Vatican

Vendredi saint du pape : célébration de la Passion du Seigneur et chemin de croix depuis Santa Marta

Après la célébration de la Passion du Seigneur, prêchée par le cardinal Raniero Cantalamessa, O.F.M. Cap, le pape François a suivi le chemin de croix de cette année à partir de Santa Marta, afin d'éviter d'autres problèmes de santé.

Maria José Atienza-29 mars 2024-Temps de lecture : 3 minutes

Le pape n'a assisté en personne qu'à la moitié des célébrations du Vendredi saint. Le pape a présidé la célébration de la Passion du Seigneur dans la basilique Saint-Pierre, mais quelques minutes avant le début du chemin de croix au Colisée, le bureau de presse du Saint-Siège a annoncé que le pape suivrait la prière depuis sa maison de Santa Marta. Cette année, les méditations du chemin de croix ont été écrites par le pape lui-même.  

Une Via Crucis du pape sans le pape

"En prière avec Jésus sur le chemin de croix", C'est ainsi que François a intitulé ces méditations qui ont accompagné la récitation des 14 stations du chemin de croix, à laquelle François, pour des raisons de santé, n'a pas pu participer. Le texte s'enracine directement dans la célébration du Année de la prière l'Église catholique en préparation du Jubilé de 2025.

Laïcs, jeunes, religieuses et prêtres étaient les porteurs de la croix, avec lesquels les centaines de participants ont prié le Chemin de Croix, en parcourant l'intérieur de ce qui fut l'un des lieux de martyre des chrétiens de la première heure.

Les méditations du pape ont commencé par une demande de pardon à Jésus pour notre manque de dévouement à la prière, qui conduit à une vie superficielle : "Je me rends compte que je te connais à peine parce que je connais peu ton silence, parce que dans la frénésie de la hâte et de l'affairisme, absorbé par les choses, piégé par la peur de ne pas rester à flot ou par le désir de me mettre toujours au centre, je ne trouve pas le temps de m'arrêter et de rester avec toi".

François a également voulu mettre l'accent sur l'égoïsme et le repli sur soi, si typiques de la société actuelle, qu'au lieu d'aller vers Dieu "je me replie sur moi-même, en ruminant mentalement, en fouillant dans le passé, en me plaignant, en sombrant dans la victimisation, en étant un champion de la négativité".

La figure de la Vierge Marie et sa présence douloureuse et maternelle dans la Passion du Christ ont conduit le Pape à rappeler que "le regard de sa propre mère est le regard de la mémoire, qui nous cimente dans le bien. Nous ne pouvons pas nous passer d'une mère qui nous met au monde, mais nous ne pouvons pas non plus nous passer d'une mère qui nous élève dans le monde" et à regarder les femmes, si souvent maltraitées dans ce monde.

François a également voulu mettre l'accent sur les faiblesses de notre propre vie, que nous devons transformer en opportunités de conversion, comme le Cyrénéen dont la faiblesse "a changé sa vie et un jour il s'est rendu compte qu'il avait aidé son Sauveur, qu'il avait été racheté par la croix qu'il portait" ; des chutes qui, vécues aux côtés du Seigneur, "n'ont jamais de fin, et après chaque chute nous nous relevons, parce que quand je fais des erreurs vous ne vous lassez pas de moi, mais vous vous rapprochez de moi".

Ce Chemin de Croix 2024, le douzième à être célébré sous le pontificat du Pape François, est marqué par la célébration de l'année dédiée à la prière dans l'Église. C'est pourquoi il a été fait continuellement référence à la prière chrétienne. Le pape a demandé "Jésus, que je prie non seulement pour moi et mes proches, mais aussi pour ceux qui ne m'aiment pas et me font du mal ; que je prie selon les désirs de ton cœur, pour ceux qui sont loin de toi ; en réparant et en intercédant pour ceux qui, t'ignorant, ne connaissent pas la joie de t'aimer et d'être pardonnés par toi". et a insisté sur la "force inouïe de la prière" et la nécessité d'y persévérer.

Célébration de la mort du Seigneur

Auparavant, le Pape avait présidé la célébration de la Passion du Seigneur dans la Basilique Saint-Pierre. Le cardinal Raniero Cantalamessa, O.F.M. Cap, prédicateur de la Maison pontificale, a prononcé l'homélie de la célébration, à laquelle ont participé plus de 4000 fidèles, ainsi que des dizaines de prêtres, d'évêques et de personnes consacrées.

Cantalamessa a voulu mettre l'accent sur le "Je suis" du Christ qui montre que "Jésus n'est pas venu pour améliorer et perfectionner l'idée que l'homme se fait de Dieu, mais, dans un certain sens, pour l'inverser et révéler le vrai visage de Dieu".

Le prédicateur de la Maison pontificale a également souligné que Dieu "s'arrête" face à la liberté humaine : "Face aux créatures humaines, Dieu est privé de toute capacité, non seulement coercitive, mais aussi défensive. Il ne peut pas intervenir avec autorité pour s'imposer à elles".

Le triomphe du Christ, a poursuivi M. Cantalamessa, "se déroule dans le mystère, sans témoins, et Jésus n'apparaît qu'à quelques disciples, à l'abri des regards. Jésus n'apparaît qu'à quelques disciples, à l'abri des regards, qui nous disent qu'après avoir souffert, il ne faut pas s'attendre à un triomphe extérieur et visible, comme la gloire terrestre. Le triomphe a lieu dans l'invisible et il est d'un ordre infiniment plus élevé parce qu'il est éternel".

Le pape, visiblement fatigué, a poursuivi la célébration du Vendredi saint par l'adoration de la Croix et la communion. Une liturgie marquée par le silence et le recueillement.

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