Espagne

La nouvelle édition Donner de la lumière rassemble les rapports de Cremades et du Médiateur espagnol

L'Église lance la deuxième édition du rapport Donner de la lumière, sur les abus sexuels commis sur des mineurs par l'Église catholique en Espagne, dans laquelle elle intègre les dernières recherches effectuées par d'autres institutions.

Maria José Atienza-21 décembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

L'Église espagnole a présenté aujourd'hui le deuxième volume Donner de la lumière. Cette "étude vivante" intègre, dans ce deuxième numéro, les résultats de l'audit réalisé par le cabinet d'avocats Cremades-Calvo Sotelo ainsi que les contributions et recommandations du rapport du médiateur espagnol présenté en octobre 2023. 

L'ouvrage présenté aujourd'hui est divisé en cinq chapitres. Le premier chapitre aborde le contexte général des abus sexuels dans la société sous trois angles : historique, juridique et actuel. Le deuxième chapitre traite de la question des abus sexuels sur mineurs au sein de l'Église catholique et reprend la position de l'Église sur les abus sexuels sur mineurs au sein de l'Église, avec tout d'abord un aperçu historique depuis les origines de l'Église jusqu'aux pontificats du XXIe siècle, ainsi que les enquêtes menées et les mesures prises en termes de protection et de prévention de ces cas. 

Le troisième chapitre rassemble toute la législation en vigueur et les protocoles d'intervention qui ont été approuvés dans l'Église catholique, tant par le Saint-Siège que par la Conférence épiscopale espagnole.

Le quatrième chapitre contient le rapport consolidé de la Conférence épiscopale sur la réalité des abus sexuels dans l'Église espagnole. Ce rapport, qui constitue la première partie de "Donner la lumière", a augmenté son contenu depuis son lancement en avril 2023, en incorporant les témoignages des victimes proposés aux Bureaux de protection des mineurs, depuis sa création jusqu'en décembre 2022. Il est également fait référence au travail de prévention et au matériel élaboré par les institutions religieuses à cette fin. Enfin, le cinquième chapitre présente une sélection d'observations et de recommandations adressées à l'Église catholique par des institutions qui ont étudié la situation des abus sexuels.

Enfin, le document contient trois annexes présentant un résumé de chacun des cas d'abus enregistrés ainsi que les protocoles d'action et de prévention de ce type d'abus en vigueur en Espagne. 

La victime, toujours au centre

"L'important n'est pas le nombre de victimes mais chacune des victimes". Cette phrase, répétée à chacune des apparitions qui, en relation avec les abus sexuels sur mineurs commis au sein de l'Église catholique, est également la clé de lecture du nouveau volume de Para dar luz publié le 21 décembre au matin par la Conférence épiscopale espagnole. En effet, la disparité du nombre de victimes accréditées présentées par les différentes enquêtes menées à ce sujet par l'Église elle-même, le médiateur espagnol, le cabinet d'avocats Cremades-Calvo Sotelo et le journal El País est l'un des éléments les plus frappants de cette étude. 

Ce numéro de Donner de la lumière Les plus de 1 000 pages du rapport comprennent des données obtenues par les bureaux de protection de l'enfance et de prévention des abus, ainsi que des contributions de toutes les "autres études réalisées à ce jour sur les abus sexuels commis sur des mineurs, tant dans l'Église que dans la société".

Sur ce point, l'Église catholique regrette que la collaboration fournie dans ces rapports n'ait pas été réciproque, puisqu'elle n'a pas reçu de réponse à la demande faite au médiateur de "recevoir les informations recueillies dans le cadre de son travail sur cette question afin de comparer les témoignages reçus et de pouvoir offrir l'étude la plus précise possible de la réalité des abus sexuels commis à l'encontre de mineurs".

Le nombre de victimes

Le rapport de l'Eglise souligne en effet que "les différentes méthodologies employées dans les études parallèles sur le sujet, telles que celle du quotidien El PaísLe fait qu'ils n'échangent pas d'informations entre eux à ce jour oblige à ne pas fournir de données agrégées sur les cas. Le transfert des données collectées par les différents rapports fait qu'il est très probable que des cas aient été inclus dans le même rapport deux, trois ou même quatre fois".

Il fait également référence au fait que les faiblesses du journal en matière d'investigation ont été récemment révélées. El País à la suite d'un faux cas, mis en place "ad hoc" pour vérifier la gravité de l'étude et qui a été ajouté au nombre de victimes sans les vérifications nécessaires. 

En ce sens, le rapport réalisé par le cabinet Cremades & Calvo Sotelo donne un total de 1 383 plaintes, le nombre de victimes étant indéterminé. Un chiffre qui n'est pas exact, selon le rapport de la Conférence épiscopale, qui souligne que "le Rapport-Audit compile essentiellement des cas apparus dans des études antérieures, sans en faire une étude approfondie, et commet des erreurs conceptuelles comme celle de considérer comme différentes les plaintes déposées dans les diocèses et celles du Dicastère qui trouvent leur origine dans les précédentes".

En effet, le rapport des évêques note que "l'analyse de l'ensemble des groupes analysés nous conduit à affirmer que le nombre total de dénonciations selon la méthodologie indiquée s'élève à 1.302 dénonciations. En même temps, le fait d'ajouter les 305 dénonciations reçues du Dicastère pour la Doctrine de la Foi à celles déjà communiquées par les diocèses et les congrégations, nous amène à penser que très probablement ces dénonciations sont dupliquées parce que, depuis 2001, les dénonciations reçues dans les diocèses et les congrégations sont communiquées au dit Dicastère. En ce qui concerne le nombre de victimes, un minimum de 2 056 victimes peut être déduit des plaintes".

Le rapport du Médiateur avait recueilli 487 victimes connues, à travers 334 témoignages directs et 39 indirects, tandis que les données de l'"étude" du journal, le El PaísLe nombre de victimes en juin 2023 est de 1 014 cas, dont 2 104 victimes. 

Cas enregistrés, prouvés, crédibles ou non.

Donner de la lumière Le nombre de cas enregistrés est de 806 : 413 dans les diocèses et les provinces ecclésiastiques, dont 112 concernent des ordres et des congrégations religieuses et des cas qui leur sont imputables, même si le diocèse est intervenu et a fait un rapport. Les instituts religieux représentent 369 cas, tandis que la Prélature de la Sainte-Croix et l'Opus Dei enregistrent 13 cas. Sous la rubrique "autres institutions spécifiques de l'Église", dix cas ont été enregistrés et un seul dans les instituts séculiers. 

Cependant, sur ces cas enregistrés, l'Église n'a pu vérifier la réalité que dans 205 cas.74 dans les diocèses et les provinces ecclésiastiques ; 118 cas chez les religieux (à l'exception de la Congrégation salésienne) ; 2 cas relatifs à l'Opus Dei et les 11 cas enregistrés par les autres institutions spécifiques de l'Église et l'Institut séculier. 

En ce qui concerne les cas non prouvés mais plausibles, le rapport fait état d'une vingtaine de cas dans les diocèses et d'une cinquantaine dans les instituts religieux.

Le nombre de cas non prouvés est beaucoup plus élevé : 144 pour les diocèses, 135 pour les instituts religieux, 4 pour l'Opus Dei et 1 pour un institut séculier. 

Il y a actuellement 75 affaires en cours et 13 ont été classées pour cause de prescription ou de décès de l'accusé.

Une "danse" de chiffres qui "met en évidence la difficulté d'offrir un chiffre fermé tant en ce qui concerne le nombre de victimes que le nombre d'auteurs" et qui ne doit pas être utilisée, selon les évêques, pour discréditer les victimes mais pour "utiliser les informations offertes avec la prudence nécessaire, surtout lorsqu'il s'agit de chiffres totaux ou de pourcentages globaux, en pensant, avant tout, à la dignité morale des victimes".

Un problème social 

L'abus sexuel de mineurs n'est pas un problème de l'Église, mais de la société, et donc de l'Église. À cet égard, il convient de rappeler qu'en Espagne, le pourcentage le plus élevé d'abus se produit au sein de la famille : selon les données de l'association ANAR, le pourcentage d'abus commis par des prêtres est de 0,7%. Les agressions commises par des membres de la famille ou des amis dépassent 7%. 

Ces données confirment que la lutte contre les abus envers les enfants est plus que nécessaire dans toutes les sphères sociales : la famille, l'école, le sport et, bien sûr, l'Église. 

Zoom

Une crèche très "sportive

Une crèche conçue par Myriam Lacerenza, de Rome, à partir d'une balle de baseball et de gants de baseball, est exposée dans le cadre de l'exposition "100 crèches au Vatican", qui peut être vue sous la colonnade de la place Saint-Pierre.

Maria José Atienza-21 décembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
Vatican

Le pape doit décider des thèmes de la prochaine assemblée synodale

Rapports de Rome-21 décembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

La troisième phase du Synode de synodalité étant achevée, il est temps de préparer les thèmes qui seront discutés lors de l'Assemblée finale à Rome en octobre 2024. Ces sujets, qui seront décidés par le Pape, concernent ceux qui relèvent de la compétence de l'Église universelle. Par exemple : les relations entre les congrégations religieuses et les évêques, la formation des prêtres, le sens du diaconat ou encore la possibilité pour les femmes d'être diaconesses.

Une fois que le pape aura approuvé les sujets qu'il souhaite voir approfondir, en janvier, des experts du monde entier seront convoqués pour étudier ces questions avec les dicastères concernés.


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Vatican

Le pape demande à la curie "d'écouter, de discerner et de marcher".

Ce matin, le Pape a félicité la Curie romaine à l'occasion de Noël et a prononcé un discours dans lequel, en prenant pour exemple la Vierge Marie, Saint Jean Baptiste et les Mages, il s'est concentré sur l'analyse des verbes "écouter, discerner et marcher".

Loreto Rios-21 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le site Pape Ce matin, lors d'une audience dans la salle de bénédiction du palais apostolique du Vatican, il a souhaité les vœux de Noël aux cardinaux et aux supérieurs de la Curie romaine.

Dans son discoursFrançois a déclaré que "le mystère de Noël pousse nos cœurs à s'émerveiller d'une annonce inattendue : Dieu vient, Dieu est ici, au milieu de nous, et sa lumière a fait irruption pour toujours dans les ténèbres du monde. Nous avons toujours besoin d'entendre et d'accueillir cette annonce, en particulier à une époque encore tristement marquée par la violence de la guerre, les risques énormes auxquels nous sommes exposés en raison du changement climatique, la pauvreté, la souffrance, la faim et d'autres blessures qui habitent notre histoire.

Le Pape s'est ensuite concentré sur l'analyse de trois verbes à travers différents personnages de l'Évangile : écouter, discerner et marcher.

Ecoutez

François a donné l'exemple de l'écoute de la Vierge Marie. "Écouter, en effet, est un verbe biblique qui ne se réfère pas seulement à l'ouïe, mais implique la participation du cœur et, par conséquent, de la vie elle-même. [...]. Écouter avec le cœur, c'est bien plus qu'entendre un message ou échanger des informations, c'est une écoute intérieure capable de comprendre les désirs et les besoins de l'autre, une relation qui nous invite à dépasser les schémas et les préjugés dans lesquels nous inscrivons parfois la vie de ceux qui nous entourent. L'écoute est toujours le début d'un voyage. Le Seigneur demande à son peuple cette écoute du cœur, une relation avec celui qui est le Dieu vivant.

Le Pape a établi un parallèle entre ce type d'écoute et le type d'écoute qui doit avoir lieu à la Curie romaine : "À la Curie aussi, il est nécessaire d'apprendre l'art de l'écoute. Avant les devoirs et les activités quotidiennes, mais surtout avant les rôles que nous jouons, nous devons redécouvrir la valeur des relations, et essayer de les dépouiller des formalismes, de les animer d'un esprit évangélique, avant tout en nous écoutant les uns les autres".

Discerner

Comme exemple de discernement, François a cité saint Jean Baptiste. "Le discernement est important pour nous tous, cet art de la vie spirituelle qui nous dépouille de la prétention de tout savoir déjà, du risque de penser qu'il suffit d'appliquer les règles, de la tentation de procéder, même dans la vie de la curie, en répétant simplement des schémas, sans considérer que le Mystère de Dieu nous dépasse toujours et que la vie des personnes et la réalité qui nous entoure sont et restent toujours supérieures aux idées et aux théories".

La marche

Enfin, comme exemple de "marche", le Pape a mentionné les Mages. "Ils nous rappellent l'importance de la marche. La joie de l'Évangile, quand nous l'accueillons vraiment, libère en nous le mouvement de la marche, qui provoque un véritable exode de nous-mêmes et nous met en route vers la rencontre avec le Seigneur et vers la plénitude de la vie. [Quand Dieu appelle, il nous met toujours en route, comme il l'a fait avec Abraham, avec Moïse, avec les prophètes et avec tous les disciples du Seigneur".

Comme dans les cas précédents, François a indiqué comment cela devrait s'appliquer à la curie : "Même dans le service, ici à la curie, il est important de rester sur le chemin, de ne pas cesser de chercher et d'approfondir la vérité, en surmontant la tentation de rester paralysés et de "nous labyrinthe" dans nos enfermements et nos peurs. [Lorsque le service que nous accomplissons risque de s'aplatir, de se "labyrinthe" dans la rigidité ou la médiocrité, lorsque nous nous trouvons empêtrés dans les filets de la bureaucratie et de la "débrouille", rappelons-nous de regarder vers le haut, de repartir de Dieu, de nous laisser éclairer par sa Parole, de trouver toujours le courage de recommencer".

"Restons toujours en chemin, avec humilité et admiration, pour ne pas tomber dans la présomption de satisfaction et pour que le désir de Dieu ne s'éteigne pas en nous. Et merci surtout pour le travail accompli dans le silence. Écouter, discerner, marcher", a conclu le pape.

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Éducation

Le projet éducatif des parents

Pour aborder un processus éducatif, il est essentiel d'investir non seulement des moyens financiers, mais aussi du temps, du dévouement, des efforts et de l'enthousiasme, toujours accompagnés de beaucoup d'affection.

Julio Iñiguez Estremiana-21 décembre 2023-Temps de lecture : 8 minutes

Le 19 octobre (2023), suite à la nouvelle tragique d'un jeune garçon dans un jeune homme, en OKdiario Je suis tombé sur un commentaire qui m'a interpellé.

Je la retranscris ci-dessous, telle qu'elle a été publiée :

"Le problème n'est pas les réseaux sociaux ...... mais une jeunesse non éduquée, formée à un stade éducatif déficient, avec de mauvais professeurs, sans discipline, sans objectifs à atteindre ..... qui atteint l'âge de 25 ans en croyant que la vie est une jungle et sans savoir comment la gagner avec ses propres efforts.
Ils catéchisent tout en juin et leurs parents les emmènent à la plage ...... pour dormir le jour et boire, sniffer et faire l'amour la nuit ....... en septembre retour à "l'école" aux frais de la sueur du travail des grands-parents ...... C'est un pays de déficients mentaux.
Ils ne sont même pas assez bons pour aller travailler à l'étranger.... on ne veut d'eux nulle part.... ils connaissent à peine la grammaire espagnole..... ou comment laver des verres.
Une minorité de personnes éduquées dans des familles intelligentes et dans des écoles payantes terminent leurs études et obtiennent des emplois d'une valeur de 3 000 euros par mois, un bon avenir et, dans de nombreux cas, une bonne situation à l'étranger.
Je connais d'innombrables enfants âgés de 5 à 13 ans qui se couchent, se lèvent, s'assoient à table avec leurs parents et ont leur téléphone portable à la main lisant des nonsense..... pauvres enfants dans quelques années..... des pommes de terre cuites à manger et de l'huile de coco..... pour qu'ils se réveillent avec tout ce à quoi leurs parents ne les ont pas préparés".

L'auteur était Luis et en réponse, il y a eu un autre commentaire de José, qui a dit :

"On ne saurait mieux l'expliquer.

Je me fais l'écho de ce commentaire car je pense qu'il y a beaucoup de personnes qui pensent de la même manière. Je ne me considère pas suffisamment expert en sociologie pour justifier ou réfuter la vision de la jeunesse espagnole actuelle exprimée par Luis - soutenu par Pepe - avec trop de crudité et, sûrement, avec sa meilleure intention d'aider à corriger ce qui doit être amélioré dans le domaine de l'éducation des enfants, des adolescents et des jeunes. Mais je considère qu'il est nécessaire, dans l'intérêt de la justice, de clarifier ma propre pensée, qui est contraire à certains égards à celle exprimée par Luis :

D'après mon expérience de contact et de travail avec les jeunes, je peux affirmer que les jeunes d'aujourd'hui possèdent également, en tant que génération, de nombreuses vertus - responsabilité civique, engagement social et participation à la lutte pour l'égalité, entre autres - qui doivent être renforcées.

En ce qui concerne le personnel enseignant, la grande majorité des professionnels que je connais et que j'ai côtoyés sont très compétents et accomplissent leur travail avec un dévouement et un esprit de service exemplaires, et souvent, à notre époque, dans des conditions difficiles.

Projet éducatif des parents pour l'éducation de leurs enfants

Cependant, le commentaire de Luis sert de contrepoint à la nécessité d'un "Projet éducatif pour les parents afin d'éduquer leurs enfants" - à partir de maintenant "Projet éducatif" - que je propose de développer dans cet article.

Pour obtenir, au terme du processus éducatif, le type d'enfant-élève que nous souhaitons - des jeunes qui ont grandi avec une bonne éducation leur permettant d'assumer efficacement leurs responsabilités -, il est essentiel d'investir non seulement en moyens financiers, mais aussi en temps, en dévouement, en efforts et en enthousiasme, toujours accompagnés de beaucoup d'affection.

Aujourd'hui, nous connaissons de nombreux exemples de jeunes de grande valeur qui, à en juger par leurs performances sur la scène publique, participent à la noble tâche de rendre le monde meilleur et témoignent du fait qu'ils ont été formés selon un bon "projet éducatif".

L'exemple d'Ayaan Hirsi Ali

Ayaan Hirsi Ali est un militant qui dénonce, à grand renfort de publicité en Occident, le projet totalitaire qu'implique, selon lui, l'islam. Après avoir revendiqué pendant des années l'athéisme comme le meilleur moyen de défendre les valeurs des Lumières contre les excès des religions et des politiques identitaires, il a récemment annoncé publiquement sa conversion au christianisme.

Il évoque le célèbre texte de Bertrand Russell "Pourquoi je ne suis pas chrétien" pour affirmer qu'aujourd'hui les paroles du philosophe ont été laissées de côté et que seul le christianisme peut assurer la préservation des valeurs occidentales.

Réfugiée aux États-Unis en raison des menaces de mort qu'elle reçoit pour ses critiques de l'islam, elle défend fermement la "civilisation occidentale", estimant que des valeurs telles que "la liberté de conscience et d'expression" n'auront leur place que si l'on comprend qu'elles émergent du christianisme lui-même et "du débat au sein des communautés juives et chrétiennes".

"Pour moi, cette liberté de conscience et d'expression est peut-être le plus grand bienfait de la civilisation occidentale. Elle ne vient pas naturellement à l'homme. Elle est le fruit de siècles de débats au sein des communautés juives et chrétiennes. Ce sont ces débats qui ont fait progresser la science et la raison, réduit la cruauté, supprimé les superstitions et mis en place des institutions pour ordonner et protéger la vie, tout en garantissant la liberté au plus grand nombre. Contrairement à l'islam, le christianisme a dépassé son stade dogmatique. Il est apparu de plus en plus clairement que les enseignements du Christ n'impliquaient pas seulement un rôle circonscrit pour la religion, distinct de la politique. Ils impliquaient également de la compassion pour le pécheur et de l'humilité pour le croyant", explique Ayaan Hirsi Ali dans son article. 

L'activiste affirme également qu'elle n'embrasse pas sa nouvelle foi uniquement par opposition politique et militante aux "menaces mondiales" ; au contraire, elle a commencé à aller à la messe le dimanche et à s'immerger dans les mystères de la foi.

L'éducation reçue par Ayaan Hirsi Ali l'aide à aimer la vérité et à lutter fermement pour les valeurs qu'elle estime justes et inaliénables.

L'exemple de Vinicius

Vinicius Jr, jeune footballeur brésilien qui, à 23 ans, a remporté de nombreux titres avec le Real Madrid et atteint la sixième place du classement pour le Ballon d'Or 2023. Lors du même gala du Ballon d'Or parrainé par France Football, il a reçu le prix Socrates pour son travail social en dehors du terrain : "Je suis très heureux de pouvoir aider autant de personnes au Brésil, dans les favelas, c'est très spécial pour moi", a-t-il déclaré en recevant le prix.

L'initiative pour laquelle il a reçu le prix est basée sur une application pour téléphones portables, appelée "Base", qui vise à promouvoir le développement éducatif des enfants dans tout le Brésil à travers le football. À propos de la naissance de l'"Institut Vini Jr", qui a été annoncée à l'été 2021 via les médias sociaux, le joueur madrilène a déclaré :   

"Je veux avoir un impact lorsque j'entre en jeu et aussi en dehors du terrain, par les choses que je fais. Je veux avoir un impact à court, moyen et long terme pour que, dans quelques années, les gens puissent dire que Vinicius a été important pour le développement des enfants, pour l'éducation et pour qu'il y ait moins d'analphabètes dans notre pays.

Vinicius Jr. a sans aucun doute reçu une éducation qui l'encourage à se montrer solidaire des besoins des pauvres et des défavorisés.

Il y a deux questions que nous, éducateurs et surtout parents, pouvons nous poser :

1) Quel modèle choisissons-nous pour nos enfants et nos élèves ?

2) Quels moyens devons-nous mettre en œuvre pour réussir notre entreprise éducative ?

Évidemment, les réponses à ces deux questions orientent le "Projet éducatif".

Cependant, il est important d'être très clair sur le fait que "réussir" dans l'éducation des enfants n'est pas automatique, même avec les bons moyens, car les résultats sont influencés par une grande variété de facteurs qui échappent au contrôle des parents et des enseignants ; et parmi eux, peut-être le plus important, la liberté de chaque enfant - de chaque élève - que nous devons toujours respecter.

Nous aborderons le sujet de la liberté dans un autre article avec les détails qu'il mérite, mais je profite de l'occasion pour expliquer que la vraie liberté consiste à choisir le bien, même si cela implique des sacrifices : être libre ne consiste pas à faire ce que l'on veut à un moment donné, mais à faire librement, parce que je le veux, ce que je dois faire à ce moment-là.

Les dimensions du projet éducatif

En effet, outre le développement physique et corporel, nous considérons qu'il existe trois dimensions qui encadrent un "Projet éducatif" : religieuse, familiale-sociale et académique, qui correspondent aux répercussions internes et/ou externes de tout acte humain.

Nous ne pouvons pas aborder ces trois dimensions dans cet article - ce serait trop long - mais nous le ferons dans de prochains articles en détaillant la manière dont elles peuvent être travaillées.

Pour l'instant, nous nous contenterons d'une brève explication. 

Le premier, et à mon avis le plus important, est le religieux, car nous sommes des créatures de Dieu : c'est un fait fondamental et décisif que les enfants doivent commencer à connaître et à vivre dès leur plus jeune âge. C'est Dieu qui nous donne la vie, en comptant sur l'amour et la générosité des parents, qui consacreront tous leurs efforts à élever et à éduquer leurs enfants, un merveilleux cadeau reçu de Dieu.

"La foi chrétienne affirme que ce qui est dit ici du premier homme ["Dieu prit de la poussière du sol et lui insuffla une haleine de vie, et l'homme devint un être vivant", Genèse] s'applique à tout être humain. Chaque individu a une origine biologique d'une part, mais d'autre part, il n'est pas le simple produit de gènes existants, de l'ADN, mais il vient directement de Dieu. L'être humain porte le souffle de Dieu (...) En lui se trouve le souffle de Dieu, il n'est pas une simple combinaison de matériaux, mais une idée personnelle de Dieu" (God and the World : Believing and Living in Our Time. Une conversation avec Peter Seewald)

Il est également fortement recommandé que les enfants apprennent dès leur plus jeune âge à traiter Jésus et sa Mère, la Vierge Marie, qui est également notre Mère et qui est toujours attentive à nous aider dans toutes nos tâches et difficultés. N'oublions pas que dans le cadre du processus éducatif, les enfants doivent apprendre à demander de l'aide à ceux en qui ils ont confiance : maman, papa, éducateurs, pour faire ce qu'ils ne savent pas faire et pour consulter leurs doutes et acquérir une sécurité dans la vie.

L'éducation à la dimension familiale et sociale est l'un des piliers du développement correct de l'enfant, fondamental pour son avenir : la compréhension de concepts tels que le respect, la générosité, le service, l'aide, la tolérance, l'assiduité, la patience ou la camaraderie est aussi importante que l'apprentissage des langues, des mathématiques ou des langages. Mais dans le cas des valeurs, il ne suffit pas de connaître et de comprendre les concepts ; ce qui est décisif, c'est de les vivre, de les mettre en pratique, ce que nous appelons avoir des vertus - de bonnes habitudes acquises dans un environnement éducatif de liberté.

S'améliorer en tant que personne consiste à développer des vertus : être généreux, loyal, travailleur, sincère, tolérant, etc. Ainsi, pour réussir sa vie, "nous devons avoir laissé notre empreinte, en laissant la terre un peu plus belle et le monde un peu meilleur" [G. CHEVROT, El Evangelio al aire libre, Herder, Barcelona 1961, p. 169] ; c'est-à-dire une famille plus pacifique et unie par la force des "valeurs familiales", un progrès pour la société, des amis enrichis par notre amitié...

Enfin, en ce qui concerne la dimension académique, nous comprenons tous l'importance d'une excellente préparation à la connaissance des sciences, de l'histoire, de la philosophie, etc., avec deux objectifs fondamentaux à l'esprit : approfondir notre connaissance du monde et de la nature, ce qui nous aide à connaître la vérité, et acquérir les compétences appropriées pour un bon développement dans la future profession. C'est cette connaissance qui permettra à nos enfants et à nos élèves de rendre à la société une partie de ce qu'ils ont reçu d'elle.  

Un troisième exemple : Carlo Acutis. Ce jeune homme, béatifié le 10 octobre 2020 à Assise, que l'Église propose comme modèle de sainteté aux jeunes et aux adolescents de notre siècle, qui trouvent leur satisfaction non pas dans l'éphémère, mais dans les valeurs pérennes que Jésus suggère dans l'Évangile, est un exemple actuel qui résume les trois dimensions de l'éducation que nous avons abordées.

Carlo était un garçon normal, simple, amical, jouant au football, aimant la nature et les animaux, et ayant beaucoup d'amis. Il était également attiré par les médias sociaux et les ordinateurs, une science pour laquelle il a développé un talent particulier, et était considéré comme un génie par les adultes qui le connaissaient.

Conception du site web http://www.miracolieucaristici.org -une exposition virtuelle expliquant tous les miracles eucharistiques qui ont eu lieu dans le monde et que je vous recommande de visiter. Le pape François a souligné qu'il utilisait également ses connaissances pour transmettre l'Évangile et communiquer des valeurs et de la beauté.

Il a également entretenu sa relation avec Dieu par son amour de l'Eucharistie, qu'il définissait lui-même comme "mon autoroute vers le Ciel", et il était très dévoué à la Vierge Marie. "Être des originaux et non des photocopies"était sa devise. Sa foi et sa prière l'ont amené à se confier au Seigneur. C'est dans cet esprit qu'il a vécu avec sérénité la maladie qui l'a conduit à la mort à l'âge de 15 ans.

Conclusions

Il est indispensable d'avoir un "Projet éducatif" pour que nos enfants et nos élèves grandissent et soient éduqués selon le modèle que nous avons choisi pour eux, afin qu'ils soient des jeunes et des adultes qui rendent à la société une partie de ce qu'ils ont reçu d'elle.

Outre le développement physique et corporel, trois dimensions encadrent tout "projet éducatif" : religieuse, familiale-sociale et scolaire, qui correspondent aux répercussions internes et/ou externes de tout acte humain.

Pour l'efficacité du projet éducatif, il est important de profiter des premières années de la vie de l'enfant - d'avant la naissance jusqu'au début de l'adolescence - où se déroulent la grande majorité des périodes sensibles de l'éducation d'une personne, où tout est assimilé au mieux et avec un minimum d'effort. 

Lecture recommandée : "Educar hoy". Auteur : Fernando Corominas, Collection : "Hacer familia".

L'auteurJulio Iñiguez Estremiana

Physicien. Professeur de mathématiques, de physique et de religion au niveau du baccalauréat.

Culture

Tous les papes ne reposent pas à Saint-Pierre

La décision récemment annoncée par le pape François de vouloir sa propre tombe à l'intérieur de la basilique Sainte-Marie-Majeure n'est pas originale. Il y a plusieurs papes dont les dépouilles reposent en dehors de la basilique vaticane.

Antonino Piccione-21 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Lors d'une récente interview avec la chaîne de télévision mexicaine N+, François a annoncé qu'il préparait sa tombe dans la basilique de Santa Maria Maggiore.

Une annonce surprenante, mais rien d'extraordinaire : depuis 1914, tous les papes ont été enterrés dans les grottes du Vatican (même si certains d'entre eux, après leur canonisation, ont été transférés à l'intérieur de la basilique vaticane). Les derniers, par ordre chronologique : saint Pie X, saint Jean XXIII et saint Jean-Paul II.

Francisco et Santa María la Mayor

La raison de ce choix est à rechercher dans le lien particulier qui unit François à la basilique Sainte-Marie-Majeure, avant même qu'il ne devienne pape.

C'est également là que Saint Ignace de Loyola, fondateur des Jésuites, l'ordre religieux dont est issu Bergoglio, a célébré sa première messe à Noël 1538.

François s'est rendu dans cette même église le matin suivant la nuit du Conclave, le 14 mars 2013, pour dédier son pontificat à Marie. Il y retourne avant et après chaque voyage à l'étranger, pour prier devant l'icône de la Vierge "...".Salus populi romani", salut du peuple romain, et il s'est adressé à elle à plusieurs reprises, par exemple lors de la pandémie. 

Le 8 décembre 2023, comme chaque année, le pape s'est rendu à la basilique mariale, avant de rendre le traditionnel hommage à l'Immaculée Conception sur la place d'Espagne, en déposant une rose d'or devant l'icône de la Vierge Marie. 

La décision du pape François d'être enterré dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, bien qu'inhabituelle, constitue néanmoins un précédent.

Il faut dire que Bergoglio est, en fait, le premier pontife depuis plus de 120 ans à choisir d'être enterré en dehors de Saint-Pierre. Le dernier était Léon XIII, enterré à Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de l'évêque de Rome, en 1903. Le dernier fut Léon XIII, enterré à Saint-Jean-de-Latran, la cathédrale de l'évêque de Rome, en 1903. 

Depuis quand les papes sont-ils enterrés à Saint-Pierre ? 

La tradition d'enterrer les papes dans la basilique Saint-Pierre remonte au IVe siècle.

Cependant, au fil des siècles, certains pontifes ont choisi d'être enterrés ailleurs pour diverses raisons : choix personnels ou raisons religieuses, sentimentales ou politiques.

Dans certaines circonstances, cependant, l'inhumation en dehors du Vatican a été imposée pour des raisons historiques ou politiques. Ainsi, le pape Grégoire XII, mort en 1415, a été enterré dans la cathédrale San Flaviano de Recanati, sa ville natale.

En revanche, le pape Pie IX, décédé en 1878, a été enterré dans la basilique de San Lorenzo hors les murs à Rome, car il était particulièrement attaché à ce lieu. 

Les papes à l'extérieur de Saint-Pierre

Pie IX (1878, Saint-Laurent hors les murs), Urbain V (1370, Abbaye de Saint-Victor, Marseille), Clément VII (1534, Santa Maria sopra Minerva, Rome), Damaso II (1048, Saint-Laurent hors les murs), Ilario (468, Saint-Laurent hors les murs), Sisto III (440, Saint-Laurent hors les murs), Zosimo (418, Saint-Laurent hors les murs) sont également présents à l'extérieur de l'église Saint-Pierre. 

Au cours de ces deux derniers siècles, voici la situation des sépultures, dans l'ordre chronologique : Saint Pie X, Saint Jean XXIII et Saint Jean Paul II à Saint Pierre. Léon XIII (1878-1903), enterré dans la basilique Saint-Jean-de-Latran, celle-là même qui abrite les dépouilles de 22 papes.

Le prédécesseur de Léon XIII, le bienheureux Pie IX (1846-1878), est également enterré à l'extérieur du Vatican : son tombeau se trouve dans la basilique San Lorenzo, à l'extérieur des murs. 

La basilique Saint-Pierre (y compris les grottes du Vatican) abrite les tombes d'environ quatre-vingt-dix papes, tandis que dans la basilique Saint-Paul-hors-les-Murs (où l'on peut admirer dans la nef principale les portraits représentant tous les papes qui ont succédé à saint Pierre), seuls deux papes sont enterrés : saint Félix III (483-492), qui y avait un tombeau familial, et Jean XIII (965-972), qui l'avait expressément demandé dans son testament. 

Clément XIV (1769-1774) est enterré dans la basilique des Saints XII Apôtres, tandis que Benoît XIII (1724-1730) est enterré dans la basilique de Santa Maria sobra Minerva. 

 Dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, le pape François rencontrera cinq de ses prédécesseurs : Pie V (1566-1572), Sixte V (1585-1590), Clément XIII (1758-1769), Paul V (1605-1621) et Clément IX (1667-1669).

L'auteurAntonino Piccione

Culture

Mary Keller, la religieuse qui a révolutionné l'informatique

Mary Kenneth Keller a été la première femme docteur en informatique aux États-Unis, un exploit qu'elle a réalisé en portant l'habit de sa congrégation religieuse.

Paloma López Campos-21 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Mary Kenneth Keller est née le 17 décembre 1913 ou 1914 à Cleveland, aux États-Unis. Au début des années 1930, elle a demandé à rejoindre la Congrégation des Sœurs de la Charité de la Bienheureuse Vierge Marie, un institut fondé par une religieuse irlandaise cent ans plus tôt. Enfin, en 1940, elle fait sa profession solennelle.

Sans raccrocher ses habits, Sœur Mary Keller est diplômée en mathématiques. Cela fait d'elle une pionnière dans un monde plutôt fermé aux femmes et où la présence d'une religieuse surprend. Non contente de cela, elle a poursuivi ses études en vue d'obtenir une maîtrise en mathématiques et en physique qui la préparerait à son prochain exploit académique.

Certaines sources affirment qu'en 1958, il a rejoint un laboratoire où seuls les hommes étaient admis. Avec ses collègues, il a développé le langage de programmation "BASIC", qui est à la base de certains langages utilisés aujourd'hui. D'autres sources considèrent cependant que cette affirmation est fausse. Ce qui a été prouvé, c'est qu'il a participé à certains projets au Dartmouth College.

Dr. Mary Kenneth Keller

Quoi qu'il en soit, en 1965, elle a présenté sa thèse intitulée "Inductive Inference of Computer Generated Patterns". Elle devient alors la première titulaire d'un doctorat en informatique aux États-Unis. Le même jour, le 7 juin, Irving Tang a également soutenu sa thèse de doctorat, un fait qui a été ignoré pendant des années, raison pour laquelle beaucoup pensent encore que Keller a été la première personne à obtenir un doctorat en informatique aux États-Unis, sans mentionner son sexe.

Sa thèse achevée, il commence à travailler à l'université Clark, un centre fondé par sa congrégation. Il y a ouvert le département d'informatique et l'a dirigé pendant vingt ans.

Tout au long de sa vie, Mary Kenneth Keller a promu l'accès des femmes aux ordinateurs et a déclaré qu'il restait encore beaucoup à découvrir sur le potentiel des ordinateurs. Elle a aidé à établir des partenariats pour introduire l'informatique dans le domaine de l'éducation et a même parlé d'un programme de formation à l'informatique. intelligence artificielle pour l'avenir. Après une vie consacrée à l'université et à sa congrégation, il est décédé en 1985.

