Avec une session ouverte au public, elle s'est conclue par l'adoption de l'avis de la Commission européenne. Université pontificale de la Sainte-Croix le cours d'anglais de deux semaines "Une révélation et deux traditions"qui a exploré les interprétations juives et chrétiennes du Décalogue. L'événement de clôture a réuni deux experts de renommée internationale, le professeur Adolfo Roitman et le professeur Joseph Sievers, qui ont offert un aperçu unique du Décalogue et des manuscrits de la mer Morte, les proposant comme instruments de dialogue et de réconciliation entre le judaïsme et le christianisme.
Au cours de la réunion, M. Roitman - directeur du sanctuaire des livres du musée d'Israël et conservateur de la collection des manuscrits de la mer Morte depuis 1994 et jusqu'en juin dernier - a souligné que le Décalogue représente plus qu'un ensemble de règles : c'est un véritable "pacte avec Dieu" et un symbole d'unité entre les deux religions. Les Dix Paroles, a-t-il ajouté, "n'invitent pas seulement les juifs et les chrétiens à vivre selon des valeurs qui transcendent les différences religieuses, mais servent aussi de fondement éthique universel". En effet, ce code éthique, partagé entre la Torah et l'Ancien Testament chrétien, fonde les deux traditions sur des principes de justice, de respect et d'intégrité.
Pour sa part, Sievers - professeur émérite à l'Institut Biblique Pontifical - a relevé comment le texte sacré invite les deux confessions à vivre orientées vers le bien commun : "un guide moral qui résiste à l'épreuve du temps et qui, malgré les millénaires écoulés, continue à parler aux juifs et aux chrétiens comme un modèle de vie communautaire, fondé sur le respect mutuel".
Il a poursuivi en disant qu'il est crucial pour les chrétiens de comprendre le contexte juif qui a donné naissance à leur foi, expliquant que "si nous prenons au sérieux l'incarnation du Christ, nous devons également prendre au sérieux le contexte juif dans lequel il a vécu et prêché".
Une fenêtre sur le christianisme naissant
La contribution des manuscrits de la mer Morte à la compréhension des racines chrétiennes a été au cœur de la réflexion menée à l'Université de la Sainte-Croix. M. Roitman a expliqué que "Qumran est un exemple exceptionnel de communauté juive, où les manuscrits révèlent un souci unique de pureté et une vision rigoureuse des Écritures. Cela nous rapproche de la foi juive, mais nous donne aussi un aperçu de la vie et de la spiritualité de l'époque de Jésus.
Outre l'accent mis sur la pureté, un sentiment d'appartenance émerge également, reflété, par exemple, dans la communion des biens. "L'idéal d'une communauté qui vit comme une famille et partage tout", explique le professeur émérite d'études bibliques, "est un concept que l'on retrouve à la fois à Qumrân et dans la communauté chrétienne primitive". Cela fait des manuscrits morts "une ressource précieuse pour comprendre les racines du christianisme".
La valeur du dialogue et de l'étude conjointe
L'événement organisé à l'Université de la Sainte-Croix à l'initiative de la Faculté de théologie et de l'Institut universitaire Isaac Abarbanel de Buenos Aires, la première université juive d'Amérique latine, a montré précisément comment ces sources documentaires des premiers siècles, bien que découvertes récemment, peuvent ouvrir une "cinquième dimension" pour interpréter les Écritures et mieux comprendre le judaïsme et le christianisme primitif. Roitman lui-même était convaincu que l'étude conjointe de ces textes est un moyen précieux de réfléchir à des valeurs spirituelles et culturelles communes.
En outre, le dialogue n'est pas seulement un enrichissement culturel, "mais aussi un outil de réconciliation et de respect mutuel", a ajouté M. Sievers. L'expérience de la découverte et de l'étude des manuscrits eux-mêmes "nous enseigne qu'il y a toujours de nouvelles perspectives à explorer". Après tout, "connaître le judaïsme pour sa valeur intrinsèque est une tâche que même les chrétiens peuvent trouver enrichissante".
Le cours à Sainte-Croix
Les intervenants qui se sont succédé au cours de ces deux semaines étaient issus de traditions et de milieux culturels différents, de l'Italie à la Terre Sainte. Les activités se sont concentrées sur des analyses comparatives des textes sacrés, soulignant les similitudes et les différences dans les interprétations théologiques et l'application pratique des commandements dans la vie quotidienne et communautaire.
Les participants ont pu réfléchir à la racine commune de la Révélation et au sens partagé des normes éthiques fondamentales, tout en ouvrant des discussions sur les contextes culturels qui ont influencé leurs interprétations respectives. Dans une atmosphère d'échange et de partage, une visite a également été organisée à la Synagogue de Rome et au Musée juif et, du côté chrétien, à la Bibliothèque du Vatican.