Les députés européens ont soutenu l'inclusion de l'avortement dans la Charte des droits fondamentaux de l'UE par 336 voix pour, 163 contre et 39 abstentions. Un vote largement symbolique mais révélateur, puisque la motion, pour être incluse dans la Charte de l'UE, devait être soutenue par l'ensemble des 27 États membres de l'UE. Le Parlement européen passe maintenant à l'étape suivante. résolution au Conseil européen et à la Commission.
L'initiative fait suite à la Parlement françaisDébut mars, le Parlement français a voté en faveur de l'introduction du droit à l'avortement comme "liberté garantie" dans sa Constitution, 780 députés et sénateurs ayant voté "oui" contre 72 "non", avec le soutien explicite du président de la République, Emmanuel Macron, qui reconnaît pourtant que son pays a un besoin urgent d'augmenter son taux de natalité.
"Reconnaissance de la décadence morale et démocratique".
L'archevêque de Valladolid et président de la Conférence épiscopale espagnole, Monseigneur Luis Argüello, a été l'un des premiers à critiquer sévèrement la résolution du Parlement européen sur les réseaux sociaux, considérant cette décision comme "la reconnaissance d'une décadence morale".
"Pour l'Eurocamara, l'avortement est un droit de l'homme contre la vie humaine qui naît. Il veut défendre la femme au détriment de la vie qu'elle met au monde. Il prétend assurer le progressisme face aux réactionnaires, alors qu'il entrave le progrès de la vie. C'est la reconnaissance de la décadence morale", a écrit Mgr Argüello sur le réseau X (anciennement Twitter).
Dans la suite du message, le président de la conférence épiscopale espagnole a assuré que "cet excès législatif exprime la faiblesse éthique de ceux qui le défendent. Il va également à l'encontre de l'objection de conscience et du droit d'association de ceux qui ont une position différente. "Luttons en faveur de la vie, sa dignité est infinie". (les majuscules sont celles de l'archevêque).
Argüello a publié il y a deux jours que "le droit à la vie est le pilier fondamental de tous les autres droits, en particulier le droit à la vie des plus vulnérables. Il serait bon que ceux d'entre nous qui ont défendu la dignité des migrants en promouvant une ILP (initiative législative populaire) soient maintenant contre la définition de l'avortement comme un droit".
Évêques français
Les évêques français ont également pris récemment la parole pour défendre la vie. Suite à la décision du Parlement français, le Conseil pontifical pour la défense de la vie, l'Assemblée générale des Nations unies et l'Assemblée générale des Nations unies se sont prononcés en faveur de la défense de la vie. Académie pour la vie L'Académie des sciences du Saint-Siège a publié une déclaration soutenant la position de la Conférence des évêques de France (CEF) sur l'inscription de l'avortement dans la Constitution française. L'Académie considère que "la protection de la vie humaine est le but premier de l'humanité" et appelle tous les gouvernements et toutes les traditions religieuses à s'engager en faveur de la protection de la vie.
Très récemment, le document du Vatican Dignitas infinita a réitéré la condamnation de l'avortement, en rappelant les paroles de Saint Jean Paul II dans "Evangelium Vitae", et en soulignant que "nous devons affirmer avec force et clarté, également à notre époque, que cette défense de la vie naissante est intimement liée à la défense de tout droit de l'homme".
"Il empoisonnerait tous les droits de l'homme".
Par ailleurs, Rafael Domingo Oslé, professeur à l'université de Navarre (campus de Madrid), a été l'un des experts qui a réagi le plus rapidement à la décision du Parlement européen et a souligné que le droit à l'avortement "empoisonnerait" tous les droits de l'homme, comme il l'a déclaré sur le réseau X et sur la station de radio Cope. Selon lui, l'avortement ne sera pas inclus dans les droits fondamentaux car des pays comme Malte, la Pologne, la Hongrie et l'Irlande s'y opposeront.
Selon lui, nous sommes face à "une colère française qui veut diriger l'Europe et se mettre au même niveau que les Etats-Unis. Il faut dire à la France non au droit à l'avortement et oui au don de la vie, qui a une dimension juridique en tant que droit", a-t-il déclaré.