Évangélisation

Saint Jean Népomucène

Saint Jean Népomucène (XIVe siècle) est le martyr du secret de la confession. Un prêtre qui a tenu tête à un roi pour avoir défendu l'inviolabilité d'un sacrement.

Pedro Estaún-16 mai 2023-Temps de lecture : 3 minutes
Saint Jean Népomucène

Saint Jean Népomucène

Saint Jean Népomucène est né vers 1340 à Népomucène, dans l'actuelle République tchèque. Il étudie à l'université de Prague, puis suit des cours de droit canonique à l'université de Padoue, dans le nord de l'Italie. En 1380, il est nommé curé de Prague et est rapidement promu à la dignité de chanoine de l'église Saint-Gilles. En 1393, Jean de Jenštejn, archevêque de Prague, le nomme vicaire général. Le nouveau vicaire ne jouit pas d'une bonne réputation auprès de ses contemporains ; il est riche, possède des maisons et prête de l'argent à des nobles et à des prêtres.

Entrée en matière

La reine Jeanne de Bavière, épouse du peu scrupuleux Venceslas IV, souverain de l'empire germanique et des terres de Bohême, eut ainsi l'occasion de le rencontrer et le nomma peu après son confesseur. Selon la coutume de l'époque, Jean de Népomucène dut vivre à la cour de Venceslas, s'asseyant de temps en temps à sa table et le remerciant pour la nourriture qu'il lui offrait. Il y observe douloureusement les traitements cruels que le roi inflige à ses serviteurs. Plus d'une fois, il voit comment le roi utilise injustement les services du bourreau, qui a plus de travail que ne le voudrait la stricte équité. On raconte qu'à une occasion, on lui a présenté une volaille mal rôtie et que, sans autre explication, il a ordonné au pauvre cuisinier de la rôtir.

Personne, cependant, n'ose argumenter contre le seigneur souverain ; tout le monde le craint : sa femme, les dignitaires de la Cour, son peuple. Seul Juan Nepomuceno ne le craint pas, et il a l'habitude d'avertir le roi que son attitude ne correspond pas aux principes de celui qui avoue ne pas être un homme du roi. Chrétien. La bravoure de Juan fait l'admiration de tous, mais la réaction du roi est immédiate. Il appelle le bourreau et lui confie une nouvelle mission : emprisonner Juan Nepomuceno, puis...

L'envie d'un roi

La légende raconte qu'après quelques jours, Jean fut ramené au monarque, qui tenta le saint avec des honneurs et des richesses en échange de la révélation de certains détails des confessions de sa femme. Un envieux avait chuchoté à l'oreille du roi un soupçon infâme sur l'infidélité de l'impératrice, et Venceslas fut saisi d'une terrible jalousie. Il savait que la reine s'était confessée au père Jean, puis avait communié. Venceslas voulut connaître les détails de l'éventuelle infidélité de sa femme et envoya chercher son confesseur.

"Père Jean, vous connaissez le terrible doute qui me tourmente, et vous pouvez le dissiper. L'impératrice se confesse à vous. Un mot me suffirait...". "Votre Majesté, répondit le confesseur, comment pouvez-vous me proposer une telle infamie ? Vous savez que je ne peux rien révéler. Le secret de la confession est inviolable". John sait que sa vie en dépend. Personne n'ose s'opposer au tyran. Seul Jean refuse à nouveau ses plans, et c'est ce qui le conduit au cachot. 

"Père Jean, votre silence signifie que vous renoncez à votre liberté".

"Je ne consentirai jamais à un tel sacrilège. Ne commandez rien d'autre. En cela, je dis la même chose que saint Pierre : "Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes". Quelques heures plus tard, Jean est de nouveau jeté en prison et soumis à de terribles tortures pour le faire céder. On le tortura cruellement pour le faire changer d'attitude, mais il ne céda pas et perdit même connaissance. 

Les journées de Juan Nepomuceno sont remplies de nouvelles entrevues avec le roi, pour lui faire de nouvelles offres d'honneurs en échange du secret de sa confession, mais en vain. Ses refus signifiaient de nouvelles tortures, jusqu'à ce que, lors d'une dernière visite, on lui donne la dernière chance : la vie (avec les honneurs, les dignités et les richesses) ou la mort. Le saint prêtre n'hésite pas : c'est la mort.

La mort du bon confesseur

La reine obtient néanmoins sa liberté et soigne ses blessures. Il peut encore prêcher dans la cathédrale, annonçant sa mort, convaincu que le tyran ne lui pardonnera jamais. Peu après, Jean va se prosterner aux pieds de Notre-Dame de Bunzel. À son retour, Venceslas lui tend un piège. Les bourreaux l'attendent sur le pont et le jettent dans la Vltava. C'était le 19 avril 1393. 

Son épitaphe dans la cathédrale Saint-Guy (Prague) se lit comme suit : "Ci-gît Jean Népomucène, confesseur de la reine, illustre par ses miracles, qui, pour avoir gardé le secret sacramentel, fut cruellement martyrisé et jeté du pont de Prague dans la rivière Vltava sur ordre de Venceslas IV en 1393".

Sa langue est conservée dans la cathédrale. En 1725 (plus de 300 ans après sa mort), une commission de prêtres, de médecins et de spécialistes a examiné la langue du martyr, qui était intacte, bien que sèche et grise. Et soudain, en présence de tous, elle se mit à pelucher et apparut comme appartenant à une personne vivante, avec la couleur de la chair fraîche. Tout le monde tomba à genoux devant ce miracle, témoin de tant de personnes et si important. C'est le quatrième miracle qui a permis de le déclarer saint, lui dont la canonisation a été effectuée par Benoît XIII en 1729.

Saint Jean Népomucène a été appelé pendant de nombreux siècles "le martyr du secret de la confession" et est considéré comme le saint patron du secret sacramentel, ainsi que de la renommée et de la bonne réputation, en raison du lien logique qui existe entre ces deux patronages.

L'auteurPedro Estaún

Bulletin d'information La Brújula Laissez-nous votre adresse e-mail et recevez chaque semaine les dernières nouvelles traitées d'un point de vue catholique.
Bannières publicitaires
Bannières publicitaires