Espagne

Les milléniaux défendent la vie

Omnes-1er mai 2018-Temps de lecture : 2 minutes

Plus de 500 associations et organisations participent à cette journée pour marquer la Journée internationale de la vie.

Texte - Fernando Serrano

"Les jeunes se préoccupent de choses importantes. Ce n'est pas un problème d'idéologies politiques, ça vient de l'intérieur.", a déclaré Marta Páramo, porte-parole de la Marche Oui à la vie 2018, qui s'est déroulée à Madrid le samedi 15 avril.

Cette défense de la vie que Marta Páramo appelle de ses vœux ne concerne pas seulement ceux qui ne sont pas encore nés, mais aussi "...ceux qui ne sont pas encore nés".la dignité de toutes les personnes, quelles que soient leurs capacités physiques et intellectuelles, doit être défendue, car toutes les personnes contribuent à la vie des autres et à l'amélioration de la société.".

Le président de la Fundación Más Vida, Álvaro Ortega, souligne que ".Les Millennials se réveillent, nous ne voulons pas imiter la génération précédente. Nous défendrons la vie dès le moment de la conception.".

Marta Páramo souligne le rôle fondamental des jeunes dans la société actuelle et la nécessité pour "...les jeunes de jouer un rôle clé dans la société d'aujourd'hui".tous ceux qui sont attachés à la vie le montreront et montreront leur visage, non seulement le jour de la marche, mais aussi dans leur vie quotidienne, en défendant la dignité de toutes les personnes. Nous voulons faire prendre conscience à tous que la vie est quelque chose qui compte vraiment pour nous. Nous, les jeunes, sommes engagés dans la société pour défendre la vie.".

Le premier des droits

La présidente de la Fédération espagnole des associations pro-vie, Alicia Latorre, a expliqué que cette loi vise à défendre le premier des droits : "La marche a célébré le premier des droits de l'homme, qui est le droit à la vie.".

Dans cet appel social en faveur de la vie, Latorre a expliqué que ".Nous demandons l'engagement de la science, des politiques et de la société dans son ensemble à ne pas permettre qu'un être humain, quel que soit son âge ou son état, soit détruit, sous-évalué ou commercialisé".

Amaya Azcona, directrice générale de la Fondation REDMADRE, va dans le même sens : "Le manque de protection de la vie dans notre législation et l'indifférence de la société à son égard nous incitent, d'une part, à manifester publiquement la dignité de toute vie humaine au-delà de ses capacités et de ses situations spécifiques et, d'autre part, à appeler tous les acteurs concernés à œuvrer pour la défense de la vie.".

Éduquer pour accueillir le don de la vie

"Éduquer pour accueillir le don de la vie" est la devise avec laquelle la Journée pour la vie a été célébrée le 9 avril, en la solennité de l'Annonciation du Seigneur. La sous-commission épiscopale pour la famille et la défense de la vie de la Conférence des évêques a rappelé dans son message que "le Magistère de l'Église nous invite à recevoir le don de la vie, à en prendre conscience. Nous ne pouvons pas la considérer comme acquise, mais plutôt réfléchir à sa signification et l'accueillir de manière responsable. Nous devons réfléchir à la vie comme à un don afin de comprendre comment nous guidons nos propres vies.".

Lire la suite

Invitation à être des disciples missionnaires

25 avril 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Être des disciples missionnaires n'est pas seulement un message adressé aux hispaniques, mais bien à tous les baptisés. Le site V Réunion nous pousse à aller vers les périphéries et à partager l'amour de Dieu.

Texte Ernesto Vega, Los Angeles (USA) Coordinateur de la V Encuentro dans l'archidiocèse de Los Angeles. Coordinateur du ministère de la formation des adultes à la foi.

La V Encuentro est une initiative des évêques américains invitant le peuple de Dieu à s'engager dans une réflexion enracinée dans Luc 24:13-15, et affirmée par le pape François dans La joie de l'Évangile (EG). Dans ces textes, nous trouvons le modèle de Jésus, l'amour de Dieu qui nous prime, nous engage, nous accompagne, nous fait fructifier et nous fait célébrer.

Ces cinq étapes montrent une méthodologie d'accompagnement et de mouvement en sortant, en s'impliquant dans la vie quotidienne avec ceux qui sont dans le besoin dans notre contexte, ceux qui sont à la périphérie. Aux périphéries, nous trouvons des personnes poussées par des forces sociales et d'autres par des facteurs existentiels.

Par des gestes et des attitudes, nous sommes appelés à accompagner les pauvres dans nos contextes et à leur apporter la présence de l'amour de Dieu par nos attitudes et notre cheminement ensemble sur le chemin de la vie.

Accompagner

Tout ce sentiment de sortir et d'accompagner ceux qui se trouvent aux périphéries construit une ecclésiologie nouvelle, qui part de notre rencontre personnelle avec Jésus et du fait que son amour nous pousse à aller vers les autres. La V Encuentro nous rend donc plus conscients d'être des disciples missionnaires, des disciples qui suivent Jésus et sont envoyés (mission) dans son amour pour partager l'amour de Dieu, en particulier avec ceux qui en ont le plus besoin. En vertu du baptême, nous sommes tous des disciples missionnaires (EG, 120).

La V Encuentro a sa plateforme dans le ministère hispanique aux États-Unis ; la ministère espagnol-latin est l'outil, la boîte et l'emballage qui porte ce cadeau réfléchi de la Ve Rencontre, mais en réalité être un disciple missionnaire n'est pas seulement pour les hispaniques mais pour tous les baptisés.

Cinq sessions

La V Encuentro a une structure réflexive de cinq sessions : Amorcer, Engager, Accompagner, Fructifier et Célébrer. Au cours de ces réflexions, les participants du groupe paroissial ou de l'apostolat sont invités à analyser qui, dans leur contexte, se trouve à la périphérie, à identifier une ou deux personnes ou familles à aller visiter au cours de ce processus. L'initiative de la visite est prise, puis un journal de questions concernant la visite est rempli. Ces informations sont collectées, discernées et vidées pour créer un résumé paroissial.
ou l'apostolat comme un document qui éclaire les initiatives pastorales ou affirme celles qui existent déjà.

Finalement, les paroisses et les groupes participant à la V Encuentro sont invités à se réunir pour partager, apprendre les uns des autres et discerner les priorités émergentes des rapports des paroisses. Les réponses à ces priorités seront également définies.

Ces processus de la V Encuentro aux niveaux ministériel, paroissial et diocésain seront également réalisés aux niveaux régional et national, créant respectivement des documents à chaque niveau, documents qui éclaireront la pastorale de l'Église aux États-Unis.

Sortir des zones de confort

Le plus beau de la Ve Rencontre est d'approfondir la conscience d'être un disciple missionnaire, en développant une nouvelle perspective de la construction de l'Église, en sortant de nos zones de confort vers les périphéries de nos contextes pour aller vers les plus nécessiteux et partager l'amour de Dieu en Jésus-Christ en faisant acte de présence, avec des gestes et des attitudes, en accompagnant nos frères et sœurs dans les périphéries.

Comme le souligne le Pape François dans son message pour la V Encuentro, "Notre grand défi est de créer une culture de la rencontre, en encourageant chaque personne et chaque groupe à partager la richesse de ses traditions et de ses expériences, à abattre les murs et à construire des ponts. L'Église aux États-Unis, comme dans d'autres parties du monde, est appelée à "sortir" de sa zone de confort et à devenir un ferment de communion. Communion entre nous, avec nos compagnons chrétiens et avec tous ceux qui cherchent un avenir d'espoir.".

L'auteurOmnes

Lire la suite
Espagne

Processus de re-connaissance, une manière de vivre la communion sacerdotale

Omnes-23 avril 2018-Temps de lecture : 4 minutes

L'archevêché de Valence met en œuvre le processus de rencontre avec les prêtres, un projet qui vise à "instaurer un dialogue entre les prêtres".

TEXTE - Fernando Serrano

L'archidiocèse de Valence a proposé un programme intitulé "Processus de rencontre avec les prêtres". Il s'agit d'une action qui a débuté en septembre et qui se terminera en mai 2018. Tout au long de ces mois, des retraites, des conférences et des séminaires seront organisés pour traiter de l'identité sacerdotale, de l'évangélisation et du culte.

Ce projet formatif comporte trois étapes. L'évêque auxiliaire de Valence, Mgr Javier Salinas, a expliqué dans une interview accordée à Palabra que, "dans un premier temps, tous les éléments qui font partie de la vie d'une paroisse sont passés en revue. De l'aspect personnel du prêtre, aux actions d'accueil de ceux qui viennent à la paroisse, à la catéchèse, à la collaboration des laïcs".

La deuxième étape concerne l'organisation de la paroisse et du diocèse et l'objectif final est de voir comment affronter l'avenir. "J'espère qu'après tout ce cheminement, nous arriverons au moins à quelques points fondamentaux qui nous permettront à l'avenir, si nécessaire, de repenser la manière dont nous devons offrir l'Évangile aux autres avec les moyens dont nous disposons", déclare l'évêque auxiliaire.

La réunion sacerdotale comme communion

Cette initiative, promue par l'archevêque de Valence, le cardinal Antonio Cañizares, vise à "parvenir à un dialogue sincère entre les prêtres" en vue de la tenue d'une assemblée des prêtres à l'automne 2018. Le processus de réunion des prêtres est né de la nécessité de parler et de partager les problèmes des prêtres qui ont été soulevés lors du Conseil du Presbytère. Ainsi, ces rencontres se veulent une re-confrontation de chaque prêtre avec lui-même, avec le Seigneur et avec son ministère, ainsi qu'une re-confrontation avec les autres prêtres et avec les évêques.

"Pour y parvenir, expliquent les professeurs de la Faculté de théologie, José Vidal et Santiago Pons, nous voulons entamer un dialogue qui expose clairement les problèmes et les différences que nous constatons dans notre vie sacerdotale et pastorale, qui nous permette de parler des processus pour parvenir à la conversion de nos paroisses en paroisses évangélisatrices et missionnaires, et qui nous aide à découvrir comment partager les responsabilités dans les diocèses et les paroisses".

"On l'appelle une réunion parce que c'est une façon de reconnaître que, parfois, en cours de route, certains des prêtres se sont désengagés de la relation, ils se sont isolés. Et il s'agit de chercher des moyens de vivre la communion sacerdotale" : c'est ainsi que l'évêque auxiliaire de Valence, Mgr Javier Salinas, explique l'action de formation qui se déroule dans l'archidiocèse de Valence.

L'intention de ce projet de formation est de soutenir les prêtres dans les difficultés qu'ils rencontrent dans leur travail pastoral. "Le prêtre a parfois l'impression d'offrir quelque chose à quelqu'un qui n'y trouve aucun intérêt, de faire un service religieux qui ne s'enracine pas dans une continuité de vie", explique Mgr Salinas. Ce sentiment conduit le prêtre à tomber ou peut tomber dans le découragement lorsqu'il voit que son travail ne se développe pas comme il le devrait. "Au Conseil épiscopal, nous l'avons remarqué et nous voulons donner une nouvelle impulsion aux prêtres", souligne-t-il. "On voit une certaine lassitude, un certain ne pas savoir quoi faire. Nous (le Conseil des évêques) prenons les devants en proposant cette réunion". Non seulement les évêques de l'archidiocèse sont impliqués, mais aussi la faculté de théologie avec une série d'initiatives pour la formation continue du clergé. "Donc, de ce point de vue, nous voyons que nous devons trouver une manière différente de traiter cette question. Nous devons toucher davantage le cœur dans la vie des prêtres et c'est de ce dialogue que naît l'initiative".

En ce qui concerne la formation réalisée dans le cadre de ce projet, Mgr Salinas souligne l'importance de l'écoute personnelle : " Tous les exposés, toutes les contributions, touchent à ce point fondamental qui fait appel à l'écoute personnelle du prêtre. Face aux difficultés que nous vivons, nous avons deux attitudes : le défaitisme, ou celle de l'opportunité d'offrir une nouvelle réponse. Mais cela nécessite une contribution personnelle".

Formation régulière

Le processus de réunion sacerdotale est un autre moyen pour les prêtres de participer à la formation. Pour être prêtre, il faut être formé et étudier, comme dans toute profession. Mais cette formation ne s'arrête pas au séminaire ; chaque année, périodiquement et systématiquement, le prêtre reçoit des cours, des conférences ou des séminaires pour pouvoir mener à bien son travail pastoral dans les paroisses.

"Tous les diocèses veillent à ce que leurs prêtres bénéficient d'une attention spirituelle et d'une formation académique continue. Le diocèse offre des ressources et des moyens pour que cette formation puisse avoir lieu", souligne le directeur du Secrétariat de la Commission épiscopale pour le clergé, Juan Carlos Mateos, dans une conversation avec Palabra. Dans chaque région, ils sont réalisés de manière différente. "Chaque diocèse a un plan, peut-être plus modeste, pour la formation. Il y a des journées de formation académique qui durent plusieurs jours. D'autres combinent formation et vie commune. Il y a des diocèses qui organisent une journée par mois. Il y en a d'autres qui le font par vicariats".

Tous les diocèses ne les organisent pas de la même manière. "Certains ont des actions spécifiques pour les jeunes prêtres et d'autres pour ceux qui sont là depuis plus longtemps. Dans d'autres endroits, ils ne font pas de différence", souligne M. Mateos. Il est important que "la formation soit systématique, en ce sens que le sujet traité est fait dans une vision globale et dans sa totalité et sur une période de plusieurs années".

L'attention portée aux prêtres tourne souvent autour des événements de la vie diocésaine. "Beaucoup de diocèses profitent du plan pastoral approuvé comme moyen d'évangélisation et placent la formation continue dans cette clé", explique Mateos, "ils l'articulent autour des fêtes liturgiques, des béatifications ou des canonisations... Ceci afin de bien vivre l'événement qui se déroule. Il est généralement avancé afin de pouvoir voir un thème particulier pendant l'année académique".

Projets d'évangélisation

Le directeur du secrétariat de la Commission épiscopale pour le clergé souligne que cette année, de nombreux diocèses se concentrent sur la pastorale des jeunes en raison du prochain synode des jeunes. "Profitant du fait que cet événement aura lieu, ils formeront leurs prêtres pour qu'ils aient une meilleure expérience et bénéficient de cet événement". "L'Église est très soucieuse que l'Évangile puisse atteindre le cœur des jeunes", explique Mora, et souligne que les paroisses s'occupent des jeunes, aussi bien ceux qui participent aux activités que ceux qui ne le font pas.
Il a également souligné la nécessité pour les paroisses d'avoir un caractère évangélisateur afin d'atteindre tout le monde. " La pastorale de l'entretien, du culte, ne sert à rien. Ce qu'il faut, c'est évangéliser et former des chrétiens mûrs qui puissent atteindre la plénitude de la vie".

Lire la suite
Culture

Fabrizio Caciano "Chaque semaine, nous revenons avec plus que ce que nous avons laissé".

Omnes-18 avril 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Fabrizio Caciano est le fondateur de Portes de secours, que accompagne les familles, les patients, les médecins, les infirmières et le personnel hospitalier à Lima pendant les nuits.

TEXTE - Fernando Serrano

"La raison importante pour laquelle je continue à travailler dans le domaine de l'aide sociale est mon engagement en tant que père envers mon fils Valentino, âgé de 7 ans".dit Fabrizio Caciano. Il est l'un des fondateurs de Portes de secoursL'objectif de cette organisation à but non lucratif est de soutenir et d'accompagner les familles des malades dans les hôpitaux de Lima, au Pérou. "Mais nous partageons aussi avec les agents de nettoyage et de sécurité, les infirmières, les travailleurs sociaux"..

Une histoire de conversion

Fabrizio Caciano est né à Lima. Durant son enfance et son adolescence, il a grandi dans une famille catholique pratiquante et a étudié dans une école marianiste. Mais à l'âge de 20 ans, sa vie a pris un tournant : "Suite à la mort de ma mère et de mon meilleur ami dans un court laps de temps, je suis entré dans une crise de foi qui a duré plus de 20 ans"..

Elle a étudié le marketing et l'administration des affaires. Depuis son plus jeune âge, sa vie est liée au travail de solidarité et de sensibilisation sociale. "J'étais éducateur de rue et administrateur d'une ONG qui gérait un programme de réhabilitation des enfants consommateurs de drogues", explique notre protagoniste ; "de cette façon J'ai appris à connaître une partie de la réalité bien différente de celle à laquelle j'étais habitué. Pendant 14 ans, il a arpenté les rues de Lima, mais cette activité lui a également permis de connaître d'autres pays. "Ces expériences m'ont permis de voyager plusieurs fois en Europe en tant que conférencier et j'ai participé à plusieurs congrès internationaux sur le thème de la vie dans la rue"..

Une rencontre plus personnelle avec Dieu a eu lieu en 2013. " En novembre 2013, j'ai participé à une retraite Emmaüs à la paroisse Marie-Reine. Ici, j'ai compris deux choses : que Dieu existait et qu'il avait toujours été à mes côtés, expliquant ainsi en quoi consistait sa conversion. "Depuis lors, ma vision de la vie consiste à être un bon père, un bon frère et un bon citoyen.et participe activement à la communauté Emmaüs. "Depuis lors, j'ai aidé à promouvoir ces retraites et ces communautés dans 5 autres paroisses de Lima. Ma vie tourne autour du service des autres à travers les enseignements de ma religion"..

Portes de secours

¿Y Portes de secours? Il explique : "L'origine de Portes de secours vient d'une anecdote personnelle. J'ai passé une nuit dans la salle d'attente de l'unité de soins intensifs d'un hôpital à l'extérieur de Lima. J'étais avec mon père qui avait été renversé. Pendant la journée, il faisait très chaud, mais la nuit, la température baissait beaucoup et je ne le savais pas. Je portais des vêtements très légers pour la nuit. Une dame qui était à côté de moi, avec ses 3 enfants, m'a prêté une couverture et un autre homme m'a prêté une couverture.  un morceau de carton pour que je m'allonge sur le sol".. Cette expérience de solidarité au milieu de la douleur l'a profondément marqué et l'a rendu sensible à une réalité presque invisible pour les autres.

Sur cette base, lorsque 2016, année de la miséricorde, est arrivée, Fabrizio a voulu faire quelque chose avec deux compagnons d'Emmaüs, alors sans trop y réfléchir, un jour, après les réunions, ils ont décidé de faire 60 sandwichs, ont acheté des rafraîchissements et sont allés à l'hôpital María Auxiliadora au sud de Lima.  "C'était la première fois, et depuis, nous sommes sortis tous les mercredis soirs. Parfois nous rentrons à minuit, mais nous n'avons jamais cessé de sortir.". Actuellement, "est une plateforme d'action catholique qui sert les familles des patients traités dans les hôpitaux de Lima"..

Partage du pain

"Le principe de l'équipe est simple : le partage. Du point de vue de notre foi, partager le pain est la chose la plus significative qui soit", Fabrizio souligne lorsqu'on l'interroge sur l'objectif de Portes de secours. Ils veulent évangéliser, mais "nous n'allons pas directement parler de Dieu aux gens, nous le leur montrons".

Le temps qui s'est écoulé, bien qu'encore court, lui permet d'évaluer l'expérience. "J'ai appris beaucoup de choses au cours de ces deux années. Par-dessus tout, la valeur de l'appartenance à une communauté composée de personnes appelées ensemble par l'amour de Jésus. J'ai appris la valeur et le pouvoir de la prière. J'ai vu des personnes dont un membre de la famille était en phase terminale poursuivre leur foi jusqu'au bout. Des personnes m'ont demandé de prier pour leur fille, leur mère, leur tante, etc.... chaque semaine, nous revenons en ayant été accueillis avec des... plus que nous ne sommes sortis.  

Lire la suite

Un moment de Pentecôte pour toute l'Église, pas seulement pour les Hispaniques

17 avril 2018-Temps de lecture : 2 minutes

L'Église des États-Unis s'est lancée dans un ambitieux processus pluriannuel visant à mettre en lumière les priorités, les besoins et les dons des catholiques hispaniques. Il s'agit de l'Encuentro, qui se veut une rencontre efficace entre les diverses communautés hispaniques de ce pays, ainsi qu'avec leurs coreligionnaires, les catholiques non hispaniques.

Les catholiques hispaniques (également appelés latinos) sont présents en Amérique du Nord depuis l'arrivée des premiers missionnaires en Floride et dans ce qui est aujourd'hui le Mexique et la Californie. Sa présence n'a pas toujours été chaleureusement accueillie. Les catholiques latinos plus âgés se souviennent encore des humiliations qu'ils ont subies de la part de leurs coreligionnaires, ainsi que de la société en général.

Aujourd'hui, l'histoire est différente : environ 40 % des catholiques de ce pays sont hispaniques, et parmi les catholiques de moins de 18 ans, ils atteignent 60 %. Dans certains archidiocèses comme Los Angeles, ce nombre atteint 70 %. Les diocèses offrent des ressources bilingues, et les évêques des États-Unis sont ouverts aux questions touchant cette communauté.

Pas seulement pour les Hispaniques

Cela dit, de nombreux non-hispaniques ne sont toujours pas conscients de la bénédiction que représente cette communauté pour la vie de l'Église, ni de l'importance de la Ve Rencontre.

Cependant, toute discussion sur l'avenir de l'Église catholique aux États-Unis est impossible sans tenir compte des priorités et des préoccupations de cette immense population catholique. C'est là que l'Église puisera ses futurs prêtres et évêques, ses catéchistes et ses paroissiens. C'est là qu'elle devra relever les défis de la négligence et du manque d'identité religieuse chez les jeunes.

" V Encuentro ", comme on appelle la cinquième Encuentro, reflète un processus issu de l'Église d'Amérique latine, familière au pape François et où la formule " voir, juger, agir " a été intégrée dans des assemblées comme Medellin et Aparecida.

Développement

Le processus de préparation de la Ve Encuentro a commencé par des réunions en petits groupes et en communautés chrétiennes, puis dans les paroisses.

A la fin de l'année dernière et au début de cette année, il y a eu une série de réunions diocésaines, où les réflexions et les préoccupations perçues au niveau local ont été partagées par les délégués.

Les diocèses se réunissent maintenant dans chacune des 14 régions épiscopales, où ils comparent leurs préoccupations et leurs priorités, trouvent un terrain d'entente et formulent des recommandations concernant les questions à aborder lors du rassemblement national qui aura lieu en septembre prochain au Texas. Le thème de la réunion nationale à Grapevine est Disciples missionnaires : témoigner de l'amour de Dieu.

Il est encore trop tôt pour anticiper les conclusions, mais il est clair que les catholiques hispaniques des États-Unis trouvent dans ce processus une puissante expression de solidarité. Le succès sera encore plus grand si tous les catholiques viennent découvrir et apprécier ce moment de Pentecôte pour leur Église.

L'auteurGreg Erlandson

Journaliste, auteur et éditeur. Directeur du Catholic News Service (CNS)

Expériences

Une catéchèse pour l'après-confirmation

Omnes-16 avril 2018-Temps de lecture : 4 minutes

A La manière dont les jeunes sont amenés à avancer après le sacrement de la confirmation est un sujet de réflexion fréquent. Souvent, au cours de cette période de maturité humaine, ils cessent de répondre aux appels à la formation, ou s'éloignent de la pratique religieuse. Certaines paroisses liées au Chemin Néocatéchuménal mettent en œuvre une initiative post-confirmation, avec de bons résultats.

TEXTE - Gabriel Benedicto, Curé de la paroisse de Virgen de la Paloma (Madrid)

La pastorale des adolescents de 12 à 18 ans est un défi pour l'Église d'aujourd'hui. Que faire avec eux ? Comment leur donner la possibilité de toucher le Christ comme réponse existentielle à leurs désirs et à leurs problèmes ? Comment faire en sorte que la Parole de Dieu illumine ce moment important de croissance dans leur vie ?

À l'âge de 11-12 ans, ils cessent d'être des enfants et se dirigent vers l'âge adulte, en faisant face à de nouveaux défis : Qu'est-ce que je veux étudier ? Quels amis dois-je choisir ? Comment mûrir et exprimer ma sexualité ? Comment se comporter correctement face à l'autorité de mes parents ? Comment s'amuser sans se faire mal ? Comment surmonter mes complexes ? Comment surmonter le mystère de l'égoïsme ? Comment être capable d'aimer ?

Une réponse possible

Si un jeune ne se voit pas proposer une pastorale des jeunes qui réponde à ces questions, il est très probable que tôt ou tard il quittera l'Église... on pourrait dire par pure cohérence, parce qu'il n'a pas perçu que la foi en Christ peut donner une plénitude à sa vie.

La post-confirmation est une réponse du Chemin Néocatéchuménal au défi de la transmission de la foi aux adolescents. Cette pastorale est un service ouvert à tous les jeunes de la paroisse qui, après avoir reçu la confirmation en 1ère ESO (école secondaire), entament un parcours en petits groupes pour grandir dans une expérience personnelle de la foi.

Chaque groupe se voit attribuer un couple, que nous appelons "parrain et marraine", qui sera chargé de l'aider à grandir et à vivre dans la foi de l'Église. Pourquoi un couple ? Parce que les adolescents sont saturés de mots ; si quelque chose les attire vraiment, c'est l'amour gratuit d'un homme et d'une femme qui témoignent de la vérité de Dieu.

Les parrains et marraines leur ouvrent leur maison, partagent le dîner avec les enfants, les emmènent chez eux et cela leur permet de se sentir progressivement aimés. Comme l'a dit Dostoïevski, "La beauté sauvera le monde".Dans ce cas, la beauté de la famille chrétienne est capable de sauver les adolescents. Lorsque les jeunes sont touchés par une expérience d'amour incarné qui est mise à leur service, une relation de confiance se crée qui permet une intimité de parole et d'écoute. La famille est rejointe par la figure du prêtre qui accompagne le groupe, assistant et présidant les réunions quand il le peut.

Redécouverte

Dans la paroisse de Virgen de la Paloma, nous avons actuellement 13 groupes de post-confirmation, et je peux dire que cela s'avère être une expérience fantastique. Les jeunes découvrent, tout au long d'un programme de 6 ans, la richesse des 10 commandements comme mode de vie, et ils apprennent qu'il existe sept adversaires qui veulent détruire l'image de Dieu en eux : l'orgueil, l'envie, la colère, la cupidité, la luxure, la paresse et la gourmandise. Il y a un combat spirituel que le Christ a gagné pour eux, et on leur apprend à se défendre en découvrant le pouvoir des vertus cardinales et théologales dans la vie du chrétien et comment ils peuvent étendre le Royaume de Dieu grâce aux 14 œuvres de miséricorde.

Il est impressionnant de voir la puissance de la Parole de Dieu dans leur vie, qui leur fait découvrir qu'être chrétien, c'est vivre dans la grâce d'un Dieu qui prend l'initiative, et qui en Christ fait alliance avec nous. Lorsqu'ils scrutent, ou surtout dans le camp d'été où ils reçoivent une parole pour toute l'année, nous voyons comment un changement s'opère en eux par la grâce et non par le simple moralisme. La Parole les aide à être capables de demander pardon à leurs parents, à savoir dire non à leurs amis quand ils en ont besoin, à se relever quand ils trébuchent et à se sortir de situations difficiles.

Au camp d'été, nous faisons un chapelet nocturne à 4 heures du matin qui se termine par une eucharistie à l'aube au sommet d'une montagne. Beaucoup racontent comment, dans le silence et l'obscurité de la nuit, ils font une expérience profonde de ce Dieu caché et manifesté dans le mystère de la mort et de la résurrection du Christ. C'est un moment où les enfants peuvent prier et trouver la paix qu'ils n'ont pas eue pendant tout le cours. Ce camp les aide beaucoup à pouvoir commencer l'été en mettant Dieu au milieu de leurs vacances.

Ce qui est formidable, c'est que non seulement cela aide tous les jeunes de la paroisse, mais que beaucoup d'autres, éloignés de la foi, rejoignent les groupes par amitié et découvrent le trésor de voir l'amour de Dieu dans leur vie. Certains n'ont pas été confirmés, d'autres n'ont pas fait leur première communion ou même été baptisés.

Approche

Cette pastorale se déroule dans certaines paroisses où le Chemin Néocatéchuménal est présent le vendredi après-midi, et se structure en 4 célébrations.

La première réunion a lieu au domicile des parrains, où le thème qui sera abordé lors des prochaines réunions est présenté et où les jeunes peuvent s'exprimer librement sur ce qu'ils en pensent, ainsi que leur entourage.

Dans la deuxième rencontre, il s'agit d'éclairer le thème en question à la lumière de la Parole de Dieu en examinant le texte biblique, ce qui se termine par un partage de ce que dit cette Parole dans la vie concrète de chaque jeune. Cette rencontre se termine par une petite agape pour favoriser la communion entre les jeunes et avec les parrains.

Lors de la troisième rencontre, qui a lieu dans la paroisse, le prêtre discute du thème avec le Magistère et la Tradition de l'Église, suivi d'un acte pénitentiel et se termine à nouveau par une agape.

Lors de la quatrième et dernière réunion, on scelle le thème qui a été approfondi, en partageant l'expérience reçue tout au long du mois, et on organise un dîner spécial, appelé Alliance, au cours duquel chaque garçon accepte que la Grâce de Dieu accomplisse en lui la parole qui a été traitée.

Enfin, après les six années de post-confirmation, un pèlerinage est effectué avec le curé de la paroisse, en guise d'action de grâce et de bénédiction à Dieu pour tant de dons reçus. Trois vocations sont présentées : la vie religieuse, avec l'expérience d'une femme consacrée, la prêtrise, avec le témoignage d'un séminariste, et le mariage, avec l'expérience des parrains et marraines.

Lire la suite
Amérique latine

L'unité dans la diversité : un nouvel élan pour l'Église aux États-Unis

Omnes-11 avril 2018-Temps de lecture : 8 minutes

Mar Muñoz-Visoso souligne que la croissance de la communauté hispanique aux États-Unis rend les paroisses culturellement diverses. La diversité ethnique et culturelle, toujours un défi, est une richesse pour l'Eglise dans ce pays. 

TEXTE - Mar Muñoz-Visoso
Directeur exécutif du Secrétariat pour la diversité culturelle dans l'Église. Conférence des évêques catholiques des États-Unis.

L'Église catholique aux États-Unis a toujours été très diverse. Depuis que Don Pedro Menéndez de Avilés a débarqué en Floride en 1565 dans l'enclave connue sous le nom de St. Augustine et a établi la première paroisse catholique en existence continue dans ce qui est aujourd'hui les États-Unis, des vagues successives de catholiques d'origines et de cultures diverses, certains immigrants et d'autres nés ici, ont entretenu la flamme de la foi et transmis le flambeau aux nouvelles générations.

Historiquement, les changements géopolitiques et sociaux ont influencé et, parfois, déterminé qui devait prendre la tête de l'établissement des églises locales, des missions et des diocèses, ou de la création des structures nécessaires pour permettre le travail de l'Église dans une période donnée. Si cela reste vrai aujourd'hui, l'Église catholique aux États-Unis se trouve à la croisée des chemins, à un moment de transition ou, pour ainsi dire, dans une "crise de croissance".

Transformations

En termes de chiffres, les catholiques sont devenus ces dernières années le plus grand groupe religieux du pays, par opposition à ce qui était auparavant une majorité protestante. Paradoxalement, le deuxième groupe le plus important n'est pas une autre église ou dénomination chrétienne, mais les "non-affiliés". Il ne s'agit pas nécessairement dans tous les cas d'athées, mais d'individus qui ne s'identifient pas à un groupe religieux ou à une "dénomination" particulière, bien que certains d'entre eux prétendent croire en Dieu ou être des personnes spirituelles. Un nombre important d'entre eux sont des catholiques qui ont quitté l'Église, selon des enquêtes récentes. Et parmi eux, il y a un nombre croissant de Latinos.

D'autre part, les dirigeants de l'Église dans ce pays ont également pris conscience que sa base démographique - ceux qui sont affiliés, qu'ils soient pratiquants ou non - a considérablement changé, tant dans sa composition ethnique et culturelle que dans sa situation géographique. D'une part, l'Église se développe dans le sud et l'ouest du pays, où la population a fortement augmenté ces dernières années en raison de l'immigration et des opportunités d'emploi. Dans ces endroits, l'Église a un visage jeune, dynamique et très diversifié, avec une saveur latino croissante. Dans le même temps, certains diocèses et communautés religieuses ferment ou fusionnent des paroisses et des écoles dans des endroits où la population diminue ou la communauté que la paroisse desservait à l'origine a disparu. Le manque de vocations et de ministres pour desservir ces paroisses est également une raison importante.

Nouveaux modèles

Dans certains cas, le modèle de la paroisse a également changé. Par exemple, avec la disparition de l'immigration massive en provenance d'Europe, le modèle des "paroisses nationales" dirigées par un clergé issu des mêmes pays d'origine des communautés (Irlandais, Italiens, Allemands, Polonais, etc.) est tombé en désuétude au milieu du siècle dernier, et bien que certaines subsistent encore, elles sont rares. L'intégration des générations successives et leur migration vers les banlieues les ont relégués à des structures nostalgiques auxquelles on revient lors d'occasions particulières, pour les fêtes patronales et autres occasions spéciales. Dans de nombreux cas, ces temples étaient situés à quelques pas les uns des autres et, aujourd'hui, il n'est pas logique, d'un point de vue administratif ou financier, de les maintenir tous ouverts, car ce n'est pas un modèle durable. Leur fondement a tout simplement disparu et les besoins pastoraux et spirituels des catholiques résidant dans la région aujourd'hui peuvent être satisfaits par l'un d'entre eux.

Dans certains cas, cependant, sans l'esprit missionnaire qui caractérisait autrefois la plupart des paroisses américaines, aucun effort n'a été fait pour rencontrer, inviter et évangéliser les nouveaux habitants du quartier. En d'autres termes, la paroisse qui n'a pas évolué avec le quartier a vu sa base sociale et économique disparaître lentement. Cependant, des paroisses, des écoles et des missions ont également été fermées, parfois de manière inexplicable et avec une grande indignation publique, dans des zones de forte immigration catholique et latino, ainsi que dans des quartiers pauvres.

Aujourd'hui, en plus des paroisses territoriales normales, certaines paroisses "ethniques" sont encore établies pour rassembler, renforcer et servir certaines communautés - principalement de nouveaux immigrants catholiques tels que les Vietnamiens, les Coréens et les Chinois - lorsqu'elles ont besoin de services dans une langue que le clergé local ne peut pas offrir, et lorsque la base est suffisamment importante pour les rendre durables. Cependant, la grande majorité d'entre eux sont intégrés par le biais de paroisses multiculturelles qui ont ouvert des espaces pour la pastorale d'une diversité de communautés culturelles et linguistiques. Ce modèle répond le mieux à la croissance et aux besoins pastoraux d'une communauté hispanique déjà diversifiée et de plus en plus présente dans les grandes villes et les zones rurales du pays. Mais aussi à des groupes ethniques plus petits qui ont besoin d'une attention spécialisée et qui ne seraient pas en mesure de soutenir une paroisse à eux seuls. C'est aussi, en fin de compte, et malgré la complexité qui les caractérise, le modèle de paroisse qui reflète le mieux l'universalité de l'église, où cette catholicité est incarnée et vécue dans les interactions quotidiennes de ses paroissiens, qui reflètent les multiples visages du peuple de Dieu.

La diversité culturelle

La croissance massive de la communauté hispanique, mais aussi l'afflux d'immigrants provenant de nombreuses autres régions du monde, transforment les paroisses nord-américaines, autrefois monolithiques et monolingues, en communautés culturellement diverses qui se rassemblent sous un même toit et partagent le prêtre, l'espace, les structures et les ressources de la paroisse. Et où ils apprennent également à partager la responsabilité des installations, des ressources et de la durabilité de la paroisse. Il est certain que la diversité des expériences exige des processus d'éducation de toutes les communautés, et en particulier du personnel et des dirigeants des paroisses.

Vivre ensemble est parfois un défi, car l'acceptation mutuelle et l'intégration des communautés ne se font pas du jour au lendemain. La vision, l'ecclésiologie et les attentes des différents groupes culturels, en ce qui concerne le fonctionnement de la paroisse et le rôle du curé et de son équipe, peuvent varier considérablement et provoquer de sérieuses différences ou parfois des conflits. Cependant, là où un processus intégratif et inclusif - et non "assimilationniste" - basé sur l'accueil et la réconciliation est en place, les différentes manières de travailler et d'exprimer la foi et "d'être Église" sont considérées comme une expression de l'universalité de l'Église, reflétant le concept profondément ecclésial et trinitaire de "l'unité dans la diversité", où prévaut un esprit de communion, de solidarité et de mission.

Formation

Face à la réalité croissante des paroisses multiculturelles, les évêques américains ont assumé la tâche difficile de promouvoir la formation interculturelle du clergé, des religieux et des nombreux laïcs qui, dans cette réalité ecclésiale, occupent des postes de direction (directeurs de l'évangélisation et de la catéchèse, de la pastorale des jeunes, de la musique liturgique, des services sociaux, de l'administration paroissiale et autres).

L'interculturalité" désigne la capacité à communiquer, à établir des relations et à travailler avec des personnes issues d'une culture différente de la sienne. Ces compétences interculturelles exigent le développement de nouvelles connaissances et compétences, ainsi que de nouvelles attitudes d'ouverture, d'écoute, de patience et de curiosité envers ce que l'autre a à offrir. Ces capacités ne sont pas aléatoires, ni extérieures à la mission de l'Église, mais intrinsèques et nécessaires au processus d'évangélisation et de catéchèse. Il est entendu qu'il est impossible de prêcher, d'enseigner et de former les autres à la foi sans tenir compte de la manière dont la foi et l'identité sont incarnées dans une culture.

La diversité ethnique et culturelle a toujours été une richesse pour l'Eglise dans ce pays. La présence hispanique est loin d'être un phénomène nouveau. Les Hispaniques ont été présents et ont été les protagonistes de l'évangélisation de nombreux peuples dans des territoires tels que la Californie, l'Arizona, le Nouveau-Mexique, le Texas, la Louisiane côtière et la Floride, avant même que ces territoires ne fassent partie de l'Union américaine. Bien que l'influence espagnole et mexicaine se soit affaiblie au fil des ans et des changements géopolitiques, les nouvelles vagues de migration de la seconde moitié du XXe siècle - en grande partie en provenance du Mexique et de l'Amérique latine - ont recentré l'attention sur les besoins, mais aussi sur les contributions du peuple hispanique à l'Église et à la société américaines.

Aujourd'hui, le poids indéniable des chiffres fait que la présence latino se fait fortement sentir dans tous les États-Unis. En ce qui concerne l'Église, les catholiques hispaniques sont responsables de 70 % de la croissance de l'Église catholique dans ce pays au cours des trois dernières décennies. À l'origine, une grande partie de cette croissance moderne était due à l'afflux d'immigrants, mais ces dernières années, cette tendance a changé. Aujourd'hui, la croissance des communautés hispaniques est davantage due à la fécondité qu'à l'immigration. Ainsi, 60 % des catholiques américains âgés de 18 ans et moins sont déjà d'origine hispanique. Environ 90 % de ces jeunes sont nés dans le pays. Beaucoup ont hérité des pratiques religieuses et culturelles de leurs parents, mais leur première langue n'est peut-être plus l'espagnol et ils ont grandi avec des influences culturelles américaines.

Générations suivantes

L'Église semble atteindre plus facilement la génération des immigrants, mais elle a du mal à attirer la génération suivante. Au-delà de la communauté latino, ce phénomène s'observe également auprès d'autres groupes ethniques. Parmi les non-immigrants, les Afro-Américains et les Indiens d'Amérique constituent un cas particulièrement douloureux, car l'isolement historique-social et racial de ces groupes dans la société américaine a également dicté en partie le modèle d'évangélisation de l'Église catholique avec ces groupes. La persévérance de ces communautés dans la foi, malgré la marginalisation, la négligence pastorale et, franchement, le racisme qui a parfois aussi infecté les ministres et les institutions religieuses, est vraiment impressionnante et certainement une œuvre de l'Esprit. Et aussi malgré le manque d'acceptation de certaines de leurs traditions et de leur identité culturelle en tant qu'expressions légitimes de la foi et de la spiritualité de ces peuples. Compte tenu de cette réalité, nous ne sommes pas surpris par le manque de vocations et de leadership pastoral provenant de ces communautés, à quelques exceptions notables près.

En ce moment historique, l'Église catholique aux États-Unis voit également sa base anglo-saxonne et eurocentrique vieillir et se réduire proportionnellement, tout en ayant des difficultés à se connecter à une jeune génération très diverse que le modèle anglo-saxon de la pastorale des jeunes n'a pas pu ou su atteindre.

Le fort processus de sécularisation et la relégation de la religion dans la sphère privée rendent plus urgente et pressante que jamais une nouvelle évangélisation de la société nord-américaine, qui forme des disciples prenant au sérieux le mandat missionnaire : "Allez et faites de toutes les nations des disciples".

Changement de mentalité

Consciente de cette réalité complexe, la hiérarchie de l'Église catholique aux États-Unis tente d'accompagner le clergé et les fidèles pour les aider à comprendre les changements de mentalité, les stratégies et les ajustements structurels nécessaires qui permettront à l'Église de mener à bien sa mission d'évangélisation dans la réalité d'aujourd'hui et avec un esprit missionnaire renouvelé. C'est là que l'appel du Pape François à être une "église en mouvement", pauvre et pour les pauvres, se croise avec le moment historique de l'Église aux États-Unis, maintenant appelée à son Cinquième réunion nationale (V Encuentro).

Traditionnellement, en tant que processus de consultation et de discernement pastoral avec de fortes racines latino-américaines - puisant aux sources de Puebla, Medellín, Santo Domingo et Aparecida - les Encuentros nacionales de pastoral hispana successives ont été des moments de grâce qui ont guidé et donné un élan au "ministère hispanique" dans ce pays au cours des 50 dernières années. Le processus de cette Vème Rencontre trouve son inspiration dans le numéro 24 de l'exhortation apostolique La joie de l'Évangile (Evangelii Gaudium), dans lequel le pape François décrit les caractéristiques d'une communauté de disciples missionnaires. La Ve Rencontre cherche à promouvoir cette culture de la rencontre dans l'Église et la société américaines, tout en lançant un appel direct et spécifique aux catholiques hispaniques pour qu'ils "se ressaisissent", qu'ils reprennent le flambeau, qu'ils assument la responsabilité personnelle et communautaire de la nouvelle évangélisation aux États-Unis.

Un moment de grâce et de bénédiction

Si l'on en juge par la réponse de centaines de milliers de catholiques, latinos ou non, qui participent aux processus locaux de réflexion et de consultation, et qui ont vécu des expériences missionnaires en direction des périphéries encouragées par la Rencontre, et compte tenu également de la forte participation de la grande majorité des diocèses du pays - à de très rares exceptions près - la Ve Rencontre promet d'être un autre moment de grâce et de bénédiction non seulement pour la communauté hispanique, mais aussi pour toute l'Église des États-Unis et au-delà. C'est une Église qui s'efforce de marcher unie dans la foi et dans un seul Seigneur, mais qui embrasse et valorise aussi la diversité des dons, des charismes et des expressions qui la caractérisent.

Le thème de la Vème Rencontre est "Disciples missionnaires : témoins de l'amour de Dieu". Nous comptons sur les prières soutenues et solidaires de vous tous et de nombreux frères et sœurs afin que le fruit de la Vème Rencontre Nationale de Pastorale Hispana/Latina soit durable et abondant pour le bien de l'Eglise. Qu'il en soit ainsi.

Amérique latine

Les germes d'un nouveau printemps parmi les jeunes de la Vème Rencontre.

