Les enseignements du Pape

"L'Évangile vaut la peine qu'on y consacre sa vie". Le pape en Mongolie

Le pape François effectue un voyage apostolique en Mongolie du 31 août au 4 septembre. Lors de l'audience du mercredi 6 septembre, à son retour, le Pape François s'est posé la question suivante : "Pourquoi le pape se déplace-t-il si loin pour rendre visite à un petit groupe de fidèles ? (en fait, il y a environ 1500 catholiques fidèles). 

Ramiro Pellitero-3 octobre 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Deux jours plus tôt, dans l'avion qui le ramenait chez lui, il avait déclaré qu'il était heureux au moins pour cette raison : "...je suis heureux d'être de retour.Pour moi, le voyage consistait à connaître ce peuple, à dialoguer avec ce peuple, à recevoir la culture de ce peuple et à accompagner l'Église sur son chemin dans le plus grand respect de la culture de ce peuple.".

Les premiers missionnaires sont arrivés en Mongolie au XIIIe siècle et y sont restés pendant un siècle. Une deuxième phase a débuté au milieu du 19e siècle, lorsque la première juridiction catholique a été établie, mais elle a rapidement pris fin avec l'instauration du régime communiste. 

La troisième et dernière a recommencé en 1991 : Jean-Paul II n'a pas pu se rendre dans le pays, et en 2011 Benoît XVI a reçu le président mongol en audience. Le pape a également marqué le 860e anniversaire de la naissance de Gengis Khan. 

Lors de l'audience de ce même mercredi, François a expliqué à propos de son voyage que ".c'est là, loin des projecteurs, que l'on trouve souvent les signes de la présence de Dieu, qui ne regarde pas les apparences mais le cœur."(cf. 1 Sam 16, 7). En effet, poursuit-il, il a eu la grâce de trouver en Mongolie "une Église humble mais heureuse, qui est dans le cœur de Dieu". 

L'inculturation de l'Évangile s'est faite dans le sillage du service et de la charité dans cette terre de tradition bouddhiste. D'ailleurs, à la fin de sa visite pastorale, le Pape a inauguré l'Institut de la Jeunesse et de la Culture de l'Université d'Anvers. Casa de la MisericordiaLes missionnaires accueillent les personnes qui viennent au centre. 

Attendre et marcher ensemble

La visite a débuté le samedi 2 septembre par une rencontre avec les autorités, la société civile et le corps diplomatique (cf. Discours au Palais du Gouvernement à Oulan-Bator, 2-IX-2023). Après avoir rappelé le début des relations entre la Mongolie et Innocent IV (1246), dont François a apporté une copie authentique, il a évoqué la sagesse du peuple mongol, représentée par les GerLa maison traditionnelle, ouverte sur les vastes espaces de la campagne et du désert, et sa tradition de respect de la vie et de la terre. 

Le Pape a souligné à ce propos : "Ce qui, pour nous chrétiens, est la création, c'est-à-dire le fruit du dessein bienveillant de Dieu, vous nous aidez à le reconnaître et à le promouvoir avec soin et attention, en opposant aux effets de la dévastation humaine une culture de l'attention et de la prévoyance, qui se reflète dans des politiques écologiques responsables.". En outre, la Mongolie s'engage en faveur du progrès moderne et de la démocratie, des droits de l'homme (y compris la liberté de pensée et de religion) et d'une paix exempte de menaces nucléaires et de peine capitale. 

"Dans la contemplation des vastes horizons, peu peuplés d'êtres humains".Le successeur de Pierre a réfléchi : ".votre peuple a développé une propension à l'aspect spirituel, que l'on atteint en valorisant le silence et l'intériorité.". Il s'agit d'un antidote à la "danger représenté par l'esprit consumériste d'aujourd'hui, qui non seulement crée de nombreuses injustices, mais conduit aussi à un individualisme qui oublie les autres et les bonnes traditions que nous avons reçues.". 

Il a ajouté : "Religions, Au contraire, lorsqu'elles s'inspirent de leur héritage spirituel originel et ne sont pas corrompues par des déviations sectaires, elles sont, à toutes fins utiles, des supports fiables pour la construction de sociétés saines et prospères, dans lesquelles les croyants ne ménagent pas leurs efforts pour que la coexistence civile et les projets politiques soient toujours au service du bien commun, et représentent également un frein à la dangereuse déliquescence de la corruption.". 

En fait, les accords actuels entre la Mongolie et le Saint-Siège portent sur le développement humain intégral, l'éducation, la santé, l'assistance, la recherche et la promotion culturelle. Y "témoigner de l'esprit humble, fraternel et solidaire de l'Évangile de Jésus, seule voie que les catholiques sont appelés à suivre dans l'itinéraire qu'ils partagent avec tous les peuples.". 

C'est ainsi qu'est née la proposition correspondant à la devise choisie pour ce voyage : "...Attendre ensemble"Les catholiques marchent ensemble avec les autres citoyens sous la magnanimité et la stabilité du ciel mongol.

Cela vaut la peine

Le même samedi, le 2, a eu lieu la rencontre avec les évêques, les prêtres, les missionnaires, les consacrés et les agents pastoraux (cf. Discours dans la cathédrale d'Ulaanbaatar, 2-IX-2023).

Le successeur de Pierre a paraphrasé les paroles du Psaume 34, en regardant les personnes présentes : "...".Goûtez et voyez comme le Seigneur est bon" (v. 9) : "'Dépenser sa vie pour l'Évangile" : voilà une belle définition de la vocation missionnaire chrétienne, et en particulier de la manière dont les chrétiens vivent cette vocation ici.".

Et pourquoi dépenser sa vie pour l'Évangile, a demandé François, pour répondre : "...pourquoi dépenser sa vie pour l'Évangile ?Parce que le Dieu devenu visible, tangible, perceptible en Jésus (cf. Ps 34) a été goûté. Oui, il est la bonne nouvelle destinée à tous les peuples, l'annonce que l'Église ne peut manquer de porter, en l'incarnant dans la vie et en la "chuchotant" au cœur de chaque individu et de chaque culture.".

Il s'agit souvent, a-t-il expliqué, d'un lent processus par lequel le langage de Dieu - issu de la contemplation du visage du Seigneur et de la rencontre avec Lui dans la Parole, dans l'Eucharistie et dans les besoins - est une lumière qui transfigure le visage et le rend à son tour resplendissant. 

Le pape les a encouragés à suivre et à renouveler ce regard, et à marcher dans la joie de l'Évangile, qui naît de l'adoration. Une adoration que nous avons perdue en cette époque de pragmatisme. Mais le visage de Jésus est notre trésor (cf. Mt 13, 44), la perle de grand prix pour laquelle il vaut la peine de tout dépenser (cf. Mt 13, 45-46).

En outre, Jésus a envoyé les siens pour "pour témoigner par sa vie de la nouveauté de sa relation avec son Père, afin qu'il soit "notre Père" (cf. Jn 20,17), activant ainsi une fraternité concrète avec tout le peuple.". 

C'est à ce moment-là que François s'est arrêté, notant que ".l'Église n'a pas d'agenda politique à promouvoir, mais connaît seulement l'humble force de la grâce de Dieu et une Parole de miséricorde et de vérité, capable de promouvoir le bien de tous.". 

Elle est servie par la structure sacramentelle de l'Église et par ses ministres, à savoir les évêques. Ils ne gouvernent pas avec des critères politiques spirituels, mais recherchent l'unité sur la base de la foi (fidélité) et de l'amour pour le Christ, de la prière, de la simplicité et de la sobriété, de la proximité et de la miséricorde à l'égard des personnes. Ainsi, la communion ecclésiale est déjà une annonce de la foi et contribue à l'inculturation de la foi et au maintien de l'espérance au milieu des difficultés de la vie. 

"Voici pourquoi, a conclu le Pape, "l'Église se tient devant le monde comme une voix solidaire de tous les pauvres et de tous ceux qui sont dans le besoin, elle ne se tait pas face à l'injustice et s'engage à promouvoir avec douceur la dignité de tout être humain". D'où la nécessité d'aller de l'avant, sans se fier aux succès ou aux statistiques, sans se lasser d'évangéliser, avec prière et fidélité, avec créativité et joie. 

Un héritage de sagesse

Le lendemain, dimanche 3, une rencontre œcuménique et interreligieuse a eu lieu au théâtre Hun de la capitale (cf. Discours 3-IX-2023).

François a fait l'éloge de l'harmonie qui existe dans la culture mongole - vaste étendue, paysages immenses entre ciel et terre - qui est capable d'assimiler différentes croyances et perspectives culturelles ; car "...la culture mongole est une culture d'harmonie, une culture qui est capable d'assimiler différentes croyances et perspectives culturelles...".La valeur sociale de notre religiosité se mesure à la manière dont nous parvenons à l'harmonie avec les autres pèlerins sur terre et à la manière dont nous parvenons à transmettre l'harmonie là où nous vivons.". Une harmonie qui est presque synonyme de beauté et de sagesse. 

Cette sagesse rayonne en Asie et plus particulièrement en Mongolie : un "grand "patrimoine de sagesse" que les religions répandues ici ont contribué à créer, et que je voudrais inviter chacun à redécouvrir et à valoriser". 

À partir de cet héritage, le pape a énuméré dix aspects très nécessaires dans la situation actuelle : un bon rapport avec la tradition, le respect des anciens et des ancêtres, le soin de l'environnement, la valeur du silence et de la vie intérieure, un sens sain de la frugalité, la valeur de l'hospitalité, la capacité de résister à l'attachement aux choses, la solidarité, l'appréciation de la simplicité et un certain pragmatisme existentiel, qui tend à rechercher avec ténacité le bien de l'individu et de la communauté. 

Le Pape leur a confirmé que l'Eglise catholique souhaite s'inscrire dans cette démarche de "dialogue à trois".Dialogue œcuménique, dialogue interreligieux et dialogue culturel. Un dialogue fondé sur l'incarnation du Fils de Dieu. Un dialogue qui n'est pas contraire à l'annonce et qui n'élimine pas les différences, mais "...".aide à les comprendre, préserve leur originalité et les rend capables de se confronter dans la recherche d'un enrichissement franc et mutuel."Nous marchons dans l'espoir entre le ciel et la terre. Comme le disait le philosophe, "Chacun était grand selon l'objet de son espérance : l'un était grand dans l'espérance du possible, l'autre dans celle des choses éternelles, mais le plus grand de tous était celui qui espérait l'impossible."(S. A. Kierkegaard, Peur et tremblementBuenos Aires, 1958, 12). 

Nomades, pèlerins de Dieu 

Plus tard, lors de la messe célébrée au Arène de la steppe (cf. Homélie du dimanche, 3-IX-2023), François est revenu sur la route comme image de la vie chrétienne : "...la route est l'image de la vie chrétienne".la voie de l'amour". que nous courons avec l'eau vive de l'Esprit Saint, qui étanche la soif de notre âme (cf. Jn 4,10). 

Comme Abraham, nous, les croyants, sommes "le peuple de Dieu".nomades de Dieu", pèlerins à la recherche du bonheur, vagabonds assoiffés d'amour". Nous devons "se laisser aimer par Dieu pour faire de notre vie une offrande d'amour. Car seul l'amour étanche vraiment notre soif. Ne l'oublions pas : seul l'amour désaltère vraiment.". C'est pourquoi, souligne François, notre soif n'est pas étanchée par le succès, le pouvoir ou la mentalité mondaine. En fait, Jésus nous dit que pour le suivre, nous devons embrasser la croix. 

Par conséquent, "Quand tu perds ta vie, quand tu l'offres en la servant généreusement, quand tu la risques en l'engageant dans l'amour, quand tu la donnes gratuitement aux autres, alors elle te revient en abondance, elle déverse en toi une joie qui ne passe pas, une paix dans ton cœur, une force intérieure qui te soutient.". L'évêque de Rome a insisté : "Seul l'amour étanche la soif de notre cœur, seul l'amour guérit nos blessures, seul l'amour nous donne la vraie joie. Et c'est le chemin que Jésus nous a enseigné et qu'il nous a ouvert.".

Une maison à quatre colonnes 

Le dernier jour à Oulan-Bator, le Pape a rencontré des travailleurs humanitaires et a inauguré le centre de formation à l'emploi de l'Université d'Oulan-Bator. Casa de la Misericordia (cf. Discours, 4-IX-2023). Il y a réaffirmé, comme en d'autres lieux tout au long de ces dix années de pontificat, ce qu'il appelle habituellement "...".le grand protocoleLa scène de Jésus en tant que berger-juge lors du jugement dernier (cf. Mt 5, 35) : " ... " (cf. Mt 5, 35).La dimension caritative est à la base de l'identité de l'Église". 

Il a souligné qu'en Mongolie aussi, comme ce fut le cas pour l'Eglise dès le début, l'Eglise s'appuie sur "...l'Eglise est basée sur les mêmes principes qu'en Mongolie".quatre piliers : communion, liturgie, service, témoignage"(cf. Actes 2, 42) : dans sa petitesse, ".La vie d'une personne peut être marquée par la communion fraternelle, la prière, le service désintéressé de l'humanité souffrante et le témoignage de sa propre foi.". C'est ce qui se fait ici depuis l'arrivée des premiers missionnaires, il y a trente ans : ils ont donné une grande valeur à la charité. Et cela continue d'être une aide concrète que la société civile reconnaît, apprécie et dont elle est reconnaissante. 

Le Pape a également exprimé sa gratitude, en inaugurant l'événement de la Maison de la miséricorde de Ulaanbaatar, comme expression du service de la préfecture apostolique - comme le nom de l'Église elle-même - qui est active en Mongolie. Tout le monde est invité à cette maison, à collaborer au travail bénévole qui rend possible son fonctionnement gratuit. Bien qu'elle nécessite un certain professionnalisme de la part de ceux qui l'entretiennent et l'organisent, le principal motif de travail, surtout pour les plus démunis, doit être l'amour. 

Le Pape a conclu en rappelant un épisode bien connu de la vie de Teresa de Calcutta. Un journaliste, la voyant se pencher sur la plaie nauséabonde d'un malade, lui dit : "...je ne pourrai plus le faire.Ce que vous faites est magnifique, mais personnellement je ne le ferais pas pour un million de dollars.". Et elle a répondu : "Je ne le ferais pas non plus pour un million de dollars ; je le fais pour l'amour de Dieu !". François a demandé que ce style de gratuité soit la valeur ajoutée de l'entreprise. Casa de la Misericordia.

Vocations

Melwin Thurackal Jaison : "L'Inde a encore besoin de prêtres et de religieux prêts à se sacrifier".

Il a dû choisir entre le volley-ball professionnel et "jouer les jeux avec le Christ". Il a choisi cette dernière option, même s'il continue à pratiquer son sport favori. Originaire du Kerala, Melwin Thurackal Jaison étudie la théologie à Rome grâce à une bourse de la Fondation CARF.

Espace sponsorisé-3 octobre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Melwin Thurackal Jaison est originaire de Thalassery, un des diocèses de la région de Kerala en Inde. Il est né dans une famille catholique, où la prière commune était naturelle et où sa vocation était une joie. 

Le jeune Indien se souvient des soirées où sa mère encourageait Melwin et ses quatre frères et sœurs à prier le Rosaire en famille. 

Le Kerala est l'une des régions les plus catholiques de l'Inde, un fait que Melwin lui-même souligne : "Grâce aux missionnaires catholiques qui ont consacré leur vie, la région où je vis, le Kerala, est plus catholique que n'importe quel autre État de l'Inde. 

Il est aujourd'hui à Rome, où il étudie pour devenir prêtre, grâce à une bourse de la Fondation CARF.

Comment avez-vous découvert votre vocation sacerdotale ?

-Je crois que l'appel au sacerdoce est toujours une invitation à "être ensemble". 

Ma famille, mes amis et tous ceux qui m'entourent m'ont aidé d'une manière ou d'une autre à discerner ma vocation. 

Pour rendre plus concrète cette expression "être ensemble", j'aime à penser à mes années d'école, lorsque je jouais dans l'équipe de volley-ball de l'école. J'étais une bonne joueuse et nous organisions des matchs en club. 

Après avoir terminé le lycée, j'ai dû choisir entre une carrière dans le volley-ball et le désir magnifique, silencieux mais brûlant de devenir prêtre catholique. 

Le moment de silence et de réflexion et le témoignage inspirant de la vie des prêtres que j'ai appris à connaître personnellement ont éclairé le chemin que j'allais suivre. 

Aujourd'hui, je continue à jouer au volley-ball avec mes amis ici. De tout mon cœur, je peux affirmer que suivre Jésus ne nie pas la beauté de la vie.

Vous êtes née dans une famille catholique, comment a-t-elle accueilli votre vocation ?

-Ma famille était traditionnellement catholique. Lorsque je leur ai dit pour la première fois que j'aimerais devenir prêtre, mes parents ont été ravis. Leur foi simple les a réjouis. 

Mes frères et sœurs étaient un peu tristes au début, mais ils ont ensuite accueilli favorablement ma décision.

Comment voyez-vous votre avenir dans un pays aussi pluraliste sur le plan religieux que l'Inde ?

-Le pluralisme culturel a toujours été la principale caractéristique de l'Inde. 

A l'avenir, l'espérance de l'Eglise en Inde est le modèle apporté par Sainte Mère Teresa de Calcutta. 

L'Inde a toujours besoin de prêtres et de religieux prêts à se sacrifier. Sa vie et son service désintéressé au peuple indien ont porté des fruits éternels, conformément au message de miséricorde du Christ. 

Sainte Thérèse de Calcutta m'a toujours inspiré, comme s'exclame saint Paul : "Ce n'est pas que je l'ai déjà atteint ou qu'il est déjà parfait : je le poursuis, pour voir si je peux l'atteindre comme j'ai été atteint par le Christ". (Phil 3, 12).

Quels sont, selon vous, les principaux aspects de votre formation au sacerdoce ?

-Le prêtre est avant tout un être humain. La première formation nécessaire à notre époque est une formation humaine. Et, comme l'affirme le Pape François, pour nous préparer à "être le visage de la miséricorde".

Je pense aussi qu'un prêtre doit être ouvert à tout, aux suggestions des autres, aux avancées de la science et de la culture. Sans oublier la formation spirituelle et pastorale.

En quoi est-il enrichissant pour un jeune comme vous de pouvoir étudier à Rome, dans un environnement universel ?

-Le fait d'être au cœur de l'Église pour étudier la théologie exige de moi à la fois un sentiment de responsabilité et de gratitude. 

Je suis ici grâce aux prières et aux services que de nombreux bienfaiteurs ont offerts à l'Église et à moi-même. C'est toujours passionnant d'être ici dans une communauté internationale. 

Je me souviens des paroles d'un prêtre aimant qui, le jour de mon départ pour Rome, m'a dit : "Je suis très heureux que vous puissiez passer les meilleurs jours de votre vie dans le meilleur endroit du monde". 

Tout ce que j'apprendrai ici se reflétera dans mon ministère de prêtre. 

Je suis également reconnaissant à la Fondation CARF pour le soutien qu'elle m'a apporté, ainsi qu'à d'autres séminaristes dans le monde. n

Culture

Les jeunes, l'amour et l'amitié dans la littérature, les films et les séries télévisées 

Ce livre présente les résultats d'une étude de groupe sur la façon dont les jeunes saisissent les messages sur l'amitié et l'amour transmis par les histoires qu'ils lisent, comment ces concepts influencent leurs propres valeurs et comment ils évaluent une œuvre littéraire.

Antonino Piccione-3 octobre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"L'amour, l'amitié et les contes Parler avec les jeunes des œuvres les plus aimées de leur génération" est le titre de l'ouvrage présenté lors d'une réunion organisée par l'association Iscom dans le cadre de l'Année européenne de l'éducation et de la formation tout au long de la vie. Université pontificale de la Sainte-Croixavec la participation de quelques directeurs de la communication d'institutions catholiques.

Cecilia Galatolo et Norberto González Gaitano, qui, avec Gema Bellido, sont les éditeurs de la publication, ont rappelé comment, les 24 et 25 septembre 2021, à l'Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome, les débats littéraires entamés par Éduquer les jeunes par les classiques.

L'amour, l'amitié et les contes - et temporairement suspendus par la pandémie de Covid - avec des groupes de discussion examinant des livres, des films et des séries télévisées populaires auprès des jeunes.

Les œuvres avaient été choisies sur la base d'une étude représentative, réalisée deux ans plus tôt, auprès d'un échantillon de 3 700 sujets âgés de 18 à 29 ans provenant de cinq pays européens (France, Allemagne, Grande-Bretagne, Italie et Espagne) et de quatre pays américains (Argentine, Colombie, Mexique et États-Unis).

Des groupes de discussion ont été organisés sur les œuvres de fiction les plus populaires (selon les réponses à l'enquête) : pour la conversation sur les livres, Harry Potter et la pierre philosophalel ; pour une conversation sur les films, Les Chroniques de Narnia : Le Lion, la Sorcière et l'Armoire y Titanicpour la conversation sur les séries télévisées, La théorie du Big Bang et Thirteen Reasons Why.

Les chercheurs présentent les résultats des groupes de discussion dans les chapitres deux et trois, et l'éditeur de l'ouvrage a rédigé un essai introductif.Récit et formation des personnages. Parler avec des jeunes de livres et de films, de la relation entre la littérature et la formation du caractère, ce qui définit le cadre théorique de l'ensemble du projet.

"S'il est vrai, observe Gonzalez Gaitano, qu'il n'y a pas d'autre choix que de se tourner vers le marché. 50 nuances de grisLe livre de l'auteur britannique E. L. James, dans lequel la passion se transforme en esclavage et l'amour dégénère en oppression, a été très lu par les jeunes (en sixième position dans le classement) - probablement aussi grâce au bombardement publicitaire - mais il ne surpasse pas des œuvres de grande valeur éducative telles que Le Petit Princed'Antoine de Saint-Exupéry, ou Le Seigneur des Anneaux, de J. R. R. R. Tolkien, où le respect, l'humilité et la solidarité sont mis en exergue".

Bien qu'il ne manque pas de personnes qui apprécient des films tels que Avant de vousAlors que le film de Thwa Sharrock prône la recherche individualiste du bonheur, les films dans lesquels les protagonistes donnent héroïquement leur vie pour les autres sont beaucoup plus populaires (Titanicde James Cameron, L'homme-araignéede Sam Raimi, Les Chroniques de Narnia, par Andrew Adamon).

Réflexion sur le cinéma et la famille

Cette initiative s'inscrit dans le cadre des activités de Familyandmedia, un groupe de réflexion international qui analyse les relations entre la famille, les médias et la société.

L'objectif de la recherche est double. D'une part, étudier comment la famille est représentée par les médias de masse, en identifiant également les formes et les effets de l'utilisation du contenu des médias et de l'utilisation de la technologie. D'autre part, elle vise à examiner comment les institutions qui promeuvent la famille élaborent leurs propositions et communiquent leur message dans l'espace public.

L'objectif est de contribuer à la diffusion d'une sensibilité et d'une culture pour une relation correcte et équilibrée avec les médias pour la croissance humaine et la formation du caractère.

Familyandmedia vise à promouvoir, par le biais d'une analyse empirique, une vision positive de l'anthropologie naturelle de la famille, en offrant "un cadre" pour guider l'action communicative des organisations et des institutions dédiées à la promotion de la famille à long terme.

La publicité d'Esselunga

La représentation de la famille dans le récit publicitaire fera probablement aussi partie des pistes de recherche à développer dans un avenir proche. Il suffit de penser au tollé provoqué en Italie par la publicité Esselunga, dans laquelle Emma, enfant de parents qui ne vivent plus ensemble, fait acheter une pêche au supermarché par sa mère et la donne ensuite à son père en lui faisant croire que le cadeau vient de sa mère.

Le message est clair et simple : la jeune fille est triste parce que ses parents sont séparés et a recours à un petit subterfuge dans l'espoir de les réunir. Quelques heures après sa diffusion, les critiques et les louanges fusent. Certains estiment que la publicité exploite la douleur des enfants à des fins commerciales.

Il y a ceux qui nous invitent à réfléchir sur le caractère trollesque des Italiens, pour qui "même une pêche risque de devenir un luxe". Il y a ceux qui lisent l'annonce comme une attaque contre la loi sur le divorce et ceux qui, à l'inverse, y voient un hommage à la famille traditionnelle. Il y a ceux qui défendent les parents divorcés et expliquent que tous les enfants de parents divorcés ne sont pas malheureux, de même que tous les enfants de parents mariés ne sont pas heureux.

La réaction du public à l'histoire d'Emma et de la pêche suggère que, peut-être, entre les messages publicitaires et les histoires publicitaires, les gens préfèrent les histoires publicitaires.

L'auteurAntonino Piccione

Culture

Coptes d'Égypte : une minorité persécutée

Deuxième d'une série de deux articles sur les Coptes : leurs origines à l'époque de l'Egypte ancienne, les caractéristiques de leur langue et le christianisme copte.

Gerardo Ferrara-3 octobre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Dans son livre de 1936 intitulé "Les grandes hérésies", Hilaire Bellocle célèbre écrivain et intellectuel anglais, ami du non moins illustre Gilbert Keith Chesterton, identifie cinq grandes hérésies du christianisme qui, selon son analyse, se révèlent avoir produit des phénomènes complexes dans l'histoire de l'humanité.

Les raisons de la conversion

Or, l'islam est l'une des cinq hérésies identifiées par Belloc, qui définit l'hérésie comme un phénomène qui a pour caractéristique de détruire non pas toute la structure d'une vérité, mais seulement une partie de celle-ci et, en extrapolant un élément, de laisser une lacune dans cette structure ou de remplacer l'élément extrapolé par un autre axiome.

À la suite d'auteurs chrétiens tels que Jean Damascène, Belloc soutient que l'islam est une hérésie chrétienne qui s'apparente, d'une part, au docétisme et à l'arianisme, en voulant simplifier et rationaliser autant que possible selon des critères humains le mystère insondable de l'Incarnation, et, d'autre part, au calvinisme, en attribuant aux actions humaines un caractère déterminé par Dieu.

En effet, l'islam a extrapolé de la pensée judéo-chrétienne les attributs de Dieu et d'autres concepts : nature personnelle, bonté suprême, intemporalité, providence, puissance créatrice à l'origine de toutes choses, existence de bons esprits et d'anges, ainsi que de démons rebelles à Dieu menés par Satan, immortalité de l'âme et résurrection de la chair, vie éternelle, châtiment et rétribution après la mort.

Cependant, contrairement à d'autres hérésies, l'islam n'est pas né dans un environnement chrétien et son hérésiarque n'était pas un chrétien baptisé, mais un païen qui a adopté des idées monothéistes (un mélange de doctrines juives et chrétiennes hétérodoxes fusionnées avec des éléments païens déjà présents en Arabie) et a commencé à les répandre, mais il ne s'est pas éteint, au contraire, il est rapidement devenu une nouvelle religion, une sorte de "post-hérétique", et s'est répandu dans le monde entier.

Selon Hilaire Belloc, le succès de cette hérésie née de Mahomet s'explique par quelques éléments clés :

De profondes divisions doctrinales et politiques parmi les chrétiens (nous en avons déjà parlé à propos des conflits pré et post-chalcédoniens) ;

-Simplification extrême de la doctrine et élimination des mystères incompréhensibles pour la masse des croyants ;

-Crise économique, politique et religieuse dans le monde chrétien et dans l'Empire byzantin, dont la société est en proie à un désordre perpétuel et à l'intolérance. Les libres, déjà asphyxiés par les dettes, étaient accablés par de lourds impôts, et le longa manus imperialis, avec sa bureaucratie en expansion, pesait non seulement sur la vie économique des citoyens, mais aussi sur les questions de foi, les contrastes entre les diverses hérésies périphériques et l'orthodoxie centrale représentant non seulement une lutte religieuse, mais aussi ethnique, culturelle et linguistique ;

-La tendance de tout l'Orient à s'unir sous l'égide d'un seul chef charismatique puissant qui incarnait à la fois le pouvoir politique et l'autorité religieuse ;

-La puissance militaire s'est accrue progressivement, grâce notamment au recrutement de nouvelles forces parmi les Mongols d'Asie centrale et centrale (les Turcs) ;

-Des avantages fiscaux pour ceux qui ont capitulé (et qui ont ainsi pu se libérer du joug byzantin oppressif), ainsi qu'un système d'imposition beaucoup plus simple et simplifié.

Ce ne sont là que quelques-uns des éléments, bien que les principaux, qui expliquent pourquoi une grande partie de la population égyptienne (et d'autres régions méditerranéennes où le christianisme était la religion de la grande majorité des citoyens) s'est arabisée et islamisée.

Coptes hier et aujourd'hui en Égypte : une minorité persécutée

Dans un premier temps, la conquête arabo-musulmane a semblé positive pour l'Union européenne. CoptesElle les a libérés des persécutions byzantines et leur a permis de préserver leur culte et leurs traditions.

Cependant, les lourdes taxes imposées par les musulmans à ceux qui refusaient de se convertir à l'islam (taxes appelées "jiziah" et "kharaj", réservées aux "dhimmi", c'est-à-dire aux citoyens minoritaires) ont entraîné un durcissement des conditions de vie des citoyens non musulmans, qui ont dû fournir de l'argent et de la nourriture aux troupes d'occupation en échange de l'exemption du service militaire obligatoire et du droit d'observer leur religion, bien qu'avec de nombreuses restrictions.

Jean de Nikiu, évêque copte, décrit, dans l'un des rares récits non musulmans de la conquête islamique de l'Égypte, les incroyables atrocités commises contre la population chrétienne, harcelée au-delà de toute espérance.

D'autres chroniques chrétiennes et islamiques s'accordent également sur le fait qu'un grand nombre de chrétiens coptes (que les occupants islamiques appelaient "chameaux") se sont convertis à l'islam pour échapper au tribut et à la persécution, ce qui a conduit à des extorsions à grande échelle suivies de famines, avec la mort de dizaines, voire de centaines de milliers de personnes.

Les Coptes aux 19e et 20e siècles

À partir du XIXe siècle, notamment sous le règne réformateur de la dynastie de Mehmet Ali Pacha, la communauté copte est exemptée des taxes réservées aux minorités et s'intègre progressivement à la vie nationale, contribuant de manière significative à l'éveil intellectuel et politique national qui conduira à l'indépendance. C'est un véritable "âge d'or" pour les Coptes.

En fait, ils sont devenus, au moins de jure, des citoyens à part entière de l'État, bien qu'ils restent exclus de la plus haute fonction, la présidence de la république, qui est l'apanage exclusif des musulmans. Plusieurs Coptes ont cependant réussi à occuper des positions politiques importantes au niveau national et international, comme par exemple Boutros Ghali, et à atteindre un statut enviable d'un point de vue économique et social, en possédant une grande partie des richesses du pays. Ils appartiennent d'ailleurs pour la plupart à la classe moyenne et constituent une grande partie des cols blancs, des médecins et des pharmaciens égyptiens.

Au milieu du 20e siècle, avec l'avènement du régime de Nasser, les politiques de nationalisation du régime ont durement touché la communauté chrétienne et provoqué un exode massif vers l'Occident.
Depuis le début du 21e siècle, l'Égypte a connu une escalade des conflits interethniques et interreligieux, en raison également de l'instabilité politique et économique et de la montée et du renforcement du fondamentalisme islamique et du terrorisme.

Si le Noël copte, célébré le 7 janvier, est officiellement reconnu comme un jour férié par le gouvernement égyptien depuis 2002, la construction et la rénovation des églises et des monastères devaient, jusqu'en 2005, être autorisées par le président. La loi stipulant que les lieux de culte chrétiens étaient laissés à l'abandon et à la désuétude (car il n'était pas possible de les restaurer, des autorisations étant nécessaires et systématiquement non accordées), les églises et monastères ont souvent été réquisitionnés par l'État et convertis en mosquées, et les églises "illégales" sont de plus en plus nombreuses (bien que représentant environ 10% de la population, les chrétiens d'Égypte ne disposent que de 2869 églises contre 108 000 mosquées). En 2016, le parlement a adopté une nouvelle législation à cet égard, qui est sans doute plus bienveillante, mais qui reste quelque peu lourde.

La communauté copte aujourd'hui

L'attitude des autorités égyptiennes à l'égard de la communauté copte a alterné ces dernières années entre ouverture et indifférence.

D'une part, la liberté religieuse est garantie par la constitution, mais d'autre part, les cas de violence et de persécution se multiplient. Les plus marquants sont bien sûr les attentats terroristes contre les églises et les lieux de culte, qui font parfois des dizaines de victimes par attentat. Depuis 2011, des centaines de coptes égyptiens ont été tués dans des affrontements sectaires et de nombreuses maisons, églises et entreprises ont été détruites. Il faut dire que ces cas témoignent aussi d'une proximité croissante et positive des institutions et des citoyens à l'égard des chrétiens, même si elle s'accompagne souvent d'inefficacité ou d'indifférence dans la prévention et la répression de ces actes.

Un autre point sensible est la liberté religieuse, en particulier lorsqu'il s'agit de professer publiquement sa foi ou de se convertir de l'islam au christianisme. D'après le Human Rights Watch et d'autres organisations internationales, il est en fait facile de se convertir du christianisme à l'islam en Égypte, mais presque impossible de faire le contraire, à la fois en raison du risque de sécurité pour le converti (qui est stigmatisé socialement et économiquement, perdant dans de nombreux cas son emploi et risquant sa vie, souvent aux mains de sa famille et de ses amis) et en raison des problèmes liés à la reconnaissance légale du changement de religion, à laquelle les autorités s'opposent bien qu'elle soit obligatoire en vertu de la loi.

Il y a aussi le problème séculaire des femmes et des filles coptes enlevées, forcées de se convertir à l'islam et d'épouser des hommes musulmans : selon les estimations officielles d'ONG américaines et de groupes parlementaires, entre 2011 et mars 2014, quelque 550 filles coptes ont été enlevées et forcées de se convertir à l'islam : environ 40% d'entre elles ont été victimes de violences sexuelles avant leur conversion et nombre d'entre elles ont ensuite épousé leurs ravisseurs et leurs violeurs.

En 2022, malgré l'adoption imminente d'une nouvelle loi sur le statut personnel du Chrétiens d'ÉgypteL'Égypte a été classée au 35e rang des pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens.

L'auteurGerardo Ferrara

Écrivain, historien et expert en histoire, politique et culture du Moyen-Orient.

Vatican

Le Collège des Cardinaux

Rapports de Rome-2 octobre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Après le 30 septembre, plus de 70% des cardinaux auront été élus par François. L'Italie reste le pays qui compte le plus de cardinaux, suivie des États-Unis.

Sur les 242 cardinaux qui composent le Collège des cardinaux, 137 sont électeurs.

Zoom

Nouveaux cardinaux

La barrette rouge et le parchemin du cardinal Robert F. Prevost, originaire de Chicago, après le consistoire au cours duquel le pape François l'a créé cardinal avec 20 autres prélats le 30 septembre 2023.

Maria José Atienza-2 octobre 2023-Temps de lecture : < 1 minute

A mon ange gardien

Je remercie Dieu d'avoir fait de toi mon compagnon sur le chemin de la vie, d'être cette ombre inséparable, cette porte voisine toujours ouverte à la transcendance.

2 octobre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Cher ange gardien :

Félicitations pour votre journée ! Eh bien, vous souhaiter du bonheur, vous qui êtes littéralement dans la Gloire, n'est peut-être pas la meilleure façon de vous montrer mon affection.

Si seulement tu avais un corps, je te prendrais dans mes bras, mais tu es un pur esprit et je ne peux ni te voir, ni te sentir, ni t'entendre....

J'espère ne pas t'offenser en te mettant en avant car s'il y a une chose qui t'a toujours caractérisée, c'est ton humilité. Vous n'avez jamais, jamais, cherché à être sous les feux de la rampe et vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que je vous oublie si souvent ou que je vive comme si vous n'existiez pas, mais vous êtes si discret ! Je comprends qu'en bon agent secret, ton travail consiste justement à ne pas te trahir, et c'est pour cela que je confirme que tu es si bon dans ce que tu fais : tu ne laisses pas de traces ! Et vous le faites bien parce que sinon, vous mettriez sur la sellette ma liberté de choisir de croire ou de ne pas croire.

Après chacune de tes actions, j'ai toujours pu les mettre sur le compte de la chance, du hasard ou même de ma valeur personnelle, et combien d'autres fois tu as agi sans que je sois conscient des dangers !

Parfois, vous vous présentez sous la forme d'une autre personne : par l'intermédiaire d'un ami, de ma femme ou même d'un inconnu. C'est ainsi que j'ai pu faire votre connaissance à plusieurs reprises. Vous m'expliquerez lorsque nous nous rencontrerons face à face comment vous procédez, mais je suis sûr que vous êtes d'accord entre vous, n'est-ce pas ? Vous allez dire à l'un de vos compagnons : "hé, dis à ton humain de dire au mien telle ou telle chose". Et voilà l'humain qui, tout à coup, a une idée sans savoir pourquoi, la lance, et vous êtes stupéfaits parce que c'est exactement ce que vous aviez besoin d'entendre ce jour-là.

Comme je suis une personne rationnelle, je peux toujours mettre cela sur le compte de la qualité humaine, intellectuelle ou spirituelle de ceux qui ont été si souvent des anges pour moi, mais ce n'est pas aussi clair pour moi quand j'ai été celui que vous avez utilisé pour donner des messages à d'autres. Souvent, des personnes m'ont rappelé des paroles que j'avais prononcées et qui les avaient aidées, alors que je n'avais pas conscience de les avoir prononcées, du moins dans le sens où l'autre personne les avait interprétées. D'où venait cette pensée ? Qui l'avait induite ? Pour moi, c'est clair. Le Saint-Esprit vous a pris comme garçons de course. Vos inspirations ne sont pas si surprenantes, car elles ressemblent beaucoup à ces autres "suggestions à l'oreille" que votre compagnon déchu insiste pour nous faire, et qui semblent toujours pleines de lumière. Celui qui n'est pas formé spirituellement ne les reconnaît pas, mais quand on est tombé plusieurs fois dans leur piège, on ne doute plus de leur existence et on s'efforce d'être toujours vigilant.

