Le Dicastère pour la Doctrine de la Foi a présenté la Normes de l'Église pour le discernement de la véracité ou de l'absence de véracité des phénomènes surnaturels alléguésIl s'agit de souligner la grande richesse de beaucoup de ces phénomènes et les enjeux critiques d'autres, permettant ainsi à l'Église d'agir "avec toute sa sollicitude pastorale".
Lors de la présentation, le préfet du dicastère, le cardinal Víctor Fernández, a indiqué que ces normes du dicastère "bénéficient du ferme soutien du Saint-Père" et constituent "un guide pour discerner les situations qui peuvent sortir de l'ordinaire dans la communauté chrétienne".
Présentant le sujet dans la salle de presse du Saint-Siège, le cardinal Fernandez a raconté quelques cas qu'il connaissait personnellement, même amusants, qui étaient "particulièrement solubles", de sorte que, dans ces cas, "aucune autre action n'est entreprise". Sans oublier que "les fidèles ne sont jamais obligés de croire à ces phénomènes", puisque la révélation a déjà été faite dans les Saintes Ecritures.
En d'autres termes, le discernement ne sera pas orienté "vers une déclaration du caractère surnaturel de l'événement mais vers une déclaration prudentielle", sauf avis contraire du pape, avec six conclusions possibles, ce qui amènera donc l'Église à donner des réponses dans un bref délai.
Le document souligne que "ces événements ont souvent produit une abondance de fruits spirituels, une croissance dans la foi, la dévotion, la fraternité et le service, et dans certains cas ont donné naissance à divers sanctuaires à travers le monde qui font aujourd'hui partie du cœur de la piété populaire de nombreux peuples".
Les Règles pour procéder au discernement des phénomènes présumés surnaturels que nous présentons maintenant", a indiqué le Préfet du Dicastère, "n'ont pas nécessairement l'intention d'être un contrôle, ni encore moins une tentative d'éteindre l'Esprit". En effet, "dans les cas les plus positifs, d'événements d'origine présumée surnaturelle, l'évêque diocésain est encouragé à en apprécier la valeur pastorale et à promouvoir la diffusion de cette proposition spirituelle".
Sans ignorer que "dans certains cas d'événements d'origine supposée surnaturelle, des problèmes critiques très graves sont détectés", utilisés pour "obtenir du profit, du pouvoir, de la célébrité, de la notoriété sociale, des intérêts personnels".
Les normes qui s'appliquaient jusqu'à aujourd'hui - explique l'introduction du document - ont été approuvées par saint Paul VI en 1978, avec des révisions en 2019, et avec la nécessité d'une révision globale en 2023, conduisant à l'approbation des évêques et des cardinaux du dicastère en avril 2024, et à l'approbation du pape François le 4 mai dernier, et entrent en vigueur le 19 mai 2024, en la solennité de la Pentecôte.
Alors que par le passé le Dicastère intervenait "en demandant à l'évêque de ne même pas le nommer", aujourd'hui "le Dicastère manifeste publiquement son implication et accompagne l'évêque dans la décision finale".
Aujourd'hui, une déclaration de "surnaturel", comme cela pourrait normalement être le cas, est "remplacée par une déclaration de "surnaturel", comme cela pourrait normalement être le cas, est "remplacée par une déclaration de "surnaturel". Nihil obstatqui autorise une action pastorale positive, ou par une autre détermination appropriée à la situation concrète". Cela s'explique également par le fait que "déclarer le caractère surnaturel d'un événement a transformé les voyants en "saints" pour de nombreuses personnes".
En revanche, comme le prévoit le nouveau règlement, la possibilité d'une déclaration de "non-surnaturalité" reste inchangée, uniquement lorsque des signes objectifs indiquant clairement une manipulation sous-jacente au phénomène apparaissent, par exemple lorsqu'un prétendu voyant déclare avoir menti, ou lorsque des preuves indiquent que le sang sur un crucifix appartient au prétendu voyant, etc.
Les différents types de votes
Le discernement des phénomènes surnaturels allégués peut conduire aux conclusions suivantes :
1- Nihil obstat - Bien qu'aucune certitude ne soit exprimée quant à l'authenticité surnaturelle du phénomène, de nombreux signes d'une action de l'Esprit Saint "au milieu" sont reconnus... C'est pourquoi l'évêque diocésain est encouragé à apprécier la valeur pastorale et à promouvoir la diffusion de cette proposition spirituelle, y compris à travers d'éventuels pèlerinages dans un lieu sacré.
2- Prae oculis habeatur - Tout en reconnaissant des signes positifs importants, il y a aussi des éléments de confusion... S'il y a des écrits ou des messages, une clarification doctrinale peut être nécessaire.
