Écologie intégrale

Les racines du divorce entre la science moderne et la religion chrétienne

La séparation, ou même l'opposition apparente, entre la foi et le progrès scientifique n'a pas de substance réelle. Il suffit de regarder les croyances des plus grands scientifiques de l'histoire et l'élan que leur foi a donné à leur recherche scientifique. Le "divorce" moderne entre la science et la foi provient d'un oubli, de la part des deux parties, des clés et des prémisses de leur relation nécessaire. 

Juan Arana-17 juin 2024-Temps de lecture : 10 minutes

La relation entre la science moderne et la religion chrétienne semble entourée d'un halo de conflit qui conditionne tout ce qui est dit à son sujet. C'est ainsi qu'elle est perçue par ceux qui sont convaincus qu'il y a quelque chose de fondamentalement mauvais dans l'une ou l'autre : les scientismes estiment que la science moderne a le monopole de la vérité, de sorte que toutes les religions doivent nécessairement être fausses, sauf en tout cas une version scientifique de celles-ci, comme la "religion de l'humanité" qu'Auguste Comte a tenté d'établir au 19ème siècle. Parallèlement, certains chrétiens contre-attaquent en rappelant l'insuccès de telles tentatives : ils voient dans la science tout au plus une poignée de vérités secondaires, qu'il convient de bien ficeler pour ne pas les absolutiser, une tentation qui les guette toujours. 

J'ai consacré l'essentiel de mes efforts à l'examen de l'histoire des relations entre la science moderne et la religion chrétienne. Je dois dire que je suis en désaccord avec les deux positions. Je ne me fonde pas sur une simple intuition : j'ai pris la peine de coordonner un groupe de spécialistes pour analyser l'attitude pro-, anti- ou a-religieuse d'une sélection de 160 personnalités de premier plan dans tous les domaines de la connaissance positive, du début du XVIe siècle à la fin du XXe siècle. Nos conclusions sont catégoriques : au cours des XVIe, XVIIe et XVIIIe siècles, pratiquement tous ont été pro-, anti- ou a-religieux. tous les créateurs de la nouvelle science étaient des croyants. Ils n'étaient pas seulement en même temps scientifiques y chrétiens, mais leurs travaux étaient presque toujours motivés par la religion, si bien qu'ils ont réussi à devenir des chercheurs de haut niveau. parce que étaient chrétiens (on peut en dire autant, en général, des chercheurs de deuxième et troisième niveau). 

Au XIXe siècle, période au cours de laquelle la déchristianisation des intellectuels européens (surtout des philosophes) a très fortement progressé, les scientifiques sont encore majoritairement des hommes de foi : sur notre sélection, 22 sur 32. Et ceux qui adhéraient à la religion n'étaient pas tout à fait les moins représentatifs : il s'agissait de Gauss, Riemann, Pasteur, Fourier, Gibbs, Cuvier, Pinel, Cantor, Cauchy, Dalton, Faraday, Volta, Ampère, Kelvin, Maxwell, Mendel, Torres Quevedo et Duhem : les meilleurs parmi les mathématiciens, astronomes, physiciens, chimistes, biologistes, médecins et ingénieurs de l'époque. 

Nous savons tous qu'au XXe siècle, la désaffection spirituelle est devenue un phénomène de masse. Néanmoins, l'option religieuse reste la plus populaire parmi les grands scientifiques : 16 sur les 29 dont l'appartenance ne fait aucun doute. Une fois de plus, les chrétiens ne constituent pas un groupe marginal : Planck, Born, Heisenberg, Jordan, Eddington, Lemaître, Dyson, Dobzhansky, Teilhard de Chardin, Lejeune, Eccles...

Lumières et sécularisation

Les données sont toujours interprétables ; nous pouvons les présenter d'une manière ou d'une autre et les tourner autant que nous le souhaitons. Néanmoins - sophismes et rhétorique mis à part - il est difficile d'éviter les conclusions suivantes :

1ª. La science moderne est née et s'est développée dans l'Europe chrétienne, non pas précisément par le travail de minorités dissidentes, mais par la main de personnes fermement attachées à cette tradition (Copernic, Képler, Galilée, Descartes, Huygens, Boyle, Bacon, Newton, Leibniz, etc. etc.).

2ª. Il n'existe pas un seul "siècle des Lumières", c'est-à-dire un seul mouvement déterminé à promouvoir le développement de la raison et l'amélioration de l'humanité par le libre usage des facultés intellectuelles selon un idéal émancipateur. Il est vrai qu'il existe un l'illumination anti-religieuse (celle de Diderot, de La Mettrie, de d'Holbach ou d'Helvetius) et aussi une l'illumination anti-chrétienne (celle de Voltaire, d'Alembert, de Frédéric II ou de Condorcet). Mais à côté d'eux, il y a aussi un autre L'illumination chrétienne, la seule qui ait porté la science moderne à sa maturité définitive, tant en Espagne (Feijóo, Mutis, Jorge Juan...) qu'au-delà (Needham, Spallanzani, Maupertuis, Euler, Herschel, Priestley, Boerhaave, Linnaeus, Réaumur, Galvani, von Haller, Lambert, Lavoisier...). 

3ª. Le processus de sécularisation en cours dans le monde occidental tout au long de la modernité. de quelque manière que ce soit a été causée par l'essor de la nouvelle science, mais plutôt par les retardé pour cela. La communauté scientifique, tant dans la sphère des grands créateurs que dans celle des modestes travailleurs de la connaissance, a toujours été (et est encore aujourd'hui) plus pieux que leur environnement social. 

4ª. Si nous voulons trouver des causes historique y sociologique du processus moderne de sécularisation (en laissant pour l'instant de côté les spirituel), il existe des alternatives bien plus crédibles que de l'attribuer au développement de la rationalité scientifique. La première d'entre elles est la division des églises chrétiennes après la Réforme protestante et le scandale des guerres de religion qui s'en est suivi. Paul Hazard et beaucoup d'autres ont souligné la crise de conscience qui s'est produite dans tous les pays où la perte de l'unité religieuse a sapé les fondements mêmes de la coexistence sociale (notamment en France, en Angleterre et en Allemagne). Une anecdote sur un million illustre le phénomène : en 1689, Leibniz traverse la lagune de Venise. Les bateliers (qui ne s'attendent pas à ce que l'Allemand comprenne l'italien) projettent de l'assassiner car, en tant qu'hérétique, ils n'y voient aucun inconvénient : il s'agit plutôt d'une action louable et lucrative. Leibniz sauva sa vie en sortant un chapelet de sa poche et en se mettant à prier, ce qui dissuada les ruffians de leurs mauvaises intentions : l'histoire du Bon Samaritain n'était alors pas considérée comme un modèle à suivre. 

La déchristianisation des philosophes, des lettrés et des intellectuels était intimement liée à la perte d'une base religieuse commune. Tragiquement, ils étaient impuissants à remédier aux maux indéniables qui affligeaient l'Église et à empêcher la fragmentation de la Réforme en d'innombrables confessions. J'illustrerai à nouveau mon propos par un exemple : le cri désespéré d'Érasme de Rotterdam devant l'incapacité de ses contemporains à s'unir autour des mystères de la foi, au lieu d'exacerber les haines : "...la foi de l'Église n'était pas un mystère".Nous avons défini trop de choses que nous aurions pu ignorer ou passer sous silence sans mettre en péril notre salut... Notre religion, c'est essentiellement la paix et l'harmonie. Mais celles-ci ne peuvent exister tant que nous ne nous résignons pas à définir le moins de points possible et à laisser à chacun son propre jugement sur beaucoup de choses. De nombreuses questions ont été renvoyées au concile œcuménique. Il vaudrait mieux les reporter au moment où le miroir et l'énigme seront découverts et où nous verrons Dieu face à face"..

L'échec des théologiens de l'époque est pathétique. Les solutions proposées par les philosophes purs, comme la définition d'une religion purement naturelle, l'apaisement des esprits par une pure et simple "ouverture d'esprit" ou la recherche de valeurs laïques alternatives pour fonder la vie individuelle et collective, se sont révélées inapplicables ou catastrophiques. En comparaison, les pionniers de la nouvelle science ont eu une attitude beaucoup plus constructive et efficace : ils se sont attachés aux fondements de la foi sans chercher à les déformer ou à en faire une arme contre les autres. Ils ont estimé - à juste titre - que le fait de déchiffrer les énigmes de l'univers favorisait la piété, remédiait aux misères matérielles de l'existence et, surtout, unissait les âmes au lieu de semer la discorde.

L'œcuménisme dont ces personnages ont fait preuve dès le début est frappant : un bon œcuménisme, qui ne se fonde pas sur le rejet des dogmes contestés, mais sur l'engagement d'ajouter de nouvelles vérités aux préambules de la foi, qui nourrit l'admiration pour la puissance et la sagesse de Dieu, tout en augmentant le respect pour l'homme, la créature la plus exaltée de l'univers. Il y a des exemples vraiment touchants : le chanoine Copernic est resté fidèle à l'Église catholique au milieu des turbulences ; il ne s'est décidé à publier son grand ouvrage astronomique que sur l'insistance de son évêque, l'a dédié au pape régnant (qui appréciait le détail), a eu recours aux services du jeune astronome réformé Rhaetius pour le mener à bien et a trouvé un éditeur dans la ville luthérienne de Nuremberg. Les autorités théologiques locales n'eurent aucun mal à autoriser l'impression du livre qu'un catholique polonais offrait au pontife romain. Il est frappant de constater que Descartes, également catholique, a vécu et composé sa grande œuvre scientifique dans la Hollande protestante, ou que le luthérien Kepler a toujours été au service de monarques catholiques. 

Sous le patronage de l'Église catholique

Il ne s'agit pas de cas isolés : les premières académies des sciences européennes ont servi de refuge aux minorités religieuses persécutées. Et ce n'est certainement pas une attitude indifférente à l'égard de la religion qui est à l'origine de ces académies : Descartes entretenait une correspondance cordiale avec Elisabeth de Bohême, la princesse à l'origine de la terrible guerre de Trente Ans. Lorsqu'elle ose attaquer les convictions du mathématicien et philosophe français (en évoquant un cas de conversion au catholicisme, soi-disant par intérêt), il réagit avec fermeté et tact : "Je ne vous cache pas que j'ai été surpris d'apprendre que votre Altesse a été incommodée [...] par une chose que la plupart des gens trouveront bonne [...]. Car tous ceux de la religion à laquelle j'appartiens (qui sont sans doute la majorité en Europe) ne peuvent que l'approuver, même s'ils y ont vu des circonstances et des motifs apparemment répréhensibles ; car nous croyons que Dieu se sert de divers moyens pour attirer les âmes à lui, et que celui qui est entré dans le cloître avec une mauvaise intention a ensuite mené une vie extrêmement sainte. Quant à ceux qui sont d'une autre croyance, [ils doivent considérer] qu'ils ne seraient pas de la religion qu'ils sont si eux-mêmes, ou leurs parents, ou leurs ancêtres, n'avaient pas abandonné la romaine, [de sorte qu'] ils ne pourront pas traiter d'inconstants ceux qui abandonnent la leur".

Leibniz, déjà cité, fut non seulement bien accueilli lors de sa visite au Vatican, mais on lui offrit la direction de la bibliothèque s'il revenait à sa foi ancestrale. Leibniz déclina l'offre, parce qu'il ne trouvait pas normal de changer de religion pour des avantages mondains, mais surtout parce qu'il s'efforçait (d'abord avec l'évêque Rojas Spinola, puis avec Bossuet) de réunir les luthériens et les catholiques dans un concile œcuménique, qui n'eut pas lieu malgré le soutien du pape, parce qu'il était contraire aux intérêts du roi de France, Louis XIV. 

Ce dernier exemple nous amène au point crucial : les conflits qui ont surgi entre les institutions ecclésiastiques et les savants de la nature, comme les cas de Galilée et de l'Inquisition romaine, ou celui de Servetus et de Calvin. 

L'affaire Galileo 

Ils ont fait couler beaucoup d'encre (surtout le premier d'entre eux) et la thèse d'un conflit inévitable entre la sphère religieuse et la sphère scientifique a fait couler beaucoup d'encre. Il n'est pas possible d'en parler en profondeur, mais il convient de faire quelques remarques sur lesquelles presque tous les chercheurs s'accordent grave. Tout d'abord, il s'agit d'événements très importants, tant pour l'Église catholique que pour les autres confessions chrétiennes. 

L'historiographie positiviste/scientiste du 19ème siècle (et les séquelles qu'elle a laissées jusqu'à aujourd'hui à tous ceux qui ont écrit en obéissant à des slogans ou en étant médiatisés par une idéologie) a pris la querelle galiléenne comme étendard pour démontrer une prétendue guerre (certainement pas "sainte") entre la science et la religion. C'est la forme d'induction la plus abusive que je connaisse : elle saute directement de l'un à l'infini. Pour qu'il y ait une telle guerre, il faudrait allonger la liste des scientifiques réputés (voire simplement solvables) qui ont été opprimés. pour les thèses scientifiques qu'ils ont défendues. Pour situer le contexte, il convient de rappeler que, tout au long du XVIIe siècle, la liste des scientifiques célèbres, uniquement au sein de l'ordre des Jésuites, comprend entre autres les noms suivants : Stéfano degli Angeli, Jacques de Billy, Michal Boym, José Casani, Paolo Casati, Paolo Casati, Louis Bertrand Castel, Albert Curtz, Honoré Fabri, Francesco Maria Grimaldi, Bartolomeu de Gusmão, Georg Joseph Kamel, Eusebio Kino, Athanasius Kircher, Adam Kochanski, Antoine de Laloubère, Francesco Lana de Terzi, Théodore Moretus, Ignace-Gaston Pardies, Jean Picard, Franz Reinzer, Giovanni Saccheri, Alfonso Antonio de Sarasa, Georg Schönberger, Jean Richaud, Gaspar Schott, Valentin Stansel et André Tacquet. 

En outre, il y a le fait incontestable que Galilée et Servetus étaient tous deux, en même temps que hommes de science, hommes de foi, aussi attachés (voire plus) à leurs propres convictions religieuses que ceux qui les condamnaient. Troisièmement, des recherches plus récentes et faisant autorité, comme celles de Shea et Artigas, ont établi sans l'ombre d'un doute que ces "persécutions" très spécifiques et limitées étaient dues à des considérations tactiques liées à l'exercice du pouvoir et à la stratégie politique, si ce n'est purement et simplement à des rancunes personnelles. Les membres de l'Église, même dans les plus hautes sphères, n'ont jamais été exempts de vices et de péchés, et plus encore à une époque comme celle où les principaux hiérarques exerçaient un pouvoir et une richesse dont ils étaient heureusement (il vaudrait mieux dire "l'Église") non seulement les plus puissants mais aussi les plus riches : providentiellement) ont été dépouillés au fil du temps. Cependant, il faut reconnaître que, lors de l'avènement de la modernité, ils ont péché beaucoup plus souvent et beaucoup plus sévèrement contre les exigences de la religion à laquelle ils étaient soumis que contre les intérêts de la culture, de l'art ou de la science. 

En somme, tirer du procès de Galilée (aussi regrettable soit-il) la conclusion que l'Église serait hostile à la nouvelle science reviendrait à peu près à affirmer que les États-Unis sont opposés à la physique, puisque leurs dirigeants ont organisé une sorte de procès du père de la bombe atomique, Oppenheimer, pour mettre en doute son patriotisme. 

La thèse reste que la science moderne est née et s'est épanouie grâce à l'encouragement et à l'inspiration d'individus qui, dans une proportion écrasante, étaient de fervents chrétiens. S'agit-il d'une coïncidence ? Je ne le pense pas. À la fin de l'Antiquité, les sages païens d'Alexandrie auraient très bien pu s'engager sur la voie qui, mille ans plus tard, a été empruntée par les chrétiens d'Occident, mais ils ne l'ont pas fait. Mais ils ne l'ont pas fait. Il y a plusieurs raisons convergentes :

1) Au mépris olympien des Grecs et des Romains pour le travail manuel s'oppose le principe "celui qui ne travaille pas ne mange pas", formulé par Paul de Tarse, apôtre de la nouvelle foi, alors qu'il fabriquait des tentes de ses propres mains. Dès le début, le christianisme a soutenu tous les métiers honnêtes. De l'esclave ou de l'ouvrier au roi, tout le monde pouvait y trouver sa place.

2. Les païens n'ont jamais conçu de plus ultra de l'univers : leurs divinités mêmes étaient cosmiques. La condition de possibilité indispensable à l'émergence de la science était l'existence de l'univers. démystification de l'univers, c'est-à-dire la soumission de la nature à une légalité supérieure. S'il a fallu quinze siècles pour mener à bien cette tâche, ce sont les chrétiens qui ont été les premiers à l'accomplir et à en tirer les conséquences.

3. Contrairement aux conceptions cycliques du temps qui dominaient les premières civilisations européennes et les cultures exotiques, la science moderne devait partir d'une conception linéaire. Ce sont également les chrétiens qui l'ont fournie. 

4. La notion de droit naturel est indispensable au déploiement de la nouvelle science. L'idée d'un Dieu transcendant, créateur et législateur, en est la matrice. 

5) Les pythagoriciens avaient déjà conçu le monde en termes de formes et de structures mathématiques. Cependant, la plupart des équations mathématiques sont trop complexes pour être résolues par l'esprit humain. Dieu aurait certainement pu créer un univers beaucoup plus compliqué que celui-ci, mais il serait alors au-delà de notre compréhension. Ou un univers plus parfait sur le plan mécanique, mais il serait alors inhabitable. Ce n'est pas le moindre apport de la religion que d'avoir donné aux chercheurs la conviction que le monde est relativement simple à comprendre, alors qu'il est suffisamment complexe pour contenir des êtres aussi sophistiqués que nous.

Si l'histoire que j'ai racontée était vraie, pourquoi les scientifiques chrétiens sont-ils aujourd'hui en minorité ? La raison en est simple : la naissance de la nouvelle science exigeait une résistance intellectuelle et spirituelle que seul le christianisme pouvait fournir. Une fois qu'elle a été mise en route et que ses énormes potentialités ont été prouvées, il n'était plus nécessaire d'être imprégné de l'esprit fondateur. Hormis les grands créateurs, les hommes de science ne sont pas une race à part : enfants de leur temps, ils partagent généralement les valeurs et les croyances dominantes. Ils sont juste un peu plus travailleurs, plus réalistes, moins cyniques et désenchantés que la moyenne de leurs contemporains : c'est l'héritage qui reste des racines chrétiennes de la science, un héritage qui pourrait cependant être perdu si la civilisation actuelle persiste dans le nihilisme engendré par son éloignement de Dieu. Il n'est pas moins triste de constater que de nombreux chrétiens se sont détachés de la science comme si elle leur était étrangère ou hostile. Comment surmonter cet éloignement ? En secouant leur indolence et en assumant une fois pour toutes les exigences qui découlent de l'engagement avec le Christ.

Vatican

Le pape François réfléchit à l'"attente confiante

Dans sa méditation de l'Angélus, le pape François a parlé de la patience du Seigneur à l'égard des fidèles, en s'appuyant sur la parabole de la semence de l'Évangile.

Paloma López Campos-16 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

Dans sa méditation sur la AngelusLe pape François a réfléchi à l'"attente confiante", en s'inspirant de la parabole de la semence de l'arbre. Évangile du jour.

Comme un semeur, a dit le Pontife, "le Seigneur dépose en nous les semences de sa Parole et de sa grâce, des semences bonnes et abondantes, et ensuite, sans cesser de nous accompagner, il attend patiemment". Pendant ce temps, "le Seigneur continue à veiller sur nous, avec la confiance d'un Père". En même temps, il attend, car "il est patient", que "les semences s'ouvrent, grandissent et se développent jusqu'à porter le fruit des bonnes œuvres".

En même temps, a expliqué François, en agissant de la sorte, "le Seigneur nous donne un exemple : il nous enseigne aussi à semer l'Évangile avec confiance où que nous soyons et à espérer ensuite que la graine plantée grandira et portera du fruit en nous et dans les autres".

En ce sens, le pape a assuré que, très souvent, "au-delà des apparences, le miracle est déjà en cours et, en temps voulu, il portera des fruits abondants".

Comme d'habitude, le Saint-Père a conclu sa réflexion en posant quelques questions pour la prière personnelle : "Est-ce que je laisse la Parole semer en moi, est-ce que je sème à mon tour la Parole de Dieu avec confiance dans les milieux où je vis, est-ce que je suis patient dans l'attente, ou est-ce que je me décourage parce que je ne vois pas immédiatement les résultats ? Et est-ce que je confie tout au Seigneur avec sérénité, tout en faisant de mon mieux pour annoncer l'Évangile ?

Le pape François insiste sur la nécessité de la paix

Après la prière de l'Angélus, l'évêque de Rome a fait applaudir le nouveau bienheureux "Michele Rapaz, prêtre et martyr, pasteur selon le cœur du Christ, témoin fidèle et généreux de l'Évangile qui a connu la persécution nazie et soviétique".

Le Pape a également lancé un nouvel appel à la paix, rappelant les "affrontements et les massacres qui ont eu lieu dans la partie occidentale de la République démocratique du Congo". Il a également mentionné les conflits en Ukraine, en Terre Sainte, au Soudan, au Myanmar et "dans tous les lieux où les gens souffrent de la guerre".

Enfin, le Pape a adressé ses salutations à tous les "Romains et pèlerins". Parmi les personnes présentes sur la place Saint-Pierre se trouvaient des "fidèles du Liban, d'Égypte et d'Espagne", d'Angleterre, de Pologne, de Carini, de Catane, de Syracuse et de Padoue, entre autres.

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Monde

Anja Hoffmann : "La discrimination à l'encontre des chrétiens en Europe a considérablement augmenté".

Dans cet entretien avec Omnes, Anja Hoffmann, directrice exécutive de l'OIDAC (Observatoire contre l'intolérance et la discrimination envers les chrétiens en Europe), parle des difficultés et de la discrimination auxquelles les chrétiens sont actuellement confrontés en Europe.

Loreto Rios-16 juin 2024-Temps de lecture : 4 minutes

L'Observatoire contre l'intolérance et la discrimination envers les chrétiens en Europe (IOPDAC) est une organisation membre de la Plate-forme de l'UE pour les droits fondamentaux qui enquête sur les cas d'intolérance et de discrimination à l'encontre des chrétiens en Europe et garantit la liberté de religion et d'expression. Omnes a interviewé Anja Hoffmann, directrice exécutive de l'OIDAC.

D'une manière générale, quelle est la situation actuelle ? en ce qui concerne l'intolérance à l'égard des chrétiens en Europe ?

Depuis la création de l'Observatoire contre l'intolérance et les discriminations il y a plus de dix ans, les cas de crimes de haine et de discrimination à l'encontre des chrétiens ont malheureusement augmenté de manière significative. D'une part, les attaques contre les églises ont augmenté, les incendies criminels ayant progressé de plus de 40% entre 2021 et 2022, selon nos recherches.

D'autre part, de nombreux chrétiens, en particulier ceux qui adhèrent aux croyances morales chrétiennes traditionnelles, subissent une pression croissante pour exprimer leur vision du monde dans la sphère publique ou sur leur lieu de travail. Les sages-femmes ou les médecins qui s'opposent à la participation à l'accouchement peuvent être contraints de s'abstenir. avortements Les enseignants qui expriment leur conviction que les êtres humains ont été créés en tant qu'hommes et femmes et qui s'opposent donc à ce que l'on s'adresse aux élèves avec des "pronoms alternatifs" ont été suspendus de leurs écoles. Des enseignants qui expriment leur conviction que les êtres humains ont été créés en tant qu'hommes et femmes, et qui s'opposent donc à ce que l'on s'adresse aux élèves avec des "pronoms alternatifs", ont été suspendus de leur école. En Europe, certains chrétiens ont même été poursuivis pour avoir exprimé des opinions religieuses, y compris des écritures bibliques, ou arrêtés par la police pour avoir prié en silence dans les "zones de sécurité" autour des cliniques d'avortement.

Compte tenu de ces restrictions, peut-on dire que la liberté d'expression est encore protégée en Europe ?

Le droit à la liberté d'expression est inscrit dans le droit international et européen des droits de l'homme et a un statut constitutionnel dans la plupart des pays. En vertu de la législation sur les droits de l'homme, les États sont tenus de protéger même "les idées impopulaires, y compris celles qui peuvent offenser ou choquer", et doivent satisfaire à des exigences élevées lorsqu'ils imposent des restrictions à la liberté d'expression.

Malgré le niveau élevé de protection de la liberté d'expression en Europe, nous observons une tendance problématique à la restriction de la liberté d'expression, y compris l'expression religieuse. Pour tenter de lutter contre les discours de haine, certains gouvernements ont introduit des lois extrêmement larges sur les "discours de haine". Toutefois, le fait de criminaliser les discours plutôt que les actes a un effet néfaste sur le discours public démocratique. De plus, il est souvent difficile de savoir quel discours est considéré comme de la "haine" et sera donc poursuivi. Cela génère à son tour un sentiment d'insécurité quant à ce qui peut être dit et conduit donc à un niveau élevé d'autocensure. Au Royaume-Uni et en Allemagne, des sondages récents ont montré que la moitié de la population n'osait pas dire ce qu'elle pensait en public par crainte de conséquences négatives.

Les lois contre les "discours de haine" peuvent-elles conduire à la criminalisation des personnes qui ne pensent pas comme le courant dominant ?

Malheureusement, nous voyons des exemples de chrétiens criminalisés pour avoir exprimé leurs convictions. Cela touche particulièrement les chrétiens (ou les non-chrétiens) qui expriment des convictions traditionnelles sur des questions morales.

Au Royaume-Uni, plusieurs prédicateurs ont été condamnés à des amendes ou même arrêtés par la police pour avoir lu la Bible en public après que des passants eurent déclaré s'être sentis "bouleversés", ce qui constitue une infraction pénale au titre de la loi britannique sur l'ordre public (Public Order Act). En Espagne, les médias ont rapporté en mars dernier que le père Custodio Ballester avait été convoqué par un tribunal provincial pour répondre à des accusations de "crime de haine" après avoir critiqué l'islam dans une lettre pastorale. En Finlande, l'ancienne ministre et actuelle députée Pävi Räsänen est jugée par la Cour suprême pour "incitation à la haine" à la suite d'un tweet biblique critiquant le parrainage de la Helsinki Pride par son église. À Malte, Matthew Grech, jeune chrétien et ancien militant LGBTIQ, a été arrêté après avoir fait part, lors d'une interview télévisée, de son expérience personnelle en tant qu'homosexuel et de la manière dont le christianisme avait changé sa vie. Il a été dénoncé à la police, accusé d'avoir enfreint la loi sur l'affirmation de l'orientation sexuelle, de l'identité de genre et de l'expression de genre, et doit être jugé.

La liste est encore longue, mais le dénominateur commun est que toutes ces lois sont extrêmement larges et rendent vulnérables les chrétiens qui expriment leurs convictions sur des questions morales.

Les gouvernements font-ils quelque chose pour protéger la liberté de religion dans leur pays ?

La plupart des gouvernements européens n'envisagent les questions de liberté religieuse qu'à l'échelle mondiale. Même l'envoyé spécial de l'UE pour la liberté religieuse ne s'occupe que des persécutions religieuses en dehors de l'UE.

En outre, en raison de la faible culture religieuse des journalistes, les médias ne rendent pas suffisamment compte des restrictions de la liberté religieuse en Europe. Cela conduit à un manque de sensibilité de nos gouvernements aux abus nationaux de la liberté religieuse et contribue à des politiques qui érodent la liberté religieuse au nom de la protection d'autres intérêts humains.

La guerre en Ukraine a-t-elle affecté la liberté religieuse ?

Depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les crimes de haine contre les chrétiens et les restrictions de la liberté religieuse ont augmenté. Toutefois, ces questions sont complexes, car elles sont liées à d'autres éléments tels que la politique et l'ethnicité. En février 2023, quelque 297 bâtiments chrétiens avaient été détruits pendant la guerre, et en octobre 2023, 124 des 295 sites culturels de l'UNESCO endommagés étaient des bâtiments religieux. Tous ces chiffres indiquent une attaque disproportionnée contre les églises.

Les dirigeants chrétiens qui se sont exprimés contre la guerre ont également été pris pour cible. Récemment, l'archevêque Viktor Pivovarov, de l'église russe tikhonite de la Sainte Intercession, a été menacé, poursuivi, condamné à une amende et emprisonné pour des sermons critiquant la guerre. Au cours de l'enquête, les forces russes ont également tenté de démolir son église, considérée comme un lieu public où des crimes contre l'État ont été commis.

L'Europe des adolescents

L'Europe puise aux sources de la culture gréco-romaine, de la Renaissance et de la Révolution française, mais son visage ne serait pas ce qu'il est sans la tradition judéo-chrétienne et plus particulièrement l'humanisme chrétien.

15 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Carlos Franganillo a animé un journal télévisé spectaculaire à la veille des élections européennes. De la Normandie à l'Ukraine, de Bruxelles à Washington et de l'Espagne à Lesbos et Athènes pour parler du passé et du présent de l'Europe. Mais il y a eu un grand oublié : Roma.

Cela n'aurait rien changé s'il avait été réalisé par un autre réseau, les racines chrétiennes du vieux continent sont rarement évoquées. Comme un adolescent qui a honte de ses parents en public, la Europe du XXIe siècle renie ceux qui lui ont donné la vie, ceux qui l'ont nourrie, vêtue et soignée, en quête d'une nouvelle identité qui lui permette de se sentir autonome, indépendante, "plus âgée".

La vérité est que, quelle que soit notre grandeur, notre statut dans le paysage géopolitique mondial est de plus en plus insignifiant par rapport aux grandes puissances qui mènent actuellement la danse.

Dans son rôle de mère, l'Église catholique n'a cessé de mettre en garde contre les mauvaises fréquentations de cette enfant gâtée qui, élevée dans la ouate grâce à la richesse durement acquise par ses parents, continue de se croire supérieure aux autres.

L'évêque de Rome en est venu à qualifier ces amitiés de "dangereuses colonisations idéologiques, culturelles et spirituelles" et les accuse de "regarder surtout le présent, de nier le passé et de ne pas regarder l'avenir".

Face à la réalité actuelle, l'exemple des pères fondateurs de la Union européennequi ne se préoccupaient pas tant d'eux-mêmes, de leur présent, de leur bien-être, de leur influence politique, mais de l'avenir de tous après les horreurs de la Seconde Guerre mondiale. Et ils l'ont fait sans renier le passé, en prenant les valeurs chrétiennes comme base de leur projet.

Les architectes du traité de Rome, qui a créé la Communauté économique européenne, à l'origine de l'UE actuelle, étaient au nombre de quatre : le Français d'origine luxembourgeoise, le Français d'origine luxembourgeoise, le Français d'origine luxembourgeoise, le Français d'origine luxembourgeoise, le Français d'origine luxembourgeoise, le Français d'origine luxembourgeoise, le Français d'origine luxembourgeoise, le Français d'origine luxembourgeoise. Robert SchumanKonrad Adenauer pour l'Allemagne, Alcide De Gasperi et le Français Jean Monnet.

Ce n'est pas un hasard si les trois premiers se sont appuyés sur de profondes convictions chrétiennes pour mener à bien leur activité politique, "l'une des formes les plus élevées de la charité", comme l'ont définie les papes du XXe siècle.

Deux d'entre eux sont même considérés comme des "serviteurs de Dieu" et sont en cours de béatification, à savoir Schuman et De Gasperi. Leur charité politique, leur volonté d'aimer son prochain comme soi-même, chacun dans sa responsabilité d'homme d'État, ne cachaient pas des visées prosélytes, mais une profonde conviction démocratique et un respect scrupuleux de la séparation de l'Église et de l'État.

Cet élan initial, fondé sur les valeurs évangéliques de paix, de solidarité et de recherche du bien commun, s'est essoufflé au fur et à mesure que l'on oubliait les liens spirituels et culturels, pour ne garder que les liens économiques comme seul point d'union.

Et d'après votre expérience, quelle est la principale raison de l'éclatement d'une famille équilibrée ? Vous avez raison : l'intrusion de l'argent, surtout en excès, comme lors de l'arrivée d'un héritage inattendu.

Nous voici donc dans une Europe riche et divisée (l'Europe de l'Est et l'Europe de l'Est). brexit Ce n'est pas qu'une anecdote), polarisée aux extrêmes en fonction des résultats des dernières élections et ne sachant guère ce qu'elle veut être, quelle est sa vocation au-delà de la déification de l'idéologie de l'influenceur du moment.

L'Europe puise certes aux sources de la culture gréco-romaine, de la Renaissance et de la Révolution française, mais son visage ne serait pas ce qu'il est sans la tradition judéo-chrétienne et plus particulièrement l'humanisme chrétien.

C'est dans ce sens que le Pape a réfléchi il y a quelques jours lors de sa visite au Capitole, le lieu même où fut signé le Traité de Rome. Il y a affirmé que "la culture romaine, qui a sans doute connu de nombreuses bonnes valeurs, a eu besoin en revanche de s'élever, de se confronter à un message plus large de fraternité, d'amour, d'espérance et de libération (...) Le témoignage éclatant des martyrs et le dynamisme de la charité des premières communautés de croyants ont intercepté le besoin d'entendre des paroles nouvelles, des paroles de vie éternelle : l'Olympe ne suffisait plus, il fallait aller au Golgotha et au tombeau vide du Ressuscité pour trouver les réponses à l'aspiration à la vérité, à la justice et à l'amour". On ne saurait mieux dire.

En rapport avec ce problème de l'Europe adolescente, j'ai entendu l'autre jour une phrase pertinente. Elle disait : "les parents qui s'agenouillent, les enfants qui se lèvent". Elle est opportune car, tout en continuant à exercer son rôle prophétique et martelant de bonne mère, l'Église - qui est constituée de toute la communauté des croyants - doit prier, comme sainte Monique, pour l'enfant rebelle.

Espérons que l'Europe adolescente de l'après-guerre saura se corriger à temps, se reprendre, retrouver son identité et dire, comme nous l'avons tous dit, en nous souvenant de notre entêtement adolescent, "c'est vrai que ma mère avait ses défauts, mais comme elle avait raison".

L'auteurAntonio Moreno

Journaliste. Diplômé en sciences de la communication et licencié en sciences religieuses. Il travaille dans la délégation diocésaine des médias à Malaga. Ses nombreux "fils" sur Twitter sur la foi et la vie quotidienne sont très populaires.

Vers la liberté dans la solidarité

La vision individualiste déconnecte la liberté du bien commun, de la solidarité et de l'amour. En revanche, une vision solidaire de la liberté la renforce, car elle permet de prendre des décisions plus larges, en pensant au bien de l'autre, de la communauté politique, de l'humanité.

15 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

De nos jours, une conception individualiste de la libertéL'idée de liberté, qui s'est développée principalement dans les couloirs des universités américaines, a identifié l'idée de liberté à la capacité de choisir.

Selon cette vision, véritable bonbon empoisonné, l'accroissement de la liberté humaine consiste exclusivement à créer de nouveaux espaces de choix. Je suis plus libre si je peux travailler dans n'importe quel pays de l'Union européenne que si je ne peux le faire que dans mon propre pays ; si je peux changer de sexe quand je le décide que si je ne le peux pas, ou si je peux épouser une ou plusieurs personnes appartenant à l'un des différents genres affectifs (bisexuel, pansexuel, polysexuel, asexuel, omnisexuel, etc.) que si seule l'option hétérosexuelle est possible. Une femme qui peut décider d'interrompre une grossesse en toute liberté pour des raisons illimitées (économiques, psychologiques, esthétiques) est considérée comme plus libre que si elle doit les justifier ou refuser catégoriquement l'avortement, qui peut décider de se droguer ou non que si elle ne le peut pas, ou de diffuser de la pornographie sans aucune restriction que si elle le peut.

Poussée jusqu'à ses ultimes conséquences, cette conception individualiste de la liberté culmine lorsque l'espace de sa propre liberté est conquis, c'est-à-dire lorsqu'on peut prendre la décision de mettre fin à sa propre vie et donc à sa propre capacité de décision. Le cercle est alors parfaitement bouclé.

Liberté et indépendance

Cette vision à courte vue de la liberté repose sur une éthique que son grand défenseur, le philosophe américain Ronald Dworkin, a appelé l'indépendance éthique.. L'indépendance éthique confère une souveraineté personnelle absolue dans le domaine de ce que Dworkin appelle les questions fondamentales (vie, sexe, religion, entre autres), de sorte que, dans ces domaines, une personne ne devrait jamais accepter le jugement d'un autre à la place du sien. C'est là que réside sa dignité.

