Ce document de 32 pages comprend une introduction, un exposé des motifs, trois parties et une conclusion intitulée " L'Église synodale dans le monde ". L'IL articule les synthèses reçues pour animer la réflexion de l'Assemblée sur la question centrale du mois d'octobre : "Comment être une Église synodale en mission".
Dans la conclusion, le texte fait appel à l'encyclique Fratelli tuttiqui "nous invite à nous reconnaître frères et sœurs dans le Christ ressuscité, en le proposant non pas comme un statut, mais comme un mode de vie". L'encyclique souligne le contraste entre l'époque dans laquelle nous vivons et la vision du vivre ensemble préparée par Dieu. Le voile, la couverture et les larmes de notre époque sont le résultat de l'isolement croissant des uns par rapport aux autres, de la violence et de la polarisation croissantes de notre monde et du déracinement des sources de la vie.
L'Église missionnaire synodale : écoute profonde et dialogue
"Cet Instrumentum laboris", explique le Secrétariat général du Synode, dirigé par le cardinal Mario Grech, "nous interroge sur la manière d'être une Église synodale missionnaire ; sur la manière de nous engager dans une écoute et un dialogue profonds ; sur la manière d'être coresponsables à la lumière du dynamisme de notre vocation baptismale personnelle et communautaire ; sur la manière de transformer les structures et les processus afin que tous puissent participer et partager les charismes que l'Esprit répand sur chacun pour le bien commun ; sur la manière d'exercer le pouvoir et l'autorité en tant que service".
"Chacune de ces questions est un service rendu à l'Église et, par son action, à la possibilité de guérir les blessures les plus profondes de notre temps", ajoute la dernière partie du document.
L'"Instrumentum laboris" est disponible en plusieurs langues sur le site officiel de l'Union européenne. Secrétariat général du Synodequi contient une section spécifique pour les travaux de la deuxième session de la XVIe Assemblée. Outre le IL, cette section contient des questions fréquemment posées (FAQ), des infographies et d'autres documents utiles non seulement pour la préparation des membres de l'assemblée, mais aussi pour toute autre personne ou groupe désireux d'approfondir ses connaissances sur l'Église synodale.
En février de cette année, le pape François a ordonné que certaines des groupes d'étude analysera dix questionset présenter leurs conclusions, si possible, d'ici juin 2025. L'une des questions et réponses de ce schéma, à des fins de clarification, porte sur ce sujet.
Questions et réponses
Le Secrétariat général du Synode a préparé un certain nombre de questions, dix pour être précis, avec leurs réponses, qu'Omnes transmet ici.
Qu'est-ce que l'"Instrumentum laboris" ?
- Comme l'indique son expression latine, l'"Instrumentun Laboris" (IL) est avant tout un instrument de travail pour les membres de la deuxième session de la XVIe Assemblée générale ordinaire du Synode des évêques. Cela justifie également son langage et l'utilisation de notions et de catégories théologiques dans certaines de ses parties. Une aide théologique, à paraître prochainement, en facilitera la lecture et permettra d'approfondir les notions et catégories théologiques utilisées.
Il naît des réflexions que les Conférences épiscopales, les Églises orientales catholiques et d'autres réalités ecclésiales internationales, ainsi que des rapports présentés par les pasteurs au cours de la réunion de travail de trois jours des pasteurs pour le Synode, ont fait sur le rapport de synthèse de la première session (4-29 octobre 2023) à la lumière des indications données par le Secrétariat général du Synode à travers le document Vers le mois d'octobre 2024.
L'IL articule donc les synthèses reçues afin d'encourager la réflexion de l'Assemblée sur la question centrale de l'assemblée d'octobre Comment être une Église synodale en mission.
En tant qu'instrument de travail de la 16e Assemblée, l'IL n'est pas un document magistériel, ni un catéchisme. Il ne s'agit pas non plus d'un texte offrant des réponses toutes faites, ni d'un document qui prétend aborder toutes les questions liées à la nécessité d'être toujours plus "synodal dans la mission".
Il s'agit d'un document, fruit de l'écoute, du discernement et de la réflexion sur la synodalité qui a mûri au cours du processus synodal. Il s'agit d'un texte de base, articulé mais essentiel, conçu avant tout comme un support pour la méthode par laquelle l'assemblée sera appelée à travailler et pour favoriser la prière, le dialogue, le discernement, la maturation d'un consensus sur la base de quelques convergences mûries en cours de route en vue de la remise au Saint-Père d'un Document final de l'Assemblée XVI.
