur vie et l'enseignement de la prière. Les enfants ont appris à parler à Dieu en regardant leurs parents le faire. Dans la prière familiale, ils ont trouvé la force de faire des sacrifices quotidiens et de témoigner du Christ. Les Ulma ont appris à leurs enfants à adorer Dieu à l'église et à la maison. Ils nous ont fait découvrir la Sainte Messe et nous ont appris à aimer notre prochain.

Wiktoria Ulma avec l'un de ses enfants ©OSV NEWS photo/courtesy Polish Institute of National Remembrance

Wiktoria, en tant que mère aimante, consacrait du temps à ses enfants, les aidant à apprendre, s'occupant de leur éducation et de leur instruction. D'après les témoignages, nous savons qu'elle enseignait aux enfants les tâches ménagères et la propreté à l'intérieur et à l'extérieur de la maison, qu'elle s'occupait de leurs jeunes frères et sœurs et qu'elle prenait soin les uns des autres. Il a apprécié l'atmosphère d'amour qui régnait entre les frères et sœurs. Il les a vus former une communauté en travaillant, en jouant, en marchant et en priant. Józef, quant à lui, a appris à ses enfants à travailler à la ferme et dans le jardin et a répondu à leurs nombreuses questions.

L'amour miséricordieux

"L'amour commence à la maison et se développe à la maison" (Mère Teresa de Calcutta), mais il ne s'arrête pas là. Il doit rayonner vers les autres.

La vie des vénérables serviteurs de Dieu Józef et Wiktoria était faite d'innombrables sacrifices et d'actes d'amour quotidiens. Le fruit de ce mode de vie a été la décision héroïque d'aider les Juifs condamnés à l'extermination. Cette décision n'a pas été prise à la hâte, mais elle est le résultat de la lecture de la Parole de Dieu, qui a façonné leur cœur et leur esprit, et donc leur attitude envers leur prochain. Pour eux, la Bible était le véritable livre de la vie, comme en témoignent les passages marquants de l'Évangile, notamment la parabole du bon Samaritain.

Les Ulma, essayant de vivre comme le Christ, mettant en œuvre le commandement de l'amour au quotidien, étaient prêts à donner leur vie pour leur prochain. Józef et Wiktoria décident d'accueillir huit Juifs, malgré la menace de la peine de mort brandie par les Allemands pour avoir aidé à cacher des Juifs. Trois familles se réfugient dans le grenier de leur petite maison : les Goldman, les Grünfeld et les Didner. Pendant de nombreux mois, ils leur ont fourni un toit et de la nourriture, ce qui était un véritable défi pendant la guerre.

Leur attitude désintéressée a connu une fin tragique le 24 mars 1944. Les nazis allemands ont fait irruption dans leur maison, ont cruellement abattu les Juifs qu'ils cachaient, puis Józef et Wiktoria ont été assassinés sous les yeux de leurs enfants. La tragédie, c'est l'assassinat d'enfants. Józef et Wiktoria Ulma, pleinement conscients du risque, ont sacrifié leur vie pour sauver des Juifs dans le besoin. Leur attitude héroïque témoigne que l'amour est plus fort que la mort.

Markowa : un peuple de justes parmi les nations.

Il ne s'agit pas d'une tentative de béatifier une nation, ni d'exposer le côté positif d'une grande partie de la société polonaise pendant la Grande Guerre. L'objectif est de préparer une belle cérémonie de béatification pour une famille qui a sacrifié sa vie pour sauver les Juifs.

La base de données de l'Institut du souvenir polonais contient les noms de quelque six mille personnes qui ont payé de leur vie le fait d'avoir caché des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. La famille Ulma ne fait donc pas exception.

Il convient de souligner le rôle d'inspiration chrétienne du mouvement paysan dans la formation des attitudes de Józef et Wiktoria (Józef était, entre autres, président du comité d'éducation agricole du Conseil de la jeunesse du district de la République de Pologne "Wici").

Il existe une liste de personnes originaires de Markowa qui ont caché des familles juives. Il s'agit de Michał et Maria Bar, Antoni et Dorota Szylar, Józef et Julia Bar, Michał et Katarzyna Cwynar, Michał et Wiktoria Drewniak. Outre la famille Ulma, environ 9 autres familles ont participé à l'aide. Grâce à cela, 21 Juifs ont probablement été sauvés à Markowa. Le nombre de familles ayant accueilli des Juifs, y compris des enfants, s'élève à près de 36 personnes.

Certains ont décrit Marków comme "la ville des justes parmi les nations". Il est préférable de dire qu'il s'agissait d'une ville où vivaient de nombreux justes. Toutefois, ceux qui ont participé activement à l'aide aux Juifs persécutés ne constituaient pas la majorité des habitants, car à l'époque, la ville comptait environ 4 000 personnes, dont 10 % de Juifs. Cela n'a rien d'étonnant, car l'héroïsme n'est pas l'apanage de la majorité de la société. Les grands héros sont toujours ceux qui font partie de la minorité, c'est pourquoi ils sont si appréciés.

Parmi les Polonais, il y avait aussi des gens qui livraient des Juifs aux Allemands, ou qui trahissaient les familles polonaises qui cachaient des Juifs, ou même qui participaient à ces meurtres. L'occupant les encourageait. Cependant, à l'occasion de la béatification de l'Ulma, il convient de rappeler qu'il y a eu d'autres familles en Pologne qui, contrairement à la loi allemande, ont aidé des Juifs. De nombreux Polonais ont osé apporter leur aide. La famille Ulma est la plus célèbre, mais il y en a eu beaucoup d'autres et grâce à cette béatification, le monde peut découvrir que le comportement humain et chrétien jusqu'à l'héroïsme n'est pas l'apanage de quelques-uns.

Que nous dit la famille Ulma aujourd'hui ?

La famille Ulma est un exemple de ce "très grand phénomène" qu'a été le sauvetage des Juifs par les Polonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce ne sont pas des dizaines, ni des centaines, ni des milliers, mais des centaines de milliers de personnes qui ont participé à cette activité. Sauver les Juifs" était sans doute la devise de nombreux Polonais. Cette activité a été systématiquement organisée et mise en œuvre par l'État et le gouvernement polonais clandestins en exil. Aider les Juifs était officiellement l'un des objectifs de l'État clandestin.

La famille Ulma et son comportement sont considérés aujourd'hui comme une attitude éthique particulière qui devrait être maintenue en Pologne. L'attitude des Ulma, dans laquelle nous voyons aujourd'hui le plus grand héroïsme, aurait pu être perçue différemment pendant la guerre.

À l'époque, beaucoup n'y voyaient pas d'héroïsme. Il est nécessaire de connaître le contexte de l'antisémitisme polonais d'avant-guerre - à la fois l'antisémitisme populaire et l'antisémitisme des élites - et le contexte de la cruelle loi allemande qui interdisait d'aider les Juifs.

La famille Ulma devrait être un modèle pour le monde, son exemple doit continuer à être présent en Pologne. Dans la Pologne d'avant-guerre, il y avait des attitudes antijuives, il y avait un réel conflit d'intérêts nationaux et économiques, mais jamais au point de pratiquer une discrimination légale comme dans le Troisième Reich. Même des personnes ayant des attitudes antijuives avant la guerre, comme Zofia Kossak-Szczucka, ont demandé de l'aide aux Juifs persécutés par les Allemands.

L'exposition "Mourir pour l'humanité" sur la famille Ulma est visible à Varsovie à partir du 21 août ©OSV News photo/Slawomir Kasper, courtesy Institute of National Remembrance

Il convient de noter que les Ulmas sont un exemple de sainteté dans la vie quotidienne, une sainteté que l'histoire a mise à l'épreuve. Il faut savoir qu'à Markowa, les relations de voisinage entre Polonais et Juifs étaient normales. Il est impossible de comprendre l'histoire de la famille Ulma sans connaître l'histoire des habitants de Markowa.

En attendant la béatification, regardons l'exemple d'une famille extraordinaire qui a atteint la sainteté dans des circonstances de vie ordinaires. C'est une source d'inspiration pour les mariages et les familles modernes. Józef et Wiktoria Ulma montrent avant tout la beauté et la valeur d'un mariage fondé sur le Christ, où la grâce de Dieu est le fondement de tout.

Leur amour réalisé dans la vie quotidienne peut également les motiver à s'ouvrir à la vie et à assumer la responsabilité de l'éducation de la jeune génération. L'attitude héroïque de l'amour du prochain devrait nous stimuler à vivre non pas tant pour notre propre confort ou le désir de posséder, mais à vivre comme un don de nous-mêmes aux autres.

Vatican

Le pape se concentre sur les personnes vivant en marge de la société

Le réseau mondial de prière du pape François a publié sa vidéo de septembre. À cette occasion, le pape demande des prières pour ceux qui "vivent en marge de la société".

Paloma López Campos-29 août 2023-Temps de lecture : < 1 minute

La vidéo du Pape François avec son intention de prière pour le mois de septembre a déjà été rendue publique. Au cours de ce mois, le souverain pontife demande aux catholiques de prier pour ceux qui "vivent en marge de la société".

Le Pape dénonce l'indifférence générale. Il met l'accent sur les médias, où la situation dans laquelle vivent plus de 700 millions de personnes n'est pas dénoncée. La "culture du jetable", dit François, "domine nos vies, nos villes, notre mode de vie".

Face à cette situation, le Saint-Père demande de "cesser de rendre invisibles ceux qui sont en marge de la société, que ce soit pour des raisons d'âge, de sexe, d'orientation sexuelle, d'appartenance à un groupe ethnique ou d'origine ethnique". pauvretéles dépendances, les maladies mentales ou les handicaps". De cette manière, nous pouvons passer d'une culture du jetable à une "culture de l'acceptation".

C'est pourquoi le pape demande que "nous priions pour que les personnes qui vivent en marge de la société, dans des conditions de vie inhumaines, ne soient pas oubliées par les institutions et ne soient jamais mises à l'écart".

Extrait de la vidéo de l'intention de prière du Pape
Évangélisation

José Ángel Saiz Meneses : "Les confréries ont de plus en plus une conscience évangélisatrice".

Il dirige l'archidiocèse de Séville depuis 2021. Il est arrivé à Séville en provenance de Terrasa, ce qui a entraîné un changement substantiel dans le profil du diocèse. Séville est également l'un des grands épicentres de la Semaine Sainte espagnole, l'une des manifestations les plus enracinées de la piété populaire et, dans un peu plus d'un an, l'archidiocèse accueillera le 2e Congrès international des confréries et de la piété populaire.

Maria José Atienza-29 août 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Dans la Compte Twitter de l'archevêque de Séville, José Ángel Saiz Meneses (Sisante (Cuenca) 2 août 1956) a relaté un fait : le 12 août, l'évêque auxiliaire de Sydney, Mgr. Richard Umbers, évêque auxiliaire de Sydney, et une équipe de son diocèse se sont rendus à Séville pendant plusieurs jours pour s'informer sur les confréries sur place. L'anecdote est amusante, mais aussi révélatrice : la piété populaire est aujourd'hui le principal frein à la sécularisation dans les pays occidentaux. 

Cette année a également marqué le trentième anniversaire de la visite de la Commission européenne.saint Jean-Paul II au village d'El Rocío. Là, au cœur de l'une des dévotions populaires les plus appréciées d'Espagne, le Saint-Père a encouragé les catholiques à approfondir "les fondements de cette dévotion, pour pouvoir donner à ces racines de la foi leur plénitude évangélique, c'est-à-dire découvrir les raisons profondes de la présence de Marie dans vos vies, comme modèle dans le pèlerinage de la foi".

Se souvenant de cet événement et conscients de la force indéniable de la piété populaire, les évêques des diocèses du sud de l'Espagne ont publié la lettre pastorale suivante "Marie, étoile de l'évangélisation. Le pouvoir évangélisateur de la piété populaire".dans lequel ils affirment que la piété populaire "rassemble le meilleur de chaque culture et en fait une expression vivante de la foi". 

Dans cet entretien avec Omnes, Mgr Saiz Menesesqui prépare déjà le congrès sur la piété populaire, souligne que les "confréries sont une réalité transversale, comme l'Eglise elle-même" et que la piété populaire est sans doute "une digue pour contenir la sécularisation".

Vous avez pu vous imprégner de l'importance de la piété populaire dans un diocèse aussi éminent à cet égard que Séville. Est-ce vraiment une barrière contre la sécularisation ? 