On voit que le méchant, arrogant et vaniteux, ne se soucie pas tellement d'effacer ses traces et, bien qu'il veuille passer inaperçu, il ne peut en réalité pas éviter de laisser sa marque. En fin de compte, grâce à lui, je crois davantage en toi.

Certains qui me liront penseront que je suis puéril, que je dédie cette lettre à mon ami imaginaire, que je crois en des êtres invisibles qui montent et descendent du ciel... Qu'ils pensent ce qu'ils veulent. Je ne crois qu'en ce que je vois de mes propres yeux, qui ne sont pas seulement ceux de mon visage, mais aussi ceux qui me permettent de connaître cette autre réalité transcendante que tous les hommes et toutes les femmes de l'histoire ont été et sont capables de découvrir par eux-mêmes.

Ce qui est puéril, c'est de se réfugier dans les cinq sens et de nier toute autre forme de connaissance de peur de ne pas pouvoir la maîtriser. Lorsque le sujet est abordé, je me souviens toujours de cette phrase courageuse de l'écrivain scientifique Eduard Punset qui disait que "l'intuition est une source de connaissance aussi valable que la raison". Cela ne m'étonnerait pas, car cela m'aide beaucoup de la répéter.

Il y a certainement tant de réalités quotidiennes dans lesquelles l'intuition nous guide mieux que la raison ! Il y a tant de schémas et de signes qui passent inaperçus à l'œil nu ! Il faut de la sensibilité et du détachement par rapport au matériel, mais celui qui est capable de les lire découvre que le vrai bien, la vraie beauté ou la vraie vérité - braies mises à part - ne se trouvent pas là où tout le monde regarde, là où tout le monde touche, là où tout le monde sent, mais dans des endroits moins communs.

Eh bien, je te sens, cher ange, et je remercie Dieu d'avoir fait de toi mon compagnon sur le chemin de la vie, d'être cette ombre inséparable, cette porte étroite toujours ouverte sur la transcendance. Pardonne-moi de te donner tant de travail avec mes tentatives continuelles de quitter la route du ciel. Attache-moi brièvement, tu sais qu'on ne peut pas me faire confiance.

Et un dernier souhait : dites à votre compagnon, au compagnon de ce lecteur qui me lit en ce moment, qu'il puisse ressentir aujourd'hui la joie d'être accompagné, soigné et consolé. Et suggérez-lui de ne pas la garder pour lui, mais de la partager avec tous ceux qu'il aime, car c'est aujourd'hui une grande fête au ciel et sur la terre !

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

Culture

Le 2 octobre 1928. L'événement fondateur de l'Opus Dei

L'historien José Luis González Gullón raconte les événements qui se sont déroulés le jour de la fondation de l'Opus Dei. Il ajoute quelques considérations sur la signification de cet événement, selon les souvenirs oraux et écrits de saint Josémaria.

José Luiz González Gullón-2 octobre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

L'article qui suit, à caractère historique, se limite aux événements du 2 octobre 1928. Il ne reflète donc pas la richesse théologique et juridique de cet événement, ni l'ampleur de l'esprit fondateur de l'Opus Dei, qui s'est achevé le 26 juin 1975, date du décès de saint Josémaria.

Arrivée à Madrid

Originaire du diocèse de Saragosse, José María Escrivá arrive à Madrid en avril 1927 pour terminer sa thèse de doctorat en droit. C'est un jeune prêtre de vingt-cinq ans qui ressent dans son âme le malaise que Dieu lui demande quelque chose pour le bien de l'Église, mais il ne sait pas de quoi il s'agit.

Pendant une décennie, il a dit, barruntaba une volonté divine. Et comme elle lui était cachée, il a prié pour que la lumière vienne.

La lumière fondatrice de l'Opus Dei

Le 30 septembre 1928, Escriva se rend au couvent des Vincentiens, situé à l'époque dans la banlieue nord de Madrid, pour y faire une retraite avec six autres prêtres. Le mardi 2 octobre, après avoir célébré la messe et assisté à une conférence, il se retire dans sa chambre et lit des papiers dans lesquels il a noté des idées et des événements qu'il considère comme des inspirations de Dieu.

En compilant "avec une certaine unité les notes détachées que j'avais prises jusqu'alors" (Notes intimes -A partir de maintenant AI(n° 306), soudain, dit-il, "Jésus a voulu qu'ils commencent à donner". forme de béton à son travail" (AIN° 331). Escrivá "réalisé du beau et lourd fardeau que le Seigneur, dans son inexplicable bonté, leur avait mis sur le dos" (AI306). Plus tard, il dira avoir reçu une grâce de caractère surnaturel, une "illumination". sur l'ensemble du travail" (AI306), une "idée générale claire de ma mission" (AIN° 179) qui a ouvert un immense panorama apostolique.

Excité parce qu'il venait de voir "la volonté de Dieu" (AIN° 978b) pour lequel il avait tant prié, il s'agenouilla et rendit grâce. Il entendit alors le son "des cloches de la paroisse de Notre-Dame des Anges" (AI306), qui appelait les fidèles à la messe le jour de la fête des Custodes ; plus tard, il considéra cet événement comme un signe de l'intercession de Sainte Marie et des anges au moment même de la fondation.

opus dei
Image ancienne du couvent des Vincentiens et de la basilique de la Médaille Miraculeuse dans la rue García de Paredes à Madrid.

Un esprit et une institution

Il en va de même pour le récit d'Escriva lui-même, le seul témoin des événements qui se sont déroulés au moment de la fondation de l'Institut. Opus Dei.

Le fondateur n'a pas expliqué ou écrit le contenu de ce qu'il a vu - il utilisera toujours le verbe voir- ce jour-là. Tout indique qu'il n'a pas voulu enfermer une grande lumière surnaturelle dans un seul texte. En effet, il n'y a pratiquement pas d'écrits avant mars 1930, comme s'il voulait garder pour lui ce qui s'était passé depuis la fondation (2 octobre 1928) jusqu'au moment où il a compris qu'il y aurait des femmes dans l'Institut. Opus Dei (14 février 1930). L'auditeur doit donc croire José María Escriva lorsqu'il affirme avoir reçu un message divin.

Or, Escriva s'est référé à la lumière fondatrice jusqu'à la fin de ses jours. Sa vie, sa prédication et ses écrits offrent quelques indices sur ce qui s'est passé. Concrètement - et c'est aussi le cas pour d'autres institutions charismatiques de l'Église - dans cette irradiation, nous trouvons deux dimensions entrelacées : un esprit et une institution.

Un message chrétien

Le 2 octobre 1928, José María Escrivá a senti qu'il avait reçu un message divin. Il a compris qu'il avait reçu une grâce, une force divine, une lumière de l'Esprit Saint. Il ne s'agissait pas d'un concept forgé au terme d'un processus de réflexion intellectuelle ou d'une brillante inspiration issue des enseignements du Magistère, des Pères de l'Église et des auteurs spirituels, classiques et contemporains. C'était un esprit qui lui paraissait universel, destiné à tous les lieux, à toutes les époques et à toutes les cultures.

Le cœur du charisme réside dans le laïcité Le message est le suivant : être uni à Jésus-Christ et le faire connaître partout où l'on travaille et où l'on réside. Selon ses propres termes, des années plus tard, il devait "promouvoir parmi les personnes de toutes les classes de la société le désir de la perfection chrétienne au milieu du monde", "en participant aux tâches humaines les plus diverses" (ConversationsNo. 24 et No. 61).

Le rôle central des laïcs

À l'époque, l'Église présentait la sainteté comme quelque chose de possible pour tous, y compris dans la sphère séculière. Mais le désir d'être saint était généralement considéré comme un appel à l'état religieux. La littérature spirituelle parlait des degrés de sainteté que l'on pouvait atteindre sur terre et qui, au plus haut niveau, était atteint dans la vie consacrée.

Ainsi, l'existence d'un peu moins d'un pour cent des membres de l'Église - les consacrés - était présentée comme la meilleure ou la plus parfaite façon d'aller à Dieu. Il suffisait d'entrer dans une église catholique pour voir autant de statues de saints et de saintes consacrés, quelques prêtres séculiers et aucune statue de laïcs.

L'esprit qu'Escriva avait reçu était dirigé vers la séculaire qui, dans l'Église, sont les laïcs et les prêtres séculiers, dont la majorité sont diocésains. Je disais que ces 99 % de chrétiens ordinaires sont appelés par Dieu à découvrir dans les réalités humaines et temporelles le chemin qui mène à la plénitude chrétienne, à l'identification avec Jésus-Christ.

opus dei femmes
Escriva avec des femmes de l'Opus Dei en 1971

Une famille dans l'Église

En plus du don, le charisme s'est manifesté dans les yeux de José María Escrivá comme une mission et une tâche. Dieu l'a appelé à proclamer la sainteté à tous les hommes, à expliquer que l'identification avec le Christ est possible dans son propre état de vie.

Il considère que la transmission de ce message se fera dans et à partir d'une communauté chrétienne ; en effet, il n'envisage pas de le diffuser à travers un livre ou les médias de l'époque, comme la radio ou la presse. Elle se fera par des personnes incorporées dans une famille chrétienne par un appel de Dieu - une vocation divine spécifique - un discernement individuel et l'acceptation de ceux qui guideront l'institution.

Ceux qui feraient partie de cette famille spirituelle vivraient personnellement le charisme - ils le feraient leur, ils le feraient leur. incarnerIls le partagent ensuite avec les autres membres de l'institution et, troisièmement, ils l'irradient vers les personnes qu'ils connaissent et vers la société dans son ensemble.

De plus, en ce jour de fondation, il pensait que, si le message était destiné à tous les laïcs de l'Église, l'institution ne compterait que des membres masculins, les laïcs et des prêtres diocésains.

Poursuite du développement

Après le 2 octobre 1928, Escriva cherche une institution ecclésiale ayant le charisme qu'il a reçu, car il ne veut pas être le fondateur de quelque chose de nouveau. Après s'être renseigné auprès de diverses unions pieuses, ordres tertiaires et associations en Espagne, aux États-Unis, en France, en Hollande, en Hongrie, en Italie et en Pologne, il conclut qu'aucune n'a un esprit égal au sien.

Les mois passent et le 14 février 1930, elle comprend que Dieu lui demande qu'il y ait aussi des femmes dans l'institution et, en même temps, qu'il l'appelle à commencer un nouveau chemin de sainteté et d'apostolat dans l'Église.

José María Escrivá savait que la lumière fondatrice originale était le noyau d'un enseignement ouvert à un développement ultérieur, ce qui allait traverser l'arc de sa vie. Par exemple, en 1931, il reçut deux importantes lumières fondatrices qui étayaient la lumière originelle.

Place Saint-Pierre lors de la béatification du fondateur de l'Opus Dei

Le travail comme moyen de sanctification

Le 7 août, il a acquis une nouvelle compréhension des paroles de Jésus-Christ "quand je serai élevé sur la terre, j'attirerai tous les hommes à moi" (Jn 12, 32) : le chrétien met le Christ au cœur des activités qu'il exerce dans le monde. Ainsi, le travail professionnel a été considéré comme la matière à sanctifier par les individus et l'instrument avec lequel ils se sanctifient et sanctifient les autres.

Puis, le 16 octobre, alors qu'il se trouve dans un tramway, il ressent soudain "l'action du Seigneur, qui fait germer dans mon cœur et sur mes lèvres cette tendre invocation, avec la force d'une impérieuse nécessité" : Abba! Pater(Lettre 29, n° 60) ; depuis lors, il a souligné que le fondement de l'esprit de l'Opus Dei est un sens profond de l'esprit de l'Église. filiation divine.

Dès sa fondation, Escrivá a diffusé avec force le message de l'union avec Jésus-Christ dans la place de chacun dans la société ; la réalité, inconnue de beaucoup, que "ces crises mondiales sont des crises de saints", que Dieu "est comme un Père aimant - il aime chacun de nous plus que toutes les mères du monde ne peuvent aimer leurs enfants - en nous aidant, en nous inspirant, en nous bénissant... et en nous pardonnant" (CaminoN° 301 et 267).

L'auteurJosé Luiz González Gullón

Historien

Vatican

Le pape demande aux catholiques de prier pour le synode

Le pape François demande à tous les catholiques du monde entier de prier tout particulièrement pour le Synode de la synodalité au cours de ce mois d'octobre.

Paloma López Campos-1er octobre 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Dans la intention La lettre d'octobre du Pape François se concentre sur le Synode sur la synodalité. Le Saint-Père demande aux catholiques de prier ce mois-ci "pour l'Église, afin qu'elle adopte l'écoute et le dialogue comme mode de vie à tous les niveaux, en se laissant guider par l'Esprit Saint jusqu'aux périphéries du monde".

Cette intention s'inscrit dans le cadre de l'Assemblée générale de l'Union européenne. Évêques et la Journée mondiale des missions. Tout au long de ce "parcours ecclésial", si présent en ce mois d'octobre, le pape rappelle que l'Église est en mission, dont le centre, souligne François, "est d'aller vers tous, de chercher tous, d'accueillir tous, d'impliquer tous, sans exclure personne".

Ce message rappelle la célèbre phrase du Pape lors des dernières JMJ de Lisbonne : "Dans l'Église, il y a de la place pour tout le monde". C'est dans cet esprit que peut se réaliser "la réponse au commandement de Jésus de proclamer l'Évangile".

Dans son message, le Saint-Père n'oublie pas celui qu'il souhaite être le grand protagoniste de ce Synode : l'Esprit Saint. Il "nous aide à accomplir l'apostolat de l'écoute, c'est-à-dire à écouter avec les oreilles de Dieu pour pouvoir parler avec la parole de Dieu".

La vidéo complète de l'intention du pape François pour ce mois d'octobre est disponible ci-dessous :

Vatican

Le pape annonce une exhortation apostolique sur sainte Thérèse de l'Enfant Jésus

François publiera une Exhortation sur Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus le 15 octobre, a-t-il annoncé à l'Angélus dimanche, au début du mois du rosaire et des missions. Il a également demandé des prières pour le Synode, appelé au dialogue avec l'Azerbaïdjan et l'Arménie, et continué à prier pour l'Ukraine. Auparavant, le pape avait encouragé les gens à être des "chrétiens sincères". 

Francisco Otamendi-1er octobre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le Pape a déclaré dans le Angelus de ce dimanche que Sainte Thérèse de l'Enfant Jésus   (Alençon, 1873-Lisieux 1897France), dont la fête est célébrée aujourd'hui 1er octobre, "est la sainte de la confiance en nous", et qu'"une exhortation apostolique sur son message sera publiée le 15 octobre. Prions Sainte ThérèseIl a encouragé les fidèles à prier la Sainte Mère et la Vierge pour qu'elles nous aident à avoir confiance et à travailler pour la mission".

Parallèlement à la nouvelle de l saintLe Saint-Père a tenu à rappeler qu'"aujourd'hui commence le mois d'octobre, le mois du Rosaire et des missions. J'exhorte tout le monde à faire l'expérience de la beauté de la prière du Rosaire, en contemplant avec Marie les mystères du Christ et en demandant son intercession pour les besoins de l'Église et du monde.

En même temps, en rappelant la figure du jeune saint français, patron des missions, le Pontife romain nous a encouragés à prier pour "l'évangélisation des peuples" et "pour le Synode des évêques", qui tient ce mois-ci sa première Assemblée sur "la synodalité de l'Église". 

Prière pour le Caucase et l'Ukraine

Le Pape a également prié, comme il le fait habituellement, "pour la paix dans l'Ukraine tourmentée et dans toutes les terres blessées par la guerre". Et suite à "la situation dramatique des personnes déplacées dans le Haut-Karabagh" dans le Caucase, il a renouvelé son "appel au dialogue entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, en espérant que les discussions entre les parties, avec le soutien de la communauté internationale, aboutissent à un accord durable qui mette fin à la crise humanitaire" en cours.

"Apprenons des enfants

Le Successeur de Pierre est sorti de la fenêtre d'étude du Palais apostolique accompagné de cinq enfants représentant les cinq continents, pour annoncer que "le 6 novembre, dans la salle Paul VI, je rencontrerai des enfants du monde entier", a-t-il déclaré. 

L'événement est parrainé par le Dicastère pour la culture et l'éducation et aura pour thème "Apprenons des enfants". Il s'agit d'une rencontre pour exprimer le rêve de chacun de "revenir à des sentiments purs comme ceux des enfants, parce que celui qui est comme un enfant appartient au Royaume de Dieu". Les enfants nous enseignent la propreté des relations, l'accueil spontané de ceux qui sont étrangers", a déclaré le pape.

"Pécheurs oui, corrompus non".

Avant de réciter la prière mariale de l'Angélus, le Saint-Père a commenté le texte de l'Évangile de l'Angélus. Dimanche XXVI du temps ordinaire. C'est celui des "deux fils à qui leur père demande d'aller travailler à la vigne (cf. Mt 21, 28-32). Le premier répond immédiatement "oui", mais n'y va pas. Le second, au contraire, s'y oppose d'abord, puis réfléchit et s'en va".

Le problème d'un homme qui se comporte de la sorte, a souligné le pape en se référant au premier des fils, est "qu'il n'est pas seulement pécheur, mais aussi corrompu, parce qu'il ment sans problème pour couvrir et camoufler sa désobéissance, sans accepter aucun dialogue, ni aucune confrontation honnête".

Le deuxième fils, celui qui dit "non" mais qui s'en va, "est par contre sincère. Il n'est pas parfait, mais il est sincère", a ajouté Francisco. Certes, nous aurions aimé qu'il dise "oui" tout de suite. Il n'est pas comme ça, mais au moins il est franc et d'une certaine manière courageux dans ses réticences. Ensuite, avec cette honnêteté de base, il finit par se mettre en discussion, par comprendre qu'il s'est trompé et par revenir sur ses pas".

"Chrétiens sincères".

"On peut dire qu'il est pécheur, mais pas corrompu. Et pour le pécheur, il y a toujours un espoir de rédemption ; pour le corrompu, en revanche, c'est beaucoup plus difficile. En effet, ses faux "oui", apparemment élégants mais hypocrites, et ses fictions devenues habitudes sont comme un épais "mur de caoutchouc", derrière lequel il s'abrite de la voix de la conscience".

Le successeur de Pierre a ensuite posé à haute voix quelques questions pour l'examen et a prié pour que "Marie, miroir de la sainteté, nous aide à être des chrétiens sincères".

L'auteurFrancisco Otamendi

Vatican

François prie pour le "silence fait prière" lors de la veillée œcuménique pré-synodale

À la veille de l'Assemblée synodale qui débute le 4 octobre, le Saint-Père a appelé hier à un "silence fait de prière" lors d'une réunion œcuménique sur la place Saint-Pierre, à laquelle ont participé, entre autres chefs religieux, Bartholomée Ier, patriarche œcuménique de Constantinople, et l'archevêque Justin Welby, primat de l'Église anglicane.

Francisco Otamendi-1er octobre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Le chef de l'Église catholique, le pape François, a présidé hier soir à Rome la rencontre œcuménique "Ensemble", à la veille de la 16e assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, qui se tiendra du 4 au 29 octobre 2023 sur le thème "Pour une Église synodale : communion, partage et mission".

La réflexion du pape s'est concentrée sur "l'importance du silence dans la vie du croyant, dans la vie de l'Église et dans le chemin de l'unité des chrétiens", quelques heures avant que les participants au synode n'entament une retraite spirituelle de trois jours, jusqu'au 3 octobre.

C'est ainsi que le Pape a commencé son homélie. "Ensemble. "Ensemble. Comme la communauté chrétienne primitive le jour de la Pentecôte. Comme un seul troupeau, aimé et rassemblé par un seul berger, Jésus. Comme la grande foule de l'Apocalypse, nous sommes ici, frères et sœurs "de toute nation, tribu, peuple et langue" (Ap 7,9), venant de communautés et de pays différents, filles et fils du même Père, animés par l'Esprit reçu au baptême, appelés à la même espérance (Ep 4,4-5)".

"Dans un monde plein de bruit, a souligné le Saint-Père, nous ne sommes plus habitués au silence et nous le trouvons parfois difficile à supporter, parce qu'il nous confronte à Dieu et à nous-mêmes. Il est pourtant le fondement de la parole et de la vie. 

"Le silence est important.

En effet, "comme la grande foule de l'Apocalypse, nous prions en silence, à l'écoute d'un "grand silence" (cf. Ap 8,1). Et le silence est importante, elle est puissante : elle peut exprimer la douleur indicible face au malheur, mais aussi, dans les moments de joie, une joie qui transcende les mots".

Le Successeur de Pierre a remercié tout le monde pour sa présence, " merci à la communauté de Taizé pour cette initiative. Je salue avec beaucoup d'affection les chefs des Églises, les responsables et les délégations des différentes traditions chrétiennes, et je vous salue tous, en particulier les jeunes : merci ! 

"Merci d'être venus prier pour nous et avec nous à Rome, avant l'Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, à la veille des Exercices spirituels qui la précèdent. "Syn-odos" : marchons ensemble, non seulement les catholiques, mais tous les chrétiens, tout le peuple des baptisés, tout le peuple de Dieu, car "seul le tout peut être l'unité de tous" (J.A. Möhler).

Dieu parle en "chuchotant".

Sur le silence dans la vie du croyant, le Pape a rappelé, entre autres, qu'il "est au début et à la fin de l'existence terrestre du Christ. Le Verbe, la Parole du Père, s'est fait "silence" dans la crèche et sur la croix, dans la nuit de la Nativité et dans la nuit de Pâques. Ce soir, nous, chrétiens, sommes restés silencieux devant le crucifix de Saint-Damien, comme des disciples écoutant devant la croix, qui est le siège du Maître. Ce n'était pas un silence vide, mais un moment plein d'attente et de disponibilité".

"La vérité - a ajouté le Saint-Père - n'a pas besoin de cris violents pour atteindre le cœur des hommes. Dieu n'aime pas les proclamations et les clameurs, le bavardage et le vacarme : Dieu préfère, comme il l'a fait avec Elie, parler dans le "murmure d'une brise légère" (1 Rois 19, 12), dans un "fil sonore de silence". Nous aussi, comme Abraham, comme Élie, comme Marie, nous avons besoin de nous libérer de tant de bruits pour entendre sa voix. Car ce n'est que dans notre silence que sa Parole résonne".

Dans la vie de l'Église, "l'écoute de l'Esprit".

Deuxièmement, le silence est essentiel dans la vie de l'Église, a poursuivi le pontife romain. "Les Actes des Apôtres racontent qu'après le discours de Pierre au Concile de Jérusalem, "toute l'assemblée se taisait" (Ac 15,12), se préparant à accueillir le témoignage de Paul et Barnabé sur les signes et les prodiges que Dieu avait accomplis parmi les nations.

"Et cela nous rappelle que le silence, dans la communauté ecclésiale, rend possible la communication fraternelle, dans laquelle l'Esprit Saint harmonise les points de vue, parce qu'il est harmonie", a poursuivi le Pape. Être synodal signifie s'accueillir ainsi, en sachant que nous avons tous quelque chose à témoigner et à apprendre, en écoutant ensemble l'"Esprit de vérité" (Jn 14,17) pour savoir ce qu'il "dit aux Églises" (Ap 2,7).

Enfin, " c'est précisément le silence qui permet le discernement, à travers l'écoute attentive des "gémissements ineffables" (Rm 8, 26) de l'Esprit qui résonnent, souvent cachés, dans le Peuple de Dieu. Demandons donc à l'Esprit le don de l'écoute pour les participants au Synode " (Discours à l'occasion de la Veillée de prière préparatoire au Synode sur la famille, 4 octobre 2014).

Pour l'unité des chrétiens

Troisièmement, François a souligné que "le silence est essentiel sur le chemin de l'unité des chrétiens. Il est en effet fondamental pour la prière, qui est le point de départ de l'œcuménisme et sans laquelle il est stérile.

"Jésus a prié pour que ses disciples "soient un" (Jn 17,21). Le silence fait prière nous permet d'accueillir le don de l'unité "comme le Christ le veut", "par les moyens qu'il veut" (P. Couturier), et non comme le fruit autonome de nos propres efforts et selon des critères purement humains".

L'unité des chrétiens "croît en silence devant la croix, comme la croix, comme les semences que nous recevrons et qui représentent les différents dons accordés par l'Esprit Saint aux diverses traditions : c'est à nous de les semer, avec la certitude que seul Dieu les fait croître (cf. 1 Co 3,6)", a ajouté le Saint-Père.

"Adorer ensemble en silence".

C'est pourquoi, a encouragé François à la fin de son discours, "nous demandons, dans la prière réapprendre à faire silence : écouter la voix du Père, l'appel de Jésus et le gémissement de l'Esprit. Nous demandons que le Synode soit un "kairos" de fraternité, un lieu où l'Esprit Saint purifie l'Église des bavardages, des idéologies et des polarisations". 

"Alors que nous nous dirigeons vers l'important anniversaire du grand Concile de Nicée, a conclu le Pape, prions pour que nous sachions adorer ensemble et en silence, comme les Mages, le mystère du Dieu fait homme, avec la certitude que plus nous serons proches du Christ, plus nous serons unis les uns aux autres. Et comme les Mages d'Orient ont été conduits à Bethléem par une étoile, que la lumière céleste nous guide vers notre unique Seigneur et vers l'unité pour laquelle il a prié. Frères et sœurs, mettons-nous en route ensemble, désireux de le rencontrer, de l'adorer et de l'annoncer "pour que le monde croie" (Jn 17,21).

Prière de clôture par les responsables d'église présents

(Vigile œcuménique "Ensemble")

"Dieu notre Père, nous te remercions pour tous tes dons, en particulier pour le don du

Admirons ta création, prenons-en soin et marchons ensemble.

en tant que frères et sœurs dans la paix !

Jésus, le Christ, nous te remercions d'avoir donné ta vie jusqu'à la croix. Pour ton

Résurrection, tu es une source de vie abondante. Puissions-nous t'accueillir et te suivre dans la vie.

au service des autres !

Esprit Saint, Souffle de la Pentecôte, tu nous envoies proclamer le Christ et faire en sorte qu'il ne reste plus qu'un seul homme.

accueillir dans nos communautés ceux qui ne le connaissent pas encore. Descendez, descendez

Nous prions pour les participants au Synode et pour toutes les personnes présentes,

en les remplissant de ta sagesse et de ton courage pour qu'ils soient les serviteurs de la communion et de l'Église.

Témoins audacieux de ton pardon dans le monde d'aujourd'hui.

Assemblée : Amen !

Avant les paroles du Pape, plusieurs jeunes de différents continents ont parlé de leur expérience du voyage synodal : Emile du Liban, Agata d'Indonésie et Tilen de Slovénie, entre autres.

L'auteurFrancisco Otamendi

Écologie intégrale

Intelligence artificielle et communication : savoir accompagner le changement

L'aspect le plus important de l'intérêt de l'Église pour l'intelligence artificielle concerne plutôt l'objet du prochain message, centré sur le "pleinement humain" qui est attendu de toute mission de communication.

Giovanni Tridente-1er octobre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Quel est le rapport entre la communication et l'intelligence artificielle ? Ou plutôt, qu'est-ce qui a poussé le pape François à vouloir consacrer l'année 2010 à l'intelligence artificielle ? Message pour la prochaine journée mondiale de la communicationLa conférence, qui se tiendra le 12 mai 2024, portera sur l'IA dans ses implications communicationnelles ? Ce n'est pas un hasard si le thème est "Intelligence artificielle et sagesse du cœur : pour une communication pleinement humaine".

Ce choix s'explique sans doute par le fait qu'il s'agit d'un sujet d'actualité qui, s'il n'est pas tout jeune sur la scène publique et civile, n'a cessé de gagner du terrain dans l'opinion publique au moins depuis l'année dernière. Et la communication se nourrit incontestablement de l'actualité.

Il y a ensuite l'élément contingent, c'est-à-dire les applications de l'IA au monde de la communication : pensons par exemple à l'utilisation d'algorithmes dans les réseaux sociaux, à la rapidité de transmission des informations, à la possibilité de "construire" des sources d'information et, par conséquent, de communication.

Des aspects certes incontournables, mais qui ne réduisent en rien à cette seule portée la grande révolution technologique de ces dernières décennies. En effet, l'intelligence artificielle est appliquée dans un grand nombre de domaines, de la santé aux transports, de l'agriculture à l'industrie lourde, dont nous n'avons souvent pas conscience alors qu'ils ont des conséquences concrètes sur notre vie, notamment dans le domaine des technologies de l'information.

Rendre la communication humaine

Ainsi, l'aspect le plus important de l'intérêt de l'Église pour l'intelligence artificielle concerne plutôt le point central du message suivant, centré sur le "pleinement humain" attendu de toute mission de communication : un service de bien aux personnes et non un obstacle à leur vie ou à l'exercice libre et conscient de la vie en communauté. Une vertu concrète est ajoutée : la "sagesse du cœur".

C'est donc à cela que le monde de la communication est appelé face à l'irrésistible révolution technologique de notre temps : contribuer à l'expliquer, à la contextualiser et à l'accompagner avec sagesse.

Et ce faisant, reconnaître que chaque nouvelle opportunité offerte par la technologie doit toujours être orientée vers le bien de l'individu, de l'être humain, qui seul a un cœur, une âme si l'on veut. Et il est le seul à pouvoir poser les bonnes questions à ceux qui l'entourent. Y compris les machines sophistiquées qui, aujourd'hui, peuvent lui permettre d'accroître tous ses avantages pour le mieux.

Bien sûr, il y a les défis, les risques, les malentendus, les spéculations... mais que serait notre vie si nous n'avions pas la possibilité de mettre à profit toutes ces choses qui mettent notre cœur à rude épreuve et nous rendent souvent moins qu'humains.

Accueillons donc cet appel à habiter le monde de l'intelligence artificielle en général, et celui de la communication en particulier, en mettant en lumière les grandes idées de l'ingéniosité humaine, fruit de l'étincelle que Dieu a placée en chacun de nous.

Évangélisation

La joie de la confession

Ceux qui vivent de l'amour miséricordieux de Dieu et se confessent sont prêts à répondre à l'appel du Seigneur.

Jennifer Elizabeth Terranova-1er octobre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Qui aurait pensé qu'une "fête de la pitié" de quatre mois était l'invitation de Dieu à le rencontrer pour une confession hebdomadaire ?

Notre Sauveur m'a appelé au confessionnal au milieu de mes lamentations : je suis maintenant un drogué !

Les derniers mois et les dernières années ont été difficiles à tous points de vue. J'avais l'impression d'être attaquée, et plus j'essayais de rester ferme dans ma foi et de prendre le dessus sur la morale quand il se passait quelque chose de mal, plus les choses s'aggravaient. Cela me semblait injuste.

J'ai donc fait ce que font la plupart des catholiques. J'ai prié davantage et supplié Dieu d'avoir pitié de mon pauvre cœur brisé. Qu'a-t-il fait ? Il n'a rien fait. C'est du moins ce que je pensais.

Personne n'est jamais préparé lorsqu'une tragédie survient, mais avec la grâce de Dieu, nous parvenons à aller de l'avant. Cependant, lorsqu'un autre décès survient immédiatement après, et que des problèmes financiers surgissent, il est facile de se sentir visé, et c'est alors que commence la "fête de la pitié".

En tant que personne qui assiste à la messe tous les jours et qui fait du bénévolat dans deux églises, je profite souvent de certains "avantages" religieux, si l'on peut dire. Pendant cette période particulière, j'ai demandé des conseils spirituels aux prêtres et j'ai demandé à chacun d'eux des bénédictions hebdomadaires. Bien que tout cela ait apporté un répit à la souffrance, il semblait que l'ennemi faisait des heures supplémentaires, et il était clair que le désespoir et la dépression s'étaient emparés du cœur de cette jeune fille heureuse.

À ce moment-là, je me suis mise en colère contre Dieu et j'ai pensé que, parce que je suis une catholique honnête, gentille et pieuse, il devait y avoir une faille dans le système de Dieu. "J'ai justifié ma colère auprès de Lui, me rappelant même à moi-même et à Dieu pourquoi j'avais "raison". Après tout, les innombrables fois où j'ai négligé l'employé de l'Église qui était impoli et antagoniste avec moi alors que je ne faisais qu'aider, la trahison, les pertes inattendues, et ceci et cela. Je me suis demandé : pourquoi moi, Seigneur ? Pas une autre fois, pas une autre porte fermée ! J'essaie d'être le meilleur disciple, et voilà ma récompense. Mais je ne me rendais pas compte que la douleur et les "échecs" étaient un piège : une invitation au beau sacrement de la pénitence.

Je m'étais toujours confessée régulièrement, mais au milieu de mes luttes pour comprendre la volonté de Dieu, je m'étais rendue coupable de ma colère contre "celui que mon âme aime".

J'ai donc fait ce que la plupart des catholiques font lorsqu'ils se sentent coupables : je me suis confessé, puis j'y suis allé la semaine suivante, puis la semaine suivante... et encore. J'y suis allé quatre semaines de suite. J'étais devenu dépendant de son pardon. Chaque semaine, j'aspirais à la réconciliation. Chaque lundi, après la messe, j'attendais anxieusement dans la file d'attente que Jésus me pardonne à nouveau. Et il l'a fait, sans poser de questions. Mon esprit était nouveau, ma paix rétablie. C'est comme aller dans un spa spirituel, mais c'est mieux !

Le site Catéchisme de l'Église catholique (CEC, 1422-24) propose une explication du sacrement de pénitence, également appelé sacrement de la réconciliation, et de la conversion à l'article 4 : "Ceux qui s'approchent du sacrement de pénitence obtiennent de la miséricorde de Dieu le pardon de l'offense commise contre lui et, en même temps, sont réconciliés avec l'Église, qu'ils ont blessée par leurs péchés et qui, par la charité, l'exemple et la prière, travaille à leur conversion".

Il est appelé sacrement de la pénitence parce qu'il consacre les étapes personnelles et ecclésiales de la conversion, de la pénitence et de la satisfaction du pécheur chrétien.

Il est appelé sacrement de la réconciliation parce qu'il transmet au pécheur l'amour réconciliateur de Dieu : "Réconciliez-vous avec Dieu". Celui qui vit de l'amour miséricordieux de Dieu est prêt à répondre à l'appel du Seigneur : "Va, réconcilie-toi d'abord avec ton frère".

Il est appelé sacrement de la conversion parce qu'il rend sacramentellement présent l'appel de Jésus à la conversion, premier pas vers le retour au Père dont on s'est détourné par le péché.

Que nous appelions cette belle bénédiction Confession ou Réconciliation, n'oublions pas d'accorder la même grâce aux autres. Après tout, Jésus-Christ a pardonné à saint Pierre qui l'avait renié trois fois. Saint Pierre a été rempli de larmes et de rédemption après la résurrection du Seigneur. Ces larmes sont celles de la joie, de l'espérance et du pardon ; la paix que nous recevons de la rédemption vient de Lui, et non du monde.

Nous sommes tous invités par le Christ au confessionnal, mais que se passe-t-il si nous considérons ce beau sacrement comme obligatoire et festif ? Les ramifications sont fantastiques. Si nous acceptons la bénédiction, laissons Dieu restaurer la rupture que nous ressentons et expions nos péchés, chaque semaine ou chaque mois, notre vie sera transformée et convertie.

Beaucoup d'entre nous font de l'exercice tous les jours et n'imagineraient pas manquer leurs séances d'haltérophilie au cours d'aérobic. Nous devons transpirer pour éliminer les toxines et développer nos muscles, ce qui est intelligent. Cependant, la confession est le seul remède pour purifier nos âmes et nous aider à nous élever sur notre chemin spirituel. Si nous considérons la pénitence comme une invitation de Dieu à le rencontrer d'une manière spéciale et si nous savons que nous en sortirons avec un esprit, un corps et une âme plus forts, nous courrons nous confesser à nos prêtres, même s'il s'agit de choses mineures. La conséquence est que nous prendrions la communion avec un plus grand respect car, sans ce sacrement, nous ne pouvons pas recevoir le corps et le sang de notre Seigneur.

Nous vivons dans une société qui encourage les thérapies et les jus de fruits. Bien que j'apprécie les bienfaits d'une alimentation saine, je ne souscris pas à la thérapie. Je n'ignore pas sa valeur pour de nombreuses personnes, mais je crois que les catholiques doivent se rappeler de laisser Jésus être notre médicament et notre thérapeute.

Notre cher Padre Pio passait des heures à écouter des confessions, et il avait une formule simple mais efficace qu'il prescrivait :

  1. Se confesser autant que possible.
  2. Présence Masse.
  3.  Être dévoué à notre Sainte Mère.

Marion, qui est paroissienne de l'église Our Saviour à Manhattan (New York) et assiste à la messe tous les jours, a déclaré à propos du sacrement de pénitence : "J'aime me confesser parce que j'aime parler aux prêtres, et j'aime leur dire ce que je fais... et je le répète [le péché] encore et encore, mais c'est la vie, et personne n'est parfait. Et cela me donne le sentiment d'être plus proche de Dieu".

Même les prêtres ont leur propre expérience du sacrement. Le père Ali, prêtre catholique nigérian, missionnaire oblat de Marie Immaculée (OMI), a partagé ses réflexions avec Omnes :

"La confession a été un combat pour moi pendant de nombreuses années. Bien que je sache que l'Église attend de moi que je confesse mes péchés, je me suis toujours demandé pourquoi je ne pouvais pas les reconnaître directement à Dieu sans l'intervention d'un prêtre. Pourquoi est-il nécessaire de se confesser à un prêtre ?"

