Famille

Álvaro MedinaUne société sans grands-parents n'est pas viable".

Le site La catéchèse du pape François sur les personnes âgées et des personnes âgées a été abondant, comme vous pouvez le voir dans Omnes. Aujourd'hui, à l'occasion de la 10e Rencontre mondiale des familles (EMF 2022), qui débute mercredi à Rome, Omnes a interviewé Álvaro Medina, président du Mouvement pour la vie ascendante, qui interviendra jeudi 23 avec son épouse, Rosario García, dans la CEM.

Francisco Otamendi-22 juin 2022-Temps de lecture : 8 minutes
alvaro medina seniors

La catéchèse du pape sur les personnes âgées est si pertinente que le Saint-Père a décidé de célébrer l'année dernière la première Journée mondiale des grands-parents et des personnes âgées. Cette année, ce sera le 24 juillet, à proximité de la fête de saint Joachim et de sainte Anne, grands-parents de Jésus, afin de ne pas oublier "la richesse de garder les racines et de transmettre les racines des personnes âgées".' aux jeunes l'expérience de vie et de foi qu'eux seuls peuvent donner.

Il s'agit d'une initiative de l'Année de la famille "Amoris laetitia", coordonnée par le Dicastère pour les laïcs, la famille et la vie, qui organise l'événement de cette année. CEM 2022, et qui a invité le couple Álvaro Medina et Rosario García à présenter leur témoignage à Rome.

C'est précisément Álvaro Medina, en tant que président du Movimiento Vida Ascendente, qui a présenté il y a un mois à Madrid, avec l'évêque des Canaries, Monseigneur José Mazuelos, président de la sous-commission épiscopale pour la famille et la défense de la vie, la document La vieillesse, une richesse de fruits et de bénédictions", au siège de la Conférence épiscopale espagnole (CEE). Une présentation dont signalé avec la largeur d'Omnes.

Nous nous entretenons avec lui à la veille de son intervention à la Rencontre des Familles. Álvaro Medina, un membre de la Diocèse de Getafe Il dit, sans dévoiler ses histoires : "Nous ne devons jamais perdre courage dans l'apostolat. Nous le raconterons à Rome.

Votre femme fait-elle partie du Mouvement de la Vie Ascendante ?

̶  Ma femme, María del Rosario, est la patronne dans ma maison ; elle n'a pas de position dans le Mouvement, même si elle me parle à Rome.

Que voulez-vous commenter en premier ? Peut-être quelque chose sur les EMF 2022 à Rome, ou en Espagne.

̶ Ma femme et moi avons été invités par le Vatican à donner un témoignage lors de la 10e Rencontre mondiale des familles à Rome, et nous le ferons le 23 juin. Je sais qu'il y a un autre couple d'Espagne, mais nous n'y allons pas ensemble. Peut-être qu'on se verra dans l'avion.

C'est le Vatican qui nous a contactés directement, peut-être par le biais du Dicastère des laïcs, de la famille et de la vie à Rome, avec lequel nous avons une relation logique par le biais de Vida Ascendente. C'est de là qu'a dû venir notre nom, et l'appel qui nous a été lancé est venu directement de ceux qui organisent la rencontre. Nous parlerons, s'il n'y a pas de changement, de 12h30 à 13h30 du matin.

Est-il possible d'obtenir un petit aperçu ?

̶ Le sujet que nous allons aborder tourne autour d'une préoccupation latente chez les personnes âgées, à savoir lorsque certains de nos enfants ou petits-enfants ne suivent pas le chemin de la foi. Et il y a un peu de désespoir et de déception quand on voit cela.

Nous avons quelques histoires dans notre famille où il est clair que nous avons l'obligation de planter la graine, mais c'est le Seigneur qui la fait pousser en temps voulu.

Nous allons raconter deux histoires, l'une de ma femme et l'autre de moi, sur deux événements qui se sont produits dans la famille, qui montrent que nous ne devons jamais perdre courage dans notre désir de faire l'apostolat à l'intérieur ou à l'extérieur de la famille, mais surtout à l'intérieur de la famille.