Omnes-11 avril 2018-Temps de lecture : 7 minutes

Cet article de Mgr Gustavo García-Siller a la double valeur d'une part du fait que son diocèse de San Antonio est l'un des plus marqués par l'inertie latino et, d'autre part, du fait que l'archevêque est président du Comité pour la diversité culturelle dans l'Église de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis.

TEXTE - Gustavo García-Siller, MSpS
Archevêque de San Antonio (Texas)

En proclamant le message final du Concile Vatican II il y a 52 ans, le bienheureux Paul VI annonçait aux jeunes de l'époque qu'ils allaient "vivre dans le monde à l'heure des transformations les plus gigantesques de son histoire" (8 décembre 1965). Aujourd'hui, il n'est pas difficile de constater qu'au cours des dernières décennies, des changements importants se sont produits, qui peuvent être comparés à ceux qui ont servi, dans l'étude de l'histoire, à la diviser en époques.

En effet, notre Saint Père François a souligné que "ce changement d'époque a été provoqué par les énormes bonds qualitatifs, quantitatifs, accélérés et cumulatifs du développement scientifique, des innovations technologiques et de leurs applications rapides dans les divers domaines de la nature et de la vie" (Evangelii Gaudium, n. 52). Malgré ces aspects positifs, le Pape souligne également que "certaines pathologies sont en augmentation", comme "l'économie de l'exclusion", "la nouvelle idolâtrie de l'argent", "l'inégalité qui engendre la violence", "les attaques contre la liberté religieuse", "les nouvelles situations de persécution des chrétiens", ainsi qu'"une indifférence relativiste diffuse, liée au désenchantement et à la crise des idéologies qui a été provoquée en réaction contre tout ce qui semble totalitaire" (ibid., nn. 53-60).

Changements aux États-Unis

Il est clair qu'aux États-Unis, comme dans le reste du monde, le consensus sur les valeurs traditionnellement acceptées qui avaient régi la coexistence sociale s'est plus ou moins fracturé. Les sources culturelles de certitude s'effritent, de nouvelles apparaissent et d'autres se renouvellent. Cela s'est traduit, entre autres, par une incapacité à trouver des solutions à de nombreux problèmes sociaux à tous les niveaux, ce qui a généré une méfiance, une indifférence ou une indignation à l'égard de toutes les figures d'autorité ainsi que des institutions, y compris l'Église. En outre, des scandales scandaleux ont joué le rôle de catalyseurs dans ce processus de décomposition du tissu social.

Rien qu'au cours des 26 dernières années, la non-affiliation religieuse aux États-Unis est passée de 3 % à 25 %, ce qui met en évidence une augmentation marquée du nombre de personnes qui affirment croire en Dieu mais rejettent toute religion institutionnelle. Il existe une tendance généralisée à survaloriser et à exalter les expériences sensorielles et l'émotivité par rapport à la raison, la connaissance scientifique par rapport à la recherche du sens de l'existence, l'expression personnelle par rapport au contenu et l'individualité par rapport à la collectivité. " La peur et le désespoir s'emparent du cœur de nombreuses personnes... La joie de vivre s'éteint souvent, l'irrespect et la violence augmentent, l'inégalité est toujours plus évidente " (ibid., n. 52). Face à cette réalité, le Pape nous exhorte à reconnaître " qu'une culture dans laquelle chacun veut être porteur de sa propre vérité subjective rend difficile le désir des citoyens de s'inscrire dans un projet commun au-delà de leurs avantages et de leurs désirs personnels " (ibid., n. 61).

Situation des jeunes

Dans le même temps, nous assistons à l'émergence d'une génération de jeunes qui manquent de confiance en eux-mêmes et en leurs capacités. Beaucoup ont souffert de l'absence de leurs parents, en grande partie parce que les deux ont été obligés de travailler pour maintenir un niveau de vie décent. D'autres ont été surprotégés des difficultés d'un monde plein de menaces et d'incertitudes.
Ces deux phénomènes entraînent une fragilité de caractère. Il s'agit d'une génération hyperconnectée et hyperinformée, mais peu formée aux critères éthiques et dont l'utilisation prolongée des nouvelles technologies de l'information a entravé le développement de sa capacité relationnelle. Il existe un pessimisme généralisé et une tendance à l'hyper-opinion comme tentative d'auto-affirmation, ainsi qu'une attitude de protestation répandue, mais sans compétence suffisante pour faire des propositions, ce qui rend les individus facilement manipulables par les intérêts qui animent les colonisations idéologiques. Les jeunes d'aujourd'hui, en particulier, sont avides de figures de référence crédibles, congruentes et honnêtes qui leur sont proches.

La transformation démographique

Ce scénario mondial déjà complexe s'est doublé aux États-Unis d'une profonde transformation démographique, notamment dans l'Église, qui constitue un défi majeur. Heureusement, le nombre de catholiques dans le pays augmente et les Hispaniques représentent 71 % de l'augmentation de la population catholique depuis 1960, même si quelque 14 millions d'Hispaniques aux États-Unis ne s'identifient plus comme catholiques. Il y a à peine un demi-siècle, sur 20 catholiques américains, environ 17 étaient des Américains européens blancs et anglophones, alors qu'aujourd'hui plus de 40% sont d'origine hispanique, principalement d'Amérique latine ; environ 5 % sont asiatiques, 4 % sont afro-américains, et un quart de tous les catholiques des États-Unis sont des immigrants. La plupart des Hispaniques sont des adultes, mais un tiers seulement sont des migrants. C'est-à-dire qu'une grande partie de la population hispanique est née aux États-Unis et est très jeune.

Environ 58 % des Hispaniques ont moins de 33 ans, 60 % des catholiques de moins de 18 ans du pays sont hispaniques et plus de 90 % des Hispaniques de moins de 18 ans sont nés aux États-Unis. Tout ceci indique, d'une part, que l'Église des États-Unis est en cours de diversification et, d'autre part, que son nouveau visage est majoritairement hispanique. Cette nouvelle diversité culturelle se reflète, entre autres, dans le fait que 40 % des paroisses du pays célèbrent la messe dans des langues autres que l'anglais. Nous passons également d'une situation où nous disposions de ressources matérielles abondantes à celle d'une Église relativement pauvre.

Signes d'espoir

Les perspectives semblent certainement menaçantes, mais sentant le poids presque écrasant des problèmes et des responsabilités, nous avons voulu suivre l'exemple de l'apôtre saint Jacques et de saint Juan Diego, être des messagers dociles, confiants qu'étant envoyés par notre Mère céleste, nous bénéficierons de sa protection dans les plis de son manteau. Notre foi dans le Seigneur ressuscité nous permet de reconnaître, avant tout, les aspects positifs de nos circonstances actuelles et d'y voir des signes d'espérance. C'est le cas, par exemple, d'une réévaluation de l'affectivité et de l'amour humain, d'une sensibilité croissante envers "l'autre" et d'une nouvelle ouverture spirituelle.

Beaucoup de jeunes ont une grande et transparente soif de Dieu, mais en même temps une grande peur d'être déçus. Ils veulent des propositions exprimées de manière nouvelle et attrayante, intellectuellement profondes et cohérentes, qui impliquent un engagement radical capable de donner un sens à leur vie, mais surtout qui se manifestent par le témoignage, l'abnégation et l'amitié sincère de ceux qui les proposent. En ce sens, les jeunes d'aujourd'hui ne sont pas très différents de ceux du passé, mais ils ont vécu dans un contexte qui entrave leur sentiment d'appartenance et par conséquent, bien qu'il ne soit pas facile de les convaincre, ils sont capables de nous surprendre par leur capacité de dévouement.

Il y a trente-cinq ans, saint Jean-Paul II appelait l'Église, depuis l'Amérique latine, à une évangélisation "nouvelle dans son ardeur, dans ses méthodes, dans son expression", inventant le terme de "nouvelle évangélisation".Nouvelle évangélisation" (Discours à l'assemblée du CELAM, 9 mars 1983, Port-au-Prince, Haïti). Le pape François, formé dans cette Église latino-américaine, a relancé avec une ferveur renouvelée cet appel à l'engagement missionnaire qui prend sa source dans la rencontre avec Jésus-Christ et s'en nourrit. Il ne s'agit pas de réévangélisation, mais de discipulat missionnaire qui commence par une conversion personnelle et pastorale, encore et encore, soutenue par la miséricorde du Père éternel, dont le visage est Jésus, notre Sauveur.

Une opportunité historique

C'est l'ampleur du défi que nous avons décidé de relever dans le cadre de l'action de l'Union européenne. Vème rencontre nationale de pastorale hispanique/latinequi est la plus grande tâche pastorale jamais entreprise par les évêques des États-Unis dans leur ensemble. Nous reconnaissons que nous sommes confrontés à une opportunité historique de rajeunir l'Église aux États-Unis, afin que le visage radieux de son fondateur éternellement jeune soit plus clairement visible dans l'Église. Nous avons cherché à le faire en réponse à l'appel du pape François et en respectant son zèle pastoral captivant, son style et son approche des défis d'aujourd'hui.

Nous nous sommes rendu compte que dans cette nouvelle ère, il ne suffit plus de prêcher du haut de la chaire, en attendant que les fidèles se conforment à l'autorité du curé ou de l'évêque. Il ne suffit plus de faire connaître une série d'obligations et de règles, en espérant qu'elles seront respectées. Il est nécessaire de sortir et de chercher les moutons, de "brouter" avec eux, jusqu'à ce que nous nous sentions à l'aise pour sentir le mouton. Nous faisons de notre mieux, en tant qu'Église, pour rencontrer le Ressuscité aux périphéries, comme les disciples d'Emmaüs, pour être émus par la tendre miséricorde que le Seigneur nous a prodiguée, puis pour aller, le cœur brûlant, à la rencontre de chacun là où il se trouve.

Ainsi, la V Encuentro a rassemblé des milliers de disciples missionnaires dans des rassemblements paroissiaux et diocésains. Le dernier rapport reçu sur la célébration de la V Encuentro au niveau diocésain fait état de 135 diocèses. Les voix de tous les participants sont maintenant entendues au niveau régional et le seront lors de la rencontre nationale.

Parmi les programmes spécifiquement destinés aux jeunes, on peut citer le Colloque national sur la pastorale des jeunes, qui a réuni des responsables diocésains, des évêques, des universitaires, des religieux, des chercheurs, des responsables de paroisse, des philanthropes et des responsables d'organisations nationales. Nous avons également eu un dimanche catéchétique, qui a encouragé l'engagement des parents et de toute la communauté à soutenir ensemble la catéchèse de nos enfants et de nos jeunes, et à les accompagner sur leur chemin de manière joyeuse et significative. Nous avons également organisé un concours de vidéos virales, ainsi que d'autres initiatives.

Renouvellement

Pendant mon mandat de président du Comité pour la diversité culturelle de la Conférence des évêques, j'ai été témoin de la présence du Saint-Esprit dans ce processus. J'ai constaté que cette expérience a été édifiante et bénéfique pour beaucoup de nos frères et sœurs dans la foi. Avec la faveur de Dieu, nous nous débarrassons de nos vieilles habitudes pour faire place à la compassion de Jésus. Le Seigneur semble inspirer de nouvelles expressions de spiritualité, ainsi qu'une compréhension théologique et pastorale renouvelée de certaines réalités que nous avons peut-être négligées. De nombreux nouveaux responsables sont apparus, notamment des responsables laïcs, qui assument avec une passion renouvelée leur responsabilité missionnaire dans l'Église et dans le monde. De nouvelles façons d'exprimer la vérité du Christ de manière magnifique, en mobilisant les cœurs des nouvelles générations pour un amour authentique, émergent.

Une fois de plus, nous, les Hispaniques, sommes des instruments historiques pour la diffusion du message de l'Évangile. Nous redécouvrons la beauté et la richesse de notre foi et de nos traditions, tandis que notre chaleur, notre joie et notre vitalité favorisent l'émergence d'une culture de la paix. l'unité dans la diversité d'une société qui a un énorme besoin de guérir les blessures. À mi-chemin de cette grande entreprise et main dans la main avec Notre-Dame de Guadalupe, Étoile de la Nouvelle Évangélisation, je peux aujourd'hui faire écho aux paroles que notre Saint-Père a adressées aux jeunes à Rio de Janeiro : "Je continuerai à nourrir une immense espérance chez les jeunes... à travers eux, le Christ prépare un nouveau printemps dans le monde entier". J'ai vu les premiers résultats de ces semailles, d'autres se réjouiront de l'abondante récolte" (Discours lors de la cérémonie d'adieu, 28 juillet 2013).

Cinéma

Cinéma : Paul, l'apôtre du Christ

La vie de saint Paul est une veine cinématographique toujours exploitable. À cette occasion, Andrew Hyatt réalise un film pour le palais contemplatif, au style moderne mais au rythme lent. Il n'y a pas d'abondance de tension, qui n'anime qu'occasionnellement l'action extérieure.

José María Garrido-11 avril 2018-Temps de lecture : 2 minutes

DirecteurAndrew Hyatt
ScriptAndrew Hyatt
Année: 2018
InterprètesJames Faulkner, Jim Caviezel, Olivier Martinez

À Rome, en 64 après J.-C., Néron rend les chrétiens responsables du grand incendie de la ville. Il attrape les disciples du Christ, les sacrifie au cirque ou les brûle dans les rues pour éclairer la nuit. Au milieu de la persécution, Luc, médecin grec et auteur du troisième évangile, se rend dans la capitale troublée pour rendre visite à Paul, qui est emprisonné dans la prison de Mamertine.

L'évangéliste veut composer un récit des origines de la nouvelle voie, les Actes des Apôtres, et pour cela il se tourne vers Paul comme source privilégiée. Luc séjourne dans la maison d'Aquila et Priscilla, qui ont généreusement transformé la cour et ses pièces en un camp de réfugiés chrétiens au bord de l'effondrement.

Un film contemplatif

La vie de saint Paul est une veine cinématographique toujours exploitable. A cette occasion, Andrew Hyatt est un film pour le palais contemplatif, au style moderne mais au rythme lent. Il n'y a pas d'abondance de tension, qui n'anime qu'occasionnellement l'action extérieure.

Les plus jeunes, habitués à la vitesse, peuvent être désenchantés par l'histoire, qui exprime avant tout les dilemmes moraux et les souffrances des protagonistes : Aquila et Priscilla qui s'opposent sur le sort de leur foyer ; Luc, qui a assisté impuissant à l'embrasement de ses frères chrétiens comme des torches dans la rue ; la tragédie familiale de Maurice, le préfet romain de la prison ; et, bien sûr, la douleur de Paul lui-même, dont l'aiguillon - le souvenir de sa jeune délinquance antichrétienne - s'enfonce au plus profond de lui pendant son emprisonnement.

Clôtures visuelles étroites

Paul étant un voyageur, les aventures de ce film nous condamnent (avec lui) à des enclos visuels étroits : la cour d'une maison romaine, la prison mamertine, le jardin de la villa où l'apôtre prêcha librement jusqu'à son martyre, ou l'hypogée du cirque avant qu'un groupe de chrétiens ne devienne la viande des bêtes sauvages. Même le martyre de saint Étienne ou la belligérance et la conversion ultérieure de Saul sur le chemin de Damas n'offrent pas de scènes pour le plaisir des yeux.

Le budget impose le jeûne au pèlerin et à la vie paulinienne maritime. Cependant, l'étroitesse du décor est compensée par le fil conducteur de la fiction, avec plusieurs intrigues secondaires réussies, une photographie soignée et un éclairage nocturne.

Les interprétations d'experts de Jim Caviezel, James Faulkner y Olivier Martinezla musique de Jan KaczmarekLa profondeur des dialogues entre Paul et Luc, et une fin qui, en passant sous silence cet apôtre, finit par donner un sens aux souffrances actuelles.

L'auteurJosé María Garrido

Amérique latine

Mgr Gómez : "Les Hispaniques ont un grand potentiel pour l'évangélisation".

Omnes-11 avril 2018-Temps de lecture : 9 minutes

Mgr José Horacio Gómez, archevêque de Los Angeles depuis 2011 et vice-président de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis depuis 2016, est né au Mexique (Monterrey). Dans la zone métropolitaine de Los Angeles, plus de 70% de la population catholique est d'origine hispanique.

TEXTE - Alfonso Riobó

La présence latino est perceptible dans tous les coins de Los Angeles, et dans des lieux comme "La Placita", où se trouve le berceau de la ville fondée sous le patronage de Notre-Dame de Los Angeles en 1781, la chaleur du caractère hispanique se déverse dans des rassemblements festifs. On trouve également une forte proportion de Latinos lors de toute célébration dans la cathédrale moderne, œuvre de l'architecte espagnol Rafael Moneo.

L'évêque Gomez nous y accueille par une journée très lumineuse. De nombreuses personnes viennent le saluer ou demander sa bénédiction ou ses prières. Il aime être avec les gens. Puis il nous donne tout le temps dont nous avons besoin.

Le thème de la Ve Encuentro, qui se déroulera au Texas en septembre, est le suivant : Disciples missionnaires, témoins de l'amour de Dieu. Cela semble être un écho du document d'Aparecida, et des priorités du pape François.....
La réunion nationale de la cinquième Encuentro se tiendra à Grapevine, près de Dallas, au Texas, du 21 au 23 septembre 2018. En effet, le thème de la cinquième rencontre coïncide avec un flux spirituel qui provient d'Aparecida et de l'encyclique Evangelii Gaudium du Saint-Père François. Nous cherchons à étendre la puissante vision de Jésus à tous les baptisés des États-Unis, qui ne manquera pas de se répercuter au-delà de nos frontières continentales. Le pape François nous appelle à sortir de notre zone de confort et à partager l'amour de Dieu avec nos frères et sœurs, en particulier ceux qui sont le plus dans le besoin.

Quelle a été l'importance des éditions précédentes de cette rencontre ?
-Les précédentes Encuentros avaient pour but de sensibiliser à l'importance du ministère hispanique dans l'Église catholique aux États-Unis. Leur méthode encourageait un ministère de base qui consultait, écoutait, observait, puis discernait et proposait des priorités et des stratégies pastorales qui répondaient à ces préoccupations, en cherchant le bien de l'Église. Ces propositions ont été présentées aux évêques, qui ont entamé le dialogue avec le peuple de Dieu pour faire Église ensemble aux niveaux local et national.

La culture latino et la religion catholique font partie des racines des États-Unis. Vous avez proclamé lors de l'ouverture de la Ve Rencontre à Los Angeles que les Latinos "ne sont pas des nouveaux venus, ni des arrivants de dernière minute, ni des parvenus, les premiers catholiques de ce pays étaient des Latinos d'Espagne et du Mexique". Quel rôle ces racines jouent-elles aujourd'hui ?
Les catholiques latinos sont présents dans ce pays depuis avant la formation politique de ce qui est aujourd'hui les États-Unis. Leurs racines sont très fortes, notamment dans le sud-ouest du pays. Des noms de villes comme San Diego, Our Lady of the Angels, San Francisco, Santa Fe, Santa Monica, Corpus Christi ou San Antonio ne sont qu'un échantillon de toute une chaîne de missions qui peignent la géographie de la ferveur catholique. Leur histoire vivante peut être admirée dans leur architecture, appréciée dans leur nourriture, réjouie dans leur musique.
La culture catholique de ce peuple vivant est ancienne et nouvelle ; elle est du passé et du présent, mais aussi de l'avenir. Les Latinos sont la minorité qui connaît la croissance la plus rapide et la plus prospère dans ce pays. L'influence des latinos aux États-Unis est extrêmement importante, car leur grande richesse socioculturelle et religieuse continue d'influencer et de façonner toutes les dimensions sociales et existentielles de ces États-Unis.

Le poids de la communauté hispanique ou latino est en train de croître parmi les catholiques aux Etats-Unis. Quels problèmes et quelles opportunités cette évolution offre-t-elle ?
-Ce flux vif, ancien et nouveau, de personnes qui ont répondu à l'appel d'une société blessée par la dépopulation en échange de meilleures conditions de vie, a conduit à une situation politique qui n'a pas voulu se résoudre. Certains les considèrent comme des opportunités de vote, d'autres comme des opportunités d'esclavage. Mais ceux qui souffrent sont les familles qui craignent la division et l'expulsion, en particulier les jeunes qui ont grandi ici avec le rêve d'une intégration complète après avoir été amenés ici lorsqu'ils étaient enfants.
Ces problèmes occultent les immenses possibilités que la population hispanique offre à l'avenir de ce pays : sa culture du travail, de l'effort constructif, sa puissante tradition de famille et de solidarité, sa spiritualité enracinée dans une confiance optimiste en un Dieu providentiel... peuvent être menacées par le manque de formation et l'égalité des conditions de travail qui obligent ce peuple riche en valeurs pérennes à continuer à vivre une sous-culture qui l'empêche de s'épanouir. Les enfants d'immigrants catholiques grandissent dans un monde bilingue et biculturel qui présente un potentiel d'évangélisation s'ils optent pour le Christ et surmontent le mirage d'une culture hédoniste et agnostique.

Comment les pasteurs font-ils face au défi d'un style de vie consumériste, ou même à l'attrait d'autres religions ? En particulier, craignent-ils que les jeunes de la communauté latino ne s'éloignent de l'Église ?
-La consommation et le matérialisme sont des tentations et des risques importants pour l'ensemble de la société américaine. Tous les enfants et les jeunes de ce pays, dont l'esprit grandit et se développe, sont exposés à ce qui est montré sur les médias sociaux, ce qui influence non seulement l'esprit des jeunes, mais aussi celui des adultes. Nous savons que la technologie bien utilisée nous construit, mais qu'une technologie mal gérée nous détruit.
Les pasteurs offrent au peuple de Dieu, par le biais des paroisses ou des activités diocésaines et interdiocésaines telles que la Cinquième Rencontre, la possibilité de participer à divers ministères où le service, la prière, le dialogue et la formation soutiennent les familles face à ces influences.

L'une de vos convictions est que les Latinos sont appelés "à être les dirigeants de notre Église". Un tel leadership nécessite une formation, que l'on pense aux laïcs, aux prêtres ou aux religieux. Comment former de tels leaders - est-ce un objectif de la Vème Rencontre ?
-L'un des cadeaux de la cinquième rencontre est la spiritualité et la méthodologie de l'accompagnement. Tout comme Jésus a accompagné les disciples sur la route d'Emmaüs, nous sommes appelés à accompagner ceux qui sont le plus dans le besoin. Les leaders d'aujourd'hui sont appelés à accompagner les leaders émergents, à passer le flambeau de la foi en tant que facilitateurs pour que d'autres apprennent à partager leur foi, à planifier leur ministère, à envisager la mission, à partager leurs ressources. En bref, prendre l'initiative ou "primerear" comme le dit le pape François, et aller de l'avant pour accompagner le frère. La clé est l'accompagnement et, en tant que pasteurs, nous devons renforcer nos frères pour qu'ils deviennent des apôtres du Christ. C'est l'une des priorités de cet archidiocèse.

Les vocations au sacerdoce et à la vie consacrée sont un point d'appui essentiel. Les vocations au sacerdoce et à la vie religieuse sont-elles en hausse chez les Hispaniques ?
-Nous devons rendre un grand merci à Dieu notre Seigneur, qui continue à appeler et à enthousiasmer de nombreux jeunes qui n'étanchent pas leur soif de bonheur dans notre société de consommation et de plaisir. Ils recherchent l'eau vive offerte par le Seigneur Jésus, l'enthousiasme des disciples d'Emmaüs dont le cœur brûlait aux paroles du mystérieux "compagnon" de route. Oui, la communauté hispanique a donné un nouvel élan à la générosité nécessaire pour suivre de près le Seigneur et prendre soin de son peuple dans le besoin, qui erre comme "des brebis sans berger". Le défi est d'éduquer ces jeunes gens généreux, d'en faire des prêtres et des religieux bien formés. Ici, les séminaires, les professeurs, les revues formatrices qu'ils peuvent lire, comme "Palabra" bien sûr, jouent un rôle décisif.

Les activités et les messages de la Ve Encuentro sont-ils destinés uniquement aux Latinos, et qu'en est-il des non-catholiques ?
-La cinquième Encuentro a débuté dans le ministère latin, mais elle ne s'adresse pas seulement aux Latinos. Être un disciple missionnaire est pour tous les baptisés et le pape François nous le dit clairement dans Evangelii Gaudium numéro 120 : " En vertu du baptême, nous sommes tous des disciples missionnaires ". Par conséquent, les activités et les messages de la Vème Rencontre visent à forger des disciples missionnaires pour tous les baptisés, au service de toute l'Eglise et de l'humanité.

L'archidiocèse de Los Angeles rappelle, de manière vivante, que les États-Unis sont une nation d'immigrants. Dans quelle mesure l'immigration est-elle un problème pour le pays aujourd'hui ?
-Comme nous l'avons dit, ce pays est un pays d'immigrants qui l'ont rendu grand et puissant. L'immigration est une grande opportunité de croissance positive, les études sociologiques montrent que les pays se développent et s'enrichissent grâce à l'échange d'idées, de manières et de coutumes, et cela se produit dans l'échange social entre les peuples.

Certaines décisions du gouvernement en matière d'immigration s'avèrent très controversées, comme la suppression du programme DACA pour les jeunes immigrants (les "rêveurs") ou du programme TPS pour les Salvadoriens. Les évêques catholiques, et vous au premier rang, les défendent vigoureusement. Y a-t-il un espoir de parvenir à une "solution juste et humaine", comme ils le réclament ?
-Avec mes frères évêques, nous nous battons pour une réforme juste et complète de l'immigration. Je prie Dieu et la Vierge de Guadalupe pour que cela devienne une réalité le plus rapidement possible. Nous défendons la dignité de chaque être humain et nous cherchons une résolution rapide. Notre voix est claire et constante sur cette question vitale pour notre société. L'une des choses que nous, les évêques, faisons est d'encourager les conférences, de recueillir des lettres de pétition pour la réforme de l'immigration à envoyer aux représentants politiques au Congrès, et d'éduquer les gens sur les questions qui les touchent directement et indirectement. Nous devons être attentifs à ce qui se passe et nous exprimer en faveur d'une solution juste et humaine.

Bien que vous précisiez qu'il ne s'agit pas d'adopter une position politique, vous vous heurtez à un problème social et personnel majeur... Que voulez-vous dire lorsque vous demandez des solutions permanentes aux problèmes d'immigration ?
-Nous cherchons à faire en sorte que les familles ne subissent pas de changements dans la loi à chaque mandat présidentiel, mais qu'elles puissent compter sur des lois claires qui permettent de grandir dans la légalité, une sécurité de base qui est le fondement pour planifier l'avenir avec confiance et optimisme, en laissant de côté la peur de l'incertitude et les jeux politiques. Il ne faut pas jouer avec les familles qui souffrent.

La grande diversité culturelle de Los Angeles est frappante, et le nombre de langues et de rites dans lesquels il est possible d'assister à la messe dans l'archidiocèse est impressionnant. L'une de vos priorités est de favoriser cette évolution tout en renforçant l'identité catholique. Pouvez-vous nous parler de cette expérience ?
-Des catholiques du monde entier, avec leurs façons particulières d'exprimer leur foi, ont immigré dans l'archidiocèse de Los Angeles. C'est une bénédiction qu'ils apportent leurs richesses et les partagent ici avec nous. Ici, dans l'archidiocèse, vous faites l'expérience d'un microcosme de ce qu'est l'Église universelle. Nous cherchons à renforcer chaque groupe ethnique dans son expression particulière et, en même temps, à renforcer son identité catholique universelle afin que nous ne soyons pas pris dans la nôtre. C'est une grande bénédiction d'être dans cet archidiocèse où nous pouvons apprendre les uns des autres et vivre ensemble dans l'amour du Christ Jésus, duquel est née une Église que nous pourrions appeler céleste "parce qu'ils sont venus à elle de toutes les nations".

Vous êtes nés pour de plus grandes choses : tel est le titre d'une lettre pastorale qu'il a récemment écrite et qu'il met en œuvre. La portée même de la lettre montre qu'il ne s'agit pas d'un texte temporaire. Que propose la lettre ?
-Le monde dans lequel nous vivons nous offre des chemins différents, qui ne sont pas toujours des projets pour un fils ou une fille de Dieu. Nous sommes des fils et des filles de Dieu. Son plan d'amour divin nous invite à faire des choses plus grandes que ce que le monde nous propose. Le Dieu qui nous a donné la vie nous appelle et nous pousse à partager l'amour d'être ses enfants avec toute l'humanité, avec ceux qui nous sont les plus proches et avec ceux qui en ont le plus besoin. Nos gestes, nos attitudes, doivent être le reflet du fait que nous sommes ses fils et ses filles, et que nos cœurs ne se contenteront pas de l'éphémère et de l'immédiat, car nous sommes nés pour de plus grandes choses.

Le texte nous rappelle que les chrétiens sont responsables du progrès du monde et des générations futures. Il se termine par une invitation à être des missionnaires, adressée à tous. Dans quelle mesure les catholiques latinos, en particulier à Los Angeles, peuvent-ils répondre à cette invitation ?
-Il est vrai que nous, chrétiens, sommes responsables du progrès du monde et nous sommes aussi responsables des générations futures, et donc notre condition d'enfants nés pour de plus grandes choses nous pousse tous à "sortir" de nous-mêmes. Nous sommes "envoyés", ce qui signifie être des missionnaires : envoyés par Jésus à nos frères et sœurs. Les catholiques latinos de Los Angeles peuvent être des missionnaires s'ils se laissent trouver par Jésus et s'ils surmontent la tentation de se considérer comme catholiques uniquement parce qu'ils sont nés dans une famille catholique.

Quel est l'état actuel de la famille aux États-Unis et comment abordez-vous le ministère de la famille dans ce pays ?
-Les moyens pastoraux utilisés, comme les séminaires, les ateliers de formation ou les retraites, doivent compléter l'attention que les familles doivent trouver dans leurs paroisses pour "être accompagnées" dans une solide formation humaine, spirituelle, intellectuelle et pastorale qui leur permette de rester unies malgré les difficultés contre-culturelles et contre-familiales de ce pays. Les jeunes doivent être renforcés et accompagnés pour qu'en arrivant au lycée ou à l'université, ils puissent résister à la tentation de penser que le catholicisme est "le truc de leurs parents" et qu'ils sont appelés à se "séculariser" selon le modèle à la mode. L'Église doit les accompagner pour que le Christ touche leur vie et qu'ils ne veuillent pas se séparer de Lui et de son amitié. Il faut que les moyens proposés touchent les aspects les plus quotidiens de leur vie familiale, dont le pape François est le modèle : le pape du quotidien.

Dans de nombreuses régions de ce pays, la dévotion à la Vierge de Guadalupe, la "reine de l'Amérique", est évidente. Comment les accompagne-t-elle dans la situation actuelle de la nation ? 
-La Sainte Vierge de Guadalupe est la mère de famille de cet archidiocèse, où elle est très aimée, où les gens la sentent très proche d'eux dans leur vie quotidienne. Elle résout et console les problèmes personnels, familiaux et sociaux de son peuple qui souffre. Elle est l'impératrice d'Amérique et des Philippines, la "Mère du Vrai Dieu pour lequel on vit". Elle a visité ce continent alors que ses frontières n'étaient pas encore construites, et depuis cette petite colline, elle a promu et encourage l'unité de tous ses peuples et l'évangélisation de tous ses enfants. Nous avons commencé le pèlerinage annuel vers son sanctuaire béni, pour déposer à ses pieds les projets que son Fils nous inspire. Qu'elle daigne bénir la Cinquième Rencontre afin que nous puissions accompagner de plus en plus de frères et de sœurs dans la connaissance, l'amour et l'imitation de son Divin Fils dans ce pays qui est né pour de plus grandes choses.

Lire la suite

Gaudete et exsultate : la sainteté pour tous

11 avril 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Dans l'exhortation apostolique Gaudete et exsultate (" Réjouissez-vous et soyez heureux "), sur l'appel à la sainteté dans le monde d'aujourd'hui (19-III-2018), le pape François explique le chemin chrétien vers la sainteté. Un chemin qui est proposé à tous et dont nous, chrétiens, devons être particulièrement conscients.

TEXTE - Ramiro Pellitero

Après avoir exposé le sens de la sainteté, il met en garde contre certaines interprétations erronées. Il montre ensuite les enseignements de Jésus dans les évangiles. Il présente ensuite quelques manifestations ou caractéristiques de la sainteté. Il conclut en soulignant certains des moyens par lesquels les chrétiens peuvent collaborer à leur propre sainteté. Dans une première et rapide lecture, il convient de relever quelques accents.

La sainteté : la voie chrétienne

Le premier chapitre ("L'appel à la sainteté) présente la protection et la proximité des saints. Les saints sont le peuple du peuple, le peuple saint et fidèle de Dieu, selon une expression qui plaît à François. Beaucoup d'entre eux ont vécu et vivent encore près de nous (c'est la sainteté "de la porte d'à côté".). L'appel à la sainteté s'adresse à chaque croyant. "Tous -écrit le Pape, se faisant l'écho du Concile Vatican II. nous sommes appelés à être des saints, vivant avec amour et offrant notre propre témoignage dans nos occupations quotidiennes, où que nous nous trouvions". "Chaque saint est une mission". qui est vécue en reproduisant dans sa propre vie les mystères de la vie du Christ. Et cette mission rend la vie plus pleine, plus joyeuse, plus sainte.

Les points forts de Francisco "deux ennemis subtils de la sainteté". (chapitre deux), en s'appuyant sur les déclarations de la Congrégation pour la doctrine de la foi (Lettre Placuit Deo, 22-II-2018) : gnosticisme et pélagianisme actuels. Ce sont - affirme-t-il - deux formes d'anthropocentrisme, déguisées en vérité catholique. Le salut ne peut être recherché par la raison ou la volonté seules, car Dieu seul sauve l'homme. Au contraire, ces voies mènent à un complexe de supériorité qui oublie la primauté de la grâce de Dieu et l'importance de la miséricorde envers le prochain, la reconnaissance de ses propres péchés et l'attention aux besoins matériels et spirituels des autres.

La sainteté pour tous, aujourd'hui

"A la lumière du Maître (chapitre 3), nous voyons que les chrétiens sont appelés à être heureux en recherchant l'amour de Dieu et en servant ceux qui nous entourent. Cela est clair dans les Béatitudes et dans la parabole du Jugement dernier (cf. Mt 25, 31-46). Sainte Thérèse de Calcutta a dit : "Si nous prenons trop soin de nous-mêmes, nous n'aurons plus de temps pour les autres"..

Comme "notes sur la sainteté dans le monde d'aujourd'hui". (chapitre quatre) François souligne : l'endurance, la patience et la douceur ; la joie et le sens de l'humour ; l'audace et la ferveur ; la dimension communautaire de la sainteté ; la nécessité d'une prière constante (ainsi que la lecture de la Sainte Écriture et la rencontre avec Jésus dans l'Eucharistie).

Sortie de soi

Enfin (chapitre cinq), pour avancer vers la sainteté, il propose trois moyens : le combat spirituel (entre autres parce que le diable existe) ; l'examen de conscience (pour éviter la corruption et la tiédeur) ; et le discernement (pour savoir marcher là où Dieu nous conduit avec liberté d'esprit, générosité et amour, et en tenant compte de l'importance de l'amour de Dieu). "logique de la croix".).

"Le discernement -écrit Francisco. n'est pas une auto-analyse égocentrique, une introspection égoïste, mais une véritable sortie de soi dans le mystère de Dieu, qui nous aide à vivre la mission à laquelle il nous a appelés pour le bien de nos frères et sœurs"..

Son langage clair et direct fait de cette exhortation une proposition incisive, qui peut porter de nombreux fruits de vie chrétienne et d'évangélisation. Le chemin de la sainteté consiste à rechercher l'union avec Jésus-Christ. La sainteté, en effet, ne requiert pas de capacités particulières et n'est pas non plus réservée aux plus intelligents ou aux plus instruits. Il suffit de se laisser faire par l'Esprit Saint : "Laissez-le -conseille le Pape. pour forger en vous ce mystère personnel qui reflète Jésus-Christ dans le monde d'aujourd'hui"..

L'auteurRamiro Pellitero

Diplôme de médecine et de chirurgie de l'université de Saint-Jacques-de-Compostelle. Professeur d'ecclésiologie et de théologie pastorale au département de théologie systématique de l'université de Navarre.

Lire la suite
Prêtre SOS

Un chrétien peut-il pratiquer la pleine conscience ?

L'idée et la pratique de la pleine conscience, une technique d'attention et de relaxation, se sont répandues. Est-elle acceptable, est-elle compatible avec la foi chrétienne ?  Quel est le rapport avec la prière ?

Carlos Chiclana-9 avril 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Esther m'a écrit, déconcertée : "Dimanche, pendant l'homélie, le curé était très en colère contre la pleine conscience, il n'avait qu'à dire du mal des psychologues... Je vais lui expliquer que cela ne vient pas du diable, que c'est très efficace et que ce n'est pas incompatible avec la foi chrétienne". Le site Lettre aux évêques de l'Église catholique sur certains aspects de la méditation chrétienne (Congrégation pour la Doctrine de la Foi, 15 octobre 1989) admet que "Les pratiques authentiques de méditation de l'Orient chrétien et des grandes religions non-chrétiennes, qui s'adressent à l'homme aliéné et troublé d'aujourd'hui, peuvent être un moyen approprié pour aider la personne qui prie à être intérieurement à l'aise devant Dieu, même si elle est poussée par des exigences extérieures"..

Il y a confusion. Les patients demandent : "On me recommande de pratiquer la pleine conscience, mais j'ai lu que les racines sont bouddhistes et que le support est la méditation orientale. En tant que chrétien, je ne sais pas si c'est approprié". Un autre : "Ma relation avec Dieu sera-t-elle conditionnée négativement par une technique de pleine conscience ?  syncrétique ? La polémique est fausse : la pleine conscience et la prière sont deux activités différentes. Le premier est un exercice technique qui cherche à atteindre la pleine conscience sans jugement et avec acceptation. Et la prière est un dialogue intime et profond, de nature personnelle et communautaire, dans lequel l'être humain s'ouvre librement au Dieu transcendant, et dans lequel deux libertés se rencontrent.

Il y a ceux qui font de la pleine conscience à un moment donné et la prière à un autre moment, ceux qui chevauchent les deux parce que cela les concentre pour s'ouvrir à Dieu, ou ceux qui ne font qu'un seul des deux. La prière peut "prendre ce qui est utile dans les différentes techniques de méditation, à condition de conserver la conception chrétienne de la prière, sa logique et ses exigences.".

La pleine conscience ne remplace pas la prière

Pour le chrétien, dit la Lettre précitée, le ".La manière d'approcher Dieu ne repose pas sur une technique [...]. L'authentique mystique chrétienne n'a rien à voir avec la technique : elle est toujours un don de Dieu, dont le destinataire se sent indigne.". La pleine conscience ne remplace pas la prière, elle peut la compléter. Il peut être mal utilisé, comme quelqu'un qui abuse d'une App de prier ou remplace la prière par des expériences relaxantes.

Mais l'expérience clinique et les études universitaires ont montré qu'elle était efficace pour améliorer la santé physique et mentale en réduisant le stress et l'anxiété. Est-ce contraire à la foi ? Certains le pensent et disent : "Comment faire confiance à une technique qui cherche à supprimer la douleur humaine ? Cela va à l'encontre du chemin de la Croix ! Je suppose qu'ils sont aussi contre l'ibuprofène.

La prière avec Dieu est une bonne pratique de la pleine conscience.

Une amie baptisée, sans formation ni pratique chrétienne, pratiquant la pleine conscience, a entendu sans voix intérieure : "Tu as un temple en toi". Surprise, elle a demandé à deux amis qui ont la foi. Tous deux ont répondu la même chose : "Bien sûr, c'est la Trinité qui vous cherche". Il semble logique que le fait de s'occuper du présent puisse vous permettre, si vous le souhaitez, de vous connecter plus facilement à Celui qui est toujours dans le présent.

La pleine conscience peut être une étape préliminaire avant d'entrer dans l'attitude de s'ouvrir à Dieu, de l'attendre, de l'accepter. Elle favorise l'acceptation, ce qui, pour un chrétien, peut être une façon d'imiter Dieu. fiat de la Vierge Marie ou de l'acceptation de la Passion par Jésus-Christ. Il encourage le non-jugement, ce qui est en résonance avec divers passages du Nouveau Testament. Toutefois, demandez à votre accompagnateur spirituel si, pour vous, cela peut être une action bénéfique avant la prière.

L'attitude de la personne, l'intentionnalité, l'ouverture à un Dieu personnel et à la présence de la Trinité, etc. sont des éléments qui peuvent nous guider pour intégrer la pleine conscience dans la pratique de la vie chrétienne et pour observer quels fruits elle porte, si elle aide à aimer davantage les autres ou si elle nous rend plus égocentriques. "Toute la prière contemplative chrétienne se réfère constamment à l'amour, à l'action et à la passion du prochain et, de cette façon, elle rapproche Dieu de nous." La Lettre sur la méditation chrétienne dit aussi .

A l'image et à la ressemblance de Dieu

Être à l'image et à la ressemblance de Dieu peut en effrayer certains, qui craignent que le pouvoir donné par Dieu à l'homme le trouble et qu'il veuille être Dieu, mais l'histoire nous a déjà montré que la répression de la vérité - dans ce cas, du pouvoir spirituel de l'être humain - n'apporte généralement pas de bénéfices. Saint Ignace de Loyola, qui a enseigné à prier avec le souffle, ou Saint Jean de la Croix, qui a su se désengager du temporel et ne pas tomber enceinte du spirituel, ont déjà ouvert la voie pour intégrer corps et esprit, sans crainte.

Je vous encourage à considérer les bénéfices qu'elle peut vous apporter : réflexion, acceptation, moins de jugement, sérénité, connaissance personnelle, etc. Chaque personne décidera de ce qu'elle fera de ce qu'elle a obtenu, si elle le garde pour elle ou le partage avec d'autres personnes humaines, angéliques ou divines.

Lire la suite
Espagne

Mgr Jesús Vidal : "Pour le sacerdoce, il faut saisir la grâce".

Omnes-4 avril 2018-Temps de lecture : 10 minutes

Le nombre de grands séminaristes a augmenté en Espagne de 9 % cette année académique 2017-2018, selon les données publiées à l'occasion de la Journée du séminaire. Il y a 1 263 aspirants à la prêtrise, et 189 d'entre eux sont à Madrid. Nous avons parlé avec le recteur du séminaire de Madrid, et depuis le 17 février, évêque auxiliaire de Madrid.

TEXTE - Alfonso Riobó

Jesús Vidal, originaire du quartier de Ciudad Lineal à Madrid, est diplômé en économie et en études commerciales, et aime la lecture et les randonnées en montagne. Son ordination épiscopale a eu lieu en février, mais il est toujours recteur du séminaire de Madrid. Cette conversation porte avant tout sur la question des vocations sacerdotales, leur promotion et leur formation.

Tout d'abord, félicitations pour votre ordination épiscopale, que signifie cette responsabilité pour vous ?

-Pour moi, cela signifie un appel dans l'appel, comme je l'ai dit aux séminaristes lorsque je leur ai annoncé que le pape m'avait nommé évêque auxiliaire pour Madrid. Et aussi un approfondissement de l'histoire d'amour qu'est l'histoire de la vocation que Dieu fait avec moi. C'est ainsi que je le définirais, en substance : un appel dans l'appel, pour continuer à me donner et à déployer l'œuvre que Dieu fait avec moi.

Dans cette "histoire de la vocation", y a-t-il un moment particulier où vous avez pris conscience de votre vocation chrétienne ? Et quand avez-vous découvert l'appel à la prêtrise ?