"Changer ma relation avec la Confession n'a pas été facile, mais j'ai compris que le péché n'est pas tant une incapacité qu'un manque de réciprocité de l'amour de Dieu pour moi. Depuis, je ne me confesse plus pour m'accuser de mes péchés, mais pour raviver mon amour pour Dieu. Parce que je l'aime passionnément, je suis prêt à faire tout ce qui est nécessaire pour maintenir notre amour.

Feu Mario Cuomo, ancien gouverneur de New York, a déclaré un jour : "Je suis un catholique à l'ancienne qui pèche, se repent, lutte, s'inquiète, s'embrouille et, la plupart du temps, se sent mieux après s'être confessé".

Lire la suite
Vatican

"Fidélité créative", l'appel du pape François aux nouveaux cardinaux

Le pape François a déclaré aujourd'hui à Saint-Pierre, lors du consistoire pour la création de 21 nouveaux cardinaux de l'Église catholique, que "la Pentecôte - comme le baptême de chacun d'entre nous - n'est pas un événement du passé, et que "l'Église - et chacun de ses membres - vit de ce mystère toujours présent". Il a également comparé le Collège des cardinaux à un "orchestre symphonique et synodal".

Francisco Otamendi-30 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Lors du neuvième consistoire public du pape François, qui s'est tenu par une journée ensoleillée dans l'atrium de la basilique Saint-Pierre de Rome, portant le nombre de cardinaux à 242, dont 137 seront électeurs lors d'un prochain conclave, le Saint-Père a réfléchi à la situation actuelle de la Pentecôte dans l'Église, dans le contexte du prochain synode qui débutera le 4 octobre. 

La cérémonie de remise de la barrette du cardinal à la 21 nouveaux cardinauxLa cérémonie, dont 18 ont moins de 80 ans et sont donc déjà électeurs, a commencé à 10 heures et s'est déroulée en présence d'autorités, de diplomates, de cardinaux, d'archevêques, d'évêques, de prêtres et de religieux du monde entier, ainsi que de nombreux fidèles des pays d'origine des nouveaux cardinaux. 

Après la lecture du passage des Actes des Apôtres (12,1-11), choisi par le Pape, le Pontife romain a déclaré que "la Pentecôte - comme le baptême de chacun d'entre nous - n'est pas un événement du passé, c'est un acte créateur que Dieu renouvelle continuellement. L'Église - et chacun de ses membres - vit de ce mystère toujours présent. Elle ne vit pas "de rentes", non, elle ne vit pas non plus d'un patrimoine archéologique, aussi précieux et noble soit-il. L'Église - et chaque baptisé - vit du présent de Dieu, par l'action de l'Esprit Saint. L'acte que nous accomplissons ici maintenant a aussi un sens si nous le vivons dans cette perspective de foi".

Vocation et mission

"Et aujourd'hui, à la lumière de la Parole, nous pouvons comprendre cette réalité : vous, nouveaux Cardinaux, êtes venus de différentes parties du monde et le même Esprit Saint qui a rendu fructueuse l'évangélisation de vos peuples renouvelle maintenant en vous votre vocation et votre mission dans l'Église et pour l'Église", a souligné le Saint-Père.

Peu de temps auparavant, François leur avait fait remarquer : "N'oubliez pas ceci : la foi est transmise dans le dialecte, par les mères et les grands-mères. En effet, nous sommes des évangélisateurs dans la mesure où nous gardons dans notre cœur l'émerveillement et la gratitude d'avoir été évangélisés ; d'être évangélisés, parce qu'en réalité c'est un don toujours présent, qui a besoin d'être continuellement renouvelé dans la mémoire et dans la foi. Des évangélisateurs qui sont évangélisés et non pas des fonctionnaires".

Symphonie et synodalité de l'Église

De cette réflexion, "je voudrais simplement tirer une conséquence pour vous, mes frères cardinaux, et pour votre Collège", a poursuivi le Pape. "Et je voudrais l'exprimer avec une image, celle de l'orchestre.

"Le Collège des Cardinaux est appelé à être comme un orchestre symphonique, représentant la symphonie et la synodalité de l'Église. Je dis "synodalité" non seulement parce que nous sommes à la veille de la première Assemblée du Synode qui a précisément ce thème, mais parce qu'il me semble que la métaphore de l'orchestre peut bien éclairer le caractère synodal de l'Église".

Écoute réciproque et fidélité créative

Une symphonie naît de la savante composition des sons des différents instruments, a souligné le pape. "Chacun apporte sa contribution, parfois seul, parfois avec un autre, parfois avec tout l'ensemble. La diversité est nécessaire, elle est indispensable. Mais chaque son doit contribuer au projet commun". 

"Et pour cela, l'écoute réciproque est fondamentale. Chaque musicien doit écouter les autres. Si l'on n'écoute que soi, aussi sublime que soit sa sonorité, elle ne profitera pas à la symphonie ; et il en irait de même si une section de l'orchestre n'écoutait pas les autres, mais sonnait comme si elle était seule, comme si elle était le tout". 

"Le chef d'orchestre est au service de cette sorte de miracle que représente chaque représentation d'une symphonie. Il doit écouter plus que tous les autres", a ajouté le pape François, "et en même temps sa tâche est d'aider chacun et tout l'orchestre à développer au maximum sa fidélité créative, fidélité à l'œuvre qui est exécutée, mais créative, capable de donner une âme à cette partition, de la faire sonner ici et maintenant d'une manière unique".

Esprit Saint, maître de la marche commune

Le Saint-Père a poursuivi en affirmant qu'"il est bon pour nous de réfléchir à l'image de l'orchestre, afin d'apprendre toujours mieux à être une Église symphonique et synodale. Je vous le propose en particulier à vous, membres du Collège des Cardinaux, dans la confiance réconfortante que nous avons l'Esprit Saint comme maître - il est le protagoniste - : le maître intérieur de chacun de nous et le maître de notre cheminement ensemble".

"Il crée la variété et l'unité, il est l'harmonie même. Saint Basile recherche une synthèse lorsqu'il dit : "Ipse harmonia est", Il est l'harmonie même. Nous nous confions à sa direction douce et forte, et à la protection attentive de la Vierge Marie", a conclu le pape.

Les nouveaux cardinaux

Les 21 nouveaux cardinaux qui ont reçu ce matin du pape François l'imposition de la barrette, la remise de l'anneau et l'attribution du titre ou de la diaconie sont les suivants : 

- Robert Francis Prevost, O.S.A., Préfet du Dicastère pour les évêques ; 

- Claudio Gugerotti, préfet du dicastère pour les églises orientales ; 

- Víctor Manuel Fernández, préfet du dicastère pour la doctrine de la foi ; 

- Emil Paul Tscherrig, Nonce apostolique ; 

- Christophe Louis Yves Georges Pierre, Nonce apostolique ; 

- S.B. Pierbattista Pizzaballa, O.F.M., Patriarche latin de Jérusalem ; 

- Stephen Brislin, archevêque de Cape Town (Kaapstad) ; 

- Ángel Sixto Rossi, S.I., archevêque de Córdoba (Argentine) ;

- Luis José Rueda Aparicio, archevêque de Bogota ; 

- Grzegorz Ryś, archevêque de Łódź ; 

- Stephen Ameyu Martin Mulla, archevêque de Juba ; 

- José Cobo Cano, archevêque de Madrid ; 

- Protase Rugambwa, archevêque coadjuteur de Tabora ; 

- Sebastian Francis, évêque de Penang ; 

- Stephen Chow Sau-yan, S.I., évêque de Hong Kong ; 

- François-Xavier Bustillo, O.F.M. Conv., évêque d'Ajaccio ; 

- Américo Manuel Alves Aguiar, évêque auxiliaire de Lisbonne ; 

- Ángel Fernández Artime, S.D.B., Recteur majeur des Salésiens ; 

- Agostino Marchetto, Nonce apostolique ; 

- Diego Rafael Padrón Sánchez, archevêque émérite de Cumaná ; 

- Luis Pascual Dri, O.F.M. Cap., confesseur au sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi,

Buenos Aires (qui n'a pas pu assister à la cérémonie).

Au début de la célébration, le premier des nouveaux cardinaux, Robert Francis Prevost, O.S.A., préfet du Dicastère pour les évêques, a prononcé un discours d'hommage et d'action de grâce au Pape au nom de tous. 

L'auteurFrancisco Otamendi

Lire la suite
Culture

Escriva.org : les œuvres de saint Josémaria dans un site renouvelé et élargi

Le nouveau site web escriva.org remplace le précédent escrivaobras.org et contient les 14 livres de l'auteur publiés à ce jour, présentés de manière à éliminer les problèmes de langue, de vision, de connexion et de compatibilité des appareils.

Maria José Atienza-30 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Toutes les œuvres de saint Josémaria Escriva, disponibles en 20 langues et accessibles à tous par le web. www.escriva.org.

Le nouveau site web, alimenté par La Fondation StudiumL'ouvrage, qui détient les droits d'auteur des œuvres de saint Josémaria Escriva, a été présenté à Valence le vendredi 29 septembre lors d'une cérémonie à laquelle a assisté le prêtre. Mariano FazioAna Escauriaza, historienne et chercheuse au CEJE (Centro de Documentación y Estudios Josemaría Escrivá de Balaguer), et Ricardo Velesar, membre de la ONCE.

Un site web qui ne cesse de s'étoffer

Le nouveau site contient les 14 livres de saint Josémaria publiés jusqu'à présent, mais l'objectif est d'élargir cette collection à l'ensemble de ses œuvres au fur et à mesure de la publication de l'édition imprimée, travail qui sera réalisé par la maison d'édition Rialp.

En outre, bien que le site ait été lancé dans plus de 20 langues, les promoteurs du site prévoient d'inclure plus de 140 traductions de leurs textes.

Valence, la ville où s'est déroulée la première édition de l'exposition "Camino"Ce nouveau portail, conçu pour une utilisation personnelle et consultative, a été présenté le 29 septembre 1939, rendant la navigation facile et intuitive.

Dans ce sens, escriva.org facilite l'accès des malvoyants et est optimisé pour que les aveugles puissent accéder à son contenu.

Vue générale du public et de la table lors de la présentation de www.escriva.org

Le message de l'Opus Dei aujourd'hui

Lors de la présentation de ce nouveau portail, le vicaire auxiliaire de l'Opus Dei a souligné que " la force des écrits, en dehors de l'académique ou du littéraire, réside dans le fait qu'ils nous aident à être meilleurs ".

Mariano Fazio a également souligné comment, dans les travaux de l Saint JosémariaTout le charisme de l'Opus Dei est contenu dans l'œuvre de l'Opus Dei : " C'est pourquoi il y a un fil conducteur dans toutes les œuvres de l'Opus Dei. Saint JosémariaLa sainteté au milieu du monde à travers les tâches quotidiennes".

"Je peux être un saint en vendant des coupons.

L'intervention de Ricardo Velesar, un malvoyant, a été particulièrement intéressante. Il a raconté son témoignage de conversion et la nouvelle vision de la vie qu'il a découverte grâce aux travaux du fondateur de l'association. Opus DeiGrâce aux écrits de saint Josémaria, j'ai découvert que je pouvais être saint en vendant des coupons. Cela a changé ma vie.

M. Velesar a également expliqué l'accessibilité du nouveau site pour les malvoyants : "Ce site est une bonne nouvelle car il permettra à de nombreuses personnes dans le monde, quelle que soit leur situation, de pouvoir accéder aux œuvres de ce saint.

Culture

Saint Jérôme, l'amour de la Parole de Dieu

Né en Dalmatie (aujourd'hui dans la région de la Croatie et de la Slovénie) vers 347 et mort à Bethléem en 420, saint Jérôme est un père de l'Église. Sa traduction de la Bible en latin est connue sous le nom de "Vulgate" et sa fête est célébrée le 30 septembre.

Loreto Rios-30 septembre 2023-Temps de lecture : 9 minutes

Né à Stridon (Dalmatie) dans une famille chrétienne, saint Jérôme a reçu une solide formation à Rome. Converti et baptisé vers 366, il vécut un temps dans une communauté ascétique à Aquilée. Sa vie ascétique est un autre héritage du saint, comme le commente le pape Benoît XVI : "Il nous a laissé un enseignement riche et varié sur l'ascétisme chrétien. Il nous rappelle qu'un engagement courageux vers la perfection exige une vigilance constante, des mortifications fréquentes, mais avec modération et prudence, un travail intellectuel ou manuel assidu pour éviter l'oisiveté, et surtout l'obéissance à Dieu".

Plus tard, saint Jérôme quitta la communauté d'Aquilée et passa du temps dans différents endroits : Trèves, Stridon, sa ville natale, Antioche et le désert de Chalcis (au sud d'Alep). Outre le latin, il connaissait le grec et l'hébreu, et transcrivait des codex et des écrits patristiques.

Il est ordonné prêtre en 379 et part pour Constantinople. Il y poursuit ses études de grec avec saint Grégoire Nazianze. Il rencontre également saint Ambroise et correspond avec saint Augustin.

Conseiller du Pape

Plus tard, en 382, il s'installe à Rome et devient secrétaire et conseiller du pape Damase. Ce dernier lui demande de faire une nouvelle traduction de la Bible en latin. En outre, à Rome, il est le guide spirituel de plusieurs membres de l'aristocratie romaine, principalement des femmes, telles que Paula, Marcela, Asela et Lea. Avec lui, ces femmes de la noblesse ont approfondi leur lecture de la Bible dans un "cénacle fondé sur la lecture et l'étude rigoureuses de l'Écriture", a déclaré le pape François dans un communiqué de presse. Lettre apostolique sur Saint Jérôme publiée en 2020 pour le 16ème centenaire de sa mort.

En 385, après la mort du pape, saint Jérôme partit pour la Terre sainte, accompagné de quelques disciples. Après avoir traversé l'Égypte, il se rendit à Bethléem où, grâce à l'aristocrate Paula, il créa deux monastères, l'un pour les hommes et l'autre pour les femmes, ainsi qu'un lieu d'hébergement pour les pèlerins de Terre Sainte, "pensant que Marie et Joseph n'avaient pas trouvé d'endroit pour se loger".

À Bethléem

Dans les grottes de Bethléem, près de la grotte de la Nativité, il a produit la Vulgate, une traduction latine de toute la Bible. En outre, saint Jérôme "a commenté la parole de Dieu ; il a défendu la foi, s'opposant vigoureusement aux diverses hérésies ; il a exhorté les moines à la perfection ; il a enseigné la culture classique et chrétienne aux jeunes étudiants ; il a accueilli avec un esprit pastoral les pèlerins qui visitaient la Terre Sainte", a commenté le pape Benoît XVI lors de deux audiences en 2007 (le 7 y 14 novembre) dédiées à saint Jérôme. Le saint mourut dans ces mêmes grottes le 30 septembre 420 et fut proclamé docteur de l'Église par Pie V en 1567.

Tombe de saint Jérôme à côté de la grotte de la Nativité à Bethléem. Ses restes ont ensuite été transférés à Rome pour éviter leur profanation.

Le pape Benoît XVI a rappelé que saint Jérôme "a mis la Bible au centre de sa vie : il l'a traduite en latin, l'a commentée dans ses œuvres et s'est surtout efforcé de la vivre concrètement dans sa longue existence terrestre, malgré le caractère difficile et fougueux que la nature lui a donné".

Comment est né son amour pour les Écritures

Dans la lettre apostolique "Scripturae Sacrae Affectus", le pape François souligne que, curieusement, l'amour de saint Jérôme pour les Écritures n'est pas né dès le début. Le pape rappelle que saint Jérôme "avait aimé dès sa jeunesse la beauté limpide des textes latins classiques et, en comparaison, les écrits de la Bible lui parurent d'abord grossiers et imprécis, trop rudes pour son goût littéraire raffiné". Cependant, il fait un rêve dans lequel le Seigneur lui apparaît sous la forme d'un juge : "Interrogé sur mon état, je répondis que j'étais chrétien. Mais celui qui était assis là me dit : "Tu mens, tu es cicéronien, tu n'es pas chrétien"". C'est à la suite de ce rêve que saint Jérôme s'est rendu compte qu'il aimait les textes classiques plus que la Bible, et ce fut le début de son amour pour la Parole de Dieu.

Le Pape commente également : "Ces derniers temps, les exégètes ont découvert le génie narratif et poétique de la Bible, exalté précisément en raison de sa qualité expressive. Jérôme, quant à lui, a plutôt souligné dans les Écritures le caractère humble avec lequel Dieu s'est révélé, s'exprimant dans la nature rude et presque primitive de la langue hébraïque, comparée au raffinement du latin cicéronien. Il ne s'est donc pas consacré à l'Écriture Sainte par goût esthétique, mais - comme on le sait - uniquement parce qu'elle l'a conduit à connaître le Christ, car ignorer l'Écriture, c'est ignorer le Christ".

Processus de traduction de la Bible

Le pape a également commenté le processus suivi par saint Jérôme pour traduire la Bible : "Il est intéressant de noter les critères que le grand bibliste a suivis dans son travail de traducteur. Il les révèle lui-même lorsqu'il affirme respecter jusqu'à l'ordre des mots des Saintes Écritures, car dans celles-ci, dit-il, 'même l'ordre des mots est un mystère', c'est-à-dire une révélation.

En outre, il réaffirme la nécessité de recourir aux textes originaux : "Si une dispute s'élève parmi les Latins au sujet du Nouveau Testament à cause de lectures discordantes des manuscrits, il faut recourir à l'original, c'est-à-dire au texte grec, dans lequel le Nouveau Testament a été écrit. Il en est de même pour l'Ancien Testament, s'il y a divergence entre le texte grec et le texte latin, il faut recourir au texte original, l'hébreu ; ainsi, ce qui jaillit de la source, nous pouvons le retrouver dans les ruisseaux".

La Vulgate

La Vulgate a été appelée ainsi parce qu'elle a été rapidement acceptée par le "vulgaire", le peuple. Le pape François explique son origine de la manière suivante : "Le "fruit le plus doux des semailles ardues" de l'étude du grec et de l'hébreu par Jérôme est la traduction de l'Ancien Testament de l'hébreu original vers le latin. Jusqu'alors, les chrétiens de l'Empire romain ne pouvaient lire la Bible qu'en grec dans son intégralité. Alors que les livres du Nouveau Testament avaient été écrits en grec, il existait une traduction complète de l'Ancien Testament, la Septante, réalisée par la communauté juive d'Alexandrie aux alentours du IIe siècle avant Jésus-Christ.

Pour les lecteurs de langue latine, cependant, il n'existait pas de version complète de la Bible dans leur propre langue, mais seulement quelques traductions partielles et incomplètes du grec. Jérôme, et après lui ses disciples, ont eu le mérite d'avoir entrepris une révision et une nouvelle traduction de l'ensemble des Écritures. Encouragé par le pape Damase, Jérôme commença à Rome la révision des Évangiles et des Psaumes, puis, dans sa retraite de Bethléem, il entreprit la traduction de tous les livres de l'Ancien Testament directement à partir de l'hébreu, un travail qui dura des années.

Pour mener à bien ce travail de traduction, Jérôme a mis à profit sa connaissance du grec et de l'hébreu, ainsi que sa solide formation latine, et a utilisé les outils philologiques à sa disposition, en particulier l'Hexaplas d'Origène. Le texte final allie la continuité des formules, aujourd'hui d'usage courant, à une plus grande fidélité au style hébraïque, sans sacrifier l'élégance de la langue latine. Le résultat est un véritable monument qui a marqué l'histoire culturelle de l'Occident, façonnant le langage théologique. Après avoir essuyé quelques refus initiaux, la traduction de Jérôme est immédiatement devenue le patrimoine commun des érudits et du peuple chrétien, d'où le nom de Vulgate. L'Europe médiévale a appris à lire, à prier et à raisonner à partir des pages de la Bible traduite par Jérôme".

Possibilité de nouvelles traductions

Le Concile de Trente a établi le caractère "authentique" de la Vulgate dans le décret "Insuper", poursuit le Pape, mais il n'a pas voulu minimiser l'importance des langues originales, comme Jérôme n'a pas manqué de le rappeler, et encore moins interdire à l'avenir de nouvelles œuvres de traduction intégrale. Saint Paul VI, reprenant le mandat des Pères du Concile Vatican II, a voulu que la révision de la traduction de la Vulgate soit achevée et mise à la disposition de toute l'Église. C'est ainsi que saint Jean-Paul II, dans la Constitution apostolique Scripturarum thesaurus, a promulgué en 1979 l'édition typique connue sous le nom de Neovulgata.".

Lire à la lumière de l'Église

Lors de l'audition du 14 novembre 2007Le pape Benoît XVI a poursuivi sa réflexion sur saint Jérôme en soulignant l'importance de lire les Écritures à la lumière de l'Église, et non pas seul : "Pour saint Jérôme, un critère méthodologique fondamental dans l'interprétation des Écritures était l'harmonie avec le magistère de l'Église. Nous ne pouvons jamais lire l'Écriture seuls. Nous trouvons trop de portes fermées et tombons facilement dans l'erreur. La Bible a été écrite par le peuple de Dieu et pour le peuple de Dieu, sous l'inspiration du Saint-Esprit.

Ce n'est que dans cette communion avec le peuple de Dieu que nous pouvons vraiment entrer avec le 'nous' au cœur de la vérité que Dieu lui-même veut nous communiquer. Pour lui, une interprétation authentique de la Bible devait toujours être en harmonie avec la foi de l'Église catholique (...) En particulier, puisque Jésus-Christ a fondé son Église sur Pierre, tout chrétien, concluait-il, doit être en communion "avec la Chaire de saint Pierre. Je sais que c'est sur cette pierre que l'Église est bâtie". C'est pourquoi il a déclaré ouvertement : "Je suis avec quiconque est uni à la Chaire de saint Pierre".

Le pape François souligne également à cet égard que pour saint Jérôme, il était très important de consulter la communauté : "Le précieux travail que l'on trouve dans ses œuvres est le fruit du dialogue et de la collaboration, depuis la copie et l'analyse des manuscrits jusqu'à leur réflexion et leur discussion : pour étudier "les livres divins, je n'ai jamais compté sur mes propres forces ni pris pour maître ma propre opinion, mais j'avais l'habitude de poser des questions même sur les choses que je pensais savoir, combien plus sur celles sur lesquelles j'avais des doutes ! C'est pourquoi, conscient de ses propres limites, il demandait continuellement l'aide de la prière d'intercession, afin que la traduction des textes sacrés se fasse "dans le même esprit que celui dans lequel les livres ont été écrits"".

Étude et charité

Son amour de l'écriture ne lui a pas fait négliger la charité. Benoît XVI cite quelques paroles du saint à ce sujet : "Le véritable temple du Christ est l'âme des fidèles : ornez ce sanctuaire, embellissez-le, déposez-y vos offrandes et recevez le Christ. À quoi bon décorer les murs de pierres précieuses, si le Christ meurt de faim dans la personne d'un pauvre ?

De même, saint Jérôme disait qu'il faut "habiller le Christ dans les pauvres, le visiter dans les souffrants, le nourrir dans les affamés, l'accueillir dans ceux qui n'ont pas de maison".

Éducation des femmes

Le saint était également un grand promoteur des pèlerinages, en particulier en Terre Sainte, et de l'éducation des femmes, comme le souligne Benoît XVI : "Un aspect plutôt négligé dans l'Antiquité, mais que saint Jérôme considère comme vital, est la promotion des femmes, auxquelles il reconnaît le droit à une formation complète : humaine, académique, religieuse et professionnelle".

Noms des disciples de saint Jérôme inscrits dans les grottes de Bethléem.

À cet égard, le pape François commente dans sa lettre apostolique que deux de ces disciples, Paula et Eustochius, sont entrés "dans les divergences des traducteurs" et, chose inédite à l'époque, leur ont permis "de lire et de chanter les Psaumes dans la langue d'origine".

La traduction en tant qu'œuvre de charité

Le pape François commente également que le travail de traduction est une forme d'inculturation, et donc de charité : "Le travail de traduction de Jérôme nous enseigne que les valeurs et les formes positives de chaque culture représentent un enrichissement pour toute l'Église. Les différentes manières dont la Parole de Dieu est proclamée, comprise et vécue avec chaque nouvelle traduction enrichissent l'Écriture elle-même, puisque - selon l'expression bien connue de Grégoire le Grand - elle grandit avec le lecteur, recevant de nouveaux accents et une nouvelle sonorité au cours des siècles.

L'insertion de la Bible et de l'Évangile dans les différentes cultures fait que l'Église se manifeste de plus en plus comme 'sponsa ornata monilibus suis'. En même temps, elle témoigne que la Bible doit être constamment traduite dans les catégories linguistiques et mentales de chaque culture et de chaque génération, même dans la culture mondiale sécularisée de notre époque".

À cet égard, il ajoute : "Il a été souligné à juste titre qu'il est possible d'établir une analogie entre la traduction, en tant qu'acte d'hospitalité linguistique, et d'autres formes d'hospitalité. Ainsi, la traduction n'est pas un travail qui concerne uniquement la langue, mais correspond, en fait, à une décision éthique plus large, qui est liée à toute la vision de la vie. Sans traduction, les différentes communautés linguistiques ne pourraient pas communiquer entre elles ; nous fermerions les portes de l'histoire et nierions la possibilité de construire une culture de la rencontre.

En effet, sans traduction, il n'y a pas d'hospitalité et les actions hostiles se renforcent. Le traducteur est un bâtisseur de ponts. Combien de jugements hâtifs, combien de condamnations et de conflits naissent du fait que l'on ignore la langue des autres et que l'on ne s'efforce pas, avec une espérance tenace, dans cette épreuve infinie d'amour qu'est la traduction ! (...) Nombreux sont les missionnaires à qui l'on doit le précieux travail de publication de grammaires, de dictionnaires et d'autres outils linguistiques qui constituent la base de la communication humaine et sont le véhicule du "rêve missionnaire d'atteindre tout le monde"".

La Parole de Dieu transcende le temps

L'héritage de saint Jérôme peut être résumé par ce magnifique commentaire du pape Benoît XVI lors de l'une de ses audiences sur le saint : "Nous ne devons jamais oublier que la parole de Dieu transcende le temps. Les opinions humaines vont et viennent. Ce qui est très moderne aujourd'hui sera très vieux demain. La parole de Dieu, en revanche, est la parole de la vie éternelle, elle porte en elle l'éternité, ce qui est valable pour toujours. Par conséquent, en ayant la parole de Dieu en nous, nous avons la vie éternelle".

Lire la suite
Vatican

L'intelligence artificielle au cœur des communications sociales

Le pape François a annoncé le thème de la prochaine Journée mondiale des communications qui sera célébrée en 2024. À cette occasion, le thème est "Intelligence artificielle et sagesse du cœur : pour une communication pleinement humaine".

Paloma López Campos-29 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Dans la Salle Stampa a annoncé le thème choisi par le Pape pour la Journée mondiale des communications. En 2024, le thème sera "Intelligence artificielle et sagesse du cœur : pour une communication pleinement humaine".

À cette occasion, le Saint-Père souhaite mettre l'accent sur la révolution technologique qui fait qu'"il est de plus en plus courant de voir un nombre croissant de personnes dans le monde du travail". naturel communiquer par et avec les machines". Cette nouvelle réalité comporte des défis, parmi lesquels le pape souligne la désinformation et la solitude.

À travers la réflexion qu'invite à mener la Journée des communications sociales, le pape veut chercher à mieux orienter les systèmes d'intelligence artificielle. François espère "que chacun développera une conscience responsable de l'utilisation et du développement de ces nouvelles formes de communication". Ce n'est qu'en apprenant à intégrer l'intelligence artificielle et les algorithmes de manière responsable que l'on parviendra à "une vie plus pleine de la personne humaine".

Intelligence artificielle et anthropologie

Ce n'est pas la première fois que le pape parle de l'intelligence artificielle. Déjà dans son encyclique "Laudato si'"Il a déclaré qu'"il est juste de se réjouir de ces progrès et d'être enthousiasmé par les vastes possibilités que nous offrent ces constantes nouveautés" apportées par la technologie. Cependant, il a également averti que "l'humanité n'a jamais eu autant de pouvoir sur elle-même et il n'y a aucune garantie qu'elle en fera bon usage, surtout si l'on considère la manière dont elle l'utilise".

Francis a reconnu en 2015 la multitude d'avantages offerts par la technologie, qu'il s'agisse de l'intelligence artificielle, des progrès médicaux ou de la modernisation de l'industrie. Mais il s'est inquiété de l'impact de ces progrès sur la vie des gens. "Les gens ne semblent plus croire en un avenir heureux, ils ne font pas aveuglément confiance à des lendemains meilleurs en se basant sur les conditions mondiales actuelles et les capacités techniques. Ils se rendent compte que le progrès de la science et de la technologie n'est pas le même que le progrès de l'humanité et de l'histoire, et ils voient qu'il existe d'autres voies fondamentales vers un avenir heureux. Cependant, il ne s'imagine pas non plus renoncer aux possibilités offertes par la technologie.

Le Saint-Père, conscient du poids de l'intelligence artificielle et de tout ce qui l'entoure, souhaite que l'Église aide à intégrer les grandes avancées dans une vision de l'homme qui ne peut être réduite au plan matériel du "paradigme technocratique".

Culture

Saint Lorenzo Ruiz, premier bienheureux des Philippines

Saint Lorenzo Ruiz est né vers 1600 et est mort martyr le 29 septembre 1637 à Nagasaki. Saint Jean-Paul II l'a béatifié en 1981, faisant de lui le premier natif des Philippines à être béatifié. Il a ensuite été canonisé.

Loreto Rios-29 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

San Lorenzo Ruiz est né à Binondo, un quartier de Manille (Philippines), d'un père chinois et d'une mère tagalog, tous deux catholiques, vers 1600.

Enfant, il a étudié dans une école dominicaine, puis a été notaire dans un couvent dominicain. Il s'est marié et a eu trois enfants. En 1636, il s'embarqua pour une expédition au Japon et dans d'autres parties de l'Asie avec des missionnaires dominicains. À leur arrivée sur l'île d'Okinawa, ils sont tous emprisonnés car, en 1633, un édit avait ordonné la persécution de tous les chrétiens. Ce n'était pas la première persécution de chrétiens au Japon ; la même chose s'était produite en 1617 et en 1632.

En 1637, saint Laurent et ses compagnons furent jugés à Nagasaki et sommés d'apostasier en échange de leur vie. Ils furent torturés et certains dominicains renoncèrent à la foi, tandis que Lawrence et d'autres compagnons restèrent inébranlables. Il fut finalement pendu le 29 septembre 1637.

Sa béatification est assez récente : le pape saint Jean-Paul II l'a béatifié aux Philippines en 1981, en même temps que d'autres missionnaires martyrs au Japon, et en 1987, il a été canonisé par le même pape au Vatican.

Bien qu'il soit décédé le 29 septembre, sa fête est célébrée le 28 septembre.

La béatification

Parmi les compagnons martyrs de saint Laurent se trouvaient neuf Japonais, quatre Espagnols, un Français et un Italien. "Ces témoins (...) avaient également chanté des psaumes au Seigneur de la miséricorde et de la puissance, aussi bien en prison que pendant leur exécution par pendaison et dans la fosse, qui a duré trois jours", a déclaré saint Jean-Paul II dans l'encyclique de l'Église catholique. homélie lors de la béatification de saint Laurent et de ses compagnons à Manille en 1981.

Il a également rappelé que Lorenzo Ruiz, "guidé par l'Esprit Saint vers son but inattendu après un heureux voyage, a déclaré au tribunal qu'il était chrétien, qu'il devait mourir pour Dieu et qu'il donnerait mille fois sa vie pour lui". Le souverain pontife a également cité les propres paroles de saint Laurent : "Même si ce corps avait mille vies, je les laisserais toutes m'être enlevées si vous m'obligez à tourner le dos au Christ.

"C'est à ce moment que ce jeune père de famille a professé et porté à sa plénitude la catéchèse chrétienne qu'il avait reçue à l'école des frères dominicains de Binondo (...). Telle est l'essence chrétienne du premier bienheureux de la nation philippine", a poursuivi le pape. "Tout comme la jeune Église de Jérusalem a produit son premier martyr pour le Christ en la personne du diacre Étienne, la jeune Église de Manille, fondée en 1579, a produit son premier martyr en la personne de Lorenzo Ruiz, qui avait servi dans l'église paroissiale de San Gabriel à Binondo (...) L'exemple de Lorenzo Ruiz, fils d'un père chinois et d'une mère tagalog, nous rappelle que la vie de chacun et toute la vie de l'individu doivent être à la disposition du Christ.

Les compagnons martyrs de Saint Laurent

Jean Paul II a également tenu à rappeler les autres martyrs béatifiés ce jour-là : "La figure séduisante du premier martyr philippin ne serait pas pleinement illustrée dans son contexte historique si l'on ne saluait pas le témoignage rendu par ses quinze compagnons., qui ont souffert le martyre en 1633, 1634 et 1637. Ils forment le groupe dirigé par deux hommes : Domingo Ibáñez de Erquicia, vicaire provincial de la mission japonaise et originaire de Régil, dans le diocèse espagnol de San Sebastián, et Jacobo Kyu-hei Tomonaga, originaire de Kyudetsu, dans le diocèse de Nagasaki.

Tous deux appartenaient à la province dominicaine du Saint Rosaire aux Philippines, fondée en 1587 pour l'évangélisation de l'Extrême-Orient. Le groupe de compagnons de Lorenzo était composé de neuf prêtres, deux frères profès, deux membres du Tiers Ordre, un catéchiste et un guide-interprète. Neuf étaient japonais, quatre espagnols, un français et un italien (...) "Nous sommes venus au Japon uniquement pour prêcher la foi en Dieu et enseigner le salut aux petits, aux innocents et au reste du peuple". C'est ainsi que le martyr William Courtet a résumé sa mission devant les juges de Nagasaki".

Le pape a également souligné l'importance de Marie pour ces saints : "Je confie tout cela à Marie qui, avec son rosaire, a aidé nos martyrs à imiter et à proclamer son Fils, à être des gardiens intrépides de sa parole, comme les courageuses femmes Madeleine de Nagasaki et Marina d'Omura. Je confie le destin des Philippines et de toute l'Asie à Marie, Reine du Rosaire, qui, sous le titre de "La Naval", est vénérée comme la protectrice de la liberté de la foi catholique".

Souvenir des martyrs espagnols

En plus de saluer les représentants de la France, de l'Italie et du Japon qui ont assisté à la béatification, saint Jean-Paul II a également adressé quelques mots en espagnol aux personnes présentes : "En cette cérémonie de béatification du premier martyr philippin et des quinze autres frères qui ont donné leur vie pour la foi dans le Christ, je veux rappeler dans leur propre langue les quatre martyrs espagnols Domingo Ibáñez de Erquicia, Lucas Alonso, Antonio González et Miguel de Aozaraza.

C'est un hommage que je suis heureux de leur rendre en premier lieu, eux qui, sur les traces de saint François Xavier et de l'enseignement de leur fondateur, saint Dominique de Guzman, ont répandu la foi chrétienne sur ces terres et ont donné le témoignage suprême de la fidélité à l'Église.

En même temps, il s'agit d'un juste hommage de reconnaissance à l'Espagne qui, pendant trois siècles et demi, a mené à bien l'évangélisation des Philippines, faisant de ce pays la seule nation de l'Orient à forte majorité catholique. Je suis heureux de pouvoir le proclamer en présence de la Mission espagnole extraordinaire venue assister à la béatification et à laquelle, avec les autres compatriotes du nouveau béatifié réunis ici, j'adresse avec plaisir mes salutations cordiales et mes pensées".

Lire la suite
Vatican

Laudate Deum. Le bon usage de la nature contre la dégradation de l'environnement et de l'homme.

Laudate Deumqui sera publié le 4 octobre, jour de la fête de saint François d'Assise, a pour objectif d'intégrer les thèmes de l'éducation et de la formation tout au long de la vie dans les programmes de l'Union européenne. Laudato sipublié en 2015.

Antonino Piccione-28 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le titre de la prochaine exhortation apostolique du pape François sera le suivant Laudate Deum. C'est ce qu'a annoncé le pontife lui-même le jeudi 21 septembre (la nouvelle n'a été rendue publique que lundi par Vatican News), lors d'une réunion avec certains recteurs d'universités latino-américaines. Parmi les thèmes abordés figuraient la migration, le changement climatique et l'exclusion.

Le pape a exhorté les responsables universitaires à faire preuve de créativité dans la formation des jeunes en s'appuyant sur les réalités et les défis d'aujourd'hui. Les recteurs ont posé au pape des questions sur l'environnement et le climat, auxquelles il a répondu en pointant du doigt la déplorable "culture du jetable ou culture de l'abandon".

Il a expliqué qu'il s'agit d'une "culture de mauvaise utilisation des ressources naturelles, qui n'accompagne pas la nature dans son plein développement et ne lui permet pas de vivre". Cette culture de la négligence", a-t-il ajouté, "nous nuit à tous".

Laudate Deumqui sera publié le 4 octobre, jour de la fête de saint François d'Assise, a pour objectif d'intégrer les thèmes de l'éducation et de la formation tout au long de la vie dans les programmes de l'Union européenne. Laudato si, publié en 2015. Le jour même de l'ouverture solennelle de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques et de la conclusion de la Fête de la Création (alias Journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création).

La fête de saint François d'Assise est également la date de la publication de l'encyclique Fratelli Tutti.

La réflexion sur la culture du déchet, qui trouvera un traitement plus large et plus spécifique dans les pages du document annoncé, part de ce que le Saint-Père dénonce comme "un manque d'éducation à utiliser les choses qui restent, à les refaire, à les remplacer dans l'ordre de l'usage commun des choses".

