Dans la Pâques des malades se tient cette année avec un slogan éloquent "Prenons soin les uns des autres". Un appel à redoubler les efforts de la société, et en particulier des catholiques, pour favoriser une véritable société de soins pour les plus vulnérables.
Mgr José Mazuelos, L'évêque des îles Canaries et président de la sous-commission épiscopale pour la famille et la défense de la vie a accordé une interview à Omnes dans lequel il aborde des aspects tels que la nécessité d'un ministère de la pastorale et les dangers de lois telles que la loi sur l'euthanasie récemment approuvée en Espagne.
Comment pouvons-nous inculquer plus efficacement à la société espagnole que la vie est un don ? Il y a quelque chose que nous, catholiques, ne faisons pas ou n'expliquons pas bien....
C'est l'un des grands défis que nous avons, en tant qu'êtres humains et en tant que catholiques, de montrer la vérité de la vie comme un mystère et d'éduquer à la vérité de la dimension sociale de l'être humain. Nous devons essayer de montrer aux enfants et aux jeunes que les réification de la vie n'apporte que de la souffrance. Il est nécessaire d'éduquer à la liberté responsable.
Vous avez appelé à la promotion des soins palliatifs en Espagne, et à un soutien global. Nous voulons tous moins souffrir lorsqu'une maladie avancée survient... Comment avancer dans cette voie, peut-être avec une spécialité en médecine palliative dans les facultés ?
La société espagnole n'est pas prête à affronter une loi sur l'euthanasie fondée sur la liberté de l'individu pour la simple raison qu'il n'existe pas de services de soins palliatifs à offrir à tous les patients.
Aujourd'hui, ces soins font toujours défaut et les patients en phase terminale continuent de subir des douleurs et des souffrances insupportables qu'une bonne prise en charge palliative permettrait de résoudre.
De nombreuses familles de malades en phase terminale ne reçoivent aucune aide, ce qui, chez de nombreux patients, provoque une culpabilité qui les conduit à demander l'euthanasie.
Mgr José Mazuelos
Cette absence de soins palliatifs peut conduire à la demande d'euthanasie et à son application injuste, car il a été médicalement prouvé que 99% des patients qui demandent l'euthanasie lorsque des soins palliatifs sont administrés cessent de la demander. De même, la société n'est pas préparée, car les familles des malades en phase terminale ne reçoivent aucune aide, ni financière ni en termes de soins, ce qui, chez de nombreux patients, provoque un sentiment de culpabilité qui les conduit à demander l'euthanasie.
La solution réside donc dans une thérapie de soins palliatifs qui aide les patients dans leurs dimensions physique, familiale, psychologique et spirituelle.
À cet égard, il est bon d'écouter l'expérience des médecins spécialisés dans les soins palliatifs et, à cet égard, il n'y a rien de mieux que d'écouter le Dr Sanz Ortiz qui, après avoir décrit la souffrance physique et spirituelle des malades en phase terminale, déclare que : "Il ne fait aucun doute que tout être humain qui ne peut obtenir un soulagement adéquat de tous ses symptômes dans la situation décrite demandera presque certainement que l'on mette fin à sa vie. Mais pas parce qu'ils désirent la mort, mais comme le seul moyen de contrôler leur symptomatologie. Les demandes des malades pour mettre fin à leur vie sont presque toujours des demandes angoissées d'aide et d'affection. Ils indiquent un besoin d'aide. Si nous échangeons la peur contre la sécurité, l'abandon contre la compagnie, la douleur contre le soulagement, les mensonges contre l'espoir et l'inertie thérapeutique contre le contrôle des symptômes. Si nous l'aidons à résoudre ses problèmes avec Dieu, avec lui-même et avec les autres, il est très probable que la demande d'euthanasie sera oubliée par le patient dans près de 100% des cas".. Il conclut en affirmant qu'il n'y a eu aucun cas de demande d'euthanasie parmi les quelque 1 000 patients décédés dans son service de soins palliatifs.
La loi sur l'euthanasie prévoit le droit à l'objection de conscience à l'article 16. Que pensez-vous du registre des professionnels de la santé objecteurs de conscience prévu par la loi ? Les médecins et autres experts y voient un moyen de dissuasion.
L'imposition du droit à l'autodétermination induite par la loi sur l'euthanasie, fondée sur une relation médecin-patient, comprise comme une opposition d'intérêts, ainsi que l'imposition d'une médecine du désir, ne peuvent oublier l'autonomie et les droits des médecins.
La liberté du personnel de santé et son droit de ne pas faire au patient ce qu'il considère comme indésirable ou nuisible, pour de justes raisons, ne peuvent être contraints. En d'autres termes, la liberté du médecin et de tous les responsables de l'acte médical ne peut être annulée au nom de la liberté du patient. C'est pourquoi l'objection de conscience et scientifique est essentielle. C'est-à-dire le droit du médecin, face à une revendication exagérée d'autonomie, de ne pas administrer un traitement qu'il considère comme nocif ou disproportionné d'après sa science et son expérience.
La liberté du médecin et de tous les responsables de l'acte médical ne peut être supprimée au nom de la liberté du patient.
Mgr José Mazuelos
Pourquoi est-il important de rédiger un testament de vie ou des directives anticipées en matière de soins de santé ? Qu'appelle-t-on exactement un testament de vie ?
Le site Testament de vieOn peut dire qu'elle surgit pour défendre le patient contre l'acharnement thérapeutique ou l'obstination thérapeutique. Dans la plupart des cas, le testament de vie est considéré comme l'exercice de l'autonomie humaine pour les moments où elle ne peut être exercée. Cependant, elle a été utilisée pour revendiquer l'autonomie absolue du patient afin d'introduire l'euthanasie par la petite porte.
Le testament de vie est une procédure qui aide la famille et les médecins à prendre des décisions en faveur de la vie et du bien-être du patient.
Mgr José Mazuelos
Aujourd'hui, compte tenu du fait que la nouvelle réglementation prévoit que l'euthanasie ne peut être appliquée si la personne a préalablement signé un document avec des instructions, un testament de vie, des directives anticipées ou des documents équivalents légalement reconnus, il est nécessaire, comme l'a indiqué la Conférence épiscopale, d'enregistrer des directives anticipées précisant que l'acharnement thérapeutique et l'euthanasie doivent être évités lorsque le patient perd sa capacité rationnelle, empêchant ainsi le médecin, la famille ou l'État d'anticiper la mort. Nous pourrions la considérer comme une procédure qui aide la famille et les médecins à prendre des décisions en faveur de la vie et du bien-être du patient qui est incapable de donner son consentement éclairé.