-La prise de conscience de l'appel chrétien s'est faite surtout dans le processus de formation à la Confirmation, alors que je commençais à entrer dans la vie chrétienne. La confirmation elle-même a été un très beau moment, qui m'a beaucoup aidé ; j'ai été confirmé par ce qui est maintenant l'évêque de Grenade. Ensuite, j'ai continué à collaborer dans la paroisse en tant que catéchiste, en participant aux groupes Caritas... Comme c'était une petite paroisse, avec peu de jeunes, cela m'a permis de collaborer dans différents endroits et dans différents domaines. C'est là, dans la communion de la vie quotidienne de l'Église, que la relation avec Jésus-Christ est devenue plus vivante. Et c'est précisément à ce moment-là que les premiers signes d'une vocation ont commencé à apparaître dans mon cœur. J'ai mis du temps à le reconnaître, et ce n'est qu'à l'âge de 21 ans que j'ai cédé à cet appel que le Seigneur me lançait avec insistance.

¿Avez-vous eu l'aide d'un prêtre pour vous accompagner ?

-Pour moi, précisément à cause de ma propre résistance, j'avais peur de parler de ces signes et des allusions de Dieu que j'entendais. C'est pourquoi je dois parler plus de la présence d'un prêtre que d'un accompagnement ; ou du moins d'un accompagnement très respectueux de ma liberté, d'un suivi distant. Je suis sûr que le prêtre a vu en moi les traits d'une vocation et m'a accompagné à distance : il m'a invité à l'accompagner quelque part, je suis devenu proche de lui. Mais, en dehors de cela, pour moi, l'accompagnement des laïcs dans la découverte d'une vocation sacerdotale était très important. C'étaient des laïcs qui vivaient une foi très profonde, et qui m'ont encouragé à vivre ma relation avec Jésus-Christ avec cette profondeur, et puis j'ai découvert que le Seigneur m'appelait à autre chose.

Peu avant votre ordination épiscopale, le pape vous a reçu, ainsi que les deux autres nouveaux évêques auxiliaires de Madrid. Leur a-t-il donné des indications ?

-Il nous a remerciés d'avoir accepté cette mission qu'il nous confiait, et il a ajouté l'indication que nous devions aider l'archevêque, Don Carlos Osoro : que nous devions nous unir à lui et faire vivre la communion avec lui ; c'est pour cela qu'il nous a nommés, pour aider le Cardinal dans l'évangélisation de Madrid.

Le Pape met l'accent sur les périphéries, pas seulement matérielles, l'appel à l'évangélisation. À Madrid, où se situe ce besoin prioritaire ?

-Le besoin de Madrid aujourd'hui est que l'Eglise soit présente partout. Madrid est une ville tellement grande et anonyme qu'il peut arriver qu'une personne n'ait aucun contact réel avec l'Église, ou avec un prêtre. Ils peuvent avoir des contacts avec des chrétiens qui les entourent, à l'université ou au travail, mais qui vivent souvent leur foi de manière un peu cachée : ils vont à l'eucharistie dominicale ou ont une certaine relation avec la paroisse, mais ce n'est pas visible.

D'autre part, la présence de l'évêque est une présence visible de l'Église. Don Carlos a dit à juste titre dans son homélie lors de notre ordination qu'il espère que le ministère épiscopal se répandra dans tout le diocèse comme une visibilité, avec tout le corps de l'Église : prêtres, consacrés et laïcs. De cette façon, il peut devenir une visibilité capillaire de l'Église à Madrid.

Ses deux années en tant que recteur du Séminaire sont une expérience utile, sans doute ?

-Je pense que c'est une expérience pour tous : en lisant l'histoire de sa propre vocation, chacun voit comment Dieu l'a tissée ensemble. Je crois vraiment que oui, cela a été une grâce d'avoir passé ces deux années au Séminaire. Elle m'a surtout servi à approfondir le mystère de la vocation chrétienne et, en particulier, de la vocation sacerdotale, ainsi qu'à revenir aux racines de ma vocation de service. En formant des séminaristes à ce service du peuple de Dieu, j'ai revitalisé cet appel.

¿Quel est le statut actuel du Séminaire de Madrid ?

-Grâce à Dieu, le Séminaire de Madrid a connu une grande vitalité au cours des 30 dernières années. Il n'y a pas eu de changements brusques, mais plutôt une belle évolution, avec les signes des temps.

Il est dans un très bon moment. Il y a une bonne ambiance, une confiance et un désir de sainteté, de donner sa vie, d'être des prêtres saints pour le monde d'aujourd'hui, et en même temps des prêtres proches et simples, dans la ligne de ce que les derniers papes nous ont demandé.

C'est un lieu où se déroule une bonne formation, où la relation entre séminaristes et formateurs est cordiale et positive, et où de nombreux jeunes hommes viennent, accompagnés de prêtres, pour discerner si ce qu'ils perçoivent est un appel au sacerdoce.

Comment évolue le nombre de séminaristes ?

-Il ne faut pas oublier que les chiffres d'une seule année peuvent être trompeurs. Il est normal que dans un séminaire, il y ait des hauts et des bas. Les années où beaucoup de prêtres sont ordonnés, les effectifs du Séminaire diminuent, et les années où peu de prêtres sont ordonnés, les effectifs augmentent ; de plus, les cours sont très différents les uns des autres et peu homogènes.

A Madrid, il y a actuellement 125 séminaristes, en comptant toutes les étapes, ce qui est la même moyenne que ces dernières années. Grâce à Dieu, ces dernières années, nous avons eu de nombreux prêtres ordonnés. L'année dernière, il y en avait 13, et cette année 15.

L'origine sociale est très variée et, en ce qui concerne l'âge, on distingue trois groupes distincts, chacun représentant environ un tiers du total : un groupe important de séminaristes sortant directement du lycée ; un deuxième groupe qui a étudié à l'université et est entré au séminaire au cours de ses dernières années d'études ou après quelques années d'expérience professionnelle ; et enfin, un groupe un peu plus petit mais également significatif de personnes ayant une plus grande expérience professionnelle.

A la lumière de ces expériences, quel aspect de la formation des séminaristes devrait faire l'objet d'une attention particulière ?

-Aujourd'hui, l'éducation de l'homme est d'une grande importance, et c'est ce que disent les plus récentes publications de la Commission européenne. Ratio Institutionis du Saint-Siège. Aujourd'hui, il est nécessaire que le prêtre soit un homme capable, un homme libre, qui puisse saisir la grâce et collaborer avec elle, afin que Dieu puisse le former.

Parallèlement à cette dimension humaine, l'"intégralité" est importante, c'est-à-dire que toutes les dimensions de la formation - intellectuelle, spirituelle, pastorale - sont intégrées dans la personne, de telle sorte qu'elle soit une personne équilibrée, capable d'entrer dans des relations vivantes, des relations de communion, à travers lesquelles Dieu rejoint les gens.

Dans le cadre de la mise en œuvre du Ratio En Espagne, que faut-il mettre en avant ?

-Un premier constat est que nous sommes sur la bonne voie. Lors de la lecture du Ratio Les similitudes peuvent être trouvées avec ce que nous vivons déjà dans les séminaires ; en effet, je crois que la plupart des éléments sont déjà très intégrés dans nos séminaires.

Un élément qu'il convient peut-être de souligner dans le Ratio, et que nous devons continuer à approfondir, est la préparation avant le séminaire. Le document nous encourage à faire une véritable préparation et à ne pas être pressés d'ordonner des prêtres. L'âge de la maturité est lui-même plus avancé, comme le confirme le fait que les jeunes commencent généralement leur mariage et leur vie professionnelle quelques années plus tard.

Il ne faut pas être pressé, mais il ne faut pas non plus retarder inutilement l'ordination. Ce qu'il faut faire, c'est poser les bases bien avant d'entrer au Séminaire, afin que la formation donnée au Séminaire puisse être bien intégrée dans toutes les dimensions de la personne.

Une autre caractéristique qui, à mon avis, doit être davantage développée est la dimension communautaire de la formation. Les séminaires doivent être des lieux suffisamment prêts pour une vie communautaire intense entre séminaristes, et suffisamment grands pour que l'expérience communautaire soit bonne. Les prêtres devront alors être des hommes de communion dans les paroisses. Par conséquent, je crois que ces deux caractéristiques, l'intégralité et la communion, sont importantes.

Les responsabilités du prêtre sont très variées, et sa formation doit couvrir de nombreux aspects. Le prêtre doit-il être capable et tout savoir ?

-Non. Il n'est pas nécessaire que le prêtre soit un "Superman". C'est un homme appelé par Jésus-Christ à être le père d'une famille, la famille ecclésiale.

Vous n'avez pas besoin de tout savoir. Dans le séminaire, on ne peut pas tout apprendre, et on n'en sort pas.  On ne sort pas du séminaire en sachant tout, tout comme on ne sort pas de l'université en sachant tout ce dont on a besoin pour travailler, et il est très important de poursuivre une formation continue par la suite. Ensuite, dans les différentes missions que l'Église leur confie, les prêtres peuvent découvrir les compétences nécessaires, en les soignant, en les encourageant, en les faisant grandir.

En outre, la coresponsabilité des laïcs est extrêmement importante. Il y a de nombreux endroits dans la paroisse, dans l'Église, dans la vie diocésaine où les laïcs ont un rôle fondamental, parce qu'ils sont appelés à le faire. Et la mission du prêtre sera d'être la présence du Christ et un lieu de communion afin de générer le corps de l'Église, dans lequel les laïcs pourront développer toutes leurs capacités.

Avant même la question explicite de la vocation, il y a les familles...

-Le travail effectué dans la famille et à l'école est très important. Il est nécessaire que les jeunes aient une expérience de vie chrétienne lorsqu'ils entrent au séminaire, une expérience de suivi de Jésus-Christ, afin que celle-ci puisse être intégrée à l'ensemble de la configuration pour le ministère sacerdotal. Il est très important que tout cela puisse avoir lieu dans la famille et à l'école.

Quel conseil donneriez-vous à quelqu'un qui découvre chez un fils ou un petit-fils un signe de vocation sacerdotale ?

-Je dirais trois choses. Tout d'abord, la première chose pour que les vocations naissent dans les familles est que les familles amènent leurs enfants à Jésus-Christ. Qu'ils les placent vraiment devant Jésus-Christ, dans la confiance que ce qu'Il veut pour eux sera le meilleur. Deuxièmement, qu'ils essaient d'être proches des prêtres : qu'ils invitent les prêtres chez eux pour les repas, qu'ils ont une relation normale avec eux et que leurs enfants perçoivent la figure du prêtre comme proche et accessible.

Et troisièmement, qu'ils puissent s'approcher des lieux du diocèse qui sont préparés pour accompagner ces vocations : le petit séminaire, l'école des servants d'autel... Il y a différents moments où les jeunes peuvent s'approcher et découvrir que ce qu'ils perçoivent n'est pas quelque chose d'étrange, mais que d'autres jeunes le perçoivent aussi.

Et votre conseil à un prêtre qui a vu des signes d'une vocation sacerdotale ?

-Je dirais qu'il faut beaucoup de patience, même si les prêtres le savent déjà. La patience est nécessaire pour faire avancer le jeune, pour l'accompagner dans le dialogue avec sa propre vocation. Il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'une vocation quelque peu contre-culturelle et, par conséquent, le jeune homme qui vit dans un contexte scolaire ou universitaire doit accepter ce que ce changement signifiera pour lui.

Je peux peut-être rappeler que des événements tels que les Journées mondiales de la jeunesse sont très importants, car ils tendent à catalyser toute l'expérience que le jeune a accumulée. Mais en même temps, ils ne suffisent pas, car ce qui a été vécu lors d'un tel événement doit s'enraciner dans la vie chrétienne, y pénétrer profondément et remplir toute la vie. Sinon, il pourrait s'agir d'une maison construite sur du sable, sur une expérience ponctuelle, mais qui s'effondrerait ensuite dans les moments difficiles.

Avec patience, je recommande la confiance en l'Église, afin que la graine de la vocation que Jésus-Christ a plantée de l'intérieur prenne racine et embrasse toute la vie du jeune. Ainsi, la vocation ne sera pas comme un vêtement que l'on enfile de l'extérieur mais dans lequel on ne se sent pas à l'aise, mais comme une graine que l'on plante à l'intérieur et qui pousse de l'intérieur, comme l'arbre de la parabole évangélique, pour qu'à l'avenir beaucoup puissent s'y blottir.

Par conséquent, les laïcs et les prêtres partagent une responsabilité.

-Les laïcs ne sont pas simplement un soutien pour le prêtre, mais ont leur propre place dans la vie de l'Église. Lorsque saint Jean-Paul II a écrit le Christifideles laici, fait référence à la parabole de la vigne et des ouvriers. Nous sommes tous appelés à travailler dans la même vigne, selon des modalités différentes propres au prêtre, au consacré et au laïc. Mais ils ont tous leur propre valeur, qui est la valeur du baptême.

Par conséquent, les laïcs doivent participer, en premier lieu, à la réalité de ce monde. Ce sont eux, comme le sel de la terre, qui doivent rendre présent le goût de l'Évangile dans les entreprises, dans l'éducation, dans les écoles publiques, dans la politique, dans l'économie... Je dis souvent aux laïcs qui, par exemple, travaillent dans une entreprise et ne savent pas ce qu'ils peuvent y faire, qu'ils sont la lumière que le Seigneur a placée là et qu'ils doivent éclairer tous ceux qui les entourent. En même temps, ils doivent aussi collaborer à la mission d'évangélisation du corps visible de l'Église.

Combiner et coordonner ces deux éléments est fondamental pour que dans la vie des laïcs, à travers la vocation au travail et la vocation à la famille, se développe la véritable vocation séculière qu'ils ont.

À Madrid, la présence de la vie consacrée est pertinente. Quel est son espace aujourd'hui ?

-L'espace pour la vie consacrée est fondamental. Après le Concile Vatican II, la vie religieuse est en pleine réflexion et en plein renouveau. Sa place est de rendre la vie du Christ présente aux personnes à travers la profession des conseils évangéliques et aussi avec un regard eschatologique, orienté vers la fin des temps, nous montrant ce qu'est réellement l'homme.

Par conséquent, plutôt que de parler d'actions, nous devrions parler d'essences : qu'est-ce que la vie consacrée ? Et je crois que son rôle est fondamental. Nous avons besoin de cette forme de vie du Christ pour être visible au milieu des gens. Toutes les personnes consacrées, qu'elles soient dans le cloître et dans la vie contemplative ou au milieu du monde en s'occupant des pauvres, rendent présente cette forme de vie du Christ dans les différentes sphères de la réalité.

Le Synode sur la jeunesse aura bientôt lieu, qu'attendez-vous et comment vous préparez-vous au Synode ?

-Je me prépare en priant pour que cela porte ses fruits, car je pense qu'il est important d'écouter les jeunes, pas seulement pour voir ce qu'ils veulent, mais pour écouter leurs désirs les plus profonds. Le Pape insiste sur l'importance d'écouter les jeunes, non pas dans l'intention de trouver des solutions pratiques, mais pour écouter l'aspiration à la Vérité, à la Beauté, à la plénitude qui est dans le cœur des jeunes. De cette manière, nous pourrons répondre ensemble avec eux, et ils trouveront la promesse de plénitude qu'il y a à suivre le Christ.

Les nouveaux évêques auxiliaires de Madrid chercheront à être proches des prêtres, comme ils l'ont dit. Que signifie concrètement ce désir ?

Le cardinal-archevêque a défini pour nous une ligne d'action fondamentale : les visites pastorales. Nous sommes en train de concevoir un projet qui commencera dès que possible et qui nous permettra d'approcher la communauté chrétienne à travers eux, en particulier le prêtre, notre collaborateur dans ce ministère, qui est celui qui est sur place, au service de la communauté chrétienne à la frontière. Nous voulons les encourager à raviver l'esprit de dévouement, de suivi et de configuration à Jésus-Christ.

Et cela prend aussi la forme d'une disponibilité absolue de notre emploi du temps. Nous devons être clairs sur le fait que, si un prêtre nous appelle, répondre doit être en tête de notre agenda. n

Lire la suite
Monde

Les pays africains recherchent la stabilité

Omnes-4 avril 2018-Temps de lecture : < 1 minute

Selon les observateurs, certaines nations africaines, comme le Kenya, l'Éthiopie et l'Afrique du Sud, ont pris ces dernières semaines des décisions politiques responsables qui apporteront la stabilité nécessaire pour prévenir les affrontements et répondre à la croissance agricole.

TEXTE - Rafael Miner

"Nos prières ont été entendues!". Les fidèles kenyans se réjouissent de la rencontre inattendue entre le président et le chef de l'opposition. C'est le titre d'un reportage réalisé à Nairobi il y a quelques jours. Fides, des Œuvres Pontificales Missionnaires.

"La rencontre entre le président Uhuru et le leader de la NASA, Raila Odinga, est le fruit de la prière pour la paix que les catholiques et les autres chrétiens ont demandée pendant le Carême. Je crois que le président Uhuru et Raila peuvent être des figures symboliques du début de la guérison de la nation", a déclaré Misericordia Lanya, un fidèle catholique de la paroisse Umoja de Nairobi.

Une autre personne, Eveline Shitabule de la paroisse Holy Angels à Lutonyi, dans le diocèse de Kakamega, dans l'ouest du Kenya, a déclaré : "C'est le dernier miracle qui s'est produit au Kenya ; nous avons prié pour la paix dans notre pays et Dieu a répondu à nos prières".

Travailler ensemble

Début mars, le président kenyan Uhuru Kenyatta a tenu une réunion surprise à Nairobi avec son rival politique, le leader de la National Super Alliance (NASA) Raila Odinga. Les deux dirigeants se sont présentés ensemble devant la nation et ont déclaré leur détermination à travailler ensemble pour guérir les blessures et réconcilier les Kenyans.

Vocations

La pastorale des vocations sacerdotales

Omnes-4 avril 2018-Temps de lecture : 2 minutes

Les épiscopats européens ont passé quelques jours à étudier les moyens de renouveler la pastorale des vocations. La réunion a eu lieu à Tirana (Albanie). C'est l'intervention de l'archevêque Jorge C. Patrón Wong, responsable des séminaires au sein de la Congrégation romaine pour le clergé.

TEXTE -  Jorge Carlos Patrón Wong

Archevêque Secrétaire pour les Séminaires, Congrégation pour le Clergé

En ce moment historique, nous nous situons entre deux coordonnées ecclésiales distantes de vingt ans : le Congrès européen sur la pastorale des vocations de 1997 et la prochaine Assemblée du Synode des évêques.

Le point de départ est le document du Congrès de 1997, qui confirme et propose un "saut qualitatif" dans la pastorale des vocations. À travers les images de la maternité de l'Église, l'action chorale de tous les agents vocationnels et l'accompagnement personnel des jeunes. En effet, ce Congrès a tracé un chemin pastoral qui peut être suivi.

L'objectif de la prochaine Assemblée du Synode des évêques est l'accompagnement et le discernement des vocations dans une atmosphère spirituelle et communautaire qui permet leur maturation et leur développement.

Je voudrais proposer cinq aspects de la pastorale des vocations sacerdotales dans ce contexte.

1. une action pastorale spécifique en faveur des vocations sacerdotales

Le Congrès européen de 1997 a résumé un principe important pour la pastorale des vocations : "Si, à une certaine époque, la promotion des vocations était orientée exclusivement et principalement vers certaines vocations, aujourd'hui elle devrait être orientée de plus en plus vers la promotion de toutes les vocations, car dans l'Église de Dieu, soit nous grandissons ensemble, soit aucun de nous ne grandit". (In verbo tuo, 13). Une telle orientation concerne directement le Centre diocésain de la pastorale des vocations, c'est-à-dire l'organisation générale de la pastorale des vocations.

Cependant, toujours à un stade ultérieur, lorsqu'un jeune homme est déjà en train de se décider pour le sacerdoce, la vocation sacerdotale requiert une attention particulière et un discernement minutieux. Les deux actions sont compatibles et complémentaires. Nous pouvons désigner la première comme "générale" et la seconde comme "spécifique". La première décision pour la vie sacerdotale nécessite des actions successives, avant l'admission au Séminaire, qui sont plus détaillées et délicates en raison de l'importance du ministère sacerdotal dans la vie de l'Église.

Lire la suite
Vatican

La voie est tracée pour le prochain Synode des évêques

Giovanni Tridente-4 avril 2018-Temps de lecture : < 1 minute

L'assemblée plénière du Secrétariat du Synode des évêques avec 300 participants du monde entier et de différentes réalités ; les méditations sur le chemin de croix du Vendredi Saint ; le 50e anniversaire de la rencontre mondiale des étudiants universitaires à Rome pour la Semaine Sainte : les jeunes sont au cœur d'un dynamisme ecclésial renouvelé. Entre-temps, le pape François a officialisé sa participation à la Rencontre mondiale des familles à Dublin.

TEXTE - Giovanni Tridente, Roma

Les jeunes ne sont pas stupides, et vous ne pouvez pas les rendre heureux avec un poids sur leurs épaules. Si vous essayez de les tromper, ou même simplement de leur faire plaisir, ils le remarquent. Au contraire, la bonne approche consiste à les écouter, à se laisser interpeller par eux. Dans ces quelques expressions, qui résument un arrière-plan beaucoup plus large, sont sculptées les intentions plus réalistes que le Pape a données aux évêques pour le prochain Synode sur les jeunes, qui a été convoqué pour octobre.

L'occasion en a été fournie par la réunion pré-synodale convoquée par le Secrétariat du Synode dans la semaine précédant le dimanche des Rameaux, qui a réuni à Rome 300 jeunes du monde entier - choisis par les conférences épiscopales, issus de séminaires, de maisons de formation, membres d'associations et de mouvements, représentants d'établissements scolaires, etc.  des universités, des artistes, des politiciens, des économistes, des sportifs, des chrétiens, des personnes d'autres religions et des non-croyants - précisément pour faire la "répétition générale" de l'événement.

Il faut prendre les jeunes au sérieux, a dit le pape devant ce public de jeunes, mais en s'adressant en substance à toute l'Église et aux futurs pères synodaux ; il faut les aider à sortir des marges de la vie publique ; il faut écouter leur "culture" et ce qu'ils construisent.

Lire la suite
Vatican

Cinq ans de Pape François

Giovanni Tridente-4 avril 2018-Temps de lecture : 13 minutes

Six vaticanistes, trois femmes et trois hommes d'horizons et de médias différents, ont "lu" les cinq premières années du pontificat du pape François.

Le 19 mars 2013, en la solennité de saint Joseph, le pape François a commencé son ministère apostolique en tant qu'évêque de Rome et pasteur de l'Église universelle. Cinq ans à peine se sont écoulés, et beaucoup de choses semblent avoir changé depuis.

Le Pape, qui vient presque du bout du monde, a opté pour deux grandes lignes directrices pour le cheminement de l'Église : la miséricorde et l'état permanent de mission, surtout envers les sans-défense, les oubliés, les éloignés et les "périphériques". Parallèlement, une profonde "réforme des cœurs" qui, au-delà des structures, doit changer les personnes qui collaborent à l'œuvre d'évangélisation, à commencer par celles qui travaillent dans la Curie romaine.

Le discours sur l'autocompréhension de son propre sentiment d'appartenance et de son rôle dans le monde a émergé de la réflexion collégiale et synodale sur la famille - cellule primaire de la société - et s'étend aux jeunes, dont il sera question lors du nouveau Synode des évêques en octobre.

En somme, un grand appel à prendre soin de son propre environnement, également de l'intérieur, car sans un cœur purifié et pacifié, il n'est pas possible de concevoir une véritable écologie humaine ; au-delà des implications sur la nature et sur les œuvres de la création, auxquelles l'homme lui-même appartient.

Plutôt qu'un discours sur les chiffres et les statistiques de ces cinq premières années de pontificat, Palabra a voulu entendre les opinions de six acteurs importants de l'actualité vaticane, trois femmes et trois hommes, issus de médias et de milieux différents, notamment géographiques.

Il s'agit de Valentina Alazraki, une journaliste mexicaine et correspondante pour TelevisaL'auteur de cet article est Elisabetta Piqué, la doyenne des vaticanistes - elle a suivi plus de 100 voyages à l'étranger de Saint Jean Paul II, ainsi que ceux des papes suivants - et depuis quelques mois elle est également chroniqueuse pour Palabra ; et l'argentine Elisabetta Piqué, correspondante de Rome pour le journal de Buenos Aires La NationLa première biographie du pape latino-américain a été écrite par l'Espagnole Eva Fernandez, la dynamique Italienne et correspondante du Vatican à la radio. Réseau COPEoù il travaille depuis plus de vingt ans.

Et aussi de la part des Italiens Andrea Tornielli, coordinateur du portail d'information populaire Vatican InsiderLe Vatican La Stampa et Paolo Rodari, un jeune vaticaniste du quotidien La Repubblica et auteur de plusieurs publications - dont le livre Attaque contre RatzingerLe journal espagnol Juan Vicente Boo, correspondant de longue date du Vatican pour le quotidien ABC et l'un des promoteurs de l'agence de télévision Rapports de Rome.

Nous leur avons demandé de résumer les cinq premières années du pape argentin, et nous leur avons demandé comment ils évaluent l'état actuel de l'Église et ce qu'ils pensent du projet issu des congrégations précédant le conclave concernant la réforme de la Curie romaine. Et enfin, quelle est la valeur pour chacun d'eux de la résistance et de l'opposition au pape François, quel "avenir" peut avoir l'idée de "l'Église en marche", quelle considération le Vatican a actuellement en termes de diplomatie pontificale, et à quoi il faut s'attendre dans un avenir proche. Mais regardons ses réponses.

Cela fait cinq ans que le pape François a été élu au trône pontifical. Comment résumer ces cinq premières années de pontificat ?

- V. Alazraki : Je crois que l'élection du pape François a apporté une sorte de nouveau printemps pour l'Église et le Vatican. Au cours de ces cinq années, l'accent a été mis sur la miséricorde, sur le fait que Dieu pardonne tous les péchés, et il y a eu une sensibilité accrue aux plus petits et aux personnes les plus vulnérables.

- E. Piqué : Je crois qu'il s'agit d'un pontificat extraordinaire, avec un pape qui a revitalisé l'Église catholique, qui est devenu la voix des sans-voix et qui a un message à transmettre non seulement aux catholiques, mais aussi aux croyants d'autres religions et aux non-croyants, s'imposant comme l'autorité morale du monde.

- E. Fernández : Tout au long de ces cinq années, je crois que François a rajeuni l'Église : à une époque marquée par les risques d'une crise mondiale à tous les niveaux, il a réussi à la mettre sur la voie de la sortie ; il a toujours essayé d'envoyer au monde des messages d'espoir, de joie, de la nécessité d'une écologie intégrale qui respecte la totalité de la vie humaine. Personnellement, il a suffi de suivre de près ses pas depuis deux ans pour découvrir que François veut changer les gens.

- A. TornielliJe la décrirais ainsi : le témoignage du visage d'une Église miséricordieuse et accueillante, consciente que l'évangélisation aujourd'hui est plus que jamais une affaire de partage et de proximité.

- P. RodariUn pontificat de proximité. François a montré que l'évêque de Rome est un homme proche de tous, comme tout le monde, capable de rencontrer les puissants de ce monde aussi naturellement qu'il rencontre les gens ordinaires. En somme, c'est un pontificat qui montre le visage de Dieu qui ne juge pas, mais qui est bon. Et ce n'est pas rien.

- J. V. BooJe crois que François a réussi à recentrer l'attention de tous sur les aspects essentiels du message de Jésus : la miséricorde du Père envers nous, le pardon des péchés, les béatitudes et les œuvres de miséricorde envers les autres. Mais surtout, les fidèles comprennent l'appel à être cohérents, comme les premiers chrétiens.

À votre avis, quel est l'état de santé de l'Église aujourd'hui ?

- AlazrakiAu cours de ces cinq années, le pape François, au lieu de garder les 99 brebis du troupeau, est parti à la recherche des brebis perdues, ouvrant ainsi une nouvelle "niche de marché", devenant un pontife très apprécié par ceux qui ne croyaient pas, par ceux qui étaient très sceptiques, indifférents ou même athées.

- PiquéAujourd'hui, nous pouvons dire que l'Église catholique a de nouveau acquis un rôle de premier plan sur la scène internationale, avec un message fort et un pape que tous les chefs d'État veulent visiter. Certes, il y a encore des moments de crise, comme le très faible nombre de vocations, surtout en Occident, ou divers problèmes internes qui restent à résoudre. Le Pape n'a cependant pas la baguette magique pour tout résoudre immédiatement.

- FernándezL'Église est toujours "en mouvement". Aller sans cesse de l'avant. Parfois plus lente, avec des trébuchements et des itinéraires perdus. Mais toujours en récupérant le chemin et en regardant devant soi. L'important est qu'elle continue à proclamer la même Bonne Nouvelle malgré les erreurs de ceux d'entre nous qui sont à l'intérieur et la honte produite par ceux qui devraient donner un meilleur exemple et ne le font pas. Dans ce sens, je voudrais souligner que, malgré ceux qui essaient de souligner le contraire, il y a dans l'Église une grande majorité de personnes qui sont et donnent l'exemple de la sainteté.

- TornielliJe voudrais dire que lorsque l'Église pense à son état de santé, elle n'est jamais en bonne santé ! Une église en bonne santé est une église qui vit d'une lumière qui est reçue, et qui à son tour reflète. Une Église en bonne santé n'est jamais préoccupée par elle-même, elle ne se replie jamais sur elle-même. Malheureusement, il me semble qu'il y a encore trop d'enthousiasme pour les stratégies, le marketing, les visions d'entreprise.

- RodariIl est difficile de faire des évaluations de ce type. Aujourd'hui, l'Église traverse une crise profonde en Europe et une grande vitalité ailleurs. Mais il existe aussi des lieux d'une réelle authenticité en Europe. Il n'est donc pas facile de porter un jugement général. Je crois que François ouvre des processus importants pour une Église plus propre, plus authentique, capable de vivre l'essentiel.

- BooElle s'améliore régulièrement, les fidèles adoptant une attitude chrétienne et prenant conscience de leur responsabilité. Aussi dans la mesure où les évêques et les prêtres comprennent leur tâche comme un service aux fidèles. Il y a de moins en moins de "prince-évêques" et de plus en plus d'"évêques-serviteurs" comme les premiers apôtres. La tâche d'éradiquer les abus sexuels sur les enfants est plus avancée dans l'Église catholique que dans toute autre organisation religieuse ou civile. Et François gagne du terrain dans ses "trois purifications" : celle du cléricalisme parmi le clergé et les laïcs ; celle du carriérisme parmi le clergé ; et celle de la corruption parmi les laïcs.

Constatez-vous des résultats positifs, ou considérez-vous que c'est une "mission impossible" ?

- AlazrakiMon impression personnelle est que François pensait au début de son pontificat que la réforme de la Curie serait plus simple qu'elle ne l'a été en réalité. Mais plus que de changer les structures ou d'unifier les différents dicastères, son véritable objectif est de changer la mentalité des personnes qui y travaillent.

- PiquéIl est clair que les réformes ne peuvent pas se faire du jour au lendemain, et qu'il faut du temps. Entre autres raisons, les réformes structurelles, qui sont plus faciles, sont une chose, et les réformes "spirituelles" ou les changements de mentalité que le Pape appelle de ses vœux en sont une autre. Mais je dirais que nous ne sommes en aucun cas face à une "mission impossible".

- FernándezLa réforme est en cours, mais cela ne signifie pas qu'elle sera rapide et facile. Et il reste beaucoup à faire. François est un pontife réformateur, conscient qu'il pose les bases que ses successeurs poursuivront. Et sa réforme fait des progrès sur le peuple, terrain de jeu où le Pape est le meilleur. La façon d'agir et de penser du pape ne plaît pas à tout le monde, et il y a toujours des comploteurs qui tentent d'entraver les réformes qui avancent malgré leurs entraves.

- TornielliJe crois que la seule vraie réforme possible est celle des cœurs, celle de la "conversion pastorale" dont parle François dans le livre de l'Église. Evangelii gaudium. Toute réforme qui ne part pas de ce point, toute réforme qui ne met pas le salus animarum n'est pas seulement inutile, elle finit par être nuisible. Du point de vue des réformes structurelles, nous sommes encore au milieu du gué et il est difficile de faire des évaluations.

- RodariFrançois répète souvent : "Les réformes sont toujours faites par les gens. Il y a des gens, par exemple dans la Curie romaine, qui travaillent bien pour un authentique processus de réforme, et d'autres moins. Un véritable travail de réforme dans l'Église passe nécessairement par la mise en évidence de ce qui ne fonctionne pas. Il s'agit d'un processus long et difficile. La mission est donc encore longue, mais certainement pas impossible.

- BooLa réforme dont François rêve est celle du cœur de chaque chrétien. Il s'agit d'une réforme du corps mystique du Christ, composé en grande majorité de laïcs, par une réforme personnelle. Dans ce tableau, les réformes administratives sont secondaires, y compris celle de la Curie du Vatican, dont l'importance en tant qu'organe diminue. En tout cas, l'important est que les proches collaborateurs de François sont maintenant presque tous très compétents et en phase avec le pape, après des déceptions notoires.

Que diriez-vous de certains secteurs qui s'opposent ouvertement à la ligne de François ?

- AlazrakiJe vais être honnête : je n'ai pas vu une manifestation aussi évidente de cette opposition dans les pontificats précédents, même s'il est évident que tous les Papes l'ont eue. Je pense que leur existence est due au fait que le processus de réforme initié par le pape François a manifestement mis en péril les privilèges acquis au fil du temps. En outre, il y a sûrement des personnes qui aiment un style plus sobre, loin du faste du passé.

- PiquéTous les pontificats ont dû composer d'une manière ou d'une autre avec les groupes d'opposition. Aujourd'hui, peut-être grâce aussi aux réseaux sociaux, l'opposition est beaucoup plus forte et plus vocale, mais je ne pense pas qu'elle soit si nombreuse ; en effet, diverses sources confirment que la grande majorité des évêques sont avec le Pape.

- FernándezLe pape est bien conscient que ses actions et ses mesures suscitent le rejet de certains secteurs de l'Église. Mais il suffit de regarder les groupes les plus critiques pour voir qu'ils sont parfois fondés sur un rigorisme purement légaliste, qui les conduit à un rejet hostile de tout ce qui vient de François. Mais François ne semble pas se soucier de ces critiques, il compte sur elles. Bizarrement, il prend moins bien les flatteurs, il y est "allergique".

- TornielliLa critique et la résistance sont physiologiques et un regard sur l'histoire nous ferait comprendre comment les prédécesseurs de François ont également connu des oppositions, parfois frappantes et toujours issues de l'intérieur de l'Église, comme par exemple la critique de Paul VI pour le Humanae vitae. Cela dit, dans l'opposition au pontife actuel, il y a aussi de nouveaux développements, à mon avis : le principal est représenté par l'utilisation d'internet, des réseaux sociaux, qui, dans ce cas comme dans d'autres, n'aident pas à faire ressortir le meilleur des gens. Commentaires grossiers, accusations cyniques, langage désobligeant, attaques contre les personnes et non contre les idées, attitudes de non-retour : il sera intéressant de voir comment ceux qui ont "éduqué" des milliers d'internautes fidèles à une attitude irrévérencieuse de moquerie envers le Souverain Pontife, simplement parce qu'ils aiment le Pape à ce moment-là, pourront faire marche arrière à l'avenir.

- RodariJe pense que c'est dû au désir de maintenir les positions de pouvoir acquises. Certaines personnes ne s'ouvrent pas au renouveau par commodité, et parce que se remettre en question signifierait aussi abandonner des positions, des convictions, parfois même des fonctions et des missions.

- BooIl existe deux types de résistance, dont aucune ne décourage Francis le moins du monde.

La première est interne, de la part de personnes qui ne comprennent pas ou ne veulent pas comprendre les éléments fondamentaux du Concile Vatican II tels que la valeur de la conscience personnelle, l'aide au discernement, la gradualité du droit - clarifiée à l'époque par Benoît XVI - ou la miséricorde. Il existe également une résistance interne des secteurs cléricaux et rigoristes, parfois très proches du traditionalisme. Mais ces cercles sont très minoritaires et endogames.

La résistance des médias, qui s'est accrue depuis un an et demi, est bien plus liée aux manœuvres de l'opinion publique par des secteurs très puissants, notamment aux États-Unis, qui considèrent Francis comme un ennemi dangereux à abattre. Je fais référence à certaines compagnies de charbon ou de pétrole qui ne pardonnent pas les Laudato si'Certains géants de l'armement agacés par son opposition aux guerres et sa défense des réfugiés...

Comment évaluez-vous la présence des organismes pontificaux sur la scène internationale (guerres, persécutions, diplomatie) ?

- AlazrakiLe pape François s'est imposé comme un leader, une autorité morale très forte ; entre autres choses, il est le seul à continuer à nous dire que nous sommes dans la "troisième guerre mondiale en morceaux", que si nous continuons ainsi, nous allons vers la fin de l'humanité et de la planète. C'est le Pape qui nous rappelle les peuples opprimés, les chrétiens persécutés, et aussi les victimes des différents holocaustes. Il a sans aucun doute ramené la papauté au centre des jeux de la diplomatie internationale.

- PiquéDès le début, le Pape a montré qu'il est un homme d'action, un homme qui fait ce qu'il dit, très courageux, mettant en pratique la phrase "le pouvoir est un service". Avec audace et prise de risque, il s'est mis au service de la paix, intervenant dès le début dans divers conflits, avec des résultats inattendus et plus que positifs, comme le dégel entre Cuba et les États-Unis, ou le processus de paix en Colombie. Il a été le seul à comprendre dès le départ la portée profonde du sort des migrants.

- FernándezIl est indéniable que le pape est devenu un leader mondial qui, dans la continuité de ses prédécesseurs, a donné de la crédibilité à l'Église en récupérant l'Évangile et en rappelant que l'Église est miséricorde et regarde vers les périphéries. Sur la scène internationale, par exemple, les mises en garde du pape contre ceux qui ont choisi la voie de la violence pour leurs revendications ont pris corps. Il n'a pas manqué de rappeler que le recours à la violence engendre la mort et la destruction. Dans ses messages à l'Europe, François a également précisé que la première, et peut-être la plus grande contribution que les chrétiens peuvent apporter à la vieille Europe d'aujourd'hui est de se rappeler qu'elle n'est pas une collection de chiffres ou d'institutions, mais qu'elle est composée de personnes. D'où la nécessité de favoriser une communauté inclusive et solidaire, qui sait s'abreuver de sa riche tradition sans la trahir, et qui ne construit pas de tranchées.
- TornielliIl me semble que le Pape François et son Secrétaire d'État se situent dans le sillon de la grande tradition diplomatique du Saint-Siège : le dialogue dans toutes les directions, une vision évangélique et jamais politique, un effort pour éviter les conflits, une tentative de construire des ponts, d'inclure et non d'exclure, le réalisme dans le jugement des événements, sans se plier à la propagande de guerre de ceux qui veulent couvrir leurs intérêts cachés avec la religion.

- RodariJe crois qu'avec le retour de la diplomatie pontificale à la tête de la Secrétairerie d'État, l'Église est revenue au centre du jeu international. Les résultats du point de vue diplomatique sont remarquables. De ce point de vue, l'Église travaille toujours à la promotion de la paix. Son action a ainsi contribué à la fin de l'embargo américain sur Cuba, à la paix en Colombie, à faire souffrir tant de minorités oubliées, à faire en sorte que la communauté internationale se penche davantage sur le fossé entre le Sud et le Nord du monde.

- BooPour une personne sans expérience diplomatique, Francis a rapidement obtenu des résultats étonnants. Malgré des désaccords politiques, le Congrès américain, à majorité républicaine, l'invite à s'adresser aux deux chambres en session conjointe, sous la forme du discours sur l'état de l'Union. Et lors du sommet de 2016, les chefs de gouvernement et les plus hautes autorités de l'Union européenne sont venus au Vatican pour lui remettre le prix Charlemagne. Il est étonnant que les deux entités politiques les plus puissantes du monde aient honoré un chef religieux catholique qui, de plus, n'est ni anglo-saxon ni européen.

Que réserve l'avenir pour ce pontificat, et pour l'Église en général ?

- AlazrakiA mon avis, François avance peu à peu avec cette idée que le chemin se fait en marchant. Par la prière, le discernement et l'observation de la réalité changeante, il prend des orientations ou choisit des priorités dans chaque cas. Son désir est certainement celui d'une Église toujours ouverte, à l'écoute, moins autoréférentielle et toujours plus sensible au changement. Une Église qui doit être prête à descendre dans la rue et à se rapprocher des gens.  à l'homme, en particulier aux personnes les plus délaissées, et prêts à se salir les mains plutôt que de rester retranchés sur eux-mêmes.

- PiquéJe ne pouvais pas donner de réponse. Je sais seulement que ce Pape continue à nous surprendre chaque jour, et qu'à 81 ans et en bonne santé, il a une énergie incroyable et une énorme paix intérieure, malgré les défis qu'il doit relever. Nous, journalistes, aurons certainement encore beaucoup à écrire sur le pape venu du bout du monde, qui a sans doute révolutionné l'Église dans un sens missionnaire.

- FernándezCe que le pape François a mis en route et ce à quoi il travaille n'est pas quelque chose qui changera d'aujourd'hui à demain, mais le mouvement est déjà irréversible. Parmi mes prévisions, notant que ce sont deux thèmes qui sont actuellement dans l'esprit de François, figurent la jeunesse et le rapprochement avec la Chine. Les jeunes sont devenus un signe visible des préoccupations actuelles du Pape et, en ce qui concerne la Chine, son objectif est de créer un climat de coexistence dans lequel les chrétiens puissent professer leur foi en paix et en même temps essayer de récupérer l'unité visible de la communauté catholique qui a tant souffert dans son histoire.

- TornielliJe n'ose pas faire de prédictions. Je peux exprimer un souhait : que l'Eglise - et j'insiste sur l'Eglise, c'est-à-dire le peuple de Dieu composé de tous les baptisés - soit en mesure de témoigner toujours plus d'un visage de miséricorde et d'accueil. Le visage du Dieu chrétien qui, avant de vous juger, vous aime et fait le premier pas vers vous.

- RodariUn processus de plus en plus déterminé de purification intérieure et d'élan d'amour vers le monde.

- BooContrairement aux résultats de la politique ou du football, l'impact d'un pontificat se mesure sur le long terme, surtout celui d'un pape qui considère qu'il est plus important de "lancer des processus" que de "contrôler des espaces". Je vois le pontificat de François comme une accélération, par l'exemple et le charisme personnel, des lignes fixées par ses prédécesseurs. La miséricorde est un grand thème de saint Jean-Paul II, tout comme le souci de l'environnement et la pauvreté l'étaient pour Benoît XVI.

Je crois que François continuera à se concentrer sur la revitalisation du sacrement de la confession, sur la promotion du sacrement du mariage et sur l'atténuation de l'un des grands problèmes de ce moment historique marqué par l'omniprésence de la publicité et le narcissisme numérique : l'incapacité des parents à transmettre la foi chrétienne ou un minimum de valeurs à leurs enfants. n

Lire la suite
Dossier

V Encuentro Nacional de Pastoral Hispana Latina en Estados Unidos

Omnes-4 avril 2018-Temps de lecture : < 1 minute

La Vème Rencontre Nationale de Pastorale Hispana Latina aux Etats-Unisqui aura lieu à Grapevine (Texas) en septembre, marque le numéro d'avril de Palabra. Les Latinos hispaniques sont à l'avant-garde de l'Église nord-américaine, et Palabra leur consacre un numéro spécial. un numéro spécial de 32 pages. au défi de la 5e réunion, qui a pour devise "Disciples missionnaires : témoins de l'amour de Dieu".

