Espagne

Duni Sawadogo : "Recevoir une éducation a changé ma vie".

La lauréate du prix Harambee pour la promotion et l'égalité des femmes africaines a donné une conférence de presse virtuelle dans laquelle elle a souligné son intérêt pour la promotion de l'accès des femmes de son pays à l'enseignement universitaire scientifique.

Maria José Atienza-5 mars 2021-Temps de lecture : 3 minutes

Le Dr Duni Sawadogo a décrit certains des travaux qui lui ont valu le prix Harambee pour la promotion et l'égalité des femmes africaines lors d'une conférence de presse virtuelle ce matin, au cours de laquelle elle a souligné son intérêt pour la facilitation et la promotion de l'accès des femmes de son pays à l'enseignement universitaire scientifique.

Le président de l Harambee, Antonio Hernández DeusLe Dr Sawadogo "a brisé un plafond d'acier plutôt que de verre en obtenant sa chaire d'hématologie et, plus encore, en formant une équipe de recherche avec d'autres femmes, ouvrant ainsi la voie à l'accès des femmes à la science dans son pays. Sawadogo ouvre la voie par son travail et son exemple, et plus encore par son désir d'aider les autres.

Du côté des laboratoires Pierre Fabreles sponsors du prix, Nicolas Zombre a souligné l'unité des valeurs qui unissent ces laboratoires et leur fondation avec l'ONG Harambee, dont ils parrainent les prix depuis cinq ans. Il a également souligné l'important travail du Dr Sawadogo, notamment dans la lutte contre le trafic de médicaments contrefaits, un des fléaux contre lequel cette Fondation œuvre dans le pays à travers le financement de centres médicaux et la formation de personnes.

"Recevoir une éducation a changé ma vie".

Le gagnant du prix Harambee, Duni SawadogoElle a exposé trois problèmes clés de la réalité africaine dans laquelle elle travaille : l'accès limité des femmes à l'enseignement scientifique supérieur, le problème du trafic illégal de médicaments contrefaits et l'incidence de la drépanocytose dans la population africaine.

M. Sawadogo a commencé par souligner qu'"en Afrique, il est très facile de se rendre compte de la chance que l'on a de naître dans une famille ou une autre. Dans la même rue, il y a des cabanes et des maisons de maître. Mes parents étaient des intellectuels et je n'ai eu aucune difficulté à obtenir une éducation. Quand je voyais des filles vendre des fruits sur la route, qu'elles portaient sur la tête, je me demandais "pourquoi pas moi, pourquoi j'ai eu tant de chance".

La première femme professeur d'hématologie de Côte d'Ivoire est claire sur ce point : "le simple fait d'être instruite a changé ma vie.

Selon les données, seulement 7,6% des femmes en Côte d'Ivoire ont accès à une éducation universitaire. Face à cette réalité, Mme Sawadogo a décidé "de faire ce que je pouvais avec le peu que j'avais pour aider les femmes à poursuivre une carrière scientifique". Pour ce faire, j'ai dû devenir moi-même un meilleur professionnel. Je me suis inscrite à un concours scientifique, j'ai obtenu la première place dans la section pharmacie et je suis devenue la première femme professeur dans mon pays.

Après cela, elle a commencé à former une équipe de professionnels : "Je voulais que ce soit des femmes, ce qui impliquait plus de travail de ma part. Je voulais qu'elles soient des femmes, ce qui impliquait plus de travail de ma part, et je devais aussi trouver un laboratoire d'accueil, des subventions, donner des conférences...". Une tâche qui avait une base très claire : "Je devais enseigner tout ce que j'avais appris sans rien cacher. Je faisais prendre conscience aux filles qui travaillaient avec moi de leurs capacités, mais j'étais aussi exigeante à leur égard".

Tout cela, se rappelle-t-il, en sachant qu'il devait "réorienter" les attitudes stagnantes de nombre de ses élèves : "Un jour, la classe avait déjà commencé et un élève musulman est arrivé. Je lui ai demandé pourquoi elle était en retard et elle m'a répondu qu'elle s'était mariée. J'ai réalisé que j'avais deux possibilités : j'aurais pu lui dire que son avenir professionnel était plus important mais cela l'aurait fait se sentir mal, alors j'ai demandé à la classe de l'applaudir parce que le mariage était très important et cela l'a encouragée à venir en classe".

Faux médicaments et drépanocytose

Le Dr Sawadogo a également évoqué le problème très répandu en Afrique de la vente, de la consommation et du trafic de médicaments contrefaits. L'OMS estime que quelque 300 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année en Afrique à cause de ces médicaments contrefaits ou de mauvaise qualité. À cela s'ajoute le commerce lucratif du trafic de ces médicaments contrefaits, qui génèrent "20 fois plus d'argent que l'héroïne".

Enfin, le Dr Sawadogo a expliqué l'incidence de la drépanocytose, une pathologie caractéristique de la race noire, qui touche quelque 300 millions de personnes dans le monde et qui, sans traitement adéquat, entraîne une mortalité infantile élevée.

Les "rêves" du Dr Sawadogo.

Le Dr Sawadogo a fait ses adieux en partageant ses "rêves" pour l'avenir de l'Afrique. Un avenir de paix et d'égalité, un avenir qui n'oblige pas ses compatriotes à risquer leur vie en traversant la Méditerranée pour avoir un emploi décent et un avenir dans lequel "je peux travailler ici en Afrique dans un laboratoire comme ceux que j'ai connus en Europe". Il a également souligné que le travail avec les femmes du monde entier est essentiel car ce sont elles qui "donnent la vie à l'humanité et l'humanité à la vie".

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