Pour mettre en œuvre ce modèle social, les pouvoirs publics doivent s'abstenir de dicter à leurs citoyens des convictions éthiques sur ce qui est mieux ou moins bien pour réussir sa vie. La liberté étant un élément fondamental, aucun gouvernement ne devrait la limiter, sauf si cela est nécessaire pour protéger la vie (ni embryonnaire, ni terminale), la sécurité ou la liberté d'autrui (notamment pour faire respecter la non-discrimination). Cette conception individualiste cherche à tout prix à éradiquer toute forme de paternalisme éthique qui pourrait favoriser un choix par rapport à d'autres.

En fin de compte, Dworkin est tombé sans le vouloir dans son propre piège. Son exigence que les autorités publiques s'abstiennent de dicter des convictions éthiques à leurs citoyens constitue, en soi, l'imposition d'une conviction éthique. Outre cette erreur structurelle, qui endommage les piliers de sa propre construction intellectuelle, il me semble que cette façon de comprendre la liberté et l'éthique qui la sous-tend est extrêmement réductrice, appauvrissant ainsi le sens même de la liberté et de la morale. De plus, la prétendue neutralité éthique recherchée par Dworkin est impossible à atteindre étant donné le lien intrinsèque entre morale et politique.

Il est vrai que la liberté de choix est l'une des expressions les plus importantes de notre liberté humaine et qu'en tant que telle, elle doit être protégée, même si ce n'est pas de manière absolue, mais la liberté est plus, beaucoup plus, qu'un simple choix. La liberté se trouve aussi, et je crois dans un état plus pur et plus sublime, dans la capacité d'accepter.

Dans la clé de l'acceptation

Celui qui accepte ses parents et ses frères et sœurs, sa terre et sa culture, sa langue et son histoire, sa maladie, son licenciement, même s'il ne l'a pas décidé, agit avec une merveilleuse liberté. Il agit avec une grande liberté qui accepte le fait qu'il est né sans qu'on le lui demande, et qu'il quitte ce monde sans en connaître le moment précis. L'acceptation de la réalité telle qu'elle est, et surtout l'acceptation de la réalité fondatrice, c'est-à-dire de Dieu, de sa paternité et de sa miséricorde, est, à mon avis, le plus grand acte de liberté humaine, et celui qui ouvre toutes grandes les portes de l'Amour.

La vision individualiste déconnecte la liberté du bien commun, de la solidarité et de l'amour. Il existe un lien intrinsèque entre le bien privé et le bien commun, la morale privée et la morale publique, l'amour de soi et l'amour des autres, car l'unité de l'amour, du bien et donc de la morale est indestructible. Elle sort de l'usine. Cette unité de l'amour et du bien signifie que le bon exercice de la liberté est clairement solidaire, même si les décisions peuvent être prises sur une base individuelle. Ainsi, une vision de la liberté solidaire ne réduit en rien la liberté individuelle, mais la renforce, car elle permet de prendre des décisions plus larges, en pensant au bien des autres, de la communauté politique, de l'humanité, et pas seulement à ses propres intérêts. C'est une liberté fondée sur l'amour, qui est la source de la liberté.

Le 21e siècle a été appelé le siècle de la solidarité, tout comme le 20e siècle a été le siècle de l'égalité et le 19e siècle le siècle des libertés. Le moment est venu d'élaborer un cadre pour une véritable liberté dans la solidarité, qui est l'expression ultime du bon exercice de la liberté individuelle.

L'auteurRafael Domingo Oslé

Professeur et titulaire de la Chaire Álvaro d'Ors
ICS. Université de Navarre.

Monde

Religions et politiques au Maroc

Avec cet article, l'historien Gerardo Ferrara conclut une série de deux articles sur la religion, la culture, l'histoire et la politique au Maroc.

Gerardo Ferrara-15 juin 2024-Temps de lecture : 6 minutes

Le Sahara occidental est l'un des conflits territoriaux les plus anciens et les plus complexes de l'histoire contemporaine, qui remonte à l'époque coloniale. Cette région était en fait une province espagnole connue sous le nom de Sahara espagnol et a été revendiquée en 1975 (fin de la domination coloniale espagnole sur la région) par le Maroc et la Mauritanie.

La question du Sahara occidental

La région a toujours été habitée par le peuple sahraoui, qui parle la langue arabe "Hassaniya" (une forme particulière d'arabe maghrébin qui diffère en partie du marocain) et appartient au groupe ethnolinguistique des Maures (Berbères arabisés).

Dès 1973, le Front populaire de libération de la Saguia el Hamra et du Rio de Oro avait été créé dans le but d'obtenir l'indépendance de la région. En 1975, suite à la Marche Verte (manifestation de masse organisée par le gouvernement marocain pour obtenir l'indépendance de la région sahraouie vis-à-vis de l'Espagne et son rattachement au Maroc), l'Espagne se retire de la région qui est alors envahie par le Maroc et la Mauritanie, ce qui déclenche un conflit armé avec le Front Polisario. En 1976, ce dernier proclame la naissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), reconnue par plusieurs pays et par l'Union africaine, mais pas par les Nations unies.

En 1979, la Mauritanie a renoncé à ses revendications sur le Sahara occidental, laissant au Maroc le contrôle de la majeure partie du territoire. Le conflit a duré jusqu'en 1991, date à laquelle les Nations unies ont négocié un cessez-le-feu et créé la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (MINURSO), dans le but d'organiser un référendum pour déterminer l'avenir du territoire. Cependant, ce référendum n'a jamais eu lieu, en raison d'un désaccord entre les parties sur la composition de l'électorat et le mode de scrutin.

Le Maroc continue de considérer le Sahara occidental comme une partie intégrante de son territoire et a lancé une politique de développement et d'investissement dans la région. D'autre part, le Front Polisario continue de lutter pour l'indépendance et gère des camps de réfugiés sahraouis dans l'Algérie voisine, où de nombreux réfugiés vivent depuis des décennies (le Maroc est en désaccord avec l'Algérie principalement sur cette question, car l'Algérie a toujours soutenu le Front Polisario également dans le but de déstabiliser son voisin).

Des avancées diplomatiques importantes ont eu lieu ces dernières années, comme la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en 2020, en échange de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Cependant, la communauté internationale reste divisée sur la question et l'avenir du Sahara occidental est plus incertain que jamais.

Les Juifs du Maroc

Aujourd'hui, 99% de la population marocaine est musulmane sunnite. Cependant, une ancienne communauté juive, l'une des plus importantes du monde arabo-musulman, est présente dans le pays depuis des milliers d'années. Diverses légendes font remonter ses origines à l'époque de Josué. Les communautés qui vivaient déjà au Maroc depuis plusieurs siècles ont ensuite été renforcées par la vague de réfugiés israélites expulsés d'Espagne en 1492, qui ont apporté au Maroc la splendeur de l'âge d'or andalou.

Pendant des siècles, musulmans et juifs ont coexisté de manière productive dans le pays du Maghreb, et les Israélites, qui étaient encouragés par les dirigeants musulmans à vivre avec le reste de la population dans des quartiers mixtes, ont préféré vivre dans des quartiers séparés, qui ont pris le nom de "mellah", toponyme typiquement marocain pour désigner le terrain par lequel une partie de la ville de Fès était connue.

En 1764, le roi Mohammed III ordonne à de nombreuses familles de marchands juifs de s'installer dans la nouvelle ville de Mogador. Une nouvelle classe de marchands privilégiés s'est formée, qui a pris les rênes d'une vaste activité commerciale dans toute la Méditerranée. Malgré ce nouveau statut, les Juifs marocains, largement exclus de ce processus économique, ont continué à exercer des métiers traditionnels, en particulier l'artisanat.

Avec la conférence d'Algésiras de 1906, le territoire marocain est divisé en deux zones d'influence, l'une française et l'autre espagnole, et en 1912, deux protectorats différents sont établis.

Cependant, la partie nord (la partie française, c'est-à-dire le Maroc proprement dit) a continué à jouir d'un certain degré d'autonomie, de sorte que la communauté juive marocaine a été épargnée par les lois raciales appliquées dans le reste du Maghreb (Algérie et Tunisie) sous le régime de Vichy, le roi Mohammed V (le Maroc était un protectorat de la France) ayant refusé de les mettre en œuvre dans son pays.

Hormis le grave pogrom d'Oujda en 1948, suite à la proclamation de l'État d'Israël, qui a fait 40 morts parmi la population israélienne de la ville, après l'indépendance du Maroc en 1956, l'attitude des autorités marocaines à l'égard des Juifs a été, au moins dans une certaine mesure, louable. En effet, les Juifs marocains ont longtemps été considérés comme des citoyens comme les autres et donc moins influencés par la culture française que leurs coreligionnaires algériens et tunisiens. Ils parlaient principalement l'espagnol ou l'arabe, occupaient des postes importants dans le gouvernement et certains d'entre eux étaient membres de l'armée régulière.

Cependant, alors qu'en 1956 la population juive marocaine comptait 263 000 personnes, en 1961, date de la première véritable crise dans les relations entre juifs et musulmans, 40 000 juifs avaient déjà quitté le pays. L'émigration ne s'est arrêtée qu'en 1978, au point qu'il ne reste aujourd'hui que 2 000 à 3 000 Juifs dans le pays, dont la plupart vivent à Casablanca, Marrakech et Rabat.

Le christianisme au Maroc

Les chrétiens au Maroc sont une infime minorité, entre 20 000 (selon le Pew-Templeton Global Religious Futures, GRF) et 40.000 (selon le département d'État américain), ce qui n'est rien comparé à l'Antiquité (le christianisme est apparu au Maroc dès l'époque romaine, lorsqu'il était pratiqué par les Berbères de la province de Mauretania Tingitana, mais il a en fait disparu après la conquête islamique) et à l'ère coloniale (la présence européenne dans le pays a porté le nombre de croyants chrétiens à plus d'un demi-million, soit près de la moitié de la population de Casablanca, dont au moins 250 000 Espagnols).

Après l'indépendance en 1956, de nombreuses institutions chrétiennes sont restées actives, bien que la plupart des colons européens aient quitté le pays dans les années qui ont suivi. Malgré cela, la communauté chrétienne a pu continuer à exister principalement grâce aux expatriés et aux émigrés, surtout en provenance de l'Afrique subsaharienne : ils représentent une grande partie des fidèles chrétiens au Maroc, ainsi qu'un très petit nombre de Marocains convertis.

Il n'existe cependant pas de chiffres officiels, en partie à cause de la crainte de nombreux convertis de l'islam au christianisme. On parle de 5 000 chrétiens expatriés et de 3 à 45 000 convertis locaux (ce dernier chiffre est fourni par l'ONG Voice of the Martyrs, VOM), et la pratique de l'apostasie de l'islam se répand secrètement non seulement dans les villes, mais aussi dans les zones rurales.

La crainte de voir des apostats de l'islam se déclarer chrétiens découle à la fois des traditions religieuses (dans l'islam, l'apostasie est punie de mort) et des règles sanctionnées par le code pénal, qui interdit le prosélytisme et la conversion de l'islam à d'autres religions (autrefois plus fréquente, notamment sous le protectorat français), même si la dernière Constitution marocaine de 2011 stipule (article 3) que "l'islam est la religion de l'État", mais que l'État lui-même "garantit à toute personne le libre exercice de sa religion".

En effet, le code pénal marocain (qui considère toujours comme des crimes la rupture du jeûne en public pendant le mois sacré du Ramadan, les relations sexuelles hors mariage ou le blasphème) stipule, dans son article 220, que quiconque incite ou encourage un musulman à se convertir à une autre religion est passible d'une peine de prison de trois à six mois et d'une amende de 200 à 500 dirhams.

Ainsi, si l'apostasie n'est pas en soi un délit pénal (elle l'est pour ceux qui incitent un musulman à se convertir), elle entraîne une sorte de "mort civile", puisque l'apostat, selon le code de la famille du pays, est frappé d'une série d'empêchements graves, notamment en matière de mariage, de garde d'enfants et d'héritage. En effet, le mariage d'un musulman qui se convertit à une autre religion est dissous et le droit de garde et de tutelle de ses enfants est révoqué. Si l'apostat est donc une femme, elle ne peut avoir la garde de l'enfant que jusqu'à l'âge où elle a la capacité de discernement religieux. Quant à l'héritage, l'apostat n'a aucun droit à la succession, qui est garantie exclusivement aux héritiers musulmans.

Parmi les communautés chrétiennes, la plus importante est la communauté catholique, qui compte plusieurs paroisses, institutions caritatives et surtout des écoles dans tout le pays, en particulier à Casablanca, Rabat et dans d'autres grandes villes. Les églises protestantes et orthodoxes sont également présentes. Toutes les églises sont particulièrement engagées dans l'assistance et l'accueil des expatriés, mais aussi et surtout des réfugiés, des personnes déplacées et des immigrés, notamment subsahariens.

Ces dernières années, des efforts ont été déployés pour promouvoir le dialogue interreligieux. Le roi Mohammed VI a exprimé son engagement en faveur de la tolérance religieuse et de la coexistence pacifique entre les différentes communautés. la visite du pape François en 2019 ont souligné l'importance du dialogue entre musulmans et chrétiens pour favoriser la paix et la compréhension mutuelle.

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Vatican

Le pape salue le travail des humoristes en tant que promoteurs de la paix

Lors d'une rencontre avec des humoristes du monde entier, le pape François a salué leur travail de promotion de la paix et la facilité avec laquelle ils apportent un regard critique sur toutes sortes de questions tout en faisant rire les gens.

Paloma López Campos-14 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

Le pape François a réuni des humoristes de renom de différents pays lors d'une rencontre au Vatican. Parmi les participants les plus renommés figuraient Jimmy Fallon, Belén Cuesta et Lino Banfi.

Le Saint-Père a déclaré au début de son discours qui regarde "avec admiration les artistes qui s'expriment dans le langage de la comédie, de l'humour et de l'ironie". Selon lui, ce sont les professionnels "les plus aimés, recherchés, applaudis" car "ils ont et cultivent le don de faire rire".

Francisco a voulu mettre en valeur le travail des professionnels de l'humour et leur "pouvoir de répandre la sérénité et les sourires". Par leur travail, ils touchent "des gens très différents, de générations et de milieux culturels différents".

Il s'agit d'une tâche importante, a déclaré le souverain pontife. "La joie permet le partage et constitue le meilleur antidote à l'égoïsme et à l'individualisme", a déclaré le pape. En outre, les humoristes rappellent à tous que "l'amusement et le rire sont fondamentaux dans la vie humaine, pour s'exprimer, pour apprendre, pour donner un sens aux situations".

Les humoristes, promoteurs de l'unité

À cet égard, le pape a remercié le "don précieux" que constitue le talent de ces professionnels. Leur travail, a-t-il expliqué, "répand la paix". Et, révélant un aspect personnel, François a avoué qu'il priait "chaque jour avec les mots de saint Thomas More : "Donne-moi, Seigneur, le sens de l'humour"".

L'évêque de Roma Il a également déclaré que les humoristes "accomplissent un autre miracle : ils parviennent à faire sourire les gens même lorsqu'ils traitent de problèmes, de petits et de grands événements de l'histoire". Une chose qu'ils ne font pas par "l'alarme ou la terreur, l'anxiété ou la peur", mais avec "le sens critique, en faisant rire et sourire les gens".

Mais ils n'ont pas seulement cet effet sur les gens. Le pape a dit aux humoristes que "lorsqu'ils parviennent à faire naître un sourire intelligent sur les lèvres d'un seul spectateur, ils font aussi sourire Dieu".

Les limites de l'humour

François a également réfléchi à l'humour en tant qu'outil pour "comprendre et "sentir" la nature humaine". Grâce à lui, il est possible de "rapprocher des réalités différentes et parfois même opposées".

Enfin, le souverain pontife a répondu à une question que beaucoup se posent : "Peut-on aussi rire de Dieu ? Sa réponse a été claire : "Bien sûr, tout comme nous jouons et plaisantons avec les gens que nous aimons". Cependant, il y a une limite, il faut éviter "d'offenser les sentiments religieux des croyants, en particulier des pauvres".

Le pape a terminé son discours en encourageant les comédiens à poursuivre leur travail. "Aidez-nous, avec le sourire, à voir la réalité avec ses contradictions et à rêver d'un monde meilleur".

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Vatican

Le pape aux mouvements ecclésiaux : vaincre la fermeture d'esprit et cultiver l'humilité

Des représentants d'associations de fidèles, de mouvements ecclésiaux et de communautés nouvelles ont rencontré le Saint-Père à Rome.

Giovanni Tridente-14 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Penser selon Dieu, vaincre toute fermeture d'esprit et cultiver l'humilité. Telles sont les trois "vertus synodales" que le pape François a proposées aux plus de 200 représentants d'associations de fidèles, de mouvements ecclésiaux et de nouvelles communautés réunis dans la nouvelle salle du Synode pour la rencontre annuelle convoquée par le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie.

Le Pontife a également rappelé l'importance de la conversion spirituelle pour faire de la synodalité un "style ecclésial" partagé. Il a donc interdit les attitudes d'orgueil et de fermeture d'esprit qui nuisent à une vision ouverte et inclusive de la mission de l'Église. Ce n'est pas un hasard si le titre de la rencontre de cette année convoquée par le Dicastère était "Le défi de la synodalité pour la mission". L'occasion de faire le point sur la manière dont ce temps de consultation, de réflexion et de dialogue progresse dans les dizaines d'Associations de fidèles à travers le monde.

Se mettre à l'écoute de Dieu

En entrant dans le vif du sujet, l'invitation initiale a fait référence à la nécessité de passer de la "pensée humaine" à la "pensée de Dieu", en rappelant que le protagoniste de tout voyage évangélisateur et synodal est l'Esprit Saint.

"Ne tenons jamais pour acquis que nous sommes en phase avec Dieu", a recommandé le Saint-Père, nous encourageant à dépasser les modes ecclésiales afin d'embrasser authentiquement la volonté de Dieu.

La tentation du cercle fermé

Deuxièmement, François a mis en garde contre la tentation du "cercle fermé", invitant les gens à s'ouvrir avec beaucoup de courage à de nouvelles modalités pastorales, en se laissant "blesser" par la voix et l'expérience des autres, en particulier de ceux qui n'appartiennent pas à leur propre enceinte ou cercle.

En effet, il faut partir du principe - en s'adressant directement aux Mouvements - que "leur propre spiritualité, ce sont des réalités pour aider à cheminer avec le Peuple de Dieu, mais ce ne sont pas des privilèges".

L'humilité contre les divisions

Enfin, troisième aspect : la nécessité de cultiver l'humilité, définie par le pape comme la "porte d'entrée de toutes les vertus". Seuls les humbles, en effet, valorisent les autres et font émerger le "nous" de la communauté, en évitant les divisions et les tensions.

"Et si nous nous rendons compte que, d'une certaine manière, un peu d'orgueil, ou de fierté, a percé en nous, alors nous demandons la grâce de revenir à l'humilité", a expliqué François. Seuls les humbles sont capables d'accomplir "de grandes choses dans l'Église", car "ils ont des bases solides, fondées sur l'amour de Dieu, qui ne faiblit jamais, et c'est pour cela qu'ils ne cherchent pas d'autres reconnaissances".

Le rassemblement

La journée s'est ouverte par la célébration de la Sainte Messe dans la Basilique Saint-Pierre, présidée par le Cardinal Kevin Farrell, Préfet du Dicastère, qui a également introduit la réunion immédiatement après l'audience avec le Pape.

La synodalité, a dit M. Farrell, n'est pas mise en pratique en insérant des laïcs dans des "lieux de pouvoir" ou en créant des organes pour montrer qu'ils sont "plus impliqués dans les processus de prise de décision". Il s'agit plutôt de favoriser cette communion qui doit servir à "marcher vraiment ensemble - laïcs et pasteurs, charismes et institutions ecclésiales - et à trouver ensemble le chemin que l'Esprit indique pour poursuivre, avec un nouvel élan, la mission évangélisatrice de l'Église".

Ce thème a été abordé en détail par Rafael Luciani, professeur à l'Universidad Católica Andrés Bello au Venezuela, puis par Elisa Lisiero, fonctionnaire du Dicastère, qui a exploré le thème de la synodalité dans l'expérience des mouvements.

Les 117 associations

Il y a actuellement 117 institutions sous la juridiction directe du Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, réparties entre les associations internationales de fidèles, privées et publiques, et les autres entités dotées de la personnalité juridique. La liste et les contacts sont librement accessibles sur le site du Dicastère.

La dernière association, dans l'ordre chronologique, à avoir reçu une reconnaissance pontificale est l'association "Communauté Magnificat"La Fraternité, qui place l'Eucharistie au centre de la vie personnelle et communautaire de ses membres et fait de l'évangélisation son principal charisme, compte des dizaines de Fraternités en Italie, en Roumanie, en Turquie et en Argentine.

Prêtre SOS

10 générateurs de vidéos d'IA pour la pastorale

Cet article présente dix portails générateurs de vidéos utilisant l'intelligence artificielle et les caractéristiques de certains d'entre eux. Un outil parfait pour le travail d'évangélisation de l'Église dans la sphère numérique.

José Luis Pascual-14 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Dans un monde de plus en plus numérisé, l'Église doit relever le défi d'atteindre un public diversifié et mondialisé. L'évangélisation, l'acte de partager la foi et l'enseignement religieux, a évolué au fil du temps et, aujourd'hui, la technologie joue un rôle crucial dans ce processus. Les générateurs de vidéos d'intelligence artificielle (IA) constituent un outil puissant pour diffuser le message religieux de manière créative et convaincante. Aujourd'hui, nous allons explorer 10 générateurs de vidéos d'IA que l'Église peut mettre à profit pour son travail pastoral.

-RenderforestPlateforme polyvalente qui permet aux utilisateurs de créer des vidéos personnalisées à l'aide de modèles prédéfinis. Cet outil est particulièrement utile pour créer des vidéos promotionnelles pour les événements paroissiaux, la catéchèse et les messages pastoraux. Avec un large éventail d'options de personnalisation, Renderforest offre un moyen facile et accessible de transmettre des messages religieux de manière efficace.

-Lumen5: Utilise l'IA pour transformer un texte en vidéos attrayantes en quelques minutes. Cet outil est idéal pour créer des vidéos éducatives sur la foi, des réflexions pastorales et des citations bibliques. L'Église peut tirer parti de Lumen5 pour atteindre un public plus large par le biais de plateformes de médias sociaux et de sites web, en partageant le contenu catéchétique d'une manière visuellement attrayante.

-WibbitzVidéo : une plateforme qui utilise l'IA pour créer des vidéos à partir de contenus existants, tels que des articles de blog ou des messages sur les médias sociaux. Cet outil est parfait pour transformer le contenu catéchétique en vidéos informatives et accessibles qui aident à enseigner les principes de la foi de manière dynamique. Avec WibbitzDe cette manière, l'Église peut atteindre un public plus large et plus diversifié avec des messages pastoraux pertinents et émouvants.

-ClipchampÉditeur vidéo en ligne qui utilise l'IA pour simplifier le processus d'édition vidéo. Cet outil est idéal pour créer des vidéos promotionnelles d'événements pastoraux, des témoignages de foi et des messages d'espoir. Avec ClipchampL'Église peut créer des vidéos professionnelles facilement et rapidement, ce qui lui permet de partager efficacement son enseignement de l'amour et de la miséricorde.

-Animaker: Une plateforme intuitive qui permet aux utilisateurs de créer facilement des vidéos animées. Cet outil est parfait pour raconter des histoires bibliques d'une manière visuellement attrayante, ce qui permet d'atteindre un public plus jeune et plus diversifié. L'Église peut utiliser Animateur partager les enseignements religieux d'une manière créative et dynamique, encourageant ainsi la participation et l'engagement.

-MoovlyBibliothèque de ressources vidéo : une plateforme qui offre une vaste bibliothèque de ressources multimédias pour la création de vidéos. Cet outil est idéal pour la création de vidéos informatives sur l'histoire et les enseignements de l'Église, ainsi que pour la promotion d'événements et d'activités pastorales. Avec MoovlyL'Église peut créer des vidéos inspirantes qui renforcent la foi des fidèles et encouragent la participation à la vie paroissiale.

-Adobe Premiere Pro: Sde logiciels logiciel de montage vidéo professionnel qui utilise l'IA pour simplifier les tâches de montage complexes. Cet outil est idéal pour créer des vidéos de haute qualité avec des effets visuels étonnants et des graphiques captivants. 

-Filmora: Logiciels Outil d'édition vidéo facile à utiliser qui utilise l'IA pour améliorer la qualité des vidéos. Cet outil est parfait pour créer des vidéos dévotionnelles et catéchétiques qui aident à approfondir la compréhension de la foi. L'Église peut utiliser Filmora créer des vidéos inspirantes qui renforcent la vie spirituelle des fidèles et les guident dans leur cheminement de foi.

MagistoPlateforme qui utilise l'IA pour créer automatiquement des vidéos à partir de photos et de vidéos existantes. Cet outil est idéal pour recueillir et partager les moments importants de la vie paroissiale, tels que les célébrations liturgiques et les activités communautaires. Avec MagistoL'Église ou la paroisse peut créer des vidéos qui capturent la beauté et la joie de la vie chrétienne, favorisant ainsi un sentiment d'appartenance et d'unité parmi les fidèles.

HitFilm Express: Logiciel logiciel d'édition vidéo gratuit qui offre des outils d'édition et des effets visuels puissants. Il est idéal pour créer des vidéos pastorales de haute qualité sans coûts supplémentaires. 

En conclusion, les générateurs de vidéos d'IA offrent à l'Église une occasion unique de transmettre le message du Christ à de nouveaux publics de manière créative et convaincante. Qu'il s'agisse de créer des vidéos éducatives ou de promouvoir des événements pastoraux, ces outils peuvent être utilisés pour renforcer la foi et la vie paroissiale dans le monde numérique d'aujourd'hui.

Vatican

Primauté du pape, communion, unité et synodalité

Le Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens a publié un document compilant les réponses aux dialogues œcuméniques sur le ministère du pape initiés par saint Jean-Paul II.

Andrea Acali-13 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

La primauté du pape a toujours été l'un des principaux obstacles à la pleine unité des Églises chrétiennes. Le dialogue œcuménique progresse et aujourd'hui, l'Assemblée générale des Nations unies a décidé d'adopter une résolution sur la primauté du pape.Dicastère pour la promotion de l'unité des chrétiens a publié un document d'étude, "L'évêque de Rome. Primauté et synodalité dans les dialogues œcuméniques et les réponses à l'encyclique Ut unum sint'.La toute première synthèse des réponses à l'encyclique du Pape François, approuvée par le Pape François, résume les réponses à l'encyclique du Pape François. Saint Jean Paul II et les dialogues œcuméniques sur la question de la primauté et de la synodalité. 

Le document se termine par une proposition du Dicastère qui identifie les suggestions les plus significatives avancées pour un exercice renouvelé du ministère d'unité de l'évêque de Rome "reconnu par tous et par chacun".

Le but du document", a déclaré le préfet du dicastère, le cardinal Kurt Koch, "est d'offrir une synthèse objective des développements récents de la discussion œcuménique, reflétant les idées et les limites des documents du dialogue, ainsi qu'une brève proposition de l'ensemble du dicastère qui identifie les suggestions les plus significatives pour le ministère de l'unité de l'évêque de Rome". Le document incorpore quelque 30 réponses au Encyclique Ut Unum Sint et 50 documents de dialogue sur le sujet, ainsi que les avis d'experts catholiques, protestants et orthodoxes.

"Tout le monde s'accorde sur la nécessité de l'unité au niveau universel, mais la manière de l'exercer fait l'objet d'interprétations différentes. Contrairement aux polémiques du passé, la question de la primauté n'est pas seulement perçue comme un problème, mais comme une occasion de réfléchir à la nature de l'Église et à sa mission dans le monde.

L'un des éclairages les plus intéressants concerne l'exercice du ministère pétrinien intrinsèque à la dynamique synodale, comme l'a noté le cardinal Grech, secrétaire général du Secrétariat général du Synode : "Cette recherche est inestimable pour répondre à la demande de Jean-Paul II en Ut unum sint : une "forme d'exercice de la primauté qui, sans renoncer en rien au caractère essentiel de sa mission, s'ouvre à une situation nouvelle". 

Grech a également fait référence "à l'époque des grands conciles : alors que nous nous préparons à célébrer l'anniversaire du Concile de Nicée, nous ne pouvons pas oublier que c'est l'empereur Constantin qui l'a convoqué. En effet, l'Église ancienne, qui était sans aucun doute une Église synodale, n'était pas encore parvenue à un consensus complet sur la primauté". Enfin, le cardinal a souligné que le processus synodal met en évidence une nouvelle "manière d'exercer le ministère pétrinien" que "l'Église, à travers le processus synodal, reconnaît déjà". 

La dynamique synodale, développée sur le triple registre de la communio - fidelium, Ecclesiarum, episcoporum - montre comment il serait possible d'arriver à un exercice de la primauté au niveau œcuménique". 

Le représentant de l'Église apostolique arménienne auprès du Saint-Siège, Son Éminence Khajag Barsamian, a qualifié le document de "nouveau point de départ pour le dialogue œcuménique". Les premiers siècles sont une source d'inspiration pour la réalité d'aujourd'hui, non seulement en termes de droit, mais aussi en termes de communion. Il y avait une grande diversité de modèles ecclésiastiques : nous sommes convaincus que ces formes de communion doivent rester paradigmatiques". Il a également souligné l'importance de la synodalité pour la pleine communion.

Pour sa part, le représentant de l'archevêque de Canterbury auprès du Saint-Siège, Ian Ernst, a souligné la nécessité d'une "reformulation de Vatican I, qui reste une pierre d'achoppement majeure pour le dialogue œcuménique parce qu'il est aujourd'hui incompréhensible. Il faut le présenter à nouveau à la lumière d'une ecclésiologie de communion qui en clarifie les termes". Comme l'a précisé M. Koch, il s'agit là d'une des propositions du document d'étude, qui sera élaboré au cours des prochaines années.

Parmi les autres suggestions contenues dans le document figurent une distinction plus claire entre les différentes responsabilités de l'évêque de Rome, en particulier entre son ministère patriarcal dans l'Église occidentale et son ministère principal d'unité dans la communion des Églises, ainsi qu'une distinction entre le rôle patriarcal et principal de l'évêque de Rome et sa fonction politique en tant que chef d'État. Une autre recommandation des dialogues théologiques concerne le développement de la synodalité au sein de l'Église catholique.

Enfin, la promotion de la "communion conciliaire" par des rencontres régulières entre les responsables des Églises du monde entier, afin de rendre visible et d'approfondir la communion qu'ils partagent déjà. Dans le même esprit, de nombreux dialogues ont proposé diverses initiatives pour promouvoir la synodalité entre les Églises, en particulier au niveau des évêques et des primats, par le biais de consultations régulières et d'actions et de témoignages conjoints.

L'auteurAndrea Acali

-Rome

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Vatican

Le pape nous rappelle que "les pauvres ont beaucoup à nous apprendre".

Dans son message pour la Journée mondiale des pauvres en 2024, le pape François demande aux catholiques de s'approprier la prière des pauvres.

Paloma López Campos-13 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Le 17 novembre 2024, l'Église catholique célèbre la Journée mondiale des pauvres. Pour marquer cette date, la Sala Stampa a publié la message Le pape François, qui se concentre à cette occasion sur la prière des pauvres.

Le Saint-Père commence son message en disant que "l'espérance chrétienne embrasse aussi la certitude que notre prière parvient à la présence de Dieu". Mais la prière que Dieu écoute le plus attentivement est "la prière des pauvres". C'est pourquoi le Souverain Pontife considère que la prière est une "manière d'entrer en communion avec eux [les pauvres] et de partager leur souffrance".

S'appuyant sur le livre du Siracide, le pape François souligne "le fait que les pauvres ont une place privilégiée dans le cœur de Dieu, de sorte que, face à leur souffrance, Dieu est "impatient" jusqu'à ce qu'il leur rende justice".

Les pauvres, visages du Christ

L'évêque de Roma va encore plus loin et affirme que "Dieu connaît les souffrances de ses enfants parce qu'il est un Père attentif et bienveillant pour tous". Et, "en tant que Père, il prend soin de ceux qui ont le plus besoin de lui".

Face à la sollicitude de Dieu, "la mentalité humaine exige de devenir quelqu'un, d'avoir du prestige en dépit de tout et de tous, d'enfreindre les règles sociales pour s'enrichir". C'est ce que François dénonce en affirmant que "le bonheur ne s'acquiert pas en piétinant les droits et la dignité d'autrui".

C'est pourquoi il est important que les chrétiens rappellent au monde que chaque personne pauvre et vulnérable "porte le visage du Fils de Dieu, et que notre solidarité et le signe de la charité chrétienne doivent atteindre chacun d'entre eux". Dans cette ligne, le Pape cite l'exhortation apostolique "Evangelii Gaudium" : "Chaque chrétien et chaque communauté est appelée à être l'instrument de Dieu pour la libération et la promotion des pauvres, afin qu'ils soient pleinement intégrés dans la société ; cela suppose que nous soyons dociles et attentifs à écouter le cri des pauvres et à leur venir en aide".

En vue de l'Année de la Prière, le Pontife affirme que "nous devons faire nôtre la prière des pauvres et prier avec eux". En même temps, il décrit l'accompagnement des pauvres comme "un défi que nous devons accueillir et une action pastorale qui a besoin d'être nourrie".

La prière des pauvres

Pour atteindre cet objectif, le Pape nous assure qu'il faut "un cœur humble qui ait le courage de se faire mendiant. Un cœur disposé à se reconnaître pauvre et nécessiteux". Ce n'est qu'ainsi, poursuit François, que l'on "reçoit la force de Dieu et que l'on met toute sa confiance en Lui". C'est ainsi que l'on atteint l'humilité, qui "engendre la confiance que Dieu ne nous abandonnera jamais et ne nous laissera jamais sans réponse".

Le pape adresse également un message "aux pauvres qui vivent dans nos villes et font partie de nos communautés". Il les assure que "Dieu est attentif à chacun d'entre vous et qu'il est à vos côtés. Il ne vous oublie pas et ne pourra jamais vous oublier.

Les chrétiens ne peuvent pas non plus oublier les pauvres, c'est pourquoi l'évêque de Rome considère que cette journée mondiale "est déjà un rendez-vous obligatoire pour chaque communauté ecclésiale. C'est une opportunité pastorale à ne pas sous-estimer, car elle encourage tous les croyants à écouter la prière des pauvres, en prenant conscience de leur présence et de leurs besoins".

En ce sens, le pape est reconnaissant pour le travail de toutes les personnes qui en sont déjà conscientes, "les prêtres, les personnes consacrées, les laïcs, hommes et femmes, qui, par leur témoignage, donnent voix à la réponse de Dieu à la prière de ceux qui se tournent vers Lui".

Prière et charité

François souligne également ce que les pauvres nous enseignent. Il affirme que "les pauvres ont encore beaucoup à nous apprendre parce que, dans une culture qui a mis la richesse au premier plan et qui sacrifie souvent la dignité des personnes sur l'autel des biens matériels, ils rament à contre-courant, montrant que ce qui est essentiel est autre chose".

Le Pape conclut son message en expliquant que la prière a besoin des œuvres et que les œuvres ont besoin de la prière. Il donne l'exemple de Sainte Thérèse de Calcutta, qui a su s'appuyer sur ces deux piliers. En suivant ses pas, en imitant le Christ et en s'appuyant sur la Vierge Marie, le Saint-Père encourage chaque catholique à être un "pèlerin de l'espérance" et à soigner "les petits détails de l'amour". C'est ainsi que nous répondrons à l'appel universel à "être les amis des pauvres".

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Ressources

5 clés pour profiter au mieux de la communion eucharistique

Recevoir la communion, c'est vraiment recevoir Dieu. C'est pourquoi la préparation et l'action de grâce pour ce don nous aident à tirer le plus grand fruit de chacune des fois où nous recevons le Seigneur sacramentellement. Dans cet article, l'auteur passe en revue cinq clés ou points pour nous aider à vivre la communion de la meilleure façon possible.