Le magazine inclut dans le dossier a entretien avec l'archevêque de Los Angeles, José H. Gómez, qui désigne les Hispaniques comme "un potentiel d'évangélisation, s'ils optent pour le Christ". En outre, ils écrivent Mgr Gustavo García Siller, archevêque de San AntonioLe directeur de la diversité culturelle de la Conférence des évêques catholiques des États-Unis, Mar Muñoz-Visosoet le directeur du CNS, Greg Erlandson.

Il contient également des articles rédigés par Ernesto VegaGonzalo Meza, coordinateur de la 5ème rencontre dans l'archidiocèse de Los Angeles...

Lire la suite
Espagne

Une journée dans un hypermarché de médicaments : écouter et aimer

Omnes-28 mars 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Café, affection et écoute. C'est suffisant pour voir leurs yeux s'illuminer, et ils sentent que quelqu'un est là, à leurs côtés. Des jeunes de Madrid partagent leur temps avec des personnes accrochées de tous âges.

-texte Ignacio López Pajarón

Responsable Hakuna Hakuna au Compartiriado de La Cañada

À 13 km de Madrid, nous trouvons un bidonville appelé La Cañada Real, qui a été pendant des années le principal établissement de Madrid. "supermarché de la drogue le plus important d'Europe. Dans ce lieu, il y a beaucoup de gens qui travaillent comme des esclaves au 21ème siècle, travaillant 24 heures sur 24, sept jours sur sept pour les trafiquants et les vendeurs eux-mêmes, quoi qu'il en coûte, pour leur petite dose comme paiement. Ils sont connus sous le nom de "machacas".

Pour comprendre ce que nous faisons à La Cañada, il est utile de définir ce qui est "compartimentage". C'est ainsi que le prêtre José Pedro Manglano, créateur du mouvement de jeunesse Hakuna, l'explique dans son livre Santos de copas : "Compartiriado : je ne viens pas t'aider en te donnant quelque chose à moi, mais je viens partager ce que j'ai avec toi et que tu partages avec moi ce que tu as".

Le sourire face au cauchemar

Tout commence par le soin que l'on met à préparer les cafés, à acheter les brioches et à se réunir pour s'y rendre. Nous affichons nos plus beaux sourires pour descendre en enfer sur terre. Nous avons salué nos camarades de la Communauté de Madrid, débarrassé la table. Debout avec des chaises, nous invitons nos amis de La Cañada à prendre un café, les laissons s'asseoir et nous dire ce qu'ils veulent, nous écoutons.

Ils viennent avec leurs mains noires et leurs vêtements, qui sont souvent trop petits, sales et déchirés. Leurs chaussures semblent être passées dans une déchiqueteuse à cause des kilomètres qu'elles ont parcourus. Nous écoutons. Et petit à petit, des mots sortent de leurs bouches auxquels personne n'avait probablement jamais prêté attention auparavant. Café, affection et écoute. C'est suffisant pour remarquer comment leurs yeux s'illuminent, comment ils passent de l'impression d'être marqués par la société au sentiment que quelqu'un est là, à leurs côtés, pour eux. La tranche d'âge va de 18 à plus de 75 ans.

Ils nous racontent leur vie, l'affection qu'ils éprouvent pour leurs proches - qui, dans de nombreux cas, les ont reniés -, ils nous révèlent avec tristesse le moment trouble où ils ont commencé à entrer en enfer. Ils expliquent que ce qu'ils avaient sous la main ne suffisait pas à apaiser une soif qui avait commencé bien plus tôt. Des personnes de tous âges cherchant à s'échapper de leur vie et à fuir vers une réalité alternative que, croyaient-ils, les drogues leur fourniraient. Ils savent tous où ils sont, dans le pire cauchemar qu'une personne puisse faire.

Le retour à la maison est presque toujours le même. Les sourires tombent et un goût doux-amer demeure, amer pour ce que nous avons vécu, et doux pour savoir que le temps que nous avons passé avec eux a servi à redécouvrir la lumière dans leurs yeux, qu'avec si peu nous avons accompli tant de choses.

Comme nos frères et soeurs

Dans ce compartimentage Nous essayons de faire en sorte qu'ils se sentent comme nos frères et sœurs dans ce petit moment où ils sont avec nous. La société tente de les déshumaniser et de les marquer, nous déplaçons cette croix pour essayer de la transformer en la Croix du Christ et nous apprenons à l'aimer et à l'accueillir. Nous savons qu'il est pratiquement impossible de les faire sortir, il suffit qu'ils le veuillent.

Dans un cas antérieur, une personne a décidé de franchir le pas et de faire son coming out parce que, comme il me l'a dit personnellement, avec nous, il avait senti que sa vie était importante pour quelqu'un, que cela comptait pour nous qu'il soit là et de cette manière. Nous ne pouvons que prier pour eux et espérer qu'Il leur donnera la force, qu'ils verront la raison d'essayer et de le faire.

Lire la suite
Évangélisation

Expérience dans l'aumônerie de l'université Complutense de Madrid

Des années d'études en période de turbulence à l'aumônier de son ancienne faculté. L'auteur exerce son ministère auprès des jeunes universitaires depuis 2009, et nous raconte son expérience d'aumônier à l'Université Complutense de Madrid.

Hilario Mendo-27 mars 2018-Temps de lecture : 5 minutes

Dans le hall de la faculté, bondé d'étudiants sous une grêle de tracts, deux étudiants universitaires de factions politiques opposées se sont affrontés. En l'espace de quelques instants, celui qui a porté le coup a été rapidement emporté par plusieurs camarades, et une traînée de sang symbolise les divisions amères du moment. C'était dans les années 1960, et c'est l'un de mes souvenirs de ma période étudiante qui, hormis ces épisodes, a été une période aimable.

Les années ont passé. J'ai changé de ville et de métier. Puis est venu l'appel au sacerdoce et j'ai consacré une bonne partie de mon temps à la pastorale universitaire dans les collèges. Malgré cela, j'ai gardé une certaine nostalgie de mes années à Complutense. Le pluralisme intellectuel et social est toujours un appel au dialogue sincère ; et, pour un chrétien, c'est aussi un défi d'offrir pacifiquement et avec bienveillance les richesses de sa foi. C'est pourquoi j'ai été très surpris lorsqu'on m'a proposé de devenir l'aumônier de mon ancienne faculté, et j'ai accepté avec enthousiasme.

Collecteur de e-mails

La faculté dispose d'une grande chapelle, qui facilite le recueillement, bien située à côté de la librairie de la faculté. Il m'a semblé que l'essentiel, à ces débuts, à part prier, était de rencontrer des gens et de me faire connaître. La porte de mon bureau ouverte, j'abordais poliment les personnes qui entraient dans la chapelle, suivant le conseil d'un autre aumônier de l'université : devenir un "collectionneur de". e-mails". En même temps que j'offrais ma carte avec l'horaire de l'aumônerie, je demandais à mes interlocuteurs leur adresse e-mail, et aujourd'hui j'en ai plusieurs centaines. Cela m'a permis de communiquer numériquement les activités à un grand nombre d'enseignants et d'étudiants, de recevoir leurs questions ou leurs mots d'encouragement, ainsi que de distribuer des textes utiles et de rester en contact.

J'ai également pensé à la façon dont je pourrais commenter la Parole de Dieu à qui voudrait m'écouter, et à la façon dont nous pourrions prier ensemble. Une courte homélie quotidienne, tweet-homilyLe premier objectif est partiellement rempli. Pour atteindre le second, j'ai annoncé 15 minutes par jour de méditation sur l'Évangile. Je commençais la prière et les participants occupaient les bancs voisins : c'était ma prière à haute voix, j'essayais de décortiquer le texte sacré et de proposer des applications pratiques qui aideraient à imiter Jésus-Christ dans la vie quotidienne. Peu de personnes y ont assisté, mais c'était une semence de prière qui a porté ses fruits.

Le sujet le plus important

La confession devait être facilitée, alors sur ma carte, j'ai écrit : "Confessions, à tout moment", que j'ai imprimé en gros caractères sur une feuille de papier que j'ai placée à l'entrée de la chapelle.

Cette question m'a apporté beaucoup de joie au fil des ans. Il existe un goutte à goutte Le bruit s'est peut-être répandu qu'en droit il y a un prêtre qui se confesse tous les soirs, "à n'importe quelle heure". Il faut parfois aider les jeunes à comprendre que, outre l'échange d'impressions et de conseils, nous avons surtout besoin de la grâce du sacrement.

Chaque année, au début de l'année scolaire, je place une affiche invitant les gens à recevoir le sacrement de la confirmation. J'offre un cours hebdomadaire d'une heure sur la doctrine chrétienne, en suivant le schéma de l'étude de l'Église catholique. Catéchisme de l'Église catholique. En plus des confirmands, d'autres personnes intéressées y assistent ; je m'entretiens périodiquement avec elles pour m'assurer, dans la mesure du possible, qu'elles assimilent les cours et que la doctrine imprègne leur vie personnelle.

Un sujet qui est toujours présent dans les conversations personnelles est la vie de prière. Pour faciliter cela, nous avons une retraite mensuelle, qui est très courte, car il s'agit de profiter d'une heure au milieu de la journée où il n'y a pas de cours à la faculté. J'expose le Saint Sacrement dans l'ostensoir, et à la fin il y a une bénédiction. Entre les deux, une lecture spirituelle avec un texte choisi ; un temps de prière ; quelques feuilles de papier avec des questions, afin que chaque participant puisse faire son examen personnel. Dans les brefs intervalles, quelqu'un va se confesser, ou nous nous retrouvons pour une conversation tranquille un autre jour.

Le site café théologique et le Youcat

Après avoir lancé les activités de base, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour faciliter la formation doctrinale. J'ai commencé à remettre en état la petite bibliothèque de livres doctrinaux et spirituels, située dans l'antéchapelle. Mais il fallait faire quelque chose de plus. J'ai organisé un café théologiqueLe premier du genre, destiné aux enseignants : une réunion régulière sur un sujet pertinent, un invité prestigieux qui s'exprime brièvement, et des tasses de café fumantes. C'était une bonne expérience, qui m'a permis de nouer des relations avec une poignée d'enseignants. Dans le même ordre d'idées, j'ai organisé des entretiens similaires pour les étudiants.

D'autre part, la Providence m'a apporté une expérience efficace. Un couple d'élèves est venu me voir pour m'expliquer qu'ils avaient formé un groupe de YoucatIls avaient un catéchisme de l'Église catholique pour les jeunes, et ils se réunissaient le dimanche après-midi avec d'autres amis, dans la maison de l'un d'eux. Mais il y avait un problème : ils avaient des questions auxquelles aucun d'entre eux ne savait répondre, et ils se disputaient sans rien clarifier. Ils ont donc décidé d'inviter un prêtre, ou quelqu'un de bien préparé, à assister aux réunions et à les confirmer dans la doctrine chrétienne correcte. J'ai été ravi d'accepter cette invitation.

Pendant quelques cours, nous avons eu ces sessions. Je les laissais s'engager dans un dialogue animé, cherchant l'interprétation - ou l'application à la vie quotidienne - de ce qu'ils lisaient : et à la fin de chaque sujet, je clarifiais les doutes, ou confirmais et développais leurs conclusions.

Le bouillonnement chrétien dans le monde universitaire

Les projets ne manquent pas pour la nouvelle année scolaire. Nous proposons maintenant : d'encourager une plus grande adoration de l'Eucharistie, avec une exposition fréquente du Saint-Sacrement ; de commencer un autre travail volontaire, avec les réfugiés ; de promouvoir une neuvaine en préparation de la solennité de l'Immaculée Conception ; d'organiser des visites artistiques et des excursions pour être plus en contact avec la nature ; de faciliter le prêt de livres...

Grâce à Dieu, un grand groupe s'est formé autour de l'aumônerie - ils sont déjà une cinquantaine - de garçons et de filles de différentes facultés, avec un grand désir de prier, de se former de manière chrétienne... et de passer un bon moment. Nous avons une réunion hebdomadaire, à midi, qui comporte trois parties : je leur donne un résumé d'une question doctrinale ou anthropologique d'actualité ; il y a un temps de conversation où ils partagent ou commentent des expériences intéressantes, et des plans sont établis pour la semaine suivante ; enfin, nous passons à la chapelle adjacente, où je dirige un temps de prière à voix haute. Ils coordonnent eux-mêmes un service bénévole hebdomadaire auprès des malades d'un hôpital voisin ; les café philosophique mensuels pour les étudiants universitaires, dans un bar spacieux et autour d'un thème préétabli ; des événements culturels ou sportifs ; la collecte et la distribution de vêtements chauds aux sans-abri, juste avant Noël... Et nous fêtons les anniversaires et les saints.

Amitié

Si nous devions résumer tout cela en un mot, ce serait AMITIÉ : avec Dieu et avec les autres ; et cela implique l'engagement d'offrir à nos amis cet horizon. Nous ne voulons pas être un groupe fermé, mais un levain chrétien au milieu de la masse des étudiants universitaires de Madrid. Nous avons un nom provisoire, quelque peu provocateur : Grupo universitario CO.CA (COmpañeros del CAmpus). Depuis quelque temps déjà, nous sommes présents dans facebook e Instagram et la page whatsapp Le groupe facilite les contacts quotidiens, les demandes de prière pour les maladies ou les examens à venir, etc.

Le week-end dernier, plusieurs membres du groupe nous ont accueillis avec leurs photos de Fatima ; et l'une de nos filles a grimpé jusqu'à l'étage de l'hôtel. whatsapp sa photo paradant dans la récente Semaine de la mode à Madridle plus grand événement de haute couture de la capitale. Nous avons été ravis d'être présents, en même temps, à un sanctuaire marial et à un défilé des vêtements les plus à la mode. cool. Prière intense, avant-garde professionnelle et esthétique : cela me semble un bon symbole du travail d'un aumônier universitaire, ouvert au monde des jeunes, et convaincu de la beauté et de la force de la proposition chrétienne.

L'auteurHilario Mendo

Lire la suite
Monde

L'Église du Nigeria appelle au respect et au dialogue face à la persécution des chrétiens

Omnes-21 mars 2018-Temps de lecture : 4 minutes

En tant que nation souveraine, le Nigeria a un brillant avenir. Cependant, elle n'a pas encore été en mesure de se développer durablement en raison des problèmes sociaux qui la poursuivent depuis sa création. Parvenir à la coexistence pacifique souhaitée est devenu l'un de ses plus grands défis.

-texte Jerome Omoregie, Lagos (Nigeria)

Ces dernières années, la réalité des chrétiens au Nigeria a été affectée par l'émergence de groupes islamistes radicaux. La persécution a atteint un point tel que le Nigeria est le deuxième pays le plus ciblé pour les chrétiens, selon la liste 2017 des persécutions mondiales de Portes Ouvertes.

Le Nigeria a parcouru un long chemin au cours des 57 dernières années de règne indépendant. Avec la démocratie, il y a maintenant à la fois un gouvernement et une opposition, une situation qui crée un environnement propice à une saine concurrence et évolution politique, économique et sociale. Ces progrès sont le résultat de la nécessité de mettre fin aux tensions et au mécontentement que le pays a connus à la suite d'années d'injustice, d'insécurité et de corruption.

La société nigériane connaît déjà une croissance économique progressive et une première lutte contre la corruption. Mais le gouvernement a encore beaucoup de travail à faire. Pour panser les blessures du passé, les autorités doivent écouter tout le monde, tenir leur promesse de lutter contre la corruption sans tenir compte de l'appartenance ethno-politique, et promulguer des lois qui favorisent le secteur de l'éducation et de la santé.

Elle demande également plus de transparence dans la nomination des fonctionnaires et des agents de l'État, une réduction du coût excessif de l'administration publique et, en somme, un traitement équilibré des confessions religieuses.

Insécurité sociale

Nous sommes conscients de la réduction significative de l'insurrection de Boko Haram, un groupe djihadiste qui a enlevé, réduit en esclavage et tué des milliers de chrétiens au Nigeria. La libération réussie d'une partie des 219 filles enlevées à Chibok (nord-est du pays) en 2014 a redonné espoir à un peuple qui a vécu sous le joug de la terreur. Dans ce cas, on note l'effort du gouvernement nigérian pour mettre fin à la séquence d'événements douloureux et inhumains. D'autre part, la récente vague d'enlèvements de prêtres et de religieux a entraîné la perte de quelques vies et généré beaucoup de tension sociale. Jusqu'à présent, aucun contexte politique ou religieux n'est connu derrière ces enlèvements, si ce n'est les éventuels intérêts économiques de particuliers.

Impact sur le christianisme

Comment ces événements affectent-ils la vie et les activités de l'Église catholique au Nigeria ? Il est vrai qu'il y a eu des violences religieuses excessives dans le passé, mais les souffrances causées par les menaces et les abus de Boko Haram sont toujours présentes dans le nord-est du Nigeria, où la violence est allée jusqu'à empêcher la pratique normale du culte public. Malheureusement, les églises ont été les principales cibles des attaques terroristes.

Notre objectif actuel est de réconcilier les parties lésées dans les communautés touchées. Grâce aux négociations, la vie revient progressivement à la normale et l'on espère que la confiance perdue sera restaurée.

Bien que de nombreuses régions du pays connaissent une coexistence harmonieuse, l'intolérance religieuse persiste. C'est ce que dénonce, par exemple, la déclaration publiée par la Commission européenne. Conférence des évêques catholiques du Nigeria en septembre 2017 : "Les gouvernements du Nord qui refusent à certains de nos diocèses le droit de posséder des terres de mission s'opposent à l'octroi de titres de propriété.". Ces événements vont à l'encontre du droit à la liberté de culte garanti par la Constitution.

Je crois que la foi chrétienne a toujours été confrontée à des défis et qu'elle continuera de l'être. L'Église devient plus forte au milieu de ces difficultés parce que notre force vient de la grâce divine. Il est émouvant de constater que, même face aux menaces d'attentats terroristes qui pèsent sur la vie des paroissiens, les témoignages abondent de prêtres et de laïcs courageux qui se réunissent pour célébrer la Sainte Messe.

Mesures possibles pour l'avenir

La situation du catholicisme au Nigeria (23 millions d'habitants), qui compte le deuxième plus grand nombre de fidèles en Afrique, est un grand défi à relever. Toutefois, nous sommes convaincus que nous surmonterons les conflits par le dialogue, l'éducation et le respect.

Le dialogue, fondé sur le respect mutuel et l'écoute sincère, reste un moyen authentique d'aborder les désaccords. L'Église catholique s'est toujours engagée dans le dialogue sur plusieurs fronts. D'abord, avec d'autres chrétiens pour chercher un terrain d'entente et réaliser l'unité. Deuxièmement, avec les religions non chrétiennes pour rechercher une coexistence pacifique et respectueuse. A un troisième niveau, avec le gouvernement afin d'aborder légitimement les décisions politiques qui ont un impact négatif sur la population nigériane. Le dialogue permanent à tous ces niveaux doit se poursuivre, car ce n'est que lorsque nous commencerons à nous considérer comme des frères que la violence cessera d'être une option.

L'éducation est essentielle pour assurer le progrès social. Ainsi, un retour à la collaboration entre l'Église et l'État garantirait la fourniture d'une éducation de haute qualité, qui défend les valeurs qui contribuent à la construction d'une nation unie. Je ne préconise pas un retour nostalgique à l'époque des écoles missionnaires. Nous devrions plutôt œuvrer en faveur d'un type de collaboration entre l'Église et l'État qui prenne pour piliers les valeurs héritées de cette époque et les adapte aux besoins du moment.

L'engagement chrétien en faveur de la construction de la nation par le respect de l'autorité constituée doit également être encouragé. Les chrétiens sont appelés à participer activement aux affaires sociopolitiques afin d'apporter la transformation nécessaire (cf. Lumen Gentium, 35; Christifideles laici, 15). Les évolutions positives sont obtenues lorsque ceux qui ont la capacité d'apporter les changements nécessaires agissent en conséquence. Le gouvernement doit, à son tour, compléter ce geste par le respect et l'application non sélective de l'État de droit.

Alors que nous regardons vers l'avenir et travaillons pour devenir une nation vivant dans la liberté, la paix et l'unité, nous devons être patients. Le processus de réparation prend du temps. Ici, les catholiques ont un rôle important à jouer dans la construction de la nation, et il est du devoir de l'État de garantir la liberté de culte pour tous.

Le dialogue fraternel, l'éducation de qualité et le respect universel, sans exception, deviennent des outils essentiels pour garantir la paix tant recherchée. En tant que chrétiens, nous devons également confier le Nigeria à la direction de l'Esprit Saint qui souffle où il veut et dont l'action transformatrice pénètre le cœur de tous les hommes.

Expériences

L'utilisation de l'art dans le cours de religion, une ressource pédagogique

Omnes-18 mars 2018-Temps de lecture : 8 minutes

Une image vaut mille mots, comme le dit le proverbe. Et c'est ce qui est proposé ici aux professeurs de religion comme l'une des ressources pédagogiques possibles pour l'enseignement de la matière : expliquer les vérités de la foi chrétienne à l'aide du grand nombre d'œuvres picturales que l'on peut trouver dans les musées.

- Arturo Cañamares Pascual

Puisque la beauté est une propriété des choses créées, et que tout ce qui existe a été créé par Dieu (ou par les êtres humains, qui ont également été créés et aimés par Dieu), l'enseignement de la beauté nous rapproche de la contemplation de Dieu.

Les philosophes disent que la beauté est un transcendantal de l'être : c'est le goût du vrai et du bon dans ce que nous voyons. Lorsque nous contemplons quelque chose de beau, cela nous procure du plaisir, en attirant notre regard ou notre oreille.

La beauté dans l'art est une épiphanieune manifestation de Dieu aux hommes (cfr. Lettre aux artistesJean Paul II). Grâce aux artistes, le mystère de Dieu est plus accessible (cf. Insegnamenti IIPaul VI).

Velázquez avec son tableau Le Christ crucifié ou Mel Gibson avec son film La passion nous ont rapprochés de l'étonnant mystère de la mort du Seigneur ; le mystère de Noël montré dans sa simplicité par saint François dans sa première Nativité "vivante", ou grâce à tant de représentations de Bethléem dans nos maisons avec les classiques figurines, nous permettent de comprendre et de vivre plus facilement ce mystère.

Le monde a besoin de beauté pour ne pas tomber dans la monotonie, la tristesse ou le désespoir. La beauté, comme la vérité, sème la joie dans le cœur des hommes ; elle est le fruit précieux qui résiste à l'usure du temps, qui unit les générations et les fait communiquer dans l'admiration. La beauté, disait Platon, est comme une secousse qui nous réveille de notre sommeil, nous fait sortir de nous-mêmes et nous soulève.

D'une certaine manière, Dieu devient présent dans la beauté. Le titre de l'exposition d'art religieux organisée pendant les JMJ 2011 au musée du Prado était tout à fait approprié : Le Verbe fait image !

L'expérience de la beauté est nécessaire à la recherche du sens et du bonheur, car elle nous rapproche de la réalité et l'illumine (Discours aux artistesBenoît XVI).

Von Bhaltasar, dit que les via pulchritudinisLa voie de la beauté, la voie de la beauté, nous fait marcher vers la contemplation de ce qui est vrai et bon. Mais quand quelqu'un rejette la beauté, il ne peut plus prier et, finalement, il ne pourra pas aimer.

Les grands mystiques (sainte Thérèse de Jésus, saint Jean de la Croix) ont contemplé Dieu et sont tombés amoureux de sa Beauté, qu'ils ont vue dans le chant d'un petit oiseau, dans une rivière, dans une sculpture du Christ...

On dit souvent que le goût ne se discute pas. En êtes-vous sûr ? Il y a beaucoup de choses qui ont été pensées et écrites sur les goûts. Le beau est agréable : l'Immaculée Conception de Murillo, la Requiem de Mozart, ou une crèche de Salzillo ou Mayo plaisent à tous, même s'il est plus difficile pour certains de les comprendre et donc de mieux les apprécier. Et inversement : ce qui est désagréable, minable ou provocateur est contraire à la dignité humaine ; il dégrade ceux qui le font et ceux qui le voient. Un film, une émission de télévision ou un tableau fait pour dégoûter est une insulte au plus noble des êtres humains. C'est ce que recherche une société qui embrasse l'incohérence du relativisme, qui rejette la vérité et, par conséquent, évite aussi la beauté qui nous montre cette vérité.

Le cours de religion est un cadre privilégié pour enseigner en utilisant la beauté. S'appuyer sur l'histoire et la culture avec ses diverses manifestations artistiques ouvre les sens au transcendant et facilite la compréhension de ce que nous essayons d'expliquer.

Rappelons quelques ressources pratiques qui peuvent enrichir un cours et le rendre plus attractif : utiliser l'art en classe, parler avec des images ; rendre le contenu familier, proche, possible, connecté à sa propre vie (cfr. Evangelii Gaudium(Pape François). Son utilisation est légitimée par Jésus lui-même, le Maître, qui avait l'habitude d'enseigner des paraboles, des comparaisons pleines de beauté et accessibles à ceux qui les écoutaient.

Les enseignements de Jésus n'ont pas perdu leur valeur, car la beauté est stable. Ils servent et attirent tous ceux à qui ils sont offerts : La parabole du fils prodigue ou la parabole du bon Samaritain est un moyen d'enseignement extraordinaire utilisé par le Seigneur. La vie même de Jésus, si elle est bien expliquée, attire également, car il est Vérité et Bonté, et donc la Beauté ultime.

Dans le cours de religion, il est très bon d'utiliser la méthode que Jésus a utilisée et que les théologiens appellent synkatabasis (condescendance, abaissement), qui consiste à se mettre au niveau de ceux qui nous écoutent, afin qu'ils nous comprennent et rendent notre langage accessible. Dans de nombreux cas, une image artistique vaut mille mots. Puis, lorsqu'ils ont saisi le message que l'artiste de cette œuvre propose, nous devons aider nos élèves à s'élever, en dépassant la toile ou la sculpture qui se trouve devant nous, jusqu'à la contemplation de la Beauté suprême, qui est toujours Dieu.

De nombreux exemples peuvent nous aider. En cette année de la miséricorde, cela peut nous aider à expliquer le logo du Bon Pasteur avec sa devise "Miséricordieux comme le PèreNous pouvons également expliquer la signification de la Porte Sainte. Nous pouvons également nous appuyer sur l'utilisation de tableaux connus tels que le Le retour du fils prodigue de Rembrandt ou Murillo.

En peinture, nous avons la chance de disposer d'un grand nombre d'œuvres d'art qui peuvent nous aider dans notre travail d'enseignant. A la fin de l'article, j'en propose quelques-uns à titre d'exemple.

Avec les jeunes enfants, nous pouvons aussi les amener à s'exprimer artistiquement en dessinant un événement biblique que nous avons expliqué. Par exemple, j'ai demandé à mes élèves de dessiner la résurrection de Lazare dont je venais de leur parler, et le lendemain, ils m'ont apporté des dessins qui auraient pu être utilisés pour organiser une exposition.

En sculpture, nous avons le privilège de disposer d'une grande iconographie d'œuvres sur la naissance de Jésus (par exemple, les crèches de Francisco Salzillo), sur Pâques (par exemple, les Le Christ souffrant de Sainte Thérèsede Gregorio Fernández), des images de la Vierge Marie (le Immaculée par Alonso Cano), etc.

En ce qui concerne l'architecture, le trésor des basiliques, monastères et cathédrales, ou l'église paroissiale la plus proche, est tout à fait approprié pour montrer à nos étudiants ce que le sujet de la religion a à leur offrir.

La musique est également une manifestation artistique très utile, qu'il s'agisse de la musique classique, créée pour louer le Seigneur par des compositeurs de renommée internationale, ou des paroles des chants liturgiques que nous utilisons lors de l'Eucharistie dominicale.

Prenons ici quelques œuvres pour servir d'exemples : deux sur Noël et une sur la mort du Seigneur.

Le culte des bergers

Les bergers ont été les premiers à recevoir la bonne nouvelle de la naissance de l'Enfant Jésus : un chœur d'anges chante et contemple Jésus tandis que les bergers s'approchent pour l'adorer et tenir compagnie à la Sainte Famille. Saint Joseph, à gauche, les bras ouverts, regarde avec surprise l'Enfant et médite sur ce que les bergers ont raconté : que les anges leur ont annoncé la naissance du Messie tant attendu.

La Vierge Marie regarde Jésus avec douceur et prie dans un silence joyeux. Les bergers accompagnent Jésus. L'un d'eux, celui qui est agenouillé avec un petit agneau en cadeau à ses pieds, est le peintre lui-même, qui a voulu se représenter de cette manière.

Le bœuf ne veut pas manquer un détail et observe attentivement le Fils de Dieu. Un âne, perdu dans l'obscurité, se repose, peut-être après un voyage fatigant et difficile - rappelons que Marie était en train d'accoucher - de Nazareth à Bethléem pour effectuer le recensement, et se sent maintenant sans importance dans un moment aussi grandiose et on ne voit que son museau (à droite, à côté du pantalon bleu du berger).

L'un des anges porte une affiche avec le premier chant de l'histoire : "Gloire à Dieu dans les cieux et sur la terre paix aux hommes...". Au milieu de l'obscurité de la nuit, Jésus est la lumière du monde qui éclaire les ténèbres de l'humanité : il nous apporte la paix, maintenant qu'elle est si nécessaire.

L'auteur n'avait pas besoin de montrer la scène dans une étable froide, comme on peut le voir à l'arrière-plan ; il a plutôt voulu nous présenter le Seigneur entouré d'une grotte faite d'amour : comme la coupole ou le plafond de cette grotte d'amour sont les anges chantant joyeusement, et les murs sont la Vierge Marie, son mari Saint Joseph et les bergers eux-mêmes, y compris El Greco, comme mentionné ci-dessus.

La Sainte Famille du Petit Oiseau

La scène évoque les tâches quotidiennes de la famille de Nazareth. La Vierge Marie, Mère de Dieu, est en train d'enrouler un écheveau de fil (le mouvement du rouet est suggéré, comme l'a fait Velázquez dans son célèbre tableau des Fileuses), tandis que Saint Joseph, se reposant un moment de son travail (voir ses outils de charpentier), enseigne quelque chose à Jésus. Marie et Joseph regardent l'Enfant. De cette façon, l'auteur nous explique le naturel qui était vécu dans la sainte maison, entre le travail ordinaire bien fait et l'attention portée à rendre la vie des autres heureuse. C'est avec cette simplicité que nous devons traiter le Christ et lui offrir notre travail (étude) bien fait. En outre, le tableau contient une autre signification : Jésus protège le petit oiseau (notre âme) des mâchoires du diable (le chien, qui se présente comme une personne de bonne humeur, car le diable ment toujours, ce qui rend la tentation attrayante). Si nous sommes avec le Seigneur, nous serons toujours protégés.

Terminons par l'image que le pape François apprécie le plus et qu'il a lui-même utilisée à plusieurs reprises dans sa catéchèse. Je suis sûr que ceux d'entre vous qui enseignent dans les dernières années de l'ESO ou dans le Bachillerato l'aimeront, pour l'appliquer dans une classe sur l'histoire de l'Église.

Crucifixion blanche

Nous témoignons avec tristesse du sacrifice du Christ, mort sur la croix pour racheter l'humanité. Tout est enveloppé de ténèbres (dans des tons froids : gris) représentant les souffrances et les angoisses de l'humanité : la haine des uns pour les autres, les guerres et toutes les douleurs de l'humanité. Le monde est éclairé par un rayon de lumière qui vient du ciel et nous montre le Christ comme notre sauveur.

À droite, les Juifs sont persécutés par les nazis et leur synagogue est brûlée (signifiant la haine de la religion). Au-dessus de la porte de la synagogue se trouvent les tables de la loi, l'étoile de David et le lion de Judée, dans une allusion claire aux Juifs.

sion aux prophéties messianiques. Des objets tombent au sol, y compris la Torah (bible juive) qui roule. Certains Juifs fuient avec ce qu'ils peuvent (l'un porte d'autres livres ou rouleaux de la bible ; une femme avec son enfant sur les genoux...).

A gauche, la révolution russe détruisant des maisons (une allusion claire à la lutte contre la propriété privée) et sa haine de la religion. On peut voir des drapeaux et des soldats, des maisons brûlées et des blessés.

C'est l'horreur de la guerre : tout ce qui est humain est représenté dans la "mer de l'humain", où l'on voit la barque de Pierre (l'Église), qui ne coule pas, parce que le Christ est en elle, comme dans le miracle de la tempête calme : Jésus dormait pendant que les apôtres terrifiés réalisaient qu'ils ne pouvaient rien faire pour sauver leur vie. Ils se sont donc tournés vers le Seigneur et l'ont supplié : "Seigneur, nous périssons !"Et le Christ menaça le vent et la mer et un grand calme s'ensuivit. Au milieu des difficultés que l'Église a connues historiquement (Empire romain, barbares, etc., dans l'Antiquité ; et plus actuellement avec les Lumières, les révolutions marxistes, etc.), Jésus a toujours été dans la barque de l'Église. S'il semble couler maintenant, nous n'avons qu'à le prier et Jésus agira.

Il y a une échelle à côté de la Croix. C'est l'échelle que Joseph d'Arimathie a utilisée pour descendre le Christ et l'enterrer. Mais cette échelle a un sens beaucoup plus profond : c'est notre foi, la réponse de l'homme à l'appel et au salut de Dieu. Nous devons monter et embrasser la Croix pour atteindre le bonheur.

Jésus est le Messie attendu par les Juifs : le chandelier était une figure de la présence de Dieu parmi son peuple élu ; ce chandelier est au pied de la Croix.

Enfin, Dieu le Père est vu au ciel appelant à la félicité et au bonheur avec Lui ceux qui ont souffert la mort dans ces guerres, à condition qu'ils acceptent le salut offert par le Christ.

Lire la suite
Espagne

Années jubilaires en Espagne, 2018 une année de grâce

Omnes-15 mars 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Après l'année lebaniego et Caravaca, Séville, Valence, Avila et Pampelune sont quelques-uns des diocèses qui célèbrent un jubilé cette année. 

Cette décennie a été un temps de grâce pour l'Église en Espagne. Les jubilés sont répartis dans tout le pays. Si en 2017, par exemple, les années saintes de Santo Toribio de Liébana et de Caravaca se sont achevées, en 2018 d'autres sont célébrées à Covadonga ou à Madrid à l'occasion du 25e anniversaire de la consécration de la cathédrale de l'Almudena.

2 600 personnes ont assisté à la ouverture de la porte sainte lors de la première année jubilaire thérésienneune grâce spéciale accordée par le pape François qui aura lieu chaque fois que la fête du saint tombera un dimanche. Cette année jubilaire est célébrée dans le diocèse d'Avila et à Alba de Tormes (diocèse de Salamanque). Lors de la messe d'ouverture, le cardinal Blázquez a défini le saint comme "...".une autorité spirituelle, une mère qui mérite d'être écoutée, qui nous nourrit du pain de l'intelligence et nous donne à boire l'eau de la sagesse".

Marcher avec détermination est le titre de la lettre pastorale qui sert de guide pour cette année de grâce, un titre qui est une invitation à être prêt à marcher sur le chemin comme la sainte l'a fait en son temps, car elle a compris la vie d'un chrétien comme un chemin de perfection.

Madrid accueille également l'année jubilaire du temple de Sainte Marie-Madeleinedans le quartier de Chamartín, qui célèbre le 50e anniversaire de son érection canonique. La paroisse est très proche des fidèles et des pauvres. "L'église est ouverte toute la journée, de huit heures du matin à huit heures et demie du soir. Nous essayons de faire en sorte que la présence des prêtres soit aussi continue que possible." explique le curé de la paroisse, Francisco Javier Ardila. Outre cet anniversaire, Madrid accueille d'autres années jubilaires, comme celle du Oratoire du Caballero de Gracia à l'occasion du 5e centenaire de la naissance du chevalier. de Jacobo Gratij, ou encore celle de la Le Christ de la santé en raison du centenaire de la paroisse.

Dans la région de Levante, 2018 est également une année jubilaire. Le Saint-Siège a accordé une année sainte au village valencien d'El Palmar. La raison en est que 75ème anniversaire de l'image du Cristo de la Salud (Christ de la Santé)Le saint est vénéré dans l'église paroissiale de Jesuset del Hort. Cette dévotion a commencé il y a des siècles, mais a pris une importance particulière au XIXe siècle en raison des épidémies de peste et de choléra qui ont dévasté Valence. Le curé de la paroisse, Gonzalo Albero, espère que "cette année sainte est un temps de grâce et de renouveau pour toute la paroisse et une occasion d'ouvrir les portes de la paroisse à tout le diocèse afin que différents groupes, mouvements... puissent bénéficier de la grâce jubilaire et obtenir l'indulgence plénière.".

À Soria, il y a également une année jubilaire à l'occasion de l'inauguration de l'usine de production d'électricité. 75 ans d'exposition permanente du Saint-Sacrement dans l'église du monastère de Santo Domingodes Clarisses de Soria. Comme dans la paroisse de Sainte-Marie-Madeleine, l'église de Saint-Dominique à Soria est ouverte toute la journée, de sept heures du matin à neuf heures du soir. La communauté des moniales cherche à étendre et à favoriser l'adoration et l'amour de Jésus dans le Saint Sacrement.

L'Andalousie connaît également une année jubilaire à Séville, en raison du 275e anniversaire de l'existence de la confrérie sacramentelle de San Juan Bautista dans la paroisse de San Juan de Aznalfarache. L'archevêque de Séville, Mgr Asenjo, en apprenant la nouvelle de l'octroi de cette grâce, a déclaré que "...l'archevêque de Séville, Mgr.sera pour tous un événement de salut, un véritable passage du Seigneur avec la confrérie et chacun de ses membres pour les renouveler, les convertir, les recréer, rajeunir et dynamiser leur vie chrétienne.". La confrérie a préparé une série de sessions au cours desquelles seront abordés divers sujets, tels que le travail des confréries au service de l'Église, la figure de Jésus de Nazareth...

Et de retour dans le nord, Pamplona organise les Jubilé de St. Fermín à l'occasion du 300e anniversaire de la consécration de l'autel et de la chapelle du saint dans l'église de San Lorenzo. Le diocèse espère que cette année sera une exaltation de la figure du martyr, en l'honneur duquel est célébrée l'une des fêtes les plus populaires au monde.

L'Espagne a la grâce de 2018 d'être une année jubilaire à part entière.

Initiatives

Maite Gutiérrez : Beaucoup de oui qui portent des fruits abondants

Maite Gutiérrez : 37 ans de mariage, 13 enfants, 8 petits-enfants et deux en route. Madrileña, avec une grande confiance dans la providence divine.

Omnes-14 mars 2018-Temps de lecture : 3 minutes

"Seigneur, si vous me le demandez, je vous le donnerai." C'était la réponse de Maite à la vocation de sa fille aînée, avec laquelle elle partage un nom. Il y a dix-sept ans, la jeune femme a parlé à ses parents et leur a annoncé l'appel de Dieu à la vie religieuse contemplative. Au fil des ans, ses sixième et neuvième filles iront également au couvent. Toutes trois sont des sœurs de Iesu CommunioL'institut religieux essaie de faire sien le cri de Jésus sur la croix : "...".J'ai soif"..

Maite et Paco se sont engagés sur la voie du mariage il y a 37 ans. Une vie marquée par une accumulation de oui : oui à la vie, à l'adoption et aux vocations. Avec une ouverture généreuse et courageuse, ils ont formé une famille de treize enfants : dix biologiques et trois adoptés. Huit sont des femmes et cinq des garçons, le plus âgé a 36 ans et le plus jeune 15 ans. Ce "clan" - comme ils aiment à s'appeler - est rejoint par trois gendres et une belle-fille, huit petits-enfants et deux autres en route.

Malgré les difficultés financières, le couple a fait l'expérience que le Seigneur ne s'est pas laissé dépasser par la générosité. Ils n'ont jamais manqué de rien. "Nous avions juste beaucoup d'amour à donner, deux salles de bain, 5 chambres et beaucoup de lits superposés."Elle explique qu'elle est médecin de profession et qu'elle a essayé de combiner son travail professionnel avec sa vie de famille.

Économistes, médecins, militaires, ingénieurs, religieuses et enseignants : ses enfants ont réussi. Lorsqu'on lui demande s'ils ont réussi à répondre aux besoins émotionnels de chacun, il acquiesce, mais il ne sait pas comment ils y sont parvenus. Ils n'ont aucun doute sur le fait que le Seigneur a tout fait.

"La vie de famille s'est construite sur de petits moments. Par exemple, lorsqu'ils faisaient frire des œufs, ils venaient vers moi, me racontaient leurs histoires et nous parlions aussi de sujets importants. Dans une famille nombreuse, partager la vie avec de nombreux frères et sœurs est enrichissant et nous apprend à partager, à renoncer. En outre, le fait que deux d'entre eux souffrent de certains handicaps a nécessité un travail constant de dépassement pour tous. Avec nos échecs et nos limites, je crois qu'il y a quelque chose qui a été transmis. Aujourd'hui, tout ce que nous pouvons faire est de remercier Dieu pour cela." dit Maite.

Une étreinte commune de l'adoption

Le sujet de l'adoption a été un sujet récurrent pour le couple. Depuis qu'ils étaient fiancés, ils avaient évoqué la possibilité d'adopter, et après la guerre en Bosnie, ils y ont repensé, car de nombreux enfants avaient besoin d'être accueillis. Lorsqu'ils ont entamé le processus d'adoption, ils avaient sept enfants et attendaient leur huitième.

Ils ont eu plusieurs entretiens avec des fonctionnaires de la Communauté de Madrid. On leur a demandé s'ils étaient prêts à avoir des enfants malades ou handicapés, et ils ont toujours répondu oui. Un enfant biologique serait également accepté, quelle que soit sa provenance, disent-ils. "Lors de la dernière réunion, on nous a proposé une petite fille de 22 mois atteinte du syndrome de Down. C'était un moment très difficile et très spécial pour nous deux. Nous avons consulté nos enfants et nous avons accepté à l'unanimité. C'est là que tu ressens toutes les paroles de l'évangile. Une de ces phrases qui nous ont marqués dit : "C'est moi, n'aie pas peur".dit-elle, la voix cassée.

Après Reyes, le couple a eu sa dixième fille biologique. "Nous avions encore la capacité de donner de l'amour et nous voulions adopter à nouveau. Mais pas avant d'en avoir discuté avec nos enfants, qui ont été les protagonistes de toutes les décisions.". À l'âge de trois mois et atteint du syndrome de Down, Marcos est arrivé dans ce clan.

Il est plus facile de faire face au handicap quand on se rend compte que ce sont des enfants qui ont besoin d'amour, qu'ils apprennent à leur propre rythme et sans prétention. "Reyes et Marcos ont beaucoup évolué. Bien que nous n'attendions rien, nous préférons être surpris par leurs progrès.", dit-il.

Trois ans plus tard et avec douze enfants, l'idée de l'adoption est revenue sur le tapis. La Communauté de Madrid leur a donné la possibilité d'accueillir un enfant ayant un léger problème de vue. Guillermo avait trois ans quand il est arrivé dans cette grande famille. Son plus grand rêve pendant les premières années était d'avoir le nom de la famille et lorsqu'ils ont finalement pu l'adopter légalement, ils étaient si heureux qu'ils ont célébré la nouvelle par une fête.

