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Mongolie : c'est la nation qui accueille le pape François

Début septembre, le pape François a foulé le sol mongol. Ce qui fut un vaste empire au XIIIe siècle est aujourd'hui un pays de contrastes, caractérisé par une grande variété de tribus et de traditions.

Maria José Atienza-31 août 2023-Temps de lecture : 5 minutes
mongolie

Photo : Un homme passe devant un ancien temple bouddhiste en Mongolie ©CNS photo/Reuters

Ce sera un voyage court et inhabituel. Le pape François entame le mois de septembre par une visite en Mongolie. Cette nation longue d'un kilomètre, où les steppes sans fin rencontrent les déserts et les chaînes de montagnes du nord, abrite une petite communauté catholique, dirigée par le plus jeune cardinal de l'Église aujourd'hui, Mgr. Giorgio Marengo

Une riche histoire de tribus et d'anciens empires

L'âge d'or de l'histoire mongole est inextricablement lié au nom de Gengis Khan, dont l'empire, au XIIIe siècle, a fini par occuper des régions de l'actuelle Chine, de l'Europe de l'Est et de certaines parties de l'Inde et de la Russie, entre autres. La population de ce qui était alors le grand empire mongol s'élevait à plus de 100 millions d'habitants.

Un siècle plus tard, l'empire mongol entamera un déclin qui sera accentué par la conquête du trône par la Chine. Au XVIIe siècle, la Chine prend le contrôle total de la Mongolie. L'empire est divisé et la présence de la dynastie chinoise des Qing sera constante jusqu'au début du XXe siècle. 

La chute de la dynastie Qing a donné lieu à une très brève période d'indépendance pour les parties centrale et septentrionale de la Mongolie, mais en 1918, ces régions sont revenues sous le contrôle de la Chine.

En 1924, soutenue par l'Union soviétique, la République populaire de Mongolie a été créée. C'est alors que la ville d'Oulan Bator (littéralement "Guerrier rouge" en mongol) a été érigée en capitale.

Pendant la période communiste, la Mongolie est restée proche de l'orbite soviétique et non du bloc communiste chinois. Le gouvernement soviétique a profité de cette situation pour utiliser la Mongolie comme base pour "contrôler" son homologue chinois. 

Le système communiste de la Mongolie a duré jusqu'en 1990, date à laquelle les communistes ont abandonné le contrôle du gouvernement. En 1992, une constitution a été adoptée, créant un État hybride présidentiel-parlementaire. 

La Mongolie se caractérise par la multitude de tribus nomades qui, depuis l'Antiquité, parcourent et habitent ses vastes paysages. Une histoire faite de traditions diverses et de coexistence, marquée ces derniers temps par la recherche de la paix, selon les mots de Bruni. 

Le catholicisme en Mongolie 

Le catholicisme représente actuellement 0,04% de la religion du peuple mongol. Une nation dominée par le bouddhisme tibétain, le chamanisme traditionnel et l'islam (dans une moindre mesure). Au cours des dernières décennies, la Mongolie a vu se développer des communautés chrétiennes, catholiques, évangéliques et d'autres dénominations protestantes. Cette multiplicité de dénominations sera présente lors de la rencontre œcuménique et interreligieuse.

L'histoire du catholicisme en Mongolie est liée à celle de la Congrégation du Cœur Immaculé de Marie (ou Missionnaires de Scheut), fondée par le Belge Théophile Verbist. Cette histoire missionnaire est l'une des caractéristiques de sa communauté catholique, qu'il a souhaité mettre en avant dans la briefing pour la presse, le directeur de la Sala Stampa, Matteo Bruni.

Le Père Verbist fut l'un des premiers missionnaires à pénétrer dans cette nation asiatique. Ce charisme d'apostolat parmi les non-chrétiens, caractéristique des Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie, a conduit d'autres membres de la congrégation sur les terres mongoles au cours des siècles. En effet, en 1863, la Congrégation de Propaganda Fide a confié l'administration de la mission en Mongolie à cette congrégation. 

Theophil Verbist est décédé à Laohoukeou, une ville de Mongolie intérieure, le 23 février 1868. La présence de la communauté a été constante jusqu'à aujourd'hui, tant dans ses branches masculines que féminines. 