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Évangile

La promesse de Dieu s'accomplit. Quatrième dimanche de l'Avent (B)

Joseph Evans commente les lectures du quatrième dimanche de l'Avent (B) et Luis Herrera donne une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-21 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Presque au seuil de la naissance du Christ, l'Église nous ramène neuf mois en arrière, au moment de l'Incarnation, ce jour où, à Nazareth, la Vierge Marie a conçu en son sein l'Homme-Dieu. Et dans la première lecture d'aujourd'hui, l'Église nous ramène encore plus loin, plus de neuf cents ans avant cet événement, au moment où Dieu, par l'intermédiaire du prophète Nathan, a promis à David une dynastie éternelle de sa lignée : "Ta maison et ton royaume resteront toujours fermes devant moi, ton trône durera toujours".

Cette promesse s'est accomplie lorsque Marie a conçu, et dans quelques heures, le fils de la lignée de David, le fils de Marie, Jésus-Christ, renaîtra à travers la liturgie de l'Église. Comme Dieu l'a dit à David : "Je susciterai ta descendance après toi. J'établirai la royauté de celui qui sortira de tes entrailles. Il bâtira une maison à mon nom, et j'affermirai pour toujours le trône de sa royauté.. Il s'agit de Jésus, l'enfant qui doit naître à Bethléem, la ville de David. Et cet enfant a été annoncé par l'ange Gabriel, envoyé par Dieu à Marie : "Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de son père David ; il régnera sur la maison de Jacob pour toujours, et son règne n'aura pas de fin".. La promesse de Dieu à David, faite tous ces siècles auparavant, s'accomplit maintenant dans la conception et la naissance de Jésus.

C'est pourquoi l'Église nous encourage aujourd'hui, par ses lectures, à faire confiance à Dieu, qui tient toujours ses promesses. Elles peuvent mettre du temps à se réaliser, mais elles peuvent être tenues. "en secret pendant des siècles éternels".comme le dit saint Paul dans la deuxième lecture, mais à la fin nous pouvons chanter avec le psaume d'aujourd'hui : "Je chanterai toujours les miséricordes du Seigneur, j'annoncerai ta fidélité dans les siècles des siècles. Parce que tu as dit : "La miséricorde est une construction éternelle", tu as établi ta fidélité plus haut que les cieux"..

Pour que cette promesse se réalise, l'histoire a dû prendre de nombreux tournants. Les infidélités répétées d'Israël ont entraîné de grandes souffrances, l'effondrement du royaume, l'exil et l'humiliation de la nation. Mais alors qu'Israël était infidèle, Dieu était fidèle à sa parole. Dieu ne nous sauve pas à cause de notre fidélité. Il nous sauve plutôt de notre infidélité. Alors que nous célébrons Noël cette année, avec tant de souffrance dans notre monde à cause du péché humain, nous ferions bien de nous rappeler cette vérité.

Homélie sur les lectures du quatrième dimanche de l'Avent (B)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Ressources

Liturgie et bénédiction des couples de même sexe

L'auteur, professeur de théologie sacramentaire à la Faculté de théologie de l'Université pontificale de la Sainte-Croix, réfléchit à la récente Déclaration sur la théologie sacramentaire de la Sainte-Croix. Fiducia supplicans et souligne la nécessité d'exclure les bénédictions non liturgiques des sacramentaux afin d'éviter toute confusion.

Rafael Díaz Dorronsoro-20 décembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi vient de publier la Déclaration Fiducia supplicans Le document "sur le sens pastoral des bénédictions", approuvé par le Souverain Pontife François. L'objectif de ce document est de répondre aux questions "sur la possibilité de bénir les couples de même sexe et sur la possibilité d'offrir de nouvelles clarifications, à la lumière de l'attitude paternelle et pastorale du Pape François, sur l'importance de la bénédiction des couples de même sexe". Responsum ad dubium formulée par l'ancienne Congrégation pour la doctrine de la foi et publiée le 22 février 2021" (Présentation).

Dans ce Responsum il est affirmé qu'il n'est pas licite de donner une bénédiction liturgique aux unions impliquant des pratiques sexuelles en dehors du mariage, tout en soulignant que "la présence dans ces relations d'éléments positifs, qui en eux-mêmes doivent être appréciés et valorisés, n'est cependant pas en mesure de les justifier et d'en faire l'objet licite d'une bénédiction ecclésiale, parce que ces éléments sont au service d'une union qui n'est pas ordonnée au dessein de Dieu".

En tant que Déclaration, le document réaffirme la doctrine de la foi catholique enseignée par le Magistère précédent. Par conséquent, il est affirmé que "la présente Déclaration s'en tient fermement à l'enseignement traditionnel de l'Église sur le mariage, n'autorisant aucune sorte de rite liturgique ou de bénédiction similaire à un rite liturgique qui pourrait prêter à confusion" (Présentation).

Après avoir brièvement présenté le sens de la bénédiction du sacrement de mariage (nn. 4-5), le document réfléchit sur le sens des différentes bénédictions, qui appartiennent toutes au genre sacramentel (nn. 9-13). La distinction entre les bénédictions liturgiques ou rituelles et les bénédictions non liturgiques ou non rituelles est particulièrement significative.

La Présentation souligne qu'en identifiant cette deuxième espèce de bénédiction, le document offre " une contribution spécifique et innovante à la signification pastorale des bénédictions, qui permet d'élargir et d'enrichir la compréhension classique des bénédictions étroitement liée à une perspective liturgique. Une telle réflexion théologique, basée sur la vision pastorale du pape François, implique un véritable développement de ce qui a été dit sur les bénédictions dans le Magistère et dans les textes officiels de l'Église". 

Précisément en accord avec la nature des bénédictions non liturgiques, la Déclaration autorise que les bénédictions soient données par un prêtre ordonné aux couples en situation irrégulière et aux couples de même sexe ayant des relations sexuelles. Cette ouverture n'est pas considérée comme étant en contradiction avec l'enseignement du magistère précédent, qui ne considérait pas de telles bénédictions. Et la Déclaration réaffirme que les rites de bénédiction exigent " que ce qui est béni soit conforme à la volonté de Dieu telle qu'elle se manifeste dans les enseignements de l'Église " (n. 9). Puisque "l'Église n'a toujours considéré comme moralement licites que les relations sexuelles au sein du mariage, elle n'a pas le pouvoir de conférer sa bénédiction liturgique lorsque celle-ci pourrait, de quelque manière que ce soit, offrir une forme de légitimité morale à une union présumée être un mariage ou à une pratique sexuelle extraconjugale" (n. 11).

Bénédictions non liturgiques

Quelle est la nature des bénédictions non liturgiques qui peuvent être données aux couples en situation irrégulière et aux couples de même sexe ? Après avoir exposé la nature des bénédictions dans l'Écriture Sainte (n° 14-15), nous concluons par une compréhension théologico-pastorale générale qui tient compte des bénédictions non rituelles. Il s'agit de bénédictions que les personnes demandent spontanément au prêtre et qui sont valorisées, du point de vue de la pastorale populaire, " comme des actes de dévotion qui trouvent leur place en dehors de la célébration de l'Eucharistie et des autres sacrements [...]. Le langage, le rythme, le développement et les accents théologiques de la piété populaire diffèrent de ceux des actions liturgiques". Pour la même raison, "il faut éviter d'ajouter des modes propres à l'Eucharistie et aux autres sacrements [...]. célébration liturgique aux exercices de piété, qui doivent conserver leur style, leur simplicité et leur langage caractéristique " (Congrégation pour le Culte Divin et la Discipline des Sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie. Principes et lignes directricesLibreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican 2002, n. 13)" (n. 24).

Comme toutes les bénédictions, celle-ci a aussi une dimension ascendante car "quand on prend conscience des dons et de l'amour inconditionnel du Seigneur, même dans les situations de péché, surtout quand on entend une prière, le cœur croyant élève sa louange et sa bénédiction vers Dieu" (n. 29).

A la dimension ascendante s'ajoute la dimension descendante, car sa demande montre qu'il a "besoin de l'action salvifique de Dieu dans son histoire" et qu'il reconnaît l'Eglise "comme le sacrement du salut que Dieu offre" (n. 20). Quand "on demande une bénédiction, on exprime une demande d'aide à Dieu, un plaidoyer pour une vie meilleure, une confiance en un Père qui peut nous aider à mieux vivre" (n. 21, citant François), Réponses du Saint-Père aux Dubia proposés par deux cardinauxad dubium 2, e).

Pour ces formes de bénédiction, poursuit la Déclaration, il n'est pas toujours nécessaire de prévoir des procédures ou des rites officiels (cf. n. 30). La prudence et la sagesse pastorale peuvent suggérer que, pour éviter de graves formes de scandale ou de confusion parmi les fidèles, le ministre ordonné s'associe à la prière des personnes qui, bien que se trouvant dans une union qui ne peut en aucun cas être comparée au mariage, désirent se confier au Seigneur et à sa miséricorde, invoquer son aide, se laisser guider vers une plus grande compréhension de son dessein d'amour et de vie" (n. 30).

Nous pouvons conclure que les bénédictions non rituelles, selon la Déclaration, ne sont pas considérées comme proprement liturgiques, mais comme une prière personnelle des fidèles à laquelle le prêtre s'associe à la demande des fidèles eux-mêmes pour intercéder auprès de Dieu en tant que ministre ordonné de l'Église. Prière visant à obtenir la grâce de Dieu pour vivre selon sa volonté avec l'efficacité propre aux sacramentaux (cf. n. 32).

Demande d'assistance, pas de prise de position

Après avoir décrit la nature des bénédictions non liturgiques, il aborde la possibilité pour les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe de recevoir une bénédiction non rituelle.

La réponse est affirmative et, dans la continuité de l'exposé doctrinal présenté, il est précisé que dans "ces cas, une bénédiction est donnée qui n'a pas seulement une valeur ascendante, mais qui est aussi l'invocation d'une bénédiction descendante de Dieu lui-même sur ceux qui, se reconnaissant impuissants et ayant besoin de son aide, ne revendiquent pas de légitimité pour eux-mêmes...". statutIls prient plutôt pour que tout ce qui est vrai, bon et humainement valable dans leur vie et leurs relations puisse être investi, sanctifié et élevé par la présence de l'Esprit Saint. Ces formes de bénédiction expriment un appel à Dieu pour qu'il accorde les aides qui proviennent des impulsions de son Esprit - ce que la théologie classique appelle les "grâces actuelles" - afin que les relations humaines puissent mûrir et grandir dans la fidélité au message de l'Évangile, être libérées de leurs imperfections et de leurs fragilités, et s'exprimer dans la dimension toujours plus grande de l'amour divin" (n. 31).

En même temps, on insiste sur le fait que sa "forme ne doit pas être fixée rituellement par les autorités ecclésiastiques, afin de ne pas causer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement de mariage" (n. 31).

Il est en outre précisé que "pour éviter toute forme de confusion ou de scandale, lorsque la prière de bénédiction est demandée par un couple en situation irrégulière, même si elle est conférée en dehors des rites prévus par les livres liturgiques, cette bénédiction ne doit jamais être accomplie en même temps que les rites civils d'union, ni en relation avec eux. Pas même avec les vêtements, les gestes et les paroles propres au mariage" (n. 39).

Le prêtre, appelé spontanément par les époux pour les bénir, ne peut prétendre "sanctionner ou légitimer quoi que ce soit" (n. 36). Et dans "la brève prière qui peut précéder cette bénédiction spontanée, le ministre ordonné pourrait demander leur paix, leur santé, un esprit de patience, de dialogue et d'entraide, mais aussi la lumière et la force de Dieu pour pouvoir accomplir pleinement sa volonté" (n. 38).

Nous pouvons conclure qu'en autorisant la bénédiction de couples dans une situation non conforme aux enseignements de Jésus-Christ et de l'Eglise, le Dicastère pour la Doctrine de la Foi ne légitime pas la situation de ces personnes, mais autorise le prêtre ordonné à s'associer à la prière de ces fidèles pour implorer la grâce de Dieu et vivre selon le plan divin.

Réflexion sur les bénédictions en tant que sacramentaux

Enfin, on pourrait souligner que l'exposition théologico-pastorale de la Déclaration, en considérant les bénédictions liturgiques et non liturgiques comme sacramentelles (en comprenant comme sacramentaux La Déclaration n'entend pas se substituer à l'enseignement du Catéchisme de l'Église catholique (numéros 1667 et 1676), qui pourrait conduire à un type de confusion que la Déclaration souhaite certainement éviter : que la bénédiction non liturgique soit perçue comme une légitimation de l'union irrégulière.

La Déclaration souligne que les bénédictions rituelles sont liturgiques, tandis que les bénédictions non rituelles sont considérées comme des actes de dévotion exprimant une supplication à Dieu. Cette distinction conduit à la conclusion que les bénédictions non rituelles sont objectivement distinctes de la liturgie (cf. le texte de la Congrégation pour le culte divin et la discipline des sacrements, Directoire sur la piété populaire et la liturgie. Principes et lignes directrices(Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican 2002, cité au n. 13 de la Déclaration), et de justifier la distinction spécifique entre les deux types de bénédictions.

Cependant, la doctrine de l'Église enseigne que les sacramentaux sont des célébrations liturgiques. Cette doctrine est reprise par le Catéchisme de l'Église catholique lorsqu'il traite des sacramentaux dans le chapitre intitulé "Autres célébrations liturgiques" du Mystère chrétien autres que les sacrements.

Mais si l'on admet que les deux espèces de bénédictions sont liturgiques, cela affaiblit la raison d'établir la différence spécifique entre elles, qui semble se résumer à la forme de la célébration : rituelle ou non rituelle. Il semble donc difficile de trouver une raison pour laquelle on ne peut pas "ajouter des modes propres à la célébration liturgique"aux bénédictions non liturgiques. Cela permettrait de conclure que la ritualisation de ces bénédictions ne violerait pas leur nature propre, et justifierait de donner la bénédiction liturgique aux unions irrégulières. La bénédiction non-liturgique pourrait ainsi être perçue comme une manière de légitimer les unions irrégulières.

Pour éviter ce danger, il me semble que les bénédictions non liturgiques devraient être exclues des sacramentaux. Cela permettrait de soutenir que ces bénédictions ne sont pas vraiment liturgiques, comme l'affirme le document, parce que le prêtre s'associerait à la prière du couple d'une manière personnelle et non ministérielle. Cela contribuerait également à diminuer le danger de leur ritualisation.

L'auteurRafael Díaz Dorronsoro

Professeur de théologie sacramentelle, Université pontificale de la Sainte-Croix (Rome)

Vatican

Pape François : Apprenons de la crèche, qui est " l'Évangile vivant ".

Lors de l'audience d'aujourd'hui, la dernière avant Noël, le Pape a invité, depuis la salle Paul VI, à "se préparer à accueillir l'Enfant Jésus avec joie et simplicité de cœur, par la prière, la participation aux sacrements et les œuvres de charité", et à apprendre en famille, depuis la crèche, "une école de sobriété et de joie", "un Évangile vivant, un Évangile domestique".

Francisco Otamendi-20 décembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

"Il y a 800 ans, Saint François d'Assise créait à Greccio, en Italie, une crèche vivante. Son intention était de représenter la scène de la naissance de Jésus, en revivant par les sens la simplicité évangélique, la pauvreté et l'humilité de la Sainte Famille dans la grotte de Bethléem. Et c'est là que sont nées les crèches vivantes", a commencé l'artiste. Audience Le pape François dans la salle Paul VI.

En ces jours proches des festivités de Noël, poursuit-il, "nous pouvons courir le risque de négliger l'essentiel, attirés par les nombreuses offres de consommation et de bien-être mondain. Dans ce contexte, les personnages de Bethléem nous montrent comment célébrer vraiment Noël, avec sobriété et joie évangélique".

La crèche et le vrai Noël

"Contemplons la crèche, dans la familleElle nous aide à nous concentrer sur ce qui est le plus important dans notre vie, notre relation avec Dieu, avec les autres et avec la création. 

Cultivons dans nos milieux un climat d'harmonie, de joie et de paix", a encouragé le Saint-Père à la veille de Noël, où il a centré sa méditation sur le thème : "...le monde est un lieu d'harmonie, de joie et de paix".La crèche de Grecciol'école de la sobriété et de la joie" (Lc 2,10-12 ).

François, a souligné le Pontife en se référant au saint d'Assise, ne veut pas créer une œuvre d'art précieuse, mais susciter, à travers la crèche, "l'émerveillement devant l'extrême humilité du Seigneur, devant les privations qu'il a subies, par amour pour nous, dans la pauvre grotte de Bethléem". En effet, le biographe du saint d'Assise note : "Dans cette scène émouvante, la simplicité évangélique resplendit, la pauvreté est louée, l'humilité est recommandée. Greccio est devenu, pour ainsi dire, une nouvelle Belén".

Voici la première caractéristique, a encore souligné le pape. "Noël est devenu pour beaucoup une occasion de s'offrir des cadeaux. Le Seigneur lui-même nous a mis en garde contre cela, en disant que la tentation la plus insidieuse pour la foi est la "dissipation du cœur" (cf. Lc 21, 34), l'agitation du bien-être mondain qui anesthésie l'âme".

Revenir à l'essentiel 

Et la crèche naît pour "nous ramener à l'essentiel", a ajouté le pape, "à Dieu, qui vient habiter parmi nous, mais aussi aux autres relations essentielles, comme la famille, présente en Jésus, Joseph et Marie, et les proches, représentés par les bergers".

Sur ce point, François a voulu souligner : "Les gens avant les choses, les gens tels qu'ils sont : nous constatons que les personnages de la crèche sont simples, pauvres ; et ils sont en harmonie avec la création : dans la crèche, le paysage occupe le plus grand espace et il ne manque jamais de bœuf et d'âne ! Il est donc bon de se placer devant la crèche pour réordonner la vie en revenant à l'essentiel. C'est comme entrer dans une oasis pour s'éloigner de l'agitation de la vie quotidienne, pour trouver la paix dans la prière et le silence, dans la tendresse non contaminée.

"Je pense aux enfants et aux jeunes, qui courent le risque d'une indigestion d'images virtuelles et violentes : dans la crèche, ils peuvent redécouvrir l'authenticité et la créativité. Comme il est beau qu'ils y restent avec leurs grands-parents, en se faisant du bien les uns aux autres", s'est-il exclamé dans ses paroles. 

La crèche, un évangile domestique

Mais la crèche de Greccio ne parle pas seulement de sobriété, mais aussi de joie. Mais d'où vient cette extraordinaire joie de Noël, a-t-il demandé. "Certainement pas du fait d'avoir apporté des cadeaux à la maison ou d'avoir vécu des fêtes somptueuses. Non, c'est la joie qui déborde du cœur quand on touche de sa propre main la proximité de Jésus, la tendresse de Dieu, qui ne laisse pas seul, mais console". 

C'est l'expérience de la crèche, a-t-il souligné. "Elle représente la réalité telle qu'elle est : la vie quotidienne, avec les bergers et les autres métiers. Elle représente la réalité telle qu'elle est : il y a la vie quotidienne, avec les bergers et les autres métiers ; il y a le mal, représenté par le château d'Hérode ; il y a enfin la beauté et la misère du monde. Mais tout est habité par la nouveauté : Dieu est au milieu de nous et embrasse notre existence".

Pour résumer son message, le pape a déclaré que "la crèche est comme un petit puits où l'on peut puiser la proximité de Dieu, une source d'espérance et de joie. Elle est comme un Évangile vivant, un Évangile domestique. Comme le puits de la Bible, elle est le lieu de la rencontre, où nous apportons Jésus, comme l'ont fait les bergers de Belén et les habitants de Greccio, les attentes et les soucis de la vie. Si, devant la crèche, nous confions à Jésus tout ce qui nous est cher, nous connaîtrons nous aussi une "grande joie", pour citer saint Matthieu au chapitre 2.

Chine, peuples en guerre

En conclusion, le Pape a adressé ses pensées aux victimes et aux blessés "du tremblement de terre dévastateur qui a frappé la province chinoise de Gansu lundi dernier. Je suis proche par l'affection et la prière des personnes qui souffrent.

Il a également demandé de ne pas oublier "les peuples qui souffrent du mal des la guerreLes guerres sont toujours une défaite, ne l'oublions pas, seuls les fabricants d'armes gagnent. Le Saint-Père a demandé de concentrer l'attention "sur la Palestine, sur Israël, sur l'Ukraine tourmentée, qui souffre tant. L'ambassadeur est ici. Pensons aux enfants en guerre. Allons à la crèche et demandons la paix à Jésus. Il est le Prince de la paix.

Comme à l'accoutumée, il a salué de manière particulière les personnes âgées, les malades, les jeunes mariés et les jeunes, avant de réciter le Notre Père et de donner la bénédiction.

L'auteurFrancisco Otamendi

Bénédictions liturgiques et prières de bénédiction

La morale n'aide pas seulement à discerner ce qui est bien de ce qui est mal, mais aussi à faciliter le chemin, parfois tortueux, pour sortir de l'erreur et être en mesure d'accomplir la volonté de Dieu avec un enthousiasme renouvelé.

20 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

En pleine harmonie avec la charité pastorale incarnée par le pontificat du pape François, le Dicastère pour la doctrine de la foi vient de publier une déclaration intitulée Fiducia Supplicans, approuvée par le pape lui-même, qui donne le feu vert aux pasteurs pour bénir les couples en situation irrégulière (partenariats civils canoniques non mariés, de facto, de même sexe, divorcés et remariés, etc.) 

Le document confirme sans équivoque la doctrine traditionnelle du mariage canonique et précise tout au long du document la doctrine morale de l'Église catholique qui considère que les relations sexuelles en dehors de l'intimité conjugale sont contraires à la loi divine. 

En revanche, la Déclaration élargit le concept liturgico-théologique de la bénédiction. À cette fin, elle distingue la bénédiction liturgique, qui actualise à son niveau le mystère pascal du Christ, de la bénédiction non liturgique, que l'on pourrait appeler "prière de bénédiction", qui fait partie de la prière chrétienne, en tant qu'expression de l'accueil et de l'accompagnement de tous les hommes par l'Église, et qui implore la grâce de l'Esprit Saint qui, par le Christ, descend du Père.

Avec cette expansion du sens des bénédictions (qui est par ailleurs présent dans le Catéchisme, 2626), la Déclaration considère l'Église comme une Mère miséricordieuse, qui accueille inconditionnellement les enfants qui, avec un cœur humble, viennent à elle pour obtenir une aide spirituelle.

De même qu'une mère embrasse toujours son enfant, quels que soient son comportement, sa situation ou les circonstances, l'Église Mère accueille, aime et prie, à l'instar de la Vierge Marie, pour toute personne qui se présente à l'"hôpital de campagne" à la recherche d'une protection. 

C'est la mission de l'Église de faciliter l'infusion de l'Esprit Saint dans les âmes en donnant une réponse prudente, positive et pratique aux enfants qui se trouvent dans des situations irrégulières. Un enfant peut s'exclure lui-même, rejetant l'amour de Dieu et de son Église, mais l'Église n'abandonne jamais un de ses enfants, car Dieu ne l'abandonne jamais.

C'est pourquoi le pape François confère un statut moral aux processus d'accompagnement.

C'est là, à mon avis, que réside la grande contribution du pontificat de François à la théologie morale. La morale n'aide pas seulement à discerner ce qui est bien de ce qui est mal, mais aussi à faciliter le chemin, parfois tortueux, pour sortir de l'erreur et être capable d'accomplir la volonté de Dieu avec un enthousiasme renouvelé.

Très en phase avec le magistère du pape François, la Déclaration cherche à éviter la casuistique pesante et inopportune qui consiste à élever au rang de norme universelle des situations en réalité particulières (aussi généralisées soient-elles) et qui, en tant que telles, requièrent un discernement pratique sur mesure. C'est une chose qu'il y ait événements objectivement péché (par exemple les relations sexuelles en dehors du mariage) et il est tout à fait différent de savoir s'il y a situations objectivement pécheresse.

Certes, il existe des situations qui facilitent le péché et le rejet de Dieu (par exemple la cohabitation hors mariage), mais cela ne signifie pas que toute personne se trouvant dans une telle situation soit nécessairement dans le péché (par exemple ceux qui décident de vivre en fratrie). Ces situations nécessitent donc un discernement particulier et un accompagnement qualifié.

Une approche fondamentaliste de la théologie morale, qui appelle à une adhésion rigide et irréfléchie aux normes et règles établies, empêche une prise en charge pastorale adéquate des personnes dans de telles situations, les laissant dans une impasse.

Confusion et charité

Il est vrai que la confusion doctrinale doit être évitée, comme le montre clairement cette déclaration, mais il est également vrai que la confusion possible de quelques-uns ne doit pas conduire à entraver les actes de charité de l'Église Mère envers ses enfants les plus nécessiteux.

La Déclaration ne laisse aucun doute sur ce point : "Précisément pour éviter toute forme de confusion ou de scandale, lorsque la prière de bénédiction est demandée par un couple en situation irrégulière, même si elle est conférée en dehors des rites prévus par les livres liturgiques, cette bénédiction ne sera jamais accomplie en même temps que les rites civils d'union, ni en relation avec eux. Pas même avec les vêtements, les gestes ou les paroles propres au mariage. Il en va de même lorsque la bénédiction est demandée par un couple de même sexe". 

L'Église, insiste la Déclaration, est le "sacrement de l'amour infini de Dieu". C'est une Église sainte et maternelle, pleine de pécheurs, de personnes qui avancent à "petits pas". À chaque nouveau pas, la beauté de l'amour salvateur de Dieu resplendit et la tendresse de l'Église, qui se sent mère, très mère. C'est là que réside sa force d'évangélisation et la splendeur de son message.

L'auteurRafael Domingo Oslé

Professeur et titulaire de la Chaire Álvaro d'Ors
ICS. Université de Navarre.

Culture

La théologie doit être remise au diapason de l'Église

Deux théologiens de l'université de Vienne, l'un catholique et l'autre protestant, affirment que vivre le christianisme en dehors de l'Église s'est avéré être une illusion. Ils concluent également que l'époque où la théologie universitaire était consacrée à la critique du pape et du magistère est révolue.

José M. García Pelegrín-20 décembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Traditionnellement, les études de théologie en Allemagne se déroulent dans les universités d'État, bien qu'il y ait des exceptions, comme les collèges de philosophie et de théologie de différents ordres - le plus connu étant le collège jésuite de Sankt Georgen près de Francfort - et certains collèges d'évêques.

La plus récente est l'école de théologie catholique de Cologne (KHKT), qui a succédé à la faculté de théologie de la Société du Verbe Divin. Elles sont reconnues par l'État.

Pendant leurs études, les futurs prêtres peuvent vivre en communauté ("Konvikt"), mais ils ne restent au séminaire qu'une fois leurs études terminées.

Ce système présente l'avantage de mettre la théologie en relation avec les autres disciplines enseignées et recherchées à l'université. Cependant, il présente aussi des aspects négatifs en raison de la tension entre la liberté de recherche et de professorat d'une part, et la soumission à la doctrine de la foi d'autre part.

La nomination de professeurs de théologie dans les universités d'État requiert l'approbation de l'Église, comme le stipulent les concordats. Concrètement, cela signifie que le ministère des sciences d'un État fédéral consulte l'évêque diocésain concerné s'il a des réserves sur l'enseignement ou le mode de vie d'un candidat donné ou si rien ne s'oppose à sa nomination ("nihil obstat").

Selon les directives de la Congrégation vaticane pour l'éducation catholique (désormais "Dicastère pour la culture et l'éducation") du 25 mars 2010, l'évêque diocésain doit d'abord demander le "nihil obstat romain" : il soumet une demande au dicastère susmentionné, qui l'examine dans le cadre d'une procédure "interdicastérielle", avec la participation d'autres dicastères du Vatican, en particulier celui de la Doctrine de la Foi.

Toutefois, au cours des dernières décennies, dans les facultés de théologie, la "liberté de recherche" semble l'emporter sur l'obéissance ou la loyauté envers le Magistère. Cela a des conséquences concrètes, par exemple, dans la "voie synodale" allemande.

L'un de ses principaux représentants, Thomas Söding, vice-président du Comité central des catholiques allemands (ZdK) et de la Voie synodale elle-même, est professeur d'exégèse du Nouveau Testament à l'université de Bochum.

Lors de la dernière réunion du ZdK, le fonctionnement de cette "exégèse" est apparu clairement : dans le cadre d'une lettre envoyée le 16 janvier 2023 par le cardinal secrétaire d'État et les cardinaux préfets des dicastères pour la doctrine de la foi et pour les évêques, avec l'approbation expresse du pape François, il a été déclaré : "Ni la Voie synodale, ni un organe nommé par elle, ni une conférence épiscopale n'ont la compétence d'instituer un Conseil synodal au niveau national, diocésain ou paroissial".

Au lieu de réfléchir à son contenu clair et d'en tirer les conclusions qui s'imposent, on interprète les raisons supposées pour lesquelles le pape ou les cardinaux de la Curie auraient pu prononcer une telle interdiction. Thomas Söding, littéralement : "Dans cette lettre, à mon avis, l'objection exprimée par Rome a été formulée très clairement, à savoir qu'il ne doit pas y avoir de Conseil synodal au niveau fédéral, qui soit pour ainsi dire une autorité supérieure à la Conférence épiscopale, ni que l'évêque - pour reprendre mes propres termes - soit une sorte de gérant d'un Conseil synodal. Le Comité synodal n'a justement pas pour but de relativiser et d'enlever du pouvoir à l'évêque".

Dans un essai publié sur le site officiel de la Conférence épiscopale allemande "katholisch.de", Ulrich Körtner, professeur de théologie systématique (théologie réformée) à la faculté de théologie protestante, et Jan-Heiner Tück, professeur de dogmatique et d'histoire du dogme à la faculté de théologie catholique, tous deux à l'université de Vienne, discutent de la situation actuelle dans les facultés de théologie.

Selon les auteurs, "il existe depuis longtemps une certaine tendance à 'approfondir' la théologie dans le sens d'une recherche religieuse interdisciplinaire, qui se distancie de plus en plus des églises et préfère s'occuper de la religion 'vécue' ou 'invisible'".

Plutôt que de critiquer la hiérarchie - "l'époque où la théologie académique était avant tout une critique du Pape et de l'Eglise est probablement révolue, puisque les quelques personnes qui s'intéressent aujourd'hui à la théologie ecclésiastique se dirigent de plus en plus vers des centres de formation ecclésiastiques ou évangéliques pour étudier" - ils affirment que la théologie actuelle "s'avère être une forme médiocre de sociologie religieuse".

Dans un processus de sécularisation et d'"individualisation de la religion", poursuivent les auteurs, l'idée se répand de l'existence d'une "religion invisible", qu'ils décrivent comme un "mythe fondé sur l'idée erronée que toute réponse à des questions de sens est religieuse".

D'une part, l'idée qu'il est possible de vivre le christianisme en dehors de l'Église s'est révélée être "largement une illusion", car "sans lien avec l'Église, les croyances et les pratiques s'évaporent".

D'autre part, même dans l'Église et la théologie, "il y a un danger que la foi chrétienne s'évapore en un christianisme sans Christ", car au lieu de parler du Dieu de la révélation, l'accent est souvent mis sur la question de la migration et de la protection du climat.

Dans ce cas, "Dieu est avant tout un vague "chiffre" qui sert à remonter le moral, mais dont on peut aussi se passer si nécessaire pour nouer des alliances avec d'autres composantes de la société civile".

La solution, selon ces auteurs, est "une théologie académique qui pense à partir de et vers l'Église, qui, cependant, ne se limite pas aux sphères ecclésiastiques internes, mais cherche l'échange académique avec d'autres disciplines académiques". Cependant, au lieu d'accepter sans critique les théories de la sociologie et de la philosophie et d'utiliser un vocabulaire à la mode pour se donner un vernis plus intéressant, il est nécessaire de se réapproprier herméneutiquement les fondements de la foi et de les incorporer au dialogue".

Körtner et Tück concluent : si "une plus grande attention doit être accordée au thème de l'Église dans toutes les disciplines théologiques, cela ne doit pas être confondu avec une cléricalisation de la théologie académique". Cela correspond plutôt aux conclusions de la sociologie de la religion, selon lesquelles la religiosité et l'appartenance à une église sont beaucoup plus étroitement liées qu'on ne le pensait auparavant.

Par conséquent, "une théologie contemporaine doit être comprise comme un encouragement à s'engager publiquement et à témoigner en paroles et en actes de l'évangile de l'amour de Dieu, qui a trouvé une forme concise dans la personne et l'histoire de Jésus".

Évangélisation

Le serviteur de Dieu Isaac Hecker en route vers les autels

Isaac Hecker était prêtre, éditeur et prédicateur missionnaire. Son travail a contribué à répandre la foi catholique aux États-Unis et il est maintenant en route vers les autels.

Jennifer Elizabeth Terranova-20 décembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Lors de la récente assemblée de la Conférence des évêques catholiques des Etats-Unis, qui s'est tenue à BaltimoreLes évêques ont voté en faveur de la canonisation d'un New-Yorkais, Isaac Hecker, connu sous le nom d'"Ernest le Sourcier".

Le père Hecker est né à New York en 1819 de parents allemands pauvres. Sa mère était une fervente méthodiste, ce qui influença Isaac. À l'âge de trois ans, le jeune Isaac a contracté la variole et la mort semblait imminente. Sa famille s'est rassemblée autour de lui et lui a dit qu'il ne survivrait pas et qu'il irait bientôt vers Dieu. Isaac avait d'autres projets et répondit : "Non, je ne mourrai pas maintenant ; Dieu a une grande œuvre pour moi, et je vivrai pour l'accomplir.

L'enfance d'Isaac n'a pas été facile, et il a connu une interruption inattendue lorsque son père a abandonné la famille alors qu'il avait environ quatre ou cinq ans. En proie à des difficultés financières, ses deux frères aînés abandonnent l'école et ouvrent une boulangerie, qui connaîtra un grand succès. Isaac travaillait pour ses frères, mais il n'était jamais satisfait de son métier, car son âme aspirait à comprendre ce que Dieu attendait de lui.

À l'âge de vingt ans, Isaac Hecker a vécu ce qui est décrit comme une "expérience mystique". Il écrit : "J'ai vu un bel être angélique et je me tenais à ses côtés, ressentant la joie pure la plus céleste. Ce n'était qu'un rêve ; je n'ai pas encore atteint le pouvoir d'en parler. Repose en moi sous-développé". C'est ainsi que commença son profond voyage religieux, mais il ne pouvait pas encore y mettre un nom. Par la suite, il cessa de manger et fut trop distrait pour travailler après sa "vision". Il écrit dans son journal : "Cette vision me domine et sa beauté m'empêche d'accepter quoi que ce soit d'autre.

Ses frères, inquiets, contactent Orestes Bronson, un pasteur et écrivain qui influencera positivement la vie d'Isaac. Contemporain d'Emerson et d'autres hommes animés du même esprit, il posait les mêmes questions qu'Isaac : "Le monde est-il plus que ce qu'il semble être ? Y a-t-il un côté plus profond à la vie ? Y a-t-il quelque chose que nous vivons qui nous ouvre les yeux sur les questions ultimes de la vie ?" Bronson et Emerson étaient alors les intellectuels les plus renommés du pays.

Ernest Le Chercheur

Orestes Bronson est la figure paternelle d'Isaac Hecker. Il l'invite à Brook Farm, une commune transcendantaliste où il aura l'occasion de côtoyer les hommes de l'époque qui avaient une nouvelle vision de l'Amérique. Ces hommes étaient des ministres, des philosophes et des écrivains tels que Henry David Thoreau et Emerson, qui dirigeaient ce mouvement. Isaac a été exposé à leurs idées, à leurs philosophies et à leur sagesse. Il les appréciait pour leur "sincérité et leur curiosité", ce qui lui valut le surnom d'"Ernest le Chercheur". Il a écrit :

"Je suis allée me promener dans la forêt, et le paysage était magnifique ; les pins verts et la mousse aux teintes variées, et les nuages traversés par le soleil ; le silence et le mystère de l'ombre de la forêt produisaient un tel charme pour moi".

Les mystiques

Toujours à la recherche de quelque chose de plus profond, Isaac a passé du temps à Fruitlands, une autre commune du Transcendentalists' Club, dont la bibliothèque était remplie de mystiques catholiques, tels que Catherine de Sienne, Thérèse d'Avila et Catherine de Gênes, mais un endroit qu'Isaac trouvait insatisfaisant. Il écrit : "Sans la religion comme base, guidée par le Saint-Esprit, il me semble qu'il n'y a pas d'espoir pour ces mouvements communautaires". Isaac pensait qu'il y avait plus à faire et il quitta Fruitlands pour retourner à New York en 1844.