-Je suis venu à Séville il y a deux ans. Je viens de Catalogne. À Tarrasa, j'ai accompagné 24 confréries "rocieras" qui ne pouvaient pas aller au Rocío et qui y ont célébré leur pèlerinage, avec beaucoup d'affection. C'était comme une petite plante de piété populaire. Ici, à Séville, c'est toute une forêt. Dans ce diocèse, nous avons Confréries avec des milliers de frères et sœurs, certaines avec plus de 16 000. Ces dernières années, je n'ai pas vu un seul cas de suppression de confrérie ; en revanche, les demandes de création de nouvelles confréries ne cessent d'affluer. Il s'agit donc d'un phénomène en pleine expansion. 

J'ai pu constater que la moitié sud de l'Espagne est moins sécularisée que la moitié nord, et cela est dû en grande partie au monde des Confréries et des Confraternités. Pourquoi ? Parce que la transmission de la foi, si importante dans la vie et la pastorale de l'Église, continue à se faire de manière naturelle dans les confréries. 

Lorsqu'il parle de cela de manière naturelleÀ quoi faites-vous référence en particulier ?

-La foi est transmise dans le Confréries comme par osmose. Vous la vivez. Pendant la Semaine Sainte, je profite généralement de l'occasion pour me rendre à la sortie des processions que je peux, surtout dans les paroisses de quartier. Je suis frappé par la vue de mères habillées en nazaréens, avec des enfants dans les bras, qui ne marchent pas, eux aussi habillés en nazaréens, et cet enfant, quand il commencera à marcher, ira avec sa mère accompagner la Vierge ou le Christ.

Mgr Saiz Meneses avec le Pape François.

En juin dernier, j'ai voyagé avec le comité exécutif du IIe Congrès international des confréries et de la piété populaire pour voir le pape François et je me suis souvenue de cet exemple. Le Pape a commenté que les mères utilisent un "dialecte maternel" pour transmettre la foi, que ce sont elles qui parlent à leurs jeunes enfants de la Vierge, de Jésus... qu'elles les portent avec elles, dans leurs bras, vers cette foi. 

Ceci est vécu comme une évidence dans les Confréries et explique le ralentissement de la sécularisation.

Certains, aujourd'hui encore, cataloguent la piété populaire comme une simple manifestation de "sentimentalité" ?

-Dans deux cases : celle de la sensiblerie et celle de la faible culture. Il y a quelques années, il semblait surtout que la piété populaire appartenait à des personnes peu cultivées. Qu'elle appartenait à des gens peu éduqués qui "ne pouvaient pas aspirer à plus". Ce n'est plus le cas.

Je reçois de nombreux conseils d'administration de confréries qui viennent présenter leurs actions et leurs projets et je rencontre des hommes d'affaires, des chefs d'entreprise, de nombreux professeurs d'université et maîtres de conférence. A côté d'eux, des indépendants, des ouvriers, des employés... Les confréries sont une réalité transversale, à l'image de l'Eglise elle-même. 

La piété populaire n'est pas destinée à des personnes non instruites, c'est une manière de rencontrer Dieu : le via pulchritudinis qui est non seulement parfaitement valable pour la rencontre avec Dieu, mais qui est complémentaire d'une voie plus spéculative. Il y a beaucoup de personnes très instruites et très cultivées pour qui cette voie est celle qui les aide le plus à rencontrer Dieu.

Pensez-vous que la question de la formation dans les confréries progresse ? 

-Les confréries sont régies par des règles qui reposent sur trois piliers : le culte, la formation et la charité.

Les cultes sont des célébrations solennelles, ce qu'ils font très bien.

La formation, en effet, est le domaine qui coûte le plus cher, mais la formation permanente coûte tout autant aux prêtres et aux évêques. Souvent, nous avons tant d'urgences pastorales que la prière suffit à peine..., sans parler des laïcs, hommes et femmes, pères et mères de famille....

Enfin, la charité. Les confréries ont un travail social et caritatif impressionnant, que demander de plus ? 

Comment la manifestation de la foi, l'engagement personnel, sont-ils encouragés dans ce domaine ?

-En plus des trois dimensions déjà connues, nous voyons progressivement une quatrième dimension prendre de l'importance dans la vie des femmes et des hommes. Confrériesla sensibilisation à la mission et l'évangélisation.

En novembre 2021, peu après mon arrivée à Séville, la mission du Gran Poder a eu lieu. La statue a visité les quartiers les plus pauvres de la ville, elle était dans chacune des paroisses. J'ai assisté à tout ce que je pouvais, en particulier aux transferts. C'était impressionnant : les visages, les regards des enfants, des jeunes et des personnes âgées, des malades...

La sculpture de Nuestro Padre Jesús del Gran Poder possède en elle-même une grande beauté esthétique et, surtout, une force spirituelle et religieuse que l'on pouvait ressentir en passant devant. "Le Seigneur de Séville qui vient me voir", disaient les gens... C'était quelque chose de très grand. 

Aujourd'hui, d'autres confréries accomplissent ces missions. Cette dimension se renforce, car l'être humain est sensibilité, sentiment, cœur ; il est raison, compréhension ; il est foi et spiritualité. Les trois niveaux sont nécessaires et complémentaires, ils ne sont pas exclusifs. Alors pourquoi exclure ce niveau qui aide tant les gens ? C'est une tâche pastorale qui prend de l'ampleur.

Comment la piété populaire s'intègre-t-elle dans la paroisse, la communauté et la vie quotidienne ?

-Lorsque j'explique l'archidiocèse de Séville à des personnes qui ne le connaissent pas, je leur indique : 264 paroisses, dont la plupart sont très actives dans tout le diocèse, 125 communautés de vie active, 34 monastères et couvents de vie contemplative. À côté d'eux, toutes les réalités ecclésiales : Opus Dei, Chemin néocatéchuménal, Cursillos de Cristiandad, Focolarini, Œuvre de l'Église, Action catholique, etc. Tous avec une forte présence et une grande vitalité. Et à leurs côtés, 700 confréries.

Face à cette réalité, la première chose à faire est de ne pas tomber dans l'autosatisfaction et, surtout, de grandir dans la communion ecclésiale et la synodalité. Ainsi, unis, l'effet pastoral et évangélisateur sera multiplié.

Dans le cas des Confréries, par exemple, les directeurs spirituels sont généralement les curés des églises de village, ils sont liés à de nombreuses paroisses et sont donc unis à cette vie paroissiale. Par exemple, les itinéraires catéchétiques se font dans les paroisses, ils ne sont pas dupliqués. 

Les évêques du Sud ont publié une intéressante lettre pastorale sur la piété populaire. Comment éviter qu'elle ne tombe dans l'oubli ?

-Il est certain que tout document officiel risque de passer de l'imprimerie à l'étagère. À Séville, en préparation du IIe Congrès international des confréries et de la piété populaire en décembre 2024, la formation permanente des confréries se concentrera cette année sur cette charte. Moi-même, je donne toujours une conférence aux frères et sœurs aînés au début du cours et nous parlerons de cette lettre. 

Mgr Asenjo, archevêque émérite de Séville, Mgr Saiz Meneses, archevêque de Séville et Enrique Casellas, héraut de la Semaine Sainte de Séville 2023.
Mgr Juan José Asenjo, archevêque émérite de Séville, Mgr Saiz Meneses, archevêque de Séville et Enrique Casellas, crieur public de la Semaine Sainte de Séville 2023 ©Archisevilla

Comment le Pape a-t-il accueilli ce IIe Congrès international des confréries et de la piété populaire ?

-En juin dernier, j'ai présenté le congrès au Pape. Il nous a parlé de l'importance de l'évangélisation de la culture et de l'inculturation de la foi. Il a souligné l'importance de la piété populaire, cette piété personnelle, familière, proche, qui se transmet à la maison, à travers le dialecte maternel.

Il nous a exhortés à renforcer ce domaine, à l'accompagner et à être très accueillants. En outre, le Pape nous a demandé de prendre soin de la "foi des simples" et de tous. Il nous a conseillé de donner un contenu et une formation à ce domaine et de renforcer cette dimension évangélisatrice. 

Il a également insisté sur la cohérence de la vie, sur le fait que nous devrions aider tous les fidèles à vivre une vie sociale, professionnelle et ecclésiale cohérente. 

"Il n'y a pas de chemin facile entre la terre et les étoiles".

Les jeunes, avec tout leur potentiel et leur énergie, ont besoin de mentors, de guides, pour les aider à naviguer dans ce paysage complexe.

29 août 2023-Temps de lecture : 4 minutes

En fin d'après-midi, alors que la chaleur intense de l'été diminuait déjà, je suis tombé sur un groupe de filles, âgées de 14 ou 15 ans, qui dansaient devant un trépied avec un téléphone. Elles répétaient une chorégraphie simple sur la musique de fond d'une chanson des années 90, mais à une vitesse plus élevée : un "speed-up" de quelque chose d'Alanis Morrisette. La composition du groupe et l'esprit avec lequel ils ont relevé le défi pour Tiktok étaient louables. Ils mettaient clairement en pratique le conseil de Sénèque : "Il n'y a pas de chemin facile entre la terre et les étoiles" ("Hercules furens").
Depuis des temps immémoriaux, chaque génération est confrontée à des défis uniques qui définissent son époque. Cependant, cette vérité intemporelle, exprimée par le philosophe Sénèque dans les mots "...", n'est pas seulement un défi, c'est un défi.Non est ad astra mollis e terris via".nous rappelle qu'il n'y a pas de chemin facile entre la terre et les étoiles. C'est le voyage que notre jeune génération, ces âmes âgées de 15 à 20 ans, commence à parcourir, et ce faisant, les défis auxquels elle est confrontée sont à la fois universels et spécifiques à leur époque. Mais à quel point la barre est-elle placée bas, si la danse des médias sociaux est l'ultime difficulté pour cette génération" ... pourrions-nous penser. En effet, s'ils ne sont confrontés qu'au drame du nombre de likes, c'est une faible aspiration. Rien à voir avec une guerre mondiale (ou civile) ou avec la faim et la pauvreté d'autres époques.

Défis actuels

Mais l'avenir de notre société souffre d'une épidémie silencieuse et plus profonde. Les défis de cette génération sont un peu plus invisibles et pernicieux. Et je voudrais présenter ici les trois effets les plus clairs du fléau qui les décime : la peur d'être unique, le frein de l'indifférence et le drame de la myopie.

Il ne s'agit pas d'un point de vue pessimiste. Chaque génération a ses défis, et ses gloires. L'histoire nous a montré qu'à chaque époque émergent des références qui, malgré leur jeunesse, parviennent à marquer profondément la conscience collective. La Renaissance, par exemple, a été un âge d'or où des jeunes comme Léonard de Vinci et Michel-Ange ont élevé l'esprit humain par leur curiosité insatiable et leur passion pour la découverte et la création. Ce n'est pas sans rappeler ce que des jeunes gens de foi, comme saint Sébastien et sainte Thérèse de Lisieux, ont fait en montrant une conviction inébranlable dans leurs croyances, même dans les moments difficiles.

Si les références culturelles du passé peuvent apporter des enseignements, les circonstances actuelles ont également leurs propres particularités. Dans ce monde globalisé, la technologie a apporté avec elle une double épée : d'une part, elle a démocratisé l'accès à l'information et permis des connexions interpersonnelles au-delà des barrières géographiques, mais d'autre part, elle a amplifié une culture de l'instantanéité et de la comparaison sociale constante. Les médias sociaux, bien que puissants outils de communication, peuvent souvent être une source de pression, en particulier pour les jeunes, qui peuvent ressentir un besoin impérieux de se conformer à certains moules et de rechercher une validation externe constante.

Les jeunes révolutionnaires d'aujourd'hui

Carlo Acutis, un jeune Italien qui a quitté ce monde à l'âge de 15 ans, est un exemple inspirant de la façon dont on peut combiner la foi, la passion et la technologie pour laisser un impact durable. Carlo, qui a été béatifié en 2020, a utilisé la technologie pour créer une exposition virtuelle de miracles eucharistiques dans le monde entier. Son mantra, "nous sommes tous nés originaux et nous mourrons en tant que copies", est une réflexion profonde sur l'importance d'embrasser notre singularité dans un monde qui favorise souvent la conformité.

