Vatican

Les clés du pontificat de François

Le pontificat de François a été caractérisé par l'accent mis sur la miséricorde, la proximité pastorale et l'attention portée aux problèmes mondiaux tels que la pauvreté, la migration et les abus. Il a encouragé les réformes, favorisé la synodalité et promu un dynamisme apostolique avec une forte dimension missionnaire.

José Carlos Martín de la Hoz-21 avril 2025-Temps de lecture : 4 minutes

@CNS photo/Remo Casilli, Reuters

Pour comprendre le pontificat du pape François, il est essentiel de connaître les principales clés d'interprétation.

Tout d'abord, il faut rappeler que lorsque le cardinal de Buenos Aires, Jorge Mario Bergoglio, est arrivé dans la pièce qu'il allait occuper pendant le conclave, il a trouvé sur son bureau un exemplaire de la première édition en espagnol de l'ouvrage de Walter Kasper, cardinal et jésuite allemand qui logeait en face, sur la miséricorde de Dieu.

Le pape de la miséricorde

Comme on le sait, ce livre, qui a été réimprimé à de nombreuses reprises au fil des ans, résume très bien le pontificat du pape François. En effet, il restera dans l'histoire comme le pape de l'histoire de l'humanité. miséricorde de Dieu. En effet, il a été intronisé le 19 mars et la Semaine Sainte a commencé immédiatement. Mais le lundi de Pâques 2013, lors de la récitation du "Regina coeli", le pape a annoncé au monde la tendresse de Dieu : la "tenerezza di Dio", c'est-à-dire la douceur de Dieu et la puissance de sa miséricorde.

En effet, parmi les attributs de Dieu figure le don divin de la miséricorde. Entitativement, pour les grands théologiens de l'histoire, qui se copiaient impunément sans se citer, le don de la miséricorde était le dernier, après la toute-puissance, la sagesse, etc. Quoi qu'il en soit, pour nous, le don ou l'attribut divin qui nous intéresse le plus est celui de la miséricorde.

La première année sainte convoquée par le Saint-Père François a été l'Année de la Miséricorde, une année sainte extraordinaire qui a débuté le 8 décembre 2015 et s'est achevée le 20 novembre 2016, pour célébrer le cinquantième anniversaire de la clôture du Concile Vatican II et encourager les âmes chrétiennes à se rendre au sacrement de pénitence : " Dieu ne se lasse pas de pardonner, c'est l'homme qui se lasse de demander le pardon ".

Le Jubilé de la Miséricorde

Le taureau "Misericordiae vultusLe "Message du Pape" du Pape François a été promulgué le 11 avril 2015 et a rappelé les principaux arguments patiemment recueillis par le Cardinal Kasper dans son livre, mais assimilés et médités par le Saint Père François.

Depuis lors, le Saint-Père François a donné le ton de son approche des graves problèmes qui affligent l'humanité : les guerres qui se sont multipliées ces dernières années, l'émigration, la pauvreté, la marginalisation, l'esclavage, les inégalités économiques, la violence de genre, la pédérastie et la pédophilie, l'insensibilité écologique, l'absence de liberté et les violations flagrantes des droits de l'homme, la famine, le terrorisme et tant d'autres fléaux qui ont fait l'objet de ses discours lors d'événements majeurs : À Noël et au Nouvel An, il a toujours été fidèle à la place Saint-Pierre pour donner la bénédiction "urbi et orbe" et dénoncer en même temps ces terribles faits.

La miséricorde de Dieu sera la clé de la dernière année jubilaire ordinaire de 2025, "Spes non confundit" (Rm 5,5), avec laquelle le Saint-Père encourage tous les chrétiens à venir à Rome pour obtenir l'indulgence ou dans les temples jubilaires désignés par les évêques du monde entier. La miséricorde de Dieu se fonde sur le regard que Jésus-Christ porte sur chaque personne : "misereor super turbam" : il a eu pitié d'eux parce qu'ils étaient comme des brebis sans berger" (Mt 15, 29).

Le pontificat d'un pasteur

D'emblée, il faut souligner que le pontificat du Saint-Père a été profondément pastoral, tant par sa proximité avec les personnes et les églises particulières, qu'avec les pays jamais visités auparavant et, surtout, par sa proximité avec les problèmes et les difficultés du gouvernement de l'Église universelle.

Par exemple, elle a pris en main les protocoles de traitement des cas d'abus, et a même réagi avec une force et une rapidité telles qu'elle a semblé passer outre le principe de la présomption d'innocence pour donner au monde entier un exemple de sensibilité et se tenir immédiatement aux côtés des victimes et de leurs familles. 

François restera sans doute dans l'histoire pour sa proximité avec les besoins des chrétiens, y compris les appels téléphoniques directs du Saint-Père au curé argentin de Gaza depuis l'hôpital Gemelli pour lui faire part de l'affection du Pape pour tous les catholiques palestiniens qui souffrent dans cette région. 

Le Saint-Père s'est également montré très proche des jeunes, d'abord en leur témoignant son affection, ensuite en assurant les changements de génération nécessaires pour qu'ils prennent la tête de l'Église et, dans la mesure de ses possibilités, des différents organes de gouvernement de la société et, enfin, en encourageant les vocations pour toutes les institutions de l'Église, en particulier pour les pères et les mères de famille chrétiens. 

Discernement

Il est aussi profondément pastoral, en bon jésuite, d'avoir appliqué le "don de l'amour". discernement des esprits", tant dans sa vie personnelle que dans les institutions et les diocèses, car il souhaitait discerner pour lui-même et pour tous, afin de rendre une plus grande gloire à Dieu.

Si l'on regarde les différents discours qu'il a prononcés et la manière dont il a abordé les problèmes difficiles et épineux auxquels il s'est attaqué, c'est toujours avec le discernement et la prudence d'un gouvernement. Il n'a d'ailleurs pas hésité à contourner les mécanismes habituels du gouvernement pour avoir un accès direct au problème et le traiter rapidement. Comme le dit l'adage : "pour résoudre un problème, il faut sortir du problème". C'est donc une pastorale très pastorale, et aussi une pastorale de l'urgence, que celle des commissions "ad hoc" qu'il a organisées.

Sans aucun doute, il y a beaucoup de travail à faire : le salut du plus grand nombre d'âmes possible, et personne ne pourra donc dire que le Saint-Père n'a pas fait tout son possible pour introduire un grand dynamisme apostolique. En fait, la réforme habituelle de la curie que tous les pontifes romains entreprennent en François a pris une nette nuance missionnaire, comme on peut le voir dans le "Praedicate Evangelium".

Nous ne pouvons terminer cette brève analyse sans mentionner son enthousiasme pour une Église synodale dans le style du pontificat du premier millénaire, bien conscient que la synodalité contribuera à la dimension missionnaire, œcuménique et pastorale de l'Église.

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