À son retour, il peut soit se plonger dans l'entreprise familiale, qui connaît un certain succès, soit emprunter la voie à laquelle il est finalement destiné, mais qui lui est encore inconnue et indescriptible. "Le fait est que je ne peux rien faire tant qu'il y a une présence si profonde, je ne sais pas comment l'appeler, si profonde en moi", écrit Isaac.

Isaack Hecker poursuit sa quête de sens, rencontre les responsables de nombreux groupes religieux de l'époque et "tombe amoureux du catholicisme". À l'époque, l'Église catholique romaine est "l'Église la plus méprisée d'Amérique et la moins respectable, et pourtant si riche et si pleine", déclare Isaac Hecker. Il assiste à plusieurs messes catholiques et déclare : "Je ne sais pas si cette Église est ou n'est pas ce que certains hommes l'appellent, mais je sais qu'elle possède la vie dont mon cœur a soif et dont mon esprit a grand besoin". Le 4 août 1844, Isaac Hecker a été baptisé dans l'ancienne basilique Saint-Patrick de Manhattan.

Peu après son baptême, Isaac Hecker est ordonné prêtre et rejoint la communauté rédemptoriste. Il se réjouit du travail missionnaire auquel il se consacre et y trouve "une grande source de consolation". Il prêche même à des non-catholiques à une époque où le sentiment anti-catholique est très répandu en Amérique et où l'on se demande s'il est possible d'être à la fois catholique et américain. Malgré tout, Isaac Hecker était optimiste et pensait que "les perspectives de notre sainte foi n'ont jamais été aussi encourageantes en Amérique qu'à l'heure actuelle ; le peuple américain est capable d'un grand enthousiasme ; il produira des effets dignes de notre foi et de notre mère spirituelle, l'Église catholique".

Il écrira son premier livre, "Questions de l'âme", et d'autres ; cependant, ce qui suivit fut une période d'obscurité pour lui, car il dut faire face à des défis lorsque son nouveau supérieur général n'était pas d'accord avec ses approches et ses idées. Mais, déterminé et guidé par l'Esprit Saint, il s'est rendu à Rome et a défendu sa cause. Dans une interview, le cardinal Edward Egan (avril 1932-5 mars 2005), ancien cardinal de l'archidiocèse de New York, a déclaré : "Hecker avait raison... nous devions apporter l'Évangile à l'Amérique à la manière américaine".

Hommage à saint Paul l'apôtre

Le 6 mars 1858, des prêtres rédemptoristes ont formé une autre communauté religieuse, la première communauté religieuse masculine fondée aux Etats-Unis, la Société Missionnaire de Saint Paul l'Apôtre, connue par beaucoup comme les Pères Paulistes. Isaac Hecker l'a nommée ainsi en l'honneur de l'apôtre saint Paul, qui a été "le principal responsable de la propagation du christianisme dans les premiers temps". "Les Pères Paulistes voulaient répandre le message du catholicisme dans le nouveau monde, comme saint Paul l'avait fait dans l'ancien monde.

"Notre vocation est d'accueillir les âmes dans la foi catholique, de répandre la foi par des conférences, des missions, des causeries, des sermons, la plume et la presse", déclarent les Pères Paulistes à propos de leur travail.

Le prêtre de la vapeur

Isaac Hecker entre dans une ère joyeuse et productive. Il crée la première maison d'édition catholique aux États-Unis, appelée Paulist Press. Il donnait des conférences à des auditoires laïcs et les encourageait à prier : "La prière est à la vie de l'âme ce que la respiration est à la vie du corps. Priez quand vous vous levez et vous habillez, priez quand vous allez au travail...". On lui a donné le nom de "prêtre de la vapeur". De nombreux spécialistes soulignent qu'il "parlait américain, connaissait le peuple américain et faisait de son mieux pour amener l'Église catholique dans cet environnement". Lorsque l'ancien archevêque de New York, John Hughes, a créé une nouvelle paroisse à l'ouest de Central Park, nouvellement urbanisé, il l'a confiée à la nouvelle communauté religieuse. "Isaac croyait que l'Amérique avait une mission salvatrice dans le monde, en particulier pour l'Église catholique", écrit l'auteur et théologien William Portier.

Isaac Hecker, prêtre, rédacteur, missionnaire, prédicateur et éditeur, est décédé le 22 décembre 1888 au presbytère de l'église Saint-Paul-Apôtre à Manhattan, entouré de ses frères paulistes. La cause de béatification et de canonisation du père Hecker a été officiellement ouverte en 2008, lorsqu'il a reçu le titre de "Serviteur de Dieu".

Espagne

Augmentation des baptêmes et des mariages canoniques en Espagne en 2022

La Conférence épiscopale espagnole a présenté aujourd'hui le Rapport sur les activités de l'Église qui, comme elle le fait depuis 10 ans, rassemble des données sur la présence variée de l'Église dans la société.

Maria José Atienza-19 décembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Ester Martin, directrice du Bureau de Transparence de la Conférence épiscopale espagnole et le Secrétaire général des évêques, Francisco Cesar García Magán, ont présenté les données pour 2022. Dans l'ensemble, les données sont très similaires, bien que légèrement inférieures dans presque tous les aspects à celles de l'année dernière.

Bien qu'en général cette présentation ait eu lieu vers le mois de juin, coïncidant également avec la "campagne de l'impôt sur le revenu", les évêques ont décidé d'avancer cette présentation au mois de décembre afin de faire connaître les données de l'année précédente et non celles de deux années civiles antérieures. "Nous présenterons toujours le rapport annuel de l'année précédente à la fin de l'année civile", a déclaré le porte-parole des évêques, Cesar García Magán.

"Le plus important, ce sont les personnes et les réalités ecclésiales qui sont derrière tout cela, nous ne pouvons pas nous contenter de chiffres", a souligné le secrétaire général de la Conférence épiscopale espagnole, qui a rappelé que "nous sommes fiers de notre foi, de nos prêtres et de nos séminaristes".

Pour sa part, Ester Martín a souligné que l'avancement de la date représente un grand effort, mais qu'il s'agit d'une manière d'aider la société, qui exige cette transparence, et qu'il est le fruit de la mise en œuvre des systèmes de travail et de responsabilité dans les diocèses espagnols. M. Martín a défendu l'engagement de l'Église en faveur de la transparence et a affirmé que "l'Église d'Espagne est pionnière".

Le rapport est structuré en cinq blocs dans lesquels sont différenciées les données générales de l'Église : nombre de prêtres, vie consacrée, missionnaires, etc. et les trois domaines dans lesquels elle "divise" traditionnellement sa tâche : l'annonce de la foi, la célébration de la foi et le "vivre la foi". Il détaille également les données relatives au processus et à la répartition de l'allocation fiscale et de l'économie diocésaine.

Moins d'assistance aux messes mais augmentation des baptêmes et des mariages canoniques

Selon les données du rapport, plus de 8 048 484 personnes assistent régulièrement à la messe.

Plus de 9,5 millions de messes sont célébrées en Espagne chaque année. Le travail pastoral des prêtres représente plus de 27 430 000 heures.

L'année 2022 marque, de manière surprenante, une rupture dans la tendance à la baisse de la réception des sacrements. En 2022, le nombre de baptêmes (159 129 en 2022 (149 711 en 2021) et de confirmations (104 600) a connu une augmentation notable.

Cependant, l'une des augmentations les plus encourageantes concerne le nombre de mariages canoniques, qui est passé de 25 762 en 2021 à 35 253 en 2022. En revanche, le nombre de premières communions a diminué et le nombre d'onctions des malades a légèrement augmenté.

"La pandémie a été une période de recherche de sens et de retour dans les paroisses", a déclaré Ester Martín, faisant référence à cette augmentation.

Déclin général sauf pour les diacres permanents

L'un des aspects qui ressort de ce rapport est la légère diminution du nombre de prêtres (15 669), de séminaristes (974), de religieux et religieuses (32 967), de catéchistes (83 435), de professeurs de religion (35 799), de missionnaires (10 147) et de moniales et moines cloîtrés (7 906).

Seul le nombre de diacres permanents augmente, passant de 539 en 2021 à 572 en 2022. Ce ministère est de plus en plus répandu en Espagne et constitue une source d'oxygène dans les régions qui manquent de prêtres.

Le nombre d'associations et de mouvements laïcs nationaux et le nombre d'associés laïcs territoriaux ont également diminué, quoique très légèrement, pour atteindre respectivement 80 et 407 563.

Plus d'élèves d'origine immigrée dans le secteur de l'enseignement subventionné

L'une des sections les plus importantes de ce rapport, compte tenu de sa portée et de son importance dans la société espagnole, concerne la présence de l'Église dans le domaine de l'éducation, en particulier dans les écoles. Les 1 502 868 élèves qui fréquentent l'une des 2 536 écoles catholiques d'Espagne, dont la grande majorité est subventionnée.

Dans ce domaine, le nombre d'élèves d'origine immigrée fréquentant l'une de ces écoles à charte a augmenté de manière significative, passant de 76 283 en 2021 à 82 199. En effet, comme le souligne le rapport, 5% des élèves immigrés sont inscrits dans des écoles subventionnées.

Les écoles catholiques continuent à faire économiser à l'État espagnol des sommes considérables : en 2022, ces économies s'élevaient à 4 213 millions d'euros.

L'augmentation évidente de l'âge se traduit par une diminution du nombre d'étudiants dans les écoles et une augmentation du nombre d'étudiants dans les universités catholiques et pontificales.

S'il est une chose qui caractérise l'Église en Espagne, c'est bien son vaste patrimoine culturel. Cette Mmeoria rappelle que "toute l'activité générée par la présence du patrimoine culturel de l'Église dans notre pays a un impact total sur le PIB espagnol de 22 620 millions d'euros, et contribue à plus de 225 000 emplois directs, indirects et induits".

La conservation du patrimoine culturel est l'un des éléments les plus importants de l'économie des diocèses, en raison également de la création d'emplois, de la richesse touristique et de l'impulsion économique que ces temples représentent pour les régions dans lesquelles ils sont situés.

En 2022, les diocèses ont dépensé 47 244 310,75 euros pour un demi-millier de projets de construction, de conservation et de réhabilitation.

La charité, point fort

Le travail social et d'assistance réalisé par les diocèses, les paroisses et les institutions telles que Caritas est l'une des clés de la présence de l'Église aujourd'hui. Au total, 3 778 740 personnes ont été accompagnées et soignées dans l'un des 8 796 centres d'aide sociale de l'Église.

Bien que le nombre de centres de lutte contre la pauvreté ait diminué, le nombre total de personnes desservies n'a guère changé : en 2021, il y avait 2 277 434 personnes, contre 2 066 694 en 2022. Une tendance similaire est observée dans les centres d'aide aux migrants, aux réfugiés et aux fugitifs, qui ont desservi 90 214 personnes, un nombre légèrement inférieur à celui de 2021, et dans les centres de défense de la vie et de la famille, qui ont desservi 74 631 personnes.

D'autre part, les centres de promotion du travail (386) sont en augmentation, et cette année 2022, ils ont accueilli 155 906 personnes, soit près de 25 000 de plus qu'en 2021. Il y a également une augmentation du nombre de

Les centres pour mineurs et jeunes et autres centres de tutelle des enfants, dont le nombre est passé cette année à 381 avec un total de 55 451 bénéficiaires, et les centres de promotion de la femme et des victimes de la violence, où 31 514 femmes ont été aidées.

Caritas, la face visible de la charité dans notre pays, a également connu une augmentation du nombre de personnes qui se sont adressées à elle pour diverses formes d'assistance : 2 830 156 bénéficiaires au total et une augmentation substantielle des ressources investies en faveur des plus vulnérables, qui s'élèvent à 457 230 391 euros.

Une augmentation similaire a été enregistrée par Manos Unidas qui, malgré la diminution du nombre de projets (488), a atteint plus de pays avec un montant de 34 782 534 euros grâce à la solidarité du peuple espagnol.

Le bloc économique : la répartition des impôts et l'économie diocésaine

Dans le chapitre consacré à la répartition de l'impôt, le rapport énumère le total de 358 793 580 euros que les contribuables ont alloué à l'Église catholique, augmentant ce chiffre de plus de 38 millions d'euros. Le total à répartir entre les diocèses s'élève à 320 892 666 euros, après le versement de l'acompte pour 2022 et le règlement de la déclaration fiscale présentée en 2021 (IRPF 2020).

Le nombre total de déclarations en faveur de l'Église a augmenté dans 16 des 17 communautés autonomes (en particulier en Andalousie, à Madrid, en Castille-La Manche et à Valence) et 209 218 personnes ont coché la case "X" en faveur de l'Église catholique pour la première fois sur leur déclaration de revenus 2022.

Les finances diocésaines occupent l'avant-dernière partie de ce rapport, qui se concentre à nouveau sur les critères de distribution de l'argent provenant de l'allocation fiscale qui est incluse dans le budget diocésain pour le financement de toutes les activités pastorales, d'assistance et d'entretien ordinaire. D'une manière générale, ce montant constitue la deuxième source de financement des diocèses, après les contributions des fidèles, bien que ce point diffère dans certains diocèses plus pauvres en termes de patrimoine ou ayant peu de fidèles.

Ester Martin a tenu à souligner qu'avec cette contribution financière, l'Eglise réalise "un travail plus transparent et plus efficace". Elle a déclaré que le "travail de l'Eglise est plus transparent et plus efficace". Sans la présence de l'Eglise, "plus de 4 millions de personnes n'auraient pas pu être aidées".
En ce qui concerne la baisse de la fréquentation de la messe et l'augmentation des déclarations en faveur de l'Église, le porte-parole des évêques espagnols a souligné que "nous constatons que le nombre de personnes qui marquent le "x" est beaucoup plus élevé que le nombre de personnes qui vont à la messe".

Amérique latine

Le Dr Cofiño se rapproche de la béatification

Le pape François a déclaré vénérable le médecin guatémaltèque Ernesto Cofiño, mort en 1991 avec une réputation de sainteté.

José Carlos Martín de la Hoz-19 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le matin du 14 décembre 2023, la presse a rapporté la nouvelle, tant attendue par les dévots du monde entier, selon laquelle le Saint-Père François avait autorisé le Dicastère pour les causes des saints à publier le décret des vertus héroïques nommant Ernesto Cofiño Ubeco "Vénérable serviteur de Dieu".

Concrètement, cela signifie que l'Église, après avoir écouté la voix du peuple de Dieu à travers des documents, des témoignages, des lettres, des faveurs et des grâces, a déterminé qu'Ernesto a vécu toutes les vertus chrétiennes à un degré héroïque. Ainsi s'achève la deuxième phase du processus de canonisation entamé en 2002, lorsque le dicastère a accordé le décret de validité du procès diocésain du médecin guatémaltèque Ernesto Cofiño (1889-1991), décédé en pleine réputation de sainteté.

Durant ces plus de vingt années de la phase romaine, l'Église, par l'intermédiaire du postulateur de la cause et du rapporteur du dicastère, a sérieusement étudié la vie héroïque du Dr Cofiño et les abondantes faveurs et grâces attribuées à son intercession qui sont parvenues à la postulation depuis les quatre coins du monde et, enfin, les consulteurs théologiques et historiques, les évêques et les cardinaux ont confirmé le décret du vénérable Dr Cofiño.

Avec cette étape juridique et théologique, la troisième phase du processus commence : l'écoute attentive de la voix de Dieu, la preuve d'un miracle accordé par Dieu par l'intercession de ce Vénérable. Avec un premier miracle, c'est-à-dire un événement surnaturel par l'intercession du saint et la preuve de son origine scientifiquement inexplicable, la béatification serait le début du culte public réservé à une partie du peuple de Dieu.

La démonstration d'un miracle ultérieur, avec l'appareil scientifique, théologique et juridique correspondant, ouvrirait la voie à la canonisation et, avec elle, le début d'un culte public universel.

Cela permet de mieux comprendre les déclarations du postulateur romain, Santiago Callejo, qui a encouragé les fidèles chrétiens à demander à Dieu des grâces matérielles et spirituelles par l'intermédiaire du Dr Cofiño et à mettre par écrit les faveurs obtenues, car il n'est que juste de consigner ces faits.

En tant que biographe du Dr. Cofiño (José Carlos Martín de la Hoz, "Complicités divines et humaines. Une image du Dr. Cofiño"Je voudrais souligner qu'Ernesto est littéralement un "saint d'à côté" et un "saint de notre temps", car il a lutté sans relâche pour la défense de toutes les vies humaines, des enfants à naître et, en tant que pédiatre, de tous ceux qui naissent.

Dans l'ombre demeure la figure inoubliable de Clemencia Somoyoa, l'épouse qui a partagé avec Ernesto ce foyer lumineux et joyeux et dont l'amour conjugal leur a permis d'accéder à la grâce du ciel. Bien qu'un procès en béatification n'ait pas encore été ouvert pour elle, de nombreuses voix s'élèvent déjà pour la réclamer.

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États-Unis

Église en mouvement : Diocèses à la frontière entre les États-Unis et le Mexique

Dans ce premier article de la série "Église en mouvement", nous entrons dans le diocèse de San Diego, à la frontière entre les États-Unis et le Mexique. Cette série d'articles présentera la diversité de l'Église aux États-Unis, ses réalisations, ses espoirs et son travail pastoral.

Gonzalo Meza-19 décembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

L'Église des États-Unis (USA) est la quatrième du monde (70 millions de catholiques) et l'une des plus diversifiées. Ce vaste territoire compte 196 juridictions ecclésiastiques couvrant les 50 États et les territoires extra-continentaux. Dans ce pays, la parole de Dieu est proclamée et les sacrements administrés depuis le XVIe siècle. L'immensité du territoire se traduit par des différences géographiques, sociales et démographiques abyssales. Il y a des diocèses nichés dans le désert avec des chaleurs extrêmes allant jusqu'à 50 degrés (122 fahrenheit) comme le diocèse de Phoenix (désert de l'Arizona) ; d'autres où la plupart de l'année ils vivent sous la glace avec des températures glaciales, comme le diocèse de Fairbanks en Alaska ; il y a d'autres endroits qui sont des paradis tropicaux comme le diocèse d'Honolulu à Hawaii. Comment la parole de Dieu est-elle proclamée et les sacrements administrés dans ces lieux ? Comment le travail pastoral est-il organisé en fonction des circonstances géographiques, sociales et démographiques ? Quels sont les problèmes les plus urgents, compte tenu de l'immensité du territoire ?

Cette série d'articles, qui commence par Omnes USA, présentera la diversité de l'Église aux États-Unis, ses réalisations, ses espoirs et son travail pastoral du point de vue de l'unité fondamentale de l'Église : ses paroisses. Elles sont un microcosme de la réalité diocésaine et pastorale. Nous nous rendrons dans diverses régions du pays, à leur périphérie géographique et existentielle. Ces articles présenteront leurs défis, leurs succès et leurs multiples histoires qui, bien qu'elles ne fassent pas la une des tabloïds, ont transformé la vie de millions d'Américains.

L'objectif est de présenter, à travers leurs diocèses, leurs paroisses et leurs activités pastorales, quelques-unes des particularités qui distinguent chaque juridiction. Nous visiterons ainsi certains des diocèses missionnaires des États-Unis (qui ne disposent pas de fonds propres suffisants pour survivre et dépendent de ressources extérieures) situés dans les Appalaches, les Montagnes Rocheuses ou à la frontière sud et nord-ouest du pays. Nous présenterons également le travail pastoral passionnant dans les réserves indiennes d'Amérique du Nord. Nous nous rendrons aux périphéries géographiques et existentielles de ce pays. Nous commençons cette série par l'une d'entre elles : la frontière entre le Mexique et les États-Unis.

La frontière sud des États-Unis

La frontière entre les États-Unis et le Mexique est l'un des espaces transnationaux les plus dynamiques et les plus diversifiés au monde. Elle est longue de 3 141 km. Elle s'étend de l'océan Pacifique au golfe du Mexique. Des deux côtés de la frontière, 19 millions d'Américains vivent dans quatre États américains, et 11 millions de Mexicains dans six États américains. Il existe 48 points de passage entre le Mexique et les États-Unis. Le plus fréquenté est "San Ysidro" à San Diego, en Californie. C'est le point de passage terrestre le plus fréquenté de l'hémisphère occidental et l'un des plus fréquentés au monde. 

Ces ports sont les veines qui alimentent le système économique des deux pays. Le Mexique est le troisième partenaire économique des États-Unis avec un commerce annuel d'environ 614 milliards de dollars. Le Mexique, les États-Unis et le Canada font partie d'un accord commercial (initialement appelé ALENA, puis T-MEC) depuis 1994. Cette zone est la deuxième plus grande région commerciale du monde après l'Union européenne. Le dynamisme transfrontalier a un côté sombre : l'immigration clandestine. Bien que la plupart des passages terrestres quotidiens se fassent avec des documents, des centaines de personnes tentent d'entrer aux États-Unis sans les permis requis. 

Diocèse de la frontière : San Diego 

Située dans le sud-ouest des États-Unis, la Diocèse de San DiegoLe diocèse de Los Angeles, dans l'État de Californie, est limitrophe du diocèse de Tijuana au sud. Avant sa création en tant que juridiction propre, il appartenait au diocèse de Los Angeles. 

La présence catholique dans la région remonte au XVIIIe siècle avec les missions franciscaines. Les premiers frères dirigés par Saint Junipero Serra ont établi la mission San Diego de Alcala en 1769 et plus tard la mission San Luis Rey de Francia en 1798. Aujourd'hui, le diocèse couvre 22 926 kilomètres carrés. Il est présidé par le cardinal Robert W. McElroy, nommé évêque de San Diego le 15 avril 2015 et cardinal en mai 2022. Le diocèse compte environ 1 392 000 catholiques, 97 paroisses et plusieurs missions. Il y a au total 154 prêtres prêtres diocésains, 88 prêtres religieux et 181 religieuses. Comme la plupart des diocèses d'Amérique du Nord, il dispose d'une importante structure de services éducatifs, sociaux et de santé qui sert plus de 400 000 personnes chaque année. Plus de 32 000 étudiants sont inscrits dans ses écoles, de l'école primaire à l'université. 

Les priorités pastorales du diocèse de San Diego comprennent la promotion de la spiritualité catholique, en particulier la Sainte Messe, l'évangélisation et la catéchèse systématique, la promotion et le renforcement du mariage, des vocations sacerdotales et religieuses, de la famille et de la jeunesse, la promotion de la culture et la défense de la vie à tous ses stades. Dans ce domaine, l'une des priorités est l'attention portée aux réfugiés, aux immigrés, aux migrants avec ou sans papiers. On estime à environ 200 000 le nombre de sans-papiers dans la région, la plupart d'entre eux venant du Mexique. "Notre diocèse couvre toute la frontière entre la Californie et le Mexique. La frontière influence la vie pastorale de tout le diocèse, et pas seulement des paroisses et des écoles catholiques les plus proches de la frontière", explique Aida Bustos, directrice des médias pour le diocèse de San Diego. 

Le travail paroissial à la frontière : apporter la miséricorde de Dieu 

L'une des paroisses situées à quelques pas de la frontière est la paroisse de Notre-Dame de Guadalupe, à Calexico, en Californie, au sud-ouest de San Diego. Elle est limitrophe de la ville de Mexicali. Son curé est le père José Sosa, religieux de l'Ordre des Pauvres Clercs Réguliers de la Mère de Dieu des Écoles Pies, Escolapios. La ville de Calexico compte environ 40 000 habitants, dont environ 3 000 assistent aux messes dominicales et aux diverses activités paroissiales. La majorité de la population est hispanique, immigrée de deuxième génération. Ils travaillent dans les champs et dans le secteur commercial. La paroisse compte plusieurs apostolats axés sur la famille, tels que le Mouvement de la famille chrétienne, l'étude du catéchisme et la préparation aux sacrements pour les enfants et les jeunes. 

Travailler avec les migrants

En tant que paroisse périphérique, située à la frontière, l'un de ses ministères est la prise en charge des migrants. Le père José Sosa parle à Omnes de cet apostolat qui est devenu particulièrement important au cours des cinq dernières années (à l'exception de 2020 et d'une partie de 2021 en raison de la pandémie), en raison d'une augmentation sans précédent du nombre d'immigrants arrivant à la frontière avec le Mexique, essayant d'entrer aux États-Unis à la recherche du rêve américain.

Les migrants fuient la pauvreté et la violence qui ont augmenté au Mexique et en Amérique centrale. Cette situation affecte particulièrement les villes frontalières mexicaines, où des milliers de migrants sont bloqués, attendant leur tour d'être appelés par les autorités d'immigration ou simplement une occasion de traverser sans permis. Du côté américain, dans les paroisses frontalières du diocèse de San Diego, la situation est également ressentie, mais pas avec la même intensité. Beaucoup de ceux qui parviennent à passer aux États-Unis sans papiers viennent dans les paroisses à la recherche d'aide ou simplement d'un endroit où se reposer avant de poursuivre leur voyage.

En ce qui concerne le soutien que la paroisse apporte aux migrants qui parviennent à franchir la frontière, le père José affirme que "la miséricorde du Seigneur est la chose la plus importante. Chaque être humain a sa propre dignité, qu'il ait ou non un permis de migration. Dans ce sens, la paroisse est ouverte pour leur fournir un endroit où ils peuvent se reposer, contacter des membres de leur famille et recevoir de la nourriture. Beaucoup d'entre eux ont parcouru des milliers de kilomètres depuis l'Amérique centrale ou le Mexique, en passant par des endroits géographiquement dangereux comme le désert.

Certains arrivent malades, en sang, avec des ampoules aux pieds. Le père José explique que la paroisse leur apporte les soins dont ils ont besoin, mais surtout de l'amour, "pour qu'ils sentent qu'ils ont une famille et qu'il y a des gens qui les traitent comme des frères et des sœurs".

Le père José explique qu'en plus de ce service, la paroisse organise la "posada del migrante" chaque année à Noël. Dans le cadre de cette activité, les paroissiens se rendent à la frontière où deux groupes sont formés, séparés par la clôture métallique. Des deux côtés, des chants traditionnels sont chantés pour "pedir posada" (demander une "posada") et des chants de Noël, et à la fin, ils distribuent des cadeaux ou des fournitures. Une autre paroisse, située à Calexico, collecte régulièrement des fournitures pour les apporter du côté mexicain de la frontière. 

De nombreuses histoires ont touché le cœur du père José et de la communauté de Notre-Dame de Guadalupe. L'une d'entre elles est celle de trois jeunes Guatémaltèques sans papiers, arrivés avec un enfant de quatre ans. "C'était le 31 décembre", raconte le père José, "ils sont venus chercher un avenir meilleur pour leurs familles. Nous les avons accueillis dans notre maison paroissiale et avons dîné ensemble. À un moment donné, ils se sont mis à pleurer en pensant à ce qui allait se passer dans leur vie. Les larmes se sont évanouies lorsqu'elle a vu son petit garçon de quatre ans, qui était très heureux de jouer avec une poussette offerte par la communauté paroissiale. Dans son innocence, il ne savait pas qu'à son âge, il était déjà un immigré. Sa joie et sa tendresse ont contaminé ses proches et les prêtres, et la souffrance s'est dissipée. "La tendresse est l'une des choses les plus précieuses de la vie", dit le père Sosa.

Les immigrants continueront à passer par cette paroisse et de nombreuses autres paroisses frontalières d'Amérique du Nord, que faire et comment les aider ? Le père Sosa recommande : "La miséricorde est le cœur du Christ. Ceux d'entre nous qui se disent catholiques sont appelés à avoir le même cœur que le Christ et à soutenir chacun de nos frères et sœurs qui cherchent un avenir meilleur pour leurs familles, qui fuient la violence et les nombreux malheurs que nous connaissons dans nos pays.

Actualités

Le Vatican se prononce sur la bénédiction des "couples irréguliers et de même sexe".

Le 18 décembre 2023, le Vatican a publié une déclaration dans laquelle, selon les termes du préfet du Dicastère pour la doctrine de la foi, l'objectif est d'"offrir une contribution spécifique et innovante au développement de l'Église dans le monde". à la signification pastorale des bénédictionsLa "bénédiction des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe en particulier".

Giancarlos Candanedo-18 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"Fiducia supplicans".est le nom de la Déclaration pastorale publiée par le Saint-Siège le 18 décembre 2023. La Déclaration est accompagnée d'une présentation de Mgr Víctor Manuel Fernández, Préfet du Dicastère pour la Doctrine de la Foi, qui souligne que ce texte découle des fréquentes consultations reçues par le Dicastère ces dernières années sur "la possibilité de bénir les couples en situation irrégulière et les couples de même sexe".

Le texte commence par une introduction défendant une vision qui combine de manière cohérente les aspects doctrinaux et pastoraux. Le document lui-même souligne à plusieurs reprises ce caractère pastoral plutôt que doctrinal, tout en rappelant que l'Église maintient inchangée la doctrine du mariage comme "union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à l'engendrement d'enfants".

En outre, il rappelle la signification des bénédictions et, bien qu'il souligne que "lorsque, par un rite liturgique approprié, une bénédiction est invoquée sur certaines relations humaines, ce qui est béni doit pouvoir correspondre aux desseins de Dieu inscrits dans la Création", il affirme dans le point suivant que les bénédictions ne peuvent être réduites à cette signification et qu'"on ne peut leur demander les mêmes conditions morales que celles qui sont demandées pour la réception des sacrements".

Parcours historico-biblique

Dans cette perspective, nous devons garder à l'esprit que l'objectif de ce document est de présenter un bref aperçu historique et biblique des bénédictions dans notre tradition ecclésiale.

S'il est vrai, comme l'indique la présentation de la Déclaration, que "la Déclaration a pris en considération un certain nombre de questions qui ont été soumises à ce Dicastère au cours des années passées et plus récemment", il est tout aussi vrai que le document ne précise pas ces "questions" ou "Dubia".

Cependant, d'après ce qui est exprimé dans la troisième partie de la déclaration, intitulée "Bénédiction des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe", nous pouvons déduire que les "Dubia" visaient à obtenir des éclaircissements sur la possibilité ou non de bénir des personnes dans certaines circonstances particulières au regard des enseignements moraux de l'Église.

Il convient de noter que la première partie de la Déclaration, "Bénédiction dans le sacrement du mariage", rappelle qu'il faut éviter de reconnaître comme mariage ce qui ne l'est pas, comme "les rites et les prières qui peuvent créer une confusion entre ce qui est constitutif du mariage, à savoir "une union exclusive, stable et indissoluble entre un homme et une femme, naturellement ouverte à l'engendrement d'enfants"" (n. 4).

Bénédictions non rituelles

En outre, il est rappelé que "l'Église a le droit et le devoir d'éviter tout type de rite qui pourrait contredire cette conviction ou prêter à confusion" (n. 5), parce que, entre autres, la bénédiction dans le rite du mariage "n'est pas n'importe quelle bénédiction, mais le geste réservé au ministre ordonné. Dans ce cas, la bénédiction du ministre ordonné est directement liée à l'union spécifique d'un homme et d'une femme qui, par leur consentement, établissent une alliance exclusive et indissoluble" (n. 6).

Compte tenu de ce qui précède, nous pouvons nous demander quelles sont les bénédictions dont parle la Déclaration. Fiducia supplicans. À cet égard, "la possibilité de bénir des couples en situation irrégulière et des couples de même sexe ne doit pas trouver de fixation rituelle de la part des autorités ecclésiastiques, afin de ne pas causer de confusion avec la bénédiction propre au sacrement du mariage" (n. 31). "C'est pourquoi il ne faut ni promouvoir ni prévoir un rituel de bénédiction des couples en situation irrégulière, mais il ne faut pas non plus empêcher ou interdire la proximité de l'Église avec toute situation dans laquelle l'aide de Dieu est recherchée par une simple bénédiction" (n. 38).

La bénédiction n'est pas la même chose que le mariage

Il est important de rappeler que, précisément parce qu'il ne s'agit pas d'un type de bénédiction assimilable au sacrement du mariage, la Déclaration attire l'attention sur la nécessité d'"éviter toute forme de confusion ou de scandale", en indiquant que la "bénédiction ne doit jamais être célébrée en même temps que les rites civils d'union, ni en relation avec eux. Pas même avec les vêtements, les gestes ou les paroles propres au mariage. Il en va de même lorsque la bénédiction est demandée par un couple de même sexe" (n. 39).

Il indique également dans quels contextes la bénédiction correspondante peut avoir lieu, comme "la visite d'un sanctuaire, la rencontre avec un prêtre, une prière récitée en groupe ou lors d'un pèlerinage" (n. 40).

Il s'agit d'un document qui, comme l'indique également la Présentation, cherche à "offrir une contribution spécifique et innovante à la signification pastorale des bénédictions".

Le contexte actuel nous impose de nouveaux défis, dont l'un est la sensibilisation et l'éducation, en premier lieu des pasteurs (cf. n. 35) et aussi des laïcs, une éducation qui doit toujours être guidée par l'Esprit Saint, dans la fidélité à l'Évangile et au Magistère de l'Église. 

L'auteurGiancarlos Candanedo

Monde

Nouveau plébiscite au Chili : les choses se passent comme d'habitude

Après deux projets constitutionnels, le processus de modification de la Magna Carta chilienne s'est achevé sans victoire pour les deux parties.

Pablo Aguilera L.-18 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

2020 : lors d'un plébiscite, 78 % des Chiliens se prononcent en faveur d'une nouvelle Constitution.

2022 62 % des Chiliens ont rejeté le projet de nouvelle constitution politique, qui avait été rédigé par une majorité de conventionnels de gauche.

En mai 2023, 50 conseillers (50 femmes %) ont été élus, dont une majorité de candidats de droite. Dès le 7 juin, ils ont commencé à rédiger un nouveau texte, qui a été approuvé par 3/5 des conseillers.

Il a été remis au public au début du mois de novembre.

La position de l'Église

À la mi-novembre, la Conférence épiscopale chilienne a rendu son avis au public. Elle n'a pas trouvé d'objections éthiques au texte. En ce qui concerne la dignité humaine et le respect de la vie, ils apprécient le fait qu'il soit précisé que "la loi protège la vie de l'enfant à naître".

En précisant "dont", on reconnaît plus explicitement la personne humaine dès sa conception, ce qui constitue une garantie plus rigoureuse contre d'éventuels projets de loi visant à promouvoir l'avortement libre".

Ils ont également souligné que dans le domaine de l'éducation, "les familles, par l'intermédiaire des parents ou des tuteurs, sont considérées comme ayant le droit préférentiel et le devoir d'éduquer leurs enfants ou leurs pupilles, de choisir le type d'éducation et l'établissement d'enseignement".

Sur la liberté religieuse et l'objection de conscience, le texte "développe le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, qui comprend la liberté d'adopter la religion ou les croyances de son choix, de vivre selon celles-ci et de les transmettre, en introduisant, en outre, l'objection de conscience en tant que garantie constitutionnelle. (...) La proposition ajoute quelque chose de nouveau et de décisif en la matière, comme le droit des parents de transmettre des valeurs religieuses, éthiques et morales et de choisir l'éducation religieuse qu'ils décident pour leurs enfants, affirmant également que les familles ont le droit de créer des entités éducatives avec leurs propres projets éducatifs, conformément à leurs convictions religieuses ou morales (...) Nous considérons que ces normes sur la liberté religieuse sont une contribution à la validité de ce droit fondamental, désormais explicite dans la Constitution".

Tout en appréciant les points soulevés, les évêques ont précisé qu'ils ne déterminaient pas le vote des Chiliens, qu'ils soient catholiques ou non.

Nouveau plébiscite

Le 17 décembre, les Chiliens ont voté lors de ce plébiscite obligatoire. À la tombée de la nuit, le service électoral a donné les résultats : la proposition constitutionnelle a été rejetée par 55 % des électeurs et approuvée par 45 %. Ce résultat consolide l'actuelle Magna Carta, qui date de 1980, mais qui a subi plusieurs réformes (dont la principale en 2005).

À première vue, il s'agirait d'une défaite pour le centre-droit, qui n'a pas réussi à convaincre les citoyens d'approuver sa proposition. Mais c'est aussi une défaite pour la gauche, dont l'étendard de la lutte depuis 2019 était un changement de constitution, et qui n'a pas réussi à l'obtenir.

