Expériences

Mauro Piacenza : "Être disponible pour entendre les confessions est une priorité".

Le pape François a nommé le cardinal Mauro Piacenza (Gênes, 1944) pénitencier majeur du Saint-Siège en 2013. Il a été auparavant sous-secrétaire, secrétaire et préfet de la Congrégation pour le clergé. Il est donc la personne idéale pour parler de la manière de renforcer la pratique de la confession sacramentelle en cette Année de la Miséricorde.

Henry Carlier-9 février 2016-Temps de lecture : 8 minutes

Le pape François l'a rappelé dans son récent livre-interview Le nom de Dieu est miséricordeL'expérience la plus importante qu'un croyant devrait vivre dans ce monde Année jubilaire de la miséricorde est "Permettez à Jésus de vous rencontrer, en vous approchant du confessionnal avec confiance". Nous nous sommes entretenus avec l'actuel pénitencier majeur du Saint-Siège sur la manière dont les prêtres et les laïcs peuvent contribuer à la pratique de la confession.

Au cours de l'Année de la Miséricorde, il sera essentiel pour les fidèles de se tourner vers le sacrement spécifique de la miséricorde de Dieu, la confession. Mais ne faut-il pas approfondir l'idée du pardon, la réalité du péché et la nécessaire réconciliation avec nos frères et sœurs ?

-Certes, le thème fondamental d'un Jubilé est toujours la "conversion" et, par conséquent, le protagoniste est la confession sacramentelle. Pour nous, pèlerins en ce monde et pécheurs, le discours sur la miséricorde serait vain s'il ne conduisait pas à la confession, à travers laquelle coulent les eaux fraîches et régénératrices de la miséricorde divine.

Nous tous, pasteurs, devons faire preuve d'une charité pastorale éminente par notre généreuse disponibilité à entendre les confessions, en encourageant l'accueil des fidèles et en étant nous-mêmes des pénitents assidus. L'éducation à une bonne confession commence par la formation de la conscience des enfants en vue de leur première communion.

Partout où il y a une crise dans la fréquence de ce sacrement fondamental, il faut dire que la crise est "in capite", dans la tête ; c'est une crise de la foi. Pour se confesser, il est nécessaire d'avoir le sens du péché, car la première façon de résister au mal est de le reconnaître et de l'appeler par son nom : "péché".

En regardant le crucifix, on peut percevoir ce qu'est le péché et ce qu'est l'amour. Mais un tel regard exige le silence intérieur, la sincérité avec soi-même, l'élimination des idées préconçues et des préjugés, des lieux communs qui, à force de les respirer, se sont peu à peu incrustés en nous par osmose.

Confessionnaux sur le Paseo de Coches del Retiro pendant les JMJ à Madrid.

Le franchissement de la Porte Sainte, fin d'un voyage ou d'un pèlerinage, a pour fin "logique" la réconciliation. Et c'est une condition pour obtenir l'indulgence du Jubilé.

-Normalement, on arrive au seuil de la Porte Sainte après un pèlerinage, long ou court. Elle prépare l'esprit au voyage, au cours duquel on se rappelle la nature de pèlerin de l'Église dans le temps, et fait comprendre le sens de sa propre vie. Pendant le pèlerinage, nous méditons, prions, dialoguons avec le Seigneur de la miséricorde, examinons notre conscience, demandons la grâce de la conversion. Entre autres choses, cela nous fait aussi prendre conscience de l'incontournable dimension communautaire et nous fait comprendre que la réconciliation avec Dieu implique aussi la réconciliation avec nos frères et sœurs, qui est la conséquence de la première.

Et l'on franchit la Porte qui symbolise le Sauveur lui-même, qui est la vraie porte par laquelle on entre dans le saint bercail de Dieu. En effet, il ne s'agit pas simplement d'accomplir un rite, une cérémonie ; il faut la contrition du cœur, le détournement du péché, même véniel, la profession de foi, la prière aux intentions du Souverain Pontife, puis la confession sacramentelle et la communion eucharistique.

Quelles sont les principales raisons pour lesquelles la pratique de la confession a diminué au cours des dernières décennies ?

Avant tout, nous devons considérer le contexte général de la société et les soi-disant "défis", auxquels nous n'avons pas toujours été capables de donner la réponse adéquate et opportune.

D'autres causes pertinentes trouvent leur origine, à mon avis, dans une crise de la foi qui, à son tour, est largement due à une action pastorale théologiquement faible. D'où la perte progressive du sens du péché et de l'horizon de la vie éternelle. Peut-être que trop de travail pastoral a été fait sur la base de slogans et d'intellectualisme, ce qui a éloigné les confesseurs et les pénitents du confessionnal.

Comment récupérer la pratique de la confession ?

-Il s'agit du cadre général de la pastorale. Il convient de rappeler que la pastorale est la plus noble des attentions de l'Église, mais que, pour être réaliste et efficace, elle doit laisser les mains libres à l'Esprit Saint, par lequel doit se réaliser la traduction pratique de la doctrine authentique. C'est la seule façon de garantir que le travail est celui du Bon Pasteur.

Lorsque cette garantie existe, alors la créativité la plus fructueuse et la plus saine peut avoir lieu, en tenant compte des lieux, des environnements, des cultures, des âges, des catégories, des capacités, etc. mais toujours sur la base de l'unité de la foi.

De Rome, vous aurez un aperçu très enrichissant. Pensez-vous que le temps passé par les prêtres au confessionnal est suffisant ?

-En général, le temps passé est certainement rare. On a trop tendance à faire des milliers de choses, des milliers d'activités. Ce qui est important, en revanche, c'est de réconcilier les personnes avec Dieu et avec le prochain ; de promouvoir la paix de la conscience et donc la paix familiale et sociale ; de combattre la corruption ; de favoriser la réception fréquente de la Sainte Communion avec les dispositions appropriées - et donc fructueuses.

En de nombreux endroits, les prêtres sont numériquement rares par rapport aux besoins de l'évangélisation, mais, pour cette raison même, il est nécessaire de choisir les bonnes priorités ; et parmi celles-ci, la disponibilité à entendre les confessions occupe une place privilégiée.

Comment les prêtres peuvent-ils être de meilleurs confesseurs, et quel effort et quelle volonté leur est-il demandé de faire au cours de cette Année ?

-A ce propos, je voudrais rappeler que la vie spirituelle et pastorale du prêtre, comme celle de ses frères et sœurs laïcs et religieux, dépend pour sa qualité et sa ferveur de la pratique personnelle assidue et consciencieuse du sacrement de pénitence. Chez un prêtre qui se confesse rarement ou mal, son être de prêtre et son agir de prêtre en pâtiraient rapidement, tout comme la communauté dont il est le pasteur.

En se laissant pardonner, on apprend aussi à pardonner aux autres. Cette Année de la Miséricorde peut également être providentielle pour amener les séminaristes à devenir de bons confesseurs, et pour promouvoir des programmes pastoraux : mettre en pratique dans les diocèses des initiatives judicieuses telles que faire connaître les horaires des confessions ; collaborer dans tous les domaines pastoraux ; promouvoir, surtout en Carême et en Avent, des célébrations pénitentielles communautaires avec confession et absolution personnelles ; veiller à avoir des horaires plus adaptés aux différentes catégories de personnes.

Au cours de cette année, le pape a accordé à tous les prêtres la faculté d'absoudre la censure de l'excommunication pour le péché d'avortement. Comment le prêtre doit-il agir dans ces cas particuliers ?

-Sur ce point, il est important de clarifier les idées, car il y a beaucoup de confusion dans l'opinion publique.

L'absolution pour le péché d'avortement n'est pas réservée au pape, mais à l'évêque (cf. canon 134.1), qui peut la déléguer à d'autres sujets et au pénitencier diocésain (cf. canon 508.1), aux aumôniers dans les lieux qu'il dessert, dans les prisons et lors des voyages en mer (cf. canon 566.2). Les prêtres appartenant aux Ordres mendiants (Franciscains, Dominicains, etc.) bénéficient également de cette faculté. Tous les prêtres sont également habilités à le faire, indistinctement en cas de danger de mort (cf. can. 976). Dans de nombreux diocèses, cette faculté est conférée à tous les curés ; dans d'autres, à tous les prêtres pendant les périodes de l'Avent et du Carême ; dans d'autres encore, à tous les prêtres s'ils constatent un grave malaise chez le confesseur, au cas où il ne serait pas absous.

En tout cas, il est bon de savoir que le pénitent n'est pas sujet à l'excommunication si le délit d'avortement a été commis avant l'âge de 18 ans, s'il ne savait pas qu'une peine était attachée à un tel péché, si son esprit n'était pas pleinement lucide ou si sa volonté n'était pas pleinement libre (pensez à une peur sérieuse ou à un manque de raison).

En tout cas, il est clair que le confesseur saura accueillir avec gentillesse, écouter, consoler, orienter vers le respect de la vie, ouvrir des horizons de repentir, de résolutions pour l'avenir et de joie dans la dégustation du pardon, de la miséricorde de Dieu. A cet horizon, le désir de réparation émergera spontanément, et alors le prêtre lui-même saura comment compléter, avec sa prière et sa pénitence, la réponse d'amour au Dieu de la miséricorde.

Lorsque des personnes qui vivent dans une situation de mariage irrégulier viennent se confesser, comment s'occuper d'elles ? Dans certains cas, ils ne seront pas en mesure de les absoudre.....

-J'insiste toujours sur le fait que l'accueil et l'écoute doivent faire l'objet de la plus grande attention. Le fait même que ces personnes viennent au confessionnal est une chose positive.

Il n'est pas possible dans ces quelques lignes de donner une réponse exhaustive. Il faudrait distinguer les personnes en situation matrimoniale "irrégulière" (divorcées et remariées, vivant ensemble sans être mariées, ou mariées civilement) et celles en situation matrimoniale "difficile" (séparées et divorcées). La différence est essentielle, en ce sens que les personnes en situation matrimoniale difficile risquent seulement de tomber dans un état objectivement contraire à la loi de l'Église.

Certes, lorsque le confesseur n'est pas en mesure de donner l'absolution, il doit offrir sa compréhension, agir de manière à ne pas briser les ponts, garantir sa prière à ces personnes, se rendre toujours disponible pour écouter, encourager la prière, faire comprendre la préciosité de la participation à la Sainte Messe festive, faire comprendre l'émerveillement de la lecture de la Parole de Dieu, ainsi que de la visite au Saint-Sacrement pour un dialogue à cœur ouvert avec Jésus ; ouvrir la possibilité de participer à des groupes de prière ou à des groupes dédiés aux œuvres de miséricorde.

Il devrait alors être clair en disant qu'ils ne doivent pas se sentir en dehors de l'Église ; ils n'ont jamais été excommuniés. Il y a peut-être un malentendu à ce sujet, qu'il est bon de clarifier, et il est également bon de préciser la raison de leur exclusion de la réception de l'Eucharistie. D'après mon expérience de confesseur - et je confesse assidûment - il ne m'est jamais arrivé que des personnes appartenant aux catégories susmentionnées ne m'aient pas remercié et demandé à pouvoir revenir.

En ce qui concerne la manière de vivre les aspects liturgiques particuliers de ce sacrement aujourd'hui, lesquels pourraient être mieux soignés, connus ou valorisés ?

-Il existe un Rituel de ce sacrement, dont l'usage est devenu obligatoire depuis le 21 avril 1974, qu'il faut respecter, apprécier et trouver les moyens de l'illustrer aux fidèles. En l'utilisant et en en faisant l'objet de la catéchèse, il faut tenir compte des aspects individuels et communautaires.

Puisqu'il ne s'agit pas d'un cérémonial rigide, il faut agir de manière sacrée, sachant que l'on administre le Sang très précieux du Rédempteur, que le protagoniste n'est pas le prêtre qui confesse, mais Jésus, le Bon Pasteur, et que le prêtre, par conséquent, ne doit être que le reflet du Bon Pasteur, le canal de transmission des eaux fraîches et régénératrices de l'Amour miséricordieux. La tenue du confesseur doit également être conforme à celle de celui qui administre un sacrement. Normalement, le confessionnal, situé dans l'église et équipé d'une grille qui assure un maximum de respect pour les fidèles, devrait être utilisé. Tout ceci est régi par le canon 964 du Code de droit canonique.

Bien entendu, il peut y avoir d'autres cas particuliers, par exemple à l'occasion d'un camp de jeunes, etc. Il m'est arrivé récemment de devoir entendre des confessions pendant un vol et aussi dans un aéroport ; ce sont deux excellentes occasions que je n'aurais pas eues si je n'avais pas toujours porté la tenue ecclésiastique, qui me place dans un état de service permanent.

Comment l'initiative du Pape "24 heures pour le Seigneur" sera-t-elle vécue à Rome du 4 au 5 mars ? En quoi consistera-t-elle ? Comment pouvons-nous nous préparer à ce rendez-vous avec la miséricorde de Dieu dans le monde entier ?

A Rome, elle débutera dans la Basilique Saint-Pierre par une célébration pénitentielle commune (Liturgie de la Parole, homélie, silence pour la méditation et l'examen de conscience, confession individuelle des personnes présentes dans les différents confessionnaux et action de grâce commune au Père de miséricorde). Ensuite, le Saint-Sacrement sera exposé dans toutes les églises choisies. Les confesseurs peuvent être visités à tout moment de la journée pendant ces 24 heures.

L'initiative est très bien acceptée, notamment par les jeunes. Le fait que tous les diocèses répondent à une telle invitation éduque également à un sens profond de l'ecclésialité. Ce sera aussi une occasion privilégiée d'illustrer la beauté de la communion des saints.

Un problème fréquent pour les confesseurs est le manque de préparation des pénitents, qui fait que certaines confessions s'éternisent inutilement. Que recommanderiez-vous au confesseur pour accueillir les fidèles, mais sans s'éterniser et décourager les autres qui attendent leur tour ?

-Les fidèles doivent être conduits à une bonne confession dès leur première communion ; il faut ensuite expliquer la différence entre une conversation, une direction spirituelle et une confession sacramentelle. Il est utile de disposer à l'avance de dépliants ou de formulaires présentant les grandes lignes de l'examen de conscience, si possible différenciées par âge, etc.

Le confesseur lui-même doit s'efforcer de ne pas bavarder, mais de parler avec sobriété, clarté et douceur, d'aller à l'essentiel et d'aider le pénitent à aller à l'essentiel, sans le mettre mal à l'aise. Il est conseillé de rechercher l'équilibre et la prudence, et si une file d'attente s'est formée, de dire au pénitent qu'il peut l'écouter à un moment ultérieur, ou même après la fin de la file d'attente, et de l'écouter plus longuement.

L'auteurHenry Carlier

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Quelques tâches actuelles pour la théologie morale

Quel est le rôle de la théologie morale dans l'Église et dans le monde d'aujourd'hui ? Je ne vais pas dresser un tableau complet pour répondre à cette question.

Ángel Rodríguez Luño -9 février 2016-Temps de lecture : 10 minutes

Quel est le rôle de la théologie morale aujourd'hui - dans l'Église et dans le monde ? Je ne vais pas dresser un tableau complet dans ces pages pour répondre à cette question. Je voudrais simplement me concentrer sur quelques questions plus fondamentales, en tenant compte des préoccupations exprimées par le pape François. Quelles sont les tâches les plus urgentes ?

Pour répondre à cette question, il faut peut-être d'abord se demander dans quel état se trouve notre monde. Sans passer en revue les différents diagnostics qui ont été proposés, on peut dire qu'il existe une attitude généralisée d'indifférence ou de désintérêt à l'égard de la vérité. Derrière l'apparence de la vérité, il y a une lutte pour le pouvoir (Foucault), et la recherche de la bonté, de la vérité et de la beauté a été remplacée par l'action spontanée. Certains auteurs ont qualifié notre société de société liquide (Bauman), d'autres préfèrent l'appeler société de la performance (Byung-Chul Han). Tous ces diagnostics indiquent la fin de la société disciplinaire, fondée sur l'existence d'une autorité. Désormais, en revanche, l'agir est prioritaire, et il n'y a de bien ou de mal que ce que chaque individu - ou la majorité - décide. Ainsi se réalise la maxime de Nietzsche, pour qui le salut ne se trouve pas dans la connaissance, mais dans la création. Création d'un langage et, à partir de celui-ci, d'une morale : des termes tels que "interruption de grossesse", "mort dans la dignité" ou "relations de couple" dessinent les contours de la nouvelle morale, dans laquelle c'est la volonté de l'homme qui décide de ce qui est bon pour lui et de ce qui ne l'est pas.

Dans ce contexte, alors que les fondements mêmes d'un discours rationnel sur le bien ont disparu, que peut faire la théologie morale ? Que pouvons-nous attendre ?

Tout d'abord, il est urgent de se rappeler que Dieu existe et qu'il est un Dieu actif et engagé dans le monde. Il y a une affirmation de Romano GuardiniLe monde purement profane n'existe pas ; cependant, lorsqu'une volonté obstinée parvient à élaborer quelque chose qui ressemble un peu à ce genre de monde, cette construction ne fonctionne pas" ; que se passe-t-il alors : "Sans l'élément religieux, la vie devient quelque chose comme un moteur sans lubrifiant : elle s'échauffe. À chaque instant, quelque chose brûle" (III.5). La société de l'épuisement est précisément le titre d'un des livres de réflexion les plus vendus de l'année dernière. En bref, une société contraire à la vérité de l'homme et de sa liberté n'est pas satisfaisante. Une situation d'aveuglement ne peut pas non plus être satisfaisante pour les êtres humains. Le pape François nous a récemment rappelé : "Il n'y a pas de systèmes qui annulent complètement l'ouverture à la bonté, à la vérité et à la beauté, et la capacité de réaction que Dieu continue d'encourager au plus profond du cœur humain. Je demande à chaque personne dans ce monde de ne pas oublier cette dignité que personne n'a le droit de lui enlever" (Laudato si', 205). L'une des tâches de la théologie morale est donc de rappeler à chacun sa dignité. Mais cela suppose qu'elle trouve sa place dans la vie de l'Église - et dans la vie des fidèles.

La mission de la théologie morale

Dans l'esprit de beaucoup, l'idée de la moralité comme instance autoritaire - souvent perçue comme autoritaire - qui indique ce qui est permis et ce qui ne l'est pas, ce qui est péché et ce qui ne l'est pas, est toujours présente. Cette conception tend à opposer autorité et liberté, ou loi et liberté, et à placer la morale dans le premier membre de ces binômes. Sa tâche consisterait uniquement à mettre en évidence les limites (négatives) de l'action humaine.

Mais est-ce là une conception adéquate de la théologie morale ? Peut-être une critique de ce genre pourrait - et devrait - être faite à l'égard de certaines théologies morales qui étaient tombées dans l'extrême d'une casuistique méticuleuse et dispersée et qui n'offraient pas une vision organique et positive de l'action humaine. Cependant, il me semble tout à fait injuste de formuler la même critique maintenant, après le renouvellement qui a eu lieu. De nombreux traités sont apparus au cours des dernières décennies qui présentent le message moral du Christ comme une proposition éminemment positive et organique. Les tentatives ont été variées, comme ont été variées les approches dans lesquelles la vie chrétienne a été comprise : comme une vie filiale, comme la suite du Christ, comme une marche dans la lumière de l'Amour, comme une réponse à l'appel à être des saints, etc. Dans tous ces cas, la morale n'est plus présentée comme une liste d'interdictions, mais comme une invitation : une proposition de vie qui vise le bonheur de l'homme, sur terre et au ciel.
Ainsi comprise, la tâche de la théologie morale est de rappeler aux femmes et aux hommes d'aujourd'hui que Dieu a un projet pour chacun d'entre nous. Que Dieu nous a aimés et nous a appelés de manière unique - dès avant la création du monde (cf. Ep 1,4) - à être heureux en vivant en plénitude notre propre condition humaine rachetée par le Christ. Une telle présentation se heurte à des difficultés, dont je relève quelques-unes ci-dessous.

Redécouvrir la beauté du Christ

Le pape François s'est fait l'écho d'une vieille accusation en rappelant aux chrétiens qu'ils ne peuvent pas avoir habituellement un "visage funèbre", qu'il ne serait pas juste de vivre un "christianisme de carême sans Pâques" (Evangelii Gaudium, 6, 10). C'est la vieille tentation du fils aîné de la parabole, qui consiste à vivre une foi triste et terne, et qui au fond regarde avec envie le comportement immoral de ceux qui vivent loin de Dieu - ou, du moins, loin de l'Église. Une foi qui voit en Dieu un maître pour lequel il faut travailler comme un serviteur, en espérant une juste récompense à la fin. Une foi qui voit dans la volonté de Dieu une limitation de sa propre liberté (cf. Lc 15, 25 ss).

Face à cette tentation, une des vérités les plus sûres du christianisme s'impose : nous ne sommes pas des serviteurs, mais des enfants, "et si nous sommes des enfants, nous sommes aussi des héritiers, des héritiers de Dieu et des cohéritiers du Christ" (Rm 8,17). Le Pape nous rappelle constamment qu'"avec Jésus-Christ la joie naît et renaît toujours" (Evangelii Gaudium, 1), car en lui nous reconnaissons un Dieu qui nous aime inconditionnellement, qui ne se lasse pas de nous pardonner et de nous accueillir dans son étreinte paternelle, et qui "se sent responsable, c'est-à-dire qu'il désire notre bien et veut nous voir heureux, remplis de joie et sereins" (Misericordiae vultus, 9).
C'est la tâche de la théologie morale de présenter de manière organique cette invitation de Dieu, qui touche tous les aspects de la vie humaine. Saint Jean-Paul II aimait rappeler cet enseignement du Concile : "Le mystère de l'homme ne s'éclaire que dans le mystère du Verbe incarné", dans la mesure où le Christ "révèle pleinement l'homme à l'homme lui-même et lui révèle la sublimité de sa vocation" (Gaudium et Spes, 22). Jésus-Christ est la Lumière du monde, qui éclaire les problèmes et les préoccupations de l'humanité. Son mystère est pour nous à la fois un appel et une réponse, et il est donc le Chemin vers le Père. Un parcours aussi exigeant qu'attrayant. L'homme y découvre la splendeur de la vérité sur lui-même et sur ce qui compte le plus pour lui : la vie et la mort, le mariage et l'amitié, le travail et la souffrance.

Éveiller les consciences

Après tout ce qui a été dit, une question fondamentale demeure : comment éveiller le sens de Dieu dans un monde qui semble indifférent à la souffrance des autres ?
Le témoignage des chrétiens est sans doute un élément important de la réponse : "A ceci tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous avez de l'amour les uns pour les autres" (Jn 13,35). Parallèlement, il est nécessaire de réveiller la présence inavouée de Dieu qui se trouve dans le cœur de chaque femme et de chaque homme. Il y a un désir de Dieu - que nous devons aider à reconnaître - dans la recherche du bonheur, de l'épanouissement, de l'amour durable, comme le rappelait l'encyclique Spe Salvi.

Et il y a aussi une présence réelle de Dieu dans la conscience morale. On sait ce que le Bienheureux a écrit John Henry Newman dans sa Lettre au Duc de Norfolk : "La conscience est le messager de celui qui, tant dans le monde de la nature que dans le monde de la grâce, à travers un voile, nous parle, nous instruit et nous gouverne. La conscience est le premier des vicaires du Christ" (n. 5). La conscience est la lumière, l'étincelle que Dieu a placée dans l'homme pour atteindre le bonheur sur le chemin de la vérité et du bien. Dans un monde centré sur l'individu, mais en même temps assoiffé de bonheur et avec une certaine nostalgie de l'absolu, la voie de la conscience est une autre voie que la théologie morale est appelée à explorer.

Le pape François l'a fait récemment sur la base d'une prise de conscience écologique. Le problème de l'environnement est moralement pertinent pour le monde contemporain, il est présent à l'esprit de chacun et nous y reconnaissons un espace de vérité et de bonté. Partant du souci de l'environnement et de l'urgence d'une réelle prise en charge de la création, le Pape signale un complément fondamental à l'écologie environnementale : l'écologie humaine. Cela implique "quelque chose de très profond : la relation nécessaire de la vie des êtres humains avec la loi morale inscrite dans leur propre nature, qui est nécessaire pour créer un environnement plus digne. Benoît XVI a déclaré qu'il existe une "écologie de l'homme", car "l'homme aussi possède une nature qu'il doit respecter et qu'il ne peut pas manipuler à sa guise" (Laudato si', 155).

La conscience est précisément le lieu où cette vérité sur soi et sur le monde, sur ce qu'il est bon de faire et sur la manière de se comporter par rapport à son environnement et aux autres, est rendue manifeste pour chaque personne. " Au fond de sa conscience, l'homme découvre une loi qu'il ne se donne pas, mais à laquelle il doit obéir et dont la voix résonne, quand il le faut, aux oreilles de son cœur " (Gaudium et Spes, 16).

Le cri de la conscience peut être capable de réveiller un monde endormi et indifférent, à condition de ne pas le neutraliser en le concevant comme la redoute de la subjectivité, ce qu'en réalité il n'est pas, car la conscience aussi remue. En effet, " la dignité de la conscience découle toujours de la vérité : dans le cas de la conscience droite, il s'agit de la vérité objective, acceptée par l'homme ; dans le cas de la conscience erronée, il s'agit de ce que l'homme, dans l'erreur, considère comme subjectivement vrai " (Veritatis splendor, 63).

