OMNES a interviewé le président de l Fédération européenne des associations familiales catholiques (FAFCE), l'avocat Vincenzo Bassi, qui explique certaines des questions les plus pressantes liées à la question démographique.
La Fédération des Associations Familiales Catholiques d'Europe a 25 ans, pouvez-vous expliquer à nos lecteurs comment cette organisation a vu le jour et quelles initiatives elle entreprend ?
La FAFCE est une fédération d'associations représentant 18 pays européens. La FAFCE compte 23 associations parmi ses membres et son objectif est double. D'une part, il présente les demandes et les besoins des familles et des associations nationales aux institutions européennes. Cela inclut non seulement ceux de l'Union européenne mais aussi ceux du Conseil de l'Europe. D'autre part, elle développe et promeut, en accord avec les conférences épiscopales locales, les associations familiales catholiques dans les pays où elles sont moins développées.
En vue de la prochaine réunion mondiale des familles, la FAFCE a organisé une conférence pour "célébrer la beauté de la famille". Dans quelle mesure est-il important de redécouvrir cette beauté dans une Europe qui n'a plus d'enfants ?
Aujourd'hui, fonder une famille est de plus en plus considéré comme un acte héroïque plutôt que comme un acte de générosité. Célébrer la beauté de la famille sert précisément à présenter l'habituelle la générosité de la familleLa famille n'est pas seulement une institution privée, elle a aussi une importance publique. La famille n'est pas seulement une institution privée, elle a aussi une importance publique. Il s'agit d'un don à la société qui ne doit pas être considéré comme acquis, mais qui doit être récompensé.
À cet égard, nous pensons que la question démographique doit devenir une question plus européenne. Notre expérience nous enseigne qu'il est nécessaire d'impliquer et de rassembler les États nationaux sur cette question, puis de faire de la promotion de la natalité un point central de l'agenda européen. Cependant, nous constatons que même dans le Plan de relance pour l'Europe des politiques en matière de taux de natalité sont envisagées. Il convient de rappeler que les familles sont également à l'origine des processus de développement économique. La famille est le carburant qui allume le moteur de la société, en termes démographiques, mais aussi en termes de développement durable.
Un moment important de cet anniversaire a été la rencontre avec le Saint-Père il y a quelques jours. Comment avez-vous vécu ces moments ?
Avec beaucoup d'émotion, sachant que le Pape nous encourage toujours à nous améliorer et à rendre notre engagement plus efficace. Les associations et les réseaux familiaux doivent être de plus en plus des maisons ouvertes sur la communauté et non des appartements dans lesquels se réfugier par peur de la confrontation avec la société.
Dans son discours, le pape François a salué leur contribution à l'action de l'Union européenne. mise en réseau des familles, d'où découle un service à l'ensemble de la société... C'est vrai ?
Les réseaux familiaux sont un instrument non seulement au service de la société mais aussi au service de l'Eglise, car à travers eux il est plus facile d'approcher les personnes fragiles et les familles en difficulté. Nous sommes convaincus que notre contribution au service de la société sera d'autant plus efficace que nous pourrons contribuer au service de l'Église. En ce sens, les réseaux familiaux peuvent aider, et être un outil pour que nos pasteurs restent proches du troupeau.
Elle a récemment signé une résolution réaffirmant l'importance d'avoir des enfants en tant que ressource indispensable pour l'avenir, y compris dans le cadre de l'Union européenne. clé écologiquePouvez-vous mieux l'expliquer ?
Tout cela est très simple et réel : il n'y aura jamais de développement durable sans un équilibre intergénérationnel garanti précisément par les enfants. C'est pourquoi le véritable ennemi de la société et de son développement durable est le consumérisme et l'individualisme, alors que les familles optimisent les ressources pour leur propre bien et celui de leurs enfants, et donc pour l'avenir de la société, qu'elles voudront laisser en héritage à leurs enfants.
Le souverain pontife a également dénoncé le fléau de la pornographie et la pratique inhumaine des mères porteuses. En tant que Fédération, comment comptez-vous contribuer à l'éradication de ces fléaux sociaux ?
Les deux sont une conséquence de la solitude, des personnes et des familles. Dans la solitude, tout est une marchandise, même un enfant ou le sexe. C'est dans la famille que l'on apprend et que l'on expérimente le don. Plus la joie du don offert et reçu est vécue, plus la pornographie et la maternité de substitution sont perçues comme une aberration.
Cependant, force est de constater que derrière ces pratiques se cachent des fragilités existentielles plus ou moins graves, et notre tâche reste toujours d'accueillir les fragiles et de les aider à surmonter leur faiblesse. Le pape nous appelle non seulement à condamner les actes mais aussi à accueillir les personnes, car nos familles ne sont pas des modèles de perfection. Nos familles doivent témoigner qu'elles sont en chemin, un chemin généreux et responsable ; un chemin parfois difficile, mais que l'on parcourt en sachant que l'on n'est pas seul, comme un troupeau avec son berger.