Intégrer les déchets

Encourageant un "bon usage de la nature", y compris des actions pratiques qui peuvent aider l'environnement, François a souligné que la dégradation de l'environnement peut conduire à un autre type de "dégradation", à savoir la façon dont nous traitons les autres, en particulier ceux qui vivent déjà avec moins de ressources.

Les mots du Pontife sont durs : "Les rejetés, les marginalisés, ce sont des hommes et des femmes, des peuples entiers que nous laissons dans les rues comme des déchets, n'est-ce pas ? Nous devons être conscients que nous utilisons les richesses de la nature uniquement pour de petits groupes, à travers des théories socio-économiques qui n'intègrent pas la nature, les laissés-pour-compte".

En arrière-plan se trouve donc l'appel à l'écologie humaine, une formule utilisée pour la première fois par le Pape Benoît XVI, avec des répercussions sur la défense de la vie et de la dignité humaine.

Et l'appel à maintenir les "valeurs humanistes" et à promouvoir le "dialogue fraternel". Sans oublier la vocation la plus noble de la personne humaine, la politique. "Avoir une ouverture politique et savoir dialoguer avec maturité avec les groupes politiques, la politique n'est pas une maladie, c'est à mon avis la vocation la plus noble d'une société, car c'est elle qui porte les processus de développement".

À cet égard, le pape a exhorté les universités à créer des réseaux de sensibilisation. Il a dit à l'un des participants : "Et là, vous utilisez un très beau mot, qui est celui d'organiser l'espérance.

"J'aime cette phrase que vous m'avez dite et elle ne peut être ignorée dans le contexte de l'écologie intégrale, dans cette dimension selon laquelle les jeunes d'aujourd'hui ont droit à un cosmos équilibré et ont droit à l'espérance, et nous devons les aider à organiser cette espérance, à prendre des décisions très sérieuses à partir de ce moment".

Soulignant l'importance d'une "culture régénératrice" par opposition à la "culture de dépossession", fruit empoisonné "d'une crise économique qui n'est pas toujours au service du développement de ceux qui en ont le plus besoin", François a préconisé des alternatives pour aider à surmonter la crise environnementale et a donné comme exemple l'utilisation de panneaux solaires pour fournir de l'électricité à la salle Paul VI et à d'autres zones du Vatican. "Nous devons être très créatifs dans ces domaines pour protéger la nature", car l'électricité est évidemment produite à partir de charbon ou d'autres éléments, qui créent toujours des problèmes dans la nature elle-même, et "les jeunes que nous formons doivent devenir des leaders sur ce point, convaincus".

L'auteurAntonino Piccione

Lire la suite
Culture

Saint Venceslas, prince martyr

Venceslas, prince et martyr de Bohême qui vécut au Xe siècle et qui est aujourd'hui le saint patron de la République tchèque, est célébré le 28 septembre.

Loreto Rios-28 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Saint Venceslas (né vers 907, mort en 929), martyr, dont la fête est célébrée le 28 septembre, était un prince de Bohême.

Sa mère, la princesse Drahomira, étant païenne, la grand-mère de Venceslas, sainte Ludmila, demande à s'occuper de l'enfant afin de l'éduquer dans le catholicisme.

Ses enseignements semblent porter leurs fruits et le garçon progresse dans ses études à l'école de Budecz, mais alors qu'il n'a que treize ans, son père meurt et, bien que Venceslas hérite du trône, sa mère devient régente. Ludmila dut donc rendre l'enfant à sa mère et fut ensuite assassinée sur ses ordres.

Drahomira ne s'arrête pas à ce meurtre, mais lance une grande persécution contre les chrétiens, interdisant le culte public, détruisant les églises et assassinant de nombreux catholiques.

Lorsque Venceslas atteint sa majorité et accède au trône, il rétablit la paix et ramène les prêtres exilés. Son règne est marqué par la générosité et le service de Dieu. Il achète des esclaves païens, les baptise et leur rend leur liberté.

Cependant, bien qu'il ait ramené l'ordre et la paix dans le royaume, son frère cadet Boleslaus, soutenu par d'autres nobles, assassine Venceslas à la porte d'une église le 28 septembre 929.

En raison des miracles accomplis sur sa tombe, Boleslas, apparemment repenti, transféra le corps de son frère dans l'église Saint-Guy à Prague, qui devint un lieu de pèlerinage. Il est le saint patron de la République tchèque.

Benoît XVI sur Wenceslas

Lors de son voyage apostolique en République tchèque en septembre 2009, le pape Benoît XVI a fait référence à saint Venceslas au cours de la cérémonie de remise des prix. homélie de la messe de la fête du saintNous sommes réunis ce matin autour de l'autel par la mémoire glorieuse du martyr saint Venceslas, dont j'ai pu vénérer la relique avant la Sainte Messe dans la basilique qui lui est dédiée (...). Ce grand saint, que vous vous plaisez à appeler le prince "éternel" des Tchèques, nous invite à suivre toujours et fidèlement le Christ, il nous invite à être des saints. Il est lui-même un modèle de sainteté pour tous, en particulier pour ceux qui guident le destin des communautés et des peuples".

Benoît XVI a également déclaré que saint Venceslas "a eu le courage de faire passer le royaume des cieux avant la fascination du pouvoir terrestre (...) Disciple docile du Seigneur, le jeune souverain Venceslas est resté fidèle aux enseignements de l'Évangile que lui avait transmis sa sainte grand-mère, la martyre Ludmila. À leur suite, avant même de s'engager dans la construction d'une coexistence pacifique à l'intérieur de la patrie et avec les pays voisins, il s'efforça de répandre la foi chrétienne, en appelant des prêtres et en construisant des églises.

Dans le premier "récit" paléo-slave, nous lisons qu'"il a aidé les ministres de Dieu et embelli de nombreuses églises" et qu'"il a aidé les pauvres, vêtu ceux qui étaient nus, nourri ceux qui avaient faim, accueilli les pèlerins, comme le veut l'Évangile. Il ne tolérait pas l'injustice à l'égard des veuves, il aimait tous les gens, riches ou pauvres". Il a appris du Seigneur à être "miséricordieux et compatissant" et, dans l'esprit de l'Évangile, il a même pardonné à son frère qui avait attenté à sa vie.

C'est pourquoi vous l'invoquez à juste titre comme l'"héritier" de votre nation et, dans un chant que vous connaissez bien, vous lui demandez de ne pas la laisser périr. Venceslas est mort en martyr pour le Christ. Il est intéressant de noter que son frère Boleslas, en le tuant, a réussi à s'emparer du trône de Prague, mais que la couronne que ses successeurs ont ensuite placée sur sa tête ne portait pas son nom. Elle porte au contraire le nom de Venceslas (...). Ceci est considéré comme une merveilleuse intervention de Dieu, qui n'abandonne jamais ses fidèles (...), et le sang du martyr n'a pas appelé à la haine et à la vengeance, mais au pardon et à la paix".

Le chant auquel le pape a fait référence est le Svatý Václave ("Saint Venceslas"), un très ancien poème tchèque, le plus ancien texte conservé utilisant cette langue à des fins poétiques. Il est attesté qu'il date du 13e siècle, mais probablement plus tôt. Il existe également des chants de Noël qui évoquent le saint, tels que Le bon roi Venceslasqui raconte la générosité du roi envers les pauvres et sa foi.

Le pape François se souvient du saint

Le Saint-Père François a également fait référence à saint Venceslas récemment, dans le cadre de l'Année européenne de l'éducation. audience générale du mercredi 27 septembre 2023Je salue cordialement les pèlerins de la République tchèque venus à Rome à l'occasion de la fête de saint Venceslas, et en particulier le chœur d'enfants Ondášek. Que l'exemple du principal patron de la nation tchèque, qui fut un grand témoin de la foi, vous aide à chérir votre héritage spirituel et à le transmettre à vos enfants. Je vous bénis, vous et vos familles, et que Jésus-Christ soit loué.

Lire la suite
Ressources

Qu'est-ce que l'archevêché ? Un archevêque explique

Dans cet entretien, l'archevêque Mitchell T. Rozanski évoque son rôle dans la hiérarchie de l'Église, les défis pastoraux auxquels il est confronté et sa vision du Synode de la synodalité que connaît actuellement l'Église catholique, afin d'expliquer son travail et de donner un aperçu de l'"Église vibrante" du Missouri.

Paloma López Campos-28 septembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

L'archevêque Mitchell Thomas Rozanski est, à partir de 2020, l'archevêque de St. Louis (Missouri, États-Unis). L'archidiocèse qu'il dirige compte près de 500 000 catholiques sur une population de plus de deux millions d'habitants.

Pour s'occuper de toutes ces personnes, l'archidiocèse a 296 prêtres prêtres diocésains et 247 prêtres religieux. Parallèlement, près d'un millier de religieuses vivent sur le territoire. Beaucoup de ces personnes consacrées sont impliquées dans l'éducation ou participent aux activités des 178 paroisses.

Monseigneur Rozanski s'assure au quotidien que toutes ces personnes "disposent des moyens nécessaires pour poursuivre ces ministères". Il se rend également fréquemment dans les églises de l'archidiocèse pour être proche des fidèles.

Dans cet entretien, l'archevêque évoque son rôle dans la hiérarchie de l'Église, les défis pastoraux auxquels il est confronté et sa vision du Synode de la synodalité que vit actuellement l'Église catholique, afin d'expliquer son travail et de faire connaître l'"Église vibrante" du Missouri.

À quoi ressemble votre vie quotidienne en tant qu'archevêque ?

- On ne s'ennuie jamais. Chaque jour est certainement différent. En tant qu'archevêque, je passe beaucoup de temps en réunions et dans l'administration. Mais mes meilleurs moments sont ceux où je suis avec nos concitoyens lors des célébrations paroissiales. C'est là que je me sens vraiment stimulé.

Lorsque j'étais curé, j'aimais travailler dans une paroisse. Mais l'avantage d'être archevêque, c'est que cela me donne une vision plus large de l'Église et me met davantage au défi dans mon sacerdoce.

Comment décririez-vous votre position dans la hiérarchie de l'Église ?

- Dans le ministère ordonné, il y a trois ordres différents : l'évêque, le prêtre et le diacre. Au sein de la fonction d'évêque, nous avons notre Saint-Père, le pape François, puis les cardinaux. Il y a aussi les archevêques et les évêques. Ils font tous partie de l'épiscopat. Le pape est élu par les cardinaux, les cardinaux sont appelés à conseiller le pape, les archevêques sont ceux qui supervisent les archidiocèses, et l'évêque est celui qui dirige chaque diocèse individuel.

Pensez-vous qu'il existe des idées fausses sur la figure de l'archevêque ?

- Oui, les gens pensent que j'ai plus de pouvoir que je n'en ai. En tant qu'archevêque, je ne dois pas vivre par fiat ou par décret, mais je dois vivre en rassemblant le peuple de Dieu. Certains disent que je n'ai qu'à dire qu'il faut faire quelque chose, mais ce n'est pas comme ça que ça marche.

C'est un poste de grande responsabilité au sein de l'Église, mais c'est un ministère de l'Église. Je crois que, quel que soit le pouvoir que j'exerce, je dois le faire avec humilité et à la lumière de l'Évangile.

Quelle est la tâche la plus importante que vous accomplissez en relation avec les laïcs de l'archidiocèse ?

- Je pense que la tâche la plus importante que je puisse accomplir en tant qu'archevêque est de proclamer la foi. Il y a une rubrique hebdomadaire dans notre journal archidiocésain dans laquelle je parle de la foi et de ses différents aspects. Je pense qu'il est très important de proclamer la Parole et de témoigner de l'Évangile.

Il y a beaucoup de prêtres et de personnes consacrées dans l'archidiocèse, quelles sont vos responsabilités à leur égard ?

- En tant qu'archevêque, je suis appelé à donner le ton pastoral du ministère dans l'archidiocèse. Nous avons de nombreuses communautés différentes dans l'archidiocèse, mon rôle est donc d'entretenir de bonnes relations avec ces communautés religieuses, de les rencontrer de temps en temps et de voir comment nous pouvons collaborer dans le ministère ici dans l'archidiocèse.

Nombre de nos communautés religieuses sont impliquées dans l'éducation. Certaines s'occupent directement des pauvres. Mon objectif est donc de les aider à disposer des moyens nécessaires pour poursuivre ces activités.

L'Église traverse aujourd'hui une période de tension qui semble s'aggraver à l'approche du Synode. Que diriez-vous aux gens pour qu'ils restent calmes dans ce processus et qu'ils se sentent proches du Saint-Père ?

- La première chose que je dirais est que beaucoup de gens n'ont pas le sens de l'histoire. Chaque fois que l'Église a tenu un grand concile, comme celui de Vatican II il y a soixante ans, il a fallu une centaine d'années pour que ce concile produise tous ses effets. Je pense que le pape François considère que son rôle, à ce moment de l'histoire, est d'aider Vatican II à produire tous ses effets dans notre Église. C'est pourquoi nous avons le synode sur la synodalité.

Je pense que ce que le Saint-Père a dit de différentes manières, c'est que nous ne changeons pas la doctrine, nous ne changeons pas les enseignements fondamentaux de l'Église, mais dans un monde où les choses changent si rapidement, nous avons besoin d'une approche différente dans la manière dont nous présentons l'Évangile.

Ce que je retiens du Synode sur la synodalité, c'est la capacité d'écoute, de rencontre et d'accompagnement de l'Église. Et c'est ce que Jésus demande à tous ses disciples. Je suis très optimiste et très positif à propos de ce Synode.

Le pape François salue l'évêque de Springfield, Mgr Mitchell T. Rozanski (CNS photo / Vatican Media)

Quelles sont les priorités pastorales de l'archidiocèse de Saint-Louis ?

- Nous venons de passer deux années de discernement pour voir ce dont nous avons besoin en termes d'infrastructure, de soutien de la part de la Curie et de contact avec les paroisses. Le moteur de tout cela a été l'évangélisation. Je dirais donc que nos priorités sont d'atteindre les paroisses et d'évangéliser. En bref, je considère que les priorités du synode de synodalité sont les priorités de l'archidiocèse de Saint-Louis.

Nous avons également eu des idées créatives. Nous avons créé une nouvelle paroisse pour les Hispaniques et le ministère latino. Nous avons constaté les besoins dans une certaine région de l'archidiocèse et nous y avons consacré nos ressources. Nous avons également envoyé l'un de nos jeunes prêtres à la pastorale des campus dans un autre diocèse, sur un campus universitaire où de nombreux natifs de Saint-Louis sont étudiants.

Nous avons tendance à oublier les personnes âgées dans nos diocèses. Comment les aidez-vous à rencontrer Dieu dans l'archidiocèse de Saint-Louis ?

- Je pense que nous offrons de nombreuses possibilités de service à nos aînés, que ce soit dans les ministères paroissiaux ou simplement dans les ministères de prière, ce qui est tout aussi important. S'ils ne peuvent pas sortir de chez eux, il y a toujours des intentions pour lesquelles ils peuvent prier. Il est donc important de les maintenir en contact avec l'église et de veiller à ce qu'ils puissent s'y rendre en voiture.

Je crois que les personnes âgées, comme l'a souvent dit le pape François, nous apportent une sagesse infinie. Nous ne pouvons pas oublier nos aînés.

Qu'aimeriez-vous que les gens sachent à propos de l'archidiocèse de Saint-Louis et de ses membres ?

- Nous sommes dans le Midwest, ce qui est différent des autres régions du pays. Ici, je trouve une grande hospitalité et un sens profond de la foi. Lorsque je célèbre la messe dans différentes paroisses, je vois de jeunes familles dans l'Église, ce qui est très encourageant. Je vois une Église dynamique, qui réalise que nous avons une mission à remplir et à évangéliser, et une Église prête à relever ces défis.

En tant qu'archevêque, qu'aimeriez-vous dire à nos lecteurs, qui sont peut-être même des habitants de l'archidiocèse de Saint-Louis ?

- Louis depuis trois ans en tant qu'archevêque et je me sens très bien accueilli et reconnaissant de pouvoir visiter tant de paroisses, d'organisations, d'associations caritatives catholiques... Et je vois le travail formidable que l'Église accomplit dans l'archidiocèse. Je leur dirais donc de poursuivre leur bon travail et leur ministère, et de continuer à proclamer l'Évangile.

Évangile

Des paroles aux actes. 26e dimanche du temps ordinaire (A)

Joseph Evans commente les lectures du 26e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera propose une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-28 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Pour qu'un bateau ou un avion atteigne sa destination, il doit constamment vérifier qu'il suit la bonne route et apporter les corrections nécessaires. Et si, en conduisant, nous nous rendons compte que nous avons pris un mauvais virage, le bon sens nous dit de faire demi-tour et de revenir sur la bonne route. Il en va de même dans la vie spirituelle, et c'est ce que nous disent les lectures d'aujourd'hui.

Dans quelle mesure sommes-nous prêts à changer, à rectifier le tir, à admettre que nous nous sommes trompés ? Jésus pose ces questions à travers la parabole graphique de deux fils que leur père envoie travailler. Le premier a exprimé sa volonté d'y aller, mais ne l'a pas fait. Peut-être avait-il l'intention d'y aller, mais il s'est laissé distraire. Une fois qu'il a pris la mauvaise décision, il n'a pas été en mesure de changer et de faire ce qu'il fallait. Mais l'autre, bien qu'il ait eu tort de refuser la demande de son père, a reconnu son erreur et s'est mis en route vers la vigne pour commencer à travailler.

Le premier fils, malgré son apparente bonne volonté, a continué sur la voie de la désobéissance. Le second fils a eu la sagesse de faire demi-tour et s'est retrouvé au bon endroit. Jésus applique ensuite la parabole aux chefs des prêtres et aux anciens, ainsi qu'aux collecteurs d'impôts et aux prostituées. Ces derniers, même s'ils allaient dans la mauvaise direction par leurs actions pécheresses, ont eu le bon sens de changer de direction, de se convertir, grâce à la prédication du juste Jean-Baptiste.

Les prêtres et les anciens, bien que vivant initialement un "oui" à Dieu, en raison de leur état de vie, n'ont pas vraiment répondu à l'appel de Dieu par l'intermédiaire de Jean. Leur "oui" apparent s'est transformé en un véritable "non".

La volonté de rectifier est essentielle à la vie chrétienne. Nous ne devrions jamais penser que notre position nous empêche d'admettre que nous avons tort. Cela peut arriver, par exemple, avec des personnes en position d'autorité, même des parents. Ils pensent que leur autorité même les empêche d'admettre leur erreur, comme s'ils allaient mal paraître en le faisant. Mais ils ne font qu'aggraver leur erreur et s'enfoncent de plus en plus dans la mauvaise voie.

Nous devons tous vivre dans un état de repentance et cela signifie rectifier plusieurs fois par jour. La demande de pardon est profondément chrétienne. Il est bon de faire de nombreux actes de contrition chaque jour et de demander pardon également aux autres, chaque fois que nous en avons besoin, y compris à ceux qui sont sous notre autorité. Il n'est jamais trop tard pour reconnaître que nous avons commis une erreur ou pour faire marche arrière si nous sommes sur la mauvaise voie.

Dieu nous donnera toujours la grâce dont nous avons besoin pour le faire. Et, bien sûr, le meilleur moyen de passer de la mauvaise voie à la bonne est le sacrement de la confession. Là, ce n'est pas seulement le prophète Jean qui nous appelle à admettre nos péchés, c'est Jésus-Christ lui-même qui nous donne la grâce dont nous avons besoin pour les confesser, nous en libérer et commencer à vivre d'une manière nouvelle et juste.

Homélie sur les lectures du dimanche 26ème dimanche du temps ordinaire (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Vatican

Le pape chante la Méditerranée comme "berceau de la civilisation, de la vie et de la paix".

Lors de l'audience générale de mercredi, le Saint-Père a plaidé pour que la Méditerranée retrouve sa vocation de "berceau de la civilisation, de la vie et de la paix". Il a également rappelé que l'Évangile de Jésus-Christ est parti de sa rive orientale et a appelé l'Europe à l'espérance, même face à "l'hiver démographique".

Francisco Otamendi-27 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Suite à son retour des "Rencontres Méditerranéennes" à Marseille (France), et au bref résumé qu'il en a fait dans la lettre d'information de la Commission européenne, la Commission a décidé d'organiser une conférence de presse sur le sujet. Angelus Dimanche, le Pape a lancé dans le Audience générale plusieurs messages importants aujourd'hui à Saint-Pierre. Tout d'abord, "le rêve et le défi commun" que "la Méditerranée retrouve sa vocation de berceau de la civilisation, de la vie et de la paix".

"Nous ne pouvons pas permettre que la Méditerranée devienne un tombeau, ni qu'elle facilite la guerre et la traite des êtres humains", a déclaré le pape. "Il y a deux mille ans, l'Évangile de Jésus-Christ est parti de sa rive orientale pour annoncer à tous les peuples que nous sommes les enfants du seul Père qui est aux cieux et que nous sommes appelés à vivre en frères et sœurs ; que l'amour de Dieu est plus grand que notre égoïsme et qu'avec l'aide de sa miséricorde, une coexistence humaine juste et pacifique est possible.

"Naturellement, cela ne se fait pas par magie et n'est pas acquis une fois pour toutes. C'est le fruit d'un voyage au cours duquel chaque génération est appelée à faire un bout de chemin, en lisant les signes des temps dans lesquels elle vit", a ajouté François. "Nous avons été touchés par cette période historique, dans laquelle les migrations forcées sont devenues un signe des temps, voire le signe qui nous appelle tous à faire un choix fondamental : le choix entre l'indifférence et la fraternité".

Le Pape a déclaré dans sa catéchèse que "nous avons besoin d'un regard sur la Méditerranée qui nous aide à donner de l'espoir à notre société, et en particulier aux nouvelles générations. L'événement de Marseille nous a donné un regard humain et plein d'espérance, capable de tout renvoyer à la valeur première de la personne humaine et à sa dignité inviolable. Un regard d'espoir qui nous encourage à construire des relations fraternelles et des amitiés sociales.

"Un monde plus humain

À cet égard, François a cité saint Paul VI dans son encyclique Populorum Progressiolorsqu'il a encouragé la promotion d'un "monde plus humain pour tous, où tous doivent donner et recevoir, sans que le progrès des uns soit un obstacle au développement des autres" (n. 44).

En outre, le pape a évoqué la nécessité de "travailler pour que les personnes, en toute dignité, puissent choisir d'émigrer ou de ne pas émigrer", comme l'a rapporté Omnes. "C'est la question de la Journée des migrants et des réfugiés que nous venons de célébrer. Tout d'abord, nous devons tous nous engager pour que chacun puisse vivre dans la paix, la sécurité et la prospérité dans son propre pays d'origine. Cela nécessite une conversion personnelle, une solidarité sociale et des engagements concrets de la part des gouvernements au niveau local et international.

Et "deuxièmement", a précisé le pontife romain, pour que ceux qui ne peuvent rester dans leur patrie "puissent être assurés de la sécurité pendant leur voyage et être accueillis et intégrés là où ils arrivent".

"Hiver démographique européen

À la fin de son discours, François s'est tourné vers l'Europe. "Il est nécessaire de donner de l'espoir à nos sociétés européennes, en particulier aux nouvelles générations. En effet, comment accueillir l'autre si nous n'avons pas d'abord un horizon ouvert sur l'avenir ? Des jeunes pauvres en espérance, enfermés dans leur vie privée, préoccupés par la gestion de leur précarité, comment peuvent-ils s'ouvrir à la rencontre et au partage ?

Le Saint-Père a fait allusion à "nos sociétés, malades d'individualisme, de consumérisme et d'évasion vide", qui "ont besoin de s'ouvrir, d'oxygéner leur âme et leur esprit, et alors elles pourront lire la crise comme une opportunité et l'affronter de manière positive". 

"Pensons, par exemple, à l'hiver démographique qui affecte certaines sociétés européennes", a ajouté François. "Il ne sera pas surmonté par une "relocalisation" des immigrés, mais lorsque nos enfants retrouveront l'espérance en l'avenir et pourront la voir se refléter dans les visages de leurs frères et sœurs venus de loin.

L'Europe a besoin de "passion et d'enthousiasme

Voici son message et ses remerciements : "L'Europe a besoin de retrouver la passion et l'enthousiasme, et en Marseille Je peux dire que je les ai trouvés : dans leur pasteur, le cardinal Aveline, dans les prêtres et les personnes consacrées, dans les fidèles laïcs engagés dans la charité, dans l'éducation, dans le peuple de Dieu qui a manifesté une grande chaleur lors de la messe au stade Vélodrome". 

Le Pape les a tous remerciés ainsi que le Président de la République, Emmanuel Macron, "qui par sa présence a témoigné de l'attention de toute la France à l'événement de Marseille". 

Que la Vierge, que les Marseillais vénèrent sous le nom de Notre Dame de la Garde, accompagne le chemin de l'enfant. les peuples de la MéditerranéeLe Saint-Père, qui s'est également tourné vers Sainte Marie comme Consolation des migrants, a conclu : "Je souhaite que cette région devienne ce qu'elle a toujours été appelée à être : une mosaïque de civilisation et d'espérance".

Saint Venceslas, "grand témoin de la foi".

Ce matin, il y a eu une nouveauté dans l'audience, puisque le tchèque s'est ajouté aux langues habituelles, en raison du grand nombre de pèlerins originaires de ce pays. 

Le pape les a salués en ces termes : "Je salue cordialement les pèlerins de la République tchèque, venus à Rome à l'occasion de la fête de saint Venceslas ; je salue en particulier le chœur d'enfants Ondášek. Que l'exemple du principal patron de la nation tchèque, qui a été un grand témoin de la foi, vous aide à chérir votre héritage spirituel et à le transmettre à vos enfants. Je vous bénis, vous et vos familles, et que Jésus-Christ soit loué.

L'auteurFrancisco Otamendi

États-Unis

Mois du respect de la vie : vivre une solidarité radicale

Le président du comité des activités pro-vie de l'USCCB a publié une déclaration sur le Mois du respect de la vie. Il appelle à une "solidarité radicale" avec les mères et les bébés dans le besoin.

Jennifer Elizabeth Terranova-27 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le 18 septembre 2023, l'évêque Michael B. Burbidge d'Arlington, président du Comité des activités pro-vie de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB), a publié une déclaration sur le Mois du respect de la vie : "Vivre la solidarité radicale". Il invite tous les catholiques à commémorer le 50e anniversaire du "Mois du respect de la vie" et appelle à une "solidarité radicale" avec les mères et les bébés dans le besoin.

En 1973, la Cour suprême a légalisé l'avortement dans tout le pays dans l'affaire Roe v. Wade, et depuis lors, le mois d'octobre a été mis à part par les évêques américains comme "un temps pour se concentrer sur la protection du don précieux de Dieu qu'est la vie humaine". Mgr Burbidge a rappelé aux fidèles que, bien que l'arrêt Roe v. Wade ait pris fin, les catholiques ne sont que trop conscients que l'avortement se poursuit dans la plupart des États et qu'il "fait l'objet d'une promotion agressive au niveau fédéral". Mais nous avons encore désespérément besoin "...de beaucoup de prières, de sacrifices et de bonnes œuvres pour transformer une culture de la mort en une culture de la vie". Il nous a encouragés à poursuivre nos actions de plaidoyer et nos marches, mais a ajouté qu'il fallait faire plus, car "les lois seules" ne mettront pas fin aux horreurs de l'avortement.

Mettre fin à la légalisation de l'avortement est une priorité absolue ; cependant, la chose la plus immédiate que les catholiques puissent faire est d'"entourer les mères dans le besoin d'un soutien vital et d'un accompagnement personnel", a écrit l'évêque Burbidge. Cet accompagnement et ce soutien peuvent sauver les bébés et leurs mères de l'avortement.

Dans ce document, il cite saint Jean-Paul II et la manière dont notre Saint-Père a défini pour la première fois la "solidarité radicale" : "En rejetant fermement le "pro-choix", il est nécessaire de devenir courageusement "pro-femme", en promouvant un choix réellement favorable aux femmes... La seule position honnête, dans ces cas, est celle de la solidarité radicale avec les femmes. Il n'est pas juste de la laisser seule.

Le pape François nous rappelle également que la solidarité n'est pas "quelques actes sporadiques de générosité. Elle implique la création d'une nouvelle mentalité". Nous devons faire passer les besoins des mères vulnérables et des enfants à naître avant les nôtres, et c'est ce que signifie être "radicalement solidaires" des femmes enceintes ou qui élèvent des enfants avec peu ou pas de ressources. Et nous devons transformer nos propres cœurs et mettre l'amour en action. Le Saint-Père a déclaré que cette nouvelle mentalité signifie "affronter les défis fondamentaux qui conduisent une future mère à croire qu'elle est incapable d'accueillir l'enfant que Dieu lui a confié".

La déclaration suggère également que nous nous alignions au sein de nos communautés locales, de nos diocèses, de nos paroisses et de nos écoles dans le cadre d'efforts mutuels visant à mettre en œuvre des politiques qui répondent aux besoins émotionnels, spirituels et autres de ces femmes et de ces enfants. En outre, Mgr Burbidge encourage les catholiques à dépasser "le statu quo et à sortir de nos zones de confort". Nous savons que nous sommes toujours meilleurs ensemble que seuls.

Comment aider ?

"Marcher avec les mamans en détresseL'"initiative paroissiale", par exemple, est une initiative nationale et paroissiale, et constitue un excellent moyen de contribuer à "transformer les paroisses en lieux d'accueil, de soutien et d'assistance pour les femmes enceintes et les mères confrontées à des difficultés". Et les récompenses sont divines !

Si beaucoup ont ressenti l'"appel" à servir leur communauté locale, ils se sentent submergés par des emplois exigeants, des responsabilités familiales et les défis à relever pour se mettre en route. Heureusement, Dieu tout-puissant trouve toujours un moyen pour que ses disciples exécutent son plan.

Après avoir assisté à une séance d'information dans son église, Melissa, mère de trois jeunes enfants qui travaille, a ressenti "l'appel du Seigneur" lorsqu'elle s'est portée volontaire pour être la coordinatrice du ministère "Walking with Moms in Need" (marcher avec les mères dans le besoin). Aujourd'hui, sa paroisse organise une fois par mois des "journées mains en l'air", qui permettent aux familles dans le besoin de faire des achats gratuits de produits de première nécessité offerts par les paroissiens.

Melissa est une source d'inspiration pour tous ceux qui veulent aider. Elle déclare : "Je pense que pendant trop longtemps, nous nous sommes contentés de laisser le travail d'accompagnement des femmes en situation de crise - enceintes ou avec des enfants - à d'autres personnes du secteur non marchand et du secteur public. Il est très clair dans l'Évangile que c'est notre travail à tous !

Sensibilisation et prière

Il existe de nombreuses ressources et informations sur la manière de s'impliquer. Sur le site web des activités pro-vie de l'USCCB, vous pouvez choisir la manière dont vous voulez aider. Deux des quatre piliers mentionnés sont la sensibilisation et la prière. Nous savons que lorsque nous frappons, Il ouvre les portes, alors inscrivez-vous à la "Neuvaine des 9 jours pour la vie". Il s'agit d'une prière annuelle pour la protection de la vie humaine. L'intention de chaque jour est accompagnée d'une brève réflexion, de conseils et d'une action recommandée pour "aider à construire une culture de la vie".

Les femmes enceintes sont confrontées à une litanie de défis, mais beaucoup de celles qui envisagent l'avortement ont des problèmes financiers qui peuvent sembler insurmontables et qui influencent trop souvent leur décision. Mais "Dieu a donné à chacun de nous des dons particuliers, et avec ces dons, il nous confie un rôle et un devoir au sein du Corps du Christ. .... Si nous pouvons alléger un tant soit peu la charge, quelle différence cela peut faire : c'est littéralement une question de vie ou de mort", a écrit l'évêque Burbidge.

Vatican

21 nouveaux cardinaux pour l'Église universelle

Le 9e consistoire du pape François, qui se tiendra le 30 septembre dans l'atrium de la basilique Saint-Pierre, portera le nombre de cardinaux à 241, dont 137 seront électeurs lors d'un prochain conclave.

Giovanni Tridente-27 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Quelques jours avant la neuvième édition consistoire du pape François pour la création de nouveaux cardinaux, fixée au 30 septembre, quelques jours avant le début de la première session de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Synode des évêques sur la synodalité.

Avec les nouvelles créations, le nombre de cardinaux électeurs - qui auront le droit de voter lors d'un éventuel conclave parce qu'ils n'ont pas encore 80 ans - sera de 137, tandis que le nombre de cardinaux non électeurs (plus de 80 ans) s'élèvera à 105, soit un total de 241 cardinaux. Toutefois, à la fin de l'année 2023, cinq cardinaux auront 80 ans.

Les nouvelles barrettes seront remises à 21 nouveaux collaborateurs du pontife, issus de différents milieux - principalement des territoires suburbains - pour représenter "l'universalité de l'Église, qui continue à proclamer l'amour miséricordieux de Dieu à tous les peuples de la terre", a expliqué le pape François dans l'annonce faite au début du mois de juillet.

Le 30 septembre, donc, le préfet du Dicastère pour les évêques, l'Américain Robert Francis Prevost, qui était en terre de mission en Amérique latine ; le préfet du Dicastère pour les Églises orientales, l'Italien Claudio Gugerotti, ancien nonce en Ukraine de 2015 à 2020 et auparavant dans d'autres pays de tradition chrétienne orientale, recevront la dignité cardinalice ; le nouveau préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, l'Argentin Víctor Manuel Fernández, théologien de renom très proche du Saint-Père, qui a occupé au sein de la Conférence épiscopale argentine la fonction de président de la Commission Foi et Culture.

François a également décidé de décerner la pourpre au nonce apostolique suisse Emil Paul Tscherrig, qui a acquis une expérience dans plusieurs pays africains, mais aussi en Corée du Sud et en Mongolie, avant de se rendre dans les pays nordiques, en Argentine et enfin en Italie ; au nonce français Christophe Louis Georges Pierre, qui a connu sa première affectation en 1977 à Wellington, en Nouvelle-Zélande, puis au Mozambique, à Cuba, en Haïti, en Ouganda et aux États-Unis, entre autres pays.

Le Patriarche latin de Jérusalem, Pierbattista Pizzaballa, un Italien de Bergame, qui a rejoint la Custodie de Terre Sainte en 1999 et est également le Vicaire général du Patriarche latin de Jérusalem pour la pastorale des catholiques de langue hébraïque en Israël, recevra également la barrette rouge ; l'archevêque de Cape Town (Kaapstad), Stephen Brislin, né à Welkom en Afrique du Sud en 1956 et jusqu'en 2019 président de la Conférence des évêques catholiques d'Afrique du Sud ; l'archevêque de Cordoba en Argentine, Ángel Sixto Rossi, jésuite, expert en discernement spirituel de saint Ignace et prédicateur de nombreux exercices spirituels ignatiens à des groupes de prêtres, de religieux et de laïcs.

Les autres archevêques qui seront créés cardinaux sont Luis José Rueda Aparicio de Bogota, originaire de San Gil (Santander), élu en 2021 président de la Conférence épiscopale colombienne jusqu'en 2024 ; celui de Łódź, Grzegorz Ryś, né à Cracovie, qui a introduit en 2019 le diaconat permanent dans son archidiocèse et créé le Séminaire missionnaire diocésain du Chemin néocatéchuménal ; celui de Juba, Stephem Ameyu Mulla, né au Soudan en 1964 et docteur de l'Université pontificale Urbaniana avec une thèse sur le dialogue religieux et la réconciliation au Soudan ; pendant les premières années, il a également été recteur du séminaire de la capitale.

Dignité cardinalice également pour l'actuel archevêque de Madrid, l'Andalou José Cobo Cano, toujours au service pastoral de la capitale espagnole, évêque auxiliaire depuis 2017 et précédemment responsable du Secrétariat pour les migrations et la pastorale sociale et la promotion humaine ; pour l'archevêque coadjuteur de Tabora, en Tanzanie, Protase Rugambwa, qui fut ces dernières années premier secrétaire adjoint puis secrétaire de la Congrégation pour l'évangélisation des peuples et président des Œuvres pontificales missionnaires. Et pour les évêques de Penang (Mali), Sebastian Francis ; de Hong Kong, Stephen Chow Sau-yan, S.J. ; d'Ajaccio, Mgr François-Xavier Bustillo ; l'évêque auxiliaire de Lisbonne, Américo Manuel Alves Aguiar et le recteur majeur des Salésiens, le prêtre Ángel Fernández Artime.

Le pape François a également décidé d'ajouter au Collège des cardinaux deux archevêques et un religieux qui se sont distingués par leur service à l'Église : le nonce apostolique Agostino Marchetto, décrit par le souverain pontife comme "le plus grand herméneute du concile Vatican II" ; l'archevêque émérite de Cumaná, au Venezuela, Diego Rafael Padrón Sánchez ; et le confesseur du Sanctuaire de Notre-Dame de Pompéi à Buenos Aires, Luis Pascual Dri, OFM Cap.

Les nouveaux cardinaux seront présents avec le Saint-Père lors de la messe d'ouverture du Synode des évêques, le 4 octobre à 9 heures, sur la place Saint-Pierre. La cérémonie sera immédiatement suivie de visites de courtoisie, avec des salutations individuelles aux fidèles.

L'auteurGiovanni Tridente

Vatican

Giorgio Napolitano. Ses relations avec Benoît XVI et François 

Bien qu'il ne soit pas croyant, Giorgio Napolitano a toujours respecté les pontifes de l'Église catholique. Il a entretenu des relations cordiales avec Benoît XVI et François.