Juan Luis Selma-13 juin 2024-Temps de lecture : 5 minutes

Le site grandes cathédrales ont été construites par nos anciens pour abriter le corps du Christ. Elles sont, comme les églises, la maison de Dieu. 

Je me souviens des mots qui ornaient le linteau de l'entrée de l'église paroissiale de mon village : Domus Dei. Vous entriez dans la maison de Dieu, et l'endroit le plus précieux et le plus important était le tabernacle. C'est ce qu'on m'a enseigné lorsque j'étais enfant.

Dans la Eucharistie est le trésor de l'Église, le don le plus précieux de Dieu à l'humanité. En elle sont présents le Corps et le Sang du Christ, le Fils du Dieu vivant, Dieu lui-même fait homme.

Pain commun et pain eucharistique. 

Dans tous les sacrements, comme dans la vie de Jésus, il y a une dimension humaine et divine, visible et invisible. La matière, comme le pain et le vin, nous révèle la grâce qu'elle contient. De même que le pain nourrit le corps, le pain eucharistique nourrit l'âme. Bien qu'il ressemble à du pain, il est le Corps du Christ. Il en est ainsi parce qu'il l'a dit lui-même : "Prenez et mangez, ceci est mon corps", "Prenez et buvez, ceci est la coupe de mon sang".Et cela a été dit par le Fils de Dieu, Jésus, qui ne peut ni mentir ni faillir.

J'ai demandé aux enfants de la première communion pourquoi ils voulaient recevoir la communion. La réponse a été : "pour recevoir le Seigneur". Une jeune fille a dit que l'Eucharistie était une fête et un sacrifice. Nous croyons fermement que, dans le sacrementsIl y a un mystère, quelque chose que nous ne pouvons pas voir avec nos yeux. La présence du Christ dans l'Eucharistie est réelle, mais sacramentelle.

Il existe une différence mystérieuse mais réelle entre le pain commun et le pain eucharistique. Lorsque nous nous approchons de l'autel, nous devons savoir et croire que nous ne recevons pas un biscuit, mais Dieu caché sous les espèces du pain et du vin.

Assimiler l'eucharistie 

Il y a une différence entre le désir et la réalité. Par exemple, je peux aimer l'idée de voler, mais si je saute par la fenêtre du dixième étage, je me ferai très mal. Il en va de même pour la communion. 

Je peux avoir envie de recevoir le Corps du Christ, mais si je ne suis pas prêt, cela peut me porter préjudice. Tout comme certaines personnes ont une intolérance à certains aliments, je peux avoir un empêchement à assimiler l'Eucharistie.

Pour recevoir le Seigneur avec fruit, je dois avoir foi en sa présence divine et être dans la grâce de Dieu. Cela signifie ne pas avoir d'obstacle qui m'empêche de l'assimiler, à savoir le péché. Le péché est le fait de se détourner volontairement de Dieu, de renoncer à son amitié, plus ou moins consciemment. Il n'est pas nécessaire d'avoir l'intention ou le désir d'offenser Dieu, il suffit de commettre des actes qui m'éloignent de Lui.

L'Écriture nous enseigne que quiconque mange et boit indignement le corps et le sang du Seigneur se rend coupable de sa condamnation (1 Co 11, 27-29). C'est pourquoi l'Église nous demande de nous confesser avant la communion si nous sommes conscients d'avoir commis un péché grave, comme l'adultère, le meurtre, l'idolâtrie, le vol, le mensonge, etc. (Catéchisme de l'Église catholique, n. 1857-1861).

Une fois, une petite fille m'a demandé pourquoi il y avait des files d'attente pour la communion et pas pour la confession. J'ai senti que la communion et la confession étaient liées. Il faut se mettre dans un état de réceptivité pour recevoir la communion, il faut se préparer à recevoir le Roi des rois, Dieu. 

C'est un aliment tellement fort et puissant que nous devons être prêts corps et âme. 

Dieu est le bien suprême, tout de bonté et de lumière, l'harmonie totale. L'accueillir dans notre âme demande une préparation, une adaptation. C'est la grâce, le rayonnement de sa présence, qui nous prépare à cette rencontre sublime. Si nous combinons toute la chaleur et la lumière avec l'obscurité et la froideur d'une âme éloignée de Dieu, aucun contact n'est possible. Ce qu'il faut, c'est une préparation, une adaptation, un entraînement qui vient avec le sacrement de la réconciliation.

Préparation du corps

Nous ne sommes pas de purs esprits, l'homme est un être unique avec une âme et un corps. La sainteté de l'âme, sa propreté, ne suffit pas à nous rapprocher de l'Esprit Saint. Eucharistie. Le corps aussi doit être préparé. Jésus entre en nous, nous recevons son corps comme nourriture spirituelle, comme pain suprême. 

Depuis les temps les plus reculés, l'Église considère que cette nourriture spirituelle ne doit pas être mélangée à la nourriture corporelle et recommande donc le jeûne eucharistique, qui consistait autrefois à s'abstenir de toute nourriture solide ou liquide depuis la veille au soir. Aujourd'hui, il est prescrit au moins une heure avant de recevoir la communion.

Selon le saint Thomas d'AquinLe jeûne eucharistique repose sur trois raisons principales : le respect du sacrement, la signification que le Christ est la vraie nourriture, et le fait d'éviter le danger de pouvoir la rendre.

En outre, une certaine propreté et dignité corporelle est également importante : propreté personnelle, propreté et soin des vêtements. N'oubliez pas que nous allons rencontrer le Seigneur de l'univers, le Roi des rois, qui, même s'il ne se soucie pas des apparences, mérite le respect. 

Une autre question concerne la manière de recevoir le Seigneur dans le sacrement. Autrefois, on le recevait toujours à genoux et dans la bouche, en signe d'adoration, de foi et de respect. Aujourd'hui, il existe d'autres possibilités, comme celle de recevoir la communion dans la main ; ce n'est pas nouveau, cela se faisait aussi dans le passé. L'important est que nous soyons conscients de ce que nous faisons et que nous le fassions avec le plus d'amour possible. Il le mérite.

Union au Christ et avec lui aux autres

La fin de la communion n'est pas simplement recevoir le Corps du Christ comme s'il s'agissait d'un objet : une médaille, par exemple. Nous recevons Jésus vivant et vivifiant, tout son amour. 

Communion est une rencontre qui peut nous transformer, qui peut changer notre vie : guérir notre égoïsme, ouvrir notre cœur aux autres, renforcer notre faiblesse. C'est l'instant stellaire, la conjonction astrale, la fusion nucléaire.

C'est l'occasion de tenir la main du Christ, d'écouter ses paroles, de s'identifier à lui. Cela demande du silence, du recueillement et de l'intimité. Après la communion, l'Église nous demande un silence sacré.

À ce moment-là, le souhait de Jésus, sa demande d'unité au Père, est exaucé : "Père saint, garde en ton nom ceux que tu m'as donnés, afin qu'ils soient un comme nous sommes un". C'est le sacrement de l'union, avec Dieu et avec les frères. La communion bien utilisée me donne les sentiments d'amour du Christ pour le Père et de don de sa vie pour ses frères. 

Dans la catéchèse, il faut aider les enfants à préparer ce qu'ils vont dire à Jésus, qui est leur meilleur ami, et à l'écouter. 

La pierre de touche : après la messe

Lorsqu'on me demande quel est le moment le plus transcendantal de la messe, même si je sais que c'est la consécration, je réponds que c'est la sortie dans la rue. 

Dans une messe efficace, dans une communion eucharistique vivante, non seulement le pain et le vin sont transformés en sang du Christ, mais nous sommes également transformés. 

Nous sommes désormais d'autres Christs, comme le dit saint Paul. C'est pourquoi la messe se termine par le ite misa est, avec la mission. Maintenant, avec le Christ, assimilés au Christ, avec leurs sentiments et leurs yeux, avec leurs mains, pour transformer le monde.

Il faut noter que nous avons reçu la communion. Le sang du Christ versé, son corps mangé, ont une efficacité énorme dont nous n'avons pas encore conscience. Le but de la communion n'est pas de recevoir le Christ, c'est d'être un autre Christ. La grâce infinie de la communion a un pouvoir énergétique, illimité, transformateur. Une seule communion peut faire de nous des saints.

Le site Jeudi saint Jésus institue l'Eucharistie en avançant son don de soi du vendredi, l'effusion de son sang. Après avoir revécu les événements de Pâques à la messe, nous sommes capables de nous donner aux autres, à la mission, pour vivre en union quotidienne avec le Christ. 

La communion est un mystère d'unité avec Dieu, avec l'Église et le monde, avec nous-mêmes. "Vous pouvez partir en paix" dit le prêtre, est le ite missa estAllez en paix avec vous-même, vivez ce que vous avez célébré, transmettez-le aux autres. 

L'auteurJuan Luis Selma

Aumônier du Collège Ahlzahir, Cordoue (Espagne)

Évangile

Les temps de Dieu. 11e dimanche du temps ordinaire (B)

Joseph Evans commente les lectures du 11e dimanche du temps ordinaire et Luis Herrera donne une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-13 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

Le temps de Dieu est différent du nôtre. Il agit selon un calendrier différent. C'est ce que nous dit l'évangile d'aujourd'hui : "Le temps de Dieu est différent du nôtre.Le royaume de Dieu est semblable à un homme qui sème une graine en terre. Il dort la nuit et se lève le matin ; la semence germe et croît, sans qu'il sache comment. La terre produit d'elle-même des fruits : d'abord les tiges, puis l'épi, puis le grain. Quand le grain est prêt, on met la faucille, car la moisson est arrivée".

C'est cela la foi, accepter que Dieu fasse les choses en son temps et à sa manière : il y a tant de choses que nous ne voyons pas et si peu que nous puissions vraiment contrôler. Nous ne voyons pas la graine qui pousse sous terre. Nous ne voyons que la vilaine boue noire du champ. Mais la graine doit passer par cette phase : cela fait partie de sa croissance. Et peu importe que nous soyons éveillés ou endormis : rester éveillé ne fera pas pousser la graine plus vite. Ce n'est pas notre activité, notre pouvoir... C'est le pouvoir de Dieu.

En effet, nous gâchons parfois les choses par excès d'activité, comme lorsque, par exemple, nous ouvrons trop souvent le four en cours de cuisson pour vérifier l'état de la nourriture ou pour la perturber. Ce faisant, nous risquons de la gâcher. Il faut laisser Dieu faire les choses en son temps, à sa manière. Il nous demande simplement d'être patients, d'avoir la foi et de prier. Parfois, nous prions pour une invention extraordinaire de Dieu et rien ne se passe. Mais ensuite, avec le temps et la prière, les choses s'arrangent d'elles-mêmes. En temps voulu.

Il ne s'agit pas de passivité. Il y a des choses que nous pouvons et devons faire. L'agriculteur doit préparer son champ, épandre de l'engrais, arracher les mauvaises herbes, éloigner les parasites... Il y a aussi des choses que nous devons faire dans notre vie chrétienne. Nous devons arracher les mauvaises herbes du mieux que nous pouvons en luttant contre les mauvaises habitudes et les dépendances. Nous devons éloigner les parasites, ce qui peut signifier se tenir à l'écart des mauvaises fréquentations, de la télévision ou de l'internet. Ensuite, il est temps de récolter. Mais en fin de compte, nous ne pouvons pas faire pousser la graine. C'est au-delà de notre pouvoir.

Nous ne devrions pas non plus nous inquiéter de la petitesse des débuts, nous dit Jésus. Une graine de moutarde est une toute petite chose. Souvent, nos efforts, nos bonnes actions, sont des graines de moutarde. Mais nous avons besoin de foi pour croire au pouvoir des petites choses. Dieu les fera croître et, avec le temps, elles deviendront un arbre où de nombreux oiseaux construiront leurs nids, où les familles et les communautés pourront s'épanouir et se soutenir elles-mêmes, en créant leur propre vie.

Homélie sur les lectures du 11e dimanche du temps ordinaire (B)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Espagne

L'Espagne est le lieu de naissance de la plupart des missionnaires.

Les Œuvres Pontificales Missionnaires ont présenté le rapport 2023 avec toutes les données sur leur travail dans le monde. Parmi les chiffres, l'Espagne est le pays qui compte le plus de missionnaires.

Paloma López Campos-12 juin 2024-Temps de lecture : 4 minutes

L'institution Sociétés missionnaires pontificales (PMO) a présenté son mémoire 2023, concernant les fonds collectés et distribués dans les plus de 125 pays où l'organisation et les missionnaires sont présents.

Pour présenter ces chiffres, l'institution a organisé une conférence de presse à laquelle a participé le président de l'OMP en Espagne, José María Calderónet Serafín Suárez, missionnaire d'Estrémadure de l'Institut espagnol des missions étrangères, qui est au Zimbabwe depuis 30 ans.

Missions et missionnaires, la responsabilité de chacun

Au début de son discours, le président a expliqué que le but des Œuvres Pontificales Missionnaires est de soutenir et de promouvoir les missions. C'est pourquoi 13 millions d'euros ont été mis à la disposition du Saint-Siège en 2023. Tout cet argent est distribué à 1.123 territoires de mission dans le monde, dont 725 séminaires qui sont maintenus grâce à l'activité des PMS.

Le rapport montre que le DOMUND est la campagne qui recueille le plus d'argent. En 2022, le chiffre a dépassé les 12 millions d'euros, les États-Unis étant le pays qui a fait le plus de dons, l'Espagne arrivant en deuxième position. Cependant, pour les campagnes "Enfance missionnaire" et "Vocations autochtones", ce sont les Espagnols qui donnent le plus.

Malgré tout, a déclaré José María Calderón, le plus important n'est pas l'argent, mais d'encourager les catholiques à partir en mission. Pour cela, "l'un des instruments les plus précieux dont nous disposons est le témoignage des missionnaires".

"Le plus beau, a poursuivi le président, c'est que les missionnaires vivent leur travail normalement. Pour nous, cela a beaucoup de mérite, mais pour eux, c'est leur vie". C'est dans ce sens qu'il a remercié Serafín Suárez pour sa présence, qui a partagé son expérience en Afrique du Sud-Est.

Le pain de la parole et la nourriture

Au début de son discours, le missionnaire a réfléchi à l'opinion selon laquelle "la mission est le beau visage de l'Église". Il a dit qu'il aimait "penser à l'image d'une tapisserie, qui est belle de face, mais qui est pleine de cordes et de nœuds à l'arrière. C'est ce que sont les missions, elles ressemblent à une tapisserie vue de face, mais elles ne sont pas possibles sans les nœuds à l'arrière, sans des associations comme l'OMP".

Le P. Serafín a poursuivi l'idée en expliquant que "les missionnaires ne sont que des porteurs et des porte-parole de ce qui est derrière nous. Et derrière nous, il y a beaucoup de gens qui, sans sortir, vivent la mission et aident la mission".

Le prêtre d'Estrémadure s'est félicité du soutien apporté par des organisations telles que l'OMP et a souligné l'importance du soutien financier aux missionnaires, car "le missionnaire, lorsqu'il sort, doit le faire avec deux mains ouvertes. Dans une main, il doit porter le pain de la Parole. Dans l'autre main, il doit porter notre pain quotidien. Et les deux choses sont complémentaires".

Il est essentiel que les missionnaires puissent, grâce aux dons des particuliers, apporter des ressources de base dans les pays où ils exercent leur activité. Serafín Suárez a donné des exemples de projets qui ont pu être réalisés grâce au soutien d'institutions telles que l'OMP. Il s'agit d'un hôpital, d'une maison de retraite, d'une école pour orphelins et d'un séminaire.

Cependant, la situation reste précaire. Mais le missionnaire affirme : "J'ai senti que lorsqu'on quitte père, mère, frères et sœurs, on reçoit beaucoup plus". Dieu nous accompagne toujours et c'est pourquoi Serafín a conclu son discours en assurant que "si je naissais dans mille ans, je referais la même chose dans mille ans".

Les Œuvres Pontificales Missionnaires en chiffres

Actuellement, les Sociétés Pontificales Missionnaires soutiennent et promeuvent les missions dans 55 pays d'Afrique, 33 pays d'Amérique, 32 pays d'Asie et 19 pays d'Océanie. En Afrique, elles aident 96 archidiocèses, 407 diocèses, 18 vicariats apostoliques, 3 préfectures apostoliques et 1 "missio sui iuris". En Amérique, en revanche, leur travail est réparti entre 5 archevêchés, 23 diocèses, 40 vicariats apostoliques, 1 préfecture apostolique, 2 "missio sui iuris" et 1 prélature territoriale.

En Asie, l'OMP assiste 79 archidiocèses, 342 diocèses, 1 abbaye territoriale, 17 vicariats apostoliques, 34 préfectures apostoliques, 3 missio sui iuris et 4 administrations apostoliques. Enfin, en Océanie, ils étendent leur travail à travers 11 archidiocèses, 32 diocèses, 1 préfecture apostolique et 2 "missio sui iuris".

Pour replacer ces chiffres dans leur contexte, il est important de savoir que 45,70 % de la population vit dans ces territoires où travaille l'OMP. Et, de son côté, l'Eglise réalise environ 44 % de son travail social et éducatif dans ces zones de mission. A tel point que l'OMP affirme qu'"un baptême sur trois dans le monde est célébré dans les territoires de mission".

L'Espagne, le pays qui compte le plus de missionnaires

L'Espagne est le pays qui compte le plus de missionnaires. Selon les données du rapport des Œuvres Pontificales Missionnaires, il y a 9 932 missionnaires espagnols, dont 6 042 sont actifs, tandis que 3 890 sont dans le pays en attente d'une affectation et en train de promouvoir l'œuvre. Sur le nombre total de missionnaires, 53 % sont des femmes, et la moyenne d'âge est d'environ 75 ans.

En termes de chiffres, le document de l'OMP précise que grâce aux recettes de l'Œuvre de l'Enfance Missionnaire, 436 projets différents ont été réalisés. Avec les dons de l'Oeuvre de Saint Pierre Apôtre (vocations dans les territoires de mission), 77 projets ont été réalisés. Enfin, avec les recettes de la Propagation de la Foi, 366 projets ont été réalisés.

Pour avoir une idée plus concrète, le rapport précise que l'OMP a aidé 390 667 enfants et 10 039 séminaristes dans le monde.

Quel est le but des Œuvres pontificales missionnaires ?

Obras Misionales Pontificias Pontificias en Espagne a quatre objectifs qui sont spécifiés dans le document de rapport :

Sensibilisation : "Susciter l'intérêt pour la mission universelle de l'Église" ;

-Forme : "Mieux faire connaître la mission et la manière dont elle est menée dans le monde" ;

-Accompagner les missionnaires : "Accorder une attention personnelle et spirituelle aux missionnaires" ;

-Collaborer financièrement : "Aider les territoires de mission avec les dons des fidèles".

Et ces objectifs, comme l'explique le directeur José María Calderón, sont atteints grâce à "tous les hommes et femmes de bien qui veulent que le Christ soit connu et aimé dans le monde entier ; tous les chrétiens qui sont conscients que l'Église est née pour évangéliser !

Vatican

François invite à l'évangile de poche et aux homélies courtes

Dans le cadre du cycle de catéchèse consacré à "L'Esprit Saint et l'Épouse", c'est-à-dire l'Église, le pape François a encouragé ce matin la lecture de la Parole de Dieu en lectio divina, et à se munir d'un Évangile de poche pour en lire un extrait au cours de la journée, bien que la lecture des Écritures par excellence soit la Sainte Messe. Il a également invité les prêtres à faire de courtes homélies de huit minutes.  

Francisco Otamendi-12 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

"Nous poursuivons notre catéchèse sur l'Esprit Saint qui guide l'Eglise vers le Christ, notre espérance. Il est notre guide", a déclaré le pape au début de la catéchèse. Audience ce matin sur la place Saint-Pierre. 

"La dernière fois, nous avons vu l'œuvre de l'Esprit dans la création ; aujourd'hui, nous la voyons dans la révélation, dont la Sainte Écriture est un témoin autorisé et divinement inspiré", a-t-il poursuivi en citant saint Paul. La deuxième lettre de Paul à Timothée contient cette déclaration : "Toute Écriture est inspirée de Dieu" (3:16). Et un autre passage du Nouveau Testament dit : 'Des hommes mus par le Saint-Esprit ont parlé de la part de Dieu'" (2 P 1, 21).

C'est la doctrine de l'inspiration divine de l'Écriture que nous proclamons comme article de foi dans le "Credo" lorsque nous disons que l'Esprit Saint "a parlé par les prophètes". L'Esprit Saint, qui a inspiré les Écritures, est aussi celui qui les explique et les rend éternellement vivantes et actives. D'inspirées, il les rend inspirantes", a-t-il déclaré lors d'une journée ensoleillée à Rome, devant des milliers de Romains et de pèlerins de nombreux pays réunis sur la place Saint-Pierre.

Il a également souligné que "l'Église, l'Épouse du Christ, est l'interprète autorisé du texte inspiré, le médiateur de sa proclamation authentique. Puisque l'Église est dotée de l'Esprit Saint, elle est l'inspiratrice et l'interprète, elle est 'la colonne et le fondement de la vérité' (1 Tm 3,15)".

Des textes qui éclairent les problèmes que nous vivons

Le souverain pontife a déclaré que, parfois, un passage particulier attire notre attention et nous éclaire davantage. "Le Esprit Saint continue dans l'Église, l'action du Ressuscité qui, après Pâques, "a ouvert l'esprit des disciples pour qu'ils comprennent les Écritures". Il peut arriver, en effet, qu'un certain passage de la RédactionNous l'avons lu plusieurs fois sans émotion particulière, et un jour nous le lisons dans un climat de foi et de prière et soudain ce texte s'illumine, nous parle, éclaire un problème que nous vivons, précise la volonté de Dieu pour nous dans une situation donnée. A quoi est dû ce changement, sinon à une illumination de l'Esprit Saint ?

Pratiques pour notre temps, messe, homélies 

François a ensuite précisé les aspects pratiques de la lecture et de l'accueil de la Parole de Dieu dans notre vie quotidienne. Par exemple, "une façon de réaliser la lecture spirituelle de la Parole de Dieu est la pratique de la lectio divina. Elle consiste à consacrer un moment de la journée à la lecture personnelle et méditative d'un passage de l'Écriture". Et "ayez toujours un Évangile dans votre poche, en voyage, c'est très important pour la vie, de lire pendant la journée". Le Pape y a fait référence à plusieurs reprises.

"Mais la lecture spirituelle des Écritures par excellence, a-t-il ajouté, est la lecture communautaire qui a lieu dans la liturgie et, en particulier, dans la Sainte Messe. C'est là que nous voyons comment un événement ou un enseignement, donné dans l'Ancien Testament, trouve sa pleine réalisation dans l'Évangile du Christ". 

"L'homélie doit aider à traduire la Parole de Dieu du livre à la vie, elle doit être brève, une image, une pensée, une action, elle ne doit pas durer plus de 8 minutes, car alors l'attention est perdue et les gens s'endorment", a-t-il déclaré. 

Parmi les nombreuses paroles de Dieu que nous entendons chaque jour à la messe ou dans la liturgie des heures, disait-il, "il y en a toujours une qui nous est spécialement destinée et qui, si nous la prenons à cœur, peut éclairer notre journée et animer notre prière. Si nous la prenons à cœur, elle peut éclairer notre journée et animer notre prière. Ne la laissons pas tomber dans l'oreille d'un sourd !

En conclusion, François a cité saint Grégoire le Grand, qui définit l'Écriture comme "une lettre du Dieu tout-puissant à sa créature", comme une lettre de l'Époux à son épouse, et a prié pour que "l'Esprit Saint, qui a inspiré les Écritures et en découle maintenant, nous aide à saisir cet amour de Dieu dans les situations concrètes de notre vie". 

Aux pèlerins de différentes langues

Dans les paroles qu'il a adressées aux pèlerins de différentes langues, il les a exhortés à "lire et méditer les Saintes Écritures, en demandant la lumière de l'Esprit Saint, afin de connaître toujours mieux le Christ et de l'annoncer par le témoignage de notre vie" (allemand) ; il a invoqué "sur vous toute la joie et la paix de notre Seigneur Jésus-Christ" (anglophones : Royaume-Uni, Chine, Inde, Indonésie, Philippines et États-Unis d'Amérique) ; et il a appelé la Pologne à être "semper fidelis".

Il a également rappelé aux fidèles de langue italienne et portugaise que "demain, nous célébrerons la mémoire liturgique du Saint Antoine de PadoueLe pape a déclaré : "Que l'exemple de cet éminent prédicateur, protecteur des pauvres et des souffrants, suscite en chacun le désir de poursuivre le chemin de la foi et d'imiter sa vie. "Que l'exemple de cet éminent prédicateur, protecteur des pauvres et des souffrants, suscite en chacun le désir de poursuivre le chemin de la foi et d'imiter sa vie, devenant ainsi des témoins crédibles de l'Évangile", a déclaré le pape.

Enfin, comme il le fait toujours, le Pape a prié pour la paix "dans l'Ukraine tourmentée", en Palestine et en Israël, au Myanmar, et dans tant d'endroits en guerre, qui est toujours "une défaite".

L'auteurFrancisco Otamendi

Évangélisation

Marcelo Câmara, le jeune Brésilien en route vers les autels

Marcelo Câmara est un jeune surnuméraire de l'Opus Dei décédé au Brésil en 2008. Si son courage face au cancer a retenu l'attention de ses proches, ce qui ressort le plus de sa vie, c'est sa fidélité à Dieu et son engagement pour l'Évangile.

Paloma López Campos-12 juin 2024-Temps de lecture : 7 minutes

Le Jeudi Saint 2008, Marcelo Câmara, un homme de 28 ans né à Florianópolis (Brésil), est décédé. Ce surnuméraire de la Opus Dei n'avait que 25 ans lorsqu'on lui a diagnostiqué un cancer. Malgré les traitements agressifs qu'il a subis, il n'a pas perdu sa joie de vivre.

Cependant, Marcelinhocomme l'appelaient ses proches, est exemplaire non seulement pour le courage dont il a fait preuve, mais aussi pour son extraordinaire fidélité. Le jeune Brésilien était très engagé auprès de ses amis et de Dieu, dans ses études de droit et plus tard dans son exercice professionnel de procureur. Après avoir rejoint un groupe du Mouvement Emmaüs, sa vie a changé du tout au tout et il a aussi aidé beaucoup de ses amis à se rapprocher du Christ. Lui-même a continué à faire des démarches et, deux ans avant sa mort, il a demandé à être admis dans l'Opus Dei.

Le père Vitor Galdino Feller, vicaire général de l'archidiocèse de Florianópolis et postulateur de la cause de béatification, met en lumière tous ces aspects de la vie du jeune juriste. Le père Vitor est également professeur de théologie à la Faculté catholique de Santa Catarina et à l'Institut théologique de Santa Caterina. Il est également le directeur spirituel du Mouvement Emmaüs à Florianópolis. Dans cette interview, il parle de Marcelo Câmara, de l'exemple qu'il représente pour les jeunes catholiques et du processus de béatification en cours.

Quels mots décrivent la vie de Marcelo Câmara ?

- Je dirai qu'un mot dit tout, le mot qui me vient toujours à l'esprit quand je pense à lui : fidélité. Depuis sa conversion, il est resté fidèle à son amitié avec le Christ. Il était fidèle à son programme quotidien de prières, d'assistance à la messe et de visites au Saint-Sacrement. Il a également été fidèle à ses études sérieuses et à son enseignement, ainsi qu'à son engagement à surmonter sa maladie. Et lorsqu'il s'est rendu compte qu'il arrivait à la fin de sa vie terrestre, il a été fidèle à donner tout et tous au Seigneur de sa vie.

C'est un jeune homme qui a marqué sa courte vie par sa fidélité à la relation avec Dieu et avec les personnes qui l'entouraient, par la fidélité à ses engagements et par les petites et simples attitudes qui ont développé son chemin de sainteté.

Qu'est-ce qui attire le plus les gens lorsqu'ils entendent l'histoire de Marcelo ?

- La simplicité de sa vie, la prise de conscience qu'il est possible d'être saint dans les petites choses de la vie quotidienne, l'empathie qui se crée entre lui et les jeunes, mais aussi les adultes, qui en viennent à le vénérer comme quelqu'un de proche et d'intime, la beauté de son sourire, l'expression contagieuse de sa joie, sa capacité à réunir différentes expressions de la vie ecclésiale (Mouvement Emmaüs, Opus Dei, paroisse du Sacré-Cœur de Jésus, in Ingleses) en relation avec sa vie académique (en tant qu'étudiant et professeur dans le domaine du droit) et professionnelle (en tant que procureur de la République).

J'aime la profondeur de sa réflexion sur la doctrine sociale de l'Église, sur des sujets tels que le capitalisme et le socialisme, le droit de l'environnement et les droits de l'homme. écologieLe contenu est très intéressant et donne à réfléchir en cette époque d'extrémisme où la pensée sociale chrétienne est inconnue (ou nous insistons pour qu'elle le soit). Le contenu est très intéressant et donne à réfléchir en cette époque d'extrémisme où la pensée sociale chrétienne est inconnue (ou nous insistons sur le fait qu'elle l'est).

Quel a été l'impact sur Marcellus du retrait du mouvement Emmaüs et de sa rencontre avec l'Opus Dei ?

- Marcellus lui-même a répété que c'est lors d'une réunion du Mouvement Emmaüs, en écoutant une conférence sur "Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant", qu'il s'est converti et a décidé de donner sa vie à la cause du Christ et de l'Évangile.

Il commence à rencontrer régulièrement un groupe de jeunes du Mouvement et à donner des conférences et des témoignages lors de diverses réunions de formation doctrinale. Depuis sa conversion, il est resté dans le Mouvement Emmaüs jusqu'à la fin de sa vie. Il devient un apôtre de l'évangélisation des jeunes.

C'est là qu'il fait la connaissance de l'Opus Dei. Sans quitter le Mouvement Emmaüs, il a commencé à participer à l'Opus Dei, dans lequel il s'est engagé pendant les quatre dernières années de sa vie.

Quelle a été la réaction de Marcelo à l'annonce de sa maladie et qu'est-ce que cela nous apprend sur lui ?

- Dès le début, il s'est engagé sérieusement et calmement dans un traitement pour se guérir lui-même. Il a enduré les épreuves des examens médicaux, des hospitalisations, des voyages à la recherche de meilleures ressources, le tout aggravé par la prise de conscience qu'il s'affaiblissait physiquement. Cela révèle l'amour qu'il ressentait pour la vie et le désir de pouvoir vivre plus longtemps pour servir et aimer davantage.

Enfin, au cours de ses derniers mois, conscient que sa maladie était en phase terminale, il a pris la ferme décision de bien mourir. Il a voulu exprimer la même fidélité qui l'avait accompagné dans sa vie dans sa façon de mourir : se remettre entre les mains de Dieu, se fortifier par la lecture de la Parole de Dieu et des sacrements, souffrir en communion avec la passion du Christ, dire au revoir et consoler sa famille et ses amis.

Je ne l'ai pas connu personnellement, mais en lisant sa biographie et le témoignage de ses amis, je crois qu'il a vécu et est mort comme son ami Jésus-Christ, qui "ayant aimé les siens, les aima jusqu'à la fin".

Quel message la vie de Marcelo Câmara transmet-elle aux jeunes catholiques d'aujourd'hui ?

- Qu'il est possible d'être un saint en tant que jeune homme de notre temps. À un âge où mille doutes surgissent sur la vie, l'avenir, la famille, la fréquentation ou la sexualité, Marcellus a vécu sa jeunesse avec fidélité et joie.

Il ne s'agissait pas d'une sainteté intime, dévotionnelle et mielleuse, telle qu'elle est actuellement diffusée dans les expressions de l'Église et sur les réseaux sociaux, une sainteté qui est en réalité fausse. Il s'agissait plutôt d'une sainteté engagée, incarnée, ouverte et en dialogue. C'est une sainteté active qui va à la rencontre des autres, qui va évangéliser, qui crée la communion et encourage la mission, qui favorise la conversion des personnes, qui vise à transformer les relations interpersonnelles, communautaires et sociales. Bref, la sainteté d'un jeune homme normal.

En ces temps de crises incessantes, Marcellus s'est engagé sur la voie de la sainteté, en tant que jeune homme moderne, mais en faisant la différence et en prenant position contre ce qui ne correspondait pas à la suite du Christ.

Quelles mesures ont été prises et sont prévues pour sa cause de béatification ?

- La cause de sa béatification a commencé à être envisagée de manière plus articulée en 2016-2017. Interrogé sur l'opportunité de lancer la cause, notre archevêque, Monseigneur Wilson Jönck, a suggéré d'écrire d'abord la biographie de Marcellus, afin de le faire connaître au peuple chrétien dans son ensemble et de répandre sa réputation de sainteté. La biographie, écrite par Maria Zoê Bellani Lyra Espindola, a été lancée en mars 2018 à l'occasion du dixième anniversaire de sa mort. Entre-temps, le nombre de personnes intéressées par la cause a augmenté.

En octobre 2018, l'Association Marcelo Henrique Câmara a été créée. Elle a entrepris la promotion de la cause et a envoyé la demande d'ouverture de la cause de béatification à l'archevêque en novembre de la même année. Mgr Wilson a consulté les évêques des diocèses de Santa Catarina, qui ont soutenu l'initiative, ainsi que le Saint-Siège, qui, avec son "nihil obstat", a permis d'utiliser le titre de Serviteur de Dieu pour parler de Marcelo.

En mars 2020, le Tribunal diocésain a été constitué pour entamer la phase diocésaine de la cause de béatification. Les restes de Marcellus ont été transférés dans un tombeau approprié au Sanctuaire du Sacré-Cœur de Jésus, dans le quartier d'Ingleses, au nord de l'île de Santa Catarina, pour faciliter la dévotion du peuple au nouveau Serviteur de Dieu. Ce tribunal a été mandaté par :

a) recueillir le témoignage d'une cinquantaine de personnes (membres de la famille, amis d'adolescence, membres d'Emmaüs et de l'Opus Dei, paroissiens, professeurs d'université, procureurs et personnel médical) sur l'héroïcité des vertus chrétiennes ;

b) transmettre la collection des documents relatifs au serviteur de Dieu (certificats des sacrements de l'initiation chrétienne, bulletins de notes, diplôme universitaire, copies des mémoires de licence et de maîtrise, transcriptions de conférences, courriels, lettres, résultats des examens passés en vue de devenir procureur et dossiers médicaux) ;

c) demander à deux théologiens d'analyser les écrits de Marcellus sur le plan théologique et doctrinal (articles dans des revues scientifiques, mémoires de licence et de maîtrise).

Quel a été le rôle de l'association Marcelo Henrique Câmara dans ce processus ?

L'association Marcelo Henrique Câmara, tout en répondant aux demandes du tribunal diocésain, a travaillé sur deux fronts :

a) diffuser l'histoire de Marcellus et la cause de sa béatification ;

b) collecter des fonds pour maintenir et développer le processus.

Une fois la phase diocésaine préparée, le Tribunal pour la clôture de la cause a été constitué en avril de cette année. À cette occasion, l'archevêque Wilson a scellé de son sceau archiépiscopal la boîte contenant toute la documentation recueillie, pour l'envoyer au Dicastère pour les causes des saints à Rome. À cette occasion, avec l'approbation de l'archevêque, l'Association a élu et nommé D. Paolo Vilotta comme postulateur pour la phase romaine.

Que se passe-t-il ensuite ?

- Sur la base des témoignages et des données recueillis, le postulateur romain rédige la "Positio", une sorte de biographie avec des arguments qui soutiennent et renforcent la béatification et la canonisation ultérieure. Une fois cette "Positio" approuvée par un conseil de cardinaux et d'évêques, le pape la confirme et déclare le serviteur de Dieu vénérable. Entre-temps, un miracle est attendu pour confirmer la sainteté de Marcellus. Ce miracle devra être étudié par une commission de médecins, de scientifiques et de théologiens du diocèse où il se produit.

Si un fait inexplicable par la science, une guérison immédiate et complète, est déclaré, le miracle est étudié plus avant par un conseil de cardinaux et d'évêques. S'il est approuvé, le pape le confirme et déclare la vénérable personne bienheureuse, en fixant une date pour la béatification. Il en va de même pour le miracle de canonisation, lorsque le pape déclare la personne sainte.

Que peut-on faire pendant ce processus pour soutenir la cause de béatification de Marcellin ?