En réalité, si chaque génération a dû relever le défi de trouver son identité, nos jeunes d'aujourd'hui le font dans un contexte inondé de stimuli et de distractions. Souvent, dans leur quête d'appartenance, des tentations peuvent surgir. L'une d'entre elles est la tentation d'être simple ou, en d'autres termes, de rechercher la voie de la moindre résistance dans une culture qui privilégie la gratification instantanée. Les récompenses durables, celles qui comptent vraiment, exigent du temps, des efforts et parfois de l'adversité. C'est là que l'analogie de la construction d'une tour, pierre par pierre, prend tout son sens. Chaque effort, chaque petite réussite, est un pas de plus vers l'aboutissement d'un objectif plus grand.

Un autre défi auquel ils sont confrontés est le "drame de l'ignorance et de la myopie". Le désintérêt provient souvent d'un manque d'exposition au monde dans toute sa diversité et ses merveilles. C'est pourquoi il est essentiel d'encourager chez eux un état d'esprit exploratoire, où le désir de découverte devient un moteur d'apprentissage et de croissance. Sabrina Gonzalez Pasterski est un témoignage vivant de cet esprit. De la construction de son propre avion à l'âge de 14 ans à la reconnaissance de ses travaux en physique théorique, Sabrina incarne le pouvoir du dévouement et de la passion pour l'apprentissage.

Pour toutes ces raisons, il est essentiel que nous ne nous contentions pas d'identifier ces défis, mais que nous agissions. Les jeunes, avec tout leur potentiel et leur énergie, ont besoin de mentors, de guides pour les aider à naviguer dans ce paysage complexe. En tant que société, il est de notre devoir de leur fournir des outils, non seulement pour surmonter les obstacles, mais aussi pour construire un monde meilleur pour tous. J'imagine un monde où des espaces sont créés, tels que des groupes de mentorat ou des ateliers communautaires, qui favorisent le dialogue intergénérationnel. Là où les expériences et les sagesses des générations passées fusionnent avec la fraîcheur et l'élan de la jeunesse.

En fin de compte, relever les défis de l'éducation d'une nouvelle génération n'est pas une tâche facile, mais avec de l'amour, un soutien mutuel et une action consciente, nous pouvons les aider à tracer leur propre chemin, du sol aux étoiles. Car, en fin de compte, notre responsabilité collective est de veiller à ce que l'avenir soit entre de bonnes mains, et qui de mieux que nos jeunes pour nous guider vers des lendemains qui chantent ? Je vous invite tous à vous joindre à cette mission et à être, à chaque étape, le phare qui guide les prochaines générations vers un avenir plein de promesses et d'espoir.

Lire la suite
Monde

Les jeunes catholiques russes se réunissent à Saint-Pétersbourg après les JMJ de Lisbonne

La 10e rencontre nationale de la jeunesse catholique de Russie s'est tenue à Saint-Pétersbourg du 23 au 27 août 2023, qui était cette année une extension des JMJ de Lisbonne 2023.

Loreto Rios-28 août 2023-Temps de lecture : 4 minutes

La 10e rencontre nationale des jeunes catholiques de Russie a lieu depuis 2000. En 2023, pour la première fois à Saint-Pétersbourg, elle a attiré quelque 400 participants venus de 54 villes russes et des quatre archidiocèses catholiques de Russie. Le 25 août, le pape François s'est adressé à l'événement par vidéoconférence, prononçant un discours sur discoursIl a écouté les témoignages des jeunes et répondu à quelques questions. Sa participation a duré un peu plus d'une heure.

Une JMJ russe

À cette occasion, l'événement a été conçu comme un prolongement de la conférence de l'Union européenne sur les droits de l'homme. JMJ Lisbonne 2023 et a suivi une structure similaire, avec des messes en commun et des catéchèses tous les matins par groupes de 25-30 personnes sur les mêmes thèmes que ceux abordés à Lisbonne. Les cinq évêques de la Conférence épiscopale russe y ont participé : Paolo Pezzi, archevêque de l'archidiocèse de la Mère de Dieu à Moscou (principal archidiocèse de Russie), et l'évêque auxiliaire Nikolai Dubinin ; Clemens Pickel, de St Clément à Saratov ; Joseph Werth, du diocèse de la Transfiguration à Novosibirsk ; et Kirill Klimovich, de St Joseph à Irkoutsk.

Outre les jeunes Russes, des étudiants étrangers d'Arménie, d'Azerbaïdjan, d'Inde et de Colombie, entre autres, ainsi que des religieux et des catéchistes ont également participé à l'événement.

Les journées se sont ouvertes dans la paroisse de la Visitation de Marie à Elisabeth, à Saint-Pétersbourg, en écho à la devise des JMJ de Lisbonne : " Marie se leva et partit sans tarder " (Lc 1, 39). Outre les messes, les catéchèses et les soirées de prière, la rencontre a comporté des moments festifs et des prières personnelles et communautaires. Comme à Lisbonne, les pèlerins ont été accueillis par les paroisses et les familles catholiques de Saint-Pétersbourg.

Catholiques en Russie : moins de % de la population

Oksana Pimenova, directrice adjointe de l'Institut St. Thomas à Moscou et l'une des organisatrices de la réunion, a déclaré à l'adresse suivante Agence Fides que "bien que l'Église catholique en Russie soit constituée de petites communautés dispersées sur un vaste territoire, nous sommes unis par une "chaîne de poignées de main" : nous ne nous connaissons pas tous directement, mais nous avons souvent des connaissances en commun, et ces moments nous aident à grandir dans la communion et l'amitié les uns avec les autres. Être ensemble avec des personnes si différentes par leur origine et leur vocation signifie pouvoir se reconnaître comme faisant partie d'une grande famille qui ne connaît pas de frontières et dont les membres, malgré leur diversité, sont appelés à être ensemble".

Deux jeunes catholiques russes, Alexander et Varvara, ont donné leur témoignage au cours de la journée. Après les avoir écoutés, le Pape François a prononcé un discours en espagnol, reprenant quelques réflexions sur le thème des JMJ de Lisbonne 2023.

Appelé à l'entrée et à la sortie

Tout d'abord, le Pape a indiqué que "Dieu nous commande de sortir et de marcher (...) Nous sommes tous choisis et appelés (...) avant les talents que nous avons, avant nos mérites, avant nos obscurités et nos blessures, avant tout le reste, nous avons été appelés. Appelés par leur nom, de vous à vous. Dieu ne va pas sur le tas, non. Dieu va de toi à toi.

Élisabeth, qui était stérile, et Marie, la Vierge : deux femmes qui sont devenues des témoins de la puissance transformatrice de Dieu. Dieu transforme. C'est cette expérience de l'amour débordant de Dieu qui ne peut manquer d'être partagée. C'est pourquoi Marie se lève et part sans tarder, c'est rapide. Elle doit se lever en vitesse. Quand Dieu nous appelle, nous ne pouvons pas rester assis".

"Dieu accueille toujours".

La deuxième idée sur laquelle le Pape a insisté est que "l'amour de Dieu est pour tous et l'Eglise appartient à tous. L'amour de Dieu se reconnaît à son hospitalité. Dieu accueille toujours, crée, crée de l'espace pour que nous ayons tous une place et se sacrifie pour l'autre, il est attentif aux besoins de l'autre. Marie est restée trois mois auprès d'Élisabeth, l'aidant dans ses besoins. Ces deux femmes créent un espace pour que de nouvelles vies naissent : Jean le Baptiste et Jésus.

Mais ils créent aussi de l'espace les uns pour les autres, ils communiquent. L'Église est une mère au cœur ouvert, qui sait accueillir et recevoir, surtout ceux qui ont besoin de plus d'attention (...) L'entrée est gratuite. Et puis, que chacun ressente l'invitation de Jésus à le suivre, à voir comment il se situe devant Dieu ; et pour ce chemin, il y a les enseignements et les sacrements. Souvenons-nous de l'Évangile : lorsque le maître du banquet envoie chercher les croix sur la route, il dit : " Allez et apportez-les tous " (cf. Mt. 22, 9)".

Jeunes et moins jeunes

Troisièmement, François a souligné qu'"il est vital que les jeunes et les personnes âgées s'ouvrent les uns aux autres. Les jeunes, en rencontrant les personnes âgées, ont la possibilité de recevoir la richesse de leurs expériences et de leur vécu. Et les personnes âgées, en rencontrant les jeunes, trouvent en eux la promesse d'un avenir d'espérance. Il est important, vous les jeunes, de dialoguer avec les personnes âgées, de dialoguer avec les grands-parents, d'écouter les grands-parents, d'écouter cette expérience de vie qui va au-delà de celle des parents.

Le point de rencontre entre Marie et Élisabeth est le rêve. Elles rêvent toutes les deux. La jeune rêve, la vieille rêve. C'est précisément le rêve, la capacité de rêver, la vision de demain qui a maintenu et soutient les générations ensemble (...) Élisabeth, avec la sagesse des années - elle était âgée - renforce Marie, qui était jeune et pleine de grâce, guidée par l'Esprit".

"Artisans de paix

Enfin, le pape a déclaré qu'il souhaitait aux jeunes Russes "la vocation d'être des artisans de paix au milieu de tant de conflits, au milieu de tant de polarisations de toutes parts, qui assaillent notre monde. Je vous invite à être des semeurs de graines, de graines de réconciliation, de petites graines qui, en cet hiver de guerre, ne germeront pas pour l'instant dans la terre gelée, mais qui fleuriront dans un futur printemps. Comme je l'ai dit à Lisbonne : ayez le courage de remplacer les peurs par des rêves.(...) Offrez-vous le luxe de rêver grand !"

En conclusion, le Saint-Père a donné l'exemple de la Vierge Marie, en demandant aux jeunes de "concevoir" le Seigneur "dans leur cœur, et rapidement, en toute hâte, de le porter à ceux qui sont loin, de le porter à ceux qui ont besoin de lui. Soyez un signe d'espérance, un signe de paix et de joie, comme Marie, parce qu'avec la même "humilité de sa servante", vous pouvez vous aussi changer l'histoire que vous avez à vivre".

Jeunes Russes à Lisbonne

Moins de vingt pèlerins russes sont venus aux JMJ de Lisbonne, dont certains, bien qu'ils soient venus avec le groupe, étaient des étudiants étrangers. Seule une douzaine d'entre eux étaient de nationalité russe.

De leur côté, 300 pèlerins ukrainiens ont participé aux JMJ de Lisbonne. Vous pouvez lire la chronique de ces groupes ici y ici.

Vatican

Carol Enhua reçoit le ruban de Dama de San Silvestre des mains du Pape

Carol Enuha a eu l'immense honneur de recevoir le ruban de la Dame de Saint Sylvestre des mains du pape François, en reconnaissance de son travail d'aide et de soutien aux chrétiens du Nigeria et des États-Unis.

Jennifer Elizabeth Terranova-28 août 2023-Temps de lecture : 4 minutes

"Aller de l'avant et accomplir l'œuvre du Christ", c'est ce que Carol Enhua a fait toute sa vie. C'est peut-être la raison pour laquelle le pape François a reconnu ses efforts et son ministère.

Ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre quelqu'un qui a été anobli. Cependant, parmi 1,3 milliard de catholiques dans le monde, Carol Enuha a eu l'immense honneur de recevoir le ruban de la Dame de Saint-Sylvestre des mains du pape François. Cette distinction spéciale est décernée à des laïcs dont l'altruisme et la philanthropie ont un impact positif sur leur communauté, qui "sortent et accomplissent l'œuvre du Christ" et qui prennent au sérieux leur vocation de service.

Carol Enhua le jour où elle a reçu le ruban de Dama de san Silvestre (Copyright : Carol Enhua)

L'Ordre de Saint Sylvestre a été institué par le pape Grégoire XVI et réformé par la suite. Cette décoration prestigieuse est décernée à des laïcs, hommes et femmes, qui sont des membres actifs de leur Église et qui apportent un changement positif dans la vie de leurs frères et sœurs.

Omnes s'est entretenu avec Carol et a découvert qu'elle avait toujours écouté l'appel que Jésus lui avait lancé. Ayant grandi au Nigeria, Carol a été témoin de l'extrême pauvreté et du désespoir des communautés locales.

