Par un chirographe daté du 19 mars 2024, le pape François a approuvé les nouveaux statuts et règlements du chapitre de la basilique papale Sainte-Marie-Majeure à Rome. La mesure vise à libérer les chanoines des obligations financières et administratives, leur permettant de se consacrer pleinement à l'accompagnement spirituel et pastoral des fidèles.
Le Souverain Pontife a accordé à Monseigneur Rolandas Makrickas, archiprêtre coadjuteur de la basilique, l'autorité nécessaire à la mise en œuvre des nouvelles règles et à la gouvernance du Chapitre, tout en conservant temporairement la représentation légale et les pouvoirs administratifs.
En effet, Mgr Makrickas s'était vu confier la tâche de Commissaire extraordinaire du Chapitre, y compris la gestion financière, à partir du 15 décembre 2021. Les fruits de cette mission ont abouti à la décision finale du pape François.
Dans un autre rescrit, le pape a également établi que les chanoines et les coadjuteurs du chapitre qui ont atteint ou atteindront l'âge de 80 ans prendront le statut d'"honoraire", conservant certains avantages tels que le logement, les robes et l'allocation capitulaire. Ils peuvent continuer leur service liturgique et pastoral volontaire et ont accès au cimetière canonique. La même disposition s'applique à ceux qui n'ont pas participé aux célébrations et sessions capitulaires depuis un certain temps, quel que soit leur âge.
Ce déménagement marque un tournant dans la vie du prestigieux chapitre de Sainte-Marie-Majeure, gardien d'importantes reliques - dont l'effigie séculaire du "Salus Populi Romani", à laquelle le pape François est très attaché - conformément aux principes de la constitution apostolique "Praedicate Evangelium".
Le nouveau statut
Le document concernant le Statut du Chapitre et les Canons de la Basilique papale Sainte-Marie-Majeure, approuvé par le Souverain Pontife, définit la structure et les fonctions du Chapitre et des Canons, en soulignant, comme nous l'avons déjà dit, l'importance des activités liturgiques et pastorales.
Il traite de divers aspects, tels que la composition du chapitre, les fonctions du cardinal archiprêtre et des chanoines, les nominations par le Pontife romain, les fêtes et les exercices spirituels, la célébration de la messe et les activités pastorales. En outre, des dispositions sont précisées concernant la cessation de la charge des chanoines, la célébration des messes funéraires pour les chanoines décédés, la gestion des biens mobiliers et immobiliers du chapitre, la nomination et les fonctions du conseil des commissaires aux comptes, ainsi que des dispositions finales concernant l'interprétation du présent statut et le tribunal compétent en matière contractuelle et financière.
Enfin, toutes les règles légales, réglementaires et coutumières jusqu'alors en vigueur sont abrogées.
Le règlement
Le Règlement contient les détails des règles et procédures régissant le rôle des chanoines au sein de la Basilique. Parmi les dispositions, on trouve des informations concernant l'attribution des logements, les responsabilités financières, les sessions capitulaires, les devoirs spirituels et liturgiques, ainsi que la manière de démissionner de la fonction de chanoine.
Les normes définissent également les règles de participation aux fonctions liturgiques, les procédures de vote lors des sessions du chapitre, ainsi que les responsabilités du bureau et du secrétaire. Des dispositions sont prévues pour la révocation de l'hébergement en cas de délinquance et pour traiter les situations d'incohérence dans la conduite des chanoines.
Un peu d'histoire
Le chapitre de la basilique Sainte-Marie-Majeure prend la forme d'un collège sacerdotal sous la direction d'un cardinal archiprêtre, également connu sous le nom de chapitre libérien.
Son existence est attestée pour la première fois au XIIe siècle et les premiers codex du Chapitre datent du XIIIe siècle avec les dates de 1262, 1266 et 1271. Des documents du XIVe siècle témoignent déjà des premiers efforts pour établir des règles fixes pour le fonctionnement du chapitre, approuvées par les pontifes de l'époque.