C'est avec un vent d'espoir dans le dos et le cœur ouvert au dialogue que le pape François est arrivé à Singapour, dernière étape d'un voyage apostolique qui restera dans l'histoire comme le plus long de son pontificat. Parti de Rome le 2 septembre, le Saint-Père a traversé les océans et les nations, apportant son message de paix, de rejet de la violence au nom de la religion et de fraternité en Indonésie, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Timor oriental.
Aujourd'hui, dans la ville-État de Singapour, le pape est confronté au dernier défi de son voyage : parler au cœur d'une communauté multiethnique et multiculturelle.
La journée a commencé au Timor oriental où le Pape a célébré la Sainte Messe en privé à la Nonciature Apostolique.
À 9h30 (heure locale), le pape a rencontré des centaines de jeunes lors d'un événement qui a débuté par le dépôt de fleurs devant la statue de Marie au centre des congrès de Díli, au milieu de sourires, de chants et d'une écharpe traditionnelle colorée "tais" drapée sur ses épaules à l'entrée du centre des congrès.
Le pontife, très animé, s'est exprimé en espagnol de manière pratiquement "improvisée" et dans un "dialogue" animé avec le public. Le pape a commencé par saluer "Daader di'ak" (Bonjour), en tetum, l'une des deux langues officielles du Timor oriental avec le portugais.
Ces paroles ont été suivies par les témoignages de quatre jeunes et par l'invitation du Souverain Pontife à "faire du désordre", une phrase qu'il a répétée à plusieurs reprises au cours de la réunion.
Le pape a invité les jeunes à ne pas perdre l'enthousiasme de la foi et à ne pas céder aux vices "qui détruisent les jeunes" : l'alcool, la drogue et "tant de choses qui donnent du bonheur pendant une demi-heure".
Sous les applaudissements de l'assistance, François a appelé à "mettre fin aux brimades" et a évoqué l'amour des grands-parents, car les enfants et les personnes âgées sont le plus grand trésor de la société. Il a également insisté sur trois choses auprès des jeunes : "la liberté, l'engagement et la fraternité".
C'est-à-dire qu'"un jeune qui n'est pas capable de s'autogérer est dépendant, n'est pas libre et est esclave de ses propres désirs ; et il doit savoir qu'"être libre ne signifie pas faire ce qu'il veut".
"L'engagement - a poursuivi le Saint-Père - doit être pour le bien commun" et il a souligné la troisième recommandation, la fraternité : nous devons être des frères, pas des ennemis, parce que les différences servent à se respecter les uns les autres. "L'amour est un service", a-t-il répété aux jeunes, en soulignant deux idées : "l'amour et la réconciliation" et le célèbre "faire du désordre", ainsi que la nécessité de vénérer et de respecter les personnes âgées.
À l'extérieur du centre, quelque 1 500 jeunes attendaient de l'accueillir, beaucoup d'entre eux ayant les larmes aux yeux.
Le pape a fait ses adieux au Timor oriental vers 11 heures lors d'une cérémonie émouvante à l'aéroport international de Dili, où des milliers de personnes ont assisté aux derniers moments de la visite papale derrière les barrières.
Singapour : une ville-État qui accueille le pape
A 14h15, le vol papal a atterri à l'aéroport de Changi à Singapour. Dans cette ville où près de 6 millions de personnes vivent ensemble dans un kaléidoscope de cultures et de religions, le Pape a été reçu par le Nonce Apostolique Mgr Marek Zalewski, l'Ambassadeur de Singapour auprès du Saint-Siège et le Ministre de la Culture et de la Jeunesse.
La réunion privée avec les membres de la Compagnie de Jésus aura lieu au Centre de Retraite Saint François Xavier, où le Pontife résidera.