Le pape François a d'abord salué les lauréats de cette année. Il s'agit du professeur Hanna-Barbara Gerl-Falkovitz, professeur émérite de philosophie de la religion et d'études comparatives des religions à l'université de Dresde, grand spécialiste d'Edith Stein et de Romano Guardini. Elle est rejointe par Ludger Schwienhorst-Schönberger, professeur d'Ancien Testament à l'Université de Vienne et considéré comme l'un des plus grands spécialistes des livres de sagesse et, en particulier, du Cantique des Cantiques.
Le même salut affectueux a été adressé par le Saint-Père au philosophe et théologien français Jean-Luc Marion, professeur de métaphysique à la Sorbonne et académicien de France, et à la professeure australienne Tracey Rowland, spécialiste des rapports entre théologie et culture du XXe siècle. Tous deux ont été récompensés en 2020, et ont reçu leur prix des mains du pape, en même temps que les lauréats de 2021.
Tracey Rowland est professeur à l'université de Notre Dame, en Australie, et membre du comité de rédaction de la revue Communio. En outre, il est intervenu lors d'un Forum organisé par Omnes le 14 avril 2021, dirigé par Pablo Blanco, professeur à l'Université de Navarre, intitulé Théologie et culture contemporaines.
Le pape a souligné que l'initiative du prix de la Fondation Ratzinger a établi un "lien durable" entre l'Église et le monde de la culture. La communauté des lauréats s'accroît chaque année en nombre, en origine et en variété de disciplines. La capacité de l'esprit humain, a-t-il ajouté, "est l'effet de l'étincelle allumée par Dieu dans la personne créée à son image", qui le pousse continuellement "à exprimer la vitalité de l'esprit dans le façonnement et la transfiguration de la matière".
"L'Écriture nous parle de la création de Dieu comme d'une 'œuvre'", a ajouté le Saint-Père. "Nous rendons donc hommage non seulement à la profondeur de la pensée et des écrits, ou à la beauté des œuvres artistiques, mais aussi au travail accompli avec générosité et passion pendant de nombreuses années pour enrichir l'immense patrimoine humain et spirituel à partager. C'est un service inestimable pour l'élévation de l'esprit et de la dignité de la personne, pour la qualité des relations dans la communauté humaine et pour la fécondité de la mission de l'Église".
Éloge funèbre du pape émérite Benoît XVI
Dans son discours, le Pontife Romain a fait référence aux personnalités qui ont fait l'objet de recherches de la part des lauréats, citant entre autres Guardini, De Lubac, Edith Stein, Lévinas, Ricoeur et Derrida, ainsi que McIntyre. Il a poursuivi en disant : "Parmi ces maîtres, il faut compter un théologien qui a su ouvrir et nourrir sa réflexion et son dialogue culturel dans toutes ces directions à la fois, parce que la foi et l'Église vivent dans notre temps et sont les amis de toute recherche de la vérité. Je parle de Joseph Ratzinger".
C'est "l'occasion de lui adresser à nouveau nos pensées affectueuses, reconnaissantes et admiratives", a-t-il ajouté, tout en rappelant leur rencontre il y a quelques mois à l'occasion du 70e anniversaire de son ordination sacerdotale : "...nous sentons qu'il nous accompagne dans la prière, gardant le regard constamment tourné vers l'horizon de Dieu". Aujourd'hui, nous le remercions en particulier parce qu'il était aussi un exemple de dévouement passionné à l'étude, à la recherche, à la communication écrite et orale ; et parce qu'il a toujours uni pleinement et harmonieusement sa recherche culturelle à sa foi et à son service de l'Église".
Le Pape a souligné cet engagement dans l'étude et l'écriture, qu'il a poursuivi durant son pontificat pour compléter la trilogie sur Jésus "et nous laisser ainsi un témoignage personnel unique de sa recherche constante du visage du Seigneur". De sa recherche, a-t-il noté, nous sommes "inspirés et encouragés, et nous assurons le Seigneur de notre souvenir".
Les coopérateurs de la vérité
François a également fait référence à la devise choisie par l'archevêque de l'époque, Joseph Ratzinger, à Munich : coopérateurs de la vérité. "Comme nous le savons, les paroles de la troisième lettre de Jean : cooperatores veritatis", sont la devise qu'il a choisie lorsqu'il est devenu archevêque de Munich. Ils expriment le fil conducteur des différentes étapes de sa vie, de ses études à son enseignement académique, en passant par son ministère épiscopal, son service pour la Doctrine de la Foi ̶ auquel il a été appelé par saint Jean-Paul II il y a 40 ans ̶ et son pontificat, caractérisé par un magistère lumineux et un amour indéfectible de la Vérité.
Le slogan "cooperatores veritatis continue d'inspirer l'engagement des boursiers de la Fondation Ratzinger. Le pape François a affirmé que ces paroles "peuvent et doivent inspirer chacun de nous dans nos activités et dans nos vies".