L'audience avec le Pape s'est déroulée dans le cadre de l'Assemblée générale des Nations Unies. assemblée générale La conférence annuelle de l'Académie, qui se tient à Rome du 12 au 14 février au Centre de conférences Augustinianum, a pour thème "L'homme. Significations et défis".
Au début de son discours aux membres de l'Académie pontificale pour la vie, le pape les a remerciés pour leur "engagement dans le domaine de la recherche, de la santé et des soins dans les sciences de la vie, un engagement que l'Académie pontificale pour la vie réalise depuis trente ans".
Les êtres humains
François a ensuite évoqué l'assemblée générale que l'Académie entame aujourd'hui à Rome : "La question que vous abordez dans cette assemblée générale est de la plus haute importance : celle de savoir comment nous pouvons comprendre ce qui qualifie l'être humain. Il s'agit d'une question ancienne et toujours nouvelle, que les ressources étonnantes rendues possibles par la technologie de l'information et de la communication (TIC) ont permis de résoudre. nouvelles technologies se présentent de manière encore plus complexe".
Dans ce sens, le Saint-Père a souligné que "la contribution des savants nous a toujours dit qu'il n'est pas possible d'être a priori "pour" ou "contre" les machines et les technologies, parce que cette alternative, qui se réfère à l'expérience humaine, n'a pas de sens. Et aujourd'hui encore, il n'est pas plausible de recourir uniquement à la distinction entre processus naturels et artificiels, en considérant les premiers comme authentiquement humains et les seconds comme étrangers, voire contraires à l'humain. Il s'agit plutôt de placer les connaissances scientifiques et technologiques dans un horizon de sens plus large, en évitant ainsi l'hégémonie technocratique (cf. Lett. enc. Laudato si', 108)".
La tour de Babel
En outre, le Pape a souligné qu'il n'est pas possible de "reproduire l'être humain avec les moyens et la logique de la technologie. Une telle approche implique la réduction de l'être humain à un agrégat de performances reproductibles sur la base d'un langage numérique, qui prétend exprimer toutes sortes d'informations au moyen de codes numériques. L'étroite consonance avec le récit biblique de la tour de Babel montre que le désir de se doter d'une langue unique est inscrit dans l'histoire de l'humanité et que l'intervention de Dieu, trop hâtivement comprise comme une punition destructrice, contient au contraire une bénédiction intentionnelle. En effet, elle manifeste la tentative de corriger la dérive vers une "pensée unique" à travers la multiplicité des langues. L'être humain est ainsi confronté à la limite et à la vulnérabilité et appelé au respect de l'altérité et à l'attention réciproque".
La tentation de se prendre pour Dieu
François a également souligné que "les capacités croissantes de la science et de la technologie conduisent l'être humain à se sentir protagoniste d'un acte créateur semblable au divin, qui produit l'image et la ressemblance de la vie humaine, y compris la capacité de langage, dont semblent être dotées les "machines parlantes". L'homme aurait-il donc le pouvoir d'insuffler de l'esprit à la matière inanimée ? La tentation est insidieuse. Il nous est donc demandé de discerner comment exercer de manière responsable la créativité que l'homme s'est confiée à lui-même".
Une recherche exigeante
Le pape a indiqué deux façons dont l'Académie pontificale pour la vie aborde ce problème : l'échange interdisciplinaire et la synodalité. Il s'agit d'un style de recherche exigeant, parce qu'il implique attention et liberté d'esprit, ouverture à s'aventurer sur des chemins inexplorés et inconnus, en se libérant de tout "indiantisme" stérile. Pour ceux qui sont engagés dans un renouvellement sérieux et évangélique de la pensée, il est indispensable de remettre en question les opinions acquises et les hypothèses qui n'ont pas été examinées de manière critique".
"Dans cette ligne, le christianisme a toujours offert des contributions importantes", ajoute François, "en prenant dans chaque culture où il s'est inséré les traditions de sens qu'il y a trouvées inscrites : en les réinterprétant à la lumière de la relation avec le Seigneur, révélée dans l'Évangile, et en utilisant les ressources linguistiques et conceptuelles présentes dans les contextes individuels". "C'est un long chemin d'élaboration, toujours à reprendre, qui requiert une pensée capable de traverser plusieurs générations : comme celle de celui qui plante des arbres dont ses enfants mangeront les fruits, ou comme celle de celui qui construit des cathédrales que ses petits-enfants achèveront", conclut le Pape dans sa réflexion.