Confréries : corps polyédriques

Comme les familles, les confréries sont constituées de nombreuses facettes différentes qui touchent différents domaines de la vie et doivent toujours être gérées de manière équilibrée.

4 novembre 2021-Temps de lecture : 3 minutes
bougie

Ils étaient la terreur des cours de dessin technique. Le tétraèdre et le cube étaient faciles, ils pouvaient être dessinés presque sans aides techniques ; mais à partir de là, les choses se sont compliquées, atteignant des difficultés insurmontables. La même chose se produit dans la vie quotidienne, nous avons tendance à simplifier les concepts et à les banaliser, peut-être par peur de développer toutes leurs facettes, sans nous rendre compte que la réalité est toujours complexe, polyédrique, avec de nombreux visages et que tous sont nécessaires pour embrasser le concept de manière harmonieuse.

La famille est également multiforme : nous pouvons l'identifier comme l'union formelle d'un homme et d'une femme, avec une volonté de permanence, ordonnée au bien des époux et à la procréation et l'éducation des enfants. Cette définition semble impeccable dans son principe, mais elle est insuffisante. Pour bien gérer une famille, il faut aussi avoir des connaissances en économie, en finances, en planification de la trésorerie, en prise de décision stratégique, en psychologie, en diététique, en premiers soins, en résolution de conflits, en organisation d'activités, en logistique, en mode, en approvisionnement et bien d'autres choses encore. Si l'une de ces facettes, ces faces du polyèdre, fait défaut, l'harmonie familiale peut se compliquer.

Si, au lieu de familles, nous parlons de confréries, la question se répète. Bien que le Code de droit canonique ne mentionne à aucun moment les confréries, mais parle uniquement des associations publiques de fidèles, les confréries entrent parfaitement dans la définition et les caractéristiques de ces associations, de sorte que la difficulté concernant leur nature et leurs objectifs serait résolue : les confréries sont l'une des formes que peuvent prendre les associations publiques de fidèles de l'Église catholique et leur mission est le perfectionnement chrétien de leurs frères ou associés par leur formation, la promotion du culte public, l'encouragement de la charité et la sanctification de la société de l'intérieur.   

Mais la définition ne suffit pas ; pour remplir cette mission, les confréries doivent acquérir et appliquer une série de connaissances, de compétences et d'attitudes qui vont bien au-delà de ce qui est énoncé. Pour tenter de systématiser la question, afin de ne pas se perdre, nous avons identifié trois grands axes de travail :

Base doctrinale.  

Depuis leur inscription dans le Code de droit canonique, les confréries, en étant érigées en tant que telles par la Hiérarchie, acquièrent la personnalité juridique canonique (également civile, mais c'est une autre question) et reçoivent de l'Église, dans la mesure où cela est nécessaire, la mission de travailler aux fins qu'elle se propose d'atteindre en son nom.

Cette responsabilité doit être soutenue par une connaissance rigoureuse des vérités de la foi telles qu'elles sont développées dans le Catéchisme de l'Église catholique, qui doit être complétée par la Doctrine sociale de l'Église et les fondements de l'anthropologie chrétienne. A cela s'ajoute la connaissance des encycliques, des lettres apostoliques et de tout autre document, suggestion ou indication proposée par le Pape (synodalité, famille, Saint Joseph, ...).

Activités.

Afin d'atteindre leurs objectifs, les confréries doivent réaliser une série d'activités de formation, de culte et de promotion de la Charité. Il est très clair que les activités sont un moyen et non une fin. Le conseil de direction n'est pas l'équipe de divertissement d'un hôtel de plage. Chaque activité doit être axée sur la réalisation ou le renforcement des objectifs fixés précédemment. Avant de lancer une activité, les responsables de la confrérie doivent se demander dans quelle mesure elle contribue à la réalisation des objectifs de la confrérie.

La gestion.

Qu'elle compte quelques frères ou des milliers, une confrérie est une organisation à but non lucratif qui doit être gérée correctement, ce qui implique la tenue de comptes ordonnés, la gestion de processus administratifs, la communication institutionnelle, et bien d'autres questions qui ne peuvent être résolues par la seule bonne volonté, mais avec un minimum de rigueur professionnelle.

Il faudrait du temps pour entrer dans le développement de chacune de ces sections, mais il ne s'agit pas maintenant de cela, mais plutôt d'affirmer que le gouvernement d'une confrérie ne se limite pas à l'organisation de services cultuels, de sorties professionnelles et de quelques activités d'assistance sociale. Ce sont des activités qui s'inscrivent dans une finalité globale : participer à la mission de l'Église, en encourageant la sanctification des frères et sœurs. C'est une tâche de maximes, non d'accomplissement formel, qui est soutenue par la prière, l'étude et l'analyse permanente de la réalité environnante. C'est aussi une tâche de pure gestion. Ils doivent être des moteurs du développement personnel et social, ce qui implique l'excellence ; mais pour être excellent, il faut créer de la connaissance, et celle-ci n'est pas générée dans le vide mais sur la base de données contrastées de la foi complétée par la raison.

L'auteurIgnacio Valduérteles

Doctorat en administration des affaires. Directeur de l'Instituto de Investigación Aplicada a la Pyme. Frère aîné (2017-2020) de la confrérie de la Soledad de San Lorenzo, à Séville. Il a publié plusieurs livres, monographies et articles sur les confréries.

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