L'Instrumentum laboris trouve son origine dans les rapports reçus par le Secrétariat général du Synode. Qui a envoyé ces rapports ?
- En décembre 2023, le Secrétariat général, à travers le document "Vers octobre 2024", a invité l'ensemble de la communauté chrétienne à réfléchir sur la question directrice identifiée pour la deuxième session de la XVIe Assemblée : Comment être une Église synodale en mission, en proposant une série de parcours et d'activités différenciés sur la base du Rapport de synthèse, approuvé par les membres de la XVIe Assemblée à la fin des travaux de la première session, en octobre 2023.
L'objectif était de maintenir vivant le dynamisme synodal en promouvant au niveau local une réflexion sur la manière de renforcer la coresponsabilité différenciée de tous les fidèles dans la mission et, en même temps, de demander aux Conférences épiscopales, aux Églises catholiques orientales et aux groupements d'Églises de réfléchir à la manière d'articuler la dimension de l'Église dans son ensemble et son enracinement au niveau local, rassemblant ainsi les fruits de la réflexion autour du rapport de synthèse.
Malgré le peu de temps disponible, au 30 juin 2024, pas moins de 108 rapports avaient été reçus des Conférences épiscopales (sur 114), 9 des Églises orientales catholiques (sur 14), en plus de la contribution de l'USG-UISG (respectivement l'Union internationale des Supérieurs Majeurs et l'Union internationale des Supérieurs Généraux). Outre la contribution de certains dicastères de la Curie romaine, le Secrétariat général a reçu plus de 200 commentaires d'entités internationales, de facultés universitaires, d'associations de fidèles ou de communautés et d'individus.
Évidemment, dans la rédaction de l'Instrumentum laboris, la Secrétairerie Générale a également tenu compte des rapports présentés par les pasteurs au cours de la session de travail de trois jours de la Rencontre Internationale des Pasteurs pour le Synode, et de certains groupes de travail : les cinq groupes constitués par la Secrétairerie Générale du Synode pour approfondir l'étude théologique de cinq domaines de réflexion, dans le sillage de ce qui a été demandé à plusieurs reprises par l'Assemblée (le visage de l'Église synodale missionnaire ; le visage synodal missionnaire des regroupements d'Églises ; le visage de l'Église universelle ; la méthode synodale ; la " place " de l'Église synodale dans la mission), et une commission spécifique d'experts canoniques constituée pour soutenir le travail des théologiens.
En ce sens, l'Instrumentum Laboris peut véritablement être considéré comme un document de l'Église qui a su dialoguer avec différentes sensibilités et différents contextes pastoraux.
Qui a rédigé l'"Instrumentum laboris" ?
- Comme tout autre document du Secrétariat général du Synode concernant le processus synodal, l'Instrumentum Laboris (IL) est le fruit d'un travail impliquant un grand nombre de personnes de différentes parties du monde et de différentes compétences.
Tout d'abord, un groupe de théologiens (hommes et femmes, évêques, prêtres, consacrés et laïcs) de différents continents, mais aussi les membres du XVe Conseil ordinaire du Secrétariat général du Synode, accompagnés de quelques consulteurs du même Secrétariat.
Une première version du document a ensuite été envoyée à environ soixante-dix personnes, représentants de l'ensemble du Peuple de Dieu (prêtres, consacrés, laïcs, représentants de réalités ecclésiales, théologiens, agents pastoraux et un nombre significatif de pasteurs) du monde entier, de différentes sensibilités ecclésiales et de différentes "écoles" théologiques.
Cette large consultation a été réalisée afin de maintenir la cohérence avec le principe de circularité (ce qui vient de la base retourne à la base) qui a animé l'ensemble du processus synodal. Cette vérification du matériel préparé à la lumière des rapports reçus a également été un exercice, de la part du Secrétariat général, de cette responsabilité qui caractérise l'Église synodale.
Enfin, après avoir été dûment modifié, l'IL a été renvoyé au Conseil ordinaire qui, après une série d'amendements, l'a approuvé et l'a transmis au Saint-Père pour approbation finale.
Comment est-elle structurée ?
- L'Instrumentum laboris se compose de cinq sections. Après l'introduction, l'IL s'ouvre sur une section consacrée aux Fondements de la compréhension de la synodalité, qui repropose la prise de conscience mûrie au fil du temps et sanctionnée par la première session.
