Vatican

Le Vatican lance un appel pour aider la Terre Sainte

Il l'a fait par le biais d'une lettre de la Congrégation pour les Églises orientales, pour collaborer à la collecte du Vendredi saint.

David Fernández Alonso-11 mars 2021-Temps de lecture : 4 minutes
collection terre sainte

Le cardinal Leonardo Sandri, préfet de la Congrégation pour les églises orientales, ainsi que Giorgio Demetrio Gallaro, archevêque secrétaire, ont adressé une lettre appelant à des contributions à la collecte du Vendredi saint pour aider la Terre sainte.

Comme les pèlerins à Jérusalem

"Chaque semaine sainte", commence la lettre du cardinal Sandri, "nous nous présentons idéalement comme des pèlerins à Jérusalem et contemplons le mystère de notre Seigneur Jésus-Christ, mort et ressuscité. L'apôtre saint Paul, qui a fait l'expérience vivante et personnelle de ce mystère, dans l'encyclique de l'Église catholique. Lettre aux Galates Il va jusqu'à dire : " Je vis par la foi du Fils de Dieu, qui m'a aimé et s'est donné pour moi " (Gal 2,20). Tout ce que l'Apôtre a vécu est aussi le fondement d'un nouveau modèle de fraternité, qui découle de l'œuvre de réconciliation et de pacification accomplie par le Crucifié parmi tous les peuples, comme l'écrit saint Paul dans le livre de l'Évangile. Lettre aux Ephésiens".

Les rues désertes autour du Saint-Sépulcre et de la vieille Jérusalem ont fait écho à la place Saint-Pierre, déserte et trempée par la pluie, traversée par le Saint-Père le 27 mars 2020.

Carte. Leonardo Sandri

Sandri souligne qu'au cours de l'année 2020, le Pape François a voulu nous rappeler les conséquences de ce don de la réconciliation, et il l'a fait à travers l'encyclique Fratelli tutti. Avec ce texte, le Pape, partant de l'expérience prophétique proposée par Saint François d'Assise, veut nous aider à lire à la lumière du principe de fraternité toutes nos relations et tous les domaines de notre vie : religieux, économique, écologique, politique, communicationnel.

La fondation au Calvaire

"Le fondement du fait que nous sommes tous frères et sœurs, dit-il, se trouve proprement sur le Calvaire, le lieu où, par le don ultime de l'amour, le Seigneur a interrompu la spirale de l'inimitié, brisé le cercle vicieux de la haine et ouvert à tout homme et à toute femme le chemin de la réconciliation avec le Père, entre tous les hommes et avec la réalité même de la création".

Évoquant la situation qui a conduit aux circonstances extraordinaires de la pandémie, Sandri souligne que "les rues désertes autour du Saint-Sépulcre et de la vieille Jérusalem faisaient écho à la place Saint-Pierre, déserte et trempée par la pluie, traversée par le Saint-Père le 27 mars 2020, marchant vers le Crucifix, devant lequel le monde entier était à genoux, implorant la fin de la pandémie et faisant en sorte que tous se sentent unis dans le même mystère de douleur".

Une année d'essai

Cette année a donc été une année d'épreuve, et il en a été de même pour la Ville Sainte de Jérusalem, pour la Terre Sainte et pour la petite communauté chrétienne vivant au Moyen-Orient, qui veut être lumière, sel et levain de l'Évangile. En 2020, les chrétiens de ces terres ont souffert d'un isolement qui les a fait se sentir encore plus éloignés, loin du contact vital avec leurs frères et sœurs venant des différents pays du monde.

Ils ont souffert de la perte de travail, due à l'absence de pèlerins, et de la difficulté qui en découle de vivre dignement et de subvenir aux besoins de leur propre famille et de leurs enfants. Dans de nombreux pays, la poursuite des guerres et des sanctions a aggravé les effets mêmes de la pandémie. En outre, une partie du soutien financier garanti chaque année par l'Appel de Terre Sainte a également fait défaut, en raison des difficultés rencontrées dans de nombreux pays pour pouvoir le réaliser en 2020.