Antonino Piccione-27 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Les funérailles nationales de Giorgio Napolitano se sont déroulées dans le cadre d'une cérémonie laïque et il reposera dans le cimetière non catholique de Rome. Cependant, la relation de Giorgio Napolitano avec les papes et la foi mérite d'être explorée à la lumière de son intense et riche parabole personnelle, culturelle, politique et institutionnelle. D'où l'effigie d'un laïc respectueux et d'un interlocuteur aigu et crédible de l'Église, évitant le sectarisme idéologique et les prises de position anticléricales.

"Les sages brilleront comme l'éclat du firmament, ceux qui ont conduit beaucoup de gens à la justice brilleront comme les étoiles pour toujours". Cette phrase est tirée du livre biblique de Daniel (chapitre 12, verset 3), que le card. Gianfranco Ravasi a dédiée au Président émérite de la République italienne lors de la cérémonie des funérailles nationales à la Chambre des députés. Ravasi a expliqué qu'il voulait déposer une "fleur" idéale sur la tombe de Napolitano et que cette fleur était la phrase tirée de Daniel.

"Je me souviens avec gratitude des rencontres personnelles que j'ai eues avec lui, au cours desquelles j'ai apprécié son humanité et sa clairvoyance pour prendre des décisions importantes avec rectitude". En apprenant la nouvelle du décès de Giorgio Napolitano, le pape François s'était souvenu de lui en écrivant ces mots dans un télégramme envoyé à son épouse. 

Au cours de ses deux mandats consécutifs à la présidence de la République italienne - du 15 mai 2006 au 14 janvier 2015 - M. Napolitano a rencontré à plusieurs reprises Benoît XVI et François, établissant avec les deux papes d'importantes relations d'estime et de respect réciproques. Il n'a jamais manqué de leur transmettre la gratitude et l'affection du peuple italien pour leur service.

Sa relation avec Benoît XVI

Comme l'a reconstitué L'Osservatore Romano ces derniers jours, les relations entre le pape Ratzinger et M. Napolitano ont commencé en 2006, lorsque le souverain pontife a envoyé un message de vœux au chef d'État nouvellement élu. Puis, le 20 novembre de la même année, le président a effectué une visite officielle au Vatican. Puis, lors de l'Angélus de janvier 2007, Benoît XVI a répondu aux vœux que le Président lui avait adressés la veille dans son message de Nouvel An.

Le 17 janvier 2008, après que le pape Ratzinger a été empêché de visiter l'université La Sapienza à Rome, Mme Napolitano a écrit une lettre au souverain pontife pour déplorer ce qui s'était passé et qualifier les "manifestations d'intolérance" d'inacceptables. 

Le 4 octobre de cette année-là, en la fête de saint François d'Assise, le pape a poursuivi sa visite au Vatican deux ans plus tôt par une visite au Quirinal.

Il a donné une série de concerts en l'honneur de Benoît XVI à l'occasion de l'anniversaire de son pontificat. Les messages qu'il a envoyés au pontife allemand à l'occasion de la Journée mondiale de la paix sont également significatifs.

C'est également dans un article de "L'Osservatore Romano" que M. Napolitano a renouvelé son engagement à l'égard de l'Union européenne. Benoît XVILe 28 février 2013, le pape lui a adressé "les salutations reconnaissantes et affectueuses des Italiens", en le remerciant pour son service dans le pontificat.

Le lien entre les deux a été décrit en détail par le président lui-même dans une interview accordée à notre journal le 13 juillet 2012. "L'une des plus belles composantes qui a caractérisé mon expérience a été précisément la relation avec Benoît XVI", a déclaré M. Napolitano dans cette interview.

À cet égard, il a noté qu'il avait découvert avec le pape Ratzinger "une grande affinité, nous éprouvons un sentiment de grand respect mutuel. Mais il y a quelque chose de plus, quelque chose qui a touché nos cordes sensibles. Et pour cela, je lui suis très reconnaissant.

Napolitano et le pape François

Une relation importante a également été immédiatement établie avec le Pape François, ponctuée de rencontres et de messages d'estime et de soutien mutuels. Surtout, le geste du dimanche 24 septembre, lorsque le Pape s'est rendu à la chambre funéraire du Président émérite dans la salle Nassiriya du Sénat.

François a souhaité "exprimer - comme indiqué dans une note distribuée aux journalistes - par sa présence et ses prières, son affection personnelle pour lui et sa famille, et honorer le grand service qu'il a rendu à l'Italie". Après avoir exprimé ses condoléances à la veuve Clio Maria Bittoni et aux enfants de Giulio et Giovanni, le souverain pontife a observé quelques minutes de silence devant la dépouille.

La visite de François s'est achevée par la signature du registre. L'hommage du pape à Giorgio Napolitano est une nouveauté absolue dans l'histoire de l'Italie. Il s'agissait de la première présence d'un pontife au Sénat de la République. A l'occasion de sa visite au Quirinal, le Pape François lui a rappelé la nature de leur mission commune : "gouverner des réalités complexes dans un effort continu d'unification".

Le 5 octobre 2012 (Assise, dialogue entre croyants et non-croyants), Napolitano a réfléchi sur sa vie spirituelle et sur sa manière personnelle d'argumenter la foi, en faisant siens les mots de Bobbio dans le De Senectute : "Quand je dis que je ne crois pas à la seconde vie [...], je n'entends pas affirmer quelque chose de péremptoire. Je veux seulement dire que les raisons du doute m'ont toujours semblé plus convaincantes que celles de la certitude. Personnellement, j'ai reçu une éducation religieuse, c'est-à-dire que j'ai passé toute mon adolescence dans les sacrements et les rites de la religion catholique, qui était la religion de ma mère et celle enseignée à l'école. Mais je me suis détaché, comme l'a dit Bobbio, d'une pratique qui ne garantissait pas en soi la réponse aux questions "ultimes", et je me suis immergé complètement dans une autre dimension de la vie - politique, culturelle, institutionnelle - qui n'impliquait pas de se poser ces questions. La vraie question est précisément que je n'ai pas ressenti l'urgence de ces questions, même pendant longtemps. Puis j'ai été stimulé par des rencontres et des conversations avec des personnes de foi authentique. Je me souviens, par exemple, de l'impression que m'a faite La Pira [...]. On peut s'enfermer dans la conviction, ou dans la réalisation, que l'on n'a pas été touché par "une lumière de grâce", et fermer le discours. D'autre part, le discours ne doit pas s'arrêter là".

L'auteurAntonino Piccione

États-Unis

Progrès dans le travail pastoral avec les populations indigènes

Fin septembre, des représentants d'organisations catholiques autochtones ont rencontré des membres des conférences épiscopales des États-Unis, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Au cours de ces journées de travail, des questions telles que l'identité catholique dans les milieux indigènes, l'évangélisation, l'éducation, le racisme et la pauvreté ont été abordées.

Paloma López Campos-26 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Fin septembre, des représentants d'organisations catholiques autochtones ont rencontré à Washington des membres des conférences épiscopales des États-Unis, du Canada, de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande. Comme l'a expliqué plus tard le USCCBLa réunion a été l'occasion d'un "dialogue, d'un apprentissage et d'une fraternisation pour ceux qui travaillent avec les communautés indigènes au sein de l'Église catholique".

L'objectif de ces conversations était de rechercher un engagement de l'Église auprès des communautés amérindiennes. Le président de la sous-commission des affaires amérindiennes de l'USCCB, l'évêque Chad Zielinski, a déclaré à propos de la réunion que "certaines des questions que nous avons abordées concernaient l'histoire, ce qui peut être difficile et douloureux à discuter, mais nous devons être prêts à affronter ces questions afin d'instaurer un dialogue réel et honnête qui conduise à la guérison et à une plus grande prise de conscience afin que l'histoire ne se répète pas".

Tout au long des journées de travail, des sujets tels que l'identité catholique dans les milieux indigènes, l'évangélisation, l'éducation, le racisme et la pauvreté ont été abordés. Ces travaux s'inscrivent dans le cadre d'un effort plus large de la conférence épiscopale américaine visant à élaborer un nouveau cadre pastoral pour le ministère auprès des populations indigènes. Ce cadre fera l'objet d'un vote au cours de la session. plénière en novembre prochain.

Communautés autochtones aux États-Unis

Selon les données de l'USCCB, plus de 340 paroisses aux États-Unis desservent des congrégations majoritairement amérindiennes. La plupart des personnes au service de ces congrégations sont membres d'ordres religieux, bien qu'il y ait un pourcentage plus élevé d'Amérindiens qui sont ministres laïcs ou diacres.

Malgré cela, il reste encore beaucoup à faire dans l'Église des États-Unis pour assurer un ministère efficace auprès des Amérindiens. Sur l'ensemble des archidiocèses et des diocèses du pays, seuls 30 % disposent d'un bureau ou d'un programme spécifique pour les Amérindiens. Toutefois, pour mettre cela en perspective, il est important de noter que les Amérindiens représentent environ 3,5 % de la population catholique américaine, et que seulement 20 % des Amérindiens se considèrent comme catholiques.

Le site web de la conférence épiscopale propose de nombreuses ressources et études sur les Amérindiens aux États-Unis. On y trouve notamment un historique détaillé de la mission de l'Église auprès des Amérindiens, des activités à faire en famille et des statistiques qui permettent de mieux comprendre la situation.

Comment aider un ami qui ne veut plus vivre ?

Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude face à l'augmentation du nombre d'adolescents qui s'enlèvent la vie. Il s'agit d'un problème de santé publique qui requiert une attention immédiate.

26 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Adolfo est un jeune homme de 19 ans qui vient de perdre un ami du même âge. La cause : suicide.

Le simple fait d'entendre ce mot donne la chair de poule. C'est une dure réalité qui ébranle l'âme. Adolfo et ses amis sont choqués par cet événement qu'ils ne peuvent expliquer. Certains d'entre eux ont parlé de faire quelque chose pour sortir de la douleur et de la confusion par des actions concrètes.

Les Nations unies ont exprimé leur inquiétude face au nombre croissant d'adolescents qui s'enlèvent la vie dans le monde. Il s'agit d'un problème de santé publique qui requiert une attention immédiate.

Il est impératif de promouvoir la santé mentale. Les experts recommandent de renforcer les liens familiaux dans l'amour et l'attention. Ils découragent également la consommation et l'utilisation de la violence et des vices en général. 

Il faut tenir compte du fait qu'il y a eu des cas de suicide sans facteurs externes pouvant les déclencher, mais il faut savoir que 10 % des adolescents souffrent de dépression endogène et ne reçoivent pas de soins et de traitements adéquats.  

Que pouvons-nous faire face à cette réalité ?

  • Préparez-vous sur le sujet et ayez à portée de main les numéros de téléphone d'une aide professionnelle dans votre ville ou votre pays. Aux États-Unis, vous pouvez composer le 988. Discutez en profondeur du sens et de la valeur de la vie.  
  • Semer l'illusion ! "L'illusion n'est pas le contenu du bonheur mais son enveloppe", dit Julián Marías. Avoir des illusions, c'est vivre en regardant vers l'avenir et donc avoir des objectifs. L'illusion appelle l'optimisme, qui est une base fondamentale de la santé mentale.
  • Provoquer des rencontres d'amis dans un but altruiste, non pas des rencontres conviviales avec un excès de sensations, mais d'autres qui encouragent ce qu'il y a de plus noble dans leur cœur. La joie et le service sont deux vertus qui devraient être au centre de l'environnement des jeunes.
  • Réduisez le temps passé devant un écran et n'y accédez qu'à des fins spécifiques d'étude ou d'alimentation positive de l'esprit.
  • L'aide professionnelle est importante, mais une vie de famille harmonieuse l'est encore plus. Lorsque ce n'est pas le cas, le groupe d'amis devient un facteur fondamental d'estime de soi et de valorisation. En tant qu'amis, soyez plus attentifs les uns aux autres, accordez-vous du temps, de la conversation et de l'affection. 
  • À la recherche de Dieu. Nombreux sont ceux qui comblent le désir de l'âme humaine de rencontrer un Dieu bon qui l'aime inconditionnellement. 

Notre monde vit un athéisme pratique qui déçoit les jeunes et les moins jeunes. Il faut revenir à Dieu ! Commençons à prier en famille et montrons la beauté de la foi par notre exemple. 

Le pape François, dans son exhortation apostolique "Amoris Laetitia"Il donne des instructions : 

Les parents qui veulent accompagner la foi de leurs enfants sont attentifs à leurs changements, car ils savent que l'expérience spirituelle n'est pas imposée mais proposée à leur liberté. Il est essentiel que les enfants voient concrètement que la prière est vraiment importante pour leurs parents. C'est pourquoi les moments de prière en famille et les expressions de piété populaire peuvent avoir un pouvoir évangélisateur plus grand que toutes les catéchèses et tous les discours. Je voudrais en particulier exprimer ma gratitude à toutes les mères qui, comme sainte Monique, prient sans cesse pour leurs enfants qui se sont éloignés du Christ (Amoris Laetitia, 288).

Lire la suite
Vocations

Eliana et Paolo, fondateurs de Via PacisNous avons demandé au Seigneur de se montrer et il n'a pas attendu".

Eliana et Paolo sont, avec le père Domenico, les fondateurs de la communauté Via Pacis. Aujourd'hui, ils travaillent comme bénévoles à CHARISLa réalité voulue par le pape François au service du Renouveau charismatique catholique.

Leticia Sánchez de León-26 septembre 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Eliana et Paolo se sont mariés très jeunes : il avait 25 ans et elle 20. Croyants, mais peu pratiquants, avec une foi - comme ils le disent eux-mêmes - un peu " à l'envers ". naïf. Après 5 ans de mariage, ils ont dit à Dieu : "Seigneur, si tu existes, montre-toi !" et Dieu s'est montré d'une manière puissante.

Eliana et Paolo ont tous deux vécu, à quelques heures d'intervalle, une forte expérience de Dieu qui a donné naissance à la communauté. Via Pacis, avec un prêtre diocésain, le père Domenico Pincelli. Le 26 juin, cette réalité a reçu le décret définitif du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie en tant qu'association internationale de fidèles..

Eliana et Paolo étaient à la tête de cette association jusqu'à il y a quatre ans, lorsqu'ils ont ressenti le besoin de laisser la direction de l'association aux nouvelles générations.

Comment l'aventure de la création de la communauté a-t-elle commencé ? Via Pacis?

-[Paolo]Tout a commencé il y a 45 ans, mais à l'époque nous ne savions pas qu'il s'agissait du début d'une communauté. Nous avons commencé à prier avec un prêtre, le père Domenico Pincelli (décédé en 2003), et peu à peu d'autres personnes nous ont rejoints ; nous n'aurions jamais pensé qu'au fil des ans, cette petite réalité deviendrait une réalité de droit pontifical !

[Eliana]Nous sommes mariés depuis 50 ans, nous étions mariés avant de fonder la communauté. Nous n'étions pas très pratiquants, nous avions une foi un peu naïve, un peu superficielle. À un moment très important de notre vie, nous avons dit : "Dieu, si tu es là, montre-toi". La réponse du Seigneur ne s'est pas fait attendre : nous avons vécu une Pentecôte personnelle.

C'est une expérience difficile à expliquer, tout comme il est difficile d'expliquer le moment où l'on tombe amoureux. C'est un impact, c'est la force de l'Esprit qui vous envahit, qui vous fait tomber amoureux de Dieu, et vous dites : " Notre vie, Seigneur, est entre tes mains, fais de nous ce que tu veux ". C'est ainsi que nous commençons à orienter notre vie au service de nos frères et sœurs, de la Parole et de l'évangélisation.

C'était quelque chose qui se voyait de l'extérieur. En fait, les amis qui nous entouraient nous demandaient : "Qu'est-ce que tu as ?" et nous avons pu leur dire, témoigner que Jésus était vivant et que nous l'avions rencontré. Nous ne savions pas ce qui nous était arrivé. Avec le temps, nous avons compris qu'il s'agissait d'une effusion spontanée de l'Esprit Saint avec un effet de joie irrésistible, une joie qui vous sort de la peau, qui ne vous laisse pas dormir, qui vous enivre et vous donne faim de Dieu et de sa Parole.

[Paolo]Nous ne savions pas du tout ce qui s'était passé. Nous l'avons compris plus tard. Nous avions un désir insatiable de lire la Bible et il nous est arrivé quelque chose d'étrange : la Bible, cette même Bible que nous avions essayé de lire auparavant et que nous avions parfois trouvée obscure et incompréhensible et que nous avions essayé de comprendre en suivant des cours de théologie, s'est maintenant éclairée, s'est exprimée clairement. Le voyage le plus long a eu lieu en nous, le voyage de l'esprit au cœur. Nous avons commencé à aimer la Parole, à en faire le point de référence de notre vie. Et en cascade, nous avons commencé à aimer l'Église, la prière, les sacrements, et surtout à découvrir le sacrement de la réconciliation. Et c'était un peu comme l'expérience des premiers chrétiens, avec le Seigneur qui appelait et "ajoutait à la communauté".

[Eliana]Outre cette expérience de rencontre avec Jésus, il y a eu une autre relation fondamentale dans notre vie : la rencontre avec un prêtre : le père Domenico Pincelli. Avec lui, nous avons établi une relation profonde, affectueuse et réciproque. C'était un prêtre plus âgé et très différent de nous, mais avec un amour brûlant pour Dieu et un profond désir de vivre et de mourir pour Lui. Nous avons commencé à nous rencontrer régulièrement pour prier. Nous le faisions dans notre maison et c'était notre maison aussi longtemps que le nombre le permettait. Puis Paul a perçu du Seigneur que, pour ne pas perdre ce que nous avions vécu et vivions, il nous fallait vivre en communauté : "Soit nous faisons communauté, soit nous perdons ce que nous avons vécu". Le premier à accepter cet appel étrange et original fut le père Domenico lui-même. Il avait alors 55 ans, Paolo 33 ans et moi 28 ans.

[Paolo]Nous avons commencé à vivre ensemble. En y réfléchissant aujourd'hui, nous nous rendons compte que nous étions fous : un prêtre vivant avec un couple beaucoup plus jeune que lui. Aujourd'hui, nous nous rendons compte que l'imprudence est souvent le moteur de tant d'abandons. Nous avons donc commencé une vie communautaire : nous avons partagé nos vies, notre maison, notre temps, nos dons, notre argent, nos rêves. Une vie commune qui n'a pas toujours été facile, comme vous pouvez l'imaginer, mais qui a été fructueuse, capable de provoquer une conversion continue et un désir d'amélioration.

Peu à peu, des personnes sont venues à nous, désireuses de vivre notre mode de vie. Cela nous a rappelé l'évangile : "Nous voulons aller avec vous parce que nous avons vu que Dieu est avec vous". C'est la Parole de Dieu qui nous a guidés. Une autre phrase clé de l'évangile était Ezéchiel 3:1 : "Apportez toutes les dîmes dans le trésor du temple...". Cette Parole nous a transpercés, nous étions conscients que l'amour de Dieu et l'amour des pauvres vont de pair, et cette Parole nous disait clairement quoi et comment faire. Nous avons donc pris la décision de donner un dixième de nos revenus aux pauvres. Ce choix nous a donné et nous donne encore beaucoup de liberté et s'est répandu comme une traînée de poudre, sous forme de projets de solidarité dans le monde entier : écoles, soins de santé, soupes populaires, puits, adoptions... Aujourd'hui, nous sommes présents dans 18 pays.

[Eliana]En même temps, nous avons découvert le charisme de la communauté : le Seigneur nous a demandé d'être des ambassadeurs de la réconciliation, c'est-à-dire de chercher constamment à réconcilier nos relations avec nous-mêmes, avec les autres, avec Dieu et avec la création. C'est ainsi que nous avons pu découvrir le binôme réconciliation-pardon : la réconciliation comme chemin de pardon et le pardon comme chemin de réconciliation. En fait, la première réconciliation - dans notre vie en communauté - a eu lieu entre deux états de vie qui ont peut-être toujours été opposés dans l'Église : le mariage et le sacerdoce.

En vous entendant parler, il est clair que Dieu vous a appelé à changer de vie. Est-ce une vocation ?

-[Eliana]Nous ne considérons pas la vocation comme quelque chose de mystique, mais comme quelque chose de très concret. C'est un désir profond que l'on trouve en soi. Ce n'est pas quelque chose de contraire à notre volonté, mais quelque chose que nous désirons de toutes nos forces, qui oriente et élargit toutes nos capacités et potentialités.

[Paolo]C'est avec le temps, en regardant en arrière, que l'on comprend qu'il s'agissait d'un appel de Dieu. C'est une attirance vers Dieu, mais qui demande notre part de volonté et de persévérance. La vie est faite de hauts et de bas, et c'est la persévérance qui permet d'avancer malgré les courants contraires. Nous apprenons ainsi à toujours louer Dieu, à "bien penser", à nous rendre compte de la gratitude et de la chance que nous avons, à vivre chaque expérience avec la certitude que "toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu". C'est Dieu qui appelle et agit, et nous répondons dans la vie de tous les jours, ce qui est le chemin de la sainteté. Ce n'est pas quelque chose d'extraordinaire : c'est dans l'usine, dans l'école, dans la famille, dans l'atelier, dans le bureau que nous nous sanctifions.

Comment l'appel au charisme de la Via Pacis?

-[Eliana]Quand nous avons commencé la communauté, nous étions très fiscaux, et il y avait une règle très claire et égale pour tout le monde : une heure de prière par jour, un jeûne hebdomadaire, une réconciliation hebdomadaire, des réunions communautaires, le service, la dîme, l'accompagnement... C'étaient nos piliers. Puis, surtout au cours des 10 ou 15 dernières années, on s'est rendu compte que les temps sont très différents aujourd'hui de ce qu'ils étaient il y a 50 ans ; on s'est rendu compte qu'il ne peut pas y avoir la même nourriture pour tout le monde et que la règle de vie doit être adaptée aux temps, aux lieux, à l'état de vie, à la culture, au travail, à l'âge. On a donc établi le "plus petit dénominateur commun", ce qui unit tous les membres de Via Pacis dans toutes les parties du monde et dans toutes les langues : la récitation des Laudes. Il y a aussi une grande liberté en fonction de la vocation de chacun : chapelet, messe, adoration, service des pauvres.

Dans la communauté, il y a, par exemple, des personnes âgées ou retraitées qui donnent de leur temps pour prier pour la communauté et ses nombreux besoins. Leur travail est très précieux et ils forment le "noyau dur" qui fait vivre la communauté. C'est un puissant moyen d'intercession, tout comme le jeûne, que le Seigneur nous a fait découvrir depuis le début de cette aventure. Ensuite, de nombreuses communautés s'engagent dans l'adoration, l'écoute et le recueillement devant Dieu dans le silence. Pour nous, elles existent comme " vases communicants " à l'intérieur de la communauté et à l'intérieur de l'Église.

[Paolo]La formation a également toujours été un aspect important dans la communauté, c'est-à-dire la capacité de "rendre raison de l'espérance" qui est en nous. Cela a conduit à favoriser et à encourager l'approfondissement de la théologie : cours diocésains, licences, doctorats. Mais aussi à suivre des cours pour mieux servir : dans les prisons, dans l'écoute, dans l'accompagnement personnel, dans les situations matrimoniales difficiles, dans l'acquisition de compétences dans la collecte de fonds, dans le service des jeunes, dans la préparation au mariage. Nous sommes convaincus que le bien doit être bien fait et qu'il ne s'improvise pas. Nous devons également tenir compte des temps changeants dans lesquels nous vivons, qui exigent une ouverture constante aux nouveautés de l'Esprit, ainsi que la nécessité d'apprendre de nouveaux langages et de nouveaux paradigmes.

Ce mode de vie n'est pas très à la mode. Comment expliquer ce mode de vie au monde ?

-[Paolo]Nous n'avons pas à l'expliquer, nous devons en témoigner par la vie et dans la vie. Avec deux aspects importants : tout d'abord en écoutant les gens, parce qu'aujourd'hui personne n'a le temps d'écouter. Une écoute qui reconnaît que l'autre personne est importante pour moi. L'autre point, cohérent avec notre charisme et avec le point précédent, est de rechercher continuellement une relation avec les gens et, par conséquent, le dialogue. Le pape François parle beaucoup de l'art du dialogue : c'est un art de savoir écouter et de savoir regarder les gens, de les voir, d'écouter leurs besoins, d'être un "ami", d'avoir de l'empathie. Et dans le dialogue et la relation, d'être un "bon miroir", c'est-à-dire de refléter la beauté et la bonté de l'autre, devenant ainsi des semeurs de bien et d'espoir. 

[Eliana]Aujourd'hui, les gens ont besoin de faire l'expérience de Dieu. Pas d'écouter des discours sur Dieu. C'est pourquoi il me semble urgent d'être un moyen et un pont pour favoriser la rencontre personnelle avec Dieu. Notre façon de vivre et d'être doit susciter l'interrogation et la fascination pour pouvoir dire "venez et voyez".

Les mouvements et les nouvelles communautés ne sont pas meilleurs que d'autres, ils sont tous un don de Dieu. Et ils sont différents pour que chacun trouve sa propre réalité selon son caractère et ses goûts. Le sceau intérieur d'avoir trouvé ce que l'on cherchait confusément est l'expérience d'avoir trouvé sa maison et de pouvoir enfin s'arrêter.

L'auteurLeticia Sánchez de León

Amérique latine

Le Chili accepte une proposition en faveur de la liberté religieuse

Les confessions religieuses du Chili, représentées par le coordinateur, Monseigneur Juan Ignacio González, ont présenté une proposition au Conseil, qui a été approuvée dans son intégralité par la plénière du 20 septembre 2023.

Pablo Aguilera L.-25 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le Conseil constitutionnel du Chili est un organe de 50 membres dont l'unique objectif est de discuter et d'approuver une proposition de nouveau texte de la Constitution. Constitution. Ses membres ont été élus par vote populaire le 7 mai 2023, avec un nombre égal de femmes et d'hommes élus. Leurs travaux ont débuté le 7 juin et chaque proposition doit être approuvée par un vote de 3/5. Le projet de nouvelle constitution doit être présenté le 7 novembre et soumis à un plébiscite le 17 décembre.

Les confessions nonnes au Chili, représentée par le coordinateur, Monseigneur Juan Ignacio González, a présenté une proposition au Conseil, qui a été approuvée dans son intégralité par la session plénière du Conseil le 20 septembre. Le texte est le suivant :

"Le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion. Ce droit comprend la liberté de toute personne d'adopter la religion ou la conviction de son choix, de vivre en conformité avec elle, de la transmettre, ainsi que le droit à l'objection de conscience individuelle et institutionnelle. Son exercice, son respect et sa protection sont garantis.

a) Les parents et, le cas échéant, les tuteurs ont le droit d'éduquer leurs enfants et de choisir leur éducation religieuse, spirituelle et morale conformément à leurs propres convictions. Les familles ont le droit d'instituer des projets éducatifs et les communautés éducatives ont le droit de préserver l'intégrité et l'identité de leur projet respectif conformément à leurs convictions morales et religieuses.

(b) La liberté religieuse comprend, dans son essence, le libre exercice et l'expression du culte, la liberté de professer, d'entretenir et de changer de religion ou de conviction, la liberté de manifester, de diffuser et d'enseigner une religion ou une conviction, la célébration des rites et pratiques, en public et en privé, individuellement et en commun, dans la mesure où ils ne sont pas contraires à la morale, aux bonnes mœurs ou à l'ordre public.

(c) Les cultes peuvent ériger et entretenir des temples et leurs dépendances. Ceux qui sont destinés exclusivement au service du culte sont exonérés de toute imposition. Les églises, les confessions et toutes les institutions religieuses jouissent d'une autonomie suffisante dans leur organisation interne et pour leurs propres besoins, et des accords de coopération peuvent être conclus avec elles.

(d) Toute attaque contre les églises et leurs locaux est contraire à la liberté de religion.

Monseigneur González, évêque de San Bernardo, s'est félicité de cette approbation.

L'auteurPablo Aguilera L.

Culture

La cathédrale catholique de Dresde. La plus grande église d'une ville protestante

L'église du tribunal est la cathédrale du diocèse de Dresde-Meissen depuis 1980. Elle abrite non seulement un certain nombre de trésors artistiques, mais aussi les urnes de trois prêtres martyrs.

José M. García Pelegrín-25 septembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Dresde, l'actuelle capitale de l'État fédéral allemand de Saxe, est appelée "Florence sur l'Elbe" ou "Florence allemande" depuis le début du XIXe siècle. Ce surnom est attribué à l'écrivain et philosophe Johann Gottfried Herder, qui l'a utilisé en 1802 pour faire référence aux magnifiques collections d'art de Dresde, en particulier d'art italien. Parmi celles-ci figure la Madone Sixtine de Raphaël (1512/1513).

Le nom de "Florence sur l'Elbe" est également attribué à l'architecture de Dresde. De nombreux bâtiments caractéristiques, en particulier ceux du "baroque dresdois", ont été construits sous l'influence italienne, en particulier florentine. Même l'architecture de Dresde du début du XIXe siècle s'est inspirée de ces modèles.

L'église protestante "Frauenkirche" ("église Notre-Dame"), construite entre 1726 et 1743 selon les plans de George Bähr, est un exemple emblématique. C'est le premier édifice au nord des Alpes à être doté d'une grande coupole en pierre, semblable à celle de la cathédrale de Florence.

Il a été complètement détruit lors des bombardements de la nuit du 13 au 14 février 1945, et ses ruines calcinées ont servi de mémorial à la guerre et à la destruction pendant la République démocratique allemande. Après l'effondrement de la RDA, il a été reconstruit entre 1994 et 2005, selon les plans originaux, grâce à des dons provenant du monde entier.

À côté du château de Dresde, résidence des princes-électeurs (1547-1806) et des rois (1806-1918) de Saxe, construite dans différents styles allant du roman au baroque, se dresse la cathédrale de Dresde, qui était à l'origine l'église de la cour ("Hofkirche"), nom sous lequel elle est encore connue aujourd'hui.

La Saxe a été l'un des premiers pays à adopter la "Réforme" de Luther : le prince-électeur Frédéric III - surnommé Frédéric le Sage, notamment parce qu'il a fondé l'université de Wittenberg - est connu pour avoir été l'un des principaux mécènes de Martin Luther, tout comme le peintre Dürer.

Cependant, Auguste "le Fort" se convertit au catholicisme en 1697 pour accéder au trône de Pologne, ce qui provoque des tensions dans la Saxe protestante ; il pratique donc discrètement la foi catholique dans la chapelle du palais et, en même temps, soutient généreusement la construction de l'église protestante Frauenkirche, déjà mentionnée, comme église principale de Dresde.

L'église de la cour a été commandée par son fils, l'électeur Frédéric Auguste, qui s'était également converti au catholicisme en 1712. Il lui succéda en 1733 en tant qu'électeur de Saxe et en 1734 en tant que roi de Pologne (sous le nom d'Auguste III). En 1736, la planification de l'église fut confiée au Romain Gaetano Chiaveri, qui travaillait également pour le roi à Varsovie.

Cathédrale de Dresde

La cathédrale actuelle a été construite entre 1739 et 1755 et a été consacrée le 29 juin 1751 par le nonce apostolique en Pologne, l'archevêque Alberico Archinto, sous le patronage de la Sainte-Trinité. Elle a été élevée au rang de co-cathédrale en 1964 et est devenue la cathédrale du diocèse de Dresde-Meissen en 1980, lorsque le siège épiscopal a été transféré de Bautzen à Dresde.

La plus grande église de Dresde - dont la nef principale mesure 52 mètres de long, 18 mètres de large et 32 mètres de haut, et dont la tour culmine à 86 mètres - était autrefois une église catholique dans une ville à nette majorité protestante. Aujourd'hui, les chrétiens représentent à peine 20 % de la population : 15 % de chrétiens évangéliques et seulement 5 % de catholiques.

Il s'agit d'un exemple exceptionnel du baroque de Dresde. C'est le seul grand bâtiment royal conçu par un architecte étranger, Gaetano Chiaveri, déjà cité, qui s'est inspiré des églises construites par Francesco Borromini et de la chapelle du château de Versailles. L'église comporte trois nefs et une allée processionnelle de 3,50 mètres de large qui permet les processions, car dans la Dresde protestante, les processions catholiques ne pouvaient pas se dérouler en plein air.

L'intérieur de la cathédrale

La simplicité de l'intérieur contraste avec la richesse de la décoration extérieure, avec 78 figures de saints de 3,50 m de haut sculptées en grès (1738-46) par Lorenzo Mattielli sur la balustrade qui entoure toute la nef.

À l'intérieur, contrastant avec la blancheur des murs, le grand autel en marbre avec des décorations en bronze doré des frères Aglio, représentant l'Ascension, d'une hauteur de 10 mètres et d'une largeur de 4,50 mètres, est l'œuvre du peintre de la cour de Dresde, Anton Raphael Mengs. Le tableau, commencé à Rome en 1752 et achevé à Madrid en 1761, est arrivé à Dresde en 1765.

Comme la Frauenkirche, l'église de la Cour a également été gravement endommagée lors des raids aériens de février 1945 ; les toits et les voûtes se sont effondrés et les murs extérieurs ont été partiellement détruits.

La reconstruction a été achevée en 1965. Après plus de 50 ans, d'importants travaux de restauration ont été réalisés de mars 2020 à février 2021.

Aujourd'hui, l'allée droite est dédiée à la Vierge Marie, avec un autel présentant une figure de la Vierge avec une couronne d'anges, une copie de la partie centrale de l'autel Mühlhausen de la cathédrale de Bamberg (réalisé par Hermann Leitherer en 1987). Sur le mur du fond de la chapelle se trouve une sculpture de Sainte Marie-Madeleine (Madeleine Pénitente) de Francesco Baratta.

Les chapelles de l'abside comprennent la chapelle du Saint-Sacrement - avec un retable sur l'institution de l'Eucharistie : l'original, réalisé en 1752 par Louis de Silvestre, a été perdu en 1945 et remplacé en 1984 par une reconstitution du peintre Gerhard Keil - et celle de saint Benno, dans la chapelle sud-est, présidée par un retable de Stefano Torelli, également de 1752, qui représente l'évêque Benno prêchant la foi chrétienne aux Sorabes, minorité slave du diocèse de Dresde-Meissen. Une mitre du saint évêque est conservée dans un reliquaire au-dessus de l'autel, réalisé en 1997 par Paul Brandenburg.

L'autel des martyrs

Enfin, dans l'allée gauche se trouve l'autel des martyrs, qui abrite les urnes des trois martyrs Alois Andritzki, Bernhard Wensch et Aloys Scholze. Leurs cendres ont été portées en procession depuis le vieux cimetière catholique le 5 février 2011. Alois Andritzki a été béatifié lors d'une messe pontificale célébrée devant la cathédrale le 13 juin de la même année.

Sur une table où se trouvent les photos des trois martyrs, on peut lire : "Ici reposent les urnes de trois prêtres martyrs du diocèse de Dresde-Meissen, morts dans le camp de concentration de Dachau". En dessous se trouvent des photos des "bienheureux martyrs polonais décapités à Dresde en 1942/43".

Détail des photos de l'autel des martyrs
États-Unis

Derral Eves : "Produire The Chosen n'est pas seulement un travail, c'est une vocation".

Derral Eves est producteur de la série télévisée Les élus. Avec Dallas Jenkins, également scénariste et réalisateur du projet audiovisuel, il s'est lancé, en 2017, dans une aventure professionnelle et personnelle qui a pris des dimensions inimaginables pour ses créateurs. Le producteur et son équipe, aidés par les dons de milliers de personnes, ont fait découvrir la vie du Christ et des Apôtres dans plus de 175 pays à travers le monde. 

Maria José Atienza-25 septembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Diplômé en relations publiques et en publicité, Derral Eves est une figure bien connue du monde de YouTube. Son agence a géré la présence sur ce réseau de personnalités publiques et d'entreprises telles que ABC, NBC et ESPN et a travaillé pour des événements tels que le SuperBowl. 

Fort d'une connaissance approfondie du monde du marketing audiovisuel, Eves est convaincu que toute sa formation professionnelle a été un chemin vers la production. Les élus

Cette série sur la vie du Christ, des apôtres et des saintes femmes est aujourd'hui un phénomène mondial avec plus de 110 millions de téléspectateurs dans près de 200 pays. Il est actuellement prévu de la diffuser en 600 langues. 

La popularité de la série ne cesse de croître, avec 6,5 millions d'adeptes sur les médias sociaux et 35 millions de dollars au box-office pour les sorties spéciales en salle. 

Après trois saisons complètes, la production des deux suivantes bat son plein. Au total, Eves et son équipe ont prévu sept saisons pour cette production majeure, qui a brisé le moule traditionnel de l'industrie cinématographique. 

Comment avez-vous été impliqué dans un projet tel que Les élus?

-Après avoir visionné un court métrage de Noël réalisé par Dallas Jenkins pour son église, j'ai été profondément ému et impressionné par la force de la narration. J'ai été profondément ému et impressionné par la force de la narration. Je me suis rendu compte que le film avait été réalisé avec un très petit budget, mais il m'a vraiment ému, et j'ai donc contacté Dallas. 

Nos conversations ont débouché sur une vision commune de ce que nous voulons faire. Les élus pourrait devenir. 

J'ai reconnu le potentiel de ce projet et j'ai voulu mettre à profit mon expérience en matière de marketing en ligne et de développement de l'audience pour tenter d'en assurer le succès.

Vous êtes un expert de YouTube. Le langage audiovisuel est-il le média clé de notre société ? 

-Le langage audiovisuel fait aujourd'hui partie intégrante de notre société. Il ne s'agit pas seulement de divertissement ; le contenu audiovisuel joue un rôle essentiel dans l'éducation, la communication, le marketing et la construction de la communauté.