- Tout ce qui nous attend peut prendre des années. D'abord à cause de l'activité intense du Dicastère pour les causes des saints, qui a heureusement beaucoup de causes à analyser. Et, surtout, parce que nous attendons un miracle pour la béatification et ensuite un autre miracle pour la canonisation. En ce sens, notre mission est désormais la suivante :

a) prier pour le succès de l'affaire ;

b) de collaborer financièrement pour couvrir tous les frais (services des différentes personnes qui seront impliquées dans la cause : rédaction et analyse ultérieure de la Positio, analyse scientifique des miracles, voyages, transcriptions, traductions) ;

c) demander à Dieu des grâces et des miracles par l'intercession de Marcellus ;

d) par-dessus tout, se laisser inspirer par Marcellin et imiter son exemple dans notre cheminement de sainteté.

Écologie intégrale

Jaume Alemany : "Il est encourageant de voir comment certains prisonniers changent leur vie".

Le père Jaume Alemany est délégué de la Pastorale des prisons de Majorque et accompagne des détenus depuis près de 30 ans. Dans cet entretien avec Omnes, il nous parle des difficultés rencontrées par les détenus à leur sortie de prison, des défis liés au processus de réinsertion, mais aussi des témoignages d'espoir.

Loreto Rios-11 juin 2024-Temps de lecture : 6 minutes

D'avril à juin, la Conférence épiscopale espagnole célèbre l'initiative ".L'Église en douze semaines"L'accent est mis sur les "centaines de milliers de personnes qui se cachent derrière chacun des chiffres" de son rapport annuel.

"Education", "Personnes âgées", "Santé mentale" ou "Migrants" sont quelques-uns des domaines auxquels l'Eglise donne de la visibilité pendant ces douze semaines.

La Pastorale Pénitentiaire est une autre réalité sur laquelle l'accent a été mis. À cette occasion, nous avons interviewé dans Omnes Jaume Alemany, délégué de la Pastorale pénitentiaire de Majorque, qui nous a parlé du travail d'accompagnement des détenus dans le système pénitentiaire. prisonniersLes difficultés qu'ils rencontrent à leur sortie de prison et les programmes de réinsertion.

-Quelles sont les difficultés rencontrées par les détenus lors de leur libération ?

La principale difficulté est de reprendre contact avec la réalité, une réalité qui a changé en fonction de la durée de l'incarcération. La vérité est que le monde change très vite et qu'en prison le temps passe très lentement. Il y a aussi la difficulté de contacter la famille, certains ont rompu les relations avec eux, dans d'autres cas le crime avait un rapport avec la famille et donc ils ont des difficultés à établir le contact.

Bien sûr, il y a la difficulté de trouver du travail, le fait d'avoir été en prison n'est pas vraiment un mérite. De plus, un problème très important pour ceux qui n'ont pas de famille est l'accès au logement. Il se trouve aussi que les détenus, lorsqu'ils sortent de prison après avoir purgé une peine, reçoivent une allocation de libération, mais ils ne commencent à la percevoir que deux mois après leur libération. Donc, les premiers jours, le premier mois, ils ont beaucoup de mal s'ils n'ont pas de contact pour les aider dans la rue. En gros, on pourrait résumer que la difficulté qu'ils rencontrent, c'est de revenir à une vie normale, parce qu'ils ont vécu en prison, dans une bulle qui les a éloignés de la réalité.

-En quoi consiste le processus d'accompagnement de la Pastorale des prisons de Majorque ?

Il s'agit précisément d'établir un contact plus ou moins étroit avec les détenus, avec ceux qui se laissent accompagner, alors qu'ils purgent leur peine dans la même prison. C'est là que s'établit une relation de confiance, car le volontaire n'y va pas pour gagner sa vie, ni pour remplir une quelconque obligation, mais pour donner une partie de son temps et de son énergie afin d'aider, de collaborer, d'accompagner des processus de croissance personnelle. Ils font confiance au volontaire, moins aux professionnels qui, aussi compétents soient-ils, représentent pour les détenus une institution, et ils s'en méfient. Les professionnels, après tout, les jugent, ils doivent voter au Conseil de traitement et ils peuvent refuser ou faciliter un permis, un accès à la troisième classe... Tout cela fait que beaucoup d'entre eux se méfient d'eux, mais avec le volontaire, il est plus facile d'établir une relation de confiance.

Ceux qui ont suivi un processus d'accompagnement dans le centre, bénéficient ensuite, pendant leur permission, de notre tutelle dans les appartements d'accueil. En outre, lorsqu'ils sont libérés, nous disposons de quelques places pour les accompagner dans le processus de réinsertion sur le marché du travail, mais aussi pour des choses aussi simples que la mise à jour de leurs documents périmés, et pour tant d'autres choses pour lesquelles ils ont besoin d'être accompagnés dans la rue.

-Quel est le rôle des bénévoles de la pastorale des prisons dans ce processus ?

Le bénévole joue le rôle de compagnon. Nous sommes très clairs sur le fait que le volontaire ne remplace pas ce que le détenu a et peut faire par lui-même. Mais le bénévole les guide, les accompagne, les soutient dans leurs moments de dépression, de découragement, lorsque la première euphorie de la sortie de prison s'est dissipée. Car normalement, après cela, il y a une période de découragement, où ils se rendent compte que la vie n'est pas aussi facile qu'ils l'avaient imaginée, que les choses ne se passent pas comme ils l'avaient prévu. Et le bénévole, dans ce sens, est un soutien.

Pouvez-vous nous raconter l'histoire de Kike ?

Je dirais que l'histoire de Kike est l'histoire d'une personne qui a voulu sortir du gouffre, qui a voulu surmonter de nombreuses difficultés. Mais il a choisi de grandir, d'accepter d'être accompagné, ce qui lui a valu d'être accueilli, non seulement lors des permissions de sortie, mais maintenant qu'il s'en est vraiment sorti. En fait, il a gagné une place non pas dans les appartements de réinsertion, que nous avons en tant que ministère pénitentiaire, mais dans un centre d'accueil que nous avons ouvert dans notre paroisse, la Virgen de Montserrat, pour les personnes qui se retrouvent à la rue avec une expulsion, ou les migrants récemment arrivés, qui n'ont aucun recours. Dans notre centre d'accueil temporaire, nous leur donnons cinq, six ou sept mois pour atterrir. Kike a pu obtenir une place dans ce centre. Cela l'a beaucoup aidé, et il accepte aussi un accompagnement assez strict sur des questions très élémentaires d'habitudes que nous considérons comme normales mais qui ont été oubliées en prison, comme la propreté, le vocabulaire, se présenter sous une bonne apparence lors d'un entretien, arrêter de fumer, entre autres choses. Je pense qu'il est maintenant en bonne voie pour pouvoir entamer une étape plus personnalisée, peut-être avec moins d'accompagnement, même s'il sait toujours que nous sommes avec lui pour l'aider en cas de besoin.

[Pour plus d'informations sur cette histoire, veuillez cliquer ici. ici]

-Quels sont les défis auxquels vous êtes confrontés à cet égard ?

Le système est conçu précisément dans le but de réintégrer les personnes dans la société lorsqu'elles quittent la prison après avoir purgé une peine privative de liberté. Ce qui se passe, c'est que cette bonne volonté et le règlement de la prison, qui est, selon ceux qui le comprennent, très avancé et progressif, et qui respecte la dignité des personnes, dans de très nombreux cas, je dirais même dans la grande majorité des cas, ne vont pas au-delà d'une volonté, d'une bonne volonté. Ensuite, il y a le manque de moyens, et d'autres problèmes font que ce n'est pas toujours facile. Exceptionnellement, pour certains, la prison a été synonyme de changement et d'impulsion pour commencer une nouvelle vie. Bien sûr, il y en a qui disent : "Je suis vivant grâce à la prison". Il existe des programmes auxquels participe une minorité de personnes, comme les UET, les Unités Thérapeutiques Educatives, dans lesquelles des professionnels particulièrement motivés travaillent de manière très impliquée et obtiennent des résultats. Mais ils sont les moins nombreux.

Pour la majorité d'entre eux, la prison est un système qui non seulement ne les intègre pas et ne les éduque pas, mais qui les déséduque. Là, ils n'ont pas à prendre de décisions, on leur donne tout, ils ne connaissent pas les problèmes de la rue, de l'accès au logement, du travail mal rémunéré. Si la vie en prison est dure, d'une certaine manière, il est très facile de s'y installer et de succomber à la tentation d'attendre que le temps passe. Je pense que cela a un effet négatif sur la dignité des personnes et, lorsqu'elles sortent dans la rue, il est difficile de les convaincre qu'elles ont des compétences qu'elles n'ont pas développées en prison. Malgré tout, il est encourageant de voir comment certains (on parle toujours de minorités) ont changé de vie. En sortant de prison, ils ont mis un terme à leur consommation d'alcool et de drogues, et ont laissé derrière eux, par le biais de la thérapie, des séquelles. Et ils ont entamé un nouveau processus. C'est encourageant et cela vaut la peine, même s'il s'agit d'une minorité, de consacrer tous les efforts nécessaires.

Enfin, je dirais que l'utopie, si je puis dire, à laquelle la Pastorale des prisons de Majorque a adhéré, est de proposer ce que l'on appelle en Europe des "maisons de détention". Nous avons adhéré à une organisation européenne, "...".Remise à l'échelle"La proposition consiste à personnaliser davantage le traitement, en réunissant des détenus ayant un profil similaire et ne dépassant pas trente ou cinquante personnes au maximum, afin d'éviter la surpopulation et de pouvoir effectuer un suivi beaucoup plus personnalisé. La proposition consiste à personnaliser davantage le traitement, en regroupant des détenus ayant un profil similaire et ne dépassant pas trente ou cinquante personnes au maximum, afin d'éviter la surpopulation et de pouvoir effectuer un suivi beaucoup plus personnalisé. En Espagne, nous sommes la seule organisation à participer à ce mouvement. Nous sommes allés à Bruxelles, nous attendons maintenant une réunion à Prague, et nous prévoyons également d'organiser une réunion à Palma de Majorque, à laquelle nous inviterons tous les groupes, organisations, associations et, bien sûr, les ministères des prisons de tous les diocèses, pour présenter cette proposition. Ce ne sera pas quelque chose d'immédiat, cela ne peut pas se faire du jour au lendemain, mais nous pouvons ouvrir cette perspective d'un système beaucoup plus personnalisé, beaucoup plus transparent, pour faire en sorte que ces centres ne soient pas tant des centres de réclusion que des centres d'éducation.

Je voudrais également souligner, avec l'expérience de près de 30 ans dans la pastorale des prisons, que les programmes qui ont eu le plus d'influence et qui ont le plus éduqué, et dont les détenus se souviennent comme étant les plus positifs à leur sortie, sont précisément ceux qui sont sortis dans la rue, qui sont allés au-delà du mur. J'ai toujours souligné cette contradiction : essayer de réintégrer en enfermant, en construisant des murs. Il s'agit de rendre la prison plus perméable, de permettre aux détenus de sortir, de participer à des groupes et à des activités avec les gens de la rue. J'ai l'expérience d'avoir marché sur le Camino de Santiago pendant de nombreuses années, non seulement avec des détenus, mais aussi avec des détenus et des gens de la rue, et cette coexistence est très positive. Pour les détenus, c'est stimulant, et pour les gens de la rue qui participent à ces programmes conjoints, cela démystifie la prison : ils n'ont plus peur, ils se rendent compte que ce sont des gens avec qui il vaut la peine de travailler, qu'ils ont eu un problème dans leur vie et qu'ils doivent le payer en prison, mais qu'ils ont aussi un avenir.

Je pense également que la possibilité de purger une peine avec un travail d'intérêt général, c'est-à-dire avec des mesures alternatives, n'est pas pleinement exploitée ; tout ne doit pas être puni par une privation de liberté. Et cela donne de bons résultats, dans ma paroisse, j'ai généralement entre trois et cinq personnes qui purgent des peines alternatives : elles viennent travailler, elles entretiennent la paroisse, les jardins... Je pense qu'il est très important d'ouvrir des portes à d'autres types de peines.

D'autre part, il existe un système officiel du système pénitentiaire, les "unités dépendantes". Dans ma paroisse, il y en a une avec cinq places, pour cinq détenus de troisième année, et de cette façon ils peuvent vivre avec une communauté, dans notre cas avec la maison de transition, où il y a 45 personnes. Ils font un premier exercice d'insertion dans cette communauté, puis ils vont travailler et collaborent aux mêmes tâches que le centre d'accueil, et ils participent en tant que citoyens comme les autres. Il s'agit d'une réintégration pratique, concrète et réelle.

Zoom

Le pape rencontre des humoristes et des comédiens du monde entier

Le pape François a convoqué au Vatican des humoristes professionnels tels que Jimmy Fallon, Chris Rock et Victoria Martin.

Maria José Atienza-10 juin 2024-Temps de lecture : < 1 minute
Vatican

"L'aide humanitaire doit parvenir à ceux qui en ont besoin.

Rapports de Rome-10 juin 2024-Temps de lecture : < 1 minute
rapports de rome88

Le pape a remercié les autorités jordaniennes et les Nations unies d'avoir convoqué une conférence internationale pour voir comment acheminer l'aide humanitaire à Gaza.

Il l'a fait lors de l'Angélus du dimanche de juin, dans lequel il a dénoncé l'empêchement de tendre la main à la population dans le besoin.


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Initiatives

Apprendre Rome. L'histoire du christianisme dans la Ville éternelle

Apprendre Rome est une initiative innovante de l'Université pontificale de la Sainte-Croix qui consiste en une série de courts-métrages publiés sur YouTube, dans lesquels des étudiants racontent l'histoire des chrétiens à Rome, des premiers siècles à nos jours.

Loreto Rios-10 juin 2024-Temps de lecture : 4 minutes

De l'apostolat des premiers chrétiens aux derniers jours de saint Paul à Rome, en passant par le martyre de saint Pierre, la série Apprendre Rome (Imparare Roma)de l'Université pontificale de la Sainte-Croix, en collaboration avec la société Chiffre d'identitéoffre une fenêtre sur l'histoire des chrétiens dans la Ville éternelle.

Étudiants impliqués

"L'objectif du projet est d'explorer la contribution unique que l'histoire chrétienne de Rome offre à l'éducation holistique des étudiants de l'université. Ce qui est intéressant, c'est que ce sont les étudiants eux-mêmes qui présentent le contenu des vidéos."Le Dr Anna Malyszkiewicz, coordinatrice du projet, explique à Omnes. "Les élèves ont ainsi l'occasion de connaître Rome de première main et, dans leur propre langue, d'inviter d'autres personnes à découvrir des lieux liés au riche patrimoine chrétien de la ville."Il ajoute.

Les vidéos ont été produites "avec soin et rigueur scientifique"Le projet a été réalisé par Luis Cano, professeur d'histoire de l'Église, et Javier Domingo, professeur d'archéologie chrétienne, avec les conseils d'autres professeurs de l'université. Le projet "est conçu à des fins de sensibilisation"et c'est"une occasion de mieux connaître l'histoire du christianisme et le patrimoine culturel de Rome, de l'Antiquité à nos jours. L'objectif est de contribuer à un développement plus important et positif, non seulement sur le plan académique, mais aussi sur le plan personnel et humain dans la société.".

Les courts métrages ont une durée moyenne de cinq minutes et sont structurés "en trois séries chronologiques : la première couvre l'Antiquité, la deuxième le Moyen Âge et le début de l'époque moderne, et la troisième le reste de l'époque moderne jusqu'à nos jours. À travers la vie des saints et les événements historiques les plus significatifs, le téléspectateur entreprend un voyage virtuel dans le temps à la découverte du patrimoine culturel et historique de Rome. Jusqu'à présent, 15 épisodes ont été produits, avec la participation de 17 étudiants de différentes nationalités et facultés, laïcs et religieux. Le tournage des derniers épisodes s'achèvera en juin 2024, avec la participation de nouveaux étudiants qui auront l'occasion de découvrir l'histoire de la ville dans laquelle ils vivent et étudient."explique le Dr Malyszkiewicz.

L'origine du projet

Le coordinateur de cette initiative passionnante révèle également que l'idée de Apprendre Rome "a été inspiré par une citation du jeune prêtre Karol Wojtyła, le futur pape Jean-Paul II, qui, avant de partir à Rome pour terminer ses études doctorales, a reçu le conseil de l'un de ses professeurs à Cracovie : "apprenez Rome elle-même". Ce conseil a inspiré le titre et l'esprit du projet.".

En outre, "l'Université pontificale de la Sainte-Croix a voulu créer un programme permettant aux étudiants de s'immerger dans l'histoire chrétienne de Rome, non seulement en tant que sujet d'étude, mais aussi en tant qu'expérience vécue et partagée, dans le but de donner aux étudiants et aux spectateurs une compréhension plus profonde et plus personnelle de la richesse culturelle et spirituelle de Rome.".

Sensibilisation internationale

La diffusion de la série n'est pas encore terminée : à ce jour, sept épisodes de la première série sont disponibles (L'ancienneté). Les vidéos sont sous-titrées en italien, anglais, espagnol et portugais, ce qui les rend accessibles à un grand nombre de personnes et le projet a été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme : "...le projet a été très bien accueilli.Les réactions des téléspectateurs ont été extrêmement positives. Les commentaires enthousiastes sont venus avant tout des élèves eux-mêmes, tant de ceux qui ont participé au tournage et vécu l'aventure que de leurs camarades de classe qui ont vu leurs amis à l'écran. Beaucoup d'entre eux ont partagé les vidéos avec leur famille et leurs amis dans leur pays d'origine, créant ainsi un véritable réseau de diffusion international.".

D'autre part, "les vidéos ont également été très appréciées par les amis de l'université du monde entier, qui suivent toutes les activités de Sainte-Croix en ligne. De nombreuses personnes qui ont vu les épisodes publiés ont exprimé leur gratitude pour cette initiative, qui leur a permis de découvrir des lieux petits ou inconnus à Rome, comme les maisons romaines de Celio ou Ostia Antica. Ce projet a également attiré l'attention de la presse et de certains médias internationaux, qui l'ont décrit et encouragé d'autres personnes à le suivre."L'Université pontificale de la Sainte-Croix explique.

Difficultés en cours de route

Cependant, la réalisation de ce projet ambitieux n'a pas été facile. Comme le raconte le Dr Malyszkiewicz, "...Rome est la capitale de l'Italie, la capitale de la région du Latium, le siège de l'État du Vatican et une multitude de monuments et de sites appartenant à différentes congrégations, États ou institutions. L'obtention de l'autorisation de tourner des vidéos dans certains endroits a été très laborieuse. Parfois, le tournage d'un même lieu nécessitait des autorisations de la part de trois ou quatre institutions différentes. Il a fallu des mois de préparation et de travail pour obtenir ces autorisations. Nous avons un fameux dossier rouge contenant toute la correspondance et les autorisations des institutions, que nous gardons précieusement.".

La maison où vécut saint Pierre

Mais tous ces efforts ont été récompensés, car ".Pendant le tournage, l'équipe et les étudiants ont vécu des aventures incroyables. Par exemple, nous avons pu visiter, équipés de casques et de matériel de protection, le sous-sol de l'église de Santa Pudenziana, où se trouve la maison d'un citoyen du 1er siècle nommé Pudente, où, selon la tradition, Saint Pierre aurait vécu. Ce fut une expérience unique d'immersion dans la Rome antique.", déclare le coordinateur du projet.

"Nous avons également visité les maisons romaines du Caelius, où les premiers chrétiens célébraient probablement l'eucharistie en secret. Parmi les diverses décorations et fresques, il n'y a pas de symboles chrétiens évidents, à l'exception d'une figure peinte représentant un priant, c'est-à-dire une personne en attitude de prière, qui est frappante. Être là et penser qu'il y a tant de siècles, les premiers chrétiens y auraient célébré la Sainte Messe a été une émotion unique pour tous.".

Il s'agit sans aucun doute d'une expérience unique qui, de surcroît, est accessible gratuitement à tous en cliquant sur un bouton. L'Université pontificale de la Sainte-Croix espère que "Ces vidéos encouragent les téléspectateurs à visiter ces lieux pour mieux connaître la Ville éternelle dans toute sa richesse, au-delà des attractions touristiques habituelles.".

Vidéo par Apprendre Rome sur la chaîne YouTube du PUSC.
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Vatican

Le pape invite à prier pour la paix et à imiter la liberté de Jésus

Lors de l'Angélus de ce dimanche, François a encouragé les gens à prier pour la paix en Terre Sainte et en Ukraine, en prévision de la conférence organisée par la Jordanie, l'Égypte et les Nations Unies le 11. Il nous a également encouragés à imiter la liberté de Jésus, afin de ne pas devenir "esclaves du plaisir, du pouvoir, de l'argent ou de l'approbation".  

Francisco Otamendi-9 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape François a exhorté les gens à prier pour la paix dans l'Ukraine tourmentée, et en particulier ce dimanche pour la paix en Ukraine. Palestine e IsraëlLes Nations unies et le président égyptien accueilleront une conférence internationale en Jordanie le 11 juin pour traiter de la réponse humanitaire dans la bande de Gaza, dans le cadre d'un forum également organisé par le président égyptien et les Nations unies.

En effet, comme l'a souligné le souverain pontife, sous le nom "Appel à l'action : réponse humanitaire urgente pour Gaza", la conférence sera présidée par le roi Abdallah II de Jordanie, le président égyptien Abdelfatah al Sisi et le secrétaire général de l'ONU António Guterres, selon la Cour royale jordanienne. Le pape a encouragé l'aide à la population de Gaza et a déclaré que personne ne devait empêcher l'arrivée de l'aide humanitaire. 

Le pape a également rappelé le dixième anniversaire de l'Invocation pour la paix en Terre sainte, à laquelle les présidents d'Israël et de Palestine, Shimon Peres et Mahmoud Abbas, ont participé le 8 juin 2014, et dont François s'est souvenu lors d'un moment de prière dans les jardins du Vatican.

Francis a déclaré dans le Angelus Le message d'aujourd'hui est que "se tenir la main est possible" et que "faire la paix demande du courage, plus de courage que de faire la guerre". Hier, le souverain pontife a de nouveau appelé Israël et la Palestine à vivre côte à côte et a encouragé les prières pour la paix. paix.

"Jésus était libre".

"L'Évangile de la liturgie d'aujourd'hui [avec la lecture Le Saint-Père a commencé sa réflexion sur ce dimanche place Saint-Pierre en disant que Jésus, après avoir commencé son ministère public, a été confronté à deux réactions : celle de ses proches, qui s'inquiétaient et craignaient qu'il ne soit devenu fou ; et celle des autorités religieuses, qui l'accusaient d'être mû par un esprit mauvais". 

En réalité, "Jésus a prêché et guéri les malades avec la puissance de l'Esprit Saint. L'Esprit Saint l'a rendu divinement libre, c'est-à-dire capable d'aimer et de servir sans mesure et sans condition", a-t-il poursuivi en mettant l'accent sur la liberté de Jésus.

"Jésus était libre à l'égard des richesses : c'est pourquoi il a quitté la sécurité de son village, Nazareth, pour embrasser une vie de pauvreté et d'incertitude, guérissant les malades et tous ceux qui venaient lui demander de l'aide, sans jamais rien demander en retour", a ajouté le souverain pontife.

Libéré du pouvoir, de la richesse et de la célébrité

"Il était libre de tout pouvoir : certes, il a appelé beaucoup de gens à le suivre, mais il n'a jamais forcé personne à le faire ; il n'a jamais cherché l'appui des puissants, mais il a toujours été du côté des derniers, et il a enseigné à ses disciples à faire de même".

Enfin, "il était libéré de la recherche de la gloire et de l'approbation, et c'est pourquoi il n'a jamais renoncé à dire la vérité, même au prix de ne pas être compris et de devenir impopulaire, jusqu'à la mort sur la croix ; et il ne s'est laissé ni intimider, ni acheter, ni corrompre par quoi que ce soit ou par qui que ce soit".

"Jésus était un homme libre", a souligné le pape à plusieurs reprises. "Et cela est également important pour nous. En effet, si nous nous laissons conditionner par la recherche du plaisir, du pouvoir, de l'argent ou de l'approbation, nous devenons esclaves de ces choses".

Grandir en liberté

"Si, au contraire, nous laissons l'amour gratuit de Dieu nous remplir et dilater notre cœur, et si nous le laissons déborder spontanément en le donnant aux autres, de tout notre être, sans peur, sans calcul et sans conditionnement, alors nous grandissons en liberté et répandons son bon parfum autour de nous, dans notre maison, dans notre famille et dans notre communauté". 

Enfin, le pape a posé quelques questions, comme à son habitude : "Nous pouvons donc nous demander : suis-je une personne libre ou ai-je été emprisonné par les mythes de l'argent, du pouvoir et du succès, en sacrifiant ma sérénité, ma paix et celles des autres ? Est-ce que j'insuffle un air frais de liberté, de sincérité et de spontanéité dans les environnements dans lesquels je vis et travaille ? 

En conclusion, François a prié pour que "la Vierge Marie nous aide à vivre et à aimer comme Jésus nous l'a enseigné, dans la liberté des enfants de Dieu (cf. Rm 8,15.20-23)".

L'auteurFrancisco Otamendi

Monde

Maroc, l'autre rive de l'Europe

Dans cette série de deux articles, l'historien Gerardo Ferrara nous fait découvrir l'histoire, la culture et les religions du Maroc.

Gerardo Ferrara-9 juin 2024-Temps de lecture : 6 minutes

De la pointe de Tarifa, de Gibraltar et du sud de l'Espagne, Afrique est à un jet de pierre. Pour le voyageur qui emprunte la route nationale 340 en Andalousie, il est facile de se laisser distraire par le panorama et d'essayer d'apercevoir, au-delà de la mer, les montagnes vertes du continent noir (qui n'est pas noir là-bas). Un autre monde, une autre culture, une autre mentalité à quelques kilomètres de là, au-delà du point où les eaux placides et chaudes de la Méditerranée se rencontrent et se heurtent aux courants marins et où les plages étroites et rocailleuses deviennent progressivement, de Tarifa à Cadix, plus larges et plus sablonneuses.

C'est le Maroc, en arabe Maghreb (littéralement : l'ouest, car c'est le point le plus occidental du monde arabe), en regardant au-delà du détroit bleu de Gibraltar, avec ses maisons blanches adossées les unes aux autres dans les médinas, les mystérieuses villes impériales, le désert du Sahara, les conflits et les gens qui l'habitent, les migrants qui tentent de fuir vers l'Europe.

Quelques faits sur le Maroc

Le Maroc est une monarchie constitutionnelle depuis 1990 (auparavant, il s'agissait d'une monarchie absolue à forte connotation religieuse islamique). Il a une superficie de 710 850 km² et compte environ 37 millions d'habitants.

Elle se caractérise par un paysage variable, puisqu'elle est baignée à la fois par l'océan Atlantique et la Méditerranée, traversée sur toute sa longueur par les montagnes de l'Atlas (avec des sommets de plus de 4 000 mètres) et affectée sur une grande partie de sa surface par le désert du Sahara.

Son nom, dans les langues européennes ("Maroc" en espagnol, "Maroque" en français, "Morocco" en anglais, "Marocco" en italien), n'est pas dérivé du toponyme arabe officiel (Maghreb), mais de l'une de ses villes les plus célèbres, Marrakech (arabe : مراكش, Marrākush), qui dérive à son tour du berbère Mur-Akush (signifiant "terre de Dieu").

Le chef d'État est le roi Mohammed VI.

Maghreb et Machrek

Dans les articles consacrés à Syrie, Liban, Égypte, Irak, Israël y PalestineNous avons mentionné la forte différenciation dans le monde arabe entre le Maghreb (arabe pour "ouest", se référant à la partie de l'Afrique du Nord qui comprend la Mauritanie, le Maroc et le Sahara occidental, l'Algérie, la Tunisie, la Libye) et le Machrek (arabe pour "est", se référant à l'Égypte et au Soudan, ainsi qu'aux pays du Golfe et de la péninsule arabique, qui méritent une discussion séparée - Israël/Palestine, Liban, Syrie, Jordanie, Irak).

En général, cette différence peut être attribuée à un certain nombre d'aspects :

Le Maghreb se caractérise par une forte présence berbère (on peut dire qu'une grande partie de la population est d'origine berbère, même si aujourd'hui la majorité est arabophone), tandis que le Machrek, bien qu'arabisé et islamisé en même temps que le Maghreb, a un substrat déjà sémitique (c'est-à-dire des populations qui parlaient des langues sémitiques, de la même famille que l'arabe, comme l'hébreu, l'araméen sous ses différentes formes, etc.)

-Le Maghreb est beaucoup moins composé religieusement que le Machrek. Traditionnellement riche de nombreuses communautés juives et bien que berceau de saints chrétiens comme Augustin, surtout à partir des XIe et XIIe siècles, l'Afrique du Nord, à l'exception de l'Égypte, a vu ses communautés chrétiennes pratiquement disparaître, alors que les juifs y sont restés nombreux. Le Machrek abrite cependant les plus grandes communautés chrétiennes du monde arabo-musulman (Égypte, Irak, Liban, Syrie).

Depuis le XIXe siècle, la France, en tant que puissance coloniale, s'est imposée au Maghreb, tandis qu'au Machrek (à l'exception de la Syrie et du Liban), c'est la Grande-Bretagne qui s'est imposée. La langue européenne la plus répandue en Afrique du Nord est donc le français (à l'exception du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, et de la Libye, ancienne colonie italienne), tandis qu'au Machrek, c'est l'anglais.

-En ce qui concerne les écoles juridiques islamiques, au Maghreb, c'est l'école malikite qui prévaut, au Machrek, selon les pays, l'une des trois autres (dans l'islam sunnite, il existe quatre écoles juridiques, ou madhabs, qui influencent la pensée religieuse, juridique et politique, avec des différences qui, d'une école à l'autre, peuvent ne pas être négligeables : la malikite, la shafi'ita, la hanbalite et la hanafite).

Arabes et Berbères

Environ 65% des Marocains sont de langue maternelle arabe, mais d'origine berbère. Le reste de la population parle le berbère (dans différents dialectes) comme langue maternelle.

On peut dire que la grande majorité de la population, si elle n'est pas berbérophone, est néanmoins apparentée au groupe ethnolinguistique berbère. Si, en effet, l'élément arabophone est dû à l'immigration de tribus venues d'Arabie au cours du Moyen Âge et à l'arabisation (qui est allée de pair avec l'islamisation) d'une partie des autochtones, l'ethnie prédominante, surtout dans la zone de l'Atlas, est berbère.

Le berbère est, comme l'arabe, une langue appartenant au grand groupe des langues afro-asiatiques ou camito-sémitiques, qui se divise en langues camitiques (langues berbères, égyptien ancien et autres) et sémitiques (arabe, hébreu, akkadien, amharique, etc.). Il partage donc certaines caractéristiques morphologiques avec l'arabe, mais est complètement différent sur le plan lexical et phonétique. Alors que l'élément sémitique est présent en Afrique du Nord depuis l'Antiquité (avec les Phéniciens, les Carthaginois et les colonies qu'ils ont créées), les tribus et les peuples berbères ont fièrement résisté à l'islamisation et à l'arabisation, du moins dans les premiers temps, et, bien que victimes de discriminations, ils ont aujourd'hui obtenu une reconnaissance officielle progressive, en particulier au Maroc, où le berbère est une langue officielle au même titre que l'arabe.

L'ethnonyme "berbère" pourrait dériver de l'arabe "barbar" ou, plus vraisemblablement, du latin "barbarus" ou du grec "barbaros", le sens originel du terme étant "parler une langue inintelligible". Les Berbères, quant à eux, préfèrent s'appeler "Amazigh" (mot berbère signifiant "hommes libres") et appeler leur langue "Tamazight", c'est-à-dire la langue des hommes libres. Il faut dire que, plus qu'une langue en tant que telle, le berbère est un continuum linguistique composé d'idiomes qui ne sont pas toujours mutuellement intelligibles (il en existe plusieurs entre la Tunisie, l'Algérie, le Maroc et la Libye), tout comme les différents dialectes arabes se réfèrent à l'arabe classique comme à leur langue d'origine. Il ne s'agit pas d'une langue littéraire, car les différentes populations ont toujours utilisé l'arabe pour écrire, bien qu'il existe des alphabets anciens, comme le "touareg" ou le "typhinagh".

Aujourd'hui, notamment suite à la reconnaissance de certains dialectes berbères comme langues officielles au Maroc et en Algérie, un "koïn" écrit est en cours d'identification.

Petite histoire du Maroc

Les premiers habitants connus du Maroc sont les Berbères, présents dans la région dès le deuxième millénaire avant notre ère. Comme nous l'avons déjà mentionné, les premières colonies, phéniciennes puis carthaginoises, sont apparues dans la région à partir du 1er siècle avant Jésus-Christ.

Cependant, à partir de 146 après J.-C., avec la fin des guerres puniques et la chute de Carthage qui s'ensuivit, la zone géographique correspondant au Maroc actuel passa sous contrôle romain, incorporée dans la province de Mauretania Tingitana. Après la fin de l'Empire romain, le pays a été envahi par les Vandales et a ensuite été intégré à l'Empire byzantin.

L'islam est arrivé au Maroc au VIIe siècle avec la conquête arabe, entraînant une profonde transformation culturelle et religieuse. Plusieurs dynasties arabes ont pris le pouvoir, notamment les Idrissides, qui ont fondé la ville de Fès en 789, laquelle est devenue par la suite un important centre culturel et religieux. Au Moyen Âge, le Maroc a connu la montée en puissance des Almoravides et des Almohades, qui ont étendu leur domination sur une grande partie de l'Afrique du Nord et de l'Espagne.

L'exode des Maures d'Espagne après la Reconquête a également joué un rôle fondamental dans l'histoire du Maroc. Il a entraîné non seulement l'arrivée de dizaines, voire de centaines de milliers de réfugiés, tant maures (Arabes et Berbères) que juifs, de la péninsule ibérique, mais aussi la transformation sociale et culturelle du pays. En effet, les nouveaux arrivants sont devenus l'élite urbaine et se sont installés, avec une influence culturelle considérable tant sur le plan linguistique qu'architectural et musical, dans les villes les plus renommées (les quatre "villes impériales" : Meknès, Fès, Rabat, Marrakech), mais aussi à Tanger et dans plusieurs centres côtiers, notamment sur la Méditerranée (et le style mauresque en est une trace). Les juifs séfarades venus au Maroc et installés dans les mellahs des villes marocaines ont ensuite maintenu le judéo-espagnol comme langue familière jusqu'à nos jours.

Au XVIe siècle, le Maroc était gouverné par les Saadites, une dynastie qui a repoussé les attaques des Ottomans (le Maroc n'a jamais fait partie de la Sublime Porte) et des Portugais et a consolidé l'autonomie du pays. La dynastie alaouite, toujours au pouvoir, est apparue en 1659 (ses membres revendiquent une ascendance remontant à Mahomet). Sous leur règne, le pays reste indépendant malgré les pressions coloniales européennes, même s'il subit, surtout à partir de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle, l'influence croissante de deux puissances en particulier : la France et l'Espagne. En 1912, la France et l'Espagne parviennent à établir deux protectorats distincts, le français au nord (Maroc proprement dit) et l'espagnol au sud (Sahara occidental).

Le mouvement d'indépendance, mené par des personnalités telles que Mohammed V, aboutit à la fin du protectorat en 1956, lorsque le Maroc devient un royaume indépendant (il annexera ensuite le Sahara occidental, qui avait appartenu à l'Espagne jusqu'en 1975, en 1976).

Depuis, malgré la dichotomie entre tradition et modernité, dictature et périodes de plus grande liberté, le pays a connu une phase ininterrompue de modernisation et de développement sous la conduite des rois Mohammed V, Hassan II et Mohammed VI, le souverain régnant. C'est à ce dernier, en particulier, que l'on doit les grandes réformes politiques, économiques et sociales qui ont consolidé la position du Maroc comme l'un des États les plus stables et les plus avancés d'Afrique du Nord.

Cependant, la pauvreté et les disparités économiques considérables au sein de la population restent, avec la question du Sahara occidental et le fléau de l'émigration, de véritables difficultés dans la région.

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Comment j'ai sauvé mon mariage

Pour restaurer un mariage et un foyer, il faut s'adresser à celui qui a le plus intérêt à ce qu'ils restent unis : Dieu.