Le bon Samaritain

La lettre poursuit en rejoignant les intentions du pape François, qui "a offert à tous les chrétiens la figure du bon Samaritain comme modèle de charité active, d'un amour qui fait preuve d'initiative et de solidarité. Il nous a également encouragés à réfléchir aux différentes attitudes des personnages de cette parabole, à surmonter l'indifférence de ceux qui voient leur frère ou leur sœur et passent à côté : "A qui t'identifies-tu ?". Cette question est crue, directe et décisive : à laquelle d'entre elles ressemblez-vous ? Nous devons reconnaître la tentation qui nous entoure de négliger les autres, surtout les plus faibles. Disons-le, nous avons grandi à bien des égards, mais nous sommes analphabètes en matière d'accompagnement, de soins et de soutien aux plus fragiles et aux plus faibles dans nos sociétés développées. Nous sommes habitués à regarder de l'autre côté, à détourner le regard, à ignorer les situations jusqu'à ce qu'elles nous touchent directement" (Fratelli tutti, 64)".

Dans la parabole du bon Samaritain, à qui vous identifiez-vous ? Cette question est brutale, directe et décisive.

Carte. Leonardo Sandri

"Que la Collecte pour la Terre Sainte 2021 soit l'occasion pour nous tous de ne pas détourner le regard, de ne pas passer à côté, de ne pas nous désintéresser des situations de besoin et de difficulté de nos frères et sœurs qui vivent dans les Lieux Saints. Si ce petit geste de solidarité et de partage (saint Paul et saint François d'Assise l'appelleraient "restitution") venait à manquer, il serait encore plus difficile pour tant de chrétiens de ces pays de résister à la tentation de quitter leur propre pays ; il serait fatigant de soutenir les paroisses dans leur mission pastorale et de poursuivre l'œuvre éducative à travers les écoles chrétiennes et l'engagement social en faveur des pauvres et des affligés".

Prendre soin des lieux saints

Il est clair que les difficultés de l'année écoulée n'ont pas manqué : "la souffrance des nombreuses personnes déplacées et des réfugiés qui ont été contraints de quitter leurs foyers à cause de la guerre, ont besoin d'une main tendue et amicale pour verser dans leurs blessures le baume de la consolation. Enfin, nous ne devons pas abandonner la tâche de prendre soin des Lieux Saints, qui sont un témoignage concret du mystère de l'Incarnation du Fils de Dieu et de l'offrande de sa vie, faite par amour pour nous et pour notre salut".

Dans un scénario aussi difficile, marqué par l'absence de pèlerins, "je ressens le devoir de faire miennes", poursuit le cardinal, "une fois de plus, les paroles que l'Apôtre des Gentils adressait aux Corinthiens il y a deux mille ans, les invitant à une solidarité qui n'est pas fondée sur des raisons philanthropiques mais christologiques : "Vous connaissez en effet la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, bien que riche, s'est fait pauvre à cause de nous, afin que vous vous enrichissiez par sa pauvreté"" (1 Corinthiens, il y a 2000 ans, p. 4).2 Cor 8,9)".

Celui qui sème abondamment, récoltera abondamment.

" Et après avoir rappelé le principe d'égalité, de solidarité et de partage des biens matériels et spirituels, l'Apôtre ajoute des paroles éloquentes, aujourd'hui comme hier, et qui n'ont pas besoin d'être commentées : " Mais moi, je vous le dis, celui qui sème avec parcimonie moissonnera avec parcimonie ; celui qui sème avec abondance moissonnera avec abondance ". Que chacun fasse ce qu'il a décidé dans son cœur, non pas à contrecœur ou sous la contrainte, car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu peut augmenter en vous toute sorte de grâce, afin que, disposant toujours de suffisamment en tout, vous abondiez en toute bonne œuvre " (2 Cor 8,9)".

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