"C'est notre histoire, c'est ainsi que mes treize enfants sont rentrés à la maison. Si vous voyez ce que nous avons fait dans cette famille avec les yeux du monde, vous ne le comprendrez pas, mais ce ne sont pas les yeux du monde. Nous avons toujours dit oui à ce que Dieu nous demandait." conclut Maite avec un sourire.

Lire la suite
Cinéma

La cause du Christ, en savoir assez

The Case for Christ suit la vie de Lee Strobel, un journaliste du Chicago Tribune. Il est marié, ils ont une petite fille et une autre en route. Dieu ne compte pas pour eux. Cependant, après un événement, la femme se convertit et il se rebelle.

José María Garrido-14 mars 2018-Temps de lecture : 2 minutes

Le cas du Christ

Adresse: Jon Gunn
Script: Brian Bird
Pays: États-Unis
Année: 2017

Bien que les Oscars aient lieu le 4 mars et qu'il y ait une poignée de films qui vont refaire parler d'eux à juste titre (Dunkerque, Trois annonces à la périphérie, Coco, Le fil invisible, Le moment le plus sombre, Les dossiers du Pentagone...), ce tapis rouge a intérêt à ne pas enterrer deux films indépendants d'avant-hier : Le cas du Christ et le documentaire Battre le vent. Les deux films sont basés sur des événements réels et impliquent des journalistes, devant ou derrière les caméras. Ils sont tous deux de grande qualité et traitent de drames appréciables.

Un cas réel

Les arguments en faveur du Christ fait référence à la vie de Lee Strobelun jeune journaliste d'investigation de la Chicago Tribune dans les années 1980. Il est marié, ils ont une petite fille et une autre en route. Dieu ne compte pas pour eux. Cependant, à la suite d'un événement familial, la femme se convertit au christianisme (baptiste) et il se rebelle, car il a l'impression de la perdre... Contenu furieux, derrière son dos et derrière le dos des Tribunedécide de lancer une enquête sur la résurrection de Jésus afin de démanteler la foi chrétienne.

Les démarches que le journaliste entreprend, en le scénario de Brian Bird, s'inspirent du livre de Strobel qui s'est vendu à plusieurs reprises. Le rythme de l'histoire est maintenu en vie par les deux intrigues d'enquête simultanées (une affaire de police et l'affaire du Christ) et les fantômes de la rupture qui menacent le mariage. Mike Vogel et Erika Christensen jouent bien le couple tendu. Faye Dunaway et Robert Foster sont éphémères. Le réalisateur, Jon Gunn, nous laisse avec un bon film sur un saut dans la foi chrétienne catalysé par la dimension historique de Jésus.

Pour sa part, le documentaire Battre le vent est d'Anne-Dauphine Julliand, une journaliste parisienne et mère de quatre enfants qui a perdu deux de ses enfants à cause d'une maladie génétique alors qu'ils étaient encore enfants. Elle a raconté ces coups dans un livre dont le titre (Je remplirai vos jours de vie) est également la musique de fond de ce documentaire. Mais aujourd'hui, il place caméra et microphones près du corps de cinq enfants atteints de différentes maladies rares, et les laisse transmettre leurs illusions, leur goût de la vie et de la nouveauté, des jeux et de la nature, ainsi que le contraste de la douleur, sans dramatisation. Julliand atteint un naturel spectaculaire, avec du rythme et des métaphores contemplatives, et suggère aux parents d'enfants si malades un projet simple et difficile, celui d'investir dans ces petites vies pour les valoriser, au lieu de leur inculquer les doutes de l'adulte face à la mort.

L'auteurJosé María Garrido

Lire la suite

Une période de turbulences

Le Saint-Père, bâtisseur de ponts, souhaite que les chrétiens soient des "artisans de l'unité", qui renouvellent l'engagement de ne pas attendre un monde idéal, une communauté idéale. "Nous n'aimons pas les situations ou les communautés idéales, nous aimons les gens". 

9 mars 2018-Temps de lecture : 2 minutes

Selon les experts, si Jorge Bergoglio avait rédigé une thèse de doctorat, il se serait attaché à analyser "...la manière dont les paroles et les actes du Pape ont été utilisés dans le passé".Le contraste : essai d'une philosophie du vivant-concret" Romano Guardini, une étude des différentes manières de réaliser l'unité sans uniformité, en assumant la pluralité de l'humain et la complexité du réel. L'expérience intense des factions et des rivalités a traversé sa vie et continue d'être sa quête. Dans sa proposition d'une "culture de la rencontre" se trouve une conviction profonde de l'accomplissement humain (et surnaturel) qui est cultivé en restant ensemble tout en étant divers.

Au milieu de toute la poussière soulevée par le voyage du pape au Chili en janvier, son discours aux prêtres et aux séminaristes le 16 n'a pas attiré beaucoup d'attention. Cependant, il offre un aperçu fondamental de cette "période de turbulence" : comment développer une attitude chrétienne cohérente face à une culture post-chrétienne.

Francis l'exprime en termes dramatiques : "Des formes culturelles nouvelles et diverses apparaissent, qui ne se conforment pas aux marges connues. Et nous devons reconnaître que nous ne savons souvent pas comment nous insérer dans ces nouvelles circonstances. [...] Et nous pouvons être tentés de nous retirer et de nous isoler pour défendre nos propres positions, qui finissent par n'être que de bons monologues. Nous pouvons être tentés de penser que tout va mal, et au lieu de professer une bonne nouvelle, tout ce que nous professons est l'apathie et la désillusion.". Le pôle négatif de l'isolement est la dissolution. Face à l'expérience de son propre péché, il y a le danger de céder et de tomber dans un "...".c'est la même chose"que"au final, cela finit par diluer tout compromis dans le relativisme le plus dommageable.".

L'isolement et la dissolution sont des positions de faiblesse, mais ceux qui se sentent forts courent le risque de voir les autres d'en haut, de se sentir meilleurs, super-héros, que "... ils sont les meilleurs, les super-héros...".d'en haut, ils descendent à la rencontre des mortels". Au contraire, le pape souligne que le chrétien part de l'expérience de son péché et de son pardon par Dieu. "La conscience d'avoir des plaies nous libère ; oui, elle nous libère de l'autoréférence, de la croyance que nous sommes supérieurs.". François esquisse une voie à suivre : "Connaître Pierre découragé pour connaître Pierre transfiguré est une invitation à passer d'une Église de découragés désolés à une Église au service des nombreux découragés qui vivent à nos côtés".. Une Église qui ne regarde pas d'en haut, mais qui descend et aide chacun à monter une marche, à partir de là où il se trouve, tout en lui montrant l'horizon qui s'ouvre à chaque pas, qui le rapproche de Jésus.

L'auteurJuan Pablo Cannata

Professeur de sociologie de la communication. Université Austral (Buenos Aires)

Lire la suite
Espagne

Covadonga, but de pèlerinage

Omnes-9 mars 2018-Temps de lecture : 5 minutes

Trois anniversaires sont réunis cette année dans la vallée de Covadonga : le centenaire du couronnement canonique de la Santina, le centenaire de la création du parc national des Picos de Europa et le 1300e anniversaire de la bataille de Covadonga.

Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte Fernando Serrano

Le 8 septembre 1918, les images de la Vierge de Covadonga et de l'Enfant Jésus qu'elle porte dans ses bras ont été canoniquement couronnées. L'évêque d'Oviedo de l'époque, Mgr Javier Baztán y Urniza, a demandé cette grâce au pape Benoît XV. Il a également demandé l'autorisation de célébrer un jubilé extraordinaire l'année qui marquait également le douzième centenaire de la bataille de Covadonga.

À l'occasion du centenaire, Palabra a interviewé l'abbé de Covadonga, Adolfo Mariño. "Depuis l'archidiocèse d'Oviedo, nous avons demandé au Saint Père François la grâce de faire de cet anniversaire une année jubilaire mariale et il nous l'a accordée.".

Reine de notre montagne

"C'était le couronnement comme notre reine et notre mère, bien qu'ici nous l'appelions Reine de notre montagne, comme dans l'hymne de Covadonga. La Sainte Vierge a été couronnée le 8 septembre 1918", rappelle l'abbé de Covadonga. "Ce jour-là, le roi Alphonse XIII, son épouse, l'ensemble du gouvernement espagnol et, bien sûr, tous les évêques étaient présents, sous la présidence de Mgr Guisasola, un Asturien qui était alors cardinal de Tolède.". Lors de cette cérémonie, Marie a été reconnue comme la reine de tous les Asturiens et des pèlerins qui viennent lui rendre visite dans la Sainte Grotte.

"À Covadonga, trois réalités sont réunies, que l'on ne retrouve nulle part ailleurs dans les Asturies, et sans ces réalités, il est impossible de comprendre la région." explique Mariño. "La première est la réalité spirituelle. Marie est ici depuis 1300 ans et nous, les Asturiens, l'avons vénérée ici. Deuxièmement, la nature. Le pape Jean XXIII a dit que Covadonga est un miracle de la nature, et c'est vrai. Et enfin, c'est le berceau d'un royaume, celui des Asturies. Il y a donc trois réalités qui ne sont pas séparées.".

Centenaire du Couronnement

"Nous célébrons, nous ressentons profondément et nous attendons avec joie. Ce n'est rien de moins qu'un anniversaire qui nous pousse à tant de joie reconnaissante." C'est ainsi que l'archevêque d'Oviedo, le père Jesús Sanz, commence sa lettre à l'occasion de l'année jubilaire mariale. Cela fait un siècle que la Vierge de Covadonga règne sur les Asturies.

"Elle a déjà un impact notable. Avec le centenaire, plus de gens viennent, mais chaque année à Covadonga, même si ce n'est pas une année jubilaire mariale, environ 1 200 000 personnes viennent en pèlerinage.Adolfo Mariño, interrogé sur l'afflux de pèlerins dans ce sanctuaire situé au cœur des Picos de Europa. Il poursuit : "Covadonga a toujours été un lieu de grand pèlerinage, et cela ne cesse de croître. Il est vrai que l'année dernière, le nombre de pèlerins a sensiblement augmenté, car c'était l'année sainte de Liébana. Comme un lieu est très proche de l'autre, les gens faisaient le pèlerinage à Santo Toribio de Liébana et venaient ensuite à Covadonga, ou vice versa.". Pourtant, indépendamment de l'année Lebaniego, ".Covadonga est un lieu de pèlerinage depuis des temps immémoriaux et ce nombre ne cesse d'augmenter.".

Des pèlerinages sont organisés depuis tout l'archidiocèse d'Oviedo. L'abbé de Covadonga souligne deux pèlerinages parmi ceux qui seront organisés cette année. Il s'agit de pèlerinages pour les jeunes et les écoliers. "Plus d'un millier de personnes participeront à la rencontre des jeunes pendant le week-end des 14 et 15 avril. Et puis nous aurons un autre pèlerinage des écoles privées, charter et publiques, une rencontre à laquelle plus de 2 500 jeunes sont déjà inscrits. Avoir autant de jeunes va être une grâce de Dieu et une grande grâce dans le diocèse.".

L'abbé souligne que Covadonga n'est pas seulement visité par les croyants, mais aussi par ".on vient à cette maison comme à sa propre maison. Dans cette maison, vous savez qu'il y a toujours quelqu'un qui vous attend et vous embrasse, c'est Marie.". Dans la conversation avec l'abbé de Covadonga, des faits frappants apparaissent. "Nous avons une statistique très intéressante, parmi les personnes qui visitent le sanctuaire chaque année : 10 % sont athées et 12 ou 14 % sont agnostiques. Une chose très curieuse se produit dans les Asturies : il y a beaucoup de gens qui ne sont pas croyants, comme dans de nombreuses régions du monde, mais qui ont néanmoins une visite obligatoire à Covadonga.". Comme le dit la quintessence de la phrase asturienne : "Je ne crois en rien, mais ne touchez pas à la Santina". Par rapport à ces données, Mariño nous dit que "C'est ce qu'est Covadonga et c'est ce que nous voulons que Covadonga continue à être : une maison accueillante où nous devons vivre ces événements et les célébrer avec toute la joie du monde.".

Activités du centenaire

En outre, l'année jubilaire mariale comporte plusieurs activités principales. Il y a quatre événements principaux : les pèlerinages, les Conversations de Covadonga, un cours de mariologie et la neuvaine à la Sainte Vierge.

en termes de pèlerinages, " Les 934 paroisses des Asturies feront à un moment ou à un autre un pèlerinage à Covadonga.", souligne avec une certaine émotion l'abbé du sanctuaire. "Ils seront accueillis afin de gagner le jubilé.". La porte sainte du Jubilé est la grotte où se trouve l'image de la Santina. "C'est ce que nous dit le pape François dans la lettre qu'il nous a envoyée. La seule porte sainte des Asturies, dans notre diocèse, est la visite à la Vierge dans la Sainte Grotte. C'est là que nous recevons les pèlerins.". La structure de chaque pèlerinage est similaire. Il y a d'abord un acte de pénitence, "....".parce que Covadonga est aussi un lieu de pénitence, un lieu de conversion, de changement de vie." et se termine par l'Eucharistie.

En juin, les Conversations de Covadonga auront lieu. Une série de conférences sur différents domaines liés à la nature, à la foi et à la vie civile. "Elles sont coordonnées par l'archevêque du diocèse, le père Jesús Sanz. Les discussions auront une très grande profondeur intellectuelle et une grande rigueur scientifique."Le stress de Mariño.

Le troisième jalon de l'année mariale est le cours de mariologie qui est prévu pour le mois d'août. "Il est divisé en deux parties. Le matin, pour les experts en mariologie ; et l'après-midi, pour les personnes qui veulent aussi y participer", explique l'abbé de Covadonga. Et elle clôturera l'année avec la neuvaine de la Santina. "Cette année, elle sera présidée par des évêques asturiens ou par des prélats passés par le diocèse d'Oviedo.".

Deux autres anniversaires

Deux autres centenaires sont célébrés dans la même vallée. Le premier est celui de la déclaration de la réserve naturelle des Picos de Europa comme parc national le 22 juillet 1918 par le roi Alphonse XII. Son nom d'origine était le parc national de la montagne de Covadonga, mais il a ensuite été changé en Picos de Europa. La plupart des activités organisées à l'occasion de cet anniversaire visent à mettre en valeur la figure de Pedro Pidal Bernaldo de Quirós, marquis de Villaviciosa, qui est à l'origine de la création de cet espace naturel.

Un autre des anniversaires à commémorer est le treizième centenaire de la naissance du Royaume des Asturies. La bataille de Covadonga a eu lieu en 718 et pour marquer cet anniversaire, une exposition spéciale de peintures de la monarchie asturienne sera présentée au musée de Covadonga. La collection a été prêtée au Sanctuaire par le Musée du Prado.

Guillermo Martínez, ministre de la présidence du gouvernement asturien, souligne ".le travail conjoint réalisé par le gouvernement des Asturies, l'archevêché d'Oviedo et la mairie de Cangas de Onís pour offrir à la société un programme d'activités exemplaire et varié, fruit de la collaboration institutionnelle.".

Espagne

Types de violence à l'égard des femmes selon l'OMS

Omnes-7 mars 2018-Temps de lecture : < 1 minute

Selon l'OMS, il existe plusieurs types de violence qui nécessitent des interventions différentes. Il semble que le mot "violence" implique qu'il y a un préjudice physique qui conduit à des soins d'urgence, mais ce n'est pas le cas. Il existe de nombreuses façons de maltraiter les gens, et lorsque cela est fait parce que vous êtes une femme et avec le mépris que cela implique, cela peut être considéré comme violence de genre. Il en serait de même dans le cas inverse, si la femme traitait mal l'homme simplement parce qu'elle est un homme.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, les types de violence les plus courants et les plus répandus sont les suivants :

Contre les femmes. Un acte de violence qui cause ou est susceptible de causer un préjudice ou une souffrance physique, sexuelle ou mentale aux femmes ; comprend les menaces, la coercition, la privation arbitraire de liberté, en public ou en privé. Comprend la violence entre partenaires intimes, la violence sexuelle exercée par une personne autre qu'un partenaire, la traite des êtres humains et les pratiques néfastes telles que les mutilations génitales féminines.

Couple. Comportement d'un partenaire intime qui cause un préjudice physique, sexuel ou psychologique, notamment des actes d'agression physique, de coercition sexuelle, de violence psychologique et de contrôle. Il s'agit notamment de celles infligées par un conjoint actuel ou ancien ou un autre partenaire intime. Elle est également appelée violence domestique, violence à l'égard de la femme ou du conjoint. La "violence dans les fréquentations" est utilisée pour la violence dans les relations intimes entre jeunes gens et n'implique pas la cohabitation.

Sexuel. Tout acte sexuel, tentative d'acte sexuel, commentaire sexuellement explicite non désiré, traite ou tout autre moyen de contraindre la sexualité d'une personne, quelle que soit sa relation avec la victime, dans n'importe quel contexte, y compris, mais sans s'y limiter, à la maison et au travail.

Culture

Rosa PichLes coups que la vie vous donne vous rendent plus humain".

La maison de la famille Postigo Pich est un "chaos organisé", comme l'explique Rosa, la mère. Célèbre pour son livre publié dans Palabra, Rosa nous ouvre la porte de sa maison et nous raconte comment ils témoignent.

Fernando Serrano-5 mars 2018-Temps de lecture : 3 minutes

"Mon nom est Rosa Pich. Je suis né à Barcelone il y a un peu plus de 50 ans et je suis le huitième d'une fratrie de 16 enfants. Je me suis mariée en 1989 avec mon plus fidèle compagnon, Chema Postigo. Il était le septième d'une fratrie de 14 enfants. Notre rêve était d'avoir une grande famille et nous avons eu 18 enfants. Les trois aînés sont morts de problèmes cardiaques et les médecins nous ont conseillé de ne plus avoir d'enfants. Mais 15 autres sont nés". C'est ainsi que commence dans son blog le protagoniste de cette Les gens qui comptent leur présentation.

Il y a un an, Rosa est devenue veuve et s'est retrouvée à la tête de ses 15 enfants. Certains travaillent, d'autres sont à l'université, mais la plupart sont encore à l'école.

Auteur d'un livre dans lequel elle raconte sa vie de famille, elle est apparue dans diverses émissions de télévision pour expliquer son quotidien. Palabra lui parle un an après Chema, son mari, "Je ne suis pas une femme, je suis un homme".irait au paradis".

Il nous dit que "J'étais récemment avec deux de mes fils dans un couvent cloîtré pour donner des témoignages devant 150 personnes et la même question leur a été posée.Comment vivez-vous la mort de votre père ? Nous avons réponduC'était très dur, nous avons beaucoup pleuré, mais la vie continue, nous ne pouvons pas stagner". À titre personnel, il y a ceux qui pensent : "....".Pauvre, veuve avec 15 enfants". ou l'inverse, Quelle chance qu'elle ait été veuve avec 15 enfants.

Regarder vers les autres

Rosa fait preuve d'une vitalité surprenante. Elle a toujours un sourire pour les autres, même si la journée est un peu grise. Elle affirme que le fait d'être si nombreux à la maison lui permet de donner aux autres de manière plus simple et plus rapide. "L'autre jour, après un voyage, nous sommes arrivés le soir et ce que vous ressentez est un canapé, mais mes enfants m'ont ditMaman, allons-y en vélo. Nous allons parcourir l'Avinguda Diagonal d'un bout à l'autre et aller jusqu'à la mer'", et vous pensez : les enfants vous gardent jeune, vous n'avez pas le temps de vous regarder égoïstement... Les enfants veulent faire du vélo, alors on y va. Certains devaient étudier, d'autres étaient chez un ami. Avec ceux qui étaient prêts et qui avaient fait leurs devoirs, nous sommes partis"..

Vous pouvez voir comment il essaie de profiter des crises de sa vie quotidienne pour avoir l'opportunité d'avancer. "Ces coups que la vie vous donne sont des coups qui vous rendent plus humain. Ils vous aident à vous mettre à la place des autres. Cette dernière année a permis à toute la famille de grandir, de s'unir davantage entre nous, de se soutenir mutuellement, de s'aider à sortir de notre égoïsme.".

Tout le monde travaille ensemble à la maison

"La vie quotidienne est un chaos organisé. Nous commençons tous les jours à partir de 7 heures du matin."Rosa nous dit. Certains de ses enfants font de l'athlétisme avant l'école plusieurs jours par semaine. Elle travaille le matin : ".Je quitte la maison à 7h45. À ce moment-là, certains d'entre eux sont partis et d'autres les réveillent ou les aident à préparer le petit-déjeuner. Je sors avec le responsable pour acheter du pain, nous allons dans une boulangerie proche de la maison qui nous fait une remise de 20 centimes par miche. Nous achetons 10 pains par jour". Ensuite, avant le travail, Rosa va généralement à la messe. "J'ai besoin de recharger mes batteries pour affronter ce que la journée peut apporter. Je passe un certain temps à prier devant le Saint Sacrement, car j'ai besoin de m'arrêter et de réfléchir.  et m'organiser". À midi, ceux qui étudient à l'université ou travaillent se retrouvent pour déjeuner à la maison. "Nous sommes généralement 4 ou 5 chaque jour.".

Un foyer d'accueil

Rares sont les semaines où ils n'ont pas d'invité pour le dîner. "Grâce à ce livre, j'ai beaucoup voyagé et, comme Barcelone est une ville de passage, j'ai des connaissances qui me demandent s'ils peuvent passer chez moi lorsqu'ils viennent me rendre visite.". Souvent, les invités sont des personnes sans foi ou d'autres religions. Rosa nous dit que "eIl est très agréable de voir comment on apprend à mes enfants à prendre le chapelet et à le prier. Je me souviens que l'autre jour, un fils qui vit en Corée a dit à des collègues de travail de nous rendre visite. Ils ont dîné et prié le chapelet avec nous. Ils m'ont ditNous avons été ravis de partager le dîner et le chapelet avec vous". Pendant que nous priions, j'ai regardé l'un de mes fils les aider à prier le rosaire.". À la maison, ils ont imprimé le Notre Père et l'Ave Maria en coréen".parce que mon fils étant toutí nous envoie souvent des amis et des collègues. C'est très impressionnant de voir ces personnes prier avec nous.". 

L'auteurFernando Serrano

Lire la suite

Pape François : cinq ans après son pontificat

2 mars 2018-Temps de lecture : 2 minutes

Le pape François célèbre le 13 mars son cinquième anniversaire en tant que successeur de saint Pierre. L'auteur évoque certains des comportements qu'il considère comme potentiellement dangereux sur les médias sociaux.

MAURO LEONARDI - Prêtre et écrivain

mauroleonardi.it - @mauroleonardi3

Le mois de mars est l'anniversaire de cinq ans du premier pon pon pontificat de l'histoire qui se déroule entièrement à l'époque de la médias sociaux. Paradoxalement, la facilité avec laquelle chacun peut diffuser ses opinions a rendu le dialogue plus difficile : dans une une époque de contrastes et de polarisations extrêmesDans la papauté, ceux qui ont des points de vue différents ne débattent souvent pas, mais se disputent. La papauté est l'un des lieux où cette dynamique est la plus évidente : comme pour le père du fils prodigue (Lc 15), les ennemis du pape sont les "frères aînés", c'est-à-dire ceux qui ont des opinions différentes. "catholiquement correct. L'acusation plus empoisonnée et plus douloureuse contre le Pape est de dire qu'il "divise et conduit l'Eglise vers le schisme" : une affirmation qui ne serait qu'une absurdité risible si une telle chose ne devenait pas un danger fondé à cause de certaines personnes sur les réseaux sociaux, des personnes qui dénoncent le schisme avec des mots, mais qui le créent en dessous.

Je ne stigmatise pas ceux qui ressentent le besoin d'intervenir pour sauvegarder la doctrine, car il est parfaitement légitime de le faire ; mais il est important de ne pas juger les intentions de ceux qui agissent autrement, et de ne pas extrapoler une phrase à partir du contexte. Prendre des distances d'une certaine ligne pour des raisons de sensibilité personnelle est parfaitement légitime, et très utile car elle assure l'unité et la multiplicité dans l'Église. Il est tout à fait naturel que des personnes ayant beaucoup de choses en commun - comme la foi chrétienne ou la même vocation - puissent et doivent, en toute liberté, penser différemment sur des questions d'opinion. Par exemple, lorsqu'on dit qu'aujourd'hui il est plus urgent de défendre les personnes par rapport aux valeurs, cette opinion, qui est partagée par de nombreux intellectuels, peut ne pas être bien reçue par ceux qui se sont toujours battus pour affirmer l'importance des principes. Les appels de François à certains ressemblent aux paroles de Jésus aux Pharisiens.Son ouverture aux "périphéries" rappelle la miséricorde, souvent considérée comme scandaleuse, avec laquelle Jésus s'est consacré aux pécheurs. 

L'auteurMauro Leonardi

Prêtre et écrivain.

Lire la suite

Merci, Benedict

En 2018, cinq ans après la démission de Benoît XVI, Valentina Alazraki, l'une des personnes de référence en matière d'information au Vatican, a raconté à Omnes comment elle avait reçu cette annonce historique de sa démission.

1er mars 2018-Temps de lecture : 2 minutes

Le 11 février 2013, je me trouvais dans la salle de presse du Vatican, attendant de connaître la date de la canonisation de Mère Maria Lupita Garcia Zavala, que le pape Benoît devait annoncer lors d'un Consistoire, lorsque je me suis rendu compte que quelque chose d'étrange se passait. Devant des cardinaux stupéfaits, le pape annonçait sa démission. Quelques minutes plus tard, je me suis retrouvé à diffuser en direct la nouvelle, qui allait sans aucun doute marquer un tournant dans la vie de l'Église et de la papauté.

En repensant à ce jour, je me rends compte que ma première réaction n'a pas été l'incrédulité. J'ai été surpris par le moment de l'annonce, mais pas par son contenu, car Benoît XVI lui-même, dans le livre La lumière du monde nous avait préparés à cette issue.

Ma réaction était une incompréhension du geste. J'avais vécu les 26 années et demie du pontificat de Jean-Paul II, j'avais été témoin de son chemin de croix vivant dans ses dernières années, de sa décision en 2000 de demander l'avis d'un conseil de cardinaux sur une éventuelle démission, de leur avis négatif après avoir étudié la situation, et enfin de sa propre décision de suivre l'exemple de Jésus et, comme il avait l'habitude de dire, de "ne pas descendre de la croix".. "Dieu m'a mis ici" -le pape polonais nous a dit un jour, "Dieu m'emmènera quand il le voudra"..

Ce témoignage de foi et de force d'âme, fruit d'un profond mysticisme, m'a d'abord empêché d'apprécier la grandeur et l'humilité du geste de Benoît XVI. "Il est bien meilleur que ne l'était Jean-Paul II à son âge, alors pourquoi quitte-t-il le navire ?" me suis-je demandé, sans trouver de réponse. Cinq ans plus tard, avec la plus grande humilité possible, je confesse que j'avais tort. Ces deux grands papes ont tous deux pris leur décision par amour de l'Église. Il s'agissait de décisions précieuses et courageuses.

Benoît XVI avait vécu les dernières années de la vie de Jean-Paul II, pendant lesquelles son prédécesseur n'avait pu gouverner comme il l'avait fait avant que sa santé ne se détériore. Lorsqu'il s'est rendu compte que ses forces physiques et spirituelles le quittaient, il a compris que l'Église avait besoin d'un homme fort à sa tête et, après une longue réflexion, beaucoup de prière et un extraordinaire esprit de service, il a pris la décision de se retirer et de laisser la place à l'homme dont l'Église et le monde avaient besoin. Avec sa distance par rapport à la sphère publique, sa fidélité totale au pape François, son silence et sa discrétion ont donné à nous, les sceptiques, les outils non seulement pour comprendre, mais aussi pour être reconnaissants de son geste. 

Lire la suite

Le mystère de Paul VI

1er mars 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape François a déclaré que le bienheureux Paul VI serait canonisé cette année. La date devrait coïncider avec le Synode des évêques en octobre. Le professeur Morales analyse la signification de sa figure dans le contexte de l'histoire récente de l'Église.

José Morales - Professeur de théologie dogmatique. Auteur du livre "Paul VI (1963-1978)".

On a beaucoup parlé du martyre du pape Paul VI, mais il est plus approprié de parler du mystère de Paul VI pour décrire son règne papal, qui s'est distingué par une unité d'objectif, une patience et des réalisations marquées. Si le Concile Vatican II est sa plus grande réussite, les quinze années de son entière présence à la tête de l'Église sont probablement la réussite singulière de Jean-Baptiste Montini. L'unité du pontificat se trouve dans la personnalité, le caractère et le charisme du Pape, et non dans les événements extérieurs, qui le brouillent et appartiennent aux contingences de l'histoire.

Paul VI est un personnage impossible à décrire. A la fois ancien et moderne, amoureux de la tradition et ouvert aux particularités de l'homme contemporain, conscient que le catholicisme et l'Eglise elle-même ne sont qu'une seule identité dans le temps. C'était un homme religieux, évidemment, et on pourrait aussi le décrire comme un mystique. Il cultivait l'intériorité, qui était en grande partie le secret de son caractère. Il était saisi par la conscience que Jésus-Christ était son Seigneur, et cette certitude allait de pair avec une compréhension profonde et ardente de l'Église.

C'était une personne d'une humilité peu commune, qui appréciait la fidélité et la loyauté. Il pensait qu'un Dieu qui aime l'homme et un homme qui aime Dieu doivent souffrir. À cet égard, il ressemblait un peu à saint Paul, dont il choisit le nom comme pontife. Saint Paul a abondé en traits de ce que l'on considère comme la modernité : il se réjouissait de ses faiblesses et il était apathique, tenté, faible, incertain. Paul VI porte dans sa nature cette ressemblance avec l'homme de cette époque, dans ses aspirations et dans ses tourments.

Paul VI n'était pas spontané, et il n'y avait pas de réelle familiarité à son sujet. Sa gravité trahissait une certaine mélancolie, et bien qu'il semblait cultiver l'image hiératique du berger suprême, il était par nature et par grâce profondément optimiste. Il y a eu des papes du triomphalisme, mais Paul VI a été le pape de l'humilité et de l'expiation. Il a parlé des fautes historiques de l'Église. Il était l'homme de la charité.

Durant son pontificat, l'Église est véritablement devenue une Église universelle. Ouvert à tous les continents, comme l'ont montré ses voyages, il s'est fait l'interprète de la vieille Europe chrétienne et a détruit la légende de l'orgueil papal en Orient. La curie n'a jamais voulu de lui. Elle le jugeait trop moderne, trop intellectuel et trop problématique. C'était un homme de prière et d'action, qui portait avec lui la terre de Brescia, comme Jean-Paul II la terre de Cracovie. Il a déclaré : "Je ne me lasserai jamais de bénir et de pardonner. Un pape se sent très peu quand il se considère lui-même. Ma faiblesse est restée entière ; mais une force qui ne vient pas de moi me soutient, instant après instant. La vie d'un pape ne comporte aucun moment de répit ou de repos. Il n'y a pas d'interruption de la paternité ou de la filiation. Un pape vit d'urgence en urgence".

La gestion papale du Conseil a été une œuvre d'art. Le Conseil s'est déroulé sans encombre ; il n'a été ni suspendu ni interrompu, ce qui aurait pu être le cas avec un timonier moins expérimenté. Il a atteint les objectifs fixés, et dans certains cas, a dépassé les espoirs placés en lui.

Ses brillantes réalisations comprennent des encycliques et des exhortations apostoliques décisives. La réforme liturgique tant débattue visant à rapprocher le peuple chrétien de l'autel a été couronnée par la promulgation du Missel romain, des rituels des sacrements, des lectionnaires, du calendrier et l'introduction des langues vernaculaires.

La réforme de la Curie romaine et son internalisation, la création de la Commission des femmes et la proclamation de Thérèse de Jésus et de Catherine de Sienne comme docteurs de l'Église, la création du Synode des évêques et de la Commission théologique, le renouveau de la catéchèse avec les Catechesi tradendae, l'impulsion donnée au CELAM avec le voyage en Colombie, les voyages papaux sur les cinq continents, la réinscription du diaconat permanent, le remodelage de l'Église africaine avec l'ordination de trois cents évêques du pays, le Credo du peuple de Dieu et l'ordination du diocèse de Rome, la politique orientale, la transparence des procédures sur les livres et les doctrines, la création de la Sala Stampa au Vatican, la réhabilitation de Padre Pio de Pietrelcina, l'âge des cardinaux et des évêques, la simplification de la cour papale, la présence des évêques dans les congrégations romaines, les progrès du dialogue avec l'orthodoxie, l'approbation des associations laïques, etc., tous contribuent à considérer ce pontificat comme l'un des plus fructueux et des plus nécessaires du 20ème siècle.

Paul VI a été béatifié par le pape François le 19 octobre 2014. Aujourd'hui, la Congrégation pour la cause des saints a approuvé le miracle attribué à son intercession (la guérison d'une petite fille encore dans le ventre de sa mère), et le pape lui-même a confirmé que la canonisation aura lieu cette année 2018.

L'auteurOmnes

Lire la suite
Expériences

Les femmes en Afrique : problèmes et défis auxquels elles sont confrontées

Omnes-28 de février de 2018-Temps de lecture : 7 minutes

En Afrique, les femmes ont fait de grands progrès en matière d'égalité sociale. Après presque un demi-siècle de travail, de nombreux défis restent à relever : le poids des traditions, la préférence des hommes sur les femmes et le manque d'indépendance financière en sont quelques-uns.

TEXTE - Fernando Serrano

L'été dernier, la Libérienne Ellen Johnson Sirleaf a quitté la présidence de son pays. Elle était à la tête de l'exécutif depuis 11 ans. En 2006, l'année de son arrivée au pouvoir, une nouvelle ère s'est ouverte sur le continent africain. Pour la première fois, un pays africain est dirigé par une femme.
D'autres pays comme le Mozambique, Maurice, le Sénégal, Sao Tomé et Principe... ont également eu ou ont encore des femmes à la tête du pouvoir législatif ou exécutif. Ces dernières années, on a assisté à une augmentation du nombre de femmes occupant des postes de pouvoir et de responsabilité dans la sphère publique et civile.
"Une fois, il y a des années, alors que j'étais au Congo, un missionnaire chevronné m'a dit que les femmes font vivre l'Afrique. Il m'a dit qu'ils reconstruisent, qu'ils se battent pour avancer, qu'ils créent des mutuelles d'épargne pour soutenir les petites entreprises qu'ils lancent, qu'ils élèvent la voix pour demander l'arrêt des guerres.....", déclare Africa Gonzalez, journaliste spécialiste du continent noir.

La société en Afrique

L'Afrique est un immense continent qui se développe progressivement. Ces dernières années, la croissance démographique a été légèrement supérieure à 2 %. Sur les 1 216 millions d'habitants du continent, 40 % ont moins de 15 ans et 60 % vivent dans des zones rurales. L'espérance de vie est de près de 60 ans.

D'autres données montrent la réalité africaine : 60 % de la population ont accès à l'eau potable, 30 % ont accès à l'électricité, il y a 0,7 hôpital et 32 médecins pour 100 000 habitants et seulement 5,2 % des dépenses du continent sont consacrées à la protection sociale. En termes de dépenses d'éducation, cela représente près de 5 % du produit intérieur brut.

La préférence des hommes sur les femmes

La directrice exécutive de l'Entité des Nations unies pour l'égalité des sexes et l'autonomisation, Phumzile Mlambo-Ngcuka, a rappelé à l'occasion de la Journée internationale de la femme que "...les droits des femmes sont un droit humain fondamental et un droit humain fondamental".Un trop grand nombre de femmes et de filles passent un nombre d'heures excessif à s'occuper des tâches ménagères ; elles y consacrent généralement plus de deux fois plus de temps que les hommes et les garçons. Ils s'occupent des jeunes frères et sœurs, des parents âgés, des membres de la famille malades et des tâches ménagères.
Dans de nombreux cas, cette répartition inégale des tâches se fait au détriment de l'apprentissage des femmes et des filles, et de leurs chances d'obtenir un emploi rémunéré, de faire du sport ou de jouer un rôle de leader civique ou communautaire. Cela détermine les modèles de désavantages et d'avantages relatifs, la position des femmes et des hommes dans l'économie, leurs compétences et leurs lieux de travail.".

C'est l'un des principaux problèmes auxquels sont confrontées les femmes en Afrique : la discrimination sexuelle. "L'Afrique est un vaste continent. La région méditerranéenne n'est pas la même que l'Afrique du Sud, ou l'Afrique occidentale que l'Afrique orientale. Il y a des pays comme le Kenya ou l'Ouganda qui sont des États de style plus européen. Mais il y a aussi des pays comme la Somalie qui est un État en faillite."explique Africa Gonzalez. De la même manière que le directeur exécutif, elle souligne le problème de la discrimination à l'égard des femmes : ".J'ai été principalement en Afrique de l'Est et les femmes sont confrontées à un très grand défi, celui de la discrimination. Dans le cas d'une famille qui a plusieurs enfants et qui ne peut pas tous aller à l'école, elle décidera probablement que les garçons seront scolarisés et que les filles resteront à la maison pour aider et travailler dans le ménage.". En Afrique subsaharienne, seuls 41 % des diplômés universitaires sont des femmes.

En termes d'activité économique, les femmes soutiennent la grande majorité des activités agricoles et du commerce à petite échelle. Dans 80 % des cas, les femmes sont en charge de ce type d'économie informelle. D'autres données soulignées par Mlambo-Ngcuka sont qu'un tiers des femmes entrepreneurs n'ont aucune formation commerciale et que seulement 50 % des femmes entrepreneurs ont accès au financement et au crédit.

Ebele Okoye, pharmacienne nigériane et promotrice du projet social AMAD de Women Board, a souligné ce problème dans une conversation avec Palabra : "Les statistiques montrent qu'il y a deux fois plus de femmes que d'hommes sous le seuil de pauvreté". Mme Okoye, qui a reçu cette année le prix Harambee Spain pour la promotion et l'égalité des femmes africaines, souligne également que "dans la culture africaine, les hommes ont tendance à avoir une position plus privilégiée. Tout le monde veut avoir un fils. Un garçon est beaucoup plus facilement accepté et pris en charge qu'une fille. Dans le cas du Nigeria, la culture donne un plus grand avantage au garçon.".
"Dans de nombreuses cultures africaines, l'homme est la personne qui hérite des biens, celle qui peut acheter des terres, prendre des décisions familiales importantes sans avoir besoin de se consulter....."Okoye poursuit en expliquant. "Cette nature patriarcale de la culture nigériane est la raison souvent invoquée pour expliquer la relative déresponsabilisation des femmes, ainsi qu'un ensemble de croyances culturelles et religieuses qui portent atteinte aux droits des femmes.".

Le poids de la tradition

Un autre problème auquel sont confrontées les femmes africaines est le poids de certaines traditions patriarcales et familiales. Cela inclut les facteurs culturels et les événements dans lesquels les femmes n'ont aucun pouvoir de décision, comme les mariages forcés, les mutilations génitales ou les coutumes dans lesquelles les familles et les maris ont le plus de poids.

Les femmes africaines luttent contre ce problème depuis plus de 20 ans. Dès 1978, l'écrivain et politicienne sénégalaise Awa Thiam a écrit La Parole aux Négresses, dans laquelle elle présente deux phénomènes qui touchent directement les femmes : la polygamie et les mutilations génitales féminines. Dans ce document, elle propose des informations recueillies sur la réalité des femmes dans certains pays. Un an plus tard, le premier séminaire sur les pratiques traditionnelles affectant la santé des femmes et des enfants s'est tenu à Khartoum, au Soudan, avec le soutien de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Cinq ans plus tard, le Comité interafricain sur les pratiques néfastes affectant la santé des femmes et des filles a été fondé. Cet organisme est une plateforme de coordination de tous les programmes menés par les ONG nationales qui cherchent à mettre fin à la pratique des mutilations génitales féminines. Par l'organisation et la promotion de cours de formation, de séminaires, de forums de discussion, etc., ils cherchent à mettre un terme à cette tradition qui touche plusieurs pays du continent noir.

L'éducation comme outil

Les données de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO) reflètent l'importance de maintenir les investissements dans l'éducation. Certains de ces indicateurs sont les suivants :
- Les pays d'Afrique subsaharienne consacrent en moyenne 22 % des dépenses publiques à l'éducation ;
- Le ratio pour l'enseignement primaire est de 70 %, bien qu'il existe des disparités importantes entre les pays et les régions ;
- Des progrès significatifs ont été réalisés en matière d'égalité entre les garçons et les filles dans l'enseignement primaire ;
- L'alphabétisation est l'un des domaines où les plus grands progrès ont été réalisés, tant chez les jeunes que chez les adultes, avec des ratios de 78 % et 67 % respectivement. Bien que les chiffres les plus bas se trouvent dans les zones rurales, et en particulier chez les femmes, il convient de noter que l'alphabétisation des femmes progresse en Afrique subsaharienne, à un rythme de 3,81 TTP3T chez les adultes, et encore plus rapidement chez les jeunes femmes ;
- La préférence des hommes sur les femmes, les taux de pauvreté, le manque de ressources... sont quelques-uns des obstacles auxquels les femmes africaines sont confrontées pour obtenir une éducation.

Selon les mots du promoteur du projet social d'AMAD, Ebele Okoye : "Pour ma part, je pense que certains des problèmes auxquels les femmes africaines sont confrontées peuvent être améliorés et résolus par l'éducation. L'éducation n'est pas une garantie, mais une femme éduquée est souvent plus à même de connaître et de défendre ses droits. Ils sont également plus à même de disposer d'une certaine indépendance pour développer leur vie et leur carrière.".

Dans la même veine, Africa Gonzalez décrit les avantages de l'éducation et de la formation formelles : "Il existe une étude de l'Organisation mondiale de la santé qui souligne que plus les femmes terminent leurs études secondaires, moins leurs familles risquent de souffrir de malnutrition, car elles sont plus à même de réaliser comment s'occuper d'elles, les nourrir... Elles réalisent l'importance de la santé et ont plus facilement accès à ces services".".

Mais ce n'est pas seulement l'enseignement académique qui doit changer. Okoye explique que "l'éducation est importante tant pour les femmes que pour les hommes. En plus de l'éducation formelle. Je pense également que nous devrions examiner la manière dont les enfants sont généralement élevés en Afrique. En raison de l'éducation qu'ils ont reçue, certains hommes se marient et pensent qu'ils ont quelqu'un pour être leur cuisinière, leur blanchisseuse... La plupart de ces tâches sont considérées uniquement comme un travail de femmes et parfois, c'est presque un tabou de voir les hommes effectuer l'une de ces tâches pour gérer leur propre ménage.". De cette manière, Okoye explique la nécessité d'une réorientation sociale, notamment dans les zones rurales.

La montée en puissance des femmes dans la société

"Le monde commence à reconnaître le rôle des femmes dans la société, comme en témoigne l'attention accrue portée au niveau mondial à la création de l'égalité entre les hommes et les femmes.", note Ebele Okoye. "Il a été prouvé depuis des siècles et dans tous les pays que les femmes peuvent détenir le pouvoir et l'exercer correctement. Comparés au nombre d'hommes occupant des postes à responsabilité, les chiffres bruts ne le reflètent peut-être pas, mais le vent tourne.".

En 2006, Ellen Johnson Sirleaf est devenue présidente du Liberia, comme mentionné ci-dessus. Fatou Bensouda est le procureur général de la Cour pénale internationale depuis 2012. Ameenah Gurib-Fakim est présidente de l'île Maurice depuis juin 2015. En 2004, la Kenyane Wangari Maathai a reçu le prix Nobel de la paix. Le Rwanda possède le seul parlement au monde où les femmes sont majoritaires, et en Afrique du Sud, 40 % des sièges sont occupés par des femmes. Ce ne sont là que quelques exemples du changement qui s'est opéré en Afrique au cours des dernières décennies.

