Qu'est-ce que le big data pour la confrérie ?

L'analyse de ces données nous montre une société qui a besoin d'un modèle de pensée articulé et centré sur la vérité, sur la personne. C'est la tâche de chacun.

11 mars 2022-Temps de lecture : 3 minutes

Nous n'avons pas conscience de la quantité de données personnelles qui circulent et que nous alimentons en permanence avec l'utilisation de cartes ou d'achats en ligne, sans parler des données que nous fournissons sur les réseaux sociaux et lorsque nous visitons les sites web que nous consultons à des fins professionnelles ou de divertissement. Dans le "nuage", un concept aussi indéfini qu'inquiétant, on trouve des données sur ce que nous lisons, comment nous nous habillons, quelles sont nos habitudes alimentaires, où nous préférons voyager, quel est notre salaire, nos habitudes d'épargne et notre capacité d'investissement, notre situation familiale, nos opinions religieuses, nos sports, nos préférences politiques, ce que nous faisons pendant nos vacances ou notre temps libre, des rapports médicaux et bien d'autres informations encore. Si tout est réuni et relié, ils peuvent apprendre à nous connaître mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes.

L'ensemble des techniques qui traitent et gèrent cette énorme quantité de données permettant de connaître, de prédire et de guider le comportement des individus ou des groupes sociaux constitue le monde de l'informatique. Big DataLe concept a fait l'objet de nombreux écrits, presque toujours pour le qualifier d'invasif, bien que les techniques soient éthiquement neutres, leur qualification dépendra de la manière dont elles sont utilisées.

Les confréries peuvent également utiliser des techniques similaires au Big Data. Ici, les informations à traiter ne sont pas seulement celles fournies par la base de données de chaque confrérie sur ses membres, dont on peut extraire des informations pour les servir efficacement dans l'accomplissement de leur mission ; il y a beaucoup plus d'informations d'intérêt pour les confréries qui ne sont pas protégées ou cryptées et qui sont facilement accessibles. Il suffit de lever la tête et d'observer l'environnement, qui nous fournit des informations en continu, il suffit de les identifier, de les analyser, de tirer des conclusions et de définir des plans d'action.

Quelles données l'observation de notre réalité sociale offre-t-elle ? Après des années de gouvernement sans idéologie définie, le terrain a été investi par le relativisme, déguisé en politiquement correct. Cela se manifeste par l'idéologie du genre, un nationalisme exacerbé, l'avortement/euthanasie, l'égalitarisme par la loi, la manipulation de l'éducation et le terrorisme culturel, l'étatisation de l'économie et la politique fiscale conduisant à un État-providence appauvrissant qui limite la liberté individuelle. Nous pourrions continuer à ajouter d'autres données observables, mais je pense que c'est suffisant.

Que doivent faire les confréries avec toutes ces notes, quels doivent être les critères pour analyser ce Big Data et faire des propositions d'action ?

Une première tâche consiste à identifier le fil conducteur de tous ces faits apparemment sans lien qui convergent vers une idéologie profondément étouffante et conservatrice, accrochée à un passé idéalisé, incapable de faire un bond en avant ; accrochée à des principes doctrinaux obsolètes et ratés, obsédée par le passé, incapable de préparer l'avenir. Il s'agit ensuite de le dépouiller de son faux placage progressiste. Le désarroi de la gauche officielle face à la publication de Foired'Ana Iris Simón, auteur considéré comme "progre", dans lequel elle présentait, avec nostalgie, les valeurs traditionnelles vécues dans son village et dans sa famille, des gens simples, travailleurs et de gauche, et démontait les mythes du progressisme de salon.

L'analyse de ces données nous montre une société qui a besoin d'un modèle de pensée articulé et centré sur la vérité, sur la personne. C'est la tâche de tous, la bataille culturelle ne se mène pas seulement dans les parlements, dans les médias ou dans les universités, mais aussi dans la société civile, dont les confréries font partie. Ceux-ci doivent être non seulement des lieux d'activités et de sentiments, mais aussi des espaces habitables sur le plan doctrinal et spirituel, avec une projection sociale.

Une société sereine et bien fondée est celle qui a un projet basé sur des idées et qui est capable de prendre des décisions risquées qui envisagent un horizon lointain. Ni dans la société ni dans la fraternité, on ne peut prendre des décisions à court terme, en recherchant des résultats immédiats, incohérents et contradictoires, parce qu'ils ne répondent pas à un modèle de pensée, mais à l'opportunité du moment.

Pour cela, il est nécessaire, comme nous l'avons dit, d'étudier l'environnement, d'identifier les clés sociales et d'appliquer des critères d'analyse basés sur les principes de la Doctrine sociale de l'Église, avec ses propres critères, sans se laisser emporter par le courant relativiste. Les confréries doivent oser être progressistes, croire en la liberté et participer activement à la transformation de la société.

L'auteurIgnacio Valduérteles

Doctorat en administration des affaires. Directeur de l'Instituto de Investigación Aplicada a la Pyme. Frère aîné (2017-2020) de la confrérie de la Soledad de San Lorenzo, à Séville. Il a publié plusieurs livres, monographies et articles sur les confréries.

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