La route vers la deuxième session de la 16e Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques, qui se tiendra au Vatican en octobre prochain, ne s'arrête pas. Après la présentation de la "Instrumentum laborisOn attend maintenant la publication du "Vademecum", qui a eu lieu le 9 juillet dans la salle de presse du Vatican, et qui devrait contenir un commentaire argumenté sur ce texte de travail.
Piero Coda, secrétaire général de la Commission théologique internationale et professeur de théologie dogmatique à l'Institut universitaire Sophia de Loppiano, confirme la nouvelle. Le théologien, appelé à coordonner un groupe de travail synodal en vue de la deuxième session, explique dans une interview à Omnes que ce vade-mecum, qui devrait être prêt à la mi-août, sera très utile car "il offrira des perspectives d'approfondissement théologique, pastoral et canonique".
La prière intense, une étape importante
Parmi les nombreuses étapes à franchir pour parvenir à l'ouverture de la deuxième session synodale, certaines doivent être considérées comme primordiales. Tout d'abord, explique M. Coda, "il est souhaitable que les Églises locales, les Conférences épiscopales en particulier, examinent l'Instrumentum laboris, comme devront le faire les membres de la prochaine session du Synode". Sans oublier, a-t-il ajouté, la dimension de la prière qui "devra être intense surtout de la part des communautés, des instituts monastiques, des moniales cloîtrées et, bien sûr, de tout le peuple de Dieu".
Mais la préparation de la nouvelle phase synodale devrait également s'accompagner, selon le théologien, "de la possibilité d'approfondir par le biais des médias, tels que les réseaux sociaux, non seulement de sensibiliser l'ensemble du peuple de Dieu à l'importance de cet événement, mais aussi de filtrer les demandes du Synode dans une sphère sociale et culturelle plus large".
Instrument choral
L'"Instrumentum laboris", en substance, est considéré comme le fruit de l'écoute des demandes émanant des Églises locales, des Conférences épiscopales, des mouvements ecclésiaux, des religieux et des laïcs du monde entier. Piero Coda, en résumé, le définit comme un instrument choral : "Et nous pourrions ajouter qu'il peut également être considéré comme un instrument plutôt original dans le parcours que les différents événements synodaux ont jusqu'à présent positivement suivi : les propositions faites au niveau local sont devenues centrales dans la détermination de la perspective et des contenus concrets de l'"Instrumentum laboris". Lequel, comme on peut l'imaginer, se base sur le rapport de synthèse de la première session synodale".
Les trois dimensions
L'"Instrumentum laboris" a trois dimensions : celle des relations, celle des chemins et celle des lieux. C'est une bonne perspective, affirme le théologien, de décliner le thème fondamental du Synode : comment être une Église synodale. Et comment être une Église synodale implique, en premier lieu, une vision et une pratique des relations au sein de la vie ecclésiale qui soit en accord avec la vocation synodale et missionnaire du Peuple de Dieu". Des relations, ajoute-t-il, qui "doivent mûrir par des voies concrètes et qui doivent enfin s'incarner dans des lieux où s'exprime la nature synodale de toute l'Église, globale et locale".
Église ministérielle
Dans le chapitre sur les relations, entre autres, l'"Instrumentum laboris" souligne celui consacré aux ministères ordonnés et à la possibilité de donner vie à de nouveaux ministères. Coda est convaincu qu'"une conscience très profonde et articulée est en train de mûrir que la ministérialité de l'Église n'est pas seulement la prérogative de ce que nous connaissons comme les ministères ordonnés - épiscopat, presbytérat et diaconat - mais implique une promotion, liée aussi aux différents contextes ecclésiaux du monde, des ministères institués et une valorisation du ministère baptismal, de ceux qui naissent du sacrement de confirmation et du sacrement de mariage". Une Eglise totalement ministérielle fondée sur le discernement de l'action de l'Esprit Saint".
Changement de rythme
La dimension des voies d'accès comporte un aspect de transparence, de responsabilité et d'évaluation qui ne se limite pas au domaine de l'administration publique. abus Il doit également affecter les plans pastoraux, les méthodes d'évangélisation et la manière dont l'Église respecte la dignité de la personne humaine. "On pourrait dire que la question des abus sexuels, de pouvoir et psychologiques n'est que la partie émergée d'un iceberg, c'est-à-dire d'un modèle d'Église essentiellement pyramidal, descendant et même clérical, qui est aujourd'hui révolu", affirme M. Coda.
Le secrétaire de la Commission théologique internationale espère qu'il en résultera "un profond changement d'étape capable de renverser concrètement la méthodologie de participation et de gouvernance de l'Eglise, capable de mettre en place des mécanismes valables de vérification et de transparence".
Lieux d'incarnation
Mais quels sont les lieux, dont parle également l'"Instrumentum laboris", dans lesquels tout cela doit s'incarner et qui doivent éviter deux risques : celui du particularisme extrême et celui de l'universalisme abstrait ? Mgr Coda donne une réponse claire : "Ce sont des lieux enracinés dans des contextes spécifiques, comme les communautés paroissiales en communion avec d'autres communautés ecclésiales. Il y a ensuite les diocèses, les Conférences épiscopales régionales, les regroupements d'Églises au niveau continental, sans oublier l'Église universelle avec le ministère du Pape à travers l'instrument de la Curie romaine, instrument de communion entre les évêques et l'ensemble de la synodalité du peuple de Dieu".