Enrique Shaw est un homme d'affaires argentin qui se dirige vers les autels. Le 9 janvier 2025, un miracle réalisé par son intercession a passé le stade médical. Cela signifie que, si tout va bien et que le miracle est également approuvé par la Commission des théologiens, le pape promulguera le décret de béatification de Shaw.
La vie de cet Argentin a été marquée par les vertus d'un homme d'affaires qui, au milieu du XXe siècle, a mis en pratique la responsabilité sociale des entreprises. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui considèrent Shaw comme un bon père de famille et un travailleur exemplaire qui a sanctifié sa responsabilité en tant qu'homme d'affaires.
Dans cette interview, Silvia Bulla, l'actuelle présidente de l'Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail (ESA), s'exprime sur le sujet. ACDE Argentine (Association chrétienne des chefs d'entreprise), parle d'Enrique Shaw. Depuis plus de 70 ans, l'ACDE contribue à transmettre les enseignements de l'Église dans le monde de la finance et des affaires.
Le monde de l'entreprise ne semble pas être un lieu pour les chrétiens parce que les affaires ou l'argent ne sont pas de bons conseillers. Est-il possible d'être un entrepreneur chrétien ?
- J'ai souvent entendu cette question posée dans différents environnements et la réponse que j'ai trouvée est que Dieu nous appelle à la sainteté dans l'endroit où nous vivons. Non sans défis, car les personnes qui travaillent ont des moments de difficulté, de désespoir, de dilemme. Dans ces moments-là, notre foi nous éclaire sur ce que nous devons faire. La doctrine sociale de l'Église et l'Évangile nous incitent à voir, à juger et à agir. En ce sens, la lettre du Saint-Père dans laquelle il relie le travail de l'entrepreneur à la parabole du bon berger, qui connaît ses brebis et les appelle par leur nom, est significative.
Quel impact peut avoir un entrepreneur chrétien ?
- Les entrepreneurs ont la noble mission de fournir des emplois, de développer leurs employés et de conduire leurs affaires de manière éthique et de les faire prospérer. S'ils ne le font pas, ils risquent tout.
Au cours de mon mandat de président de l'ACDE, j'ai rencontré de grands entrepreneurs. Ce sont ceux qui développent leur personnel, ceux qui intègrent les personnes handicapées, ceux qui améliorent l'environnement et ceux qui établissent des échanges très positifs avec les communautés au sein desquelles se trouvent leurs usines de production.
Qu'est-ce que l'ACDE ?
- ACDE est une association d'hommes d'affaires, d'entrepreneurs, de chefs d'entreprise et de professionnels qui ont pour objectif d'apporter la pensée sociale chrétienne au monde des affaires. Nous sommes des personnes qui veulent suivre l'héritage de notre fondateur, Enrique Shaw, dans le monde des affaires en Argentine, en imprégnant les entreprises de notre vocation évangélisatrice. Et ce qui est important, c'est que nous ne sommes pas seuls. Nous sommes environ 1 200 en Argentine. ArgentineNous faisons partie du réseau Uniapac, qui regroupe plus de 40 institutions de différents pays du monde. Nous nous sommes récemment réunis à Manille pour nous nourrir mutuellement et contribuer ensemble à améliorer la réalité complexe d'un monde plein d'inégalités et de guerres.
Qui est le fondateur de l'ACDE, Enrique Shaw ?
- Enrique était un homme d'affaires, un marin, un père de famille, un catholique engagé qui, au cours de sa courte vie de 42 ans, a laissé un héritage exemplaire de vie de la doctrine sociale de l'Église dans le monde des affaires. Il est maintenant vénérable et, si Dieu le veut, il sera peut-être le premier homme d'affaires à être désigné bienheureux.
Qu'est-ce qu'Enrique Shaw nous apprend sur le monde des affaires lorsque nous le vivons dans un esprit chrétien ?
- Il était connu pour la joie qu'il apportait au travail, pour la prise en compte des intérêts des salariés dans les décisions de l'entreprise, pour la qualité des relations avec les syndicats et aussi pour la prise en charge du travail même des salariés d'entreprises concurrentes.
En tant que président de l'ACDE, comment voyez-vous l'avenir de l'Argentine à cet égard ?
- J'entame la deuxième moitié de mon mandat et j'aime faire le point. Je vois une ACDE dynamique, en pleine croissance, avec plus de femmes qui participent, plus de groupes dans les provinces qui rejoignent le réseau, avec beaucoup plus de jeunes. Tout cela me donne beaucoup d'espoir. Je vois un pays qui veut continuer à fonder ses relations commerciales sur le Christ. Tout cela me donne beaucoup d'espoir.