9 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

N'avez-vous pas lu, répondit Jésus, qu'au commencement le Créateur "fit l'homme et l'humanité". femme"Il a dit : "C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux deviendront un seul corps" ? Ils ne sont donc plus deux, mais un. Ce que Dieu a uni, que l'homme ne le sépare pas (Mt 19,4-6).

Où est passé cet appel de Jésus ? Les statistiques les plus récentes révèlent des données décourageantes : au Mexique, en 2022, 507 000 couples se sont mariés, tandis que 166 000 ont divorcé. Et il a été observé que le nombre de personnes choisissant de se marier est en baisse. Le taux de divorce dans les pays d'Amérique latine est de 32% et il est encore plus élevé dans des pays comme l'Espagne ou les États-Unis, où il atteint 50%.

Il y a quelques années, j'ai reçu un message très spécial : une femme a enregistré en larmes les mots suivants : "Je veux vous remercier (vous qui croyez au mariage pour toujours) de m'avoir encouragée à persévérer dans ma lutte pour conserver mon mariage. Je veux vous dire que les seules personnes qui ont cru que mon mariage pouvait être restauré, c'est vous. Et aujourd'hui, je vous appelle pour vous dire qu'après trois ans et demi de lutte dans la foi, mon mari est revenu à la maison totalement renouvelé. Nous sommes heureux !

Échec du mariage

Il nous a immédiatement écrit une lettre intitulée : "Voici comment j'ai sauvé mon mariage". Il y décrit comment le manque d'affection et de respect les a entraînés dans une routine désagréable. Cette routine s'est transformée en une relation insupportable qui a conduit à l'abus, à la violence et finalement à l'infidélité et à la rupture.

Il a décidé de quitter son foyer. Il quitte sa femme et ses trois enfants pour commencer une nouvelle vie avec une autre femme. Elle est anéantie et souffre, se sentant victime d'une injustice atroce. En pleurant devant le Saint Sacrement, elle "entendit" dans son cœur une proposition inattendue : "Je te rendrai ta maison". "Comment est-ce possible, Seigneur, il vit déjà avec l'autre femme, c'est impossible, nous nous sommes trop blessés l'un l'autre".

A partir de cette expérience, elle décida de visiter le Saint Sacrement tous les jours. Elle a honoré et loué le Saint Sacrement et a immédiatement écouté les motions qui sont venues clairement à son esprit et à son cœur. Le Seigneur l'a aidée à se connaître elle-même. Il l'a aidée à se connaître, à accepter qu'elle avait apporté ses propres traumatismes dans son foyer. Elle croyait qu'il était juste de rembourser les offenses. Dieu lui a révélé que le seul moyen de mettre fin au mal est l'abondance de bien.

Elle a vu la douleur émotionnelle de ses enfants. L'un d'entre eux s'adonnant au monde satanique, elle a intensifié sa prière.

Prière

Prière et changement personnel : c'est ainsi que j'ai sauvé mon mariage.

J'ai cessé d'insister sur le fait qu'il avait tort. J'ai accepté que c'était moi qui devais changer et que je pouvais remettre entre les mains de Dieu le plan qu'il avait pour notre mariage. Je lui ai demandé de diriger ma vie, de me guider dans mes décisions, de sauver mes enfants, surtout celui qui lui faisait une guerre frontale.

De nombreuses voix m'ont dit que c'était mal, qu'il ne fallait pas rêver, que j'étais jeune et que je pouvais rencontrer un autre homme. Mais la voix de Dieu résonnait plus fort en moi et je n'ai pas cédé à la pression sociale. "Je ne séparerai pas ce que tu as uni, Seigneur.

Je n'ai pas non plus supplié. J'ai plutôt lâché prise. 

J'ai grandi en tant qu'être humain, j'étais fier de moi, je voulais simplement plaire à Dieu.

Le plan originel de Dieu

Et un beau jour, un miracle s'est produit. Mon mari a accepté de participer à une retraite que l'Église nous proposait pour guérir les blessures dans la famille. Je lui ai dit que je l'invitais à le faire pour nos enfants, surtout pour celui qui souffrait le plus. Dieu avait des plans parfaits. Il nous a demandé pardon à tous et voulait revenir si nous acceptions.

Nous avions tant prié pour lui, tous sans réfléchir, sans nous plaindre, sans demander d'explications... remplis de l'amour de Dieu, nous lui avons ouvert les portes de notre maison.

Les thérapies et les aides humaines sont nécessaires mais insuffisantes. Pour restaurer une maison, il faut s'adresser à celui qui a le plus intérêt à ce qu'elle reste unie : Dieu.

C'est ce qu'indique le Catéchisme de l'Église catholiqueIl est hautement souhaitable de respecter l'indissolubilité parce qu'elle est fondée sur la nature même de l'homme et de l'amour conjugal ; elle perfectionne le don mutuel des époux ; elle rend possible la meilleure éducation des enfants ; elle assure la stabilité mutuelle ; elle favorise la recherche du bonheur ; et elle identifie le couple avec le projet originel de Dieu.

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Les enseignements du Pape

Le christianisme, une "cathédrale vivante".

Le 22 mai, le pape a conclu sa série de catéchèses sur les vices et les vertus de la vie chrétienne, présentant les défauts qui menacent les chrétiens ainsi que la beauté d'une vie bien remplie.

Ramiro Pellitero-8 juin 2024-Temps de lecture : 7 minutes

En quoi un être vivant est-il semblable à une cathédrale ? La tradition chrétienne a comparé la vie chrétienne à un organisme vivant et à une cathédrale. Dans les deux cas, une harmonie est atteinte, sans que la tension entre les différents éléments qui composent les deux réalités ne disparaisse.

On pourrait donc dire que la vie chrétienne, soutenue par les vertus, est comme une "cathédrale vivante" : un édifice spirituel que chaque chrétien contribue, par toute sa vie, à construire en lui-même et dans les autres ; et qui s'élève, plein de beauté, pour la gloire de Dieu et une vie plus pleine pour l'humanité.

Le mercredi 22 mai s'est achevée la catéchèse du Pape sur la vices et vertusLe premier d'entre eux a eu lieu le 27 décembre de l'année dernière. Au total, il y a eu vingt-et-un mercredis presque sans interruption. François a développé son enseignement en deux parties principales.

Pour poursuivre notre métaphore, dans la première partie, il met en garde contre les déformations ou les défauts possibles de cette "cathédrale vivante" (les vices) ; dans la deuxième partie, il présente la beauté et l'harmonie de certains des principaux éléments (les vertus).

La lutte contre les vices de capital

Les deux premiers mercredis ont été consacrés à l'introduction du thème en soulignant deux aspects clés de la vie chrétienne. Tout d'abord, la garde du cœur (cf. Audience générale 27-VII-2023).

Le livre de la Genèse (ch. 3) présente la figure du serpent, séducteur et dialectique, avec sa tentation autour de l'arbre de la connaissance du bien et du mal. C'était une mesure de prudence que Dieu avait utilisée avec l'homme et la femme, pour les préserver de la présomption de toute-puissance : une menace dangereuse et toujours présente.

Mais ils ont dialogué avec le diable, ce qui ne devrait jamais être fait. "Le diable est un séducteur. Ne dialoguez jamais avec lui, car il est plus malin que nous tous et il nous le fera payer. Quand la tentation arrive, ne dialoguez jamais. Fermez la porte, fermez la fenêtre, fermez votre cœur.". Être gardien du cœur, souligne le pape, est une grâce, une sagesse et un trésor à demander.

Deuxièmement, le combat spirituel (cf. Audience générale 3-I-2024). "Vie chrétienne -François déclare... exige un combat permanent"pour conserver la foi et en enrichir les fruits en nous. Déjà avant le baptême, les catéchumènes reçoivent une onction qui les aide et les fortifie pour ce combat : "...conserver la foi et en enrichir les fruits en nous".Le chrétien doit lutter : son existence, comme celle de tout un chacun, devra aussi descendre dans l'arène, car la vie est une succession d'épreuves et de tentations.".

Mais les tentations ne sont pas une mauvaise chose en soi. Jésus lui-même s'est aligné sur les pécheurs pour être baptisé par Jean dans le Jourdain. Et il a voulu être tenté dans le désert pour nous donner l'exemple et nous assurer qu'il est toujours à nos côtés.

"C'est pourquoi -dit le successeur de Pierre. il est important de réfléchir aux vices et aux vertus".. Ce "nous aide à surmonter la culture nihiliste dans laquelle les lignes entre le bien et le mal restent floues et, en même temps, nous rappelle que l'être humain, contrairement à toute autre créature, peut toujours se transcender, en s'ouvrant à Dieu et en marchant vers la sainteté.".

Plus précisément, "le combat spirituel nous amène à regarder de près les vices qui nous entravent et à marcher, avec la grâce de Dieu, vers les vertus qui peuvent fleurir en nous, apportant le printemps de l'Esprit dans nos vies.".

En étroite relation avec ce que la catéchèse chrétienne appelle les péchés capitaux, l'évêque de Rome s'est attardé sur certains vices (cf. Audiences générales du 10 janvier au 6 mars) : la gourmandise, qui doit être vaincue par la sobriété ; la luxure, qui dévaste les relations entre les personnes et sape le sens authentique de la sexualité et de l'amour ; la cupidité, qui s'oppose à la générosité, en particulier envers les plus démunis ; la colère, qui est une forme de violence qui n'est pas seulement une forme de violence, mais aussi une forme de violence, qui est une forme de violence qui n'est pas seulement une forme de violence, qui est une forme de violence, qui est une forme de violence., qui détruit les relations humaines jusqu'à en perdre la lucidité, alors que le Notre Père nous invite à pardonner comme on nous a pardonné ; la tristesse de l'âme qui se referme sur elle-même, sans se rappeler que le chrétien trouve toujours la joie dans la résurrection du Christ ; la paresse, surtout sous forme d'acédie (qui inclut un manque de ferveur dans la relation avec Dieu) ; l'envie et la vaine gloire, qui se soignent par l'amour de Dieu et du prochain ; et enfin, l'orgueil, qui s'oppose à l'humilité.

Agir de manière vertueuse

Après la catéchèse sur les vices, venait la catéchèse sur les vertus., en commençant par une considération générale de l'action vertueuse (General Hearing, 13-III-2024). "L'être humain -a expliqué le pape. est fait pour le bien, ce qui le comble vraiment, et il peut aussi pratiquer cet art, en rendant permanentes en lui certaines dispositions". Ce sont les vertus. Le terme latin Virtus souligne la force qu'implique toute vertu. Le Grec areta désigne quelque chose qui se distingue et suscite l'admiration.

Les vertus ont permis aux saints d'être pleinement eux-mêmes, de réaliser la vocation propre à l'être humain. "Dans un monde déformé, nous devons nous souvenir de la forme dans laquelle nous avons été façonnés, de l'image de Dieu qui est à jamais imprimée en nous.".

La vertu nécessite une lente maturation, car il s'agit d'une "vertu".volonté habituelle et inébranlable de faire le bien" (Catéchisme de l'Église catholique1803), fruit de l'exercice de la vraie liberté dans chaque acte humain. Pour acquérir la vertu, il faut d'abord la grâce de Dieu, mais aussi la sagesse, don de l'Esprit Saint, qui implique l'ouverture d'esprit, l'apprentissage des erreurs, la bonne volonté (capacité à choisir le bien, par l'exercice de l'ascèse et l'évitement des excès).

Un excellent livre sur les vertus est celui de Guardini, publié en espagnol sous le titre Une éthique pour notre temps, dans le même volume qu'une autre de ses œuvres, L'essence du christianismeMadrid 2006, pp. 207 et suivantes.

Le successeur de Pierre a expliqué : "Reprenant les auteurs classiques à la lumière de la révélation chrétienne, les théologiens ont imaginé le septénaire des vertus - les trois vertus théologales et les quatre vertus cardinales - comme une sorte d'organisme vivant dans lequel chaque vertu occupe un espace harmonieux. Il y a des vertus essentielles et des vertus accessoires, comme des piliers, des colonnes et des chapiteaux. Rien de tel peut-être que l'architecture d'une cathédrale médiévale pour donner une idée de l'harmonie qui existe dans l'être humain et de sa tension permanente vers le bien."(Audience générale, 20-III-2024).

Le Pape analyse les vertus telles qu'elles sont présentées de manière phénoménologique ou décrites selon la sagesse humaine ; il les examine à la lumière de l'Évangile, en se référant au Catéchisme de l'Église catholique ; et, sans oublier les obstacles que nous pouvons rencontrer aujourd'hui sur le chemin de ces vertus, il indique les moyens de les atteindre ou de les accroître.

François a exposé les vertus cardinales dans l'ordre traditionnel : la prudence (qu'il a complétée par la patience), la justice, la force morale et la tempérance. Cela s'est fait lors des audiences générales du 20 mars au 17 avril.

C'est prudent", a-t-il déclaré, "qui sait".garder la mémoire du passé"En même temps, il sait prévoir, penser à l'avance, afin d'obtenir les moyens nécessaires pour atteindre le but qu'il s'est fixé. Dans l'Évangile, les exemples de prudence sont nombreux (cf. Mt 7, 24-27 ; Mt 25, 1-3).

Et le Seigneur encourage la combinaison de la simplicité et de la ruse lorsqu'il dit :".Je vous envoie comme des brebis au milieu des loups ; soyez sages comme des serpents et inoffensifs comme des colombes."(Mt 10, 16). Et le Pape interprète : "C'est comme si l'on disait que Dieu ne veut pas seulement que nous soyons des saints, mais qu'il veut que nous soyons des "saints intelligents", car sans prudence, se tromper de chemin est l'affaire d'un instant !".

Selon lui, la justice devrait caractériser notre vie quotidienne et imprégner notre langage avec simplicité, sincérité et gratitude. Elle conduit à la révérence et au respect des lois, à la recherche du bien de tous, et donc à surveiller son propre comportement, à demander pardon ou à sacrifier un bien personnel si nécessaire. Elle recherche l'ordre et abhorre le favoritisme. Elle aime la responsabilité et est exemplaire.

En ce qui concerne la force, il a observé : "Dans notre Occident confortable, qui a un peu "édulcoré" tout, qui a transformé le chemin de la perfection en un simple développement organique, qui n'a pas besoin de se battre parce que tout lui semble identique, nous ressentons parfois une saine nostalgie des prophètes (...) Nous avons besoin de quelqu'un qui nous soulève du "mou" dans lequel nous nous sommes installés et qui nous fasse répéter résolument notre "non" au mal et à tout ce qui conduit à l'indifférence.(...) ; "oui" à la voie qui nous fait progresser, et pour laquelle nous devons nous battre".

Il a expliqué que la vertu cardinale de la contemplation est la maîtrise de soi, qui conduit à la maturité personnelle et sociale.

La vie de grâce selon l'Esprit 

François enseigne que les vertus cardinales n'ont pas été remplacées par le christianisme, mais qu'elles ont été concentrées, purifiées et intégrées à la foi chrétienne dans ce que nous appelons "les vertus cardinales".la vie de grâce selon l'Esprit"(cf. Audience générale, 24-IV-2024).

À cette fin, le baptême instille en nous les germes de trois vertus que nous appelons vertus théologales, parce qu'elles sont reçues et vécues dans la relation avec Dieu (vie de grâce) : la foi, l'espérance et la charité (cf. Catéchisme de l'Église catholique, 1813).

"Le risque des vertus cardinales -a déclaré le pape. est de générer des hommes et des femmes qui sont héroïques en faisant le bien, mais qui agissent seuls, isolés". "D'autre part a-t-il répondu, le grand don des vertus théologales est l'existence "vécue dans l'Esprit Saint".. Le chrétien n'est jamais seul. Il fait le bien non pas par un effort titanesque d'engagement personnel, mais parce que, en humble disciple, il marche derrière le Maître Jésus. Il montre le chemin. Le chrétien possède les vertus théologales, qui sont le grand antidote à l'autosuffisance.".

C'est précisément pour éviter cela que les vertus théologales sont d'une grande aide : parce que nous sommes tous pécheurs et que nous commettons souvent des erreurs ; parce que "... nous sommes tous pécheurs et que nous commettons souvent des erreurs".L'intelligence n'est pas toujours lucide, la volonté n'est pas toujours ferme, les passions ne sont pas toujours gouvernées, le courage ne surmonte pas toujours la peur.". "Mais si nous ouvrons notre cœur à l'Esprit Saint, le Maître intérieur, il ravive en nous les vertus théologales. Ainsi, lorsque nous perdons confiance, Dieu augmente notre foi ; lorsque nous nous décourageons, il réveille en nous l'espérance ; et lorsque nos cœurs se refroidissent, il les rallume au feu de son amour.". La foi - dira-t-il le mercredi suivant - nous permet de voir même dans l'obscurité ; la charité nous donne un cœur qui aime même quand il n'est pas aimé ; l'espérance nous rend intrépides contre toute espérance.

François a parlé des vertus théologales lors des audiences générales du 1er au 15 mai.

Il a souligné qu'un grand ennemi de la foi est la peur (cf. Mc 4, 35-41), qui est surmontée par la confiance en notre Père céleste. L'espérance est la réponse au sens de la vie et s'appuie également sur la puissance de la résurrection du Christ, qui permet d'avoir un cœur jeune comme celui de Siméon et d'Anne. La charité, contrairement à l'amour qui est sur les lèvres de beaucoup de gens les influenceurs, a trait au véritable amour de Dieu et du prochain : "...Non pas l'amour qui monte, mais l'amour qui descend ; non pas l'amour qui enlève, mais l'amour qui donne ; non pas l'amour qui apparaît, mais l'amour qui est caché."."L'amour est la "porte étroite" par laquelle nous devons passer pour entrer dans le Royaume de Dieu. En effet, au soir de la vie, nous ne serons pas jugés sur l'amour générique, mais jugés précisément sur la charité, sur l'amour que nous avons concrètement donné."(cf. Mt 25, 40).

Enfin, le Pape a consacré une audience à l'humilité (cf. Audience générale du 22 mai 2024). "L'humilité ramène tout à la bonne dimension : nous sommes des créatures merveilleuses, mais nous sommes limités, avec des mérites et des défauts."(cf. Gn 3,19). Pour les chrétiens, la science nous aide à nous émerveiller du mystère qui nous entoure et nous habite, sans orgueil ni arrogance.

Un modèle d'humilité, a-t-il conclu, est avant tout Marie, comme elle le manifeste dans son chant Magnificat.

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La prophétie de Joseph Ratzinger

Benoît XVI était convaincu que l'Église vivait une époque semblable à celle qui a suivi les Lumières et la Révolution française. Aujourd'hui, nous constatons que nombre de ses prédictions se sont réalisées. Cela n'a pas provoqué chez Joseph Ratzinger une expérience négative : il pensait que cette situation conduirait à un temps de purification qui aiderait l'Église à devenir plus authentique et plus libre.

8 juin 2024-Temps de lecture : 4 minutes

Alors que la NASA mettait la dernière main aux préparatifs qui allaient permettre à l'homme de poser le pied sur la lune pour la première fois, un jeune théologien, Joseph Ratzinger, se posait des questions similaires. Le titre de l'une de ses interventions radiophoniques, publiée plus tard dans le livre "L'Église en l'an 2000", était "À quoi ressemblera l'Église en l'an 2000 ?Foi et avenir". Le futur Pape Benoît XVI était convaincu que l'Église vivait une époque semblable à celle qu'elle a connue après les Lumières et la Révolution française. Nous sommes à un tournant énorme", a-t-il expliqué, "dans l'évolution de l'humanité. Un moment par rapport auquel le passage du Moyen Âge aux temps modernes semble presque insignifiant".

L'an 2000 était alors bien loin. Elle apparaissait à l'horizon comme une ligne symbolique. L'année même où le jeune théologien allemand donnait cette conférence, Stanley Kubrick présentait son chef-d'œuvre "2001 : l'Odyssée de l'espace", dans lequel il voulait également exprimer ses intuitions sur l'avenir de l'humanité. Aujourd'hui, bien après cette époque, nous voyons combien de ces prophéties sont en train de se réaliser. Il est effrayant de voir les progrès de l'intelligence artificielle et son approche possible d'une soi-disant conscience de soi, comme cela s'est produit pour l'ordinateur HAL-9000 dans le film visionnaire. Et il est choquant de lire les paroles de ce jeune théologien allemand. En effet, il ne croyait pas que l'Église aurait une grande influence sur la société, ni qu'elle marquerait cette nouvelle époque de l'histoire. Au contraire, il pensait qu'elle était confrontée à une grande crise et à une perte totale d'influence :

De la crise actuelle, a-t-il dit, émergera une Église qui aura beaucoup perdu. Elle deviendra petite, elle devra tout recommencer. Elle ne pourra plus habiter les bâtiments qu'elle a construits en période de prospérité. Avec la diminution de ses fidèles, elle perdra aussi une grande partie de ses privilèges sociaux".

Combien d'églises vides, d'immenses séminaires aujourd'hui transformés en hôtels ou en maisons de retraite, témoignent de l'accomplissement de ces paroles ! Dans notre propre pays, nous assistons au déclin des catholiques alors qu'une génération prend le relais - précisément ceux d'entre nous qui sont nés dans ces années-là - pour qui la foi n'a plus d'importance dans la vie. Nous avons été baptisés, mais cette foi que nos parents ont voulu nous donner, nous ne l'avons plus transmise à nos enfants. Ainsi, lentement mais inexorablement, l'Église a cessé d'avoir des membres actifs et, par conséquent, elle est de moins en moins pertinente dans notre société.

Cette vision brutale de l'avenir de l'Église n'a pas amené Joseph Ratzinger à la vivre de manière négative. Au contraire. Il pensait que cette situation conduirait à un temps de purification qui aiderait l'Église à devenir plus authentique et plus libre :

"Elle [l'Église] se présentera de manière beaucoup plus intense qu'auparavant comme la communauté de la libre volonté, qui ne peut être atteinte que par une décision. Disons-le positivement : l'avenir de l'Église, également à cette occasion, comme toujours, sera à nouveau marqué du sceau des saints. Ce sera une Église plus spirituelle, qui ne souscrira pas à un mandat politique flirtant avec la gauche ou la droite. Elle sera pauvre et deviendra l'Église des pauvres.

Son successeur sur le siège de Pierre, François, au début de son pontificat, s'exclamera : "Comme je voudrais une Église pauvre pour les pauvres ! Ce n'est pas la voie du pouvoir, de l'influence, des stratégies du monde qui marquera l'avenir de l'Église. Ce n'est pas non plus son adaptation aux critères de la société qui nous rendra plus influents. Au contraire, dénonce le futur pape Benoît XVI, cela nous rendrait complètement insignifiants. Le chemin que nous devons redécouvrir est simplement, comme l'a vécu le "poverello" d'Assise, celui de la radicalité de l'Évangile. C'est celui sur lequel le pape François s'est engagé en prenant la barre de la barque de Pierre. C'est un chemin qui provoquera des tensions internes, comme on le voit aujourd'hui dans notre Église. Le jeune Joseph Ratzinger l'a d'ailleurs indiqué dans son discours :

"Le processus sera d'autant plus difficile qu'il faudra éliminer à la fois l'étroitesse d'esprit sectaire et le volontarisme enhardi. On peut prévoir que cela prendra du temps. Le processus sera long et laborieux. Mais après l'épreuve de ces divisions, une grande force émergera d'une Église intériorisée et simplifiée, parce que les êtres humains seront indiciblement seuls dans un monde entièrement planifié. Il fera l'expérience, lorsque Dieu aura totalement disparu pour lui, de son absolue et horrible pauvreté. C'est alors qu'ils découvriront la petite communauté des croyants comme quelque chose de totalement nouveau. Comme une espérance importante pour eux, comme une réponse qu'ils ont toujours cherchée à tâtons.

Le jeune théologien allemand prévoyait que l'Église connaîtrait des tensions internes et externes. Il semble que ce soit le moment que nous vivons. Le Christ est à nouveau crucifié par des idéologies sectaires venues du monde qui veulent coloniser l'Église et un courant de nouveau pélagianisme volontariste. Il n'est pas nécessaire d'aller très loin pour percevoir cette tension. Il me semble certain que des temps très difficiles attendent l'Église", a insisté Ratzinger lors de cette conférence radiophonique. Sa véritable crise n'a pas encore commencé. Il faut s'attendre à de fortes secousses".

La barque de Pierre est ballottée encore et encore. Les apôtres d'aujourd'hui crient à nouveau de peur qu'elle ne coule. Mais, une fois de plus, il y a un petit troupeau, un reste d'Israël, qui reste fidèle. Et qui, dans sa simplicité, vivant l'Évangile sans pages déchirées, sans besoin de gloses explicatives, sera une vraie lumière pour un monde noyé dans les ténèbres. L'Église, petite et pauvre, avec ses mains vides, avec moins d'œuvres, sera la réponse à ce que son cœur désirait. C'est la dernière partie de la prophétie de Joseph Ratzinger qui ouvre la porte à l'espérance la plus authentiquement chrétienne.

"Elle [l'Église] fleurira à nouveau et deviendra visible pour les êtres humains comme la patrie qui leur donne la vie et l'espérance au-delà de la mort".

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

Actualités

L'archidiocèse de Madrid organise une réunion avec les victimes d'abus

La rencontre de réparation et de prière avec des personnes ayant subi des abus sexuels au sein de l'Église aura lieu au début de l'année prochaine à Madrid.

Maria José Atienza-7 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

"Un espace de rencontre, de réparation, de témoignage et de prière, qui vise à répondre à ce que nous disent les victimes", c'est ainsi que le cardinal José Cobo, archevêque de Madrid, a défini l'événement qu'il organisera, au début de l'année prochaine, avec des personnes qui ont subi des abus sexuels dans les milieux ecclésiastiques.

Un acte par lequel l'Église qui marche à Madrid veut, en plus de reconnaître les erreurs commises, exprimer "que nous voulons continuer à accompagner les victimes, en les plaçant au centre de tout".

Autorité basée sur les services

Le cardinal a fait cette annonce dans le cadre du Congrès international I Jordan sur l'abus de pouvoir dans l'Église, organisé par la Compagnie de Jésus en Espagne, qui a réuni pendant deux jours des dizaines de personnes à Madrid pour discuter des causes structurelles théologiques de l'abus et des moyens possibles de le réduire à partir de cette approche théologique en dialogue avec d'autres disciplines.

Dans ce sens, le cardinal archevêque de Madrid a souligné que, dans l'accompagnement spirituel et dans l'Église, "l'autorité est fondée sur le service et la compassion, jamais sur la domination, l'exclusivité et la privation de la liberté de conscience personnelle" et a appelé à un renouveau interne de toute l'Église. Il a également souligné la nécessité de "continuer à enquêter et à approfondir les facteurs structurels et personnels qui facilitent les abus et de mieux aider au rétablissement et à la réinsertion sociale des auteurs".

Le cardinal archevêque de Madrid a tenu à souligner la place centrale des victimes dans l'ensemble du processus de réparation. Devant elles, l'Eglise "la clameur des victimes qui se trouvent dans une Eglise qui n'a pas su les protéger, mais qui "a la très grave responsabilité de contribuer à leur guérison. Elles font partie de notre troupeau, même si elles ne veulent rien savoir".

Cette réunion s'inscrit dans la lignée d'autres réunions similaires qui, jusqu'à présent, n'ont eu lieu que dans un cadre ecclésiastique. Il y a quelques mois, le diocèse de Bilbao a organisé une rencontre de prière et de réconciliation avec des victimes d'abus sexuels dans le cadre ecclésial. Ces actions s'inscrivent dans le parcours de prévention, d'accueil et de réparation dans lequel se trouve l'Église catholique à travers le monde.

Zoom

80 ans de "Jour J

Une femme marche dans le cimetière de Bayeux, en France, le 5 juin 2024, jour des événements commémorant le 80e anniversaire du débarquement de Normandie.

Maria José Atienza-7 juin 2024-Temps de lecture : < 1 minute
Vocations

Mathias Soiza : "L'Eglise a surtout besoin d'un renouveau spirituel".

Ce jeune prêtre uruguayen de l'archidiocèse de Montevideo étudie à Rome grâce à une bourse de la Fondation CARF. Son histoire reflète la situation de l'Église en Uruguay, un pays nettement sécularisé.  

Espace sponsorisé-7 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

L'histoire de la vocation de Mathias Soiza est telle qu'il la décrit lui-même, "un peu sui generis". Fils de parents divorcés, il a grandi dans un environnement indifférent à la foi jusqu'à ce que, à l'âge de 10 ans, il décide de faire sa première communion.

Comment un jeune peut-il passer d'un environnement sécularisé à la vie de l'Église ? 

-Je suis fils unique de parents divorcés. Mes parents ont décidé de ne pas me baptiser et m'ont laissé décider de ma religion lorsque j'ai grandi. J'ai également fréquenté l'école publique, j'étais donc une personne à l'esprit religieux. tabula rasa. Lorsque j'étais en cinquième année, plusieurs de mes camarades de classe étaient sur le point de faire leur première communion et, à la récréation, ils en parlaient. Cela m'intéressait et je leur ai posé des questions. Je suis allée chez ma mère et je lui ai dit que je voulais faire ma communion. L'année suivante, j'ai commencé la catéchèse dans une paroisse du quartier. Dans la nuit de Pâques 2002, j'ai été baptisé, confirmé et j'ai fait ma première communion. J'avais 12 ans. 

Comment en arrive-t-on à discerner une vocation sacerdotale ?

-A la paroisse, on nous parlait beaucoup de l'importance d'aller à la messe le dimanche. Ma mère m'accompagnait et je m'endormais à la messe ! Ma mère était attentive aux rites, aux lectures, et c'est ainsi qu'elle est revenue à la foi. Aujourd'hui, elle est une fervente catholique : elle se lève à 5 heures du matin pour prier et va ensuite travailler. Elle a une foi exemplaire et cela me nourrit beaucoup. 

Peu de temps après, j'ai entamé un début de direction spirituelle. Vers l'âge de 13 ans, le prêtre de la paroisse m'a demandé si j'avais demandé au Seigneur ce qu'il attendait de moi. J'ai répondu par la négative. Le prêtre m'a expliqué que le cœur de toute vie chrétienne était de faire la volonté de Dieu et qu'il était bon de la faire le plus tôt possible. J'ai répondu : "Très bonJe ne l'ai pas fait. Le temps a passé et il est venu à la paroisse pour faire une expérience pastorale avec un séminariste. Nous sommes devenus amis et il m'a invité à faire quelques retraites vocationnelles. Je ne voulais pas y aller, mais j'avais peur de lui dire non. J'ai envisagé d'aller à la première et, si elle ne me plaisait pas, de ne pas y retourner. J'avais 16 ans à l'époque. J'y suis allée et j'ai continué à y aller..., et la vie d'église est devenue de plus en plus importante. 

En août 2007, j'ai fait une retraite et, une nuit, j'ai vu ma vie défiler en une seconde. J'ai réalisé, avec beaucoup d'émotion, que j'allais être heureux avec l'épouse de Dieu, qui est l'Église. 

En 2008, je suis entré au séminaire et, après 7 ans de formation, j'ai été ordonné en 2015. 

Comment votre environnement a-t-il réagi ?

-Ma mère allait très bien, elle était heureuse. J'avais un certain complexe de culpabilité à l'idée que mes parents, à cause de ma décision, allaient se retrouver sans petits-enfants. C'était bien, parce que ma mère a commencé à aller au séminaire pour rendre visite et accompagner mes compagnons qui venaient de l'intérieur du pays. C'est quelque chose qu'elle fait encore aujourd'hui : elle accompagne les prêtres, leur apporte quelque chose de bon, reste pour la messe, etc.

Mon père, qui est toujours un peu sceptique, m'a toujours dit que je devais trouver ce qui m'appartenait et y aller. C'est ainsi que arrière-plan il n'a pas pu s'y opposer. A sa manière, il est heureux.

Quels sont, selon vous, les défis auxquels l'Église d'Uruguay est confrontée ?

-Le défi extérieur le plus important est l'indifférence. Nous n'avons pas une culture aussi combative à l'égard de l'Église que celle que j'ai pu observer ailleurs. 

L'Église en Uruguay Elle a toujours été pauvre, elle n'a pas connu de cas majeurs d'abus, et pendant la dictature militaire, l'église était l'un des rares endroits où les gens pouvaient encore se rencontrer... C'est plus une question d'indifférence qu'une attaque frontale. Les gens n'ont pas envie de parler de Dieu. 

Nous avons aussi le problème du syncrétisme religieux, qui se développe, surtout dans les quartiers les plus pauvres. C'est un phénomène sociologique spirituel assez délicat.

Sur le plan interne, outre le fait qu'il y a beaucoup à faire et peu de ressources, je constate le besoin d'un renouveau spirituel. 

Les communautés qui "retournent la société" sont celles qui ont une forte vie eucharistique, une forte piété mariale et, en même temps, une forte réalité de service aux autres, qui sont soutenues par l'Église catholique. mission de quartierVisiter des maisons, des écoles. 

Il ne s'agit pas de super stratégies pastorales, mais de promouvoir un environnement de prière communautaire, qui fait vraiment de cette paroisse un cœur.

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Ressources

L'adoration eucharistique. Échange d'amour

L'adoration du Saint-Sacrement est l'un des signes de l'amour pour Dieu et du compagnonnage, également physique, avec Jésus dans le Saint-Sacrement. Dans cet article, des membres d'une communauté religieuse d'adoration partagent leur explication de l'adoration eucharistique. 

Une communauté de culte qui répare et collabore au salut du monde.-7 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Adoration, adoration eucharistique, visites au Saint-Sacrement... quel grand danger de "chosifier" Dieu, la prière, les sacrements, la vie chrétienne... C'est Jésus-Christ, la Personne vivante !

Tel est le mystère de l'Eucharistie actuelle : Jésus-Christ, l'homme Jésus, Fils de Dieu, Fils de Marie, est vivant. Celui qui est mort sur la croix vit pour toujours en intercédant pour nous. Là, dans cette hostie blanche, Jésus est vivant, il nous aime personnellement, il intercède pour nous auprès du Père, il crie vers nous : "Prenez et mangez, c'est mon Corps donné pour vous". Voilà, sensible à ma réponse d'amour. 

Elle n'est pas statique, elle est dynamique ! Jésus-Christ dans l'Eucharistie vit et agit vraiment : il aime, il s'offre, il intercède, il accueille, il écoute, il console.

En entrant dans une église et en voyant cette réalité exposée devant nos yeux, celui qui la voit - comme saint Jean a "vu", - compris - sur le Calvaire le mystère du Cœur transpercé du Christ - tombe à genoux, se prosterne dans une admiration silencieuse, dans l'adoration.

Qu'est-ce que le culte ?

C'est voir avec les yeux de la foi, avec le cœur, prendre conscience de l'Amour personnel de Jésus-Christ qui, dans l'Eucharistie - présence réelle et sacramentelle - se donne à nous à chaque instant, en nous communiquant le même amour avec lequel il a donné sa vie pour nous : C'est Jésus qui se donne à nous.

-C'est contempler avec admiration que Dieu aime tellement le monde qu'il donne son Fils, qu'il nous donne son Fils !

-C'est "être" avec Jésus pendant de longues périodes, en se laissant "bronzer" par les rayons du soleil eucharistique, afin de sortir de chaque rencontre un peu plus semblables à Lui, jusqu'à s'identifier pleinement à Lui.

-C'est percevoir la soif de Dieu pour le salut de tout homme, pour qu'il vienne à Lui, la Source d'Eau Vive, pour étancher sa propre soif.

-C'est réparer l'Amour mal aimé en se laissant aimer et en le rendant par l'amour.

-C'est se mettre à son écoute pour aimer comme lui, voir la réalité comme lui, aborder tout homme et tout événement à partir de lui et comme lui : en donnant sa vie, en aimant jusqu'au bout.

-C'est comprendre que les batailles d'aujourd'hui ne peuvent être gagnées que devant Jésus. La grande bataille d'aujourd'hui est celle du cœur humain. Si l'homme, si le cœur humain ne devient pas bon, le monde ne sera jamais bon. Et le cœur humain ne peut être guéri, restauré, qu'en se tournant vers Jésus-Christ, le seul rédempteur de l'homme, le seul sauveur de l'homme.

-C'est aller à Jésus chargé du péché du monde, du péché de nos frères, de notre propre péché, et nous introduire dans les "Hauts Fourneaux" de son Cœur, en recevant comme un merveilleux échange, purifié par le Sang de son Sacrifice, l'or de sa Charité.