Le bon samaritain

À l'âge de trente ans, il a commencé son ministère à Lagos, Nigeria. Carol s'est toujours sentie appelée à servir l'Église. Elle disait : "Quand je vois un besoin, j'aide". Depuis plus de quarante ans, Carol, avec l'aide de son mari, Engr. Hyacinth Enuha, a trouvé des solutions pour ses voisins catholiques et a redonné de l'espoir à de nombreuses personnes qui n'en avaient pas.

Il n'est pas surprenant que Carol ait reçu cette récompense papale unique. Son dévouement à sa communauté est impressionnant. Carol raconte qu'elle a vu un jour au Nigeria une école "délabrée, sans toit". En bonne samaritaine qu'elle était, et qu'elle est toujours, elle a fourni les fonds nécessaires pour démolir le bâtiment et le faire reconstruire.

"Détruisez ce temple et je le relèverai en trois jours" (Jean 2:19). Qu'est-ce que Jésus voulait dire par ces mots aux Pharisiens ? Peut-être qu'avec lui, rien ne peut être détruit. Mais si nous ressemblons au Christ dans nos paroles, nos pensées et nos actions, nous pouvons tout faire par le Christ.

En outre, Carol a collecté des fonds pour payer la chirurgie de la cataracte et du glaucome de deux cents personnes, a fait passer des examens oculaires par des entomologistes et a distribué des lunettes à ceux qui en avaient besoin. "Vous allez à la rencontre des gens là où ils ont besoin d'aide", explique Carol.

Elle a également été présidente de la Club de Lyon et, pendant son mandat, Carol a organisé de nombreux événements caritatifs et a collecté des sommes importantes pour financer son travail missionnaire. Cependant, ses efforts se sont poursuivis. Par exemple, lorsque des paroisses locales au Nigeria ont eu besoin de bancs, Carol en a donné plus de 200. Elle a également fait don d'un terrain à Ketu, Lagos, aux Oblats de Saint-Joseph pour la construction d'une église. La liste est longue. Carol retrousse ses manches et intervient lorsqu'il y a un besoin. Nous savons que Jésus nous a enseigné qu'il est plus gratifiant de donner que de recevoir, et Carol ne cherche pas à acquérir des cadeaux mais à donner.

Une combinaison parfaite

Carol a rencontré son mari, l'ingénieur Engr. Hyacinthn, lors d'un voyage d'affaires au Nigeria. Ils finiront par se marier. Ils ont fait des allers-retours dans le Delaware, où ils ont eu une résidence secondaire pendant de nombreuses années. En 2015, cependant, ils se sont définitivement installés à New York et ont fait de la Grosse Pomme leur nouvelle maison, avec leurs enfants et leurs petits-enfants.

Son prix et la reconnaissance de sa philanthropie ne lui sont pas montés à la tête ; il reste humble et essaie de servir autant qu'il le peut dans sa vie quotidienne et dans ses paroisses locales, où il aime aller à la messe, prier et tisser des liens avec ses paroissiens. Il aime beaucoup de choses dans son église locale, par exemple : "Il y a un sens de la communauté, beaucoup de solidarité entre les paroissiens, et on peut vraiment le sentir. Et les gens se soucient de vous". Elle apprécie également que les paroissiens "... vous appellent pour savoir où vous étiez lorsqu'ils ne vous voient pas". Carol a également souligné l'amabilité des paroissiens. Le sentiment de soutien est palpable.

Son ministère se poursuit et sa foi est inébranlable. Elle est membre fondateur et secrétaire pionnière de la Légion de Marie et de Notre-Dame du Cénacle, LOM, et prend sa récompense papale au sérieux. Sa mission reste la même : elle s'efforce d'aider sa communauté, de redonner confiance à quelqu'un, d'inculquer l'amour éternel de Dieu et de reconstruire ce qui peut être brisé, que ce soit le cœur d'une personne, sa foi ou un bâtiment.

Avec Dieu, tout est possible

La vie est pleine de bénédictions, mais il y a des saisons où nous sommes tous mis à l'épreuve. Mais la foi de Carol ne faiblit pas. Tout au long de notre conversation, elle n'a cessé de répéter que "le moment prévu arrive toujours". "Ne perdez pas espoir !

Elle a raconté que le Seigneur était et restait proche lorsque son mari avait une hypertrophie du cœur. "Dans les difficultés et les besoins intenses, Dieu a été fidèle et notre aide toujours présente.

La devise de Carol et de sa famille est : "Avec Dieu, tout est possible". Ainsi, avec Carol, son mari, le soutien et l'amour de leurs enfants Sandy, Uche, Abua et Oluchi, et de leurs adorables petits-enfants Harry, Charlie et Somtochukwu, il n'y a rien qu'ils ne puissent faire lorsqu'ils incarnent les vertus que le bon Dieu nous a données. Et lorsque les proches de Carol et de son mari verront la simple éloquence de l'exemple qu'ils vivent, la bonté et la miséricorde se multiplieront.

Carol Enhua après avoir reçu le prix (Copyright : Carol Enhua)
Lire la suite
Évangélisation

Saint Augustin ou l'amour vainqueur 

La vie de Saint Augustin est un itinéraire intense de purification de l'amour, passant des amours mondains à l'amour de Dieu.

Enrique A. Eguiarte B. OAR-28 août 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Le peintre Philippe de Champaigne (1602-1674) a représenté saint Augustin tenant dans sa main un cœur enflammé, pour signifier que la pensée et la doctrine de saint Augustin se résument à l'amour.

Augustin lui-même, une fois converti, regrettera de ne pas avoir aimé Dieu plus tôt et dira : "C'est tard que je t'ai aimée, beauté si ancienne et si nouvelle, c'est tard que je t'ai aimée" (conf. 10, 38).

La vie de saint Augustin est un itinéraire intense de purification de l'amour, passant des amours mondaines à l'amour de Dieu. C'est pourquoi Augustin reprend une phrase du poète païen Virgile, qui avait dit Omnia vincit amor. Saint Augustin dira que ce n'est pas l'amour de ce monde, mais l'amour de la vie. caritas, c'est l'amour de Dieu qui vainc tout. C'est ce qu'a compris saint Augustin lorsqu'il a entendu la voix dans le jardin de Milan qui l'invitait à boire et à lire (Tolle lege) les lettres de saint Paul. Mais l'aventure d'Augustin a commencé plus loin.

Ses premières années

Saint Augustin est né le 13 novembre 354 à Tagaste (aujourd'hui Souk Ahras en Algérie). Ses parents étaient sainte Monique et saint Patricius. Après avoir étudié dans sa ville natale, il apprend la grammaire à Madaure, puis la rhétorique à Carthage. À Carthage, à l'âge de dix-huit ans, il rencontra une femme avec laquelle il vécut pendant quinze ans et dont il eut un fils, qu'il appela Adeodatus (conf. 4, 2). 

Après avoir enseigné la rhétorique à Carthage, il émigre en Italie en 383 à la recherche de nouveaux horizons (conf. 5, 14). 

Voyage en Italie

En Italie, il trouve des étudiants plus formels que ceux de Carthage, mais qui ne paient pas ses honoraires (conf. 5, 22). C'est pourquoi, lorsque le poste d'orateur officiel à la cour de l'empereur Valentinien II devint vacant, saint Augustin se présenta aux épreuves établies pour choisir le meilleur candidat, et il fut choisi pour ses dons extraordinaires d'orateur (conf. 5, 23). 

Vers 385, saint Augustin quitta Rome pour Milan où il rencontra l'évêque de la ville, saint Ambroise, et fut impressionné par l'accueil chaleureux et familier qu'il reçut (conf. 5, 23). À Milan, il remplit sa mission d'orateur officiel de la cour, et il lui revient de prononcer diverses pièces oratoires sur les éphémérides de la cour impériale. 

Le début de sa conversion

À Milan, il décida de revenir à la religion que sa mère lui avait enseignée. En fait, saint Augustin n'a jamais été païen. Dès sa plus tendre enfance, il avait été amené à l'Église où il avait reçu le rite de l'initiation chrétienne et était devenu catéchumène de l'Église catholique (conf. 1, 17). C'est pourquoi, après avoir cherché la vérité par de nombreuses voies -les philosophes manichéens, platoniciens, les sceptiques, il est finalement revenu au point de départ de sa quête, l'Église catholique.

Les sermons de saint Ambroise lui ont montré que la vérité qu'il recherchait se trouvait dans l'Église catholique (conf. 5, 24) 

Touché et marqué par les paroles de saint Ambroise, saint Augustin décide de rompre avec sa vie passée. À cette fin, après la scène de la Tolle Lege à laquelle nous avons déjà fait référence (conf. 8, 29), abandonna ses cours de rhétorique et démissionna de son poste d'orateur officiel à la cour de l'empereur Valentinien II. 

Baptême de Saint Augustin

La nuit de Pâques 387, saint Augustin est baptisé à Milan par saint Ambroise (ép. 36, 32). Cette nuit-là, la demande que sa mère sainte Monique avait présentée à Dieu avec insistance fut exaucée, car elle pria et versa d'abondantes larmes devant Dieu pour demander la conversion de son fils (conf. 3, 21).

Après son baptême, saint Augustin décida de devenir moine et partit pour le port maritime d'Ostie. Dans cette ville, il connut avec sa mère la fameuse extase d'Ostie, où tous deux, assis à la fenêtre qui donnait sur le jardin de la maison où ils logeaient, commencèrent à s'entretenir des mystères de Dieu et de la vie éternelle, s'élevant progressivement au-dessus des choses de la terre jusqu'à toucher, pour un bref instant, le mystère même de Dieu (voir l'encadré).conf. 9, 23). Sa mère, Monique, mourut peu de temps après dans la même ville d'Ostie, où elle fut enterrée (conf. 9, 17)

Retour à Tagaste et à la vie monastique

En 388, saint Augustin retourna en Afrique du Nord. À Tagaste, il établit le premier monastère. Augustin rêvait de passer le reste de sa vie dans une vie monastique tranquille, partageant avec ses frères la communauté et écrivant ses œuvres (ép. 10, 2).

Cependant, la providence de Dieu avait d'autres projets pour lui. Ainsi, en 391, il se rendit dans la ville d'Hippone (aujourd'hui Annaba, à environ 100 km au nord de Tagaste) pour rendre visite à un ami et étudier la possibilité de fonder un second monastère dans cette ville (s. 355, 2). Lors de la célébration liturgique dans cette ville, l'évêque Valérius demanda aux fidèles de l'aider à choisir un nouveau collaborateur dans le ministère sacerdotal pour la ville d'Hippone. Les yeux de toute l'assemblée étaient fixés sur saint Augustin. Et comme l'indique Hipponate lui-même (s. 355, 2), il fut littéralement saisi par la foule et amené devant l'évêque Valère pour être ordonné.

Prêtre de Saint Augustin

En tant que prêtre, Augustin est appelé à lutter contre ses anciens coreligionnaires, les manichéens. Il commence également à lutter contre le schisme donatiste qui affecte l'Afrique du Nord depuis près d'un siècle. 

Augustin a prononcé de nombreux sermons alors qu'il était prêtre. De cette période de sa vie, il nous a laissé de nombreux ouvrages de commentaires bibliques, tels que le commentaire du Sermon sur la montagne et l'exposé de la Lettre aux Galates, entre autres.

Saint Augustin, évêque d'Hippone

L'évêque Valerius n'a pas seulement remercié Dieu de lui avoir envoyé saint Augustin, mais il a commencé à craindre qu'un jour on vienne d'un diocèse sans évêque et qu'on l'emmène (Vita 8, 2). C'est pourquoi il demanda secrètement à l'évêque primat la permission d'ordonner Augustin comme évêque. C'est ainsi que vers 395 ou 396, Augustin fut ordonné évêque. 

En tant qu'évêque, il a écrit son œuvre la plus célèbre, la Confessionsainsi que de nombreux ouvrages d'exégèse biblique, des ouvrages théologiques, apologétiques, pastoraux et moraux, ainsi que sa Règle qui allait marquer toute la tradition monastique occidentale. 

Augustin a prononcé plusieurs milliers de sermons en tant qu'évêque, bien qu'il n'en reste qu'environ six cents aujourd'hui.