Les gens consomment de plus en plus d'informations par le biais de vidéos, de webinaires et de diffusions en direct, car ces médias offrent souvent une manière plus attrayante et plus accessible de comprendre des questions complexes. 

Pour des organisations telles que l'Église catholique, l'utilisation du langage audiovisuel peut être un puissant outil de diffusion, permettant d'entrer en contact avec le public et de transmettre des messages de manière percutante.

Quels sont les problèmes les plus difficiles à résoudre dans le cadre de la production et du développement de la Les élus?

-Gérer la croissance de la série télévisée Les élus présente un ensemble unique de défis. Au fur et à mesure que la série attire l'attention et un public de plus en plus nombreux, il devient plus difficile de maintenir la vision, les valeurs et les liens avec la communauté qui ont été à l'origine de son succès.

La croissance peut offrir des opportunités intéressantes, telles que la possibilité d'atteindre de nouveaux publics et de s'étendre à d'autres formats. Cependant, elle peut aussi créer des défis logistiques : l'expansion de la production, des relations syndicales, de la distribution, du marketing et de l'engagement communautaire nécessite une planification et une exécution minutieuses. En outre, la tentation de prendre des décisions motivées par des intérêts commerciaux plutôt que par la mission principale de la série peut constituer une lutte interne.

Je pense que la croissance de la Les élus Il ne s'agit pas seulement d'élargir son champ d'action, mais de le faire d'une manière qui honore et préserve l'intégrité, l'esprit et la communauté qui définissent la série. 

Il s'agit d'un équilibre délicat qui nécessite une direction réfléchie et un engagement envers les principes qui ont donné vie au projet.

Les élus a brisé le moule en ce qui concerne les crowdfunding Comment expliquer ce succès ?

-Le succès de la crowdfunding pour la série télévisée Les élus est sans aucun doute une réalisation remarquable. 

Je pense que ce succès repose sur plusieurs facteurs clés :

- Un lien fort avec le public : les élus touche un public spécifique qui se sent profondément concerné par le contenu. C'est plus qu'un divertissement, c'est une représentation d'histoires que beaucoup apprécient.

- production de qualitéEn maintenant des valeurs élevées en matière de production et de narration, la série a gagné la confiance et l'admiration de ses téléspectateurs. 

-l'équipe. Les élus avait une vision et une mission claires, qui ont trouvé un écho auprès de ceux qui voulaient faire partie de quelque chose de plus grand. La série n'était pas un simple programme, mais un mouvement.

-l'utilisation efficace des médias sociaux et du marketing : L'utilisation de diverses plateformes nous a permis d'entrer en contact avec des bailleurs de fonds et des partisans potentiels et de partager notre vision et notre objectif. Nous avons ainsi créé une communauté qui s'est sentie investie dans le projet et qui nous a aidés à le faire connaître.

-transparence et engagement avec les sponsors : le fait de tenir les sponsors au courant et de leur donner l'impression qu'ils sont une partie essentielle du projet a probablement favorisé une plus grande confiance et un plus grand enthousiasme.

- le bon momentLe moment choisi pour la campagne de crowdfunding peut également correspondre aux intérêts et aux besoins actuels de la société, rendant la série particulièrement pertinente et attrayante à l'époque.

La combinaison de ces éléments nous a permis de créer une campagne réussie pour la crowdfunding qui a non seulement atteint nos objectifs, mais les a dépassés, nous permettant de produire une série qui a marqué la vie de nombreuses personnes.

Le message et la figure de Jésus sont-ils plus intéressants qu'on ne le pense parfois ? Comment ce message est-il reçu par les non-chrétiens ? 

Il est certain que le message et la figure de Jésus transcendent les frontières religieuses et ont suscité l'intérêt d'un large éventail de personnes, y compris des non-chrétiens. 

Les enseignements de Jésus sont souvent axés sur des thèmes tels que l'amour, la compassion, le pardon et la justice sociale. Il s'agit de valeurs universelles qui trouvent un écho auprès de personnes d'origines et de croyances diverses.

Ils présentent également un grand intérêt historique : Jésus est un personnage historique dont la vie et les enseignements ont eu un impact profond sur la civilisation occidentale. Les aspects historiques de sa vie peuvent être fascinants pour beaucoup, quelle que soit leur appartenance religieuse ou leur système de croyance.

La figure de Jésus a été dépeinte et explorée dans la littérature, l'art, la musique et le cinéma, souvent d'une manière qui a séduit un large public pendant des siècles.

Qu'est-ce que cela signifie, personnellement, de faire partie de ce projet ?

-Participer à la série télévisée Les élus a changé ma vie. La possibilité de combiner mon expérience professionnelle avec mes convictions profondes et mon amour pour Jésus a transformé mon point de vue à bien des égards.

Chaque jour de ce projet a été un voyage de foi, de créativité et de connexion. Je vois les histoires des personnes qui ont été touchées par la série et nous savons qu'il est possible d'en tirer profit. Les élus touche les cœurs et les esprits dans le monde entier.

Collaborer avec des personnes aussi talentueuses, toutes unies par une vision commune, a enrichi ma compréhension de la narration, de l'art et de l'humanité. Mais au-delà de cela, cela a réaffirmé ma foi et approfondi mon engagement à utiliser les médias comme une force pour le bien et l'inspiration.

Ce n'est pas seulement un travail, ni même le point culminant de ma carrière ; c'est une vocation à laquelle je me sens privilégiée d'avoir répondu. 

L'impact de la Les élus se fait sentir non seulement dans la vie de ses téléspectateurs, mais aussi dans la mienne. C'est un témoignage de ce qui peut être réalisé lorsque la passion, l'objectif et la profession se rejoignent, et je suis incroyablement reconnaissante d'en faire partie.

Lire la suite
Monde

Le Pape à Marseille. La culture de la rencontre à l'école de Marie

Cela ne fait que trois jours, mais la visite du pape François à Marseille confirme la préoccupation du pontife pour les migrants et les personnes déplacées.

Henri-Louis Bottin / José Luis Domingo-24 septembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Marseille, ville méditerranéenne, a vécu deux journées exceptionnelles en accueillant le Pape François, première visite papale depuis près de 500 ans. Le souverain pontife a souhaité participer aux "Rencontres de la Méditerranée" à l'invitation du cardinal Jean-Marc Aveline, archevêque de la ville. Il répondait également à une autre invitation de la France, puisque le président Emmanuel Macron lui avait déjà dit : "Il est important que vous veniez à Marseille ! Et c'est ce qu'il a fait.

Voir avec les yeux du Christ

Le message central de la visite papale, la rencontre des peuples, a été placé d'emblée entre les mains de la Vierge Marie, qui préside à la rencontre entre Jésus et les hommes. La "Bonne Mère" des Marseillais, Notre-Dame de la Garde, a été vénérée par le pape François à son arrivée à l'aéroport vendredi après-midi.

Le Pape a placé la raison de son voyage apostolique aux pieds de la Vierge. Dans sa "prière mariale" avec le clergé diocésain dans la basilique, il a présenté le croisement de deux "regards" : d'une part, "celui de Jésus qui caresse l'homme", "d'en haut et d'en bas, non pour juger mais pour élever ceux qui sont en bas" ; d'autre part, "celui des hommes et des femmes qui se tournent vers Jésus", à l'image de Marie aux noces de Cana.

S'adressant aux prêtres du diocèse, le pape les a encouragés à regarder chaque personne avec les yeux compatissants de Jésus, et à présenter à Jésus les plaidoyers de nos frères et sœurs : un "échange de regards". Le prêtre est à la fois un instrument de miséricorde et un instrument d'intercession. Le Pape a ainsi présenté le cadre de la réflexion théologique qu'il développera dans les rencontres suivantes.

Sa visite a été l'occasion d'une rencontre interreligieuse qui a réuni de nombreux représentants des principales religions de la Méditerranée. Il les a notamment rencontrés devant la stèle érigée à la mémoire des marins et migrants disparus en mer. Il a rappelé qu'il ne faut pas s'habituer à "considérer les naufrages comme des faits divers et les morts en mer comme des chiffres : non, ce sont des noms et des prénoms, des visages et des histoires, des vies brisées et des rêves brisés".

Un regard humain et chrétien sur ces tristes événements est une condition préalable essentielle à une réponse politique adéquate à la crise migratoire actuelle. Le pape François a rappelé aux chrétiens que "Dieu nous ordonne de protéger" l'orphelin, la veuve et l'étranger, et que cela conduit nécessairement à "l'hospitalité".

La mer, "miroir du monde

Samedi matin, le pape François s'est adressé aux évêques et aux jeunes de différentes religions participant aux Rencontres méditerranéennes au Palais du Phare. En regardant les rives françaises de la Méditerranée, entre Nice et Montpellier, il s'est dit amusé de voir "le sourire de la Méditerranée". Il a ensuite axé son discours sur trois symboles qui caractérisent Marseille, qu'il a loué comme un modèle d'"intégration" entre les peuples : la mer, le port et le phare.

Selon lui, la mer est un "miroir du monde", porteuse d'une "vocation globale de fraternité, une vocation unique et l'unique moyen de prévenir et de surmonter les conflits". C'est aussi un "laboratoire de paix", mais qui, selon le pape, souffre d'une maladie qui consiste non pas à "augmenter les problèmes" mais à "diminuer l'attention".

Marseille est aussi un port, et donc "une porte sur la mer, sur la France et sur l'Europe". A cet égard, rappelant les paroles de Saint Paul VI, il a insisté sur les "trois devoirs" des nations développées : la solidarité, la justice sociale et la charité universelle. Voyant l'"opulence" d'un côté de la Méditerranée et la "pauvreté" de l'autre, le Pape a conclu : "l'Europe de l'Est est une terre de paix". mare nostrum réclame justice.

Surmonter les préjugés

Enfin, au Palais du Phare, le Pape François a parlé de Marseille comme d'un "phare", encourageant les jeunes à dépasser les "barrières" et les "préjugés", et à rechercher au contraire "l'enrichissement mutuel". En conclusion, le pontife romain a présenté le "carrefour" auquel sont confrontées de nombreuses nations : "la rencontre ou l'affrontement".

Il a encouragé chacun à choisir la voie de "l'intégration des peuples", même si cette intégration, "même des migrants", est "difficile". Selon lui, la voie de l'intégration est la seule possible, alors que celle de "l'assimilation" est dangereuse : parce qu'elle est basée sur l'idéologie et conduit à l'hostilité et à l'intolérance. Il a fait l'éloge de la ville de Marseille comme modèle d'intégration.

Suivant le fil rouge de sa visite à Marseille, à savoir la prière à Marie, le Pape a finalement présidé une messe dans le "temple du sport" de la ville : le stade Vélodrome, siège de l'Olympique de Marseille et stade de la Coupe du monde de rugby. C'est là, où l'équipe de France de rugby a joué jeudi dernier contre la Namibie, que la Vierge de la Garde a été installée. Et c'est d'elle, la Bonne Mère des Marseillais, que le pape François a parlé lors de son homélie.

Reprenant les paroles de l'Évangile de la Visitation, et le saut de joie de Jean-Baptiste dans le sein d'Élisabeth à l'occasion de sa rencontre avec la Vierge Marie enceinte de Jésus, il a parlé de deux "sauts de joie" : "l'un devant la vie" et "l'autre devant le prochain". "Dieu est relation et nous visite souvent à travers des rencontres humaines, lorsque nous savons nous ouvrir aux autres.

A cette occasion, le Pape a condamné l'indifférence et le manque de passion pour les autres. Il a de nouveau condamné "l'individualisme, l'égoïsme et la fermeture d'esprit qui produisent la solitude et la souffrance", citant comme victimes les familles, les plus faibles, les pauvres, "les enfants à naître", "les personnes âgées abandonnées", etc.

Un voyage sous le manteau de la Vierge

Les Marseillais lui ont réservé un accueil particulièrement chaleureux et ont été honorés de recevoir la visite du Souverain Pontife. Les Marseillais se sont surtout réjouis d'accueillir un Pape dévoué à leur "Bonne Mère". De nombreux habitants, même ceux qui fréquentent peu la basilique de Notre Dame de la Garde, ont tenu à le voir passer dans les rues : en montrant sa proximité avec la Vierge, le Pape a montré sa proximité avec les Marseillais.

Les autorités politiques locales et nationales de tous bords ont honoré de leur présence le Souverain Pontife et toute l'Eglise, ainsi que des foules venues de toute la France, dans une ambiance très festive. Avant la messe au Vélodrome, un humoriste bien connu est monté sur scène pour expliquer que, pour une fois, tout le stade soutenait la même équipe !

François a clairement voulu confier son combat pour la justice sociale et la défense de la vie des plus faibles, notamment des immigrés, à l'intercession de la Vierge Marie. Mais le Pape a reconnu, sans être naïf, que ce travail "est difficile", conscient des défis qui attendent tous ceux qui s'y consacrent. François est résolument de ceux qui veulent réconcilier des positions antagonistes, et avant de partir pour Rome, il a demandé au peuple marseillais de prier, en insistant : "Ce travail n'est pas facile !

L'auteurHenri-Louis Bottin / José Luis Domingo

Vatican

Droit de ne pas émigrer et communautés à intégrer, deux appels de François

Après son arrivée de Marseille, d'où il a envoyé un message à l'Europe pour l'accueil et l'intégration des migrants, le Pape François a réitéré lors de l'Angélus de ce dimanche le droit des personnes à ne pas émigrer, et l'importance de créer des communautés prêtes à accueillir, promouvoir, accompagner et intégrer ceux qui frappent à nos portes.

Francisco Otamendi-24 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"Aujourd'hui, nous célébrons le Journée mondiale du migrant et du réfugiésur le sujet Libre choix de migrer ou de resterde se rappeler que l'émigration doit être un choix libre, et jamais le seul choix possible", a commencé le Saint Père dans son discours au Pape. Angelus

"Le droit d'émigrer est devenu aujourd'hui une obligation, alors qu'il devrait y avoir un droit de ne pas émigrer, de rester dans son propre pays. Il est nécessaire de garantir à chaque homme, à chaque femme, la possibilité de vivre une vie digne dans la société où il se trouve", a souligné le pape. 

"Malheureusement, la misère, les guerres et les crises climatiques obligent tant de personnes à fuir. C'est pourquoi nous sommes tous appelés à créer des communautés prêtes à accueillir et à promouvoir, à accompagner et à intégrer ceux qui frappent à nos portes", encourage François.

"Ce défi a été au cœur de l'action de la Commission européenne. Rencontres méditerranéennes Ces derniers jours à Marseille, à la séance de clôture de laquelle j'ai participé hier, en me rendant dans cette ville, carrefour de peuples et de cultures". 

Entre autres messages, le pape François a encouragé les participants et les autorités de la ville française à contribuer à faire de la région méditerranéenne "le début et le fondement de la paix entre toutes les nations du monde".

Fraternité et accueil en Europe

La Méditerranée est un "miroir du monde" et "porte en elle une vocation mondiale de fraternité, seul moyen de prévenir et de surmonter les conflits", a ajouté le Saint-Père. "Et puis il y a un cri de douleur qui est le plus fort de tous, c'est la transformation de la mare nostrum en mare mortuum, la Méditerranée du berceau de la civilisation en tombeau de la dignité. 

Dans le session finaleLe Pape a évoqué le "terrible fléau de l'exploitation des êtres humains", et a indiqué que "la solution n'est pas de rejeter, mais de garantir, dans la mesure de ses possibilités, un grand nombre d'entrées légales et régulières, durables grâce à un accueil équitable du continent européen, dans le cadre d'une coopération avec les pays d'origine". 

Parabole des ouvriers, "Dieu nous appelle".

Avant de prier l'Angélus, le Saint-Père a commenté ce dimanche la parabole de journaliers qui sont appelés à différentes heures de la journée pour travailler dans la vigne, et le propriétaire leur verse le même salaire. 

François a déclaré que "la parabole est surprenante" et qu'elle pourrait sembler injuste, mais il a souligné que le Seigneur veut nous montrer les critères de Dieu, qui "ne calcule pas nos mérites, mais nous aime comme ses enfants".

"Il paie à chacun la même pièce. Son amour. "Dieu sort à tout moment pour nous appeler, il est sorti à l'aube. Il nous cherche et nous attend toujours. Dieu nous aime et cela suffit", a souligné François. 

"C'est ainsi que Dieu est. Il n'attend pas nos efforts pour venir à nous. Il prend l'initiative, il va vers nous pour nous montrer son amour à chaque heure du jour qui, comme le dit saint Grégoire le Grand, représente toutes les phases et les saisons de notre vie jusqu'à la vieillesse".

"Pour son cœur, il n'est jamais trop tard. N'oublions pas. Il nous cherche toujours. La justice humaine est de rendre à chacun ce qui lui appartient, alors que la justice de Dieu ne mesure pas l'amour à l'aune de nos performances et de nos échecs. Dieu nous aime et cela suffit. Il le fait parce que nous sommes ses enfants et avec un amour inconditionnel, un amour gratuit", a souligné le pontife romain. 

"Nous courons parfois le risque d'avoir une relation mercantile avec Dieu, en nous concentrant davantage sur notre propre bonté que sur la générosité de sa grâce. En tant qu'Église, nous avons aussi besoin de sortir à toute heure du jour et d'aller à la rencontre de tous. Nous pouvons avoir l'impression d'être les premiers de la classe, sans penser que Dieu aime aussi ceux qui sont les plus éloignés, avec le même amour que celui qu'il a pour nous. 

"Enfin, il a demandé, comme il le fait habituellement, si nous savons "aller vers les autres" et si nous sommes "généreux dans la compréhension et le pardon, comme Jésus nous l'enseigne et le fait avec moi tous les jours". "Que la Vierge nous aide à nous convertir à la mesure de Dieu, celle d'un amour sans mesure".

Veillée de prière œcuménique samedi

À la fin, le pape a remercié les évêques de la Conférence épiscopale italienne pour leur travail, "qui font tout pour aider nos frères et sœurs émigrés", et a salué les Romains et les pèlerins venus de nombreux pays, en particulier le séminaire diocésain international Redemptoris Mater de Cologne, en Allemagne, et le groupe de personnes atteintes de la maladie rare de l'ataxie, avec leurs familles.
Francis a invité à participer à la Veillée de prière œcuménique le samedi 30 sur la place Saint-Pierre, en préparation de l'Assemblée synodale qui débutera le 4 octobre, et a rappelé "les martyrs de l'histoire de l'Europe". Ukraine. Prions pour ces personnes qui souffrent tant", a déclaré le pape.

L'auteurFrancisco Otamendi

Vatican

La session plénière de "Tutela Minorum" : rapport annuel et progrès dans les Eglises locales

La séance plénière de la Commission pontificale pour la protection des mineurs s'est ouverte par le témoignage du groupe de défense des victimes LOUDfence, incarné par Antonia Sobocki et Maggie Mathews.

Maria José Atienza-24 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Après une année "tumultueuse", marquée par la démission de Hans Zollner SJ, le site Commission pontificale pour la protection des mineurs a conclu son Assemblée plénière le 23 septembre. Les membres de la Commission pontificale pour la protection des mineurs ont concentré leurs journées sur l'évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre des trois principaux domaines de son nouveau mandat, un an après le renouvellement de son adhésion.

Les domaines en question sont "l'aide à la mise à jour et à la mise en œuvre des lignes directrices de l'Église en matière de protection ; l'aide à la mise en œuvre de l'article 2 de la Convention européenne des droits de l'homme". Vos Estis Lux Mundi d'assurer l'accueil et l'assistance des personnes victimes d'abus et de préparer pour le Saint-Père un rapport annuel sur les politiques et procédures de sauvegarde dans l'Église".

En ce qui concerne ce dernier, la Commission prévoit de publier un avant-projet de rapport annuel d'ici la fin du mois de septembre, en vue de publier le premier rapport annuel au printemps 2024.

Développements dans les églises privées

Les membres de la Commission ont examiné les résultats de l'enquête mondiale sur le cadre universel des lignes directrices. Cette enquête a reçu plus de 300 réponses et 700 suggestions et, sur la base de ces idées, la Commission continuera à intégrer les commentaires jusqu'en mars 2024.

En plus de ce document, la commission a examiné les rapports des visites Ad Limina et a élaboré des recommandations qui seront transmises aux Églises locales respectives et publiées dans le rapport annuel. Au cours de l'année, 13 conférences épiscopales ont pu exprimer leurs idées et suggestions à la commission lors de leurs réunions Ad Limina.

Aide aux églises à faibles ressources

L'engagement de l'Église en faveur de la protection des mineurs a été l'un des points clés de cette plénière. En fait, pour éviter que les églises qui manquent de ressources ne soient pas en mesure de mettre en œuvre les normes et les protocoles relatifs à la prévention, au signalement et à la guérison des cas d'abus, la Commission supervise un mécanisme de financement parrainé par les donateurs de l'Église qui se sont engagés à fournir un financement de 2,5 millions de dollars à ces églises manquant de ressources. L'Afrique est l'une des régions les plus touchées, et vingt églises locales - y compris des conférences épiscopales et des conférences religieuses - ont exprimé le souhait de participer au programme.

Justice transitionnelle et maltraitance des enfants

Davin Smolin, professeur de droit constitutionnel à la Samford University Law School, sur l'applicabilité du concept de justice transitionnelle au travail de l'Église dans la lutte contre les abus sexuels. À cet égard, la Commission examinera comment intégrer dans son rapport annuel cette approche de la lutte contre les violations graves des droits de l'homme.

Le cardinal O'Malley, président de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, s'est félicité de "l'engagement d'un groupe aussi dévoué de professionnels de la protection venus du monde entier" et a exprimé l'espoir que "la Commission sera en mesure d'apporter son soutien à tous les domaines de la vie de l'Église où les bonnes pratiques en matière de protection devraient devenir la norme".

Lire la suite

Dieu marie la femme

La femme stérile n'est pas seulement celle qui ne peut pas avoir d'enfants, mais aussi celle qui a le sentiment que sa vie est stérile, que tous ses efforts sont vains, que sa beauté et sa jeunesse se fanent, que son temps de bonheur a expiré.

24 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

L'auteur du Le Cantique des Cantiques est un Dieu qui épouse la femme de l'histoire, qui la pare de bijoux précieux et qui, avec une délicate compassion, panse ses blessures, la reconstruit et la rachète, jusqu'à ce qu'elle soit revêtue d'une nouvelle dignité et d'un nouveau but dans la vie. C'est Dieu qui définit sa relation avec le peuple élu et le peuple racheté comme la relation du Bien-Aimé à son Bien-Aimé, de Yahvé à la Jérusalem de sa prédilection, de la poule qui aspire à rassembler ses poussins, du berger aux soins constants et absorbants de ses brebis, du rabbin qui dépose les enfants de Galilée sur ses genoux et, enfin, de l'époux de la Parabole qui réapparaît comme le Roi des rois qui s'unit à son épouse, l'Église de l'Apocalypse. 

Combien d'accents masculins et combien de touches féminines sont utilisés pour écrire une histoire d'amour qui continue à s'écrire dans la vie de chaque convertie ou séduite par le Seigneur ! En présentant des cas de figures féminines bibliques, même si elles appartiennent au passé, j'espère que chaque femme d'aujourd'hui, dans ses particularités, lira une partie de son histoire actuelle. Et à la manière d'un ouvrage brodé qui s'entrelace ou se défait, j'espère que chacune trouvera le fil conducteur, c'est-à-dire cet épisode similaire dans toutes les histoires, celui qui nous caractérise, nous unit et nous humanise toutes.

Élisabeth, cousine de Marie et mère de Jean-Baptiste

À l'instar de plusieurs femmes importantes de l'Ancien Testament, telles que Sarah, Rachel et Hannah, Élisabeth représente la femme stérile, celle que la vie a mystérieusement privée des grâces et des bienfaits que, par nature, elle aurait été en droit de recevoir : les dons de la fertilité de la vie, de la maternité garantie, d'une famille qui s'agrandit ou se multiplie, du sentiment que la vie a eu des buts et des héritages, et que la douleur a porté du fruit. La stérilité est cruellement synonyme d'impossibilité, de sentiment d'échec, d'abandon, d'injustice, de désert, de défaut ou de carence. Une femme stérile peut en venir à éprouver les sentiments d'une personne défavorisée et négligée par le silence ou l'indifférence apparente de l'auteur de la vie, ou par la cruauté de la nature. 

Mais la femme stérile n'est pas seulement celle qui ne peut pas avoir d'enfants, mais aussi celle qui a le sentiment que sa vie ne porte pas de fruits, que tous ses efforts sont vains, que son beauté et la jeunesse s'estompent, que son temps de bonheur a expiré. C'est ce qu'elle ressent, elle qui voit avec nostalgie les bénédictions dont les autres semblent jouir mais dont, pour une raison ou une autre, elle n'a pas mérité d'hériter parce que la vie l'a surprise par le vide, l'absence et la solitude. 

Mais Isabel et beaucoup d'entre eux, malgré leur découragement et leur lassitude, malgré l'épuisement émotionnel et spirituel que de longues journées de prières sans réponse peuvent produire, n'ont pas cessé de croire et de crier. Ils ont cru au Dieu de l'impossible, à l'Omnipotent et à l'Imprévisible, capable de produire de l'eau en la laissant tomber du ciel ou en déplaçant les puits profonds de la terre. Ils ont continué à crier vers le Dieu d'Isaïe (Isaïe 43, 19, Isaïe 44, 3) qui s'est proposé de transformer les déserts en prairies et de faire couler des fleuves sur les terres arides. Elles ont crié vers le Dieu qui promet la récompense et valorise les efforts des sacrifiés (Isaïe 49, 4). Ces femmes qui ne cessent de crier vers le Tout-Puissant savent qu'il sera toujours touché par un cœur humble et qu'il lui promet qu'elle ne sortira pas de sa présence vide ou méprisée. Et parce qu'elles persévèrent dans la foi et ne se laissent pas intimider par les circonstances de la vie, elles présentent leur cas au tribunal céleste devant le Juge des humbles et des misérables jusqu'à ce qu'elles obtiennent un jugement en leur faveur : tu seras mère de peu ou de beaucoup, physiquement ou spirituellement, parce que ta vie portera des fruits en abondance. 

Pousse des cris de joie, toi qui étais stérile, car regarde les enfants des abandonnés, ils seront plus nombreux que ceux des favorisés. (Isaïe 54:1). Avec la femme physiquement ou émotionnellement stérile qui crie à Dieu pour obtenir la guérison et la transformation de sa vie, Dieu conclut une alliance d'amour, de provision, de soins, de défense, de tendresse et d'épanouissement. Là où régnait autrefois la solitude, elle vivra désormais constamment sous la protection et l'alimentation d'un pourvoyeur riche en miséricorde ; Je poserai tes murailles sur des pierres précieuses, tes fondements seront en saphir, et tes portes en cristal. Tous tes enfants seront instruits par l'Éternel, et le bonheur de ta maison sera grand. (Isaïe 54, 11-13). 

Plus la réponse de Dieu est longue, plus le miracle est élaboré. Les anges ont besoin de plus de temps pour l'assembler. Et plus la prière est longue, plus son but est grand. Les enfants des femmes stériles sont aussi ceux qui, dans les récits bibliques, sont nés avec de grands desseins, des onctions prophétiques, des destins impressionnants ; des vies nécessaires et indispensables à l'histoire. Si vous vous identifiez à Élisabeth, croyez, priez, criez et attendez comme elle, et vous recevrez vous aussi le miracle de la fertilité de la vie dans sa manifestation physique ou spirituelle. Dieu est lent, mais dans le domaine de l'éternité, il est encore à temps pour transformer les réalités et, à tout moment, vous surprendre par ses miséricordes. Si j'ai un instant caché mon visage devant toi, avec une immense pitié et un amour sans fin, j'ai pitié de toi. (Isaïe 54, 8).

L'auteurMartha Reyes

Doctorat en psychologie clinique.

Lire la suite
Ressources

Traiter avec les prêtres

Dans cet article, l'auteur aborde quelques points utiles pour traiter avec les prêtres et les personnes consacrées, tant personnellement que par le biais de communications écrites, etc.

Alejandro Vázquez-Dodero-24 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Parmi les sujets d'intérêt de ce court article que j'écris régulièrement pour Omnes, j'ai pensé à évoquer la manière dont nous traitons les prêtres et les personnes consacrées en général.

C'est quelque chose qui mérite l'attention, juste assez, mais qui la mérite. Pour être ce qu'ils sont, pour représenter ce qu'ils représentent - avec une majuscule - car c'est au Seigneur qu'ils se sont consacrés et c'est à Lui qu'ils veulent montrer.

Nous nous référerons au prêtre séculier, mais ce qui est dit ici s'applique au prêtre séculier. mutatis mutandis aux religieux et, en général, à toute personne consacrée.

Le statut sacré du prêtre

Le prêtre doit pouvoir compter sur la proximité, l'affection et la sympathie de tous. Il doit avoir des manières naturelles, simples et spontanées. Mais en même temps, il doit savoir qu'il représente Jésus-Christ, qu'il est le pont entre Dieu et l'homme, et que c'est à cette cause, et à cette cause seulement, qu'il doit son devoir.

Cela demande de la prudence, cela demande d'éviter tout malentendu. De la part de ceux qui ont affaire à un prêtre, il doit toujours y avoir un regard qui n'est pas seulement humain, parce que, comme nous l'avons dit, il a cette considération spéciale pour sa condition sacrée. Bien sûr, comme nous l'avons dit, il est nécessaire de montrer de l'affection, de la proximité, de l'ouverture, mais il n'est pas possible de rester seulement cela, ni seulement sur le plan humain.

La question clé à poser dans les relations avec un prêtre est la suivante : "Cherchons-nous le Christ ? Cette attitude déterminera la façon dont nous le traitons, la façon dont nous le regardons, la façon dont nous nous présentons à lui, la façon dont nous l'aimons. La relation avec le prêtre devrait toujours être axée sur le soutien fraternel ou l'accompagnement spirituel, ce qu'il fera pour nous.

Traitement informel. Prêtre, monseigneur, père, prêtre... ?

Certes, selon la culture en question, et selon les époques, la manière de traiter le prêtre est l'une ou l'autre. Il y a des lieux où on l'appelle prêtre, en tant que tel, parce que sa mission est de s'occuper du sacré ; et où on préfère l'appeler prêtre - parce qu'il guérit les blessures de l'âme par sa médiation entre Dieu et l'homme ; ou père - parce qu'il exerce la paternité spirituelle des âmes dont il s'occupe.

Et comment le saluer de manière informelle ? Il convient d'utiliser des termes tels que apreciado ou estimado, comme nous le ferions avec toute personne qui mérite notre respect et notre considération.

Dans certaines régions d'Europe, il est d'usage d'utiliser "don + nombre". L'utilisation de "père + nom" est peut-être plus typique des pays anglo-saxons ou latino-américains. Ceci est vrai quel que soit le jeune âge du prêtre.

Dans les relations informelles, il est bien sûr possible de s'adresser au prêtre de manière amicale, mais compte tenu de ce qui précède, chacun doit se demander si cela préserverait la nature ou l'objectif des relations avec le prêtre auxquelles nous avons déjà fait référence.

Certains préfèrent cependant s'adresser au prêtre en l'appelant "vous" et avec des expressions moins proches, sans que cela implique une distance ou un manque de naturel.

Il est évident que la façon dont nous nous présentons - ce qui inclut la façon dont nous nous habillons - et nos gestes doivent tenir compte de l'état du prêtre, qui, comme nous l'avons dit, exige le respect qu'il demande.

En ce qui concerne les relations entre les femmes et les prêtres, saint Jean-Paul II, dans sa lettre aux prêtres de 1995, s'exprime d'une manière claire et éloquente, suffisante pour notre propos :

"Ainsi, les deux dimensions fondamentales de la relation entre la femme et le prêtre sont celles de mère et de sœur. Si cette relation se développe de manière sereine et mûre, la femme ne rencontrera pas de difficultés particulières dans ses rapports avec le prêtre. Par exemple, elle ne les rencontrera pas en confessant ses fautes dans le sacrement de pénitence. Elle les rencontrera encore moins lorsqu'elle entreprendra avec les prêtres diverses activités apostoliques. Chaque prêtre a donc une grande responsabilité pour développer en lui une authentique attitude de fraternité à l'égard des femmes, une attitude qui n'admet aucune ambiguïté. Dans cette perspective, l'Apôtre recommande à son disciple Timothée de traiter "les femmes âgées comme des mères, les jeunes femmes comme des sœurs, en toute pureté" (1 Tm 5, 2).

En bref, comme nous l'avons déjà souligné, il s'agit d'être à l'aise et naturel dans les rapports avec un prêtre, sans jamais oublier quelle est sa condition, parce qu'il représente Celui qu'il représente, et quelle est sa mission - unique - découlant de sa vocation ministérielle.

Formel - protocole - traitement dans les communications écrites

En revanche, pour la communication écrite avec un prêtre, il est nécessaire de se référer aux règles du protocole - certaines écrites, d'autres non - et de les adapter au cas spécifique. Celles-ci dépendent également, comme le traitement informel, du lieu et de l'époque où l'on vit.

S'il s'agit d'une lettre très formelle, il conviendrait d'utiliser "Révérend Père + nom de famille" ou "Cher Révérend Père" comme formule de salutation. Mais même dans ce cas, si le prêtre est suffisamment connu, il est possible d'utiliser "estimé père + nom".

Si la communication est adressée à un prêtre d'un ordre religieux, l'acronyme de l'ordre auquel il appartient - OFM, CJ, etc. - doit être ajouté après le nom.

S'il s'agit d'un frère ou d'une sœur, d'un moine ou d'une moniale, on peut utiliser la formule "frère + prénom et nom", en ajoutant les initiales désignant son ordre. Et s'il s'agit de l'abbé ou du supérieur, "révérend + prénom et nom", en ajoutant également les lettres désignant son ordre en tant qu'abbé ou supérieur.

Dans ces trois cas, en ce qui concerne la forme de l'adieu écrit, il existe différentes formules, dont l'une serait "Bien à vous, au nom sacré du Christ + le nom de l'expéditeur".

On s'adresse à l'évêque en disant "son excellence le révérend évêque + nom et prénom + de la localité ou de la juridiction". Et l'évêque serait congédié par l'expression "Je vous demande votre bénédiction, je reste respectueusement vôtre + nom de l'expéditeur".

On s'adresse à l'archevêque en disant "son éminence, le révérend archevêque + nom et prénom, ainsi que le nom de la ville où il a été nommé archevêque". Il est également remercié en demandant sa bénédiction.

On s'adresse au cardinal en disant "votre éminence + nom + cardinal + nom de famille", et on le congédie en lui demandant sa bénédiction, comme dans les cas précédents.

Enfin, on s'adresse au pape en l'appelant "Votre Sainteté", "Souverain Pontife" ou "Pape" sans autre forme de procès. On le congédie avec une formule telle que "J'ai l'honneur de m'adresser à vous, Votre Sainteté, avec le plus profond respect et comme votre très obéissant et humble serviteur". Si l'on n'est pas catholique, il convient toutefois de dire un laconique "avec mes meilleurs vœux pour Votre Excellence, je reste de vous + nom de l'expéditeur".

CollaborateursSantiago Leyra Curiá

Les leçons politiques des anciens

De la pensée des anciens subsiste la théorie des formes politiques dont parle Aristote : la monarchie, l'aristocratie et la démocratie. Ces formes peuvent dégénérer en tyrannie, en oligarchie et en démagogie.

24 septembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

De la pensée des anciens subsiste la théorie des formes d'organisation politique dont parle Aristote : la monarchie (le pouvoir appartient à un seul et est utilisé pour le bien de la communauté), l'aristocratie (à une minorité qui utilise le pouvoir pour le bien de la communauté) et la démocratie (à la majorité du peuple et utilise le pouvoir pour le bien de la communauté). Ces formes peuvent dégénérer : tyrannie (le monarque utilise le pouvoir à son profit, contre le bien de la communauté) ; oligarchie (les minorités exercent le pouvoir à leur profit, contre le bien de la communauté) ; démagogie (la majorité utilise le pouvoir à son profit, contre le bien de la communauté).

Polybe de Mégalopolis

Polybe de Mégalopolis a observé un caractère cyclique dans ces formes politiques que la polis tendait à adopter : la monarchie tendait à dégénérer en tyrannie ; elle était combattue par les aristocrates qui, à leur tour, tendaient à dégénérer en oligarchie ; celle-ci était combattue par le peuple avec la démocratie qui tendait à dégénérer en démagogie et à revenir à la case départ.

Mais Polybe a vu qu'en Roma Cela ne s'est pas produit parce que sa constitution combinait la monarchie (les consuls), l'aristocratie (le sénat) et le peuple (les élections).

Álvaro D'Ors, dans son introduction aux "Lois" de Cicéron, résume la pensée de Cicéron comme suit : "La constitution que Cicéron considère comme parfaite dans son "De republica", et pour laquelle il en vient à proposer ses leges, est, en réalité, la même constitution républicaine de Rome, sans les ombres portées sur elle par la réalité politique de son temps...".

"La vertu de cette constitution résidait, comme l'avait déjà souligné Polybe - qui, en tant qu'étranger, savait peut-être mieux la juger que les Romains eux-mêmes, et, de fait, ces derniers ont commencé à l'apprécier sur les traces de l'éloge de Polybe -, dans son caractère mixte...".

N'oubliez pas non plus que, "Dans la vie juridique romaine, une distinction était faite entre la lex, qui contenait une décision du populus romanus réuni dans les assemblées comitiales, et le ius, qui était ce qui était considéré comme juste selon l'autorité des prudents (iuri consulti)".

Formes politiques actuelles

Ces idées nous aident à voir que les anciens savaient des choses très utiles : par exemple, que les organisations politiques d'aujourd'hui, dans le meilleur des cas, quel que soit leur nom - elles se définissent comme des démocraties et des États de droit - sont en réalité des formes mixtes de gouvernement. Quant à leur droit, il est un mélange de la conscience juridique socialement dominante de chaque époque, des intérêts des élites de chaque société et de ce qui reste des vertus et des valeurs professées par les ancêtres concernés.