-C'est être reconnaissant que Jésus continue d'offrir son sacrifice pour tout homme qu'il aime d'un amour d'amour, et touché par ce même amour, nous offrir avec lui et comme lui pour le salut du monde.

C'est correspondre au cri sacramentel de Jésus-Christ : "Prenez et mangez, c'est mon Corps donné pour vous", avec la même attitude de notre part : "Prenez et mangez vous aussi, c'est mon Corps donné pour vous... Me voici, avec Vous et comme Vous".

-C'est entrer, s'immerger, se perdre dans le Cœur de Dieu, y faire sa demeure et se laisser modeler dans le moule de l'Eucharistie.

-C'est enfin sortir de là enflammé de son amour miséricordieux et rédempteur, pour l'irradier généreusement parmi les hommes, pour faire de nous un canal, car ce torrent d'amour ne coule pas parmi les cailloux, mais parmi les cœurs.

L'adoration est un échange d'amour, un amour d'amitié, une intercommunication de vie, une chute progressive dans l'amour. Et cela se passe dans le silence et dans la paix de l'âme.

Opérer dans le cœur du Christ, opérer dans le cœur de l'homme exige l'abandon de tout l'être, et l'abandon le plus élevé, la plénitude du don - comme c'est aussi le cas dans l'amour humain - se réalise dans le silence.

Les mots sont une préparation, mais le point culminant de l'échange personnel, la partie la plus exquise de l'Amour, se déroule dans le silence. Un silence plein de contenu qui fait taire et assourdit les passions, les inquiétudes, les soucis, les préoccupations, les égoïsmes, les protagonismes.

Dieu est Amour et l'Amour devient silence, devient Eucharistie, Parole silencieuse, don silencieux. L'amant doit devenir silence, silence de l'accueil, de l'Eucharistie : Dieu et l'homme fusionnent dans une profonde étreinte de don silencieux.

La plus grande chose que l'on puisse faire aujourd'hui pour ce monde, pour l'Eglise, pour les personnes que nous aimons tant, pour ceux qui sont dans le besoin, pour ceux qui souffrent... ? Les apporter à Jésus dans l'adoration et, en harmonie avec Lui, nous offrir au Père avec le Christ, comme le Christ, collaborant ainsi à son œuvre salvatrice, à la Rédemption du monde. Être une Eucharistie vivante qui crie : "Ici, dans ce cœur vivant, il y a tout, tu as tout, viens et vois".

Cela vaut la peine de passer ma vie devant Jésus dans l'Eucharistie ! Le meilleur de ma vie pour Jésus-Christ.

L'auteurUne communauté de culte qui répare et collabore au salut du monde.

États-Unis

Les évêques américains s'inquiètent de la nouvelle politique d'immigration

Les évêques américains ont publié une déclaration dans laquelle ils expriment leur inquiétude face à la nouvelle politique d'immigration du pays.

Gonzalo Meza-7 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

"Nous sommes profondément troublés par le mépris du droit d'asile et des protections humanitaires de base aux États-Unis", a déclaré Mark J. Seitz, évêque d'El Paso (Texas), après que le président américain Joe Biden a publié un décret prévoyant de sévères restrictions en matière d'asile et des conséquences accrues pour les personnes qui franchissent la frontière entre les États-Unis et le Mexique sans autorisation.

Monseigneur Seitz, qui est le président du Comité des migrations de l'Union européenne. Conférence des évêques catholiques des États-UnisIl a ajouté qu'il y a une crise de conscience dans le pays parce que lorsque des familles vulnérables cherchent la sécurité et les moyens d'une vie digne aux États-Unis, elles sont qualifiées d'"envahisseurs" et d'"illégaux", des épithètes, a dit M. Seitz, qui cherchent à cacher leur humanité. "Nous nous sommes écartés du chemin de la justice et avons abandonné les valeurs sur lesquelles notre nation a été fondée", a déclaré le prélat au nom des évêques américains. 

Ces mesures, a déclaré Monseigneur Seitz, ne réduiront pas les niveaux croissants d'émissions de gaz à effet de serre. migration Le rapport note également que "l'imposition de limites arbitraires à l'accès à l'asile et la restriction des procédures régulières ne feront que renforcer et enhardir ceux qui cherchent à exploiter les plus vulnérables".

Face à l'urgence migratoire, les évêques américains exhortent le Congrès américain à procéder à une réforme partisane du "système d'immigration défaillant". Ils exhortent également le président américain à promouvoir dans son administration "des politiques qui respectent la vie humaine et la dignité des migrants, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur de nos frontières".

Les nouvelles mesures

Actuellement, les personnes qui entrent et se trouvent sur le territoire américain - avec ou sans documents - ont le droit de demander l'asile. Toutefois, en vertu de la nouvelle règle, les personnes qui franchissent la frontière sans autorisation feront l'objet d'un renvoi accéléré, ne pourront pas demander l'asile, se verront interdire l'entrée sur le territoire américain pendant cinq ans et pourraient faire l'objet de poursuites pénales.

La nouvelle règle prévoit des exceptions, par exemple en cas d'urgence médicale grave et lorsque la personne peut démontrer une menace imminente et extrême telle que l'enlèvement, le viol ou la torture. Seront également exemptées de cette règle les personnes qui demandent à entrer dans le pays depuis le Mexique en utilisant l'application mobile "CBP One". Ce système a été créé en 2023 pour permettre de demander l'entrée aux États-Unis sur rendez-vous avec les autorités. Cependant, l'application a été débordée car le système n'accorde en moyenne que 1 500 rendez-vous par jour et des milliers de personnes de différentes nationalités tentent d'obtenir un rendez-vous, attendant pendant des mois à la frontière nord.

Bien qu'en théorie la nouvelle mesure soit temporaire (elle n'entre en vigueur que lorsque 2 500 arrestations de sans-papiers à la frontière sud sont dépassées, et restera en vigueur pendant 7 jours jusqu'à ce que le chiffre soit ramené à 1 500), dans la pratique, la règle sera appliquée pendant longtemps, car ces derniers mois, il y a eu en moyenne plus de 6 000 arrestations par jour à la frontière sud. De nombreux analystes ont souligné que cette mesure, loin de résoudre la grave crise migratoire que connaît le pays (et qui touche également le Mexique), n'a qu'une portée électorale.

Monde

Un congrès catholique avec de moins en moins de contenu catholique

Le dernier congrès cL'Eglise catholique allemande, qui s'est tenue récemment à Erfurt, s'est distinguée par ses critiques à l'égard de la hiérarchie et par une dérive vers des positions "woke", tandis que la nuncio apost-catholique en Allemagne - en même temps que les cLe concile ardennais de Vienne énonce clairement la doctrine du sacerdoce.

José M. García Pelegrín-7 juin 2024-Temps de lecture : 4 minutes

Du 29 mai au 2 juin, la 103e conférence internationale sur l'"Année européenne des arts" s'est tenue à Erfurt, capitale du Land de Thuringe.o Congrès catholique allemand (Katholikentag).

L'origine de ces conventions catholiques remonte au milieu du 19e siècle : en octobre 1848, une assemblée générale des associations catholiques d'Allemagne s'est tenue à Mayence, inspirée par une démonstration de foi en 1844, lorsqu'un million de pèlerins de toute l'Allemagne s'étaient rendus à Trèves pour l'exposition de la Sainte Robe. Il s'agissait également d'une réaction à l'oppression de la population catholique par les gouvernements protestants depuis le Congrès de Vienne en 1814-1815, qui a conduit plus tard à la "bataille culturelle" (Kulturkampf). Au départ, le Congrès catholique était une assemblée de délégués d'associations pieuses.

En raison de la Première Guerre mondiale, le Katholikentag n'a pas eu lieu entre 1914 et 1920. Il n'a pas non plus pu être organisé pendant le régime national-socialiste et la Seconde Guerre mondiale, c'est-à-dire entre 1933 et 1947. Depuis 1948, le Congrès catholique se tient tous les deux ans.

Critique de la hiérarchie

À l'origine, il existait une relation entre les laïcs et la hiérarchie. Cependant, à partir de 82.o Le Congrès catholique allemand, qui s'est tenu à Essen en 1968, et l'influence du mouvement dit de "68" ont fait émerger une résistance ouverte à l'Église officielle. Dans un certain sens, les "laïcs" se considèrent comme une opposition à la hiérarchie, surtout depuis 1970, date à laquelle le site "...." a été créé.Comité central des catholiques allemands"(ZdK) a pris en charge l'organisation du Congrès catholique.

Cela ne veut pas dire que, comme cela a été le cas à Erfurt cette année, des solutions communes pour améliorer les soins pastoraux ne sont pas recherchées. Lors d'une table ronde, deux diocèses de l'est de l'Allemagne - Magdebourg et Erfurt - ont présenté des modèles de pastorale face à la diminution du nombre de prêtres : Magdebourg comptait 70 prêtres pour servir ses 72 000 catholiques en 2013 ; aujourd'hui, il ne reste plus que 43 prêtres, et d'ici 2030, il pourrait n'y avoir qu'une vingtaine de prêtres pour servir les 44 paroisses du diocèse. Cependant, son évêque, Monseigneur Gerhard Feige, a clairement indiqué que le sacerdoce est inhérent à l'Église catholique : "Je ne peux pas imaginer une Église sans sacerdoce".

Si la critique de l'Eglise "officielle" et l'appel aux "réformes" - pour l'essentiel les mêmes que depuis 1968 : célibat "volontaire" des prêtres, sacerdoce féminin, etc. - sont toujours les mêmes, ce qui est un peu nouveau, c'est que la hiérarchie elle-même exerce cette critique. A Erfurt, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, a critiqué, dans une sorte de débat avec la présidente du ZdK, Irme Stetter-Karp, le "style romain de communication" du Vatican, affirmant qu'"ils écoutent avec beaucoup de distinction, mais retournent ensuite à leurs affaires habituelles". Il s'est dit "offensé de ne pas avoir reçu de réponse à sa demande de dialogue" et a appelé à une approche qui reflète la "diversité culturelle". En ce qui concerne le "Conseil synodal" interdit par le Vatican, il s'est dit confiant que cela "ne changera pas substantiellement la structure de base de notre Église", qui est épiscopale et le restera. Comme en d'autres occasions, il a assuré que "personne ne veut un schisme ; nous voulons une Église universelle".

Pour sa part, Irme Stetter-Karp a regretté de ne pas avoir reçu de réponse à plusieurs lettres adressées au Pape, et s'est dite déterminée à ce que la Voie synodale ne soit pas "une fleur d'un jour". Pour ce faire, elle a plaidé pour une structure "stable", tout en étant consciente qu'à terme, cela nécessitera une modification du droit canonique.

Des paroles claires de la part du Nonce

Le nonce apostolique, l'archevêque Nikola Eterovic, a souligné l'importance de garder la foi et de témoigner "au milieu d'un monde sécularisé". Il a déclaré : "Sans la foi, nous sommes perdus" ; même si les catholiques sont minoritaires en Allemagne de l'Est, ils peuvent encore jouer un rôle important dans la famille et dans la société "si les gens voient que nous croyons et que la foi nous guide".

Il n'a pas mâché ses mots à l'égard de ceux qui plaident encore pour l'ordination sacerdotale des femmes, soulignant que cette question a déjà reçu une réponse et qu'elle "n'est pas ouverte". Il a rappelé que le pape François a précisé à plusieurs reprises que la décision de saint Jean-Paul II de réserver l'ordination sacramentelle aux hommes est toujours valable.

Le cardinal Christoph, archevêque de Vienne, a également exprimé ce point de vue à Vienne. Dans une homélie prononcée à l'université catholique ITI de Trumau (Basse-Autriche), il s'est dit "profondément convaincu que l'Église ne peut et ne doit pas changer cela, parce qu'elle doit maintenir inchangé le mystère de la femme". La "question de l'ouverture du sacrement de l'ordre presse l'Église aujourd'hui", a-t-il poursuivi, "et toutes les preuves sociales semblent parler en faveur du fait que l'ordre ecclésiastique du sacrement de l'ordre est le dernier vestige d'un système patriarcal" et qu'il est donc discriminatoire. Cependant, ce n'est pas par simple étroitesse d'esprit que l'Église a réservé le sacrement de l'ordre aux hommes. Il s'agit plutôt d'une "connaissance qui nous a été confiée". Le cardinal Schönborn a également fait référence à saint Jean-Paul II, qui a clairement déclaré qu'il ne pouvait pas changer cet ordre, non pas parce qu'il était borné ou conservateur, mais "en raison du mandat de préserver le fait que l'Église est une épouse et que le ministère des apôtres et de leurs successeurs est de servir cette épouse".

"Diversité

Lors d'un congrès catholique, des associations catholiques de toutes obédiences sont présentes, ainsi que des mouvements et des communautés, y compris, par exemple, des organisations de défense du droit à la vie, comme la plus connue d'entre elles, l'ALfA. Cependant, comme on le constate depuis des décennies, le "catholicisme politique" - tel qu'il est présenté lors de ces congrès - montre un net penchant pour la gauche, qui s'étend à la politique de l'Eglise et aux questions de droit à la vie et de bioéthique. Par exemple, lors d'un panel sur l'avortement, l'enseignement authentique de l'Église n'a pas été présenté, même à titre d'information.

À Erfurt, les questions du mouvement "woke" étaient prédominantes, et il a même été affirmé que "Dieu est trans". Le "queer" était présent partout, par exemple dans une "salle de réflexion sur les perspectives genderqueer", sans la moindre critique de l'idéologie du genre. Le Congrès catholique peut être très critique à l'égard de la hiérarchie et de la doctrine traditionnelle, mais il ne supporte pas bien la critique.

Certains commentateurs, comme Peter Winnemöller dans "Die Tagespost", estiment que les derniers congrès catholiques sont un "échec total en ce qui concerne la doctrine et la discipline catholiques" et qu'"un peu d'anthropologie catholique, de droit naturel et de doctrine sociale catholique seraient les bienvenus". Monseigneur Stefan Oster, évêque de Passau, a déclaré qu'il aimerait voir un congrès catholique avec plus de contenu spirituel. Le 103e Katholikentag d'Erfurt a été encore plus dépourvu de contenu catholique authentique que les éditions précédentes.

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Le défi de l'intelligence artificielle

Peu d'innovations se sont imposées aussi rapidement dans la vie occidentale que l'intelligence artificielle.

7 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

Peu d'innovations ont eu une implantation aussi rapide dans la vie occidentale que l'intelligence artificielle. Ce qui, en 2019, n'était que des tests, bêtaAujourd'hui, il s'agit d'applications tangibles qui nous surprennent par leurs capacités et qui provoquent, dans de nombreux cas, une certaine crainte face aux possibilités apparemment infinies qu'elles offrent. L'homme se voit petit face à une machine qui, tel Pygmalion, semble menacer de le dépasser, de le supplanter.

"Nous sommes tous conscients que l'intelligence artificielle est de plus en plus présente dans tous les aspects de la vie quotidienne, qu'ils soient personnels ou sociaux. Elle influe sur la façon dont nous comprenons le monde et dont nous nous comprenons nous-mêmes.", a commenté le pape aux participants de la réunion. Appel de Rome organisé par le fondation Renaissance 10 janvier 2023. En effet, l'Intelligence Artificielle a fait irruption dans tous les domaines de notre vie : médecine, sécurité, communication, éducation et évangélisation, suscitant à la fois crainte et excitation. 

Le pape François lui-même a consacré à cette réalité deux de ses messages les plus importants pour l'année 2024 : le message pour la 57e Journée mondiale de la paix, qu'il a inauguré cette année, et celui pour la 58e Journée mondiale des communications sociales. C'est un exemple de l'importance que le pontife accorde à l'intelligence artificielle. 

Le Pape a souligné à de nombreuses reprises la nécessité d'instaurer des "des modèles de régulation éthique pour limiter les implications néfastes et discriminatoires, socialement injustes, des systèmes d'intelligence artificielle et pour contrecarrer leur utilisation pour réduire le pluralisme, polariser l'opinion publique ou construire un mode de pensée unique". 

Face à l'Intelligence Artificielle, il y a deux dangers, apparemment opposés mais au fond de même nature. D'une part, la vision alarmiste de cette réalité et le refus de l'intégrer dans nos vies ; d'autre part, la conception idyllique selon laquelle tout ce que produiront ces nouveaux outils sera positif. Ni l'un, ni l'autre. Ce sont les comportements et les points d'éthique humaine qui pourront orienter cette intelligence en faveur du bien commun. 

Ces défis techniques, anthropologiques, éducatifs, sociaux et politiques posés par l'IA font partie des réflexions d'experts de différents domaines dans ce numéro d'Omnes. Chacun d'entre nous est confronté au défi d'utiliser son intelligence humaine - créative et, dans un certain sens, divine - pour faire en sorte que ce vaste champ de progrès qui s'ouvre grâce à l'intelligence artificielle ne fasse que nous rendre de plus en plus humains.

L'auteurOmnes

Culture

"The Chosen", une série qui a de l'impact

La quatrième saison de "The Chosen" a été présentée au cinéma il y a quelques mois. Elle arrive maintenant sur les plateformes numériques en Espagne pour poursuivre l'histoire du Christ et de ses élus.

Paloma López Campos-6 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

Le film "The Chosen" est sorti en salles il y a quelques mois avec sa quatrième saison. En ce début de mois de juin, les épisodes sont diffusés sur les plateformes numériques : sur l'application "The Chosen", "Acontra+" et "Movistar+", "Netflix" et "Prime Video".

Alors que la saison est déjà disponible dans les sérieAcontra+" diffusera deux épisodes par semaine, le mardi et le samedi soir. Le premier épisode est disponible depuis le mardi 4 juin. De son côté, "Movistar+" n'a toujours pas de date de diffusion, mais assure que la série sera bientôt disponible sur sa plateforme.

Extrait de la série (The Chosen)

L'origine de "l'Élu

Lors d'une rencontre avec la presse, le représentant de "The Chosen" en Espagne, Paula Vegaa expliqué les origines de la série. Apparemment, lorsque son réalisateur, Dallas Jenkins, travaillait à Hollywood, il s'est effondré après l'échec d'un projet au box-office. Dépité, il rentra un jour chez lui et sa femme, voulant que Jenkins trouve du réconfort dans la Bible, lui lut le passage sur les pains et les poissons.

Le soir même, Dallas Jenkins reçoit un message sur Facebook : "Tu n'as pas besoin de nourrir cinq mille personnes, tu dois juste mettre tes pains et tes poissons au service du Christ". Tout s'éclaire, et il se dit qu'il est temps de changer de cap et de s'éloigner d'Hollywood pour poursuivre d'autres types de projets.

Le réalisateur a décidé d'enregistrer un épisode de Noël pour aider sa communauté chrétienne à mieux vivre cette période. Il s'agit de l'épisode du pasteur que ceux qui ont suivi la série "The Chosen" auront vu.

Ce court métrage est devenu viral et de nombreuses personnes ont commencé à faire des dons, demandant à Jenkins de continuer à raconter des histoires sur Jésus et ses disciples. C'est alors que "The Chosen" a commencé.

L'impact de la série

Aujourd'hui, les téléspectateurs de la série ne se limitent plus aux communautés chrétiennes, mais vivent dans plus de 190 pays, et "The Chosen" a atteint 600 millions de vues. En fait, lors des deux premières projections de la quatrième saison, 15 000 personnes se sont rendues dans les salles de cinéma.

L'équipe de "The Chosen" est bien consciente que les gens sont impatients d'en savoir plus sur la série. C'est pourquoi la chaîne YouTube espagnole organisera chaque vendredi une émission en direct avec un invité spécial, au cours de laquelle ils parleront de ce drame historique et regarderont l'épisode. L'émission en direct sera disponible du vendredi au dimanche.

Cependant, il n'y a aucune raison de craindre que la série s'arrête avec cette première. "The Chosen" comptera sept saisons et la cinquième saison est déjà en cours de tournage. Comme c'est le cas depuis le début du projet, le tournage est réalisé en collaboration avec des experts qui veillent à ce que l'histoire soit aussi fidèle que possible à la réalité dans les détails les plus importants.

Il en va de même pour les traductions et les doublages, auxquels participent des prêtres catholiques et des pasteurs protestants, afin que les dialogues avec des phrases directement tirées de l'Évangile soient aussi proches que possible des textes lus par les fidèles en Espagne.

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Monde

Le projet "Jeunesse" de l'Opus Dei lance un nouveau site web

L'Opus Dei a lancé il y a quelques mois " Youth ", un projet par et pour les jeunes. Aujourd'hui, ils lancent un site web riche en contenu et très dynamique.

Paloma López Campos-6 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Il y a quelques mois, l'Opus Dei a introduit une nouvelle projet par et pour les jeunes : "Youth". La plateforme a débuté sur les réseaux sociaux, tels qu'Instagram et YouTube, mais quelques mois plus tard, elle lance un nouveau site web, "Youth". site web très complet et dynamique.

L'objectif de "Youth" est de fournir aux jeunes les outils nécessaires pour mener à bien la mission que Dieu leur a confiée dans l'Église. Inspiré par le charisme de l'Opus Dei, le projet propose une formation aux vertus chrétiennes, des ressources pour la prière, des témoignages...

Des jeunes au milieu du monde

La première chose que l'on remarque en entrant sur le site est que la réalisation du produit n'a pas été ratée : en effet, il a été conçu en pensant aux jeunes. Et si vous en doutez, la première chose à faire est de regarder les visages de la section "Protagonistes". Ce sont tous des jeunes professionnels, des garçons et des filles qui, dans leur vie quotidienne, cherchent Dieu dans les moindres détails. C'est pourquoi, dans la section "Le monde et moi", on trouve des histoires de personnes du monde entier et des questions universelles telles que les relations amoureuses, l'amitié ou les études.

Il y a aussi des contenus destinés aux moments de doute et de discernement que traversent tous les jeunes : est-il vraiment possible d'être heureux ? Que se passe-t-il si je me trompe en chemin ? Comment Dieu nous montre-t-il sa volonté ? Autant de questions auxquelles "Jeunesse" prépare des réponses.

Il existe également toute une section intitulée "Je crois" qui est consacrée aux réponses aux questions de foi. L'utilisateur peut approfondir ses connaissances sur les 10 commandements, les sacrements, le Credo ou la liturgie. Plusieurs pages sont également consacrées à l'explication de l'esprit de l'Opus Dei. Du charisme de l'Œuvre à l'œuvre de saint Raphaël. 

Rencontre avec Dieu

Jeunesse" a également préparé des ressources pour la base de tout ce projet : la rencontre avec Dieu. C'est pourquoi, dans la section "Prier", on trouve de nombreux contenus orientés vers la prière. Depuis les "Lettres de l'Évangile", qui facilitent la méditation des épisodes de la vie du Christ, jusqu'aux textes basés sur les états d'âme, qui facilitent la conversation avec Jésus.

Et si je ne sais pas comment prier ? Ils y ont également pensé. Il y a un guide de la prière, étape par étape, de petites vidéos avec des conseils simples pour commencer à prier et des conseils pour se souvenir de Dieu tout au long de la journée. Bien sûr, dans " Jeunesse ", on profite de l'occasion pour partager de nombreux enseignements et textes de saint Josémaria, comme des points de son livre " Chemin " et des homélies.

En outre, sur le site, vous pouvez écouter des méditations prêchées par des prêtres, d'une durée de 5, 10 ou 15 minutes, pour s'adapter à l'emploi du temps de chacun. En outre, il y a de courtes vidéos, sous forme d'histoires ou de bobines, sur des thèmes abordés par le Pape ou des conseils donnés par des jeunes à d'autres jeunes.

"Jeunesse, par et pour les jeunes

Bref, l'équipe "Jeunesse" est allée plus loin en créant un site web surprenant par son dynamisme et sa qualité. Il s'agit d'un produit réellement conçu pour les jeunes, dont le contenu reflète leurs espoirs, leurs préoccupations et leurs occupations quotidiennes.

Ils ont réalisé un site qui s'adapte à tous, comme un gant à la main, une métaphore que saint Josémaria Escriva aimait tant. "Youth" est un ecchi par et pour les jeunes, et cela se voit.

Logo "Jeunesse
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Écologie intégrale

Nicole Ndongala : "Il faut sensibiliser la société à l'importance de l'accueil des migrants".

Nicole Ndongala est arrivée en Espagne en 1998, fuyant la violence dans son pays, le Congo. Elle est aujourd'hui directrice de l'association Karibu à Madrid et travaille comme interprète, médiatrice culturelle et conférencière. Dans cet entretien avec Omnes, elle parle de son histoire, des défis de l'immigration et des différences liturgiques entre l'Église catholique en Espagne et au Congo.

Loreto Rios-6 juin 2024-Temps de lecture : 4 minutes

Le pape François a demandé à l'Église de prier pour les migrants pendant le mois de juin. Omnes a interviewé Nicole Ndongala, qui a été contrainte de quitter son Congo natal en 1998 en raison de la guerre et de la violence qui y régnaient à l'époque.

Bien qu'elle soit aujourd'hui parfaitement intégrée dans la société espagnole, elle est arrivée à Madrid avec pratiquement rien et, au milieu des difficultés de ses premiers jours en tant qu'immigrée, sur le point de manquer d'argent, elle s'est souvenue de la foi inébranlable de sa mère et de l'une de ses phrases habituelles : "Dieu ne nous abandonne jamais de sa main".

Cela l'a amenée à chercher de l'aide auprès d'une église voisine. Bien que, à sa grande surprise, elle l'ait d'abord trouvée fermée (ce qui, souligne-t-elle, n'arrive jamais au Congo), ce premier contact l'a finalement conduite à l'association Karibu, une organisation qui se consacre à l'aide aux immigrés africains à Madrid. Sa relation avec Karibu a pris une tournure surprenante au fil des ans : elle s'y est rendue en 1998 pour chercher de l'aide et aujourd'hui, des années plus tard, elle est directrice de l'association.

Nicole Ndongala. De l'immigré au médiateur international

AuteurJosé C. Rodríguez Soto
EditorialMonde noir
Pages: 224
Madrid: 2024

Dans la Maison d'édition Mundo Negro a récemment publié un livre qui raconte l'histoire de cette courageuse Congolaise et nous ouvre à des réalités telles que l'immigration et le racisme, tout en nous montrant les différences entre l'Église catholique en Espagne et au Congo.

Dans votre cas, qu'est-ce qui vous a amené à émigrer de votre pays d'origine ?

J'ai dû quitter la République démocratique du Congo en raison de l'instabilité politique et de la violence dans le pays. Dans mon cas, c'était à cause de menaces et de persécutions permanentes. Je cherchais un endroit sûr pour vivre et prospérer, loin de la violence. Je ne voulais pas continuer à vivre dans l'incertitude et l'insécurité croissante. Les années ont passé et j'espère voir un Congo sans violence, car ce que de nombreuses personnes continuent de vivre n'a pas beaucoup changé par rapport à ce que j'ai vécu. Il n'y a pas eu de réparation et la justice reste inactive. Tout reste impuni, ce qui perpétue la violence.

Comment s'est déroulé votre processus d'adaptation à l'Espagne ?

J'ai dû faire face aux défis typiques de l'adaptation à une nouvelle culture, à une nouvelle langue et à un nouvel environnement, mais avec de la détermination, de la persévérance et, surtout, une bonne conception de l'accueil, j'ai réussi à m'intégrer avec succès dans la société espagnole.

J'ai fait un effort pour apprendre la langue, car je ne parlais pas un mot d'espagnol, et je me suis impliquée dans les activités sociales et culturelles dès la première minute.

Mon principal soutien a été et est toujours le Association KaribuCela m'a permis de me sentir plus à l'aise et plus confiante dans ma nouvelle vie.

Je crois que, malgré les défis initiaux, avec de la détermination, une attitude positive et la capacité de surmonter les obstacles, je suis en train de trouver mon espace. Avec le recul, je reconnais tout ce que j'ai accompli et les changements que j'ai intégrés dans cette société, ce qui n'est pas si facile.

Son premier contact en Espagne avec les personnes qui l'ont aidée s'est fait par l'intermédiaire de l'Église. Le pape François a beaucoup insisté sur l'accueil des migrants. Pensez-vous que l'Église remplit ce rôle d'accueil ? Y a-t-il encore du travail à faire ?

Il est vrai que l'Église a toujours été un lieu d'accueil pour les migrants et les réfugiés. Si la mobilité est un droit, la réalité est qu'il reste encore beaucoup à faire.

Le pape François a toujours été une voix forte et fidèle en faveur des migrants, des réfugiés et des personnes les plus vulnérables, et ses messages s'inspirent des valeurs évangéliques de sollicitude et d'attention à l'égard de chaque être humain.

Cela ne se traduit pas toujours par des actions concrètes, bien que de nombreuses congrégations religieuses se soient efforcées d'accompagner et d'aider les migrants dans leur intégration, en leur offrant un soutien émotionnel, matériel et spirituel. Cependant, il existe encore des barrières et des préjugés qui empêchent la pleine intégration des migrants dans la société.

La société dans son ensemble doit être sensibilisée à l'importance d'accueillir les migrants et les réfugiés, et pas seulement d'une manière charitable : toutes les qualités, les "dons", que la migration apporte doivent être reconnus. En outre, il est essentiel de s'attaquer aux causes structurelles de la migration, telles que la pauvreté, la violence et le manque d'opportunités dans les pays d'origine.

L'Église a un rôle fondamental à jouer dans la défense de politiques plus justes et plus solidaires qui garantissent les droits des migrants et des réfugiés. Elle doit relever un grand défi, car elle se heurte à de nombreux obstacles, car dans de nombreux cas, elle est empêchée de faire le bien d'en haut.

Parfois, ce sont les activités et les tâches de personnes engagées qui sont déterminées à transmettre ce message et à répondre aux besoins de l'humanité.

À un moment du livre, elle dit que lorsque sa mère vient en Espagne, la façon dont la messe congolaise est célébrée lui manque. Partagez-vous ce sentiment ?

Je suis tout à fait d'accord, j'ai toujours dit que la façon de célébrer la messe au Congo avec notre rite zaïrois, qui, je crois, est un héritage que nous a laissé l'Église catholique en RDC, a, dans notre culture, une profonde signification personnelle et spirituelle. Cette connexion avec la musique, la joie et les discussions sans hâte avec la communauté après les messes est quelque chose de spécial et un moment unique et irremplaçable. Je suis nostalgique de la façon dont la messe est célébrée en RDC.

En tant que médiateur culturel, quels sont, selon vous, les principaux problèmes sociaux auxquels un migrant est actuellement confronté ?

Il y en a plusieurs. Pour n'en citer que quelques-uns : la discrimination éducative et raciale, l'exclusion sociale, les barrières linguistiques, le manque d'accès aux services de base tels que les soins de santé publics universels, la précarité de l'emploi et la difficulté à trouver un logement. Ils peuvent également être confrontés à des problèmes d'adaptation culturelle, de conflit de valeurs et de manque de réseaux de soutien dans leur nouvel environnement.

Il est important de travailler sur la sensibilisation, l'intégration et la promotion de la diversité pour relever ces défis et promouvoir une coexistence inclusive et respectueuse dans nos sociétés. Il est urgent d'assainir les institutions et d'humaniser le système d'accueil.

Évangile

Liberté d'aimer Dieu. Dixième dimanche du temps ordinaire (B)

Joseph Evans commente les lectures du dimanche X du temps ordinaire et Luis Herrera propose une courte homélie vidéo.

Joseph Evans-6 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

Si nous essayons de vivre notre foi, nous rencontrerons des oppositions. C'est le thème principal des lectures d'aujourd'hui. 

La première lecture montre que Satan est le principal adversaire de Dieu depuis le début et décrit les conséquences négatives du péché originel. Plutôt que des malédictions, ce que Dieu dit sont des prophéties, annonçant comment le péché affectera l'humanité tout au long de l'histoire. 

En effet, la haine du diable pour l'humanité en dit long sur la dignité de la personne humaine. Ayant perdu sa propre dignité, Satan envie la nôtre. Et comme l'a affirmé le Saint-Père dans son récent document sur la dignité humaine (Dignitas Infinita)C'est le péché qui porte le plus atteinte à notre dignité.

Mais le diable n'a aucun pouvoir sur nous si nous restons proches du Christ. Jésus est l'homme le plus fort qui ait pénétré dans la forteresse de Satan et l'ait vaincu et lié (Mc 3, 27). C'est ce que montre l'Apocalypse (Ap 20.1-3), tout en précisant que le diable peut continuer à agir, bien que son temps soit limité (Ap 12.12). Il est comme un animal blessé et mourant, qui peut donc être encore plus féroce.

C'est pourquoi le diable fait tout ce qu'il peut pour entraver le travail d'évangélisation. C'est pourquoi, dans l'Évangile d'aujourd'hui, nous le voyons d'abord exciter la famille élargie du Christ pour essayer de limiter son ministère. 

Quelle tristesse lorsqu'une famille, même prétendument chrétienne, s'oppose au désir de l'un de ses membres de se donner à Dieu. Et Satan pousse les scribes à prétendre que Jésus était possédé par un esprit impur. En vérité, le diable est un menteur et le père du mensonge (Jn 8,44). Il n'y a pas de plus gros mensonge. Jésus est celui qui est venu pour vaincre et lier Satan, et ils prétendent qu'il est possédé par le diable ! Satan est en réalité le grand accusateur (Ap 12,10).

L'accusation de ces scribes est tellement grossière et fausse que Jésus doit les mettre en garde contre ce qu'il appelle un blasphème. "contre l'Esprit Saint".. C'est un péché qui est une obstination dans le péché, un péché qui est fermé à la grâce et même à la raison. Dieu veut nous pardonner, mais n'impose pas sa miséricorde. 

Le péché contre l'Esprit résiste même à la miséricorde divine. Telles sont les extrémités auxquelles l'obstination humaine peut aller.

Le passage se termine par l'insistance de Jésus sur la liberté dont il a besoin pour sa mission salvatrice. Il ne sera pas prisonnier des liens familiaux. Nous devons aimer nos familles, mais être prêts à en former de nouvelles pour le bien du Royaume, y compris celles formées par des célibataires.

Homélie sur les lectures du dimanche 10ème dimanche du temps ordinaire (B)

Le prêtre Luis Herrera Campo offre ses nanomiliaUne courte réflexion d'une minute pour les lectures de ce dimanche.

Vatican

Document du pape de septembre sur le Sacré-Cœur de Jésus

En septembre, le pape François publiera un document sur la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, rassemblant des textes magistériels et des réflexions sur sa promotrice, la religieuse française Sainte Marguerite-Marguerite-Marie Alacoque. Dans la série de catéchèses sur "L'Esprit et l'Épouse", c'est-à-dire l'Église, le pape François a déclaré que "c'est dans le service que se trouve la vraie liberté".  

Francisco Otamendi-5 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

"La fête du Sacré-Cœur de Jésus et la commémoration du Cœur Immaculé de Marie, que l'Église se prépare à célébrer dans les prochains jours, nous rappellent la nécessité de correspondre à l'amour rédempteur du Christ et nous invitent à nous confier avec confiance à l'intercession de la Mère du Seigneur", a déclaré le pape François à la fin de la messe, qui s'est déroulée le jour de la fête du Sacré-Cœur de Jésus. Audience le mercredi, lorsqu'il s'est adressé aux Romains et aux pèlerins.

Il a profité de l'occasion pour annoncer qu'il publiera en septembre un document sur la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, dont le nom a été cité dans le rapport de la Commission européenne. parti est célébré ce vendredi, avec des réflexions sur la moniale Sainte Marguerite-Marie Alacoque et des textes du Magistère. 

Il a également rappelé la fête de "Saint Boniface" célébrée aujourd'hui, Apôtre de l'Allemagne. Reconnaissants pour la longue et fructueuse histoire de la foi dans vos pays, nous invoquons l'Esprit Saint pour qu'il maintienne vivantes en vous la foi, l'espérance et la charité", a-t-il déclaré en s'adressant tout particulièrement aux pèlerins germanophones.

Esprit Saint, "Ruah", la puissance de Dieu

Poursuivant le nouveau cycle de catéchèse "L'Esprit et l'Épouse", qui est l'Église, le Saint-Père a centré sa réflexion sur le thème "Le vent souffle où il veut. Là où est l'Esprit de Dieu, là est la liberté" (Lecture : Jn 3,6-8).

