Avec ses 2,34 millions de kilomètres carrés, la République démocratique du Congo (RDC) est le deuxième plus grand pays d'Afrique, après l'Algérie. Dotée de vastes ressources naturelles, minérales et hydriques, et sans recensement officiel depuis de nombreuses décennies, sa population est estimée à environ 80 millions de personnes, dont plus de 60 % de la population ont moins de 25 ans.
Ancienne colonie belge depuis 1885 et indépendante depuis le 30 juin 1960, la RDC est une terre de drames, avec des indices de développement humain parmi les cinq plus bas du monde. Marquée par une succession de dictatures sanguinaires et l'absence totale d'État, son histoire politique est celle d'un peuple privé de libertés fondamentales, soumis à la violence et submergé par toutes les formes de misère, malgré les immenses ressources du pays. L'attribution du prix Nobel 2018 au gynécologue Denis Mukwege a rappelé au monde que la RDC connaît, depuis 1996, une guerre pour le contrôle de l'exploitation de minerais stratégiques comme le coltan, qui a coûté la vie à 6 à 12 millions de personnes, avec des millions de déplacés internes et de réfugiés dans les pays voisins. Et dans cette guerre, l'une des armes est la violence sexuelle cruelle contre les femmes et les filles.
À cette longue liste de tragédies s'ajoute, depuis août 2018, la neuvième épidémie congolaise d'Ebola depuis la découverte de la maladie en RDC même, en 1976. Limitée par les provinces du nord-est de l'Ituri et du Nord-Kivu, l'épidémie actuelle a été diagnostiquée chez près de 2 200 personnes, avec quelque 1 500 décès. Ni le gouvernement congolais, qui dispose de grands experts dans la lutte contre la maladie, ni l'Organisation mondiale de la santé n'ont réussi à enrayer l'épidémie, principalement en raison du manque de ressources matérielles, de l'insécurité dans la région avec des attaques récurrentes et violentes contre les centres de soins pour les malades, et de la résistance d'une partie de la population au plan sanitaire.
Église et démocratie
Malgré ses nombreux problèmes politiques et sociaux, la RDC est aussi une terre d'espoir et de vie, où les gens luttent constamment contre la tragédie pour améliorer leurs conditions de vie. Et dans cette lutte, l'Eglise catholique joue un rôle reconnu par tous. L'engagement de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) en faveur de la justice et de la paix est bien connu, tout comme ses appels et ses efforts pour instaurer la démocratie et l'État de droit. Sa dernière contribution au dialogue entre les acteurs politiques et sociaux a abouti à l'organisation d'élections présidentielles et législatives le 30 décembre 2018, grâce à l'appel à... Accord de San Silvestre (31 décembre 2016).
La lutte de l'Eglise catholique en RDC a permis la première alternance pacifique à la présidence de la république depuis 1965, avec l'élection de Félix-Antoine Tshisekedi comme cinquième président de la RDC, après 18 ans de règne de Joseph Kabila. Comme le dénonce la CENCO, ces élections n'ont pas été parfaites, mais les faits montrent qu'elles sont le début d'une ère d'espoir dans l'histoire de la RDC.
Services sociaux : Projet Ditunga
L'Eglise catholique au Congo, la première dans toute l'Afrique, non seulement dénonce, mais est aussi très présente dans la vie sociale du pays, assumant plus de 50 % des services sociaux du pays : écoles, universités, centres de santé, hôpitaux, orphelinats, aide aux pauvres et divers programmes de développement social à travers les paroisses, les congrégations, les associations et les structures spécialisées comme Caritas ?
Il ne s'agit pas d'une administration froide et sans visage, mais de personnes concrètes, avec des noms et des prénoms. C'est le cas du Père Apollinaire Cibaka Cikongo, prêtre du diocèse de Mbujimayi, dans la province du Kasaï oriental, au centre du Congo. Ordonné le 1er août 1994 et docteur en théologie (2002), Apollinaire est, entre autres ministères, formateur et professeur de théologie au séminaire régional de Kasayi, professeur dans deux universités locales et secrétaire exécutif de l'assemblée des huit évêques de la province ecclésiastique de Kananga. En 2006, il a fondé Projet Ditungaune association catholique et communautaire à travers laquelle elle a canalisé les aides des familles et des institutions en Espagne pour des œuvres d'évangélisation, de scolarisation, de santé et d'hygiène, d'agriculture, de protection de l'environnement, de promotion de la femme, de protection des enfants abandonnés et d'assistance juridique et sociale aux prisonniers, etc.