José Orlandis, dans son ouvrage "Sur les origines de la nation espagnole", rappelle que, avec "le diocèse d'Espagne", créée par Dioclétien vers l'an 300, une certaine unité organique supérieure s'était mise en place, dans laquelle les provinces hispaniques de l'Empire romain étaient intégrées.

Mais la période décisive pour la formation de l'Espagne se situe aux VIe et VIIe siècles, et l'agent qui a rassemblé les éléments dispersés et leur a donné une conscience unitaire de patrie et de nation a été un peuple germanique..., le peuple wisigoth, comme l'avait déjà affirmé l'historien catalan Ramón de Abadal. C'est à cette Espagne que saint Isidore a dédié ses célèbres Laudes : "Tu es la plus belle de toutes les terres qui s'étendent de l'Occident à l'Inde, ô Espagne, mère sacrée et heureuse des princes et des peuples ! Cette Espagne isidorienne était le grand royaume occidental du VIIe siècle, la seule puissance méditerranéenne digne d'être comparée à l'Empire byzantin.

Le système monarchique wisigothique a échoué dans la pratique parce qu'il manquait une royauté dynastique largement reconnue et respectée. La sagesse scripturale des pères ecclésiastiques hispaniques, qui cherchaient à donner du prestige à la monarchie wisigothique, a trouvé un précédent idéal dans les monarques bibliques du royaume d'Israël, dans la figure du roi oint par Dieu.

Les monarques wisigoths sont ainsi les premiers rois oints en Occident. Mais cette légitimité sacrale n'empêche pas la lutte pour le pouvoir entre clans politiques et familiaux. L'affrontement entre les familles de Chindasvinto et de Wamba a marqué les quatre dernières décennies de l'Espagne wisigothique et a finalement précipité la destruction de la monarchie. L'expérience voudrait qu'à l'avenir le système monarchique soit héréditaire et doté d'un système et d'une procédure de succession précis.

Charles Louis de Secondat

Charles Louis de Secondat, baron de Montesquieu (1689/1755) a été éduqué dans une école catholique, a étudié le droit à Bordeaux et à Paris et a épousé une Française protestante. En 1728, il entreprend des voyages en Autriche, en Hongrie, en Italie, en Allemagne du Sud et en Roumanie. En 1729, il part pour Londres, où il reste environ deux ans.

Grand amateur d'histoire, il écrit dans un langage clair. Proche de la mentalité des Lumières, il ne partage pas avec eux l'idée d'un progrès humain constant. Il attache une grande importance aux coutumes, c'est pourquoi sa vision rationaliste est très nuancée. En 1734, il publie son "Considérations sur les causes de la grandeur et de la décadence des Romains".

En 1748, il publie à Genève "L'esprit des loisdans lequel il écrit que "Si le pouvoir exécutif était confié à un certain nombre de personnes tirées du corps législatif, il n'y aurait plus de liberté parce que les deux pouvoirs seraient unis, les mêmes personnes ayant quelquefois et pouvant toujours avoir part l'une à l'autre".

Dans cet ouvrage, il affirme également que les hommes peuvent faire l'histoire, qui ne consiste pas en un cours inexorable et fatal, mais devient intelligible grâce aux lois. Pour Montesquieu, les lois idéales seraient fondées sur l'égalité naturelle des hommes et favoriseraient la solidarité entre eux.

Dans un État, il existe trois pouvoirs : le législatif, l'exécutif et le judiciaire. Ces pouvoirs incarnent respectivement, comme dans la doctrine classique de la forme mixte de gouvernement, les trois forces sociales : le peuple, la monarchie et l'aristocratie. Il y a liberté lorsque le pouvoir contient le pouvoir. C'est pourquoi les trois pouvoirs, législatif, exécutif et judiciaire, ne doivent pas être concentrés dans les mêmes mains. Aucun pouvoir ne doit être illimité.

Les formes politiques chez Montesquieu

La décentralisation occupe également une place importante dans la pensée de Montesquieu : les corps intermédiaires, tels que les provinces, les communes ou la noblesse, dans la mesure où ils possèdent des pouvoirs propres - et non délégués - constituent un frein au pouvoir central, en particulier dans les États de forme monarchique.

En ce qui concerne les formes de gouvernement, il a établi une corrélation entre les conditions psychologiques de chaque peuple et les différentes formes de gouvernement qu'il a distinguées :

a) La république existe là où règne la vertu, surtout le désintéressement et l'austérité, et dans les pays froids où les passions sont peu ardentes. Elle est fondée sur l'égalité. Elle peut être aristocratique si elle règne avec un certain nombre de personnes animées par la modération, et elle peut être démocratique si le pouvoir est exercé par l'ensemble des citoyens. Cette forme de gouvernement peut s'épanouir dans des Etats de faible extension territoriale.

b) La monarchie est le règne d'un seul selon des lois fondamentales exercées par des pouvoirs intermédiaires. Elle prévaut là où abondent le sentiment de l'honneur ou la conscience des droits et des devoirs selon le rang de chacun et l'amour des distinctions sociales. Il prévaut dans les pays tempérés. Il est fondé sur des différences et des inégalités librement acceptées. C'est la forme de gouvernement la plus appropriée pour les États d'extension territoriale moyenne.

c) Le gouvernement despotique est un gouvernement dans lequel une seule personne gouverne de manière capricieuse, sans tenir compte de la loi. Son principe est la peur et implique l'égalité de tous devant le despote. C'est la forme de gouvernement la mieux adaptée à un grand empire.

L'auteurSantiago Leyra Curiá

Membre correspondant de l'Académie Royale de Jurisprudence et de Législation d'Espagne.

Lire la suite
Zoom

Le pape François se souvient des morts en mer

La couronne déposée par le pape François repose sur un monument dédié aux migrants et aux personnes perdues en mer à Marseille.

Maria José Atienza-23 septembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
Vatican

Le pape prie à Marseille pour les morts en mer

Rapports de Rome-23 septembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le pape s'est recueilli quelques minutes devant le monument dédié aux marins et aux migrants qui ont perdu la vie en Méditerranée dans la ville française.

Le pape a souligné que les migrants qui sont morts ne sont pas simplement des chiffres, mais des personnes avec des noms, des prénoms, des visages et des histoires.


AhVous pouvez maintenant bénéficier d'une réduction de 20% sur votre abonnement à Rome Reports Premiuml'agence de presse internationale spécialisée dans les activités du pape et du Vatican.

Monde

Afrique : insécurité croissante pour les chrétiens dans certaines régions

Au moins 11 personnes tuées au Mozambique, quelques semaines après la dernière attaque contre des communautés chrétiennes au Nigeria.

Antonino Piccione-23 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Encore une journée sanglante pour le christianisme sur le sol africain. Ce qui s'est passé est effroyable, au point de susciter une réflexion sur les raisons de tant de violence. Dans toute l'Afrique, à quelques exceptions près, les chrétiens sont menacés par l'extrémisme islamique, qui s'intensifie sous la pression de troubles socio-économiques croissants.

Un groupe d'au moins 11 chrétiens a été massacré par des terroristes dans le nord du Mozambique. Selon les informations diffusées par le frère Boaventura, missionnaire des Frères pauvres de Jésus-Christ dans la région, le massacre des chrétiens a eu lieu le vendredi 15 septembre dans le village de Naquitengue, près de Mocimboa da Praia, dans la province de Cabo Delgado. De fréquentes attaques menées par les franges musulmanes les plus violentes ont lieu dans la région depuis 2017. Selon le frère Boaventura, les extrémistes islamiques sont arrivés à Naquitengue en début d'après-midi et ont rassemblé toute la population. Ils ont ensuite procédé à la séparation des chrétiens et des musulmans, apparemment sur la base de leurs noms et de leur appartenance ethnique. "Ils ont ouvert le feu sur les chrétiens, les fauchant par balles", raconte le missionnaire. L'attaque a été revendiquée dans un communiqué par un groupe local loyal à l'autoproclamé État islamique.

Les terroristes ont affirmé avoir tué onze chrétiens, mais le nombre réel de victimes pourrait être beaucoup plus élevé. En effet, plusieurs personnes sont gravement blessées. Le frère Boaventura rapporte que ce n'est pas la première fois que cette méthode inhumaine est appliquée. Il en résulte une panique générale dans la région. Les attaques ont eu lieu à un moment où "de nombreuses personnes commençaient à retourner dans leurs communautés", ce qui a entraîné une augmentation de la "tension et de l'insécurité". Comme le rapporte l'évêque de Pemba, Mgr Antonio Juliasse, les attaques à Cabo Delgado et dans la province voisine de Niassa ont entraîné le déplacement interne de près d'un million de personnes et l'assassinat brutal de cinq mille autres.

Il y a exactement un an, Isis a revendiqué l'attaque d'une mission dans la province mozambicaine de Nampula, où quatre chrétiens ont été tués, dont la missionnaire combonienne Sœur Maria De Coppi, âgée de 84 ans, qui a été tuée d'une balle dans la tête.

Il y a quelques semaines, l'État de Kaduna, dans le centre-nord du Nigeria, a de nouveau été le théâtre de violences commises par des groupes terroristes à l'encontre de chrétiens. Dans la nuit du vendredi 25 août, des terroristes ont attaqué la communauté majoritairement chrétienne de Wusasa à Zaria et ont enlevé deux chrétiens, les frères Yusha'u Peter et Joshua Peter, membres du personnel de l'hôpital anglican St Luke à Wusasa.

"Cela s'est produit peu de temps après que le père des deux victimes a également été enlevé et fait prisonnier par les terroristes", a déclaré M. Ibrahim à Morning Star News. "Les terroristes ont souvent fait de notre région une cible pour les attaques et les enlèvements de notre peuple. Récemment, deux autres chrétiens de notre communauté ont été tués dans des attaques similaires.
Selon des informations locales, les deux frères s'étaient réfugiés à Zaria depuis Ikara, dans l'État de Kaduna, après l'enlèvement de leur père dans cette ville. Ces enlèvements ont eu lieu après que Jeremiah Mayau, un pasteur de 61 ans de l'église baptiste de Tawaliu à Ungwan Mission, Kujama, dans le comté de Chikun, a été abattu le 23 août.

Le révérend Joseph John Hayab, président de l'Association chrétienne du Nigeria (CAN), a également déclaré dans un communiqué de presse : "Des terroristes ont fait irruption dans une communauté de la zone de gouvernement local de Chikun, à Kaduna, et ont abattu le révérend Jeremiah Mayau, pasteur de l'église baptiste de Tawaliu, à Kujama. L'incident s'est produit alors que le pasteur travaillait dans sa ferme. Il s'agit d'un acte barbare.

Le Nigeria se classe au premier rang mondial pour le nombre de chrétiens tués pour leur foi en 2022, avec 5 014, selon le rapport 2023 de la Liste de veille mondiale (WWL) de Portes Ouvertes. Il se classe également au premier rang mondial pour le nombre de chrétiens enlevés (4 726), agressés ou harcelés sexuellement, mariés de force ou maltraités physiquement ou mentalement, et compte le plus grand nombre de maisons et d'entreprises attaquées pour des raisons religieuses. Comme l'année précédente, le Nigeria se classe deuxième pour le nombre d'attaques contre des églises et des personnes déplacées à l'intérieur du pays.

"Les militants Fulani, Boko Haram, la province de l'État islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP) et d'autres mènent des raids sur les communautés chrétiennes, tuant, mutilant, violant et enlevant pour obtenir des rançons ou comme esclaves sexuels", peut-on lire dans le rapport du WWL. "Cette année, la violence s'est également étendue au sud du pays, à majorité chrétienne." ..... Le gouvernement nigérian continue de nier qu'il s'agit d'une persécution religieuse, si bien que les violations des droits des chrétiens sont commises en toute impunité."

Présents dans tout le Nigeria et le Sahel, les Peuls, majoritairement musulmans, sont constitués de centaines de clans issus d'un large éventail de lignées qui n'ont pas d'opinions extrémistes, mais certains d'entre eux adhèrent à l'idéologie islamique radicale, a déclaré le groupe parlementaire britannique multipartite pour la liberté internationale ou la croyance (APPG) dans un rapport publié en 2020.

Selon certains dirigeants chrétiens du Nigeria, les attaques des Fulanis contre les communautés chrétiennes de la ceinture centrale du Nigeria sont inspirées par le désir de s'emparer par la force des terres chrétiennes parce que la désertification les empêche de faire vivre leurs troupeaux.

L'auteurAntonino Piccione

Culture

La fête de saint Gennaro et ses racines catholiques italiennes

La fête de Saint-Gennaro est célébrée du 14 au 24 septembre. Il s'agit du plus ancien festival de New York et, sans aucun doute, du plus célèbre.

Jennifer Elizabeth Terranova-23 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

L'automne est dans l'air, et les cannoli, zeppole et sandwichs à la saucisse et au poivre abondent sur Mulberry Street - et sur toutes les autres places du quartier Little Italy de New York. Cela signifie que "La Festa di San Gennaro" a commencé.

La fête de Saint Gennaro, comme nous l'appelons en anglais, est célébrée du 14 au 24 septembre. Il s'agit de la plus ancienne fête de New York (en anglais) et sans doute la plus célèbre. Rien n'évoque mieux le mois de septembre à New York que la fête de saint Gennaro. La plupart des personnes qui ont grandi dans la région des trois États, et même en dehors, se souviennent d'avoir assisté à cette fête. Mais qui était saint Gennaro et comment est-il devenu le saint patron de la Petite Italie ?

Un stand de nourriture dans les rues de New York pour la fête de Saint Gennaro

L'Italie a été "unifiée" en 1861, mais la désunion politique est restée dans l'esprit et le subconscient de nombreux Italiens qui ont émigré en Amérique. Et ils ont apporté avec eux les mêmes soupçons à l'égard des Italiens qui n'étaient pas leurs compatriotes. L'afflux important d'Italiens à la fin du XIXe siècle provenait du Sud. Les peuples du sud de l'Italie étaient insulaires et isolés, et les Italiens voulaient préserver cet état d'esprit dans leur nouveau pays. "En Italie, cet esprit de cohésion villageoise était connu sous le nom de campanilismo : la loyauté envers ceux qui vivent au son des cloches de l'église du village. Bibliothèque du Congrès (LOC).

Les différences apparentes entre les régions, telles que les dialectes, la nourriture et les saints patrons, expliqueraient pourquoi les Italiens originaires de la même ville ou de villes voisines en Italie ont choisi de vivre les uns près des autres. Comme tous les nouveaux immigrants, les Italiens voulaient préserver leur langue, leurs traditions locales et leurs coutumes. Cela permettait de maintenir l'unité du peuple. La fête était une tradition qui suscitait l'intérêt des étrangers. C'est un jour où l'on célèbre le saint d'un village particulier et où les habitants suivent une image ou une statue de leur saint bien-aimé. Les Italiens appréciaient leurs saints autant que leur nourriture, il n'est donc pas surprenant que les Napolitains aient apporté Saint Gennaro à "L'America".

Au début des années 1920, plus de 4 millions d'Italiens avaient émigré aux États-Unis d'Amérique, et la Bibliothèque du Congrès rapporte qu'ils "représentaient plus de 10 % de la population du pays née à l'étranger". On estime que 391 000 Italiens se sont installés dans la région de New York, à Brooklyn, dans le Bronx et, de l'autre côté de la rivière, dans le New Jersey. Cependant, la plus grande concentration résidait dans le sud de Manhattan, où beaucoup vivaient dans des conditions de vie parmi les plus horribles.

La Petite Italie était devenue une enclave du sud de l'Italie. Mulberry Street, où allait se tenir "La Festa Di San Gennaro", était comme un instantané d'un village napolitain. 

La première fête a eu lieu en 1926 et est célébrée depuis plus de 97 ans. Pour les habitants, elle est connue comme la "fête de toutes les fêtes". Elle célèbre la foi et la culture, et la nourriture est toujours abondante. Tout a commencé lorsque des résidents italiens ont voulu rendre hommage à San Gennaro (Saint Gennaro).

Saint Gennaro, martyr italien

Saint Gennaro est né à Bénévent, en Campanie, vers 272. Il est le saint patron de Naples (Italie). Sa fête est célébrée chaque année le 19 septembre, jour anniversaire de son martyre. Lorsqu'il était évêque de Bénévent, c'était une époque de persécution chrétienne rampante, et c'est à ce moment-là qu'il allait sceller son destin : en démontrant sa foi dans le Christ et en montrant qu'il ne craignait pas l'Empire romain. Comme beaucoup de nos saints martyrs catholiques, il était audacieux et ne se laissait pas décourager par les puissances de ce monde ; il gardait les yeux et le regard fixés sur Dieu, et non sur ceux qui se prenaient pour des dieux.

L'empereur Dioclétien a mené le génocide des chrétiens pendant cette période, et beaucoup ont été emprisonnés et tués. L'évêque Gennaro a "signé son arrêt de mort" lorsqu'il a rendu visite à deux diacres et à un laïc en prison. Il est allé prier pour eux malgré les conséquences inévitables. 

Il fut arrêté, torturé et finalement décapité. Cependant, on pense que la décapitation n'a été ordonnée qu'après que saint Gennaro ait réussi à "calmer les bêtes qui devaient initialement le tuer". Un fidèle a recueilli des échantillons de son sang et les a conservés dans un endroit spécial. Trois fois par an, dans le Dôme de Naples, des fioles de sang séché de saint Gennaro sont exposées et les fidèles attendent sa liquéfaction, connue sous le nom de "Miracle de saint Gennaro".

Les Napolitains d'Italie et les nombreux habitants qui ont quitté leurs petits villages du sud il y a plus d'un siècle, sans argent ni éducation, ont prié saint Gennaro de les protéger des incendies, des tremblements de terre, de la peste et de tout ce dont ils avaient besoin. Leurs descendants continuent de le prier et de le fêter chaque année.

Le 19 septembre, M. Omnes s'est rendu à pied au festival de San Gennaro et s'est entretenu avec quelques-uns des habitants et des chefs d'entreprise de longue date.

Nicky Criscitelli est né et a grandi sur Mulberry Street. Il est le propriétaire de "Da Nico". Son arrière-grand-mère et son grand-père participent à la Fiesta depuis les années 1940. Il raconte : "Mon grand-père a été le premier à faire des mini-pizzas et mon arrière-grand-mère vendait des cacahuètes, du nougat et des biscuits. Elle était originaire de Naples. Je lui ai demandé si les gens pensaient encore à Saint Gennaro aujourd'hui et si la fête était moins centrée sur lui que sur la nourriture et les festivités. Il m'a répondu : "Tout tourne autour de Saint Gennaro... tout tourne autour de Saint Gennaro, c'est ça la fête !

Stand de vente de saucisses pendant le festival
Lire la suite
Culture

José Carlos González-HurtadoPlus il y a de science, plus il y a de Dieu" : "Plus il y a de science, plus il y a de Dieu".

Compte tenu des preuves scientifiques qui s'accumulent en physique et en cosmologie, en mathématiques et en biologie, la plupart des scientifiques sont théistes", affirme le briseur de mythes José Carlos González-Hurtado, entrepreneur et président d'EWTN Espagne, dans son récent livre intitulé "La théologie est une science de l'avenir". De nouvelles preuves scientifiques de l'existence de Dieu.

Francisco Otamendi-23 septembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Cadre dans d'importantes multinationales, marié et père de sept enfants, José Carlos González-Hurtado (Madrid, 1964) a pu trouver le temps, au cours des dernières années (dont la plupart ont été passées hors d'Espagne), de présenter un livre qu'il dit avoir "énormément apprécié" et "j'espère que les lecteurs en feront autant". 

Le sujet est "les dernières découvertes scientifiques qui ne laissent aucun doute sur la nécessité de ce Quelque chose/quelqu'un, que nous appelons Dieu", explique González-Hurtado. Le titre du prologue, écrit par Alberto Dols, professeur de physique de la matière condensée à l'université Complutense de Madrid, résume le contenu du livre : "Une contribution précieuse à la réflexion sur les relations entre science et religion". 

Le livre, publié par Voz de Papel, "est très bien documenté et, pour l'écrire, j'ai lu des centaines et des centaines de documents et de livres en espagnol, en français, en anglais et en allemand ; il comporte plus de 700 notes de bas de page, mais il est écrit de manière à ce que tout le monde puisse le comprendre", déclare l'auteur.

"En fait, j'évoque une anecdote avec mon fils Diego, âgé de onze ans, à qui je l'ai lue au fur et à mesure que je l'écrivais afin de m'assurer qu'elle pouvait être comprise par les scientifiques et les non-scientifiques". 

Des sujets intéressants tels que la deuxième loi de la thermodynamique et la fin de l'univers n'ont pas été abordés dans l'interview, mais le livre est là, présenté ces jours-ci à Madrid. Les bénéfices de sa vente seront entièrement reversés à la Fondation EWTN Espagne. Commençons la conversation.

Vous considérez que votre livre est nécessaire et qu'il détruit les mythes. Par exemple, face au mythe selon lequel plus il y a de science, moins il y a de Dieu, vous affirmez que plus il y a de science, plus il y a de Dieu. Parlez-nous des scientifiques théistes. 

- Je pense qu'il s'agit d'un livre nécessaire pour les non-croyants, mais aussi pour les croyants, non seulement pour accroître la foi et réaliser à quel point Dieu le Créateur a pensé à nous en créant l'univers, mais aussi en tant qu'outil de consultation et d'apologétique.

C'est aussi un livre à offrir au beau-frère sceptique et au voisin agnostique. Compte tenu des preuves qui s'accumulent en physique et en cosmologie (de la Big BangLa majorité des scientifiques sont théistes ou religieux, que ce soit en mathématiques (avec les théorèmes d'incomplétude de Gödel, la négation des infinis réels de Hilbert, etc.), ou en biologie, avec les découvertes sur le génome humain et la naissance de la vie, la majorité des scientifiques sont théistes ou religieux.

En ce sens, je pense que ce livre est unique, car il rassemble des preuves provenant de tous ces domaines scientifiques. Arthur Compton, lauréat du prix Nobel de physique, a corroboré cette affirmation : "Rares sont les scientifiques qui prônent aujourd'hui une attitude athée". Robert Millikan, autre lauréat du prix Nobel de physique, est allé plus loin en déclarant qu'"il est impensable pour moi qu'un véritable athée puisse être un scientifique ; je n'ai jamais rencontré un homme intelligent qui ne croyait pas en Dieu". Enfin, Christian Anfinsen, prix Nobel de chimie, l'a exprimé de manière encore moins charitable : "Seul un idiot peut être athée". 

Et statistiquement ?

- Les données corroborent ces affirmations. Une étude mentionnée dans le livre, dirigée par un généticien israélien, Baruch Aba Shalev, étudie les croyances de tous les lauréats du prix Nobel au cours des 100 dernières années et conclut que seuls 10 % des lauréats scientifiques étaient athées, tandis que plus de 30 % des lauréats du prix Nobel de littérature se considéraient comme non-croyants. 

D'autres données fournies dans le livre indiquent que plus on est "scientifique" ou proche de l'étude fondamentale de la science, plus on est théiste et religieux. Autre fait intéressant : les jeunes scientifiques sont nettement plus religieux que les scientifiques âgés de plus de 65 ans. Ce n'est pas surprenant, car au cours des 50 dernières années, les preuves de l'existence d'un Dieu créateur se sont accumulées - ce que propose le livre. C'est comme si la Providence pensait qu'à notre époque, nous avons besoin de plus de preuves scientifiques qu'à d'autres époques. 

Dans ses pages, il fait également référence aux auteurs du "nouvel athéisme".

- En effet, pour commencer, je me contente d'exposer les points de vue de ces auteurs, des points de vue manifestement malhonnêtes, prétentieux et minables qui n'ont rien de scientifique et qui, en fait, font honte à de nombreux autres collègues athées. 

Ces auteurs sont les héritiers de l'athéisme rampant des années 30 qui a nourri les idéologies les plus criminelles de l'histoire de l'humanité. Je précise également que, contrairement à ce que l'on prétend, la grande majorité de ces auteurs ne sont pas des scientifiques, ni des nouveaux venus, puisque la plupart d'entre eux sont nés dans les années 1940. Je pense à Christopher Hitchens, Daniel Dennett, Sam Harris, Steven Pinker, etc. Oui, Richard Dawkins a étudié la zoologie, mais il n'est pas connu pour avoir apporté une contribution pertinente à la science, même si nous ne perdons pas espoir. 

D'autre part, le plus grand biologiste contemporain vivant, Francis Collins, directeur du projet du génome humain, s'est converti et est chrétien ; le plus grand mathématicien de l'histoire, Kurt Gödel, était chrétien ; le père de la physique quantique, Max Planck, était également théiste et chrétien, tout comme Werner Heisenberg. Einstein était théiste ; le père de la génétique, Mendel, était un prêtre catholique, tout comme le découvreur de l'ADN. Big Bang Lemaitre, Père Lemaitre.

De nouvelles preuves scientifiques de l'existence de Dieu

AuteurJosé Carlos González-Hurtado
EditorialLe projet de loi sur l'immigration et la protection des réfugiés : Voz de Papel
Année: 2023

Quelle est l'alternative la plus courante à l'idée d'un Créateur ? 

- John Barrow était professeur de mathématiques appliquées et de physique théorique à l'université de Cambridge. Chrétien, décédé en 2020, il reconnaît que "de nombreuses études cosmologiques sont motivées par le désir d'éviter la singularité initiale", c'est-à-dire d'essayer de discréditer l'hypothèse de l'existence d'une "planète". Big Bang. Mais la vérité, c'est que le Big Bang fait partie du "modèle cosmologique standard", tout comme la théorie de la relativité, et ne fait aucun doute. 

L'ancien directeur du projet Apollo à la NASA, converti d'athée à théiste par la force de l'argumentation scientifique - Robert Jastrow - a déclaré que "les astronomes constatent maintenant qu'ils se sont mis dans une impasse, car ils ont prouvé par leurs propres méthodes que le monde a commencé brusquement par un acte de création dont on trouve des traces dans chaque étoile et chaque planète, et dans chaque être vivant dans le cosmos et sur la terre".

Plus vous en savez sur la Big Bang (Big Bang), plus vous croyez en Dieu, dites-vous. 

– El Big Bang était le moment de la création de l'univers, qui s'est très certainement produit il y a 13,7 milliards d'années. Avant que nous ne le sachions, la théorie la plus largement acceptée était la théorie dite de l'état stable. Cette théorie proclamait que l'univers était infini et intemporel, à la fois "en arrière", c'est-à-dire sans commencement, et "en avant", c'est-à-dire sans fin. L'état stationnaire est une théorie qui ne compromet pas l'athéisme... ; l'univers éternel pourrait sembler sans Dieu, mais... Ce n'est pas vrai.

L'univers aura une fin, comme le prévoit la deuxième loi de la thermodynamique, à laquelle les scientifiques athées de l'époque s'opposaient vigoureusement. Je cite même une lettre de Frederick Engels à Karl Marx dans laquelle il admet que si cette loi était vraie, il faudrait admettre l'existence de Dieu. 

Mais l'univers a également eu un commencement - le Big Bang- et cela met les scientifiques athées et les non-scientifiques dans l'embarras. En effet, s'il y a un commencement, il doit aussi y avoir un débutant. S'il y a eu création, il faut aussi un Créateur. Nous devons penser que non seulement toute la matière de l'univers a été créée à ce moment-là, mais aussi que le temps a commencé à ce moment-là. Big Bang, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu d'"avant" le Big Bang. Cela nous amène à un être intemporel, omnipotent, non matériel et intelligent comme le créateur de l'univers. Big Bang. C'est ce que nous appelons Dieu. 

Il reste un certain nombre de sujets à traiter. Mais pour finir, parlez-nous de Kurt Gödel (1906-1978). 

- Kurt Gödel est sans doute le mathématicien le plus important de l'histoire et l'un des logiciens les plus brillants, peut-être le plus brillant depuis Aristote. Il était un grand ami d'Einstein, avec qui il vivait sur le campus de l'université de Princeton. Ils parlaient de politique et de Dieu. Gödel était chrétien et, dans le livre, je fais également référence à certaines de ses lettres, adressées à sa mère, dans lesquelles il la réconforte et confirme que - selon lui et selon la science - il doit y avoir une vie après cette vie.

Gödel était également catégorique sur le matérialisme. "Le matérialisme est faux", a-t-il prévenu. C'est l'une des conséquences de ses développements théoriques en mathématiques.

Il est l'auteur des théorèmes d'incomplétude. Il s'agit de théorèmes très complexes, mais ils peuvent être résumés en ces termes : Gödel montre que dans tout système formel - en arithmétique par exemple -, il existe des propositions qui ne peuvent être ni prouvées ni réfutées. En d'autres termes, il existe des vérités que nous ne pouvons prouver qu'en faisant appel à un système supérieur..., et dans ce système supérieur, de même, et ainsi de suite. En d'autres termes, en fin de compte, pour avoir une cohérence en mathématiques ou en sciences, nous devons faire appel à Dieu. 

Je mentionne également dans le livre que Gödel a formalisé en langage mathématique l'argument ontologique de Saint Anselme qui prouve l'existence de Dieu.

L'auteurFrancisco Otamendi

Vatican

La situation actuelle des Pacem in Terris 60 ans plus tard

Dans la Pacem in Terrissignée par Jean XXIII, s'adresse non seulement aux chrétiens, mais aussi à toutes les personnes de bonne volonté.

Antonino Piccione-22 septembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Ce texte marque un tournant dans le magistère sur la doctrine de la "guerre juste", de la "guerre juste" et de la "guerre juste". Pacem in Terrissignée par Jean XXIII il y a soixante ans devant les caméras de la RAI (11 avril 1963), est à l'origine d'un autre saut qualitatif, celui vers les autres religions.

La différence entre cette encyclique et toutes les précédentes est qu'elle s'adresse non seulement aux chrétiens, mais à tous les hommes de bonne volonté, car la question de la paix ne peut être résolue s'il n'y a pas d'harmonie entre les frères ou, pire encore, si la méfiance, voire l'hostilité, prévaut entre les nations et les peuples.

La lettre encyclique Pacem in terris Il se distingue donc dans le panorama du magistère pontifical du XXe siècle et continue d'être un point de référence tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des frontières ecclésiastiques.

Dans un message adressé au cardinal Peter Turkson, chancelier de l'Académie pontificale des sciences sociales, et aux participants à la Conférence internationale commémorant le 60e anniversaire de la fondation de l Pacem in Terris, sur le thème "La guerre et les autres obstacles à la paix", qui a eu lieu ces jours-ci dans la Casina Pio IV du Vatican,

Le pape François affirme que "le moment présent ressemble étrangement à la période qui a immédiatement précédé la guerre civile". Pacem in Terris"et la crise des missiles de Cuba qui a conduit le monde au bord d'une "destruction nucléaire généralisée" en octobre 1962. Il a ajouté : "Le travail des Nations unies et des organisations connexes pour sensibiliser le public et promouvoir des mesures réglementaires appropriées reste crucial.

Le cardinal Peter Turkson, chancelier de l'Académie pontificale des sciences sociales, auquel Vatican News a pu avoir accès, explique que la Pacem in Terris Jean XXIII est un "testament de l'humanité", et que le magistère du pape François "invite l'humanité à considérer que sans le respect de la dignité des personnes, de leur liberté, de l'amour et de la confiance, on ne peut pas cultiver une culture de la paix".

Le cardinal ghanéen rappelle que si le pape Roncalli a appelé à l'interdiction de l'utilisation des armes nucléaires, Bergoglio "considère immorales la simple fabrication et la possession d'engins atomiques". Il ne s'agit donc plus d'un "équilibre entre les missiles, mais d'un changement d'avis".

En toile de fond, poursuit François dans son message, "les problèmes éthiques de plus en plus urgents soulevés par l'utilisation, dans les guerres contemporaines, d'armes dites "conventionnelles", qui ne devraient être utilisées qu'à des fins défensives et ne pas être dirigées contre des cibles civiles".

Il est prévu que la conférence, "en plus d'analyser les menaces militaires et technologiques actuelles contre la paix, inclura une réflexion éthique disciplinée sur les risques graves associés à la possession continue d'armes nucléaires, le besoin urgent de nouveaux progrès en matière de désarmement et le développement d'initiatives de consolidation de la paix".

Turkson rappelle la pertinence de l'encyclique : "La Russie craint que l'Ukraine pro-occidentale ne permette à l'OTAN d'installer des missiles à sa frontière. C'est la même crainte qu'avait Kennedy il y a 60 ans avec Cuba". L'immoralité des armes de destruction doit être contrée par l'autorité morale, l'impartialité et la diplomatie du pontife et du Saint-Siège : "Lorsqu'il y a des conflits entre nations", souligne M. Turkson, "un camp n'est pas choisi, mais ils sont considérés comme deux fils en guerre".

Une médiation qui a été couronnée de succès entre l'Argentine et le Chili, ou encore entre l'Espagne et l'Allemagne à propos des îles Canaries. Même la mission actuelle du cardinal Matteo Zuppi en Ukraine, en Russie, aux États-Unis et en Chine est liée à cette volonté de promouvoir une paix qui consiste à respecter le droit à la vie humaine et tous les autres droits de l'homme.

Jean-Paul II voulait déjà nous rappeler l'importance de la Pacem in Terris dédier un Journée mondiale de la paix 2003Le 40ème anniversaire de l'encyclique, dans le titre duquel il a associé l'idée d'un engagement permanent qui en découle. L'encyclique montre que Jean XXIII "était une personne qui n'avait pas peur de l'avenir" ; de lui émane un sentiment de "confiance dans les hommes et les femmes" de notre temps comme condition pour "construire un monde de paix sur la terre".

Cette démarche s'inscrit dans la perspective indiquée par le Pacem in terrisqui, tout en enseignant que les relations entre les individus, les communautés et les nations doivent être fondées sur les principes de vérité, de justice, d'amour et de liberté, rappelle que ce sont les personnes qui créent les conditions de la paix, c'est-à-dire toutes les personnes de bonne volonté.

Le dialogue ouvert et la collaboration sans barrières deviennent le thème et le style non seulement de la recherche de la paix, mais de toutes les formes de coexistence. En ce sens, l'encyclique introduit une distinction, qui a suscité un certain mécontentement à l'époque, en plaçant, à côté de la distinction entre erreur et faute, celle entre idéologies et mouvements socio-historiques. Comme pour dire que la rencontre et le dialogue ne peuvent trouver de préclusion devant les êtres humains, quels qu'ils soient et où qu'ils soient.

L'auteurAntonino Piccione

Évangélisation

Laïc, marié, et Opus Dei : "C'est une aventure pour moi".

Jolanta, comptable, mariée et mère de famille, décrit dans cette interview sa vie et ce que sa vocation à l'Opus Dei apporte à sa mission d'évangélisation personnelle.

Barbara Stefańska-22 septembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Jolanta Korzeb vit en Pologne, dans la banlieue de Varsovie. Elle est laïque, surnuméraire de l'Opus Dei, heureuse épouse et mère de 9 enfants. Elle dirige un cabinet d'expertise comptable.

Dans cet entretien pour Omnes, Jolanta parle de ce que lui apporte sa formation dans l'Opus Dei, de la manière dont elle s'associe à la mission évangélisatrice de l'Église et dont sa famille participe à la vie de la paroisse.

Que signifie pour vous l'appartenance à l'Opus Dei et comment cela affecte-t-il votre vie ?

-Être de la Opus Dei est une aventure pour moi. C'est comme naviguer sur un bateau vers l'inconnu ; je ne sais pas quels seront les prochains ports, mais Dieu est avec moi dans le sous-marin, qu'il fasse beau ou qu'il y ait de la tempête. Dans chaque situation, lorsque je prends des décisions différentes, je sais que je ne suis pas seul. Comme le soulignait saint Josémaria, nous sommes toujours des enfants de Dieu. Cela m'aide à avoir la paix intérieure.

Grâce à ma formation dans le Opus DeiJe sais qu'il est possible de sanctifier toutes les circonstances de la vie. J'ai aussi le sentiment que le temps de la maternité n'est pas perdu parce que, quoi que je fasse, j'utilise les dons qui m'ont été donnés. Entre deux congés de maternité, j'ai toujours travaillé à l'extérieur. Aujourd'hui, les enfants sont en âge d'aller à l'école.

Ce qui est également très important pour moi, c'est la constance et la régularité de la formation dans l'Opus Dei et le fait qu'elle soit adaptée à des adultes qui ont des dilemmes moraux plus graves.

Quelle est votre relation avec le prélat et les prêtres de la prélature ?

-J'ai eu l'occasion et la chance de connaître à la fois l'actuel prélat, le P. J. K., et l'ancien président de l'Assemblée générale des Nations unies. FernandoJ'essaie d'écrire au moins une fois par an une courte lettre au Père (Prélat) pour partager mes joies et mes soucis. J'essaie d'écrire au moins une fois par an une courte lettre au Père (Prélat) pour partager mes joies et mes soucis.

C'est dans les moments difficiles que nous avons les meilleures relations les uns avec les autres. Lorsque nous avons vécu plusieurs années en Argentine pour le travail de mon mari et que l'un de nos enfants était gravement malade, le vicaire régional de ce pays nous a rendu visite et nous a donné une photo de saint Josémaria avec un petit morceau de sa soutane. Nous savons que saint Josémaria est avec nous. 

Le deuxième moment particulier a été celui où j'ai eu un cancer. J'ai alors écrit une lettre au prélat. Il m'a envoyé une image de sainte Élisabeth aidant la Vierge à donner sa bénédiction - "Avec ma très affectueuse bénédiction". Il m'a écrit qu'il priait pour nous et qu'il espérait que le Seigneur Dieu me permettrait de me rétablir rapidement, car mes enfants, de nombreuses personnes et d'autres familles avaient besoin de moi.