Le chemin de la miséricorde

À ce stade, il est possible de revenir à ce que nous avons vu précédemment. En effet, la véritable réponse à ce cri de la conscience est Jésus-Christ. Le mal qu'un homme a commis peut être grand, le mal dans le monde peut devenir insupportable : le vingtième siècle en a été témoin. Cependant, les chrétiens savent que ce n'est pas le dernier mot. Dieu a parlé. Comme l'a écrit saint Jean-Paul II dans son dernier livre : "La limite imposée au mal, dont la cause et la victime se trouvent être l'homme, est en définitive la Miséricorde divine" (Mémoire et identité, 73).

Le pape François nous le rappelle aujourd'hui avec une urgence particulière, nous encourageant à redécouvrir l'amour inconditionnel de Dieu pour l'homme afin de le mettre au premier plan de la mission de l'Église. La miséricorde est la manifestation première de la toute-puissance de Dieu, et elle doit aussi être le premier message de l'Épouse du Christ, à tel point que, comme il l'écrit dans la Bulle de convocation du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde : " La crédibilité de l'Église passe par le chemin de l'amour miséricordieux et compatissant " (n. 10).

Mais en quoi consiste la miséricorde, comment est-elle vécue, quel est son rapport avec la vérité et la justice ? Ce sont des questions qui ne peuvent être remises à plus tard, car elles ont des conséquences pratiques pour la pastorale ordinaire de l'Église. Quoi qu'il en soit, il convient de noter que, même si nous, êtres humains, pouvons avoir des conflits entre la miséricorde et la vérité, entre la miséricorde et la justice, nous ne devons pas oublier qu'en Dieu, elles sont identifiées. Ce serait une erreur de tomber dans l'anthropomorphisme banal qui suppose des contradictions qui ne peuvent exister en Dieu. Néanmoins, la question reste ouverte : dans la vie de l'Église, que signifie concrètement de suivre ce " chemin de l'amour miséricordieux et compatissant " ? A cette question, comme aux précédentes, la théologie morale doit donner une réponse.

Il est certain que l'on peut déjà en trouver une partie dans l'appel à rejeter l'indifférence, et dans les attitudes de compassion, d'ouverture et d'accueil que le pape François a si souvent soulignées - en paroles et en gestes innombrables. Cependant, celui qui accueille le pécheur repentant n'est pas au but, mais au début du voyage. Le modèle divin, tel qu'il est révélé dans l'histoire du salut, est différent. Il suffit de penser au récit de l'Exode, que l'Église relit chaque année pendant le Carême : l'accueil et le pardon se poursuivent ensuite sur un chemin d'accompagnement. À maintes reprises, le Seigneur pardonne à son peuple, accueille son désir de renouveau et lui rappelle sa vocation profonde et le chemin qui le conduit à vivre comme ses enfants bien-aimés. C'est l'histoire du Dieu fidèle, compatissant et miséricordieux. Précisément, l'un des noms de la miséricorde dans l'Ancien Testament, hesed, a beaucoup à voir avec la fidélité divine.

La même idée se retrouve dans le Nouveau Testament. Jésus accueille les pécheurs et les malades, pardonne leurs péchés, soigne leurs maux, puis les laisse, comme Bartimée, le suivre sur le chemin (cf. Mc 10,52). " Va et ne pèche plus ", dit-il à la femme adultère après l'avoir pardonnée (Jn 8,11). Ainsi, la miséricorde est d'accueillir, et la miséricorde est aussi d'accompagner, c'est-à-dire de donner toujours plus d'espace à la lumière du Christ dans les âmes, d'aider les âmes à "marcher dans la vérité" (cf. 2 et 3Jn). On pourrait dire que le pardon est la porte d'entrée de la vie renouvelée que le Christ offre à chacun ; le début, si souvent répété dans l'existence d'une personne, de la vie selon l'Esprit que le Christ a donné.

Du sentiment à l'attitude vertueuse

Pour comprendre qu'il n'y a pas de contradiction entre la miséricorde et la vérité, il faut distinguer la miséricorde comme simple sentiment de la miséricorde comme attitude vertueuse de charité. Dans mon expérience pastorale, il m'est toujours arrivé, lorsque j'étais confronté à une personne qui m'exprimait son état de souffrance intérieure, de voir surgir en moi un sentiment spontané de compassion et un désir intense de dire ou de faire quelque chose pour soulager la douleur des autres. Mais lorsque vous voulez passer de ce sentiment initial à une action qui aide et tente de résoudre le problème, vous devez appliquer votre intelligence, et vous demander : quelles sont les causes de cette triste situation, quels pourraient être les remèdes ? Mon expérience de 40 ans en tant que prêtre est que je n'ai jamais réussi à réparer quoi que ce soit en m'appuyant sur des données fausses ou en cachant la réalité. C'est comme si nous disions à une personne qui vient nous voir avec une blessure profonde et de très mauvais aspect : "Ne vous inquiétez pas, ce n'est rien, il n'y a pas besoin d'une désinfection douloureuse, ça va guérir tout seul". Cette légèreté bienveillante est souvent très coûteuse.

La désinfection est parfois gênante. C'est pourquoi le message du Christ est aussi parfois coûteux. Cela signifie prendre des décisions difficiles et faire face à des situations douloureuses. Nous ne devons pas oublier que la vie de Jésus passe par l'arbre de la Croix, qui, comme l'ont souligné les Pères, est le pendant de l'arbre qui a témoigné du premier péché. Ainsi, la miséricorde, qui trouve dans le sacrifice du Christ sa plus haute manifestation, est aussi une porte ouverte à l'humilité. Il faut apprendre à se laisser aimer par Dieu, et à reconnaître que sa propre existence n'est pas seulement une tâche à accomplir, mais surtout un don à recevoir.

Peut-être est-ce précisément la partie la plus difficile pour le monde d'aujourd'hui, si marqué par la vanité superficielle et l'autosuffisance infantile. C'est quelque chose que le pape François semble garder très présent à l'esprit : "Il n'est pas facile de développer cette saine humilité et cette heureuse sobriété si nous devenons autonomes, si nous excluons Dieu de notre vie et que notre moi prend sa place, si nous croyons que c'est notre propre subjectivité qui détermine ce qui est bien et ce qui est mal" (Laudato si', 224). Rencontrer la miséricorde, c'est aussi se laisser rencontrer par elle, se laisser surprendre et conduire par celui-là même qui nous dit : "Viens et suis-moi". Cela exige une attitude d'humilité et d'ouverture, ce qui signifie ne plus vouloir déterminer ce qui est bien et ce qui est mal, mais plutôt laisser le Bien, le Vrai et le Beau déterminer nos actions.

Tout cela exige de la théologie morale un effort pour proposer toujours à nouveau le chemin du pardon et du disciple, afin que la lumière du Christ brille toujours plus dans la conscience et la vie des chrétiens. Ainsi, ce qui a commencé comme une rencontre peut-être inattendue avec l'étreinte du Père culminera dans la vie de l'enfant qui n'est mû que par l'amour.

L'auteurÁngel Rodríguez Luño 

Professeur de théologie morale fondamentale
Université pontificale de la Sainte-Croix (Rome)

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CollaborateursAndrea Tornielli

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Le drame des migrations représente un défi majeur pour l'Occident. A cette occasion, Andrea Tornielli consacre sa chronique mensuelle dans notre magazine à mettre en lumière l'approche du Pape François lors de l'audience avec le Corps Diplomatique.

9 février 2016-Temps de lecture : 2 minutes

Tout le monde (surtout les milieux médiatico-politiques occidentaux) nous répète quotidiennement que la plus grande urgence mondiale du moment est l'ISIS, le califat musulman avec sa charge de terreur fondamentaliste qui menace et tue les autres musulmans et les minorités religieuses de la région. Bien sûr, il s'agit d'une véritable urgence. Mais le pape François nous dit qu'en réalité, la plus grande urgence est autre : celle des migrations et des réfugiés.

C'est ainsi que le Pontife s'est exprimé le 11 janvier devant le Corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, c'est-à-dire les ambassadeurs des pays du monde qui ont des relations diplomatiques avec le Vatican.

Le discours de cette année était axé sur la question des migrations. Le Pape a souligné la nécessité d'établir des plans de migration à moyen et long terme, qui ne répondent pas simplement à une urgence, et qui servent à une réelle intégration dans les pays d'accueil, ainsi que de favoriser le développement des pays d'origine avec des politiques de solidarité qui ne soumettent pas l'aide à des stratégies et pratiques idéologiques étrangères ou contraires aux cultures des peuples auxquels elles s'adressent.

François a également souligné l'effort européen pour aider les réfugiés, et a appelé à ne pas perdre les valeurs d'accueil, même s'il a reconnu que celles-ci deviennent parfois... "un fardeau difficile à porter"..

C'est là le problème : l'Europe ne doit pas oublier ses valeurs, qui sont également ancrées dans son héritage chrétien. Face aux migrants, elle ne peut pas simplement fermer ses frontières. Il est frappant de constater qu'il y a encore un manque de sensibilisation à cette question parmi toutes les églises du continent.

"Une grande partie des causes de l'émigration".a déclaré le pape, "aurait pu être abordé il y a longtemps. Leurs conséquences les plus cruelles auraient pu être évitées ou du moins atténuées. Même maintenant, et avant qu'il ne soit trop tard, beaucoup peut être fait pour arrêter les tragédies et construire la paix. Pour ce faire, il faudrait remettre en question des habitudes et des pratiques bien établies, à commencer par les problèmes liés au commerce des armes, à l'approvisionnement en matières premières et en énergie, aux investissements, à la politique financière et d'aide au développement, ou encore au grave fléau de la corruption..

L'auteurAndrea Tornielli

Vatican

Le dialogue interreligieux. Comme des frères devant le Créateur

La synagogue de Rome a réservé un accueil chaleureux à François, comme elle l'a fait pour saint Jean-Paul II et Benoît XVI. Il a également été invité à la mosquée.

Giovanni Tridente-9 février 2016-Temps de lecture : 3 minutes

Accueilli par les applaudissements, il s'est mêlé aux bancs pour serrer la main des personnes présentes. La troisième visite d'un pontife à la synagogue de Rome - après les premières visites historiques de saint Jean-Paul II en 1986 et de Benoît XVI en 2010 - a été marquée par un enthousiasme non moindre.

Le pape est arrivé au Templo Mayor le dimanche 17 janvier dans l'après-midi pour célébrer le cinquantième anniversaire de la publication de l'ouvrage Nostra Aetatela déclaration de la Conseil du Vatican II qui a ouvert la voie à la consolidation des relations entre l'Église catholique et les Juifs.
À la mi-décembre, la Commission du Vatican pour les relations religieuses avec le judaïsme a publié un document dans lequel elle fait le point sur les résultats obtenus au cours de ces cinquante années. Le texte souligne l'importance d'approfondir la "compréhension mutuelle", ainsi que l'engagement commun "en faveur de la justice, de la paix, de la sauvegarde de la création et de la réconciliation dans le monde entier" et la lutte contre toute discrimination raciale. Une grande partie du document était évidemment réservée à la "dimension théologique" du dialogue, qui doit encore être approfondie.

La visite du pape François au Grand Temple de Rome s'inscrit dans cette "tradition" positive et a été saluée par ceux qui l'ont accueilli et hébergé : les Juifs romains, les représentants de la communauté juive italienne, les rabbins italiens et les délégations rabbiniques d'Israël et d'Europe. Le Grand Rabbin de Rome, Riccardo di Segni, a parlé d'"un événement dont la portée rayonne un message bénéfique dans le monde entier".

Dans ses salutations au Saint-Père, Ruth Dureghello, présidente de la Commission européenne, a déclaré : "Je suis heureuse d'être ici. Communauté hébraïque de RomeIl a déclaré solennellement qu'"aujourd'hui, nous écrivons à nouveau l'histoire". Un pape qui, en tant qu'archevêque de Buenos Aires, a cultivé de solides relations avec le judaïsme - il a lui-même rappelé qu'il avait l'habitude "d'aller dans les synagogues pour rencontrer les communautés qui s'y réunissaient, pour suivre de près les fêtes et les commémorations hébraïques et pour rendre grâce au Seigneur" - et qui les a "réaffirmées dès les premiers actes de son pontificat", notamment en condamnant l'antisémitisme à plusieurs reprises.
En effet, a souligné M. Dureghello, "la haine qui naît du racisme et trouve son fondement dans les préjugés ou, pire, qui utilise les mots et le nom de Dieu pour tuer, mérite toujours notre rejet". De cette prise de conscience naît "un nouveau message" face aux tragédies contemporaines : "La foi n'engendre pas la haine, la foi ne fait pas couler le sang, la foi appelle au dialogue".

Dans cette ligne, le Grand Rabbin Di Segni a été catégorique : "Nous accueillons le Pape pour qu'il nous rappelle que les différences religieuses, qui doivent être maintenues et respectées, ne doivent cependant pas servir de justification à la haine et à la violence, mais qu'il doit y avoir amitié et collaboration, et que les expériences, les valeurs, les traditions et les grandes idées qui nous identifient doivent être mises au service de la communauté".

"Dans le dialogue interreligieux, il est essentiel que nous nous rencontrions en tant que frères et sœurs devant notre Créateur et que nous le louions, que nous nous respections et nous appréciions mutuellement et que nous essayions de collaborer", a exhorté le pape François dans ses salutations.

"Nous appartenons tous à une seule famille, la famille de Dieu, qui nous accompagne et nous protège en tant que son peuple. Ensemble, en tant que juifs et catholiques, nous sommes appelés à assumer nos responsabilités envers cette ville, en apportant notre contribution, en particulier notre contribution spirituelle, et en aidant à résoudre les différents problèmes d'aujourd'hui", a poursuivi le pontife.
François a ensuite fait allusion à la question théologique de la relation entre les chrétiens et les juifs, en répétant qu'il existe un lien indissociable qui unit ces deux communautés de foi : "Les chrétiens, pour se comprendre, ne peuvent manquer de se référer à leurs racines hébraïques, et l'Eglise, tout en professant le salut par la foi dans le Christ, reconnaît l'irrévocabilité de l'ancienne alliance et l'amour constant et fidèle de Dieu pour Israël".

Tournant son regard vers les tragédies contemporaines, le pape a rappelé que "là où la vie est en danger, nous sommes d'autant plus appelés à la protéger. Ni la violence ni la mort n'auront jamais le dernier mot devant Dieu, qui est le Dieu de l'amour et de la vie". Les derniers mots de salutation ont été pour rappeler la Shoah et les soixante millions de victimes : "Le passé doit servir de leçon pour le présent et pour l'avenir".

Vatican

Journée mondiale des migrants : "Assurer l'assistance et l'accueil".

Migrants : ce mot a résonné au Vatican à de nombreuses reprises au début de la nouvelle année. Dans la basilique Saint-Pierre, 6 000 migrants et réfugiés ont participé à une messe jubilaire.

Giovanni Tridente-9 février 2016-Temps de lecture : 6 minutes

Ce n'est pas seulement parce que le deuxième dimanche de janvier était la Journée mondiale du migrant et du réfugié, qui a pris une signification toute particulière cette année, à l'occasion de la Journée mondiale du réfugié. Jubilé consacré à la miséricorde. Aux migrants - et à la miséricorde - par exemple, le pape François a consacré certains passages de son discours au corps diplomatique accrédité auprès du Saint-Siège, qu'il a reçu au Vatican précisément à l'occasion de la nouvelle année. Il s'agit d'un rendez-vous au cours duquel les pontifes évoquent généralement la situation dans différentes régions du monde, rappelant également les voyages apostoliques qu'il a effectués dans divers pays au cours des mois précédents.

Urgence grave

Se référant en particulier au phénomène des migrations, le Saint-Père a souhaité réfléchir avec les ambassadeurs sur les questions suivantes "grave urgence". à laquelle nous assistons, en particulier pour tenter de "discerner ses causes, proposer des solutions et surmonter la peur inévitable". qui l'accompagne. Une urgence massive et imposante, qui, outre l'Europe, est également présente dans diverses régions asiatiques et en Amérique du Nord et centrale.

Le Pape a fait son propre "le cri de tous ceux qui sont obligés de fuir pour éviter les barbaries innommables commises contre des personnes sans défense, comme les enfants et les handicapés, ou le martyre pour le simple fait de leur foi religieuse".. Et, en plus, vous pouvez entendre "la voix de ceux qui fuient l'extrême pauvreté, incapables de nourrir leur famille ou d'avoir accès aux soins de santé et à l'éducation, la dégradation parce qu'ils n'ont aucune perspective de progrès, ou le changement climatique et les conditions météorologiques extrêmes"..

Face à un tel scénario, si triste et Le fruit d'une "culture du jetable" qui met en danger la personne humaine, sacrifiant des hommes et des femmes aux idoles du profit et du consumérisme".François a encouragé à ne pas "habitue-toi à ça". et a recueilli "un engagement commun qui se termine de manière décisive". avec cette culture. En commençant par tous les efforts pour arrêter ce trafic qui "transforme les êtres humains en marchandises, en particulier les plus faibles et les plus sans défense".. Nous devons être conscients, en effet, que beaucoup de ces personnes "ils n'auraient jamais quitté leur propre pays s'ils n'avaient pas été forcés de le faire".. Ils comprennent également La "multitude de chrétiens qui, de plus en plus en masse, ont dû quitter ces dernières années leur propre terre, où ils vivaient déjà depuis les origines du christianisme"..

"De nombreuses causes de l'émigration auraient pu être traitées depuis longtemps".Le Saint-Père l'a expliqué en termes très clairs. En conséquence, "avant qu'il ne soit trop tardLes éléments suivants doivent être mis en place "des plans à moyen et long terme qui vont au-delà d'une simple réponse d'urgence".L'objectif est d'aider à l'intégration des migrants dans les pays d'accueil, tout en favorisant le développement des pays d'origine par des politiques sociales respectueuses des cultures auxquelles elles s'adressent.

Francis a ensuite fait référence à cette "l'esprit humaniste". qui a toujours caractérisé le continent européen, et qui vacille aujourd'hui face à la vague de migration : "Nous ne pouvons pas laisser se perdre les valeurs et les principes d'humanité, de respect de la dignité de chaque personne, de subsidiarité et de solidarité mutuelle, même s'ils peuvent, à certains moments de l'histoire, constituer un fardeau difficile à porter.. En définitive, le pape s'est dit convaincu que l'Europe, en s'appuyant également sur son patrimoine culturel et religieux, a la capacité de "trouver le juste équilibre entre le devoir moral de protéger les droits de ses citoyens d'une part, et d'autre part, d'assurer l'assistance et l'accueil des migrants".. Il faut juste le vouloir.

Journée jubilaire du migrant

Comme nous le disions, le 17 janvier, la Journée mondiale du migrant et du réfugié a été célébrée dans le monde entier, dans le cadre de l'Année européenne du migrant et du réfugié. Année Sainte de la Miséricordea également été vécu comme le Jubilé des migrants. À cette occasion, plus de 6 000 migrants et réfugiés originaires de régions d'Italie, en particulier du Latium, et appartenant à au moins 30 nationalités et cultures différentes, ont participé à l'Angélus sur la place Saint-Pierre avec le pape François.

Le Saint-Père s'est adressé à eux en ces termes : " Chers migrants et réfugiés, chacun d'entre vous porte en lui une histoire, une culture de valeurs précieuses ; et souvent, malheureusement, aussi des expériences de misère, d'oppression et de peur. Votre présence sur cette place est un signe d'espoir en Dieu".. Puis il les a exhortés : "Ne vous laissez pas dépouiller de l'espérance et de la joie de vivre, qui naissent de l'expérience de la miséricorde divine, grâce aussi aux personnes qui vous accueillent et vous aident"..

Les migrants ont ensuite franchi la frontière par le Porte sainte de la basilique Saint-Pierre et ont participé à la messe présidée par le cardinal Antonio Maria Vegliò, président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des personnes en déplacement.

Au pied de l'autel a été érigée la "croix de Lampedusa", fabriquée par un charpentier local à partir des restes des barges qui ont transporté les réfugiés vers cette île italienne au sud de la Sicile : une véritable "porte de l'Europe" qui, depuis de nombreuses années, accueille ceux qui fuient les guerres par-delà la mer. Cette croix, qui rappelle les nombreux naufragés, dont beaucoup d'enfants, qui ont perdu la vie en Méditerranée ces dernières années, effectue depuis quelques mois une sorte de "pèlerinage" dans les paroisses italiennes. Un autre geste qui a caractérisé la célébration a été les Saintes Formes distribuées pendant la communion, données par des détenus, dont beaucoup d'étrangers, de la prison de l'Opéra (Milan).

"L'Église a toujours vu dans les migrants l'image du Christ. En outre, en cette année de la miséricorde, nous sommes invités à redécouvrir les œuvres de miséricorde et, parmi les œuvres corporelles, il y a l'appel à l'accueil".Le cardinal Vegliò a rappelé dans son homélie de la messe.

Puis, évoquant le phénomène de la migration, il a rappelé que "Ce véritable exode des peuples n'est pas un mal, mais le symptôme d'un mal : celui d'un monde injuste, caractérisé en de nombreux endroits par les conflits, la guerre et l'extrême pauvreté.. Par conséquent, "l'expérience des migrants et leur présence rappellent au monde l'urgence d'éliminer les inégalités qui brisent la fraternité et l'oppression qui oblige les gens à quitter leur propre terre"..

En ce qui concerne l'intégration, Vegliò a expliqué que l'intégration "Elle n'implique ni séparation artificielle ni assimilation, mais offre plutôt l'occasion d'identifier l'héritage culturel du migrant et de reconnaître ses dons et ses talents pour le bien commun de l'Église".: "Personne ne doit se sentir supérieur à l'autre, mais tous doivent percevoir la nécessité de collaborer et de contribuer au bien de l'unique famille de Dieu"..

Quant aux autres nominations jubilaires, il a déjà été annoncé que le 22 février sera célébré le Jubilé consacré à la Curie romaine, au Gouvernorat de la Cité du Vatican et à toutes les autres institutions liées au Saint-Siège. À 10h30, le Saint-Père célébrera la Sainte Messe dans la Basilique Saint-Pierre.

Le Jubilé des adolescents aura lieu du 23 au 25 avril. Elle comprendra une célébration au stade olympique de Rome et, le lendemain, une messe avec le pape François sur la place Saint-Pierre. Cet événement destiné aux adolescents servira d'introduction au Jubilé de la jeunesse, qui aura lieu en même temps que les Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie en juillet. Ce n'est pas un hasard si le Pape a également voulu consacrer un message spécifique aux jeunes, auxquels il a expliqué que l'Année Sainte "C'est l'occasion de découvrir que vivre en frères est une grande fête, la plus belle dont on puisse rêver".. Adressant une pensée à ceux qui souffrent dans des situations de guerre, d'extrême pauvreté et d'abandon, François a exhorté les jeunes à ne pas perdre l'espoir et à ne pas croire en l'avenir. "les mots de haine et de terreur qui sont souvent répétés ; au lieu de cela, construisez de nouvelles amitiés"..

Mercy Fridays

Au début du Jubilé, il a été expliqué que le pape François témoignerait des signes concrets de la Miséricorde certains vendredis.

Après avoir ouvert la Porte Sainte de l'auberge de Caritas situé à côté de la gare Termini de Rome - qui, depuis près de trente ans, écoute, accueille, accompagne et réinsère socialement des personnes marginalisées en leur offrant une hospitalité nocturne et des repas chauds - a rendu ces dernières semaines une visite "surprise" à une maison familiale de la banlieue de Rome, où sont hébergées une trentaine de personnes âgées. Il est ensuite allé à Maison IrideLe seul centre en Europe qui accueille sept personnes dans un état végétatif assistées par leur famille. Signes de grande valeur en faveur de la vie humaine et de la dignité de chaque personne, quelle que soit sa condition.

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La théologie du 20ème siècle

Quand tout bouge. Joseph Ratzinger dans le "Rapport sur la foi".

L'histoire du Concile Vatican II est assez bien faite, avec une énorme accumulation de matériel. L'histoire de l'après-concile Vatican II est encore inachevée et très difficile, d'une complexité ingérable.

Juan Luis Lorda-9 février 2016-Temps de lecture : 7 minutes

Le concile Vatican II a été un profond renouveau pour l'Église, mais il a également déclenché une crise inattendue. Joseph Ratzingersur Rapport sur la foia analysé comment l'enthousiasme initial a fait place à la confusion et aux tensions. Cet article jette un regard sobre sur ce processus, ses ombres et ses lumières, et sur la nécessité d'un discernement fidèle à la véritable intention conciliaire.

Il faut encore du temps pour que le regard se calme et aussi pour que le matériel représentatif remonte à la surface. En outre, une certaine distance historique est nécessaire pour acquérir de l'objectivité et ne pas transformer l'histoire en jugement. Ce n'est qu'une question d'apprentissage.

La complication est due au fait que deux choses se sont produites en même temps et avec des dimensions universelles. Ce furent des années de véritable renouveau et, en même temps, de véritable crise. Un renouveau profond, mais aussi une crise profonde. Les ferments du Concile auraient dû donner naissance à une vague d'authenticité, de fidélité à l'esprit et d'évangélisation. Et ils l'ont fait. Mais, étonnamment, ils ont aussi donné lieu à une vague de confusion, de crise d'identité et de critiques littéralement impitoyables. Il semble incroyable que les deux choses puissent se produire en même temps ; et pourtant, c'est exactement ce qui s'est passé.

La dérive

Par conséquent, deux métaphores sont nécessaires pour décrire le processus, l'une heureuse et l'autre malheureuse. Pour la partie heureuse, toute métaphore du renouveau fera l'affaire. Pour la partie malheureuse, il est plus difficile de trouver une image appropriée.

