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Nouveau plébiscite au Chili : les choses se passent comme d'habitude

Après deux projets constitutionnels, le processus de modification de la Magna Carta chilienne s'est achevé sans victoire pour les deux parties.

Pablo Aguilera L.-18 décembre 2023-Temps de lecture : 2 minutes

Manifeste contre la réforme constitutionnelle au Chili en 2022©CNS photo/Ivan Alvarado, Reuters)

2020 : lors d'un plébiscite, 78 % des Chiliens se prononcent en faveur d'une nouvelle Constitution.

2022 62 % des Chiliens ont rejeté le projet de nouvelle constitution politique, qui avait été rédigé par une majorité de conventionnels de gauche.

En mai 2023, 50 conseillers (50 femmes %) ont été élus, dont une majorité de candidats de droite. Dès le 7 juin, ils ont commencé à rédiger un nouveau texte, qui a été approuvé par 3/5 des conseillers.

Il a été remis au public au début du mois de novembre.

La position de l'Église

À la mi-novembre, la Conférence épiscopale chilienne a rendu son avis au public. Elle n'a pas trouvé d'objections éthiques au texte. En ce qui concerne la dignité humaine et le respect de la vie, ils apprécient le fait qu'il soit précisé que "la loi protège la vie de l'enfant à naître".

En précisant "dont", on reconnaît plus explicitement la personne humaine dès sa conception, ce qui constitue une garantie plus rigoureuse contre d'éventuels projets de loi visant à promouvoir l'avortement libre".

Ils ont également souligné que dans le domaine de l'éducation, "les familles, par l'intermédiaire des parents ou des tuteurs, sont considérées comme ayant le droit préférentiel et le devoir d'éduquer leurs enfants ou leurs pupilles, de choisir le type d'éducation et l'établissement d'enseignement".

Sur la liberté religieuse et l'objection de conscience, le texte "développe le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion, qui comprend la liberté d'adopter la religion ou les croyances de son choix, de vivre selon celles-ci et de les transmettre, en introduisant, en outre, l'objection de conscience en tant que garantie constitutionnelle. (...) La proposition ajoute quelque chose de nouveau et de décisif en la matière, comme le droit des parents de transmettre des valeurs religieuses, éthiques et morales et de choisir l'éducation religieuse qu'ils décident pour leurs enfants, affirmant également que les familles ont le droit de créer des entités éducatives avec leurs propres projets éducatifs, conformément à leurs convictions religieuses ou morales (...) Nous considérons que ces normes sur la liberté religieuse sont une contribution à la validité de ce droit fondamental, désormais explicite dans la Constitution".

Tout en appréciant les points soulevés, les évêques ont précisé qu'ils ne déterminaient pas le vote des Chiliens, qu'ils soient catholiques ou non.

Nouveau plébiscite

Le 17 décembre, les Chiliens ont voté lors de ce plébiscite obligatoire. À la tombée de la nuit, le service électoral a donné les résultats : la proposition constitutionnelle a été rejetée par 55 % des électeurs et approuvée par 45 %. Ce résultat consolide l'actuelle Magna Carta, qui date de 1980, mais qui a subi plusieurs réformes (dont la principale en 2005).

À première vue, il s'agirait d'une défaite pour le centre-droit, qui n'a pas réussi à convaincre les citoyens d'approuver sa proposition. Mais c'est aussi une défaite pour la gauche, dont l'étendard de la lutte depuis 2019 était un changement de constitution, et qui n'a pas réussi à l'obtenir.

Après deux projets constitutionnels, ce processus est clos. Il n'y aura pas de nouvelle proposition de modification de la Constitution chilienne à moyen ou long terme. Le gouvernement du Président Gabriel Boric devra se concentrer sur les vrais problèmes de la population - l'économie, la lutte contre la criminalité qui a augmenté ces dernières années, l'emploi, etc - qui sont les principales préoccupations des citoyens.

L'auteurPablo Aguilera L.

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