Un colloque sur la liturgie intitulé "Se former dans la liturgie et par la liturgie" s'est tenu à l'Institut catholique de Paris (ICP) du 31 janvier au 2 février. Cette rencontre académique s'est appuyée sur la lettre apostolique du Pape François "Se former dans la liturgie et par la liturgie".Desiderio desideravi" (DD), sur la formation liturgique du peuple de Dieu (29 juin 2022). "Sans formation liturgique, les réformes du rite et du texte ne servent pas à grand-chose" (DD, 34), souligne le Souverain Pontife, citant Romano Guardini.
Lors du colloque à Paris, les perspectives offertes par le Saint-Père sur les défis auxquels est confrontée l'Union européenne ont été discutées. liturgie à notre époque. La première journée a permis de présenter les perspectives et réalités liturgiques de la Côte d'Ivoire, de l'Inde, de l'Italie, du Brésil et des États-Unis. La deuxième journée a été consacrée à l'exploration de la formation liturgique à partir des sources du Mouvement liturgique. Le dernier jour de la réunion a été consacré à l'exploration des dimensions théologiques, spirituelles et missionnaires de la formation liturgique.
Des ecclésiastiques et des experts de différentes parties du monde - Italie, France, États-Unis, Côte d'Ivoire, Brésil et Allemagne, entre autres - ont participé à cette rencontre académique, organisée chaque année par l'Institut supérieur de liturgie de l'ICP. Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, et le cardinal Arthur Roche, préfet du Dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements, étaient également présents.
Une perspective pastorale
Dans son allocution, qui a conclu les travaux du colloque, le cardinal Roche a donné une interprétation de Desiderio desideravi "du point de vue de l'amour" : "J'ai emprunté le titre de la communication à la phrase d'un hymne anglais bien connu "Cher Seigneur et Père de l'humanité", parce qu'elle exprime très bien le contenu de la lettre apostolique du pape François "Desiderio desideravi".
Le cardinal a expliqué que "le Pape n'a pas l'intention de traiter le sujet de manière systématique, mais veut prendre l'Église par la main et la conduire au cœur du mystère que nous célébrons". "La profondeur et l'ampleur de la vision liturgique du Saint-Père nous offrent d'innombrables occasions de nous arrêter pour une réflexion personnelle et une prière afin d'apprécier le grand don que l'Église nous a transmis dans les livres liturgiques", a déclaré le cardinal.
Participer à la liturgie
Se référant au concept de "participation" à la liturgie et prenant comme référence la visite de Romano Guardini à la cathédrale de Monreale en Sicile en 1929, M. Roche a déclaré : "Participer bien, pleinement, activement et consciemment à la liturgie, c'est s'engager dans un processus de formation continue. C'est la spiritualité liturgique. La liturgie, comme l'a décrite le pape Paul VI, est la "première école de la vie spirituelle". Par ses rythmes, ses mots, ses phrases, ses prières et ses gestes, la liturgie sculpte la masse brute (nous) dimanche après dimanche. Cette assemblée hebdomadaire nous forme et nous façonne progressivement, presque imperceptiblement, en tant que peuple saint et sacerdotal de Dieu", a déclaré le préfet.
En ce qui concerne la manière dont le mot "participation" a été interprété, Roche souligne que pour certains, il a été considéré comme signifiant "toujours plus d'activité", un besoin constant de "faire" des choses pendant la célébration. Pour d'autres, la participation active est un engagement presque purement intérieur dans les rites et les prières. Guardini, cependant, évite ces deux extrêmes et explore les véritables profondeurs de la participation : "Celui qui adopte et porte l'attitude liturgique, qui prie, sacrifie et agit, n'est ni l'âme ni l'intériorité, mais l'homme. C'est l'homme tout entier qui accomplit l'acte liturgique" (R. Guardini, "La formation liturgique", 1923).
Écoles de prière
Pour le Cardinal Roche, la déclaration de Guardini "montre clairement que lorsque nos célébrations liturgiques ne respectent pas cette réalité, elles ne sont pas à la hauteur de la tâche, car elles n'impliquent pas toute la personne. Certaines seront si spirituelles qu'elles ne seront pas terrestres ou si corporelles qu'elles seront vides de toute signification transcendante". Nos liturgies, a-t-il précisé, doivent être de véritables écoles de prière, car une célébration réalisée avec tout notre art et notre savoir-faire sera aussi une expérience formatrice : "lorsque nous nous laisserons former par la liturgie, nous serons nous aussi transformés et nous nous rapprocherons du Christ. À ce moment-là, la liturgie deviendra une réalité vivante. La 'Lex vivendi' ne sera plus une théorie mais une réalité" et la liturgie deviendra l'Épiphanie, a conclu le cardinal Roche.
L'Institut Supérieur de Liturgie de l'ICP est une institution universitaire internationale pour la formation de responsables de l'enseignement, de la recherche et de la pastorale dans le domaine de la liturgie et de la théologie des sacrements. La formation est assurée par une équipe de théologiens liturgistes qui intègrent les dimensions historiques, bibliques, anthropologiques et dogmatiques des questions liturgiques et sacramentelles.