Pour avoir repris le célèbre titre de von BalthasarL'Église a fait un véritable effort pour briser ses forteresses. Elle a complètement changé son attitude apologétique, s'est ouverte davantage au monde pour l'évangéliser, et puis quelque chose d'inattendu s'est produit. Il s'est avéré que les forteresses étaient comme des digues. Lorsqu'elles se sont rompues, beaucoup plus d'eau que prévu est entrée et tout s'est mis à bouger. L'image du flottement semble appropriée, car les choses n'ont pas bougé avec ordre et direction, mais ont simplement dérivé avec les énormes inerties d'une institution aussi gigantesque que l'Église catholique. Et dans la même mesure, elles sont devenues ingouvernables.

Avec une certaine naïveté, on pensait que la bonne volonté et quelques inspirations de base suffiraient pour que les choses arrivent à la destination prévue. C'est pourquoi, au début et à partir des niveaux les plus élevés, une certaine hâte a été introduite. La créativité et la spontanéité étaient également encouragées. Et, très vite, les autorités intermédiaires ont été inhibées ou dépassées par l'initiative des secteurs plus jeunes ou plus sensibilisés.

Tous les aspects de la vie de l'Église, sollicités par la mise à jour post-conciliaire, ont commencé à bouger : la catéchèse, l'enseignement théologique, les célébrations liturgiques, la discipline du clergé, des séminaires et des ordres religieux et congrégations. Au début, ils se déplaçaient lentement, comme s'ils relâchaient leurs amarres et se débarrassaient avec joie de leurs vieilles chaînes. Bientôt, les processus se sont accélérés et ont débordé les canaux prévus.

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Une question pastorale sérieuse

L'atmosphère vécue au Concile, qui était celle de la communion ecclésiale, ne s'est pas répandue sereinement dans toute l'Église. Le message du Concile ne s'est pas non plus répandu avec l'insistance et l'emphase que les Pères du Concile avaient indiquées. L'immense assemblée conciliaire, avec son rythme inévitablement lent de discussion et de prise de décision, a été rapidement dépassée par l'initiative de minorités, généralement des jeunes, qui étaient déterminés à mettre en œuvre immédiatement les souhaits supposés du Concile selon l'idée qu'ils s'étaient faite d'eux-mêmes.

Comment ont-ils eu cette idée ? Cette question est le nœud du problème. Sans aucun doute, il y a eu une forte influence des médias, qui ont rendu compte en direct du Conseil et ont véhiculé une image et des priorités en fonction de leur propre façon de comprendre les choses et de leurs propres attentes. Certains experts ont également été influents et ont réussi à apparaître comme les authentiques dépositaires de l'esprit du Conseil, parfois indépendamment et au-dessus de la lettre des documents et de l'esprit de ceux qui l'ont fait.

Paradoxalement, le Conseil, qui se voulait pastoral, a eu cet énorme et inattendu problème pastoral. Le message n'était pas transmis par les canaux plutôt lents du gouvernement de l'Église, mais par les canaux rapides de la communication générale et des journaux ecclésiastiques. Il est donc arrivé complètement transformé, avant même que les documents ne soient approuvés et, bien sûr, longtemps avant que les règlements officiels pour les mettre en œuvre ne soient générés. Ce que le Conseil était censé vouloir a été immédiatement mis en œuvre et l'utopie s'est immédiatement réalisée.

Rapport sur la foi

Les effets de cette dérive sont bien connus et il n'est pas nécessaire d'y insister : les prêtres et les religieux ont rapidement connu de nombreuses crises personnelles. Les universités, collèges et hôpitaux catholiques ont été sécularisés ou fermés. Dans les mouvements apostoliques, une sorte de démantèlement a eu lieu. Et la pratique religieuse a fortement diminué dans tous les pays d'Europe, à commencer par les Pays-Bas.

En 1985, dans une célèbre interview avec le journaliste italien Vittorio Messori, intitulée Rapport sur la foiJoseph Cardinal Ratzinger a dit : "Il est incontestable que les vingt dernières années ont été résolument défavorables à l'Église catholique. Les résultats qui ont suivi le Concile semblent cruellement opposés aux espoirs de tous, à commencer par ceux du Pape Jean XXIII et ensuite de Paul VI. Les chrétiens sont à nouveau en minorité, plus que jamais depuis la fin de l'Antiquité"..

Les grands espoirs et horizons ouverts par le Concile Vatican II ont fait place à une insatisfaction aiguë et à des critiques amères, tant de la part de ceux qui attendaient beaucoup plus que cela que de ceux qui se plaignaient des changements, ce qui a conduit à une grande désunion.

Le cardinal Ratzinger suit : "Les papes et les pères du concile espéraient une nouvelle unité catholique, et il s'est produit une telle division que - selon les mots de Paul VI - elle est passée de l'autocritique à l'autodestruction. Un nouvel enthousiasme était espéré, et trop souvent il s'est terminé par la lassitude et le découragement. Nous attendions un bond en avant, et nous nous sommes retrouvés face à un processus progressif de décadence qui s'est développé en grande partie sous le signe d'un prétendu "esprit du Conseil", le discréditant ainsi"..

Dans cette interview, réalisée pendant ses brèves vacances d'été au séminaire de Bressanone, le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, a fait l'une des observations les plus tranchantes sur la crise, qui est toujours lue avec profit. Il a causé un certain malaise à son époque, mais il restera un livre représentatif d'une époque.

Besoin de discernement

Où était le mal, pourquoi les fruits attendus n'avaient-ils pas été produits ? Il est difficile de l'évaluer. Et il est également difficile de savoir si la crise se serait produite de toute façon, avec les énormes changements sociologiques du développement économique et, surtout, avec l'irruption de la télévision dans chaque foyer, une authentique révolution culturelle et coutumière, un défi auquel l'évangélisation de l'Église n'était pas et, dans une large mesure, n'est toujours pas préparée.

Peut-être aurait-il été préférable d'avoir une tempus une mise en œuvre plus lente et plus graduelle. Les institutions qui se sont ménagées ont mieux résisté à la tempête, tout comme les diocèses et les pays où, pour diverses raisons, la mise en œuvre a été ralentie. Surtout les pays d'Orient, qui n'étaient pas d'humeur à faire des expériences, et de nombreux pays d'Afrique et d'Amérique latine, où les impératifs pastoraux quotidiens et la pénurie de clergé exigeaient beaucoup de réalisme.

Mais nous devons être clairs. Comme l'a dit le cardinal Ratzinger : "Dans ses expressions officielles, dans ses documents authentiques, Vatican II ne peut être tenu pour responsable d'une évolution qui - au contraire - contredit radicalement tant la lettre que l'esprit des Pères du Concile"..

L'examen de conscience de Tertio millennio adveniente

Jean-Paul II a voulu faire un premier bilan à l'occasion du vingtième anniversaire de la clôture du Concile et a convoqué un Synode extraordinaire (1985). Et, en cette fin de millénaire, il a voulu souligner l'importance du Concile Vatican II pour l'Église et, en même temps, ce qui reste à faire. La lettre apostolique Tertio millennio adveniente a résumé les contributions du Conseil.

" Dans l'Assemblée conciliaire, l'Église, désireuse d'être pleinement fidèle à son Maître, s'est interrogée sur sa propre identité, découvrant les profondeurs de son mystère de Corps et d'Épouse du Christ. Écoutant docilement la Parole de Dieu, elle a confirmé la vocation universelle à la sainteté ; elle a prévu la réforme de la liturgie, "source et sommet" de sa vie ; elle a encouragé le renouvellement de nombreux aspects de son existence, tant au niveau universel qu'au niveau des Églises locales ; elle s'est engagée à promouvoir les diverses vocations chrétiennes : En particulier, il a redécouvert la collégialité épiscopale, expression privilégiée du service pastoral exercé par les évêques en communion avec le Successeur de Pierre. Sur la base de ce profond renouvellement, elle s'est ouverte aux chrétiens d'autres confessions, aux adeptes d'autres religions, à tous les hommes de notre temps. Lors d'aucun autre concile, l'unité des chrétiens, le dialogue avec les religions non chrétiennes, le sens spécifique de l'ancienne alliance et d'Israël, la dignité de la conscience personnelle, le principe de la liberté religieuse, les diverses traditions culturelles au sein desquelles l'Église accomplit son mandat missionnaire, les moyens de communication sociale, n'ont été évoqués avec une telle clarté". (Tertio millennio adveniente, n. 19).

Quatre questions pour le discernement

Parmi les sujets qui lui ont semblé mériter un examen, il a noté : "L'examen de conscience doit également porter sur les éléments suivants réception du conseilCe grand don de l'Esprit à l'Église à la fin du deuxième millénaire". (n. 36). Et il a posé quatre questions plus précises, qui parcourent les grandes encycliques conciliaires et en soulignent les points les plus significatifs, selon la pensée du Pape Jean-Paul II.

Dans quelle mesure la Parole de Dieu est-elle devenue pleinement l'âme de la théologie et l'inspiration de l'ensemble de l'existence chrétienne, comme l'exige le Traité de Rome ? Dei Verbum?" ;

"La liturgie est-elle vécue comme la 'source et le sommet' de la vie ecclésiale, selon les enseignements de l'Église ? Sacrosanctum Concilium?";

"Dans l'Église universelle et dans les Églises particulières, l'ecclésiologie de communion de l'Église de Dieu est-elle en train de se consolider ? Lumen gentiumen donnant de l'espace aux charismes, aux ministères, aux diverses formes de participation du peuple de Dieu, mais sans admettre une démocratisation et un sociologisme qui ne reflètent pas la vision catholique de l'Église et l'esprit authentique de Vatican II ?;

"Une question fondamentale doit également être posée sur le style des relations entre l'Église et le monde. Les directives conciliaires - présentes dans le Gaudium et spes et dans d'autres documents - d'un dialogue ouvert, respectueux et cordial, accompagné toutefois d'un discernement attentif et d'un témoignage courageux de la vérité, sont toujours valables et nous appellent à poursuivre notre engagement". (n. 36).

Dans la lettre et l'esprit du Conseil

Pour sa part, en Rapport sur le a conseillé le cardinal Ratzinger : "La lecture de la lettre des documents nous aidera à redécouvrir leur véritable signification. esprit. S'ils sont découverts dans leur vérité, ces grands documents nous permettront de comprendre ce qui s'est passé et de réagir avec une nouvelle vigueur. Je le répète : le catholique qui, avec lucidité et donc avec souffrance, voit les problèmes produits dans son Eglise par les déformations de Vatican II, doit trouver dans ce même Vatican II la possibilité d'un nouveau départ. Le Conseil est le vôtrepas ceux qui, sans coïncidence- ils ne savent plus quoi faire de Vatican II"..

Les temps de crise aiguë sont heureusement passés et sont devenus des temps de nouvelle évangélisation, souhaités par le Concile, proposés en ces termes par saint Jean-Paul II, encouragés par Benoît XVI et canalisés aujourd'hui par le pape François. On doit beaucoup à l'action du pape Jean-Paul II, mais aussi au discernement de son successeur, Benoît XVI. En attendant, Rapport sur la foi fait partie de l'histoire.

Un bilan œcuménique 50 ans après Unitatis redintegratio

Au terme de cette semaine de prière pour l'unité des chrétiens, un bilan du moment œcuménique actuel montre la croissance des évangéliques et des pentecôtistes, et l'occasion que constituera en 2017 le 500e anniversaire de la rupture de Luther avec les protestants.

9 février 2016-Temps de lecture : 3 minutes

Le 50e anniversaire du décret sur l'œcuménisme du Concile Vatican II vient d'être célébré. Unitatis redintegratioC'est peut-être une bonne occasion de faire le point sur la situation actuelle, comme l'a fait au printemps le cardinal Kurt Koch, président du Conseil pour la promotion de l'unité des chrétiens, au Centre œcuménique Père Congar de Valence.

L'histoire récente est longue. Après les démarches des papes du XIXe siècle auprès des chrétiens d'autres confessions, le mouvement œcuménique, né surtout chez les protestants, a porté ses fruits : le Concile le décrit comme une conséquence de "l'action de l'Esprit Saint". Jean XXIII voulait un concile pour promouvoir la réforme et l'unité de l'Église, Paul VI a poursuivi dans cette direction et le décret sur l'œcuménisme a établi les "principes catholiques". C'est-à-dire l'unité entre l'œcuménisme et l'ecclésiologie : Unitatis redintegratio est liée à la Constitution Lumen gentium et au décret Orientalium Ecclesiarum. De cette manière, les paramètres du dialogue œcuménique sont clairement définis.

Vatican II a enseigné qu'il existe des "éléments d'ecclésialité" chez d'autres chrétiens non catholiques, mais en même temps que l'Église du Christ est une "Église du Christ". "subsiste". dans l'Église catholique (LG 8 ; UR 4.5). Unitatis redintegratio décrit magistralement la situation ecclésiologique des différents chrétiens qui ne sont pas unis à Rome. D'une part, il considère les Eglises orientales qui ne reconnaissent pas la primauté du pape comme de véritables Eglises (particulières) et admire leur tradition spirituelle et liturgique. D'autre part, il apprécie l'amour des protestants pour l'Écriture, mais constate qu'ils ont perdu la succession apostolique et, avec elle, la plupart des sacrements (UR 22). C'est pourquoi on les appelle "communautés ecclésiales". Dans ce cas, ils auraient à résoudre non seulement la question de la primauté, mais aussi celle de l'épiscopat. En même temps, il propose la recherche de la communion dans la collaboration et la coopération sociales, dans le dialogue théologique et dans la prière et la conversion, qui sont les véritables moteurs du dialogue œcuménique. Ce sont les trois dimensions dans lesquelles tout œcuménisme doit se développer.

Jean-Paul II a réaffirmé ces principes dans l'encyclique Ut unum sint (1995) et a montré la proximité des Eglises orientales, tant catholiques qu'orthodoxes, avec Rome. Le site Déclaration commune sur la doctrine de la justification (1999) a été un jalon et un point de départ pour le dialogue théologique non seulement avec les luthériens et les méthodistes (qui y ont souscrit), mais aussi avec les réformés. Benoît XVI a encouragé le dialogue théologique avec les orthodoxes dans le cadre de l'Année européenne du dialogue interculturel. Document de Ravenne (2007), qui a étudié la manière d'exercer la primauté telle qu'elle était vécue au cours du premier millénaire du christianisme, lorsque tous les chrétiens étaient encore unis. La défense de la création et de l'environnement a également été un bon point de rencontre entre différents chrétiens, bien qu'elle doive aussi toucher à des questions morales et bioéthiques. Avec le motu proprio Anglicanorum coetibus (2009), l'actuel Pape émérite a indiqué une solution possible à la question de l'accès à l'éducation. defectus ordinis pour les communautés ecclésiales qui, pour diverses raisons, peuvent avoir perdu la succession apostolique. En même temps, la nécessité de la communion dans la foi comme préalable à l'unité visible a été établie.

Avec l'arrivée du nouveau millénaire et la mondialisation, la carte œcuménique est en train de changer. L'Église est passée d'une prédominance eurocentrique à une prédominance mondiale. De plus, la croissance rapide des évangéliques et des pentecôtistes a obligé l'Église catholique à entrer en conversation avec eux également. D'autre part, l'"œcuménisme du sang" - comme l'a appelé le pape François - a soulevé certaines urgences et questions différentes de celles soulevées précédemment. Les trois dimensions du dialogue restent nécessaires : ce qu'on appelle l'œcuménisme des mains, de la tête et du cœur, c'est-à-dire dans les questions de coopération et de justice sociale, dans le dialogue théologique, et dans la promotion de la prière et de la conversion elle-même. Récemment, et en préparation du 500e anniversaire de la rupture de Luther avec l'Église catholique en 2017, il a été question de la nécessité d'une déclaration commune sur les thèmes susmentionnés de l'eucharistie, du ministère et de l'ecclésiologie.

Contrairement à un œcuménisme pratiqué dans le passé, où l'indifférentisme ecclésiologique primait sur les autres principes (comme dans la Concorde de Leuenberg de 1973), on propose aujourd'hui une "diversité réconciliée", où chacun sait où il se situe par rapport aux autres, tout en favorisant le dialogue dans l'amour et la vérité. Les gestes et les déclarations de rapprochement entre les différentes confessions chrétiennes deviennent une routine heureuse. Comme ses prédécesseurs, le pape François montre que l'œcuménisme est l'une des priorités de son pontificat. Après le chemin que nous avons parcouru ensemble, avec la clarté des idées apportée par le Concile, l'ardeur missionnaire du pontificat actuel, le témoignage des martyrs de toutes les confessions et - surtout - avec l'action de l'Esprit, peut-être pourrait-il y avoir des développements œcuméniques intéressants dans les années à venir. Un moment véritablement œcuménique.

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Initiatives

Sur les routes de Soria avec la bannière de la miséricorde

Un groupe de pèlerins parcourt les routes d'Osma-Soria en portant une bannière de la miséricorde, pour rendre la bonté de Dieu présente à tous en cette année jubilaire. Une initiative unique, qui encourage les gens à s'ouvrir à la miséricorde divine et à se laisser changer par elle.

P. Rubén Tejedor Montón-7 février 2016-Temps de lecture : 5 minutes

Un groupe de pèlerins parcourt les routes d'Osma-Soria en portant une bannière de la miséricorde, afin de rendre la bonté de Dieu présente à tous en cette année jubilaire. Une initiative unique qui encourage les gens à s'ouvrir à la miséricorde divine et à se laisser changer par elle.

Pendant quarante ans, le peuple d'Israël, arraché à la servitude de Pharaon, s'est dirigé vers la terre promise par Dieu. Au milieu de leurs lumières et de leurs ombres, de leurs péchés et de leurs actes héroïques, les Israélites ont ressenti ce qu'aucun autre peuple n'avait jamais ressenti auparavant. "la tendre miséricorde de notre Dieu". (Lc 1, 78). Dès le début, les chrétiens ont eu conscience d'être le nouveau peuple annoncé par les prophètes. Ainsi, ce qui a été dit d'Israël dans le passé est maintenant dit de l'Église : Le peuple de Dieu (Tit 2:14 ; cf. Deut 7:6), race choisie, nation sainte, personnes acquises (1 P 2, 9 ; cf. Ex 19, 5 ; Is 43, 20-21), épouse du Seigneur (Eph 5:25 ; Ap 19:7 ; 21:2).

Un nouveau peuple qui fait l'expérience, maintenant pour toujours, en vertu du Sang de l'Agneau versé sur la Croix, que Jésus-Christ, "Ayant aimé les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'à la fin". (Jn 13, 1). "L'amour de Dieu a été rendu visible et tangible dans la vie de Jésus-Christ. Sa Personne n'est rien d'autre que l'amour. Un amour qui est donné gratuitement. En Lui, tout parle de la miséricorde. Rien en Lui n'est dépourvu de compassion".a écrit le Pape alors qu'il convoquait l'Année Sainte de la Miséricorde (Misericordiae Vultus 8).

C'est dans ce contexte que s'inscrit la belle initiative qui, à partir de notre Diocèse d'Osma-Soriaque nous avons mis en place pour cette année Année Sainte de la Miséricorde. Notre évêque, Mgr Gerardo Melgar Viciosa, nous a demandé d'aller "pour rencontrer chaque personne en lui apportant la bonté et la tendresse de Dieu". pour "Le baume de la miséricorde doit atteindre tout le monde, les croyants et ceux qui sont loin, comme un signe du Royaume de Dieu qui est déjà présent au milieu de nous". (MV 5). C'est ainsi qu'est né le pèlerinage diocésain de la bannière de la miséricorde qui, pendant toute la durée du Jubilé, parcourra les terres de Soria en portant le message de cette Église particulière que "elle veut se montrer une mère aimable pour tous, douce, patiente, pleine de pitié et de bonté envers ses enfants qui sont séparés d'elle". (MV 3).

600 kilomètres en 45 étapes

Il s'agit d'un châle de procession avec l'image de la Miséricorde Divine et les mots suivants "Jésus, en Toi j'ai confiance, qui parcourra à pied tout le diocèse d'Oxomense-Soriana jusqu'en novembre 2016. Au total, il y aura plus de 600 kilomètres en 45 étapes, à travers lesquelles l'Église en pèlerinage dans ces terres castillanes veut rappeler à tout le monde "la miséricorde infinie de Dieu qui ne se lasse pas de pardonner".comme l'a déclaré Ángel Hernández Ayllón, vicaire épiscopal pour la pastorale, qui coordonne cette initiative. Au cours de ces mois, dans les localités où cela est possible, les jeunes en particulier sont invités à faire un pèlerinage avec la bannière. Ainsi, cinquante paroisses et quelques sanctuaires diocésains accueilleront les pèlerins qui culmineront leur pèlerinage dans la Villa épiscopale d'El Burgo de Osma après avoir parcouru tous les archevêchés du diocèse.

Tout au long de l'Année, comme le pèlerinage du peuple d'Israël à travers le désert, guidé par la colonne de nuée et de feu (cf. Ex 13, 21), nous voulons offrir à tout le diocèse la guidance extraordinaire de la miséricorde divine qui nous permet d'entrer dans la nouvelle Mer Rouge, l'océan de miséricorde qui jaillit du Cœur du Christ, où nous renaissons chaque jour.

Se souvenir que Dieu fait preuve de miséricorde

La paroisse d'Agreda, à la veille de l'inauguration de l'Année Sainte, a reçu au Monastère des Mères Conceptionnistes la bannière de la miséricorde qui est restée dans la localité jusqu'au 12 décembre. Ce jour-là, le premier jour du pèlerinage, il a été emmené dans la ville voisine d'Ólvega. Le groupe a quitté l'église paroissiale après 10 heures, après une prière de bénédiction et d'envoi. Cinquante enfants, adolescents et adultes, avec à leur tête l'un des curés d'Ágreda, le jeune prêtre Pedro L. Andaluz Andrés, ont parcouru en priant le Saint Rosaire les presque 11 kilomètres qui séparent Ágreda d'Ólvega ; "C'était émouvant d'offrir chaque mystère, de dire les Ave Maria et les litanies à la Vierge, en remerciant Dieu pour son amour miséricordieux.. À la porte de la paroisse d'Olvegueña, ils ont été accueillis par le curé, Jesús F. Hernández Peña, et de nombreux fidèles. Selon les mots des personnes présentes, l'expérience a été "C'était beau, très émouvant, et cela a préparé nos cœurs à accueillir l'amour de Dieu". à l'approche de Noël.

Le déroulement de chaque étape du pèlerinage est similaire : une prière pour préparer les cœurs en marquant la direction de l'étape avant de commencer à marcher ; une halte à mi-chemin pour se reposer, partager des impressions et prendre quelques rafraîchissements simples ; suivie de la prière du Saint Rosaire qui prépare l'arrivée à destination où, toujours avec les prêtres respectifs à la tête, les fidèles de la paroisse accueillent les pèlerins et s'unissent dans une prière d'action de grâce à Dieu. "car sa miséricorde dure à jamais". (Ps 136).

Dans notre diocèse, nous avons ressenti au plus profond de nos cœurs les paroles du Pape François qui nous rappelle comment "La miséricorde est la poutre principale qui soutient la vie de l'Église". et nous incite à "Tout dans son action pastorale est revêtu de la tendresse avec laquelle elle s'adresse aux croyants ; rien dans sa proclamation et dans son témoignage au monde ne peut être dépourvu de miséricorde. La crédibilité de l'Église passe par le chemin de l'amour miséricordieux et compatissant. L'Église a un désir inépuisable de faire preuve de miséricorde". (MV 10).

Ce pèlerinage est né de ce désir de rappeler à notre peuple la présence réelle de Dieu au milieu de nous, de ce Dieu qui regarde tout le monde avec amour (cf. MV 8) et qui est toujours prêt à montrer sa miséricorde.

En cette année sainte, nous sommes invités à faire un pèlerinage aux portes saintes ouvertes dans la cathédrale d'El Burgo de Osma et dans la co-cathédrale de San Pedro. Mais la Porte Sainte par excellence, celle du Cœur du Christ ouverte à tous, que beaucoup ne connaissent pas et n'ont jamais franchie, n'est jamais fermée. Pas même lorsque ce temps de grâce et de bénédiction que Dieu a donné à son Église arrivera à son terme. Beaucoup n'en ont même jamais entendu parler. Beaucoup n'ont jamais reçu la merveilleuse nouvelle, le cœur de l'Évangile, que Dieu va à la recherche de tous et n'exclut personne.

Nous voulons donc que chacun, même le plus éloigné, le plus pécheur, par ce simple geste du pèlerinage de la bannière, puisse entendre que "C'est le bon moment pour changer votre vie ! C'est le moment de laisser votre cœur être touché". (MV 19). De même que les Israélites, menacés de mort par la morsure des serpents, ont été guéris en regardant la bannière fabriquée par Moïse (cf. Nb 21, 4-9), de même nous voulons que toute notre terre de Soria, si souvent ravagée par le salpêtre du péché, soit guérie en contemplant la miséricorde divine.

" Le pèlerinage est un signe particulier de l'année sainte car il est une image du chemin que chacun fait dans sa vie. La vie est un pèlerinage et l'être humain est un "viator", un pèlerin qui parcourt son chemin jusqu'à ce qu'il atteigne le but souhaité. [...] ; chacun devra faire un pèlerinage selon ses propres forces. Ce sera un signe du fait que la miséricorde est aussi un objectif à atteindre et qu'elle nécessite engagement et sacrifice".a écrit le Pape (MV 14).

Le pèlerinage de la bannière se veut un stimulant à la conversion ; nous voulons ainsi que beaucoup se laissent embrasser par la miséricorde de Dieu et s'engagent à être miséricordieux envers les autres comme le Père l'est envers chacun de nous.

