- Ricardo Cardoso, Vila Viçosa (Évora, Portugal) et Enrique Calvo, Viseu (Portugal)
Les 12 et 13 mai, le monde catholique (et pas seulement) a tourné son regard vers Fatima. Cela faisait 100 ans qu'en ce même lieu, la Sainte Vierge avait ouvert une nouvelle ère pour la vie de l'Église et du monde. Sur fond de mort et dans le monde couvert de 1917, "une femme plus brillante que le soleil" (comme disaient les enfants) a redonné de l'espoir au cœur de l'humanité.
Et, cent ans plus tard, des centaines de milliers de personnes, le cœur plein de foi et d'espérance, se sont rendues à Fatima pour regarder "cette" femme, qui est toujours plus brillante que le soleil et qui nous inonde tous de sa tendresse maternelle.
Cet amour qui jaillit du Cœur Immaculé de Marie continue à rayonner dans le monde de multiples façons. C'est pourquoi, après un processus rigoureux et un miracle attribué au Francisco et Jacinta MartoLe pape François a choisi ce centenaire comme occasion pour canoniser les deux enfants, devenant ainsi les plus jeunes saints non martyrisés de l'Église.
Témoignage de foi et de vie chrétienne des pastoureaux
En cette canonisation, s'il est important de connaître le miracle et de remercier Dieu pour le don de cette même canonisation, il est encore plus urgent de découvrir le témoignage de foi et de vie chrétienne des deux petits bergers.
Avec la canonisation, l'Église nous invite à suivre son exemple de simplicité de cœur, de mortifications et de prières de réparation et d'intimité avec le "Jésus caché" dans le tabernacle. Pour cela, nous comptons sur l'intercession de saint François et sainte Jacinthepour nous aider à devenir comme eux.
Il est également important de dire que la canonisation des deux enfants est un encouragement à regarder vers l'avenir. Sœur Luciequi est resté avec nous jusqu'à il y a quelques années, et à qui l'on attribue de nombreuses grâces.
Le Pape, ému
Le pape François était également un pèlerin parmi des milliers de pèlerins. C'est en effet saint Pierre, en tant que successeur, qui a rendu visite à la Mère que le Seigneur avait donnée à ses disciples sur la Croix. Il a été reçu avec beaucoup d'affection par les autorités portugaises sur le sol portugais, il a été accueilli à Fatima avec beaucoup d'enthousiasme par des milliers de personnes, et dans un profond silence, le successeur de saint Pierre a rencontré la Mère de Dieu, tandis que tout le peuple, rassemblé en silence, avait les yeux fixés sur la rencontre avec ces deux piliers de notre foi.
Le soir, l'esplanade du sanctuaire s'est transformée en une mer de bougies, des prières ont été dites dans de nombreuses langues, et tout le monde s'est compris, car il s'agissait avant tout d'amour pour la Vierge. Dans sa simplicité, le pape François a veillé à ce que toute l'attention soit portée sur la Vierge et non sur sa visite.
C'est pourquoi la retenue de ses gestes, sa détermination à regarder la Vierge et, à la fin de la célébration, avec le mouchoir blanc, il a dit au revoir avec émotion à la Vierge de l'Église catholique. Rosario de Fatima en utilisant la salutation traditionnelle du peuple portugais, tout en chantant : "O Fatima, adieu, Vierge Mère, adieu".
Nous avons une mère !
Quelles que soient les conditions dans lesquelles on se trouve à Fatima, la vérité est que l'on ne veut jamais partir, parce que, comme l'a dit le Saint-Père d'une voix forte dans son homélieTemos Mãe !" (Nous avons une mère !). C'est pourquoi le moment où l'on quitte sa mère est toujours difficile et émouvant, plein de nostalgie et du sentiment portugais de "saudade".
On part avec le corps, mais le cœur reste avec la Vierge, recevant de cette Mère les soins qu'elle seule sait nous donner. Je voudrais avoir l'audace d'inviter tout le monde à Fatima. Cette année ne peut se passer sans que nous rendions visite à notre Mère du Ciel dans le sanctuaire de Fatima.
Et, au retour, remplir l'émotion de la "saudade" avec le refrain du cantique par lequel nous disons adieu à la Sainte Vierge : "Une dernière prière, au moment de te quitter, Mère de Dieu : que vive toujours dans mon âme ce cri immortel : Ô Fatima, Adieu ! O Vierge Mère, Adieu ! Que ce cri immortel vive toujours dans nos âmes, car nous avons une Mère !
