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Des pierres vivantes. L'art religieux, "médiateur" de la rencontre avec Dieu

"Si un païen vient te voir et te dit : "montre-moi ta foi", emmène-le à l'église et, lui montrant les décorations dont elle est ornée, explique-lui la série d'images sacrées". Cette phrase de saint Jean Damascène résume le service que cette initiative entend rendre, en donnant aux visiteurs les clés de lecture pour retrouver le message de foi inscrit sur les monuments chrétiens.

Carlos Azcona-31 janvier 2021-Temps de lecture : 5 minutes
Participants à la rencontre internationale des pierres vivantes à Assise (novembre 2019).

Lorsqu'en 2008, le jésuite Jean Paul Hernandez Di Tomaso a pris l'initiative de réunir quelques jeunes universitaires dans la ville de Bologne pour son travail pastoral ordinaire avec eux, il n'était peut-être pas conscient qu'il avait commencé à... quelque chose de nouveau. Du désir de communiquer Jésus-Christ par l'art - et de la colère face à la mauvaise explication de l'art chrétien - naît une nouvelle façon d'évangéliser par l'art, tout en tenant compte de la prière, de la formation, du service et de la vie communautaire, toujours dans le sens de la gratuité. Une nouveauté qui, pourtant, est déjà une réalité dans de nombreux pays et villes de notre environnement proche et lointain.

Origine et mise en œuvre

Les églises sont des lieux sacrés, dans lesquels la présence divine est ressentie à travers la profonde spiritualité qui suinte de leurs murs. Des éléments architecturaux qui ont été témoins de plusieurs siècles d'histoire, de culture et d'art, mais surtout de la nécessaire rencontre de l'âme avec Dieu. Combien de fois cette perspective fait-elle défaut lors de la visite des églises ! Peut-être avons-nous perdu de vue qu'ils sont le lieu où la communauté chrétienne prie ensemble et où le cœur s'enflamme pour servir les autres comme le Christ souhaite les servir. C'est un chemin de service qui va et vient.

C'est pourquoi elle est née Pierres vivantes (pietre vit(dans son original italien) : témoigner du fait que nos églises sont vivantes et donnent naissance à la vie. Ils sont le lieu où naît la vie chrétienne et sont des lieux privilégiés pour une rencontre avec Dieu. On ne peut pas y entrer comme on entre dans un musée. C'est pourtant si fréquent de nos jours. Selon les mots de leur initiateur, "Moins les gens vont à l'église, plus ils vont dans les églises".. Cependant, du point de vue de la foi, la visite d'un temple se fonde sur l'expérience de Dieu que l'on a eue avec lui. Et c'est ce que ces Pierres vivantes Ils essaient d'y parvenir par la prière, le service et la vie communautaire.

Cible

Il ne s'agit évidemment pas d'une visite touristique au sens habituel du terme. Il ne s'agit pas non plus d'une conférence ou d'un cours d'histoire, d'art ou de théologie. Il s'agit plutôt d'offrir les clés de lecture nécessaires pour récupérer le message de foi qui est inscrit dans l'art sacré. Même si, comme cela est non moins évident, les explications données comportent nécessairement des données historiques, artistiques ou théologiques. L'objet de l'explication doit être bien connu, mais surtout il doit avoir été expérimenté au préalable. Et de cela, des expériences, ces enfants comprennent beaucoup...

Communautés internationales

Chaque communauté de Pierres vivantes commence là où il y a un minimum d'intérêt de la part des jeunes (généralement des étudiants universitaires au début des années 80 et au milieu des années 30) qui, en général, ont connu cette communauté de communautés dans certaines des villes où ils servent, où ils sont peut-être venus dans le cadre d'un programme d'échange pour leurs études. Mais ce n'est pas le seul canal : les réseaux sociaux (où leur présence est de plus en plus notoire) sont également une source d'information.son site web est digne d'être connue-, la sensibilité pour l'art vécu à partir de la foi et, surtout, le rapport individuel est ce qui a permis à cette réalité, en à peine dix ans, d'être présente dans plus de trente villes (et d'autres à venir...) dans le monde entier.

Sa présence est la plus forte en Italie. Mais elle est également présente en Espagne (Madrid, Barcelone, Saint-Jacques-de-Compostelle et, à ses débuts, à Burgos), au Portugal, en Allemagne, en Suisse, en Hongrie, en Roumanie, en Angleterre, en Slovénie, au Canada, en France, en République tchèque et à Malte, ainsi qu'à Chicago et à Mexico.