La cité de Dieu

En 410, un événement bouleversa le monde de l'époque. Les troupes gothiques d'Alaric entrent dans la ville de Rome et la mettent à sac pendant trois jours. Les païens accusèrent alors les chrétiens d'être coupables du sac de Rome. Ils prétendaient que Rome avait subi une telle humiliation parce que le culte des dieux qui avait fait sa grandeur avait été abandonné. Saint Augustin a répondu à ces accusations dans son chef-d'œuvre intitulé La Cité de DieuDans la première partie, il critique l'histoire et la religion païennes, et dans la seconde partie, il décrit la naissance, le développement et l'apogée de la cité de Dieu. Dans cet ouvrage, il nous rappelle que chaque croyant est un pèlerin ou un étranger sur cette terre et qu'il est en route vers sa destination éternelle dans la cité de Dieu, où "nous nous reposerons et nous contemplerons, nous contemplerons et nous aimerons, nous aimerons et nous louerons" (ciu. 22, 5).

Saint Augustin et le deuxième hôpital chrétien

Une facette méconnue de saint Augustin est sa grande préoccupation pour les pauvres et sa créativité pour répondre à leurs besoins. En fait, il avait un maticula pauperum (ép. 20*, 2)Il est le fondateur de l'hôpital d'Hippone, c'est-à-dire à la fois une liste des pauvres d'Hippone qui étaient aidés périodiquement, et un lieu pour les accueillir, une sorte de "caritas" diocésaine, ce qui n'existait pas dans les autres diocèses de l'époque. Mais la grande contribution sociale d'Augustin est d'avoir été le bâtisseur du deuxième hôpital chrétien de l'histoire. Et si l'on considère le monde latin, l'œuvre de saint Augustin est la première. Ainsi, pour accueillir et aider les pauvres, les migrants et les malades, il ordonna la construction d'un bâtiment à Hippone qu'il appela Xenodochium (s. 356, 10). Pour Augustin, la charité n'était pas seulement une belle théorie, mais impliquait un engagement réel envers les pauvres et les nécessiteux. 

Ses dernières années et sa mort

Les dernières années de la vie d'Augustin n'ont pas été calmes, mais ont été marquées par diverses polémiques théologiques et par l'effondrement inéluctable de l'Empire romain d'Occident. 

En effet, Augustin est mort dans une ville assiégée, car les Vandales avaient franchi le détroit de Gibraltar en 429 et avaient entamé une avancée irrésistible vers Carthage. En 430, ils atteignirent la ville d'Hippone et l'assiégèrent. 

Saint Augustin est mort le 28 août à l'âge de 76 ans dans une ville en proie à l'angoisse, entourée par les troupes ennemies des terribles Vandales. Pourtant, Augustin est mort avec la conscience que, même si quelque chose était en train de mourir avec la chute de l'Empire romain d'Occident, un monde nouveau était en train d'émerger, et que ses œuvres seraient un guide spirituel, humain et théologique fondamental pour ce nouveau monde.

Les restes de saint Augustin sont aujourd'hui conservés dans l'église San Pietro in Ciel d'Oro à Pavie (Itaia). Dans l'arche monumentale dédiée à saint Augustin, on peut voir une image couchée de l'évêque d'Hippone au sommet du monument. Cette image tient dans ses mains un livre ouvert. Ce livre est la Sainte Écriture. Saint Augustin est toujours vivant dans ses œuvres et chaque fois que nous lisons ses écrits, il nous explique lui-même la Bible et nous invite à une rencontre avec le Maître intérieur, celui-là même qui l'a appelé dans le jardin de Milan en 386 et qui continue d'appeler chaque homme et chaque femme à "prendre et lire" les Écritures pour y découvrir que, malgré toutes les peines, l'amour de Dieu l'emporte sur tout (Omnia caritas vincits. 145, 5).

L'auteurEnrique A. Eguiarte B. OAR

Institut pontifical patristique Augustinianum (Rome)

Vatican

Jésus marche à nos côtés, encourage le pape "heureux" de se rendre en Mongolie

Lors de l'Angélus de ce dimanche, le Pape François a demandé des prières pour son voyage apostolique au cœur de l'Asie, en Mongolie, qui commence le 31. Il a également affirmé que "le Christ n'est pas un souvenir du passé, mais le Dieu du présent". Jésus est vivant et nous accompagne, il est à nos côtés, il nous offre sa Parole et sa grâce, qui nous éclairent et nous réconfortent sur notre chemin, a encouragé le pape en la fête de sainte Monique, mère de saint Augustin.

Francisco Otamendi-27 août 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le Pontife romain a déclaré ce matin, lors de l'Angélus sur la place Saint-Pierre, qu'il était "heureux" de se rendre au cœur de l'Asie le 31, pour une "visite très attendue" en Mongolie, "une Église très petite en nombre mais grande en charité", a-t-il dit.

Il s'agit d'un voyage dans un "contexte interreligieux", a ajouté le pape, qui se rend dans l'État mongol "en tant que frère de tous". Il a également remercié tous ceux qui ont participé à la préparation de ce voyage.

Au cours de sa visitezLe pape François rencontrera les autorités civiles, le clergé, les personnes consacrées et les travailleurs des institutions caritatives. Les programme du voyage comprend également une rencontre œcuménique. 

La Mongolie compte environ trois millions et demi d'habitants et mille cinq cents catholiques locaux baptisés, répartis dans huit paroisses et une chapelle, sur un vaste territoire de plus d'un million et demi de kilomètres carrés. Il s'agit d'une communauté petite mais vivante, a indiqué l'agence officielle du Vatican dans un communiqué de presse. interview du cardinal Giorgio MarengoLa visite du pape est "une grâce spéciale et un grand honneur, un immense cadeau", a déclaré le préfet apostolique d'Oulan-Bator, la capitale de ce pays d'Asie de l'Est.

"Nous ne sommes pas seuls

Avant la prière de l'adoration mariale de la AngelusCommentant l'Évangile dans lequel Jésus demande aux disciples : "Qui dit-on que c'est le Fils de l'homme ?", le pape a souligné que "sur le chemin de la vie, nous ne sommes pas seuls, car le Christ est avec nous et nous aide à marcher, comme il l'a fait avec Pierre et les autres disciples". 

Pierre, dans l'Évangile d'aujourd'hui, le comprend et, par grâce, reconnaît en Jésus "le Fils du Dieu vivant", a souligné le Pape. "Ce n'est pas une figure du passé, ce n'est pas un héros décédé, mais le Fils du Dieu vivant, fait homme et venu partager les joies et les fatigues de notre chemin !

"Ne nous décourageons donc pas si, parfois, le sommet de la vie chrétienne semble trop élevé et le chemin trop escarpé", a encouragé le pape. "Regardons Jésus, qui marche à nos côtés, qui accueille nos fragilités, partage nos efforts et pose son bras ferme et doux sur nos faibles épaules. Avec lui près de nous, tendons aussi la main les uns aux autres et renouvelons notre confiance : avec Jésus, ce qui semble impossible seul ne l'est plus.

Enfin, le Pape a demandé : "Pour moi, qui est Jésus : un grand personnage, un point de référence, un modèle inaccessible ? Ou le Fils de Dieu, qui marche à mes côtés, qui peut me conduire au sommet de la sainteté, là où je ne peux pas arriver seul ? Jésus est-il vraiment vivant dans ma vie, est-il mon Seigneur ? Est-ce que je me confie à lui dans les moments difficiles ? Est-ce que je cultive sa présence à travers la Parole et les Sacrements ? Est-ce que je me laisse guider par lui, avec mes frères et sœurs, dans la communauté ?".

Le pape s'est souvenu des personnes touchées par les incendies en Grèce et a de nouveau élevé une prière pour les souffrances du peuple ukrainien. Il a mentionné Sainte Monique, dont l'Église célèbre la fête, et a voulu prier "pour tant de mères qui souffrent lorsqu'un enfant est un peu perdu dans les rues de la vie".

"Que Marie, Mère du Chemin, nous aide à sentir son Fils vivant et présent avec nous", a conclu le Saint-Père, avant de prier l'Angélus avec les fidèles sur la place Saint-Pierre.

L'auteurFrancisco Otamendi

Famille

Sainte Monique et le café des mères au IVe siècle

Aujourd'hui, vous faites la lessive, envoyez des rapports, allez chercher les enfants à l'école, prenez un café avec vos amis, faites quelques mises en valeur et continuez à être une mère et une épouse. Sainte Monique, paradigme de la vocation familiale dans l'Église catholique, a probablement fait quelque chose de très similaire à nous, mais dans sa version du 4e siècle.

Paloma López Campos-27 août 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Une épouse et une mère sait qu'elle ne peut jamais cesser d'être une épouse et une mère. Aujourd'hui, vous faites la lessive, envoyez des rapports, répondez à vingt courriels, allez chercher les enfants à l'école, prenez un café avec vos amis, faites des mèches pour cacher vos cheveux gris, et vous êtes toujours une mère et une épouse. Sainte Monique, le paradigme de la vocation familiale dans l'Église catholique, a probablement fait quelque chose de très similaire à nous, mais dans sa version du 4e siècle.

Monique d'Hippone est née en 332 en Algérie. Elle est connue pour être la mère du brillant (et quelque peu troublé) intellectuel Saint Augustin. Son amour et son dévouement inlassables pour les garçons de son foyer, qui lui ont sans doute causé tant de maux de tête, ont fait d'elle le paradigme de l'épouse et de la mère catholique. Patiente, aimable, humble, généreuse, honnête, honnête, honnête... Sainte Monique a vécu pleinement ce que l'on attend d'elle. Saint Paul a chanté l'histoire de la charité.

Il est facile de croire que Monique d'Hippone n'a pas eu de grandes ambitions dans sa vie, ce qui fait d'elle un exemple de vie quotidienne. Elle a grandi dans une famille catholique et a été élevée par une servante qui partageait la foi de la maison. Très jeune, elle épouse un membre du sénat de sa ville, Patricius. Ce décurion, plus âgé qu'elle, avait des vices qui heurtaient de front ceux de sa femme : il était buveur, libertin et avait un tempérament violent.

Monica a supporté patiemment tous les défauts de son mari. Elle savait qu'elle avait été trompée et supportait les accès de colère, mais elle n'était pas un ange impassible. Elle avait aussi besoin de respirer, de prendre du recul, vous savez ce café entre amis qui vous ramène à la vie après une semaine de devoirs de maths avec votre bambin ? La sainte aurait son équivalent. Tagaste étant une ville commerçante et culturelle, il n'est pas difficile d'imaginer Monique flânant dans ses rues, s'amusant à discuter avec un voisin, parcourant les étals, caressant peut-être l'âne chargé de marchandises, ou s'asseyant sur un banc de l'église, où elle se rendait tous les jours pour prier pour son mari, qui est de si bonne humeur aujourd'hui...

Saint Augustin nous a appris que sa mère passait beaucoup de temps à prier pour les membres de sa famille. Chaque larme était offerte à Dieu et ses prières étaient exaucées. Patrick s'est converti à la fin de sa vie, il est mort peu de temps après avoir embrassé le christianisme et Monique a décidé de ne pas se remarier. Il était temps de se consacrer entièrement à ses enfants.

Les enfants issus de ce mariage n'ont pas été baptisés. Le père ayant refusé de le faire à leur naissance, les petits ont grandi sans recevoir le sacrement. La maison des Tagaste était, certes, imprégnée du doux parfum du Christ. C'était un parfum délicat, mais la sainte l'a répandu dans toutes les pièces de la maison dans l'espoir que quelqu'un en prenne conscience.

Le célèbre Augustin ne fut pas le seul fils de Monique à qui elle dédia de tels gestes maternels. Trois de ses descendants ont survécu à l'enfance, un garçon nommé Navigius, une fille dont le nom est inconnu et l'évêque d'Hippone. On sait peu de choses des frères et sœurs du saint par rapport à lui, qui a laissé sa propre biographie dans les "Confessions".

Agustín dit de lui-même qu'il a gâché sa vie en étant paresseux. Son intelligence et son charisme lui ont ouvert les portes d'un monde de manque de contrôle et de sensualité, qu'il condamnera plus tard dans son œuvre. Malgré cela, en dehors du foyer familial, il entretient une relation stable avec une femme et à l'âge de dix-sept ans, il a un fils, Adeodato.

Sainte Monique connaissait le mode de vie de son fils et a souffert pour lui. Cependant, on sait déjà qu'elle était une femme, un être humain. Augustin réussit à troubler sa mère, qui le chassa de la maison lorsque le jeune homme revint vers elle, obsédé par un certain manichéisme et d'autres choses sur les jeunes que personne ne comprend. Mais le bannissement n'a pas duré longtemps. Il semble que la sainte ait été encouragée dans une vision à se réconcilier avec son fils. Monique ouvrit à nouveau les portes pour qu'Augustin revienne et continua à prier avec la conviction que "le fils de tant de larmes ne sera pas perdu".

