Écologie intégrale

Vers le bien commun. La famille et le logement d'abord

Le système économique doit être modifié et orienté vers le bien commun, comme le demande le pape. Il est urgent de protéger la famille, d'aborder une politique de logement public et de renforcer le système de garantie du revenu minimum.

Raul Flores-18 octobre 2022-Temps de lecture : 3 minutes
logement familial

Avant l'arrivée de la crise de Covid 19, si nous revenons deux ans en arrière, la réalité de notre société (pas seulement espagnole, européenne, mondiale) était encore celle de l'inégalité, non pas d'un manque de biens, mais d'une distribution injuste de ces biens. Et si nous lions cela à la Doctrine sociale de l'ÉgliseNous ne progressions positivement ni dans la destination universelle des biens ni dans une société orientée vers le bien commun.

Nous sommes confrontés à une forme de développement économique et social dans laquelle, lorsqu'une crise survient, la pauvreté et l'exclusion sociale augmentent ; mais lorsque nous sortons de la crise, nous ne retrouvons pas les niveaux d'avant la crise. En d'autres termes, la majorité de la population accumule les difficultés de pauvreté et d'exclusion sociale. 

De cette analyse, je retiendrais trois éléments : l'emploi, le logement et la santé. Il est vrai qu'une grande partie de la capacité d'emploi a été récupérée, et c'est une excellente nouvelle. Mais il est également vrai que l'emploi est de moins en moins capable de protéger les familles et de les intégrer socialement. En d'autres termes, dans plus de la moitié des familles que Caritas accompagne, quelqu'un travaille. Malgré leur travail, de nombreuses familles doivent continuer à venir chez Caritas. Même avec deux petits boulots, ils n'y arrivent pas. 

La question du logement

Et pourquoi n'arrivent-ils pas ? En raison de nombreux facteurs, mais surtout à cause du logement. La question du logement n'a pas été résolue depuis de nombreuses années. Les familles doivent consacrer beaucoup de ressources pour pouvoir payer le logement et les services publics. Cela signifie que lorsqu'il y a un faible revenu, provenant de petits emplois ou d'emplois instables, il est évident que nous n'y arrivons pas. Et même si nous obtenons de meilleures conditions de travail, nous n'y arrivons pas non plus, car le logement exige de plus en plus de notre argent.

Troisièmement, la santé. L'inaccessibilité des familles à un traitement de santé mentale adéquat. 

Comment faire face à ces problèmes ? Je commence par un amendement profond. Nous devons faire un pas décisif vers une nouvelle économie qui, au lieu d'être au service des individus ou des intérêts particuliers, soit au service du bien commun. Ceci, bien sûr, sans remettre en cause l'espace légitime de l'économie et, d'une certaine manière, de l'initiative. 

Et ici nous le relions aux nn. 154 et 155 de l'encyclique Fratelli tutti. Le pape François nous dit : "Pour rendre possible le développement d'une communauté mondiale, capable d'une fraternité fondée sur des peuples et des nations vivant dans l'amitié sociale, nous avons besoin de la meilleure politique au service du véritable bien commun".

Trois éléments

Nous devons être capables de changer le système économique sur lequel nous sommes basés, de le réorienter vers le bien commun, et de partir des besoins des derniers, des plus faibles. Et ici, nous devons surmonter une vision basée sur des formes libérales - dit le Fratelli tutti-Le rôle de l'UE est de servir les intérêts économiques des puissants. 

Je soulignerais également trois éléments. La première est d'augmenter et de réorienter les investissements dans la protection de la famille. Depuis de nombreuses années, dans le cas spécifique de l'Espagne, nous avons négligé la famille. Les familles nombreuses sont celles qui souffrent le plus des effets de cette crise, comme elles l'ont fait lors de la précédente. Nous devons être capables, une fois pour toutes, de faire dégénérer la protection universelle en éducation.

Nous avons mis en place des mécanismes pour protéger nos aînés, et nous devons mettre en place des mécanismes pour protéger les familles qui élèvent des enfants, qui sont au cœur de la fondation, de la roche sur laquelle nous construisons notre société.

Deuxièmement, nous devons résoudre la question du logement une fois pour toutes. Et bien que ce ne soit pas facile, nous devons faire un premier pas : générer un parc de logements locatifs publics, qui aide les personnes ayant moins de ressources à disposer d'un espace minimum de sécurité, qui est le foyer, le logement, l'environnement le plus nécessaire. 

Enfin, et ce n'est pas le moins important, nous devons répondre à la nécessité que cette couverture du revenu minimum soit réelle et atteigne toutes les familles qui en ont le plus besoin.

Elle comporte trois éléments : la protection de la famille, une approche publique de la politique du logement et le renforcement du système de garantie du revenu minimum.

L'auteurRaul Flores

 Coordinateur de l'équipe de recherche de Caritas et secrétaire technique de la Fondation Foessa.

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