L'auteurP. Rubén Tejedor Montón

Délégué épiscopal aux médias de communication sociale (diocèse d'Osma-Burgos).

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La périphérie au centre

Face à l'affrontement apparent entre l'Islam et l'Occident, le Pape appelle à la fraternité entre chrétiens et musulmans comme chemin vers la paix. Il l'a répété en Afrique.

27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 2 minutes

"Les chrétiens et les musulmans sont des frères". Ces mots du pape François sont devenus l'une des phrases emblématiques d'un voyage apostolique à l'étranger. Afrique qui, une fois de plus, a réussi à transformer complètement la géographie et à placer la périphérie au centre du monde. Un message au cœur spirituel, mais aussi une provocation concrète sur l'un des aspects les plus complexes du changement dans lequel nous sommes plongés : la relation entre chrétiens et musulmans. Une relation de parenté, de fraternité, pour François, mais qui trahit le terrorisme islamiste qui a ensanglanté l'Europe. On se demande pourquoi même des frères s'entretuent lorsqu'ils ne se reconnaissent pas comme enfants d'un même père. La révolution française s'est habillée de la fraternité comme d'un drapeau efficace, mais au nom duquel tant de frères ont fini à la guillotine.

La fraternité qui mène à la paix si souvent invoquée en terre africaine par le pape François est, au contraire, tout autre. Elle naît du fait de reconnaître en l'autre, celui qui est bon pour moi parce qu'il m'apporte quelque chose de bon. Exactement le contraire de la conviction qui anime les djihadistes, poussés à la poursuite d'une utopie violente : ils imaginent un monde débarrassé de toute diversité, car ils ne laissent vivre que ceux qui sont identiques à leur idée de la manière de vivre. Elle n'admet pas l'altérité. Peut-être, si vous n'êtes pas né frère, vous pourriez le devenir. C'est ce dont témoignent ceux qui éduquent à différents niveaux : on devient frère ou sœur, on découvre qu'il y a quelque chose de bon pour moi dans la personne en face de moi, à travers une éducation patiente et audacieuse, qui n'est pas synonyme d'" instruction ". Si apprendre à lire et à faire des comptes est fondamental, l'éducation vraiment utile est celle qui est intégrale : elle prévoit la prise en charge de la personne qui demande à être accompagnée pour découvrir le plaisir de vivre en plénitude, pour entreprendre un voyage avec d'autres au-delà des limites de la tribu, pour entrer en relation, pour faire confiance et prendre des risques.

L'auteurMaria Laura Conte

Diplôme en littérature classique et doctorat en sociologie de la communication. Directeur de la communication de la Fondation AVSI, basée à Milan, qui se consacre à la coopération au développement et à l'aide humanitaire dans le monde entier. Elle a reçu plusieurs prix pour son activité journalistique.

Culture

L'enfant qui a traité le Pape avec clémence

Javier Anleu a écrit une série de courriels à Jean-Paul II en 2005. Il avait neuf ans. Ses paroles ont réconforté le pape dans les derniers jours de sa vie.

Juan Bautista Robledillo-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 3 minutes

Je suis tombé sur une histoire qui contient un message fort très approprié pour l'Année de la Miséricorde. Il s'agit du témoignage d'un jeune garçon, Javier Anleu, dont les mots, écrits dans une série de courriels envoyés par lui et sa sœur à Jean-Paul II, ont réconforté le pape dans ses derniers jours. La mère de Javier raconte que Jean-Paul II demandait souvent si de nouveaux courriers étaient arrivés de ses "petits amis du Guatemala". Le témoignage de cet enfant, devenu un jeune homme, est un exemple clair de l'affection dont les malades ont besoin. Il s'agit du récit personnel du protagoniste :

"Je m'appelle Javier Anleu et, en 2005, j'ai vécu l'une des expériences qui m'a le plus marqué dans ma vie : j'ai écrit des courriels au désormais saint Jean-Paul II. J'avais neuf ans lorsque Jean-Paul II a été hospitalisé du 1er au 10 février 2005. Comme tout enfant catholique, j'ai beaucoup prié pour la santé du pape.

Nous avions l'habitude de le prier à la maison avec mes parents et ma sœur, et aussi à l'école lors de la prière du matin. Un jour, avec toute l'innocence d'un enfant, j'ai dit à ma mère que je voulais écrire au pape. Ma mère a raconté cela à son père (mon grand-père maternel) et celui-ci, parmi ses amis prêtres et religieux, a réussi à obtenir un e-mail et l'a donné à ma mère. Nous ne savions pas si ce courrier venait vraiment du pape, mais ma grande sœur, qui avait douze ans à l'époque, et moi avons commencé à lui écrire. Ma sœur était très formelle lorsqu'elle lui écrivait, elle appelait Jean-Paul II "Votre Sainteté" et s'adressait à lui en disant "Vous". Moi, par contre, étant un enfant, je le traitais comme un ami, je l'appelais "Jean Paul" et je l'appelais même "toi". Avant d'envoyer le premier courriel, ma mère était choquée par la façon dont je le traitais, mais mon père l'a rassurée en disant "ces courriels n'atteindront jamais le Saint-Père". Laissez-moi lui écrire comme si j'étais un de ses amis".

Au cours des deux semaines suivantes, nous lui avons écrit environ trois courriels pour lui dire que nous priions pour lui. Le 25 février, Jean-Paul II a dû subir une opération de trachéotomie, ce qui nous a beaucoup affectés, ma sœur et moi.

À l'âge de cinq mois, ma grand-mère maternelle a subi deux attaques cérébrales et a été très limitée physiquement ; elle n'a jamais retrouvé la capacité d'avaler, et ne peut donc ni parler ni manger. J'ai vécu en suivant l'exemple de ma grand-mère, qui s'est battue, et j'ai observé pendant toute mon enfance comment elle est redevenue heureuse, même si elle ne peut ni parler ni manger.

Je pense que c'est la raison pour laquelle je me suis tellement identifié à Jean-Paul II, et à partir du 25 février, je lui ai écrit tous les deux jours. Je lui ai raconté l'histoire de ma grand-mère et comment elle avait surmonté la frustration d'être limitée physiquement, et je lui ai dit qu'elle était à nouveau heureuse. Mes messages au pape étaient des encouragements ; je voulais le convaincre qu'on peut être heureux même si on a des limites. Chaque fois que je lui écrivais, je lui disais combien je l'aimais.

La dernière fois que j'ai vu Jean-Paul II à la télévision, c'était le dimanche de Pâques, lorsqu'il est sorti pour donner la bénédiction. Urbi et orbiquand il essayait de parler et n'arrivait pas à sortir les mots. Ce moment m'a tellement ému que j'ai fondu en larmes. Je lui ai écrit pour lui dire que je l'avais vu et lui dire que je comprenais ce qu'il ressentait, que je continuais à prier très fort pour lui. Puis, le 2 avril, Jean-Paul II est mort et ma tristesse a été énorme. Un de mes amis était mort.

Les jours passent et, début mai, ma mère reçoit un courriel de la nonciature apostolique au Guatemala lui demandant de les contacter. Lorsqu'elle s'est présentée comme ma mère, la secrétaire de la nonciature a su qui nous étions, ma sœur et moi. Le nonce apostolique au Guatemala, alors Monseigneur Bruno Musaró, a voulu nous voir le 9 mai. Ils ne nous ont donné aucune explication. Nous nous sommes rendus à la réunion et le nonce nous a dit que Jean-Paul II avait lu tous nos courriels et qu'il nous considérait comme ses "petits amis du Guatemala". Il nous a également offert un portrait du pape et un chapelet béni par Jean-Paul II avant sa mort. Le portrait était daté du dimanche de Pâques, le 27 mars 2005, et il nous a donné sa bénédiction apostolique.

Je n'avais jamais imaginé que Jean-Paul II avait lu toutes mes lettres. La plus grande satisfaction est venue lorsque le nonce m'a dit que même lorsque Jean-Paul II ne pouvait pas parler ou était très faible, sa secrétaire lisait ses courriers, et que mon courrier du 25 février l'avait beaucoup touché de sentir qu'un garçon guatémaltèque de 9 ans l'aidait dans ses moments difficiles.

L'auteurJuan Bautista Robledillo

Guatemala

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Espagne

L'archevêché de Madrid supprime les frais de justice

L'archevêché de Madrid offre également aux personnes qui entament un procès en nullité la possibilité de bénéficier d'une aide juridique gratuite.

Diego Pacheco-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 2 minutes

En pleine harmonie avec le souhait exprimé à plusieurs reprises par le Pape François, et créant un précédent clair, la Archevêché de MadridCarlos Osoro, a décidé de s'engager sur la voie de la gratuité des procédures d'annulation de mariage - dont le coût a parfois scandalisé, un peu injustement, certains - et a décidé d'abolir tous les frais de justice perçus par le tribunal ecclésiastique de Madrid pour couvrir les coûts du processus canonique qui suit les causes de déclaration d'annulation de mariage.

À la fin de la messe célébrée dans la cathédrale de l'Almudena à l'occasion de l'Immaculée Conception, Monseigneur Osoro a lu le décret qui s'applique dans l'archidiocèse l'Immaculée Conception. "motu proprio Mitis Iudex Dominus Iesus".Le pape François a approuvé le 8 septembre la réforme du processus d'annulation des mariages.

Le décret de l'archevêque de Madrid prévoit non seulement la suppression de tous les frais de justice au tribunal ecclésiastique métropolitain de Madrid, mais aussi la possibilité pour les personnes qui se présentent devant le tribunal d'être assistées gratuitement par un avocat pendant la procédure. C'est vrai, "Ceux qui, néanmoins, préfèrent l'assistance privée d'un autre avocat, peuvent le faire librement, conformément aux prescriptions en vigueur au Tribunal ecclésiastique métropolitain de Madrid. Ces avocats privés, pour être admis au procès, doivent être inscrits sur la liste des avocats du tribunal, avoir une formation adéquate en droit canonique, dûment accréditée, de préférence un diplôme ou un doctorat en droit canonique, et leurs émoluments ne doivent pas dépasser 2 500 € dans le procès ordinaire et 1 000 € dans le procès plus court".

Cette décision de l'archevêque de Madrid est complétée par celle d'inviter ceux qui utilisent les services du tribunal ecclésiastique à offrir un don pour contribuer à son soutien. Le 11 décembre, les évêques de la province ecclésiastique de Santiago ont également souligné la nécessité de supprimer les obstacles que les fidèles peuvent rencontrer pour accéder aux tribunaux de l'Église. Et ils ont rappelé que dans les diocèses de Galice, la gratuité totale ou la réduction des frais est accordée dans les processus de nullité (dans une proportion allant de 25 à 75 %) en fonction de la situation économique des parties.

L'auteurDiego Pacheco

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Espagne

Nouvelle voie pour résoudre le différend sur les "Strip assets".

La nouveauté est que l'exécution des jugements de la Signature Apostolique relève désormais de la compétence de la Congrégation pour les évêques.

Diego Pacheco-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 3 minutes

Jorge Español, avocat des mairies du Haut-Aragon de Berbegal, Peralta de Alcofea et Villanueva de Sijena, a déclaré que, selon les dernières nouvelles du Saint-Siège, il semblerait que "A Rome, ils veulent régler le problème une fois pour toutes. le différend sur la restitution aux paroisses aragonaises des biens dits "de la bande". Ce sont  113 œuvres d'art qui Elles ont appartenu au diocèse de Lérida jusqu'en 1995, date à laquelle les limites épiscopales ont été révisées et où ces paroisses ont été placées sous la juridiction des démarcations aragonaises. Puis, en 1999, ces pièces ont été déposées à l'Institut d'histoire de l'art de Lérida. Musée diocésain et régional de Lleida sous la tutelle d'un conseil d'administration composé de la Generalitat de Catalunya et d'autres institutions catalanes.

Une sentence ferme de la Signature Apostolique en 2005 a imposé la restitution de ces œuvres aux diocèses aragonais, mais comme leur exécution a été retardée jusqu'à présent, le haut tribunal ecclésiastique a maintenant ouvert une nouvelle voie canonique pour résoudre la question : que ce soit la Congrégation pour les évêques qui exécute la décision.

Cette nouvelle voie de solution a été ouverte selon une lettre reçue par Espanol le 20 novembre et signée par Mgr Ilson de Jesus Montanari, secrétaire de la Congrégation pour les évêques. La lettre précise que l'exécution des sentences et décrets du tribunal suprême du Vatican concernant les biens des paroisses "sont déjà de la compétence de la Congrégation pour les évêques". Montanari a également envoyé une liste avec les noms et adresses de seize avocats canoniques autorisés à exercer par cette nouvelle voie canonique.

Après avoir reçu cette lettre, Jorge Español a convenu avec la ministre régionale de l'éducation et de la culture du gouvernement aragonais, Mayte Pérez, de convoquer une réunion avec les représentants de l'Union européenne. Évêques de Barbastro-Monzón et Huesca pour leur demander d'initier cette nouvelle voie canonique et exiger l'exécution de la sentence de 2005.

La lettre de Montanari est une réponse à la plainte déposée par l'avocat pour l'utilisation de certains des morceaux de la bande dans une exposition. La plainte indiquait également que l'adhésion de l'évêché de Lérida au consortium de musées susmentionné avait été accordée de manière abusive.

Évêque de Barbastro-Monzón

Peu après l'ouverture de cette nouvelle voie de résolution du conflit, l'évêque de Barbastro-Monzón, Monseigneur Ángel Pérez-Pueyo, a assuré qu'il avait déjà pris toutes les mesures nécessaires pour que le diocèse de Lérida restitue les biens historico-artistiques des paroisses de l'est de l'Aragon : "J'ai approché chacune des entités et des personnes qui, selon moi, pouvaient aider et réunir toutes les synergies afin que les biens, qui sont la propriété de ce diocèse, puissent réellement être restitués".

Il a également souligné qu'il a coïncidé avec l'évêque de Lérida, Mgr Salvador Giménez, lors de la dernière Assemblée plénière de la CEE, et que leurs relations sont cordiales. "Il n'y aura aucune difficulté entre nous, mais il faudra une instance supérieure qui donnera l'ordre d'exécuter la sentence, qui est déjà en notre faveur"..

Nous sommes dans cette logique de recherche de canaux de convergence pour que la sentence puisse être exécutée", a-t-il commenté.

Juan José Omella, aujourd'hui archevêque élu de Barcelone et membre de la Congrégation des évêques, a également été évêque de Barbastro il y a des années, ce qui lui permet de voir ce conflit sous les deux angles : celui des Aragonais et celui des Catalans.

En attendant leur retour, les biens de la bande se trouvent toujours au Musée diocésain et régional de Lérida.

L'auteurDiego Pacheco

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Espagne

Plan pastoral 2016-2020 de la CEE. Mettre l'Église en état de mission

Les évêques veulent profiter du nouveau plan pastoral de la Conférence épiscopale espagnole pour mettre l'Église en état de mission permanente.

Henry Carlier-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 3 minutes

Grâce au nouveau plan pastoral, qui a été mis en œuvre au sein de l'Union européenne, la Commission européenne a pu se doter d'un nouveau plan pastoral. Conférence épiscopale espagnole (CEE), qui est expliquée dans un texte intitulé "L'Église en mission au service de notre peuple", les évêques espagnols vont promouvoir dans les cinq prochaines années (2016-2020) une transformation missionnaire authentique et permanente de l'Église en Espagne. Ils souhaitent également que la CEE soit un instrument pour que les Églises particulières d'Espagne deviennent l'"Église qui sort" proposée par le pape François dans son exhortation apostolique "L'Église dans le monde". Evangelii gaudium. C'est pourquoi l'épiscopat espagnol a décidé que la CEE, cet organe de communion et de coordination des évêques de la région ecclésiastique espagnole, subira une sorte de révision de la MOT ou de la mission en 2016 - précisément lorsqu'elle fêtera son 50e anniversaire.

Mgr Juan José Omella, archevêque élu de Barcelone, a insisté, lors de la présentation du nouveau plan pastoral, sur le fait qu'il s'agit d'une question d'équité. "prendre l'Église en Espagne, lui donner l'élan évangélisateur que le Pape souhaite et la mettre en état de mission permanente".. Il a également prévenu que l'objectif "n'était pas de concevoir la stratégie de la CEE pour tenter d'imposer le catholicisme à notre société", mais "pour partager avec tous la joie de l'Évangile".

Un regard compatissant sur la réalité

La première partie du texte de présentation du plan décrit la mentalité la plus répandue dans la société espagnole actuelle. Les évêques y présentent un diagnostic assez réaliste et brut de la situation socioculturelle en Espagne. Ils mettent en évidence comme éléments les plus caractéristiques la faible valorisation sociale de la religion ; l'exaltation de la liberté et du bien-être matériel par-dessus tout ; la prédominance d'une culture laïque, qui se traduit par une non-confessionnalité de l'État comprise aujourd'hui comme laïcité ; la prédominance d'un grand subjectivisme et relativisme qui oublie Dieu et obscurcit la conscience personnelle face aux questions transcendantales ; et, par conséquent, l'acceptation d'une culture du "tout est permis", où l'homme devient la mesure de toutes choses, déforme les normes morales et juge tout selon ses intérêts.

"Nous déplorons ces maux de la société, mais nous ne sommes pas et ne voulons pas être des prophètes de calamité ; c'est pourquoi nous appelons à la conversion, avec réalisme et confiance. Nous voulons un changement et une régénération ; non seulement des méthodes, mais aussi des attitudes", González Montes, évêque d'Almería, a souligné en développant cette partie du texte du Plan Pastoral. Il a ensuite encouragé "de transformer ces difficultés en opportunités pour une plus grande vigueur apostolique". et, comme le suggère le pape François, à "proclamer la beauté de l'amour salvateur de Dieu manifesté dans le Christ, mort et ressuscité".

Cinq étapes

Mgr Ginés García Beltrán a commenté la deuxième partie du Plan Pastoral dans laquelle des propositions concrètes sont offertes et ce qui va être fait au cours de ces cinq années à travers les différentes organisations et activités de la CEE.

Le plan, qui comportera cinq étapes - une pour chacune des prochaines années - débutera par une journée de jeûne et de prière le 22 janvier. L'ensemble de l'épiscopat espagnol a été convoqué pour examiner sa responsabilité dans la tâche d'évangélisation.

Toute l'année 2016 sera consacrée à la réflexion des différents organes de la CEE sur les exigences actuelles de l'évangélisation en Espagne. En résumé, au cours de cette année, l'objectif du Plan sera de mettre les organes, les services et les activités de la Conférence en état de révision et de conversion apostolique. Et à l'occasion de son demi-siècle d'existence, il est prévu d'organiser un congrès international pour examiner en profondeur les dimensions théologiques, canoniques et pastorales des Conférences épiscopales.

La deuxième année du Plan, 2017, sera consacrée à la dimension communautaire et à la coresponsabilité de tous au service de l'évangélisation. L'année 2018 sera centrée sur la Parole de Dieu. Les attitudes, les comportements et les activités de l'Église en relation avec la proclamation de la Parole seront examinés afin d'offrir des propositions appropriées pour l'évangélisation et le renforcement de la foi. En effet, toutes les étapes du Plan visent à offrir une aide à ceux qui se consacrent le plus au service de la transmission de la foi, comme les prêtres, les enseignants, les catéchistes et les parents.

En 2019, le plan se concentrera sur la réflexion sur la liturgie, de manière à promouvoir une revitalisation de la célébration du Mystère chrétien et donc de toute la vie chrétienne.

Enfin, le Plan pastoral se clôturera en 2020 par une année consacrée à la dimension caritative de l'Église. Elle cherchera à contribuer à la revitalisation de l'exercice de la charité dans les diocèses, les paroisses et les communautés. Elle favorisera également la connaissance de la Doctrine sociale de l'Église et, en particulier, de la dernière encyclique du pape, Laudato si'.

En cette dernière année du Plan pastoral, et comme point culminant du Plan, un nouvel examen de la manière dont l'évangélisation est menée en Espagne sera réalisé au cours d'un congrès pastoral national.

L'auteurHenry Carlier

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Espagne

Trente ans d'éducation subventionnée. Un atout nécessaire

En cette année scolaire, l'enseignement subventionné a achevé trente ans de complémentarité profitable et efficace avec le système d'enseignement public, ce qui a représenté d'énormes économies financières pour l'État. Toutefois, si au Pays basque, en Navarre et à Madrid, les écoles subventionnées jouissent d'une grande liberté d'action et de planification, dans d'autres communautés, comme en Andalousie, elles sont soumises à un contrôle excessif.

Rafael Ruiz Morales-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 5 minutes

L'Espagne compte plus de huit millions d'enfants. Parmi eux, 25,4 % sont inscrits dans une école privée financée par l'État. En d'autres termes, un élève espagnol sur quatre est scolarisé dans un centre d'enseignement subventionné. Si l'on additionne ensuite le personnel enseignant et non enseignant et l'impact positif sur leurs familles, on peut dire que plus de deux millions de personnes bénéficient directement ou indirectement de ce système.

Cependant, cette ressource, qui s'est avérée si avantageuse et efficace au cours des trente années de sa mise en place, est de plus en plus soumise à diverses contingences, fortement marquées par la zone géographique dans laquelle elle est développée. Ainsi, alors que dans des communautés comme le Pays basque, la Navarre ou la Communauté de Madrid, les écoles subventionnées jouissent d'une liberté d'action notoire et d'une planification propre, sous d'autres latitudes, comme l'Andalousie, elles sont soumises au contrôle de fer et à la vigilance omniprésente de l'administration autonome.

Bien que différentes causes et raisons puissent être analysées, l'origine de celles-ci est peut-être le concept, erroné ou correct, que les différents gouvernements régionaux gèrent et qui est profondément ancré dans le débat social lui-même. En effet, tous les secteurs sociaux n'ont pas assimilé ce qu'est et ce que signifie la présence de l'enseignement subventionné dans notre société. système éducatif.

En effet, elle n'est pas compatible avec le droit à l'éducation, consacré par l'article 27 de la Constitution espagnole. Non pas parce que l'école subventionnée ne participe pas et ne contribue pas à sa mise en œuvre effective, mais parce que son fondement ultime n'est autre que le respect de la reconnaissance constitutionnelle de la liberté d'enseignement, et "garantir le droit des parents de veiller à ce que leurs enfants reçoivent une formation religieuse et morale conforme à leurs propres convictions".. Ainsi, l'enseignement subventionné n'est pas conçu pour être un élément subsidiaire de l'enseignement d'initiative publique, et pour répondre à la demande que ce dernier n'est pas en mesure de satisfaire. La relation entre les deux doit toujours et partout être une relation de complémentarité.

Le soutien public de ces écoles garantira donc que tous les parents qui souhaitent un type particulier d'éducation pour leurs enfants jouissent de leur droit de choisir dans des conditions égales, indépendamment des conditions économiques. Ainsi, parler de l'école publique comme d'un modèle exclusif et prioritaire, selon les termes utilisés par certains secteurs, partis et plateformes, est clairement une atteinte à la liberté d'enseignement, car elle propose tacitement l'éradication du principe de base du choix, c'est-à-dire la préexistence de différentes options parmi lesquelles choisir.

Bien que cette nécessaire complémentarité soit la théorie ou l'idéal, il existe des endroits où elle est systématiquement foulée aux pieds. En Andalousie, par exemple, on assiste à une marginalisation et à un siège constants des écoles subventionnées par l'État, qui sont progressivement noyées par la suppression des lignes en faveur des écoles publiques, malgré le fait que les familles des élèves continuent à choisir en masse d'inscrire leurs enfants dans les premières. Face à ce constat, le secteur de l'éducation subventionnée par l'État demande sans cesse, sans recevoir de réponse favorable, que la demande réelle des parents soit prise en compte, et que leurs demandes soient traitées de manière réelle et efficace.

La lutte pour maintenir son idéologie

Un autre champ de bataille où certaines écoles subventionnées par l'État ont dû s'affronter est celui de l'éducation différenciée. En 2009, l'administration andalouse a fixé la condition suivante sine qua non pour le maintien de l'accord éducatif de dix écoles pour l'admission d'élèves des deux sexes. Face à cette ingérence, sur laquelle des négociations ont été tentées sans parvenir à un accord, la Fédération andalouse des centres d'enseignement privé, qui regroupe des écoles financées tant par le secteur privé que par le secteur public, a introduit un recours administratif pour demander l'annulation des ordonnances émises, qu'elle juge illégales et injustes. Bien que la Haute Cour de justice d'Andalousie ait statué en leur faveur, la situation d'incertitude générée était clairement inacceptable et inappropriée dans le contexte du fonctionnement souhaitable et approprié d'un État de droit.

À cet égard, et afin de prévenir des scénarios similaires, l'actuelle loi sur l'éducation, la LOMCE, est concise et stipule que "l'admission d'élèves masculins et féminins ou l'organisation de l'enseignement sur la base du sexe ne constitue pas une discrimination". et que "En aucun cas, le choix d'un enseignement différencié selon le sexe ne doit impliquer pour les familles, les élèves et les écoles un traitement moins favorable ou un désavantage lors de la signature d'accords avec les autorités éducatives ou dans tout autre domaine.

Ce cadre législatif devrait, en principe, suffire à contenir la tentation de l'administration d'imposer les postulats idéologiques des groupes politiques qui la soutiennent. Toutefois, pour que cela soit efficace, le fondement de base serait la transposition correcte des réglementations nationales dans les différents systèmes régionaux. Il s'agit d'un point initial qui, selon la pratique quotidienne, n'a pas encore été cimenté.

