Le Pape a exprimé son inquiétude quant à la constitution d'une "Comité synodal"La Conférence épiscopale allemande (DBK) et le Comité central des catholiques allemands (ZdK) en Allemagne, dans une lettre adressée personnellement à quatre anciens membres de la Voie synodale, a été publiée aujourd'hui, mardi, par le quotidien "Die Welt".
François exprime son malaise après que le Cardinal Secrétaire d'Etat et les Cardinaux Préfets des Dicastères pour la Doctrine de la Foi et pour les Evêques, avec l'approbation expresse du Pape François, ont exposé dans une lettre selon laquelle la création d'un "Conseil synodal" serait n'est pas compatible avec la structure hiérarchique de l'Église.
Le Saint-Père fait part de son "inquiétude face aux nombreuses mesures concrètes par lesquelles de larges pans de cette Église locale menacent de s'éloigner de plus en plus de la voie commune de l'Église universelle".
La lettre du pape, rédigée en allemand et signée de sa main, souligne l'interdiction d'un comité synodal parce qu'il "ne peut s'harmoniser avec la structure sacramentelle de l'Église catholique". Le Pape rappelle son "Lettre aux personnes en pèlerinage en Allemagne".dans lequel il évoque la "nécessité de la prière, de la pénitence et du culte".
Cette lettre a été écrite par le Pape le 29 juin 2019 ; elle a été suivie de plusieurs interventions de divers dicastères du Vatican, culminant dans les réunions à l'occasion de la vénération du Saint-Père.isita ad limina des évêques allemands en novembre 2022.
Cependant, alors que la Voie synodale allemande poursuivait son intention de créer un Conseil synodal, le cardinal secrétaire d'État et les cardinaux préfets des Dicastères pour la doctrine de la foi et pour les évêques, avec l'approbation expresse du pape François, ont communiqué à la Voie synodale allemande le projet de création d'un Conseil synodal, qui a été approuvé par le pape. Président de la DBK le 16 janvier 2023 : "Ni la Voie synodale, ni un organe désigné par elle, ni une conférence épiscopale nationale" ne sont autorisés à mettre en place un tel organe. En effet, un tel conseil serait "une nouvelle structure de gouvernement de l'Église en Allemagne, qui (...) semble se placer au-dessus de l'autorité de la Conférence épiscopale et la remplacer de facto".
La Voie synodale a tenté de contourner cette interdiction en instituant non pas directement le Conseil synodal, mais un Comité synodal... dont le but est la création d'un tel Conseil synodal. Ce comité devait comprendre les 27 évêques titulaires des diocèses allemands. Quatre ont démissionné par principe et quatre autres n'ont pas assisté à la constitution de la commission le 11 novembre, ce qui signifie que 19 des 27 évêques étaient présents.
Les statuts approuvent que les décisions soient prises à la majorité des deux tiers de tous les membres présents, éliminant ainsi le droit de veto dont disposaient les évêques dans les assemblées de la Voie synodale, où les décisions nécessitaient l'appui des deux tiers des évêques présents.
Les théologiennes Katharina Westerhorstmann et Marianne Schlosser, ainsi que les philosophes Katharina Westerhorstmann et Marianne Schlosser. Gerl-Falkovitz et la journaliste Dorothea Schmidt - les quatre faisaient partie de la Voie synodale, mais l'ont quittée. - s'est adressé au pape le 6 novembre.
Nous avons été surpris que le pape nous ait répondu en quelques jours", a déclaré M. Westerhorstmann à Die Welt. Le fait que la lettre du pape porte la même date que celle de la formation du Comité synodal n'est "peut-être pas une coïncidence". Nous apprécions la clarté des propos du pape, a déclaré M. Westerhorstmann. Le souci d'unité ne concerne pas seulement l'Allemagne, "mais est d'une grande importance pour l'ensemble de l'Église dans le monde".
Le président de la DBK, Georg Bätzinga souligné à plusieurs reprises que les évêques allemands ne cherchaient pas à suivre une voie particulière. Au début de l'année, il a déclaré : "Je suis sûr qu'il n'y aura pas de sécession. Tout simplement parce que personne ne le souhaite".
La lettre du Pape
Le texte littéral de la lettre du pape François datée du 10 novembre 2023 au Vatican est le suivant :
Cher professeur Westerhorstmann,
cher Prof. Schlosser,
Cher professeur Gerl-Falkovitz,
Chère Madame Schmidt :
Je vous remercie pour votre aimable lettre du 6 novembre. Vous me faites part de votre inquiétude face aux développements actuels de l'Église en Allemagne. Je partage également cette inquiétude face aux nombreuses mesures concrètes que vous prenez actuellement et par lesquelles de larges pans de cette Église locale menacent de s'éloigner de plus en plus de la voie commune de l'Église universelle. Parmi ces mesures figure sans aucun doute la constitution du Comité synodal que vous mentionnez, qui vise à préparer l'introduction d'un organe consultatif et décisionnel qui, sous la forme décrite dans le texte de la résolution correspondante, ne peut être harmonisé avec la structure sacramentelle de l'Église catholique et dont l'érection a donc été rejetée par le Saint-Siège dans la lettre du 16 janvier 2023, que j'ai expressément approuvée. Au lieu de chercher des "solutions" avec de nouveaux organismes et de traiter les mêmes questions avec une certaine autoréférentialité, dans ma "Lettre au peuple de Dieu en pèlerinage en Allemagne", j'ai voulu rappeler la nécessité de la prière, de la pénitence et de l'adoration et inviter à s'ouvrir et à sortir "à la rencontre de nos frères et sœurs, en particulier de ceux qui se trouvent aux portes de nos églises, dans les rues, dans les prisons, dans les hôpitaux, sur les places et dans les villes" (n. 8). Je suis convaincu que c'est là que le Seigneur nous montrera le chemin.
Je vous remercie pour votre travail théologique et philosophique et votre témoignage de foi. Que le Seigneur vous bénisse et que la Vierge Marie vous garde. Continuez à prier pour moi et pour l'unité, notre cause commune.
Unis dans le Seigneur
Francisco