"Nous poursuivons notre réflexion sur l'Esprit Saint. Dans la Bible, il est appelé "Ruah", ce qui signifie souffle, haleine, vent. L'image du vent nous renvoie à la puissance de Dieu, qui possède une force irrésistible, capable de tout transformer sur son passage", a expliqué le pape François lors de l'audience d'aujourd'hui, à l'occasion de la deuxième session de l'Assemblée générale des Nations unies. catéchèse dédié à l'Esprit Saint.

"Le vent souffle où il veut.

Outre la force du vent, l'Évangile met en évidence une autre caractéristique : la liberté. "Le vent souffle où il veut, vous ne savez pas d'où il vient ni où il va", dit Jésus. Cela indique que "l'Esprit Saint ne peut être confiné ou réduit à des théories ou des concepts purement humains", a souligné le souverain pontife. 

D'autre part, saint Paul affirme que "là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté", c'est-à-dire que l'Esprit de Dieu nous rend vraiment libres. "Mais la liberté peut être comprise de différentes manières, elle peut devenir un prétexte pour faire ce que l'on veut ; c'est pourquoi l'Apôtre précise que la liberté chrétienne consiste à adhérer librement à la volonté de Dieu. Et cela s'exprime dans l'amour et le service des autres, comme Jésus nous l'a enseigné par sa propre vie", a-t-il ajouté.

Le Pape a ensuite souligné qu'en ce mois dédié au Cœur de Jésus, "demandons à l'Esprit Saint de nous aider à vivre avec la liberté des enfants de Dieu, en aimant et en servant avec joie et simplicité de cœur. Que le Seigneur vous bénisse et que la Sainte Vierge vous protège".

Le Saint-Esprit ne peut pas être "institutionnalisé".

Dans sa réflexion sur l'Esprit Saint et la liberté, François a rappelé qu'"une fois de plus, pour découvrir le plein sens des réalités de la Bible, il ne faut pas s'arrêter à l'Ancien Testament, mais venir à Jésus. En plus de la puissance, Jésus mettra en évidence une autre caractéristique du vent, celle de la liberté. À Nicodème, qui lui rend visite la nuit, il dit solennellement : "Le vent souffle où il veut et tu entends sa voix, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va : il en est de même pour quiconque naît de l'Esprit" (Jn 3,8).

"Le vent est la seule chose que l'on ne peut pas contenir, que l'on ne peut pas "mettre en bouteille" ou en boîte. Vouloir enfermer l'Esprit Saint dans des concepts, des définitions, des thèses ou des traités, comme le rationalisme moderne a parfois tenté de le faire, c'est le perdre, l'annuler ou le réduire à l'esprit humain pur et simple. Il existe cependant une tentation similaire dans le domaine ecclésiastique, celle d'enfermer l'Esprit Saint dans des canons, des institutions, des définitions. L'Esprit crée et anime les institutions, mais lui-même ne peut être "institutionnalisé", a ajouté le Saint-Père.

"Le vent souffle "où il veut" (1 Co 12.11). Saint Paul en fera la loi fondamentale de l'action chrétienne : "Là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté" (2 Co 3.17). Il s'agit d'une liberté très particulière, très différente de ce que l'on entend communément. Il ne s'agit pas de la liberté de faire ce que l'on veut, mais de la liberté de faire librement ce que Dieu veut ! Non pas la liberté de faire le bien ou le mal, mais la liberté de faire le bien et de le faire librement, c'est-à-dire par attirance et non par contrainte. En d'autres termes, la liberté des fils et non des esclaves", a-t-il conclu.

Pour les Polonais : la liberté, un compromis

Je salue cordialement les Polonais", a également déclaré le pape. "En ces jours, vous commémorez l'anniversaire du premier voyage apostolique de Jean-Paul II dans sa patrie et de sa prière à l'Esprit Saint pour qu'il descende et renouvelle la face de la terre, de votre terre, et elle a été renouvelée. Vous avez retrouvé votre liberté. Mais n'oubliez pas que la liberté qui vient de l'Esprit n'est pas un prétexte pour la chair, comme le dit saint Paul, mais un engagement à grandir dans la vérité révélée par le Christ et à la défendre devant le monde. Je vous bénis de tout cœur".

L'auteurFrancisco Otamendi

Monde

Enrico Feroci : "C'est la Vierge du Divin Amour qui a voulu que le vœu soit prononcé devant son image".

Le cardinal Enrico Feroci nous parle du 4 juin 1944, date à laquelle la ville de Rome a demandé l'intercession de la Vierge Marie pour éviter que la Ville éternelle ne soit détruite par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.

Hernan Sergio Mora-5 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Le cardinal Enrico Feroci explique l'historique de l'opération. 4 juin 1944Le tableau de Notre-Dame du Divin Amour a été apporté à Rome pour demander son intercession et a attiré de nombreux fidèles : plus d'un million de signatures demandant un vœu à Notre-Dame, 15 000 communions par jour, et enfin la prière dans l'église Saint-Ignace de Campo Marzio.

Cette année 2024, on a commémoré à Rome le 80e anniversaire du jour où la Vierge a sauvé la Ville éternelle de la destruction. Après la célébration de la messe dans l'église Saint-Ignace le 4 juin à Rome, Omnes a eu l'occasion de s'entretenir avec le recteur du Sanctuaire du Divin Amour, situé à quelques kilomètres du centre-ville.

Le cardinal Enrico Feroci a expliqué quelques détails peu connus sur le vœu fait à la Madone il y a quatre-vingts ans, qui a sauvé la Ville éternelle, alors qu'elle était occupée par les Allemands, prêts à combattre les troupes anglo-américaines, avec les bombardements qui s'ensuivaient et qui allaient provoquer des destructions massives.

Après le débarquement des troupes alliées à Anzio dans la nuit du 21 janvier 1944, l'image de Notre-Dame du Divin Amour avait été transportée dans la ville sur ordre du cardinal vicaire, de peur que le sanctuaire ne soit détruit.

Elle se rendit d'abord dans la petite église du Vicolo, puis à San Lorenzo il Lucina, et enfin, vu le grand nombre de pèlerins, dans l'église Saint-Ignace, beaucoup plus grande et plus spacieuse. C'est dans cette église que le vœu a été prononcé, par l'intermédiaire de l'évêque Gilla Gremigni, sur ordre de Pie XII, le 4 juin 1944 à cinq heures de l'après-midi. Deux heures plus tard, à sept heures, la ville semble abandonnée par les troupes allemandes.

En effet, le matin même, les troupes alliées avaient occupé le sanctuaire de Notre-Dame du Divin Amour. Vers 19 heures, les Alliés commencèrent à entrer dans la ville, sans rencontrer la moindre résistance de la part des Allemands, qui s'étaient préparés à résister jusqu'au bout et qui, au contraire, quittèrent la ville par la Via Flaminia, vers le nord.

La croyance générale était que c'était Notre Dame de l'Amour Divin qui avait sauvé Rome.

Pourquoi le vœu à Notre-Dame "Salus Populi Romani" a-t-il été prononcé avant l'image de Notre-Dame du Divin Amour ?

Pie XII a demandé de faire le vœu à Notre Dame Salus Populi Romani suite à une lettre qu'il a reçue des élèves de Don Orione. Il a ensuite chargé le cardinal Montini (futur Paul VI) de s'adresser aux élèves de Don Orione, qui ont recueilli 1 100 000 signatures depuis le mois d'avril, pour demander de faire ce vœu.

Ils ont imprimé une sorte de bulletin dans lequel figurait la lettre qu'ils avaient adressée au Pape le 24 avril pour lui demander de les autoriser à faire le vœu. Ils sont allés de maison en maison et de paroisse en paroisse. Ils ont également dressé des sortes de tentes et les gens venaient signer et faire certifier leur signature. Ces 1 100 000 signatures dans une ville d'environ 2 millions d'habitants ont conduit Pie XII à faire le vœu à Notre-Dame Salus Populi Romani.

Le vote était donc pour le "Salus Populi Romani" ?

Oui, mais ils ont décidé de le faire dans l'église de San Ignacio parce qu'elle était pleine de gens qui venaient prier devant le tableau de Notre-Dame du Divin Amour, qui avait été transporté là pour la sauver des bombardements.

Nous parlons de 15 000 communions par jour. Il y avait tant de gens qui allaient à Notre-Dame du Divin Amour. Disons-le entre nous : c'est Notre-Dame du Divin Amour qui a voulu que le vœu soit fait devant son image ; c'est toujours Marie, Notre-Dame, qui est au service du peuple romain.

Comment s'est déroulé le vote ?

Pour prononcer le vœu, le pape devait venir ici, à l'église Saint-Ignace, mais le 4 juin, il n'a pas été autorisé à quitter le Vatican, car on craignait que les ponts ne soient minés. C'était dangereux, il y avait aussi la crainte qu'on veuille l'enlever.

Le Saint-Père s'est ensuite adressé au vénérable père Pirro Scavizzi et a chargé le chambellan des curés, Gilla Gremigni, assistant de l'Action catholique, de lire la formule de la promesse demandant le salut de Rome dans l'église Saint-Ignace. C'est ce qu'ils ont fait. Quelques jours plus tard, le 11 juin, Pie XII vint prononcer un discours dans cette église.

Aujourd'hui, la situation dans le monde, avec la guerre en Ukraine...

Je suis prêtre depuis 60 ans, je n'aurais jamais imaginé être confronté à une situation aussi difficile et dramatique. Je crois que Marie peut encore beaucoup nous aider. Si nous ne faisons pas de vœux, nous devrions au moins faire la promesse d'être plus fidèles et disciples du Christ.

L'auteurHernan Sergio Mora

Monde

Rome commémore le sauvetage de la ville par Marie contre les bombardements

Le 4 juin 1944, le peuple romain a prié Notre-Dame, en particulier sous son titre de Notre-Dame du Divin Amour, pour que la ville soit épargnée par les bombardements. Ce soir-là, les forces alliées sont entrées dans Rome sans résistance de la part des Allemands, de sorte que la ville n'a pas été détruite.

Hernan Sergio Mora-5 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Le 6 juin 1944, Pie XII s'adresse à la foule massée sur la place Saint-Pierre : "C'est avec une indicible gratitude que nous vénérons la très sainte Mère de Dieu et notre Mère, Marie, qui a ajouté aux gloires du "Salus Populi Romani" une nouvelle preuve de sa bonté maternelle qui restera dans la mémoire impérissable des annales de l'Urbe". C'est-à-dire d'avoir sauvé Rome des bombardements alliés dans une ville sous domination allemande.

Le site discours du pape Pie XIIdiffusé le lendemain sous forme de message radiophonique, s'inscrit dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale. Un an plus tôt, à Rome, le Scalo San Lorenzo a été bombardé, tout comme les capitales et les grandes villes d'Europe. La guerre concerne de nombreuses nations et les populations vivent dans la peur et l'incertitude. Les Allemands en retraite se sont retranchés dans Rome.

La diplomatie vaticane s'efforce d'empêcher le bombardement de la Ville éternelle, soulignant qu'il s'agit d'une "ville sainte". Le Premier ministre britannique Winston Churchill a répondu que si Rome était sainte, Londres l'était aussi, et qu'elle avait pourtant souffert des bombardements. Cette réponse s'inscrivait dans le cadre d'un échange diplomatique et militaire plus large sur l'importance de préserver le patrimoine culturel et historique. pendant un conflit armé.

Bien que le chef des bombardiers, se référant à Rome, ait indiqué que les "faux sentiments" n'étaient pas suffisants pour empêcher les frappes aériennes.

"Le 4 juin 1944, les Romains se sont rassemblés pour prier devant diverses images saintes. L'image de l'Amour divin sur une tour en ruine leur était particulièrement chère. Le pape Pie XII, craignant qu'elle ne soit détruite par les bombes, la transféra du sanctuaire de Castel di Leva vers le centre de Rome. Elle fut d'abord abritée dans la petite église du même nom sur la place Fontanella Borghese ; puis, en mai, vu l'énorme afflux de fidèles, on décida de la déplacer à San Lorenzo in Lucina, puis à Sant'Ignazio di Loyola in Campo Marzio", indique un communiqué du vicariat de Rome en rappelant la date.

Il ajoute que dans l'église Saint-Ignace, "le 4 juin, des milliers de personnes, croyants et prêtres, ont fait à la Vierge le vœu civique que la ville soit sauvée". Et c'est exactement ce qui s'est passé : vers 19 heures, les troupes alliées sont entrées dans Rome sans rencontrer la moindre résistance de la part des Allemands, qui ont abandonné la ville au nord.

Quatre-vingts ans plus tard, le diocèse de Rome se souvient de ces événements en quatre lieux différents : le samedi 1er juin, au Centre Don Orione, Via della Camilluccia, avec la commémoration historique dans l'église paroissiale de Santa Maria Mater Dei, la procession vers la "Madonnina", la récitation du Rosaire et la concélébration solennelle de l'Eucharistie, animée par la chorale du diocèse de Rome et présidée par le cardinal Enrico Feroci, recteur du "Santuario del Divino Amore". En outre, comme en 1953, en souvenir des événements de 1944, une offrande florale a été faite à la "Madonnina" afin qu'elle soit visible par toute la ville.

Le mardi 4, l'événement a été célébré dans l'église Saint-Ignace de Campo Marzio : après le chapelet, une messe a été célébrée, au cours de laquelle Monseigneur Baldassarre Reina a lu le texte de l'appel à l'action de l'Union européenne. Les mots du pape François.

Le samedi 8 juin, le programme se poursuivra dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, avec une célébration eucharistique présidée par le cardinal Stanislaw Rylko et la récitation du rosaire.

Le programme s'achèvera le dimanche 9 juin au Sanctuaire de Notre-Dame du Divin Amour, à Castel di Leva, par une messe présidée par le cardinal Feroci, suivie d'une offrande florale à la Tour du Premier Miracle, accompagnée par la fanfare du Divin Amour.

L'auteurHernan Sergio Mora

Aquarelles d'Ángel Mª Leyra Faraldo

Le mercredi 5 juin 2024, l'exposition "Aquarelles" d'Ángel María Leyra Faraldo sera inaugurée à 19h30 à la Casa de Galicia de Madrid. Elle sera ouverte jusqu'au dimanche 30 juin de cette année.

5 juin 2024-Temps de lecture : 5 minutes

Le mercredi 5 juin 2024, l'exposition "Aquarelles" d'Ángel María Leyra Faraldo (1938-2021), mon père, sera inaugurée à 19h30 à la Casa de Galicia de Madrid, dans son magnifique bâtiment de la Calle Casado del Alisal, 8, entre le musée du Prado et le parc du Retiro, à côté de l'église de Los Jerónimos. Elle peut être visitée jusqu'au dimanche 30 juin de cette année.

L'exposition a été sélectionnée par Pedro Javier González Rodríguez, professeur d'histoire de l'art à l'UNED, ami de l'artiste comme il le fut de son père, le peintre et intellectuel galicien José Leyra Domínguez (1912-1997). C'est lui qui a sélectionné les tableaux que l'on peut admirer pendant ces semaines de printemps et d'été à Madrid, qui les a nommés et qui a écrit le beau prologue qui commence le catalogue publié à cette occasion. 

Je profite d'ailleurs de l'occasion pour signaler une petite erreur dans le catalogue qui est due à un oubli de ma part. Et comme on peut apprendre de ses erreurs, je profite de l'occasion pour la consigner ici : sous l'image de chaque tableau figure l'acronyme "Ca", qui abrège en latin le mot "Circa", qui signifie en espagnol "Autour, approximativement" et qui est généralement utilisé pour dater des œuvres dont on ne connaît pas la date exacte. Dans le catalogue, le sigle "Ca" apparaissent devant les mesures et non devant les dates comme il se doit. Ce petit aveu est un hommage à mon père et à son ami Pedro Javier, qui aimait et aime toujours bien faire les choses et soigner les petits détails. Je n'ai pas hérité de cette vertu de mon père et j'ai tendance à faire les choses plutôt "à la va-vite". 

L'origine de cette exposition se trouve, comme vous pouvez l'imaginer, dans la grande affection que nous avons tous pour mon père, un homme profondément bon. Plus précisément, le 5 mars 2019, nous avons présenté avec une grande joie à la bien-aimée Casa de Galicia à Madrid une exposition de l'œuvre picturale de son père (intitulée "Paisajes gallegos de José Leyra Domínguez"). À cette occasion, nous lui avons suggéré l'idée d'exposer un jour ses propres aquarelles, jusqu'alors inédites, et, avec humour, il nous a encouragés à le faire après sa mort. Mon père était un homme réservé et détestait être au centre de l'attention.

La vie d'Ángel María Leyra Faraldo

Né à Ferrol le 25 février 1938 et décédé dans cette ville à laquelle il s'est toujours senti lié le 27 août 2021 -providentiellement les deux années xacobéennes-, il a vécu dès sa jeunesse dans un environnement proche de l'art et de la culture, car son père était un intellectuel galicien qui aimait beaucoup la peinture et possédait une excellente bibliothèque. Il a étudié le droit à l'université de Saint-Jacques-de-Compostelle, où il a pu rencontrer des professeurs de l'envergure de Don Paulino Pedret, Don Ramón Otero Pedrayo, Don Álvaro D'Ors et Don Alfonso Otero. À cette époque, il participe également aux cercles intellectuels galiciens avec Ramón Piñeiro, Juana Torres, María Auz et José Luis Franco Grande, comme ce dernier l'a écrit dans ses mémoires Los años oscuros. La résistance culturelle d'une génération.

Profondément croyant, le plus important pour lui était sa relation avec Dieu, dont il tirait la force de s'occuper attentivement de sa famille et de son travail et d'essayer d'aider tous ceux qui s'adressaient à lui avec la cordialité qui le caractérisait. Fonctionnaire de l'administration civile de l'État, il a épousé le 10 août 1968 María Luisa Curiá Martínez-Alayón, le grand amour de sa vie, avec qui il a eu sept enfants et à qui il est resté fidèle jusqu'à sa mort. 

Il a travaillé à l'Universidad Laboral de La Laguna, à l'INSALUD et à l'Université internationale Menéndez Pelayo, où il a pris sa retraite en 2003 et qui lui a décerné la médaille du dévouement et de l'excellence dans le travail. Lors de cette cérémonie, il a déclaré qu'il prenait sa retraite dans l'esprit de suivre le conseil que Sancho avait reçu de Don Quichotte lorsqu'il était sur le point de commencer à gouverner l'île de Barataria : "Montre, Sancho, l'humilité de ta lignée". Pendant ses années de travail, et plus intensément après sa retraite, il a entretenu son grand amour des sciences humaines, en particulier de l'histoire. Ces années de lecture et de recherche lui ont permis de publier trois ouvrages, dont les deux derniers à titre posthume : Santiago el Mayor, tras las huellas del apóstol ; El traslado del cuerpo de Santiago el Mayor et Breve historia del liberalismo ; il a également laissé de nombreux écrits inédits.

Outre son amour de toujours pour la Galice et la culture galicienne, je tiens à souligner qu'Ángel María Leyra Faraldo s'est toujours senti Espagnol, Européen et citoyen du monde. En bref, il a su combiner, comme la grande majorité des Galiciens, son amour pour sa petite patrie et son appréciation de la mère patrie, en respectant et en admirant les bonnes œuvres de tant de personnes de tant d'endroits et de pays différents. Je peux dire sans exagération qu'il était un Galicien universel, non pas parce qu'il est connu dans le monde entier, mais en raison de sa capacité à apprécier et à valoriser les bonnes choses du monde entier.

Comme le souligne le professeur González Rodríguez dans l'avant-propos du catalogue, Ángel María avait une formation juridique, mais il aimait surtout rechercher la beauté dans son environnement et, en tant qu'homme aux profondes convictions chrétiennes - mystique, je crois -, il était toujours conscient de la présence du surnaturel. Dans une lettre de 2020 (14 juin), il me dit : "Une fois, alors que je me trouvais dans le jardin de la maison d'un de mes gendres, j'ai vu de loin quelques lys et j'ai eu l'idée maladroite qu'ils n'étaient pas si beaux. Mais, après avoir réagi, je me suis approché d'eux et j'ai contemplé, surpris et émerveillé, leur beauté extraordinaire et mystérieuse". Il était ainsi, toujours émerveillé par la beauté de la création. 

Enfant, selon son propre récit dans un ouvrage inédit intitulé "Mémoires de ma vie" (2018), ses parents lui ont offert une boîte d'aquarelles et, depuis lors, à l'abri de son père, alors que José Leyra ne se lassait pas de peindre à l'huile les beaux paysages de la région du Ferrol, il utilisait ses aquarelles pour capturer la beauté à sa manière. Le peintre paysagiste galicien Felipe Bello Piñeiro lui a d'ailleurs conseillé de "choisir de peindre de larges panoramas, des paysages avec de larges horizons". Nous savons également que son père l'a encouragé dans son travail lent et méticuleux. L'aquarelle, bien qu'utilisée par de grands maîtres comme Dürer, W. Blake ou Turner, n'a pas toujours été considérée comme une technique majeure. Rappelons qu'Evelyn Waugh, dans son délicieux "Retour à Brideshead", fait dire au père du protagoniste : "Je suppose que tu vas te mettre sérieusement à la peinture et utiliser la technique de la peinture à l'huile".

Entre les années cinquante et soixante environ, sa production picturale peu abondante se développe, remportant parfois des prix. Dans ses œuvres, Ángel María, comme son père, se montre amoureux du paysage galicien ; un paysage idéalisé dans lequel il tente de capturer la beauté du quotidien que, peut-être parce qu'elle est toujours présente, nous ne voyons pas. La mer, les champs, les pierres de Compostelle..., la Galice éternelle est ce que ses coups de pinceau nous transmettent. 

À l'opposé de Rainer Maria Rilke, je pense que nous pouvons affirmer que dans les paysages d'Ángel María Leyra Faraldo, la beauté, lorsqu'elle émerge, ne conduit pas au terrible, mais à la paix".

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Monde

Maltraitance des enfants : l'hôpital du pape à la pointe du traitement et de la prévention

L'hôpital pédiatrique "Bambino Gesù" de Rome, l'hôpital du pape, traite chaque année plus de 100 nouveaux cas d'enfants et d'adolescents victimes d'abus et de mauvais traitements.

Giovanni Tridente-5 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Le site Hôpital pédiatrique "Bambino Gesù". L'hôpital de Rome traite chaque année plus de 100 nouveaux cas d'enfants et d'adolescents victimes d'abus et de mauvais traitements. C'est ce qui ressort des données publiées par la même polyclinique et le centre de recherche pédiatrique, propriété du Saint-Siège, à l'occasion de la Journée internationale des enfants innocents victimes d'agressions, célébrée le 4 juin.

En plus de 40 ans d'activité, l'établissement romain - point de référence pour la santé des enfants en Italie et à l'étranger - a enregistré plus de 5 000 cas de violence contre des mineurs, dont 3 000 pour les seules 15 dernières années, selon un communiqué de presse. Des chiffres alarmants qui illustrent un phénomène malheureusement très répandu, touchant aussi bien les enfants que les adolescents de toutes les classes sociales.

Les formes les plus courantes de maltraitance identifiées sont la négligence ou la surcharge de soins, la violence physique, les abus sexuels, la maltraitance physique et la maltraitance psychologique. Dans la majorité des cas, plus de 80 %, les auteurs de ce type de violence sont des membres de la famille de la victime.

Prévention et détection

L'âge moyen des patients admis à l'hôpital est de 12 ans et l'hôpital accueille également des enfants traumatisés de Ukraineet d'autres pays déchirés par la guerre. Afin d'intercepter rapidement les cas à risque, l'hôpital utilise depuis 2009 une procédure spéciale de dépistage pour les mineurs qui arrivent.

"Les enfants qui viennent nous voir portent les signes de la violence dans leur esprit et dans leur cœur", explique Paola De Rose, neuropsychiatre au Bambino Gesù, "mais ils ont tous la possibilité et le droit de changer la trajectoire à laquelle la vie les a exposés jusqu'à présent. Notre tâche consiste à contribuer à la guérison de ces blessures.

En effet, l'hôpital a développé des canaux de soutien psychologique spécifiques, tels que l'hôpital de jour neuropsychiatrique "Child Care", qui accueille plus de la moitié des cas interceptés au service des urgences. Il existe également la Lucy helpline, une ligne téléphonique d'assistance 24 heures sur 24 pour les situations d'urgence.

Un projet implique également de jeunes patients en leur faisant exprimer leurs propres expériences de la violence par des dessins : des visages souriants entourés de noir, des animaux monstrueux ou des figures terrifiantes qui crient, des images crues et directes d'un malaise que le Bambino Gesù s'engage à accepter et à traiter.

Outils et projets utiles

Toujours dans le domaine de la prévention, le portail de l'hôpital propose un contenu élaboré par les neuropsychiatres de la polyclinique, avec des informations destinées aux enfants sur la manière de reconnaître les situations de risque potentiel et une indication des signes auxquels les parents doivent être attentifs afin d'intercepter le problème.

Enfin, sur le front de la recherche, l'hôpital du Saint-Siège promeut des projets visant à étudier l'impact des abus et des mauvais traitements sur la santé mentale des enfants et à définir des programmes de traitement appropriés. Un protocole est en cours d'élaboration pour soutenir les enfants et les adolescents exposés à la violence domestique pendant la pandémie de Covid 19, ainsi qu'une série d'interventions psycho-éducatives dans les écoles sur les thèmes de la violence, de l'intimidation et de la cyberintimidation.

Depuis plus de 150 ans

L'hôpital pédiatrique Bambino Gesù a été fondé à Rome en 1869, à l'initiative des ducs Salviati, en tant que premier véritable hôpital pédiatrique italien, sur le modèle de l'hôpital des enfants malades de Paris. En 1924, il a été donné au Saint-Siège, devenant ainsi l'hôpital du pape. 

En 1985, il a été reconnu comme Institut de recherche et de traitement scientifique (IRCCS), qui combine soins médicaux et activités de recherche intensives. En 2006, il a reçu sa première accréditation de la Joint Commission International (JCI), l'institut qui certifie l'excellence en matière de sécurité et de qualité des soins dans le monde entier.

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Vatican

IOR, mythe et réalité de la soi-disant "banque du Vatican".

Il existe toute une histoire concernant l'Institut pour les œuvres de religion (IOR), la "banque du Vatican", qui définit l'institut comme un lieu d'affaires opaques et de gestion douteuse. Les faits, cependant, racontent une autre histoire.

Andrea Gagliarducci-4 juin 2024-Temps de lecture : 7 minutes

Il existe tout un récit sur la Institut pour les œuvres de religion (IOR), ce que l'on appelle le "banque vaticaneL'"IOR est un lieu d'affaires opaques et de gestion douteuse et opaque des fonds", qui définit l'institut comme un lieu d'affaires opaques et de gestion douteuse et opaque des fonds. Et c'est un récit qui s'est développé encore récemment, marquant un avant et un après dans la gestion des finances du Vatican, et qui décrit la nouvelle gestion de l'IOR comme étant en totale discontinuité avec la gestion précédente.

Les faits, cependant, racontent une autre histoire, en dehors de certains événements judiciaires qui ont vu d'anciens responsables au Vatican condamnés pour mauvaise gestion (mais le jugement est toujours en appel, et il faudra clarifier s'il s'agissait vraiment de mauvaise gestion ou plutôt d'avoir respecté des demandes spécifiques) ou d'autres événements judiciaires qui ont paradoxalement vu l'IOR en conflit avec le Secrétariat d'Etat, auquel l'Institut a décidé de ne pas accorder d'avance de crédit dans le cadre de la désormais fameuse acquisition de l'immeuble de l'avenue Sloane.

Il s'agit d'ailleurs de procès récents. Car auparavant, l'IOR avait été impliqué dans le scandale dit de l'Ambrosiano, un krach financier pour lequel l'Institut, sans reconnaître aucune responsabilité personnelle, avait décidé d'indemniser les épargnants par une contribution volontaire en guise de compensation partielle des pertes. Il s'agit de l'accord dit "de Genève", décrit en détail par Francesco Anfossi dans son livre "IOR. Lumières et ombres de la banque du Vatican, des débuts à Marcinkus". Bien qu'il faille dire que l'IOR a collaboré avec les enquêteurs dès le début, et qu'il y a même eu des enquêtes journalistiques - comme le livre "Ambrosiano : il contro processo", de Mario Tedeschi, qui n'était pas favorable à l'Église - qui sont allées jusqu'à théoriser que l'IOR a été utilisé comme bouc émissaire pour cacher d'autres responsabilités, attribuables, selon le livre, à la direction de la Banque d'Italie à l'époque.

Et puis il y a eu la question du Trésor de l'Ustaša, une affaire peu glorieuse selon laquelle le trésor taché de sang que l'Ustaša nazi croate avait saisi sur la base des juifs déportés pendant la guerre aurait transité par l'IOR. C'est Jeffrey Lena, qui a accepté le poste d'avocat du Saint-Siège lorsque personne d'autre n'a voulu le faire, qui a montré que tous ces arguments n'étaient que des spéculations. Tout cela montre comment le mythe de l'IOR comme "banque du Vatican" sans aucune transparence peut s'effondrer sous son propre poids. Mais que disent les faits ?

Le travail de l'IOR

Le 11 septembre 1887, la commission cardinalice "Ad Pias Causas" est créée. Il s'agit d'une commission secrète, qui se réunit dans un bureau appelé "le trou noir", parce que c'est là que se trouvait la censure de l'État pontifical et, par une belle ironie, où travaillait Gioacchino Belli, qui nous a enchantés avec une série de sonnets irrévérencieux. Et c'est une commission qui est l'enfant de la "Questione Romana", car elle sert à administrer les biens, les legs et les œuvres pieuses qui parviennent au Saint-Siège et que ce dernier tente de soustraire à la confiscation de l'État italien.

L'Institut a réussi à garantir l'autonomie financière du Saint-Siège même lorsque Rome était occupée par les nazis (1943 et 1944), années au cours desquelles ses espaces extraterritoriaux, "dans une ville pas encore ouverte", ont abrité et caché des multitudes de juifs et d'antifascistes. Après tout, c'est à cela que servent les finances du Vatican.

Le fait est que l'IOR n'est pas une banque. Il s'agit d'un organe central du Saint-Siège : pas un organe de la Curie, mais un instrument destiné à aider, précisément, les œuvres religieuses. L'IOR n'a pas de bureaux en dehors du Vatican et n'a obtenu que récemment un IBAN du Vatican, après que le Saint-Siège est entré dans la zone de transfert SEPA, c'est-à-dire l'espace unique de paiement en euros.

Le chemin parcouru par l'IOR pour être reconnu par les institutions étrangères comme une contrepartie fiable a été particulièrement long, comme il l'a été pour toutes les institutions financières dans le monde.

Jean-Paul II a établi les nouveaux statuts de l'IOR en 1990, tandis que le premier audit externe date du milieu des années 1990. Dans les années 2000, l'IOR a mis en œuvre un certain nombre de mesures pionnières, qui ont également été reconnues par les évaluateurs internationaux de Moneyval, le comité du Conseil de l'Europe qui évalue l'adhésion des États aux normes internationales contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme.

Les investissements sont toujours effectués avec prudence, selon la règle dite des 3 (actifs, or, immobilier), qui assure la diversification nécessaire des actifs.

En temps de crise, l'or est emporté à l'étranger ; en temps de besoin, il est investi dans l'immobilier, et l'immobilier fait également partie des avantages des employés, qui peuvent obtenir des maisons à prix réduits. L'IOR est indépendant dans sa gestion, mais il est en fait au cœur du Saint-Siège.

Le travail d'audit de l'IOR

Il a souvent été souligné qu'au cours de la dernière décennie, l'IOR a procédé à un contrôle des comptes, entre autres par le biais de consultants externes coûteux, tels que le Promontory Financial Group, ce qui a donné lieu à des procès. Or, il suffit de lire le rapport du Comité Moneyval du Conseil de l'Europe sur l'État de la Cité du Saint-Siège/Vatican, qui évalue le respect des règles financières des pays qui y adhèrent, pour comprendre comment l'IOR avait entamé depuis longtemps une opération d'audit et de transparence des comptes.

Le rapport, publié le 4 juillet 2012, donne une évaluation globalement positive des mesures législatives et des réformes adoptées par le Saint-Siège et le Vatican pour prévenir et combattre les activités financières illicites. Il reconnaît notamment les efforts de l'IOR pour s'adapter aux normes internationales. Et ce n'est pas tout.

Selon le rapport, les procédures de vigilance à l'égard de la clientèle de l'IOR "vont dans certains cas au-delà des exigences établies" par la première loi anti-blanchiment du Vatican (c'est-à-dire la loi n° CXXVII, qui a été modifiée par le décret du 25 janvier 2012, également en raison de ces lacunes). Nous lisons au paragraphe 471 que "les procédures contiennent partiellement des exigences qui manquaient ou n'étaient pas claires dans la version originale de la loi anti-blanchiment".

Cela atténue dans une certaine mesure l'impact négatif sur l'efficacité dû au fait qu'un nombre important d'éléments du cadre juridique n'ont été introduits qu'après la première visite sur place de Moneyval.

Au paragraphe 476, le rapport Moneyval note que "l'IOR a entamé un examen et une mise à jour de la base de données des clients en novembre 2010. L'IOR s'est clairement engagé à achever le processus d'ici la fin de l'année 2012. Six personnes sont impliquées dans ce projet et contactent activement les clients pour obtenir des informations actualisées. À la fin de l'année 2011, l'Institut avait mis à jour son module de base de données clients d'environ 50% de personnes physiques et 11% de personnes morales".

Données du dernier rapport

Le dernier rapport annuel de l'IOR a été publié en juin 2023 et se réfère à 2022. Quelques chiffres peuvent aider à comprendre. En 2022, l'IOR comptait 117 employés et 12 759 clients. Par rapport à 2021, il y a plus d'employés (112), mais beaucoup moins de clients : en 2021, l'IOR avait 14.519 clients.

Si l'on considère que le filtrage des comptes considérés comme non compatibles avec la mission de l'IOR a pris fin il y a quelque temps, la première impression est que l'IOR n'est plus un endroit attrayant pour ses premiers clients, à savoir les institutions religieuses. Ce n'est qu'une impression, bien sûr, mais elle donne à réfléchir.

Le rapport note qu'en 2022, l'IOR a réalisé 29,6 millions d'euros de bénéfices nets, ce qui représente une augmentation significative par rapport à l'année précédente, mais reste sur une tendance à la baisse qui, malgré une certaine reprise, semble constante depuis 2012. En effet, on passe de 86,6 millions de bénéfices déclarés en 2012 - qui quadruplaient les bénéfices de l'année précédente - à 66,9 millions dans le rapport 2013, 69,3 millions dans le rapport 2014, 16,1 millions dans le rapport 2015, 33 millions dans le rapport 2016 et 31,9 millions dans le rapport 2017, pour arriver à 17,5 millions en 2018.

En revanche, le rapport 2019 quantifiait le bénéfice à 38 millions d'euros, ce qui était également attribué au marché favorable. En 2020, année de la crise COVID, le bénéfice avait été légèrement inférieur, à 36,4 millions d'euros. Mais pour la première année après la pandémie, une année 2021 encore épargnée par la guerre en Ukraine, la tendance est redevenue négative, avec un bénéfice de seulement 18,1 millions d'euros.

On revient maintenant au seuil des 30 millions de bénéfices, mais il reste à savoir si ces bénéfices incluent les 17,2 millions saisis à l'ancien président Angelo Caloia et à Gabriele Liuzzo, qui devaient répondre de malversations et de blanchiment commis dans le cadre du processus de cession des énormes actifs immobiliers détenus par l'Institut et ses filiales, SGIR et LE PALME, dont les jugements étaient devenus définitifs en juillet 2022. Dans ce cas, il s'agirait de bénéfices réels bien inférieurs.

Sur ces bénéfices, 5,2 millions d'euros ont été distribués : 3 millions d'euros pour les œuvres religieuses du pape, 2 millions d'euros pour les activités caritatives de la commission cardinalice et 200 000 euros pour les activités caritatives coordonnées par le prélat de l'Institut.

Il y a un chiffre technique à prendre en compte, à savoir le TIER 1, qui est la principale composante du capital d'une banque. En 2019, il était de 82,40%. En 2022, cependant, le TIER est de 46,14%, certes en hausse par rapport aux 38% de 2021, mais toujours indicatif d'une réduction de moitié du capital. Il s'agit toujours d'un niveau 1 robuste, bien supérieur aux chiffres exigés des banques européennes, mais qui laisse entrevoir une réduction de moitié des fonds propres.