Une situation législative ambiguë

La LOMCE n'a certainement pas été mise en œuvre sur l'ensemble du territoire national, ni au même moment, ni avec la même ampleur. Dans le cas de l'Andalousie, la loi sur l'éducation correspondante, qui était censée adapter la LOMCE à l'organisation régionale, n'est jamais arrivée. Au lieu de cela, des décrets et des instructions spécifiques ont été publiés, qui non seulement dénaturent l'objectif de la loi nationale, mais créent également des problèmes de sécurité.  un climat général de manque de coordination et d'imprécision qui entrave la planification des centres.

Cette improvisation continue a conduit, dans l'actuelle année académique 2015-2016, à la circonstance paradoxale que certaines matières ont commencé à être enseignées sans les manuels correspondants, car le flou des indications reçues ne suffit pas, logiquement, à extraire un programme cohérent.

La sphère éducative connaît donc un sentiment permanent d'instabilité qui, comme le reconnaissent la grande majorité des organismes, doit être canalisée au plus vite dans la logique, le bon sens et l'utilité.

Un financement inadéquat et inégal

Un chapitre distinct devrait être consacré au financement des écoles subventionnées qui, bien qu'il existe là aussi des différences significatives entre les communautés autonomes, ne couvrent pas, dans de nombreux cas, les coûts réels, et présentent une différence notable avec l'enseignement public. En effet, la moyenne en Espagne est d'environ 3 000 euros par élève, contre 5 700 euros dans les écoles publiques. Selon les données présentées lors du 42e Congrès national de l'enseignement privé, cela représente une différence de 48,12 % dans le total national. Par région, la Communauté de Madrid, la Communauté de Valence et l'Andalousie sont en tête de la différence entre l'enseignement public et l'enseignement subventionné, avec 53,31 %, 53,77 % et 26,90 % de différence, respectivement. La différence la plus faible se situe au Pays basque, avec 36,85 %, dans les Asturies, avec 37,04 %, et dans La Rioja et la Navarre, toutes deux autour de 40 %.

Ainsi, dans de nombreux cas, la viabilité économique de ces centres est sauvée par l'existence de nombreux enseignants religieux, dont les faibles salaires sont intégralement reversés dans les caisses du centre, et permettent d'équilibrer les comptes. par le réinvestissement.

L'urgence d'un pacte éducatif

Pour toutes ces raisons, le secteur de l'éducation subventionnée demande, comme meilleur moyen de surmonter tous ces obstacles et variables, de parvenir au plus vite à un nécessaire pacte éducatif, qui fixerait des lignes directrices spécifiques, et qui servirait de parapluie face au harcèlement qu'ils subissent dans de nombreuses régions du pays. Il est vrai que le discours public de nombreux partis politiques, ouvertement exclusif, les disqualifie pour l'ouverture de négociations ultérieures, même si l'on peut toujours espérer qu'au-delà des placards, les pouvoirs publics, le moment venu, feront preuve de clairvoyance, auront le bon sens et la volonté suffisante pour s'attaquer à un problème dont la solution profiterait sans aucun doute à l'amélioration du système éducatif espagnol dans son ensemble et à un travail collectif pour le bien commun. 

L'auteurRafael Ruiz Morales

Les enseignements du Pape

Sous le signe de la miséricorde

C'est le moment pour l'Église d'apprendre à choisir ce que Dieu aime le mieux : "Pardonner à ses enfants, avoir pitié d'eux".

Ramiro Pellitero-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 3 minutes

"Pourquoi un Jubilé de la miséricorde ?". Le lendemain de la ouverture de la Porte Sainte qui a inauguré l'Année sainte extraordinaire de la miséricorde, François a consacré sa catéchèse de l'audience du mercredi à expliquer pourquoi l'Église a besoin de ce moment extraordinaire. Avec la Bulle Misericordiae vultusDans son discours, le Pape nous offre le guide le plus complet de l'Année Sainte qui vient de commencer.

Le Jubilé est un moment privilégié pour que l'Église apprenne à choisir uniquement ce qui plaît à Dieu.Pardonnez à vos enfants, ayez pitié d'eux, afin qu'ils puissent à leur tour pardonner à leurs frères et sœurs, en brillant comme des flambeaux de la miséricorde de Dieu dans le monde".. Dans une époque de profonds changements comme la nôtre, la contribution particulière de l'Église est de vivre la miséricorde en accomplissant une triple tâche : rendre visibles les signes de la proximité de Dieu ; tourner notre regard vers Dieu, le Père miséricordieux, et vers nos frères et sœurs qui ont besoin de miséricorde ; et revenir au contenu essentiel de l'Évangile, placer Jésus-Christ au centre, "La miséricorde faite chair. Les enseignements du Pape au cours du dernier mois de 2015, premier mois de l'année sainte jubilaire, pourraient bien s'articuler autour de cette triple tâche, nous aidant à orienter notre vie... sous le signe de la miséricorde.

Des signes visibles de la proximité de Dieu ont été accomplis par François lors de son premier voyage apostolique en Afrique, visitant le Kenya, l'Ouganda et la République centrafricaine. En signe de foi et d'espoir pour les pays qui tentent de sortir de conflits violents qui causent beaucoup de souffrance à la population, la Porte Sainte du Jubilé de la Miséricorde a été ouverte à Bangui une semaine avant le début de l'année jubilaire. Un signe visible de la proximité de Dieu a également été la demande de prières pour les travaux de la Conférence sur le changement climatique à Paris, ou pour la pacification de la terre bien-aimée de Syrie ou de Libye.

La tâche de se tourner vers le Père miséricordieux et vers ceux qui ont besoin de miséricorde est découverte dans le Rescrit sur l'accomplissement et l'observance de la nouvelle loi sur le processus du mariage. Les nouvelles lois qui sont entrées en vigueur "Ils veulent montrer la proximité de l'Église avec les familles blessées, avec le désir que l'œuvre de guérison du Christ atteigne la multitude de ceux qui vivent le drame de l'échec conjugal"..

Avec un regard de miséricorde, le pape a également rappelé que "Un signe important du Jubilé est aussi la Confession. S'approcher du Sacrement par lequel nous sommes réconciliés avec Dieu, c'est faire une expérience directe de sa miséricorde. C'est rencontrer le Père qui pardonne : Dieu pardonne tout"..

C'est cette même vision qui a conduit François, lors de la présentation de ses vœux de Noël aux membres de la Curie romaine, à proposer des "antibiotiques curiaux" : des remèdes pour surmonter les maux qui ont éclipsé le travail désintéressé et fidèle de ceux qui offrent un service ecclésial de collaboration loyale au Saint-Siège. Les scandales n'arrêteront pas un "une réforme qui sera poursuivie avec détermination, lucidité et résolution".. Pour obtenir l'antidote qui guérit ces maux, il faut retour aux sourcesCela est possible en élaborant un programme avec des termes dont la première lettre forme le mot miséricorde : missionnarité, adéquation, spiritualité, exemplarité, rationalité, innocuité, charité, honnêteté, respect, générosité, méchanceté et attention.

Enfin, nous voyons la tâche de placer Jésus-Christ au centre dans les méditations avant la récitation de l'Angélus ou dans les discours adressés à l'Association des parents d'élèves des écoles catholiques italiennes et aux jeunes de l'Action catholique. Pour placer le Christ au centre, il n'y a pas de meilleur moyen que de se tourner vers Marie, Mère de la Miséricorde. Son Immaculée Conception nous rappelle que dans notre vie tout est don, tout est miséricorde.

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Vaincre l'indifférence : une journée de la paix à l'horizon de l'année jubilaire

Le Saint-Siège célèbre la Journée mondiale de la paix depuis 49 ans et, depuis 1968, il envoie un message sur cette grande aspiration.

27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 2 minutes

Depuis 49 ans, le Saint-Siège célèbre le Journée mondiale de la paixDepuis 1968, elle publie également un message traitant d'un aspect de cette grande aspiration. Après cette période, l'efficacité de cet effort a été prouvée. Si le document des Souverains Pontifes ne peut guère mettre un terme définitif aux affrontements, il en éclaire les causes et nous incite à combattre les situations incompatibles avec la paix.

Le thème choisi par François cette année, qui appelle à vaincre l'indifférence pour conquérir la paix, met en évidence la mondialisation d'une tendance qui est à l'origine de l'injustice et de la violence, et qui contredit la vocation fondamentale de l'homme à la fraternité, comme le dit le Message. Le Pape comprend que la condition pour surmonter l'indifférence envers les autres est de la surmonter dans la relation avec Dieu ; c'est pourquoi il appelle à la conversion du cœur. Mais il ne manque pas de lancer un appel fort aux États pour qu'ils mènent des actions concrètes et courageuses en faveur des personnes les plus vulnérables, ainsi que des politiques appropriées et de grande envergure.

Le thème de la Journée s'inscrit pleinement dans le cadre général de l'Année de la miséricorde qui vient de débuter. Le Jubilé devient dès à présent l'occasion de profonds changements d'attitude. Elle nous invite à le faire au moyen de signes visibles et efficaces de diverses natures. C'est le cas des Portes Saintes qui, dans le monde entier, nous invitent à parcourir et à compléter le chemin qui mène à la rencontre avec la tendresse de Dieu ; ou encore l'invitation à s'approcher du sacrement de la Confession, encore plus proche en ce moment, puisque la réconciliation avec Dieu présuppose une expérience directe de sa miséricorde. Des événements tels que la canonisation annoncée de Mère Teresa de Calcutta ont également le caractère de signes forts, capables de nous émouvoir. Vêtue de son simple habit, révélant sa consécration à Dieu et au service des pauvres, elle illustre le sens pratique de la miséricorde dans l'une des principales formes d'expression de celle-ci. Et c'est aussi une invitation à découvrir les expressions possibles dans lesquelles les œuvres de miséricorde se concrétisent aujourd'hui, dans nos conditions.

L'auteurOmnes

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Initiatives

S'occuper des prêtres âgés

De nombreux souvenirs resteront dans mon esprit le jour où je quitterai le séminaire. L'un d'entre eux se distingue par son caractère attachant et instructif : la visite d'une maison de retraite où sont hébergés plusieurs prêtres âgés ou malades. Le début de l'Année de la Miséricorde m'a rappelé ces agréables occupations.

Sergio Palazón-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 3 minutes

C'est ma sixième année au séminaire. Je suis diacre depuis deux mois, et mon temps est désormais partagé entre la séminaire (du lundi au vendredi) et la paroisse (le week-end). Chaque année, le recteur du séminaire, en distribuant les missions pastorales aux séminaristes, confie à certains d'entre eux la tâche de se rendre dans ces résidences, et en particulier de s'intéresser aux prêtres présents, de les accompagner, de s'occuper des différents services dont ils ont besoin, etc.

Au cours de ma deuxième année, j'ai été envoyée dans une maison de retraite dirigée par des religieuses. D'habitude, nous y allons par deux, mais cette fois-ci, j'ai dû y aller seule. Je me souviens que le premier jour, debout, avant d'entrer, j'ai prié la Sainte Vierge. Je ne savais pas ce que je pouvais y faire, ni comment. Il est toujours heureux de savoir que le Seigneur est avec nous à tout moment, et d'autant plus si, comme dans ce cas, il y a une chapelle et un tabernacle. Dans chaque nouvelle situation, nous avons toujours au moins une personne que nous connaissons, ce qui, pour ceux d'entre nous qui ont du mal à faire le premier pas, est toujours une source de confiance.

Je me promenais dans la résidence, j'observais, j'apprenais à connaître les gens et, à travers eux, je posais des questions et j'en posais. J'en ferai partie. Il prie pour moi et me donne des conseils judicieux tirés de son expérience. De temps en temps, nous nous rendons dans un sanctuaire marial pour prier le chapelet ou faire un pèlerinage ensemble ; c'est dans ces moments-là, je pense, que nous sommes le plus fortement unis. Une autre surprise a été de rencontrer dans la résidence le prêtre, aujourd'hui décédé, qui a célébré le mariage de ma sœur.

Ils traversent notre vie en répandant la grâce du Christ, en nous comblant de ses bienfaits, et il arrive un moment où, précisément à cause de cela, parce qu'ils se sont donnés pleinement au Christ, ils sont restés seuls... Mais non ! Dieu est avec eux, et ils prévoient déjà ici le bonheur éternel qui les attend au ciel, et cela se reflète sur leur visage. Nous leur rendons un grand service en les approchant, en partageant notre temps ; mais bien plus grand est le trésor qu'ils ont et peuvent nous laisser, si nous en profitons.

Quelques cas exemplaires

Il y a un prêtre malade et pratiquement aveugle qui a écrit plus d'une demi-douzaine de livres. Il a naturellement besoin d'aide, mais ses limites ne diminuent en rien son intérêt pour les livres et son esprit d'entreprise. D'autres prêtres et séminaristes l'aident autant que nous le pouvons. Et c'est peut-être cette même passion qui l'a aidé à surmonter le marasme temporaire qu'il a connu il y a quelques années, en raison de ses maladies.

Un prêtre à l'âme d'artiste y a également vécu pendant un certain temps, jusqu'à sa mort. Dans sa dernière période, il était handicapé mentalement par une grave maladie. Tant qu'il était conscient, nous nous sommes occupés de lui avec toute l'affection possible, et aussi lorsqu'il n'était plus capable de reconnaître les gens. J'ai toujours eu le sentiment que le diocèse tout entier lui est redevable de ses efforts pour récupérer et restaurer de précieuses images anciennes.

D'autres prêtres n'ont pas de distinction particulière, si ce n'est qu'ils ont laissé près de soixante ou soixante-dix ans de leur vie dans l'Église. service pastoral des fidèles. Combien de personnes auront atteint le ciel grâce à l'action pastorale de ces prêtres ! Il me semble que la miséricorde dont ils font preuve, jour après jour, n'est pas une petite miséricorde, même si elle peut être comptée parmi les œuvres de charité en faveur des pauvres.

On pourrait penser qu'ils ont déjà beaucoup fait pour l'Église, et qu'à leur âge, ils n'ont plus rien à faire ; mais ce serait une erreur. Je pense à l'un d'entre eux, qui est encore en vie, et à la façon dont il passe les heures de son temps à prier sans relâche. Qui peut dire que les heures qu'il a passées dans son travail pastoral actif étaient plus précieuses que les prières qui montent maintenant au ciel de ses lèvres et de son cœur ? Et, en dehors de ce cas particulier, combien ils prient tous ! Surtout pour les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée.

Un prêtre bien connu a récemment été opéré d'un cancer. Ce fut une opération longue (onze heures) et compliquée, qui, Dieu merci, s'est bien passée. Après les premiers jours d'incertitude, il s'est progressivement rétabli malgré son âge avancé. Je raconte cette histoire car, pendant sa longue convalescence, une proche parente était présente ; il ne lui était pas possible de s'occuper seule du prêtre jour et nuit. Mais avec de la bonne volonté et un peu de sacrifice, tout peut s'arranger. Dans ce cas, en s'appuyant sur la réalité d'une fraternité sacerdotale vécue avec soin.

Un groupe d'amis prêtres a mis en place les équipes nécessaires pour s'occuper du malade, afin qu'il soit toujours accompagné. Cela n'a pas semblé facile au début, étant donné le travail que chacun d'entre eux devait faire ; mais avec la grâce de Dieu et ce "plus" de sacrifice que je dis, tout s'est arrangé. Les infirmières de l'hôpital étaient étonnées du nombre de prêtres qui venaient s'occuper des malades.

L'un d'entre eux m'a dit quel grand bien intérieur c'était pour son âme de s'occuper de ce frère prêtre ; voir sa patience, son sens surnaturel, même sa bonne humeur humaine, a été pour lui une leçon inoubliable. Et tous ont vécu la même chose. Il est toujours plus riche de donner que de recevoir.

L'auteurSergio Palazón

Diocèse de Cartagena (Espagne)

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L'agenda social en Argentine

Mauricio Macri a reçu des représentants de la Conférence épiscopale argentine. La lutte contre le trafic de drogue était le sujet principal.

27 de janvier de 2016-Temps de lecture : < 1 minute

Le 18 décembre, le nouveau président argentin, Mauricio Macria reçu dans son bureau des représentants de la Conférence épiscopale argentine. La lutte contre le trafic de drogue est au centre de l'attention. Les évêques lui ont remis deux documents : "Le drame de la drogue et du trafic de drogue".de 2013 sur l'impact négatif des drogues sur la société ; et "Non au trafic de drogue, oui à une vie pleine".Le rapport, publié en novembre de cette année, présente le phénomène comme un sujet du nouvel agenda politique, lié à la corruption et à la crise des forces de sécurité.

Dans l'un de ses paragraphes, elle avertit que l'avance des médicaments est "L'Église a été l'un des principaux agents sociaux à maintenir la question à l'ordre du jour. L'Église a été l'un des principaux agents sociaux à maintenir la question à l'ordre du jour. Lors des dernières élections au poste de gouverneur de la province de Buenos Aires, le débat sur la drogue a peut-être été le facteur déterminant qui a fait pencher la balance en faveur de María Eugenia Vidal et qui a ouvert les portes à l'Église de Buenos Aires. Cambiemos Front au pouvoir national".

"Bien que l'épiscopat n'ait pas postulé de références partisanes, la dénonciation soutenue avec constance depuis 2009 a touché avec plus de force le gouvernement désormais sortant. La proposition de l'Eglise est une approche globale car "dans les zones périphériques, dans certains quartiers et villas, le trafiquant de drogue est devenu une référence sociale ; il s'y crée un espace indépendant et étranger à la culture authentique".

Les questions sociales de première nécessité rapprochent l'Église des gens et fournissent un service public puissant : sa participation à la société pluraliste du 21e siècle passe à la vitesse supérieure lorsqu'elle construit ces canaux positifs, par lesquels le message spirituel peut affluer dans des domaines auparavant réticents.

L'auteurJuan Pablo Cannata

Professeur de sociologie de la communication. Université Austral (Buenos Aires)

Amérique latine

Nouveaux changements, nouvelles perspectives en Argentine

Le changement politique en Argentine doit être un simple échange de pouvoir. Le pays est confronté à de grands défis qui sont aussi des opportunités.

Marcelo Barrionuevo-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 2 minutes

L'Argentine est entrée dans le changement avec la victoire électorale du Cambiemos Front. Le pays a laissé derrière lui douze années de gouvernement kirchnerista qui a tracé la voie vers une "nationalisation" de plus en plus virulente visant à imposer une vision culturelle biaisée et unidirectionnelle de la vie et de la société.

Le chemin de la décision du peuple argentin s'est orienté vers le besoin de changement. Cela manifeste non seulement le choix d'un parti, mais l'opinion d'un peuple qui, à un moment donné, réagit comme une autodéfense de sa propre nature. Cela confirme une fois de plus que les gens peuvent être patients, mais qu'à un moment donné, ils réagissent et demandent un changement de cap.

La relation que ce nouveau signe partisan entretenait avec la culture chrétienne pouvait déjà être observée à l'époque où ils étaient gouverneurs de Buenos Aires. Il y avait à la fois des éléments positifs et des éléments qui marquaient une distance par rapport aux principes chrétiens fondamentaux. Un exemple de ce dernier point est qu'elle a été la première société à approuver l'union civile de personnes du même sexe. 

Depuis plusieurs décennies, l'Argentine connaît des changements sociaux et culturels par étapes de dix ans. Les situations de parti mettent en place des parcours qui génèrent des changements, puis viennent d'autres qui tournent en sens inverse. S'il est vrai que l'alternance est positive, lorsqu'elle est marquée par des lignes idéologiques, elle ne permet pas une croissance stable. L'Argentine se doit d'avoir un projet national plus stable et permanent.

Un autre défi auquel est confrontée la nation est le début de la Bicentenaire, 1816-2016 qui célèbre les 200 ans d'indépendance vis-à-vis de la couronne espagnole. C'est un événement important et nous espérons qu'il sera également un espace historique de réflexion et d'identité pour l'avenir. Une autre activité que l'Église prépare est le Congrès eucharistique national qui se tiendra dans la ville historique de San Miguel de Tucumán. Quelque cent mille personnes s'y rassembleront pour célébrer le mystère de Jésus, Seigneur de l'Histoire, vivant et présent dans le pain eucharistique.

2016 sera une année importante mais avec de nombreuses fluctuations sociales, culturelles et économiques. L'Église fait face à une période très forte avec de nombreux défis pastoraux : le drame du trafic de drogue a été une demande forte de l'épiscopat, l'identité nationale pour l'éducation comme une tâche urgente, l'expérience du Jubilé de la Miséricorde sera comme la toile de fond des gestes et des actions au milieu des gens, l'expérience du Congrès Eucharistique comme une occasion exceptionnelle de communiquer le besoin urgent de réconciliation nationale. Il y a de nouveaux vents de changement en Argentine, mais ils doivent servir à respecter les pauvres qui souffrent tant ; des vents nouveaux pour une nouvelle ère qui ne doit pas oublier que le pouvoir est un service.

L'auteurMarcelo Barrionuevo

Amérique latine

Faites du désordre, mais dans l'ordre. Une révolution en profondeur au Paraguay

Les étudiants de l'université nationale d'Asunción ont lancé une campagne courageuse pour mettre fin à la corruption au sein de l'université. Grâce à eux, le recteur est en prison et de nombreux doyens ont démissionné de leur poste.

Federico Mernes-27 de janvier de 2016-Temps de lecture : 6 minutes

Nous vivons une période historique au Paraguay. Les protagonistes : les jeunes ! Ce n'est pas rien. Ils sapent les structures pourries de la corruption dans l'éducation. Tout a commencé par un sit-in des lycéens d'une école dirigée par les Jésuites. La demande était très peu spécifique : une meilleure éducation. Cette forme de protestation s'est étendue à d'autres écoles publiques et privées et a abouti à un appel à une grande marche.

En parallèle, le journal Dernière minute a publié un article indiquant que le recteur de l'Université nationale d'Asunción (UNA), Froilán Peralta, était payé 20 millions de guaraníes pour des cours qu'il n'avait pas donnés. Le journal a également fait état d'une série de nominations frauduleuses effectuées par le recteur. Le scandale n'est pas resté sans suite. Le 18 septembre, le président de la nation a signé une loi rendant obligatoire la réglementation de toutes les informations publiques. En conséquence, les salaires des fonctionnaires, y compris des enseignants de l'UNA, sont apparus sur Internet.

Ce jour-là, une grande manifestation a été organisée par des centaines d'étudiants des écoles publiques et privées avec le slogan suivant Le Paraguay ne veut pas se taireLe slogan qui a donné son nom au mouvement étudiant. Dans la soirée, les étudiants de l'université se sont présentés devant le bureau du recteur de l'UNA pour demander la démission du recteur. Une série de manifestations a commencé, impliquant initialement des centaines d'étudiants de l'université, mais a finalement mobilisé des milliers d'étudiants qui ont pris possession de l'université de manière pacifique. Les médias ont soutenu cette mobilisation dès le début.

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En outre, d'autres cas de mauvaise gestion financière dans d'autres facultés ont été connus. Les étudiants ont dénoncé ces irrégularités et demandé des comptes. Ils ont exigé la démission des doyens jugés corrompus et la révocation du conseil d'administration. Une veillée de trois semaines a été organisée.

Entre-temps, le ministère public est intervenu, d'abord lentement en raison d'intérêts politiques. Les étudiants de l'université ont fait pression et ont suivi de près les mesures prises par les procureurs. Au début, le recteur a été reconnu coupable, poursuivi et emprisonné pour abus de confiance. Les autres autorités et fonctionnaires qui ont démissionné avaient également leur "linge sale". Plus d'une centaine de fonctionnaires de divers organismes universitaires ont été inculpés.

Les élèves de l'enseignement secondaire ont poursuivi leur manifestation. La situation a été compliquée par l'effondrement du toit d'une école publique. Quatorze étudiants ont été blessés. En outre, d'autres irrégularités ont été découvertes, comme la non-livraison de kits scolaires. Une nouvelle marche de protestation a eu lieu et le ministre de l'éducation a accepté de rencontrer les dirigeants des élèves du secondaire. Cependant, elle n'a pas répondu aux demandes des élèves : billets d'entrée, kits pour les élèves, repas scolaires, formation des enseignants (on constate que de nombreux enseignants n'ont pas l'accréditation nécessaire pour enseigner). Enfin, ils ont exigé que 7 % du PIB soient consacrés à l'éducation, comme le prévoit la Constitution. On pensait que jusqu'alors, seuls 3,5 % avaient été dépensés, puis il s'est avéré qu'encore moins avaient été dépensés, seulement 2,3 %. Les lycéens ont accepté une rencontre avec le président, qui n'a pas non plus donné la réponse attendue. Les manifestations ont continué jusqu'à ce qu'ils obtiennent finalement ce qu'ils voulaient. De leur côté, les étudiants de l'université ont exigé un changement du statut de l'université, qui était si ambigu qu'il permettait une mauvaise gestion du budget.

Petit à petit, les étudiants de l'UNA atteignent leurs objectifs. Ils ont obtenu que le doyen de la faculté polytechnique, Abel Bernal Castillo, soit nommé recteur par intérim. Des quinze doyens de l'université, il était le seul en qui les étudiants avaient confiance. Avec les étudiants, le nouveau recteur a pris une série de mesures allant dans le sens souhaité. C'est quelque chose de très important dans le pays : aujourd'hui, avec la transparence, il est possible de savoir exactement quelle est la situation de chacun.