Il y a trois parties étroitement liées, qui éclairent la vie synodale missionnaire de l'Église à partir de différentes perspectives : (I) la perspective des Relations - avec le Seigneur, entre frères et entre Églises - qui soutiennent la vitalité de l'Église bien plus radicalement que ses structures ; (II) la perspective des Chemins qui soutiennent et alimentent concrètement le dynamisme des relations ; (III) la perspective des Lieux qui, contre la tentation d'un universalisme abstrait, parlent du caractère concret des contextes dans lesquels les relations s'incarnent, avec leur variété, leur pluralité et leur interconnexion, et avec leur enracinement dans le fondement naissant de la profession de foi.
Chacune de ces sections fera l'objet de prières, d'échanges et de discernement dans l'un des modules qui jalonneront les travaux de la deuxième session. Un résumé de l'IL est disponible à l'adresse suivante : www.synod.va
Cet "Instrumentum laboris" semble, dans sa structure, quelque peu différent du précédent, qui contenait de nombreuses fiches avec de nombreuses questions, pourquoi cette structure a-t-elle été choisie ?
- L'Assemblée est une réalité en évolution et l'Instrumentum Laboris est au service de l'Assemblée et non l'inverse. Si, lors de la première session, il était nécessaire de parvenir à des convergences face aux nombreuses questions qui ont émergé de la large consultation du peuple de Dieu aux niveaux local, national et continental, il est maintenant nécessaire de parvenir à un consensus à partir de ces convergences. Alors que lors de la première session, les membres ont été invités à choisir le domaine thématique dans lequel ils souhaitaient apporter leur contribution, lors de la deuxième session, tous les membres se pencheront sur le même texte et discuteront des mêmes propositions.
L'Instrumentum Laboris est destiné aux membres de l'Assemblée XVI, mais comment les groupes synodaux locaux et, en général, les fidèles qui ne participeront pas à l'Assemblée d'octobre peuvent-ils l'utiliser ? Comment peuvent-ils contribuer aux travaux d'octobre ?
- L'Instrumentum laboris s'adresse en premier lieu aux membres de la deuxième session de la XVIe Assemblée générale du Synode des évêques. Cependant, il constitue également un outil précieux pour les groupes individuels au niveau diocésain et national qui souhaitent poursuivre leur chemin de réflexion et de discernement sur la manière de marcher ensemble en tant qu'Église et de mettre en œuvre des initiatives ecclésiales. Par exemple, l'IL peut offrir une occasion spéciale de rencontre - même virtuelle - entre les membres de l'Assemblée et au moins l'équipe nationale dans la phase de préparation de la réunion d'octobre, également par le biais de la méthode synodale de la Conversation dans l'Esprit.
De cette manière, le rôle représentatif de chaque membre de l'Assemblée peut devenir tangible. En tout état de cause, il est important que ceux qui s'intéressent à la conversion synodale de l'Église en vue de la mission poursuivent leur engagement afin que le dynamisme ecclésial initié avec la consultation du Peuple de Dieu en 2021 ne s'éteigne pas et que l'exercice de la coresponsabilité pour la mission de l'Église continue à se développer au niveau local, comme c'est déjà le cas.
En outre, l'IL aidera certainement à comprendre l'importance pour les fidèles d'accompagner les travaux de l'Assemblée par la prière, en demandant à l'Esprit Saint - le véritable protagoniste des travaux d'octobre - de soutenir la grande tâche confiée aux membres de l'Assemblée.
L'Instrumentum Laboris mentionne une subvention théologique. De quoi s'agit-il ?
- Pour accompagner l'Instrumentum laboris, relativement concis, le Secrétariat général du Synode a jugé bon d'offrir quelques éclairages théologiques et canoniques sur les thèmes de l'IL, afin d'aider les membres de l'Assemblée - sans exclure un cercle plus large de destinataires - à reconnaître et à comprendre les racines et les implications de ce qui est contenu dans l'IL.
Approfondir" d'un point de vue théologique signifie : souligner la référence de chaque sujet à l'Ecriture Sainte, à la Tradition de l'Eglise, au Concile Vatican II, au récent Magistère de l'Evêque de Rome et des épiscopats du monde entier.
Approfondir" d'un point de vue canonique signifie : montrer comment le discernement sur des questions individuelles peut se traduire par des pratiques réglementées et vérifiées, y compris par le biais de l'instrument normatif.
Plutôt qu'un texte organique, la subvention sera présentée comme une série de "gloses" de l'IL. En fait, une version actualisée de l'IL contiendra des références à la subvention dans les marges des différents chapitres.
Certaines questions ont été confiées aux 10 groupes de travail mis en place par le Pape François. Comment interpréter cette décision ? Est-ce une façon de retirer ces questions du débat de l'Assemblée ?
