Zaragozano, journaliste et docteur en communication, José María Albalad est depuis septembre dernier à la tête du Secrétariat pour le soutien de l'Église de la Conférence épiscopale espagnole.
Ses premiers mois ont été marqués par les conséquences de la pandémie sur les économies familiales, et donc sur l'Église, ainsi que par le renouvellement du portail de dons. donoamiiglesia.
- L'Église espagnole a mis en place ce système de dons il y a quelques années. Comment a-t-il évolué au fil des ans et a-t-il été bien accueilli ?
Le portail de dons est l'un des axes stratégiques du Secrétariat pour le soutien de l'Église, qui s'est fixé pour objectif de promouvoir les nouvelles technologies et les modes de collaboration alternatifs.
Concrètement, le portail de dons " donoamiiglesia.es " a été créé il y a cinq ans, en 2016, avec une approche pionnière, puisqu'à l'époque il permettait déjà, en un clic, de faire un don à l'une des 23 000 paroisses d'Espagne.
La pandémie a donc pris l'Église au dépourvu et, face à la fermeture des églises due à l'enfermement de 2020, les dons de cette nature ont été multipliés par cinq.
Toutefois, le soutien financier reçu par le biais du portail - en termes globaux - ne représente pas encore un pourcentage particulièrement significatif par rapport au volume des collectes en Espagne.
Mais elle augmente notamment à mesure que se consolident de nouvelles habitudes de consommation et de loisirs, de plus en plus proches de l'écosystème numérique.
En ce sens, le travail qui est actuellement réalisé avec les nouvelles technologies en général et avec le portail de dons en particulier représente un engagement clair pour l'avenir. Après cette période de semis, les fruits - qui sont en train de pousser - vont se multiplier.
La pandémie a donc pris l'Église au dépourvu et, face à la fermeture des églises en raison du confinement de 2020, les dons via le site web donoamiiglesia ont été multipliés par cinq.
José María Albalad. Directeur du Secrétariat au Soutien de l'Eglise
- Quels changements ce nouveau site web présente-t-il par rapport à l'ancien donoamiiglesia ?
La nouvelle conception reflète les besoins qui ont été détectés tant par les diocèses et la Conférence épiscopale espagnole que par les donateurs eux-mêmes. Plus précisément, les changements visent à accroître la convivialité, grâce à un site web intuitif adapté au profil du donateur : une personne âgée de 50 à 59 ans, qui fait un don moyen de 49 euros. Cela permet déjà de réduire le nombre d'incidents, car les points du processus qui pouvaient prêter à confusion ont été traités.
En outre, une interface a été créée qui cherche à transmettre le visage amical, humain et transparent de l'Église. L'idée est d'intégrer progressivement la publication de nouvelles, d'histoires et de témoignages.
L'un des points forts du nouveau portail est qu'il facilite la diffusion aux paroisses avec une URL spécifique pour chaque entité, ce qui permet de créer un code QR personnalisé. Du point de vue de la promotion, il s'agit d'une grande opportunité pour chaque communauté, qui gagne en proximité.
Donoamiiglesia.es" est un projet dynamique, en constante évolution, et cette relance n'est donc pas la fin du travail. En fait, il est prévu d'intégrer Bizum comme mode de paiement au cours du premier trimestre de l'année prochaine.
- Dans quelle mesure la crise pandémique a-t-elle affecté ces dons ?
Nous vivons un double phénomène. D'une part, les collectes en Espagne ont diminué d'un tiers en moyenne à cause de la pandémie. En revanche, les dons via le portail de dons ont augmenté, mais pas suffisamment - du moins pour l'instant - pour faire face à la baisse des revenus.
En plus de cela, les besoins ont explosé et l'Église a répondu dès le début au défi actuel, en s'occupant de la situation particulière de chaque personne, de chaque famille. Les paroisses ont été (et sont), sans aucun doute, l'"hôpital de campagne" que le pape François appelle de ses vœux.
Le nombre de transactions effectuées sur le portail de dons cette année dépasse les 85 000, et les dons récurrents sont en augmentation. En d'autres termes, de plus en plus de personnes s'engagent à donner un montant fixe sur une base régulière, ce qui facilite la planification financière. Il est important de rappeler que les particuliers (ceux qui paient l'impôt sur le revenu des personnes physiques) peuvent déduire un 80% sur les dons jusqu'à 150 euros.
Les besoins ont explosé et l'Église a répondu dès le départ au défi actuel, en tenant compte de la situation particulière de chaque personne.
José María Albalad. Directeur du Secrétariat au Soutien de l'Eglise
- Il est maintenant très facile de faire des dons à ce que l'on souhaite : diocèse, séminaire ou la CEE elle-même. D'une manière générale, comment sont distribués ces dons ? A-t-on tendance à " aller vers le connu " : paroisse, séminaire... ?
Dans plus de 90% des cas, les personnes collaborent directement avec leur paroisse, ce qui répond à une logique naturelle. La communauté chrétienne vit et célèbre sa foi dans la paroisse qui, par ses multiples activités (célébratoires, pastorales, caritatives...), témoigne de la joie et de la tendresse de l'Évangile. Cette collaboration n'est pas seulement financière, mais aussi en termes de qualités, de temps et de prière.
L'Église est bien plus qu'un bâtiment ou une personne. Nous sommes un abri, de la nourriture et de l'espoir pour ceux qui en ont le plus besoin. Je profite de l'occasion pour remercier chaleureusement tous ceux qui, cette année, ont coché la case X sur leur déclaration d'impôts, ceux qui ont fait des dons - et même payé par prélèvement automatique - par l'intermédiaire de leur paroisse ou de leur diocèse, ceux qui ont laissé des legs ou des héritages et, en général, tous ceux qui ont collaboré de leur mieux.
Sans la générosité de tant de personnes, l'Église n'aurait pas été en mesure de répondre au tsunami de besoins déclenché par la pandémie et de continuer à proclamer la Bonne Nouvelle.