La devise est #UNA ne se tais pas. Quelqu'un a dit que cet événement est, pour notre pays, presque aussi important que la chute du mur de Berlin pour les pays communistes. Nous nous sommes entretenus avec Mauricio Portillo, étudiant en 5e année de médecine vétérinaire et président du Centre des étudiants.

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Comment tout cela a-t-il commencé ?

-Il a commencé par le sentata des élèves de l'enseignement secondaire. À Veterinaria, nous avons commencé à manifester le 18, après la marche des étudiants. De là, nous sommes allés manifester devant le Rectorat. Celui qui était recteur avait été doyen de notre faculté pendant 21 ans. Il y avait beaucoup de corruption, l'argent était siphonné, il avait ses gens, et tous ceux qui s'opposaient à lui étaient exclus. Certains étudiants qui ont manifesté contre eux n'ont pas pu y terminer leurs études et ont dû aller dans une université privée. On parlait d'un règne de terreur (il était protégé par un homme politique influent). Les professeurs qui étaient contre le recteur ont eu peur.

Nous étions d'abord les étudiants vétérinaires, puis nous avons appelé les étudiants des autres facultés qui étaient impliqués dans la cause. Au début, nous étions environ deux cents étudiants, puis beaucoup plus se sont joints à nous. A partir de là, nous avons organisé une veillée qui a duré trois semaines. Il y avait des représentants de toutes les facultés. Presque toutes les facultés ont rejoint la cause, à l'exception de trois facultés considérées comme les plus corrompues.

Je suis resté presque 20 jours à dormir dans la faculté sous des tentes. Il était nécessaire de faire le guet pour éviter que les documents ne soient brûlés. Ensuite, nous avons attendu que le bureau du procureur vienne prendre les documents (on n'avait pas non plus beaucoup de confiance dans les actions des membres du gouvernement).

Puis vint l'effet domino

-La corruption a commencé à se manifester dans les différentes facultés. Les étudiants ont exigé la démission du doyen et de l'ensemble du conseil d'administration. En médecine vétérinaire, de nombreux membres du conseil d'administration ont démissionné, en plus du doyen.

Y a-t-il eu une bonne coordination entre les élèves ?

-Chaque jour, les dix représentants de chaque faculté se réunissent.

Comment la violence a-t-elle été évitée ?

-Nous sommes arrivés à la conclusion que les gens qui étaient là étaient des gens civilisés. Il y a bien eu des infiltrés, mais ils ont été identifiés et surveillés. La logistique était très bonne, la nourriture a été distribuée à tous les postes de sécurité, le site web était très bon. #UNA ne se tais pas ont fait des rapports toutes les heures et un journal universitaire numérique de la faculté de droit a mis à jour les nouvelles.

Vous attendiez-vous à ce succès ?

-Nous étions confiants parce que l'enjeu était important. La situation dans les salles de classe était très tendue. Ces dernières semaines, certains étudiants ont été avertis de ne pas me parler parce que je partageais mes idées sur les médias sociaux. Je ne savais pas si je pouvais parler à des camarades de classe.

Il faut maintenant faire confiance à l'accusation

-Oui. De toute façon, il y a une copie de tout ce que les procureurs ont pris au Centre National d'Informatique, qui est à l'Université. Il y a également un groupe d'étudiants qui suit l'ensemble du processus. Ce que nous espérons, c'est que les nouveaux directeurs seront dignes de confiance. Il y a peu de gens qui ne font pas partie du système.

Jusqu'à présent, qu'ont-ils accompli ?

-Il y a maintenant une personne de confiance à la tête du bureau. Dans 60 jours, il y aura des élections pour le nouveau conseil d'administration. Beaucoup sont sous le coup d'une inculpation. D'autres pays en Amérique du Sud Ils attendent avec impatience ce qui peut être réalisé, car dans leurs pays, il y a aussi beaucoup de corruption au niveau de l'éducation. En luttant pour leurs droits, les objectifs peuvent être atteints.

Fabrizio Ayala est un élève de terminale du lycée de San José.

Comment a débuté la mobilisation des élèves de l'enseignement secondaire ?

-Le mouvement secondaire était le début du mouvement Le Paraguay ne veut pas se taire. Cela a commencé par le sentata des étudiants du Colegio Cristo Rey, conseillé par FENAES et UNEPY, deux organisations d'étudiants. Eux, les élèves des écoles nationales, étaient déjà habitués à protester car ce sont eux qui souffrent le plus. Nous avons un toit sur la tête, un logement, de la nourriture, mais eux n'ont pas la vie aussi facile.

Lors de réunions entre élèves de différentes écoles, nous avons décidé de revendiquer six points : le billet d'entrée pour les élèves, le kit scolaire, le déjeuner et le goûter, une structure pour les écoles, un investissement accru dans l'éducation et une meilleure formation des enseignants. Pendant que les marches avaient lieu, les toits des écoles s'effondraient, les kits scolaires n'étaient pas distribués et la corruption était endémique. À un moment donné, il y a eu une certaine crainte.

En définitive, notre motivation était la conviction que la base du développement est la santé et l'éducation.

L'auteurFederico Mernes

Cinéma

Cinéma : Le réveil de la force

Pour commencer, je pense que cette critique doit être différente des autres, afin de préserver la curiosité du lecteur à cette occasion. Il ne serait pas opportun de raconter des éléments de l'intrigue du film, justement pour ne pas gâcher l'effet de surprise.

Jairo Velasquez-13 de janvier de 2016-Temps de lecture : 2 minutes

Film

Star Wars - Episode VIILe réveil de la Force
AdresseJJ Abrams
ScriptJ. J. Abrams, George Lucas, Lawrence Kasdan
Pays: États-Unis
Année: 2015

Et la Force s'est réveillée. Pour ceux qui attendaient l'arrivée du septième volet de la saga des Star WarsIl n'y a qu'une chose à dire : l'attente en valait la peine. Le réalisateur J.J. Abrams a été très clair sur le fait que l'essentiel était de retrouver la magie de la trilogie originale. Il s'est inspiré de la tragédie grecque, des légendes romaines et des mythes du roi Arthur pour construire une aventure qui vous laisse sur votre faim.

Pour commencer, je considère que cette critique doit être différente des autres, afin de préserver la curiosité du lecteur à cette occasion. Il serait inapproprié de raconter des éléments de l'intrigue du film, précisément pour ne pas gâcher l'effet de surprise : tout détail, aussi petit soit-il, pourrait faire avancer quelques-unes des multiples nouveautés qui attendent les spectateurs tout au long des 135 minutes de métrage. En tout cas, l'histoire est bien ficelée.

Maintenant, malgré ces restrictions, il est possible de dire que Star Wars : The Force Awakens reprend la légende presque trente ans après qu'elle se soit arrêtée. Le retour du Jedi (1983). La paix et la stabilité de la Nouvelle République sont une fois de plus menacées par un ennemi enlevé par le côté obscur de la Force, et la tâche de la Résistance est de l'affronter afin de parvenir à un nouvel équilibre dans la Galaxie. Et c'est dans ce contexte qu'apparaît un nouveau réveil de la force.

Ces nouveaux éléments sont accompagnés d'anciennes connaissances. À différents moments de l'histoire, nous rencontrons tous les personnages de la trilogie originale. Sans craindre d'être nostalgique, revoir Han Solo, Leia et Luke vaut à lui seul le prix de l'entrée. Cependant, ce qui est glorieux dans cette nouvelle expérience, c'est que l'intrigue ne repose pas uniquement sur eux, mais fait bon usage des caractéristiques exploitables des nouveaux personnages et leur ouvre la voie pour reprendre le flambeau de la saga dans les prochaines suites.

S'asseoir au cinéma devant ce nouveau volet est sans aucun doute une nouvelle expérience, mais non sans d'innombrables réminiscences de moments antérieurs où notre imagination s'est déjà envolée vers ces mondes galactiques.

Certains spectateurs verront peut-être dans la force une explication approximativement surnaturelle des choses, mais cela ne vaut pas la peine de manquer le développement d'une excellente aventure qui a également des connotations historiques et politiques très intéressantes.

Le film fait revivre la magie d'une saga qui a changé la façon de faire et de regarder des films. C'est le retour de l'art cinématographique à une révolution dont toute une génération de jeunes a profité il y a plusieurs décennies.

L'auteurJairo Velasquez

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TribuneMyriam Cortés Diéguez

Accélérer les procédures d'invalidité, sans les précipiter.

Le 8 décembre, la réforme du processus canonique pour les cas d'annulation de mariage est entrée en vigueur. Il s'agit d'une réforme juridique et pastorale de grande envergure, qui continue à rechercher la justice et la vérité.

9 de janvier de 2016-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape François, déjà connu comme le pape de la miséricorde, a récemment publié une loi réformant le processus canonique à suivre dans les cas de nullité de mariage. Cette nouvelle réglementation est contenue, pour l'Église latine, dans le texte suivant motu proprio Mitis Iudex Dominus Iesusqui est entré en vigueur le 8 décembre, fête de l'Immaculée Conception de Marie et début de l'Année de la Miséricorde.

La coïncidence des dates n'est pas un hasard ; au contraire, il est très significatif que cette nouvelle réglementation, très chère au Pape, soit née dans le contexte de la convocation du Jubilé extraordinaire de la Miséricorde et d'une célébration mariale.

Il n'échappe à personne que le Tribunal ecclésiastique, où doivent être traitées les causes de déclaration de nullité de mariage canonique, doit être un lieu d'accueil maternel et miséricordieux pour les frères et sœurs qui ont souffert de la douleur d'un mariage raté.

Pour cette raison, la nouvelle loi naît sans doute avec une forte vocation de service pastoral en faveur des fidèles qui traversent ces difficultés et aussi de leurs familles, qui souffrent avec eux. Cela peut être déduit de la réflexion faite par les évêques lors du récent Synode extraordinaire sur la famille convoqué par le pape en octobre 2014, où des voix fortes et claires se sont élevées pour que le processus de déclaration de nullité soit... "plus rapide et plus accessible". pour tous les fidèles.

En ce sens, le rapport final de l'Assemblée générale ordinaire suivante du Synode, qui s'est tenue en octobre 2015, inclut l'obligation pour les pasteurs d'informer les fidèles qui ont vécu une expérience matrimoniale ratée sur la possibilité d'entamer le processus de déclaration de nullité, avec une préoccupation particulière pour ceux qui ont déjà contracté une nouvelle union ou une nouvelle cohabitation. De cette manière, nous pouvons dire que le Synode a voulu faciliter l'accès des fidèles à la justice ecclésiastique.

Le principal défi consiste donc à réduire la distance entre la justice de l'Église et les fidèles qui en ont besoin. La charité exige également une vitesse raisonnable, car une justice lente n'est pas une justice, elle est injuste, car elle génère chez les fidèles un sentiment d'abandon et de désespoir qui les éloigne de l'Église et les conduit à emprunter des chemins qui ne sont pas toujours souhaités, et encore moins recherchés.

Il est évident que tout mariage raté ne cache pas un mariage nul, mais en tout cas les fidèles ont le droit de voir l'Église se prononcer sur sa validité et donner la paix à leur conscience. La réforme souligne donc la nécessité que l'information sur la possibilité d'entamer une cause de déclaration de nullité de leur mariage parvienne à tous les fidèles ; qu'ils se sentent soutenus et accompagnés ; que la difficulté de la démarche soit atténuée par la simplification des formalités et par une plus grande préparation des opérateurs du tribunal, avec une plus grande place pour les laïcs ; enfin, que les moyens financiers de chacun ne soient pas un obstacle.

Il est clair que le public risque de confondre l'accélération de la procédure avec la précipitation, ou le raccourcissement de la procédure avec le fait de favoriser l'annulation des mariages. Il faut bien l'expliquer. Il faut également préciser qu'une distinction doit être faite entre ce que l'Église fait, c'est-à-dire déclarer un mariage nul si le juge établit, avec une certitude morale, l'inexistence du lien, et ce que l'Église ne fait pas, c'est-à-dire annuler un mariage valide.

Il est évident en ce sens que la déclaration de nullité d'un mariage ne peut jamais être comprise comme une faculté, c'est-à-dire comme une décision qui dépend de la volonté de l'autorité ecclésiastique. La déclaration de nullité consiste, comme son nom même l'indique, à déclarer le fait de la nullité, s'il s'est produit, et non à le constituer. Précisément pour faire taire les interprétations erronées à cet égard, qui avaient déjà surgi lors de la célébration du Synode extraordinaire sur la famille susmentionné, le Pape a clairement affirmé à la fin de l'assemblée qu'aucune intervention du Synode n'avait remis en cause les vérités révélées sur le mariage : indissolubilité, unité, fidélité et ouverture à la vie.

La réforme est certes d'une grande portée, juridique et pastorale, et l'on peut dire qu'elle est sans précédent, mais il faut affirmer sans hésiter que le but du procès canonique reste le même - le salut des âmes et la sauvegarde de l'unité dans la foi et la discipline en ce qui concerne le mariage - et que les principes qui le sous-tendent n'ont pas changé, pas plus que l'intention de rechercher la justice et la vérité.

Nous espérons donc que l'un des premiers fruits de cette réforme procédurale sera que les fidèles en viendront à connaître et donc à avoir confiance dans la justice de l'Église, et que l'Église, à son tour, prendra conscience que l'administration de la justice est un véritable instrument pastoral que Dieu a placé entre ses mains et que, par conséquent, elle ne peut être réduite à des structures bureaucratiques compliquées et inabordables, mais qu'elle doit atteindre et être à la portée de tous les fidèles.

L'auteurMyriam Cortés Diéguez

Recteur de l'Université pontificale de Salamanque

La théologie du 20ème siècle

La théologie du Guillou

Marie-Joseph Le Guillou est un théologien très complet. Il a travaillé dans les grands domaines de la théologie du XXe siècle : ecclésiologie, œcuménisme, théologie du Concile et théologie du mystère ; et il a réagi avec lucidité à la crise post-conciliaire.

Juan Luis Lorda-5 de janvier de 2016-Temps de lecture : 7 minutes

Marcel Le Guillou est né le 25 décembre 1920 à Servel, un petit village de Bretagne (France), qui fait maintenant partie de la commune de Lannion. Son père était sous-officier dans la marine (furriel) et sa mère travaillait comme couturière dans les fermes des environs. Brillant élève (sauf en gymnastique), il a obtenu une bourse d'études pour l'école secondaire. Lorsque la famille a déménagé à Paris, il a pu avoir accès au célèbre centre de formation de l'Université de Paris. Lycée Henri IV et se préparer à l'École Normale Supérieure, centre top du système éducatif français. Il est donc le fruit du prix du mérite, qui est l'une des meilleures choses de la République française.

Avec la guerre et l'occupation allemande (1939), il commence à enseigner au petit séminaire de Lannion, où étudie son jeune frère. C'est là que se dessine sa vocation, qu'il attribue avant tout à la piété de sa mère. Il a décidé de devenir dominicain. Son père souhaitait qu'il termine ses études et il a obtenu un diplôme en littérature classique (grammaire et philologie). En 1941, il commence à étudier la théologie au Saulchoir, la célèbre faculté dominicaine de Paris. Il y obtient une licence en philosophie en 1945 et en théologie en 1949, et enseigne la théologie morale.

Vocation et travail œcuménique

Depuis le premier cours au Saulchoir, il y assistait en compagnie de Yves Congar à des réunions avec des théologiens et des penseurs orthodoxes. Il est très intéressé. C'est pourquoi, sans quitter le Saulchoir, il rejoint (1952) un institut promu par les dominicains depuis 1920, qui se renouvelle alors sous le nom de "Centre Istina. Le centre renouvelle également sa revue sur la Russie et le christianisme (La Russie et le christianisme) et lui donne le même nom (1954). Probablement Istina est la revue catholique la plus connue sur la théologie et la spiritualité orientales (chrétiennes). Le Guillou est un contributeur enthousiaste alors qu'il prépare sa thèse de doctorat en théologie, qui portera à la fois sur l'ecclésiologie et l'œcuménisme.

Dans la première partie, il étudie l'histoire du mouvement œcuménique dans la sphère protestante, et les positions orthodoxes, jusqu'à la création du Conseil œcuménique des Églises. Il s'intéresse à la genèse de cet effort et à la nature théologique des problèmes qui se sont posés. Dans la deuxième partie, il étudie l'histoire des divisions et controverses confessionnelles jusqu'au début du dialogue. L'Église catholique a débattu afin de préserver son identité, mais il fait également partie de son identité et de sa mission d'essayer de réconcilier les divisions. Il est nécessaire d'étudier comment l'Église s'est comprise dans ce sens dans l'histoire. Dans ce contexte, la notion de communion, qui sera l'une des clés de l'ecclésiologie conciliaire, se détache.

Après le Concile, le terme "communion" sera le plus couramment utilisé pour définir l'Église et pour résumer ce qui est énoncé au point 1 de la Charte des droits fondamentaux. Lumen Gentium: "L'Église est dans le Christ, en tant que sacrement, le signe et l'instrument de l'union intime avec Dieu et de l'unité de tout le genre humain".. Mais ce n'était pas le cas à l'époque. Ce terme, qui a une valeur canonique, théologique et spirituelle, a été mis en évidence grâce au dialogue œcuménique. Le Guillou est l'un de ceux qui ont contribué à sa diffusion. Il a obtenu son doctorat (1958) et sa thèse a été publiée en deux volumes : Mission et unité. Les exigences de la communion (1960).

À partir de 1952, il enseigne la théologie orientale au Saulchoir, et en 1957, il passe plusieurs mois au Mont Athos, une république monastique orthodoxe en Grèce. Là, il s'est fait aimer et a vu l'orthodoxie en action. Tout cela lui a permis de publier un petit livre L'esprit de l'orthodoxie grecque et russe (1961) dans un intéressant recueil de courts essais (Encyclopédie du XXe siècle catholique), traduit en espagnol par Casal i Vall (Andorre). Le livre, bref et précis, a plu aux théologiens orthodoxes de Paris, qui s'y sont reconnus. Il reste très utile (comme d'autres titres de cette surprenante "encyclopédie").

La théologie du mystère et le visage du Ressuscité

D'une part, Le Guillou est frappé par les échos du renouveau théologique liturgique et biblique, d'autre part, par le contact avec l'orthodoxie. Cela l'a incité à développer une théologie qui reflète mieux le sens du mystère révélé dans l'Écriture, célébré dans la liturgie et vécu par chaque chrétien. Il entreprend alors une grande tentative de synthèse. Le Christ et l'Église. Théologie du mystère (1963), où, partant de saint Paul, il effectue un long parcours historique sur la catégorie du "mystère", pour terminer par le mystère chez saint Thomas d'Aquin. La véritable théologie n'est pas une spéculation, elle fait partie de la vie chrétienne.

Marie-Joseph Le Guillou, en audience avec Jean Paul II.

Ce furent des années passionnantes. Il a suivi avec intérêt le développement du Concile Vatican II et a été le conseiller de plusieurs évêques. Il a également donné de nombreuses conférences. Le travail de synthèse qu'il venait d'achever sur le mystère chrétien lui permit de considérer la théologie du Concile avec une grande unité, et il prépara un essai complet : Le visage du Ressuscité (1968). Le sous-titre reflète ce qu'il pense : Grandeur prophétique, spirituelle et doctrinale, pastorale et missionnaire du Concile Vatican II. Pour Le Guillou, le Christ est le visage de Dieu dans le monde ; et l'Eglise le rend présent ; rendre le visage du Christ transparent est un défi et une exigence pour chaque chrétien. Tout ce que le Conseil a dit y est inséré.

Des années difficiles

Cependant, quelque chose ne fonctionnait pas. Pendant le Concile lui-même, il a constaté que certains se l'appropriaient en invoquant un "esprit du Concile", qui finirait par remplacer l'expérience ecclésiale et la lettre du Concile lui-même. Il n'apprécie pas non plus les célébrations interconfessionnelles, où l'identité de la liturgie reçue n'est pas respectée. Il a noté le ton fortement politique et idéologique de certains d'entre eux. Et avec Olivier Clément (théologien orthodoxe) et Juan Bosch (dominicain) il écrit Évangile et révolution (1968).

La "révolution" de la rue et des étudiants de 68 a été suivie par la protestation ecclésiastique contre l'encyclique de Paul VI. Humanae vitaeEt à la dissidence théologique européenne s'ajoute la tendance révolutionnaire latino-américaine. Mais le mystère du Christ n'est pas celui d'un révolutionnaire, mais celui du "Serviteur souffrant" : c'est pourquoi, avec un certain ton poétique, il revendique la figure du Christ dans l'histoire de l'humanité. Les Innocents (Celui qui vient d'ailleurs, l'Innocent) : la révolution salvatrice du Christ est sa mort et sa résurrection. Il s'appuie sur des témoignages littéraires pour montrer les intuitions de salut (à partir de Dostoïevski), et parcourt l'Écriture pour sauver la figure d'un sauveur qui a incarné l'énorme paradoxe des béatitudes.

Urgences théologiques

En 1969, Paul VI l'inclut dans la Commission théologique internationale qu'il vient de créer. Cela lui a permis de rencontrer de grands amis (De Lubac), même si certains d'entre eux l'ont surpris (Rahner). Cela l'obligeait également à se tenir au courant de tous les sujets abordés. Il est devenu clair pour lui, qui avait atteint une vision synthétique, qu'une transformation du mystère chrétien était en train de percer. Il y voit une nouvelle gnose, une profonde contamination idéologique. 

Il l'a particulièrement ressenti lorsqu'il a été appelé à préparer le Synode des évêques de 1971 sur le sacerdoce. Il a travaillé sans relâche à la préparation des documents, à tel point qu'il est devenu malsain. Il est parti convaincu qu'il fallait contrer la nouvelle gnose. Il a essayé de lancer un magazine (Adventus) pour servir de contrepoids à ConciliumIl en avait également fait partie, mais il s'est heurté à la résistance des Allemands (von Balthasar) et a plié. Il a ensuite eu la générosité de rejoindre l'édition française de la revue Communiopromu entre autres par Von Balthasar.

Il écrit un essai passionné Le mystère du Père. La foi des apôtres, la gnose aujourd'hui. (1973). Là, d'une part, il présente le mystère chrétien comme il l'avait fait en Les InnocentsD'autre part, il discerne le caractère idéologique de nombreuses déviations, notamment celles issues de la contamination marxiste. Face à l'herméneutique qui dissout la foi, il réaffirme "l'herméneutique du témoignage chrétien", présentée par les Pères et les théologiens chrétiens (bien qu'il ait peu de sympathie pour la sotériologie de Saint Anselme). Il est sûr qu'il va scandaliser, mais il est plutôt évincé, car il est considéré comme de mauvais goût de mentionner que la situation est mauvaise. Tout cela se reflète dans ses journaux et notes, dont certains sont publiés (Flashs sur la vie du Père M.J. Le Guillou, 2000).

Spiritualité

Sans renoncer à cet effort titanesque, il n'abandonne pas l'ordinaire, qui est pour lui la prédication. Depuis qu'il est devenu dominicain, il est conscient que sa vocation est de prêcher. Il le mentionne à plusieurs reprises dans ses notes. Il donne de nombreux cours et commence à fréquenter la communauté bénédictine du Sacré-Cœur de Montmartre. Il faut noter, entre autres, un cycle complet de prédication pour l'année liturgique (cycles A, B et C), qui a également été traduit en espagnol.

Il comprend que la force de l'Église réside dans la spiritualité et que la situation ne peut être corrigée uniquement sur le plan doctrinal ou disciplinaire. C'est pourquoi il écrit Les témoins sont parmi nous. L'expérience de Dieu dans l'Esprit Saint (1976), dans la ligne de l'"herméneutique du témoignage" dont il avait parlé. Il parcourt l'Écriture pour montrer qu'avec l'Esprit Saint, le cœur du Père, son amour et sa vérité s'ouvrent à nous : témoignés par les Apôtres, les martyrs et les saints, expérimentés dans l'Église comme source d'eau vive, loi d'amour, élan de charité et discernement des esprits. Parfois, ce livre est considéré comme le livre de l'amour. Le mystère du Père Les Innocents comme une trilogie trinitaire.

Ces dernières années

En 1974, à l'âge de 54 ans, il développe une maladie dégénérative (Parkinson), moins connue à l'époque qu'aujourd'hui, qui le limite progressivement. Sa relation avec les Bénédictines du Sacré-Cœur s'intensifie, il leur prêche et rédige leurs constitutions. Avec la permission de ses supérieurs, il s'est finalement retiré dans une de leurs maisons (Prieuré de Béthanie). Il a donc la chance que ses archives et sa documentation soient parfaitement conservées.

Et une association d'amis a été créée. Avec son aide, il a été possible de publier à titre posthume de nombreux textes à caractère spirituel qu'il avait conservés dans ses archives. Le professeur Gabriel Richi, de la faculté de théologie de San Damaso, a mis de l'ordre dans ces archives et s'est occupé de la récente édition espagnole de plusieurs de ses œuvres. Les prologues de ces livres et d'autres de ses études sont à remercier pour une grande partie des informations recueillies ici.


janvier16-livres de raisons

- Le visage du Ressuscité. 423 pages. Encounter, 2015. Le Guillou offre un exemple de l'herméneutique du renouveau proposée par Benoît XVI.

- Les Innocents. 310 pages. Montecarmelo, 2005. Présente le mystère du Christ : sa révolution est sa mort et sa résurrection.

- Ta parole est amour. 232 pages. BAC 2015. Méditations et homélies pour le Circus C, prenant le mystère de Dieu comme point de départ.

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Un Jubilé local, plutôt que romain

Avec le début du Jubilé, le Pape a ouvert la Porte Sainte de la Basilique Saint Pierre et souligne la faible participation.

