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Saints prêtres : Saint Jean Marie Vianney, le Saint Curé d'Ars

Le saint curé d'Ars est l'un des grands saints prêtres de l'histoire de l'Église, comme le prouvent son immense travail pastoral et sa réputation de sainteté, même de son vivant.

Manuel Belda-3 août 2021-Temps de lecture : 4 minutes
santo cura de ars

Saint Jean Marie Vianney est né à Dardilly, un village près de Lyon, le 8 mai 1786. À l'âge de 17 ans, il a commencé ses études pour la prêtrise. Appelé au service militaire, il est envoyé combattre en Espagne, mais il déserte et se cache dans les montagnes de 1809 à 1811, date à laquelle une amnistie lui permet de retourner dans son village. Il retourne au Séminaire, mais en raison de ses difficultés en philosophie et en latin, il est renvoyé. Un prêtre, le père Belley, l'accueille et le prépare jusqu'à son ordination le 13 août 1815. Curé de Belley de 1815 à 1818, date à laquelle il est affecté à la paroisse d'Ars, un petit village de 230 habitants. Lorsqu'il y a été envoyé, le vicaire général du diocèse lui a dit : "il n'y a pas beaucoup d'amour dans cette paroisse ; vous allez essayer de l'introduire".

Dans les années qu'il passe à Ars, on distingue clairement deux phases : dans la première, son travail pastoral se limite aux paroissiens de sa paroisse, avec la prédication, la catéchèse, la visite des malades, etc. Dans la seconde, quelques années plus tard, sa réputation de sainteté se répand dans toute la France et une grande multitude de personnes de toutes les régions affluent à Ars, devant parfois attendre plusieurs jours pour pouvoir se confesser à lui. Un exemple de cette grande affluence de fidèles est le fait que des trains spéciaux ont dû être organisés de Lyon à Ars.

Il est décédé le 4 août 1859. Sa commémoration est donc célébrée le 4 août. Il a été canonisé et proclamé saint patron des curés par Pie XI en 1929.

Sa sainteté de vie

Saint Jean Marie Vianney a réussi à convertir les habitants d'Ars et une grande multitude de personnes, car il était très saint. A une occasion, on a demandé à un avocat lyonnais qui revenait d'Ars ce qu'il avait vu là-bas. Il a répondu : "J'ai vu Dieu dans un homme". Comme l'a dit Benoît XVI : "Le saint Curé d'Ars a réussi à toucher le cœur des gens non pas grâce à ses dons humains, ni en s'appuyant uniquement sur un effort de volonté, aussi louable soit-il. Il a conquis les âmes, même les plus réfractaires, en leur communiquant ce qu'il vivait intimement, à savoir son amitié avec le Christ. Il était amoureux du Christ, et le véritable secret de son succès pastoral était l'amour qu'il ressentait pour le mystère eucharistique, célébré et vécu, qui se transformait en amour pour le troupeau du Christ, pour les chrétiens, et pour tous les hommes qui cherchent Dieu" (Audience générale5-VIII-2009).

Le saint Curé d'Ars enseignait ses paroissiens avant tout par le témoignage de sa sainte vie. Par sa présence prolongée devant le tabernacle dans l'église, il a réussi à inciter les fidèles à l'imiter et à venir au tabernacle pour rendre visite à Jésus dans le Saint Sacrement. De son exemple, les fidèles ont appris à prier. " Il n'est pas nécessaire de parler beaucoup pour bien prier ", leur a-t-il enseigné ; " nous savons que Jésus est là, dans le tabernacle : ouvrons-lui notre cœur, réjouissons-nous de sa présence ". C'est la meilleure des prières. "Je le regarde et il me regarde", disait à son saint prêtre un paysan d'Ars qui priait devant le tabernacle.

Éduquer les fidèles à la dévotion à l'Eucharistie était particulièrement efficace lorsqu'ils le voyaient célébrer le Saint Sacrifice de l'Autel. Ceux qui y ont assisté ont dit qu'"on ne pouvait trouver de figure qui exprime mieux l'adoration... Il contemplait l'hostie avec amour". Il leur disait : " Toutes les bonnes œuvres réunies ne sont pas comparables au Sacrifice de la Messe, car elles sont l'œuvre des hommes, alors que la Sainte Messe est l'œuvre de Dieu ".

Cette identification personnelle avec le Sacrifice de la Croix dans la Sainte Messe l'a conduit de l'autel au confessionnal. Son dévouement au sacrement de la réconciliation était épuisant. Alors que la foule de pénitents venus de toute la France grandit, il passe jusqu'à 16 heures par jour au confessionnal. On disait à l'époque qu'Ars était devenu le "grand hôpital des âmes". A un frère prêtre, il expliqua : "Je vais te dire ma recette : je donne aux pécheurs une petite pénitence et je fais le reste pour eux".

Le Saint Curé d'Ars a vécu héroïquement la vertu de pauvreté. Sa pauvreté n'était pas celle d'un religieux ou d'un moine, mais celle que l'on exige d'un prêtre : bien qu'il manipulât beaucoup d'argent (car les pèlerins les plus riches étaient intéressés par ses œuvres de charité), il était conscient que tout cela était destiné à son église, à ses pauvres, à ses orphelins et à ses familles les plus démunies. Il a expliqué : "Mon secret est simple : tout donner et ne rien garder. Lorsqu'il se retrouvait les mains vides, il disait volontiers aux pauvres qui le sollicitaient : "Aujourd'hui, je suis pauvre comme vous, je suis l'un des vôtres".". Ainsi, à la fin de sa vie, il a pu dire avec une sérénité absolue : "Je n'ai rien... Maintenant le bon Dieu peut m'appeler quand il veut...".".

Il a également vécu héroïquement la vertu de chasteté. On pourrait dire qu'il s'agissait de la chasteté qui sied à celui qui doit habituellement toucher l'Eucharistie de ses mains, la contempler de tout son cœur extasié et la distribuer avec le même enthousiasme à ses fidèles. On a dit de lui que "la chasteté brillait dans ses yeux", et les fidèles pouvaient le voir quand il regardait le tabernacle avec les yeux d'un amoureux.

Enfin, dans la vie du Saint Curé d'Ars, il faut souligner son amour pour la Sainte Vierge. Il avait lui-même une dévotion très vive pour l'Immaculée Conception ; lui qui, déjà en 1836, avait consacré sa paroisse à Marie conçue sans péché, et qui accueillit avec tant de foi et de joie la définition dogmatique de 1854. Il a toujours rappelé à ses fidèles que "Jésus-Christ, en nous donnant tout ce qu'il pouvait nous donner, a voulu nous faire héritiers de ce qu'il avait de plus précieux, à savoir sa Sainte Mère".

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