Après deux projets constitutionnels, ce processus est clos. Il n'y aura pas de nouvelle proposition de modification de la Constitution chilienne à moyen ou long terme. Le gouvernement du Président Gabriel Boric devra se concentrer sur les vrais problèmes de la population - l'économie, la lutte contre la criminalité qui a augmenté ces dernières années, l'emploi, etc - qui sont les principales préoccupations des citoyens.

L'auteurPablo Aguilera L.

Vatican

Ernesto Cofiño, le pédiatre en route vers les autels

Rapports de Rome-18 décembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Francisco a déclaré vénérable un pionnier de la médecine pédiatrique au Guatemala, Ernesto Cofiño. Né en 1899, Ernesto Cofiño a épousé en 1933 Clemencia Samayoa, avec qui il a eu cinq enfants. En 1956, Ernesto a découvert sa vocation à l'Opus Dei.

Son prestige professionnel l'a conduit à occuper la chaire de pédiatrie de la faculté de médecine de l'université de San Carlos.


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États-Unis

Les évêques américains plaident pour la paix au Moyen-Orient à la suite des attaques contre des catholiques à Gaza

L'USCCB a publié une déclaration appelant à la paix au Moyen-Orient suite à l'attaque d'une église et d'un couvent catholiques à Gaza.

Gonzalo Meza-18 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

"C'est avec beaucoup de tristesse et d'horreur que nous continuons à assister au meurtre d'innocents sur la terre où est né notre Seigneur. Après l'assassinat de deux chrétiennes dans la paroisse de la Sainte Famille à Gaza, nous demandons la cessation immédiate de toutes les hostilités, la libération des otages et l'ouverture de négociations en vue d'une résolution pacifique de ce conflit", a déclaré Mgr Timothy P. Broglio, archevêque des services militaires américains et président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis (USCCB).USCCB(voir également le rapport de la Commission européenne).

Selon un communiqué de presse du bureau de la Patriarcat latin de Jérusalem -Le 16 décembre à midi, un tireur d'élite des FDI est entré dans la paroisse de la Sainte Famille (un lieu de refuge pour les familles chrétiennes) et a tiré sur Nahida Khalil Anton et sa fille Samar Kamal Anton, les tuant. Sept autres personnes ont également été blessées par balles.

Le communiqué ajoute que ce même matin, un char des FDI a tiré une roquette sur le couvent des Missionnaires de la Charité, où vivaient 54 personnes handicapées. L'impact a laissé derrière lui d'innombrables dégâts, dont la destruction du générateur d'électricité, du réservoir d'eau et un incendie massif qui a laissé la maison en ruines.

S'unir pour la paix avec le Pape

"Cette violence ne doit pas continuer", a déclaré Mgr Timothy Broglio, ajoutant que les évêques américains joignent leurs voix à celle du Saint-Père "pour rappeler à toutes les parties à ce conflit que la guerre n'est jamais la réponse, mais toujours une défaite. Nous demandons la paix, s'il vous plaît, la paix", s'est exclamé le prélat.

Lors de l'Angélus du 17 décembre au Palais apostolique du Vatican, le Souverain Pontife a réitéré sa consternation face à l'attaque de la paroisse de Gaza et à la mort des deux femmes : "Des civils sans défense subissent des bombardements et des tirs. Et cela s'est produit même à l'intérieur de la paroisse de la Sainte Famille, où il n'y a pas de terroristes, mais des familles, des enfants, des malades, des handicapés et des religieuses. La maison des sœurs de Mère Teresa a été endommagée, leur générateur a été détruit. Quelqu'un dit : "C'est du terrorisme, c'est la guerre". Oui, c'est la guerre, c'est le terrorisme. C'est pourquoi l'Écriture dit que "Dieu met fin aux guerres... il brise les arcs et brise les lances". Prions le Seigneur pour la paix", a conclu le Saint-Père.

Les Forces de défense israéliennes ont démenti auprès de deux agences de presse, l'AFP et Fox News, être responsables des attaques contre la paroisse et de la mort des deux femmes : "Les forces israéliennes n'attaquent pas les civils, quelle que soit leur religion", ont-elles souligné.

Écologie intégrale

Mercedes Vallenilla : "En tant que chrétiens, nous devons comprendre nos crises à partir de la foi.

L'organisation Mindove intègre les valeurs de la foi chrétienne aux soins psychologiques. Elle s'adresse aux catholiques, mais est également ouverte à tous ceux qui en font la demande, "parce que l'Église est comme ça, elle a les bras ouverts pour accueillir tous ceux qui ont besoin d'aide", explique sa fondatrice, le Dr Mercedes Vallenilla.

Loreto Rios-18 décembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Le projet Tourterelle a été fondée par le Dr Mercedes Vallenilla. Il s'agit d'une organisation formée par des psychologues catholiques visant à intégrer les soins psychologiques à la foi chrétienne. Dans cette interview, sa fondatrice, Mercedes Vallenilla, nous parle des caractéristiques du projet et des défis qu'elle a rencontrés dans le cadre de ses activités. santé mentale.

Quels sont, selon vous, les principaux défis à relever en matière de santé mentale dans le contexte actuel ?

Les soins de santé mentale posent actuellement un certain nombre de problèmes au niveau mondial, mais ces problèmes sont amplifiés dans le contexte où Mindove accomplit sa mission, c'est-à-dire dans le contexte ecclésial.

Le premier défi découle du divorce historique entre la science et la foi, une croyance profondément enracinée chez les chrétiens, selon laquelle la science de la psychologie peut nuire à la foi en remettant en question le système de croyances chrétiennes. Cette croyance est fondée sur l'histoire même de la connaissance scientifique, puisqu'au début du 20e siècle, Sigmund Freud, le fondateur de la psychanalyse, affirmait que les névroses étaient causées par la religion. La religion dominante à l'époque était la religion catholique. Cette affirmation, associée à d'autres éléments historiques, représentait une menace pour le catholicisme, une menace héritée de génération en génération.

L'évolution du travail scientifique lui-même a démontré, à travers la perspective de la psychologie de la religion, l'avantage d'intégrer le facteur R/S, c'est-à-dire le système de croyances du patient, dans la thérapie. Je tiens à préciser que cette perspective ne cherche pas à valider des vérités de foi, ni à remettre en cause l'existence ou la non-existence de Dieu, ni à dire quelle religion est vraie. Elle invite simplement les professionnels de la santé mentale à se former, soit en incluant le facteur R/S en général dans la thérapie, soit en s'appuyant sur la connaissance des religions polythéistes ou monothéistes, ainsi que de certaines spiritualités, soit en se spécialisant dans une seule religion. Dans notre cas, il s'agit de la religion catholique.

Cela dit, en Amérique latine, la connaissance de ces progrès scientifiques est très insuffisante. Pour cette raison, non seulement ces avancées n'ont pas pénétré l'académie, mais ces connaissances ont encore moins atteint le "catholique ordinaire".

Par conséquent, le plus grand défi est cet obstacle historique, par lequel le patient croyant pense qu'il n'y a pas de psychologues catholiques capables d'intégrer professionnellement son système de croyances dans un processus thérapeutique basé sur la science, mais aussi sur le corpus de croyances chrétiennes ; parce qu'il a historiquement cru que cela ne pouvait pas vraiment se faire de manière harmonieuse et intégrée. En outre, lorsqu'il a essayé d'aller voir un psychologue, l'offre qui existe est essentiellement constituée de psychologues laïques, ce qui réaffirme cette croyance historique.

Quelles difficultés rencontrez-vous pour aborder cette question au sein de l'Église ?

La pastorale de l'Église, avec les bonnes intentions et le désir d'apporter une solution à la demande de guérison des "blessures émotionnelles" de ses croyants, a conduit des acteurs non qualifiés à assumer le rôle de thérapeutes sans l'être réellement.

Il est bien connu que lorsque nous avons un problème, en tant que chrétiens, le premier endroit vers lequel nous nous tournons pour obtenir de l'aide est notre communauté. En effet, en tant que chrétiens, nous ne pouvons ignorer le fait que nous avons besoin de nous comprendre nous-mêmes, et en particulier nos crises psycho-émotionnelles, à partir de la science, mais aussi de la foi. Nous devons comprendre la volonté de Dieu dans ce fait de douleur et éclairer l'humain par le divin.

S'il est vrai que l'Église n'est pas directement responsable des blessures émotionnelles de ses paroissiens, elle a la responsabilité d'accompagner les catholiques d'aujourd'hui dans leurs problèmes émotionnels, avec leurs vrais problèmes. Sinon, il ne ressentira qu'un discours théologique très éloigné de sa propre réalité de douleur, et c'est là que nous perdons la capacité d'accueillir le chrétien dans sa douleur et sa souffrance, de lui donner une réponse efficace sans changer le message théologique d'il y a deux mille ans, mais en répondant à sa réalité humaine d'aujourd'hui.

Le défi est donc que le patient, ne croyant pas que la science et la foi peuvent être unifiées et qu'il peut recevoir une thérapie intégrale par un professionnel qui a étudié 4 ou 5 ans dans une université et qui s'est également spécialisé, essaie de résoudre son problème émotionnel en parlant à un prêtre, à un catéchiste ou à son compagnon spirituel, et là les compétences se chevauchent, ce qui crée une confusion encore plus grande dans le problème.

La première est la spiritualisation : se concentrer sur le spirituel en négligeant le psychologique et le physique ; la seconde est le fidéisme, c'est-à-dire la tendance à négliger la raison et la volonté humaine pour n'accorder de l'importance qu'à la foi. En fin de compte, les problèmes de santé mentale ne sont généralement pas un problème de foi, mais l'utilisation de la foi seule pour les traiter aggrave la crise.

Lors d'une audience tenue cette année, le Saint-Père François a conseillé aux prêtres de ne pas assumer le rôle de professionnels de la santé mentale tels que les psychiatres ou les psychologues, soulignant qu'ils n'étaient pas appelés à "jouer au psychiatre ou au psychanalyste".

Lorsque tous les membres de l'Église reconnaîtront les limites de leurs compétences, nous trouverons une solution de fond au problème de la santé mentale dans le contexte ecclésial.

Quel est l'objet du projet ? Tourterelle?

Mindove est une organisation créée par des catholiques qui cherche à fournir une réponse intégrale aux catholiques du monde en offrant une thérapie catholique virtuelle. Nous voulons accompagner les catholiques d'aujourd'hui à travers une réponse professionnelle complète afin qu'ils puissent vivre leur état de vie, leur vocation et être ce qu'ils sont appelés à être. Mais nous sommes aussi professionnellement et éthiquement prêts à offrir une thérapie à toute personne qui demande de l'aide, même si elle n'est pas chrétienne, parce que c'est ainsi que l'Église est, elle a les bras ouverts pour accueillir toute personne qui a besoin d'aide.

Comment est née l'idée de créer cette initiative ?

L'idée m'est venue en priant sur la plage. Je vis à Cancun et je priais pour mes patients en regardant la mer. À l'époque, je m'occupais de prêtres, de religieux, de laïcs consacrés et j'étais conseillère pour des congrégations et des instituts religieux. C'était un travail très délicat et attentionné.

L'une d'entre elles était de créer une organisation pour développer l'énorme demande que mon cabinet de Psychologie Catholique Intégrale recevait déjà, et l'autre était de créer une école de psychologues catholiques avec le modèle d'accompagnement psychospirituel que j'utilisais en thérapie.

Plusieurs années ont passé et j'ai observé l'effet de la psychospiritualité sur mes patients. La demande a alors augmenté de façon disproportionnée, à tel point que j'ai dû commencer à avoir une assistante et d'autres téléphones portables pour faire face à toutes les demandes, sans pouvoir y répondre.

Ce sont les premières étapes de la création de Mindove, il y a 5 ans, qui ont été suivies de beaucoup d'autres.

Nouveautés Tourterelle au domaine de la santé mentale ?

Notre principale différence et valeur par rapport aux autres plateformes de santé mentale est que, tout d'abord, nous avons une approche innovante en intégrant tous les éléments que la science nous donne de la psychologie de la religion avec la richesse de la spiritualité chrétienne.

Deuxièmement, nous n'utilisons pas de plateformes d'appel vidéo telles que Zoom, Skype ou Meet. Nous sommes une organisation qui propose une approche intégrative et qui construit depuis plus de quatre ans une plateforme intégrant divers processus qui facilitent l'expérience de l'utilisateur, ainsi que les éléments caractéristiques de notre spiritualité chrétienne, tels que la phrase du jour basée sur la Bible, des outils innovants pour la gestion des rendez-vous, parmi beaucoup d'autres choses.

Par exemple, le patient et le psychologue reçoivent tous deux un rendez-vous dans leur fuseau horaire, ce qui évite toute confusion, caractéristique de la virtualité.

Autre exemple, nos salles d'appel vidéo sont certifiées conformes à la norme HIPAA pour garantir la confidentialité.

Quelles sont les caractéristiques de la nouvelle application et comment facilite-t-elle les soins aux patients ?

L'application présente, entre autres, les caractéristiques suivantes :

  • Il filtre intelligemment les psychologues en fonction du type de pathologie que le patient a indiqué en précisant ses symptômes au préalable, ce qui fait que les options qu'il propose au patient sont les plus appropriées pour traiter le cas.
  • Le psychologue a la possibilité d'envoyer au patient un questionnaire d'autodiagnostic basé sur l'American Psychological Association (APA) avant le premier rendez-vous. Si le patient souhaite y répondre, le psychologue dispose d'informations diagnostiques préalables et arrive au premier rendez-vous plus informé sur le cas.
  • Affiche les heures et les dates de disponibilité des psychologues en fonction du fuseau horaire du patient et de celui du psychologue, afin d'éviter toute confusion en cas de changement d'horaire.
  • Il dispose de salles de vidéoconférence certifiées HIPPA, une certification internationale en matière de santé mentale qui atteste de la fiabilité des salles et de la protection des données.
  • Il dispose d'un chat interne, également protégé pendant l'appel, pour la communication entre le patient et le psychologue.
  • Il dispose d'un système d'encaissement automatisé avec des certificats de cybersécurité permettant de payer de n'importe où dans le monde par carte de crédit ou de débit. Les patients reçoivent leurs reçus automatiquement.
  • La plateforme vous permet de vous connecter à partir de votre téléphone portable ou de votre ordinateur, dans le confort de votre domicile ou de l'endroit où le patient choisit d'avoir son rendez-vous.
  • Au lieu d'un mot de passe, l'accès se fait au moyen d'un code, ce qui constitue le niveau de sécurité le plus élevé, puisqu'il empêche le craquage du mot de passe. Dans le domaine de la santé mentale, la protection des données est beaucoup plus importante.
  • En outre, le profil de chaque psychologue décrit non seulement sa formation et son expérience professionnelle, mais comporte également une vidéo dans laquelle le psychologue explique pourquoi il est psychologue, pourquoi il est catholique, pourquoi il est sur Mindove et quel est son saint patron, ainsi qu'une citation préférée d'un saint. Cela facilite la mise en relation et l'identification du bon psychologue.
  • Notre plateforme propose aux patients des psychologues à différents tarifs, car nous avons décidé de promouvoir la méritocratie, que nous avons classés en Dover, Super Dover et Ultra Dover sur la base de leurs études et de leur expérience, ce qui donne la possibilité d'accéder à un psychologue en fonction des possibilités économiques du patient sans affecter la qualité du service.
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Vatican

Le pape réfléchit sur Jean-Baptiste, lampe du Christ

Le jour de son anniversaire, le pape François a parlé, dans sa méditation de l'Angélus, de saint Jean-Baptiste, "lampe de la lumière du Christ".

Paloma López Campos-17 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le pape François n'a pas seulement célébré son anniversaire ce dimanche, il a également prié le Angelus et a prononcé une méditation sur l'Évangile du jour. À cette occasion, le Souverain Pontife a centré ses propos sur la figure de saint Jean-Baptiste, "un homme extraordinaire".

Le Saint-Père a souligné la raison pour laquelle tant de gens venaient voir John. C'était un homme qui attirait par sa façon d'être "cohérente et sincère". C'est pourquoi son témoignage a attiré l'attention par "la franchise de son langage, l'honnêteté de son comportement et l'austérité de sa vie".

François a expliqué pourquoi des personnes comme John sont importantes dans nos vies. Les "figures lumineuses" sont des personnes qui "nous inspirent à nous élever au-dessus de la médiocrité et à être à notre tour des modèles de bonne vie pour les autres".

Mais saint Jean-Baptiste n'est pas le seul personnage de ce genre dans l'histoire. "Le Seigneur envoie de tels hommes et femmes à chaque époque", et il nous appartient d'apprendre à les reconnaître. C'est pourquoi le Pape a invité chacun à se demander si nous apprenons du témoignage de ces personnes, si nous nous remettons en question.

Mais d'où vient la lumière de saint Jean et de ceux qui lui ressemblent ? Le pape a répondu en suivant les paroles du Baptiste lui-même. La lumière, c'est Jésus, l'Agneau de Dieu, "Dieu qui sauve", comme le dit son nom. Lui seul rachète, libère, guérit et éclaire". En bref, Jean "est une lampe, tandis que la lumière est le Christ".

Lampes du Christ

Grâce à la lumière que transmet saint Jean, grâce à son témoignage, nous apprenons deux choses que François a soulignées. "Premièrement, nous ne pouvons pas nous sauver nous-mêmes. Nous avons besoin de Dieu pour nous donner la vie. "Deuxièmement, que chacun de nous, par son service, sa cohérence, son humilité, son témoignage de vie - toujours avec la grâce de Dieu - peut être une lampe qui brille et aide les autres à trouver le chemin de la rencontre avec Jésus".

Le pape a terminé sa méditation en invitant chacun à réfléchir à deux questions :

  • "Comment puis-je, dans les milieux où je vis, non pas un jour lointain, mais déjà, maintenant, en ce Noël, être un témoin de lumière, un témoin du Christ ?"
  • "Comment puis-je, dans les nombreuses rencontres, dans les conversations, dans les célébrations des jours à venir, témoigner de la 'vraie lumière', c'est-à-dire du Seigneur Jésus, qui brille dans ma vie, afin que d'autres puissent aussi le connaître et se réjouir en lui ?"

Et, comme à son habitude, le pape François s'est tourné vers l'intercession de Marie, "miroir de la sainteté", pour aider les catholiques à "être des hommes et des femmes qui reflètent Jésus, la lumière qui vient dans le monde".

Après l'Angélus, le Saint-Père a célébré la béatification du "Cardinal Eduardo Pironio, pasteur humble et zélé, témoin de l'espérance, défenseur des pauvres". Il s'est également souvenu "des milliers de migrants qui tentent de traverser la jungle du Darien entre la Colombie et le Panama". Et à tous ceux "qui souffrent à cause de la guerre, en Ukraine, en Palestine et en Israël et dans d'autres zones de conflit".

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Vatican

Le pape François célèbre son 87e anniversaire avec un nouveau livre et un regard sur l'avenir de l'Église

Le pape François a 87 ans. Il a passé les dix dernières années à la tête de l'Église catholique avec pour thèmes principaux les inégalités sociales, la crise climatique, la guerre, les armes nucléaires et la discrimination raciale.

Antonino Piccione-17 décembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Il fête aujourd'hui son 87e anniversaire. Le premier pape originaire d'Amérique, le jésuite argentin Jorge Mario Bergoglio, ancien archevêque de Buenos Aires. C'est l'occasion de lui adresser tous nos vœux, de continuer à prier pour lui, pour sa santé et pour sa mission de guide de l'Église, et de formuler des souhaits sincères et chaleureux pour une poursuite fructueuse de son magistère.

La pire chose qui puisse arriver dans l'Église, a-t-il expliqué, "c'est ce que de Lubac appelle la mondanité spirituelle", c'est-à-dire "se mettre au centre". Et lorsqu'il évoque la justice sociale, il nous invite à revenir au catéchisme, aux dix commandements et aux béatitudes.

La vie du pape François

Il est né dans la capitale argentine le 17 décembre 1936, fils d'émigrants piémontais : son père Mario était comptable, employé dans les chemins de fer, tandis que sa mère, Regina Sívori, s'occupait de la maison et de l'éducation de ses cinq enfants.

Après avoir obtenu son diplôme de technicien chimiste, il choisit la voie de la prêtrise et entre au séminaire diocésain. Le 11 mars 1958, il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus. Il a terminé ses études humanistes au Chili et, en 1963, de retour en Argentine, il a obtenu un diplôme de philosophie au Colegio San José de San Miguel.

Entre 1964 et 1965, il enseigne la littérature et la psychologie au Colegio de la Inmaculada à Santa Fe et, en 1966, il enseigne les mêmes matières au Colegio del Salvador à Buenos Aires. De 1967 à 1970, il étudie la théologie et obtient son diplôme au Colegio San José.

Le 13 décembre 1969, il a été ordonné prêtre par l'archevêque Ramón José Castellano. Il poursuit sa préparation entre 1970 et 1971 en Espagne et fait sa profession perpétuelle chez les Jésuites le 22 avril 1973. De retour en Argentine, il est maître des novices à la Villa Barilari de San Miguel, professeur à la faculté de théologie, consulteur de la province de la Compagnie de Jésus et recteur du collège. 

Le 31 juillet 1973, il est nommé provincial jésuite d'Argentine. Six ans plus tard, il reprend son travail au niveau universitaire et, entre 1980 et 1986, il est à nouveau recteur du Colegio San José, ainsi que curé de San Miguel.

En mars 1986, il se rend en Allemagne pour terminer sa thèse de doctorat ; ses supérieurs l'envoient ensuite au Colegio del Salvador à Buenos Aires, puis à l'église jésuite de Cordoba en tant que directeur spirituel et confesseur.

Nomination d'un évêque

C'est le cardinal Quarracino qui l'a voulu comme proche collaborateur à Buenos Aires. Ainsi, le 20 mai 1992, Jean-Paul II l'a nommé évêque titulaire d'Auca et évêque auxiliaire de Buenos Aires. Le 27 juin, il est ordonné évêque dans la cathédrale par le cardinal lui-même.

Il a choisi comme devise Miserando atque eligendo et dans les armoiries, il a inséré le christogramme ihs, symbole de la Compagnie de Jésus.

Il est immédiatement nommé vicaire épiscopal de la région de Flores et devient vicaire général le 21 décembre 1993. Le 3 juin 1997, il a été promu archevêque coadjuteur de Buenos Aires, ce qui n'est pas surprenant.

À peine neuf mois plus tard, à la mort du cardinal Quarracino, il lui a succédé, le 28 février 1998, en tant qu'archevêque, primat d'Argentine, ordinaire pour les fidèles de rite oriental résidant dans le pays et grand chancelier de l'université catholique.

Lors du Consistoire du 21 février 2001, Jean-Paul II l'a créé cardinal, avec le titre de Saint Robert Bellarmine. En octobre 2001, il est nommé rapporteur général adjoint à la 10e assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, consacrée au ministère épiscopal. Pendant ce temps, en Amérique latine, sa figure devient de plus en plus populaire.

En 2002, il refuse d'être nommé président de la Conférence épiscopale argentine, mais trois ans plus tard, il est élu et reconduit pour un nouveau mandat de trois ans en 2008. Entre-temps, en avril 2005, il a participé au conclave qui a élu Benoît XVI.

En tant qu'archevêque de Buenos Aires - trois millions d'habitants - il a pensé à un projet missionnaire centré sur la communion et l'évangélisation.

Elle a quatre objectifs principaux : des communautés ouvertes et fraternelles ; le protagonisme d'un laïcat conscient ; l'évangélisation de tous les habitants de la ville ; l'attention aux pauvres et aux malades. Elle invite les prêtres et les laïcs à travailler ensemble.

"La vie. Mon histoire dans l'histoire"

Élu Souverain Pontife le 13 mars 2013. 10 ans et plus sur le Trône de Pierre : d'innombrables publications sur le sujet, imprégnées de pages de chronique et d'histoire.  

Votre nouveau livre La vie. Mon histoire dans l'histoireLe premier récit de sa vie à travers les événements qui ont marqué l'humanité, depuis le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale en 1939, alors qu'il avait presque trois ans, jusqu'à aujourd'hui.

Mémoires d'un pasteur qui raconte, de son point de vue, les années de l'extermination des Juifs par les nazis, les bombardements atomiques d'Hiroshima et de Nagasaki, la grande récession économique de 2008, l'effondrement des tours jumelles, la pandémie, la démission de Benoît XVI et le conclave qui l'a élu pape François.

Des événements qui se croisent dans la vie du "pape de la rue", qui rouvre exceptionnellement le coffre de ses souvenirs pour raconter, avec la franchise qui le caractérise, ces moments qui ont changé le monde.

En se concentrant sur les questions les plus brûlantes du moment : les inégalités sociales, la crise climatique, la guerre, les armes nucléaires, la discrimination raciale.

La voix du pape alterne avec celle d'un narrateur, Fabio Marchese Ragona, vaticaniste au sein du groupe de télévision Mediaset, qui décrit dans chaque épisode le contexte historique dans lequel le pape a vécu.

Dans ce livre, nous racontons une histoire, l'histoire de ma vie, à travers les événements les plus importants et les plus dramatiques que l'humanité a vécus au cours des quatre-vingts dernières années", a déclaré le pape François.

Ce volume est publié pour que les jeunes générations puissent surtout écouter la voix d'un vieil homme et réfléchir à ce que notre planète a vécu, afin de ne pas répéter les erreurs du passé. Pensez, par exemple, aux guerres qui ont ravagé et continuent de ravager le monde ; pensez aux génocides, aux persécutions, à la haine entre frères et sœurs de différentes religions ! 

Que de douleurs ! A un certain âge, il est important, même pour nous-mêmes, de rouvrir le livre de la mémoire et de se souvenir : apprendre en regardant en arrière, redécouvrir les choses qui ne sont pas bonnes, les choses toxiques que nous avons vécues avec les péchés que nous avons commis, mais aussi revivre tout le bien que Dieu nous a envoyé. C'est un exercice de discernement que nous devrions tous faire, avant qu'il ne soit trop tard !

Joyeux anniversaire au pape François !

L'auteurAntonino Piccione

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Ressources

La grandeur de Marie, Nouvelle Eve : Préface de l'Avent IV

La quatrième et dernière Préface de l'Avent est consacrée au temps qui précède immédiatement la solennité de Noël, c'est-à-dire aux jours qui vont du 17 au 24 décembre. Le texte nous introduit dans le mystère que nous célébrons : celui de la Vierge Marie, la nouvelle Ève, qui, par son fiat, a ouvert la voie à l'Incarnation du Verbe. Le Christ est aux portes.

Giovanni Zaccaria-17 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le texte de cette Préface IV de l'Avent est un remaniement d'une ancienne préface ambrosienne, qui a été révisée dans sa forme actuelle.

"Il est juste de te rendre grâce, Seigneur, Père saint, Dieu tout-puissant et éternel. Nous te louons, nous te bénissons et nous te glorifions pour le mystère de la Vierge Marie. En effet, si la ruine nous est venue de l'antique adversaire, dans le sein virginal de la fille de Sion a germé celui qui nous nourrit du pain des anges, et le salut et la paix ont jailli pour tout le genre humain. La grâce qu'Eve nous a enlevée nous a été rendue en Marie. En elle, la mère de tous les hommes, la maternité rachetée du péché et de la mort, s'ouvre au don de la vie nouvelle. Ainsi, là où le péché avait grandi, ta miséricorde a débordé dans le Christ notre Sauveur. C'est pourquoi, dans l'attente de la venue du Christ, unis aux anges et aux saints, nous chantons l'hymne de ta gloire : Saint, Saint, Saint...".

Comme dans la Préface de l'Avent III, la raison de la gratitude envers Dieu est déjà exprimée dans le protocole : "Nous te louons, te bénissons et te glorifions pour le mystère de la Vierge Mère", expression unique dans le corpus des Préfaces, qui nous introduit au mystère que nous célébrons : celui de la Vierge Marie qui, par son fiat, a ouvert la voie à l'Incarnation du Verbe ; c'est pourquoi elle est louée comme Vierge Mère et ce titre nous ouvre déjà à la contemplation de la grandeur de Marie, grandeur qui s'exprime tout au long de la Préface à travers une série de parallèles antithétiques d'une rare beauté.

La première des trois sections qui constituent le corps de la Préface est tissée d'images bibliques qui renvoient au pouvoir typologique de la Vierge Marie. La ruine provoquée par l'ancien adversaire (cf. Génération 314-15) n'était pas le dernier mot sur le destin de l'homme, car du sein virginal de la fille de Sion (Is 62,11 ; Za 2,14 et 9,9) est né celui qui nous nourrit du pain des anges (Sg 16,20 ; Jn 6,38).

Cette dernière expression est particulièrement belle et importante, car elle relie le thème du pain eucharistique au mystère de l'Incarnation : le sein virginal, réalité très charnelle, devient le sein d'une réalité céleste.

La chute, entièrement réparée grâce au "oui" de Marie.

La deuxième section s'ouvre sur le parallélisme antithétique Eve/Marie, qui donne également son titre à ce texte eucharistique. La chute de nos géniteurs, déjà évoquée dans la section précédente dans l'image de la victoire du diable, est totalement réparée grâce au oui de Marie, qui nous rétablit dans notre condition primordiale. La maternité d'Ève prend une nouvelle dimension dans la maternité de Marie : en effet, la transformation opérée par l'Incarnation nous fait passer de la condamnation à la mort à la destinée à l'immortalité.

Le parallélisme typique de Marie, la nouvelle Ève, se termine par la figure du Christ, qui apparaît avec force dans la troisième section : dans le Christ Sauveur, la miséricorde de Dieu déborde précisément là où elle est le plus nécessaire, c'est-à-dire là où le péché semble tout vaincre.

C'est l'expérience de la vie sage de l'Église qui indique précisément dans la faiblesse humaine le lieu de la manifestation de la puissance de Dieu (cf. 2 Co 12, 7-10) et dans le péché le lieu de l'émergence de la grandeur de Dieu.

Chaque section du corps de la Préface se termine par une insistance sur les dons messianiques (salut et paix, don de la vie nouvelle, miséricorde), qui indiquent que le Christ est à la porte, en ce temps qui précède Noël.

L'auteurGiovanni Zaccaria

Université pontificale de la Sainte-Croix (Rome)

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Vatican

Le cardinal Becciu condamné à 5,5 ans de prison pour détournement de fonds

Le Tribunal de l'État du Vatican a rendu cet après-midi sa sentence dans l'affaire dite Becciu, à l'encontre de 10 accusés et de plusieurs sociétés. Le cardinal Angelo Becciu, qui a remplacé le secrétaire d'État à l'époque de l'investissement immobilier à Londres, a été condamné à cinq ans et demi de prison, à la déchéance de nationalité et au paiement solidaire de 200 millions de dollars au Vatican, avec d'autres accusés.

Francisco Otamendi-16 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Il a fallu 86 audiences et des centaines d'heures de séances pour que le tribunal rende sa sentence sur les faits qui, selon le communiqué du Vatican, concernent dix accusés, parmi lesquels l'ancien Monseigneur Becciu et plusieurs sociétés impliquées dans un investissement immobilier à haut risque à Londres.
Le Tribunal du Vatican, présidé par le magistrat Giuseppe Pignatone, entouré des juges Venerando Marano et Carlo Bonzano, a considéré l'existence d'un "crime de malversation (article 168 du Code pénal) en rapport avec l'utilisation illicite dans l'administration des biens ecclésiastiques" d'une somme de 200 millions de dollars, équivalant à environ un tiers des disponibilités de l'époque de la Secrétairerie d'État. Soit environ 183,8 millions d'euros.

Cette somme, selon le communiqué du Vatican, "a été versée entre 2013 et 2014, sur ordre de Mgr Giovanni Angelo Becciu, alors substitut, pour la souscription d'actions dans Athena Capital Commodities, un hedge fund, référençable au Dr Raffaele Mincione, aux caractéristiques hautement spéculatives et qui comportait un risque élevé en capital pour l'investisseur sans possibilité de contrôle de la gestion".

Comme l'a expliqué M. Omnes, le procès portait en fait sur trois affaires contre le cardinal Becciu, "très différentes les unes des autres et toutes liées à la question de la gestion des fonds de la Secrétairerie d'État".
La première est la plus importante et concerne, comme on l'a vu, l'investissement du Secrétariat d'Etat dans les actions d'un petit palais de luxe à Londres pour quelque 200 millions de dollars. L'investissement a été confié d'abord à l'agent Raffaele Mincione, puis à l'agent Gianluigi Torzi, a expliqué Andrea Gagliarducci.

Selon la sentence, ils ont été déclarés "coupables du crime de détournement de fonds, Monseigneur Becciu et Raffaele Mincione, qui avaient été en contact direct avec le Secrétariat d'État pour obtenir le paiement de l'argent même sans que les conditions aient été remplies, ainsi que, en collusion avec eux, Fabrizio Tirabassi, employé du Bureau de l'administration, et E.C.".

Les condamnations

Compte tenu des infractions reprochées à chacun des accusés, les sentences de la Cour sont les suivantes :

"BRUHLART René et DI RUZZA Tommaso à une amende de mille sept cent cinquante euros ;

C.E. à sept ans d'emprisonnement et à une amende de dix mille euros, assortie d'une interdiction à vie d'exercer une fonction publique ;

Raffaele à cinq ans et six mois d'emprisonnement et à une amende de 8 000 euros, assortie d'une interdiction à vie d'exercer une fonction publique ;

BECCIU Giovanni Angelo à cinq ans et six mois d'emprisonnement, à une amende de 8 000 euros et à l'interdiction à vie d'exercer une fonction publique ;

TIRABASSI Fabrizio à sept ans et six mois d'emprisonnement, à une amende de dix mille euros et à l'interdiction à vie d'exercer une fonction publique ;

SQUILLACE Nicola, après l'octroi d'une circonstance atténuante générale, à une peine d'emprisonnement avec sursis d'un an et dix mois ;

TORZI Gianluigi à six ans d'emprisonnement et à une amende de 6 000 euros, à l'interdiction à vie d'exercer une fonction publique et à une surveillance spéciale pendant un an ;

MAROGNA Cecilia à une peine d'emprisonnement de trois ans et neuf mois, assortie d'une interdiction temporaire d'exercer une fonction publique pendant la même période ; et d'exercer une fonction publique pendant la même période ;

LOGSIC HUMANITARNE DEJAVNOSTI D.O.O. à une amende de 40 000 euros et à une interdiction de contracter avec les autorités publiques pendant deux ans ;

En outre, la Cour a ordonné la confiscation par équivalence des sommes constituant le corps du délit des infractions litigieuses pour un montant total de plus de 166.000.000 euros.

Enfin, les prévenus ont été condamnés, solidairement, à verser des dommages et intérêts au profit des parties civiles, dommages et intérêts liquidés pour un montant total de plus de 200.000.000,00 euros".

Obligation de compensation

En ce qui concerne deux autres affaires en cours d'instruction, le cardinal Becciu et Marogna Cecilia "ont été reconnus coupables, conjointement et solidairement, du délit prévu à l'article 416-ter du code pénal en ce qui concerne le versement, par le secrétariat d'État, de sommes d'un montant total de plus de 570.570.000 en faveur de Marogna, par l'intermédiaire d'une société qui lui est liée, au motif, qui ne correspond pas à la vérité, que l'argent devait être utilisé pour faciliter la libération d'une religieuse, victime d'un enlèvement en Afrique".

Le cardinal Becciu a également été reconnu "coupable de détournement de fonds (article 168 du code pénal) pour avoir versé, à deux reprises, sur un compte au nom de

Caritas-Diocèse d'Ozieri, le versement de la somme totale de 125 000 euros destinée en réalité à la coopérative SPES, dont son frère Becciu Antonino était le président".

Ressources

Les avocats du cardinal ont déclaré dans un communiqué : "Nous respectons la sentence, nous lirons les motifs, mais nous restons certains que tôt ou tard l'absurdité de l'accusation portée contre le cardinal sera reconnue, et donc la vérité : Son Éminence est innocente".

L'auteurFrancisco Otamendi

Culture

Les origines de la crèche

Chaque année à Noël, la création d'une crèche est une tradition chère au cœur de nombreuses familles catholiques.

Jennifer Elizabeth Terranova-16 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

C'était dans la ville de Greccio, en Italie, réputée pour être le lieu de naissance de la première crèche de l'histoire. Cette tradition, qui s'est répandue dans le monde entier, est aimée et chérie, et c'est la tradition la plus connue de Noël.

