Ce sont précisément certaines des femmes les plus engagées au niveau ecclésial qui brisent tous les doutes, s'il y en avait : sur le chemin du Synode, l'univers féminin a trouvé son espace d'écoute et de partage. Quelques exemples ? Commençons par la décision historique prise par le pape François d'élargir la participation à l'assemblée synodale, prévue en octobre prochain au Vatican, aux religieux, aux consacrés et aux laïcs, dont la moitié doit être des femmes. Tous auront le droit de vote, comme les évêques. Sœur Nadia Coppa, présidente de l'Union Internationale des Supérieures Générales (UISG), a jugé cette élection positivement surprenante, soulignant qu'elle "enrichit le dynamisme ecclésial, montrant toute la richesse de nos diversités qui s'expriment dans de multiples charismes".
Et puis il y a Anna Maria Tarantola, présidente de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice, qui voit dans cette élection un élément d'un projet plus vaste de promotion des femmes dans l'Église, initié par le pape depuis le début de son pontificat. "C'est un pas de plus, dit-elle, qui m'a beaucoup émue. C'est une reconnaissance que les femmes peuvent apporter une contribution dans des domaines qui leur sont apparemment éloignés". La théologienne Simona Segoloni parle également de grande ouverture et d'innovation. La professeure, vice-présidente de la Coordination des théologiennes italiennes et professeure à l'Institut théologique Jean-Paul II de Rome, affirme avec satisfaction qu'il s'agit d'une "décision attendue depuis longtemps". On comprend maintenant que le Synode des évêques ne concerne pas seulement les évêques, mais qu'il représente toute l'Église. On pourrait dire qu'il était temps.
Dans l'Église, le rôle des femmes s'est accru
Dans leur long entretien avec Omnes, les trois femmes ne se limitent toutefois pas à se concentrer sur le Synode, soulignant que la contribution des femmes a été et sera fondamentale : elles étendent également leur réflexion à l'évolution du rôle des femmes dans l'Église. Toutes trois partent d'un point commun et partagé : avec le pontificat du pape François, ce rôle a augmenté en quantité et en qualité.
Sœur Nadia Coppa utilise une phrase prononcée à Manille en 2015 par le pontife lui-même pour montrer clairement que la croissance des femmes dans l'Église est un postulat inaliénable pour l'avenir de l'humanité. FranciscoLe pape a eu le courage de dire que les femmes savent voir les choses avec des yeux différents de ceux des hommes. Et il a ajouté que les femmes savent poser des questions que les hommes ne peuvent même pas imaginer, parce qu'elles ont en elles quelque chose d'extraordinaire : la source de la vie. Les femmes savent tenir ensemble les rêves et le concret.
Nominations au sommet : un signe de changement
Du concret, sans aucun doute. Une qualité qui caractérise également l'élection des femmes récemment nommées à la tête d'importantes institutions vaticanes, telles que le Governatorato et la Congrégation pour les évêques. "Ce sont des pas qui indiquent la fin de la discrimination, des préjugés", affirme le professeur Segoloni, selon qui "tout cela n'était pas acquis. Il faut maintenant consolider cette pratique pour qu'elle devienne habituelle et institutionnalisée".
L'avenir des femmes dans l'Église, Anna Maria Tarantola - qui a occupé par le passé de hautes fonctions à la Banque d'Italie et à la radio et à la télévision publiques italiennes, tâches autrefois impensables pour une femme - le voit projeté vers l'égalité et l'inclusion, dans le respect des différents rôles : "Dans les encycliques, les femmes de l'Église ont un rôle à jouer dans l'Église et dans le monde. Laudato Sì et Fratelli Tutti - conclut-il - le pape François nous a montré la voie : nous devons rendre notre monde plus égalitaire et plus inclusif par des actions concrètes et réalisables".