Selon l'IOR, "la notation de Moneyval place l'Institut parmi les institutions les mieux notées au monde". Actuellement, l'IOR travaille avec plus de 45 contreparties financières différentes. Pour donner quelques chiffres, en 2022, l'IOR a reçu 5,2 milliards de ressources en mandat et a effectué 100 000 opérations de paiement. L'actif net s'élève à 578,5 millions d'euros.

Au-delà des chiffres, le président de l'IOR, Jean-Baptiste de Franssu, a souligné dans son allocution que "la qualité des produits et des services s'est sensiblement améliorée, l'éthique est devenue une référence constante, tant dans la gestion des ressources que dans la gouvernance de l'Institut, et la relation avec les clients est plus que jamais au cœur de tout engagement", tandis que le prélat de l'IOR, Giovanni Battista Ricca, a souligné que les objectifs ont été fortement réduits grâce à une "plus grande prise de conscience". Il faut cependant préciser que les investissements de l'IOR ont toujours été conservateurs, visant à ne pas trop affecter le patrimoine, qui est toujours affecté aux œuvres religieuses.

Dernier rapport de Moneyval

Plutôt qu'un changement de paradigme, l'IOR a travaillé dans la continuité de la gestion précédente. Le dernier rapport Moneyval - en fait un suivi très technique - a été publié le 28 mai et a montré comment l'IOR a continué à apporter des améliorations techniques. Auparavant, le Saint-Siège était "non conforme" à la recommandation 13 sur les correspondants bancaires, tandis que certaines "lacunes mineures" subsistaient en ce qui concerne les recommandations 16 et 24 sur les virements et les personnes morales, mais il est désormais "largement conforme", alors qu'il avait été évalué comme non conforme auparavant.

En résumé, sur les 39 recommandations applicables, le Saint-Siège est désormais en conformité ou en grande partie en conformité avec 35 points, et en conformité partielle avec 4 des recommandations. Des détails techniques, pourrait-on dire. Mais ils sont importants pour démontrer que les finances du Vatican ne sont pas un lieu de manque de transparence et de criminalité possible. Il y a l'IOR des médias et l'IOR de la réalité. Et la réalité dit que l'IOR a travaillé et continue de travailler pour se conformer pleinement aux normes internationales.

L'auteurAndrea Gagliarducci

États-Unis

L'Église des États-Unis présente son rapport annuel sur les abus

La conférence épiscopale américaine a publié son rapport sur les abus sexuels en enquêtant sur les cas signalés entre juillet 2022 et juin 2023.

Paloma López Campos-4 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

La Conférence des évêques catholiques des États-Unis a publié une déclaration sur la rapport Le rapport se fonde sur des données relatives aux abus sexuels et aux compensations financières au sein de l'Église nationale jusqu'en 2023.

Le rapport indique que 1 254 victimes d'abus ont déposé un total de 1 308 plaintes. La grande majorité d'entre elles sont des adultes qui ont dénoncé les agressions qu'ils ont subies dans leur enfance.

Lutte contre les abus aux États-Unis

Pour traiter ces cas, les diocèses et les éparchies des États-Unis ont fourni des services à 183 victimes et à leurs familles pour les soutenir. Dans le même temps, ils ont continué à fournir une assistance à 1 662 autres personnes dont les cas avaient déjà été inclus dans les rapports des années précédentes.

Dans le cadre du travail de prévention, l'Église a examiné les antécédents des personnes travaillant dans les activités de l'Église, qu'il s'agisse de prêtres, d'employés ou de bénévoles. Le travail de formation a également été intensifié afin d'identifier plus rapidement les cas d'abus sexuels.

Selon le rapport, les accusés comprennent sept ecclésiastiques qui ont été retirés du ministère ou qui ont pris leur retraite. Cependant, 91 % des prêtres accusés sont aujourd'hui décédés, "définitivement retirés du ministère ou laïcisés". En bref, "aucun ecclésiastique accusé de manière crédible n'est en activité".

Accompagner les victimes d'abus

Le président de la Conférence épiscopale, Mgr Timothy P. Broglio, déplore la souffrance des victimes au début du rapport. Ces chiffres ne sont pas seulement des nombres", déclare-t-il, "les statistiques sont les nombreuses histoires et récits de la trahison de la confiance et du voyage de toute une vie vers la guérison".

Il souligne également sa gratitude "envers les victimes survivantes pour avoir dénoncé les abus qu'elles ont subis, pour nous avoir demandé des comptes et pour nous avoir permis de marcher à leurs côtés".

Protéger les enfants

Le document est basé sur les informations fournies par un audit réalisé par StoneBridge Business Partners, une société de conseil de l'Union européenne. New York (en anglais). En outre, les données ont été complétées par une enquête menée par le Center for Applied Research in Apostolate (CARA). Les dates étudiées dans l'audit vont du 1er juillet 2022 au 30 juin 2023, et 100 % des diocèses du pays ont participé au processus.

Ce rapport est l'une des mesures incluses dans la Charte pour la protection des enfants et des jeunes signée par les évêques américains en 2002. Cette charte décrit "un cadre complet de procédures pour répondre aux allégations d'abus sexuels sur mineurs par le clergé catholique et établir des protocoles pour protéger les enfants et les jeunes".

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Éducation

"Le Christ et la vie éternelle : la beauté de notre foi".

Les 9 et 10 mai, le IIIe congrès des professeurs de religion s'est tenu à l'Universidad de los Andes (Santiago, Chili) sous le titre "Le Christ et la vie éternelle : la beauté de notre foi".

Verónica Ibáñez-4 juin 2024-Temps de lecture : 5 minutes

Le site congrès a commencé par l'intervention de l'un des évêques auxiliaires de Santiago, Monseigneur Alberto Lorenzetti, qui a encouragé les participants à "savoir s'adapter à leur auditoire lorsqu'ils annoncent la foi en Jésus". Il a souligné qu'aujourd'hui ce dialogue n'est pas facile car, au lieu de parler au monde d'un Dieu inconnu comme l'a fait Paul à Athènes, il faut parler d'un Dieu oublié et nous sommes confrontés au défi d'atteindre le cœur des enfants et des jeunes.

Présenter le Christ

Le père Lucas Buch, de l'Université de Navarre, a insisté sur l'idée de maintenir une relation cordiale et personnelle avec les étudiants, en leur parlant de cœur à cœur.

Il a expliqué que la tâche d'un professeur de religion n'est pas de démontrer le Christ, mais de le présenter. La première chose est de prier pour vos élèves - car c'est le Christ qu'il faut présenter -, d'essayer de vivre ce que vous enseignez, car dans une large mesure ce que les enfants croient du Christ dépendra de ce qu'ils voient chez leurs enseignants, et enfin de proposer le Christ de manière à ce que les enfants puissent le reconnaître.

On sait qu'une personne est chrétienne non pas parce qu'elle est capable d'exposer très bien la foi chrétienne, mais parce qu'elle marche dans cette vérité. La principale façon dont un professeur de religion transmet le Christ est de le vivre. Comme l'a dit le pape Paul VI : "L'homme contemporain écoute plus volontiers les témoins que les maîtres, ou, s'il écoute les maîtres, c'est parce qu'ils sont des témoins".

Transmettre la foi avec l'espoir

Tout au long du congrès, la nécessité d'éduquer à l'espoir a été soulignée à plusieurs reprises. Klaus Dröste, doyen de la faculté de psychologie et de sciences humaines de l'université de Saint-Sébastien, a souligné que les jeunes manquent souvent d'espoir parce qu'ils ne voient pas leur vie comme quelque chose de grand, quelque chose qui vaut la peine d'être vécu. Il est important de leur ouvrir des perspectives d'éternité. Cette espérance leur permettra d'ancrer leur cœur en Dieu et de mettre de l'ordre dans leur vie, malgré tous les problèmes qu'ils rencontrent actuellement.

Si un jeune découvre cela, il pourra relire son histoire, ses calamités, ses frustrations, ses réussites, ses échecs, ses qualités sous un jour nouveau. Il apprendra que tout peut être bon à prendre.

Dans une autre conférence, Don Lucas a défini la mission du professeur de religion avec deux verbes : éveiller et transmettre. D'une part, éveiller les étudiants, les accompagner dans la découverte du talent que Dieu leur a donné, attendre avec eux que leur vocation s'éveille, et d'autre part, transmettre la foi avec espérance, surtout à cette génération postmillénaire. Comme on le sait, de nombreux jeunes ont le sentiment que ce qui arrive ne dépend pas d'eux, mais de facteurs externes, peut-être parce que le monde dans lequel nous vivons est trop complexe et qu'ils pensent qu'ils ne peuvent rien changer à ce qui arrive. Tout cela s'est en quelque sorte cristallisé dans un pessimisme généralisé, qui s'exprime également dans les problèmes de santé mentale.

Dans une société comme la nôtre, où chacun est encouragé à se suffire à lui-même, le christianisme a ce message révolutionnaire : dès notre conception, nous sommes dépendants des autres. Dire à un élève : tu es fait pour aimer et pour être aimé, parce que Dieu est amour, communion de personnes, peut ouvrir de grands horizons.

Éclairage des salles de classe

Les professeurs de religion sont appelés à garder vivante la Parole de Dieu, à savoir l'Évangile, et à la faire résonner dans le cœur des jeunes. Cependant, il y a un défi à relever pour la faire comprendre, car il s'agit d'un texte très concis. Don Lucas a suggéré de lire l'Ecriture ensemble et de résoudre les doutes qui surgissent.

La charité est également un moyen incontestable de la présence du Christ, et le cours de religion est un domaine qui peut offrir l'opportunité d'expérimenter la miséricorde, c'est-à-dire de s'approcher d'une personne dans le besoin, d'une personne malade, d'une personne âgée, d'une personne à aider.

Raconter l'histoire des saints, dont la vie ne peut être comprise qu'à la lumière de Dieu, nous rapproche aussi du Christ, car le Seigneur brille en eux. Chaque élève peut trouver dans un saint son inspiration, ce qui le touche profondément.

Le chemin de la beauté

Andrea Torres, philosophe, a déclaré que la beauté devrait accompagner l'enseignement de la religion car c'est Dieu qui s'y manifeste. En outre, Dieu a créé le monde entier pour le bien de l'humanité, afin que nous puissions le connaître et en jouir. Cette idée peut donner de l'espoir aux jeunes.

Don Lucas Buch a insisté sur le fait que la beauté nous parle aussi d'une réalité qui transcende le purement mondain, le purement utile, et qu'elle est donc aussi un canal pour le Christ. Peut-être que le cours de religion lui-même peut être l'occasion pour les élèves de faire l'expérience de la beauté, d'apprendre à apprécier une œuvre d'art, ce qui peut aider le Christ à être présent dans leur vie. En montrant la beauté, on peut éduquer la sensibilité et le goût pour la grande beauté. En ce sens, l'utilisation de l'image, de la poésie ou de la musique offre une voie.

Parler de l'éternité

Lors du congrès, il a été souligné que la mort et les vérités éternelles peuvent être abordées avec sensibilité. Il est nécessaire de le faire, car c'est là que l'espoir est ancré. Comme l'a souligné Don Lucas, dans un contexte multiculturel, il est important de parler clairement de ce qu'est la proposition chrétienne, en évitant les visions simplistes de la vie éternelle. Il est important de montrer que ces vérités ont un sens et nous aident à vivre d'une certaine manière.

À la lumière du jugement, par exemple, l'enseignant peut apprendre à cultiver la mémoire, à poser des questions qui nous permettent de construire une vie pleine de sens.

L'enfer peut être compris, comme le dit Dostoïevski, comme la souffrance de ne pas pouvoir aimer. On peut l'intégrer dans la vie actuelle en parlant aux élèves du ressentiment, du fait de ne pas vouloir pardonner, de ne pas vouloir aimer quelqu'un. Elle doit être clairement distinguée du purgatoire, où il y a de l'espoir et un désir d'amour. On peut aider à comprendre cela en commentant qu'il est possible de prier pour les défunts et de chercher la communion avec ceux qui sont dans cet état.

Enfin, pour évoquer le Ciel, l'enseignant doit faire preuve d'une grande créativité pour voir comment il peut offrir à ses élèves des expériences de communion, parfois simplement en approfondissant celles qu'ils ont déjà, afin de les assimiler au Ciel, où il n'y a pas de place pour l'isolement.

La proposition chrétienne

Enfin, Don Lucas a proposé que, face aux grands désirs qui résident dans le cœur des hommes (être aimé, entretenir des relations profondes, être quelqu'un, aider les autres) - désirs qui sont soutenus par des hypothèses environnementales (individualisme et besoin de montrer des performances, autosuffisance et hypersexualité, émotivité comme critère pour évaluer si quelque chose est bon ou mauvais, surprotection) - il y a une proposition chrétienne à faire aux jeunes : la conscience que Dieu nous a aimés le premier, la conception de la communion, l'invitation à faire partie d'une histoire d'amour qui se mêle à nos histoires et la conviction qu'il y a plus de joie à donner qu'à recevoir. En bref, il s'agit de montrer la beauté de notre foi.

L'auteurVerónica Ibáñez

Ressources

Comment prier

Pour l'homme, être créé à l'image de Dieu implique la possibilité d'une relation de communication mutuelle : la prière.

Alejandro Vázquez-Dodero-4 juin 2024-Temps de lecture : 5 minutes

Le point n° 27 du Catéchisme de l'Église catholique résume ce qu'il y a de plus profond et de plus authentique dans notre nature humaine : "....".Le désir de Dieu est inscrit dans le cœur de l'homme, parce que l'homme est créé par Dieu et pour Dieu ; et Dieu ne cesse d'attirer l'homme à lui, et c'est seulement en Dieu que l'homme trouvera la vérité et le bonheur qu'il ne cesse de chercher.".

Seul l'être humain est capable de connaître et d'aimer au-delà du matériel et du fini. En tant qu'être spirituel, comme Dieu lui-même, il peut le connaître et l'aimer : la création de l'homme à l'image de Dieu implique la possibilité d'une relation de communication mutuelle. Et c'est précisément pour cette raison que, étant à l'image de Dieu et participant donc à Lui, qui est pur amour, l'homme est un être capable de l'aimer, et il le fait à travers une vie d'amour et d'amour. prière.

Nous sommes terrestres, mais nous aspirons à l'éternel, c'est-à-dire à Dieu. Un Dieu avec lequel nous pouvons traiter, auquel nous pouvons nous adresser et que nous pouvons aimer, comme nous allons le voir maintenant.

Qu'est-ce que la prière ? Pourquoi et à quoi sert la prière ?

Dans la prière est un dialogue avec Dieu, et non une "baguette magique", comme le souligne le pape François.

Nous appelons prière notre relation consciente et familière avec Dieu. Le mot "prière" vient du verbe latin précurseurqui signifie supplier, s'adresser à quelqu'un pour obtenir un bienfait. Le terme "prière" vient du nom latin oratioqui signifie langage, parole, discours.

Il s'agirait d'élever l'âme vers Dieu ou de lui demander les bonnes choses qui sont bonnes pour nous. Ce serait aussi, par essence, une conversation familiale, une union de l'homme qui se considère comme un fils, avec Dieu, son père.

La prière est indispensable à la vie spirituelle. Elle est comme la respiration, qui permet à la vie de l'esprit d'avancer. 

Dans la prière, nous actualisons notre foi en la présence de Dieu, nous nourrissons l'espérance qui nous pousse à tourner notre vie vers lui et à faire confiance à sa providence. Et nous élargissons notre cœur en répondant à l'amour de Dieu par notre propre amour.

D'autre part, dans la vie de prière, la liturgie - et, au cœur de celle-ci, la Eucharistie- est d'une importance vitale, car par elle, ou en elle, l'âme s'unit au Christ, modèle et chemin de toute prière chrétienne. 

Différentes manières de prier ?

Oui, nous avions l'habitude de dire que prier, c'est dialoguer, parler, avec Dieu, de quoi : comme le disait saint Josémaria Escriva, " ...prier, c'est parler avec Dieu ".de Lui, de toi : joies, peines, succès et échecs, grandes ambitions, soucis quotidiens..., joies et peines : et actions de grâce et demandes : et Amour et expiation. En deux mots : pour Le connaître et pour te connaître : " traitez-vous les uns les autres !"(The Way, 91).

Il y a mille façons de prier, et nous n'avons pas besoin d'une méthode rigide et artificielle pour nous adresser à notre Père. Si nous aimons, nous saurons découvrir des chemins personnels et intimes qui nous conduisent à ce dialogue permanent avec le Seigneur.

L'une d'entre elles est la prière "mentale". On peut imaginer la scène évangélique de la vie de Jésus et la méditer. Ensuite, on applique sa compréhension à l'objet de considérer le trait concret de la vie du Seigneur que le passage nous suggère. Et enfin, lui dire ce qui nous arrive habituellement, ce qui nous arrive. Après cela vient l'écoute, parce que Dieu parle, il répond à ceux qui l'interrogent, avec des mouvements intérieurs, en voyant la réponse aux questions que nous avons pu lui poser.

Cela ne consiste pas à faire de beaux discours ou des phrases de consolation. C'est aussi parfois un regard sur une image de Jésus ou de Marie ; parfois l'offrande de bonnes œuvres, des résultats de la fidélité ; et toujours la recherche de Jésus, et non de soi-même.

Pour prier, nous devons nous en remettre à l'Esprit Saint, qui nous enseigne et nous rappelle tout ce que Jésus a dit, et qui nous éduque à la vie de prière, en suscitant des expressions qui se renouvellent dans des formes permanentes de prière : bénir Dieu, demander pardon, implorer ce dont nous avons besoin, le remercier et le louer.

Nous pouvons aussi nous tourner vers la prière "vocale", c'est-à-dire les prières que nous avons apprises, peut-être dans notre enfance, et d'autres que nous avons intégrées tout au long de notre vie : le Notre Père, l'Ave Maria, le Saint Rosaire, etc. 

Dans la Sainte Messe et d'autres actes liturgiques seraient aussi des prières, bien sûr, dispensant une grâce divine propre.

D'autre part, nous avons la prière "d'intercession", qui est une requête en faveur d'une autre personne. Elle ne connaît pas de frontières et s'adresse aussi à nos ennemis. Elle est basée sur la confiance que nous avons en notre Dieu Père, qui veut le meilleur pour ses enfants et prend soin de leurs besoins.

Enfin, il faut faire référence à la prière "d'action de grâce", car toute joie et toute peine, tout événement et tout besoin peuvent être un motif de prière d'action de grâce ; et à la prière "de louange", totalement désintéressée, qui s'adresse à Dieu ; elle le chante et lui rend gloire non seulement pour ce qu'il a fait mais pour ce qu'il est (cf. Catéchisme de l'Église catholique n. 2644-2649).

La prière au quotidien.

Nous voyons comment, dans l'Ancien Testament, Abraham, Moïse et les prophètes ont parlé à Dieu et l'ont écouté. Dans le Nouveau Testament, Jésus nous enseigne comment nous pouvons entrer en relation avec notre Dieu Père.

La prière a connu de nombreuses expériences au cours des siècles. Les saints sont la preuve évidente qu'à toute époque et en toute circonstance, Dieu cherche chaque personne et que chaque personne peut lui répondre en entrant dans un véritable dialogue avec lui.

Quelles que soient leurs croyances, toutes les personnes sont appelées à communiquer avec Dieu, comme nous l'avons dit. Par la création, Dieu appelle chaque être à l'existence à partir du néant. Même après avoir perdu, par son péché, sa ressemblance avec Dieu, l'homme reste à l'image de son Créateur : il continue à désirer celui qui l'a créé et ne cesse de le chercher. En lui confiant notre vie, en partageant avec le Seigneur ce que nous faisons ou l'état dans lequel nous nous trouvons, nous prions déjà.

Dieu appelle toute personne à la rencontre mystérieuse de la prière. C'est Lui qui prend l'initiative de la prière, en mettant en nous le désir de Le chercher, de Lui parler, de partager notre vie avec Lui. Ainsi, ceux qui prient, ceux qui sont prêts à écouter Dieu et à lui parler, répondent à cette initiative divine.

En priant, c'est-à-dire en s'adressant à Dieu, c'est toute la personne qui prie. Mais d'où vient la prière ? De l'âme ou de l'esprit, selon l'Écriture Sainte ; et le plus souvent, c'est le cœur qui prie.

C'est dans le cœur, au plus profond de notre être, que se produit la rencontre personnelle de chacun d'entre nous avec Dieu.

Bien sûr, la prière exige, comme le souligne le Catéchisme de l'Église catholique dans les numéros 2559-2564, que nous voulions prier et que nous apprenions à prier, et nous le faisons à travers l'Église : en écoutant la parole de Dieu, en lisant les Évangiles et, surtout, en imitant l'exemple de Jésus. 

En quoi la prière chrétienne diffère-t-elle de la "prière" d'autres religions ou pseudo-religions ?

La principale différence entre la prière chrétienne et les formes de certaines autres formes de prière est la suivante les courants spiritualistes réside dans la recherche d'une rencontre personnelle avec Dieu, ce qui est différent d'une simple recherche individuelle de paix et d'équilibre intérieur. C'est ce que nous évoquions dans notre article du 1er février dernier, en commentant les pseudo-religions et les nouvel âge.

La prière chrétienne est toujours déterminée par la structure de la foi chrétienne. C'est le Christ lui-même qui nous apprend à prier, ce qui signifie prier à l'intérieur de son corps mystique, qui est l'Église.

La prière chrétienne a aussi une dimension communautaire. Même dans la solitude, elle s'inscrit toujours dans cette "communion des saints" dans laquelle et avec laquelle on prie, aussi bien publiquement et liturgiquement qu'en privé. 

Le chrétien, même lorsqu'il est seul et qu'il prie en secret, a la conviction de prier toujours en union avec le Christ, dans l'Esprit Saint, avec tous les baptisés, pour le bien de l'Église universelle, présente, passée et future. 

Vatican

Pape François : "La rencontre avec le migrant est une rencontre avec le Christ".

Le pape François a choisi le thème "Dieu marche avec son peuple" pour la 110e Journée mondiale du migrant et du réfugié.

Paloma López Campos-3 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

L'Église célébrera la 110e Journée mondiale du migrant et du réfugié le 29 septembre 2024. Le pape François a publié son message pour cette journée, avec la devise "Dieu marche avec son peuple".

Le Souverain Pontife compare le parcours synodal de l'Église à l'histoire biblique de l'Exode : "un long voyage de l'esclavage à la liberté qui préfigure celui de l'Église vers la rencontre finale avec le Seigneur".

De même, le Saint-Père affirme qu'"il est possible de voir dans les migrants de notre temps, comme dans ceux de toutes les époques, une image vivante du peuple de Dieu en route vers sa patrie éternelle".

François souligne que, comme les Juifs lors de l'exode, "les migrants fuient souvent des situations d'oppression et d'abus, d'insécurité et de discrimination, d'absence de projets de développement". Outre ces graves menaces, "ils rencontrent de nombreux obstacles sur leur chemin", tels que le manque de ressources, le travail dangereux et non rémunéré, et la maladie.

Cependant, le Pape affirme qu'il ne faut pas perdre espoir, car "Dieu précède et accompagne le voyage de son peuple et de tous ses enfants, en tout temps et en tout lieu". Le Saint-Père rappelle les différents éléments qui représentaient la présence de Dieu dans le désert : la tente de la rencontre, l'arche, le serpent d'airain et la manne, entre autres.

Dieu, compagnon du migrant

Ainsi, "de nombreux migrants font l'expérience de Dieu comme compagnon de voyage, guide et ancre de salut". Mais "Dieu ne marche pas seulement avec son peuple", affirme l'évêque de Rome, "mais aussi dans son peuple, dans le sens où il s'identifie aux hommes et aux femmes dans leur cheminement à travers l'histoire".

Cela signifie que "la rencontre avec le migrant, comme avec chaque frère et sœur dans le besoin, est aussi une rencontre avec le Christ". Et s'il en est ainsi, dit le pape, alors "la pauvre Ils nous sauvent, car ils nous permettent de rencontrer le visage du Seigneur".

Le pape François conclut son message en demandant aux catholiques de se joindre aux migrants et aux réfugiés et de se tourner "vers l'intercession de la Bienheureuse Vierge Marie, signe d'espérance sûre et de consolation sur le chemin du peuple fidèle de Dieu".

Le message du Pontife est accompagné de la prière suivante :

Dieu, Père tout-puissant,
nous sommes votre Église pèlerine
qui marche vers le Royaume des Cieux.
Chacun d'entre nous vit dans sa propre patrie,
mais comme si nous étions des étrangers.
Chaque région étrangère est notre patrie,
Cependant, toute patrie est pour nous une terre étrangère.
Nous vivons sur terre,
mais nous avons notre citoyenneté dans les cieux.
Ne nous laissez pas devenir des maîtres
de la partie du monde
que tu nous as donné comme maison temporaire.
Aidez-nous à ne jamais cesser de marcher
ensemble avec nos frères et sœurs migrants
à la demeure éternelle que tu as préparée pour nous.
Ouvrez nos yeux et nos cœurs
pour que chaque rencontre avec les personnes dans le besoin
devient aussi une rencontre avec Jésus,
Ton Fils et notre Seigneur.
Amen.
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Actualités

Le président de l'IOR, intervenant au Forum Omnes à Rome

Omnes a organisé un forum à Rome auquel participera le président de l'Institut pour les œuvres de religion.

Maria José Atienza-3 juin 2024-Temps de lecture : < 1 minute

Le président de la Institut pour les œuvres de religion, Jean-Baptiste Douville de Franssusera le rapporteur pour le Forum Omnes sur les "Transparence et coresponsabilité dans le soutien à l'Eglise. Le travail de l'IOR".qui aura lieu demain 4 juin à 15h30 à l'Université pontificale de la Sainte-Croix à Rome.

Cette réunion sera l'occasion de s'informer sur les travaux menés par la Commission européenne. Institut pour les œuvres de religion Les principales lignes d'action de la Commission et ses principales lignes d'action.

La réunion sera animée par le professeur Jesús Miñambresdu groupe d'étude CASE (Corresponsabilità Amministrazione e Sostegno Economico alla Chiesa)
 
Ce Forum Omnes est parrainé par Banco Sabadell et la Fondation Carf, avec la collaboration de l'Université pontificale de la Sainte-Croix et du Gruppo di Studio CASE.

Vatican

Jesús Miñambres : "Le besoin de transparence dans la gestion de l'Église devient de plus en plus pressant".

Jesús Miñambres, professeur de droit canonique, est le coordinateur du groupe d'étude CASE à l'Université pontificale de la Sainte-Croix.

Maria José Atienza-3 juin 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Jesús Miñambres, professeur de droit canonique à l'Université pontificale de la Sainte-Croix, est également le coordinateur de l'Institut de recherche sur le droit canonique. Groupe de cas, (Corresponsabilità Amministrazione e Sostegno Economico alla Chiesa), un groupe de recherche interdisciplinaire international sur les questions liées à la gestion et à la subsistance de l'Église catholique.

Miñambres, qui sera chargé de présenter le président de l'Institut des œuvres de religion, Jean-Baptiste Douville de Franssu, dans le Forum Omnes qui se tiendra demain à Rome, a déjà assisté à Omnes dans le but de rapprocher les lecteurs de la réalité de l'IInstitut pour les œuvres de religion (IOR).

Une banque du Vatican n'est-elle pas une contradiction, et comment expliquer l'IOR ? 

L'Institut pour les œuvres de religion est né à la fin du XIXe siècle et a été réorganisé au cours du XXe siècle et jusqu'à présent au XXIe siècle pour servir d'instrument de gestion des investissements financiers pour le Saint-Siège au service de la mission universelle de l'Église ainsi que des Églises particulières, des Instituts de vie consacrée et d'autres entités.

En outre, il sert également à faciliter certains services, tels que la mise à disposition de ressources aux milieux qui en ont besoin, la conservation et la fructification des dépôts des entités du Saint-Siège, la gestion transparente de la masse salariale du Vatican, etc.

Ces dernières années, nous avons assisté à une évolution substantielle de la gestion financière de l'IOR, notamment en termes de transparence. Quelles sont les principales évolutions ? Cette évolution est-elle due à des demandes extérieures ? 

-Le besoin de transparence dans la gestion des ressources de l'Église se fait de plus en plus pressant.

En général, depuis 1983 déjà, il existe une norme qui oblige les fidèles à rendre compte des biens qu'ils ont donnés (cf. can. 1287 §2 du Code de droit canonique).

Cependant, l'IOR s'est efforcé d'y parvenir et publie depuis plusieurs années un bilan assez détaillé avec l'actif et le passif de l'Institut, le nombre de clients, les mouvements au cours de l'année...

L'Institut cherche à faire fructifier les ressources qui lui sont confiées, du moins ces dernières années, avec un bénéfice net de 36 millions d'euros en 2020, 18 millions d'euros en 2021 et 29 millions d'euros en 2022. Le bénéfice est envoyé au Pontife romain pour être utilisé dans l'accomplissement de sa mission (c'est l'un des modes de financement du fonctionnement de la Curie romaine). 

L'adoption de l'euro comme monnaie du Vatican, d'abord par le biais d'un accord avec l'Italie et, après 10 ans, par un autre accord direct avec l'Union européenne, a certainement aussi donné un élan à la recherche de la transparence. Ces accords internationaux exigent une série de pratiques et de contrôles qui ont contribué à accélérer la mise en œuvre de certaines pratiques de transparence en matière de gestion.

Mensuram Bonam Quels sont, selon vous, les points clés de ces lignes directrices ? Sont-elles compétitives sur le marché actuel ? 

-Les investissements éthiques ne sont pas seulement compétitifs, ils sont aussi expressément recherchés et annoncés par de nombreuses entreprises qui ont besoin d'investisseurs.

Les principes ESG (Environnementaux, Sociaux, de Gouvernance) ont été adoptés par de nombreuses entités, à tel point qu'un journal italien spécialisé dans l'économie et la finance a "inventé" pour ses lecteurs un indice de la bourse de Milan avec des entreprises qui prétendent suivre ces critères : l'indice s'appelle SOLE24ESG MORN.

L'IOR, ainsi que les autres institutions du Vatican, a également adopté ces principes et a ajouté une référence à la doctrine sociale de l'Église, qui renforce l'engagement éthique et donne des paramètres pour l'évaluer. Les principes qui régissent la doctrine sociale de l'Église sont la dignité humaine, le bien commun, la solidarité, la justice sociale, la subsidiarité, le soin de la maison commune, l'inclusion des personnes vulnérables et l'écologie intégrale. Le document de l'Académie des sciences sociales que vous avez cité développe les implications de ces principes pour la gestion des investissements.

Évangile

Un cœur de chair. Solennité du Sacré-Cœur de Jésus (B)

Joseph Evans commente les lectures de la solennité du Sacré-Cœur de Jésus.

Joseph Evans-3 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

Par l'intermédiaire du prophète Osée - qui fait l'objet de la première lecture de ce jour - Dieu utilise un langage dramatique pour montrer son rejet intérieur de l'idée d'abandonner Israël. Son cœur, dit-il, son moi intérieur, "tourne" en lui : c'est le verbe "tourner". haphakqui signifie "tourner", "renverser" ou "renverser". Ainsi, la verge de Moïse "devint" un serpent et l'épée des chérubins qui empêchait l'entrée au paradis "se retourna dans tous les sens". De même, Dieu a promis à Lot de ne pas "renverser" une certaine ville, c'est-à-dire de ne pas la détruire. Le verbe peut donc être traduit par "tourne" ou "retourne", mais quelle que soit la traduction, il exprime une activité intérieure intense, un changement de direction significatif. On sent que Dieu est blessé par l'idée même de livrer Israël à la destruction.

Dieu dit ensuite que son "le cœur est troublé"le dernier mot, kamarLe même mot est utilisé pour décrire Joseph en Égypte, qui se languit de son jeune frère Benjamin à son arrivée. Le même mot est utilisé pour décrire Joseph en Égypte "se languissant" de son jeune frère Benjamin à son arrivée. 

Le langage anthropomorphique est destiné à montrer la profondeur de l'amour de Dieu pour Israël et sa tendre miséricorde à son égard. Mais ce qui, dans l'Ancien Testament, n'était qu'une métaphore - le Dieu spirituel n'a pas de cœur physique - devient une réalité littérale en Jésus. Notre Seigneur a un cœur de chair. Et il n'est pas seulement blessé métaphoriquement, mais réellement sur la Croix. Ainsi, l'Évangile d'aujourd'hui nous montre un soldat lui perçant le côté, et de la plaie coulent du sang et de l'eau. L'évangéliste Jean nous rappelle les paroles du prophète Zacharie : "...la blessure n'est pas seulement métaphorique mais réelle.Ils regarderont celui qu'ils ont transpercé.".

Cela s'inscrit parfaitement dans la deuxième lecture d'aujourd'hui, dans laquelle saint Paul prie pour les Éphésiens, et pour nous, afin de "Que le Christ habite dans vos cœurs par la foi, que l'amour soit votre racine et votre fondement."pour que nous puissions comprendre ".l'amour du Christ, qui transcende toute connaissance". Dieu est blessé pour que nous le soyons aussi. Lorsque les hommes sont devenus durs de cœur, avec un cœur de pierre, Dieu s'est revêtu d'un cœur de chair pour que nos cœurs s'adoucissent. La nature même de l'amour est de rechercher l'amour en retour. Cette merveilleuse fête du Sacré-Cœur de Jésus nous parle de l'amour divin, qui est si grand qu'il aspire à l'amour de sa créature, l'humanité, et à l'amour de chacun de nous en particulier. Le Cœur du Christ a été transpercé afin d'ouvrir dans nos cœurs une brèche d'amour par laquelle il pourrait y pénétrer. Et l'eau et le sang versés sont aussi comme un canal pour que nous puissions monter dans son cœur. 

Vatican

Le pape François invite les catholiques à être "eucharistiques".

En cette solennité du Corpus Christi, le pape François a réfléchi au don de l'Eucharistie.

Paloma López Campos-2 juin 2024-Temps de lecture : 2 minutes

Le pape François a prié le Angelus avec tous les fidèles présents sur la place Saint-Pierre. Au cours de la méditation, il a réfléchi à la fête de la Corpus Christirappelant "la dimension de don" de l'Eucharistie.

À travers la fraction du pain, a déclaré le souverain pontife, nous voyons que "Jésus a donné toute sa vie". C'est pourquoi la célébration de l'Eucharistie ne peut être "un acte de culte détaché de la vie ou un simple moment de consolation personnelle".

Au contraire, a souligné le pape, à chaque messe, les catholiques doivent être conscients de leur communion avec le Christ. Cette union "nous rend capables de devenir le pain rompu pour les autres, capables de partager ce que nous sommes et ce que nous avons".

Être "eucharistique

En ce sens, le pape a invité les fidèles à être "eucharistiques", c'est-à-dire des personnes qui ne vivent plus pour elles-mêmes. François a demandé aux catholiques de faire de "leur vie un don aux autres", en devenant "prophètes et bâtisseurs d'un monde nouveau".

Pour concrétiser cela dans la vie de tous les jours, le souverain pontife a donné l'exemple d'occasions quotidiennes telles qu'éviter l'égoïsme, promouvoir la fraternité, accompagner ses frères et sœurs dans la douleur, s'occuper des nécessiteux et offrir ses talents.

Pour conclure sa méditation, le Pape a posé plusieurs questions de réflexion personnelle : "Est-ce que je garde ma vie pour moi seul ou est-ce que je la donne comme Jésus ? Est-ce que je me dépense pour les autres ou est-ce que je me replie sur mon petit moi ? Et dans les situations quotidiennes, est-ce que je sais partager ou est-ce que je cherche toujours mon propre intérêt ?

Le pape François appelle à la paix

À la fin de l'Angélus, le Saint-Père a demandé des prières pour le Soudan, "où la guerre qui dure depuis plus d'un an n'a pas encore trouvé de solution pacifique". Il a également évoqué "l'Ukraine, la Palestine, Israël, le Myanmar...". François a lancé "un appel à la sagesse des gouvernants pour qu'ils arrêtent l'escalade et qu'ils mettent tous leurs efforts dans le dialogue et la négociation".

Enfin, il a salué les pèlerins venus d'Italie, de Croatie et de Madrid, ainsi que "les fidèles de Bellizzi et d'Iglesias, le Centre culturel Luigi Padovese de Cucciago, les postulantes des Filles de l'Oratoire et le groupe "Pedalea por los que no pueden" (Pédalez pour ceux qui ne peuvent pas)".

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