Nous raconterons l'histoire à Rome.

Vous avez deux enfants, n'est-ce pas ?

̶ Oui, nous avons un fils et une fille. Mon fils est marié, il a 4 enfants, et maintenant il s'occupe du plus jeune enfant de sa sœur. Ma fille est divorcée, elle a quatre enfants, les deux plus grands sont assez âgés, le troisième vit avec son père, et le plus jeune vit avec mon fils.

Ma fille, qui aura quatre ans le 12 août, a été victime d'un anévrisme à la tête, ce qui lui a laissé d'importantes séquelles psychologiques et physiques, même si, grâce à Dieu, elle surmonte certaines difficultés, mais elle est très limitée. Elle vit à la maison, nous nous occupons d'elle, et nous l'emmenons en rééducation tous les jours, mais logiquement c'est à nous de nous occuper d'elle jour et nuit.

Lignes directrices pour la pastorale des personnes âgées

Pouvez-vous vous rappeler des caractéristiques du document sur la vieillesse que vous avez présenté à la CEE ?

̶ Il s'agit, comme l'indique le document, d'un ensemble d'orientations pour la pastorale des personnes âgées. La plus pertinente, à mon avis, est la nécessité, dans l'Église et dans la société, de reconnaître les personnes âgées telles qu'elles sont vraiment. Parce qu'ils sont stigmatisés, ils sont considérés comme quelque chose qui devient presque une nuisance, et c'est une erreur très grave, parce que vieillir n'est pas un déshonneur, c'est une grâce.

Vieillir est un don de Dieu, et cela porte du fruit. Si on s'arrête deux secondes pour réfléchir, on s'en rend compte sans avoir besoin d'avoir beaucoup de connaissances.

Parlez-nous de cette réflexion et de la partie spirituelle.

̶ La condition de l'être humain est fondamentalement composée de trois parties. Une partie, le physique ; une autre partie, l'intellectuel ; et une troisième partie, le spirituel. Tant dans le domaine physique qu'intellectuel, le corps se renforce avec le temps, et atteint son apogée, selon chaque personne, à un certain âge.

Il en va de même pour le cerveau, les connaissances sont acquises au fil du temps, l'intelligence est exercée, et il arrive un moment où le corps et le cerveau, l'intelligence, déclinent, se désagrègent.

Cependant, la partie spirituelle ne faiblit jamais. Au contraire, plus le temps passe, plus on a d'occasions de se rendre compte que le Seigneur est avec nous, l'esprit se fortifie, la foi se fortifie, et à un âge avancé, ce que vous avez, c'est un esprit avec une foi éprouvée. Et cette richesse doit être vue à partir de la réalité de la vie.

Si la réalité de la vie est que nous sommes nés de l'amour de Dieu et que notre destin est d'atteindre les bras du Seigneur, alors le chemin de la vie est le chemin de la foi. Si le chemin de la foi, lorsqu'il est le plus complet, c'est précisément lorsqu'on est âgé de plusieurs années, la personne âgée doit être considérée de ce point de vue.

Vous mettez fortement l'accent sur le chemin de la foi.

Oui, il semble que nous, les personnes âgées, soyons considérées comme des laissés pour compte. Cependant, sur le chemin de la foi, c'est le contraire qui est vrai. Ceux d'entre nous qui sont en avance, simplement parce qu'ils sont nés plus tôt et ont vécu plus longtemps, ceux d'entre nous qui sont en avance, l'avenir du chemin de la foi, sont portés par les plus anciens.

De temps en temps, quand je regarde mon arrière-petite-fille, car j'ai une arrière-petite-fille, je vois en elle l'avenir de demain. Mais si elle veut, lorsqu'elle aura suffisamment de connaissances, voir l'avenir de sa vie dans la foi, elle devra regarder ses arrière-grands-parents. Ainsi, l'avenir de la réalité de la vie, de la véritable raison de vivre, est le chemin de la foi.