La tradition veut qu'une famille grecque ait fondé la ville de Greccio et s'y soit installée, d'où l'origine du nom Greccio-Grec en italien. La ville médiévale date des Xe et XIe siècles et est située dans les Apennins italiens. C'est une ville pittoresque perchée au sommet d'une des collines qui surplombent la Vallée sacrée.

En 1223, Saint François d'Assise, jeune ermite, vient de rentrer chez lui après une longue période d'absence. Terre Sainte et s'est promené dans Greccio, frappé par sa beauté qui lui rappelait la ville sainte de Bethléem. Dans une interview, le père Domenico, frère mineur, raconte : "François avait un rêve : revivre de ses propres yeux ce que le nouveau-né Jésus avait souffert pour l'humanité, et ce rêve s'est réalisé la veille de Noël 1223". Il sollicite l'aide de son ami Giovanni de Greccio, le Velita, propriétaire des grottes. Il a besoin d'une pierre, toujours présente, de foin, d'un bœuf, d'un âne et d'un autel.

Saint François, alors diacre, célébra la messe de la nuit de Noël et de nombreuses personnes se rassemblèrent pour voir la première crèche. Pendant la célébration, Giovanni Velita et d'autres ont eu une vision : ils ont vu un bébé se réveiller d'un long sommeil sur la pierre. Le père Domenico raconte que le bébé a souri à François, qui l'a pris dans ses bras et l'a adoré.

"Celle de Greccio était une crèche plutôt atypique, un peu différente de ce que l'on trouve aujourd'hui dans les familles italiennes et dans le monde entier ; c'est la seule qui ne comporte pas la Vierge Marie et Joseph...", a déclaré l'ancien maire de Greccio, Antonio Rosati.

Tradition universelle

Chaque année, les habitants revivent ces moments historiques avec fierté car "ils font partie de notre histoire, de notre cœur et aussi de notre patrimoine iconographique, qui est universel... La Nativité est quelque chose qui nous unit et non pas qui nous divise, et donc Greccio aussi unit et ne divise pas", a déclaré le maire Rosati lors d'une interview.

Chaque année à Noël, la création d'une crèche est une tradition chère au cœur de nombreuses familles catholiques ; c'est une tradition chérie qui se transmet, et des souvenirs se créent lorsque les parents, les enfants et les proches achètent de nouvelles figurines et décident où les placer. L'ancien maire adjoint de Greccio, Federico Giovanelli, a déclaré : "Tout cela est très émouvant" et a rappelé : "Si nous créons tous notre crèche aujourd'hui, c'est parce que François a créé la première crèche ici cette nuit-là".

Lorsque saint François a prêché et lu l'Évangile la nuit de Noël, un témoin oculaire a rapporté : "Un miracle s'est produit cette nuit-là. Par la suite, d'autres miracles ont été cités au cours de cette période. On raconte que ceux qui touchaient la paille de la crèche où apparaissait l'Enfant Jésus étaient guéris, de même que les femmes qui travaillaient dur et les animaux malades.

Le pape François et la crèche

Le pape François a choisi son nom en l'honneur du saint qui a créé la première crèche il y a tant d'années. Il s'est rendu à deux reprises au sanctuaire de l'ermitage de Greccio en 2017 et en 2019, où il a signé une lettre apostolique intitulée "Le sanctuaire de Greccio".Admirabile Signum". Il y écrit :

"Pourquoi la crèche de Noël suscite-t-elle tant d'admiration et nous émeut-elle si profondément ? Tout d'abord, parce qu'elle témoigne de l'amour tendre de Dieu : le Créateur de l'univers s'abaisse pour assumer notre petitesse. Le don de la vie, dans tout son mystère, devient encore plus merveilleux lorsque nous réalisons que le Fils de Marie est la source et la nourriture de toute vie. En Jésus, le Père nous a donné un frère qui vient à nous lorsque nous sommes désorientés ou perdus, un ami fidèle toujours à nos côtés. Il nous a donné son Fils qui nous pardonne et nous libère de nos péchés".

Il a également encouragé les familles à perpétuer cette tradition dans leurs foyers et a déclaré qu'il espérait "que cette coutume ne se perde jamais". Dans de nombreux foyers, cette pratique est célébrée et attendue avec impatience. Ils rivalisent dans le monde entier pour avoir la "meilleure" crèche. De nombreux quartiers, tels que Dyker Heights à Brooklyn (New York), accueillent chaque année des touristes du monde entier venus admirer leurs célèbres crèches et leurs décorations de Noël dans leur jardin.

La crèche du Vatican

Alors que dans la première crèche, ni notre Sainte Mère Marie ni Saint Joseph n'apparaissaient, aujourd'hui la Sainte Famille est présente, ainsi que Saint François d'Assise, qui se tient près de la crèche, comme nous l'avons vu au Vatican lors de l'inauguration de la crèche de cette année.

Cette année, c'est Saint François d'Assise qui a été mis à l'honneur. Le pape François s'est adressé aux communautés qui ont fait don de la crèche et de l'arbre de Noël et a déclaré que le fait de se concentrer sur une crèche devrait "réveiller en nous la nostalgie du silence et de la prière dans nos vies quotidiennes souvent trépidantes".

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États-Unis

Les États-Unis célèbrent la Vierge de Guadalupe

De New York à Los Angeles, de Chicago à Miami, des centaines de milliers de pèlerins se sont rassemblés le 12 décembre dans les églises des différents diocèses du pays pour célébrer la Vierge de Guadalupe.

Gonzalo Meza-15 décembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

L'année 2023 marque le 492e anniversaire des apparitions de la Vierge de Guadalupe sur la colline de Tepeyac à Mexico. Elle a été déclarée "patronne des Amériques" par le pape Pie XII en 1946, titre confirmé par Jean-Paul II en 1999. Elle est la patronne principale de nombreux diocèses, dont celui de Los Angeles. Les États-Unis étant le deuxième pays le plus peuplé de Mexicains, les célébrations de la Guadalupe s'y déroulent avec la même ferveur et la même chaleur que celles des Mexicains.

De New York à Los Angeles, de Chicago à Miami, des centaines de milliers de pèlerins se sont rassemblés le 12 décembre dans les églises des différents diocèses du pays pour célébrer la "Morenita del Tepeyac". Les célébrations comprenaient des danses régionales typiques, des chants, des représentations en direct des apparitions de Guadalupana, ainsi que les "mañanitas" (chant d'anniversaire traditionnel mexicain), le rosaire et la Sainte Messe. À la fin des cérémonies, les paroissiens ont partagé des plats mexicains typiques tels que les tamales (pâte de farine de maïs enveloppée dans des feuilles de maïs cuites à la vapeur), l'atole (boisson à base de farine de maïs) et le "pan de dulce" (pâtisseries mexicaines).

Aux États-Unis, deux sites guadeloupéens présentent une particularité unique dans le pays : le Cathédrale de Los Angeles où est conservé le seul fragment de la tilma de Tepeyac, et le sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe à Des Plaines, dans l'Illinois, près de Chicago, où les paroissiens peuvent "payer leurs mandas" comme s'ils étaient à Mexico.

Cathédrale Notre-Dame des Anges

À la cathédrale de Los Angeles, en Californie, la célébration de la Guadalupana 2023 a débuté le 11 décembre à 18 heures avec des danseurs traditionnels et le Ballet Folklorico sur la place de la cathédrale. À 22 heures, le rosaire a été récité à l'intérieur de la cathédrale, suivi d'un hommage musical avec des mariachis et des chanteurs invités. Avant le début de la messe, les "mañanitas" ont été chantées à la Vierge. La messe a été présidée par l'archevêque José H. Gómez.

Dans son homélie, le prélat a déclaré : "Ce soir, lorsque nous nous tenons sous le regard compatissant de notre Mère et que nous la regardons dans les yeux, réfléchissons à cette merveilleuse vérité : Jésus-Christ nous aime tellement qu'il est venu partager nos espoirs et nos rêves et qu'il a offert sa vie pour nous. Allons avec confiance à Notre-Dame de Guadalupe ce soir et redisons-lui que nous sommes ici pour servir, que nous voulons offrir nos vies comme une offrande d'amour à elle et à Jésus.

La cathédrale de Los Angeles est le seul endroit au monde, en dehors de la basilique de Guadalupe au Mexique, à posséder un minuscule fragment de la tilma de Guadalupe. Cette relique a été offerte par l'archevêque de Mexico de l'époque en signe de gratitude et d'amitié à l'archevêque John J. Cantwell de Los Angeles, qui avait conduit un pèlerinage à la basilique de Guadalupe au début des années 1940. Elle est conservée dans une chapelle latérale et exposée à la vénération des fidèles. La tilma a fait l'objet d'une analyse scientifique et l'on considère comme un miracle le fait qu'elle ait survécu à cinq siècles, bien qu'elle soit faite de fibres naturelles d'agave qui, dans des conditions normales, se décomposent facilement avec le temps. 

Sanctuaire de Notre-Dame de Guadalupe, Des Plaines

Depuis sa fondation en 2013, le sanctuaire de Guadalupe, dans la ville de Des Plaines, attire chaque année en décembre des milliers de pèlerins venus de tous les États-Unis pour rendre hommage à la Vierge Marie. Les célébrations de Guadalupe 2023 ont commencé le 11 décembre avec les "mañanitas" à la Vierge avant minuit, suivies de la messe solennelle.

Tout au long de la journée, le Saint Rosaire a été récité en alternance avec la Sainte Messe. L'après-midi, une reconstitution des apparitions de la Vierge Marie a été organisée. Virgin. Des milliers de personnes ont assisté aux différentes cérémonies. Elles sont venues de différentes régions du pays en bus, en voiture, à vélo ou à pied. Les pèlerins ont apporté leurs soucis et leurs problèmes aux pieds de la Vierge. D'autres sont venus "payer leurs mandas", c'est-à-dire les promesses qu'ils ont faites à la Vierge pour une faveur reçue.

De nombreux paroissiens ont fait la promesse de se rendre au Mexique pour remercier la Vierge en personne, mais se sont ensuite rendu compte qu'ils ne pouvaient pas la réaliser, faute de documents, d'argent ou de temps. Face à cette réalité, dès son inauguration en 2013, l'archevêque de Mexico de l'époque, le cardinal Rivera Carrera, a accordé à l'archevêque de Chicago une concession spéciale pour que les fidèles puissent "payer" au sanctuaire de Guadalupe à Des Plaines "les mandas ou promesses" promises à la Vierge sans avoir à se rendre à Mexico. Cette concession a été réitérée le 10 juin 2023 lors d'une visite du sanctuaire par le cardinal Carlos Aguiar Retes, archevêque de Mexico.

Lors de l'homélie de la messe concélébrée avec le cardinal Cupich de Chicago, il a déclaré : "Jésus nous accompagne, non seulement en marchant avec nous, mais aussi en nous aidant à relever les défis qui se présentent dans notre vie. Il nous aide à résoudre les problèmes et les situations conflictuelles et à savoir apprécier la rencontre avec les autres comme une rencontre de frères, comme nous le faisons ici, alors que je représente le Mexique et mon frère le cardinal Blase Cupich, ce grand archidiocèse qui a accueilli tant d'entre nous ici, dans ce pays, toujours sous l'égide de Marie de Guadalupe".

Mais que voient mes yeux !

Bethléem est le reflet des réalités ultimes, elle nous montre l'amour inépuisable de Dieu qui comble tous nos désirs et, en même temps, le cœur fermé d'Hérode qui vit un véritable enfer.

15 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Si je ne le vois pas, je n'y crois pas. Avec cette phrase, le matérialisme qui nous entoure écarte toute référence à la transcendance. Et s'il était possible de voir Dieu avec nos yeux ? Saint François d'Assise l'a envisagé et y est parvenu.

Dans la première biographie écrite du saint, Thomas de Celano raconte qu'en 1223, alors qu'il se trouvait près de la ville italienne de Greccio, il demanda à un certain Jean, un noble de bonne réputation, de préparer une crèche pour Noël afin qu'il puisse contempler la scène de la Nativité. Il lui dit : "Je veux célébrer la mémoire de l'enfant qui est né à Bethléem et je veux contempler en quelque sorte de mes yeux ce qu'il a souffert dans son handicap d'enfant, comment il a été couché dans la mangeoire et comment il a été placé sur le foin entre le bœuf et l'âne".

Le chroniqueur décrit comment, en cette nuit de Noël, la première crèche de l'histoire a rassemblé une multitude de frères et de familles des environs, venus avec des bougies et des feux allumés, et la joie avec laquelle le saint l'a contemplée et a prêché l'eucharistie qu'un prêtre a célébrée sur la crèche elle-même. Au milieu des chants de louange de la communauté improvisée, l'une des personnes présentes a eu une vision extraordinaire. On dit qu'il a vu "un enfant sans vie couché dans la mangeoire" et que, lorsque François s'est approché de lui, il s'est réveillé de son sommeil. Cette vision n'est pas sans signification, explique l'auteur, puisque l'enfant Jésus, enfoui dans l'oubli de nombreux cœurs, est ressuscité par sa grâce, par l'intermédiaire de son serviteur François, et son image est gravée dans le cœur des amoureux. À la fin de la veillée solennelle, tous sont rentrés chez eux remplis de joie".

À l'occasion du 800e anniversaire de cet événement unique, la coutume de reconstituer la naissance de Jésus afin que les enfants et les adultes puissent contempler "avec leurs yeux" le mystère de Bethléem est toujours très vivante.

Il y a des crèches monumentales et miniatures, vivantes et en céramique, populaires et napolitaines, statiques ou mécanisées ?

Dans chaque maison, dans chaque établissement, dans chaque paroisse, institution ou confrérie, il y a un "Jean", comme le premier fabricant de crèches de Greccio, qui, seul ou avec un groupe de collaborateurs, s'efforce chaque année de réaliser la meilleure crèche possible.

Dans la lettre apostolique "Le beau signe de la crèche Sur le sens et la valeur de la crèche, que je recommande à tous de relire en cette période de l'année, le Saint-Père a rappelé que "la façon dont la crèche est préparée n'est pas importante, elle peut toujours être la même ou être modifiée chaque année ; ce qui compte, c'est qu'elle parle à notre vie". Et il est vrai que les crèches parlent. Elles nous parlent de la présence quotidienne de Dieu au milieu de nos vies ordinaires, même si nous vivons souvent loin de Lui. Leur valeur en tant que ressource pour la transmission et le renouvellement de la foi est incontestable.

L'autre jour, j'essayais de répondre aux doutes d'un de mes enfants sur ce que serait le paradis. Et il est vraiment difficile d'imaginer cette "contemplation de Dieu" dont parle le Catéchisme. "Quel ennui de voir Dieu toute la journée ! -me dit l'enfant. Cherchant une réponse, j'ai regardé la crèche déjà installée dans le salon, et j'ai remarqué la joie de la Vierge Marie, de saint Joseph, des anges, des petits bergers, des rois... Ils étaient tous pleins de joie en contemplant l'enfant Dieu.

Imaginez que vous êtes à Bethléem, que vous dormez à la belle étoile, et que soudain un chœur d'anges apparaît et vous annonce que l'enfant Jésus est né : iriez-vous le voir ou non parce que vous trouvez cela ennuyeux ? 

-Ce serait extraordinaire. J'irais courir", a-t-il répondu.

-Imaginez le paradis comme ça. Un lieu où, chaque jour, tu peux assister à un événement extraordinaire qui te remplit de joie. Un lieu où les rois et les pauvres partagent le même destin et le même désir : être près de Dieu, le plus près possible et le plus longtemps possible, parce que s'ennuyer... Vous vous ennuyez en regardant un bébé, votre cousin par exemple ?

-Non, elle est si drôle, je pourrais jouer avec elle pendant des heures.

-Parce qu'un vieil homme amer ne penserait pas à créer l'Univers pour partager sa vie avec toi !

Au fur et à mesure que nous avancions, la conversation m'a fait comprendre encore plus profondément combien Bethléem est un reflet des réalités ultimes, car elle nous montre aussi l'enfer d'Hérode, décrépit et triste parce qu'il n'a pas voulu accepter la bonne nouvelle qui lui était annoncée. Tout en haut de son château, il n'a que lui et sa cruauté, loin de la communion avec Dieu et les hommes.

Ainsi, une fois de plus, saint François a récidivé. Cet enfant endormi dans un sommeil très profond s'est levé grâce à lui pour m'apporter, 800 ans plus tard, un nouvel enseignement, une nouvelle espérance. Et ce, simplement en contemplant quelques figurines d'argile. Voir, c'est croire.

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

Vatican

Mgr StaglianòLa science théologique doit de plus en plus être conçue comme une sagesse".

Le président de l'Académie pontificale de théologie et archevêque émérite de Noto a accordé une interview à Omnes dans laquelle il explique, dans les grandes lignes, les changements introduits par le pape François avec le Motu Proprio. Ad theologiam promovendam.

Federico Piana-15 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"Une réforme dans la continuité". Monseigneur Antonio Staglianò choisit soigneusement ces mots pour commencer à décrire les profonds changements que le Pape, avec la lettre en forme de motu proprio Ad theologiam promovendama introduit dans les statuts de la Académie pontificale de théologie qu'il préside. Une révolution de taille qui représente même un changement de paradigme pour l'Académie fondée par Clément XI en 1718.

Dans une longue conversation avec Omnes, Staglianò souligne que, normalement, lorsque l'expression "révolution paradigmatique" est utilisée en science, on se réfère à l'ouvrage de Thomas Samuel Kuhn intitulé "Révolution paradigmatique". La structure des révolutions scientifiquesdans lequel le philosophe américain explique comment la science produit des bouleversements qui génèrent de nouvelles méthodes et une nouvelle façon de procéder dans la science elle-même.

"Nous empruntons à Kuhn l'idée du paradigme, mais nous ne pouvons pas ne pas la lire à l'intérieur de l'Église. Après tout, la théologie est une forme ecclésiale, pas seulement la science, qui doit se situer dans la Tradition", précise M. Staglianò. La révolution est là, mais dans la continuité.

Nouvelle théologie

La construction d'une nouvelle idée de la théologie est la plus grande nouveauté de cette révolution. Monseigneur Staglianò l'appelle Théologie de la sagesseNous l'appelons ainsi conformément aux instructions du Saint-Père. En substance, la science théologique doit être conçue de plus en plus comme une sagesse". 

Et si tout cela est nouveau, ajoute-t-il, "c'est nouveau par rapport au contexte qui s'est créé depuis 300 ans jusqu'à aujourd'hui, c'est-à-dire que depuis les Lumières et la naissance de la science, la connaissance a été de plus en plus conçue en termes intellectualistes et rationalistes". 

Ce préjugé que les Lumières ont imposé à la culture, selon Staglianò, "est un préjugé qu'il faut renverser, car si la connaissance est le fruit de la science, alors la Révélation chrétienne ne peut pas être considérée comme une connaissance, mais finit par être taxée d'opinion : car tout ce qui n'est pas connaissance, le préjugé des Lumières le place dans le domaine de l'opinion, de la non-vérité".

Une nouvelle langue

Nous nous trouvons donc dans une situation délicate, reconnaît Staglianò : "D'une part, en croyant à la Révélation de Dieu en Jésus-Christ, nous connaissons vraiment Dieu, mais cette connaissance - qui serait la Vérité de Dieu - selon l'approche des Lumières n'aurait pas le caractère de vérité". 

Par conséquent, soutenir que la théologie est sagesse signifie avant tout demander que "l'indication selon laquelle la théologie est sagesse s'applique également à la théologie". Benoît XVI L'objectif est de repousser les limites de la raison au sens sapientiel du terme. Cela signifie que "la raison doit être mesurée à l'aune de toute l'expérience humaine". 

La connaissance vient de la Révélation, de l'Évangile. Et la véritable nouveauté consiste à "retrouver, dans un nouveau langage, ce que la théologie a toujours été avant de se constituer en science : la sagesse", explique Staglianò.

Théologie sans frontières

Une théologie qui se redécouvre comme sagesse n'a pas de limites ni de frontières. "Et cela - dit Staglianò - pour une raison missionnaire qui sous-tend la foi chrétienne elle-même. La foi correspond à l'Évangile, et Jésus est le fils de Dieu dans la chair humaine, il est donc le salut et la rédemption que Dieu a voulu pour tous". 

D'où une conséquence logique que le président de l'Académie pontificale de théologie résume ainsi : "Si l'Évangile est destiné à tous, alors tous peuvent entendre l'Évangile : je veux dire aussi ceux qui appartiennent à d'autres religions ou même ceux qui ne croient pas. 

Tout le monde a besoin d'être sauvé par Jésus-Christ et c'est ici, dit Staglianò, que se pose la question du service que la théologie sapientielle peut rendre à l'évangélisation de l'Église catholique elle-même, qui, après plus de 2000 ans, a peut-être besoin d'être revigorée. Le grand risque est qu'elle ait perdu le vrai visage de Dieu".

Nouveaux instruments

Entrer en dialogue avec ces mondes divers et éloignés est l'une des nouvelles et importantes priorités de l'Académie pontificale de théologie. À cette fin, les nouveaux statuts prévoient de nouvelles structures. 

Tout d'abord, explique Staglianò, "un Conseil d'études supérieures est appelé à interagir avec les sphères de la culture supérieure, y compris la culture institutionnelle. Ensuite, nous pensons à des cénacles théologiques avec lesquels nous pouvons mettre en relation la théologie sapientielle avec les gens afin de parler de Dieu à travers les thèmes de la vie, de la chair souffrante, des questions politiques et sociales".  

Pour ce faire, conclut M. Staglianò, "nous serons aidés par certaines figures créées grâce aux nouveaux statuts : celle de l'interlocuteur référent. Il s'agira de personnes ou de groupes de personnes auxquels l'Académie pontificale de théologie pourra se référer afin d'ouvrir des espaces de dialogue élargis".

L'auteurFederico Piana

 Journaliste. Il travaille pour Radio Vatican et collabore avec L'Osservatore Romano.

Culture

"La théologie de Ratzinger est symphonique", dit Pablo Blanco

Le prêtre Pablo Blanco, récemment récompensé par le Prix Ratzinger 2023, est intervenu au Forum Omnes le 14 décembre, sur le thème "Benoît XVI. Raison et foi".

Loreto Rios-14 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le jeudi 14 décembre, le Forum Omnes "Benoît XVI. La razón y la fe" avec le prêtre Pablo Blanco, lauréat en novembre de cette année du Prix de la Paix. Prix Ratzinger 2023. Le colloque a été animé par Juan Manuel Burgos, président de la Commission européenne. Association espagnole du personnalisme.

Pablo Blanco est professeur de théologie dogmatique à l'université de Navarre et membre du comité éditorial qui publie en espagnol les œuvres du pape émérite de l'université de Navarre. Maison d'édition BAC. Il est également l'auteur de nombreuses publications dans des maisons d'édition telles que BAC, Rialp, Word, Éditions du christianisme, St. Paul's, o Planète.

Le Forum, qui s'est tenu au Université Villanuevaa été parrainée par Banco Sabadell et le Fondation CARF.

Tout d'abord, le professeur Blanco a réfléchi à la relation de Joseph Ratzinger avec la foi, "un fil d'or qui traverse toute sa pensée", mais qui est aussi un aspect "proprement chrétien", puisque le christianisme n'a jamais hésité à "dialoguer" avec la philosophie et les intellectuels. "Raison et religion, c'est quelque chose qui est dans l'ADN du christianisme", a déclaré le professeur Blanco, et cette relation différencie le christianisme des autres religions.

Discours de Ratisbonne

Pablo Blanco a ensuite analysé en profondeur le discours de Ratsibona, l'un des plus célèbres de Ratzinger, qui a suscité une grande controverse en raison d'une citation de l'empereur byzantin Manuel Paléologue II dans laquelle il parlait de l'islam.

Cependant, le professeur Blanco a expliqué qu'il s'agissait à l'origine d'un discours purement académique, dont "le tout a été pris pour la partie". L'objectif initial de ce passage était d'expliquer que la vérité ne peut être que proposée, et non imposée. "C'était une affirmation pacifique, mais elle a mis le feu aux poudres", a expliqué le lauréat du prix Ratzinger.

Logos

Par ailleurs, en ce qui concerne le thème de la raison dans le monde occidental, Pablo Blanco a expliqué que le logos est compris dans le discours de Ratzinger comme la raison créatrice, de sorte que la raison et l'amour sont intimement unis. "Avec notre capacité rationnelle, nous pouvons comprendre la nature et atteindre le Logos en lettres capitales. À travers les choses créées, nous pouvons connaître le monde et Dieu". Le professeur Blanco a souligné que "dans le monde allemand, il s'agit d'une provocation".

De plus, "l'union entre le logos grec et la foi est une constante du christianisme". Contrairement aux affirmations d'Adolf Harnack, qui accusait le christianisme d'avoir été hellénisé, ou plutôt platonisé, Ratzinger affirme que c'est le contraire qui est vrai : le christianisme a christianisé l'hellénisme.

Habermas

D'autre part, Pablo Blanco s'est également penché sur la relation entre le philosophe Jürgen Habermas et Ratzinger. Habermas voulait établir un pont entre la foi et la raison car, bien qu'athée, il voyait la nécessité d'une "énergie morale" que le christianisme pouvait fournir. La foi et la raison peuvent se "guérir" mutuellement : la raison peut empêcher le fondamentalisme dans la foi, et la foi peut empêcher la raison de conduire à des situations comme celle d'Auschwitz. Cependant, après le discours de Ratisbonne, Habermas a affirmé que Ratzinger était "antimoderne", parce qu'il interprétait son discours comme une tentative de retour au dialogue entre la foi et la raison du Moyen-Âge.

Cependant, le professeur Blanco estime que c'est là une erreur de compréhension de la pensée de Ratzinger en profondeur, car ce qu'il fait, c'est réviser le concept de raison des Lumières.

Conclusions

Enfin, la relecture du discours a permis une entente et la déclaration d'Abou Dhabi entre le pape François et le grand imam d'al-Azhar en 2019. "Il n'y a jamais eu autant de dialogue entre catholiques et musulmans que suite à ce discours, et le dialogue continue", affirme Pablo Blanco.

En conclusion de sa réflexion, le lauréat du prix Ratzinger a commenté, en reprenant l'expression du pape François, que la théologie de Ratzinger est "une théologie à genoux, et non une théologie de bureau ou de laboratoire (...) C'est une théologie vivante. C'est une théologie vivante. Elle est symphonique, tout est lié à tout".

À la fin du colloque, les participants ont pu poser leurs questions au professeur Blanco et le directeur d'Omnes, Alfonso Riobó, a remercié tous les participants et les sponsors pour leur collaboration.

Un rapport complet de la réunion sera disponible dans le prochain numéro du magazine Omnes.

Vatican

Le pape réfléchit à l'intelligence artificielle

Le pape François a publié son message pour la 57e Journée mondiale de la paix, qui se tiendra le 1er janvier 2024 sur le thème "Intelligence artificielle et paix".

Loreto Rios-14 décembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Dans le message pour la 57ème journée mondiale de la paix le pape réfléchit aux aspects positifs du progrès scientifique, mais aussi aux défis éthiques que posent certaines avancées, comme l'intelligence artificielle.

Tout d'abord, François rappelle que l'Ecriture Sainte affirme que "Dieu a donné aux hommes son Esprit pour qu'ils aient 'l'habileté, le talent et l'expérience dans l'accomplissement de toutes sortes de travaux' (Ex35,31).

Dans la constitution pastorale "Gaudium et spes" du Concile Vatican II, il est également affirmé que l'homme s'est toujours "efforcé, par son travail et son ingéniosité, de perfectionner sa vie". Le pape souligne donc que le progrès de la science et de la technologie "dans la mesure où il contribue à un meilleur ordre de la société humaine et à l'accroissement de la liberté et de la communion fraternelle, conduit à la perfection de l'homme et à la transformation du monde", et il exprime sa joie devant les progrès de la science, grâce auxquels "il a été possible de remédier à d'innombrables maux qui affectaient la vie de l'homme et causaient de grandes souffrances".

Risques et algorithmes

Mais, d'un autre côté, Francisco souligne que ces développements peuvent conduire à une augmentation du nombre de victimes. risque dans certains domaines : "Le progrès technique et scientifique, qui permet d'exercer un contrôle sur la réalité comme jamais auparavant, met entre les mains de l'humanité un vaste éventail de possibilités, dont certaines représentent un risque pour la survie de l'homme et un danger pour la maison commune".

Francis mentionne également les technologies utilisant des algorithmes, qui extraient "les traces numériques laissées sur Internet, des données qui permettent de contrôler les habitudes mentales et relationnelles des personnes à des fins commerciales ou politiques, souvent à leur insu, en limitant l'exercice conscient de leur liberté de choix. En effet, dans un espace comme le web, caractérisé par une surcharge d'informations, le flux de données peut être structuré selon des critères de sélection qui ne sont pas toujours perçus par l'utilisateur".

Le pape nous rappelle que les innovations ne sont pas "neutres, mais soumises à des influences culturelles". En tant qu'activités humaines à part entière, les orientations qu'elles prennent reflètent des choix conditionnés par les valeurs personnelles, sociales et culturelles de chaque époque.

Intelligence artificielle

Le pape poursuit sa réflexion sur l'intelligence artificielle, car "le terme lui-même, qui est désormais entré dans le langage courant, englobe une variété de sciences, de théories et de techniques visant à faire en sorte que les machines reproduisent ou imitent, dans leur fonctionnement, les capacités cognitives de l'être humain".

"Leur impact, rappelle le pape, indépendamment de la technologie de base, dépend non seulement du projet, mais aussi des objectifs et des intérêts du propriétaire et du promoteur, ainsi que des situations dans lesquelles ils sont utilisés.

Pour toutes ces raisons, Francis souligne qu'il ne faut pas tenir pour acquis que le développement de cette soi-disant intelligence artificielle apportera nécessairement quelque chose de positif à l'humanité : "Un tel résultat positif ne sera possible que si nous sommes capables d'agir de manière responsable et de respecter les valeurs humaines fondamentales (...) Il ne suffit pas de supposer, même de la part de ceux qui conçoivent les algorithmes et les technologies numériques, un engagement à agir d'une manière éthique et responsable. Il est nécessaire de renforcer ou, si nécessaire, de créer des organismes chargés d'examiner les questions éthiques émergentes et de protéger les droits de ceux qui utilisent des formes d'intelligence artificielle ou qui sont influencés par elles.

En outre, le pape réfléchit à l'apprentissage automatique et à l'apprentissage profond, une technologie qui, bien qu'elle soit "dans une phase pionnière, introduit déjà des changements significatifs dans le tissu des sociétés, exerçant une influence profonde sur les cultures, les comportements sociaux et la construction de la paix".

Désinformation et partialité

En outre, "la capacité de certains dispositifs à produire des textes syntaxiquement et sémantiquement cohérents, par exemple, n'est pas une garantie de fiabilité (...) Ils peuvent (...) générer des affirmations qui, à première vue, semblent plausibles, mais qui sont en fait infondées ou trahissent un parti pris. Cela pose un sérieux problème lorsque l'intelligence artificielle est utilisée dans des campagnes de désinformation qui diffusent des "fake news" et entraînent une méfiance croissante à l'égard des médias. La confidentialité, la propriété des données et la propriété intellectuelle sont d'autres domaines dans lesquels les technologies en question présentent des risques sérieux, avec d'autres conséquences négatives liées à leur utilisation inappropriée, telles que la discrimination, l'ingérence dans les processus électoraux, la mise en place d'une société qui surveille et contrôle les personnes, l'exclusion numérique et l'intensification d'un individualisme de plus en plus détaché de la collectivité.

Par ailleurs, le Pape souligne que les algorithmes ne peuvent pas fournir "des prévisions garanties de l'avenir, mais seulement des approximations statistiques. Tout n'est pas prévisible, tout n'est pas calculable (...). De plus, la grande quantité de données analysées par les intelligences artificielles n'est pas en soi une garantie d'impartialité. Lorsque les algorithmes extrapolent des informations, ils risquent toujours de les déformer, de reproduire les injustices et les préjugés des environnements dans lesquels ils sont nés. Plus ils deviennent rapides et complexes, plus il est difficile de comprendre pourquoi ils ont généré tel ou tel résultat.

En revanche, les intelligences artificielles ne sont pas impartiales, "le but et le sens de leurs opérations continueront à être déterminés ou rendus possibles par des êtres humains qui ont leur propre univers de valeurs". "Le risque, souligne le pape, est que les critères qui sous-tendent certaines décisions deviennent moins transparents, que la responsabilité décisionnelle soit cachée et que les producteurs se soustraient à l'obligation d'agir pour le bien de la communauté.

D'où l'importance du "sens des limites" qui, selon François, est "un aspect souvent négligé dans la mentalité actuelle, technocratique et orientée vers l'efficacité, mais décisif pour le développement personnel et social". L'être humain, en effet, mortel par définition, qui pense dépasser toutes les limites grâce à la technologie, risque, dans l'obsession de vouloir tout contrôler, de perdre le contrôle de lui-même, et dans la recherche d'une liberté absolue, de tomber dans la spirale d'une dictature technologique".

Discrimination et injustice

Le pape souligne que toutes ces questions posent de grands défis éthiques : "À l'avenir, la fiabilité d'un emprunteur, l'aptitude d'un individu à occuper un emploi, la possibilité de récidive d'une personne condamnée ou le droit à l'asile politique ou à l'assistance sociale pourraient être déterminés par des systèmes d'intelligence artificielle (...) Les erreurs systémiques peuvent facilement se multiplier, produisant non seulement des injustices dans des cas individuels mais aussi, par effet domino, d'authentiques formes d'inégalité sociale".

D'autre part, il existe un risque d'influence et de limitation de la liberté humaine, car "les formes d'intelligence artificielle apparaissent souvent capables d'influencer les décisions des individus au moyen de choix prédéterminés associés à des stimuli et à des persuasions, ou au moyen de systèmes de régulation des choix personnels fondés sur l'organisation de l'information. Ces formes de manipulation ou de contrôle social requièrent une attention et une surveillance précises et impliquent une responsabilité juridique claire de la part des producteurs, des utilisateurs et des autorités gouvernementales.

Le pape nous rappelle que les droits de l'homme doivent toujours primer : "Nous ne devons pas permettre aux algorithmes de déterminer comment nous comprenons les droits de l'homme, de mettre de côté les valeurs essentielles de la compassion, de la miséricorde et du pardon, ou d'éliminer la possibilité pour un individu de changer et de laisser le passé derrière lui".

En outre, une autre question importante à prendre en considération est l'impact "des nouvelles technologies sur le lieu de travail. Les emplois qui étaient autrefois le domaine exclusif du travail humain sont rapidement absorbés par les applications industrielles de l'intelligence artificielle.

Armes

Une autre des préoccupations majeures du Pape dans ce domaine est la course aux armements : "La possibilité de mener des opérations militaires au moyen de systèmes télécommandés a conduit à une moindre perception de la dévastation qu'ils ont causée et de la responsabilité de leur utilisation, contribuant à une approche encore plus froide et plus distante de l'immense tragédie de la guerre. La poursuite des technologies émergentes dans le domaine des "systèmes d'armes autonomes létaux", y compris l'utilisation de l'intelligence artificielle dans la guerre, est une préoccupation éthique majeure.

Les systèmes d'armes autonomes ne pourront jamais être des sujets moralement responsables. La capacité humaine unique de jugement moral et de prise de décision éthique est plus qu'un ensemble complexe d'algorithmes et ne peut être réduite à la programmation d'une machine qui, bien qu'elle soit "intelligente", reste une machine. C'est pourquoi il est impératif d'assurer un contrôle humain adéquat, significatif et cohérent des systèmes d'armes".

En outre, un autre aspect à prendre en compte est "la possibilité que des armes sophistiquées se retrouvent entre de mauvaises mains, facilitant, par exemple, des attaques terroristes ou des actions visant à déstabiliser les institutions gouvernementales légitimes".

Éducation

Le pape rappelle également que ces technologies peuvent avoir un impact sur l'éducation et insiste sur la nécessité de "promouvoir l'esprit critique". Les utilisateurs de tous âges, mais surtout les jeunes, doivent développer une capacité de discernement dans l'utilisation des données et des contenus obtenus sur le web ou produits par des systèmes d'intelligence artificielle. Les écoles, les universités et les sociétés scientifiques sont invitées à aider les étudiants et les professionnels à s'approprier les aspects sociaux et éthiques du développement et de l'utilisation des technologies.