La patience de la mère sera à nouveau mise à l'épreuve peu de temps après. Le fils s'enfuit à Rome et Monique, avec cet instinct maternel qui suit les enfants jusqu'au bout du monde, le suivit. Elle se rendit compte avec déception qu'elle était en retard, car Augustin était parti pour Milan avant l'arrivée de la sainte. La douleur causée par ce jeu du chat et de la souris fut atténuée par un événement essentiel dans la vie du jeune homme : à Milan, il rencontra l'évêque Ambroise, qui joua un rôle clé dans sa conversion au christianisme.

Lorsque saint Augustin embrassa la religion de sa mère, la vie de sainte Monique connut une période de paix. Adeodatus, Augustin et Monique vécurent ensemble dans ce qui est aujourd'hui la Lombardie. Le petit garçon fut baptisé, mais mourut deux ans plus tard, alors qu'il n'avait pas encore vingt ans.

À ce moment-là, l'esprit de sainte Monique l'appelle à rentrer chez elle, sur le continent africain. Son dévouement et ses prières portaient leurs fruits et elle commençait à voir qu'il était temps de se reposer. Cependant, elle n'a jamais remis les pieds chez elle. Dieu appela Monique à Ostie, en Italie. Sa mort inspira à Augustin les plus belles pages des "Confessions", et lui permit de laisser la preuve de l'héritage de sa mère : une femme qui vécut pleinement sa vocation d'épouse et de mère, qui accueillit les épreuves et les consolations.

Après sa mort, Sainte Monique a commencé à être citée en exemple par les femmes chrétiennes. Sa vie consistait à porter avec amour l'équivalent du IVe siècle de nos machines à laver, nos promenades avec chauffeur entre l'entraînement de football et les anniversaires, le silence avant le grognement des adolescents et la caresse d'un mari qui boude parce que le Real Madrid n'a pas marqué de but. Femme et mère, comme hier, comme aujourd'hui, comme toujours.

Sainte Monique recevant le cintre des mains de la Vierge Marie (Wikimedia Commons)
Lire la suite
Livres

Film et famille. Un livre pour aborder les grandes questions qui apparaissent à l'écran.

L'influence du cinéma sur les jeunes et la famille, la façon dont les grands-parents sont présentés dans les séries et les films actuels, les thèmes tels que le pardon ou la sexualité dans divers films sont quelques-uns des sujets abordés dans ce volume. Film et famille. Découvrir les valeurs à travers les films de notre vie..

Maria José Atienza-26 août 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Film et famille. Découvrir les valeurs à travers les films de notre vie. est coordonnée par Daniel Arasa, directeur de l'Institut de recherche sur la santé. Cinemanetune association qui promeut les valeurs humaines, familiales, sociales et éducatives à travers le cinéma.

L'ouvrage rassemble les contributions d'experts en cinéma liés à cette association, tels que Guillermo Altarriba, Isabel Rodríguez Alenza, Gloria Tomás et Alfonso Méndiz. Tous, avec leurs propres nuances et approches, ont donné naissance à un guide utile et dynamique, vivement recommandé aux parents et aux enseignants, qui offre de précieuses indications pour comprendre et, surtout, utiliser le langage audiovisuel comme véhicule éducatif pour les jeunes. 

Comme le souligne son coordinateur, Daniel Arasa, pour Omnes, "aujourd'hui plus que jamais, nous devons être formés à voir et à comprendre le cinéma, car son influence et son pouvoir en tant que vecteur de transmission de valeurs sont très importants". 

Arasa souligne que l'industrie audiovisuelle elle-même a connu des changements majeurs au cours des dernières décennies : "non seulement les aspects techniques ont changé, mais aussi la conception des grandes questions".

En effet, "on est passé d'une sortie au cinéma ou d'un film précis avec toute la famille dans le salon à peut-être un appareil pour chaque membre de la famille sur lequel on joue des choses très différentes, qu'on ne regarde pas ensemble, et puis, en plus, l'essor des séries, qui sont finalement 8, 20 ou 200 petits films". 

Daniel Arasa, coordinateur du livre Film et famille. Découvrir les valeurs à travers les films de notre vie.

Ce changement conceptuel et, surtout, l'impact sur le changement de comportement social ou la normalisation de différentes situations est l'une des clés pour comprendre le livre et l'objectif principal du livre qui est d'aider les parents et les enseignants à créer un dialogue et des espaces critiques avec les jeunes sur des questions clés : la famille, les femmes, la sexualité, la dignité et l'amour.

Des thèmes universels qui apparaissent, d'une manière ou d'une autre, dans tous les films qui sortent sur les écrans. 

Les grandes questions

"Tout le cinéma - parce que les séries sont du cinéma dans un autre format - parle d'une manière ou d'une autre des thèmes clés de l'humanité : la personne, l'amour, la famille... même s'il le fait de manière tangentielle", dit Arasa, "dans un film de guerre, peut-être que le thème principal n'est pas centré sur une relation amoureuse, mais il parle d'amour, par exemple, de la famille des personnes qui se battent, de leurs relations dans ces moments-là...".

Pour Arasa, "la responsabilité des cinéastes est quelque chose de difficile à délimiter. Mais je pense que chaque cinéaste devrait se demander si ce qu'il fait élève et dignifie la personne ou la dégrade". 

L'ouvrage décrit ces grands thèmes et leur traitement dans des titres allant de Sophie Scholl ou Heidi à Padre no hay más que uno ou Frozen, sans oublier des séries comme Gambito de Dama, Por trece razones ou Homeland. Parmi ces thèmes, le livre met en avant la famille, l'amour, le pardon...

"Il ne s'agit pas d'un livre qui dit quels films peuvent être regardés ou non", explique Arasa, "il faut connaître les raisons pour lesquelles un film ou une série, par exemple, ne doit pas être regardé par des mineurs, afin de leur expliquer ces raisons. Interdire pour interdire ne suffit pas. C'est pourquoi nous voulons aussi faire la lumière sur certains sujets qui apparaissent dans des séries ou des films que nous pourrions déconseiller à tout le monde. 

Un livre utile

Le livre Film et famille. La découverte des valeurs à travers les films de notre vie n'est pas seulement un moyen d'améliorer la qualité de la vie. a une structure symétrique. Comme l'explique Arasa, "nous avons voulu que chacune des personnes qui écrivent, qui sont liées à Cinemanet depuis des années, apportent ce qu'elles savent et le fassent dans leur propre style. L'objectif est d'offrir aux lecteurs, en particulier aux parents et aux éducateurs, un instrument qui leur soit utile, qui leur soit utile et qui leur donne des exemples qu'ils peuvent utiliser. 

Le livre rassemble l'expérience de plus de trois décennies que Cinemanet consacre au cinéma et à l'éducation des familles à travers le septième art. En témoignent les prix "Family" que Cinemanet décerne chaque année à un film sorti l'année précédente en Espagne et dans lequel se reflètent, d'une manière ou d'une autre, les valeurs humaines, familiales, éducatives, sociales et civiques promues par l'organisation. Un autre prix est également décerné à la personne du monde du cinéma (réalisateur, scénariste, acteur, actrice, producteur, distributeur...) dont la trajectoire professionnelle et la vie reflètent ces valeurs.

Film et famille. Découvrir les valeurs à travers les films de notre vie.

CoordinateurDaniel Arasa
Editorial: Sekotia
Pages: 320
Année : 2023

Le roi nu

La vérité, issue de la charité la plus profonde, doit aussi être dite et exposée avec pédagogie, au bon moment.

26 août 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Les nouveaux vêtements de l'empereur de Hans Christian Andersen me semble être un conte tout à fait d'actualité. Nous voyons l'empereur se promener sous nos yeux, totalement nu, et personne n'ose le dire à voix haute pour ne pas avoir l'air mauvais. Et aux dépens de notre bêtise et de notre peur, de prétendus tailleurs escrocs, qui connaissent très bien le cœur humain, s'enrichissent et s'enfuient avec notre argent.

Qui ose dire que la sexualité humaine a pour but l'union du couple et la reproduction de l'espèce et que sa nature même est la complémentarité entre l'homme et la femme ? Le simple fait de citer l'Ecriture et de dire qu'"il les créa mâle et femelle" (cf. Gn 1,27) semble déjà une provocation.

Chesterton a dit que "le jour viendra où il faudra tirer l'épée pour affirmer que l'herbe est verte". Je ne sais pas s'il est nécessaire de tirer l'épée ou la plume pour défendre la vérité, mais ce qui est certain, c'est qu'une tyrannie du politiquement correct a été imposée dans laquelle, pour avoir défendu l'évidence, vous êtes traité de radical ou ostracisé.

Mais il faut oser dire que le roi est nu. Il ne suffit pas de ne pas faire écho à cette idéologie et de passer, comme sur la pointe des pieds, sans parler en silence. Il y a des silences qui sont des affirmations. Il y a des vérités qui, si nous ne les proclamons pas, aussi évidentes soient-elles, sont obscurcies.

C'est peut-être pour cette raison qu'il m'a été utile d'écouter D. Demetrio Fernández, évêque de Cordoue, qui a abordé ce sujet lors de la catéchèse qu'il a donnée à l'occasion de la Journée mondiale de l'alimentation. Journée mondiale de la jeunesse aux questions des jeunes. Il n'a pas esquivé la question difficile. Et bien d'autres questions embarrassantes sur l'avortement, l'agenda 2030 et d'autres sujets épineux auxquels les jeunes cherchent des réponses.

Il y aurait de nombreuses questions à poser en toute équité sur ce sujet. L'auteur de la question Cui prodest, qui en profite, ce qui nous amène à nous intéresser aux prétendus tailleurs qui nous ont vendu un faux costume et qui s'échappent avec l'argent de l'empereur. Car je ne doute pas qu'il y ait une confluence d'intérêts économiques, idéologiques et de pouvoir à ce que nous assumions cette nouvelle dictature idéologique.

Nous avons besoin d'un enfant au regard innocent, comme dans l'histoire ou comme cela s'est produit avec le prophète Daniel lorsqu'ils allaient lapider la chaste Suzanne, pour nous faire voir clairement ce que nous n'osions pas dire par crainte des puissants.

Nous devons être innocents comme les colombes et prudents comme les serpents (cf. Mt 10, 16), car ceux qui sont prêts à jeter des pierres se cachent dans tous les coins. La vérité, issue de la charité la plus profonde, doit aussi être dite et exposée avec pédagogie, au bon moment.

Car, pour reprendre la sagesse du journaliste anglais, "l'aventure peut être folle, mais l'aventurier doit être sain d'esprit".

Et aujourd'hui, il n'y a pas d'aventure plus excitante et plus difficile que de dire la vérité.

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

Vatican

Deux nouvelles salles dans les Musées du Vatican

Rapports de Rome-25 août 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

La Spezieria di Santa Cecilia à Trastevere et la salle des céramiques, toutes deux situées à proximité de la chapelle Sixtine, sont les deux nouvelles salles que l'on peut visiter dans les musées du Vatican.

La première recrée la pharmacie du XVIIe siècle gérée par des religieuses bénédictines pendant trois siècles, tandis que la seconde recrée le sol conçu par Raphaël pour certaines salles du Vatican et d'autres œuvres uniques telles que les 34 assiettes de la collection Carpegna. 

Zoom

Dorothy Day, la lutte pour la justice

"De Union Square à Rome" ("From Union Square to Rome", un nouveau livre de mémoires de l'auteur. Dorothy Day sera publié dans les mois à venir. Mme Day était l'une des cofondatrices du mouvement des travailleurs catholiques. Sa cause de sainteté a été officiellement ouverte en 2000.

Maria José Atienza-25 août 2023-Temps de lecture : < 1 minute
Amérique latine

La persécution de l'Église au Nicaragua se poursuit

Le gouvernement de Daniel Ortega au Nicaragua a dissous l'ordre des Jésuites. Ce n'est là qu'un des derniers incidents qui témoignent d'une escalade de la violence à l'encontre des chrétiens dans divers pays du monde.