Si nous considérons les personnes âgées de cette manière, nous ne pourrons jamais les considérer comme des déchets, comme nous le rappelle si souvent le pape François, et comme la société est si déterminée à se débarrasser des personnes âgées. C'est tout le contraire. Par conséquent, dans cet argument de la pastorale, la première chose est de rendre visible la réalité des personnes âgées. Oui, ils auront des problèmes physiques ou psychologiques, mais ils sont typiques de leur âge. Cela fait partie de la réalité des personnes âgées.

Ensuite, il y a le fait que la personne âgée doit être un agent de la pastorale, c'est-à-dire participer au développement de la société et de l'Église, par son activité, et dans d'autres cas, elle sera le bénéficiaire de cette pastorale, en raison de ses propres besoins naturels.

Rendre les personnes âgées visibles, nous d'abord

Le premier objectif du document est de rendre les personnes âgées visibles. D'abord avec l'aîné. Parce que lorsque nous-mêmes, les anciens, parlons des anciens comme s'il s'agissait d'une troisième personne : personne n'est un ancien... Sur le Chemin Ascendant, nous sommes tous des anciens, mais lorsqu'un ancien parle, on se réfère à lui à la troisième personne. Malheureusement, nous avons été infectés par cette défenestration de l'image de l'aîné. Ensuite, il faut aussi aider l'aîné à se voir lui-même.

Je me souviens de nombreuses réunions, quand je vais à des visites, des assemblées, etc., en Espagne, et quand je fais référence aux anciens, ils me regardent comme s'ils disaient : "Est-ce que tu parles vraiment de nous ? Bien sûr qu'ils le sont. Dans ces gestes d'affection que vous avez avec vos proches, avec vos enfants, avec vos petits-enfants, où vous n'hésitez à aucun moment à laisser tout ce qui est nécessaire pour l'affection que vous leur portez, c'est un exemple de la force de votre esprit.

Enfants, petits-enfants, voisins, amis, ces simples gestes d'amour sont le témoignage fidèle que ce miracle de la vie se produit généreusement parmi vous.

Mais parce que vous le faites si naturellement, vous ne lui donnez pas la valeur qu'il a. Et c'est le cas. C'est le premier objectif du document. Rendre les personnes âgées visibles.

Les exemples simples de l'Évangile

Le major est un trésor, pas un fardeau. C'est ce que vous avez dit.

̶ Il y a une armée d'anciens qui sont restés sur le chemin de la foi. Mais nous attendons le miracle de l'ouverture des cieux et de la descente du Saint-Esprit sous la forme d'une colombe.

Le Seigneur, dans les Évangiles, nous rappelle ces gens simples, cette petite femme qui, dans le temple, a jeté sa dernière pièce de monnaie, et la donne en exemple ; celui qui se considérait indigne de se tenir devant le Seigneur, dans son humilité, à côté du pharisien qui rendait grâce pour la chance qu'il avait d'être comme il était... Le Seigneur les met devant nous. Ce paradis est sur terre, représenté clairement et simplement par ces amours simples du saint voisin, comme le dit notre cher Pape.

Les données indiquent qu'environ 20 % ou plus de la population espagnole est âgée de plus de 65 ans.

̶ La tendance est à la poursuite de la croissance. L'espérance de vie est de plus en plus longue, et le taux de natalité, malheureusement, est de plus en plus bas. Par conséquent, la part des personnes âgées dans notre pays augmente chaque jour. Ce sont des statistiques qui sont à la portée de tous.

Parallèlement à cette question, le document évoque la solitude. Dans certains cas, elle est choisie, mais dans d'autres, elle est envahissante. Avons-nous laissé nos aînés tranquilles, pendant la pandémie, par exemple ?