Organisation

L'organisation et le nombre de membres de chaque communauté dépendent beaucoup des circonstances du lieu. Il existe des communautés de deux membres seulement et d'autres plus importantes, qui peuvent compter jusqu'à vingt membres. Leurs réunions ont généralement lieu tous les quinze jours (dans certains endroits, où elles sont plus établies, les réunions sont même hebdomadaires). Elles ont un contenu différent (chaque réunion a un thème différent), mais tournent toujours autour de la prière, de la formation et du service.

Cependant, il existe des endroits, comme Madrid, où le rythme de vie rend difficile la multiplication des réunions. C'est pourquoi l'équipe locale a décidé très tôt d'organiser une seule réunion mensuelle. Comme l'a indiqué Sofía Gómez Robisco, coordinatrice de l'initiative de l Pierres vivantes à Madrid, c'est l'église de San Jerónimo el Real qui les abrite actuellement (bien que les débuts de cette communauté se situent dans la chapelle de l'hôpital Beata María Ana, avec ses célèbres mosaïques de Rupnik).

Lors de cette réunion, qui est toujours ouverte à tous ceux qui veulent faire leur connaissance, ils commencent par une heure de prière, suivie d'une autre heure de formation. Après le déjeuner et un long moment passé ensemble, le service proprement dit commence. Les jeunes qui font partie de la communauté se répartissent autour de l'église et de ses environs pour accueillir tous ceux qui souhaitent les connaître : les touristes, les passants et tous ceux qui sont prêts à les écouter.

Le désir de ces jeunes est d'aller à la rencontre des gens pour leur offrir le vrai sens de l'espace sacré qui les abrite. Beaucoup d'autres jeunes restent dans le coin prière : un coin privilégié de l'église, où il y a toujours de la musique live qui invite à prier, ainsi qu'un cahier où les gens écrivent leurs réflexions. Souvent, ils demandent aussi des prières. Quelque chose que la communauté de Pierres vivantes fait toujours à la fin du service est de prendre le cahier, d'évaluer la journée et de mettre tout cela en présence de Dieu.

En plus de tout cela, il existe des camps d'été. Il existe des camps d'entraînement spécifiques et des camps de service. Les stages spécifiques sont situés à Paris (sur la théologie médiévale et l'art gothique), à Munich (sur l'exégèse biblique) et en Grèce (sur les origines du christianisme). Pour les camps de service, ils vont à Saint-Jacques-de-Compostelle (ils en ont aussi fait à Puente La Reina) et, habituellement, à la rencontre du Nouvel An à Taizé.

De plus, ayant une forte empreinte ignatienne dans ses origines, les membres de l'association Pierres vivantes pour faire des retraites et des exercices spirituels. À Madrid, par exemple, il y a une retraite tous les trois mois. Pour les retraites, la place privilégiée est offerte dans une maison dans les Alpes, à la fin du mois d'août. Et le fait est que Pierres vivantes Il ne s'agit pas d'un groupe étanche, mais plutôt d'un parcours de foi et de vie communautaire, qui se conclut généralement par la découverte par le jeune de sa propre vocation et de sa place dans le monde et dans l'Église. D'où l'importance des exercices spirituels.

Pendant la pandémie

Les circonstances de l'enfermement actuel ont fait que de nombreuses réunions prévues ont dû se dérouler en mode forcé. en ligneL'âge moyen des participants n'a pas rendu difficile leur adaptation à la nouvelle situation. En ce sens, ils ont pu vivre un triduum très participatif célébré en plusieurs langues, ainsi que leur traditionnel camp de formation début mai (qui devait se dérouler cette année à Malte) et qui était centré sur le thème : violence, art et religion.

Et tout cela nécessite évidemment un minimum d'organisation, qui repose sur une équipe internationale de colonnesLes huit membres qui, en collaboration directe avec Jean Paul Hernandez, sont chargés de programmer les réunions, de diriger la formation et, surtout, de s'occuper des jeunes coordinateurs et de leur donner une chance de prendre les devants, comme Mari Paz Agudo (colonne de Pierres vivantes en Espagne).

L'équipe de coordinateurs, qui comprend Sofía Gómez et Diego Luis, prêtre de Burgos et initiateur de la communauté dans son diocèse, se réunit également chaque année. Lors de sa première expérience à Assise, il y a six mois, ce dernier a pu ressentir la proximité, le naturel et l'accueil avec lesquels tout était vécu dans cette authentique école de vie apostolique. Lui, comme tous ceux qui entrent en contact avec cette communauté de communautés, est invité dès le premier instant à devenir l'un d'entre eux, un Pierre vivante plus, dans la belle mosaïque que nous, chrétiens, constituons dans l'Église.

L'auteurCarlos Azcona

Vicaire paroissial, paroisse Buen Pastor, Miranda de Ebro.

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