5 de janvier de 2016-Temps de lecture : 2 minutes

Quelques semaines se sont écoulées depuis que François a ouvert la Porte Sainte de la Basilique Saint-Pierre et l'un des sujets qui revient le plus souvent dans la presse sont les chiffres concernant le (supposé) faible taux de participation. Il est important de parler des vrais chiffres, et non de créer des légendes : 50 000 personnes ont participé à la cérémonie du 8 décembre. Il ne s'agissait pas d'un écho "massif", comme c'était le cas il y a quelques années. Le sentiment des médias est qu'il s'agit d'un "flop", car les prévisions ne se sont pas réalisées.

Une première question se pose : qui a fait ces prévisions, et comment ? Après l'annonce surprise du pape François en mars, les spéculations sur les données ont commencé : "des millions de pèlerins", Rome "envahie" par des fidèles du monde entier, le risque d'un désastre organisationnel par manque de temps... En d'autres termes : la grande attente a été principalement due à des spéculations, peut-être infondées. Un deuxième élément est ce qui s'est passé le 13 novembre à Paris, et ses conséquences sur la vie quotidienne autour du Vatican et des autres basiliques : la peur de l'attentat. attentats terroristes a été une raison de ne pas se rendre à Rome. La multiplication des contrôles de sécurité est désormais une difficulté qui ralentit le déroulement normal d'un pèlerinage religieux.

Mais l'élément le plus important est la diffusion massive que le Pape a voulu être le visage fondamental de ce Jubilé : des Portes Saintes ont été ouvertes dans chaque diocèse et sanctuaire : il n'est pas nécessaire d'aller à Rome pour vivre pleinement l'Année Sainte. C'est pourquoi François a voulu limiter le nombre d'"événements" romains. L'évaluation finale du Jubilé ne sera pas basée sur le nombre de personnes ayant franchi la porte de la basilique Saint-Pierre. Elle se fera avec les chiffres cachés de ceux qui ont vécu ce Jubilé. Année de la miséricorde s'approcher du confessionnal. Et ce ne sont pas là, Dieu merci, des faits médiatiques, mais ils sont bien connus au Ciel.

L'auteurOmnes

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Vatican

"En matière économique, l'Église doit donner le bon exemple".

"En matière économique, l'Église doit donner le bon exemple".. À plusieurs reprises, le pape François a expliqué pourquoi l'un des aspects prioritaires de la réforme de l'organisation de la Curie romaine concerne la gestion correcte du patrimoine économique et financier du Saint-Siège.

Giovanni Tridente-5 de janvier de 2016-Temps de lecture : 3 minutes

"En matière économique, l'Église doit donner le bon exemple".. À plus d'une occasion, le pape François a expliqué pourquoi l'un des aspects prioritaires de la réforme de l'organisation de la Curie romaine concerne la gestion correcte du patrimoine économique et financier du Saint-Siège, surtout en ces temps de grave crise financière et de dégradation morale évidente. Négliger cela affecterait la confiance des gens, et entraverait la mission même de l'Église, qui ne peut se passer de ressources économiques pour annoncer l'Évangile. "jusqu'aux extrémités de la terre.

Ce n'est pas un hasard si l'une des premières commissions mises en place quelques mois après l'élection de François est précisément celle chargée d'analyser la structure économico-administrative du Saint-Siège, connue en italien sous l'acronyme COSEA. Composé presque exclusivement de laïcs et d'experts de différents pays, il a eu pour tâche - également avec l'aide de consultants externes - d'étudier en profondeur les services économiques du Vatican et de faire des propositions pour la rationalisation de leur activité.

De cette commission est né un secrétariat à l'économie, aujourd'hui dirigé par le ministre de l'économie et des finances. Cardinal George Pellet un Conseil pour l'économie, confié au cardinal Reinhard Marx. L'une des "réformes" les plus évidentes résultant de la création de ces deux organes est, par exemple, la préparation par chacun des organes administratifs du Saint-Siège d'un budget et d'un état financier annuel, mécanismes qui n'étaient pas obligatoires auparavant ou qui, du moins, dans la plupart des cas, n'étaient pas prévus. Parallèlement, la réorganisation du système de gestion du Saint-Siège a également été consolidée. Institut pour les œuvres de religion (IOR), notamment afin d'obtenir la reconnaissance des organismes internationaux quant à la fiabilité de l'Institut lui-même dans le domaine financier.

Ces dernières semaines, d'autres pièces ont été ajoutées. Le Conseil des neuf cardinaux (C-9) qui assiste le Saint-Père dans le processus de réforme, lors de sa réunion trimestrielle prévue début décembre, a donné sa bénédiction, parmi d'autres questions - comme la possibilité d'appliquer le principe de synodalité et une "décentralisation saine", Le Pape François en a parlé lors de la célébration du 50ème anniversaire de l'institution du Synode des Évêques en octobre ; la création du nouveau dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, et celui pour la justice, la paix et les migrations - à la constitution d'un nouveau groupe de travail pour mener à bien les travaux du Synode des Évêques dans le domaine des laïcs, de la famille et de la vie, et celui pour la justice, la paix et les migrations. "une réflexion sur les perspectives d'avenir de l'économie du Saint-Siège et de l'État de la Cité du Vatican"..

Le cardinal Pell, en sa qualité de préfet du Secrétariat pour l'économie, en a illustré les caractéristiques, expliquant que ce nouvel organe devrait en quelque sorte superviser "le contrôle et le suivi global des sorties et des entrées". Il est composé, avec le Secrétariat à l'économie, de représentants du Secrétariat d'État, de la Commission européenne et de la Commission européenne. GovernatoratoL'APSA (Administration du Patrimoine du Siège Apostolique), la Congrégation de Propaganda Fide - qui a une gestion autonome et s'occupe de toutes les terres de mission -, le Secrétariat pour la Communication et l'IOR.

Dans les mêmes heures, le pape François a également donné un mandat au secrétaire d'État, le cardinal Pietro Parolin, pour instituer la Commission pontificale pour le secteur de la santé Activités des personnes morales publiques de l'ÉgliseIl dispose de larges pouvoirs d'intervention sur les hôpitaux, les cliniques et les sanatoriums appartenant au Saint-Siège, aux diocèses et aux ordres et congrégations religieux. La décision d'instituer cet organe est une réponse à l'appel lancé par l'Union européenne en faveur de l'amélioration de la qualité de vie des citoyens. "difficultés particulières". que connaît le système de santé dit catholique, dont le Pape a fait état. "a rassemblé les informations nécessaires".. Là aussi, mais pas seulement, il y a des raisons de nature économique, liées à une situation de crise. "gestion efficace des activités et conservation des actifs, maintien et promotion du charisme des fondateurs".. Ses membres comprendront six experts dans les domaines de la santé, de l'immobilier, de la gestion, de l'économie, de l'administration et des finances. Cette intervention est devenue nécessaire tant pour résoudre les situations de crise actuelles que pour les prévenir à l'avenir. Toujours dans l'ordre de ce "bon exemple" que l'Église et toutes ses institutions sont appelées à donner.

Vatican

Journée mondiale de la paix : vaincre la "mondialisation de l'indifférence".

Comme c'est le cas depuis 49 ans, la journée mondiale de la paix est célébrée le 1er janvier sur le thème de Vaincre l'indifférence et conquérir la paix. D'autre part, à la fin du mois, l'Année de la vie consacrée s'achèvera et Mère Teresa sera une sainte !

Giovanni Tridente-5 de janvier de 2016-Temps de lecture : 5 minutes

En partant des lignes directrices indiquées par le thème Vaincre l'indifférence et conquérir la paixDans le message rédigé pour l'occasion, le pape François a invité toutes les personnes de bonne volonté à réfléchir sur le phénomène de la "mondialisation de l'indifférencequi est la cause de tant de situations de violence et d'injustice. L'ensemble du Message est un signe de la demande que le monde peut enfin, à tous les niveaux, "réaliser la justice et travailler pour la paix".. Celui-là, en effet, "est un don de Dieu, mais confié à tous les hommes et toutes les femmes, qui sont appelés à le mettre en pratique".écrit Francisco.

Malgré tout cela, l'invitation du Souverain Pontife est "ne pas perdre espoir dans la capacité de l'homme". pour vaincre le mal et ne pas s'abandonner à la résignation et à l'indifférence. Il y a de nombreuses raisons de croire en cette capacité, à commencer par les attitudes de coresponsabilité et de solidarité que l'on retrouve dans la plupart des pays européens. sont "à la racine de la vocation fondamentale à la fraternité et à la vie commune".. Tout le monde, en effet, est en mesure de comprendre qu'en dehors de ces relations, nous finirions par être "moins humain". et que c'est précisément l'indifférence qui représente "une menace pour la famille humaine"..

Parmi les différentes formes d'indifférence mondialisée, le pape place l'indifférence au premier rang. "devant Dieu, d'où découle également l'indifférence envers les autres et la création".qui sont des effets "d'un faux humanisme et d'un matérialisme pratique, combinés à une pensée relativiste et nihiliste".. Cela va du fait de ne pas se sentir concerné par les drames qui touchent les frères, parce que nous sommes anesthésiés par une saturation d'informations qui ne nous permet que de connaître vaguement leurs problèmes, à l'absence de "l'attention portée à la réalité environnante, notamment la plus éloignée".. A de nombreuses reprises, le Pape dénonceCertaines personnes préfèrent ne pas chercher, ne pas s'informer et vivre leur bien-être et leur confort en étant indifférentes au cri de douleur de l'humanité qui souffre".devenant ainsi "incapable de compassion"..

Tout ceci conduit à "fermeture d'esprit et distance".et provoque une absence de "de la paix avec Dieu, avec le prochain et avec la création".tout en alimentant "des situations d'injustice et de grave déséquilibre social qui, à leur tour, peuvent conduire à des conflits ou, en tout cas, générer un climat d'insatisfaction qui risque de déboucher, tôt ou tard, sur la violence et l'insécurité"..

Comme le Evangelii gaudiumaucune personne ne devrait être exemptée de l'obligation de cotiser "dans la mesure de ses capacités et du rôle qu'il joue dans la société".. Souvent, cependant, cette indifférence touche également les sphères institutionnelles, avec la mise en œuvre de politiques qui n'ont pas encore été mises en œuvre. "L'objectif est de conquérir ou de conserver le pouvoir et la richesse, même au prix du piétinement des droits fondamentaux et des exigences des autres".

Ces tendances ne peuvent être inversées que par un véritable "la conversion du cœur", écrit le pape, "un cœur qui bat fort partout où la dignité humaine est en jeu"..

Certes, les exemples d'engagement louable ne manquent pas de la part des organisations non gouvernementales et des groupes caritatifs, y compris des groupes non ecclésiastiques, des associations qui aident les migrants, des opérateurs qui rendent compte de situations difficiles, des personnes qui s'engagent pour les droits humains des minorités, des prêtres et des missionnaires, des familles qui éduquent aux valeurs saines et accueillent ceux qui sont dans le besoin, de nombreux jeunes qui se consacrent à des projets de solidarité... tous, écrit François, sont des démonstrations de la manière dont chacun peut Le "dépassement de l'indifférence en ne détournant pas le regard de son voisin, et qui constituent de bonnes pratiques sur la voie d'une société plus humaine"..

Le Jubilé de la miséricorde représente une merveilleuse occasion de décider de contribuer à améliorer la réalité dans laquelle nous vivons, à commencer par les États, auxquels le Pape, dans son message, demande expressément "gestes concrets". y "des actes de bravoure envers les personnes les plus vulnérables de la société, notamment les détenus (abolition de la peine de mort et amnistie), les migrants (accueil et intégration), les chômeurs, etc.) ("travail, terre et logement")) et les malades (accès aux soins médicaux).

Le message de paix se termine par un triple appel aux États pour qu'ils s'abstiennent de s'impliquer dans le processus de paix. "d'autres peuples à des conflits ou des guerres".L'Union européenne devrait les encourager à œuvrer pour l'annulation de la dette internationale des États les plus pauvres, et à adopter des politiques de coopération qui respectent les valeurs des populations locales et préservent les droits des pays les plus pauvres. "le droit fondamental et inaliénable des enfants à naître"..

Clôture de l'Année de la Vie Consacrée

Du 28 janvier au 2 février se déroulera la dernière semaine de l'Année européenne de l'agriculture. Année de la vie consacréeÀ cette occasion, environ 6 000 personnes consacrées du monde entier se réuniront à Rome. Parmi les premières rencontres communautaires, une veillée de prière se tiendra dans la basilique Saint-Pierre dans la soirée du 28 janvier, tandis que le 1er février aura lieu une audience avec le pape François dans la salle Paul VI, avec un débat sur le thème "L'Église et l'Église". Consacrés aujourd'hui dans l'Église et dans le monde, provoqués par l'Évangile. Le dernier jour de la semaine, le 2 février, solennité de la Présentation du Seigneur, les personnes consacrées vivront leur Jubilé de la Miséricorde, avec un pèlerinage aux basiliques de Saint-Paul-hors-les-Murs et de Sainte-Marie-Majeure, et le soir, elles participeront à la Sainte Messe célébrée par le Saint-Père dans la basilique Saint-Pierre pour clôturer l'Année de la vie consacrée.

Entre-temps, au cours des dernières semaines, la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique a publié un nouveau document consacré au "Identité et mission du frère religieux dans l'Église".Le livre, qui se concentre précisément sur cette vocation particulière à la vie religieuse laïque des hommes et des femmes, a été publié par la Congrégation. Comme l'a expliqué le Cardinal Joao Braz de Aviz, Préfet de la Congrégation, la vocation du frère religieux s'exprime de manière complète dans son mode de vie "le trait de la personne du Christ". lié précisément à la "fraternité".. " Le frère religieux reflète le visage du Christ-Frère, simple, bon, proche des gens, accueillant, généreux, serviteur... ". a-t-il ajouté. Actuellement, les frères religieux représentent environ un cinquième de l'ensemble des religieux masculins.

Les causes des saints

Le mois dernier, la Congrégation pour les causes des saints a été autorisée par le pape à promulguer de nombreux décrets concernant tant les miracles que les vertus héroïques.

La plus significative a sans doute été l'approbation du miracle attribué à l'intercession de Mère Teresa de Calcutta, béatifiée par Saint Jean-Paul II en 2003, qui sera canonisée au cours de ce Jubilé de la Miséricorde. Ont également été approuvés les décrets concernant les miracles attribués à l'intercession de la bienheureuse Marie-Élisabeth Hesselblad, suédoise, fondatrice de l'Ordre du Très Saint Sauveur de Sainte-Brigitte, du Serviteur de Dieu Ladislav Bukowinski, prêtre diocésain ukrainien, décédé au Kazakhstan en 1974, et des Serviteurs de Dieu Ladislav Bukowinski, prêtre diocésain ukrainien, décédé au Kazakhstan en 1974 ; et des Servantes de Dieu Maria Celeste Crostarosa, fondatrice napolitaine des Sœurs du Très Saint Rédempteur, décédée en 1755 ; Maria de Jesus (Carolina Santocanale), italienne, fondatrice de la Congrégation des Sœurs Capucines de l'Immaculée de Lourdes ; Itala Mela, oblate bénédictine du Monastère de Saint-Paul à Rome, décédée en 1957.

Le Saint-Père a également autorisé la promulgation de décrets sur les vertus héroïques des serviteurs de Dieu : Angelo Ramazzotti, patriarche de Venise, mort en 1861 ; Joseph Vithayathil, qui a fondé la Congrégation des Sœurs de la Sainte Famille en Inde ; José María Arizmendiarrieta, prêtre diocésain né à Markina, en Espagne ; Giovanni Schiavo, prêtre profès de la Congrégation de Saint Joseph, décédé au Brésil en 1967 ; Venanzio Maria Quadri, religieux profès de l'Ordre des Serviteurs de Marie ; William Gagnon, religieux profès de l'Ordre Hospitalier de Saint Jean de Dieu, décédé au Vietnam en 1972 ; Nikolaus Wolf, laïc et père de famille ; Tereso Olivelli, laïc, décédé en 1945 dans le camp de concentration de Hersbruck (Allemagne) ; Giuseppe Ambrosoli, des Missionnaires Comboniens du Cœur de Jésus ; Leonardo Lanzuela Martínez, de l'Institut des Frères des Écoles Chrétiennes ; Heinrich Hahn, laïc décédé en 1882 ; et les Servantes de Dieu Teresa Rosa Fernanda de Saldanha Oliveira e Sousa, qui a fondé la Congrégation des Sœurs Dominicaines de Sainte Catherine de Sienne, décédée en 1916 ; Maria Emilia Riquelme Zayas, également espagnole, fondatrice de l'Institut des Sœurs Missionnaires du Saint-Sacrement et de la Vierge Marie Immaculée ; Maria Esperanza de la Cruz, née à Monteagudo (Espagne) et cofondatrice des Sœurs Missionnaires Récollectes Augustines ; Emanuela Maria Kalb, sœur professe de la Congrégation des Sœurs Canoniques du Saint-Esprit de Saxe, décédée à Cracovie en 1986.

Monde

Le premier Ordinariat personnel a cinq ans

Cinq ans se sont écoulés depuis la création du premier Ordinariat personnel pour les fidèles anglicans. Le Saint-Siège a approuvé son nouveau Missel, et a nommé Mgr Steven Lopes Ordinaire de la Chaire de Saint-Pierre, et lui conférera l'ordination épiscopale.

José María Chiclana-3 de janvier de 2016-Temps de lecture : 10 minutes

Le 20 octobre 2009, le Saint-Siège a annoncé la création d'une figure juridique personnelle pour accueillir dans l'Église catholique les fidèles issus de l'anglicanisme où ils pourront conserver leurs traditions liturgiques, pastorales et spirituelles : les anglicans. Ordinaires personnels. Et le 15 janvier 2011, le premier Ordinariat personnel a été érigé, sous le nom de Notre Dame de Walshinghamen Angleterre.

Le cinquième anniversaire de cet événement, l'approbation d'un nouveau Missel à l'usage des ordinariats personnels et la décision du Saint-Siège de nommer un nouvel ordinaire pour l'Ordinariat personnel de La Chaire de Saint Pierre aux États-Unis, qui sera ordonné évêque, met une fois de plus ces réalités ecclésiales sous les projecteurs.

Origines des Ordinariats personnels

Bien que le premier Ordinariat personnel ait été érigé en Angleterre en raison de l'importance de ce pays dans la tradition anglicane, l'origine de l'Ordinariat personnel est à rechercher aux Etats-Unis.

L'introduction par vote de changements dans la doctrine, la liturgie et l'enseignement moral a ouvert une brèche dans la Communion anglicane qui s'est agrandie au fil des ans. La première étape importante de cette rupture a eu lieu lors de la Conférence de Lambeth - une réunion organisée tous les 10 ans depuis 1897 par l'archevêché de Canterbury pour tous les évêques de la Communion anglicane - qui s'est tenue en 1930 et qui a introduit dans la résolution 15 comme moralement acceptable l'utilisation de la contraception dans des cas exceptionnels, que la même Conférence avait déclarée moralement illégale en 1908 (résolution 47). Cela a amené certains groupes à commencer à envisager un rapprochement avec Rome.

Cette approche a commencé à prendre une forme concrète en 1976, lorsque l'Église épiscopale (anglicane) des États-Unis a approuvé l'admission des femmes au ministère presbytéral. En conséquence, deux groupes de fidèles épiscopaliens ont adressé une pétition au Saint-Siège et à la Conférence des évêques catholiques des États-Unis en avril 1977 pour être reçus dans l'Église catholique "corporativement", dans une structure personnelle dans laquelle les traditions liturgiques, spirituelles et pastorales anglicanes pourraient être maintenues.

Nouveau Missel pour les Ordinariats.

En 1980, avec l'avis positif de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis et en excluant la création éventuelle d'une nouvelle Église rituelle ou d'une structure de juridiction personnelle, une Offre pastorale qui prévoyait la création de paroisses catholiques personnelles en accord avec l'évêque de chaque diocèse, préservant et vivant les traditions anglicanes approuvées par le Saint-Siège. Elle a également permis aux pasteurs anglicans mariés d'être ordonnés prêtres catholiques, exceptionnellement dispensés de la loi du célibat et après un processus rigoureux. En outre, en 1986, le Livre du culte divinun livre liturgique qui contenait une partie de la Livre de la prière commune anglicane et les quatre prières eucharistiques du Missel romain : on l'appelait le Usage anglicanCe nom n'est plus utilisé. Entre 1981 et 2012, 103 prêtres ont été ordonnés conformément à la charte de l'Église. Offre pastoraledouze d'entre eux sont célibataires. En 2008, le nombre total de paroissiens dans les paroisses régies par la Offre pastorale était d'environ 1 960, regroupés en trois paroisses personnelles et cinq sociétés o congrégations.

De 1996 à 2006, divers groupes d'anglicans ou de fidèles qui ont été Offre pastorale Ils ont demandé au Saint-Siège d'ériger une prélature personnelle pour les accueillir ; et finalement, en janvier 2012, l'Ordinariat personnel de la Chaire de Saint Pierre a été érigé, dans lequel ces groupes et d'autres ont été intégrés. À l'heure actuelle (selon la Annuaire pontifical 2015) cet ordinariat compte 25 centres pastoraux, 40 prêtres et environ 6 000 laïcs. Le nombre plus faible de prêtres est dû au fait que beaucoup de ceux qui ont été ordonnés sous le régime de l'Église orthodoxe ont été enlevés. Offre pastorale sont déjà incardinés dans un diocèse et y exercent leur activité pastorale.

Développements en Angleterre

A cette époque, cependant, un Ordinariat personnel existait déjà en Angleterre. En effet, lorsque le 11 novembre 1992, le synode de l'Église anglicane d'Angleterre a également voté de justesse en faveur de l'admission des femmes au ministère sacerdotal, certains groupes d'anglicans d'Angleterre ont commencé à aspirer à être reçus corporativement dans l'Église catholique. De décembre 1992 à la mi-1993, plusieurs réunions entre catholiques et anglicans se sont tenues chez le cardinal Hume, sous la direction de Hume lui-même et de Graham Leonard, l'évêque anglican de Londres et une personnalité très en vue à l'époque. Ces groupes ont demandé à l'Église catholique de créer une figure juridique du type d'une prélature personnelle ou d'un diocèse personnel, avec Hume lui-même comme prélat, ou au moins un diocèse personnel. Offre pastorale Ils devaient être reçus dans l'Église catholique et pris en charge par leur propre pasteur, un prêtre catholique ordonné, comme aux États-Unis. Ils ont demandé à maintenir les traditions pastorales, liturgiques et spirituelles anglicanes approuvées par le Saint-Siège.

Enfin, le 26 avril 1993, la Conférence des évêques d'Angleterre et du Pays de Galles a estimé qu'il était préférable que l'accueil des personnes souhaitant être reçues dans l'Église catholique se fasse sur une base individuelle par l'intermédiaire des paroisses catholiques ; et dans le cas des ministres anglicans souhaitant être ordonnés prêtres catholiques, la question serait examinée au cas par cas, selon une procédure approuvée en juillet 1995 sous le nom de Statuts pour l'admission des anciens membres du clergé anglican mariés dans l'Église catholique, approuvé par Jean-Paul II le 2 juin 1995. En les rendant publiques, le cardinal Hume a expliqué dans une lettre pastorale que le Saint-Père "Il a demandé que nous soyons généreux, que la permission d'ordonner des hommes mariés soit une exception et soit accordée personnellement par le Saint-Père et, enfin, que la mesure ne signifie pas un changement de la loi sur le célibat, qui est plus nécessaire que jamais".

Bien que les sources ne soient pas précises et qu'il n'existe pas de données officielles, de 1992 à 2007, 580 anciens ministres anglicans de l'Église d'Angleterre ont été ordonnés prêtres catholiques, dont 120 sont mariés. Cent cinquante autres ont été reçus comme laïcs, cinq ont été reçus dans l'Église orthodoxe et sept dans d'autres groupes anglicans.

Dans l'intervalle, l'Église d'Angleterre a adopté en 1993 les Loi sur le ministère épiscopal du Synode, qui a créé un statut juridique personnel unique pour les paroisses anglicanes qui, après un vote, ont refusé d'admettre les femmes au ministère et de rester sous la juridiction d'un évêque qui a participé à l'ordination d'une femme ou l'a acceptée au ministère dans son diocèse. Il s'agit de ce que l'on appelle Visiteurs épiscopaux provinciauxLes paroisses ont été chargées de s'occuper d'elles sur le plan pastoral et sacramentel, bien que juridiquement et territorialement elles dépendent de l'évêque diocésain. Cette structure a contribué au fait que de nombreuses paroisses qui avaient sérieusement envisagé la possibilité d'être reçues dans l'Église catholique ont choisi de ne pas le faire et de rejoindre ce régime., La perspective de ne pas pouvoir rester unis. Cette formule a également contribué à la naissance des Ordinariats personnels : en effet, sur les cinq premiers évêques anglicans à être ordonnés prêtres dans l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham, trois avaient été Visiteurs épiscopaux provinciaux, et de nombreuses paroisses qui sont restées dans l'Église d'Angleterre sous cette forme font maintenant partie de l'Ordinariat personnel.