 ̶  La solitude a de nombreux thèmes, mais il est vrai qu'elle gagne parfois du terrain pas à pas. Lorsque vous terminez votre vie professionnelle, vous êtes confronté à une nouvelle vie. Là où vous étiez accompagné par une activité spécifique, vous l'avez perdue et vous vous trouvez face à une nouvelle étape, dans laquelle presque tout est nouveau.

La première entreprise que vous avez. La deuxième compagnie, les compagnons de voyage, les épouses, les maris, les parents, les amis, sont laissés sur le bord de la route, et la solitude devient de plus en plus pressante. Ce qui se passe, c'est qu'elle n'est pas perçue d'un seul coup. Ça vous ronge petit à petit.

Une autre est l'avancée de la science et des technologies modernes dans la société. Au rythme où vont les choses, nous, les personnes âgées, sommes en train de passer à la trappe, et nous le constatons avec tout ce qui a trait à la numérisation des choses. Vous vous détachez de la dynamique normale de votre vie antérieure, et de la société actuelle. La solitude a donc toutes ces nuances. De plus, lorsqu'elle devient profonde, c'est-à-dire lorsque votre capacité physique ne vous permet pas de vous débrouiller seul, vous devez vous retrouver entre les mains d'un soignant, ou dans une maison de retraite, alors elle est beaucoup plus aiguë. La solitude est peut-être le pire mal de la société actuelle.

Deux mots sur un sujet inconfortable, les résidences... 

̶ Les maisons de retraite sont des centres où l'on peut s'occuper des personnes âgées d'une manière que nous ne pouvons pas, pour diverses raisons et circonstances. Je pense qu'ils doivent être considérés comme l'antichambre de la gloire. Et par conséquent, ils devraient être le meilleur endroit possible pour ceux qui y arrivent. Ce n'est pas une tâche facile, mais si vous n'avez pas cette conscience, c'est une tâche impossible. Nous devons ensuite encourager les parents qui se trouvent dans ce besoin, à emmener un proche dans une maison de soins, à rechercher ces centres où leurs proches sont traités avec considération. Ils ne doivent pas les emmener n'importe où, que ce soit parce que c'est à proximité ou pour une raison quelconque. Qu'ils aient la considération d'exiger d'eux-mêmes dans le choix des lieux, et d'exiger que le lieu où ils se trouvent s'occupe de cette personne comme elle le mérite, comme une personne digne de tout respect et une personne qui est au bord de la gloire.

Les grands-parents, les personnes âgées, ont été et sont un réseau social en crise, pour les enfants, les petits-enfants, les frères et sœurs... S'occuper d'eux devrait être le devoir de la société dans son ensemble. Que pouvez-vous me dire ?

Tu n'as pas besoin d'aller très loin. Demandez à quiconque s'il serait possible de maintenir la dynamique de la société dans notre pays sans les grands-parents. Qui s'occupe des petits-enfants ? Qui s'occupe des enfants lorsqu'ils sont au chômage ? Qui s'occupe d'eux ? Il n'est pas nécessaire de faire beaucoup de mathématiques. Ce n'est pas faisable.

La vérité est que, bien souvent, le Seigneur nous fait regarder le ciel à travers les larmes. Mais comme c'est beau quand, au milieu de cette dureté, on voit la compagnie du Seigneur. Sans Lui, la vie n'a aucun sens. Tout ce dont nous parlons, si nous retirons le Seigneur du stade du raisonnement, nous sommes incapables de raisonner. Nous sommes perdus. La raison ne raisonne pas si elle ne tient pas compte de tous les facteurs qui composent la réalité, et au premier rang de ces facteurs se trouve la présence de Dieu.

Álvaro Medina a ses combats quotidiens, la réhabilitation de sa fille, etc., mais l'écouter est un plaisir qui vous donne des ailes. Nous n'avons pas réussi à tirer quoi que ce soit de son intervention à Rome, avec sa femme, à la FEM, donc nous devrons l'écouter. Nous sommes le jeudi 23, en milieu de matinée.

L'auteurFrancisco Otamendi

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