La femme pilier de l'Afrique

"Un dicton nigérian dit : "Si vous donnez du pouvoir à une femme, vous donnez du pouvoir à une société". Les femmes sont puissantes pour établir des relations et influencer la vie de nombreuses personnes."Okoye souligne.

Les femmes en Afrique font de grands progrès dans leur normalisation sociale dans les différentes sphères publiques. Comme le souligne la pharmacienne nigériane : "Les femmes en Afrique font de grands progrès dans leur normalisation sociale dans diverses sphères publiques.Bien que les femmes travaillent désormais à l'extérieur du foyer, nombre d'entre elles ont la force intérieure de continuer à être le soutien de leur famille, de leurs amis... Elles sont les gardiennes du concept de famille en Afrique. Un concept très large et très fort. Mais ils doivent encore travailler pour répondre aux besoins sans cesse croissants de la vie moderne.".

"Comme vous pouvez le voir dans les données, la moitié de la population en Afrique est composée de femmes. S'il y a tant de femmes, elles ne peuvent être négligées si l'on veut que la société fonctionne bien. L'ensemble de la société africaine repose sur le pilier des femmes. Si nous devions supprimer un support, ce serait comme se tenir sur un seul pied." reflète le promoteur du projet AMAD. "Si ce support était supprimé, quel serait le résultat ?".

La théologie du 20ème siècle

Orthodoxie, par G. K. Chesterton

Juan Luis Lorda-28 de février de 2018-Temps de lecture : 2 minutes

Orthodoxie  est le livre le plus central de Chesterton, celui qui définit le mieux sa vie et sa pensée. Il s'agit d'un voyage personnel et d'une démonstration de la manière dont la foi chrétienne brille à travers la fumée de certaines visions du monde du vingtième siècle.

-texte Juan Luis Lorda

Gilbert Keith Chesterton (1874-1936) est considéré à juste titre comme l'un des auteurs les plus importants de la pensée chrétienne du XXe siècle. Y Orthodoxie (1908), un livre qui définit le débat entre le christianisme et de nombreuses idées contemporaines, qui, en partie, comme il aimait à le considérer, sont des idées chrétiennes. "qui sont devenus fous". en perdant son rapport à la foi et, dans la même mesure, au bon sens. Ce qui est admirable chez Chesterton, c'est qu'il semble pouvoir, sans se crisper, sans réprimander personne, s'attaquer à tout le monde avec un bon sens littéralement écrasant. Avec des contrastes audacieux et humoristiques, il montre le ridicule de tant d'idées, tout en embrassant les gens.

Lumière dans la fumée

Ce que Chesterton a devant lui ressemble beaucoup à ce que nous avons aujourd'hui. En premier lieu, un matérialisme qui imprègne la mentalité de l'époque par le bas et qui a un fondement scientifique diffus. Elle a incontesté et écarté d'autres fantaisies de pensée antérieures, idéalistes par exemple, pour en faire des antiquités indignes de confiance. Ce matérialisme est fondé sur le simple fait que la science moderne, depuis deux cents ans, est parvenue à comprendre avec certitude comment les objets matériels et les êtres vivants que nos sens observent ont vu le jour. Et avec cela, il croit tout savoir, même s'il ne comprend toujours pas et ne peut pas expliquer pourquoi un tel miracle a été produit à partir de rien et sans aucun dessein. Il ne peut pas non plus expliquer ce que nous, les humains, sommes et pensons, car notre conscience avec notre pensée et notre liberté n'est pas matérielle. Mais il est tellement sûr et fier de ce qu'il sait qu'il ne se rend pas compte de ce qu'il ne sait pas.

Lire la suite
Actualités

Solitude fertile contre solitude fermée

L'annonce par le Premier ministre britannique Theresa May de la création d'un ministère virtuel pour lutter contre la solitude a alimenté la réflexion sur les millions de personnes qui vivent seules. Dans le même temps, de plus en plus d'études mettent en garde contre les effets néfastes de la solitude. Cependant, il peut y avoir une solitude avec une richesse intérieure, qui se tourne vers les autres.

Rafael Miner-28 de février de 2018-Temps de lecture : 12 minutes

Il se passe rarement un jour sans que les médias d'information, dans les médias traditionnels ou via les réseaux sociaux, ne rapportent une de ces histoires : une personne âgée était morte à son domicile depuis plusieurs jours sans que personne ne l'ait réclamée ; une personne âgée disparaît dans telle ville, qu'elle soit ou non atteinte de la maladie d'Alzheimer ; un jeune déséquilibré tire sans discernement sur la foule dans une école ou sur une place ; le nombre de consommateurs de drogues et d'alcool augmente dans tel pays ; un pédophile est arrêté avec de multiples dossiers ; une jeune femme disparaît et est retrouvée morte dans une caserne ; une jeune fille est agressée sexuellement ; une personne âgée ou malade est maltraitée...

Les causes profondes de ces événements et d'autres similaires, qui génèrent tant de souffrances et de perturbations dans la société, sont diverses. Mais il en est une qui émerge dès qu'on les analyse avec un peu de calme : la solitude. Précisément maintenant, à l'heure de la mondialisation de l'internet et de l'instantanéité de l'information.

Oui, à l'ère des réseaux sociaux, beaucoup de personnes perçoivent une absence d'affection et d'amitié ; une mise à l'écart, selon les mots du Pape François, ou un isolement social, qu'il soit apparu ou qu'il ait été choisi il y a longtemps, en raison des circonstances de la vie ; un manque d'attention pour les autres ; une absence de compagnie, même de la part des membres de la famille ; peu d'accompagnement ou d'aide, même s'ils ne le disent pas, pour s'occuper de leur vie spirituelle intérieure.

D'autre part, depuis quelque temps, des résultats de recherche ont été publiés selon plusieurs axes sur : 1) les effets néfastes de la solitude sur la santé, et la solitude comme facteur de détérioration grave des maladies chroniques (Organisation mondiale de la santé, OMS) ; 2) l'inversion d'une pyramide des âges qui n'est plus une pyramide : Chaque année, le nombre de personnes âgées - qui ont besoin de beaucoup de soins et d'aide car elles ne sont plus capables de s'occuper d'elles-mêmes - augmente et le nombre de jeunes diminue, en raison du faible taux de natalité ; et 3) l'augmentation du nombre de personnes vivant seules, du moins dans les pays du monde dit occidental.

Ce sont des phénomènes qui nécessitent une analyse, et une capacité de réaction. Pour l'instant, certains politiciens ont commencé à prendre des décisions. Mais la réflexion doit se faire avec en toile de fond d'autres questions. Par exemple : la solitude est-elle mauvaise ? De quel type de solitude parle-t-on ? Qui en est particulièrement affecté ? Comment prévenir la solitude ? La solitude a-t-elle une dimension spirituelle ? Quels antidotes seraient appropriés pour vaincre la solitude ? Pourquoi tant de personnes âgées se sentent-elles seules ?

Au Royaume-Uni, une question d'État

Le débat sur ces questions s'est intensifié ces dernières semaines à l'initiative de la Première ministre britannique, Theresa May, qui a créé un poste de secrétaire d'État, sous l'égide du ministère de la culture, des sports et de la société civile, pour s'occuper du "problème de la solitude".

Selon les sociologues, plus de neuf millions de personnes, jeunes et moins jeunes, se sentent seules au Royaume-Uni. Cela représente 13,7 % de la population. Downing Street, le bureau officiel du chef du gouvernement, a assuré que le nouveau département vise à agir contre la solitude "dont souffrent les personnes âgées, celles qui ont perdu des êtres chers et celles qui n'ont personne à qui parler".
En rapportant le fait, la BBC résume certains des arguments officiels : "La solitude est aussi dommageable pour la santé que le fait de fumer 15 cigarettes par jour", et "bien que ce phénomène ne fasse pas de distinction entre les âges, les plus touchés sont les personnes âgées.

En Angleterre, on estime que la moitié des personnes âgées de 75 ans vivent seules, soit environ 2 millions de personnes.

En outre, la télévision publique britannique affirme que nombre d'entre eux déclarent passer des jours, voire des semaines, sans aucune forme d'interaction sociale. Il souligne également que la création de ce ministère est "la cristallisation d'une idée forgée par Jo Cox, une députée travailliste assassinée en juin 2016, avant le référendum par lequel le Royaume-Uni a voté pour quitter l'Union européenne". Jo Cox a reconnu l'ampleur de la solitude dans le pays et a consacré sa vie à faire tout ce qu'elle pouvait pour aider les personnes concernées", a déclaré Mme May dans un communiqué.

Commentant la nouvelle, la fondation espagnole Desarrollo y Asistencia, qui travaille depuis plus de 20 ans dans notre pays pour accompagner les personnes âgées, a souligné, par exemple, que "200 000 d'entre elles peuvent passer un mois sans aucune conversation avec un ami ou un membre de la famille et sans aucun type d'interaction sociale".

Plusieurs organisations non gouvernementales travaillant en Espagne, telles que la Croix-Rouge, le Téléphone de l'espoir et Médecins du monde, ainsi que Développement et assistance, mettent en garde contre la solitude, qui est "de plus en plus fréquente" et qui pourrait "s'aggraver avec le temps". En général, ils ne pensent pas "que la situation est aussi urgente qu'au Royaume-Uni, mais nous devons être vigilants", déclare Joaquín Pérez, directeur du programme pour personnes âgées de la Croix-Rouge espagnole.

Rapports britanniques

Theresa May et ses collaborateurs ont pris connaissance en 2017 des rapports du Church Urban Fund, une organisation caritative créée par l'Église anglicane en 1987 pour aider les personnes les plus défavorisées et les plus pauvres. Le rapport 2017 sur la solitude est intitulé Connecting Communities : the impact of loneliness and opportunities for churches to respond.

Le texte part de l'hypothèse suivante : "La solitude est une expérience de plus en plus courante en Grande-Bretagne. Près d'un sur cinq d'entre nous dit se sentir souvent ou toujours seul, un sur dix dit ne pas avoir d'amis proches et, en 2014, 64 % des responsables de l'Église anglicane ont déclaré que la solitude et l'isolement étaient un problème important dans leur région (en 2011, c'était 58 %).

Alors que notre société évolue et que les gens vivent plus longtemps, se déplacent davantage et sont plus susceptibles de vivre seuls, nous sommes de plus en plus nombreux à vivre avec le genre de solitude chronique et invalidante qui affecte notre sentiment d'identité, ainsi que notre santé physique et mentale. D'autres recherches menées par Relate et relations Scotland, publiées en 2017, montrent que près de cinq millions d'adultes en Grande-Bretagne n'ont pas d'amitiés proches, et que la plupart des personnes qui travaillent sont plus en contact avec leur propre patron et leurs collègues qu'avec leur famille et leurs amis proches.

Solitude et isolement, différents

Les données de l'Urban Fund sont réelles, mais tous les milieux anglo-saxons (et non anglo-saxons) ne pensent pas exactement à une corrélation nécessaire de toute solitude, de toute solitude, avec une détérioration ou une dégradation de la santé.

"Les effets potentiellement néfastes de la solitude et de l'isolement social sur la santé et la longévité, notamment chez les personnes âgées, sont bien connus", écrivait Jane E. Brody dans le New York Times en décembre dernier.

Mais à mesure que la recherche progresse, a-t-il ajouté, "les scientifiques comprennent mieux les effets de la solitude et de l'isolement sur la santé. Des découvertes surprenantes ont été faites. Premièrement, bien que le risque soit similaire, la solitude et l'isolement ne vont pas nécessairement de pair, ont noté Julianne Holt-Lunstad et Timothy B. Smith, chercheurs en psychologie à l'université Brigham et Brigham. Smith, chercheurs en psychologie à l'université Brigham Young".

Les scientifiques nuancent leurs conclusions : "L'isolement social désigne le manque de liens ou d'interactions sociales, tandis que la solitude implique une perception subjective de l'isolement ; l'écart entre le niveau souhaité et le niveau réel d'interaction sociale", ont-ils écrit dans la revue Heart l'année dernière.

En d'autres termes, souligne Brody, "les gens peuvent s'isoler socialement et ne pas se sentir seuls ; ils peuvent simplement préférer mener une existence d'ermite. De même, certaines personnes peuvent se sentir seules même lorsqu'elles sont entourées de nombreuses personnes, surtout si leurs relations sont émotionnellement insatisfaisantes.

"La solitude n'est pas mauvaise".

Dans une ligne de distinction similaire, bien qu'avec une approche différente, Marina Gálisová se demande si la solitude est une épidémie aujourd'hui, parce qu'il y a des gens qui ne le disent pas, mais qui sont seuls, et a interviewé quelques experts pour l'hebdomadaire slovaque Týždeň en rapport avec le département britannique de la solitude nouvellement créé.

Le psychiatre Michal Patarál estime, par exemple, que "la solitude n'est pas mauvaise en soi", et appelle à un "équilibre" afin de cultiver les relations avec les gens et les amitiés. L'article souligne l'importance de "tendre la main aux autres" et la "dimension spirituelle" de la personne.

Certains, dont le théologien évangélique Peter Málik et l'expert en nouvelles technologies Martin Vystavil, notent que "les relations sur internet ont alors besoin d'un corps, d'une connaissance mutuelle, d'un câlin".

Perspective catholique

Le jour même de l'annonce de Theresa May, certains au Royaume-Uni ont rappelé le discours du pape François devant le Parlement européen, trois ans et demi avant la décision britannique, et presque trois ans avant le rapport du Church Urban Fund. Cela faisait un an que le Successeur de Pierre avait publié l'Exhortation Evangelii Gaudium, aussi personne n'a été surpris par ses propos : "L'une des maladies que je vois le plus répandue en Europe aujourd'hui est la solitude de ceux qui n'ont pas d'attaches. Elle se manifeste notamment chez les personnes âgées, souvent abandonnées à leur sort, ainsi que chez les jeunes sans repères ni perspectives d'avenir ; elle se manifeste également chez les nombreux pauvres qui peuplent nos villes et dans le regard perdu des immigrés venus ici à la recherche d'un avenir meilleur".

Le Saint-Père avait auparavant évoqué une "Europe qui n'est plus fertile et vivante, de sorte que les grands idéaux qui ont inspiré l'Europe semblent avoir perdu leur pouvoir d'attraction". Il a ensuite parlé des droits de l'homme et a souligné la dignité transcendante de l'homme.
"Cette solitude a été exacerbée par la crise économique", a-t-il ajouté, "dont les effets perdurent avec des conséquences dramatiques d'un point de vue social".

Vide intérieur et solitude extérieure

En octobre 2015, lors de la messe d'ouverture du Synode des évêques sur la famille, le pape a de nouveau évoqué la solitude comme "le drame de notre temps". Dans son homélie, il a rappelé l'expérience d'Adam racontée dans la Genèse, qui "n'a trouvé personne comme lui pour l'aider", au point que Dieu a dit : "Il n'est pas bon que Dieu soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui convienne" (Gn 2,18). "Notre monde vit le paradoxe d'un monde globalisé, dans lequel nous voyons tant de maisons de luxe et de gratte-ciel, mais de moins en moins la chaleur du foyer et de la famille". Et il a également évoqué "un vide profond dans le cœur ; beaucoup de plaisirs, mais peu d'amour ; tant de liberté, mais peu d'autonomie".

Le Saint-Père a médité sur le fait que "de plus en plus de personnes se sentent seules, et celles qui s'enferment dans l'égoïsme, dans la mélancolie, dans la violence destructrice et dans l'esclavage du plaisir et du dieu argent".

Le diagnostic était vraiment sévère : "L'amour durable, fidèle, droit, stable et fécond est de plus en plus tourné en dérision et considéré comme démodé. Il semblerait que les sociétés les plus avancées soient précisément celles qui ont les taux de natalité les plus bas et les taux d'avortement, de divorce, de suicide, de pollution environnementale et sociale les plus élevés.

Elle doit également refléter et souligner davantage les faits douloureux sur lesquels François a mis le doigt : "Les personnes âgées abandonnées par leurs proches et leurs propres enfants ; les veuves et les veufs, tant d'hommes et de femmes abandonnés par leurs propres épouses et maris".
Comme on pouvait s'y attendre, le Pape a ensuite rappelé les nombreuses personnes "qui se sentent en fait seules, incomprises et non entendues ; dans les migrants et les réfugiés qui fuient la guerre et les persécutions ; et dans tant de jeunes qui sont victimes de la culture de la consommation, de la culture du jetable et du jeté".

Paroisses, associations, familles

Il y a quelques jours, Charles de Pechpeyrou a fait une réflexion dans L'Osservatore Romano sur le nouveau ministère britannique. Il a déclaré : "La solitude est liée à certains aspects de la société actuelle, notamment dans les pays occidentaux : la famille qui ne joue pas son rôle, un tissu social défaillant, le vieillissement de la population, l'insécurité dans les transports urbains, l'urgence sanitaire.

Mais il existe aujourd'hui une autre forme de solitude, qui est appelée à s'accentuer dangereusement : la solitude virtuelle. Malgré la disponibilité d'applications et de services censés rapprocher les gens, de Tinder à WhatsApp, la solitude dans la vie réelle ne cesse de croître. Des heures et des heures passées devant l'écran, tandis que la rencontre réelle avec le nouvel ami, en réalité un inconnu, est retirée autant que possible".

En ce qui concerne la méthode anglaise, l'éditorialiste se demande si la création d'un nouveau ministère sera suffisante, car "Philip Booth, professeur de finance à l'Université de Londres, pense que même si c'est une bonne initiative, le problème doit être traité d'une manière différente. Ou plutôt, en commençant par le bas plutôt que par le haut.

Au cours des quarante dernières années, les familles se sont dispersées à travers le Royaume-Uni et sont devenues plus petites et plus fragmentées ; les églises, traditionnellement un lieu privilégié de formation de la communauté, ont été affaiblies.

Il est donc important de partir des paroisses, des associations et des familles pour lutter contre l'isolement, et ce sont les autorités locales plutôt que nationales qui peuvent le mieux agir à ce niveau. Comme le disent les Anglo-Saxons, la devise "penser globalement, agir localement" devrait s'appliquer.

Amour et unité familiale

En Espagne, l'archevêque Juan del Río, de l'archidiocèse de Castille, a récemment dénoncé le fait que "de plus en plus de personnes disent se sentir seules, mais les problèmes sous-jacents ne sont pas abordés de peur de remettre en question la vision matérialiste moderne de la vie et de la famille".

Selon lui, dans la ligne de ce qui a été commenté, "nous devons assumer une solitude fondamentale qui nous est donnée par la nature humaine. Mais "il n'est pas bon que l'homme soit seul", l'être même de la personne exige la compagnie de l'autre. Nous avons besoin d'une main amicale pour nous aider à affronter la vie avec ses douleurs et l'énigme de sa fin, la mort".

Mgr Del Río évoque également "une solitude causée par des erreurs personnelles qui placent parfois les personnes dans une situation d'isolement qu'elles n'ont ni voulue ni recherchée", et "une autre solitude imposée par le mal que les autres peuvent nous faire, ce qui entraîne un manque de communication et une méfiance permanente envers la société".

En conclusion, quelles attitudes l'archevêque militaire propose-t-il pour "ne pas succomber à la tristesse de la mort qu'entraîne la solitude" ? En synthèse, quatre orientations pastorales : 1) "Se préparer à avoir une solitude féconde, qui est celle qui vit de la richesse des valeurs qui habitent le cœur de l'homme. 2) Faire face à "un changement radical de la conception matérialiste de la vie", car "le pur confort laisse l'âme vide" ; 3) Faire face à une question clé telle que "le refus de la natalité, qui crée une société de personnes âgées". "Une question de bon sens est de savoir qui va aider les personnes âgées lorsqu'aucun enfant ne naîtra". À cela s'ajoute le fait que "l'éclatement de la famille engendre la solitude dès le plus jeune âge". Et 4) "Il faut donc réhabiliter la famille dans le primat de "l'amour et de l'unité", mais aussi en se sentant membre de cette autre famille, l'Église, qui nous accompagne dans notre solitude et notre vide existentiel, en nous offrant la compagnie de Celui qui ne nous abandonne jamais, même au-delà de la mort : Jésus-Christ, le Seigneur".

"La vie spirituelle est thérapeutique".

Chercher la compagnie de l'Ami qui ne nous abandonne jamais, dit Mgr Juan del Río. La relation à Dieu, la vie intérieure, la prière. L'exemple de Jésus-Christ est très clair. L'Évangile décrit à de nombreuses reprises comment Jésus se levait tôt ou se mettait à l'écart pour prier avec Dieu notre Père ; sa perception de la solitude à Gethsémani et sur la Croix est réelle, mais il est mû par une faim insatiable d'âmes, comme l'écrit saint Josémaria dans son Chemin de Croix (Station I, point 4). C'est ainsi que la rédemption de Jésus-Christ a fonctionné et continue de fonctionner. Avec un amour infini. C'est peut-être pour cela que saint Josémaria écrit dans Chemin : " Essayez d'atteindre chaque jour quelques minutes de cette solitude bienheureuse qui est si nécessaire pour faire avancer la vie intérieure " (n. 304). Manuel Ordeig a écrit dans Palabra le mois dernier sur le souvenir et le silence, avec de nombreuses considérations intéressantes.

"S'occuper de la vie spirituelle est thérapeutique", affirme Mar Garrido López, directrice de Estudios y Proyectos de Desarrollo y Asistencia, une organisation qui compte plus de 2 000 volontaires pour ses programmes d'accompagnement, dans lesquels ils tentent de soulager la solitude des personnes défavorisées.
Les fondements sur lesquels repose le travail de cette organisation ont trait à la "fraternité chrétienne". C'est ainsi qu'elle a été inspirée par ses premiers membres, des amis aujourd'hui retraités, sous l'impulsion de José María Sáenz de Tejada.

Mar Garrido dit : "Les chrétiens sont ouverts à tous. Nous nous occupons des gens, nous sommes au service de chaque personne, qu'elle soit croyante ou agnostique. Nous avons vu comment les personnes qui sont dans les maisons de retraite, lorsqu'elles sont emmenées à la chapelle, à la messe du dimanche, ou à d'autres moments, s'améliorent en esprit".

Parmi d'autres expériences, Mar Garrido, qui loue le travail de la Caritas paroissiale, partage la nécessité pour les bénévoles d'"apprendre à écouter" et d'"appeler les gens par leur nom". "La marginalisation dure", assure Garrido, "les conditions de malnutrition et de manque d'hygiène sont souvent très mauvaises". "C'est pourquoi nous essayons de réduire les effets négatifs de l'absence de liens familiaux et de relations interpersonnelles, toujours en collaboration avec les professionnels de la santé.

Une initiative en Galice

La créativité est essentielle pour s'occuper des gens, mais aussi pour détecter leurs besoins. Il y a un an, à Betanzos, le frère Enrique Lista, un franciscain, a lancé un projet pilote, Familias Abertas (Familles ouvertes). L'initiative vise à permettre aux personnes qui se sentent ou vivent seules de se rendre au couvent de San Francisco, qui a été abandonné par les Sœurs missionnaires de Marie. Ramón, par exemple, qui reconnaît être "le prototype de la personne qui se trouve dans une situation de solitude", a trouvé une main secourable en la personne du frère Enrique, qui l'a invité à passer quelques jours avec lui, selon Alfa y Omega.

Fray Enrique affirme que "la nouvelle pauvreté est la solitude" et que Familias Abertas n'a pas besoin de beaucoup de logistique. "Il suffit d'un travailleur social pour coordonner les demandes. Il n'y a pas non plus de grandes dépenses supplémentaires pour l'Église, car ce sont les personnes qui vont au couvent elles-mêmes qui contribuent".

L'amitié chez Saint-Exupéry

Il y a quelques années, le professeur de philosophie Jaime Nubiola, collaborateur de Palabra, a publié sur Arvo.net un court article intitulé "La force de l'amitié". L'auteur a évoqué une "scène formidable racontée par Saint-Exupéry dans Terre des hommes, de son ami pilote qui a eu un accident au milieu des Andes. Il est utile de rappeler cette scène pour souligner le contraste entre la précarité de l'amour et de l'amitié dans notre société et la force effective de ces liens d'affection.

C'était l'avion postal qui transportait le courrier de Santiago du Chili à Mendoza. Alors qu'il traverse les Andes, une terrible tempête fait s'écraser le petit avion au-dessus des montagnes. Une fois libéré du cockpit fracassé, le pilote indemne commence à marcher dans la direction où il pense pouvoir trouver de l'aide en premier. Mais les Andes sont immenses et la force physique et la nourriture sont très limitées.

Dans la neige, dit le pilote, on perd tout instinct de conservation. Après deux, trois, quatre jours de déplacement, on a juste envie de dormir. C'est ce que je voulais. Mais je me suis dit : si ma femme pense que je suis vivant, elle sait que je marche. Mes camarades savent que je suis en train de marcher. Ils me font tous confiance et je suis un porc si je ne marche pas.

Son amour pour sa femme et sa loyauté envers ses amis lui permettent de tenir bon, et lorsqu'il est sur le point de s'effondrer épuisé sur la neige, le rappel que le corps doit être récupéré pour que sa femme puisse toucher son assurance-vie lui redonne la force de continuer.

L'histoire donne la chair de poule, écrit Jaime Nubiola. "Nous sommes émus de constater que son amour pour sa femme a littéralement sauvé la vie de Guillaumet. Une telle histoire nous permet de comprendre que la qualité d'une vie - pour paraphraser Saint-Exupéry - dépend de la qualité des liens affectifs librement choisis. C'est l'amour et l'amitié qui nous sauvent la vie.
Le professeur conclut en citant une philosophe, Ana Romero, qui a écrit : "Nous voulons avoir des amis dans la vie pour ne pas être seuls - nous nous sentons parfois seuls même lorsque nous sommes entourés de gens - afin de vivre la vie plus pleinement et d'en profiter vraiment".

Monde

"Wielki post", le grand jeûne : Carême et Pâques en Pologne

Omnes-28 de février de 2018-Temps de lecture : < 1 minute

La Pologne est l'un des pays européens où les catholiques vivent le carême et la semaine sainte le plus intensément. Les pratiques chrétiennes telles que l'abstinence sont si profondément ancrées que même les multinationales de la restauration rapide proposent un menu spécial sans viande le vendredi.

TEXTE -  Ignacio Soler, Varsovie

Le film de Krzysztof Zanussi, Da un paese lontanoLe film, réalisé en 1981, commence l'histoire de la vie de saint Jean-Paul II par la scène de la Passion au sanctuaire de Kalwaria Zebrzydowska, près de Wadowice. Le petit Karol, comme le raconte le film, est étonné de voir la personne qui a incarné le Christ boire une bière dans le bar après que tout soit terminé. Le fait est que le pape polonais était un homme fasciné par la Croix, que l'on voit si souvent en Pologne. Pour Wojtyła, la Croix est le Christ, et le Chemin de Croix - le chemin de tout chrétien - une dévotion qu'il n'a jamais cessé de pratiquer chaque vendredi de l'année.

Le Carême se dit en polonais wielki postce qui signifie "le grand jeûne". Si, pendant le Carême, un chrétien ne fait pas une petite pénitence, celle que l'on remarque, celle que l'on ressent, on ne sait pas quand on la fera. En Pologne, l'abstinence tous les vendredis de l'année est si populaire que même les non-croyants la vivent. Par exemple, le célèbre McDonald's propose un menu spécial le vendredi avec des produits sans viande : au lieu du hamburger, on trouve le filet-o-fish (filet de poisson). Il convient également de mentionner la tradition du jeudi précédant le mercredi des Cendres, appelé ".Jeudi  buttery".. La tradition ce jour-là est de manger pączekune variété de beignet, une spécialité de la pâtisserie polonaise. Plus on est de fous, plus on rit.

Amérique latine

Crise au Venezuela : pénurie dans les lycées et collèges

Omnes-28 de février de 2018-Temps de lecture : 5 minutes

Une voie incertaine pour l'enseignement scolaire au Venezuela. Avec huit millions d'écoliers, et un ratio de 77 % public pour 23 % privé, les directeurs dénoncent le fait que les élèves ont faim, mais les encouragent à ne pas abandonner l'effort.

TEXTE - Marcos Pantin, Maracaibo (Venezuela)

Nous visitons les installations d'une école secondaire publique représentative à Maracaibo, capitale de l'État de Zulia, deuxième ville du Venezuela. Je vais avec le directeur de l'école. Nous sommes accueillis par des étudiants brillants, pleins d'esprit et d'une gaieté contagieuse : voilà comment ils sont. marabinos.

Le bâtiment est solide et bien conçu, construit au début des années 1960. Il accueille un demi-millier d'étudiants qui préparent une licence en sciences. Il compte 42 enseignants à temps plein. L'école est ouverte l'après-midi de 13h00 à 17h40. Le déjeuner est servi en milieu d'après-midi à la cantine de l'école.

Le bâtiment n'a pas été entretenu depuis des années. De grosses fuites entachent les toits. Le câblage et les panneaux électriques ont été volés et les pupitres démembrés ne sont pas assez grands pour tous les élèves. Un calcul rapide révèle qu'il y a peu d'étudiants et pratiquement aucun enseignant.

Déclin de l'enseignement public

L'État a été le grand éducateur du Venezuela. Depuis 70 ans, environ 80 % du corps étudiant reçoit un enseignement public, et 20 % un enseignement privé. Les chiffres officiels de 2016 indiquent que la population scolaire totale est de 8 040 628 élèves, avec 77 % dans l'enseignement public et 23 % dans l'enseignement privé.

Il y a cinquante ans, les grandes villes du pays ne manquaient pas d'excellentes écoles secondaires publiques. "Dans les années 1980, le déclin a commencé. Les changements de programme et le remplacement des enseignants normalistes ont entravé l'apprentissage des compétences de base telles que la lecture, l'écriture et le raisonnement mathématique, déclare Leonardo Carvajal, directeur du doctorat en sciences pédagogiques à l'Université catholique de Caracas. M. Carvajal ajoute que dans les années 1970, les écoles sont passées d'un horaire complet à un demi-horaire, ce qui a entraîné la perte d'heures de travail scolaire.

Parmi les meilleurs enseignants des écoles secondaires publiques figuraient des professionnels de l'université n'ayant aucune qualification pour enseigner. Dans les années 1980, sous la pression du syndicat des enseignants, ils ont été interdits d'enseignement dans les écoles, et le niveau humain et scientifique de ces institutions a baissé, déclare Fernando Vizcaya, doyen de la faculté d'éducation de l'université Monteávila à Caracas. Cependant, les écoles publiques n'ont pas été épargnées par le sort du pays : sectarisme politique, improvisation, crise économique et sociale.

Au cours de la dernière décennie

Le nombre total d'inscriptions dans l'enseignement public est en baisse depuis 2007, tandis que l'enseignement privé a maintenu son taux de croissance : "C'est une récession qui, parce qu'elle est prolongée et contractionniste, est déjà une dépression généralisée du système scolaire", déclare Luis Bravo Jáuregui, chercheur à l'école d'éducation de l'université centrale du Venezuela. Bravo Jáuregui rappelle que la crise économique et sociale a exacerbé les lacunes habituelles du système éducatif.

"Ce gouvernement a fait disparaître comme par magie un trillion de dollars en 18 ans. Une chose incroyable, dit Fernando Spiritto. Directeur des études de troisième cycle en sciences économiques et sociales à l'Université catholique de Caracas, Spiritto rappelle que l'argent est allé aux importations, à la corruption ou à des activités non productives.

Coût de la vie et inflation

Bien qu'il n'y ait pas de chiffres officiels, l'inflation a clôturé l'année dernière à 2 600 % et reste à 85 % par mois. Un enseignant gagne au maximum 2 millions de bolivars par mois (9 dollars américains au taux de change libre). Cependant, il paie 5 millions pour le loyer du logement ; 10 millions par mois pour la nourriture de trois personnes ; 2 millions pour les transports publics. Sans compter les dépenses de santé, d'habillement et d'éducation des enfants. Sa vie est très compliquée.

En outre, l'incroyable pénurie d'argent liquide double les prix de tout ce qui est payé en espèces. En une journée, un enseignant peut payer plus pour les transports publics que ce qu'il dépense en nourriture et en salaire par jour de travail.

La gestion d'un lycée public : éduquer et patauger dans la crise. Retournons dans les couloirs de l'école. On nous a apporté un café et le directeur est de plus en plus confiant : "Nous travaillons de peine et de misère. Nous manquons de l'essentiel pour le fonctionnement quotidien : papeterie, fournitures de bureau, produits d'entretien, etc. Je demande toujours plus. Je continue à demander. Ils nous disent que nous devons nous "autogérer". La situation est grave, dit le directeur, car il y a une pénurie de nourriture à l'école, sans parler de la maison. Il explique : "La grande majorité des enseignants travaillent en deux équipes : 16 heures par jour, et ils n'ont qu'un seul repas par jour. Et ne parlons pas de la faim des enfants. Soyons clairs : les élèves viennent à l'école pour leur assiette de nourriture. Nous recevons la moitié de la nourriture allouée. Cela fait deux semaines que nous n'avons rien pu leur donner. Dans les couloirs, on m'aborde : " Maître, quand est-ce que la nourriture arrive ? Il n'y a pas de nourriture dans ma maison.

Cette grave pénurie entraîne "beaucoup de douleur".ajoute le directeur du lycée. "Il y a une tristesse dans l'air, une sorte de nostalgie qui touche les enseignants et les élèves. Lorsqu'il n'y a pas de nourriture, la fréquentation est inférieure à un tiers des élèves. Chaque jour, quatre ou cinq étudiants s'évanouissent parce qu'ils n'ont rien mangé. Lorsque nous avons de la nourriture, la fréquentation est de 90 %".

¿La réussite scolaire ?

La question se pose inévitablement : comment peuvent-ils respecter les plans de cours ? " Le système d'évaluation est conçu pour éviter que l'élève ne perde son année. C'est ce qu'on appelle la "lutte contre la répétition".

Les garçons terminent le baccalauréat avec d'énormes lacunes. C'est ce populisme facile qui fait paraître les statistiques du ministère si importantes. Les étudiants paient cher la fraude : "S'ils sortent d'un baccalauréat sans matières régulières parce qu'ils ont été passés sans avoir de professeur, ils n'ont aucune chance de passer la première année d'université", explique Enrique Planchart, recteur de l'Université Simon Bolivar de Caracas. "Je suis extrêmement préoccupé par la non-participation", poursuit le directeur de l'école. "Quand ils arrivent à venir, les garçons apportent un sac plein d'illusions. Je veux qu'ils rentrent chez eux avec des espoirs comblés, mais ils partent avec beaucoup de questions : pourquoi le professeur n'est-il pas venu ? pourquoi n'y a-t-il pas eu de nourriture aujourd'hui ? qu'allons-nous faire ?

La faim est si grave que "Les enseignants et les employés perdent du poids à un rythme alarmant. Il n'y a pas de nourriture dans leurs maisons et leurs enfants vont à l'école à jeun. L'option est de quitter le pays. Je suis sur le point de perdre six enseignants dans des domaines critiques. Mais nous devons persévérer. Nous ne pouvons pas abandonner, conclut.

La crise de l'école publique

Non loin du lycée public se trouve une école publique. Avec près de cinquante ans d'activité, l'effectif atteint un millier d'élèves dans l'enseignement primaire et secondaire. Il fonctionne avec quelque 200 enseignants et membres du personnel. Les bâtiments ont été construits progressivement, au fur et à mesure de l'augmentation du nombre d'étudiants.

La direction du centre reconnaît que cela s'est produit. "un changement de mentalité". à la direction de l'école. "Mais nous ne sommes pas seuls dans nos efforts. Les familles nous soutiennent beaucoup. Mais cela demande du temps et des efforts. Grâce aux dons des familles et à d'autres sources, nous nous efforçons d'augmenter les revenus des enseignants, de résoudre le problème du transport, de faciliter l'accès à la nourriture, toujours par les voies autorisées par le ministère de l'éducation".

Agenda du directeur

Le responsable de ce centre privé reconnaît volontiers que "Avant, je m'occupais surtout des problèmes des enfants et de la prise en charge de leurs familles. Et ce n'est pas une mince affaire que de s'occuper des familles : elles souffrent de la crise du pays à bien des égards. Tous les jours, j'en vois quatre ou cinq.

Mais aujourd'hui, à côté de la gestion de l'école, je passe pas moins de 4 ou 5 heures par jour à m'occuper des enseignants, à les écouter personnellement ou à chercher des aides extérieures pour subventionner des besoins monétaires, de transport, de nourriture ou de santé. Pour cela, j'ai déplacé le bureau de l'administrateur scolaire à côté du mien, car nous passons beaucoup de temps à gérer ces situations.

La conclusion de cet expert en éducation est claire. Si cette crise continue, "Le modèle éducatif au Venezuela changerait nécessairement. Il faudrait réduire les heures de cours et supprimer les activités périscolaires qui donnent un ton humain et familier au travail scolaire.

Toutefois, l'expert estime que la rigueur de ce temps va s'estomper et que des jours meilleurs suivront : "La crise passera et nous vivrons des temps nouveaux avec la faveur de Dieu. Je suis témoin des efforts quotidiens des enseignants pour bien faire leur travail.

C'est un stimulus permanent. Je suis contaminé par l'enthousiasme naturel des enfants dans les salles de classe, sans oublier que dans les écoles publiques, ils souffrent beaucoup. Notre pays a un grand avenir. La clé réside certainement dans la formation de ces jeunes qui vont construire le nouveau Venezuela.

Lire la suite

Éduquer dans un monde en mutation rapide

26 de février de 2018-Temps de lecture : 2 minutes

La société actuelle, en pleine mutation, exige des enseignants un discours positif, oxygénant, clair, bref et attractif. D'où la nécessité pour les enseignants, y compris les professeurs de religion, d'améliorer constamment leur formation, tant au niveau du contenu que de la pédagogie.

Texte- Alfonso Aguiló. Président de la Confédération espagnole des centres éducatifs.

Le monde de l'éducation connaît des changements majeurs. Il est vrai que l'essentiel reste le même. Il est vrai que nous cherchons toujours à faire la lumière sur les mêmes grandes questions que d'habitude. Mais, comme le disait John Henry Newman, il faut parfois changer pour rester soi-même. Parce que notre mission reste la même mais notre environnement change. Les personnes qui nous écoutent changent, leurs attentes et leurs sensibilités évoluent. Et nous ne pouvons pas continuer à faire la même chose, même si nous allons essentiellement dans la même direction.

Un regard sur les dernières décennies nous montre que nous avons beaucoup évolué, qu'il y a eu des changements sociaux très importants. Ceux d'entre nous qui travaillent dans l'enseignement ont beaucoup changé, et notre propre travail nous aide à bien savoir comment les mentalités et les sensibilités ont évolué et évoluent. Mais certains enseignants s'adaptent mieux que d'autres à ces changements. Nous ne devons pas nous réfugier dans l'idée qu'il suffit de continuer à faire tout comme nous l'avons toujours fait et que c'est tout. De nombreux défis éducatifs d'il y a quelques décennies sont toujours d'actualité, mais d'autres ont été surmontés et de nouveaux sont apparus. Nous devons faire face à ces changements de manière intelligente et avec une bonne connaissance du monde auquel nous nous adressons.

Nous devons consacrer du temps et des efforts pour apprendre à connaître la culture dans laquelle nous vivons. Nous devons nous attacher à discerner ces changements, sans trop nous fier aux analyses toutes faites qui nous sont présentées par de nombreuses sphères différentes. Balayer l'horizon, tester, remettre en question, contraster, innover. Nous vivons dans un monde qui évolue rapidement. Tous ces changements nous intéressent et nous les voyons d'un œil positif. Et en sachant bien ce qui se passe dans notre environnement, nous serons mieux à même d'adopter toutes nos approches et démarches.

Notre discours communicatif doit être positif, affable, oxygénant, attractif. Avec un langage accessible, simple, clair et bref. Tous les enseignants, en particulier les professeurs de religion, doivent constamment améliorer leur préparation. Dans la profondeur de leur contenu et dans leur actualité. Dans le fond et dans la forme. En étant soi-même et en apprenant des autres. Dans les méthodes traditionnelles et dans les nouvelles méthodes. Dans la leçon magistrale et dans la participation éveillée. Dans les fondements ultimes et dans leurs conséquences pratiques. Dans tout, parce que ce sont des questions qui touchent tout et qui devraient concerner tout le monde. L'éducation ne consiste pas à faire en sorte que les gens pensent comme nous, mais qu'ils pensent par eux-mêmes, qu'ils aient leurs propres opinions et leur sens critique et qu'ils trouvent leur propre voie, qui est différente et unique pour chacun d'entre nous.

L'auteurOmnes

Lire la suite
Espagne

L'alcoolisme institutionnalisé, un problème de société

La consommation d'alcool par les mineurs est une situation à risque grave qui doit être abordée par la société dans son ensemble, car c'est le problème de tous, auquel nous participons tous, et dans toute son ampleur.

Ignacio Calderón-19 de février de 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Compte tenu de la persistance de la la consommation d'alcool par les adolescentsLa Fundación de Ayuda contra la Drogadicción veut rendre publiques quelques réflexions dans lesquelles elle en appelle à la responsabilité de tous.

La consommation d'alcool, qui a sans doute un effet présence dans notre culture et qui est intimement intégrée à notre manière d'entrer en relation, d'interagir et de construire notre espace commun, c'est aussi la source de problèmes multiples individuelle et collective. Ces problèmes sont plus nombreux et plus graves que ceux causés par la consommation de produits psychoactifs et ne peuvent être minimisés, et encore moins niés, sur la base de la présence culturelle mentionnée ci-dessus.

Un aspect en particulier problématique La raison principale de cette coexistence avec l'alcool est la consommation par les adolescents ; en raison de la gravité notable que l'intoxication alcoolique comporte pour les organismes en développement, en raison de la difficulté de gérer les risques à ce stade de développement, et en raison de l'importance pour l'avenir de la personne, tant individuel que social, de la consolidation d'habitudes qui porteront atteinte à son autonomie et à sa sécurité.

Cette situation de risque grave doit être affrontée par la société dans son ensemble car c'est le problème de tout le monde et à laquelle nous participons tous. Les adolescents ne sont pas des sujets qui fonctionnent en dehors du contexte commun ; ils ne sont pas des personnes isolées de la norme sociale, étrangères aux valeurs collectives. Une communication exclusivement verticale et unidirectionnelle, qu'il s'agisse d'interdictions, de remontrances ou de réflexions, est vouée à l'échec. Les adolescents ne peuvent pas être traités comme des personnes isolées du corps social.

Des mesures nécessaires mais insuffisantes

Comportements inadaptés Les problèmes des adolescents ne répondent pas nécessairement à des pathologies personnelles, et encore moins à celles de la collectivité ; ils ne sont pas non plus uniquement le produit des hauts et des bas émotionnels de cette phase de la vie. D'une manière plus complexe, correspondent aux habitudes des adultes, avec les valeurs sociales dominantes, avec les images identitaires, avec la dimension idéologique et émotionnelle du contexte social, avec l'espace et le rôle que la société adulte accorde à ces garçons et ces filles.

Pour ces raisons, afin d'essayer d'anticiper les problèmes, mesures de réglementation et de contrôle (audits, inspections, interdictions, sanctions...) sont nécessaires mais insuffisantes. Elles sont nécessaires parce qu'une société complexe a besoin de règles coercitives qui contribuent à la protection du bien commun et des groupes les plus vulnérables ; et parce que, en outre, elles ont une dimension éducative et exemplaire. Elles sont insuffisantes car, à elles seules, elles ne prennent pas en compte ou n'interviennent pas dans l'ensemble de la dimension soulignée ci-dessus.