Appel à la communauté internationale

Dans son message, le pape indique que ces préoccupations ne sont pas le fait de quelques-uns, mais de chaque être humain, et que l'utilisation de ce type de technologie doit être réglementée : "J'exhorte la communauté des nations à travailler ensemble à l'adoption d'un traité international contraignant pour réglementer le développement et l'utilisation de l'intelligence artificielle sous ses nombreuses formes".

"Ma prière au début de la nouvelle année est que le développement rapide des formes d'intelligence artificielle n'augmente pas les inégalités et les injustices déjà nombreuses présentes dans le monde, mais qu'il aide à mettre fin aux guerres et aux conflits, et à soulager tant de formes de souffrance qui affectent la famille humaine", conclut le pape.

Vatican

Vers le verdict du "procès du siècle" au Vatican. Ce qu'il faut savoir

Le verdict de culpabilité ou d'innocence des dix accusés et des quatre entreprises liées à l'affaire dite Becciu sera annoncé le 16 décembre, mais le verdict complet avec les motifs et les allégations ne sera connu que plus tard.

Andrea Gagliarducci-14 décembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Il a été qualifié de "procès du siècle". En réalité, le procès du Vatican sur la gestion des fonds du secrétariat d'État s'apparente davantage à un procès de droit commercial, les chefs d'accusation les plus courants étant la corruption, la fraude et le détournement de fonds.

Malgré cela, le procès a eu un retentissement international car, pour la première fois, un cardinal, Angelo Becciu, a été accusé devant un tribunal du Vatican. Jusqu'à ce que le Motu proprio du pape François du 30 avril 2021En effet, les cardinaux ne pouvaient être jugés que par la Cassation du Vatican, qui est un collège de trois cardinaux. 

Le verdict, c'est-à-dire la déclaration de "culpabilité" ou de "non-culpabilité" des dix accusés et des quatre entreprises en détention provisoire, sera annoncé le 16 décembre. En revanche, le verdict complet et motivé devrait être publié quelques mois plus tard.

Le dispositif devra cependant être interprété, car les chefs d'accusation sont nombreux, parfois croisés et impliquant plusieurs prévenus, et sont susceptibles d'être modifiés.

Il est également possible que le tribunal décide que certaines infractions ne sont pas exactement celles prévues dans l'acte d'accusation envisagé par le procureur, en décidant de peines plus légères ou en déclarant simplement que les actes commis ne constituent pas un crime. Pour ce faire, il faut d'abord comprendre en quoi consiste le procès. 

Un essai, trois essais

Les enquêteurs ont suivi trois pistes très différentes, toutes liées à la question de la "gestion des fonds du secrétariat d'État". 

Le premier indice est le plus important : l'investissement du secrétariat d'État dans les actions d'une luxueuse demeure à Londres pour quelque 200 millions d'euros. L'investissement a d'abord été confié à l'agent Raffaele Mincione, puis à l'agent Gianluigi Torzi. Torzi, à son tour, a pris les parts de l'investissement et n'a gardé que les 1 000 actions avec droit de vote, gardant ainsi le contrôle total de la propriété.

Par conséquent, le Secrétariat d'Etat a décidé d'acheter les actions et de prendre le contrôle de l'immeuble. La négociation qui a conduit la Secrétairerie d'État à verser à Torzi une indemnité pour la perte des actions a été considérée comme une "extorsion" par les enquêteurs du Vatican. Le Saint-Siège a ensuite vendu le palais sans réaliser les opérations de développement prévues (l'investissement ne portait pas tant sur le palais lui-même que sur un projet d'agrandissement et de réaffectation à des fins locatives) pour un prix inférieur à la valeur du marché. Selon le promoteur de justice du Vatican, la perte pour le Saint-Siège se situerait entre 139 et 189 millions d'euros. 

125 000 euros à Caritas à Ozieri, en Sardaigne, le diocèse d'origine du cardinal Angelo Becciu. L'argent a été donné par Caritas à SPES, une coopérative liée à Caritas qui effectue un travail social, et était destiné à couvrir les coûts d'une boulangerie créée pour créer des emplois pour les marginaux, et la construction d'une "citadelle de la charité". L'infraction serait un détournement de fonds, car selon l'accusation, Becciu a utilisé l'argent du Secrétariat d'État à des fins personnelles et pour enrichir sa famille.

Le troisième indice concerne l'embauche par la Secrétairerie d'État de Cecilia Marogna, une experte en renseignement autoproclamée qui a affirmé avoir collaboré à la libération de certains otages, dont celui de sœur Cecilia Narvaez, la religieuse colombienne enlevée au Mali en 2017. La femme, selon le parquet, aurait dépensé pour elle-même de l'argent qui avait été affecté par la Secrétairerie d'État pour mener à bien les opérations de libération.

Ce que risquent les défendeurs

Le promoteur de justice du Vatican a demandé des peines totales de 73 ans et un mois de prison, ainsi que diverses déchéances et amendes. Selon le promoteur de justice Alessandro Diddi, le fil conducteur de ces trois lignes d'enquête est toujours et uniquement le cardinal Angelo Becciu. Il importe peu que Becciu n'ait été impliqué dans l'affaire du palais de Londres qu'au début, car c'est sous sa direction que la vente et l'achat des parts de l'immeuble ont commencé.

C'est précisément parce que le cardinal n'a jamais montré le moindre signe de repentir que la peine maximale a été requise à son encontre : 7 ans et 3 mois de prison, l'interdiction d'exercer une fonction publique, une amende de 10 329 euros et une demande de confiscation de 14 millions d'euros.

Pour René Bruelhart, ancien président de la Financial Intelligence Authority, 3 ans et 8 mois d'emprisonnement, l'interdiction temporaire d'exercer une fonction publique et une amende de 10 329 euros ont été requis.

Pour Tommaso Di Ruzza, directeur de la Financial Intelligence Authority, 4 ans et 3 mois d'emprisonnement, une interdiction temporaire d'exercer une fonction publique et une amende de ¤9600 ont été requis.

Pour Monseigneur Mauro Carlino, qui était le secrétaire du député au moment de l'opération, 5 ans et 4 mois d'emprisonnement, l'interdiction à vie d'exercer une fonction publique et une amende de 8 000 euros sont demandés.

Enrico Craso, qui était le directeur financier du secrétariat d'État par l'intermédiaire du Credit Suisse, doit purger une peine de 9 ans et 9 mois de prison, payer une amende de 18 000 euros et être déchu à vie de toute fonction publique, selon l'acte d'accusation.

Cecilia Marogna, risque 4 ans et 8 mois de prison, l'interdiction à vie d'exercer une fonction publique et une amende de 10 329 euros.

Raffaele Mincione risque 11 ans et 5 mois d'emprisonnement, l'interdiction à vie d'exercer une fonction publique et une amende de 15450 euros, tandis que Gianluigi Torzi risque 7 ans et 6 mois d'emprisonnement, l'interdiction à vie d'exercer une fonction publique et une amende de 9000 euros. 

Pour l'avocat Nicola Squillace, qui a prétendu avoir agi au nom du secrétaire d'État, 6 ans d'emprisonnement, la suspension de l'exercice de sa profession et une amende de 12500 euros. 

La peine la plus lourde a été requise pour Fabrizio Tirabassi, fonctionnaire du secrétariat d'État : 13 ans et 3 mois d'emprisonnement, interdiction à vie d'exercer une fonction publique et amende de 18750 euros. 

En outre, la Secrétairerie d'État du Vatican, l'Administration du Patrimoine du Siège Apostolique et le Bureau de l'UNESCO pour l'éducation et la formation professionnelle ont été mis en place dans le cadre d'un programme de formation. Institut pour les œuvres de religion se sont constitués parties civiles : le premier demande une indemnisation pour le préjudice d'image causé par les opérations comprise entre 97 et 177 millions d'euros, tandis que l'IOR demande la restitution de 206 millions d'euros et près d'un million d'euros pour le préjudice moral et de réputation subi par l'Institut.

Défenses

Les défenses ont souligné ce qu'elles considèrent comme des contradictions dans la reconstruction du promoteur de justice, et ont toutes demandé l'acquittement de leurs accusés, pour deux raisons principales : parce que l'acte n'existe pas, et parce que l'acte ne constitue pas un crime.

Selon les accusés, il n'y a pas eu de délit d'investissement et aucune preuve n'a été présentée que les pertes subies lors de l'achat de l'immeuble constituaient un délit. La défense a également souligné qu'il n'y avait aucune preuve que le cardinal Angelo Becciu et sa famille aient reçu des fonds illégalement, et qu'il ne pouvait donc pas être accusé de détournement de fonds. Enfin, la défense a accusé le promoteur de justice du Vatican d'inventer un théorème, quelle que soit l'issue de l'audience.

Le jugement permettra de comprendre la capacité de résistance du système judiciaire du Vatican. S'il s'avère que les enquêtes ont été entachées de partialité, comme le prétendent les défenseurs, le système judiciaire du Vatican pourrait s'en trouver ébranlé. Un juge londonien, M. Baumgartner, dans le cadre d'une procédure liée à ce processus, a déjà qualifié les conclusions des enquêtes de caractérisation erronée, une accusation que le promoteur de la justice renvoie à l'expéditeur. 

La présence de pas moins de quatre rescrits papaux qui ont modifié à la hâte les règles de la recherche est également une question importante. Les rescrits ne concernent que ce procès. Mais un procès équitable peut-il vraiment se caractériser par des décisions extemporanées ?

L'auteurAndrea Gagliarducci

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Vatican

Le cardinal Pell a compris avant les autres la réforme économique du Saint-Siège

Dans une lettre adressée au dicastère pour l'économie, le pape François reconnaît les mesures prises pour améliorer la gestion économique du Saint-Siège et donne des indications sur la manière de poursuivre le voyage, de la reconnaissance d'une rémunération équitable aux investissements équitables.

Giovanni Tridente-14 décembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

Le Cardinal George PellDans son rôle de premier préfet du Secrétariat à l'économie, il a fait preuve de courage et - comme dans la vie chrétienne - de zèle, de conviction et de détermination, ayant "vu" et compris avant les autres "quel était le chemin à suivre". Le pape François l'a exprimé noir sur blanc dans une lettre adressée aux personnes travaillant au Secrétariat pour l'économie. Économieécrites une semaine après les avoir reçues lors d'une audition à la mi-novembre.

À cette occasion, le Saint-Père a lancé une invitation à aller de l'avant sur la voie déjà tracée il y a près de dix ans avec la constitution de l'Organe, notamment en ce qui concerne la transparence, le contrôle et des procédures plus souples et plus efficaces au sein de la Curie romaine.

Des conceptions qu'il réitère aujourd'hui plus clairement dans cette lettre publiée par le même Dicastère pour l'économie le 12 décembre : "En regardant la situation actuelle, je ne peux pas ne pas voir les nombreux progrès qui ont été faits", a commencé François, soulignant également les nombreuses appréciations reçues pour le travail effectué à la suite des indications du premier préfet Pell, afin que le patrimoine du Saint-Siège soit orienté vers la mission, en évitant les risques et les erreurs du passé.

Les bases posées par le cardinal Pell ont permis à ses successeurs de faire avancer de nouvelles réformes, dont beaucoup ont été approuvées sous la direction du père Juan Antonio Guerrero, qui a travaillé "avec un style fondé sur le dialogue, le concret et la simplicité", reconnaît le souverain pontife.

Le voyage ne fait que commencer

Mais le chemin de la réforme n'est en aucun cas terminé. "Au contraire", écrit le Pape, "il ne fait que commencer", car comme pour toutes les réalités vivantes de l'Église en général, et de la Curie romaine en particulier, il est toujours nécessaire de s'orienter vers ce qu'il y a de mieux, en surveillant les effets des différents changements et en s'adaptant là où c'est nécessaire.

"Nous ne devons pas oublier - ajoute le Saint-Père - que la bonne gestion du patrimoine et son utilisation est un témoignage donné à tous de ce que l'on peut faire avec peu", et le travail effectué par ceux qui œuvrent dans ce contexte d'"économie de mission" est un véritable service rendu à l'Église universelle.

Il s'agit sans aucun doute d'un travail "délicat", car le risque de transformer l'autorité en commandement ou la reconnaissance et le respect en peur est à portée de main, de même que la tentation d'"exercer le pouvoir au lieu de prendre des décisions" ou même d'éviter d'utiliser l'argent là où il est nécessaire pour accroître et faire prospérer la mission de l'Église, par exemple dans les circonstances "où il y a le plus de besoins de manière désintéressée".

Un avertissement clair d'investir les ressources de manière appropriée, ainsi que la nécessité d'exercer la "capacité d'écouter et d'être écouté", mais aussi d'engager les différentes compétences économiques professionnelles et techniques non pas sur la base d'une "volonté arbitraire de ceux qui sont chargés de décider ou d'autoriser", mais dans le but d'orienter les différentes initiatives à soutenir "dans le sens du bien commun".

Bien sûr, il faut aussi être loyal pour savoir "dire non quand ce qu'on vous présente ou ce que vous trouvez dans les contrôles trahit la mission", plutôt en faveur d'intérêts particuliers, ou avec la violation des règles à des fins étrangères au Saint-Siège et à l'Église et à sa mission.

Prudence et loyauté

"Prudence et loyauté", demande donc le Pape, "pour le bien commun de notre communauté de travail, de l'Eglise, des fidèles et de ceux qui sont dans le besoin". Un service qui doit certes être accompli avec "professionnalisme, dévouement, approfondissement", sans toutefois oublier "l'humilité, l'écoute, l'esprit de service et, enfin, la vigilance et la culture de la légalité et de la transparence".

Face au déficit économique du Saint-Siège, qui érode chaque année une partie de son patrimoine, le Pape appelle à "inverser la tendance", invitant chacun à "être prêt, avec modestie et esprit de service, à renoncer à ses intérêts particuliers pour le bien commun", en se libérant de la rigidité et en s'ouvrant à l'actualisation.

Récompenser le mérite

L'idée du Souverain Pontife est, d'une part, d'engager de nouvelles personnalités - compétentes, préparées sur le plan éthique et professionnelles - mais aussi de donner à ceux qui travaillent déjà au Saint-Siège la possibilité de se renouveler, en leur offrant "une formation, des opportunités de croissance, de nouvelles expériences", sans pour autant diminuer les signes de confiance et de reconnaissance. Cela signifie aussi "une rémunération juste", "d'autant plus juste qu'elle est liée aux résultats et à la contribution de chacun au service de l'Église". Éviter le carriérisme, mais récompenser assurément le mérite.

Il en va de même pour les fournisseurs externes auxquels le Saint-Siège fait appel : "éthique, compétence et professionnalisme, au juste prix pour un bénéfice équitable", comme cela a déjà été réglementé ces dernières années. Et pour le patrimoine en général, dont les fruits de la gestion doivent également être partagés équitablement "pour que tous aient ce dont ils ont réellement besoin".

Les investissements, précise encore le pape François, "ne doivent pas avoir pour but la spéculation ni l'accumulation" et il en va de même pour les budgets et les dotations dont disposent les différentes entités, de sorte qu'il n'y ait pas "des entités riches et des entités pauvres" mais une harmonie dans l'ensemble du Saint-Siège, car tous "participent à la réalisation et à la poursuite du même bien".

L'auteurGiovanni Tridente

Ressources

Toi et Dieu, préparez-vous à la fête. Collecte pour le 3e dimanche de l'Avent

Nous sommes à mi-chemin de l'Avent et l'Église nous surprend avec ce dimanche appelé GaudeteIl s'agit d'une allusion à l'antienne d'entrée de la messe : "Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur ; je vous le répète, réjouissez-vous. Le Seigneur est proche" (Ph 4,4-5).

Carlos Guillén-14 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

C'est précisément cette joie, motivée par la proximité du Seigneur, qui se reflète également dans la prière de collecte correspondante :

O Dieu, toi qui contemples avec quelle fidélité ton peuple attend la fête de la naissance du Seigneur, accorde-nous de nous réjouir d'un si grand événement de salut et de le célébrer toujours avec solennité et une joie débordante.

Deus, qui cónspicis pópulum tuum nativitátis domínicae festivitátem fidéliter exspectáre, presta, quaésumus, ut valeámus ad tantae salútis gáudia perveníre, et ea votis sollémnibus semper laetítita celebráre.

Là encore, les responsables de la réforme liturgique ont jugé bon de déplacer l'ancienne prière en usage à un autre jour et d'en trouver une qui reflète mieux l'essence de ce dimanche. Avec des modifications mineures, nous utilisons maintenant cette prière, qui provient du Rituel de Ravenne (8e siècle). 

Dans sa structure, on trouve une courte invocation (Deus), l'anamnèse se référant à l'approche de Noël et une clause subordonnée introduisant une épiclèse avec deux demandes.

Attendre, arriver et fêter

L'utilisation abondante des verbes dans cette phrase est intéressante. D'une part, les verbes à forme personnelle nous présentent deux sujets : Dieu et son peuple. Dieu est celui qui contemple (remarquable) toujours avec un amour paternel et bienveillant pour son peuple en pèlerinage. En tant que son peuple, nous nous tournons vers lui dans une confiance filiale pour lui demander (quaésumus) votre aide, afin que nous puissions (valeámus) pour atteindre les biens du salut qu'il nous destine. C'est le dynamisme de toute la vie chrétienne.

D'autre part, les trois verbes à l'infinitif nous donnent une bonne idée des attitudes dans lesquelles l'Eglise se place en ce temps liturgique. 

Tout d'abord, il y a l'attente (exspectáre) : attendre avec espérance la naissance du Sauveur. Sans aucun doute, cela éveille un désir puissant chez le chrétien et ce désir fait naître en lui, en elle, le mouvement de vouloir tendre la main (perveníre) cet horizon merveilleux que Dieu déploie sous les yeux de la foi. Et, bien sûr, l'arrivée deviendra une fête (célébrer), avec sa double nuance : de célébration, logiquement, mais aussi d'action liturgique, et donc de participation réelle et effective au mystère du salut.

Joie et solennité

La dernière action mentionnée, la célébration de la Naissance du Seigneur, s'accompagne de deux caractéristiques qui lui donnent une tonalité particulière : la joie (laetítia) et la solennité (votis sollémnibus). 

La joie est la caractéristique spécifique de ce troisième dimanche du mois. Avent. Une joie particulièrement vive, animée, enthousiaste (alacri). De cette manière "très joyeuse", Dieu nous encourage à ne pas nous contenter de la joie que nous avons déjà, mais à rechercher une joie plus pleine. Une plénitude qui n'est possible qu'en nous rapprochant de lui, en lui faisant davantage confiance, en nous laissant davantage aimer par lui. Même si nous savons qu'au fond, nous n'atteindrons la joie parfaite qu'après cette vie. Et c'est précisément pour cette raison que nous comprenons la nécessité de correspondre plus pleinement à la grâce de Dieu ici sur terre, en profitant au maximum du temps que Dieu nous donne.

L'autre caractéristique à laquelle nous avons fait référence est celle des rites solennels et splendides qui accompagnent habituellement Noël. Ils ont certainement pour but de nous aider à goûter la félicité du Ciel, en nous associant déjà au bonheur parfait des chœurs d'anges et de saints. 

Pourtant, paradoxalement, une telle célébration contraste radicalement avec l'humilité de la naissance de l'Enfant Dieu à Bethléem, dans une mangeoire. Et elle contraste aussi avec notre petitesse personnelle, avec notre manque de mérite et parfois avec nos défaites. C'est peut-être ainsi que nous pouvons voir que Dieu doit vraiment tout prévoir. C'est lui qui organise la fête. Sans Dieu, sans la Rédemption, il n'y aurait pas de raison de faire la fête. Sans aucun doute, c'est Dieu qui nous a donné le droit de faire la fête. Même si nous célébrons encore sous le voile de ce monde qui passe, il n'en reste pas moins que la raison de notre joie et de notre célébration est déjà avec nous, et c'est une raison suffisante pour vouloir transformer notre vie.

L'auteurCarlos Guillén

Prêtre du Pérou. Liturgiste.

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États-Unis

Le ministère américain de la sécurité intérieure cherche à renforcer la protection des lieux de culte.

Les lieux de culte catholiques, chrétiens, juifs et musulmans sont devenus des cibles potentielles de vandalisme ou d'attaques, en particulier depuis le conflit entre Israël et le Hamas.

Gonzalo Meza-14 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Depuis 2020, il y a eu au moins 308 incidents de vandalisme et de destruction dans des paroisses ou des chapelles d'église aux États-Unis. Incendie criminel, images détruites, vitraux, objets liturgiques volés, murs et portes peints avec un langage anti-catholique, sont quelques-uns des cas de vandalisme qui se sont produits au cours des trois dernières années.

Parfois, ces crimes peuvent dégénérer en attaques haineuses entraînant la perte de vies humaines, comme cela s'est produit en 2017 à l'église Saint-Augustin de Des Moines, dans l'Iowa. D'autres fois, il peut s'agir de cyberattaques, comme en 2019 à l'église St. Ambrose de Brunswick, dans l'Ohio, un cybercrime qui a causé des millions de pertes. Les menaces qui pèsent sur les lieux de culte aux États-Unis sont de plus en plus complexes et répandues, allant d'actes de vandalisme ou de cyberattaques à des attaques armées.

Face à cette réalité, l'archevêque Timothy Dolan, archevêque de New York et président de l'Union européenne, a déclaré : "Nous avons besoin de l'aide de l'Union européenne. Comité pour la liberté religieuse de l'USCCB, a déclaré en 2022 : "Les évêques américains ont constaté une tendance inquiétante au vandalisme dans les églises catholiques. Nous ne sommes pas les seuls. Nos amis d'autres groupes religieux subissent également ces attaques, et dans certaines communautés, elles sont plus fréquentes".

Les lieux de culte catholiques, chrétiens, juifs et musulmans sont devenus des cibles potentielles de vandalisme ou d'attaques, en particulier depuis le conflit entre Israël et le Hamas. Le directeur du FBI, Christopher Wray, a indiqué lors d'une intervention devant les parlementaires le 6 décembre que les crimes de haine aux États-Unis étaient en augmentation depuis un certain temps, mais que le nombre de cas avait augmenté de 60 % depuis octobre 2023.

Sécurité des communautés religieuses

En réponse à ces développements, le ministère de la sécurité intérieure (DHS), par l'intermédiaire de l'agence pour la sécurité des infrastructures et la cybersécurité, a publié le 6 décembre une série de lignes directrices en matière de sécurité pour les lieux de culte. Ce document de 16 pages, intitulé "Physical Security Performance Goals for Religious Communities" (objectifs de performance en matière de sécurité physique pour les communautés religieuses), contient une série d'actions spécifiquement conçues pour aider les organisations religieuses à planifier, à protéger leurs bâtiments et à répondre aux menaces.

"Les objectifs de performance en matière de sécurité physique que nous publions aujourd'hui fournissent aux églises, synagogues, mosquées et autres institutions religieuses des stratégies accessibles et faciles à mettre en œuvre pour améliorer leur sécurité et réduire les risques pour leurs communautés", a déclaré Alejandro N. Mayorkas, secrétaire du ministère de la sécurité intérieure. Jen Easterly, directrice de l'agence du ministère de la sécurité intérieure chargée de la cybersécurité et des infrastructures, a déclaré : "L'agence aide depuis longtemps les communautés religieuses à améliorer leurs pratiques en matière de sécurité physique et de cybersécurité. 

Voici quelques-unes des recommandations présentées dans le document : Surveiller les points d'accès à l'aide de systèmes de vidéosurveillance, placer à l'extérieur des éclairages activés par le mouvement, installer des alarmes sur les fenêtres et les portes, contrôler l'accès aux zones réservées telles que les bureaux, les installations électriques ou informatiques. Dans le cas des écoles, il est recommandé d'avoir un seul point d'entrée contrôlé.

Pour prévenir les cyberattaques, l'agence recommande de mettre à jour régulièrement les logiciels, d'exiger des mots de passe forts pour accéder aux fichiers informatiques, de protéger les données par des méthodes de cryptage et de vérifier la présence de connexions ou de dispositifs non autorisés sur les ordinateurs. Le texte suggère également de former une équipe de planification de la sécurité composée de membres de la communauté et de désigner un responsable, idéalement doté d'une expérience professionnelle dans le domaine, pour intervenir dans les situations d'urgence.

Le DHS recommande également aux chefs de groupes religieux de prendre contact avec les forces de l'ordre et les agences locales pour savoir comment ils peuvent aider à faire face à une situation d'urgence lorsqu'elle se présente.

Évangile

L'ami de l'époux. Troisième dimanche de l'Avent (B)

Joseph Evans commente les lectures du troisième dimanche de l'Avent et Luis Herrera donne une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-14 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Ce qui ressort de l'Évangile d'aujourd'hui, c'est la transparence de Jean-Baptiste : la lumière de la vérité de Dieu passe à travers lui comme à travers la plus claire des fenêtres. En fait, l'évangéliste utilise la lumière comme métaphore pour décrire le ministère du Baptiste : "Il est venu comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Il n'était pas la lumière, mais celui qui rendait témoignage à la lumière".

Et la sincérité, la clarté de Jean transparaît dans ce passage : "...la vérité, la clarté de Jean transparaît dans ce passage : "...".Tel est le témoignage de Jean, lorsque les Juifs envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander : "Qui es-tu ?" Il a avoué et n'a pas nié ; il a avoué : "Je ne suis pas le Messie".. Il ne se voit que comme une "voix" dans le désert : non pas le contenu, la Parole (qui est le Christ lui-même), mais seulement un moyen que la Parole utilise pour transmettre son message, comme notre voix pourrait dire les mots, les idées, d'une autre personne.

Et lorsque les prêtres et les lévites envoyés de Jérusalem demandent à Jean pourquoi il baptise s'il n'est ni le Christ, ni Elie, ni le prophète annoncé par Moïse, il répond : "Je baptise avec de l'eau ; au milieu de vous se trouve celui que vous ne connaissez pas, celui qui vient après moi, et dont je ne suis pas digne de délier la courroie de la sandale.. Ce qui donne au témoignage de Jean une telle autorité, c'est son extraordinaire humilité. Il est très clair sur le peu qu'il est et sur ce qu'il n'est pas : il n'est pas le Christ, il n'est pas le contenu du message, mais un simple médium pour sa transmission. Il se considère même indigne d'être l'esclave du Christ, indigne d'accomplir le travail de l'esclave qui consiste à délier les sandales de son maître.

Dans un autre passage (Jn 3,28-30), qui montre également l'humilité de Jean, il décrit le Christ comme le "mari" des mariages et son propre rôle comme celui d'un simple "ami du mari". dont la voix "se réjouit". beaucoup à entendre. Il n'est donc pas surprenant que l'Église nous propose comme première lecture d'aujourd'hui un beau texte d'Isaïe qui exprime également la joie dans l'attente du salut : "Je déborde de joie dans le Seigneur, et je me réjouis avec mon Dieu"..

Alors que les messagers des autorités juives sont si sérieux et sans joie ("Qui es-tu pour que nous puissions répondre à ceux qui nous ont envoyés ? Que dis-tu de toi-même ?), Jean se réjouit humblement. Savoir à quel point nous sommes insignifiants, simples serviteurs de la vérité, est profondément libérateur.

Homélie sur les lectures du troisième dimanche de l'Avent (B)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour ces lectures dominicales.

Culture

Sainte-Lucie, témoin de la vérité et de la lumière

Aujourd'hui, 13 décembre, nous célébrons sainte Lucie, martyre chrétienne décapitée en 304 sous l'empereur Dioclétien. Depuis le XVe siècle, la dévotion populaire a fait de Sainte Lucie la patronne de la vue, et des manifestations sont organisées dans de nombreux pays à travers le monde.

Antonino Piccione-13 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

"Lucie, martyre de Syracuse, nous rappelle par son exemple que la plus haute dignité de la personne humaine consiste à témoigner de la vérité, en suivant sa conscience à tout prix, sans duplicité et sans compromis. Il y a tout juste un an, le pape François s'adressait ainsi aux membres de l'Union italienne des aveugles et des malvoyants (UICI), reçus en audience dans la salle Clementina, à la veille de la commémoration liturgique de sainte Lucie, patronne des malvoyants et des handicapés de la vue.

La fragilité est une ressource : "Cela signifie être", a ajouté le Saint-Père, "du côté de la lumière, au service de la lumière, comme l'évoque le nom même de Lucie". Soyez des personnes claires, transparentes, sincères ; communiquez avec les autres de manière ouverte, claire et respectueuse. C'est ainsi que vous contribuerez à répandre la lumière dans les milieux où vous vivez, pour les rendre plus humains, plus habitables".

Aujourd'hui, 13 décembre, nous célébrons sainte Lucie, martyre chrétienne décapitée en 304 sous l'empereur Dioclétien. Depuis le XVe siècle, la dévotion populaire a fait de Sainte Lucie la patronne de la vue, et des manifestations sont organisées dans de nombreux pays à travers le monde.

L'histoire de Lucie commence à Syracuse, entre 280 et 290 après Jésus-Christ. Née dans une famille aisée, elle est orpheline et fiancée à un patricien. Sa vie prend un tournant décisif lorsque sa mère, Eutichia, tombe gravement malade. Lors d'un pèlerinage au tombeau de sainte Agathe, Lucie prie pour la guérison de sa mère. Elle a alors une vision dans laquelle sainte Agathe lui annonce son destin en tant que future patronne de Syracuse. Après la guérison de sa mère, Lucie consacre sa vie au service du Seigneur, distribuant ses richesses aux pauvres. Elle fut persécutée pour avoir refusé de se marier, mais malgré la torture et la menace de mort, Lucie resta ferme dans sa foi chrétienne jusqu'au jour où elle fut décapitée.

Contrairement à la croyance populaire, le 13 décembre ne coïncide pas avec le jour le plus court de l'année, puisqu'il tombe au moment du solstice d'hiver, le 22 décembre. Cependant, entre le 13 et le 14 décembre, vous pourrez profiter d'un spectacle céleste avec les Géminides, similaires aux Perséides du mois d'août.

On raconte qu'après sa conversion au christianisme, sainte Lucie aurait perdu la vue ou se serait même arraché les yeux pour tenter de résister au péché. En Italie, la tradition veut qu'elle apporte des cadeaux aux enfants, ce qui provient d'un geste de générosité attribué à la sainte. Après sa mort, selon la légende, Sainte Lucie revient sur terre pour apporter le bonheur aux enfants dans la nuit du 13 décembre, symbolisant la lumière qu'elle a apportée au monde. La figure de Sainte Lucie s'est donc transformée dans le folklore italien en une sorte de Père Noël anticipé qui apporte joie et cadeaux aux plus petits, dans un geste chargé de sens spirituel. Cette tradition, ancrée dans la générosité et le symbolisme, a contribué à façonner l'iconographie de la sainte comme une figure lumineuse et bienfaisante, particulièrement aimée des enfants.

Dans le monde entier, des célébrations différentes et attrayantes sont liées à sainte Lucie. À Syracuse, ville dont elle est la patronne, la fête nationale des lumières et du renouveau a lieu le 12 décembre, en prévision de la procession d'une statue d'argent dans les rues le jour de la fête. En Suède, des jeunes filles vêtues de blanc portent en procession des biscuits et des rouleaux de safran, dans des robes blanches symbolisant la pureté. En Toscane, la "Fiera di Santa Lucia" propose des produits typiques, des sucreries et des décorations de Noël, tandis qu'à Florence, l'arbre de Noël est illuminé avec de la musique et des toasts.

Dans d'autres régions d'Italie, comme à Lucques, l'hôpital de San Luca organise des initiatives pour cette journée dédiée au saint patron de la vue. L'une des traditions de cette fête est la bénédiction des yeux, et il y aura également un concert de la fanfare des parachutistes Folgore. La cathédrale de Milan, également impliquée dans la célébration de la sainte, conserve une copie de sa statue où Lucia est représentée avec les yeux sur une soucoupe, symbolisant le fait qu'elle est la patronne des tailleurs de pierre.

L'auteurAntonino Piccione

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Monde

"Ma mère nous a appris qu'il fallait pardonner", déclare une victime de Boko Haram.

L'Aide à l'Église en détresse a lancé une campagne pour aider l'Église nigériane avec le slogan "Aidez le Nigeria. Église martyre, Église vivante". Selon le rapport sur la liberté religieuse lancé par l'AED cette année, "le Nigeria est l'un des pires pays au monde pour vivre la foi chrétienne".

Loreto Rios-13 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Ce matin, une conférence de presse a eu lieu au siège de la Commission européenne. ACN Espagne, une fondation du Saint-Siège, pour expliquer la situation actuelle au Nigéria et les détails de l'accord de libre-échange entre les deux pays. Campagne d'aide à l'Église en détresse.

Le Nigeria est actuellement l'un des pays les plus dangereux au monde pour les chrétiens en raison des nombreuses attaques terroristes menées par les groupes Boko Haram et l'État islamique d'Afrique de l'Ouest, ainsi que par les "Peuls" dans le centre du pays. Depuis 2022, 39 prêtres ont été tués, 30 prêtres enlevés et 17 catéchistes assassinés.

Projets d'aide aux victimes au Nigeria

Kinga von Schierstaedt, chef d'équipe pour l'Afrique au sein du département des projets de l'Aide à l'Église en détresse internationale (AED), le père Joseph Bature Fidelis, directeur du centre de ressources humaines et de traumatologie du diocèse de Maiduguri, et Janada Marcus, une rescapée des attaques de Boko Haram, ont participé à la conférence de presse.

Selon l'AED, "les évêques ont demandé des projets pour améliorer la sécurité des prêtres et des religieux". Parmi ces projets figurent la construction de clôtures de sécurité dans les couvents, des voitures pour que les prêtres puissent se déplacer dans les zones plus rurales au lieu de marcher ou de faire du vélo, ce qui rend les enlèvements plus difficiles, et des systèmes d'alarme dans les presbytères pour que les prêtres puissent appeler à l'aide en cas d'agression.

Un autre projet a été la construction d'un centre de traumatologie à Maiduguri, car de nombreuses personnes ont besoin d'une aide psychologique après les attaques terroristes, en particulier dans le nord du pays. "Ils arrivent ici brisés. Elles fuient la violence et affluent vers l'Église pour y trouver soutien et réconfort, ainsi qu'un accompagnement professionnel et spirituel et une promotion sociale. La paix véritable n'est atteinte que lorsque le traumatisme des personnes profondément blessées est guéri", explique le directeur du centre, le père Joseph Bature Fidelis.

En 2022, l'Aide à l'Église en détresse a financé 122 projets pour un montant total de 2,1 millions d'euros : construction ou reconstruction d'églises, de séminaires, de presbytères et d'autres bâtiments ecclésiastiques, formation du clergé local, soutien aux prêtres, aide à la subsistance des religieuses, financement de matériel catéchétique et soutien aux moyens de transport et de communication.

Témoignage de Janada Marcus

Actuellement, comme l'a expliqué Kinga von Schierstaedt, la campagne se concentre sur quatre types de projets : l'assistance psycho-spirituelle et la sécurité, la formation, l'entretien du centre d'adoration eucharistique dédié aux martyrs nigérians, ainsi que la formation et le soutien aux prêtres.

Janada Marcus, 25 ans, a été victime d'attaques terroristes à quatre reprises. Une fois, elle a été enlevée après une opération chirurgicale, avec une plaie qui suppurait et sous anesthésie, et a été retenue en captivité pendant un an et huit mois avec d'autres personnes jusqu'à ce qu'elle réussisse à s'échapper. À une autre occasion, elle a vu son père se faire tuer par Boko Haram. Janada a été soignée au centre de traumatologie de Maiduguri, où sa mère l'avait emmenée lorsque sa fille faisait des cauchemars incessants et était incapable de parler aux gens. Janada a déclaré ce matin qu'elle avait réussi à pardonner aux terroristes et qu'elle avait désormais l'esprit tranquille : "Ma mère nous a appris qu'il fallait pardonner. Cela fait partie de notre foi chrétienne.

Elle a maintenant réussi à remettre sa vie sur les rails, a obtenu un diplôme en santé tropicale et en contrôle des maladies et, en mars de cette année, a visité le Vatican et a pu saluer le pape François.

Malgré le terrorisme, l'AED note que "le Nigeria est le pays qui compte le plus grand nombre de séminaristes en Afrique et, malgré la discrimination et la persécution, le nombre d'aspirants continue d'augmenter".