Ces deux premières conclusions sont suffisantes pour que les fidèles aient confiance
3- Curatur - Plusieurs éléments critiques ou significatifs sont détectés, mais en même temps il y a déjà une large diffusion du phénomène et la présence de fruits spirituels qui y sont liés et vérifiables. Dans ce sens, il n'est pas recommandé de prononcer une interdiction qui pourrait perturber le Peuple de Dieu. Dans ce cas, l'évêque diocésain est invité à ne pas encourager ce phénomène.
4. Soumettre - Les problèmes critiques détectés ne sont pas liés au phénomène lui-même, qui est plein d'éléments positifs, mais à une personne, une famille ou un groupe de personnes....
Dans ces cas, la direction pastorale du lieu spécifique où se produit le phénomène est confiée à l'évêque diocésain ou à une autre personne déléguée par le Saint-Siège, qui, lorsqu'il ne peut intervenir directement, s'efforcera de parvenir à un accord raisonnable.
5- Prohibetur et obstruatur - Malgré la présence de demandes légitimes et de certains éléments positifs, les problèmes critiques et les risques semblent sérieux", de sorte que "le Dicastère demande à l'évêque diocésain de déclarer publiquement que la participation à ce phénomène n'est pas autorisée".
6- Déclaration de non-surnaturel. Dans ce cas, l'évêque diocésain est autorisé par le Dicastère à déclarer que le phénomène n'est pas reconnu comme surnaturel.
Ni l'évêque diocésain, ni les Conférences épiscopales, ni le Dicastère ne déclareront, en règle générale, que ces phénomènes sont d'origine surnaturelle. Et dans le cas où le Dicastère accorderait une Nihil obstatde tels phénomènes ne deviennent pas un objet de foi. À moins que le Saint-Père ne veuille autoriser une procédure à cet égard.
Procédures à suivre
En premier lieu, "il revient à l'évêque diocésain, en dialogue avec la Conférence épiscopale nationale, d'examiner les cas de prétendus phénomènes surnaturels survenus sur son territoire et de formuler le jugement final à leur sujet, à soumettre à l'approbation du Dicastère".
Ensuite, "dans le cas où les éléments recueillis semblent suffisants, l'évêque diocésain décide d'entamer une phase d'évaluation du phénomène, afin de proposer au Dicastère un jugement définitif dans sa Votum".
En outre, une "commission d'enquête" doit être constituée, dont les membres comprennent au moins un théologien, un canoniste et un expert, choisis en fonction de la nature du phénomène" et qu'"un notaire est également désigné pour assister aux réunions et dresser le procès-verbal des interrogatoires".
Et s'il existe des "vidéos, audios, photographies" diffusés par les médias, dont l'auteur est une personne impliquée dans le phénomène allégué, ce matériel devrait être soumis à un examen minutieux par des experts", ainsi qu'à la soumission des "résultats à un laboratoire biologique lié à l'événement extraordinaire".
Parmi les critères négatifs figurent les erreurs doctrinales, la perception subjective du phénomène, l'esprit sectaire qui génère des divisions dans le tissu ecclésial, la recherche évidente de profit, de pouvoir, de renommée, de notoriété sociale, les actes gravement immoraux, mais aussi "les altérations psychiques ou les tendances psychopathiques du sujet, qui peuvent avoir influencé l'événement surnaturel supposé, ou la psychose, l'hystérie de masse ou d'autres éléments attribuables à un horizon pathologique".
Ensuite, l'évêque diocésain, avec l'aide du délégué, rédigera un rapport sur le phénomène allégué. Et "en tenant compte de tous les faits de la cause, positifs et négatifs, rédiger un Votum".
Quelle que soit la décision approuvée, l'évêque diocésain a le devoir de continuer à surveiller le phénomène et les personnes impliquées, en exerçant notamment son pouvoir ordinaire.
Si, en revanche, les phénomènes surnaturels allégués peuvent être attribués avec certitude à une intention délibérée de mystification, l'évêque diocésain appliquera au cas par cas la législation pénale canonique en vigueur. Cela ne signifie pas que le Dicastère pour la Doctrine de la Foi n'a pas le droit d'intervenir. motu proprioVoici un exemple de l'existence d'un phénomène surnaturel, à tout moment et dans tout état de discernement, en relation avec les phénomènes surnaturels allégués.
Quelques cas particuliers
Pour certains événements, comme celui de Medjugorje, le cardinal Fernandez a indiqué qu'"avec ces normes, il est plus facile d'arriver à une conclusion prudente".
Il considère également que le développement de la dévotion à un événement ne dépend pas d'une déclaration de surnaturel.
En ce qui concerne les "apparitions" dans le village de Trevignano, dans la province de Rome, il a indiqué que l'évêque, encouragé par le Dicastère, a déclaré qu'elles n'étaient pas "surnaturelles". Et si ces personnes veulent continuer, "nous n'avons pas de police, nous ne pouvons pas leur interdire de demander de l'argent sur un terrain qui n'est pas le nôtre". En attendant, pour arriver à l'excommunication - a-t-il précisé - il faut un schisme.