Le problème en question doit être abordé dans son intégralité. L'excès d'alcoolisme institutionnalisé, le déni du besoin de communication et d'interaction des adolescents, la recherche de leur propre espace, le mépris des valeurs transmises, enseignées et illustrées sont inacceptables.

Aider les familles

C'est pourquoi nous appelons au respect des règles, à une vigilance protectrice, à ce que les administrations publiques remplissent leur rôle.

Nous demandons également que les familles soient encadrées et qu'on leur enseigne l'autonomie et la responsabilité, la liberté et l'engagement ; que l'école soit éduquée ; que les médias ne cultivent pas l'ambiguïté, la moralisation simpliste ou les doubles messages ; que la société n'institutionnalise pas l'excès d'alcoolisme festif des adultes tout en stigmatisant celui des adolescents.

Le FAD s'engage dans cette tâcheL'objectif du projet est de : tenter de dévoiler la complexité des raisons pour mieux aborder les risques ; tenter d'aider les familles à mieux remplir leur tâche auprès de leurs enfants ; tenter d'améliorer les ressources éducatives des enseignants ; tenter de soutenir le développement d'une société et d'une citoyenneté plus libres, plus engagées et plus solidaires ; tenter de contribuer à la mobilisation des volontés dans un projet commun.

C'est notre responsabilité et notre appel à la responsabilité des autres. Cela dépend aussi de vous.

L'auteurIgnacio Calderón

Fondation d'aide contre la toxicomanie

Lire la suite

Mondialiser la culture de l'amour

19 de février de 2018-Temps de lecture : 3 minutes

L'évêque d'Alto Solimões, en Amazonie (Brésil), Mgr Adolfo Zon, décrit l'activité missionnaire de l'Église dans son diocèse et assure que la convocation du prochain synode des évêques pour la région amazonienne est étroitement liée au développement de l'encyclique. Laudato si.

TEXTE - Adolfo Zon, évêque d'Alto Solimoes, Amazonie (Brésil)

Il y a quelques jours, l'Église catholique a célébré avec enthousiasme et joie la Journée mondiale des missions (DOMUND). Il s'agissait d'une campagne de prière et de soutien aux missionnaires travaillant sur tous les continents. Nous aussi, dans notre pauvreté, nous avons collecté et envoyé de l'argent au Pape pour les communautés qui en ont le plus besoin.

Afin de mieux comprendre ce que je vais dire dans ces lignes, on me demande d'expliquer ce que fait un prêtre d'Orense au Brésil. Je suis né en Galice (Espagne) en 1956 et je suis missionnaire xavérien au Brésil depuis 24 ans. Ma mission n'est autre que de mondialiser la culture de l'amour. Je veux que l'Église atteigne tout le monde, qu'elle offre la possibilité de connaître Jésus et d'avoir un développement personnel intégral. En 2014, le pape François m'a nommé évêque du diocèse d'Alto Solimões en Amazonie brésilienne, un lieu très missionnaire. Ce diocèse couvre 131.000 km² et a une densité de population de 1,4 habitants par km².

La plus grande forêt tropicale du monde et les poumons du monde - c'est ainsi que l'Amazonie est connue en dehors de ses frontières. Mais quand on vit ici, on se rend compte que l'Amazonie est bien plus que cela. Je suis toujours émerveillé par la variété des groupes ethniques, le multiculturalisme, les paysages, l'hospitalité et la gentillesse de ses habitants, et l'accueil chaleureux qu'ils ont réservé à notre message. Ils subsistent avec peu de choses, mais ils ne perdent pas pour autant leur sourire. L'économie est basée sur le secteur primaire, avec une prédominance de l'agriculture et de la pêche. Pour notre part, nous encourageons une agriculture plus spécialisée, compétitive et organisée.

Les défis augmentent lorsque onze ethnies, langues et cultures différentes coexistent. Pour leur apporter la Parole de Dieu, nous devons apprendre leur langue, être créatifs et proches d'eux. La pastorale élabore un plan d'évangélisation pour chaque groupe particulier, c'est un défi constant car nous sommes très peu d'agents pastoraux. Il y a des communautés où nous ne pouvons célébrer l'Eucharistie qu'une fois par an parce que nous avons 15 prêtres pour 216 000 habitants, dont 33 % sont des indigènes. Les Tikunas - quelque 46 000 personnes - constituent le groupe ethnique le plus important.

Nous assistons ici à des drames typiques de toute région frontalière. La corruption et les trafics en tous genres : de personnes, d'animaux, de drogues, etc. Pour réduire ces maux, la pastorale tente d'apporter un soutien, un accompagnement et une éducation aux valeurs. En outre, il existe des problèmes environnementaux tels que la déforestation et la pollution de l'eau.

Dans ce contexte, la convocation du prochain synode des évêques en octobre 2019 n'a pas été une surprise. Nous savions que le pape était intéressé par la convocation d'un synode en octobre 2019. Assemblée extraordinaire de l Synode de l'Obispos pour la région panamazonienneL'objectif est d'analyser le chemin à suivre pour être plus présent auprès des populations autochtones. Il ne s'agit pas de n'importe quelle présence, nous voulons découvrir ensemble le Dieu qui précède la mission.

De la même manière, l'encyclique Laudato si nous éclairera et nous donnera des orientations pour promouvoir une prise en charge intégrale de notre maison commune, en mettant l'accent sur la forêt amazonienne. Ce domaine est décisif pour l'avenir de l'humanité et le changement climatique nous pousse à prendre des mesures fermes et immédiates pour nous réconcilier avec la nature.

"L'environnement humain et l'environnement naturel se dégradent ensemble, et nous ne pouvons pas nous attaquer de manière adéquate à la dégradation de l'environnement si nous ne prêtons pas attention aux causes qui ont trait à la dégradation humaine et sociale."Le pape François écrit dans l'encyclique. Pour cette raison, le synode sera marqué par ces deux variables étroitement liées : les personnes et l'écosystème.

En attendant cette importante rencontre, notre projet s'articule autour d'une catéchèse expérientielle. C'est-à-dire être toujours plus proche des gens, être des témoins et vivre l'Évangile au quotidien. Au cours de toutes ces années, j'ai remarqué que le nombre de disciples de Jésus augmente grâce à l'exemple et à la présence constante du religieux dans la vie des gens. Les accompagner dans leurs joies et leurs peines est une tâche merveilleuse.

La mission naît du baptême, où que nous soyons, nous sommes tous appelés à vivre en mission permanente. Je vous encourage tous à considérer la mission comme un mode de vie. L'Église catholique a besoin de ressources humaines, de personnes qui s'offrent pour la cause de Jésus. En définitive, l'Amazonie invite tous les missionnaires à semer des mots d'amour dans les peuples les plus oubliés et les plus vulnérables de la planète.

L'auteurOmnes

Espagne

Les évêques auxiliaires de Madrid : " priants et proches ".

Omnes-16 de février de 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Les trois nouveaux évêques auxiliaires de Madrid, nommés par le pape François pour assister le cardinal Osoro, archevêque de Madrid, dans son travail pastoral, ont été ordonnés le 17 février.

Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte  Rafael Miner

Le nouveau évêques auxiliaires de Madrid sont José Cobo (Jaén, 1965), Santos Montoya (Ciudad Real, 1966) et Jesús Vidal (Madrid, 1974). Tout porte à croire que le pape François a pleinement approuvé les candidatures de l'archevêque Osoro, qui s'est particulièrement attaché à "les hommes de foi", a-t-il déclaré aux médias le 29 décembre.

Le site Le Cardinal Osoro a remercié le Pape "pour la réponse que vous avez donnée" à la proposition qui lui a été présentée. Juan Antonio Martínez Camino reste dans le diocèse, également en tant qu'évêque auxiliaire, et l'archevêque de Madrid s'est assis à côté de lui lors de la conférence de presse et a apprécié la "ministère de la sainteté". qu'il réalise.

Il existe d'autres caractéristiques communes les trois nouveaux évêques auxiliaires de Madrid. Par exemple, ils sont diplômés universitairesCobo, droit ; Montoya, chimie ; et Vidal, économie et affaires. Le Cardinal a également souligné son profil pastoralqui ont travaillé dans des paroisses "au service du peuple". Jesús Vidal est recteur du séminaire conciliaire de Madrid, et Santos Montoya a été directeur du petit séminaire de Madrid.

Pourquoi maintenant et pas avant ou après ? Le cardinal explique que trois ans après "pour m'avoir donné un coup de pied dans tout le diocèse"était le le moment est venu d'appeler Rome à l'aide de nouveaux auxiliaires "pour un diocèse aussi grand que celui-ci, avec cinq millions de personnes". " L'évêque doit être un visiteur permanent des communautés, afin de "pour revigorer la vie chrétienne". Et ceci "Cela ne peut pas être fait par une seule personne", a ajouté l'archevêque de Madrid qui, au cours des dernières années, a promu un ambitieux programme de lutte contre la pauvreté. Plan d'évangélisation diocésain, qui a été rapporté par le Magazine Palabra.

Parents et frères et sœurs

Qu'attend le pape des nouveaux évêques auxiliaires ? Et de son archevêque ? Et des prêtres ? Et des fidèles du diocèse ? Ce sont des questions légitimes que tout fidèle peut poser, bien que les évêques, les prêtres et les religieux soient également des fidèles, sinon ils seraient infidèles.   

Lors de son récent voyage au Chili et au Pérou, le pape François a reçu les épiscopats des deux nations. L'idée maîtresse de son bref discours aux évêques était la suivante : "La paternité de l'évêque avec son presbytère ! Une paternité qui n'est ni paternalisme ni abus d'autorité. Un cadeau à demander. Soyez proches de vos prêtres dans le style de Saint Joseph".Le Saint Père a dit aux évêques chiliens il y a quelques semaines.

Ce n'est pas nouveau. L'année dernière, le successeur de Pierre a rencontré des membres de la Congrégation pour le clergé. Le journal français La Croix il a intitulé la réunion : "Le pape François demande aux évêques d'être des 'pères' pour leurs prêtres". Et il l'a raconté comme ceciCombien de fois ai-je entendu les plaintes de prêtres qui ne peuvent pas contacter leur évêque [...]. Chaque prêtre " Il doit sentir qu'il a un père qui lui est proche ", a-t-il insisté, car on ne peut " faire grandir et sanctifier un prêtre sans la proximité paternelle de l'évêque ".

Plus tôt, en 2014, dans un long discours à la Congrégation pour les évêques daté du 27 février, le pape François a parlé de... "évêques en prière". et "évêques bergers", et tracé "le profil suivant des candidats à l'épiscopat : "Qu'ils soient pères et frères ; qu'ils soient doux, patients et miséricordieux ; qu'ils aiment la pauvreté : intérieure comme liberté pour le Seigneur, et extérieure comme simplicité et austérité de vie ; qu'ils n'aient pas une psychologie "princière"....".

Ce sont les bergers que le pape nous donne. Quelques traits combinés avec ce qu'il a également souligné aux évêques chiliensLe manque de conscience d'appartenir au Peuple de Dieu comme des serviteurs, et non comme des propriétaires, peut nous conduire à l'une des tentations qui fait le plus de mal au dynamisme missionnaire que nous sommes appelés à promouvoir : le cléricalisme". "Le cléricalisme oublie que toute la visibilité et la sacramentalité de l'Église appartiennent à l'ensemble du peuple de Dieu (...).Lumen Gentium9-14) [...] Les laïcs ne sont pas nos pions ou nos employés. [...] Gardons-nous, s'il vous plaît, de cette tentation, surtout dans les séminaires et dans tout le processus de formation", a ajouté le pape. n

Lire la suite
Culture

#MakeLoveHappen : l'amour, en plus d'être un cadeau, est une construction

Omnes-12 de février de 2018-Temps de lecture : 3 minutes

Lucía Martinez Alcalde a commencé à écrire sur l'amour à l'âge de 16 ans. Depuis, elle n'a cessé de réfléchir à ce sujet dont la société a tant besoin.

Texte - Fernando Serrano

Journaliste, écrivain, blogueuse, femme et mère, c'est ainsi que l'on peut présenter Lucía Martínez Alcalde. "J'écris sur l'amour et les gens depuis de nombreuses années.", explique Lucía sur son site web, dans lequel elle ne se contente pas de réfléchir à l'amour, mais écrit aussi sur les fréquentations, les gens, la découverte, la souffrance....

À l'âge de 16 ans, Lucía a écrit son premier roman, intitulé Tu me dois un baiser. "L'amour est l'un de mes sujets préférés. Enfant, j'avais plutôt un intérêt romantique, mais en grandissant, il s'est transformé en un intérêt plus fondamental".explique-t-il. Aujourd'hui, il écrit un blog sur le web appelé #MakeLoveLoveHappen. Un nom quelque peu inattendu. Lorsque je l'interroge sur l'origine de ce nom, il explique que "Depuis quelques années, depuis 2010 je crois, j'ai presque comme devise de ma vie : " ... ".Faites-le.'. Plus tard, avec mes premiers pas sur Twitter, il m'est venu à l'idée de le mettre au format hashtag et en anglais : #makeithappen".. Par la suite, le "Il" par "Amour" : "Quand j'ai découvert que l'amour n'est pas seulement un cadeau, mais aussi une construction, j'ai découvert autre chose, c'est la même chose avec la vie. Vous n'avez rien fait pour naître, vous vous retrouvez simplement en vie, et la bonne attitude, à mon avis, est d'accepter cet énorme cadeau et de construire votre vie. Et faites en sorte qu'il en soit ainsi.

Parler d'amour

Je suis intéressé de savoir pourquoi il a choisi de se concentrer sur un sujet aussi spécifique. "L'amour est la chose la plus importante dans nos vies, nous voulons tous aimer et être aimés.", explique-t-il. Il poursuit en précisant : "La société actuelle vit dans le malheur alors que ce désir est une évidence. Nous nous efforçons d'apprendre beaucoup de choses, mais l'amour n'est souvent pas enseigné. Et c'est un sujet sur lequel le bonheur est en jeu.". C'est pourquoi il estime qu'il est nécessaire d'écrire, de parler et de réfléchir à cette aspiration.

Elle a notamment décidé de tenir un blog à la suite d'une explication d'un professeur d'université, qui leur a appris que l'une des meilleures façons de clarifier les pensées est de les mettre par écrit : "C'est pourquoi j'aimerais que le blog serve à cette fin. Pour mettre un peu d'ordre dans le tohu-bohu de tout ce qui a été dit, écouté, lu, pensé, vécu...". Elle a reçu un nouveau souffle dans les mois qui ont précédé son mariage. "Pablo et moi avons beaucoup appris l'un de l'autre, de ce que nous avons vu, des autres, des conseils avisés de personnes avisées... Et nous avons pensé qu'il serait bon de partager certaines de nos connaissances en cours de route. Pablo a été le soutien pour faire avancer ce projet.".

L'amour du bon genre

"Bien que ces concepts soient très 'forts".Ils répondent à ce que nous désirons au plus profond de notre être. Je suis convaincu que nous portons tous ce désir dans nos cœurs."Lucía commente. Sur son site web, elle regroupe les entrées sur l'idée de la l'amour pour toujours sous le nom de L'amour du bon genre. "Je voulais mettrel'amour du bon genrepour lui donner une touche plus familière et parce que parfois "...".l'amour véritableIl a été tellement mal utilisé ou usé qu'il peut donner l'impression de ne pas être ce qu'il est censé exprimer. Il poursuit en disant : "Ce qui se passe, c'est que parfois nous enterrons ce désir d'aimer vraiment, ou nous ne savons pas comment le rendre réel, ou nous avons essayé à plusieurs reprises et nous avons été tellement blessés que nous nous retirons, ou nous ne savons pas comment faire et nous nous tournons vers ce qui est plus facile, vers le provisoire, vers une sorte de "substitut" de l'amour, qui nous donne une satisfaction momentanée.".

Au-delà de l'internet

"Recevez le feedback et de voir que vous avez touché leur vie d'une manière ou d'une autre, même si ce n'est que pour les rendre un peu meilleurs, je pense que c'est l'une des meilleures choses de l'écriture." Lucía explique l'influence possible de son site web sur les personnes qui le lisent, elle a la vision que ses réflexions écrites vont au-delà de l'écran. "Par exemple, certaines lectrices régulières du blog m'ont écrit lorsqu'elles ont commencé à fréquenter leurs garçons respectifs et ont partagé avec moi chaque étape du chemin... certaines sont maintenant mariées et mères ; d'autres sont fiancées.....".

Mais ce ne sont pas seulement des courriels, ils lui écrivent aussi via les médias sociaux : "...ce ne sont pas seulement des courriels, ils lui écrivent aussi via les médias sociaux.Les personnes qui se sentent identifiées et sont reconnaissantes de découvrir que d'autres personnes ressentent la même chose et qu'elles ne sont pas seules dans leur recherche du bon amour ; les personnes qui ont décidé de franchir une étape importante (quitter une relation malsaine, inviter quelqu'un à sortir ou simplement oser lui proposer un café).".

Lire la suite
Cinéma

Converso : Absence, affection, vide et distance.

Omnes-5 février 2018-Temps de lecture : 2 minutes

Un réalisateur de Navarre, David Arratibel, a réalisé un film pour le moins surprenant. David ne croit pas, et découvre soudain que toute sa famille s'est convertie.

TEXTE-Miguel Castellví

Un réalisateur de Navarre, David Arratibel, a réalisé un film pour le moins surprenant. David ne croit pas, et découvre soudain que toute sa famille s'est convertie. Ses sœurs María et Paula, chacune de leur côté, découvrent Dieu. Sa mère, Pilar, et son beau-frère, Raúl, reviennent à la pratique religieuse après des années d'éloignement. David ne comprend pas, il se met en colère.

Pour résoudre le conflit, David Arratibel décide de faire ce qu'il sait faire : réaliser un film documentaire. "pour essayer de comprendre comment ils en étaient arrivés à être certains que Dieu existe.". Le résultat est Conversoune série de conversations avec María, Pilar, Paula et Raúl, qui - comme l'a dit un critique - n'est pas un documentaire sur la foi : "Il s'agit d'absence, d'affection, de vide et de distance".. Les protagonistes disent :

Maria (sœur aînée, expressive, passionnée, drôle) : "Eh bien, c'estí, je suis ce qu'on appelle 'conversa'.. Je ne peux pas décrire ce que l'on devient quand on découvre quelque chose d'aussi immense que l'existence de Dieu. Mais il s'avère que Converso n'est pas - ou n'est pas seulement - un film sur les convertis"..

Paula (sœur cadette, réfléchie, médecin) : "Pour moi, ma conversion est une histoire joyeuse, le genre que l'on a envie de partager ; et d'autre part, David me donne toute la confiance du monde parce qu'il a tendance à faire les choses de la bonne manière naturellement"..

Pilar (mère, avec la sérénité des années) : "Je suis impliqué dans la vie politique et sociale depuis plus de quarante ans et j'y suis encore, je pense pour aussi longtemps que je vivrai. Mais depuis mon engagement chrétien dans la vingtaine, qui m'a encouragé à lutter pour une société plus juste, l'énorme déception des philosophies marxistes, leur échec historique et la recherche que nous avons tous de trouver un sens à notre existence, m'ont permis de retrouver un chemin que j'ai perdu un jour"..

Raúl (beau-frère, musicien, mari de María) : "Rien que j'aurais pu imaginer plus contraire à ma façon d'être que ce qui m'est arrivé : être dans un film qui parle des plus précieuses vicissitudes de mon âme"..

David (réalisateur, frère, fils, beau-frère) : "Ce fut une expérience introspective et curative qui m'a permis, à travers la conversation, de renouer avec ma famille, même avec ceux qui sont morts et je ne sais pas s'ils m'attendent quelque part pour reprendre les conversations que nous avons laissées en suspens..

Conversode David Arratibel, est un film qui mérite d'être vu. La première a eu lieu à Madrid le 29 septembre.

Espagne

Accueil et natalité, deux défis culturels

Omnes-5 février 2018-Temps de lecture : 3 minutes

L'hypothèse d'un lien entre l'exode rural et les immigrants nécessite une brève réflexion. Le taux de natalité reste à un niveau historiquement bas.

-texte Rafael Miner

Dans la deuxième décennie du XXIe siècle, l'Espagne est confrontée à deux peurs qui constituent des défis culturels de premier ordre : la peur de l'autre, en particulier de l'étranger, et le refus d'avoir des enfants. Elles pourraient se résumer en une seule : une certaine mentalité de refus d'accueillir de nouveaux êtres humains. Naturellement, ces craintes touchent l'ensemble du monde occidental, à quelques exceptions près.

Le djihadisme international a manifestement joué un rôle dans l'attitude de réserve à l'égard des immigrants, en particulier ceux provenant de pays islamiques. Mais une autre composante préventive est une certaine xénophobie à l'égard de ceux qui briseraient le statut d'un État-providence raisonnable en termes de santé, d'éducation et de subventions publiques.

Cette attitude commence à se calmer en Espagne, après des années de fort rejet, selon l'étude. Perception sociale de la migration en Espagnepublié par la Fundación de las Cajas de Ahoros. Les messages continus du pape François et de l'ensemble de l'Église font progressivement leur effet. La famille, en outre, est devenue ces dernières années le réseau social par excellence, aidant aussi bien les enfants ou petits-enfants au chômage que les personnes d'autres nationalités, qui ont commencé à fournir des services là où les nationaux n'arrivent pas, entre autres parce qu'il n'y a pas de nouvelles générations avec des bras disponibles. Nous devrions être reconnaissants envers les nombreux immigrants qui acceptent des emplois qui ne sont pas toujours bien payés. Parce que le déficit de natalité en Espagne augmente.

L'année dernière, le nombre moyen d'enfants par femme en Espagne était de 1,33 (le remplacement des générations est à 2,1), et l'âge moyen de la procréation a également atteint un niveau record de 32 ans.

Idées

Naturellement, plusieurs facteurs expliquent cette tendance. On parle souvent de crise, de chômage, de difficultés économiques, de bas salaires, etc. Ce sont des faits objectifs, bien qu'il n'y ait pas de relation directe prouvée entre le revenu par habitant d'un pays et le taux de natalité. Bien au contraire. Il existe de nombreux pays dits du tiers monde dont le taux de natalité est considérablement plus élevé que celui des nations développées.

En outre, il existe également des raisons culturelles et même morales qui façonnent la mentalité anti-naissance. Le pape François fait depuis longtemps référence à la fécondité de l'amour : " Les époux, en se donnant l'un à l'autre, donnent au-delà d'eux-mêmes la réalité de l'enfant, reflet vivant de leur amour, signe permanent de l'unité conjugale, et signe permanent de leur amour l'un pour l'autre ". synthèse vivanteet inséparable du père et de la mère". (Amoris Laetitia, n. 165). Ajouts : "Chaque nouvelle vie nous permet de découvrir la dimension la plus gratuite de l'amour, qui ne cesse de nous surprendre. C'est la beauté d'être aimé avant : les enfants sont aimés avant d'arriver". (AL, n. 165). Le drame de l'avortement, plus de 94 000 en 2015, est un symptôme supplémentaire de cette culture anti-naissance.

Une société sans enfants ?

Les conséquences de l'aveuglement de la natalité sont importantes, tant dans la sphère familiale que dans les sphères sociale et économique. Alejandro Macarrón, directeur de Demographic Renaissance, l'a souligné ces jours-ci : "Si nous continuons avec un taux de natalité aussi bas, l'Espagne va disparaître. Je le mets au conditionnel parce qu'il n'y a pas assez de temps, mais c'est de la pure mathématique. Ce n'est pas discutable. Une autre chose est de savoir si nous réagissons. L'extinction prendrait des siècles, mais avant cela, nous vivrions dans une société sans enfants et déséquilibrée".

La dépopulation a sans aucun doute des composantes économiques. Pour l'instant, il semble qu'il y ait eu un certain conformisme selon lequel l'immigration maintiendra la démographie.

Comme cela s'est déjà produit dans certains pays européens, par exemple l'Allemagne et l'Italie, le gouvernement espagnol est conscient des données et veut promouvoir le taux de natalité, il a donc approuvé en février une campagne médiatique.

Certaines organisations, comme le Foro Español de la Familia, ont fait remarquer que "C'est une bonne initiative car elle contribue à créer une culture pro-maternité, mais elle ne doit pas être la seule. Le gouvernement devrait être invité à passer à l'étape suivante : apporter un soutien accru aux familles.

Ressources

Chercher, se souvenir... La valeur du silence

Comparé à une telle richesse, le silence peut être jugé dérisoire et appauvri. Mais une telle simplification serait une erreur. Les mots et le silence s'imposent l'un à l'autre ; le silence individualise les mots et leur donne de la vigueur.

Omnes-2 février 2018-Temps de lecture : 12 minutes

Les progrès incalculables de la communication entre les hommes ont été rendus possibles par la parole, d'abord verbale, puis écrite. Le silence est également d'une valeur incalculable dans la communication.

Les mots et le silence

Il semble miraculeux de pouvoir saisir en quelques phonèmes ou graphèmes, avec leurs diverses combinaisons, l'expressivité intérieure presque illimitée de la personne humaine.

Comparé à une telle richesse, le silence peut être jugé dérisoire et appauvri. Mais une telle simplification serait une erreur. Les mots et le silence s'imposent l'un à l'autre ; le silence individualise les mots et leur donne de la vigueur. Le silence souligne les mots et les mots donnent un sens aux silences.

D'innombrables livres, remplis de mots, ont été écrits pour en rendre compte. Beaucoup moins ont été écrits pour parler du silence. Ces derniers temps, cependant, la nécessité de souligner l'importance et le rôle du silence s'est généralisée.

On peut dire qu'il y a autant de variété dans les silences que dans les mots. Tous les silences ne signifient pas la même chose ou ne véhiculent pas la même chose ; ils sont même parfois diamétralement opposés. Pour beaucoup "Le silence est simplement l'absence de bruit et de mots ; mais la réalité est bien plus complexe". (Robert Sarah, Le pouvoir du silenceMadrid 2017, p. 220).

Un couple marié, peut-être jeune, dînant seul et en silence, peut signifier une communion d'amour et de sentiments si grande qu'elle n'a pas besoin de fausses explications. C'est généralement à ça que ressemble le silence amoureux. Mais il peut aussi arriver que les conjoints soient incapables de se parler en raison de graves divergences antérieures. Ce serait un silence de rejet. Le premier message est celui de l'amour, le second celui de la mort de l'amour lui-même (cf. ibid.).

Le silence est pluriforme. C'est pourquoi il est important de préciser que notre intérêt n'est pas le silence pour le silence. Contrairement à de nombreux mots qui, en eux-mêmes, signifient quelque chose, le silence seul est muet. Ce que le silence cache, derrière lui, c'est ce qui le cautionne. Le silence d'un étudiant ignorant face à un examen est très différent du silence d'un moine en prière ou d'un scientifique réfléchi.

Nous nous concentrerons ici sur les silences significatifs : capables d'enrichir l'esprit humain dans sa relation avec Dieu et les hommes.

Dialogue et monologue

La communication humaine nécessite dialogueL'échange d'idées et d'arguments. Et c'est là qu'intervient l'un des services les plus puissants du silence : tout véritable dialogue comprend... savoir écouter. C'est le seul moyen de progresser vers la vérité.

Certes, il existe des dialogues qui ne cherchent pas la vérité, mais seulement l'intérêt ; Platon a dû se battre avec les sophistes de l'époque, il y a vingt-cinq siècles. Mais, même pour eux, le silence nous permet d'écouter et de réfléchir, en détectant les bonnes ou mauvaises choses.

Nous incluons dans la catégorie du dialogue non seulement le dialogue verbal, mais aussi le dialogue écrit. Grâce à ses livres, il nous est possible de dialoguer avec les penseurs qui nous ont précédés. Il semblerait que dans ce dialogue avec le passé, il soit plus facile de se taire, mais ce n'est pas le cas. Pour citer un exemple : combien de personnes entendent la parole de Dieu dans la liturgie du dimanche et l'oublient immédiatement parce qu'elles ne la comprennent pas. écouter...Le silence, capable d'accueillir la Parole et son message, a fait défaut.

Le grand ennemi du dialogue et du silence est le monologue. Une attitude qui retourne sans cesse quelques idées dans son esprit, rendant sa compréhension imperméable à l'écoute des autres.

Lorsque nous parlons de la prière comme d'un dialogue avec Dieu, nous pouvons mieux comprendre le problème du monologue intérieur qui sature l'esprit de tant de personnes : les doutes, les rancœurs, l'envie, la susceptibilité ; ou encore les rêveries vides, l'imagination livrée à elle-même, les projets utopiques, tout cela fait partie de ce monologue intérieur, qui se termine soit par le découragement et l'amertume, soit par une perte de temps et d'énergie. Ainsi, saint Josémaria Escriva écrit dans Camino: "Que le silence est fécond ! -Toutes les énergies que tu gaspilles sur moi, avec ton manque de discrétion, sont des énergies que tu soustrais à l'efficacité de ton travail". (n. 645).

Silence et sensibilité

Dans le dialogue humain, le silence est souvent le seul comportement approprié. Que ce soit en raison de la solennité d'un acte, de l'intensité d'un chagrin, ou par délicatesse avec notre entourage : se taire dans de telles circonstances est le meilleur dialogue possible. Parler peut être inopportun, indiscret ou inconsidéré. De même, le silence face aux éventuelles fautes des autres - présents ou absents - est le meilleur signe de charité et de respect. Ceux qui ne pensent qu'à eux-mêmes ne mesurent pas l'impact de leurs paroles.

Retour aux amoureux, pour eux le présence est bien plus importante que les mots. "Ceux qui sont amoureux pétrissent silence sur silence pour jouir de ce qui ne peut être dit, car les mots sont courts". (Miguel-Ángel Martí García, SilenceEIUNSA, Madrid 2005, p. 47). Face aux sentiments en jeu, les mots sont superficiels. Et c'est précisément ce silence qui leur permet de deviner les désirs et les intentions de l'être aimé (cf. ibid., p. 48).

De la même manière, tout regard profond appelle le silence. Un dicton populaire bien connu s'exclame : "Tais-toi, je ne vois rien !"Et ce n'est pas une question simple. Il n'est pas possible de regarder profondément, d'intérioriser ce que l'on voit et d'y reposer l'âme, si l'esprit, le corps ou l'environnement qui nous entoure sont altérés, stridents, dépourvus de calme et de paix.

Un tel regard est toujours méticuleux, il valorise les détails, découvre une nouvelle lumière dans les choses habituelles, parfois même il ferme les yeux pour "chérir" ce qu'il voit ; et rien de tout cela n'est possible dans la précipitation ou en partageant son attention avec des choses insignifiantes. C'est-à-dire sans silence intérieur.

La quête intérieure

Le site silence intérieur -ce qui dépend de la tranquillité du cœur, et non de l'extérieur, n'est pas facile à réaliser. Tout d'abord, parce que "L'une des limites d'une société si conditionnée par la technologie et les médias est que le silence devient de plus en plus difficile.comme l'observe saint Jean Paul II (lettre apostolique Rosarium Virginis Mariae, 31).

Mais aussi parce que nous nous enivrons facilement nous-mêmes de mots, de musique et de bruits multiples. Le site philosophie de la distraction a envahi le comportement de masses entières d'hommes, les empêchant de penser par eux-mêmes.

Il est courant d'entretenir de longs monologues répétitifs, comme nous l'avons souligné précédemment, et nous devons apprendre à les détecter et à les interrompre. D'où la recommandation de saint Josémaria Escriva : "'J'ai des choses qui bouillonnent dans ma tête aux moments les plus inopportuns...', dites-vous. C'est pourquoi je vous ai recommandé d'essayer d'atteindre des moments de silence intérieur". (Sillon, n. 670). Elle est parfois coûteuse, mais son fruit immédiat est une fraîcheur d'esprit et une santé mentale enviables ; et, lorsqu'elle arrive à maturité, ce temps devient éventuellement silence créatif (cfr. Miguel-Ángel Martí García, o.c., p. 51).

Le silence intérieur est le seuil de la rencontre avec nous-mêmes, une condition indispensable à la rencontre avec Dieu. Mais, avant cela, la contemplation de l'art, la connaissance approfondie des gens, la jouissance des petites joies de la vie, exigent de chacun la mortification du monologue intérieur. Le silence avec son propre moi rend possible une rencontre avec le monde et avec les gens sans préoccupations "utilitaires". Une telle rencontre devient alors une jouissance généreuse et désintéressée des personnes et des biens que Dieu a mis à notre disposition dans le monde.

a) Connaissances propres

La conséquence la plus remarquable du silence intérieur est la connaissance elle-même. Une question difficile en effet. "Te connaissant et me connaissantSaint Augustin a demandé à Dieu ; et ce n'est pas une petite sagesse.

La vie humaine est pleine d'incidents constants : matériels, professionnels, émotionnels, de santé, etc. Notre esprit est entraîné par elles, de sorte qu'il passe de l'une à l'autre, sans avoir le temps de développer une vision globale qui les rassemble et les harmonise. Le silence est nécessaire pour prendre de la distance par rapport aux problèmes et éviter d'être submergé par leurs urgences et leurs pressions. Un repos adéquat, au milieu de ces multiples tâches, est essentiel pour trouver l'harmonie souhaitée. Le repos physique et le silence intérieur favorisent l'analyse sereine de son propre comportement, qui nous permettra de mieux nous connaître : points faibles du caractère, qualités positives et défauts acquis, habitudes incorrectes et imperfections accumulées.

Accompagnée de la confiance en Dieu, cette analyse ne provoquera ni découragement ni euphorie. Elle nous permettra d'objectiver notre conduite, de reconnaître nos défauts et de procéder à leur correction avec patience et temps. Un examen de conscience régulier, sans drame ni euphémisme, est le fruit et le moteur du silence intérieur recherché.

b) La sagesse

Le silence intérieur favorise la connaissance de soi. Le silence extérieur facilite l'étude et la lecture, suivies d'une réflexion personnelle. Le résultat est un sagesseau sens classique du terme. Une manière harmonieuse de comprendre le monde et l'existence, qui sait mettre chaque pièce à sa place : Dieu, les autres et moi-même. Une connaissance de bon goût, qui est recréé dans les réalités matérielles et spirituelles.

La sagesse nous permet d'intérioriser les événements extérieurs et d'équilibrer les sentiments intérieurs, de sorte que la vie progresse vers sa fin sans heurts, ou avec le moins d'heurts possible. Il crée un espace intérieur de calme, qui accueillera les conflits, leur donnera un repos approprié, et trouvera la solution la plus favorable. Ce sera la sagesse d'un silence non perturbé par le vacarme des bruits assourdissants du monde. Saint Jean Paul II écrit dans Pastores dabo vobis, 47: "Dans l'agitation de notre société, un élément pédagogique nécessaire à la prière est l'éducation au sens humain profond et à la valeur religieuse du silence, comme atmosphère spirituelle indispensable pour percevoir la présence de Dieu et se laisser conquérir par elle..

c) La projection de l'existence

En aucun cas, le silence intérieur et la sagesse à laquelle il mène ne conduisent à l'égocentrisme intellectuel ou au narcissisme. Ce qui a été dit sur l'harmonie inclut Dieu et le prochain en tant qu'objets d'amour et destinataires de ce qui est le mieux pour eux.

Par conséquent, un bon silence n'est jamais un isolement. Le processus d'intériorisation ne vise pas à une attitude d'évasion, mais à nous donner une évaluation intelligente, objective et équilibrée de ce qui nous arrive et de ce que nous sommes ; précisément pour vivre ensemble avec les autres, en les respectant en tant que personnes et en défendant leur liberté ainsi que la nôtre.

En parlant de la vie spirituelle, le pape François et d'autres papes récents ont insisté pour éviter la vie spirituelle. faux spiritisme d'une vie de piété fermée sur elle-même, incapable de se transcender pour aller à la rencontre des besoins des autres.

Silence et vie spirituelle

Le site silence intérieur est comme la baguette du chef d'orchestre, qui fait intervenir chaque instrument au bon moment, en tempérant les plus énergiques et en encourageant les plus délicats, afin que la concertL'intention du compositeur est de créer un morceau unique et harmonieux qui répond aux sentiments que le compositeur a voulu transmettre.

Dans l'existence personnelle, les "instruments" à diriger sont les ingrédients pluriels, et souvent discordants, de la personnalité : le tempérament, le caractère, les circonstances, les événements. Malgré cette multiplicité, l'esprit humain possède une dimension transcendante qui lui permet de s'occuper des nombreuses questions concrètes, sans se dissocier de la finalité ultime à laquelle il est appelé par son Créateur. Mais pour ce faire, le silence intérieur doit adresse le "concert" de l'existence humaine.

a) Nécessaire pour chercher Dieu

La vie spirituelle chrétienne se développe dans la relation avec Dieu et dans le dialogue avec Lui. Mais Dieu est le ineffablement AutreIl n'y a pas de mots humains pour le décrire ; l'attitude la plus appropriée de l'homme devant Dieu devrait être le silence : indecibilia Dei, casto silentiodit Saint Thomas d'Aquin : "Devant l'ineffable de Dieu, gardons un silence mesuré"..

C'est peut-être cette conscience implicite de l'ineffable qui a accumulé, dans l'histoire de l'Église, tant de mouvements - individuels ou institutionnels - à la recherche du silence. Depuis les premiers ermites jusqu'aux grandes abbayes chartreuses, ils montrent que "En nous, le silence est ce langage sans mots de l'être fini qui, par son propre poids, attire et entraîne notre mouvement vers l'Être infini". (Joseph Rassam, Le silence comme introduction à la métaphysiquecit. dans Robert Sarah, Le pouvoir du silenceMadrid 2017, prologue).

Il est évident que le tumulte du monde, l'agitation des affaires séculaires, l'urgence des solutions, les explosions festives et ludiques, et bien d'autres manifestations humaines, brisent notre silence intérieur, le remplissant de précipitation, d'inconscience ou de sentiments non pacifiques. Nombreux sont ceux qui ne réalisent pas à quel point ils vivent souvent immergés dans le bruit. Si nous transportons notre téléphone portable ou une radio dans notre poche, avec le son activé, nous ne le remarquerons probablement pas au milieu d'une rue animée par la circulation. Mais si nous entrons avec lui dans un endroit calme - un cinéma, une église - notre négligence sera immédiatement remarquée et nous essaierons d'éteindre l'appareil.

De même, il y a ceux qui vivent constamment avec celui-là monologue intérieur qui a déjà été mentionné, mais il ne s'en rend pas compte parce qu'il vit vers l'extérieur, pour l'extérieur bruyant.

Et la mauvaise nouvelle est qu'il n'existe pas d'interrupteur pour "éteindre" le bavardage de notre imagination.

(b) Silence et détachement du monde

Pour faire taire le bruit intérieur, l'une des méthodes traditionnelles consiste à se retirer du monde, à rechercher la solitude et l'isolement.

Les fruits de cet effort peuvent être exceptionnels. Un connaisseur des monastères contemplatifs écrit : "Le silence est difficile, mais il rend l'homme capable de se laisser guider par Dieu... L'homme ne cesse d'être surpris par la lumière qui jaillit alors. Le silence... révèle Dieu. La véritable révolution vient du silence : il nous conduit à Dieu et aux autres pour nous mettre humblement et généreusement à leur service". (ibid., n. 68, p. 60).

Ceux qui ressentent ce besoin, non seulement de silence, mais aussi d'isolement pour se détacher des affaires du monde et se consacrer entièrement au service de la prière, peuvent trouver dans la vocation religieuse contemplative le chemin de leur vie.

Mais il faut noter que "Le silence qui règne dans un monastère ne suffit pas. Pour atteindre la communion [avec Dieu] dans le silence, nous devons travailler indéfiniment. Nous devons nous armer de patience et y consacrer des efforts ardus". (ibid., p. 231). Une vie entière de détachement du monde ne garantit pas des résultats fructueux, principalement parce que ceux-ci sont le don de Dieu, et non la conséquence des efforts humains.

c) Souvenir intérieur

La grande majorité des fidèles chrétiens ne passeront jamais par un monastère ou ne s'enfermeront pas dans le silence. Sont-ils privés de l'accès à Dieu dans leur prière ? Absolument pas. Mais alors, le silence, sujet de ces pages, est-il inutile dans leur cas ?

C'est également nécessaire. Sans silence intérieur, il n'y a pas de prière possible, et sans prière - en tant que voie ordinaire - nous ne parvenons pas à la connaissance et à l'amitié de Dieu.

La solution peut sembler être un tour de passe-passe : il suffit de changer le nom. Si au lieu de silence, nous l'appelons souvenirNous pouvons appliquer aux chrétiens vivant au milieu du monde des règles analogues - mais non identiques - au silence monastique. Mais il ne s'agit pas d'une manipulation du langage ; elle consiste à donner un nom à deux réalités qui ont la même racine, mais qui sont caractérisées, dans chaque cas, par des circonstances différentes.

Dans ses écrits et dans sa prédication aux fidèles laïcs, saint Josémaria Escriva fait de nombreuses références à ce silence intérieur : "Le silence est comme le gardien de la vie intérieure". (Camino, n. 281) ; "Essayez d'obtenir chaque jour quelques minutes de cette solitude bénie qui est si nécessaire pour faire avancer la vie intérieure". (ibid., n. 304).

Dans le même temps, il s'est toujours efforcé de ne pas séparer "Les enfants de Dieu doivent être des contemplatifs : des personnes qui, au milieu du bruit de la foule, savent trouver le silence de l'âme dans un colloque permanent avec le Seigneur : et le regarder comme on regarde un Père, comme on regarde un Ami, qu'on aime avec folie". (Forge, n. 738).

Ce silence de l'âme est ce que, à d'autres moments, il identifie avec le souvenir: "La vraie prière, celle qui absorbe l'individu tout entier, n'est pas tant favorisée par la solitude du désert que par le recueillement intérieur". (Sillon, n. 460). Et pour en souligner l'importance, il écrit : "Ce recueillement intérieur qui est le signe de la maturité chrétienne". (C'est le Christ qui passe, n. 101).

Une maturité qui se traduit par le fait que "Nous participerons à la joie de l'amitié divine - dans un recueillement intérieur, compatible avec nos devoirs professionnels et ceux de la citoyenneté - et nous le remercierons [Jésus-Christ] pour la délicatesse et la clarté avec lesquelles il nous apprend à accomplir la volonté de notre Père qui habite dans les cieux". (Les amis de Dieu, n. 300).

Un recueillement qui, comme nous l'avons indiqué pour le silence monastique, implique de nombreuses années d'efforts humains qui, avec la grâce de Dieu, aboutiront à : parcourir la vie en amitié avec Dieu.

d) Le silence et la prière vocale

De manière assez surprenante, la prière vocale a besoin de silence tout autant que la prière mentale. En d'autres termes, l'ennemi de la prière est le même dans les deux cas : ce monologue intérieur dont nous parlons et qui envahit notre esprit, alors même que notre bouche prononce des mots auxquels nous ne prêtons pas attention.

Dans la prière vocale, bien sûr, il y aura toujours des mots ; mais il doit s'agir de mots qui viennent à la bouche de l'intérieur du cœur, et c'est précisément le cœur qui a besoin du recueillement et du silence dont nous parlons.