- Dès le début, le pape François a insisté sur le fait que ce synode ne porte pas sur tel ou tel sujet, mais sur la synodalité, sur la manière d'être une Église missionnaire en chemin. L'Assemblée d'octobre et toutes les questions théologiques et les propositions pastorales de changement ont cet objectif. L'Assemblée devrait donc être un moment où chaque participant, se plaçant sur un chemin qui a commencé en 2021 et apportant la "voix" du peuple de Dieu dont il est issu, invoque l'aide de l'Esprit Saint et celle de ses frères et sœurs pour discerner la volonté de Dieu pour son Église, et non une occasion d'imposer sa propre vision de l'Église.
En même temps, le Pape François a salué la convergence que les membres de l'Assemblée ont exprimée au cours de la première session sur un certain nombre de questions pertinentes concernant la vie et la mission de l'Église dans une perspective synodale, sur lesquelles l'Assemblée est parvenue à un consensus cohérent, presque toujours supérieur à 90%, grâce à la création de 10 groupes de travail spécifiques. Il s'agit de questions importantes, dont certaines doivent être traitées au niveau de l'Église tout entière et en collaboration avec les dicastères de la Curie romaine.
Il ne s'agit donc pas de soustraire certaines questions au débat de l'assemblée, qui a déjà exprimé une convergence quant à leur importance, mais d'apporter des éléments utiles d'un point de vue théologique et canonistique à offrir au ministère de Pierre.
Ces groupes devraient donc déjà être considérés comme un fruit du cheminement synodal. Ces groupes impliquent des experts et des évêques de différentes parties du monde, identifiés sur la base de leur expérience et respectant la diversité des origines géographiques, des disciplines, des sexes et des statuts ecclésiaux nécessaires à une approche authentiquement synodale.
Ils recueillent et enrichissent les contributions existantes sur les thèmes qui leur sont assignés. Les groupes devraient conclure leurs travaux, si possible, avant la fin du mois de juin 2025.
Que pouvons-nous attendre à l'issue du Synode ?
- La célébration de la deuxième session de la XVIe Assemblée du Synode des évêques ne signifie pas la fin du processus synodal. La Constitution apostolique Episcopalis Communio (EP), qui régit l'ensemble du processus synodal, rappelle que le synode se compose essentiellement de trois phases : la consultation des fidèles, le discernement par les pasteurs et la phase de mise en œuvre.
Ces trois phases ne doivent pas être comprises uniquement dans un sens chronologique. En effet, avec la célébration de la XVIe Assemblée, selon l'EP, nous serions dans la phase de discernement des pasteurs, suivie du moment de réception des travaux de l'Assemblée par les communautés locales.
Cependant, le discernement des pasteurs a accompagné la quasi-totalité du processus synodal (c'est-à-dire dès la phase de consultation, qui a d'ailleurs déjà vu le discernement des pasteurs aux niveaux local, national et continental).
En outre, on peut témoigner que la phase de "mise en œuvre" a déjà commencé immédiatement après les premières rencontres. Les "fruits" synodaux sont déjà nombreux : nombreux sont les témoignages des réalités ecclésiales qui ont modifié leurs actions ecclésiales dans un sens synodal, avec une plus grande coresponsabilité de tous les fidèles baptisés.
Par conséquent, la conclusion de la deuxième session ne marquera pas la fin du processus synodal, mais seulement un moment important dans le discernement des pasteurs.
En revanche, lors des synodes précédents, un document final a été approuvé et remis au Saint-Père. Ce document contenait des indications que l'Assemblée souhaitait donner au Pape. Normalement, quelques mois plus tard, le pape remettait à toute l'Église un document appelé Exhortation post-synodale, qui contenait certaines dispositions relatives au sujet en question.
Il est prévu que cette assemblée produise également un document final qui sera soumis au Saint-Père en vue d'une éventuelle exhortation. Le but de l'Assemblée synodale est de donner des orientations au Pape. Le synode est consultatif et non délibératif.
Où peut-on trouver l'IL ?
- L'Instrumentum laboris est disponible en plusieurs langues sur le site officiel du Secrétariat général du Synode (www.synod.va), où une section spécifique a été créée pour les travaux de la deuxième session de la XVIe Assemblée. Outre l'IL, cette section contient également une Foire aux questions (FAQ), des infographies et d'autres documents utiles non seulement pour la préparation des membres de l'assemblée, mais aussi pour toute autre personne ou groupe désireux d'approfondir ses connaissances sur l'Église synodale.