Vatican

Le pape François fait le bilan de son voyage au Kazakhstan

Le Saint-Père a participé au "VIIe Congrès des chefs des religions mondiales et traditionnelles", le plus important de notre époque. Aujourd'hui, mercredi 21 septembre, il a interrompu sa catéchèse habituelle pour faire le point sur son voyage au Kazakhstan.

Javier García Herrería-21 septembre 2022-Temps de lecture : 3 minutes
Pape Kazakhstan

Photo : Le pape François lors de son discours au congrès. ©CNS photo/Paul Haring

Richard Dawkins, l'un des principaux vulgarisateurs de l'athéisme aujourd'hui, insiste fréquemment sur le fait que les religions constituent une menace pour le maintien de la paix dans les sociétés contemporaines. Pourtant, moins de 7% de toutes les guerres de l'histoire ont été causées par des conflits religieux, comme le montre clairement l'"Encyclopédie des guerres" de Charles Phillips et Alan Axelrod (2004). Néanmoins, il faut reconnaître que la thèse selon laquelle la religion génère généralement la violence est une opinion commune pour beaucoup. C'est pourquoi les rencontres entre les dirigeants des grandes religions, comme celle qui a eu lieu les 14 et 15 septembre au Kazakhstan, sont particulièrement pertinentes, surtout si elles témoignent d'une cordialité et d'une vision commune. Lors de son audience d'aujourd'hui, mercredi 21 septembre, le Pape François a fait le point sur ses récent voyage au Kazakhstan.

Bilan du voyage au Kazakhstan

Le Saint-Père a participé à la VII "Congrès des dirigeants des religions mondiales et traditionnelles"Il s'agit d'une initiative qui a débuté il y a vingt ans sous les auspices des autorités politiques du pays. Le Pape a souligné "la vocation du Kazakhstan à être un pays de rencontre : en effet, près de cent cinquante groupes ethniques y vivent et plus de quatre-vingts langues y sont parlées. Cette vocation, qui tient à ses caractéristiques géographiques et à son histoire, - cette vocation à être un pays de rencontre, de culture, de langues - a été accueillie et embrassée comme une voie qui mérite d'être encouragée et soutenue".

Dans le pays asiatique, le pontife a encouragé la construction d'une "démocratie toujours plus mûre, capable de répondre efficacement aux exigences de toute la société". Tout en reconnaissant qu'il s'agit d'une tâche ardue et de longue haleine, François a reconnu "que le Kazakhstan a fait des choix très positifs, comme celui de dire 'non' aux armes nucléaires et d'adopter de bonnes politiques énergétiques et environnementales", un geste qu'il a qualifié de "courageux".

Les religions, promoteurs de la paix

Le pape a salué les efforts du Kazakhstan en tant que lieu de rencontre multiculturel et multireligieux, ainsi que ses efforts pour promouvoir la paix et la fraternité humaine. Il s'agissait de la septième édition de ce congrès, ce qui est surprenant pour un pays qui est indépendant depuis 30 ans. "Cela signifie mettre les religions au centre de l'engagement à construire un monde dans lequel nous nous écoutons les uns les autres et nous nous respectons dans la diversité. Et ce n'est pas du relativisme, non : c'est de l'écoute et du respect. Et cela doit être reconnu par le gouvernement kazakh qui, après s'être libéré du joug du régime athée, propose désormais une voie de civilisation qui maintient la politique et la religion ensemble, sans les confondre ni les séparer, en condamnant clairement le fondamentalisme et l'extrémisme. C'est une position équilibrée et unie".

Le Congrès a adopté une "Déclaration finale" dans le prolongement de celui signé à Abu Dhabi en février 2019 sur la fraternité humaine.. Depuis que Jean-Paul II a convoqué la journée interreligieuse de prière pour la paix à Assise en 1986, des réunions des dirigeants des principales religions ont eu lieu avec une certaine régularité. Le Pape a souligné que cette rencontre a été critiquée par certaines personnes qui n'en ont pas vu la valeur.

L'Église au Kazakhstan

Le Saint-Père a également eu une rencontre et une messe avec les fidèles catholiques du Kazakhstan, minoritaires dans l'ensemble du pays. Il a souligné que, bien qu'ils soient peu nombreux, "cette condition, si elle est vécue avec foi, peut porter des fruits évangéliques : surtout la béatitude de la petitesse, d'être levain, sel et lumière, en s'appuyant uniquement sur le Seigneur et non sur une forme de pertinence humaine. De plus, la rareté numérique nous invite à développer des relations avec les chrétiens d'autres confessions, et aussi la fraternité avec tous. Donc, petit troupeau, oui, mais ouvert, pas fermé, pas sur la défensive, ouvert et confiant dans l'action de l'Esprit Saint".

L'Eucharistie célébrée sur la place de l'Expo 2017 coïncidait avec la fête de la Sainte-Croix, un lieu entouré d'une architecture d'avant-garde. Le Pape a profité de cette circonstance pour rappeler que nous vivons dans un monde où se mêlent progrès et échecs, mais que "la Croix du Christ reste l'ancre du salut : un signe d'espérance qui ne déçoit pas parce qu'il est fondé sur l'amour de Dieu, miséricordieux et fidèle".

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