À l'époque soviétique, l'interdiction de la pratique religieuse était particulièrement sévère à l'égard des confessions chrétiennes dont la présence, du moins dans les chiffres officiels, était pratiquement inexistante.

L'évêque Wenceslao Padilla confirme la naissance d'un enfant ©CNS

En 1991, la Mongolie et le Saint-Siège ont établi des relations diplomatiques et une communauté de Missionnaires du Cœur Immaculé de Marie a été rétablie. Le père Wenceslao Selga Padilla est arrivé en Mongolie et a été nommé supérieur ecclésiastique de la mission sui iuris d'Urga (ancien nom d'Oulan Bator).

Le père Wenceslaus sera nommé premier préfet d'Ulaanbaatar par saint Jean-Paul II en 2002, lors de la création de cette préfecture. Padilla est l'une des figures les plus mémorables et les plus aimées des Mongols, son attention et son soin particuliers pour les enfants des rues, les sans-abri, les handicapés et les personnes âgées ont été une constante jusqu'à sa mort en 2018, et sans lui, le rétablissement du culte catholique dans la capitale mongole ne peut pas être compris. 

Actuellement, l'annuaire pontifical du Vatican recense 1 394 catholiques dans tout le pays. Ils sont répartis dans 8 paroisses desservies par 25 prêtres (6 prêtres diocésains et 19 prêtres religieux). À côté d'eux, il y a 5 religieux non prêtres, 33 religieuses, 1 missionnaire laïc et 35 catéchistes. Fait encourageant, la Mongolie compte actuellement 6 grands séminaristes.

Une petite communauté fidèle à Rome à laquelle le Pape adressera des paroles d'encouragement.

Le voyage du pape

Le 31 août, le Pape entamera son 43ème voyage papal en Mongolie. Un long voyage qui, conjugué à la santé quelque peu délicate du Pape, fera que les événements, à l'exception de l'accueil officiel à l'aéroport, commenceront un jour après l'arrivée du Saint-Père dans le pays.

Parmi les événements de ce voyage, dont l'ordre du jour Sur le site du Vatican, la rencontre avec les évêques, les prêtres, les missionnaires, les personnes consacrées et les agents pastoraux dans la cathédrale des Saints Pierre et Paul se distingue. Ce temple, construit au cours de la dernière décennie, rappelle dans sa structure les yourtes traditionnelles mongoles et sa silhouette fait partie du logo officiel du voyage.

Le lendemain, le théâtre Hun accueillera une rencontre œcuménique et interreligieuse, l'un des points forts du voyage, à laquelle participeront des représentants de la quasi-totalité des religions présentes dans le pays : bouddhisme tibétain, chamanisme traditionnel ainsi que diverses confessions protestantes.

Logo du voyage ©CNS photo/Holy See Press Office

L'un des aspects les plus frappants de ce voyage est peut-être l'absence totale de représentants orthodoxes à cette réunion. La communauté orthodoxe a une petite présence en Mongolie, située à Ulan Bator, et dépend de l'Église orthodoxe russe, dirigée par le patriarche de Moscou. En ce sens, Mateo Bruni a souligné lors du point de presse que "la porte est toujours ouverte".

Le dimanche 3 septembre dans l'après-midi, la Sainte Messe sera célébrée dans l'arène de la steppe. Des pèlerins sont attendus non seulement de Mongolie, mais aussi de Chine, de Russie, de Macao, de Corée du Sud, du Viêt Nam, du Kirghizstan et d'autres pays.

La touche finale : la maison de Misericordia

L'un des moments les plus attendus de ce voyage sera sans aucun doute la rencontre qui mettra un point final à cette visite : l'inauguration de la Casa de la Misericordia.

Ce projet, qui a débuté il y a quatre ans, s'adresse en particulier aux femmes et aux mineurs victimes de violences domestiques. Il dispose également d'un espace aménagé pour accueillir les sans-abri et servira également d'abri temporaire pour les immigrés. 

Une touche finale importante, comme l'a souligné Mateo Bruni, a été de conclure ce voyage par un appel à "s'occuper des plus pauvres".

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