Quelle est votre relation avec la paroisse où vous vivez ?

-Nous vivons dans une petite paroisse à la périphérie de Varsovie, dans le district de Radosc. Nos enfants, de l'aîné au plus jeune, servent ou ont servi pendant plusieurs années comme enfants de chœur à la messe, et nous essayons de les soutenir dans cette tâche.

Nos enfants se préparent à la confirmation dans la paroisse. Les enfants font également partie du groupe des Scouts d'Europe, qui est actif dans la paroisse, et ont des tâches connexes.

Chaque année, pendant le Carême, un chemin de croix est organisé dans les rues de la paroisse. Mon mari et mes enfants aident à l'organiser. Nous travaillons également avec le jeune vicaire de la paroisse, le père Kamil.

Nous soutenons le travail qui existe déjà dans la paroisse, nous n'ajoutons pas de nouveau travail. Nous participons au club sportif de la paroisse, où nos enfants jouent au football. Nous participons également à la rénovation de la maison paroissiale.

Comment participe-t-elle à la mission d'évangélisation de l'Église ?

-Je considère que toute ma vie est une évangélisation et j'essaie de rayonner la joie et l'enthousiasme malgré les difficultés et la charge de travail. J'ai une famille merveilleuse. Les voisins nous regardent et sont un peu surpris, mais ils aiment beaucoup. Beaucoup ont commencé à aller à l'église. Il s'agit donc avant tout d'évangéliser par l'exemple : les autres voient un couple marié heureux de vivre près de Dieu et des enfants qui veulent aussi suivre cette voie.

Mon mari, de par son activité professionnelle, est en contact avec de jeunes couples. Nous sortons avec eux pour le thé de l'après-midi, pour des promenades ; notre jardin est plein de vie. Les familles que nous invitons ne sont généralement pas liées à l'association. Opus Dei. C'est très enrichissant.

Nos enfants aiment aussi inviter leurs amis. Récemment, notre fils Tom, élève de deuxième année, a invité un ami. Le père, en allant chercher l'enfant, nous a demandé d'être parrains parce que son fils n'est pas baptisé et qu'ils veulent qu'il reçoive le sacrement.

Pourriez-vous ajouter quelques informations supplémentaires à votre sujet ?

-J'ai commencé à bénéficier de la formation de l'Opus Dei en tant qu'étudiant. Je m'émerveillais de pouvoir sanctifier ma vie en faisant ce qu'il fallait, à l'époque c'était les études. La vocation à l'Opus Dei m'a aidée dans des circonstances changeantes - mariage, enfants, problèmes financiers, maladie dans la famille - à découvrir le sens de chaque situation. J'ai la chance que mon mari soit surnuméraire, il a appartenu à l'Opus Dei avant moi. Nous nous aidons mutuellement, par exemple en échangeant la garde des enfants pour pouvoir prier ou lire un livre spirituel.

Lorsque j'ai eu un cancer, j'ai été pratiquement coupée de ma vie pendant un an. Puis un groupe de mères de l'école de mes enfants s'est organisé. Elles se sont inscrites pour le "service" et ont apporté des repas à notre famille. C'était très évangélique et très aimant. La plupart d'entre elles étaient de l'Opus Dei, mais pas seulement.

L'auteurBarbara Stefańska

Journaliste et secrétaire de rédaction de l'hebdomadaire ".Idziemy"

Lire la suite
Monde

L'entrepôt de Caritas en Ukraine détruit à la suite d'une attaque

Dans la nuit du 19 septembre 2023, un entrepôt d'aide humanitaire de Caritas-Spes à Lviv, en Ukraine, a été détruit à la suite d'une attaque russe.

Loreto Rios-21 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

L'entrepôt de Caritas-Spes à l'adresse LvivLe camp ukrainien a été incendié et réduit en cendres après une attaque de drone russe pendant la nuit. On estime que l'incendie a brûlé quelque 300 tonnes de matériel d'aide humanitaire, "notamment des vivres, des kits d'hygiène, des générateurs et des vêtements", selon Caritas. Le personnel de Caritas n'a pas été blessé.

P. Vyacheslav Grynevych SAC, directeur général de Caritas-Spes Ukraine, a expliqué dans un communiqué : "Dans la nuit du 19 septembre 2023, les troupes russes ont attaqué une entreprise industrielle à Lviv, où se trouvait un entrepôt d'aide humanitaire de Caritas-Spes Ukraine. Les employés de la mission sont indemnes, mais l'entrepôt, avec tout ce qu'il contenait, a été réduit en cendres (...) Nous serons en mesure de calculer les détails définitifs des pertes plus tard, car les services spéciaux travaillent actuellement sur place. Nous savons déjà que 33 palettes de colis alimentaires, 10 palettes de kits d'hygiène et de conserves, 10 palettes de générateurs et de vêtements ont été détruites".

Mgr Eduard Cava, évêque auxiliaire de Lviv, a déclaré : "Caritas utilisait cet entrepôt depuis un an et demi et c'est de là que l'aide humanitaire était acheminée plus à l'est de l'Ukraine vers les nécessiteux. Tout a été détruit. Nous remercions Dieu qu'il n'y ait pas eu de victimes parmi les employés ou les gardes de sécurité".

La visite de l'aumône

Visite du président ukrainien en Ukraine L'aumône du papeLe cardinal Konrad Krajewski, en tant qu'envoyé du Saint-Père, a inauguré une maison ("Casa del Riparo") pour les femmes et les enfants, qui sera gérée par les Sœurs Albertines.

"Je suis attristé par ce qui s'est passé à Lviv avec l'attaque de l'entrepôt de Caritas-Spes. Ils ont attaqué pour détruire la possibilité d'aider les personnes qui souffrent", a déclaré le cardinal à propos de la destruction de l'entrepôt de Caritas.

Pour sa part, le Vatican a déclaré dans un communiqué que "malgré les bombardements continus, l'Aumônier inaugurera la "Maison de l'Accueil" au nom du Pape François, en signe de soutien, d'aide et de proximité avec les nombreuses personnes qui ont été forcées de fuir à cause du conflit, en apportant la Bénédiction Apostolique. À cette occasion, il visitera également cette semaine les différentes communautés qui accueillent des réfugiés, remerciant tous les volontaires et tous ceux qui aident les personnes souffrantes et dans le besoin qui sont loin de leurs maisons".

Lire la suite
Culture

Vers une théologie liturgique musicale, une nouvelle discipline

Un atelier est organisé à Rome les 21 et 22 septembre, qui vise à ouvrir de nouvelles perspectives de réflexion dans le domaine des sciences ecclésiastiques, notamment en ce qui concerne le chant.

Giovanni Tridente-21 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Est-il possible de concevoir une théologie qui ait comme ramification et spécialisation l'aspect "...." ?musique Ou plutôt qu'elle peut amener les théologiens à approfondir les éléments fondateurs de la musique liturgique ? Pour répondre à ces questions par l'affirmative, un atelier est organisé à Rome les 21 et 22 septembre, qui vise à ouvrir de nouvelles perspectives de réflexion dans le domaine des sciences ecclésiastiques. Concrètement, les experts veulent déterminer comment accompagner le "beau chant" lié aux célébrations liturgiques "dans sa profondeur, dans sa hauteur et dans sa vie".

En ce sens, les promoteurs de cette nouvelle discipline, qui se réuniront à l'occasion de l'assemblée générale de l'Union européenne, sont les suivants Université pontificale de la Sainte-Croix La théologie liturgique, qui s'appuie sur la présence et le flux, vise précisément à faire émerger une théologie "issue de l'expérience de la liturgie vécue". Une théologie liturgique, en somme, qui "cherche à saisir l'étincelle du Christ qui vient à notre rencontre dans chaque célébration".

En perspective, en plus d'en faire une discipline à étudier avec tous les critères méthodologiques de la réflexion théologique, il s'agit d'essayer de rendre la musique liturgique familière à chaque croyant, afin que chaque participation à la célébration devienne toujours plus profonde. Il ne s'agit pas de musicologie - les promoteurs tiennent à le préciser - mais d'une théologie qui associe dans sa méthode la philosophie, la musique et la musicologie elle-même.

Dans l'immédiat, cependant, si elle commence à se développer comme une véritable discipline, cette TLM (Théologie Liturgique de la Musique) peut servir de guide aux maîtres de chapelle, aux chefs de chœur et aux musiciens, leur permettant de choisir des répertoires et des interprétations musicales appropriés à chaque moment de la célébration.

Les promoteurs du TLM poursuivent en expliquant : "Il est nécessaire de connaître la théologie des moments spécifiques de la Messe, mais aussi - en allant plus loin - la théologie des moments spécifiques de chaque Messe individuelle", en tenant compte du caractère théologique de chaque célébration spécifique. Ainsi comprise, la théologie liturgico-musicale devient "un guide pour que la musique réponde vraiment à l'esprit de l'action liturgique", comme le demandait déjà le Concile Vatican II dans Sacrosanctum Concilium.

L'événement de Rome

L'atelier de Rome - qui sera également retransmis en direct - réunira des experts de différents domaines liés à la nature interdisciplinaire de ce nouveau sujet : théologie, liturgie, philosophie, musique et musicologie. Le premier objectif sera d'initier une réflexion épistémologique afin de bien encadrer le TLM, également dans le domaine académique. Deuxièmement, il s'agit de jeter les bases d'une recherche académique plus poussée sur ces sujets, avec de futurs congrès, différents types de représentations musicales, des prix pour les compositions musicales, etc.

Cette initiative s'inscrit dans le cadre du projet international MBM, coordonné par le prêtre Ramón Saiz-Pardo, qui travaille à l'Institut de liturgie de l'Université pontificale de la Sainte-Croix. Parmi les intervenants figurent des professeurs de l'Université de l'Opus Dei, comme José Ángel Lombo ; le doyen de l'Institut pontifical de liturgie de Rome, Jordi-A. Piqué ; le recteur de l'Université pontificale Jean-Paul II de Cracovie, Robert Tyrała ; Marco Cimagalli, de l'Institut pontifical de musique sacrée, et Juan Carlos Asensio, de l'Escola Superior de Música de Catalunya. Une méditation musicale sur l'Eucharistie est également prévue.

L'auteurGiovanni Tridente

Écologie intégrale

Martha Reyes : "Sans foi, la psychologie est paralysée".

Dans cette deuxième partie de l'interview, le Dr Martha Reyes nous parle des problèmes psychologiques qui touchent les femmes hispaniques aux États-Unis et de l'importance de la foi pour les guérir ; des conseils de guérison et de l'importance de détecter les points rouges dans le comportement d'une personne.

Gonzalo Meza-21 septembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Martha Reyes est née à Porto Rico, mais a vécu la majeure partie de sa vie en Californie. Elle est titulaire d'une licence et d'une maîtrise en psychologie de l'université d'État de Californie. Elle a également obtenu une deuxième maîtrise et un doctorat en psychologie clinique. Elle est l'auteur de plusieurs livres, dont "Jesus and the Wounded Woman", "Why Am I Unhappy", "I Want Healthy Children". Elle possède également une collection de matériel catéchétique et de musique religieuse. Elle a été animatrice et invitée dans plusieurs programmes de télévision catholiques. Elle donne des conférences et dirige la "Hosanna Foundation" en Californie.

Dr. Marta Reyes

Pour mieux connaître le Dr Martha, Omnes a réalisé une interview dont la première partie a été publiée précédemment. Elle y parle de son évolution de compositrice à psychologue, de la fondation Hosanna qu'elle a créée pour aider la population, des problèmes psychologiques qui touchent les femmes hispaniques aux États-Unis et de l'importance de la foi pour les guérir, des conseils de guérison et de l'importance de détecter les signaux d'alarme dans le comportement d'une personne.

Vous avez publié un livre intitulé "Jésus et la femme blessée". De votre point de vue, comment notre foi et la communauté dans laquelle nous vivons, la paroisse par exemple, contribuent-elles à prévenir et à guérir ces blessures ? 

- Dans le Nouveau Testament, nous trouvons de nombreux cas de femmes blessées et guéries par Jésus. J'en parle dans mon livre "Jésus et la femme blessée". Par exemple, la femme syro-phénicienne, la Samaritaine, la femme hémorragique, la femme courbée, la femme au parfum d'albâtre, la veuve de Naïm. Ce sont des figures qui sont restées gravées dans l'histoire du salut, mais ce sont des personnages auxquels nous pouvons nous identifier. Dans l'Ancien Testament, il y a aussi beaucoup de femmes comme Deborah, Esther, etc., mais je ne peux m'identifier à aucune d'entre elles parce que je n'ai jamais dirigé une armée ou siégé sur un trône. Mais je m'identifie à la Samaritaine ou à la femme au parfum d'albâtre. L'Évangile présente les dialogues qu'elles ont eus avec Jésus. Ce sont les mêmes dialogues que toutes les femmes peuvent avoir avec Jésus-Christ. Il veut les guérir, non seulement physiquement, comme dans le cas de l'hémorroïsse, mais aussi les réintégrer à leur place. Dans cet exemple, après que la femme a été guérie de l'écoulement de sang, Jésus veut lui rendre sa dignité perdue et la présenter en bonne santé à la communauté. Lorsqu'il a dit : "Qui m'a touchée ?", toute la foule s'est levée et a dû la chercher et l'identifier dans la foule. Jésus voulait la présenter au monde comme une femme guérie de sa dignité. Ils n'ont plus à la rejeter, ni à se détourner d'elle, parce qu'elle est maintenant une femme guérie.

Un phénomène similaire se produit en Jn 4, avec la Samaritaine. Jésus la rencontre au puits de Jacob. Elle a eu quatre ou cinq maris et a vécu des histoires de rupture, mais Jésus est prêt à tourner ces pages rapidement et à lui donner un nouveau chapitre de l'histoire de sa vie. Il est intéressant de noter que dans ce passage, un jour plus tôt, Jésus avait essayé de se rendre en Samarie, mais on ne l'avait pas laissé entrer. Cependant, le lendemain, Jésus s'est rendu en Samarie et est entré par la porte de derrière ; quelle était cette porte : le cœur blessé d'une femme blessée. Lorsque cette femme a été guérie, il s'est rendu à la ville, en Samarie, et a commencé à prêcher à tous les Samaritains. Il y a un autre passage dans la Parole de Dieu, Prov. 4:23 : "Avant tout, garde ton cœur, car c'est en lui que se trouve la source de la vie". Dieu a un intérêt particulier à guérir les cœurs blessés. Nous le voyons également dans Hébreux 12:15 : "Prenez garde à vous-mêmes, de peur que l'un de vous ne perde la grâce de Dieu et qu'une racine amère ne germe et ne nuise à plusieurs". Et dans Lc 6:45 : "Ainsi, l'homme bon fait sortir de bonnes choses du trésor qui est dans son cœur, mais l'homme méchant fait sortir de mauvaises choses de son mauvais fond. La bouche dit ce que le cœur contient". Ainsi, les actions, les comportements et les décisions naissent et jaillissent d'un cœur bon ou mauvais. C'est pourquoi le Seigneur s'intéresse à la guérison des cœurs blessés et la foi nous donne le meilleur outil.

Sans la foi, la psychologie est paralysée parce qu'elle ne devient que des concepts intellectuels, des propositions et des hypothèses. C'est la foi qui mobilise la guérison, car c'est l'Esprit Saint qui guérit. S'il connaît les pensées de Dieu, comment ne connaît-il pas les nôtres ? L'Esprit Saint est libérateur et révélateur. Nous, psychologues catholiques, sommes parfois confrontés au dilemme suivant : "Que dois-je faire ou que dois-je dire ? Je ne comprends pas ce que cette personne me dit parce qu'elle ne sait pas comment articuler son problème. Il ne l'explique pas bien". Dans ces cas-là, nous pouvons aussi invoquer l'Esprit Saint pour qu'il nous révèle la racine du problème. La foi émeut, guérit et libère. Je connais des personnes qui ont suivi une psychothérapie pendant de nombreuses années, mais ce n'est que lorsqu'elles ont participé à une retraite de guérison et qu'elles ont fait l'expérience d'une "rupture spirituelle" devant l'autel, ou le Saint Sacrement, ou dans la Sainte Messe, ou dans l'Esprit Saint, qu'elles ont pu "se libérer" de leur problème. MasseJe dis que le pardon offert par le Seigneur et le pouvoir de guérison de l'Esprit Saint sont l'"énergie nucléaire" de toute guérison. Je dis que le pardon offert par le Seigneur et la puissance de guérison du Saint-Esprit sont l'"énergie nucléaire" de toute guérison. La foi est dans certains cas l'ultime et unique possibilité de guérison, comme ce fut le cas pour la femme aux hémorroïdes, qui avait dépensé tout son argent chez les médecins et n'avait pu trouver son problème que lorsqu'elle est venue à Jésus.

Comme vous l'avez souligné, la foi joue un rôle crucial dans toutes les disciplines, y compris la psychologie. Pourquoi pensez-vous qu'il est important de faire une pause dans la vie pour analyser ou s'occuper d'un état émotionnel et psychologique ? Dans certains cas, cela peut même servir de prévention.

- Nous devons veiller à avoir l'esprit clair, dégagé et libre pour analyser, discerner et décider. Il s'agit d'une transaction vitale dans la vie. Un esprit sain est le moteur qui dynamise l'existence en nous apportant la clarté cognitive, des émotions positives, une imagination visionnaire, des attentes réalisables et des comportements sains. Les comportements qui découlent d'un esprit sain produisent des réalisations et de grandes récompenses. C'est le contraire qui se produit lorsque nous vivons avec un esprit endommagé, car il nous entraîne sur la voie de l'erreur. Les blessures non guéries (de l'enfance, de l'adolescence, du début de l'âge adulte) sont une bombe à retardement qui peut exploser à tout moment. Un esprit accablé ou fatigué prend de mauvaises décisions. Et des décisions mal discernées peuvent se transformer en grosses erreurs et en regrets qui déstabiliseront notre vie par la suite. La seule façon de se protéger et de se défendre contre ce que j'appelle les "attaques émotionnelles" est d'acquérir la capacité de filtrer les événements de la vie avec calme et sagesse. Un cœur sain est un cœur sage.

Un esprit sain est un esprit plus sage. Nous n'avons pas tant besoin d'intelligence que de sagesse. La sagesse est un don de Dieu, mais elle est aussi le complément de la guérison intérieure. Vivre avec un esprit sain, c'est vivre la vie lentement et avec respect. J'utilise parfois cette phrase lors de retraites avec des femmes : "les pensées sabotantes doivent recevoir un ordre d'expulsion. Si nous ne le faisons pas, nous continuons à les accumuler. Ni notre esprit ni notre corps ne sont faits pour emmagasiner autant de douleur. Celles-ci se transformeront en lourdeur, en déception et même en maladie physique et nous coûteront cher. Jésus-Christ a dit dans Mt 11, 28-29 : "Venez à moi, vous qui êtes fatigués et qui portez de lourds fardeaux, et je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et mettez-vous à mon école, car je suis doux et humble de cœur, et vos âmes trouveront le repos". C'est là que je vois la guérison intérieure, la guérison du cœur. La douceur et l'humilité doivent aller de pair. Jésus ajoute également dans Mt 11, 28-29 : "Car mon joug est aisé et mon fardeau léger". C'est-à-dire que le joug de la vie n'est pas supprimé, il y aura un joug et un fardeau, mais celui-ci est supportable, parce que lorsqu'on se sent accompagné et protégé par Dieu, ce fardeau insupportable devient un fardeau supportable et justifiable. Au fil du temps, en l'analysant à la lumière de la foi, nous pourrons trouver les bénédictions cachées qui nous attendaient derrière cette douleur.

Contrairement aux maladies physiques, les maladies émotionnelles ou psychologiques ne sont pas facilement détectées par des tests de laboratoire. Quels sont les signaux d'alerte qui permettent à la communauté ou à la famille de savoir qu'une personne ne va pas bien ? 

- Les lumières rouges s'allument lorsque la personne a le visage et l'air abattus. Lorsqu'elle a perdu l'éclat de son visage, sa verve et son enthousiasme. La vie nous réserve des défis, des fardeaux et des blessures, mais elle nous donne aussi de nombreuses occasions de nous enthousiasmer pour quelque chose ou pour beaucoup de choses. Par exemple, toute femme mariée devrait s'enthousiasmer pour ses enfants, même si son mariage ne se passe pas bien. Elle devrait s'insérer dans la vie de ses enfants et s'efforcer de leur offrir la meilleure vie possible, le plus longtemps possible. Aujourd'hui, nous reconnaissons un état émotionnel et psychologique (et nous le voyons chez certains enfants) appelé "la maladie de la mère triste". Les enfants élevés dans de telles circonstances sont beaucoup plus susceptibles de développer l'anxiété, la dépression, le stress post-traumatique, le trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité, le trouble bipolaire ou même des addictions.

Il est donc important d'être conscient des signaux d'alarme que nous devons détecter rapidement. En tant que femmes, nous ne vivons pas toutes dans un environnement où les gens savent comment identifier ces signes pour nous aider. Nous devons acquérir cette compétence nous-mêmes pour "nous auto-analyser" et nous arrêter. J'aime me rendre au Saint-Sacrement. Je suggère à beaucoup de sœurs et de personnes d'aller au Saint Sacrement avec un carnet à la main et de parler au Seigneur, d'ouvrir leur cœur et de commencer à écrire. L'Esprit Saint vous révélera ce qui se passe en vous et vous comprendrez mieux et vous vous comprendrez mieux. L'Esprit Saint te donnera des orientations, des recommandations et des idées nouvelles qui étaient auparavant cachées sous les décombres de la douleur ou des blessures du passé.

Lire la suite
Évangile

Servir sans rien attendre. 25e dimanche du temps ordinaire (A)

Joseph Evans commente les lectures du 25e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera propose une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-21 septembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

"Cherchez le Seigneur pendant qu'il se trouve, invoquez-le pendant qu'il est proche".. C'est ce que nous dit le prophète Isaïe dans la première lecture de ce jour. Mais "chercher le Seigneur". est aussi de répondre à leur recherche. Ne pas le faire pourrait condamner notre vie, ou une partie de celle-ci, à la frustration et au gâchis. L'Évangile nous enseigne que Dieu nous appelle à des moments et à des saisons déterminés et que, si nous sommes négligents, nous risquons de ne pas répondre à ces appels. Dieu nous demande également de participer à son œuvre, en tant qu'ouvriers dans sa vigne.

S'inspirant des pratiques de travail de l'époque, Jésus nous enseigne une parabole qui nous donne de nombreuses leçons sur la réponse humaine à Dieu et sur notre sensibilité ou non à ses appels. Certaines personnes sont prêtes à travailler dès le premier instant. Il peut s'agir de ceux qui embrassent leur vocation - au sacerdoce ou à d'autres formes de célibat apostolique, ou au mariage - dès leur plus jeune âge. Mais d'autres peuvent être plus lents à la découvrir, peut-être non sans une certaine culpabilité. C'est ce que suggère le fait que Jésus nous ait dit que ces hommes étaient "sans emploi".Pourquoi tarder un seul instant à répondre à l'appel de Dieu ? Le faire, même pendant quelques mois ou quelques années, est un gaspillage de nos talents et nous fait manquer de précieuses occasions de participer à l'œuvre de Dieu.

D'autres peuvent être encore plus à la traîne. Ils sont dans le rayon de Dieu, sur le marché, mais ils ne comprennent pas vraiment le message qu'Il a du travail pour eux, comme les catholiques qui vont régulièrement à la messe le dimanche, et qui prient même un peu, mais qui n'entendent pas que Dieu les appelle à faire plus.

Enfin, le système dit "à la tombée de la nuit"sont des personnes qui ont gaspillé leur vie dans le péché ou l'égoïsme, ou qui ont constamment trouvé des moyens d'échapper à Dieu, bien qu'il les ait toujours cherchés. Ils étaient là et Il les a vus, mais ils ont bêtement pensé qu'ils avaient échappé à Sa vue. Mais même pour eux, une conversion de dernière minute est possible, et il y a, grâce à Dieu, des âmes qui se convertissent près de la mort ou à l'article de la mort.

Mais la parabole se termine par un rebondissement. Dieu est si miséricordieux qu'il peut décider de récompenser ceux qui arrivent en retard avec la même générosité que ceux qui ont commencé plus tôt. Il n'est pas obligé de le faire, mais il le pourrait, car tout vient de lui, même nos bonnes actions, et il peut donc distribuer sa grâce comme il l'entend. Les "lève-tôt" se plaignent. "Ces derniers n'ont travaillé qu'une heure et vous les avez traités comme nous, qui avons supporté le poids de la journée et de l'embarras.. Mais ici, Dieu donne une leçon à ceux d'entre nous qui lui consacrent leur vie dès leur plus jeune âge. Nous ne devons pas penser que nous sommes meilleurs parce que nous le faisons, ou que nous méritons nécessairement plus. Malgré toutes leurs années de travail, ces personnes avaient oublié une vérité essentielle : lorsque nous travaillons pour Dieu, même si c'est difficile, nous ne lui rendons pas service. Au contraire, le travail lui-même est une bénédiction et fait partie de notre récompense.

Homélie sur les lectures du 25e dimanche du temps ordinaire (A)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Expériences

Ramzi Saadé, une vocation à la rencontre des musulmans

Saadé est responsable à Paris d'Ananie, un projet dont la mission est d'accueillir et d'accompagner les chrétiens issus de l'islam et, d'autre part, de partager, d'aider et de soutenir les paroisses qui ont besoin d'en savoir plus sur ce sujet.

Bernard Larraín-21 septembre 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Ramzi Saadé est un prêtre franco-libanais qui a reçu un appel spécial : accompagner les musulmans qui veulent se convertir au christianisme.

Dans cet entretien, il nous parle de son appel à la prêtrise, après une vie d'homme d'affaires, et de sa mission d'évangélisation à Paris. 

Comment est née votre vocation sacerdotale ? 

-Je suis libanais, de rite maronite, et comme tous les catholiques orientaux, j'étais fier de mon identité chrétienne. J'aime les affaires et j'ai étudié l'ingénierie informatique. J'ai travaillé pendant de nombreuses années dans le monde des affaires dans les pays arabes. J'ai beaucoup voyagé et manipulé de grosses sommes d'argent. Je me débrouillais bien et je pensais être heureux, mais j'ai fini par perdre la foi. Je dois admettre qu'il n'est pas toujours facile de suivre les commandements de l'Église dans le monde professionnel dans lequel j'ai travaillé. 

Une nouvelle opportunité professionnelle m'a amené à Marseille, en France, où j'ai rencontré la communauté de l'Emmanuel, et un prêtre en particulier, qui a répondu à mes questions et m'a fait comprendre que Dieu voulait que je sois heureux. Petit à petit, j'ai commencé à développer une vie spirituelle, à abandonner certaines mauvaises habitudes que j'avais, j'ai commencé à me battre pour me rapprocher de Dieu, avec des hauts et des bas, jusqu'au 15 août 2002. 

Ce jour-là, en la fête de l'Assomption de la Vierge Marie, j'étais à Paray-le-Monial, où j'avais décidé de me rendre pour quelques jours car je ne me sentais pas bien spirituellement. J'avais besoin de changer d'atmosphère, je ne savais pas ce qui n'allait pas, et je suis allée prier. C'est là que j'ai vécu une expérience très particulière, au cours de laquelle j'ai vu Jésus, je ne sais pas comment, mais l'important est que j'ai compris que Dieu m'aimait et qu'il voulait me le montrer. 

J'ai beaucoup pleuré : ce fut une expérience déterminante dans ma vie, mais la vocation à la prêtrise est venue quelque temps plus tard. À l'époque, j'avais 30 ans et je ne voulais pas être prêtre. Un prêtre m'a beaucoup accompagné dans mon discernement vocationnel jusqu'à ce que la volonté de Dieu devienne plus concrète et que je commence à être enthousiasmé par l'idée de devenir prêtre. 

En effet, Dieu respecte notre cheminement, les étapes de chaque vie et ne nous demande pas des choses qui nous rendent tristes. Au contraire, Dieu nous aime et nous demande des choses qui nous rendent heureux. Me voici donc prêtre et heureux. 

En quoi consiste "Ananie", votre mission à Paris ? 

-Depuis une vingtaine d'années, nous assistons dans le diocèse de Paris à une augmentation objective du nombre de musulmans qui se présentent à l'Eglise pour demander le baptême. Il s'agit d'une situation inédite : de plus en plus de musulmans rencontrent le Christ (parfois de manière extraordinaire, comme des apparitions ou des rêves) et viennent dans les paroisses avec des demandes d'accompagnement. Face à cette réalité, le diocèse a confié en 2020 à notre association Ananie la mission de soutenir ce mouvement, d'aider les paroisses dans cette tâche délicate, de contribuer à la formation des services d'accueil et d'accompagnement (catéchumène-néophyte) pour " cheminer avec " ces nouveaux chrétiens. 

En tant que responsable de cette initiative, j'ai mis en place des équipes avec une double mission : d'une part, accueillir et accompagner les chrétiens venant de l'Islam et, d'autre part, partager, aider et soutenir les paroisses qui ont besoin d'en savoir plus sur cette question.

Ananie est un lieu d'accueil et de rencontre pour partager, vivre une expérience de fraternité et être aidé à s'intégrer dans une paroisse quand on n'en a pas ou qu'une première expérience n'a pas été satisfaisante. En effet, Ananie souhaite que chacun trouve une communauté paroissiale et s'y sente accueilli car la paroisse doit rester le premier lieu d'enracinement de sa vie chrétienne. En résumé, la vocation d'Ananie est d'être un soutien pastoral concret pour les paroisses parisiennes et leurs équipes.

On dit que de nombreux musulmans se convertissent chaque année et qu'ils seraient encore plus nombreux s'ils vivaient dans des pays où leur liberté de religion était respectée : combien de musulmans se convertissent chaque année en France et dans le monde ? Quelle est la relation entre la liberté religieuse et la conversion ?

-En effet, de plus en plus de musulmans se convertissent et demandent le baptême. En Iran, par exemple, s'il y avait la liberté religieuse, des millions de personnes demanderaient à être baptisées. Mais pas seulement en Iran. En Algérie aussi : dans ce pays, la loi, la constitution, qui protégeait la liberté religieuse a été récemment modifiée pour pouvoir condamner les conversions. 

Le problème n'est pas d'abord juridique ou étatique : la principale menace pour ces personnes réside dans leurs propres communautés et familles, qui n'acceptent pas un changement de religion. Dans de nombreux pays, il y a des gens qui veulent franchir le pas, mais ils n'ont personne, aucune institution catholique pour les accueillir, et il y a aussi le cas de personnes en Occident qui se convertissent, mais qui ne disent rien à personne parce qu'elles ont peur. 

L'un de nos principaux défis est de préserver la liberté religieuse en Europe où, comme je l'ai dit, de nombreuses familles ne permettent pas à leurs membres de quitter leur religion ou d'en changer. La liberté de religion est une grande question qui s'explique le mieux du point de vue de l'accès à la Bonne Nouvelle. En Occident, il y a souvent cette idée que la religion musulmane est équivalente à la nôtre, et il est courant d'entendre des histoires dans lesquelles les musulmans qui veulent en savoir plus sur la foi chrétienne, même de la part des paroisses, leur conseillent de retourner à la mosquée et les empêchent en fin de compte d'accéder à l'Évangile. Il faut éviter à tout prix de créer des cercles fermés et il est prioritaire d'avoir et de maintenir le contact avec ces personnes. 

La liberté religieuse est fondamentale pour la propagation de la foi : les gens sont libres et doivent se sentir libres, et dans le cas du christianisme, une conversion a l'effet d'une "boule de neige" : une conversion en entraîne une autre et ainsi de suite avec de nombreuses personnes. Mais cet effet n'est possible que si les gens se sentent libres. La situation en droit musulman est extrêmement grave pour les convertis, car la personne qui renonce à l'islam perd tout.

En ce qui concerne les chiffres : il est très difficile de connaître avec précision le nombre de convertis de l'islam. D'une part, il y a des personnes qui adhèrent au Christ dans leur cœur (" baptême de désir ") mais qui n'ont pas pu faire le pas vers le baptême. D'autre part, il y a des personnes qui, ayant été baptisées, ne le disent pas ou ne partagent pas leur histoire. Ou, si elle est connue dans la paroisse, elle n'est souvent pas racontée publiquement afin de les protéger. A Paris, 20% des adultes baptisés seraient d'origine musulmane. Dans les pays arabes, 100% de ces personnes sont musulmanes, ce qui s'explique par les conditions de vie dans ces pays de culture musulmane où les minorités chrétiennes ont l'habitude de baptiser leurs membres dès leur plus jeune âge. 

Comment et par quels facteurs les musulmans entrent-ils en relation avec le Christ ? 

-Il y a une phrase qui m'a toujours guidée et inspirée : "Celui qui cherche Dieu sincèrement le trouve". Toute personne a besoin de rencontrer les autres, et la Vérité, Dieu, en particulier. Cette rencontre change la vie d'une personne, comme elle l'a fait pour moi. Je pense à saint Paul qui cherchait sincèrement Dieu, mais de façon erronée car il était un extrémiste violent de la foi qui tuait les chrétiens. Et Dieu lui apparaît et le convertit. 

Parmi les musulmans, il y a beaucoup d'apparitions et de rêves du Seigneur et de la Vierge. Cela peut paraître surprenant et même injuste : certains catholiques me demandent : pourquoi reçoivent-ils ces apparitions et pas nous ? La réponse est très simple : nous avons les moyens (les sacrements, la Parole, etc.) de recevoir la grâce, beaucoup de musulmans cherchent Dieu de tout leur cœur et, sans avoir personne pour leur parler de la vraie foi, Dieu intervient directement dans leur cœur et dans leur vie. A

 À son tour, lorsque Dieu touche l'âme d'une personne, c'est parce qu'elle a pour mission de devenir "la lumière du monde et le sel de la terre" afin que d'autres personnes connaissent la Vérité. 

La grâce n'est jamais un cadeau "égoïste" pour celui qui la reçoit ; au contraire, c'est une responsabilité et une mission que d'être apôtre. 

Nous, chrétiens, avons cette lumière, reçue au baptême, et bien souvent, malheureusement, nous ne sommes pas à la hauteur de la mission que nous avons reçue et nous ne laissons pas passer la lumière pour que d'autres puissent la recevoir. 

Comment les chrétiens peuvent-ils être de meilleurs témoins de leur foi auprès des musulmans ? 

-Cette réflexion est au cœur de ma mission : beaucoup de chrétiens d'origine musulmane sont exclus de leurs cercles familiaux et amicaux et, étonnamment, de la communauté chrétienne. Sur ce dernier point, il faut souligner que l'intégration est généralement assez réussie, mais il y a pas mal de cas où les responsables de paroisse rejettent les musulmans parce qu'ils leur disent qu'il n'est pas nécessaire de se convertir. Ou, s'ils se convertissent, ils continuent à les traiter ou à se référer à eux en tant que musulmans. Il y a une grande blessure chez ces personnes qui sont des chrétiens d'origine musulmane, mais pas des musulmans. 

Nous devons être très sensibles et respectueux à leur égard. Même moi, qui suis un prêtre catholique de rite oriental, on m'a souvent demandé en Occident si je pouvais manger du porc ou de l'alcool. 

Concrètement, pour être de bons instruments de la grâce de Dieu, nous ne devons pas avoir peur de manifester notre foi dans notre environnement. Par exemple, il est très intéressant de constater que de nombreux musulmans s'approchent des religieuses ou des prêtres habillés en tant que tels dans la rue ou dans les lieux publics. 

Une autre idée qui me semble importante est de savoir expliquer les différences entre les deux religions. Si nous disons à un musulman que "nous croyons à la même chose", comme on l'entend souvent dans certains milieux, cela le découragera et le désorientera, car ce qu'il recherche, c'est précisément cette nouveauté et ce génie du christianisme, cette "bonne nouvelle", le Dieu vivant dans le Christ. Par exemple, il est vrai que les musulmans reconnaissent la figure de Jésus et de la Vierge Marie, mais ils n'occupent pas la même place que dans notre foi. Et il faut savoir l'expliquer sans blesser, mais sans cacher la Vérité, car c'est précisément ce qu'ils recherchent chez les chrétiens. Ces différences ne sont pas un obstacle pour aimer nos frères et sœurs musulmans, elles sont un chemin de dialogue et de rencontre. 

Enfin, il faut noter que de nombreux chrétiens d'origine musulmane souffrent de dépression quelques années après leur conversion. Cela est dû en partie au sentiment d'avoir rejeté leurs origines : leur famille, leur culture, leur identité nationale, etc. Cette réaction est tout à fait compréhensible et nous devons être attentifs à les accompagner dans ce processus. 

Notre travail en Ananie est justement de leur faire comprendre que l'essentiel de leur identité est compatible avec le christianisme : la langue, les danses, la cuisine, les liens familiaux. C'est ce que nous voyons par exemple au Liban où le rite maronite, en arabe et en araméen, est parfaitement adapté à la culture locale. 

Comment annoncer l'Évangile à un musulman ? 

-Cette question s'applique à toutes les personnes, qu'elles soient musulmanes ou non. Je pense que la première chose est d'aimer l'autre. Annoncer l'Évangile, c'est donner Dieu à l'autre. Si j'aime l'autre, je veux son bien, je donne Dieu d'une certaine manière, car Dieu est Amour. 

Il me semble aussi que la joie, le sourire, est un élément primordial. La joie est très attirante, les gens ont besoin d'espoir, et la joie basée sur l'espoir de se savoir aimé et sauvé par Jésus est la clé. 

L'auteurBernard Larraín