Paloma López Campos-25 août 2023-Temps de lecture : 4 minutes

La tension et l'intolérance religieuse augmentent dans certains pays. Le 16 août 2023, plusieurs églises, des maisons et un cimetière chrétien ont été attaqués par une foule au Pakistan. Par ailleurs, le régime de Daniel Ortega au Nicaragua a dissous l'ordre des Jésuites à la fin du mois après avoir confisqué tous les biens de l'université et la résidence de la congrégation dans le pays. Ces incidents ne sont qu'un échantillon des menaces auxquelles sont confrontés des milliers de chrétiens dans différents pays du monde.

Dans le cas du Nicaragua, l'Église est persécutée depuis des années. En 2022, l'un des moments les plus tendus a été l'emprisonnement par le gouvernement de Mgr. Rolando Álvarez. L'évêque reste en prison après avoir refusé des possibilités de bannissement, estimant que les fidèles du pays ont besoin qu'il reste avec eux. Le prélat est accusé de trahison et les conditions de sa captivité sont largement inconnues.

L'évêque nicaraguayen Rolando Alvarez, photographié en 2022 (OSV News photo /Maynor Valenzuela, Reuters)

Le communiqué officiel des Jésuites au Nicaragua

Suite à la dissolution susmentionnée de l'ordre des Jésuites, la province d'Amérique centrale de la Compagnie de Jésus a publié un rapport sur l'état de l'ordre des Jésuites en Amérique centrale. communiqué condamnant l'agression et soulignant que la répression qu'ils subissent est considérée comme un crime contre l'humanité. D'autre part, les Jésuites soulignent que les actions du gouvernement d'Ortega vont dans le sens de "l'établissement complet d'un régime totalitaire".

Le communiqué appelle à la fin de la répression et à la recherche de solutions respectueuses de la liberté des personnes. Il exprime également sa proximité avec les victimes de la dictature et remercie "les innombrables témoignages de reconnaissance, de soutien et de solidarité".

Persécution au Pakistan

Dans le même temps, le Pakistan fait l'objet d'une intense persécution religieuse. Les lois sur le blasphème sont très souvent appliquées aux groupes religieux minoritaires.

Selon les données fournies par l'organisation évangélique ".Portes ouvertes"Le niveau de violence subi par les chrétiens au Pakistan est extrême. De plus, "ils sont considérés comme des citoyens de seconde zone et souffrent de discrimination dans tous les aspects de la vie".

Les attaques contre les communautés chrétiennes, principalement dans les provinces du Punjab et du Sindh, comprennent des passages à tabac, des enlèvements, des tortures, des mariages forcés et des violences sexuelles. Malgré ces attaques, les victimes affirment qu'aucune autorité ne protège leurs droits et que le niveau de sécurité est très élevé.

L'archevêque de Lahore, Sebastian Shaw, a visité les communautés attaquées le 16 août. Il a été rejoint par plusieurs responsables musulmans qui souhaitaient manifester leur soutien et leur proximité avec les victimes. L'archevêque Shaw a encouragé les chrétiens à se réconforter les uns les autres en devenant des "témoins de l'amour de Jésus".

Manifestation au Pakistan suite aux attaques contre les communautés chrétiennes (Photo OSV News /Akhtar Soomro, Reuters)

Les attentats au Nigeria

Le Nigeria est le sixième pays le plus persécuté en termes de persécution religieuse, selon les données de Portes Ouvertes. Malgré les attaques, près de la moitié de la population est chrétienne. La plupart des chrétiens vivent dans le sud du pays, tandis que le nord est largement musulman.

Divers groupes violents s'attaquent aux villages chrétiens, commettent des attentats et confisquent les terres des habitants. Des milliers de personnes ont ainsi été déplacées à l'intérieur du Nigeria, fuyant les meurtres, les enlèvements, la torture et la marginalisation.

Une église au Nigeria après avoir été attaquée par un groupe armé (OSV News photo / Temilade Adelaja, Reuters)

Données sur l'absence de liberté religieuse

Pour avoir une vue d'ensemble de la situation actuelle, "Aide à l'Église dans le besoin"La Commission européenne a publié dans son rapport annuel 2023 des données sur les violations de la liberté de religion. L'analyse confirme que sur 196 pays dans le monde, la liberté religieuse est violée dans 61 d'entre eux, dont 28 souffrent de persécution et 33 de discrimination.

Les différences entre ces deux types d'attaques contre la liberté de religion sont également expliquées dans le rapport. Parmi les caractéristiques de la persécution figurent les crimes de haine et la violence, ou l'adoption de lois qui affectent directement et négativement les groupes religieux. La discrimination, quant à elle, implique des comportements tels que la limitation de la liberté d'expression, l'interdiction de porter certains symboles religieux ou des difficultés d'accès à l'emploi ou au logement.

Parmi les attaquants de la liberté religieuse, il y a trois groupes principaux : le nationalisme ethno-religieux, l'extrémisme islamiste et les gouvernements autoritaires. La plus forte concentration d'attaques dans le monde se trouve en Afrique, que le rapport annuel de "Aid to the Church in Need" identifie comme "le continent le plus violent en raison de la propagation du djihadisme".

Culture

Jésus jugé par les Juifs et les Romains 

Les Évangiles racontent comment Jésus a vécu, pendant sa passion et sa mort, deux processus judiciaires parallèles : le processus juif et le processus romain.

Gustavo Milano-25 août 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Alors qu'il priait parmi les oliviers au bord du ruisseau de Kidron, le Messie a été capturé. Les chefs juifs avaient décidé d'en finir avec celui qui s'obstinait à affirmer que Dieu s'était incarné.

Peut-être pensaient-ils que le Très-Haut leur avait déjà donné toute la révélation et qu'il n'y avait plus rien à apprendre. Peut-être croyaient-ils que leur intelligence était, sinon la source, du moins la limite de la réalité.

Son problème, au fond, était un problème philosophique, très similaire à ce que nous appelons même "contemporain" : supposer que seul ce que je peux comprendre existe. Autrement dit, confondre le réel et le rationnel, comme l'a fait Hegel.

Le panorama que Jésus-Dieu avait ouvert aux Juifs avait l'audace de corriger certaines façons traditionnelles de comprendre les commandements divins. La tradition, en tant que moyen efficace de se rapporter à des vérités bien connues, était devenue une fin en soi.

Pour ces personnes, le but de leur vie n'était pas de connaître et d'aimer Dieu par des actes d'adoration, mais simplement de répéter ces actes. Leurs lunettes avaient été transformées en écrans.

Le processus juif

Venant de la descente du Cédron vers leur première destination, la maison du toujours prestigieux ex-prêtre suprême Anne, les soldats portant Jésus ligoté sont probablement entrés dans la vieille ville par la "porte des Esséniens".

Il est plausible qu'ils soient passés devant la chambre haute où le Christ et ses disciples avaient célébré l'eucharistie plus tôt dans la soirée, ou du moins qu'ils aient pu voir le bâtiment à proximité, car les deux n'étaient qu'à quelques rues l'une de l'autre. Jésus aurait certainement jeté un coup d'œil vers la chambre haute et fait le lien entre sa récente "mort" sacramentelle et sa mort réelle à venir.

Comme l'indiquent Matthieu et Marc, le Sanhédrin a discuté le jeudi soir même de la cause de Jésus, mais il semble que ce soit le vendredi matin qui ait été décisif, comme le raconte Luc.

Il passa la nuit du jeudi au vendredi dans une sorte de cachot dans la même maison d'Anne, où se trouvait son gendre, le grand prêtre d'alors, Caïphe, celui qui avait dit : "Il convient qu'un seul homme meure pour le peuple, et non pas que toute la nation périsse" (Jn 11,50). L'affaire était donc déjà jugée d'avance.

Les accusations et les condamnations passent de la religion à la politique, sans doute pour gagner le soutien des Romains à l'exécution, dont on s'attendait déjà à ce qu'elle fasse du bruit dans la ville. Le silence initial de Jésus est éloquent, et ses paroles torrentielles - un puissant mélange de force d'âme et de douceur - révèlent tout ce qui était encore dans l'encre.

Une petite chapelle népotique, jalouse de son pouvoir religieux et social, avait mené cette persécution mortelle contre le fils de Marie, lui faisant subir un procès plus criminel que les accusations les plus folles portées contre lui.

Contrairement à d'autres membres de la haute société juive, comme Nicodème ou Joseph d'Arimathie, ces collaborateurs anonymes d'Anne et de Caïphe ont fait l'histoire sans y entrer.

Entre-temps, on imagine que les trois apôtres qui avaient essayé de prier avec Jésus cette nuit-là à Gethsémani (Pierre, Jean et Jacques le Majeur) sont allés avertir les huit autres (soit onze, car Judas Iscariote serait désormais loin du groupe). Pierre leur dit que le Seigneur ne le laissera pas arrêter les soldats, mais qu'il le suivra quand même, et Jean sera encouragé à l'accompagner.

Les autres, au milieu des prières et de l'angoisse, se dispersent pour passer peut-être la pire nuit de leur vie jusqu'à présent. Pierre, lui, est aussi tombé. Il y eut d'abord la trahison de Judas, puis l'abandon des neuf, et enfin les reniements du prince des apôtres. Seul Jean résiste, tenu par les mains de Marie.

Dans les reniements du courageux Pierre, face à la possibilité qu'ils veuillent aussi le tuer, les contours de la force de Jésus et de son amour pour la volonté de Dieu le Père apparaissent plus clairement. D'un côté, il y a les soldats qui tombent à terre aux paroles du Seigneur ; de l'autre, une servante est capable de maîtriser moralement un pêcheur impulsif aux tendances agressives. Quels contrastes, quelle différence abyssale entre Jésus et Pierre ! Mais Pierre a été courageux au point de pouvoir pleurer sur ses erreurs.

Pourquoi l'Iscariote n'était-il pas là pour accuser son Maître, s'il l'avait déjà livré ? Peut-être que ce qu'il voulait acheter avec les trente pièces d'argent ne pouvait pas attendre le lendemain matin ? Ou peut-être qu'à Gethsémani, il voulait donner l'impression qu'il n'était pas vraiment à la tête de la foule qui allait capturer Jésus, mais qu'il allait seulement saluer le Seigneur par un baiser, et qu'il n'avait pas le courage de déclarer son opposition au Christ face à face ? Il s'est peut-être excusé en disant qu'il fallait au moins deux témoins pour qu'un témoignage soit juridiquement valable, comme si ce processus était primordial pour la légalité ! Quoi qu'il en soit, il n'a jamais été aussi clair que le péché affaiblit la volonté de l'homme et le divise intérieurement.

Mais c'est justement pour cela que tout pécheur a au moins une moitié de cœur encore bonne, prête à être pardonnée et convertie s'il se repent dans l'espérance.

En fin de compte, les membres du Sanhédrin reçoivent une déclaration ouverte de Jésus confessant qu'il est le Messie, le Fils de Dieu. Cela suffit, il n'y a plus rien à découvrir sur le plan religieux. Il leur faut maintenant la crucifixion romaine.

Le processus romain

La tour Antonia se trouvait dans le quartier supérieur, et Ponce Pilate, le procurateur de Judée, y habitait. Les heures d'ouverture du prétoire commençaient à neuf heures du matin à partir du moment où Pilate avait pris ses fonctions, en l'an 26 de notre ère.

Certains membres du Sanhédrin se sont adressés au procurateur, peut-être en latin, pour tenter de le persuader de condamner ce séditieux, probablement déjà connu de Pilate. Il n'était pas dans l'intérêt de Pilate de s'opposer simplement aux chefs juifs, car ils avaient beaucoup d'influence sur la population locale.

En période de "Pax Romana"Le maintien de l'ordre était considéré comme une grande vertu du dirigeant. Il les écoute donc, comme il écoute Jésus, et essaie de créer le moins d'inimitié possible pour ne pas se compliquer la vie.

Pilate ne se soucie pas de savoir quelle est la vérité, mais seulement quel genre de royaume est cet accusé. Une fois de plus, nous constatons une tendance dite "contemporaine" qui était déjà présente il y a vingt siècles : le mépris de la vérité, en croyant que ce qui "... est la vérité".avec sérieux"Ce qui compte, c'est le pouvoir, qu'il soit politique, économique, religieux ou culturel. Le champ de l'erreur humaine est en fait très limité.