Vous pouvez collaborer à la campagne à partir de la page Site web de l'Aide à l'Église en détresse.

Vatican

François appelle à l'ouverture à Jésus et à la paix en Terre Sainte

Lors de la dernière session du cycle sur la passion d'évangéliser, le pape François a invité l'auditoire à réfléchir à la parole de Jésus aux sourds-muets, EffetáIl s'adresse à tous les baptisés pour qu'ils annoncent l'Évangile et échangent "le don de l'amitié". Il a également réitéré son appel à un cessez-le-feu humanitaire et à la libération de tous les otages en Terre Sainte.

Francisco Otamendi-13 décembre 2023-Temps de lecture : 4 minutes

C'est avec un ton de voix plus posé, et parfois debout, que le Saint-Père a présidé ce matin, la fête de l'Église catholique, la fête de l'Église catholique et la fête de l'Église catholique. Sainte-LucieLe Pape, vierge et martyr, a tenu la 30ème et dernière session du cycle de catéchèse sur la passion d'évangéliser, le zèle apostolique du croyant, dans la Salle Paul VI du Vatican. Le thème de la Audience a été "EffatáL'"Église ouverte", basée sur le passage de l'Évangile de la guérison d'un sourd-muet par Jésus (Mc 7,31-35).

De nombreux chants mexicains à la Vierge de Guadalupe, dont la fête a été célébrée hier, ont précédé la catéchèse, ainsi que des cris de Viva el Papa ! 

Le Souverain Pontife a insisté une fois de plus sur le fait que "nous ne devons pas oublier de demander l'aide de l'Union européenne". don de la paix pour les peuples qui souffrent de la guerre, en particulier Israël, la Palestine et l'Ukraine martyrisée". Il a rappelé la douleur et la souffrance de ces peuples et a appelé à un cessez-le-feu humanitaire, car Gaza a un besoin urgent d'aide humanitaire. Il a également demandé la libération de tous les otages et s'est à nouveau écrié : "Non à la guerre, oui à la paix".

"Se lancer dans la mer du monde".

Dans sa méditation, le Souverain Pontife a rappelé que "Effatá"C'est une expression prononcée par le célébrant au moment du baptême, en touchant les oreilles et les lèvres du baptisé. "C'est un appel à l'ouverture et à l'expansion de toute la personne pour recevoir l'annonce de Jésus et partir en mission.

"Laissons le Seigneur toucher nos langues et nos oreilles, les ouvrir, les délier pour proclamer sa présence qui libère et réconforte tout le monde, en particulier ceux qui souffrent le plus", a déclaré le pape. "Qu'il nous remplisse de l'effusion de l'Esprit Saint pour attiser la flamme de l'amour divin dans le cœur de tous, sans peur, avec courage. L'abandon des sécurités personnelles et la confiance dans l'appel de Jésus nous feront nous lancer sur la mer du monde, prêts à aller annoncer à tous les peuples ce que nous avons vu et entendu".

N'oublions pas, a poursuivi le Saint-Père, que le Seigneur nous appelle à nous ouvrir au souffle de l'Esprit Saint, à écouter sa voix et à nous laisser pousser par la passion d'évangéliser ; c'est une tâche qui concerne tout chrétien (...) Nous aussi, qui avons reçu l'Esprit Saint, nous sommes appelés à nous ouvrir à l'Esprit Saint, à écouter sa voix et à nous laisser pousser par la passion d'évangéliser ; c'est une tâche qui concerne tout chrétien (...)". effetá Après avoir reçu l'Esprit dans le baptême, nous sommes appelés à nous ouvrir. "Ouvre-toi", dit Jésus à chaque croyant et à son Église : ouvre-toi parce que le message de l'Évangile a besoin de toi pour être témoigné et proclamé ! Ouvre-toi, ne t'enferme pas dans ton confort religieux et dans le "on a toujours fait comme ça", ouvre-toi, Église, au souffle de l'Esprit Saint, qui te pousse à être missionnaire, à évangéliser".

"L'amour que nous donnons

Le "Effatá (Ouvre-toi)" de Jésus, "est une invitation à redécouvrir la joie de la mission dans le feu de l'Esprit. Le zèle missionnaire, en effet, ce n'est pas faire de la propagande pour obtenir un consensus, ce n'est pas faire du prosélytisme, ce n'est pas non plus se remplir la tête de notions, mais c'est allumer dans le cœur l'étincelle de l'amour de Dieu. Pour paraphraser une belle expression, nous pourrions dire que le cœur de ceux à qui nous annonçons n'est pas un vase à remplir, mais un feu à allumer", a expliqué le pape.

Par conséquent, "le zèle apostolique ne dépend pas de l'organisation, mais de l'ardeur ; il ne se mesure pas au consentement que nous recevons, mais à l'amour que nous donnons (...). Le message est clair : pour être les pasteurs du peuple de Dieu, nous devons être des pêcheurs d'hommes, prêts à quitter les rives de notre propre sécurité pour naviguer avec l'Évangile sur la mer du monde".

François nous a également invités à nous interroger sur nous-mêmes à travers ces questions : " Demandons-nous aussi : est-ce que j'aime vraiment le Seigneur, au point de vouloir l'annoncer ? Est-ce que je veux devenir son témoin ou est-ce que je me contente d'être son disciple ? Est-ce que je prends à cœur les personnes que je rencontre ? Est-ce que je les amène à Jésus dans la prière ? Est-ce que je veux faire quelque chose pour que la joie de l'Évangile, qui a transformé ma vie, rende aussi la leur plus belle ?

"Célébrer la venue de l'enfant Jésus à Noël".

Dans sa salutation aux pèlerins en plusieurs langues, le Saint-Père a invité "tous les chrétiens baptisés à témoigner de Jésus et à l'annoncer. Demandons aussi la grâce, en tant qu'Église, de réaliser la conversion pastorale et missionnaire" (français). Aux anglophones, il a rappelé les Avent et le NoëlJe souhaite la bienvenue à tous les pèlerins de langue anglaise, en particulier aux groupes de Malaisie et des États-Unis d'Amérique. À chacun d'entre vous et à vos familles, je souhaite un voyage de l'Avent fructueux pour célébrer à Noël la venue de l'Enfant Jésus, le Sauveur du monde. Que Dieu vous bénisse.

Il a rappelé aux germanophones que "Sainte Lucie, vierge et martyre, dont la mémoire liturgique tombe aujourd'hui, nous aide à faire briller le Christ à travers notre témoignage de foi, lumière des peuples".

Le pape a déclaré aux Arabes qu'"en vertu du baptême, chaque chrétien est appelé à être prophète, témoin et missionnaire du Seigneur, par la puissance de l'Esprit Saint et jusqu'aux extrémités de la terre. Que le Seigneur vous bénisse tous et vous protège toujours de tout mal.

Il a souligné aux Polonais qu'"une façon particulière de vivre l'Avent dans votre patrie est de participer aux messes. Rorate caeli. Que cette belle tradition, qui exprime l'attente avec Marie de la venue du Sauveur, devienne une occasion de témoigner de votre foi vivante. 

Et il a encouragé les hispanophones à "ne pas oublier que le Seigneur nous appelle à nous ouvrir au souffle de l'Esprit Saint, à écouter sa voix et à nous laisser animer par la passion d'évangéliser ; c'est une tâche qui concerne chaque chrétien. Que Jésus vous bénisse et que la Sainte Vierge veille sur vous".

Enfin, en italien, François a évoqué sainte Lucie et a souligné que "dans certaines régions d'Italie et d'Europe, il est d'usage d'échanger des cadeaux en cette fête en raison de la proximité de Noël. Je voudrais vous inviter tous à échanger le cadeau de l'amitié et du témoignage chrétien, qui est un cadeau précieux".

L'auteurFrancisco Otamendi

Vatican

Le pape appelle à la communion entre les catholiques syro-malabars

Le mode de célébration du Saint Qurbana, le rite eucharistique de cette ancienne Église de rite oriental en communion avec Rome, a récemment fait l'objet d'une controverse. Le pape a envoyé un message vidéo fort à l'archidiocèse d'Ernakulam-Angamaly, demandant que le rite eucharistique soit célébré à Noël prochain de la manière adoptée par le synode de l'Église syro-malabare.

Antonino Piccione-13 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape a remanié la direction de l'Église syro-malabare de l'Inde dans l'État du Kerala, en acceptant la démission de l'archevêque principal, le cardinal George Alencherry, et de Mgr Andrew Thazhath, l'administrateur apostolique qu'il avait nommé il y a deux ans pour l'archidiocèse "rebelle" d'Ernakulam-Angamaly. Une décision qui fait suite à l'échec de la mission de délégué pontifical de l'archevêque slovaque Cyril Vasil, ancien secrétaire de la Congrégation pour les Églises orientales, qui n'a pas apaisé les tensions entre l'archidiocèse d'Ernakulam-Angamaly et le reste de l'Église syro-malabare.

Le sujet de discorde, car les deux Nouvelles du Vatican comme Asia News, reste le mode de célébration adopté par le Synode syro-malabar en 2021, qui prévoit que le célébrant fasse face à l'autel pendant le moment central de la liturgie. Une solution que la grande majorité du clergé d'Ernakulam-Angamaly - le plus grand archidiocèse de l'Église syro-malabare, comprenant environ un dixième des fidèles - ne veut pas accepter, ayant adopté le rite dans lequel le célébrant fait face à l'assemblée après le Concile Vatican II. Ainsi, le différend sur l'unification de la liturgie, qui divise depuis longtemps cette très ancienne Église de l'Asie du Sud-Est, reste entier. Indes L'affaire Easterners n'est toujours pas résolue.

L'appel au réveil du Pape

Le pape François, loin de sous-estimer la gravité de la situation, envoie un message vidéo fort à l'archidiocèse d'Ernakulam-Angamaly, demandant que le rite eucharistique soit célébré à Noël prochain dans toutes les Églises selon la modalité "unifiée" adoptée par le Synode de l'Église syro-malabare après des années de discussion, mais rejetée par le clergé du diocèse où se trouve le siège de l'archevêque majeur.

"Vous êtes des Églises, ne devenez pas une secte", dit François. "Ne forcez pas l'autorité ecclésiastique compétente à prendre acte que vous avez quitté l'Église, parce que vous n'êtes plus en communion avec vos pasteurs et avec le successeur de l'apôtre Pierre, appelé à confirmer tous les frères dans la foi et à les conserver dans l'unité de l'Église."

Le cardinal Alencherry, élu archevêque majeur par le Synode syro-malabar en 2012, est depuis 2017 empêtré dans une affaire liée à une vente de terrains appartenant à l'Église, qui a fait scandale et suscité la controverse dans la communauté catholique du Kerala. Dans sa lettre au cardinal, le pontife lui renouvelle néanmoins son estime personnelle, rappelant également qu'Alencherry avait déjà présenté sa démission en 2019, mais que le Saint-Siège - acceptant l'avis du Synode - l'avait rejetée. Désormais, donc, la direction de l'Église syro-malabare, conformément à la loi, a été confiée à l'évêque curial Sebastian Vaniyapurackal, jusqu'à l'élection du nouvel archevêque majeur, qui devrait avoir lieu en janvier.

Nouvel administrateur apostolique

Quant à l'archidiocèse d'Ernakulam-Angamaly, acceptant la démission de l'archevêque Andrews Thazhath en tant qu'administrateur apostolique (qui reste archevêque de Trichur), François a nommé l'archevêque Bosco Puthur, évêque émérite de l'éparchie de Melbourne des Syro-Malabars, en tant que nouvel administrateur apostolique. Mgr Thazhath a également été largement mis en cause pour la manière dont il a exécuté le mandat qui lui avait été confié par le pape François pour résoudre le conflit sur la liturgie.

Ces derniers jours, une lettre a également été envoyée, indiquant que les huit diacres du diocèse en attente d'ordination sacerdotale ne pouvaient être ordonnés qu'après avoir prêté serment de célébrer le Qurbana (le rite eucharistique) uniquement de la manière établie par le Synode, qui, comme indiqué ci-dessus, exige que le célébrant fasse face à l'assemblée pendant la première partie de la liturgie, mais se tourne ensuite vers l'autel au moment de la consécration.

Message vidéo du Pape à l'archidiocèse d'Ernakulam-Angamaly.
L'auteurAntonino Piccione

Ressources

Une nouvelle ère commence : Préface de l'Avent III

En ce "temps fort" de l'année liturgique, nous poursuivons la série sur les Préfaces de l'Avent. Aux Préfaces présentes dans l'édition latine typique, notre Missel en ajoute deux autres, nouvellement composées. La première, appelée Préface III de l'Avent, peut être utilisée jusqu'au 16 décembre. 

Giovanni Zaccaria-13 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Ici aussi, comme dans le Préface de l'Avent ILe caractère eschatologique de cette partie du temps de préparation à Noël est prédominant.

Il est juste de vous remercier,

il est de notre devoir de chanter en ton honneur

des hymnes de bénédiction et de louange,

Père tout-puissant, début et fin de toute la création.

Tu nous as caché le jour et l'heure

dans lequel se trouve le Christ, ton Fils,

Seigneur et juge de l'histoire,

apparaîtra, revêtu de puissance et de gloire

au-dessus des nuages dans le ciel.

En ce jour terrible et glorieux

la figure de ce monde passera

et les nouveaux cieux et la nouvelle terre naîtront.

Le même Seigneur qui se montrera alors à nous plein de gloire

vient maintenant à notre rencontre

dans chaque homme et dans chaque événement

pour que nous le recevions dans la foi

et témoignons par l'amour

de l'attente bienheureuse de son royaume.

C'est pourquoi, dans l'attente de sa venue finale,

unis aux anges et aux saints,

nous chantons l'hymne de ta gloire :

Saint, Saint, Saint...

Le texte présente une certaine nouveauté dès le début, puisqu'il présente un protocole initial différent de celui de la plupart des autres Préfaces. Dès les premières expressions, il oriente le regard contemplatif des fidèles vers Dieu le Père tout-puissant, commencement et fin de toutes choses : il nous introduit ainsi immédiatement dans une perspective à la fois cosmique et historique-eschatologique.

L'embolisme de la préface se compose de trois sections, également indiquées graphiquement dans le texte du Missel. La première section rappelle le texte de Matthieu 2436, dans laquelle Jésus lui-même affirme que personne ne connaît le jour et l'heure de la manifestation finale du Fils ; ces paroles sont en elles-mêmes une invitation à la vigilance, un thème typique de ce temps de l'Avent.

Nous nous tournons ensuite vers la vision prophétique de la seconde venue du Christ, quand "ils verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire" (Mt 24,30). Il viendra en tant que Seigneur (cf. Ac 2,36) - ce qui traduit le grec Kyrioset Juge (cf. Ac 10,42), c'est-à-dire celui qui est chargé d'établir la justice une fois pour toutes (cf. Ap 20,11-12).

De la "fin des temps" à la vie quotidienne

La deuxième section poursuit la description de ce dernier jour et le définit comme formidable (cf. Gl 2,11) et glorieux (cf. Ez 39,13 et Ac 2,20), adjectifs qui montrent l'extraordinaire du moment, qui suscite la crainte et révèle en même temps la majesté de Dieu (glorieux est un adjectif qui se réfère habituellement à Dieu). La vision, cependant, ne s'arrête pas là, mais s'ouvre à la contemplation grandiose des nouveaux cieux et de la nouvelle terre : la figure de ce monde passe (cf. 1 Co 7,31) et une nouvelle ère commence, caractérisée non plus par la fragilité, mais par la plénitude et le caractère définitif, comme en témoignent les prophéties d'Isaïe (cf. Is 65,17 et 66,22), reprises plus tard par 2 P 3,13 et Ap 21,5.

Dans l'épître aux Romains, Paul regarde aussi vers cette plénitude lorsqu'il dit : "Car la création a été soumise à la chute (...) dans l'espérance que la création elle-même sera aussi libérée de l'esclavage de la corruption pour la liberté de la gloire des enfants de Dieu" (Rm 8, 20-21). Il est beau d'observer comment, dans cette fresque de ce qui sera, la dimension matérielle non seulement n'est pas méprisée, mais au contraire est exaltée, dans cette récapitulation de toutes choses qui inclut non seulement l'homme, mais le cosmos tout entier.

Enfin, la troisième partie de la préface propose le passage de cette contemplation grandiose des événements de la "fin des temps" à la vie quotidienne : se préparer à la venue du Seigneur, c'est d'abord ouvrir son cœur au prochain et accueillir toute personne et tout événement ; dans les personnes que le Seigneur place à nos côtés et dans les événements qui nous arrivent, c'est Dieu qui parle. Il y a ici un écho des paroles de Gaudium et Spes 22 : "Par l'incarnation, le Fils de Dieu s'est en quelque sorte uni à tout homme".

Le texte se termine par une phrase tripartite, qui souligne la nécessité des vertus théologales pour la vie quotidienne : la foi est nécessaire pour pouvoir reconnaître le Christ qui se rend présent dans les événements de la vie et pour pouvoir accueillir cette présence ; la charité est indispensable pour témoigner de la vie chrétienne, qui est ouverte à l'espérance, c'est-à-dire à l'attente confiante de l'accomplissement des plans de salut de Dieu pour nous.

Enfin, c'est précisément en nourrissant l'attente de la seconde venue que nous sommes invités à nous joindre aux anges et aux saints pour chanter le Sanctus.

L'auteurGiovanni Zaccaria

Université pontificale de la Sainte-Croix (Rome)

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Vatican

Que peut-on attendre du Synode sur la synodalité en 2024 ?

Tous les évêques du monde ont reçu un document les encourageant à approfondir le travail du Synode de la synodalité et à préparer la session d'octobre 2024.

Paloma López Campos-12 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Le portail d'information Nouvelles du Vatican informe que tous les évêques du monde ont reçu un document et une lettre des cardinaux Mario Grech et Jean-Claude Hollerich concernant le Synode de synodalité que vit l'Église.

Le document envoyé commence par encourager l'épiscopat à réfléchir sur la session qui a eu lieu en octobre 2023, au cours de laquelle une dynamique de travail basée sur le dialogue et l'expérience a été suivie. À la fin de l'Assemblée, la synthèse des thèmes abordés a été rendue publique, et les évêques sont invités à y revenir pour poursuivre la réflexion sur le travail accompli.

Le texte précise ensuite que le synode n'est pas fondé sur les questions discutées. Citant le Pape François explique que "l'important est la manière dont la réflexion est menée, c'est-à-dire de manière synodale". Cependant, il est important de ne pas perdre de vue les thèmes dont les participants débattront en 2024. C'est pourquoi le Pape indiquera les questions qu'il juge pertinentes et convoquera des groupes d'experts de tous les continents pour travailler, avec la participation des Dicastères compétents de la Curie romaine, à une dynamisation ecclésiale coordonnée par le Secrétariat général du Synode". Enfin, les groupes présenteront des rapports de travail lors de la réunion de l'année prochaine.

D'autre part, le document envoyé aux évêques leur demande d'approfondir "les formes concrètes de l'engagement missionnaire auquel nous sommes appelés, dans le dynamisme entre unité et diversité propre à une Église synodale". À cette fin, un travail sera effectué tant au niveau de l'Église locale qu'au niveau des Églises locales avec le Pape, pour lequel il est nécessaire que chaque évêque consulte sa communauté.

Lignes directrices

Les orientations de travail envoyées à tous les évêques encouragent une "réflexion ciblée sur le thème de la coresponsabilité différenciée pour la mission de tous les membres du peuple de Dieu". Cependant, elles mettent également l'accent sur la recherche de voix expertes. Le document demande "l'implication d'experts et d'institutions académiques présentes dans le domaine, afin que la contribution de l'expertise théologique et canonique, ainsi que des sciences humaines et sociales pertinentes, puisse être présente".

D'autre part, le Conseil ordinaire du Synode souhaite élargir les expériences de synodalité au niveau local, en promouvant des initiatives, en invitant ceux qui vivent des situations d'exclusion, les chrétiens d'autres confessions et les personnes qui confessent d'autres religions.

Pour faciliter le processus, le Secrétariat général du Synode a publié une feuille de travail possible sur laquelle les Églises locales peuvent s'appuyer. Le document se trouve sur le site officiel du Synode et est disponible en plusieurs langues.

Nouvel Instrumentum Laboris

Après la consultation, chaque conférence épiscopale devra envoyer une synthèse des travaux au Secrétariat général du Synode avant le 15 mai 2024. Avec les contributions des Églises locales, l'" Instrumentum Laboris " de la session d'octobre sera rédigé par l'organe responsable.

Si le matériel envoyé par les Eglises locales "ne constituera pas directement l'objet du discernement" de la réunion de 2024, il contribuera à "composer un cadre dans lequel situer les travaux de l'Assemblée".

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Éducation

Lancement d'un master sur Jean-Paul II

L'Association espagnole du personnalisme (AEP) proposera un master sur Karol Wojtyla/John Paul II qui se déroulera de janvier à octobre 2024. La date limite d'inscription est fixée au 10 janvier 2024.

Loreto Rios-12 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Dans la Association espagnole du personnalismeL'"association civile sans but lucratif à caractère culturel", dont l'objet est de "promouvoir, diffuser, approfondir et développer la philosophie personnaliste", s'est dotée d'un nouveau titre : "Philosophie personnaliste".Master en ligne "Karol Wojtyla-John Paul II".

Le master se déroulera de janvier à octobre 2024 et le diplôme d'études supérieures de l'université d'Amsterdam sera délivré en octobre 2024. la période d'enregistrement se termine le 10 janvier 2024. Les sessions, qui se tiendront le mercredi après-midi, dureront trois heures et seront enregistrées afin que les personnes inscrites puissent en profiter ultérieurement.

Les frais d'inscription s'élèvent à 1 500 euros, mais il est possible de suivre le master par modules de deux matières. Les membres de l'Association espagnole du personnalisme bénéficieront d'une réduction de 5 % sur les frais d'inscription au master.

"Ce master offre une vue d'ensemble complète et interdépendante des multiples facettes de Karol Wojtyla/John Paul II : sa vocation poétique et théâtrale initiale, sa formation philosophique et théologique, sa propre proposition anthropologique, qu'il appelait le personnalisme, et sa théologie novatrice du corps. Le master peut être compris comme un hommage à Karol Wojtyla-John Paul II qui cherche à diffuser son immense héritage personnel, doctrinal et spirituel", affirment-ils dans le document de référence. web. Le titre "offre également une vue d'ensemble de sa vie et de son œuvre, unique en langue espagnole".

Pour plus d'informations, veuillez contacter la directrice adjointe du master, Nieves Gómez, à l'adresse électronique suivante : [email protected].

Thèmes

Le premier bloc de sujets se déroulera de janvier à février et portera sur les thèmes suivants : "Karol Wojtyla / Jean-Paul II (1920-2005)" ("Le contexte polonais. Étudiant en philologie pendant le nazisme. Prêtre et professeur d'éthique. Archevêque de Cracovie dans la Pologne occupée. Le concile Vatican II. Le pape Jean-Paul II et son influence sur le XXe siècle") ; et "La beauté du mot : l'œuvre poétique et théâtrale" ("Des sonnets et du psautier de la Renaissance aux poèmes de la maturité. Les pièces de la période néo-romantique : Job et Jérémie. Drames de la période rhapsodique. L'atelier de l'orfèvre. Triptyque romain : synthèse et sommet de son œuvre littéraire").

Le deuxième bloc se déroulera de mars à avril, avec deux autres thèmes : "Éthique, amour et responsabilité" ("Le renouvellement de l'éthique à l'école de Lublin sous l'influence de Scheler, Kant et Thomas d'Aquin. Amour et responsabilité. La norme personnaliste. Plaisir et sexualité. La personne et l'amour") ; et d'autre part, "L'anthropologie personnaliste" ("Le personnalisme de Karol Wojtyla. Le projet de la personne et de l'action. Conscience et conscience de soi. La liberté comme choix et autodétermination. Psyché, soma, intégration et réalisation de soi. La structure de l'affectivité").

Le troisième bloc aura lieu en mai et juin et se concentrera sur les deux thèmes suivants : "Théologie du corps" ("Le mystère du commencement : homme et femme, il les créa. Le couple humain comme image de la Trinité. La rédemption du cœur. Le corps et l'œuvre d'art. La résurrection de la chair") ; et "Le mariage et la famille comme 'communio personarum'" ("Le génie féminin et la 'mulieris dignitatem'. Amour conjugal et fécondité. Le mariage comme institution. La famille comme lieu de la personne. Paternité, maternité, filiation").

Enfin, de septembre à octobre, le quatrième et dernier bloc sera développé, avec les thèmes de la "pensée sociopolitique" ("Participation et aliénation. Le travail : dimension objective et subjective 'Laborem exercens'. Le débat sur la théologie de la libération. Démocratie, société, solidarité, marché") ; et d'autre part, "Église et christianisme chez Jean-Paul II ("La perspective christologique : le Christ révèle l'homme à l'homme, 'Redemptor hominis'. Science, raison et foi. L'Église et son histoire. Une perspective œcuménique. Du Concile Vatican II au troisième millénaire. Totus tuus").

Faculté

En ce qui concerne le corps enseignant, le directeur du master est Juan Manuel Burgos, président de l'AEP et de l'AIP, professeur à l'université CEU San Pablo et à l'université Villanueva de Madrid. Il a édité les œuvres complètes de Karol Wojtyla en espagnol et est l'auteur, entre autres, des livres "Para comprender a Karol Wojtyla" (BAC) et "La filosofía personalista de Karol Wojtyla" (Palabra).

La directrice adjointe du master est Nieves Gómez Álvarez, docteur en philosophie de l'UCM et professeur à l'Universidad Villanueva et à l'UDIMA à Madrid, ainsi qu'à l'Universidad Anáhuac au Mexique. Elle a été professeur collaborateur à l'Institut pontifical Jean-Paul II et, en 2021, elle a enseigné à la Chaire Jean-Paul II de l'Institut pontifical Jean-Paul II. CITES (Ávila) le cours intensif "La défense de la personne. Wojtyla face aux humanismes athées".

Y participeront également Juan José Pérez Soba, directeur de l'Espace international de recherche en théologie morale à l'Institut théologique pontifical Jean-Paul II de Rome et professeur de théologie pastorale du mariage et de la famille au même institut, ainsi que Bogdan Piotrowski, auteur, traducteur et co-auteur de 14 livres relatifs à l'œuvre et aux enseignements de Karol Wojtyla, et membre de l'Académie colombienne de la langue. Il a connu personnellement Jean-Paul II et le Saint-Siège l'a nommé traducteur officiel de ses œuvres en espagnol pour l'Amérique latine. Il enseignera le module "La beauté du mot : œuvre poétique et théâtrale".

Les autres professeurs sont Benjamin Wilkinson, Alejandro Burgos, Marco Lome, Patricia Garza Peraza et Andrzej Dobrzynski.

Ressources

La Vierge Marie apparaît-elle ?

L'apparition de la Vierge de Guadalupe à l'Indien Juan Diego est l'une des apparitions mariales vérifiées par l'Église et connues dans le monde entier. Bien qu'il existe de nombreux rapports d'apparitions, l'Église catholique est très prudente lorsqu'il s'agit d'en déterminer la véracité, la fausseté ou la possibilité.

Alejandro Vázquez-Dodero-12 décembre 2023-Temps de lecture : 6 minutes

Depuis le début du christianisme, la protection et l'aide de la Vierge Marie pour les chrétiens ont été une constante de l'histoire. La dévotion mariale, humus de la foi confiante et filiale, se fonde souvent sur les apparitions de la Mère de Dieu à des personnes différentes, à des époques et en des lieux différents.

Les apparitions de la Vierge sont l'un des sujets sur lesquels l'Église met le plus de soin et d'étude avant de déterminer la véracité de ces apparitions qui sont, lorsqu'elles se produisent, l'épicentre de la foi en Dieu.

Concept d'"apparition mariale".

Pour l'Église catholique, la Révélation - la révélation de Dieu par l'homme - s'est achevée avec la mort du dernier des Apôtres. Ainsi, le dépôt de la foi présentait déjà tout ce qu'il faut nécessairement croire ou pratiquer pour que les âmes soient sauvées éternellement ou accèdent au ciel.

Mais cela n'empêche en rien les révélations privées - apparitions, visions, messages... - de Dieu, des saints, et aussi de la Vierge Marie.

Naturellement, l'Église se réserve le droit de porter un jugement authentique sur les visions ou les apparitions, de les approuver ou de les désapprouver, en tenant compte du fait que, bien qu'elles aident les chrétiens à accroître leur religiosité, elles ne relèvent pas d'une foi nécessaire.

Les apparitions mariales sont des manifestations de la Vierge Marie à une ou plusieurs personnes, en un lieu et à un moment précis de l'histoire, que l'Église catholique prononce afin d'en déterminer la véracité, la fausseté ou la possibilité.

Certaines apparitions ont donné naissance à des lieux de culte ou de pèlerinage d'une grande importance religieuse, comme la basilique de Guadalupe ou les sanctuaires de Fatima et de Lourdes. D'autres apparitions ont inspiré la naissance d'ordres religieux, tels que les Carmélites, les Mercédaires ou les Conceptionnistes.

En ce qui concerne d'éventuelles apparitions, l'Église est extrêmement prudente et charitable, et souligne surtout la distinction entre la révélation publique, contenue dans l'Écriture Sainte et la Tradition, qui constitue le "depositum fidei", et les révélations privées, auxquelles nous nous référons dans ce fascicule. La révélation publique, comme nous l'avons dit, est complète, mais pas complètement explicite, et il revient au Magistère - la tâche d'enseignement de l'Église - d'approfondir la richesse de son contenu au fil du temps, sous la direction du Magistère.

Nous ne pouvons pas prétendre que l'approbation d'une apparition mariale garantisse que les paroles transmises par les voyants ont été prononcées par Marie. Il ne s'agit pas d'Écriture Sainte ou d'inspiration divine, mais de quelque chose que la Mère de Dieu a voulu communiquer à un moment donné, dans un but donné et par l'intermédiaire de voyants donnés.

Ainsi, le Catéchisme précise au point 67 que ".Tout au long de l'histoire, il y a eu des révélations dites "privées", dont certaines ont été reconnues par l'autorité de l'Église. Celles-ci n'appartiennent cependant pas au dépôt de la foi. Leur fonction n'est pas d'"améliorer" ou de "compléter" la Révélation définitive du Christ, mais d'aider à la vivre plus pleinement à une certaine époque de l'histoire.".

Certaines apparences sont-elles vraies et d'autres fausses ?

Quant aux apparitions - qui seraient des révélations privées - on peut aussi les classer comme publiques ou privées.

Parmi les apparitions publiques, ou ayant une portée extérieure, l'Église en a reconnu, à ce jour, près d'une trentaine comme étant d'origine surnaturelle. Voici quelques-unes des plus connues :

La première est la Vierge du Pilar, qui est apparue à l'apôtre Santiago à Saragosse, en Espagne, vers l'an 40.

Plus tard, au 13ème siècle, la Vierge du Rosaire en France et la Vierge du Mont Carmel en Terre Sainte.

Au XVIe siècle, la Vierge de Guadalupe au Mexique, Notre-Dame de Velankanni en Inde -aujourd'hui Bharat-. Au XVIIe siècle, Notre-Dame du Laus en France.

A la fin du 18ème siècle, Notre-Dame de La Vang au Vietnam.

Au XIXe siècle, en France, la Médaille Miraculeuse, Notre-Dame des Victoires, Notre-Dame de la Salette, Notre-Dame de Lourdes, Mère de l'Espérance et Mère de la Miséricorde ; également au XIXe siècle, Notre-Dame de Knock en Irlande.

Et au 20e siècle, Notre-Dame de Fatima au Portugal, Mère de Dieu et Notre-Dame des Pauvres en Belgique, Notre-Dame de tous les Peuples en Hollande, Notre-Dame de l'Apocalypse et Notre-Dame des Larmes en Italie, Notre-Dame de la Prière en France ; Notre-Dame d'Amérique aux États-Unis ; Notre-Dame d'Akita au Japon ; Notre-Dame et Mère Réconciliatrice au Venezuela ; Notre-Dame de Capoue au Nicaragua ; la Mère du Verbe au Rwanda ; Notre-Dame Soufanieh en Syrie ; Notre-Dame du Rosaire de Saint-Nicolas en Argentine ; et la Gardienne de la Foi en Équateur.

L'Église a également déclaré la fausseté de certaines apparitions, notamment Bayside aux États-Unis, Belluno en Italie et Palmar de Troya en Espagne.

Enfin, nous ferons référence à quelques apparitions dont la véracité est douteuse, ce qui n'implique pas qu'elles soient nécessairement considérées comme fausses, car on peut s'attendre à ce qu'elles soient reconnues à l'avenir : Garabandal en Espagne, Notre-Dame de Zeitun en Égypte et la Reine de la Paix à Medjugorje, en Bosnie.

Comment l'Église approuve-t-elle une apparition mariale ?

Tout d'abord, il convient de noter qu'il n'existe aucune réglementation de ce phénomène, que ce soit au niveau de l'Union européenne ou de l'Union européenne. Code de droit canonique ou tout autre instrument. Nous avons le Observatoire des apparitions et des phénomènes mystiques liée à la figure de la Vierge Marie dans le monde, créée par les Académie pontificale mariale internationale dans le but d'analyser et d'interpréter les différents cas d'apparitions mariales en attente d'une décision de l'autorité ecclésiastique sur leur authenticité.

L'Église reconnaît que Dieu - personnellement ou par l'intermédiaire, par exemple, de sa Mère - peut parler directement à certaines âmes et leur communiquer un bien, pour elles-mêmes ou pour la société. Mais, comme on l'a dit, ces révélations n'ajoutent rien à la doctrine chrétienne, déjà révélée par le Christ et toujours en cours d'étude et de discernement par le Magistère. Le but de ces révélations serait l'aide donnée par Notre-Dame pour vivre la foi conformément à l'enseignement de l'Église.

Pour vérifier l'authenticité des apparitions, l'Église évaluera fondamentalement les éléments suivants : l'équilibre mental de la personne qui se prétend visionnaire ; son niveau d'éducation culturelle et doctrinale, ainsi que sa communion avec l'Église ; sa probité de vie ou sa vie vertueuse, car si Marie peut apparaître à n'importe qui, il ne semble pas admissible qu'elle se montre à ceux qui semblent être pécheurs ou éloignés de Dieu ; l'existence ou non d'un désir d'obtenir un gain financier des apparitions ; la transparence et le caractère naturel des apparitions, afin d'exclure la possibilité qu'une apparition soit focalisée sur la personne qui prétend être un voyant ; le nombre d'apparitions et le contenu du message reçu ; les signes extraordinaires liés aux apparitions, tels que les guérisons, les miracles, les phénomènes cosmiques, etc.les fruits spirituels, tels que les conversions ou, en général, les fruits dans l'âme de ceux qui jouissent des apparitions ; et la conformité des supposés voyants avec les dispositions de l'ordinaire du lieu, généralement l'évêque.

Si, après cette vérification, l'autorité ecclésiastique - l'évêque du lieu ou le Saint-Siège - approuve l'apparition étudiée, celle-ci peut être crue avec la seule foi humaine, à condition que rien de contraire à la foi et à la morale n'apparaisse dans l'apparition et qu'il soit prouvé qu'elle est due à des causes surnaturelles.

En résumé, les aspects à prendre en compte pour approuver une prétendue apparition mariale sont la personne du voyant, le contenu de la vision ou de l'apparition, sa nature, sa forme et son but.

Le processus d'approbation comporte plusieurs étapes : la déclaration favorable de l'évêque, lorsqu'il déclare que les apparitions présumées ne contiennent rien de contraire à la foi ou aux bonnes mœurs ; la permission de célébrer la liturgie, lorsqu'il est permis de célébrer la sainte messe sur le lieu des apparitions ; la reconnaissance papale, lorsque l'apparition a un impact mondial notoire ; et enfin la reconnaissance liturgique, lorsque l'apparition fait partie du calendrier liturgique.

L'approbation peut être donnée par l'évêque lui-même, étant entendu que si le Saint-Siège n'est pas intervenu dans l'approbation, cela ne signifie pas qu'il la rejette.

Notes communes aux apparitions mariales approuvées par l'Eglise.

