Vatican

Dieu nous demande un "excès" d'amour, encourage le pape François.

Lors de l'Angélus, le Saint-Père a commenté les paroles de l'Évangile dans lesquelles Jésus nous demande d'aimer nos ennemis. "L'amour de Dieu est un amour toujours en excès, toujours hors calcul, toujours disproportionné, et aujourd'hui il nous demande de vivre de cette manière", et de suivre "la logique de la gratuité", "pas celle du profit".

Francisco Otamendi-19 février 2023-Temps de lecture : 3 minutes
angelus pope

Le pape François a de nouveau évoqué ce dimanche les " tant de victimes du tremblement de terre " en Syrie et en Turquie ; et aussi, comme il l'a fait avec insistance, " les drames quotidiens du cher peuple ukrainien, et de tant de peuples qui souffrent à cause de la guerre, ou à cause de la pauvreté, du manque de liberté ou de la dévastation environnementale : tant de peuples... Dans ce sens, je suis proche du peuple de Nouvelle-Zélande frappé ces derniers jours par un cyclone dévastateur ". "N'oublions pas ceux qui souffrent, et que notre charité soit attentive, qu'elle soit une charité concrète", a-t-il déclaré. 

"Les paroles que Jésus nous adresse dans l'Évangile de ce dimanche sont exigeantes et semblent paradoxales : il nous invite à tendre l'autre joue et à aimer même nos ennemis (cf. Mt 5, 38-48)", a commencé le Pape avant de réciter la prière mariale de l'Angélus et de donner la Bénédiction aux fidèles présents sur la place Saint-Pierre.

" Il est normal pour nous d'aimer ceux qui nous aiment et d'être amis avec ceux qui sont nos amis, mais Jésus nous provoque en disant : " Si vous agissez ainsi, qu'est-ce que vous faites d'extraordinaire ? " (v. 47). Que faites-vous d'extraordinaire ? C'est le point sur lequel je voudrais attirer votre attention aujourd'hui", a été la réflexion du Pape.

"L'extraordinaire" est ce qui dépasse les limites de l'habituel, ce qui excède la praxis habituelle et les calculs normaux dictés par la prudence", a ajouté François. "En général, cependant, nous essayons que tout soit en ordre et sous contrôle, afin que cela corresponde à nos attentes, à notre mesure : craignant de ne pas recevoir de réciprocité ou de trop nous exposer et d'être ensuite déçus, nous préférons aimer seulement ceux qui nous aiment, faire du bien seulement à ceux qui nous font du bien, être généreux seulement à ceux qui peuvent nous rendre une faveur ; et à ceux qui nous traitent mal, nous répondons avec la même pièce, de sorte que nous sommes en équilibre".

Mais "le Seigneur nous avertit : ce n'est pas suffisant", s'est-il exclamé. "Si nous restons dans l'ordinaire, dans l'équilibre entre donner et recevoir, les choses ne changent pas. Si Dieu suivait cette logique, nous n'aurions aucun espoir de salut ! Mais, heureusement pour nous, l'amour de Dieu est toujours 'extraordinaire', c'est-à-dire qu'il va au-delà des critères habituels selon lesquels nous, humains, vivons nos relations". 

Vivre le déséquilibre de l'amour

Le Saint-Père a déclaré que "les paroles de Jésus nous interpellent. Alors que nous essayons de rester dans l'ordinaire pour des raisons utilitaires, Il nous demande de nous ouvrir à l'extraordinaire d'un amour gratuit ; alors que nous essayons toujours d'égaler le compteur, le Christ nous encourage à vivre le déséquilibre de l'amour".

Nous ne devons pas nous en étonner, a poursuivi le pape. "Si Dieu n'était pas devenu déséquilibré, nous n'aurions jamais été sauvés : Jésus ne serait pas venu nous chercher alors que nous étions perdus et éloignés, il ne nous aurait pas aimés jusqu'au bout, il n'aurait pas embrassé la croix pour nous, qui ne méritions pas tout cela et ne pouvions rien lui donner en retour". 

Il a alors cité l'apôtre Paul, lorsqu'il a écrit que "la preuve que Dieu nous aime, c'est que, alors que nous étions encore pécheurs, le Christ est mort pour nous" (Romains 5:7-8). 

" C'est vrai, Dieu nous aime alors que nous sommes pécheurs, pas parce que nous sommes bons ou capables de lui rendre la pareille. L'amour de Dieu est un amour qui est toujours en excès, toujours hors calcul, toujours disproportionné. Aujourd'hui, il nous demande aussi de vivre de cette manière, car c'est seulement de cette manière que nous pouvons vraiment en témoigner", a-t-il dit aux fidèles.

"La logique du profit ou la logique de la gratuité ?

A la fin de son bref discours, François a rendu les exigences de Dieu encore plus concrètes. "Le Seigneur nous invite à laisser derrière nous la logique du profit et à ne pas mesurer l'amour dans la balance du calcul et de l'opportunité. Il nous invite à ne pas répondre au mal par le mal, mais à oser faire le bien, à prendre le risque de donner, même si nous recevons peu ou rien en retour. Car c'est cet amour [qui] transforme lentement les conflits, réduit les distances, vainc les inimitiés et guérit les blessures de la haine. 

"Nous pouvons donc nous demander : est-ce que, dans ma vie, je suis la logique du profit ou celle de la gratuité ? L'amour extraordinaire du Christ n'est pas facile, mais il est possible, parce que lui-même nous aide en nous donnant son Esprit, son amour sans mesure", a-t-il conclu, avant d'évoquer Sainte Marie : "Nous prions la Vierge qui, répondant au "oui" sans calcul de Dieu, a permis à celui-ci de faire d'elle le chef-d'œuvre de sa grâce.

L'auteurFrancisco Otamendi

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