À titre d'exemple, parmi tant d'autres, nous pouvons citer ce que saint Jean-Paul II a suggéré en parlant du Rosaire : "L'écoute et la méditation se nourrissent du silence. Il est bon que, après l'énonciation du mystère et la proclamation de la Parole, nous attendions quelques instants avant de commencer la prière vocale, afin de fixer notre attention sur le mystère médité. Redécouvrir la valeur du silence est l'un des secrets de la pratique de la contemplation et de la méditation. De même que dans la liturgie il est recommandé de prévoir des moments de silence, dans la récitation du Rosaire il convient également de faire une brève pause après avoir écouté la Parole de Dieu, en concentrant l'esprit sur le contenu d'un mystère particulier". (Rosarium Virginis Mariae, 31).

e) L'inspiration mariale

L'exemple de notre sainte Mère Marie est extraordinairement lumineux. Sa sainteté a été exaltée, mais sa vie s'est déroulée dans les circonstances ordinaires du monde de l'époque. Et là, "Il gardait toutes ces choses dans son coeur". (Lc 2, 51). Il vivait pour la mission que Dieu lui avait confiée, et il ne s'en laissait pas distraire par les événements quotidiens. Au milieu de ses tâches, il a maintenu un silence intérieur qui lui a permis de vivre à l'écoute de Dieu et de son fils : jusqu'à la croix.

Journées de retraite spirituelle

Les moyens pratiques de rechercher et de défendre le silence intérieur dont nous avons tous besoin sont très variés. Entre autres, la pratique chrétienne traditionnelle de retraite spirituelle de plusieurs jours. Elle peut porter différents noms - exercices spirituels, cours, etc. - mais sa signification est claire : faire une pause dans les tâches habituelles afin de concentrer le regard de l'âme sur Dieu et sur elle-même. Il se peut que ce ne soit que pour quelques jours, car les obligations habituelles ne permettent généralement pas de faire plus. Mais ces quelques jours, s'ils sont utilisés avec intensité, apporteront de grands bénéfices à notre âme.

Le principal ingrédient de la retraite et catalyseur de ces bienfaits est le silence - également extérieur - qui doit les accompagner. Ce silence facilite l'écoute de la Parole que l'Esprit Saint nous adresse. Une Parole toujours lumineuse, à la lumière de laquelle il nous sera facile de détecter les déviations présentes dans nos vies. Confiant, en outre, que ces lumières sont accompagnées de la grâce de Dieu pour rendre fructueux nos efforts pour progresser dans la sainteté.

Bien sûr, trois jours de retraite - un week-end - ne suffisent pas pour une conversion que l'on pourrait qualifier de définitive. Nous aurons encore besoin d'autres conversions à l'avenir, jusqu'à ce que Dieu nous appelle dans sa présence. C'est pourquoi il est très utile de répéter de temps en temps ces journées de recueillement ; si nous le faisons chaque année, nous verrons que cette continuité nous permet de faire des pas, peut-être petits mais répétés, qui nous rapprochent de Dieu d'une manière nouvelle. Ainsi, nous renforcerons nos bonnes dispositions, nous comprendrons de mieux en mieux les plans de Dieu pour nos vies, et nous apprendrons à suivre fidèlement les inspirations divines qui nous conduisent à Lui.

En outre, notre charité envers nos voisins nous fera prendre conscience que de nombreuses personnes autour de nous ont également besoin d'une retraite spirituelle, même si elles n'en ont pas conscience. Les aider à prendre une décision, et peut-être les accompagner dans cette démarche, n'est pas une mince faveur dont ils nous seront toujours reconnaissants.

La retraite sera l'occasion de faire une confession plus profonde que d'habitude, de recevoir la communion de manière plus fructueuse et de remplir notre esprit de la paix de Dieu, que nous déverserons ensuite sur ceux avec qui nous vivons afin de rendre leur quotidien plus agréable.

Nous apprendrons ou améliorerons aussi notre manière de prier, et nous renforcerons ce recueillement intérieur qui, en l'absence de silence extérieur, nous permet d'élever fréquemment notre cœur vers Dieu et de rester en sa présence, au milieu des tâches habituelles. n

Amérique latine

Le voyage du pape : un avant et un après dans l'histoire du Pérou

Omnes-2 février 2018-Temps de lecture : 3 minutes

TEXTE -  Luis Gaspar, Lima

Le 18, à 16 h 35, heure locale, l'avion transportant le pape François depuis Iquique (Chili) a atterri dans notre pays. Après un voyage de deux heures, le Saint-Père a posé pour la première fois le pied sur le sol péruvien, où il a été chaleureusement accueilli par les autorités péruviennes. Il a été reçu par l'Archevêque de Lima et Primat du Pérou, le Cardinal Juan Luis Cipriani, le Président de la République, Pedro Pablo Kuzcinsky, et la Première Dame, Nancy Lange.

Tout au long de son voyage de l'aéroport à la Nonciature, le Pape n'était jamais seul, dans une voiture fermée ou dans une papamobile, la chaleur des gens était constante. À la nonciature, quinze mille jeunes volontaires de la "garde du pape" l'attendaient. "l'âme de cette visite". "Je voudrais vous donner à tous et à vos familles, à ceux qui sont dans votre cœur, ma bénédiction. Prions ensemble la Vierge Marie, ont été les premiers mots de Sa Sainteté à Lima. Après cela, il devait retourner sur le balcon de la résidence, mais cela n'a pas été possible. Mais rien n'a découragé les jeunes et les fidèles, qui sont restés debout toute la nuit pour faire leurs adieux au pape avant son départ pour la ville de Madre de Dios, dans la jungle.

Et l'attente de la nuit précédente a été récompensée. Le pape est sorti à 7h39 du matin, vendredi 19, sur le balcon de la résidence. "Je vais chez le Père de Dieu et vous m'accompagnez dans la prière, mais d'abord saluons la mère, et a prié un Ave Maria. Enfin, il a donné une bénédiction et souhaité une bonne journée aux personnes présentes.

Ces premiers gestes de François étaient un avant-goût de ce que nous verrions plus tard à Madre de Dios, Trujillo et Lima. Il était toujours proche des gens, démontrant à chaque instant sa prédilection pour les plus vulnérables.

Comment oublier la vieille dame Trinidad à Trujillo. "Je m'appelle Trinidad, j'ai 99 ans. Je ne peux pas voir. Je veux toucher ta petite main, lire une affiche. Le pape n'a pas hésité à s'approcher de lui et à lui donner sa bénédiction, ou cette autre situation où il s'est approché d'un enfant atteint de paralysie cérébrale, qui avait été amené à Lima depuis le nord du pays. La première question du Pape fut de savoir s'il était baptisé, ce qu'il n'hésita pas à faire à ce moment-là.

Le pape nous a traités comme ses enfants préférés, mais comme le bon père qu'il est, rien ne lui a échappé, même les questions qui nous blessent.

La messe du dimanche 21, à laquelle ont assisté 1,5 million de personnes, a été sans précédent dans notre histoire. Ni le soleil intense, ni la chaleur, ni la longue attente n'ont été des obstacles pour que les fidèles participent à cette célébration de la foi. Le peuple est entré à minuit.

"La vôtre est la vie".

Et depuis Lima, considérée comme la capitale de la défense de la vie, en raison des centaines de milliers de personnes qui se rassemblent chaque année pour la Marche pour la vie, François a envoyé un tweet qui en a ébranlé plus d'un sur les réseaux sociaux. "Chaque vie compte : du début à la fin, de la conception à la mort naturelle", a tweeté le pape le 19 janvier, avant de commencer son voyage dans la jungle péruvienne.

Cela a été plus qu'un élan pour notre travail de défense de la vie, alors quand nous avons eu l'occasion d'avoir le Saint-Père face à nous et de lui dire : " !Ché Gaspar, ton truc c'est la vie" ! Nous avons compris que le pape François connaît toutes les préoccupations apostoliques, et que rien ni personne ne lui est étranger.

Dans son homélie lors de la Sainte Messe du dimanche 21, Sa Sainteté a fait référence à "les restes humains". Il est douloureux de voir que, souvent, parmi ces "restes humains", on trouve les visages de tant d'enfants et d'adolescents. Ils sont les visages de l'avenir"..

La chronique de la visite du Pape doit souligner sa forte dénonciation de l'esclavage sexuel et pour la dignité des femmes, comme il l'a fait à Puerto Maldonado, ou son avertissement aux indigènes du Pérou : "Les peuples amazoniens n'ont jamais été aussi menacés qu'aujourd'hui".a-t-il dit, également à Puerto Maldonado.

La rencontre avec les peuples de l'Amazonie péruvienne, a déclaré le Pape, "C'était excitant, un signe pour le monde. Ce jour-là s'est tenue la première réunion de la commission synodale du Synode pour l'Amazonie, qui aura lieu en 2019. Mais j'ai été émue au Hogar El Principito, en voyant ces enfants, pour la plupart abandonnés. Ces garçons et ces filles qui, grâce à l'éducation, ont réussi à s'en sortir, qui sont des professionnels. J'ai été très ému par cela.

"L'âme de la visite

Trente mille jeunes volontaires constituaient ce qu'on appelle la Garde du Pape. Ils  La plupart d'entre eux étaient présents à la Sainte Messe des Rameaux à Lima le 21 janvier. Les volontaires sont arrivés le samedi 20 à 14 heures, et ont quitté les lieux le dimanche à 21 heures.  nuit. Plus de 24 heures de travail, pour faciliter l'entrée et aider les 1,5 million de pèlerins qui sont arrivés à la base aérienne de Las Palmas.

Les jeunes ont été décrits par le Saint-Père comme le présent de l'Église, et il les a appelés à être les nouveaux saints péruviens du XXIe siècle. n

Lire la suite
Actualités

Les clés de l'éradication de la violence à l'égard des femmes

Omnes-2 février 2018-Temps de lecture : 10 minutes

Suite aux derniers cas de violence contre les femmes en Espagne et dans le monde, Palabra aborde aujourd'hui, d'un point de vue psychologique et psychiatrique, en quoi consiste cette violence dramatique, ses racines et les signes qui la trahissent. Une agression est déjà de trop, estiment les auteurs, qui se penchent sur les relations et la manière d'agir si quelqu'un subit cette violence.

TEXTE - Inés Bárcenas, psychologue, María Martín-Vivar, psychologue, docteur en psychologie, et Carlos Chiclana, psychiatre, docteur en médecine.

Plus de 800 millions de femmes dans le monde subissent des violences simplement parce qu'elles sont des femmes. La majorité des agressions sont fondées sur la croyance erronée en la supériorité des hommes sur les femmes, que la société encourage ou étouffe si souvent.

La violence sexiste, fondée sur des attributions sociales différentes selon les cultures, dans tous ses aspects physiques et psychologiques, est un problème très grave qui nécessite une intervention ferme et constante dans l'éducation à l'égalité, à la diversité et au respect. Une agression unique au seul motif qu'elle est une femme serait inconcevable. La réalité est que des millions de femmes vivent dans la peur.

Types de violence et d'abus sexistes

Selon l'OMS, il existe plusieurs types de violence qui nécessitent des interventions différentes. Il semble que le mot "violence" implique qu'il y ait un préjudice physique qui vous conduise aux urgences, mais ce n'est pas le cas. Il existe de nombreuses façons de maltraiter les gens, et lorsque cela est fait parce qu'ils sont des femmes et avec le mépris que cela implique, cela peut être considéré comme une violence fondée sur le genre. Il en serait de même dans le cas inverse, si une femme traitait mal un homme simplement parce qu'il est un homme.

La neuropsychologue Sonia Mestre décrit les différents types d'abus dans les relations, qui peuvent toucher aussi bien les femmes que les hommes. Elles vont de la dégradation - réduction de la valeur de la personne - et de l'objectivation - transformation d'une autre personne en un objet, dépourvu de désirs, de besoins ou de choix - à l'intimidation, à la surcharge de responsabilités, à la limitation et à la réduction de la possibilité de satisfaire les besoins sociaux, personnels et professionnels de la personne abusée, en passant par la distorsion de la réalité subjective, qui transforme la perception de l'autre. La dernière étape est la violence physique, qui consiste en une agression qui ne doit pas nécessairement causer des blessures graves : il peut s'agir d'une gifle, d'une bousculade, d'une griffure, d'un coup, du lancement d'un objet ou de l'extrême grave de la violence sexuelle.

Cela arrive-t-il plus souvent maintenant qu'avant ?

Heureusement, nous vivons un moment social de sensibilisation et de visibilité de la violence sexuelle à l'égard des femmes. Ce phénomène constitue un grave problème de santé publique et a un impact profond sur la santé mentale et physique des femmes et de nombreuses autres personnes.

L'OMS estime qu'une femme sur trois (35 %) dans le monde a subi des violences physiques et/ou sexuelles de la part d'un partenaire ou d'un tiers à un moment donné de sa vie. Près d'un tiers (30 %) des femmes qui ont été en couple ont subi une forme de violence physique et/ou sexuelle de la part d'un partenaire intime. 38 % des meurtres de femmes dans le monde sont commis par leur partenaire masculin.

Dans notre pays, nous connaissons de nombreuses demandes et des débats publics, réclamant un système judiciaire mieux préparé à ces situations. La pertinence de ces revendications réside dans l'intention de donner une voix à une réalité qui touche des millions de femmes dans le monde depuis des milliers d'années. Un phénomène qui, dans de nombreux cas, est réduit au silence par la réticence des victimes elles-mêmes à dénoncer, soit par peur, soit par honte, soit par sentiment de culpabilité, soit par crainte de ne pas recevoir le soutien ou la crédibilité nécessaires. Nous traversons un moment de prise de conscience de la souffrance que la violence sexuelle déclenche, ouvrant des débats importants sur les limites du consentement et le pouvoir que certains hommes exercent sur certaines femmes.

Les sociologues et les psychologues préviennent qu'il n'existe pas de profil caractéristique des personnes sexuellement violentes et que seule une minorité présente une pathologie mentale. Les auteurs peuvent provenir de divers milieux socio-économiques et peuvent être une personne connue de la victime, comme un ami, un membre de la famille, un partenaire intime ou un parfait inconnu. Pour comprendre les causes, prévenir les abus et intervenir explicitement lorsqu'ils se sont déjà produits, nous pouvons agir à 4 niveaux : deux "micro-niveaux", l'individu et la relation au sein du couple, et deux "macro-niveaux", le groupe ou la communauté et le socio-environnement au sens large.

Il n'y a pas que le sexe

Le motif de ces agressions n'est pas seulement le désir sexuel, mais aussi le "vide de pouvoir", l'insécurité et le besoin de contrôle de l'homme. La violence sexuelle est un acte destiné à dégrader, dominer, humilier, terroriser et contrôler la femme. Cette imposition de pouvoir est utilisée par l'agresseur pour apaiser sa propre insécurité quant à ses aptitudes sexuelles, compensant ainsi ses sentiments d'impuissance et de frustration par l'utilisation de la force ou de la coercition psychologique.

La violence sexuelle à l'égard des femmes est présente dans toutes les sociétés de la planète, au-delà des frontières de la richesse, de la race, de la religion ou de la culture. Profondément enracinée dans l'histoire, elle repose sur des valeurs et des attitudes qui favorisent et perpétuent la domination physique, politique, économique et sociale des femmes. Dans ce cadre social, le mouvement féministe a fortement contribué aux causes de la violence sexuelle à l'égard des femmes. Le féminisme se fonde sur une théorie de la justice qui promeut la liberté et l'égalité des droits pour tous les êtres humains, quel que soit le sexe avec lequel ils sont nés, féminin ou masculin.

Éduquer, éduquer et éduquer. Puis rééduquer

La voie actuelle nous mène vers la révision de "l'imagerie sociale" concernant le corps et la sexualité des femmes et les limites du consentement. La dépersonnalisation et l'utilisation du corps des femmes comme objets de consommation pour les hommes sont encore répandues, perpétuées dans les médias et les réseaux sociaux, et implicitement présentes dans les relations.

Le moteur du changement réside dans l'éducation et la prise de conscience du rôle actif des femmes dans leur détermination, leur capacité de décision, dans la découverte de leur pouvoir individuel, de leur propre valeur et de leur propre existence.

L'ennemi n'est pas l'homme

Être une femme n'a rien à voir avec le fait d'imiter les hommes ou de lutter contre eux. Il est également nécessaire de dissocier la masculinité d'attitudes telles que la domination, l'agression ou l'utilisation de la force comme arme. Comme si ces comportements étaient la base de leur sécurité ou de leur identité. Nous avons besoin de systèmes judiciaires et politiques matures qui prennent réellement conscience du problème, rendent visibles et solides les témoignages des victimes, en fermant le siège aux futures agressions.

Plus profondément, nous devons retrouver le sens de la responsabilité individuelle afin que, face à chacun de ces crimes, les hommes et les femmes unissent leurs voix pour dire non, pas en mon nom, non à la violence sexuelle, non au nom de notre société. Une société mature prendra soin de fournir les moyens de rééduquer tous ceux qui commettent des crimes de violence. Selon l'intensité et la gravité de l'infraction, ils auront besoin d'une rééducation pour faciliter leur réinsertion dans la société, la famille ou le couple.

La pornographie est un ennemi dans la lutte contre la violence envers les femmes. Selon les statistiques de certaines études universitaires, plus de 85 % des scènes pornographiques contiennent de la violence physique, près de 95 % sont dirigées contre des femmes et 80 % sont réalisées par des hommes.

Que faisons-nous avec nos filless et les enfants ?

Le sexe est déterminé génétiquement : vous êtes soit un homme, soit une femme. Le genre identifie les aspects liés aux attributions psychosociales, relationnelles et culturelles concernant le sexe ; il s'agit d'attributions dynamiques qui changent en fonction du temps, du lieu, de la culture, etc.

Quelles suggestions les filles reçoivent-elles sur les "rôles" qu'elles sont censées jouer dans la réalité ? Quelles informations reçoivent-elles ? Chansons, clips vidéo, publicités, youtubersdes séries, des émissions de radio, des réseaux sociaux. Dans beaucoup de ces contenus, les hommes ont une attitude de force et de domination sur les femmes. Inférieure ou maltraitée, elle ne rejette pas, et normalise même les comportements abusifs et violents à travers des paroles accrocheuses.

Le comportement de la famille en tant que groupe qui ne défend pas les femmes normalisera nombre de ces attitudes tant chez elles (supériorité, sentiment de commandement, imposition de l'obéissance, obligation de rôles qui ne sont communs qu'aux femmes parce qu'elles sont des femmes, etc.) que chez eux (soumission, non-réaction à des impositions injustes, développement de croyances erronées sur eux-mêmes, etc.)

Une adolescente d'aujourd'hui doit avoir accès à une formation humaine solide pour pouvoir choisir avec discernement et avoir des idées claires sur le respect de la personne et de la femme, d'elle-même. Une vision créée par des adultes, dans des films, des séries, des documentaires et des programmes de télévision/radio, peut ne pas avoir d'influence négative sur les adultes, mais dans les étapes précédentes, l'enfance et l'adolescence, elle est nuisible. Un adulte bien éduqué l'interprétera comme une situation de violence machiste, démodée et sexiste ; un adolescent de 12 ans interprète généralement que les femmes sont inférieures aux hommes et qu'il est normal d'observer un comportement violent de leur part, ou une soumission de leur part.

La famille comme référence

Il existe des piliers de base tels que la famille et l'école qui ont plus d'influence que l'environnement au cours des étapes de l'évolution. Si nous observons, écoutons, prêtons attention, surveillons les accès, les accompagnons dans leur navigation, etc., nous leur apprendrons à être critiques, à poser des limites, à dire non, à rejeter la violence, à savoir différencier un détail d'affection de la manipulation, et une tentative de conquête amoureuse du harcèlement répété, à détruire les préjugés de genre, à comprendre les différences homme-femme sans porter atteinte à l'égalité homme-femme en tant que personnes et dans leurs droits.

La famille est le fondement de la sécurité des enfants et des adolescents. Les attitudes et les valeurs que les enfants et les adolescents ont vues chez leurs parents modèlent et façonnent leur façon de penser, de sentir et d'agir. Si vous voulez qu'ils changent, changez-vous d'abord. Les garçons et les filles doivent voir et avoir la même responsabilité dans les tâches quotidiennes à la maison. Ils doivent pouvoir dire non et être respectés, être responsabilisés dès leur plus jeune âge pour pouvoir être ce qu'ils veulent professionnellement, sans se voir attribuer un rôle obligatoire.

Ils ont besoin de savoir qu'ils peuvent choisir dès leur plus jeune âge, qu'ils ont les mêmes droits que les enfants, qu'ils seront éduqués et qu'on exigera d'eux qu'ils réalisent ce qu'ils entreprennent. Cela impliquera le partage de tâches égales et équitables à la maison, pratiqué par les parents eux-mêmes, le respect mutuel entre le couple et envers les enfants sans distinction de sexe.

Les fréquentations des adolescents

Dans une enquête réalisée en Espagne en 2015, plus de 60 % des adolescents des deux sexes considéraient que le garçon devait protéger la fille ; et 32 % pensaient qu'il était normal d'être jaloux. L'éducation à l'égalité dans les relations affectives est d'une importance capitale. Aimer, c'est bien aimer. La jalousie n'est pas un signe d'amour. Il est nécessaire de briser et de combattre les mythes de l'amour romantique. Cendrillon n'attend plus le prince. Twilight et Grey et ses ombres ne sont que quelques exemples d'attraction romantique transformée en relation toxique.

La société des années à venir s'éduque aujourd'hui. Les filles et les adolescents méritent des efforts et des avancées dans les modèles sociaux. Ils ne méritent pas d'avoir un toit sur leur tête à cause de leur biologie. La prévention de la violence psychologique, physique et verbale passe par l'éducation. La dignité, les droits, le pouvoir et les responsabilités doivent être égaux. Des filles aux adolescents. Des adolescents aux femmes. Il y a des attitudes dans les relations amoureuses que certains considèrent comme normales et malsaines.

Quand quelqu'un vient nous voir

Lorsqu'on travaille dans le secteur des soins, il est relativement facile pour une personne de venir nous voir - ou de soupçonner - qu'elle est victime d'une agression. Le plus souvent, la violence est perpétrée par une personne de leur entourage : partenaire, parent, frère ou sœur, autre membre de la famille, soignant, entraîneur, enseignant, ami, catéchiste. Et elle est souvent intrafamiliale. Il peut être utile de disposer d'informations imprimées afin que la personne puisse lire ce qu'elle peut faire, où aller, ce qui lui arrive, etc., et ainsi se sentir mieux identifiée et habilitée à prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au préjudice.

Se rendre à la paroisse, la confession sacramentelle, une conversation avec un catéchiste ou un agent de santé ou tout autre membre de la communauté paroissiale peut être une première étape où une telle femme peut demander de l'aide.

Parmi les signes indiquant qu'une personne peut être victime de violence sexuelle, on peut citer : des relations brusques ou craintives avec un partenaire ; l'évitement ou l'agression verbale ; des problèmes de santé mentale ; des problèmes liés au comportement sexuel ; des problèmes de santé récurrents auxquels on répond par des explications vagues ; des enfants qui racontent ce qui se passe à la maison, des grossesses non désirées, des infections sexuellement transmissibles.

Dans des cas évidents, il peut être approprié de recommander que vous vous rendiez chez un professionnel de la santé pour établir un rapport de blessure, recueillir des preuves médico-légales et être en mesure de présenter la plainte avec plus de poids. Il est important d'évaluer si la plainte sera bénéfique pour le plaignant.

Si un agresseur demande de l'aide

S'il nous demande de l'aide, si nous sommes au courant de ces faits, nous pouvons agir pour faciliter la protection de ceux qui sont en danger ; offrir de l'aide dans ce sens ou agir par un signalement immédiat et l'intervention des forces de sécurité si c'est le moyen d'éviter les agressions. Nous devons considérer qu'en plus de respecter les lois/le droit pénal de chaque pays, le délinquant est aussi une personne, il a le droit de se corriger, de guérir les dommages infligés, de demander pardon, de se rééduquer et de se réhabiliter ; sans oublier que sa récidive lui causera des dommages très graves, et qu'il doit être protégé et mis à l'abri de cette situation.

Si les faits dont vous êtes responsable l'exigent, nous devons vous dire que vous devez vous incriminer. En fonction de ce qu'elle a fait, elle devrait le faire immédiatement ou organiser une rencontre planifiée avec un avocat. Dans les relations de couple, nous pouvons détecter certains signes avant-coureurs et sensibiliser les femmes que nous traitons à ces signes, en leur faisant prendre conscience des fausses croyances qui leur font justifier les agressions.

Il peut être très utile et intéressant d'avoir des programmes de formation en matière de prévention et d'intervention dans les cas de violence contre les femmes dans toutes les institutions où les personnes sont assistées : diocèses, paroisses, écoles, etc. Ils doivent acquérir des compétences en matière d'identification, d'évaluation et de planification de la sécurité, de communication, ainsi que des compétences en matière de soins, de documentation et d'orientation vers des professionnels spécialisés.

Il peut également être très utile d'organiser des groupes pastoraux spécifiques pour les femmes ayant subi des violences. Il sera bénéfique qu'il s'agisse de "groupes tremplins" afin que les personnes puissent être responsabilisées, prendre leur vie en main, se développer personnellement et devenir autonomes, ouvertes d'esprit et autosuffisantes.

Rééduquer et changer les habitudes

Selon l'OMS, il a été étudié que les hommes qui ont un faible niveau d'éducation, qui ont été maltraités dans leur enfance, exposés à la violence domestique contre leur mère et à une consommation nocive d'alcool, qui ont vécu dans des environnements où la violence était acceptée et où il y avait des normes différentes pour chaque sexe, croient avoir des droits sur les femmes et sont plus susceptibles de commettre des actes violents. En même temps, les femmes qui ont un faible niveau d'éducation, qui ont été exposées à la violence du partenaire intime contre leur mère, qui ont été maltraitées dans leur enfance, qui ont vécu dans des environnements où la violence, le privilège des hommes et le statut subordonné des femmes étaient acceptés, sont plus susceptibles d'être victimes de la violence du partenaire intime.

La rééducation sexuelle est nécessaire pour visualiser, raccourcir, réduire et annuler les agressions sexuelles dans tous les domaines et toutes les situations, causées par la violence sexiste et fondées sur la croyance erronée en la supériorité des hommes sur les femmes, que la société encourage ou tait si souvent et qu'elle accorde donc. Il est également nécessaire de ne pas répondre à la violence par la violence, mais d'utiliser les moyens juridiques nécessaires et suffisants pour protéger et guérir les femmes agressées et pour poursuivre et rééduquer les agresseurs.

Monde

Tension au Congo : la répression contre les catholiques s'intensifie

Omnes-2 février 2018-Temps de lecture : < 1 minute

Haute tension entre l'Etat et l'Eglise au Congo. La police a violemment réprimé les manifestations des catholiques, et le cardinal de Kinshasa a condamné la répression, qui s'est durcie avec l'arrestation d'une douzaine de prêtres et de religieuses.

Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte - Texte Joseph Kabamba (Kinshasa)

Dans les années 1960, cette chanson était chantée en référence aux blancs qui étaient faits "tripe dans les révoltes indépendantistes du Katanga, ou dans les guerres civiles jusqu'à la paix de Mobutu. Ce qui est certain, c'est que depuis le 30 juin 1960, jour de l'indépendance du Congo belge, notre cher pays n'a pas connu une année paisible, malgré ses richesses minérales ou à cause d'elles.

Dans son message de Noël, le Saint-Père parle souvent de la République démocratique du Congo, le pays catholique d'Afrique ! Le pape François suit de près une évolution politique qui l'empêche de voyager, comme il le souhaiterait, pour être avec nous.

Le 24 de l'année dernière, il a regretté la "Nouvelles inquiétantes". et les a encouragés à éviter "toutes les formes de violence". En effet, le dimanche 21, la police congolaise a semé la panique à la sortie de la messe dans la cathédrale, a chargé les catholiques et a arrêté plusieurs prêtres et religieuses.

Amérique latine

Chili et Pérou : le pape défend les femmes et les populations autochtones

Omnes-2 février 2018-Temps de lecture : 4 minutes

Après son sixième voyage en tant que pape sur le continent américain, le Saint-Père est revenu ému par la spontanéité du peuple chilien et la foi des Péruviens. Dans l'avion, il a décrit " conte de fées ". que sa visite au Chili était "un échec", comme le lui a dit un journaliste, et a encouragé les jeunes à se rapprocher de Jésus.

TEXTE - Rafael Miner et Fernando Serrano

Au début de l'audience générale du 24 janvier à Rome, le pape François a résumé ses impressions après sa visite intense sur le continent latino-américain : "Je suis rentré il y a deux jours de mon voyage apostolique au Chili et au Pérou. Entendons le Chili et le Pérou ! Deux bonnes personnes, de bonnes personnes... Je remercie le Seigneur parce que tout s'est bien passé : j'ai pu rencontrer le Peuple de Dieu en route dans ces pays - même ceux qui ne sont pas en route (et) sont un peu à l'arrêt..., mais ce sont de bonnes personnes - et encourager le développement social de ces pays".

Le ton de l'audience a été modéré, comme d'habitude. Mais dans l'avion de retour du Pérou, le voyage battait toujours son plein. Le pape et les journalistes étaient dans l'avion depuis des heures, après une autre journée intense, et lors de la conférence de presse, une journaliste chilienne a qualifié la visite dans son pays de "visite au Pérou". "un échec". La réponse verbatim du pape pendant le vol était la suivante : "Et l'autre truc sur le Chili, c'est une histoire à dormir debout, hein ? Je suis revenu du Chili heureux, je ne m'attendais pas à avoir autant de monde dans la rue. Et ça, on n'a pas payé l'entrée. En d'autres termes, ces personnes n'ont pas été payées ou prises en charge par le bus. La spontanéité de l'expression chilienne était très forte. Même à Iquique, dont je pensais qu'il s'agirait d'une toute petite chose, car Iquique est un désert, vous avez vu comment étaient les gens".

Debout dans l'avion, le pape François a développé sa réponse. Il voulait éviter une possible fake newsLe rapport souligne également le fait que la visite a été une "nouvelle fausse ou trompeuse", c'est-à-dire une nouvelle trompeuse ou fausse qui pourrait être diffusée, et développe sa propre impression de la visite : "Dans le sud, c'est la même chose. Et à Santiago, les rues de Santiago ont parlé d'elles-mêmes. Dans ce domaine, je pense que la responsabilité du journaliste est d'aller vers les faits concrets. Ici il y avait ceci, il y avait cela, et cela. Et je ne sais pas d'où vient l'idée d'un peuple divisé, c'est la première fois que je l'entends. Peut-être que c'est le cas de Barros qui l'a créé, mais le placer dans sa propre réalité pourrait être dû à cela. Mais l'impression que j'ai eue est que ce qui s'est passé au Chili était très gratifiant et très fort".

Appel à prier pour la paix

Pour mieux comprendre le dialogue, il peut être utile de compléter les informations par les paroles du pape du 24, qui offrent une approche évangélique. Le Saint-Père y a fait référence au fait que son arrivée au Chili " a été précédée de diverses manifestations de protestation. Et cela a rendu la devise de ma visite encore plus actuelle et vivante : "Je vous donne ma paix". Ce sont les paroles de Jésus adressées aux disciples, que nous répétons à chaque messe : le don de la paix, que seul Jésus mort et ressuscité peut donner à ceux qui se confient à lui.

Le pape a poursuivi en se référant au passage de l'évangile : "Ce n'est pas seulement chacun de nous qui a besoin de paix, mais aussi le monde, aujourd'hui, dans cette guerre mondiale en morceaux... S'il vous plaît, prions pour la paix !

Symptomatique à cet égard est l'anecdote que l'ancien président Ricardo Lagos a racontée à Santiago. Lagos à Santiago. À la sortie d'une réunion avec des professeurs de l'université catholique, les journalistes ont commencé à interroger l'ancien président, socialiste et non-catholique, sur des questions controversées. Et sa réponse, non textuelle, était la suivante : "Qui suis-je pour dire au pape ce qu'il doit faire ou dire ? Comme ils continuaient à poser les mêmes questions, il a répondu : "Ne nous focalisons pas sur des choses accessoires, l'important est de penser à ce que le pape nous a dit.

Tant lors de la première eucharistie à Santiago du Chili que lors des deux autres messes, au nord et au sud, le pape a lancé des appels à la paix. En Araucanie, dans le pays des Indiens Mapuche, il a appelé à la paix pour être "l'harmonie des diversités". avec "répudiation de toute violence". Et dans le nord, à Iquique, il a béni les expressions de foi des habitants de la région et de tant de migrants, comme le raconte l'évêque Guillermo Vera dans ces pages.

Un peuple croyant

Il n'y a pas eu de tentatives significatives pour établir l'agenda de la visite du Pape au Pérou. Ou du moins, ils n'ont pas été révélés. Le successeur de Peter était sincèrement ému, comme il l'a dit à plusieurs reprises, tant dans l'avion que lors de l'audience générale. Qu'a-t-il retenu de ce voyage au Pérou, lui a-t-on demandé. "J'emporte avec moi l'impression d'un peuple croyant, un peuple qui traverse de nombreuses difficultés et qui les a traversées historiquement, non ? Mais une foi qui m'impressionne, non seulement la foi à Trujillo, où la piété populaire est très riche et très forte, mais la foi dans les rues. Avez-vous vu comment étaient les rues ? Et pas seulement à Lima, évidemment, mais aussi à Trujillo, et aussi à Puerto Maldonado, où je pensais tenir la cérémonie dans un endroit comme celui-ci et c'était une place pleine, et quand je suis allé d'un endroit à l'autre, aussi. En d'autres termes, un peuple qui est sorti pour exprimer sa joie et sa foi, non ?

Finalement, à Lima, la référence aux saints a été explicite et généreuse : "Vous êtes une terre 'ensantada'. Vous êtes le peuple latino-américain qui a le plus de saints, et des saints du plus haut niveau, n'est-ce pas ? Toribio, Rosa, Martín, Juan. Du plus haut niveau. Je pense que leur foi est très profondément ancrée en eux. J'emporte du Pérou une impression de joie, de foi, d'espoir, de marche à nouveau et, surtout, de nombreux enfants. En d'autres termes, j'ai revu cette image que j'ai vue aux Philippines et en Colombie : les pères et les mères qui sont passés devant moi soulevant les enfants, et cela dit 'avenir', cela dit 'espoir', parce que personne ne met des enfants au monde sans espoir".

Dans l'avion avec les médias, le pape s'est excusé une nouvelle fois auprès des victimes d'abus sexuels pour avoir utilisé le terme "abus sexuel" au Chili. "preuve" en faisant référence à l'évêque Barros, alors qu'il voulait dire que "il n'y avait aucune preuve". qu'il avait couvert des abus, parce qu'il avait "Couvrir un abus est un abus. Le mieux est que tous ceux qui le pensent apportent rapidement des preuves, s'ils le croient honnêtement. Mon cœur est ouvert pour le recevoir.

Enfin, il a raconté "quelque chose qui m'a beaucoup ému : la prison des femmes". qu'il a visité à Santiago du Chili. " J'avais mon cœur là-dedans... Je suis toujours très sensible aux prisons et aux personnes incarcérées, et je me demande toujours pourquoi eux et pas moi. Et de voir ces femmes. Voir la créativité de ces femmes, leur capacité à vouloir changer leur vie, à se réinsérer dans la société avec la force de l'Évangile...... L'un d'entre vous m'a dit : "J'ai vu la joie de l'Évangile". J'ai été très ému. Vraiment, j'ai été très ému par cette rencontre. C'était l'une des plus belles choses du voyage. 

Amérique latine

Le Pape avec le peuple Mapuche

Omnes-1 février 2018-Temps de lecture : 5 minutes

TEXTE - Pablo Aguilera, Santiago du Chili

"Et vous verrez comment ils veulent au Chili" sont les couplets d'une chanson traditionnelle connue de tous les Chiliens. Trente longues années se sont écoulées depuis la visite bien connue de Saint Jean Paul II dans notre pays. Depuis lors, le pays andin a beaucoup changé. La population est passée de 11,3 millions à 17,5 millions d'habitants ; le PIB est passé de 22,26 milliards de dollars US en 1987 à 247 milliards en 2016. Le pourcentage de catholiques a diminué de 75 % à 59 % de la population, tandis que les dénominations évangéliques ont augmenté de 12 % à 17 %. La forte augmentation du nombre de personnes qui se déclarent athées ou agnostiques, passant de 5 % (année 1992) à 19 % (année 2013), est frappante. Si en 1987, il y avait 2,59 enfants nés par femme en âge de procréer, il y en a aujourd'hui 1,79, et en 1987, il y avait 80 479 migrants résidents, qui sont passés à 465 319 en 2016.

En juin de l'année dernière, la visite du pape François au Chili a été officiellement annoncée à l'invitation de la Conférence épiscopale et du gouvernement. Le comité d'organisation a commencé à travailler dur pour préparer trois événements massifs à Santiago, Temuco et Iquique. Le pape arrivera le lundi 15 janvier au soir et partira pour le Pérou le jeudi 18.

Le mardi 16, Francisco a rencontré tôt le matin les autorités gouvernementales au Palacio La Moneda, sous la direction de la présidente Michelle Bachelet. Rappelons qu'en novembre, le Congrès a approuvé un projet de loi sur l'avortement - présenté par le gouvernement - qui permettait l'interruption de grossesse dans trois cas (maladie grave de la mère, maladie mortelle du fœtus et viol). C'est pourquoi François, dans son discours, a fait référence à la vocation du peuple chilien : "Le peuple chilien a une vocation : celle de pouvoir être une "famille".qui appelle à une option radicale pour la vie, notamment sous toutes les formes où elle est menacée". Il a également profité de l'occasion pour évoquer un problème qui a blessé l'Église catholique au cours de la dernière décennie : "... l'Église catholique est en état de crise.Et ici, je ne peux manquer d'exprimer la douleur et la honte, la honte que je ressens devant le tort irréparable causé aux enfants par les ministres de l'Église. Je voudrais me joindre à mes frères de l'épiscopat, car il est juste de demander pardon et de soutenir les victimes de toutes nos forces, et en même temps nous devons nous efforcer de faire en sorte que cela ne se reproduise pas.".

Face à la résignation

Du Palacio de La Moneda, le Pape s'est dirigé vers le Parc O'Higgins, une grande esplanade où il a célébré sa première messe sur le sol chilien, qui avait pour thème Pour la paix et la justice. Quelque 400 000 fidèles s'y sont rassemblés pour accueillir François avec beaucoup d'enthousiasme alors qu'il parcourait le site dans la papamobile.

Dans son homélie, il a commenté les béatitudes : "Jésus, en disant béni le pauvre, celui qui a pleuré, l'affligé, le patient, celui qui a pardonné... vient extirper l'immobilisme paralysant de ceux qui croient que les choses ne peuvent pas changer, de ceux qui ont cessé de croire au pouvoir transformateur de Dieu le Père et à leurs frères, surtout à leurs frères les plus fragiles, à leurs frères écartés. Jésus, en proclamant les béatitudes, vient secouer cette prostration négative appelée résignation qui nous fait croire que nous pouvons mieux vivre si nous fuyons les problèmes, si nous fuyons les autres ; si nous nous cachons ou nous enfermons dans nos conforts, si nous nous berçons dans un consumérisme lénifiant.".

Mardi 16 janvier dans l'après-midi, le directeur du Bureau de presse du Saint-Siège, Greg Burke, a déclaré : ".....Le Saint-Père a rencontré aujourd'hui à la nonciature apostolique de Santiago, après le déjeuner, un petit groupe de victimes d'abus sexuels commis par des prêtres. La réunion était strictement privée et personne d'autre n'était présent : seulement le pape et les victimes. Ils ont ainsi pu raconter leurs souffrances au pape François, qui les a écoutés, et a prié et pleuré avec eux.".

Le Souverain Pontife a ensuite rencontré des prêtres, des religieux et des séminaristes dans la cathédrale. Il a fait part de sa proximité avec eux car, en raison des abus commis par certains ministres de l'Église, ils subissent des insultes et des incompréhensions. "Je sais qu'ils ont parfois subi des insultes dans le métro ou en marchant dans la rue ; qu'être habillé en prêtre dans de nombreux endroits coûte très cher." Nous devons demander à Dieu de nous aider ", a déclaré le pape en les invitant à prier Dieu.La lucidité d'appeler la réalité par son nom, le courage de demander pardon et la capacité d'apprendre à écouter ce qu'Il nous dit.".

Le Pape avec le peuple Mapuche

La région de l'Araucanie, dans le sud du pays, a subi des violences de la part de groupes extrémistes mapuches au cours de la dernière décennie. Ces groupes exigent la restitution des terres qui leur ont été retirées par l'État à la fin du XIXe siècle pour être distribuées aux colons. Ils ont mis le feu à des machines agricoles et forestières, attaqué des propriétaires de fermes et même assassiné un couple d'agriculteurs. Ils ont mis le feu à des dizaines de chapelles évangéliques et catholiques, et ont même tiré des coups de feu sur la police. Le gouvernement leur a donné 215 000 hectares de terres au cours des 20 dernières années, mais ils continuent leurs attaques. 

Le mercredi 17, le Saint-Père s'est rendu dans la ville de Temuco, capitale de cette région troublée. Le Saint-Père a rencontré 200 000 personnes dans la ville de Temuco, la capitale de cette région troublée. Messe pour le progrès des peuples en Araucanie, à l'aérodrome militaire de Maquehue. Ce moment de prière a mêlé des signes de la culture mapuche et du rite catholique, imprégnant l'atmosphère de l'identité de cette région du Chili, marquée par de beaux paysages et le théâtre de la douleur et de l'injustice.

"Mari, Mari", "Bonjour." y "Küme tünngün ta niemün"., "La paix soit avec vous", a déclaré François en langue mapudungun, recevant une salve d'applaudissements de tous ceux qui ont écouté attentivement son message, axé sur l'appel à l'unité des peuples. "Il est nécessaire d'être attentif aux éventuelles tentations qui peuvent apparaître et contaminer ce don à la racine." a expliqué le Pontife.

"La première est l'erreur qui consiste à confondre unité et uniformité."qu'il a appelé "faux synonymes". "L'unité ne vient pas et ne viendra pas de la neutralisation ou du silence des différences." Il a ajouté que la richesse d'une terre naît précisément lorsque chaque partie est encouragée à partager sa sagesse avec les autres, laissant derrière elle la logique de croire qu'il existe des cultures supérieures ou inférieures. "Nous avons besoin les uns des autres dans nos différences"il a dit.

Deuxièmement, le Saint-Père a clairement indiqué que pour parvenir à l'unité, on ne peut pas accepter n'importe quel moyen. Dans ce sens, il a exprimé avec force que l'une des formes de violence se trouve dans l'élaboration de "beaux" accords qui ne se concrétisent jamais. "De belles paroles, des plans finis, oui - et nécessaires - mais s'ils ne deviennent pas concrets, ils finissent par... effacer avec le coude ce qui est écrit avec la main". C'est aussi une violence, car elle contrarie l'espoir.", a déclaré le pape François, sous des applaudissements nourris.

Enfin, il a fermement condamné le recours à toute forme de violence pour parvenir à ses fins. "La violence finit par faire mentir la plus juste des causes." a dit le pape François, qui a ajouté : "Seigneur : fais de nous des artisans de l'unitéexpliquant que la voie à suivre est la non-violence active, en tant que "mode de vie".style de politique de paix".

Le dernier jour, il a célébré le Messe pour l'intégration des peuples sur une plage d'Iquique. Le Saint-Père a soudainement arrêté la papamobile lorsqu'il a remarqué qu'une policière avait perdu le contrôle de son cheval et était violemment tombée au sol. Visiblement inquiet, le pape François s'est approché pour vérifier que la femme allait bien, tandis que les équipes de secours arrivaient pour lui donner les premiers soins. C'était un geste significatif de son intérêt pour les personnes individuelles. 

Lire la suite