Vatican

Trois pensées du Pape lors de la messe des funérailles de Benoît XVI

Lors de la messe des funérailles de Benoît XVI, célébrée place Saint-Pierre, le pape François a centré son homélie sur l'exemple de Jésus-Christ, le berger qui donne sa vie au Père sur la croix, un modèle qui se réalise en "Benoît, ami fidèle de l'Époux".

Francisco Otamendi-5 janvier 2023-Temps de lecture : 4 minutes
Benedict Funeral

Le pape François touche le cercueil de Benoît XVI

L'homélie du Saint-Père, le Pape François, à l'occasion de l'inauguration de l'école de médecine. sobre La messe des funérailles de Benoît XVI, comme le souhaitait le pape émérite, était centrée sur Jésus-Christ, et pouvait se résumer en trois idées. 

Tout d'abord, la remise du Seigneur entre les mains de son Père en tant que berger et modèle de bergers. C'est ainsi que le Pontife Romain a commencé son homélie : " Père, entre tes mains je remets mon esprit (Lc 23,46). Ce sont les dernières paroles que le Seigneur a prononcées sur la croix ; son dernier souffle, pourrions-nous dire, capable de confirmer ce qui a caractérisé toute sa vie : un abandon continu entre les mains de son Père". 

En second lieu, le Pape a souligné les profils et les caractéristiques de l'abandon du Seigneur entre les mains de Dieu son Père : dévouement reconnaissant du service, abandon priant et adorant, et soutenu par la consolation de l'Esprit. 

Enfin, le Pape a souligné comment ce modèle de Pasteur s'est réalisé en Benoît XVI. 

Dans la dernière partie, après avoir cité saint Grégoire le Grand, le Saint-Père a donné les grandes lignes de la messe des funérailles : " C'est le peuple fidèle de Dieu qui, rassemblé, accompagne et confie la vie de celui qui a été son berger. Comme les femmes de l'Évangile au tombeau, nous sommes ici avec le parfum de la gratitude et l'onguent de l'espoir pour lui montrer, une fois de plus, l'amour qui n'est pas perdu ; nous voulons le faire avec la même onction, sagesse, délicatesse et dévouement qu'il a su donner au fil des ans".

Enfin, le Pape a conclu en reprenant les premiers mots de sa brève homélie, avec une mention expresse du défunt Pape émérite : "Nous voulons dire ensemble : Père, entre tes mains nous confions son esprit. Bénédict, fidèle ami de l'Époux, que ta joie soit parfaite en entendant sa voix pour les siècles des siècles !

Ces mots rappelaient ceux qu'il avait mentionnés à la fin de la première... Angelus de cette année, en la solennité de la Mère de Dieu, au lendemain du décès de Benoît XVI, qu'il a qualifié de fidèle serviteur de l'Évangile et de l'Église" : 

" Le début d'une nouvelle année est confié à Marie très sainte, que nous célébrons aujourd'hui comme Mère de Dieu. En ces heures, nous invoquons son intercession en particulier pour le pape émérite Benoît XVI, qui a quitté ce monde hier matin. Nous nous unissons tous ensemble, d'un seul cœur et d'une seule âme, pour rendre grâce à Dieu pour le don de ce fidèle serviteur de l'Évangile et de l'Église".

"Il s'est laissé ciseler par la volonté de Dieu".

Dans sa belle homélie, le Pape, qui s'est référé à Jésus tout au long de son discours, a décrit les "mains de pardon et de compassion, les mains de guérison et de miséricorde, les mains d'onction et de bénédiction, qui l'ont poussé à se donner aussi entre les mains de ses frères". Le Seigneur, ouvert aux histoires qu'il rencontrait sur son chemin, s'est laissé ciseler par la volonté de Dieu, portant sur ses épaules toutes les conséquences et les difficultés de l'Évangile, jusqu'à voir ses mains pleines d'amour : "Regarde mes mains", dit-il à Thomas (Jn 20,27), et il le dit à chacun de nous".

"Des mains blessées qui se tendent et ne cessent de s'offrir, afin que nous puissions connaître l'amour que Dieu a pour nous et croire en lui (cf. 1 Jn 4, 16)", a poursuivi le Pontife romain. Père, entre tes mains je remets mon esprit' est l'invitation et le programme de vie qui murmure et veut modeler comme un potier (cf. Is 29,16) le cœur du berger, jusqu'à ce que battent en lui les mêmes sentiments du Christ Jésus (cf. Ph 2,5)".

En énumérant les caractéristiques de cette consécration, le Pape a parlé d'un "dévouement reconnaissant de service au Seigneur et à son peuple, né de l'acceptation d'un don totalement gratuit : "Vous m'appartenez... vous leur appartenez", balbutie le Seigneur ; "vous êtes sous la protection de mes mains, sous la protection de mon cœur". Reste dans le creux de mes mains et donne-moi la tienne". 

"Un dévouement priant, silencieusement façonné et affiné au milieu des carrefours et des contradictions que le berger doit affronter (cf. 1 P 1, 6-7) et de l'invitation qui lui est faite de nourrir le troupeau (cf. Jn 21, 17)", a poursuivi le Saint-Père. "Comme le Maître, il porte sur ses épaules les fatigues de l'intercession et les fatigues de l'onction pour son peuple, surtout là où la bonté doit lutter et où la dignité des frères est menacée (cf. He 5, 7-9)".

"Dans cette rencontre d'intercession, le Seigneur génère une douceur capable de comprendre, d'accueillir, d'attendre et de parier au-delà des incompréhensions que cela peut susciter. Une douceur invisible et insaisissable, qui vient du fait de savoir dans quelles mains on place sa confiance (cf. 2 Tim 1,12)", a-t-il ajouté.

"Le pastoralisme, c'est être prêt à souffrir".

"Une confiance priante et adoratrice", a souligné François, "capable d'interpréter les actions du berger et d'adapter son cœur et ses décisions au timing de Dieu (cf. Jn 21,18) : Être berger, c'est aimer, et aimer, c'est aussi être prêt à souffrir. Aimer signifie : donner aux brebis le vrai bien, la nourriture de la vérité de Dieu, de la parole de Dieu, la nourriture de sa présence".

Et aussi, enfin, "un dévouement soutenu par le réconfort de l'Esprit, qui le précède toujours dans la mission : dans la quête passionnée de communiquer la beauté et la joie de l'Évangile (cf. Exhortation apostolique Gaudete et exsultate57), dans le témoignage fécond de ceux qui, comme Marie, restent de bien des manières au pied de la croix, dans cette paix douloureuse mais robuste qui n'assiège ni ne soumet ; et dans l'espérance obstinée mais patiente que le Seigneur accomplira sa promesse, comme il l'a promis à nos pères et à sa descendance pour toujours (cf. Lc 1, 54-55)". 

"Remettez notre frère entre les mains du Père".

" Nous aussi ", a souligné le Pape, " fermement unis aux dernières paroles du Seigneur et au témoignage qui a marqué sa vie, nous voulons, en tant que communauté ecclésiale, suivre ses traces et confier notre frère aux mains du Père : que ces mains de la miséricorde trouvent leur lampe allumée avec l'huile de l'Évangile, qu'il a répandue et dont il a témoigné durant sa vie (cf. Mt 25, 6-7) ".

L'auteurFrancisco Otamendi

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