Par la suite, en raison des changements doctrinaux qui ont continué à se produire dans la Communion anglicane et en prévision de l'admission éventuelle des femmes à l'épiscopat, de 2005 à 2009, des groupes d'anglicans ont adressé des discussions et des demandes au Saint-Siège. La première demande a été formulée en 2005 par le Communion anglicane traditionnelle (TAC), qui a réuni des groupes anglo-catholiques dans le monde entier, notamment en Australie et au Nigeria. Il y a également eu des contacts avec En avant dans la foiLe groupe a été formé en Angleterre en 1992, sous la direction de John Broadhurst, Andrew Burnham et Keith Newton, les trois premiers évêques anglicans à être ordonnés prêtres catholiques afin de mettre en œuvre l'Ordinariat personnel en Angleterre. Des entretiens ont également eu lieu d'octobre 2008 à novembre 2009 entre un autre groupe d'anglicans (composé d'évêques et de ministres en Angleterre) et des membres de la Congrégation pour la doctrine de la foi, au cours desquels a été discuté le contenu concret et définitif de Anglicanorum Coetibus, la disposition avec laquelle Benoît XVI a créé la figure des Ordinariats personnels en 2009.

Le premier résultat a été la création de l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham en Angleterre le 15 janvier 2011.

Cinq ans de Notre-Dame de Walsingham

Au cours des cinq années qui ont suivi sa création, l'Ordinariat de Notre-Dame de Walsingham s'est développé progressivement. Le site Annuaire pontifical 2015 mentionne que quelque 3 500 laïcs et 86 prêtres en font partie.

L'Ordinariat compte 60 communautés en Angleterre et 4 communautés en Écosse (avec 40 centres pastoraux, selon le site Internet de l'Ordre). Annuaire). Certains sont très actifs ; d'autres, en raison de la distance, ne peuvent se réunir qu'une fois par mois, et pendant la semaine, ils se rendent à la paroisse diocésaine la plus proche. Les sources ordinariennes soulignent qu'en général, ils sont bien accueillis et aidés dans les paroisses diocésaines, et que l'attention reçue par leurs fidèles lorsqu'ils ne peuvent pas se rendre dans une paroisse ordinarienne est une preuve de l'harmonie avec les diocèses.

Mais les chiffres ne sont pas le critère qui permet de mesurer le travail de l'Ordinariat au cours de ces cinq années, car nous devons plutôt regarder le travail qui se fait dans chaque paroisse, dans chaque groupe. Le nombre de personnes reçues dans l'Église catholique par l'intermédiaire de l'Ordinariat peut être comparé à un filet d'eau, petit mais régulier. D'autre part, il convient de noter l'influence sur l'anglicanisme en général, et l'influence sur les autres Ordinariats de ce qui est fait ou promu par l'Ordinariat d'Angleterre : c'est le cas de l'approbation du nouveau Missel à l'usage des Ordinariats, dont nous parlerons dans un instant.

Comme le souligne l'évêque Keith Newton, son Ordinaire, la mission de l'Ordinariat est la nouvelle évangélisation et l'unité de l'Église, et il est un pont par lequel de nombreuses personnes peuvent être reçues dans l'Église catholique. Tous les trimestres, le clergé de l'Ordinariat participe à des sessions de formation ; les sujets abordés jusqu'à présent ont été très variés, allant de questions de théologie morale ou de patristique aux thèmes du récent Synode sur la famille. Avec une certaine régularité, les soi-disant Festival de l'OrdinariatCe dernier comprenait plusieurs sessions sur la liturgie et la nouvelle évangélisation.

D'autre part, l'Ordinariat a mis en place plusieurs commissions pour préparer le cinquième anniversaire et étudier comment susciter une conversion intérieure de ses fidèles à l'occasion de l'ALe site Mercy, et comment ils peuvent atteindre plus de personnes à travers le travail apostolique et de témoignage de l'Ordinariat. Soutenu par un document intitulé Grandir GrandirEn conséquence, chaque groupe de l'Ordinariat étudie comment se développer, revoit sa relation avec l'évêque diocésain et planifie comment atteindre davantage de personnes. Ces dernières années, l'Ordinariat en Angleterre a acquis deux propriétés ecclésiastiques ; et deux communautés religieuses anglicanes ont été reçues comme faisant partie de l'Ordinariat : intéressant, étant donné l'influence de la tradition monastique anglicane, qui se tourne souvent vers l'Église catholique dans les dimensions liturgiques et spirituelles.

Nouveau Missel pour les Ordinariats

Une étape récente a été l'approbation par le Saint-Siège du document Le culte divinLa disposition liturgique pour la célébration de la Sainte Messe et des autres sacrements dans les Ordinariats personnels. Il exprime et préserve pour le culte catholique le digne héritage liturgique anglican ; comme le souligne l'Ordinariat de la Chaire de Saint Pierre, la manière de célébrer la Sainte Messe qu'il énonce "est à la fois distinctement et traditionnellement anglican dans son caractère, son registre linguistique et sa structure".Jeffrey Steenson (anciennement évêque anglican) souligne qu'il se félicite du fait que "cette partie qui a nourri la foi catholique dans la tradition anglicane et qui a encouragé les aspirations à l'unité ecclésiale"..

Le nom Le culte divin  et non celle de Usage anglican pour souligner l'unité avec le rite romain, dont il est l'expression ; c'est pourquoi sur la page de titre du Missel on lit "selon le rite romain".. Il comprend un Répertoire des rubriques avec des instructions pour les parties où il diverge du Missel Romain.

Il est recommandé aux prêtres de l'Ordinariat de célébrer ordinairement selon ce missel, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur des paroisses de l'Ordinariat. Mais tous les prêtres ne peuvent pas célébrer selon ce missel, bien qu'ils puissent concélébrer dans une cérémonie où le missel est utilisé, et en cas de nécessité ou d'urgence, le curé diocésain est invité à le faire pour les groupes de l'Ordinariat qui le demandent. Et tout catholique fidèle peut assister à une messe célébrée selon ce missel.

La différence la plus notable avec le Missel romain est qu'il Le culte divin ne comprend pas une période appelée "temps ordinaire". La période entre la célébration de l'Épiphanie et le mercredi des Cendres est appelée "Temps après l'Épiphanie". (Epiphanytide)et il y a un autre moment appelé "pré-carême". (Pre-lent) qui commence le troisième dimanche avant le mercredi des cendres. Après Pâques, les dimanches du temps ordinaire sont appelés collectivement TrinitytideLa célébration du Christ Roi. Autres caractéristiques notables : le rite pénitentiel a lieu après la prière des fidèles ; il existe deux formules pour l'offertoire : celle du Missel romain et celle, traditionnelle, du Missel anglican ; seules deux prières eucharistiques sont incluses : le Canon romain et la Prière eucharistique II.

Pour l'instant, les lectures utilisées sont les versions de la Conférence des évêques d'Angleterre et du Pays de Galles, reprises par de nombreuses paroisses anglicanes après le Concile Vatican II. Le rite de la communion suit la même structure que dans le Missel romain, avec trois ajouts issus de la tradition anglicane : à la fraction du pain, le prêtre chante ou récite l'hymne traditionnel. Le Christ, notre Pâque, est sacrifié pour nous, avec la réponse du peuple ; après la fraction, le prêtre et les communiants récitent ensemble la prière. Prière d'humble accès ; et à la fin de la distribution de la communion, le prêtre et le peuple rendent grâce par une autre prière de la tradition anglicane : Dieu tout-puissant et éternel.

Nouvel évêque ordinaire

Fin novembre, le Saint-Siège a nommé un nouvel Ordinaire aux Etats-Unis pour l'Ordinariat de la Chaire de Saint-Pierre, à la demande de l'Ordinariat lui-même. Après un vote du conseil d'administration et la présentation d'une liste de trois candidats au Saint-Siège, le pape a choisi Mgr Steven Joseph Lopes, prêtre de 40 ans et fonctionnaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi.

Cette nomination a attiré l'attention pour deux raisons. Tout d'abord, il ne vient pas de l'anglicanisme, bien qu'il connaisse bien la réalité anglicane et les Ordinariats personnels, puisqu'il a été membre de la Commission pour l'anglicanisme. Anglicanae Traditiones, qui supervise et coordonne les Ordinariats en matière liturgique et pastorale. Ensuite, parce qu'il sera ordonné évêque le 2 février 2016, ce qui est significatif. Son titre d'ordination sera l'Ordinariat personnel, et non un diocèse éteint, comme cela se fait dans d'autres cas ; ainsi, bien que la fonction d'Ordinaire ait déjà des facultés épiscopales, il pourra désormais aussi ordonner des prêtres (il y a des auteurs qui comprennent qu'il s'agit d'un vicaire avec des facultés épiscopales).

Ordinariat ailleurs

L'Ordinariat de Notre Dame de la Croix du Sud est également en pleine croissance, Notre Dame de la Croix du Sud, en Australie, qui compte aujourd'hui 14 prêtres et environ 2 000 laïcs (en 2013, il y avait 7 prêtres et 300 laïcs), avec onze communautés en Australie et une récemment créée au Japon.

Cependant, cela ne fait que cinq ans que le premier ordinariat personnel a été créé pour les fidèles anglicans, comme l'a souligné l'évêque Steven Lopes peu après sa nomination comme Ordinaire, "Nous sommes sur le point de célébrer le 500e anniversaire de la Réforme protestante. Je ne pense pas qu'il soit exagéré de dire que, dans 500 ans, cette idée de Benoît et de François sera considérée comme le début de la fermeture de la brèche de division dans l'Église"..

 

L'auteurJosé María Chiclana

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Monde

Les États s'engagent à prendre soin de la "maison commune

L'Église catholique n'est pas étrangère à l'important défi mondial que représente l'inversion des effets du changement climatique qui affecte l'ensemble de la planète. Le pape François a défini le chemin moral à suivre dans son encyclique Laudato si, dont certains des enseignements ont été repris dans l'accord conclu lors du récent sommet de Paris sur le climat.

Emilio Chuvieco-3 de janvier de 2016-Temps de lecture : 9 minutes

La récente encyclique du pape François Laudato si' esquisse un cadre profondément théologique et moral pour notre relation avec l'environnement, sur "prendre soin de la maison commune".comme ce document est sous-titré. Le texte a suscité un énorme intérêt dans les médias et parmi les spécialistes de diverses disciplines liées à l'environnement. Une partie de cette controverse était la conséquence de sa position claire en faveur de l'idée de considérer comme un devoir moral le fait de prendre des engagements substantiels pour prendre soin de la nature.

Conversion verte

Le pape prône une nouvelle vision de l'environnement, qu'il appelle "conversion verte". (un terme déjà inventé par Jean-Paul II). Dans la tradition chrétienne, le mot conversion indique un changement de direction. En bref, le pape nous demande dans l'encyclique un changement substantiel dans notre relation avec la nature, qui nous amènerait à nous considérer comme faisant partie de celle-ci, plutôt que comme de simples utilisateurs de ses ressources. "La culture écologique ne peut se réduire à une série de réponses urgentes et partielles aux problèmes émergents de la dégradation de l'environnement, de l'épuisement des ressources naturelles et de la pollution. Il devrait s'agir d'un regard différent, d'une façon de penser, d'une politique, d'un programme éducatif, d'un mode de vie et d'une spiritualité qui constituent une résistance à l'avancée du paradigme technocratique". (n. 111).

L'attitude de nombreux catholiques à l'égard de l'encyclique va de la surprise à la suspicion. Ils sont confus parce qu'ils pensent que les questions environnementales sont marginales, n'ont aucune pertinence par rapport à de nombreuses autres questions où l'avenir de la famille et de la société est en jeu, et ils ne comprennent pas pourquoi le pape leur consacre une encyclique. Ils n'osent pas le critiquer ouvertement (après tout, il s'agit d'un texte papal, qui a le rang doctrinal le plus élevé de tous ceux émis par le Saint-Siège), alors soit ils le taisent, soit ils l'interprètent en extrayant du texte ce qu'ils comprennent comme étant le plus substantiel (fondamentalement le plus traditionnel, ce qu'ils s'attendaient à lire). Toutefois, une lecture attentive du texte papal montre que le souci de la nature n'est pas étranger à la tradition catholique, ni une question marginale, mais qu'il s'inscrit parfaitement dans la doctrine sociale de l'Église, puisque les problèmes environnementaux et sociaux sont intimement liés.

Remettre le système sur les rails

Les catholiques qui ont le plus ouvertement critiqué l'encyclique le font à partir de positions très diverses, mais qui, dans une certaine mesure, convergent vers un désaccord sur la gravité de la situation environnementale ou sur les causes de cette détérioration. Selon eux, la controverse scientifique n'a pas été prise en compte, notamment dans le cas du changement climatique, ce qui risque de cautionner une approche biaisée de la question. Si les problèmes environnementaux ne sont pas aussi graves que le décrit le pape, ou si l'homme n'en est pas responsable, cela semble annuler les implications morales et la base théologique de la protection de l'environnement, qui constituent le principal message de l'encyclique. Laudato si.

Toutefois, comme l'ont souligné d'éminents chercheurs, l'encyclique présente une vision assez impartiale de ce que nous savons actuellement de l'état de la planète, sur la base des meilleures informations scientifiques dont nous disposons. Quant aux critiques du pape à l'égard du modèle économique actuel, il semble identifier sa dénonciation des excès d'un système avec son opposition frontale à celui-ci. Le modèle actuel de progrès présente de nombreux problèmes, que les penseurs les plus lucides ont dénoncés à de nombreuses reprises. Parmi elles, il est clair qu'elle ne rend pas les gens plus heureux et qu'elle n'est pas durable sur le plan environnemental. Il ne s'agit pas de revenir au Paléolithique ou d'approuver le communisme (qui, soit dit en passant, a un bilan environnemental lamentable), mais de réorienter le système capitaliste actuel, en particulier en ce qui concerne le capitalisme financier, en donnant la priorité aux besoins humains et à l'équilibre avec l'environnement par rapport à l'accumulation égoïste des ressources qui ouvre le fossé entre les pays et les classes sociales, qui rejette les personnes et les autres êtres créés de manière égale.

Le changement climatique est certainement le problème environnemental où la nécessité d'un engagement moral pour modifier radicalement les tendances observées est la plus évidente. D'une part, il s'agit d'un problème mondial qui ne peut être résolu qu'avec la coopération de tous les pays, car il concerne tout le monde, bien qu'avec des degrés de responsabilité différents. D'autre part, elle implique un exercice clair du principe de précaution, qui conduit à l'adoption de mesures efficaces lorsque le risque potentiel est raisonnablement élevé.

Enfin, elle tient compte des intérêts des personnes les plus vulnérables, des sociétés les plus pauvres, qui subissent déjà les effets des changements, ainsi que des générations futures.

Mesures fortes

L'encyclique consacre plusieurs paragraphes au changement climatique, montrant ainsi la gravité du problème : "Le changement climatique est un problème mondial aux graves dimensions environnementales, sociales, économiques, distributives et politiques, et constitue l'un des plus grands défis auxquels l'humanité est confrontée aujourd'hui. Les conséquences les plus graves risquent de toucher les pays en développement au cours des prochaines décennies". (n. 25). Par conséquent, le pape nous exhorte à prendre des mesures énergiques pour l'atténuer : "L'humanité est appelée à prendre conscience de la nécessité de modifier les modes de vie, de production et de consommation afin de lutter contre ce réchauffement ou, du moins, contre les causes humaines qui le produisent ou l'accentuent". (n. 22).

La récente Sommet de Paris sur le climat a adopté pour la première fois un accord mondial impliquant tous les pays et ayant un objectif clair : éviter de dépasser la limite de 2 degrés Celsius dans l'augmentation de la température de la planète par rapport aux niveaux préindustriels. En outre, il reconnaît les différentes responsabilités de chaque pays dans le problème, en exhortant les pays les plus développés à collaborer pour générer un fonds (estimé à 100 milliards de dollars par an) qui permettra aux pays les moins avancés de faire progresser leurs économies grâce à des technologies plus propres. Les points les plus discutables de l'accord sont l'absence d'engagements contraignants sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) par chaque État, bien qu'ils soient tenus d'avoir des plans nationaux de réduction et de rendre compte au comité de suivi de l'accord de l'évolution des émissions en utilisant un protocole commun à tous les pays.

Pour mieux comprendre l'importance de cet accord, il convient de rappeler que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) a été signée en 1992 lors du Sommet de la Terre à Rio de Janeiro. Depuis lors, les parties à l'accord (en pratique tous les pays membres des Nations unies) se réunissent pour évaluer la situation et parvenir à des accords pour atténuer les effets prévisibles du changement climatique. Parmi ces réunions annuelles (appelées COP, conference of the parties), la plus notable est celle qui s'est tenue à Kyoto (Japon) en 1997, où a été signé le premier accord contraignant de réduction des émissions, bien qu'il ne concerne que les pays développés. Le protocole de Kyoto a été ratifié par tous les pays du monde, à l'exception des États-Unis. Bien que ses objectifs de réduction soient modestes, il s'agit d'une première étape dans la prise de conscience de la nécessité d'accords mondiaux sur cette question. Lors du sommet de Copenhague en 2009, l'objectif était d'étendre l'engagement contraignant à tous les pays, y compris les économies émergentes, qui représentaient déjà un pourcentage important des émissions, mais l'accord a échoué et il a été convenu de poursuivre les négociations afin de proposer un cadre plus stable pour remplacer le protocole de Kyoto, qui devait expirer en 2012.

Trois blocs

Fondamentalement, les positions qui ont été exprimées à l'époque, et qui l'ont été à nouveau lors de la COP de Paris, peuvent être résumées en trois blocs : d'une part, l'Union européenne et d'autres pays développés, comme le Japon, en faveur d'un accord plus ambitieux et contraignant, notamment en ce qui concerne l'utilisation des énergies renouvelables ; d'autre part, les États-Unis et d'autres pays développés, ainsi que les producteurs de pétrole, qui ne voulaient pas adopter d'accords contraignants s'ils ne touchaient pas les pays émergents, qui sont actuellement responsables de la plus grande augmentation des émissions ; et enfin, ce groupe de pays à forte croissance industrielle, le fameux G-77, qui comprend la Chine, le Brésil, l'Inde, le Mexique, l'Indonésie et d'autres économies en développement qui ne disposent pas encore de la technologie ou de la capacité économique pour alimenter leur croissance économique sans utiliser leurs combustibles fossiles. Ils affirment qu'ils ne sont pas responsables du problème et qu'ils doivent développer leurs économies, tandis que les États-Unis soutiennent que sans un engagement de ces pays, leurs efforts seront vains. En réalité, il existe un dernier groupe, les pays les plus pauvres, qui subissent les conséquences du réchauffement sans être responsables de sa génération et qui souffrent de l'absence d'accords réellement efficaces.

Après plusieurs COP où les progrès ont été très modestes, la conférence de Paris était considérée comme essentielle pour promouvoir un accord plus durable qui permettrait au protocole de Kyoto de se poursuivre. Enfin, après d'âpres négociations entre les groupes de pays susmentionnés, un accord a été conclu, qui peut être considéré comme mondial, puisque, comme indiqué ci-dessus, il concerne pour la première fois tous les pays, et pas seulement les pays économiquement développés. En ce sens, il peut être considéré comme le premier traité environnemental mondial, ce qui donne une idée du sérieux avec lequel le changement climatique est actuellement abordé.

Causes de réchauffement

Il y a maintenant très peu de voix qui critiquent la base scientifique du problème, car l'accumulation de preuves dans de nombreux domaines de connaissance différents va dans le même sens. Le réchauffement de la planète se manifeste par la perte de la couverture de glace de l'Arctique et de l'Antarctique (principalement la première), par le recul des glaciers, par l'élévation du niveau de la mer, par la mobilité géographique des espèces, ainsi que par la température de l'air et de l'eau. Les causes du changement climatique vont également dans une direction de plus en plus évidente, puisque d'autres facteurs d'origine naturelle, comme les variations du rayonnement solaire ou l'activité volcanique, qui ont manifestement joué un rôle majeur dans les changements climatiques survenus à d'autres périodes de l'histoire géologique de la planète, ont été écartés. Par conséquent, il est très probable que la principale cause du réchauffement soit le renforcement de l'effet de serre produit par l'émission de GES (CO2NOx, CH4etc.), résultant de la combustion de charbon, de pétrole et de gaz, associée à la production d'énergie, ainsi que de la perte de masses forestières à la suite de l'expansion agricole.

Comme on le sait, l'effet de serre est naturel et essentiel à la vie sur terre (sans lui, notre planète serait plus froide de 33°C). Le problème est que nous renforçons cet effet en un temps très court, ce qui implique un déséquilibre de nombreux autres processus et peut avoir des conséquences catastrophiques si des mesures drastiques ne sont pas prises pour l'atténuer. Il ne fait aucun doute que la Terre a été plus chaude qu'aujourd'hui, mais il est également essentiel de tenir compte du fait que ces changements naturels se sont produits sur un cycle de temps très long (des siècles ou des millénaires), et que ce que nous observons actuellement se produit très rapidement, en quelques décennies, voire quelques années, ce qui rendra très difficile l'adaptation des espèces végétales et animales.

Si les émissions de GES sont la principale cause du problème, le meilleur remède serait de les réduire en utilisant plus efficacement l'énergie ou en produisant de l'énergie à partir d'autres sources (énergies renouvelables, nucléaire). Comme il s'agit d'un secteur clé du développement économique, on peut comprendre que les pays pauvres soient réticents à s'imposer des restrictions alors qu'ils ne sont pas à l'origine du problème, et que les pays riches s'inquiètent de l'impact qu'un tel effort aura sur leur économie. Pour la plupart des scientifiques, il est impératif que de telles mesures soient prises pour éviter que la situation n'atteigne un point de non-retour, mettant en péril l'habitabilité future de la planète. Cet objectif est désormais fixé à une augmentation de 2°C par rapport à la température moyenne de la période industrielle. Actuellement, une augmentation de 1°C a été enregistrée, tandis que la concentration de CO2 par exemple, sont passées de 280 parties par million (ppm) à plus de 400 ppm. Les impacts prévus sont basés sur nos meilleures connaissances actuelles du fonctionnement du climat, qui sont encore imprécises. Cependant, les effets potentiels à l'échelle mondiale sont très graves et peuvent affecter de manière drastique différentes espèces, animaux et plantes, ainsi que les activités humaines : perte de glaciers, qui sont des ressources essentielles pour l'approvisionnement en eau de nombreux villages ; élévation du niveau de la mer qui affectera principalement les grandes agglomérations urbaines côtières ; augmentation des sécheresses dans des zones déjà semi-arides ; inondations plus intenses dans certains endroits ; ou même, paradoxalement, un refroidissement du climat en Europe du Nord, en raison de la modification des courants océaniques. Au niveau régional, il peut également y avoir des effets positifs, comme l'amélioration des rendements agricoles dans les régions froides d'Asie centrale ou d'Amérique du Nord, mais le bilan global peut être considéré comme très inquiétant, avec des effets de rétroaction qui pourraient être catastrophiques.

Engagement commun

L'accord de Paris est en réalité une "feuille de route" indiquant un accord sur la gravité du problème et la nécessité de travailler ensemble au niveau mondial pour le résoudre, ou du moins l'atténuer. Elle représente un engagement commun de tous les pays à prendre des mesures efficaces en vue d'une transition économique vers une moindre dépendance aux combustibles fossiles. Des engagements plus ambitieux devront encore être pris, mais elle présente au moins trois éléments très positifs : (1) une volonté de collaboration entre les pays développés et les pays en développement, (2) la reconnaissance des différentes responsabilités du problème et (3) l'acceptation du fait que les intérêts individuels doivent être mis derrière le bien commun.

Ces trois principes sont au cœur de la Laudato si. Bien que cela ne soit pas explicitement dit, il ne fait aucun doute, à mon avis, que le pape François participe également au succès de l'accord de Paris. Son leadership moral incontestable et la clarté avec laquelle il s'est exprimé sur cette question ont fait réfléchir de nombreux dirigeants sur la nécessité d'aller un peu plus loin, de mettre de côté les intérêts particuliers et de rechercher un consensus fondé sur la recherche honnête du bien commun. En ce sens, il déclare dans le Laudato si: "Les négociations internationales ne peuvent pas progresser de manière significative en raison des positions des pays qui privilégient leurs intérêts nationaux au détriment du bien commun mondial". (n. 169). Il s'agit en outre d'un engagement qui reconnaît une responsabilité diversifiée, puisque les contributions au pool climatique seront proportionnelles à la richesse de chaque pays, comme l'a également recommandé le pape François : "Les pays développés doivent contribuer à la résolution de cette dette en limitant de manière significative la consommation d'énergie non renouvelable et en fournissant des ressources aux pays qui en ont le plus besoin pour soutenir les politiques et programmes de développement durable [...]. Par conséquent, la prise de conscience qu'il existe des responsabilités diversifiées en matière de changement climatique doit être clairement maintenue". (n. 52). L'impact sur les pays les plus pauvres et les générations futures ne peut être ignoré : "On ne peut plus parler de développement durable sans solidarité intergénérationnelle". (n. 159).

Je suis sûr que le pape François se sera réjoui de l'accord de Paris, et je suis également sûr qu'il se souviendra à l'avenir de l'importance de s'y conformer et de continuer à avancer dans cette voie afin d'atténuer les menaces que les impacts du changement climatique peuvent faire peser sur les sociétés les plus vulnérables. Je suis également certain que son prédécesseur, Benoît XVI, qui s'était également exprimé avec beaucoup de clarté et de force sur cette question, aura salué cette nouvelle. Et pas seulement en paroles, mais aussi en actes, faisant de la Cité du Vatican le premier État neutre en carbone au monde en 2007.2en recouvrant toute la surface de la salle Paul VI de panneaux solaires. L'Église ne se contente pas de prêcher, elle essaie aussi de mettre en pratique ce qu'elle recommande.

L'auteurEmilio Chuvieco

Professeur de géographie à l'université d'Alcalá.