Jesús Garcés est le réalisateur de "Honor in Armor", un film documentaire produit par l'Agence européenne des droits fondamentaux. Rapports de Rome dans lequel on peut voir la vie quotidienne des membres de la Garde suisse. Grâce à des interviews et à l'ouverture des archives historiques de ce corps militaire, Garcés ouvre au spectateur tout un monde qui se déroule entre la Suisse et le Vatican.
Dans cet entretien, le réalisateur mexicain explique les raisons qui l'ont poussé à réaliser ce documentaire et l'importance de démystifier le corps d'élite qui protège le pape.
Qu'est-ce qui vous a poussé à explorer l'histoire et le travail de la Garde suisse dans un documentaire ?
- Je vis à Rome depuis de nombreuses années. L'une des raisons pour lesquelles j'ai déménagé ici est la beauté de l'endroit. En vivant dans le centre de Rome, il est inévitable de rencontrer le Vatican et donc la Garde suisse.
Je me suis toujours demandé qui étaient ces hommes et j'ai regardé de nombreux documentaires. Beaucoup m'ont expliqué ce que ces gens faisaient, mais personne ne m'a dit qui ils étaient ni d'où ils venaient. Cependant, en même temps, il y avait beaucoup de mythes et de légendes à leur sujet. Ma curiosité vient du fait que je ne connais pas l'origine de cette iconographie très importante de l'Église catholique.
J'ai parlé avec le producteur de Rome Reports et la possibilité de réaliser un film documentaire sur la Garde suisse est née.
Comment s'est déroulé le processus de recherche pour la création de ce documentaire ?
- Une équipe a été chargée de l'enquête. J'ai eu accès à un capitaine du corps qui a répondu à toutes mes questions. C'était un processus très intéressant, parce qu'en parlant avec ceux qui font partie de la Garde suisse, on se rend compte qu'il s'agit d'une organisation militaire qui a des codes très anciens.
J'ai été très surpris de découvrir le niveau de formation qu'ils suivent avant d'intégrer le corps. Les stagiaires viennent de l'armée suisse, ont un mois de formation au Vatican et un autre mois de formation avec la police suisse. Ils repartent en sachant manier les âmes les plus modernes, avec une connaissance du combat à mains nues et beaucoup de formation en psychologie. En fait, je dirais que les meilleures armes des gardes suisses sont l'intelligence, la psychologie et l'amour qu'ils mettent dans tout ce qu'ils font.
Après avoir tourné le documentaire qui raconte des anecdotes du passé sur les membres de cette organisation, quel bilan tirez-vous de l'histoire de la Garde suisse ?
- La Garde suisse est une affaire de longue tradition. Nous avons eu la chance d'avoir accès aux archives historiques de la Garde suisse au cœur de la ville de Genève. Vatican. Quand on y entre, on voit leur passé et leur avenir. L'avenir qu'ils ont ne semble pas facile, parce que les jeunes ont perdu un peu d'intérêt pour le passé et l'avenir. vocation pour protéger le Pape, mais il y a du travail à faire pour moderniser et retrouver cette illusion.
La Garde suisse est traditionnellement perçue comme une force d'élite très particulière. Comment voudriez-vous que les spectateurs reconsidèrent son rôle et son image après avoir vu le documentaire ?
- Pour raconter une histoire, il faut être intime. Dans ce documentaire, chaque membre de la Garde suisse a un nom, une histoire. Ils partagent leurs rêves, leur enfance... Ils brisent le mur de froideur que l'on voit habituellement.
Dans le documentaire, il y a les jeunes souriants, en paix intérieure, accompagnés de leurs mères, petites amies, épouses... Le film englobe tout l'univers qui entoure la Garde suisse. Dans le long métrage, nous apprenons à connaître l'histoire de ces personnes et notre perception change, car nous apprenons à connaître les détails de ce qu'elles sont vraiment.
Pourquoi avez-vous décidé de clore le documentaire en montrant une grave faille de sécurité ?
- En réalité, c'est la vie des gardes suisses. Les dangers sont constants et je raconte leur intimité, leur quotidien, dans lequel il y a ce danger permanent qui les empêche d'être distraits. Fermer le film de cette manière, c'est une façon de rappeler que, même si l'histoire et la vocation des gardes suisses sont belles, ils doivent toujours être vigilants.
Vous trouverez ci-dessous la bande-annonce du documentaire "Honor in armor" :