Lorsque Pilate apprend que Jésus est galiléen, il a l'idée de le soulager en l'envoyant à Antipas. Attiré par la Pâque, Hérode Antipas se trouvait dans son palais de Sion, dans le même quartier supérieur. Mais Jésus ne lui dit pas un mot. Hérode aussi le méprisa, dit l'Évangile (cf. Lc 23,11), Jésus qui était la vérité (cf. Jn 14,6), et le renvoya à Pilate. Ainsi, pour la première fois, les adversaires de la vérité sont devenus des amis. Anticipant la fin des temps, les égarés se rassemblaient déjà du même côté.

Ni le rêve de sa femme (cf. Mt 27, 19), ni la coutume du pardon, ni la flagellation préventive n'ont pu persuader le procurateur romain d'être debout à ce moment-là. Il faut préciser que les rédactions des Évangiles, pour diverses raisons historiques et religieuses, tendent à disculper Pilate et à blâmer davantage les Juifs, de sorte qu'il convient de réfléchir à la question en suivant les actions concrètes de chacun plutôt que les paroles ou les relations de cause à effet que l'on peut suggérer.

La situation du procurateur n'était pas facile ; seul un acte héroïque pourrait peut-être le sortir de ce mauvais pas. En effet, s'il ne condamnait pas Jésus, il devrait faire face à toute une révolte sur son propre territoire. Cependant, il a lui aussi cédé à l'injustice et a préféré faire mourir un innocent sous la torture plutôt que de risquer sa charge politique et peut-être même sa propre vie.

Ils sont les mêmes, nous, les hommes, sommes les mêmes : païens, juifs, chrétiens, vieux, jeunes, contemporains de Jésus, mes contemporains et les vôtres.

Sans l'aide de Dieu, nous aurions fait la même chose, voire pire, que ceux du premier siècle. Bientôt, comme un philosophe d'avant-hier, ils diraient eux aussi : "Dieu est mort, et nous l'avons tué".

L'auteurGustavo Milano

Espagne

Que se passe-t-il à Torreciudad ?

Ces derniers mois, Torreciudad a fait la une des journaux en raison de la nomination d'un recteur par l'évêque de Barbastro-Monzón.

Maria José Atienza-24 août 2023-Temps de lecture : 5 minutes

La tour élancée en briques rouges qui émerge de la silhouette escarpée des montagnes entourant le réservoir d'El Grado donne une idée précise de la situation de la ville d'El Grado. Torreciudad. Ce centre de dévotion mariale, enraciné depuis des siècles dans la région et internationalisé depuis une quarantaine d'années, a fait parler de lui à l'occasion de la nomination d'un recteur par l'évêque de Barbastro-Monzón.

Qu'est-ce que Torreciudad, pourquoi son recteur a-t-il été nommé non pas par l'évêque diocésain mais par le vicaire régional de l'Opus Dei en Espagne, et cette décision est-elle conforme à la loi de l'Église ? Comment l'Église est-elle soutenue ? 

Un peu d'histoire

Ce que l'on appelle aujourd'hui Torreciudad L'église a été conçue par l'équipe d'architectes dirigée par Heliodoro Dols. Cette église a été construite dans la première moitié des années 1970 grâce aux dons de fidèles de différents lieux, encouragés par l'Opus Dei... 

La nouvelle église est située à quelques mètres de l'ancien ermitage du XIe siècle qui abritait l'image de Nuestra Señora de los Ángeles, patronne de la région. 

Torreciudad
L'ancien ermitage de Torreciudad

Entre 1960 et 1975, le fondateur de la Opus DeiEn 1962, saint Josémaria Escriva décida de construire un nouveau sanctuaire pour promouvoir la dévotion à la Sainte Vierge. En 1962, il conclut un accord avec l'évêché de Barbastro qui, par un acte public, cède à perpétuité à l'Opus Dei le domaine utilisable de l'ancien ermitage et la garde de l'image de la Vierge, sous réserve que les conditions prévues dans le contrat soient remplies. 

La nouvelle église de Torreciudad appartient à la Fundación Canónica Santuario Nuestra Señora de los Ángeles de Torreciudad.

L'image de la Vierge

L'image de la Vierge est passée de l'ancien ermitage au nouveau bâtiment lorsque celui-ci a été achevé en 1975, après restauration et autorisation de l'évêque du diocèse de l'époque. Jusqu'à cette date, le relief accidenté de la région ne facilitait pas l'accès au lieu, et le principal moment de dévotion se situait entre mai et octobre, lorsque la santera s'installait dans l'ermitage, où elle ne vivait pas normalement. La célébration de la fête de la Vierge, en août, était la date clé de la vie de l'ermitage de la Virgen de los Angeles de Turris Civitatis.

Depuis, la dévotion a largement dépassé les frontières de la région aragonaise. En effet, le rapport annuel du sanctuaire pour 2022 indique que Madrid est la principale origine des pèlerins qui viennent à Torreciudad avec 28,79%, suivie de la Catalogne avec 26,95%, et de la Communauté valencienne avec 12,71%. Les pèlerins non espagnols ont représenté 14,82% de tous ceux qui sont venus à Torreciudad en 2022. La majorité d'entre eux venaient de France (36,23% du nombre total d'étrangers), du Portugal (7,39%), des États-Unis (7,22%) et de Pologne (7,13%). 

Vierge Torreciudad
L'image de la Vierge des Anges de Torreciudad est portée en procession le jour de sa fête. Août 2023 ©Torreciudad

La nouvelle église, oratoire de la prélature

Le statut juridique de Torreciudad n'est pas actuellement celui d'un sanctuaire diocésain, mais celui d'un oratoire de la prélature de l'Opus Dei. C'est pourquoi, depuis le début, le recteur est nommé par l'Opus Dei. Dans la note du 17 juillet 2023, l'évêché de Barbastro-Monzón se réfère à la nécessité de "régulariser la situation canonique du sanctuaire" pour justifier la nomination d'un nouveau recteur par l'évêque diocésain. 

L'évêché n'a pas précisé la nature de cette irrégularité, mais l'Opus Dei et l'évêché avaient entamé des pourparlers en vue de mettre à jour le cadre juridique et de transformer Torreciudad, si nécessaire, en sanctuaire diocésain. 

Dans ce cas, l'évêque a agi en appliquant les règles qu'il considère applicables, formées par les canons 556 et 557 du Code de droit canonique.

Qui finance Torreciudad ? 

Depuis le transfert à l'Opus Dei du domaine utile de l'ancien ermitage de Torreciudad, la prélature s'est chargée de sa restauration, de son entretien et des réparations ultérieures, ainsi que de la promotion du culte et de la garantie de l'accès des pèlerins. Elle a également financé la construction de la nouvelle église dans un style sobre, ancré dans la tradition architecturale locale. À cela s'ajoute la modernisation des espaces d'évangélisation réalisés à Torreciudad ces dernières années, qui ont donné naissance à des espaces muséaux et catéchétiques modernes. 

Le soutien financier du complexe de Torreciudad est assuré par l'association civile Patronato de Torreciudad, une organisation sans but lucratif déclarée d'utilité publique dont l'un des objectifs est de soutenir le sanctuaire de Torreciudad et de promouvoir les pèlerinages. Il est actuellement présidé par une femme, Mª Victoria Zorzano. Ce conseil d'administration collecte les dons et les contributions nécessaires pour couvrir les dépenses de Torreciudad, qui s'ajoutent aux autres sources de revenus. Le diocèse n'apporte aucune contribution. Depuis 1962, Torreciudad verse une somme au diocèse en reconnaissance de la nue-propriété, qui continue d'appartenir au diocèse. Le montant convenu à l'époque équivaut actuellement à 19 euros par an. 

Quelles sont les prochaines étapes ?

D'une manière générale, l'histoire récente de Torreciudad se caractérise par l'internationalisation de la dévotion mariale et, surtout, par sa consolidation en tant que lieu de prière pour la famille et les familles. 

Dans ce contexte, les journées mariales annuelles de la famille sont un grand nombre de célébrations, souvent présidées par des évêques de nombreux diocèses espagnols, au cours desquelles la sainteté et l'avenir de la famille ont été remis entre les mains de la Vierge Marie d'une manière très spéciale. 

Torreciudad
Vue panoramique de la journée mariale de la famille à Torreciudad en 2022 ©Torreciudad

La prochaine, le 16 septembre, sera présidée par l'évêque du diocèse de Barbastro-Monzón, Mgr Ángel Pérez Pueyo. À cette date, il devrait être précisé si le recteur légitime est, selon la décision de l'évêque et depuis le 1er septembre, José Mairal, curé de Bolturina-Ubiergo, ou le recteur actuel. Ángel LasherasCe dernier a fait appel de cette dernière nomination auprès du dicastère compétent du Vatican. 

Le sentiment est qu'un long processus judiciaire pourrait maintenant commencer pour déterminer la validité des arguments avancés par les deux parties, mais aussi une période au cours de laquelle les deux parties pourraient en apprendre davantage sur les raisons de l'autre et parvenir à un accord qui en tienne compte. 

Évangile

Les clés du royaume des cieux. 21e dimanche du temps ordinaire (A)

Joseph Evans commente les lectures du 21e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera donne une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-24 août 2023-Temps de lecture : 2 minutes

La monarchie davidique - c'est-à-dire les rois de la lignée de David - organisait sa maison d'une manière spécifique, et cela comprenait un ministre principal qui était le second du roi. Au nom du roi, il y avait "père des habitants de Jérusalem et de la maison de Juda".. En signe de cette autorité, il a reçu une ou plusieurs clés, tout comme le maître d'hôtel de la maison d'un homme riche peut posséder toutes les clés nécessaires pour ouvrir toutes les portes de la maison. En effet, la première lecture continue : "Elle s'ouvrira et personne ne la fermera ; elle se fermera et personne ne l'ouvrira".

L'image, délibérément choisie par Jésus, nous aide à comprendre l'Évangile d'aujourd'hui, dans lequel Notre Seigneur donne à Pierre "...".les clés du royaume des cieux". Jésus fait de Pierre, et des papes après lui, son principal ministre sur terre, le père du nouveau peuple qu'il est en train de former. Et pour que cela soit encore plus clair, Notre-Seigneur poursuit : "Ce que tu lieras sur la terre sera lié dans le ciel, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans le ciel. De même que seul le chef du gouvernement peut ouvrir ou fermer certaines portes, le pape reçoit une autorité qui n'appartient qu'à lui. Ce que le pape "lie", ce qu'il définit avec autorité ou légifère de manière permanente pour que tous suivent ou croient, est ratifié au ciel, mais seulement parce que le ciel l'a inspiré en lui : "Car ce ne sont pas la chair et le sang qui vous ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux. Comme l'enseigne le Catéchisme de l'Église catholique, le pape exerce cette infaillibilité lorsqu'il "proclame par un acte définitif la doctrine en matière de foi et de morale". (n. 891), c'est-à-dire qu'il s'agit d'un enseignement destiné à durer, à être soutenu pour toujours, et non d'une simple affaire d'époque. Le Pape n'est pas infaillible chaque fois qu'il ouvre la bouche. En fait, il n'exerce son infaillibilité que très rarement, bien que dans la pratique, même dans ses propos ordinaires et quotidiens, nous puissions supposer qu'il est beaucoup plus guidé par l'Esprit Saint que nous ne le sommes.

Dieu n'a pas de conseiller humain, ni même angélique, comme le souligne la deuxième lecture : "Dieu n'a pas de conseiller humain, ni même angélique.Quel abîme de richesse, de sagesse et de connaissance est celui de Dieu ! Comme ses décisions sont insondables et ses voies introuvables ! En effet, qui connaissait la pensée de l'Éternel ? Qui était son conseiller ? Mais même si nous ne pouvons pas "déchiffrer" les voies de Dieu, il peut les révéler. Et il le fait pour notre salut. Et après nous avoir révélé ses vérités salvatrices, il est logique qu'il ait trouvé un moyen pour que ces vérités soient transmises sans erreur à travers le temps. L'affirmation catholique de l'infaillibilité du pape n'est pas une arrogance de la part de l'Église. Il s'agit plutôt de reconnaître que, précisément en raison de la faiblesse humaine (souvent observée chez les papes), Dieu est intervenu pour veiller à ce que cette faiblesse ne porte pas atteinte à la vérité ou ne la limite pas. L'infaillibilité papale nous montre simplement que le pouvoir de la Dieu est plus grand que la faiblesse humaine.

Homélie sur les lectures du dimanche 21ème dimanche du temps ordinaire (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.