Trois éléments du message
Les mois précédents ont progressivement révélé la profondeur, l'opportunité et l'urgence de connaître et de participer à tout ce que la Vierge Marie nous a dit à tous par l'intermédiaire des petits bergers de Fatima.
Les petits bergers ont été les destinataires d'une grande annonce, mais le message ne s'adressait pas seulement à eux et à leur époque. Chacun de nous, en son temps, redécouvre l'intensité de l'Évangile de Jésus-Christ qui nous appelle à la conversion et à la participation à son Royaume.
Un siècle s'est écoulé depuis les apparitions de Fatima, qui ont eu lieu en pleine Première Guerre mondiale, à laquelle le Portugal a participé avec beaucoup de ses enfants, et avant la révolution bolchevique en Russie. Ces circonstances ne sont pas sans rapport avec le contenu du message. Aujourd'hui, en plein centenaire de ces révélations particulières, nous pouvons nous demander : que reste-t-il des souhaits et des demandes de Marie ?
Consécration et dévotion
Dans un esprit de simplicité, nous rappelons que le message comporte trois éléments clairs. À savoir : prier le Rosaire tous les jours, réparer pour la conversion des pécheurs et répandre la dévotion à son Cœur Immaculé dans le monde entier.
Ce dernier point permet de faire connaître la foi et la sainteté de vie des pastoureaux, en particulier de sainte Jacinthe. Il faut noter que dans les paroles de Notre Dame, il y a deux réalités - la dévotion et la consécration au Cœur Immaculé de Marie - qui sont liées et qui s'impliquent mutuellement.
La Vierge a demandé de cesser d'offenser Dieu
Lucie dit dans ses Mémoires que lors de l'apparition du 13 juillet, notre Mère a montré l'enfer aux bergers et leur a demandé de ne plus offenser Dieu :
"Pour sauver (les âmes de l'enfer), Dieu veut établir la dévotion à mon Cœur Immaculé dans le monde. Si (les hommes) font ce que je vous dis, beaucoup d'âmes seront sauvées (...) et ils auront la paix. La guerre (la Première Guerre mondiale) prendra fin. Mais s'ils ne cessent pas d'offenser Dieu, une pire commencera sous le règne de Pie XI (...)".
"Si mes demandes sont écoutées, la Russie se convertira et ils auront la paix ; sinon, elle répandra ses erreurs dans le monde, encourageant la guerre et les persécutions dans l'Église. Les bons seront martyrisés, le Saint-Père aura beaucoup à souffrir, diverses nations seront anéanties. Enfin, mon Cœur Immaculé triomphera. Le Saint-Père me consacrera la Russie, elle se convertira et le monde connaîtra un temps de paix.
Le témoignage de Jacinta
Le plus jeune des voyants avait une véritable passion pour le Cœur Immaculé de Marie, ainsi que le témoignage que notre Mère est la Médiatrice des grâces et Corédemptrice. Après l'apparition du 13 juillet, où on leur a montré l'enfer, Jacinthe a dit :
"Je suis désolé de ne pas pouvoir communier (je n'en avais pas l'âge) en réparation des péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie ! Et il répétait souvent : "Doux Cœur de Marie, sois mon salut !
Dévotion au Cœur Immaculé de Marie : "Ne te cache pas !
Lucia dit que Jacinthe "ajoutait à d'autres moments sa simplicité naturelle" :
- J'aime tellement le Cœur Immaculé de Marie ! C'est le Cœur de notre Mère du Ciel ! On n'aime pas dire souvent : "Doux Cœur de Marie, Cœur Immaculé de Marie, je l'aime tellement, tellement ! Et elle a même donné des recommandations à sa cousine Lucie : "(...) Aimez beaucoup Jésus et le Coeur Immaculé de Marie et faites beaucoup de sacrifices pour les pécheurs.
Ou encore celle-ci : " Je ne suis pas loin d'aller au Ciel. Tu restes ici pour communiquer que Dieu veut établir la dévotion au Cœur Immaculé de Marie dans le monde. Quand tu devras le dire, ne te cache pas ! Dis à tous que Dieu accorde des grâces par le Cœur Immaculé de Marie, qu'il faut le lui demander.