Échec et mat à la religion

Le féminisme, l'animalisme, l'égalitarisme de genre ne sont pas seulement des options politiques. Ils sont devenus pour ceux qui les défendent le sens de leur vie. Ils prennent la place de la religion

27 novembre 2022-Temps de lecture : 2 minutes

Lecture de l'œuvre de Charles Taylor L'ère séculaire Je reviens à la réflexion sur l'humanisme exclusif et impie dans lequel nous sommes plongés, et sur notre position de chrétiens dans cette société.

La question me semble pertinente. Il y a quelques années, un politicien m'a dit que la place de la religion dans cette société désenchanté dans laquelle la science avait fourni une explication rationnelle du monde était d'offrir un sens ultime à notre faire et à notre être en société. Cet homme politique a déclaré que la religion avait un sens parce qu'aucun autre moyen n'avait encore été trouvé pour donner ce sens à la vie.

Je dois admettre que j'ai trouvé cet "alambic" en partie inquiétant et en partie un peu arrogant. Non pas parce que je crois que la dimension spirituelle peut vraiment être remplie de substituts et que le religieux va être retiré de sa dernière redoute d'utilité. Mais parce qu'autour de cette prétention, je sens que se construit une proposition qui veut occuper cette redoute de l'âme.

Le philosophe canadien soutient qu'un tel humanisme exclusif sans Dieu "doit produire un substitut à l'autorité de l'homme". Agapedoit être porteur d'un le bien-être humain.

J'ai le sentiment que c'est ce qui est en jeu actuellement dans la sécularisation de notre monde. L'agenda 2030, les objectifs de développement durable, le mouvement environnemental sont présentés comme un objectif commun qui nous transcende. Il y a quelque chose de cette bienfaisance humaine dont parlait Taylor. Les aspirations de l'humanité sont marquées par un agenda international parfaitement programmé par des personnes qui ont conçu le paradis durable dans lequel nous vivrons heureux. Le désir de lutte révolutionnaire a été canalisé depuis les plus hauts niveaux. L'histoire a un sens que nous découvrons pas à pas, par étapes consécutives, allant de la vingt-quatre heures trente à l'adresse vingt-cinquante.

Pensez-y. Le féminisme, l'animalisme, l'égalitarisme de genre ne sont pas seulement des options politiques. Ils sont devenus pour ceux qui les défendent le sens de leur vie. Ils prennent la place de la religion. Ce pour quoi on vit, ce qui nous transcende. C'est pour ça qu'il faut se battre. Sans ces luttes, votre vie n'aurait aucun sens. Non, il ne s'agit pas simplement de choix politiques. Ils ont un air de messianisme qui finit par promettre un monde heureux, voire, comme dans le cas du transhumanisme, la vie éternelle.

Dans cette vision de la vie, le religieux est réduit à un élément auxiliaire, qui peut même être utile, afin d'atteindre cet objectif supérieur auquel nous devons tous coopérer. Le religieux est minimisé, subordonné et mis au service du système.

Le processus de sécularisation se trouve ainsi confronté à une nouvelle étape dans laquelle le fait religieux n'est plus nécessaire car l'humanitaire a su trouver un sens à la vie des individus et de la société dans sa propre logique. Nous sommes au point que Robert Hugh Benson a magistralement décrit en 1907 dans son roman Seigneur du monde.

Il s'agit vraiment d'une manœuvre destinée à mater la religion.

Gardez un œil sur notre prochain mouvement.

L'auteurJavier Segura

Délégué à l'enseignement dans le diocèse de Getafe depuis l'année scolaire 2010-2011, il a auparavant exercé ce service dans l'archevêché de Pampelune et Tudela pendant sept ans (2003-2009). Il combine actuellement ce travail avec son dévouement à la pastorale des jeunes, en dirigeant l'association publique de fidèles "Milicia de Santa María" et l'association éducative "VEN Y VERÁS". EDUCACIÓN", dont il est le président.

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