Des différentes apparitions approuvées par l'Église, nous pouvons déduire une série d'aspects qui leur sont généralement communs et qui, d'une certaine manière, en vérifient l'authenticité :

Les voyants sont des personnes psychologiquement saines et simples. Ils ne manifestent pas de déviations émotionnelles et évitent d'attirer l'attention sur leur personne. Avant l'apparition, dans plusieurs cas, ils n'étaient pas particulièrement spirituels et ne prétendaient pas avoir de visions.

L'humilité, l'évitement de l'autoréférence et l'admission qu'il peut s'agir de quelque chose d'illusoire si l'autorité ecclésiastique en dispose ainsi, sont des notes communes aux voyants. De plus, un autre signe de leur humilité est qu'ils sont capables d'obéir à l'autorité quand elle le veut.

L'apparition entraîne une série d'épreuves et de difficultés dans la vie des voyants, qui seront normales ou non, et qui nécessiteront toujours des faits ou des signes surnaturels.

Elles se déroulent généralement dans des lieux isolés et silencieux qui invitent au recueillement et à la prière.

Le message de la Sainte Vierge les exhorte généralement à vivre l'Évangile, à accroître la vie de piété et les œuvres de miséricorde et à se souvenir des aspects de la foi oubliés ou en voie d'oubli.

En bref, nous trouvons des événements qui, bien qu'ils ne fassent pas partie du dépôt de la Foi, peuvent aider à renforcer cette Foi et à savoir ce que Dieu, par l'intermédiaire de la Vierge Marie, voudra pour ses enfants les hommes à un moment particulier de l'histoire de leur salut.

L'odeur de la tubéreuse fine et de la femme parfumée

Chaque fois que vous, femme, versez des larmes de rupture, de repentir et d'action de grâce aux pieds de Jésus, vous transformez votre douleur en un parfum précieux.

11 décembre 2023-Temps de lecture : 5 minutes

Tout au long des Évangiles, nous voyons Jésus suivi par des milliers de personnes qui recherchent ses faveurs miséricordieuses. Les foules affluaient facilement vers lui en quête de guérison, de délivrance ou pour entendre ses enseignements transformateurs. Elles lui présentaient des besoins réels, tels que leur paralysie, leur cécité, leur lèpre, ou lui amenaient des malades et des désespérés dans des scènes et des images de douleur répétées.

Aujourd'hui encore, ce sont les images les plus courantes sur les autels et les chapelles visités par ceux qui viennent dans le besoin. Il serait étrange de voir une église remplie d'adorateurs reconnaissants qui ne viennent pas pour demander, mais seulement pour offrir leur gratitude ! Quoi qu'il en soit, bienvenue à tous, car il les a invités sans condition, comme il l'a dit, Venez à moi, vous qui êtes fatigués et chargés, et apportez vos fardeaux. (Matthieu 11, 28).

Dans les Évangiles, nous lisons deux exceptions que nous pourrions souligner de ceux qui sont venus se prosterner pour lui offrir des cadeaux : l'une au début de sa vie, l'autre vers la fin de celle-ci. Dans le premier cas, il s'agit de personnages intéressants venus d'Orient (rois, mages ou astrologues) qui, suivant le présage de l'étoile, le recherchent de manière obsessionnelle pour lui offrir de coûteux coffres d'encens, d'or et de myrrhe.

La deuxième occasion est le cas de la femme mystérieuse avec un parfum de nard pur dans un pot d'albâtre coûtant 300 deniers, le salaire annuel d'un ouvrier à l'époque de Jésus. À l'époque, lorsqu'une huile ou un parfum coûteux était transporté ou stocké, le pot était scellé afin de ne pas risquer qu'il s'évapore ou qu'il soit utilisé comme déchet. Il fallait donc briser la jarre pour pouvoir enfin utiliser son contenu coûteux.

La femme au parfum 

Une tradition intéressante de l'Antiquité nous aide à comprendre cet Évangile. On raconte que dans certaines cultures, les jeunes filles non mariées préparaient un vase contenant un parfum coûteux et le gardaient jusqu'au jour où l'homme désiré les demandait en mariage. Si la jeune femme acceptait sa proposition, elle le prouvait en brisant le vase et en versant le parfum sur ses pieds.Je t'accueille dans mon cœur et dans ma vie, et je te donne le trésor de ma pureté qui t'est réservé.. Le Cantique des Cantiques mentionne également le parfum du nard fin comme symbole de fidélité et de pureté dans l'amour conjugal.  

Sur Marc 14, 3-9Une femme connue comme pécheresse, apprenant que Jésus mangeait dans la maison d'un pharisien, est entrée avec un vase d'albâtre rempli d'un parfum coûteux de nard, l'a brisé et, s'approchant de Jésus, a oint sa tête et tous ses cheveux, et est tombée à ses pieds en les mouillant de ses larmes et en les essuyant avec ses propres cheveux. Qui est cette femme qui ne figurait pas sur la liste des invités à ce succulent repas ? Une amoureuse silencieuse de Jésus ? Une femme qui a trouvé l'amour de sa vie et qui a voulu le lui montrer comme les jeunes filles amoureuses de l'Antiquité ? Ou une figure prophétique de l'humanité prosternée à ses pieds, pleurant d'amour et de repentir, offrant sa seule richesse en échange du pardon de ses nombreux péchés ? 

Il est intéressant de noter que les quatre Évangiles parlent d'elle : dans Luc, Matthieu et Marc, la femme est anonyme, mais dans l'Évangile de Jean, elle est identifiée comme Marie de Béthanie, sœur de Lazare et amie de Jésus. Cela a maintenant plus de sens ! Celle qui, en d'autres temps, s'asseyait à ses pieds pour l'écouter pendant de longues heures, devenait obsédée par lui et lui avouait son amour en lui donnant son nard conservé. Mais à sa manière, Jésus a transformé un moment chargé de sentiments et de réalités humaines en langages spirituels et en expériences surnaturelles. L'endroit est devenu l'un de ces confessionnaux où personne n'irait jamais... aucun mot ne peut être entendu, mais les larmes des visages repentants peuvent être vues.

Dans la femme est prophétiquement dimensionné pour préfigurer tous ceux qui ont le cœur contrit devant ses pieds, qui valorisent enfin les richesses spirituelles par rapport aux richesses matérielles ou humaines et qui communiquent dans les langages de l'amour sanctifié. Les convives sont toujours les mêmes qui ne voient pas plus loin que le banal et le quotidien et qui s'interrogent sur la valeur des gains spirituels. Et les pauvres dont il faut toujours s'occuper sont ceux qui sont affectivement plutôt que matériellement démunis, et qui ont besoin non seulement de pain physique, mais aussi de nourriture pour l'âme.

Le Christ et les murmures

Quelle que soit cette femme, à la fin du moment renommé, Jésus a dit quelque chose qui n'a pas été dit par la femme. jamais dit de l'un des invités au dîner, ou de l'un des adeptes ou disciples."Partout où cet Évangile sera prêché dans le monde entier, ce qu'elle a fait sera aussi raconté en mémoire d'elle" (Marc 14:9). 

Les observateurs ont compté cette offrande avec avidité, comme ils le font encore aujourd'hui. Le monde, avec sa mentalité de banquier, ne comprend pas le dévouement sans mesure d'une vie consacrée ou d'un acte de don de soi et de sacrifice inconditionnel. Un an de salaire dilapidé dans un moment de sentimentalité exagérée... Quel gaspillage de ces maigres richesses ! D'ailleurs, ceux qui pensaient que ce parfum était entaché de péché ne manquaient pas, car quelle femme à cette époque pouvait s'offrir un tel luxe ? Seulement celle qui gagnait bien sa vie dans le commerce du péché.

Jésus ne s'est pas soucié des commentaires de son passé ou de son péché. Tout cela était dilué dans les larmes de repentir d'une femme contrite. Jésus lui dit : "Laisse-la, car, comme on lui a beaucoup pardonné, elle m'a beaucoup aimé" (Luc 7:47-50). Les invités n'ont vu qu'une jarre brisée et un nard coûteux gaspillé. Mais pour Jésus, l'"or broyé" du nard n'était pas comparable à ses larmes sincères qui coulaient d'un cœur brisé : elles étaient bien plus coûteuses et précieuses. En effet, de même que seul le bris de l'albâtre fait jaillir le nard, de même le brisement intérieur libère des invocations puissantes, des vertus méconnaissables et des flots de grâce. L'odeur de l'onguent importé remplissait la maison et imprégnait même les vêtements des invités présents dans cette pièce. C'était le genre de parfum coûteux que l'on utilisait au compte-gouttes en raison de sa forte odeur, et le fait de renverser une fiole entière inondait l'atmosphère jusqu'à ce qu'elle soit encore perceptible plusieurs jours plus tard.

La bonne odeur du Christ

Quelques jours après les événements de cet avant-dernier repas public, Jésus lave les pieds de ses disciples lors du dernier repas et, quelques heures plus tard, il fait face à sa passion et à sa mort. Mais sur le chemin du Calvaire, Jésus ne sentait ni le sang, ni la sueur, ni la mort. Le parfum du fin nard imprégné en lui a inondé le parcours de la Via Dolorosa, symbole du parfum de la miséricorde. Jésus versera son sang au profit de tous ceux qui, au cours de l'histoire, se prosterneront devant cette croix. La fiole brisée est une figure du corps de Jésus qui sera brisé. Son sang versé serait plus précieux que l'huile la plus pure : un parfum de pardon éternellement présent et omniprésent, d'une valeur et d'une puissance rédemptrice incomparables.

Chaque fois que toi, femme, tu verses des larmes de brisure, de repentir et d'action de grâce aux pieds de Jésus, tu transformes ta douleur en un parfum précieux, tu lui remets toute une histoire de joies et de larmes, de réussites et d'échecs, d'efforts et de récompenses, de gains et de pertes. Cela vaudra la peine de sacrifier cette dîme en échange de la vie éternelle, cela vaudra la peine de signer ce traité de paix et ce marché de la miséricorde pour entendre les mêmes paroles que Jésus lui a dites : ses nombreux péchés sont pardonnés parce qu'elle m'a montré beaucoup d'amour (Luc 7,47). Ce ne seront plus tes péchés passés ou tes brisures qui t'identifieront, mais tu seras reconnu par l'arôme du beau nard que sa miséricorde imprégnera en toi.

L'auteurMartha Reyes

Doctorat en psychologie clinique.

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Vatican

Le pape François institue la Journée mondiale de l'enfance : paix, environnement et fraternité

La première Journée mondiale de l'enfance aura lieu les 25 et 26 mai 2024, a récemment annoncé le pape François.

Giovanni Tridente-11 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Après avoir institué la Journée mondiale des pauvres en 2017, en héritage du Jubilé de la miséricorde, et la Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées en 2021, toujours en période de pandémie, le pape François a annoncé lors de l'Angélus du 8 décembre l'instauration de la Journée mondiale de l'enfance, dont la première édition se tiendra les 25 et 26 mai 2024.

"L'initiative répond à la question : quel genre de monde voulons-nous léguer aux enfants qui grandissent ?", a déclaré le pape, en réponse également à l'invitation de Jésus à prendre soin d'eux. Les pauvres, les personnes âgées et les enfants, ainsi que les jeunes (dont la Journée mondiale a été instituée pour la première fois par saint Jean-Paul II en 1986), ont toujours été au centre du magistère du pape François.

Alors que la première initiative, celle consacrée aux pauvres, est coordonnée par le Dicastère pour l'évangélisation, la journée pour les grands-parents et les personnes âgées est confiée au Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie. La seconde, destinée aux enfants, sera parrainée par le dicastère pour la culture et l'éducation.

L'événement du Vatican

Le 6 novembre dernier, une allusion à cette journée a été organisée dans la salle Paul VI du Vatican avec des milliers d'enfants du monde entier, quelque 80 pays, qui ont pu raconter leurs rêves et leurs souhaits directement au Pape. Le Souverain Pontife a passé un peu de temps avec eux à écouter les questions de certains des "représentants" : Isidora du Brésil, Rania de Palestine, Massimo de Rome, Ivan d'Ukraine, Kim Ngan du Vietnam, Antrànik de Syrie, Celeste du Pérou, Pauline du Congo, Sofia des Philippines, Luxelle d'Afrique, Susa de Samoa Tonga, Chris d'Haïti, Drew d'Australie, Salma du Ghana.

Ils avaient été convoqués par le même Dicastère de la Culture pour l'événement "Apprenons des enfants", en synergie avec la Communauté de Sant'Egidio, la Coopérative Auxilium et avec le soutien des Franciscains.

"Nous avons parlé de beaucoup de belles choses, mais la plus belle chose qui touche vos cœurs est la paix, parce que vous ne voulez pas la guerre, vous voulez la paix dans le monde", a déclaré le pape François à la fin de la rencontre, après avoir répondu individuellement à chaque enfant.

Un monde plus beau et plus bon

À cette occasion, l'encyclique des enfants, un livre signé par les franciscains Enzo Fortunato et Aldo Cagnoli, a également été présentée. Dans sa préface, le pape écrit : "Chers enfants, je vous embrasse et sachez que votre pape et votre "grand-père" feront tout leur possible pour que vous puissiez vivre dans un monde plus beau et plus bon".

Le même groupe de coordination de l'initiative de novembre jettera les bases des futures Journées mondiales de l'enfance. Commentant la décision du Saint-Père d'établir la Journée sur une base permanente, le comité organisateur a souligné l'esprit dans lequel le projet est né : vouloir imaginer avec les enfants "un monde différent, où il y a la paix, le respect de l'environnement et le choix de la fraternité".

L'auteurGiovanni Tridente

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Cinéma

L'histoire de Carlo Acutis, le film recommandé ce mois-ci

"The Heartbeat of Heaven" et "The Offer" sont les recommandations de ce mois à voir au cinéma ou sur les plateformes audiovisuelles.

Patricio Sánchez-Jáuregui-11 décembre 2023-Temps de lecture : < 1 minute

Carlo Acutis était un jeune catholique italien et un concepteur de sites web, surtout connu pour avoir documenté des miracles eucharistiques et des apparitions mariales approuvées dans le monde entier et les avoir catalogués sur un site web qu'il a créé avant sa mort prématurée à la suite d'une leucémie.

Les battements de cœur du ciel

DirecteurJosé María Zavala et Borja Zavala
PhotographieMiguel Gilaberte
Musique: Luis Mas
Plate-formeCinémas : Cinemas

"The Heartbeat of Heaven" est un documentaire sur sa vie et son œuvre. Un recueil qui nous fait pénétrer dans son univers en interviewant sa famille, son curé et les personnes qu'il a changées au cours de sa vie, comme l'Indien Rajesh Mohur, membre d'une caste sacerdotale brahmane qui a embrassé le catholicisme grâce à l'exemple quotidien du bienheureux italien.

Carlo, apôtre de l'Eucharistie, a consacré des années entières de sa courte vie à la recherche de miracles eucharistiques dans le monde entier.

Les frères Zavala ont parcouru le monde entier pour suivre ses traces et fournir de nombreux documents inédits, mêlant le documentaire à la fiction animée. Des enregistrements de Carlo Acutis lui-même, dans sa voix originale, aux reconstitutions de sa vie et de ses miracles eucharistiques.

L'offre

Les anecdotes entourant le tournage du "Parrain" ont toujours ravi les cinéphiles et les agnostiques. Le conflict avec la mafia, le boycott de Frank Sinatra, le fait de réussir à mettre un pied dans le projet avec une équipe talentueuse et un maigre budget... ; c'est de cela qu'il s'agit. L'offre.

L'offre

CréateurMichael Tolkin
ActeursMiles Teller, Matthew Goode, Dan Fogler, Burn Gorman, Colin Hanks, Giovanni Ribisi, Juno Temple
Plate-formeSky Showtime et Paramount +

Une série fermée des expériences jamais révélées de son producteur, Albert S. Ruddy. 10 chapitres que l'on peut dévorer en appréciant l'histoire, les dialogues, les performances, les costumes .... ;

Une création primée qui a galvanisé l'opinion, et dont les fans - dont je fais partie - la recommandent à qui veut bien l'entendre. Il s'agit d'une série soigneusement élaborée. Une lettre d'amour au cinéma.

Vatican

"Le silence et la sobriété sont essentiels dans la vie chrétienne", déclare le pape

Lors de l'Angélus d'aujourd'hui, le pape s'est penché sur la figure de saint Jean-Baptiste, le précurseur du Seigneur. Il a également évoqué les prisonniers arméniens et azéris, ainsi que les souffrances en Ukraine, en Israël et en Palestine.

Loreto Rios-10 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Lors de l'Angélus d'aujourd'hui, le Pape a réfléchi sur la figure de Saint Jean Baptiste, en se concentrant sur deux aspects : le "désert" et la "voix". Le désert, a commenté le pape, est un "lieu vide, où il n'y a pas de communication, et la voix, le moyen de parler, semblent être deux images contradictoires, mais dans le Baptiste, elles sont réunies".

Sur le désert, François a dit que "Jean prêche là, sur les rives du Jourdain, près de l'endroit où son peuple, plusieurs siècles auparavant, est entré dans la Terre Promise", ce qui a un symbolisme : "Pour écouter Dieu, nous devons retourner à l'endroit où, pendant quarante ans, il a accompagné, protégé et éduqué son peuple, dans le désert. C'est le lieu du silence et de l'essentiel, où l'on ne peut se laisser distraire par des choses inutiles, mais où l'on doit se concentrer sur ce qui est indispensable à la vie".

Le Pape a affirmé que tout cela peut s'appliquer à notre réalité actuelle : "Pour avancer sur le chemin de la vie, il est nécessaire de se dépouiller du 'superflu', car bien vivre ne signifie pas se remplir de choses inutiles, mais se libérer de ce qui est superflu, creuser au plus profond de soi, pour saisir ce qui est vraiment important devant Dieu. Ce n'est que si, à travers le silence et la prière, nous faisons place à Jésus, qui est la Parole du Père, que nous saurons nous libérer de la contamination des paroles vaines et des discussions oiseuses. Le silence et la sobriété - dans les paroles, dans l'usage des choses, des médias et des réseaux - ne sont pas seulement des "ornements" ou des vertus, ce sont des éléments essentiels de la vie chrétienne.

En ce qui concerne le symbolisme de la "voix", le Pape a déclaré que "c'est l'instrument avec lequel nous exprimons ce que nous pensons et ce que nous portons dans notre cœur. Nous comprenons donc qu'elle est étroitement liée au silence, car elle exprime ce qui mûrit à l'intérieur, à l'écoute de ce que l'Esprit nous suggère. Frères et sœurs, si l'on ne sait pas se taire, il est difficile d'avoir quelque chose de bon à dire ; en revanche, plus le silence est attentif, plus la parole est forte. Chez Jean-Baptiste, cette voix est liée à l'authenticité de son expérience et à la limpidité de son cœur".

À la fin de l'Angélus, le pape a rappelé qu'il y a 75 ans, le 10 décembre, la Déclaration universelle des droits de l'homme a été signée. "À cet égard, je suis proche de tous ceux qui, sans proclamations, dans la vie concrète de chaque jour, luttent et paient de leur personne pour défendre les droits de ceux qui ne comptent pas", a déclaré François.

Le Pape a également exprimé sa joie "devant la libération d'un nombre important de prisonniers arméniens et azéris. J'attends avec beaucoup d'espoir ce signe positif pour les relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, pour la paix dans le Caucase du Sud, et j'encourage les parties et leurs dirigeants à conclure le traité de paix le plus rapidement possible.

François a également rappelé les souffrances en Ukraine, en Israël et en Palestine, et a assuré ses "prières pour les victimes de l'incendie de l'hôpital de Tivoli il y a deux jours".

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Culture

Simbang Gabi, la dévotion philippine de l'Avent

"Simbang Gabi" est une tradition philippine qui consiste en une neuvaine de messes en l'honneur de la Sainte Mère, qui commence le 16 décembre (ou le soir du 15 décembre) et se termine le 24 décembre, avec la messe de minuit de la nuit de Noël.

Gonzalo Meza-10 décembre 2023-Temps de lecture : 3 minutes

Le temps de l'Avent est un temps de préparation spirituelle à la célébration de l'Incarnation du Verbe Divin. Avec espérance, joie et certitude, les paroissiens renouvellent leur ardent désir de sa seconde venue. C'est ainsi que les CatéchismeL'Église actualise l'attente du Messie.

Tout au long de l'histoire, les différentes cultures ont développé de nombreuses façons de vivre la période de l'Avent en préparation de la venue du Christ. Noël. L'une d'entre elles est le "Simbang Gabi", qui signifie littéralement "Messe à l'aube". Cette dévotion, qui trouve ses origines en Nouvelle Espagne et dans l'archipel des Philippines au XVIe siècle, est arrivée aux États-Unis avec les immigrants philippins. Il s'agit du troisième groupe ethnique asiatique aux États-Unis, avec environ 4,5 millions de personnes, dont 65 % se considèrent comme catholiques. Ils sont présents dans la plupart des États américains, mais surtout en Californie, à Hawaï et au Texas.

Signification et origines

"Simbang Gabi" est une neuvaine de messes en l'honneur de la Sainte Mère qui commence le 16 décembre (ou le 15 au soir) et se termine le 24, avec la Misa de Gallo la nuit de Noël. Cette dévotion trouve ses racines au XVIe siècle en Nouvelle Espagne. Elle a été apportée par des missionnaires voyageant du Mexique aux Philippines, à l'époque où l'archipel était gouverné par la vice-royauté de Nouvelle-Espagne.

Dans les premiers temps, de nombreux travailleurs qui participaient à "Simbang Gabi" aux Philippines étaient des agriculteurs ou des pêcheurs qui commençaient ou finissaient leur journée à l'aube. C'est pourquoi cette neuvaine de messes est célébrée à l'aube, entre 4 et 5 heures du matin. Au son des cloches, des groupes musicaux invitent les gens à se joindre à la célébration liturgique. Les familles se rendent à pied aux églises, éclairées par des bougies placées à l'intérieur de petites lanternes ou de lanternes en forme d'étoile faites de bambou et de papier coloré. Lors de la messe, les paroissiens entraient en procession, vêtus de leurs costumes traditionnels et portant les lanternes, qui étaient ensuite exposées à l'intérieur des églises. La cérémonie comprenait des hymnes et des expressions locales de la foi.

À la fin de la messe, les familles et les amis partageaient leur repas, renforçant ainsi les liens spirituels et la fraternité. De nos jours, les messes "Simbang Gabi" conservent les éléments centraux qui les ont fait naître ; par exemple, les paroissiens viennent à la messe vêtus de costumes traditionnels. Au début de la cérémonie, il y a une procession de lanternes. La messe est célébrée en anglais, en tagalog ou dans un dialecte et, à la fin de la liturgie, les gens partagent leur repas dans une atmosphère familiale.

"Simbang Gabi" aux États-Unis

"Simbang Gabi" est célébré dans des dizaines d'églises dans au moins vingt diocèses des États-Unis. En tant que dévotion incluant une messe pendant la saison de l'Avent, les ordinaires de chaque diocèse des États-Unis publient une série de directives liturgiques pour sa célébration. Par exemple, l'archidiocèse de Los Angeles déclare que les messes "Simbang Gabi" dans cette juridiction doivent être célébrées en anglais et en tagalog (langue des Philippines), mais peuvent inclure l'utilisation d'autres dialectes parlés dans l'archipel, tels que l'Ilocano ou le Cebuano.

De même, la couleur liturgique sera le violet ou le rose (le troisième dimanche de l'Avent) et les vêtements décoratifs et la musique sacrée (dûment approuvés par l'autorité ecclésiastique) seront sobres, reflétant "le caractère de l'Avent, de l'attente de la joie en préparation de Noël", précise l'archidiocèse de Los Angeles. Dans cet archidiocèse, la première messe du 15 décembre sera présidée par l'archevêque José Gómez. Des délégations représentant plus de 120 paroisses de Los Angeles où la communauté philippine est présente assisteront à la cérémonie à la cathédrale. 

Cette dévotion n'aide pas seulement les paroissiens à préparer leur cœur et leur âme à la venue du Christ à Noël, mais elle renforce également les liens de fraternité au sein de la communauté philippine-américaine. C'est aussi l'occasion pour les catholiques d'autres nationalités de découvrir la riche culture philippine, non seulement à travers la foi, mais aussi à travers la nourriture, la musique et les costumes de l'archipel. 

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Vocations

Fray ManuelIl est émouvant de voir des chrétiens convaincus que la paix est possible".

Fray Manuel vit à Jérusalem, dans un quartier situé dans "une zone arabe assez radicale". Il affirme cependant que le temps de la guerre "nous pousse, avec une grande force, à vivre quelque chose qui n'appartient qu'au christianisme : la culture du pardon".

Loreto Rios-10 décembre 2023-Temps de lecture : 7 minutes

Fray Manuel appartient à la Custodie de Terre SainteL'Ordre, fondé par saint François d'Assise, a été chargé par le Saint-Siège de garder les lieux qui ont été témoins de l'Incarnation du Christ. Manuel se trouve actuellement au sanctuaire de Betfagésitué sur le mont des Oliviers. C'est de là que Jésus a commencé son voyage vers Jérusalem avant la Passion, monté sur un âne et entouré d'une foule enthousiaste avec des branches de palmier.

Ce frère, qui a également résidé à Nazareth y Beit Sahour (le camp des bergers à qui l'ange est apparu, près de Bethléem), dit que bien que la guerre les ait "secoués avec une force inhabituelle", ils voient Dieu présent au milieu de toutes les personnes de différentes confessions qui se rassemblent pour prier pour la paix.

Comment s'est déroulé le processus de votre vocation, où êtes-vous aujourd'hui et quel est votre travail ?

Il y a de nombreuses années, après avoir terminé mes études de philologie hispanique, j'ai pu mettre un nom sur un processus intérieur dont je ne savais pas très bien en quoi il consistait et comment il se développait. Après deux ans, j'ai compris qu'il était possible de suivre Jésus sur le chemin de la vie consacrée, sur la voie franciscaine, puisque saint François a joué un rôle essentiel dans tout ce processus. J'ai servi dans l'ancienne Province Bétique OFM et après avoir vécu de fortes expériences intérieures avec des groupes de pèlerins en Terre Sainte, Dieu m'a donné le désir de venir sur la terre où notre salut a commencé et s'est achevé.

Après l'union de sept provinces franciscaines dans la Province de l'Immaculée Conception d'Espagne, j'ai reçu l'obédience pour servir la Custodie. J'ai vécu à Nazareth, à Beit Sahour et je suis actuellement à Jérusalem, sur le Mont des Oliviers, au Sanctuaire des Rameaux, à Bethphagé, qui rappelle le lieu d'où Jésus est parti, monté sur un âne, avec ses disciples et son groupe vers Jérusalem pour y vivre sa passion, sa mort et sa résurrection.

Quelle est la mission de la Custodie ?

Dans son ministère pastoral, la Custodie de Terre Sainte couvre différents champs d'action :

-Les sanctuaires et l'accueil des pèlerins : les Franciscains sont présents dans 50 sanctuaires, lieux qui rappellent des événements du salut du Seigneur ou qui se réfèrent aux apôtres ou à l'Écriture Sainte ; en outre, les pierres des sanctuaires et leur permanence au cours des siècles garantissent la vérité historique de ce qui est rappelé et célébré. Les frères accueillent une multitude de pèlerins du monde entier, accompagnant les groupes en tant qu'assistants spirituels, fournissant tout ce qui est nécessaire aux célébrations, écoutant, partageant et offrant un témoignage sur le lieu qui favorise le renforcement de la foi ou sa consolidation. En outre, la Custodie offre aux pèlerins des lieux d'hébergement pour plusieurs jours, appelés "Casa Nova" : des hôtels ou des auberges où ils peuvent travailler dans une perspective différente.

-Paroisses : le ministère paroissial de la Custodie est exercé dans 29 paroisses, les plus importantes et les plus connues étant celles de Jérusalem, Bethléem, Yaffo (Jaffa) et Nazareth, avec des églises en Syrie et au Liban. Les paroisses arabes sont l'une des activités les plus importantes de la Custodie ; elles ont été créées pour le soin pastoral des chrétiens de rite latin, une minorité en Orient, et avec les activités des paroisses, les pierres vivantes (les chrétiens locaux) qui ont gardé la foi au cours des siècles, se sentent renforcées et accompagnées dans leur pèlerinage quotidien.

-Enseignement, activité artistique et intellectuelle : l'éducation et la culture sont d'autres activités importantes de la Custodie, qui compte 15 écoles appelées "Terra Sancta College" et environ 10 000 élèves dans des centres en Israël, PalestineJordanie, Liban et Chypre. Dans les écoles, la coexistence entre musulmans et chrétiens, un véritable dialogue et une acceptation mutuelle sont recherchés dès le plus jeune âge.

Cette tâche est l'une de celles qui contribuent le plus à la recherche du chemin de la paix, puisque, à l'exemple de saint François, dans les écoles de la Custodie, on trouve la paix là où il y a de la haine, et on cherche des chemins là où l'on peut laisser des traces d'harmonie. La tâche d'enseignement demande un grand effort, car les possibilités économiques des chrétiens sont faibles et la Custodie accueille ces élèves gratuitement, même dans les cours qui suivent l'enseignement obligatoire. Pour les jeunes qualifiés, la Custodie leur accorde une bourse pour poursuivre leurs études à l'université.

En outre, la garde dispose de la "Studium Biblicum Franciscanum"Le "Muski Centre for Oriental Christian Studies" au Caire et l'Institut "Magnificat" à Jérusalem, qui est un conservatoire ouvert aux chrétiens, aux juifs et aux musulmans ; la musique rassemble souvent des personnes de confessions et de conditions différentes, et le conservatoire fait un travail inestimable dans ce domaine. La Custodie dispose également d'un "Centre d'information chrétienne", qui diffuse au monde entier, par le biais des médias, les principaux événements, les nouvelles et tout ce qui concerne la vie chrétienne en Terre Sainte.

-Le ministère de la charité et de l'action sociale : soutenir les chrétiens locaux et les autres personnes qui s'adressent à Caritas ou à ses propres centres, tels que les foyers pour personnes âgées, ou qui s'occupent d'enfants, d'adolescents et de jeunes issus de familles désunies, comme c'est le cas avec la "Caritas pour les personnes âgées".Casa del fanciullo"à Bethléem. La Custodie construit également des maisons pour les chrétiens : l'exemple le plus significatif se trouve dans le quartier Saint-François à Bethléem ; en outre, elle propose des logements avec des maisons, propriété de la Custodie, en échange d'un loyer symbolique, une réalité dont bénéficient 350 familles.

-Assistance pastorale aux migrants : une autre réalité présente dans la zone territoriale de la Custodie est l'assistance aux catholiques des Philippines, d'Amérique latine, d'Europe de l'Est et d'Afrique qui viennent, en particulier les femmes, en Israël pour y travailler. En particulier, la paroisse Saint-Antoine de Yaffo (Jaffa) dessert une importante communauté de Philippins, non seulement par des célébrations liturgiques, mais aussi en offrant des locaux pour des réunions et des activités.

À travers toutes ces activités, la Custodie effectue un travail discret et quotidien dans la recherche de la coexistence et de la paix.

Qu'est-ce que vivre la foi sur la Terre de Jésus ?

Vivre la foi dans les lieux qui ont contemplé notre salut implique une grande responsabilité car, d'une part, on traverse ou on visite les sanctuaires qui rappellent un événement de Jésus, qu'il soit historique ou ressuscité, et ce fait nous fait nous sentir privilégiés, car beaucoup de chrétiens aimeraient vivre la même expérience et ne le peuvent pas ; d'autre part, on assume la responsabilité d'être témoin de ce que l'on voit devant les autres, en recherchant toujours la cohérence de la vie et en marchant dans la vérité.

Les traces laissées par le Maître de Nazareth sont intenses et il suffit de se rendre au Saint-Sépulcre ou au Calvaire pour revivre chaque jour le grand amour dont nous avons été aimés et pour découvrir la beauté de l'Évangile, étant donné que les paroles résonnent continuellement : "Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts ? Il n'est pas ici, il est ressuscité" (Lc 24, 5-6). Cela fait de vous un porteur d'espérance, un messager de paix et de bonté ; cela vous pousse à marcher avec les gens et à vous dépouiller de beaucoup de choses pour réconforter, écouter et rendre crédible le fait que le Royaume est une réalité.

Me refermer sur moi-même, ne pas être accueillant ou ne pas partager la vie des autres irait à l'encontre de ce que je vois chaque jour : les pierres qui me rappellent les pierres vivantes qui composent l'Église, où le Seigneur continue d'enseigner, de guérir, d'encourager et de donner des paroles de vie.

Outre la garde des Lieux Saints, la Custodie a également un rôle œcuménique. Quelles démarches ont été entreprises auprès des autres confessions chrétiennes et quel est le climat actuel ?

Les Statuts particuliers de la Custodie de Terre Sainte consacrent un chapitre entier à l'œcuménisme et aux relations avec les autres religions. Suivant la tradition séculaire de tant de franciscains qui, au Moyen-Orient, ont travaillé sans relâche à la rencontre et au dialogue avec les différentes confessions chrétiennes, la Custodie poursuit son engagement dans la recherche du respect et du dialogue avec les autres confessions et leurs traditions.

De nombreux gestes, petits ou plus significatifs, sont accomplis : accueillir les autres confessions dans les sanctuaires et mettre à disposition l'espace et le nécessaire pour les célébrations et le culte (orthodoxe et protestant) ; organiser des concerts, par l'intermédiaire de l'association de l'Église orthodoxe et de l'Église orthodoxe. Institut MagnificatLes activités de l'UE dans ce pays aux multiples facettes comprennent un rassemblement de Noël des juifs, des chrétiens et des musulmans, des réunions de Noël avec les patriarches des confessions chrétiennes, la signature de documents communs et la prise de décisions face à des circonstances défavorables, ainsi qu'une foule d'autres activités qui marquent la vie quotidienne de ce pays aux multiples facettes.

Il existe actuellement un bon climat avec les autres églises, que ce soit au sein de la Commission du "Conseil œcuménique des églises" (COE) ou du "Conseil œcuménique des églises" (COE).Statu quo"La Custodie participe également aux événements de prière pour la paix, auxquels assistent les fidèles, les patriarches et les délégués. Enfin, la Custodie entretient un dialogue fluide tant avec l'Autorité palestinienne qu'avec l'État d'Israël, car, comme on pourrait le dire, nous sommes dans le même bateau.

Comment vivre sa vocation en temps de guerre ?

La guerre nous a secoués avec une force inhabituelle et nous a plongés dans ce qu'il y a de pire dans l'humanité : l'affrontement, la haine, la violence et la discorde. Si Jérusalem vit déjà au milieu des attaques, des raids, de la surveillance et de toutes les autres mesures auxquelles vous pouvez penser, en ce temps de guerre, tout a été modifié. La culture de la haine et de la peur me pousse à rechercher avant tout la paix et la compréhension avec tous ; je sais que c'est spécifique à notre vocation franciscaine, mais ces temps difficiles en Terre Sainte font ressortir cette dimension encore plus fortement.

De la même manière, la guerre me conduit à un exercice d'introspection pour voir ce qui est vraiment précieux et bon dans mon cœur, pour connaître mes zones d'ombre et pour commencer un sérieux exercice de réconciliation avec moi-même. Saint François disait que s'il n'y a pas de paix dans votre cœur, vous ne pouvez pas donner la paix aux autres. De même, le temps de la guerre me pousse, avec une grande force, à vivre quelque chose qui est unique au christianisme : la culture du pardon. Ce n'est pas facile, mais je suis soutenu par une phrase du bénédictin Anselm Grün : "Si tu acceptes de te pardonner à toi-même, tu pardonneras".

Au milieu d'un conflit comme celui que nous vivons, quels témoignages d'espérance avez-vous vécus ? Dans quelles situations avez-vous pu voir la main de Dieu ?

Pour moi, les plus grands témoignages sont venus des réunions de prière pour la paix en Terre Sainte, parce qu'on y voit des gens de différentes confessions se réunir sur la base de la seule chose qui fait notre force : la prière. Dans mon sanctuaire de Bethphagé, qui comporte un quartier chrétien construit par la Custodie et qui est situé dans une zone arabe plutôt radicale, les mardis, jeudis et samedis, nous nous réunissons pour prier le rosaire pour la paix. C'est émouvant de voir des chrétiens, en majorité palestiniens, se rassembler, convaincus que la paix est possible si nous sommes capables de rester unis dans le Dieu de la paix et que Marie, Reine de la Paix, est notre force.